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Fiche de Lecture Biographie Né en 1972, Laurent Gaudé est un écrivain qui, depuis 1997, publie environ un à deux livres par an, des romans ou des pièces de théâtre. Après des études de Lettres Modernes à l'université de Paris, il décide de se consacrer exclusivement à l'écriture théâtrale. C’est un dramaturge européen, il accède à la notoriété par le biais de l'écriture romanesque. La mort du roi de Tsongor (2002) obtient un succès tant public que critique. Ce livre remporte le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires (2003). Un récit épique qui se déroule dans une Antiquité imaginaire. Il s’inspire de toutes ses passions, le théâtre, les comtes, les grands mythes et les légendes. En effet il est passionné des civilisations antiques, de la mythologie ainsi que des langues anciennes. Mais il porte un intérêt particulier aux pays d’Afrique, ce qu’on retrouve dans son livre. Il est également passionné de tragédie et ce qui s’y transmet, l’émotion et les sentiments, les signes et les symboles. La mort du roi Tsongor est un récit tragique, proche de la mythologie. Résumé Tantôt épique et tantôt réaliste (mais toujours dramatique), ce récit peut aussi être aussi fantastique, c'est le cas lorsqu'il est question de Katabolonga veillant sur le roi Tsongor momifié : le mort parle-t-il vraiment à Katabolonga ? Un côté surnaturel apparaît. Dans La mort du roi Tsongor l’action se déroule en Afrique, dans des temps très anciens, l’histoire commence par une description des richesses de ce pays à l’occasion du mariage de Samilia, la fille du roi Tsongor. Le roi Tsongor marie donc sa fille à Kouame, roi des Terres du Sel. Le jour des noces, Sango Kerim, prince nomade, se présente et demande lui aussi la main de Samilia, au nom de serments anciens. Plutôt que d'avoir à choisir et à conduire la guerre contre le perdant, Tsongor choisit de se suicider, cette lâcheté n'évitera pas la guerre, ni l'incendie de la ville, ni la mort de trois de ses fils, et la disparition de Samilia qui s’exile. Les actes de chacun vont alors entraîner des conséquences qui amèneront à la perte du royaume. Tous les personnages principaux montrent beaucoup d'acharnement. Le roi Tsongor en a montré beaucoup dans sa jeunesse, en conquérant sans cesse de nouvelles terres. Ses enfants lui ressemblent mais ne savent pas tout de son passé, seul Katabolonga sait ce qu’il a fait. Il sera a son côté pendant de nombreuses années. Les enfants suivent le chemin de leur père, seul Souba essaye de s’en détacher un peu en accomplissant ce que son père lui a demandé. Nous pouvons remarquer dans ce roman d’action que les combats ne sont pas seulement grandioses, ils sont surtout, à mesure que la guerre se prolonge, épouvantables et inutiles. Les personnages tuent sans compter pour atteindre leurs objectifs. Mais presque tous échouent. Seul Souba (le plus jeune des fils), n'a pas pris part aux combats, il est l'unique rescapé. Souba, à la fin du roman, consulte une sorte de sorcière, qui lui apprend qu’il ne trouvera ce qu’il cherche que lorsqu’il sera lui-même « un Tsongor », lorsqu’il aura honte de lui ». Les générations Tsongor doivent-elles avoir honte pour être de vraies Tsongor ? Plus tard, il tue la sorcière et réalise qu'il est devenu un meurtrier, lui aussi. Il fuit alors les humains par « Honte ». Les personnages Le Roi Tsongor : L’auteur le montre en action, dans sa jeunesse : il est un conquérant sanguinaire. Après la construction de Massaba, il décide d’arrêter de conquérir des terres. Il veut

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alors marier sa fille mais finalement la lâcheté de ne pas choisir entre les prétendants de celle-ci, amèneront à la perte de sa famille et de son royaume. Ce personnage qui était un conquérant finit finalement comme un lâche en abandonnant sa famille. Alors que la situation de Kouame semble désespérée, il reçoit l'appui de Mazébu, sa mère. Elle conduit une armée de femmes, comme les amazones de la mythologie. Malgré tout, Mazébu conseille à son fils d'arrêter cette guerre inutile. Kouame n’écoutera pas sa mère et mourra. Samilia, la fille de Tsongor, qui est la cause de cette guerre est quelqu'un qui dit non : elle refuse de choisir entre Kouame et Sango Kerim (comme une adolescente qui refuse de choisir entre l'enfance et l'âge adulte, entre l'ancien connu et le nouveau inconnu). Ce qui emmènera à sa perte. Pour respecter la volonté de son père, Souba, le plus jeune de la famille Tsongor, parcourt le vaste royaume de son père pour y construire sept tombeaux. Une fois sa quête terminée, il revient chercher le cadavre embaumé de son père dans Massaba détruite et déserte. Il n’y a aucune réussite ici, pour ces personnages. C'est l'échec pour Tsongor, pour ses fils aînés qui s'entretuent, pour Liboko qui meurt au combat, pour Samilia qui ne se mariera pas et qui s’exile. Souba lui est le seul qui réussit sa mission, mais il s'agit de l'ordre de son père. Le roman est pour l'essentiel une histoire d'échecs. La victoire n'est à personne. Cette guerre n'a pas de vainqueur. Seul Souba survit, il fera construire un palais pour le souvenir de sa sœur qui a disparu. Cette famille est tombée, il n’en reste plus rien. Ce roman montre comment par orgueil et vanité on peut réduire à néant en peu de temps l'œuvre d'une vie, gâcher la destinée de ses enfants, ici le Roi par lâcheté a amené la mort de ses fils ainsi que la disparition de sa fille et la destruction de son royaume. L'auteur veut nous dire au travers de ce roman sanglant que tout bien mal utilisé ne profite jamais comme il se doit. Et que tout bien arraché par la violence sera aussi détruit par la violence. Cette histoire nous montre que l’on finit toujours par être rattrapé par son destin. Il ne restera aucun héritage de ce royaume et de cette famille.