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Étude de cas sur la valorisation du bois de frêne : Pointe-Claire Avril 2018

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Étude de cas sur la valorisation du bois de frêne :

Pointe-Claire

Avril 2018

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Table des matières

Résumé ............................................................................................................................................ 3

En bref... ...................................................................................................................................... 3

Portrait sommaire ........................................................................................................................... 4

Mesures liées à la forêt urbaine et à la gestion des matières résiduelles .................................. 4

Gestion de l’agrile du frêne ............................................................................................................. 5

Plan d’action et autres outils de gestion ..................................................................................... 5

Inventaire des frênes ................................................................................................................... 5

Traitement des frênes ................................................................................................................. 5

Valorisation du bois de frêne .......................................................................................................... 6

Stratégie d’abattage .................................................................................................................... 6

Transport et débardage du bois .................................................................................................. 6

Entreposage du bois .................................................................................................................... 6

Valorisation du bois ..................................................................................................................... 7

Autres éléments .............................................................................................................................. 8

Communication ........................................................................................................................... 8

Reboisement................................................................................................................................ 9

Facteurs de succès ..................................................................................................................... 10

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Résumé

Après avoir elle-même orchestré des activités de sciage, la Ville de Pointe-Claire a développé

une approche originale et moins exigeante en termes de ressources humaines et financières : un

devis d’appel d’offres pour un service de valorisation des billes « clés en main ». Ainsi, après les

étapes de l’abattage et du transport au site, une entreprise se charge de transporter, scier,

sécher et entreposer le bois de frêne de la Ville. En 2016, celle-ci a transféré les planches à

l’entreprise d’insertion socioprofessionnelle « Le Boulot vers... » qui a confectionné du mobilier

pour la Ville. En 2017, le bois a plutôt été conservé pour le réaménagement de la bibliothèque

centrale de Pointe-Claire. Les copeaux générés par les abattages de frênes publics sont utilisés

comme paillis dans les opérations municipales ou sont emportées par la compagnie d’abattage à

une entreprise qui les utilise comme bois raméal fragmenté (BRF) ou en fait du compost. Les

autres résidus de bois comme les billes ne se qualifiant pas pour le sciage et les bûches de frênes

privés sont acheminés à une entreprise où ils seront déchiquetés puis vendus comme biomasse.

En bref...

Nombre de frênes Environ 4 000 frênes publics hors boisés; environ 4 800 frênes privés

Frênes abattus Environ 325 frênes par année

Voies de valorisation Billes : - Sciage et fabrication de mobilier d’intérieur utilisé dans divers bâtiments

de la Ville

Copeaux et autres résidus de bois : - Utilisés dans l’entretien des sentiers de parcs - BRF ou compost valorisé à l’externe - Utilisés comme biomasse une fois déchiquetés par une entreprise externe

Coûts et gains Élaboration d’un devis d’appel d’offres pour un service clés en main incluant le transport, le sciage, le séchage et l’entreposage : moins coûteux et moins chronophage pour le personnel municipal que les opérations réalisées à la pièce auparavant. Coût : 1,82 $/pmp Copeaux et autres résidus de bois envoyés chez Multi Recyclage : 220 $/voyage (10 TMV)

Personnes ressources Rodrigue Forget-Rochette, ing. f. Agent technique en arboriculture et horticulture - Travaux publics [email protected] Emmanuelle Jobidon, M. Sc. Coordonnatrice - Environnement et développement durable - Travaux publics [email protected]

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Portrait sommaire

La ville de Pointe-Claire est l’une des 14 villes liées de l’Île de Montréal. Ce territoire habité par

plus de 31 000 habitants borde le lac Saint-Louis. D’une superficie de 18,9 km2, la municipalité

compte une trentaine de parcs et espaces verts, qui occupent environ 10 % de sa surface1, 2, 3. Le

parc naturel Terra Cotta, au cœur du territoire, mesure à lui seul plus de 40 hectares4. Son indice

de canopée s’élevait à 24,9 % en 20155.

Mesures liées à la forêt urbaine et à la gestion des résidus verts

La Politique de développement durable 2017 de

Pointe-Claire reconnait entre autres

l’importance de « contrer les îlots de chaleur par

le verdissement » et de « favoriser

l’augmentation des superficies boisées et le

maintien de la biodiversité ». Ces orientations

sont concrétisées dans son Plan d’action de la

politique de développement durable par

différentes actions dont « Réaliser un plan ou

une politique de foresterie urbaine ». Pointe-

Claire reprend quelques éléments clés liés à

l’accroissement de la canopée dans son Plan

d’adaptation aux changements climatiques.

La Ville de Pointe-Claire réfère ses citoyens à

son écocentre, ouvert sept samedis par année, ou encore aux autres écocentres de

l’agglomération montréalaise pour la disposition de divers résidus dont les résidus verts.

Toutefois, à cause de l’agrile du frêne, les branches de feuillus n’y sont pas acceptées6. C’est la

même situation pour la collecte hebdomadaire des résidus verts où seules les branches de

conifères peuvent être disposées. Pointe-Claire offre toutefois un service de collecte de

branches sur demande (feuillus et conifères). Dans le cas des résidus de bois de plus de 20 cm

de diamètre, ceux-ci doivent être apportés à la cour des Travaux publics; ils seront acceptés sous

présentation du numéro du certificat d’abattage.

1 Statistiques Canada, 2017. Profil du recensement, Recensement de 2016. Disponible à http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/prof/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=2466097&Geo2=PR&Code2=24&Data=Count&SearchText=Pointe-Claire&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All 2 Ville de Pointe-Claire, 2017. Politique de développement durable. Disponible à http://www.pointe-claire.ca/content/uploads/2017/04/2017_03_30_Politique.pdf 3 Ville de Pointe-Claire, s.d. Parcs, chalets et salles communautaires. Disponible à https://www.pointe-claire.ca/fr/parcs-chalets-et-salles-communautaires/ 4 Ibid. 5 Communauté métropolitaine de Montréal, 2017. Grand Montréal en statistiques, Indice de canopée (%). Disponible à http://cmm.qc.ca/donnees-et-territoire/observatoire-grand-montreal/produits-statistiques/grand-montreal-en-statistiques/?t=3&st=135&i=1638&p=2015&e=3 6 Ville de Montréal, s.d. Écocentres : renseignements généraux. Disponible à http://www1.ville.montreal.qc.ca/banque311/node/189

Figure 1: Politique de développement durable et plan d'action en découlant

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Gestion de l’agrile du frêne

L’agrile du frêne a été détecté pour la première fois à Pointe-Claire en 2013, soit deux ans après

la première détection sur l’île de Montréal, grâce à un piège collant contenant des phéromones

et de la kairomone. L’année suivante, les deux premiers frênes infestés ont été découverts : l’un

d’eux était mort et présentait des trous de sortie en « D » sur le tronc, permettant de croire que

l’agrile y était présent depuis quelques années déjà. En 2015, 20 pièges sur les 25 installés

étaient positifs. En 2016, tous les pièges l’étaient.

Plan d’action et autres outils de gestion

Pointe-Claire a adopté une Stratégie de lutte contre l’agrile du frêne en 2015 qui mise sur le

ralentissement de la progression de l’insecte afin de gagner du temps permettant aux

gestionnaires d’être proactifs plutôt que réactifs. Elle vise quatre objectifs :

• Réduire les frais engendrés par la perte massive et rapide des frênes

• Assurer la sécurité des citoyens

• Maintenir la canopée de la Ville de Pointe-Claire

• Protéger la biodiversité au sein du territoire de la Ville

Le règlement relatif à la lutte contre la propagation de l’agrile du frêne (n°PC-2817) est entré en

vigueur en 2014 (devenu PC-2838 en 2016). Il précise les modalités liées à l’abattage ou à

l’élagage d’un frêne ainsi qu’à la gestion des résidus de frêne privé.

Inventaire des frênes

L’inventaire de tous les arbres a été réalisé par une firme externe et est complet sur le domaine

public à l’exception des grands parcs. On dénombre 4 000 frênes publics hors boisés dont le

diamètre à hauteur de poitrine (DHP) moyen est de 28 cm. Le parc nature Terra Cotta en

compterait pour sa part environ 1 700. En terrain privé, seulement les frênes ont été

inventoriés; ils sont au nombre de 4 800.

Traitement des frênes

La Ville traite 35 % de ses frênes publics avec le TreeAzin, soit 800 les années paires et 600 les

années impaires. C’est une compagnie qui a listé quels arbres pouvaient être traités et lesquels

pouvaient être abattus, en se basant sur trois critères : leur niveau de dépérissement, leur

condition physique et les défauts structuraux ainsi que leur localisation. La Ville planifie traiter

ses frênes ciblés jusqu’en 2022, après quoi la stratégie sera révisée à la lumière des nouvelles

découvertes et réalités. Très peu d’arbres en milieu boisé ont été traités (25).

Au niveau privé, la Ville offre un prix préférentiel à tous en autant que les demandeurs

communiquent avec le Service des travaux publics avant la date limite. En plus, une subvention

pour le traitement est disponible : elle couvre 50 % des frais de traitement (basés sur le tarif

préférentiel) jusqu’à concurrence de 1 500 $ par adresse aux deux ans.

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Valorisation du bois de frêne

Stratégie d’abattage

Sur le domaine public, à l’exclusion des boisés, il est prévu que les frênes non traités soient

abattus à raison d’environ 325 arbres par année sur huit ans (2015 à 2022). Cette approche

permet d’étaler de façon uniforme les coûts et la gestion du bois. Les arbres à abattre sont

choisis selon leur cote de dépérissement indiquée à l’inventaire et leur évaluation lors de visites

de terrain. L’inventaire est d’ailleurs mis à jour année après année au fil des déplacements des

employés et par la visite de certains secteurs en particulier.

En milieu boisé, le mot d’ordre est de limiter les interventions dans la mesure du possible. Les

frênes ne sont abattus que s’ils constituent un danger pour le public. Le bois est laissé sur place

et se décomposera graduellement.

Les élagueurs engagés pour l’abattage des frênes doivent avoir reçu une formation sur le

façonnage ou à tout le moins effectuer leurs travaux en suivant un guide sur le façonnage tel

que stipulé dans l’appel d’offre. Les billes récupérées doivent mesurer au minimum sept pieds.

Par règlement, les citoyens et les ICI7 ont l’obligation de faire abattre leurs frênes morts ou dont

au moins 30 % de la couronne est défoliée. Les particuliers peuvent profiter d’une subvention

sur l’abattage valant 50 % de la facture jusqu’à concurrence de 200 $ par arbre de 25 cm de

diamètre ou plus.

Transport et débardage du bois

La compagnie d’élagage retenue pour les abattages de frênes sur le domaine public possède une

chargeuse à grapin. Elle apporte les billes au site d’entreposage et est responsable du tri du bois.

Elle déchiquète les branches sur place. Dans certains cas, elle laisse le paillis au site

d’entreposage; l’autre moitié du temps, elle repart avec le lot de copeaux.

Entreposage du bois

Les billes et des copeaux sont entreposés au garage municipal

qui jouxte le bâtiment du Service des travaux publics. C’est aussi

là que les citoyens et les élagueurs doivent venir porter le bois

de frêne. Dans de rares cas, des élagueurs abattant des frênes

privés rapportent des billes répondant aux standards établis par

la ville. Celles-ci sont alors valorisées avec les billes de frênes

publics. Le bois est le plus souvent reçu sous forme de bûches.

La Ville l’entrepose dans des conteneurs qu’elle envoie chez

Multi Recyclage, une voie plus simple et moins coûteuse que le

déchiquetage in situ de ces morceaux comme cela se faisait par

le passé. En plus, cette méthode requiert moins d’espace car les

conteneurs sont envoyés dès qu’ils atteignent leur capacité.

7 Industries, commerces et institutions

Figure 2: À la scierie, le bois est empilé sur des travers pour limiter son contact avec le sol.

© Ville de Pointe-Claire

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Valorisation du bois

En 2015, la Ville de Pointe-Claire a fait tailler les

frênes à abattre en billes autant que possible et

les a fait scier avec une scierie mobile. Cette

année-là, environ 1 000 pieds mesure de

planche (pmp) ont été produits par le sciage

d’une quinzaine de billes de frêne. Le sciage

avait alors coûté 1 700 $ et la valeur des

planches en résultant était estimée entre 1 500

et 1 800 $. En 2016, environ 17 100 pmp ont

été produits. Un transporteur était engagé pour

aller porter ces planches à un séchoir et

ramener les planches sèches à une entreprise

d’insertion socioprofessionnelle, le Boulot

Vers..., qui a confectionné du mobilier

d’intérieur pour la Ville.

En 2017, la formule a changé : plutôt que de

gérer le sciage, le transport, le séchage et

l’entreposage séparément, la Ville de Pointe-

Claire a rédigé un devis d’appel d’offres ayant

pour but de trouver « un entrepreneur pour

effectuer les travaux de sciage, séchage,

transport et entreposage » dans l’esprit

d’obtenir un service clés en main. Le devis

comportait une grille faisant état du nombre de billes par classe de longueur et de diamètre,

pour un total de 97 billes. Puisque l’entreprise sélectionnée est une scierie, la scierie Ormstown,

le sciage n’est plus réalisé avec une scierie mobile à même la cour d’entreposage. La Ville estime

que la qualité des planches est ainsi meilleure. Le coût des opérations est également plus faible

qu’auparavant. Le coût unitaire de ce service est de 1,82 $ par pied mesure de planche (pmp).

La Ville projette d’utiliser ce bois de frêne dans la rénovation de

la salle de consultation de la bibliothèque centrale. Elle compte

entre autres s’en servir pour la réalisation des comptoirs et du

mobilier.

Les copeaux récupérés par la Ville sont principalement utilisés

comme paillis pour recouvrir les sentiers du parc Terra Cotta.

Lorsque la compagnie d’abattage les prend en charge, elle les

amène à une pépinière qui les utilise comme bois raméal

fragmenté (BRF) puis pour fabriquer du compost.

Figure 3: Des tables et bancs en bois de frêne local meublent le centre aquatique. © Ville de Pointe-Claire

Figure 4: Des planches de frêne entreposées à la scierie © Ville de Pointe-Claire

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Quant aux bûches et autres morceaux de bois apportés au site d’entreposage par les élagueurs

effectuant des travaux sur des propriétés privées, ils sont mis dans des conteneurs et envoyés

chez Multi Recyclage, qui déchiquète le tout et le transfère à des entreprises qui utilisent la

matière comme biomasse pour la production d’énergie. Cette méthode est moins contraignante

et moins coûteuse que d’entreposer le bois et de faire venir une compagnie qui le broiera sur

place à la fin de la saison d’abattage. Le coût de ce service est de 220 $ par voyage de 10 tonnes

métriques vertes (TMV).

À propos de la collecte de branches sur demande

Les citoyens ne peuvent pas disposer de leurs branches de feuillus dans un écocentre à cause

des risques de propagation de l’agrile du frêne. Cependant, un service de collecte de branches à

domicile (sur demande) leur est offert entre le 1er mai et le 31 octobre. Les travaux publics

viendront chercher les branches de moins de 20 cm de diamètre dans un délai de 15 jours. Il est

tout de même spécifié que c’est l’entrepreneur responsable de l’abattage ou de l’élagage qui est

responsable de la disposition du bois, le cas échéant8. Chaque jour, un circuit est préparé en

fonction des adresses à desservir. Ce service requiert trois employés à temps plein.

Autres éléments

Communication

L’information relative à l’agrile du frêne et

à la gestion du bois est diffusée via

plusieurs canaux, dont le site web de la

municipalité, les réseaux sociaux, les

bulletins périodiques, des envois postaux et

des accroche-portes, notamment. Une

séance d’information est organisée

annuellement depuis 2014.

8 Ville de Pointe-Claire, s.d. Collectes. Disponible à http://www.pointe-claire.ca/fr/collectes/

Figure 5: Le mobilier en frêne porte le logo de la Ville de Pointe-Claire. © Ville de Pointe-Claire

Figure 6: Panneau informatif posé sur un arbre traité © Ville de Pointe-Claire

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Malgré tout cela, les employés responsables du dossier de l’agrile sentaient qu’une certaine

portion de la population était insensible à ces outils de diffusion. Dans l’objectif de susciter des

actions de la part des propriétaires de frênes (traitement, abattage, reboisement), il a été décidé

de leur faire parvenir une lettre personnalisée. Chaque lettre faisait état du nombre de frênes

inventoriés sur la propriété ciblée et de la date de l’inventaire. Il était demandé de traiter ou

d’abattre les frênes en question selon la réglementation en vigueur. Différentes informations

étaient rappelées, par exemple l’offre d’arbres gratuits chaque printemps qui facilite le

remplacement des frênes abattus.

Figure 7: Dépliant et accroches-portes informatifs © Ville de Pointe-Claire

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Valorisation du bois de frêne - Étude de cas

Reboisement

Le reboisement fait partie de la stratégie de lutte contre l’agrile du frêne de Pointe-Claire. Ainsi,

il est prévu de planter 600 arbres dans les parcs et dans les rues chaque année jusqu’en 2020, ce

qui représente un peu plus d’arbres plantés que de frênes abattus. Chaque frêne devra être

remplacé au même emplacement à moins d’une contrainte l’empêchant. 200 arbres seront

aussi plantés au parc naturel Terra Cotta chaque année jusqu’en 2022.

Les citoyens et les industries, commerces et institutions (ICI) ont l’obligation de remplacer tout

arbre devant être abattu. Le calibre exigé est d’au moins 2 mètres de hauteur et 30 mm de

diamètre pour un feuillu et d’au moins 1 mètre de hauteur pour un conifère. Le déploiement

requis sera déterminé en fonction de l’arbre abattu, à moins d’une contrainte. Ainsi, un frêne ne

pourrait être remplacé par un lilas japonais, par exemple, à moins que la taille du premier posait

problème.

Pour aider les citoyens, la Ville donne chaque printemps 575 arbres indigènes d’une dizaine

d’espèces différentes respectant le calibre exigé.

Facteurs de succès

→ Le fait d’avoir une stratégie déjà en place et de connaître d’avance les produits à fabriquer à partir du bois entraîne un gain de productivité.

→ Pointe-Claire peut compter sur une équipe d’experts forestiers à l’affût des bonnes pratiques.

→ La Ville est intéressée à terme à valoriser toutes les essences abattues sur le territoire et voit la valorisation du frêne comme un projet pilote pour aller en ce sens.

© Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes, 2018