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é tudes r ésultats et N° 759 • mai 2011 La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles Au 1 er janvier 2010, près de 520 000 infirmiers en activité en France sont recensés par le répertoire Adeli. Cette profession a vu ses effectifs multipliés par 1,7 en 20 ans. Ils ont cru à un rythme bien supérieur à celui de la population. En conséquence, la densité d’infirmiers a fortement augmenté. En 2010, on compte plus de 800 infirmiers en activité pour 100 000 habitants. Cette profession, très majoritairement féminine (88 % des effectifs), travaille principalement à l’hôpital public (49 % des effectifs) et a, contrairement aux médecins, un âge moyen stable. Les infirmiers, en particulier les infirmiers libéraux, ne sont pas bien répartis entre les régions et ces fortes inégalités spatiales ne se sont pas réduites depuis 10 ans. Les migrations régionales sont peu fréquentes mais se font toujours au profit (ou au détriment) de certaines régions. Classiquement, les régions du Sud profitent de ces flux migratoires. Les hommes sont plus enclins à changer de mode d’exercice et à choisir de s’installer en libéral. Enfin, les infirmiers salariés des hôpitaux publics cessent leur activité en moyenne à 56 ans, les salariés des hôpitaux privés à 59 ans et les libéraux à 61 ans. Muriel BARLET et Marie CAVILLON Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé Ministère du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État Ministère des Solidarité et de la Cohésion sociale

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  • ét udesrésultatsetN° 759 • mai 2011

    La profession d’infirmière : situation démographiqueet trajectoires professionnelles

    Au 1er janvier 2010, près de 520 000 infirmiers en activité en France sont recensés par lerépertoire Adeli. Cette profession a vu ses effectifs multipliés par 1,7 en 20 ans. Ils ont cruà un rythme bien supérieur à celui de la population. En conséquence, la densité d’infirmiersa fortement augmenté. En 2010, on compte plus de 800 infirmiers en activité pour 100 000habitants.

    Cette profession, très majoritairement féminine (88 % des effectifs), travaille principalementà l’hôpital public (49 % des effectifs) et a, contrairement aux médecins, un âge moyen stable.

    Les infirmiers, en particulier les infirmiers libéraux, ne sont pas bien répartis entre lesrégions et ces fortes inégalités spatiales ne se sont pas réduites depuis 10 ans.

    Les migrations régionales sont peu fréquentes mais se font toujours au profit (ou audétriment) de certaines régions. Classiquement, les régions du Sud profitent de ces fluxmigratoires. Les hommes sont plus enclins à changer de mode d’exercice et à choisir des’installer en libéral.

    Enfin, les infirmiers salariés des hôpitaux publics cessent leur activité en moyenne à 56 ans,les salariés des hôpitaux privés à 59 ans et les libéraux à 61 ans.

    Muriel BARLET et Marie CAVILLONDirection de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)Ministère du Travail, de l’Emploi et de la SantéMinistère du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’ÉtatMinistère des Solidarité et de la Cohésion sociale

    graphique 1

    Graphique 1 : Évolution du nombre, de la densité d’infirmiers en activité en France et du quota national trois ans plus tôt

    Effectifs (en milliers)Densitéquota 3 ans plus tôt

    199030452314,000

    199130752713900

    199231353414600

    199332054314600

    199433055915100

    199534057418600

    199634357618700

    199734758118600

    199835959918500

    199936660918200

    200038363316200

    200139865317200

    200241066918400

    200342368426400

    200443670026400

    200545071726400

    200646573630000

    200748175630000

    200848375530000

    200950378230000

    201052480930000

    Note : La stagnation des effectifs observée entre 2007 et 2008 est probablement due à l’opération qualité menée sur le répertoire Adeli à cette période cherchant à repérer les infirmiers salariés inactifs de plus de 65 ans comptabilisés comme actifs dans Adeli, et de s'approcher au plus près de la réalité de l'exercice salarié. Cette opération a probablement permis d’identifier également des infirmiers salariés de moins de 65 ans enregistrés à tort comme actifs dans le répertoire, d’où l’absence de croissance des effectifs entre ces deux années.Champ : infirmiers âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier, France entière.Sources : Répertoire Adeli, Insee – Estimation de population, DGOS (quota).

    graphique 2

    Graphique 2 : Répartition par âge des infirmiers en activité en 2006

    HommesFemmes

    - de 25 ans1%6%

    25 à 29 ans2%12%

    30 à 34 ans2%12%

    35 à 39 ans2%12%

    40 à 44 ans2%13%

    45 à 49 ans2%14%

    50 à 54 ans2%12%

    55 à 59 ans1%6%

    60 à 65 ans0%1%

    Sources : Insee - recensement de la population 2006.

    Champ : infirmiers âgés de 20 à 65 ans, en activité au 1er janvier 2006, France entière.

    tableau 1

    Tableau 1 : Profil des infirmiers par mode d’exercice au 1er janvier 2006

    Infirmiers libérauxSalariés hospitaliers du publicSalariés hospitaliers du privéSalariés d'un établissement pour personnes âgéesSalariés non hospitaliers d'une autre structureEnsemble

    Effectifs57,800237,20066,00019,200100,000480,200

    Répartion12 %49 %14 %4 %21 %100 %

    Âge moyen44.138.938.94241.640.2

    Part des femmes83 %87 %89 %93 %91 %88 %

    Sources : Insee- Recensement de la population, Exploitation Drees.

    Champ : infirmiers âgés de 18 à 65 ans, en activité au 1er janvier, France entière.

    graphique 3

    Graphique 3 : Probabilité moyenne de changer de mode d'exercice entre deux années consécutives, déclinées par mode d'exercice et tranche d'âge

    LibérauxSalariés hospitaliersdu publicSalariés hospitaliersdu privéSalariés d'un établissementpour personnes âgéesSalariésnon hospitaliersTotal

    18-24 ans6.3%2.3%7.8%12.4%16.9%5.9%

    25-29 ans4.0%3.2%7.9%11.0%11.9%5.3%

    30-34 ans2.5%2.8%6.6%8.3%8.0%4.3%

    35-39 ans1.5%2.0%5.1%6.6%5.3%3.2%

    40-44 ans1.3%1.5%4.0%6.5%3.8%2.6%

    45-49 ans1.1%1.1%3.0%5.3%3.1%2.0%

    50-54 ans0.9%0.7%2.0%4.1%2.0%1.4%

    55-59 ans0.6%0.8%1.3%3.3%1.2%1.2%

    60-65 ans0.3%0.3%0.8%2.6%0.7%0.8%

    Champ : infirmiers âgés entre 18 et 65 ans, actifs sur deux années consécutives, France entière.

    Source : Répertoire Adeli.

    graphique 4

    Graphique 4 : Probabilité de départ des infirmiers salariés hospitaliers du secteur public pour chaque âge

    HommesFemmes

    400.00.0

    411.10.4

    421.60.6

    431.10.4

    441.51.1

    450.01.2

    461.11.6

    470.71.7

    480.12.0

    490.41.4

    501.21.6

    512.01.9

    521.52.1

    531.82.1

    542.82.2

    5519.019.4

    5619.219.8

    5710.910.8

    589.67.8

    595.95.3

    609.28.2

    613.73.8

    621.21.7

    631.41.0

    640.80.4

    650.70.5

    661.00.4

    670.50.4

    Source : DADS, années 2007 et 2008 , Insee.

    Champ : France entière.

    graphique 5

    Graphique 5 : Probabilité de départ des infirmiers salariés hospitaliers du secteur public pour chaque âge

    HommesFemmes

    400.00.0

    411.70.6

    420.01.6

    430.40.4

    440.00.0

    454.62.2

    463.40.5

    470.01.9

    480.00.0

    4911.51.5

    500.01.1

    513.52.4

    520.01.1

    536.41.7

    541.62.3

    552.91.9

    562.80.7

    575.31.7

    589.94.2

    592.13.2

    6023.231.5

    613.814.4

    624.44.8

    636.33.0

    642.93.3

    651.24.3

    661.54.2

    670.55.6

    Source : DADS, années 2007 et 2008, Insee.

    Champ : France entière.

    graphique 6

    Graphique 6 : Probabilité de départ des infirmiers libéraux pour chaque âge

    ÂgeFemmesHommes

    400.00.0

    410.00.0

    420.00.5

    430.00.0

    440.00.1

    450.00.1

    460.00.0

    470.00.3

    480.01.1

    490.40.4

    500.41.1

    510.71.1

    520.91.8

    531.41.2

    541.60.4

    551.32.6

    562.42.8

    572.64.6

    583.83.3

    5912.18.0

    6012.27.9

    619.18.5

    628.86.2

    637.58.6

    6411.412.3

    658.02.8

    6615.224.3

    Source : Cnamts, moyenne sur les années 2005/2006, 2006/2007 et 2007/2008.

    Champ : France entière.

    Télécharger les données

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles2

    diplômés, même si les fortes augmen-tations du nombre de places offertesen institut de formation en soins infir-miers depuis une dizaine d’années1

    n’ont pas entraîné une hausse aussibrutale des effectifs (graphique 1). Eneffet, les mesures visant à réguler ladémographie de la profession en aug-mentant les quotas n’ont un pleineffet que si ces derniers sont remplis.Or depuis la deuxième réévaluationdes quotas en 2003, on constate unécart moyen de -8 % entre les nou-veaux entrants en institut de forma-tion et le quota national. Ainsi, mêmesi le nombre de « primo-inscrip-tions » en première année en Institutde formation en soins infirmiers(IFSI) a augmenté de 28 % entre2000 et 2008, il reste inférieur auquota fixé au niveau national. Parailleurs, cet écart est plus ou moinsmarqué selon les régions. L’Île-de-France, les Pays de la Loire, laPicardie et le Nord-Pas-de-Calaisenregistrent les plus forts déficits. Cesont aussi des régions qui présententune densité d’infirmiers plus faible.

    Parallèlement, on observe uneforte déperdition entre les quotas etle nombre de diplômés trois ansaprès. Ainsi le nombre de diplômésen 2008 est de 28 % inférieur auquota national fixé trois ans plus tôt.Ce ne sont qu’environ 80 % des pre-

    Au 1er janvier 2010, lerépertoire Adeli (enca-dré 1) recense près de520 000 infirmiers enactivité en France.

    C’est la première profession de santéen termes d’effectifs devant les méde-cins (212 000), les pharmaciens(75 000) et les masseurs-kinésithéra-peutes (71 000). Il s’agit là d’un maxi-mum historique, que l’on considère leseffectifs ou la densité (nombre d’infir-miers en activité par habitant). Lenombre d’infirmiers a ainsi augmentéde 2,8 % par an en moyenne au coursdes vingt dernières années, avec uneaccélération récente : le taux de crois-sance annuel moyen, qui était de2,1 % entre 1990 et 1999, s’élève à3,2 % depuis 2000. La densité d’infir-miers est ainsi passée de 633 infir-miers âgés de moins de 65 ans pour100 000 habitants en 2000 à 809 en2010. Le taux de croissance annuelmoyen des infirmiers entre 2000 et2010 est très supérieur à celui de lapopulation française (+3,2 % contre+0,7 %), ce qui explique l’accroisse-ment de la densité.

    La forte croissance des effectifsne s’explique pas principalementpar le relèvement des quotas

    La croissance des effectifs s’ex-plique en partie par celle des jeunes

    1. Les entrées en institut de formation en soinsinfirmiers sont limitées par des quotas qui ont

    fortement augmenté depuis une dizaine d’années. Ilssont passés de 18 436 en 2000 à 26 436 en 2001

    pour atteindre 30 000 en 2003.

    Note • La stagnation des effectifs observée entre 2007 et 2008 est due à l’opération « qualité » menéesur le répertoire Adeli à cette période pour repérer les infirmiers salariés inactifs de plus de 65 ans

    comptabilisés comme actifs dans Adeli, et approcher au plus près la réalité de l’exercice salarié. Cette

    opération a probablement aussi permis d’identifier des infirmiers salariés de moins de 65 ans enregistrés

    à tort comme actifs dans le répertoire, d’où l’absence de croissance des effectifs entre ces deux années.

    Champ • Infirmiers âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier, France entière.

    Sources • DREES, répertoire Adeli ; INSEE, estimations de population ; DGOS, quota.

    g GRAPHIQUE 1

    Évolution du nombre et de la densité d’infirmiers au regardde celle des quotas nationaux fixés trois ans auparavant

    300

    400

    500

    600

    700

    800

    900

    1 000

    1 100

    1 200

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    Effec

    tifs (e

    n milli

    ers),

    Den

    sité

    10 000

    15 000

    20 000

    25 000

    30 000

    35 000

    40 000

    quota

    natio

    nal

    Effectifs (en milliers)

    Densité

    Quota 3 ans plus tôt

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles 3

    miers inscrits une année qui obtien-nent le diplôme d’infirmier d’Étattrois ans plus tard. Cette forte déper-dition peut s’expliquer, d’une part,par une baisse de sélectivité duconcours d’infirmier : en augmen-tant les quotas, on sélectionne desétudiants qui n’ont pas forcémentles pré-requis nécessaires poursuivre la formation d’infirmier.D’autre part, il peut y avoir desdéperditions en cours de formation :certains étudiants partent en fin depremière année pour obtenir lediplôme d’aide-soignant.

    De plus, l’évolution du nombred’infirmiers en activité ne dépendpas seulement des entrées dans lavie active (et donc des quotas) maisaussi des cessations temporaires oudéfinitives d’activité. Par consé-quent, l’évolution « naturelle » deseffectifs, largement déterminée parla pyramide des âges des infirmiersen activité et donc par les quotas des40 années précédentes, ne peut êtrecorrigée rapidement par les seulsflux d’entrées.

    La part des infirmiers de plus de 50 ans et celle desmoins de 30 ans sont en hausse

    La part de femmes parmi les infir-miers (88 %) est restée stable aucours de la dernière décennie.

    En 2006, d’après le recensementde la population, les infirmiers âgésde plus de 50 ans représentent 22 %des effectifs d’infirmiers actifs enFrance métropolitaine, contre 18 %en 1999. Ainsi, la part des profes-sionnels proches de l’âge du départà la retraite a augmenté. Les infir-miers ayant entre 45 et 49 ans repré-sentent 16 % des effectifs, alors quela part des 40-44 ans a diminué, pas-sant de 20 % en 1999 à 15 % en2006 (graphique 2). À l’inverse, lapart des jeunes infirmiers (moins de30 ans) a augmenté entre 1999 et2006, passant de 16 % à 20 %.L’âge moyen des infirmiers estainsi relativement stable (40,3 ansen 2006 contre 40,8 ans en 1999).Notons que cet âge moyen estproche de celui de la populationactive occupée (41 ans, d’aprèsl’enquête Emploi de l’INSEE au1er trimestre 2009).

    g ENCADRÉ 1

    Les sources de données sur les infirmiers

    Dans cette étude, différentes sources de données sont mobilisées pour établir unconstat démographique sur les infirmiers. Chacune d’entre elles a ses spécificités.

    Le répertoire Adeli (Automatisation des listes)

    Tous les professionnels de santé, quel que soit leur mode d’exercice, ont l’obligationde faire enregistrer leur diplôme auprès de la délégation territoriale de l’agence régio-nale de santé (ARS) du lieu de leur résidence professionnelle. Le répertoire Adelirecense ainsi les professionnels de santé actifs, ayant une autorisation d’exercicelégal de leur profession. Ce répertoire constitue l’unique base exhaustive des infir-miers exerçant en France, continuellement mise à jour. C’est donc la seule source quipermette de suivre l’évolution dans le temps des infirmiers et de reconstituer une par-tie des trajectoires professionnelles des infirmiers. Néanmoins, malgré l’obligationlégale d’inscription, le répertoire présente des fragilités.

    Tout d’abord, les infirmiers ne sont pas réellement incités à se désinscrire (l’inscrip-tion étant gratuite) lorsqu’ils cessent leur activité temporairement ou définitivement.Par ailleurs, les infirmiers semblent tarder à faire enregistrer leur diplôme au réper-toire : en effet, il faut attendre cinq ans pour que tous les diplômés d’une année soientinscrits au répertoire. Enfin, les infirmiers salariés non hospitaliers semblent ne pass’inscrire systématiquement au répertoire Adeli : ils apparaissent donc sous-repré-sentés dans le répertoire, par rapport au recensement de la population et à l’enquêteEmploi.

    Une confrontation des différentes sources de données disponibles révèle que la struc-ture par âge et par mode d’exercice est sans doute plus fiable dans le recensementde la population 2006 que dans le répertoire Adeli1. De fait l’analyse de la structure,par âge et par mode d’exercice de la profession, présentée dans cet article s’appuiesur les données du recensement de la population 2006.

    Le recensement de la population

    Le recensement de la population permet également de repérer la profession d’infir-mière. Il a fait l’objet d’un enrichissement par l’INSEE sur les données 2006, seulesdonnées disponibles au moment de la réalisation de cette étude, afin de distinguerles salariés de l’hôpital public de ceux du secteur privé2.

    Le recensement ayant lieu au domicile des habitants, les infirmiers exerçant en Franceet résidant à l’étranger n’y sont pas comptabilisés, contrairement au répertoire Adeli.En revanche, le recensement comptabilise les infirmiers résidant en France et exer-çant à l’étranger (infirmiers non pris en compte dans cette étude).

    L’enquête Emploi

    L’enquête Emploi couvre également l’ensemble du champ des infirmiers actifs exer-çant et résidant en France métropolitaine. Son champ diffère donc également de celuidu répertoire Adeli. L’enquête Emploi interroge chaque année un effectif d’infirmiersrelativement faible (2 700 en 2008). On ne peut par conséquent pas étudier la struc-ture (par âge ou par statut) de la population infirmière à partir de cette seule source.En outre, les effectifs obtenus doivent être assortis d’un intervalle de confiance reflé-tant les fluctuations d’échantillonnage. Néanmoins, l’enquête Emploi est la seulesource mobilisable pour étudier certains aspects de la profession d’infirmière commela durée du travail.

    Le SNIIR-AM

    Le Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie permet derecenser de façon exhaustive les infirmiers libéraux. Il enregistre l’activité libéraledes infirmiers ainsi que les prescriptions ayant donné lieu à un remboursement (à ladate de remboursement). Il ne comptabilise donc pas les remplaçants puisque cesderniers utilisent les feuilles de soins du professionnel qu’ils remplacent. Au 1er jan-vier 2009, le répertoire Adeli comptabilise 11 % d’infirmiers libéraux de plus que leSNIIR-AM. Les écarts se concentrent principalement chez les 60-64 ans et les moinsde 30 ans (respectivement +20 % et +33 % en 2008 par rapport au SNIIR-AM).Cependant, les répartitions par tranche d’âges données par les deux sources restentproches.

    1. Barlet M. et Cavillon M., 2010, « La profession infirmière : Situation démographique ettrajectoires professionnelles », Document de travail, série études et recherche, DREES, n° 101.

    2. Les infirmiers hospitaliers pour lesquels la distinction public/privé n’était pas disponible dansl’enrichissement fourni par l’INSEE ont été affectés au secteur public afin d’obtenir une répartition

    par secteur d’activité conforme à celle de l’enquête Emploi.

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles4

    Les infirmiers exercentmajoritairement à l’hôpitalpublic

    D’après le recensement de la popu-lation au 1er janvier 2006, 63 % sontsalariés hospitaliers (49 % dans lesecteur public et 14 % dans le secteurprivé), 21 % sont salariés non hospi-taliers d’une autre structure (centrede santé, établissement pour handica-pés, entreprise d’intérim, établisse-ment scolaire, etc.), 12 % desinfirmiers exercent en libéral et 4 %sont salariés d’un établissementaccueillant des personnes âgées(tableau 1). Les infirmiers exercentdonc majoritairement à l’hôpitalpublic.

    Les hommes sont plus présentsdans le secteur libéral. En 2006, ilsreprésentent 17 % des infirmierslibéraux contre 12 % des salariéshospitaliers et seulement 7 % dessalariés d’un établissement pour per-sonnes âgées. Les salariés hospita-liers sont plus jeunes que les salariésnon hospitaliers et les libéraux. Cecidécoule notamment de la législationqui impose aux infirmiers nouvelle-ment diplômés d’exercer sous l’auto-rité d’un cadre de santé2.

    Stagnation du temps partiel

    En 2008, d’après l’enquête Emploi,un infirmier sur quatre travaille àtemps partiel, ce qui était déjà le casen 1998. Ceci est plus fréquent chezles infirmiers âgés de plus de 40 ansque chez les infirmiers de moins de40 ans : 27 % des infirmiers de plusde 40 ans travaillent à temps partiel,contre 18 % des infirmiers âgés demoins de 40 ans. Le choix d’exercer àtemps partiel peut par ailleurs s’ins-crire dans la recherche d’horaires detravail plus conciliables avec une viede famille (près d’un infirmier surtrois travaille de nuit) ; ainsi, 62 %des infirmières salariées déclarentavoir choisi de travailler à temps par-tiel pour pouvoir s’occuper de leursenfants.

    L’offre de travail des infirmiers enéquivalents temps plein (ETP)dépend de la part d’infirmiers àtemps partiel mais aussi de la quotitétravaillée. Depuis 1993, la duréemoyenne de travail des infirmierssalariés à temps partiel a légèrement

    de pénurie semble perdurer. Ce senti-ment est probablement alimenté par levieillissement de la population3, maisaussi par l’inégale répartition desinfirmiers sur le territoire. En effet,entre deux régions, les densitéspeuvent être multipliées par 1,7.En 2009, les régions Limousin,Midi-Pyrénées, Auvergne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Alsace sont lesmieux dotées en infirmiers, avecrespectivement 1 038, 918, 902, 888et 881 infirmiers âgés de moinsde 65 ans pour 100 000 habitants(source : répertoire Adeli4). Les den-sités les plus faibles sont enregistréesdans les régions Île-de-France (695),Picardie (675), Haute-Normandie(669), Centre (630) et dans les dépar-tements d’outre-mer (624).

    Les écarts de densités régionalessont encore plus marqués dans lesecteur libéral (carte 1), où les den-sités varient de 1 à 5 selon lesrégions. La Corse compte 296 infir-miers libéraux de moins de 65 ans

    augmenté, passant de 25,9 heures parsemaine en 1993 à 26,9 heures en2008. Dans le même temps, la duréehebdomadaire moyenne de travail àtemps plein a diminué, passant de39,4 heures à 38,0 heures. Ainsi,globalement, le temps de travaildéclaré des infirmiers est passé de37,0 heures en 1993 à 35,5 heures en2008. Cette baisse de 4 % du nombred’heures travaillées (légèrement plusprononcée après le passage aux35 heures) est à mettre en regardavec la hausse de 26 % des effectifssalariés sur la même période(source : enquête Emploi) et lahausse de 9 % de la population.Finalement, pour les infirmiers sala-riés, le nombre d’heures travailléespar habitant a crû de 12 % entre 1993et 2008.

    Une inégale répartition des effectifs sur le territoire

    Malgré la constante augmentationdu nombre d’infirmiers, un sentiment

    2. JO n° 146 du 25 juin2004 page 11536, texte

    n° 31, avenant à laconvention nationale desinfirmiers libéraux. Cette

    mesure s’applique à partirdu 1er janvier 2005 à

    certains départements. Àpartir du 1er janvier 2007,

    l’ensemble desdépartements français

    sont concernés.3. En 2060, une personne

    sur trois aura plus de 60ans, contre une sur cinq

    en 2007 (Blanpain N.,Chardon O., 2010,

    « Projections depopulation à l’horizon

    2060 », INSEE Première,n° 1320).

    4. Dans la mesure où larépartition régionale des

    infirmiers issue durecensement 2006 est

    très proche de larépartition issue d’Adeli

    au 1er janvier 2006, Adeliparaît préférable car plus récent.

    Champ • Infirmiers âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier, France entière.

    Sources • INSEE, recensement de la population 2006.

    g GRAPHIQUE 2

    Répartition par âge des infirmiers en activité en 2006

    0 %2 %4 %6 %8 %

    10 %12 %14 %16 %18 %

    moins de 25ans

    25 à 29ans

    30 à 34ans

    35 à 39ans

    40 à 44ans

    45 à 49ans

    50 à 54ans

    55 à 59ans

    60 à 65ans

    Hommes Femmes

    Champ • Infirmiers âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier, France entière.

    Sources • INSEE, recensement de la population 2006 ; exploitation DREES.

    g TABLEAU 1

    Profil des infirmiers par mode d’exercice au 1er janvier 2006

    Infirmiers libéraux

    Salariés hospitaliers du

    public

    Salariés hospitaliers du

    privé

    Salariés d'un établissement

    pour personnes âgées

    Salariés non hospitaliers d'une

    autre structureEnsemble

    Effectifs 57 800 237 200 66 000 19 200 100 000 480 200Répartion 12 % 49 % 14 % 4 % 21 % 100 %Âge moyen 44,1 38,9 38,9 42 41,6 40,2Part des femmes 83 % 87 % 89 % 93 % 91 % 88 %

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles 5

    pour 100 000 habitants, alors quel’Île-de-France n’en recense que57. Les régions du Nord sontmoins bien dotées que les régionsdu Sud, reflet d’une moindreattractivité. Cependant, il n’y a pasde corrélation entre la densitérégionale d’infirmiers libéraux etcelle d’infirmiers salariés : autre-ment dit, les régions les moinspourvues en infirmiers salariés nesont pas mieux dotées en infir-miers libéraux (et réciproque-ment).

    L’analyse de la répartition terri-toriale des infirmiers libérauxn’est pas suffisante à elle seulepour appréhender l’offre libéraledisponible. Il convient de s’inté-resser également aux deux typesd’actes prodigués par les infir-miers : les soins de nursing ouactes infirmiers de soins (AIS) etles actes médicaux infirmiers(AMI)5. La densité régionale d’in-firmiers libéraux est positivementet fortement corrélée au nombred’actes par habitant cotés en AISmais pas au nombre d’actes parhabitant cotés en AMI. Tout sepasse comme si les actes cotés enAIS répondaient davantage à unelogique d’offre. Ainsi, plus la den-sité d’infirmiers libéraux est éle-vée, plus l’activité en soins denursing est importante6, traduisantune concurrence intense entre pro-fessionnels.

    Par ailleurs, on observe une cor-rélation positive entre la densitérégionale d’infirmiers et la partdes infirmiers de 50 ans ou plus.Ceci devrait favoriser une plusgrande uniformisation de la répar-tition territoriale des infirmiers,les départs en retraite étant appelésà être à l’avenir plus nombreuxdans les régions actuellementles mieux dotées. Toutefois, denombreux autres facteurs peuventinfluencer la répartition géogra-phique des professionnels (fluxde formation, migrations, etc.).Pour analyser finement l’évolu-tion des effectifs d’infirmiers parrégion, il est nécessaire de recourirà des modèles de projections,prenant en compte ces différentsphénomènes7.

    5. Les soins de nursing,cotés par l’assurancemaladie AIS (actesinfirmiers de soins),représentent 35 % dutotal des actes réalisésen 2008 en Francemétropolitaine et lesactes médicaux, cotésAMI (actes médicauxinfirmiers), 65 %.6. On retrouve lesrésultats d’une étuderéalisée par la CNAMTS,2001, « L’activité desinfirmières libérales »,Dossier Études etStatistiques, n° 52,novembre.7. Voir Barlet M. etCavillon M., 2011, « Ladémographie desinfirmiers à l’horizon2030. Un exercice deprojections aux niveauxnational et régional »,Études et résultats,DREES, n°760.

    Champ • Infirmiers salariés, âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier 2009, France métropolitaine.

    Sources • Répertoire Adeli.

    © IGN – DREES 2011

    g CARTE 1

    Densité d’infirmiers libéraux et salariés au 1er janvier 2009• LIBÉRAUX

    Densité par bassin de vie ou canton-ou-ville

    • SALARIÉSDensité départementale d’infirmiers salariés

    Champ • Infirmiers libéraux, âgés de moins de 65 ans, en activité au 1er janvier 2009, France métropolitaine.

    Sources • Répertoire Adeli.

    © IGN – DREES 2011

    0 - 41

    41 - 91

    91 - 145

    145 - 217

    217 - 946

    325 - 493493 - 638638 - 767767 - 972972 - 1 245

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles6

    Des changements de moded’exercice nettement plus fré-quents chez les hommes, les jeunes et les salariés

    La répartition par structure d’exer-cice et plus généralement par moded’exercice (libéral, salarié de l’hôpi-tal public, salarié de l’hôpital privé,salarié dans un établissement pourpersonnes âgées ou autre salarié nonhospitalier) varie en fonction del’âge. Ceci s’explique notammentpar l’obligation d’exercer au préa-lable pendant deux années en tantque salarié sous la responsabilitéd’un cadre de santé dans un établis-sement de soins ou au sein d’ungroupement de coopération sanitaire.Ainsi, les infirmiers nouvellementdiplômés exercent majoritairementen tant que salariés dans des hôpitauxpublics.

    Les transitions en cours de carrièreont été suivies à partir du répertoireAdeli, seule base exhaustive et longi-tudinale. Chaque année en moyenneentre 2004 et 2008, 2,6 % des infir-miers âgés de moins de 65 ans chan-gent de mode d’exercice entre deuxannées consécutives.

    La probabilité de changer demode d’exercice entre deux annéesconsécutives dépend du genre et del’âge. En effet, les infirmiers sontproportionnellement plus nombreuxà changer de mode d’exercice queles infirmières : cela concerne enmoyenne chaque année 2,8 % deshommes contre 2,6 % des femmes.La probabilité de changer de moded’exercice décroît également avecl’âge : les moins de 25 ans ont laplus forte probabilité de choisir unnouveau mode d’exercice. Avant30 ans, les hommes sont plusenclins que les femmes à changer demode d’exercice : 7,3 % des infir-miers âgés de 25 à 29 ans le fontcontre 5,1 % des infirmières de lamême tranche d’âge. En revanche,après 30 ans, les écarts hommes-femmes se réduisent.

    Par ailleurs, les infirmiers libérauxsont proportionnellement moinsnombreux à changer de mode d’exer-cice que les infirmiers salariés (gra-phique 3). En moyenne chaqueannée, 1,4 % des infirmiers libérauxquittent l’exercice libéral pour un

    autre mode d’exercice, contre 2,8 %des infirmiers salariés. Ce sont lesinfirmiers non hospitaliers salariésd’un établissement pour personnesâgées qui ont la plus forte propensionà changer de mode d’exercice (enmoyenne 6,1 % chaque année contre2,6 % pour l’ensemble des infir-miers). Plus de la moitié des infir-miers libéraux qui changent de moded’exercice retournent exercer en tantque salarié à l’hôpital. Les infirmierssalariés quittant l’hôpital public setournent majoritairement vers le sec-teur libéral, ceux quittant l’hôpitalprivé deviennent majoritairementinfirmiers libéraux ou salariés dansun hôpital public. Les infirmiers sala-riés quittant un établissement pourpersonnes âgées se dirigent en majo-rité vers le secteur non hospitalier et,dans une moindre mesure, vers l’hô-pital public ou le secteur libéral.

    Le fait d’avoir ou non changé derégion d’exercice est également for-tement corrélé au fait de changer demode d’exercice. 49 % des infirmierssalariés ayant changé de régiond’exercice entre deux années consé-cutives ont également changé demode d’exercice, contre 2,1 % desinfirmiers étant restés dans la mêmerégion. Il s’agit cependant d’unesimple corrélation et non d’un lien decause à effet.

    8. Moyenne calculée surla période 2004/2005-

    2005/2006-2006/2007.L’analyse des

    changements de régionsd’exercice a été réalisée

    à partir du répertoireAdeli qui sous-estime

    probablement leschangements de

    départements et doncde régions, dans la

    mesure où lesprofessionnels ne

    signalaient passystématiquement ces

    changements auprès deleur direction

    départementale desaffaires sanitaires et

    sociales (DDASS,aujourd’hui

    devenue ARS).

    Des migrations interrégionalespeu nombreuses

    Les infirmiers qui changent derégion d’exercice d’une année surl’autre sont assez peu nombreux auregard du nombre d’infirmiers enactivité. En moyenne, 1,1 % desinfirmiers âgés de 20 à 65 ans, actifspendant deux années consécutives,ont changé de région d’exercice entreces deux années8. Mais ce résultat nereflète pas les disparités entrerégions. En effet, l’Île-de-France, leCentre, la Champagne-Ardenne, laCorse et les départements d’outre-mer (DOM) sont les régions quequittent le plus les infirmiers. Ainsi,en moyenne, 1,8 % des infirmiersexerçant en Île-de-France ontchangé de région l’année suivante,contre seulement 0,7 % des infir-miers exerçant en Bretagne. À notertoutefois que, même si le soldemigratoire d’une région est relative-ment faible, il a tendance à être soittoujours positif, soit toujours néga-tif, ce qui peut avoir des effetscumulés importants sur le longterme. Les DOM, le Limousin, laCorse, la Provence-Alpes-Côted’Azur et le Languedoc-Roussillonsont les régions les plus attractives,alors que l’Île-de-France, l’Alsaceet le Centre enregistrent des soldesmigratoires négatifs.

    Champ • Infirmiers âgés de 18 à 65 ans, actifs sur deux années consécutives, France entière.

    Sources • DREES, répertoire Adeli.

    g GRAPHIQUE 3

    Probabilité de changer de mode d’exercice entre deux années consécutives,selon le mode d’exercice et l‘âge

    0 %

    2 %

    4 %

    6 %

    8 %

    10 %

    12 %

    14 %

    16 %

    18 %

    18-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-65 ans

    LibérauxSalariés hospitaliers du publicSalariés hospitaliers du privéSalariés d'un établissement pour personnes âgéesSalariés non hospitaliers d’une autre structureTotal

  • La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles 7

    Des sorties d’activité plusprécoces à l’hôpital publicqu’en exercice libéral

    Les infirmiers salariés hospita-liers du secteur public cessent mas-sivement leur activité dès l’âge de55 ans (voir la méthodologie pour lecalcul des cessations d’activité dansl’encadré 2). Néanmoins, 17 % deshommes et 20 % des femmes partentà la retraite avant cet âge. Cesdéparts s’expliquent probablementpar la possibilité offerte aux fonc-tionnaires hospitaliers (hommes oufemmes) de prendre leur retraite aubout de 15 ans de service s’ils ontélevé au moins trois enfants. Ilspeuvent alors cumuler leur retraiteavec un emploi dans le secteur privésans condition, et choisir d’exerceren libéral ou comme salarié d’unestructure privée. En moyenne, 19 %des infirmiers salariés hospitaliersdu public cessent leur activité à 55ans, 8 % à 60 ans et moins de 1 % à65 ans (graphique 4). 39 % des infir-miers salariés hospitaliers du publicont cessé leur activité avant 56 ans etprès de 91 % des infirmiers ont cesséleur activité avant 61 ans. En suppo-sant que l’âge moyen d’entrée dansla profession est de 26 ans9, la duréede carrière des salariés hospitaliersdu secteur public est estimée à30 ans.

    Les infirmiers salariés hospitaliersdu secteur privé cessent majoritaire-ment leur activité à l’âge de 60 ans(graphique 5). Ils sont en moyenne31 % à cesser leur activité à 60 ans.Près d’un tiers des départs se fontainsi avant 60 ans. En établissant lesmêmes hypothèses que pour les sala-riés de l’hôpital public, les salariéshospitaliers du secteur privé cessentleur activité en moyenne à 59 ans.On peut donc estimer la duréemoyenne de carrière des salariés hos-pitaliers du secteur privé à 33 ans.

    D’après les données du SNIIR-AM, les infirmiers ne quittent prati-quement pas l’exercice libéral avant50 ans (graphique 6). En moyenne12 % des infirmiers quittent l’exer-cice libéral à 60 ans et 8 % à 65 ans.Au total, près de la moitié des infir-miers ont quitté l’exercice libéralavant 61 ans et les trois quarts desinfirmiers libéraux ont cessé leur

    9. Moyenne calculéesur la période 2004-2008 (Source : DREES,enquête Écoles).

    g GRAPHIQUE 5

    Probabilité de départ des infirmiers salariés hospitaliersdu secteur privé selon l’âge

    Lecture • 19 % des infirmières quittent l’hôpital public à 55 ans.

    Champ • France entière.

    Sources • INSEE, DADS, années 2007 et 2008.

    g GRAPHIQUE 4

    Probabilité de départ des infirmiers salariés hospitaliersdu secteur public selon l’âge

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67

    g GRAPHIQUE 6

    Probabilité de départ des infirmiers libéraux selon l’âge

    Lecture • 12 % des infirmières quittent l’exercice libéral à 60 ans contre 8 % des infirmiers.

    Champ • France entière.

    Sources • CNAMTS, SNIIR-AM, moyenne sur les années 2005/2006, 2006/2007 et 2007/2008.

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66

    Lecture • 31 % des infirmières quittent l’hôpital privé à 60 ans.

    Champ • France entière.

    Sources • INSEE, DADS, années 2007 et 2008.

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67

    %

    Femmes

    Hommes

    %

    Femmes

    Hommes

    %

    Femmes

    Hommes

  • 8 ÉTUDES et RÉSULTATS l n° 759 - mai 2011La profession d’infirmière : situation démographique et trajectoires professionnellesDirectrice de la publication : Anne-Marie BROCAS • Direction scientifique : Stéphanie DUPAYSRédactrice en chef technique : Elisabeth HINISecrétaires de rédaction : Catherine DEMAISON, Nadine GAUTIER, Carmela RIPOSA.Maquettiste : L.O • Imprimeur : JOUVEInternet : http://www.sante-sports.gouv.fr/etudes-recherches-et-statistiques-drees.htmlPour toute information : [email protected] autorisée sous réserve de la mention des sources • ISSN 1146-9129 - N° d'AIP : 0001384

    Les destinataires de cette publication sont informés de l'existence à la DREES d'un traitement de données à caractèrepersonnel les concernant. Ce traitement, sous la responsabilité de la directrice des publications, a pour objet la diffusiondes publications de la DREES. Les données utilisées sont l'identité, la profession, l'adresse postale personnelle ou profes-sionnelle. Conformément aux dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés,les destinataires disposent d'un droit d'accès et de rectification aux données les concernant ainsi qu'un droit d'oppositionà figurer dans ce traitement. Ils peuvent exercer ces droits en écrivant à : DREES - mission publications et diffusion - 14 avenue Duquesne-75350 Paris 07 SP ou en envoyant un courriel à : [email protected]

    activité avant 64 ans. À l’image de cequ’on observe pour les salariés hos-pitaliers du public, les comporte-ments de cessation d’activité sontassez similaires pour les hommes etles femmes. En faisant l’hypothèseque l’ensemble des infirmiers quit-tent l’exercice libéral avant 66 ans etqu’aucun ne le quitte avant 40 ans,les infirmiers libéraux quittentl’exercice libéral en moyenne à61 ans. On peut ainsi estimer la durée

    de mode d’exercice, migrationsrégionales, probabilité de cessationd’activité. Ainsi, l’évolution deseffectifs infirmiers dépend à la foisdes choix professionnels des infir-miers mais aussi des décisions despouvoirs publics. Ces différents fac-teurs peuvent être combinés dans unmodèle de projections des effectifsd’infirmiers afin d’anticiper les évo-lutions à venir (voir ER projectionsn° 760). g

    moyenne de carrière des infirmierslibéraux à 35 ans.

    Même si ces résultats ne tiennentpas compte des départs très précoces,ils vont cependant à l’encontre del’idée selon laquelle les infirmierseffectueraient de courtes carrières.

    Différents facteurs peuvent ainsiinfluencer l’évolution des effectifs dela profession et leur répartition sur leterritoire : quotas, répartition régio-nale du quota national, changement

    g ENCADRÉ 2

    Sources et méthodes utilisées pour le calcul des cessations d’activité des infirmiers

    Du fait de la non-désinscription systématique des infirmiers ayant cessé leur activité, le répertoire Adeli ne constitue pas une source suffi-samment fiable pour l’étude des cessations d’activité.

    Les déclarations annuelles de données sociales (DADS) permettent depuis 2007 d’identifier de façon fiable, les hospitaliers du publicgrâce à la nomenclature des emplois hospitaliers (NEH), et les hospitaliers du privé grâce à la variable Professions et catégories socio-pro-fessionnelles (PCS). De fait, pour étudier l’âge auquel les infirmiers salariés quittent l’hôpital, nous rapprochons les données 2007 et2008 des DADS et calculons, pour une tranche d’âge A donnée, la part des infirmiers encore présents l’année suivante à l’âge A+1.

    Le calcul des cessations d’activité des infirmiers hospitaliers repose néanmoins sur quelques hypothèses. Les taux de cessation d’activitésont supposés nuls avant l’âge de 40 ans. On suppose également que l’ensemble des infirmiers cesse toute activité après 65 ans. Ceshypothèses semblent réalistes dans la mesure où, d’une part, les taux de départ observés chez les moins de 40 ans sont inférieurs à 3 %ou négatifs (ce qui correspond à des entrées supérieures aux sorties) et que, d’autre part, les infirmiers âgés de plus de 66 ans sont peunombreux parmi les salariés. Par ailleurs, l’âge légal de départ à la retraite pour les infirmiers salariés appartenant à la fonction publiquehospitalière est de 55 ans (avant la réforme statutaire de 2010 et la réforme des retraites de 2010).

    Pour les libéraux, la même méthodologie est employée à partir des données du SNIIR-AM. Ces départs, ainsi calculés, englobent à la foisles départs à la retraite, mais aussi les changements de mode d’exercice et les décès. Les transitions entre modes d’exercice sont cepen-dant limitées, surtout après 45 ans. De même que pour les infirmiers hospitaliers, le calcul des taux de départs des infirmiers libérauxrepose sur le fait que nous supposons que l’ensemble des infirmiers quittent l’exercice libéral avant 66 ans et qu’aucun ne le quitte avant40 ans.

    Pour les salariés non hospitaliers, nous ne disposons pas de sources de données annuelles permettant de repérer l’ensemble des infir-miers de ce champ. En effet, jusqu’aux données relatives à l’année 2009, la variable PCS n’était pas remplie de façon exhaustive sur lesecteur non hospitalier. Nous ne pouvions donc pas proposer d’estimation de leur taux de cessation d’activité.

    Pour en savoir plus

    • Barlet M., Cavillon M., 2011, « La démographie des infirmiers à l’horizon 2030 », Études et résultats, DREES, n° 760.

    • Barlet M., Cavillon M., 2010, « La profession infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles », Document de tra-vail, série Études et recherche, DREES, n° 101, novembre.

    • Billaut A., Breuil-Grenier P., Collet M., Sicart D., 2006, « Les évolutions démographiques des professions de santé », Données sociales, laSociété française, octobre.

    • ONDPS, 2005, « Analyse de deux professions : pharmaciens, infirmiers », Rapport, tome 2.

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