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Ubu enchaîné Alfred Jarry Dan Jemmett avec Giovanni Calò Éric Cantona Valérie Crouzet photo © B. M. Palazon Arlette Namiand Jean-Paul Wenzel Thierry Thieû Niang Ombres portées Le spectacle a été créé au Théâtre de la Tempête à Paris en Septembre 2011 Une captation du spectacle est disponible sur demande et une vidéo de 9mns est en ligne sur le site http://www.caspevi.com/ombres-portees/

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Ombresportées

Le spectacle a été créé au Théâtre de la Tempête à Paris en Septembre 2011

Une captation du spectacle est disponible sur demande et une vidéo de 9mns est en ligne sur le site http://www.caspevi.com/ombres-portees/

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Ombres portées

d’Arlette Namiand

(Éditions Les Solitaires Intempestifs)

mise en scène

Jean-Paul Wenzel

Le spectacle se présente dans un dispositif bi-frontal

Avec Frédéric Baron, Arthur Igual, Yedwart Ingey, Jenny Mutela,

Anne Rebeschini, Lou Wenzel

Musique - composition / interprétation Groupe Olen’k : Manuel Costa, Elise Montastier-Costa

Collaboration chorégraphique Thierry Thieû Niang, Costumes Cissou Winling,

Son Philippe Tivillier, Lumières Thomas Cottereau, Presse Fouad Bousba

Co-Production Dorénavant Cie, conventionnée par la DRAC Ile de France - Ministère de la Culture et de la

Communication - et La Région Ile de France au titre de la Permanence artistique et culturelle, La Scène Nationale de Sénart, Le Fanal Scène Nationale de Saint-Nazaire, et L’Aire Libre, St Jacques de La Lande, et avec la collaboration artistique du JTN (Jeune Théâtre National) et le soutien de l’Adami.

Coréalisation Théâtre de la Tempête

- Représentations 2011/2012 en première exploitation - du 9 Septembre au 2 Octobre 2011 au Théâtre de la Tempête (Paris 12è) Les 11 et 12 Octobre 2011 au Fanal, Scène Nationale de Saint-Nazaire

Les 15, 16, 17 Novembre 2011 à la Scène Nationale de Sénart à Combs-la-ville Les 8 et 9 Février 2012 à l’Aire libre, Scène Conventionnée de St-Jacques de la Lande

Les 17 et 18 Octobre 2012 au Théâtre National de Chine (Pékin) dans le cadre du Festival international de théâtre « Splendid Europe »

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Amant, marié, père, fille, frère, soldat, ennemi, ami, portent ici le corps de l’autre…

Voici cinq histoires indépendantes, comme des nouvelles, réparties en 10 séquences, qui mettent

en situation, ici un marié, portant sa mariée sur les épaules et cherchant éperdument l’endroit sacré pour leurs noces, là un soldat dérivant avec le corps de son ennemi sur le dos, ou encore un homme portant en pleine nuit, sur un pont, le corps évanoui de son amante, ou cette fille portant son père dans une forêt profonde, un ancien maquis où il a combattu autrefois et aimé follement une femme…

Ces personnages ont ceci en commun qu’ils ont pris la tangente, comme ça, brusquement, portant,

emportant le corps de l’autre, vivant, évanoui, mort, pour d’étranges épopées. Ils ont transgressé un ordre, un code, une règle, une loi, un usage, ont prononcé un écart irréductible par rapport au « bel ordonnancement social », et sont partis, l’un portant l’autre dans ses bras, tous habités de rêves, de violence, de tendresse, de désir, de mystère aussi, qui les font trembler, les rapprochent et les séparent, leur font prendre des chemins obliques.

Les voici qui arrivent, enlacés, leurs corps emmêlés. Ils viennent de loin, passent par le théâtre

comme un lieu inévitable, nécessaire, comme si le plateau n’était qu’une étape au cours de leur épopée, un espace provisoire où ils se tiennent un moment avant d’en repartir et d’y revenir autrement, plus tard, ayant traversé, vécu autre chose…

Aux prises avec les forces de vie et de mort qui les habitent, ils forment des petits blocs

d’humanité cocasses, tragiques, anachroniques, qui marchent, tracent, titubent, errent à la surface de la terre, et font, qu’ils le veuillent ou non, l’expérience de l’amour, même paradoxal, mystérieux, ou violent…cet infini mouvement entre lumière et ténèbres.

Arlette Namiand

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…ou la trace, l’ombre qu’il a laissée dans leurs bras.

Pour avoir mis en scène les deux précédentes pièces d’Arlette Namiand Une Fille s’en va et Oma

il y a plusieurs années, - deux textes renvoyant l’un et l’autre à la question de l’héritage des pères au terme du siècle sanglant, qui donnait tour à tour pesanteur et élan à de jeunes pousses en quête de leur propre identité, leur propre liberté, j’ai immédiatement ressenti Ombres Portées comme une transposition par les figures des portés, par le langage des corps, de l’errance et de la fureur contenues dans l’écriture des deux autres pièces.

J’ai mis le texte en chantier avec six comédiens, et j’ai pu en éprouver dès le premier passage au plateau, la puissance poétique, la beauté de ces figures « portants/portés » qui provoquaient une émotion, un vertige particulier, un « être-là » puissant, une énigme aussi. D’où venaient-ils, qui étaient-ils, où allaient-ils ? Ce qui était frappant et immédiatement théâtral, c’est ce paradoxe entre des situations parfois limites, conflictuelles, voire tragiques qu’exprimait l’écriture, et la tendresse, la sensualité, la force d’humanité de ces « portés, de ces corps imbriqués l’un dans l’autre. J’ai pensé que le plateau, dans son dispositif frontal habituel, ne donnerait pas suffisamment la sensation de « traversée », de lieu de passage. J’ai donc expérimenté un dispositif bi-frontal qui décentre et prolonge le plateau, donnant ainsi à l’imaginaire des séquences, un champ plus ouvert. Dans ce dispositif, le chorégraphe Thierry Thieû Niang a inscrit, avec les acteurs, un langage très sensible des corps dans l’espace. « Comment les corps se portent, s’emportent, sont portés dans la lumière et l’obscurité, en éveil ou en sommeil, dans la légèreté ou le poids de l’être – dans le théâtre et la vie qui va avec. » Enfin la présence du groupe Olen’k jouant en live la musique (trip-hop, électro) composée pour le spectacle, crée un lien puissant, organique avec la musicalité du texte, la voix et le corps des acteurs, et donne à chaque séquence, sa couleur singulière.

Jean-Paul Wenzel

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Lou Wenzel, Arthur Igual

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Ombres portées

L’équipe

Arlette Namiand, auteur, dramaturge

Auteur d’une douzaine de pièces : Abonnés absents (inédite), Surtout quand la nuit tombe, (éd.Théatre Ouvert), ms de Robert Gironès, puis en langue anglaise au Traverse Theater, Festival d’Edimbourg, ms Pierre Audi, et en langue allemande – Théâtre de Wurzbourg, ms de Simone Sterr , Passions (éd. Autrement , collec. 5 auteurs), ms de Jean-Paul Wenzel, Le Regard des Voleurs (éd. Comp’act ) ms de Patrice Bornand – Réalisation France Culture de Claude Guerre. Les Yeux d’Encre, (éd. L’Avant-Scène/ Les Quatre vents), ms de Jean-Paul Wenzel, Réal France-Culture, Anne Lemaître, puis en Italie (Rome) ms, en Argentine (Buenos Aires) ms de Kado Kostzer, enfin en Allemagne, ms Ingo Berk, Rêves flambés (inédite), Sang blanc, ms JP Wenzel, Une Fille brusque – (récit inédit) Les Fiancés d’Otoka – ms Moise Touré, Une Fille s’en va, adapté du récit Une fille brusque (éd. Les Solitaires Intempestif), ms JP.Wenzel, Oma, (éd. L’Avant-Scène/Les Quatre Vents), ms Jean-Michel Coulon, Réal. France-Culture, Michel Sidoroff , Ombres portées,(éd.Les Solitaires Intempestifs) Réal. France Culture, Christine Bernard Sugy, Mordoré, (in Quelle partie de moi-même trompe l’autre) ms Jean-Paul Wenzel, Ecole du TNS, Piccolo Milan, Vilnius (Lituanie). Dramaturge au CDN Les Fédérés aux côtés de Jean-Paul Wenzel, co-directeur (avec O.Perrier), elle a adapté une dizaine de romans pour la scène, tous mis en scène par Jean-Paul Wenzel, notamment Mémoires d’un visage pâle (Thomas Berger) La Maison Tellier (Guy de Maupassant), Le Mandat (Sembène Ousmane) Spartacus et Croisade sans croix (Arthur Koestler), Les Coups (Jean Meckert), Maintenant ou Jamais (Primo Lévi).

Jean-Paul Wenzel, metteur en scène, auteur, acteur. Dirige avec Arlette Namiand Dorénavant Cie depuis 2003. Co-fondateur avec Jean-Louis Hourdin et Olivier Perrier des Rencontres Théâtre à Hérisson (03) de 1976 à 2003 et co-directeur avec Olivier Perrier du CDN Les Fédérés (Montluçon) de 1985 à 2002, il est l’auteur d’une quinzaine de pièces, notamment Loin d’Hagondange (éd Solitaires Intempestifs), traduite et créée dans une vingtaine de pays, Marianne attend le mariage (éd Stock, co-écrite avec C. Fiévet) Dorénavant (inédite), Les Incertains (éd. Théâtre Ouvert) Simple retour, (inédite) Doublages (éd. Albin Michel), Vaterland (éd. Enjeux Théâtre Ouvert) La Fin des monstres, Boucherie de nuit, Mado (éd. L’Avant-Scène) Faire Bleu, Six tragédies miniatures, La Jeune fille de Cranach, (éditées aux Solitaires Intempestifs), L’Apparition du kyste (in Quelle partie de moi-même trompe l’autre), 5 Clés (éd. Lanzman) et Tout un homme (éd. Autrement, coll. Littérature). Metteur en scène d’une quarantaine de spectacles, il reçoit le Prix de la Critique en 1976 pour Loin d’Hagondange, en 1984 pour Vaterland (Meilleure création française), en 1993 pour Théâtre Ambulant Chopalovitch de Lioubomir Simovic (Meilleur spectacle de province). Il a monté, outre ses propres pièces, des textes de Maxime Gorki, Bertolt Brecht, Rainer Fassbinder, Odön von Horvath, Lioubomir Simovic, Jean Genet, Michel Deutsch, Yves Raynaud, Arlette Namiand, Enzo Cormann, Serge Valletti, Howard Barker, José Sanchis Sinisterra, Tullio Pinelli, ainsi que des œuvres de Thomas Berger, Primo Lévi, Jean Meckert, Arthur Koestler, Sembène Ousmane, toutes adaptées par Arlette Namiand. Il intervient régulièrement en tant que metteur en scène dans les Ecoles nationales d’acteurs en France (CNSAD,TNB, TNS, EPSAD, Ecole Comédie de Saint-Etienne ) ainsi qu’à l’étranger. (Brésil, Canada, Ethiopie, Bolivie). Il a crée Loin d’Hagondange et Faire Bleu en Mai 2011 à Pékin (Chine) dans une distribution franco-chinoise.

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Frédéric Baron, comédien Entre 2001 et 2003 il suit une formation au conservatoire d’initiation de Toulouse sous la direction de Francis Azema. Entre 2002 et 2004 il suit une formation à l’école professionnel du « passage à niveau » dirigé par Francis Azema (création de Roberto Zucco de B.M. Koltes et du Songe d’une nuit d’été de W Shakespeare), il y travaille avec Brigitte Fischer (danse), Richard Samel (actor studio) , Michel Broquin (marionnette), Denis Rey (masque neutre). Il joue en 2005 dans La Reine Margot adaptation et direction Didier Carette. Durant 3ans il travaille à Toulouse avec la compagnie Beaudrin en tant qu’acteur sur Dernier parking avant la plage direction J.P. Beauredon , en tant que régisseur de la compagnie. Il intègre l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg en 2007. A l’Ecole du TNS, il travaille avec Stéphane Braunschweig, Annie Mercier, Pierre-Alain Chapuis, Alain Olivier, Gildas Milin, Jean-Paul Wenzel, Margarita Mladenova et Ivan Dobtchev du Théatre du Sfumato (Bulgarie) et Joël Jouanneau sur A l’Ouest, Saisons 1 à 7 (atelier de sortie, présenté au CDDB Théâtre de Lorient, TNS Strasbourg, Théâtre National de la Colline). Dans le cadre des ateliers d’élèves il joue dans Funérailles d’hiver de Hanokh Levin, mise en scène Maëlle Poésy, Une nuit arabe de Roland Schimmelpfennig, ms Charlotte Lagrange. A sa sortie en 2010, il joue dans Dom Juan de Molière mise en scène M. Sussi au Théâtre de la Bastille, et dans l’Avenir seulement ms Mathieu Bertolet au Théâtre de Gennevilliers.

Arthur Igual, comédien Formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dans les classes d’Andrzej Seweryn, Dominique Valadié, Daniel Mesguich, Michel Fau, Muriel Mayette, Philippe Adrien et Árpád Schilling, et dans les ateliers cinéma de Philippe Garrel et Cédric Klapisch. Au théâtre, il joue dans les mises en scène de Muriel Mayette, (Les Cancans de Goldoni), Philippe Adrien (Jeu de massacre d’Eugène Ionesco), Arpád Schilling (Mission impossible, atelier Hamlet), Sylvain Creuzevault (Baal de Bertolt Brecht et Notre terreur, création collective d’Ores et déjà), Denis Podalydès et Frédéric Bélier-Garcia, (Le Mental de l’équipe d’Emmanuel Bourdieu et Frédéric Bélier-Garcia), David Gery (L’Orestie d’Eschyle), Jean-Paul Scarpitta (La Flûte enchantée de Mozart), Frédéric Bélier-Garcia (Le Garçon girafe de Christophe Pellet), Jean-Paul Scarpitta (Les Cahiers de Vaslaw Ninjinsky), Laurent Laffargue (La Grande Magie d’Eduardo de Filippo). Au cinéma, il joue dans Mes copains et Petit tailleur (Louis Garrel), Actrices (Valeria Bruni Tedeschi) et L’Étoile de mer et Le Feu, le sang, les étoiles (Caroline Deruas). À la télévision, il joue dans À la recherche du temps perdu (Nina Companeez) et dans Bankable de Mona Achache

Yedwart Ingey, comédien Il a été formé à l’École du Théâtre des 2 Rives de Rouen dirigée par Michel Bézu. Jusqu’aux années 90, il joue dans la plupart des créations du Centre Dramatique Régional de Haute-Normandie que dirige Alain Bézu. S’étant installé à Paris en 1991, il rencontre Stéphane Braunschweig avec qui il joue jusqu’en 1998. Dans le même temps, il participe à une douzaine de spectacles de Charles Tordjman au CDN de Nancy. En 2005 il rencontre René Loyon, avec qui il a fait 3 spectacles, dont dernièrement Don Juan de Molière. Il est aussi l’auteur de La lente agonie des grands rampants, ms Michel Bézu (1986), Chartres sous une pluie d’Automne, éd. Laffont-Seghers, (1988) ms Marion Hewlett en 1993, Le ciel ressemble au ciel (piècre radiophonique, 1989), La cérémonie des hommages (Prix Villa Médicis hors les murs 1991), Le Roi Coloquinte (mise en espace Philippe Minyana Théâtre Ouvert, 1995), La Fille aux rubans bleus (éd. L’Avant-Scène Théâtre, 2005) ms René Loyon ( Théâtre de la Ville, 2005)

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Jenny Mutela, comédienne

Formation de danse de 1992 à 1998 au Conservatoire de Région de danse classique puis à l’Ecole de danse Studio Harmonic. Formation de comédienne au Cours Florent puis au Conservatoire National supérieur d’Art dramatique de Paris de 2004 à 2007. Au théâtre elle travaille sous la direction d’Igor Medjinsky (Rêves, de Wajdi Mouawad, Des masques et des nez (impro), Christophe Perton (Roberto Zucco, de Bernard Marie Koltès), Martial Di Fonzo Bo (La Stupidité de R. Spregelburd), Christophe Rauck (Intendance, de Rémi De Vos), Jean-Paul Wenzel (Les Bas-Fonds de Gorki, Portés (1ère version d’Ombres Portées d’Arlette Namiand) Au cinéma, elle tourne sous la direction d’Olivier Abbou, N.C. Messi, Elodie Monlibert, Stéphane Pocrin, Romain Baudéan, et à la télévision sous la direction de Pierre Joassin, Stephane Kappes, Christophe Barraud, Bertrand Van Effanter, Jean-Louis Bertucelli. Anne Rebeschini, comédienne

Ancienne soliste (1997-2000) du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch aux cotés de qui elle évolue dans Café Müller, et danse dans Viktor, Mazurka Fogo, Arien, Le sacre du printemps etc. après avoir été artiste chorégraphique au Théâtre National de l’Opéra de Paris, (1984-1997) Anne Rebeschini se forme à l’art dramatique par Jean Périmony ainsi qu’à l’école Internationale Jacques Lecoq. (2004-2007) Au théâtre, elle fait ses premiers pas sous les directions de Didier Carette (Les banquets), d’Alain Marty (La mort à Venise), José Sobrecases (Serdane en Languedoc, en vacances), Georges M’Boussi (Les deux vies). En 2008, rôle principal dans Sarah Great mise en scène Mathieu Loiseau. A partir de 2009, elle joue sous la direction de Jean-Louis Martinelli (Les Fiancés de Loches -2009, Ithaque-2011) et collabore au spectacle Une maison de poupée au théâtre Nanterre-Amandiers, elle interprète Stabat Mater Furiosa (2010) avec la collaboration artistique de Marcel Bozonnet. Au Festival Avignon Off 2011, elle est seule en scène sur un florilège de textes, dans Jeux t’aime mise en scène Franck Mas, création à l’Alibi Théâtre.

Lou Wenzel, comédienne Formation à l’Ecole du Théatre National de Chaillot (2000-2002) puis à l’Ecole Nationale d’Art Dramatique de la Comédie de Saint-Etienne. (2002-2005). Comédienne permanente à la Comédie de Saint-Etienne (de 2005 à 2006), elle a joué sous la direction de Jean-Claude Berrutti (Occupation, d’après des textes de Simone Weil), Philippe Zarch (Une saison chez les cigales, de Gilles Granouillet). Depuis 2006, elle a joué dans une dizaine de créations : Femmes de mineurs, ms Charlotte Baglan, Judith d’Howard Barker, ms Jean-Paul Wenzel, La Force de tuer de Lars Noren, ms Adrien Lamande, L’Orestie d’Eschyle, ms David Géry, 20 poèmes d’amour et une chanson désespérée, de Pablo Néruda, ms José Cano Lopez, La Jeune fille de Cranach de et ms Jean-Paul Wenzel, Le Cabaret du bout de la nuit, spectacle de José Cano Lopez, Fairy tale heart de Philip Ridley, ms Nicolas Guillerminot, 5 Clés de et ms Jean-Paul Wenzel, Le Petit théâtre des enfers I-666, d’après Kathy Acker et Edouard Limonov, ms Adrien Lamande, Le Laboratoire chorégraphique de rupture contemporaine des gens, spectacle de Laetitia Guédon et Thomas Poitevin, et

Elle a tourné dans Bewick’s mambo, court-métrage de Peter Snowdon.

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OLEN’K – Manuel Costa, musicien et Elise Montastier-Costa, chant. Elise et Manuel Costa sont à l’origine du groupe Olen’K, formé en 1999. Venant d’horizons musicaux divers (Electro, indus, cold-wave, pop...), le duo a su distiller au fil de ses 3 albums une musique dont la diversité de couleur ne la rend que peu classable. Multi-instrumentiste, Manuel crée des ambiances où alternent rythmes épurés et rythmes soutenus, un son raffiné, sublimé par un chant aux reliefs intimes, la voix envoûtante d’Elise. » Thierry Thieû Niang, danseur et chorégraphe

Il travaille tout autant avec des artistes professionnels qu’avec des enfants et adultes amateurs. Qu’il collabore avec des metteurs en scène, notamment, saison 2010/2011 avec Patrice Chéreau ( La Nuit juste avant les forêts de Koltès, Rêve d’automne et Je suis le vent de Jon Fosse), ou qu’il dirige des chanteurs d’art lyrique pour l’opéra qu’il met en scène avec le compositeur Oscar Strasnoy et l’écrivain Alberto Manguel (Un retour, 2010) ou encore qu’il s’immerge dans le quotidien d’adolescents autistes pour en créer un spectacle avec l’auteure Marie Depleschin et le musicien Benjamin Dupé (Au bois dormant, 2008), pour lui, il s’agit à chaque fois de « faire corps, faire sens et faire signe ». Pour une écriture vivante, où les mots et les corps, les sons et les images tissent ensemble la dramaturgie d’une chorégraphie et proposent un autre point de vue sur le réel. Depuis cinq ans, Thierry Thieû Niang, associé à Jean-Pierre Moulères, travaille avec un groupe de seniors marseillais qu’ils ont ouverts à la danse. (Du printemps.. Avignon 2011) Il est également artiste associé à la Comédie de Valence. Cissou Winling, Costumière, plasticienne, réalisatrice, scénographe. Exerce depuis 1982 dans toutes les formes du spectacle vivant, Théâtre, Danse, Cirque, Rue, Musique…. Avec les metteurs en scène et compagnies tels que Montalvo Hervieux, Bouvier/Obadia L’Esquisse, Jérôme Savary, Bernard Sobel, André Wilms et La Comédie Française, Jean Louis Hourdin et Le GRAT, Olivier Périer et Les Fédérés, Jean-Paul Wenzel et Dorénavant Cie, Le Théâtre Dromesko, Les Colporteurs, Nicolas Ramond et les Transformateurs , l’ Orchestre National de Lyon, Barthélèmy Bompard et la Cie Kumulus,…. Rencontre Jean Paul Wenzel en 1995 à l’ occasion de la création de Zpartakos pour les 20 èmes rencontres d’ Hérisson, et a collaboré depuis à la plupart de ses mises en scène.

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Thomas Cottereau – créateur lumières Diplomé des Métiers d’Art (DMA) en régie spectacle option lumière à Nantes, il entre à l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg (promotion 2010, section régie). Dans le cadre des ateliers de l’Ecole du TNS, il réalise la régie générale pour Gildas Milin et Françoise Lebeau sur Superflux, la vidéo pour Jean-Paul Wenzel sur Quelle partie de moi-même trompe l’autre, la régie plateau avec Margarita Mladenova et Ivan Dobtchev sur Avec Dostoïevski, et les lumières pour Joël Jouanneau sur A l’Ouest Saison 1 à 7. En 2010-2011, il a fait la création lumière de On n’est pas là pour disparaître adapté Olivia Rosenthal mis en scène par Charlotte Lagrange, il collabore à la vidéo sur Zone Education Prioritaire de Sonia Chiambretto, mis en scène par Benoit Bradel, la régie lumière de Qui à peur du loup de Christophe Pellet, mis en scène par Matthieu Roy, et la régie du festival A l’ouest saison 1 organisé par Joël Jouanneau. En 2011-2012, il assistera Olivier Oudiou et assurera la régie générale pour la création de Norma Jean, texte et mise en scène de John Arnold et il fera la prochaine création vidéo de Lucie Valon et Christophe Giordano. Philippe Tivillier – créateur son Travaille entre 1975 et 1979 notamment sur les spectacles des metteurs en scène Bruno Carlucci, Robert Gironès, Bruno Boëglin, Philippe Goyard, Lionnel Astier, Alain Mergnat et commence l’aventure à Hérisson (03) rencontre de théâtre avec Jean Paul Wenzel et Olivier Perrier. Il les rejoint en 1984 pour l’installation des Fédérés CDN de Montluçon, puis va vivre à Rome où il assure la direction technique du festival Roma Europa (direction Monique Veautte) à la villa Médicis en 1986 et1987 ainsi que la biennale de théâtre Français (direction José Guinot) travaille avec le Chorégraphe Lindsay Kemp pendant cette période. En 1987 rejoint le Théâtre équestre Zingaro pour la tournée Italienne et continue la collaboration avec Bartabas pour l’installation de la compagnie à Aubervilliers en contribuant a la construction du théâtre en bois sur le terrain du fort d’Aubervilliers. En 1989 départ de Zingaro pour rejoindre l’équipe de Dromesko (Igor et Lily) pour la création de la volière Dromesko et sillonne la France et L’Europe jusqu’en 1993. Création de la compagnie « Les Colporteurs » en 1995 et retour aux Fédérés à Montluçon pour collaborer aux créations de Jean Paul Wenzel en 1997.En 2000 retour a Dromesko mais parallèlement continue la collaboration avec JP Wenzel sur ses créations jusqu’à aujourd’hui.  

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Frédéric Baron, Arthur Igual

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Articles de presse

La chronique théâtre de Jean-Pierre Léonardini

Une œuvre très bien portante La saison s’annonce giboyeuse et l’on ne sait trop quelle piste emprunter dans la forêt des affiches  ;

autant se laisser guider d’emblée en lieu sûr et choisir de faire l’ouverture avec ces Ombres portées,

d’Arlette Namiand, mises en scène par Jean-Paul Wenzel (1). Dans un dispositif bi-frontal, avec entrées

et sorties aux deux bouts, un balcon en prime, six figures d’hommes et de femmes vont surgir de

manière alternative et successivement s’effacer, le plus souvent deux par deux. La seule fois, sauf erreur,

où il y aura trois personnages, le tiers muet sera un soldat mort. L’image du titre est à littéralement

saisir en plusieurs sens. Ce seraient des ombres, vous savez bien, comme dans la caverne de Platon,

tandis que l’idée concrète du porté est à entendre, depuis la posture répertoriée dans l’art de la danse

jusqu’au simple fait de jucher l’autre sur ses épaules.

Ainsi vont deux jeunes mariés en quête d’un lieu sacré propice à leur union. Elle est sur son dos, avant

que ce soit le contraire. Idem avec un père et sa fille, ou un soldat charriant le corps de son ennemi tué,

mais là c’est une jeune femme qui pour finir le hissera sur elle… L’œuvre, faite de cinq histoires

autonomes, trouve donc son unité et son lest d’humanité dans ces attelages d’êtres enchevêtrés, pour

lesquels le chorégraphe Thierry Thieû Niang a été requis. La langue est drue, laconique, d’une coupante

qualité poétique (les passages sur la guerre créent une entêtante impression de véracité). Arlette

Namiand s’approche au plus près d’un tragique où ne cesse de rôder Antigone, non loin du champ de

bataille d’un pays occupé où revit l’esprit de la Résistance. Belle écriture allégorique, portée, justement,

pudeur oblige, par un lyrisme maîtrisé. Wenzel a orchestré avec amour et un soupçon d’humour

métaphysique ce ballet d’affects sans cesse noués dans des métaphores corporelles artistement

escortées par la voix d’Élise Montastier-Costa. Il y a trois hommes (Frédéric Baron, Arthur Igual,

Yedwart Ingey) pour être soit frère, marié, père, soldat mort ou vif… tandis qu’il incombe à trois

comédiennes (Anne Rebeschini, troublante Némésis  ; Jenny Mutela, qui danse jusque dans

l’immobilité, et Lou Wenzel à la grâce aiguë) de déployer de subtiles harmoniques où se niche

hardiment la morale de chacune des fables. On ne pouvait mieux commencer.

(1) Jusqu’au 2  octobre au Théâtre de la Tempête, texte édité aux Solitaires intempestifs.

(2) Jean-Pierre Léonardini

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�� Comédie dramatique de Arlette Namiand, mise en scène de Jean-Paul Wenzel, avec Frédéric Baron, Arthur Igual, Yedwart Ingey, Jenny Mutela, Anne Rebeschini et Lou Wenzel. Configuration bi-frontale pour ce nouveau spectacle de Jean-Paul Wenzel dont on avait apprécié les

"5 clés" l’an dernier au Théâtre du Lucernaire. Dans "Ombres portées" écrit par Arlette Namiand,

chacun porte son corps, inerte, qu’il tente de ranimer.

Des ombres et des fantômes rôdent alentour qui donnent de la tension aux scènes, les différents

personnages se croisent, les histoires (cinq) s’enchevêtrent pour n’en former plus qu’une, tandis qu’un

épais brouillard enveloppe ces séquences intimes et laisse planer un doute propice à poursuivre soi-

même les récits et reconstituer les vies des cadavres gisants, visibles ou invisibles.

Un texte âpre et sombre qui, à force d’être elliptique nous perd un peu parfois… Mais il y a la mise en

scène de Jean-Paul Wenzel : dense, physique et élégante. Aidé par Thierry Thieû Niang à la

chorégraphie, il déplace ces corps avec force et crédibilité dans l’espace et crée de beaux moments

comme cette scène de complicité entre un père (Yedwart Ingey) et sa fille (Lou Wenzel). Utilisant au

mieux le lieu, il le remplit de fantômes et de vivants qui luttent pour aller vers l’avenir.

Et puis, il y a les comédiens, tous irréprochables. Les femmes en tête qui ont les plus belles partitions

ou en tout cas les personnages les plus nuancés. Jenny Mutela, toute en délicatesse, est captivante,

Lou Wenzel, rayonnante, formidable comme toujours et Anne Rebeschini à la très belle écoute,

donne beaucoup d’émotion à cette femme témoin qui emporte avec elle ces propres démons et finira

par se débarrasser de leurs dépouilles. Frédéric Baron, Arthur Igual et Yedwart Ingey sont tous les

trois justes et complètent avec talent cette distribution.

L’habillage sonore de Philippe Tivillier et les chansons du groupe Olen’k, sublimées par la voix

envoûtante d’Elise Costa, ajoutent encore à l’intérêt de ce spectacle intriguant et singulier qu’il faut aller découvrir.�� ���� ���� ��

Nicolas Arnsta

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Critiques / Théâtre Par Jean Chollet

Ombres portées de Arlette Namiand

Duos bien portants

Cette nouvelle pièce d’ Arlette Namiand est composée de cinq histoires sans lien apparent, si ce n’est une fracture vécue dans des conditions différentes par leurs personnages au cours de leur existence respective. Elles sont tour à tour évoquées, par un couple de jeunes mariés cherchant l’endroit propice à leur union, un homme et son amante malade et effondrée, une fille accompagnant son père pour un retour vers son ancien maquis qui abritait son grand amour, ou encore un soldat errant avec le corps de l’ennemi qu’il a tué

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… Le plus souvent, l’un portant l’autre dans ses bras ou sur son dos. Au poids des corps s’ajoutent celui des ombres et des fantômes. Cette brève épopée fractionnée, parfois elliptique et mystérieuse, trouve son unité dans l’expression d’une humanité prégnante où se croisent, sans lyrisme excessif ni pathos, le tragique et l’humour, la violence et l’amour, avec une tendresse qui suscite l’empathie ou l’émotion.

Jean-Paul Wenzel conduit de main de maître une représentation découpée en treize séquences, auxquelles il apporte, avec finesse et sobriété, la densité et les nuances nécessaires à leurs expressivités. Dans un dispositif bi-frontal ouvert et judicieusement choisi, laissant place à l’imaginaire sous les lumières de Thomas Cottereau, il a eu l’excellente idée d’associer le chorégraphe Thierry Thieû Lang, dont les compositions corporelles et dansées ouvrent sur une expression de l’indicible portés par les différents protagonistes. Ceux-ci bénéficient d’une excellente interprétation partagée entre hommes (Frédéric Baron, Arthur Igual, Yedwart Ingey) et femmes (Jenny Mutela, Anne Rebeschini, Lou Wenzel) interprétant chacun de deux rôles. L’ensemble étant accompagné des musiques et chansons du Groupe Olen’k avec Manuel Costa et la voix prenante d’Elise Montastier-Costa. Un spectacle empreint d’un réalisme poétique de belle facture.

Ombres portées de Arlette Namiand, mise en scène et scénographie Jean-Paul Wenzel, collaboration chorégraphique Thierry Thieû Niang, avec Frédéric Baron, Arthur Igual, Yedwart Ingey, Jenny Mutela, Anne Rebeschini, Lou Wenzel. Costumes Cissou Winling, son Philippe Tivillier, lumières Thomas Cottereau. Durée 1 h 15. Théâtre de la Tempête Paris jusqu’au 2 octobre 2011. Scène nationale Sénart du 15 au 17 novembre 2011

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Une ronde infernale

Ombres portées d'Arlette Namiand. Théâtre de la Tempête., Cartoucherie de Vincennes. Jusqu'au 2 octobre, puis tournée. Tél. : 01 43 28 36 36.

C'est un bien étrange et fascinant spectacle que nous proposent Arlette Namiand, l'auteur, et Jean-Paul Wenzel, le metteur en scène, aux parcours étroitement liés : tout deux dirigent la compagnie théâtrale « Dorénavant », et Wenzel a maintes fois monté des pièces de Namiand qui, de son côté, a aussi adapté pour la scène nombre de romans pour la compagnie. Étrange et fascinant spectacle donc au beau titre d'Ombres portées qu'il faut prendre au pied de la lettre et qui éclaire son propos en lui gardant sa part de mystère. Des ombres il est effectivement question, projetées ou portées sur la scène du théâtre agencée en un long couloir – les spectateurs sont placés d'un côté et de l'autre de ce couloir s'ouvrant sur l'extérieur, la vraie vie : on aura compris qu'il s'agit là d'un lieu de passage, de notre passage sur cette terre. Il y a là quelque chose d'irréel, et pourtant le grondement du monde, celui de la guerre essentiellement, s'entend au loin. Des personnages, ou plutôt des corps, glissent le long du couloir avant de disparaître, accentuant encore l'irréalité des tableaux. Thierry Thiêu Niang les a, semble-t-il, chorégraphié dans cet esprit. Ils apparaissent ainsi dans cinq histoires, cinq séquences savamment entrelacées (d'autant plus que ce sont les mêmes comédiens qui les interprètent), presque toujours deux par deux, couples tout droit sortis d'un rêve ou d'un cauchemar. Couple de jeunes mariés, l'homme portant sa femme sur les épaules, fille portant son père à la recherche du lieu où il a combattu autrefois et où il a aimé une femme à la folie, soldat portant le corps sans vie de son ennemi qu'il vient de tuer, un autre homme encore portant le corps de son amante, etc. Ronde infernale, ou cérémonie macabre et ricanante, c'est à la fois drôle et tragique, une femme seule cette fois-ci, Anne Rebeschini, « la femme qui porte ses peurs » comme elle est qualifiée à la manière d'un Novarina, jouant pour ainsi dire le rôle de choreute, tout comme la chanteuse du groupe Olen'k, Elise Montastier-Costa. Il y a là quelque chose d'envoûtant, une parole acerbe tirée au cordeau sur notre humaine condition, sur nos peurs et nos angoisses, qui n'excluent toutefois pas une certaine tendresse de s'exprimer. La mise en scène de Jean-Paul Wenzel est à l'unisson de l'écriture d'Arlette Namiand. Et quand on aura dit que l'interprétation (Frédéric Baron, Arthur Igual, Yedwart Ingey, Jenny Mutela, Lou Wenzel, en plus d'Anne Rebeschini) sait jouer du contraste entre rigueur, souplesse et grâce, on aura compris que ce spectacle mérite le détour.

Jean-Pierre Han

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N°192 / NOVEMBRE - 2011

CRITIQUE / Ombres portées Contre les guerres intimes ou collectives, Ombres portées d’Arlette Namiand par Jean-Paul Wenzel fait l’effet d’un boomerang adressé au public.

Légende : « L’humanité infinie des porteurs des Ombres portées. »

Arlette Namiand traite de manière à la fois onirique et brutalement sensuelle de

l’absurdité de la guerre, la mise à mort via la terreur. Est-il admis, comme le tyran

arrogant et bestial, crispé sur sa victime, de faire telle prise humaine ? Toucher à

l’existence est un sacrilège. Jean-Paul Wenzel éclaire métaphoriquement ce texte

engagé aux consonances koltésiennes. Le spectacle survient après le Combat, dont on

ne voit que l’angle de vue « mort », la vision furtive et voyeuriste du hors champ des

coulisses qui succèdent à l’acte dramatique. Tout se passe comme si, la tragédie

accomplie, ne restaient que sa résonance douloureuse et l’héroïsme de la victime. Or,

si tout a eu lieu, la « comédie » continue : le vivant doit trouver pour le disparu un lieu

de paix. Urgence et évidence de la démarche humaniste.

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Une aventure intime

Sur son dos, un homme en soutient un autre, évanoui ou cadavre, lourd d’un poids

corporel inanimé, d’une chair indifférente que la souplesse de la vie a subitement

désertée. Porter dans les bras, sur le dos, traîner à ses côtés un corps humain est une

aventure intime dont Thierry Thieû Niang dessine les mouvements, les enlacements,

les ratés et les chutes à travers la gestuelle inventive des acteurs. La représentation est

une traversée fugace de la scène que le spectateur prend de plein fouet dans un

rapport bi-frontal. Si le propos dénonce le meurtre du guerrier, il est question aussi de

couples heureux, tel le marié qui soulève sa mariée jusqu’à une « chambre à soi », telle

la fille émue qui soutient son père malade. Auprès du coryphée, les acteurs jouent

alternativement les porteurs et les portés. Un spectacle d’aujourd’hui.

Véronique Hotte

Ombres portées, de Arlette Namiand ; mise en scène de Jean-Paul Wenzel. Du 15 au

17 novembre 2011. La Coupole/Combs-la-Ville. Tél : 01 60 34 53 60 Spectacle vu au

Théâtre de la Tempête. Texte publié aux Solitaires Intempestifs.

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Critique de La Croix, Nov 2011

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www.dorenavant-cie.com

Jean-Paul Wenzel Direction artistique

[email protected] 06 80 44 74 44

Arlette Namiand Dramaturgie

[email protected] 06 23 04 30 84

Jean Balladur Production/ Diffusion

[email protected] 06 61 72 00 77

Dorénavant Cie est conventionnée par la Drac Ile de France-Ministère de la Culture, et la Région Ile de France.