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I l faut toujours se méfier du dé- part en vacances des ministres belges. En quelques heures, ils vous entérinent des projets de lois, des dispositions contrai- gnantes, des arrangements, pas- sés en stoemelinx, comme si cela n’avait qu’une importance très anodine. Pourtant, cette fois, c’est à un véritable hold-up démocrati- que que se sont livrés les adeptes des frères Dalton, bandits de grand chemin. Automobilistes, dès 2016, vous allez payer une vignette automobile pour pouvoir circuler sur les autoroutes. On inclura une puce dans votre véhicule et une société privée sera chargée de vérifier si vous êtes bien en ordre de paiement. Pour faire accepter cette forfaiture, la mise en condition a été longue. On a commencé par accuser l’automobiliste de tous les maux : pollution, engor- gement des villes, on en passe et des plus larmoyantes. Puis, on a parlé des finances de l’Etat, exsangues, obligées de passer au chapitre économies de bon père de famille. Puis, on a porté au pinacle les cyclistes, ces héros qui ne polluent pas – mais qui ne paient pas d’impôts et ne respectent pas le code de la route. Ainsi drillé, assommé par la honte d’être lui-même, l’automobiliste était mûr pour accepter la fatalité : un péage sur les autoroutes. Et c’est un vol caractérisé. Nos parents et nous-mêmes avons payé la construction des autoroutes et les entretiens qui s’en sont suivis. Ces autostrades, ils sont à nous, citoyens belges. Pas à une société privée, pas à un ministre, pas à une ad- ministration : à nous, les contribuables. Payer pour poser le caoutchouc des pneus sur du macadam ? Et quoi encore ? Vous accepteriez de verser un euro chaque fois que vous franchissez le seuil de votre logement ? Non. Pourtant, c’est ce que nos ministres, incapables de gé- rer l’argent du contribuable (pardon, tout ça, c’est la faute à la crise, aux mar- chés, à la conjoncture, ces affreux scélé- rats) veulent nous imposer. Nous allons devoir payer pour utiliser les routes que nous avons payées. Le sommet, c’est que le contrôle de ce paiement sera confié à une société pri- vée ! Nous ne sommes pas ennemis de l’entreprise privée, loin de là. Avouez tout de même que l’on atteint au su- blime de la crapulerie : nous avons payé pour les routes, nous allons continuer à payer pour leur entretien, mais c’est un privé (vite contrôlé par des investisseurs étrangers, forts de leur “savoir”) qui va s’en mettre plein les poches sans avoir déboursé le moindre kopek. Et tout cela, avec l’aval bienveillant de nos gouvernants. Et disons-le : nos gou- vernants socialistes. Jamais et nulle part ailleurs, des politi- ciens se disant “socialistes” n’ont autant bradé les richesses d’un pays au profit du secteur privé. Di Rupo et Vande La- notte ont livré la Sabena à des voyous suisses qui sont littéralement partis avec la caisse. C’est Di Rupo qui a pri- vatisé le téléphone et est à la base de Belgacom, à la tête de laquelle il place ses féaux et ses mignons. André Cools a amorcé la privatisation de l’eau et de sa distribution, qui n’ont jamais été aussi chères depuis. En ce moment, sans que cela fasse bouger Thierry Giet, le président-cel- lophane du PS, on vide de sa substance Tecteo, regroupement d’intercommu- nales publiques, pour confier la gestion des réseaux de gaz et d’électricité à Resa Services S.A., société privée. La télédis- tribution, autrefois contrôlée par le pu- blic, est devenue Voo (on est si bien chez eux…), en passe d’être complètement privatisé. On nous a fait croire que la privatisa- tion, c’était l’eldorado à portée de por- te-monnaie : grâce au savoir-faire du privé, de sa gestion impeccable et de la mise en concurrence, les prix allaient baisser spectaculairement. On voit ce que ça donne avec la privatisation de l’énergie. En Grande-Bretagne, la pri- vatisation des chemins de fer a entraîné une hausse significative des tarifs, mais surtout des accidents mortels, à tel point que des parlementaires conserva- teurs réclament la renationalisation des chemins de fer ! Il ne faut pas espérer qu’en imposant la vignette et la privatisation de certains services, nos routes seront meilleures et les amortisseurs, moins torturés. Cette taxe, qui n’ose même pas dire son nom, servira à combler les trous du budget, conséquence d’une gestion calamiteuse de ces partis se congratulant au cirque installé sous les lustres du palais royal. Il en ira de cet argent, comme il en va de l’argent des caisses de pension, vidées elles aussi à la veille de vacances du temps jadis. Demandez à Vande Lanotte où est passé le “fonds de vieillissement” qui allait sauver nos pensions, et vous saurez ce que c’est qu’une colère d’un empereur ostendais… Il est encore temps de demander ce que pensent de cette vignette tous ces “dé- fenseurs du travailleur” qui sollicitent vos voix, le 14 octobre, pour s’assurer une sinécure pendant les six années à venir. Et alors, selon leur réponse, à vous de juger, pardon, de voter ! VIGNETTE : LES PILLARDS SOCIALISTES ONT ENCORE FRAPPÉ 2 € - Tous les jeudis - 26 juillet 2012 - N°3524 - 67ème année - www.ubupan.be Le vrai bourgmestre de Molenbeek (P.3) Le complot contre la Belgique (p.6)

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Il faut toujours se méfier du dé-part en vacances des ministres belges. En quelques heures, ils vous entérinent des projets de lois, des dispositions contrai-

gnantes, des arrangements, pas-sés en stoemelinx, comme si cela n’avait qu’une importance très anodine. Pourtant, cette fois, c’est à un véritable hold-up démocrati-que que se sont livrés les adeptes des frères Dalton, bandits de grand chemin.

Automobilistes, dès 2016, vous allez payer une vignette automobile pour pouvoir circuler sur les autoroutes. On inclura une puce dans votre véhicule

et une société privée sera chargée de vérifier si vous êtes bien en ordre de paiement. Pour faire accepter cette forfaiture, la mise en condition a été longue. On a commencé par accuser l’automobiliste de tous les maux : pollution, engor-gement des villes, on en passe et des plus larmoyantes. Puis, on a parlé des finances de l’Etat, exsangues, obligées de passer au chapitre économies de bon père de famille. Puis, on a porté au pinacle les cyclistes, ces héros qui ne polluent pas – mais qui ne paient pas d’impôts et ne respectent pas le code de la route. Ainsi drillé, assommé par la honte d’être lui-même, l’automobiliste était mûr pour accepter la fatalité : un péage sur les autoroutes. Et c’est un vol caractérisé. Nos parents et nous-mêmes avons payé la construction des autoroutes et les entretiens qui s’en sont suivis. Ces autostrades, ils sont à nous, citoyens belges. Pas à une société privée, pas à un ministre, pas à une ad-ministration : à nous, les contribuables. Payer pour poser le caoutchouc des pneus sur du macadam ? Et quoi encore ? Vous accepteriez de verser un euro chaque fois que vous franchissez le seuil

de votre logement ? Non. Pourtant, c’est ce que nos ministres, incapables de gé-rer l’argent du contribuable (pardon, tout ça, c’est la faute à la crise, aux mar-chés, à la conjoncture, ces affreux scélé-rats) veulent nous imposer. Nous allons devoir payer pour utiliser les routes que nous avons payées. Le sommet, c’est que le contrôle de ce paiement sera confié à une société pri-vée ! Nous ne sommes pas ennemis de l’entreprise privée, loin de là. Avouez tout de même que l’on atteint au su-blime de la crapulerie : nous avons payé pour les routes, nous allons continuer à payer pour leur entretien, mais c’est un privé (vite contrôlé par des investisseurs étrangers, forts de leur “savoir”) qui va s’en mettre plein les poches sans avoir déboursé le moindre kopek.Et tout cela, avec l’aval bienveillant de nos gouvernants. Et disons-le : nos gou-vernants socialistes. Jamais et nulle part ailleurs, des politi-ciens se disant “socialistes” n’ont autant bradé les richesses d’un pays au profit du secteur privé. Di Rupo et Vande La-notte ont livré la Sabena à des voyous suisses qui sont littéralement partis avec la caisse. C’est Di Rupo qui a pri-vatisé le téléphone et est à la base de

Belgacom, à la tête de laquelle il place ses féaux et ses mignons. André Cools a amorcé la privatisation de l’eau et de sa distribution, qui n’ont jamais été aussi chères depuis. En ce moment, sans que cela fasse bouger Thierry Giet, le président-cel-lophane du PS, on vide de sa substance Tecteo, regroupement d’intercommu-nales publiques, pour confier la gestion des réseaux de gaz et d’électricité à Resa Services S.A., société privée. La télédis-tribution, autrefois contrôlée par le pu-blic, est devenue Voo (on est si bien chez eux…), en passe d’être complètement privatisé. On nous a fait croire que la privatisa-tion, c’était l’eldorado à portée de por-te-monnaie : grâce au savoir-faire du privé, de sa gestion impeccable et de la mise en concurrence, les prix allaient baisser spectaculairement. On voit ce que ça donne avec la privatisation de l’énergie. En Grande-Bretagne, la pri-vatisation des chemins de fer a entraîné une hausse significative des tarifs, mais surtout des accidents mortels, à tel point que des parlementaires conserva-teurs réclament la renationalisation des chemins de fer !Il ne faut pas espérer qu’en imposant la

vignette et la privatisation de certains services, nos routes seront meilleures et les amortisseurs, moins torturés. Cette taxe, qui n’ose même pas dire son nom, servira à combler les trous du budget, conséquence d’une gestion calamiteuse de ces partis se congratulant au cirque installé sous les lustres du palais royal. Il en ira de cet argent, comme il en va de l’argent des caisses de pension, vidées elles aussi à la veille de vacances du temps jadis. Demandez à Vande Lanotte où est passé le “fonds de vieillissement” qui allait sauver nos pensions, et vous saurez ce que c’est qu’une colère d’un empereur ostendais… Il est encore temps de demander ce que pensent de cette vignette tous ces “dé-fenseurs du travailleur” qui sollicitent vos voix, le 14 octobre, pour s’assurer une sinécure pendant les six années à venir. Et alors, selon leur réponse, à vous de juger, pardon, de voter !

Vignette : les pillards socialistes ont encore frappé2 € - Tous les jeudis - 26 juillet 2012 - N°3524 - 67ème année - www.ubupan.be

Le vrai bourgmestre de Molenbeek (P.3)

Le complot contre la Belgique

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■ On ne rigOle pas avec les lOis sur les étrangers !Qu’on en juge d’après les règles qui suivent : “Il n’y aura pas de programmes en langue étran-gère dans les écoles” ; “Toutes les annonces du gouvernement et les élections se dérouleront dans la langue nationale” ; “Toutes les questions adminis-tratives auront lieu dans la lan-gue du pays” ; “Les étrangers ne seront pas un fardeau pour les contribuables. Pas de sécurité sociale, pas d’indemnité de re-pas, pas de soins de santé ou tout autre avantage public ne seront accordés. Tout abus pro-voquera la déportation” ; “Les étrangers peuvent investir dans le pays, mais le montant doit s’élever au minimum à 40.000 fois la moyenne journalière de subsistance” ; “Si les étrangers achètent de l’immobilier, les possibilités sont limitées. Cer-tains terrains, en particulier les biens immobiliers disposant d’accès à l’eau courante, seront réservés pour les citoyens nés dans le pays” ; “Les étrangers ne peuvent pas protester chez nous. Aucune manifestation, aucune utilisation d’un dra-peau étranger, aucune orga-nisation politique. Aucune calomnie sur notre pays, son gouvernement et sa politique. Toute violation conduira à la déportation” ; “Si quelqu’un pénètre dans ce pays illégale-ment, il sera traqué sans merci. Arrêté, il sera détenu jusqu’à ce qu’il soit expulsé. Tous ses biens seront saisis”. Nous nous rendons bien compte que cette énumération aura provoqué une dizaine de crises cardiaques chez Amnes-ty International, la Ligue des Droits de l’Homme et au Cen-tre pour l’Egalité des Chances, à ce jour mystérieusement muets sur cette question, mais il nous paraissait intéressant de mettre en garde les visiteurs des Emirats Arabes Unis. En effet, ce qui précède consti-tue le code destiné aux immi-grés dans ces royaumes du sable et du pétrole (et bientôt, des pistes de ski et des stades de foot climatisés). Autant le savoir. Si d’aucuns cèderaient à la nostalgie du Congo de papa et désireraient acquérir un terrain agricole au pays de Ka-bila, qu’ils sachent que depuis le 30 juin de cette année (sans doute pour fêter les 62 ans de l’indépendance) est entrée en vigueur une “loi agricole”, votée depuis le 24 décembre 2011 (ça, c’était pour notre pe-tit Noël).Selon les dispositions de cette prose hautement multicultu-relle, les propriétaires étran-gers doivent céder 51 % de leurs terres cultivées à des Congolais, avant le 30 juin 2013 – toujours pour fêter di-

gnement l’indépendance. La chose s’est déjà produite au Zimbabwe, où règne le dicta-teur Robert Mugabe, crétin sanguinaire mille fois plus dangereux que Bachar el-As-sad en Syrie. Il en est résulté une famine épouvantable. A présent, le Zimbabwe doit im-porter de l’étranger ses den-rées alimentaires… qu’il ne peut pas payer.Etrangement, ce sont ces pays, Emirats et Congo, qui osent nous rappeler à l’ordre dès que nous prenons des dispositions nous protégeant d’un enva-hissement d’étrangers (selon les termes mêmes utilisés sous d’autres cieux). Interdire la burqa vous vaut d’être jeté au ban islamiste des “persé-cuteurs”. C’est encore plus hi-larant quand c’est dit par un ministre congolais ou un émir de Dubaï.

■ De crOO et tObback : les fausses inDignatiOns Des “fils De”Tous les moyens sont bons pour démonétiser la N-VA. Comme un cadeau du ciel, le passage de Jurgen Ceder, ex-Vlaams Belang, à la section dil-beekoise de la N-VA, est venu à point pour décocher quelques flèches à Bart De Wever. L’establishment belge, en la personne des fistons Tobback et De Croo, a crié au scandale. C’est vrai que le Ceder n’en est pas à une mise au poing près. Dès ses études à l’université de Louvain, il a laissé le souvenir de quelques gnons dans des mâchoires de gauche, mais à part ça, il animait un journal estudiantin où ne craignaient pas d’écrire certains de ses dé-tracteurs actuels.De même, quand Alexander De Croo joue les vierges effa-rouchées par l’arrivée de Ce-der à la N-VA, il tente de diabo-liser le parti de De Wever. Mais il oublie de préciser que son propre parti, l’OpenVLD, s’est allié avec le diable N-VA dans la commune d’Overpelt pour les prochaines élections.Et Bruno Tobback, volontiers moralisateur, a beau s’indi-gner de la présence de Ceder à la N-VA, cela ne l’empêche pas d’accepter une alliance avec ce parti dans la ville de Saint-Trond, capitale de la pomme. Le fils de Louis Tobback nous prendrait-il pour l’une d’entre elles ?

■ stupéfiante révélatiOnCe ne sont pas moins de 130 mesures qu’a pris le gouver-nement Di Rupo Ier avant de s’égayer en vacances. La pres-se restant muette sur quelque 120 d’entre elles, nous aurons l’occasion d’y revenir. En gros, on a promis tout et n’importe quoi. Les pompiers ? Revendications satisfaites à la va-vite, question de s’assu-rer que les autopompes défi-leraient bien le 21 juillet. La police ? On engage ! Panneaux solaires ? On rembourse !L’ennui, c’est qu’il faudra al-longer les liards pour payer tout ça. Et comble des combles, ces splendides dispositions doivent faire l’objet d’arrêtés d’application. Croyez-nous, le splitsing de BHV va encore provoquer quelques remous avant d’être coulé en force de loi. Et les belles promesses ris-quent de buter contre l’état de nos finances. Qui ne sont pas aussi merveilleuses que l’on veut bien le dire. Le ministre des finances, Steven Vanac-kere, l’a encore rappelé : pas d’optimisme béat !

avec 20 eurOs…Le plus honteux, c’est la mine satisfaite des ministres (Van Quickenborne, Monica De Coninck, Laurette Onkelinx, Olivier Chastel) annonçant qu’ils avaient “sauvé le pou-voir d’achat” des gens qui travaillent. Ils recevront dé-sormais… 20 euros par mois. Ce qui devrait inciter les chô-meurs à quitter leur statut et leurs allocations. Que fait-on avec 20 euros par mois ? On n’achète pas Le Swâr tous les jours. On ne mange pas plus de 6 sandwiches à 3 euros pièce. On ne paie pas le dentiste si on s’est cassé une dent sur une croûte rebelle. On ne prend pas le tram plus que 10 fois dans le mois, à Bruxel-les en tout cas. C’est moins que l’argent de poche du gamin. On ne visite pas le Musée Ma-gritte en famille. On ne prend pas de plat du jour à l’Ecailler du Palais royal, où Philippe Close, Freddy Thielemans et Yvan Mayeur festoient une fois par semaine. On se contente d’une quinzaine de litres d’es-sence pour aller en voiture à Jodoigne. On se rabat sur les croquettes Aldi, en promotion, pour nourrir son chat. On offre une bague Bonux en plastique à sa fiancée. On n’achète pas le CD de Justin Bieber ou de Cali. Voilà de quoi inciter le peu-ple à se lancer dans une belle carrière de labeur et de lende-mains qui chantent !

■ HémOrragieau vlaams belangA présent qu’il se révèle qu’un avenir d’échevin, de bourg-mestre et de parlementaire passerait par un engagement à

la N-VA plutôt que par le parti de Filip De Winter, les rats quittent le navire du Vlaams Belang. Ces départs en disent parfois long sur le Vlaams Belang. Outre “l’affaire” Jurgen Ceder, il y a des cas plus comiques. Ainsi, un certain Johan Brui-jlandts et son épouse, tous deux élus VB à Heusden-Zol-der (Limbourg), ont décidé de quitter le parti. Après une di-zaine d’années d’affiliation, ils viennent de découvrir que ce parti était raciste. Mieux vaut tard que jamais. Ce dur de comprenure a choisi de rejoindre la nouvelle for-mation “Respect”, créée par l’ex-échevin Salahattin Özer.

Elu en 2006 sous la bannière CD&V, ce représentant de la communauté turque s’est montré très déçu par les pers-pectives d’une carrière lucrati-ve en politique et a démission-né du parti, après s’être rendu coupable d’abus de pouvoir et de SMS insultants à l’égard du personnel communal. Combien de temps faudra-t-il aux époux Bruijlandts pour s’apercevoir que le parti “Res-pect” est tout sauf multicultu-rel et qu’il se révèle la voix des Turcs du Limbourg, infiltrés et financés par les Loups Gris, groupe extrémiste de droite di-rigé depuis Ankara ?

■ une ODieuse etintOlérable prOvOcatiOnEn cette année 1443, et plus particulièrement ce 1er du mois de Ramadan (soit le 20 juillet 2012, pour les infidèles), un intolérable acte de provo-cation à l’égard de la commu-nauté musulmane a été com-mis au plus haut sommet de l’Etat. En effet, n’a-t-on pas vu nos souverains et l’entièreté du gouvernement déguster un (ou plusieurs, selon affinités) verre de champagne, au mépris du prescrit de jeûne, instauré par le Prophète ? Où s’arrêtera le mépris des frères et sœurs en islam ? Boire du champagne en plein jour et en plein ramadan, c’est pousser la bulle un peu loin et lancer un signal fort et du-rable. Qu’on dise tout de suite : “Marginalisez-vous, musul-mans que Charles Martel et Godefroid de Bouillon eurent le tort de ne pas exterminer jusqu’au dernier”.Nous attendons, mieux : nous exigeons des excuses publi-ques. L’Etat belge est tout en-

tier concerné, il doit expier. Au Maroc, démocratie laïque modèle, rompre le jeûne du ramadan est puni d’une peine d’un à six mois de prison, as-sorti d’une forte amende. In-sulter le ramadan en Belgique ? Rien, pas la moindre puni-tion. Et dire que Ce Pays s’est doté d’un mouvement de lutte contre le racisme et la xéno-phobie (mrax), d’une centre pour l’Egalité des Chances et autres fredaines, d’une Li-gue des Droits de l’Homme (à l’exclusion de ceux des Blancs d’Afrique du Sud), d’un très ac-tif bureau d’Amnesty Interna-tional (qui n’a rien à voir avec les demandes d’amnistie pour les collaborateurs de 1940-45, 1914-18 et les Organistes de 1830)… Hypocrite Belgique !

■ eliO appeler maisOn…Dans le film de Spielberg (1982), E.T., l’extraterrestre égaré, gémissait “phone home (appeler maison)”. Dans un élan de générosité, un député européen voulut voler à son secours. Le 7 novembre 1990, il proposait la création d’un Centre européen d’observa-tion des ovnis. L’auteur de cette initiative es-sentielle et primordiale n’était autre qu’en certain Elio Di Rupo. Entre 1989 et 1991, on voyait des extraterrestres par-tout. Dans le ciel de Halen (25 novembre 1989), d’Ernage (11 décembre 1989), de Jupille-sur-Meuse (12 décembre 1989 – mais personne ne fit remar-quer que c’est de cette loca-lité qu’est issue la Jupiler…), de Petit-Rechain (4 avril 1990), de Robertmont (29 novembre 1990), de Liège (1er décembre 1992), pour ne citer que les plus célèbres. Et les plus cocasses : ils se sont avérés être des canulars (Petit-Rechain) ou des effets d’opti-que parfaitement explicables. Toujours soucieux de plaire aux électeurs, Elio se devait de créer un observatoire des objets volants non identifiés. Il n’arriva pas à ses fins, évitant ainsi le ridicule. On apprit très vite que l’ovni de Halen (Lim-bourg) était une réclame lumi-neuse pour un dancing.Quel dommage… Elio aurait tellement aimé profiter des conseils d’extraterrestres pour oublier les malheurs budgétai-res de la Belgique.

ubu pOtins

2 • UBU PAN • N° 3524 • 26 juillet 2012

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ubu bXl■ le vrai bOurgmestre De mOlenbeekL’Historien Moureaux, qui cite Goebbels dans le texte, n’en mène pas large. Depuis les émeutes suivant l’incident im-pliquant une femme en niqab, El-Mouro se sent de plus en plus séduit par sa personna-lité de Flupke Moustache, bien Belge, bien brusseleir. Mettez-vous à sa place : il a failli avaler sa pipe quand il a découvert qu’il n’était pas le héros des jeunes et de la po-pulation allochtone de “sa” commune. Ils lui ont craché au visage que c’était lui, Mou-reaux, leur véritable ennemi. Ils lui ont bien fait comprendre qu’ils ne voteraient pas pour lui – ce qui ne les empêcherait pas de voter socialiste, mais pour des candidats “frères”, ce qui ne manque pas sur la liste du bourgmestre. “Flupke den Historien” s’aper-çoit enfin qu’il a ouvert une boîte de Pandore. Et en sortent des monstres fort peu décidés à s’intégrer dans la société bel-ge, même la plus laxiste et la plus sympathisante des mos-quées. Flupke se demande s’il a bien agi en obligeant ses policiers, toutes confessions confon-dues, à se soumettre au jeûne du ramadan. Après le désaveu de ses ouailles, il risque de passer du stade “laïc laxiste” à celui de “laïc pur porc”. De plus, sa commune abrite un bien étrange personnage, le “cheik” Ayachi Bassam, d’ori-gine syrienne. Il se prétend un descendant direct de Maho-met – ça ne mange pas de pain et, après tout, depuis “Le Code da Vinci”, nous savons tous que Jésus a eu une prodigieuse et ahurissante descendance… Dans les années 1990, Bassam fonda un Centre Islamique Belge, à Molenbeek. Il fut dé-noncé dans Télémoustique, en 1994. Cette allusion aux mau-vaises manières du “cheik” déclencha les cris d’horreur de toute la bien-pensance de l’époque. On y vit la main du Front National (de Daniel Fé-ret) et l’auteur de l’article fut poursuivi devant les tribunaux. Heureusement, les plaignants s’étaient choisi un crétin pour avocat (François Jongen, qui signe des chroniques musica-les imbéciles dans La Libre, sous le pseudo de Nicolas Blanmont) et l’inanité de la plainte fut patente. Ces mes-sieurs de la Bonne Conscience furent déboutés.Le problème, c’est qu’au même moment, Bassam tenait vrai-ment les discours dénoncés dans Télémoustique. Mieux : ils incitaient les jeunes musul-mans à se radicaliser et à s’en-gager dans la lutte en Afgha-nistan. Bassam maria la djihadiste

Malika El Aroud au terroriste Abdessatar Dahmane, assas-sin du commandant Massoud, seul rempart valable contre les talibans. Cela n’a pas empêché Bassam de continuer à agir à Molen-beek, sous l’œil bienveillant de Philippe Moureaux. Son site a bien soulevé quelques objec-tions, mais enfin, il ne fallait pas sombrer dans l’islamo-phobie, n’est-ce pas. En 2010, Bassam et son com-plice, le converti Raphaël Gen-dron, ont été arrêtés à Bari, en Italie, et condamnés à 8 ans de prison, reconnus membres d’une organisation terroriste. En ce moment, le fils du “cheik” (on se croirait dans un film avec Rudolf Valentino !), Abdelrahman Bassam, com-bat en Syrie dans les rangs des insurgés – cela en dit long sur la “révolution démocratique” contre le régime de Bachar-el-Assad… Il y a 15 jours, Bassam père et Gendron ont été libérés et opè-rent à nouveau à Molenbeek. En toute quiétude. Le “des-cendant du Prophète” fait la loi dans la commune de Mou-reaux. Là où ce dernier ne par-vient pas à faire respecter les lois belges, les fidèles islamis-tes suivent à la lettre chaque commandement du “cheik”. Il est accueilli avec déférence dans les salons de thé, il ne paie pas ses consommations, mais reçoit des oboles. Un mot de lui, et Molenbeek s’enflamme. Il entretient d’ex-cellentes relations avec un autre phare de la laïcité, Jamal Ikazban et l’échevin Moha-med Daïf, qui se fait passer pour un musulman modéré. Cet admirateur de Tariq Ra-madan est né à Casablanca, mais a très vite compris com-ment on réussissait en Belgi-que : il s’est inscrit au PS et dé-tient aujourd’hui 6 mandats, dont celui de Président du “Pavé molenbeekois” - celui que les “jeunes” lancent sur les voitures de police ? Bref, Moureaux se retrouve en-touré de créatures inféodées au “descendant du Prophète” Ayachi Bassam. Celui qui fait désormais la loi à Molenbeek. D’ici à ce que Flupke Mousta-che prenne la tête de la résis-tance à ceux qui veulent lui ravir son burnous de bourg-mestre…

■ sOrtie Du parking granD placeAprès de longues négociations dont sont sortis vainqueurs les copains, les bus touristiques rouges ont emporté le marché des visites en impériale.Christian Ceux et sa bande d’empapahutés n’ont rien trouvé de mieux que de les garer en file indienne, le long du boulevard de l’Impératrice. Résultat : les clients sortant du parking “Grand Place” ne voient plus arriver les véhicu-les, et notamment les taxis, qui viennent de gauche. Et sur-tout, ils ne voient pas surgir les autobus de la Stib qui foncent à vide, dépassant allègrement la limitation de vitesse fixée à 30 km/h. Grandiose initiative ! Allez, Ceux, tu peux faire encore pire!

■ Y a-t-il un DOcteur Dans bruXelles ? Un Flamand coûte annuelle-ment 2.114 euros en frais de santé. Un Wallon, 2.134 euros. Le Bruxellois ne coûte “que” 2.000 euros. En 2007, les dépenses étaient pratiquement les mêmes dans les trois régions. Que s’est-il passé en 5 ans ? Le Bruxellois serait-il en meilleure santé et nécessiterait-il moins de pres-tations médicales et moins de médicaments ?Evidemment, non. Certains pensaient que le vieillissement de la population y était pour quelque chose. Mais Bruxelles se distingue par une propor-tion de plus en plus grande de jeunes parmi ses habitants. La réalité est plus choquante que l’on imagine : en réalité, le Bruxellois s’appauvrit. Le malade y regarde à deux fois avant de consulter le médecin; il n’achète pas nécessairement les médicaments prescrits, il privilégie les urgences à une consultation privée chez le médecin ou le spécialiste. Toujours plus de femmes en-ceintes ne vont plus chez le gynécologue avant l’accouche-ment. Autre explication à ce chiffre de 2.000 euros de frais médi-caux pour chaque Bruxellois : les Flamands, qui appartien-nent à la population active et salariée, se font soigner en Flandre, car ils ne parviennent pas à se faire soigner dans leur

langue à Bruxelles. On arrive au paradoxe suivant : des in-firmières suivent des cours d’arabe, mais sont incapables de s’exprimer dans la langue de Vondel !En fait, Bruxelles retourne tout doucement au 19ème siècle… Merci, Freddy and Co !

■ racHiD maDrane, ange garDien Des illégauXLes nouvelles dispositions sur l’obtention de la nationa-lité belge à peine votées, le dé-puté Rachid Madrane faisait déjà sa mauvaise tête. Déjà, il n’avait pas voté avec ses amis socialistes et s’était abstenu avec hauteur.

L’homme aux 7 mandats (dont 5 grassement rémunérés) es-time que la nouvelle loi dis-crimine les femmes. Elles trouveraient moins facilement du travail et ne répondraient pas aux critères exigés pour devenir Belges après 5 ans de présence dans le pays. “Et, en plus, cela désavantage celles qui choisissent d’élever leurs enfants”, s’indigne ce vice-pré-sident de la Fédération bruxel-loise du PS, qui n’a jamais été qu’animateur de radio avant de devenir un politicien pro-fessionnel. Voilà encore un élu “du peuple” qui doit en connaître un bout sur les réali-tés du monde du travail...En fait, il s’agit d’un geste de mauvaise humeur commu-nautariste. Les femmes que vise Madrane ne “choisissent” pas : elles suivent les ordres de leur mari. Quant à “choi-sir” d’élever ses enfants, on ne voit pas pourquoi ces mêmes femmes, sans emploi, se dis-putent pour trouver une place (souvent prioritaire) dans les crèches, ce qui leur permet de flâner en ville (promenez-vous rue Neuve et vous compren-drez ce que nous voulons dire) avec d’autres “discriminées”. Les crèches devraient être ré-servées en priorité aux fem-mes qui travaillent, non ? Mais il faut remercier Rachid Madrane de nous avoir éclai-rés sur un point. La nouvelle loi sur la naturalisation est un attrape-nigaud pré-électoral. Dans les mois qui viennent, on pourra compter sur les socia-listes pour la vider de sa subs-tance. Le travail a déjà com-mencé. Si Madrane a un peu bousculé le calendrier, c’est pour ne pas déplaire dans les mosquées, où son père tente

de rallier le plus de voix possi-bles pour son faux laïc de fils. Les élections communales ap-prochent et la bénédiction des imams n’est jamais de trop.

■ evelYne HuYtebrOeck, c’est le chou de BruxellesOn le soupçonnait depuis longtemps, mais cette fois le doute n’est plus permis. Evely-ne Huytebroeck veut installer la campagne dans les villes. A l’époque d’Alphonse Allais (début du 20ème siècle), les esprits facétieux proposaient de transférer les villes à la cam-pagne – les temps changent. Avec Evelyne, les choses pren-nent de la hauteur : le moindre toit plat peut se transformer en potager (c’est déjà le cas à l’Al-bertine), pâture, champ arable, plantations en tout genre. Cette fois, notre ministre bruxelloise de l’Environne-ment veut créer une ferme bruxelloise… sur les toits des abattoirs d’Anderlecht. Ele-ver des vaches sur le toit et les abattre juste en-dessous pour les vendre débitées en steaks au marché de l’abattoir, c’est faire preuve d’un sens profond des économies d’énergie : plus de transports coûteux, pres-que plus de stockage, moins de pollution au CO² (sauf les pets des bovidés, évidemment), c’est du win-win !Selon une étude des Facultés universitaires Saint-Louis, les campagnes dans Bruxelles pourraient créer des milliers d’emplois. Un affreux soupçon laisserait subodorer une éniè-me ruse électorale, d’autant plus qu’on nous bassine les oreilles avec l’explosion démo-graphique qui attend la capi-tale. Mais après tout, pourquoi pas des veaux, vaches, cochons et poules dans le centre-ville ? Au moins, ce serait rigolo. Il pourrait pleuvoir des bœufs dans la rue. Le lisier enva-hirait les cages d’ascenseur. Naîtraient de nouvelles ex-pressions : “Je monte traire les vaches”, “Descends-moi quelques salades”, “Zone 30 : aussi pour les moissonneuses-batteuses”, “Prière de ne pas salir ma terrasse pendant les semailles”. Dans les quartiers chauds, on pourrait penser à de l’agriculture sélective : sur le toit d’une maison où officie une chérie, on cultiverait des choux de Bruxelles. Et pour nos petits-enfants bruxellois, la comptine “Sa-vez-vous planter des choux, à la mode de chez nous” pren-drait une dimension inatten-due.

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■ rYanair à bierset ? Ce serait la cerise sur le gâ-teau. L’aéroport de Bierset, c’est l’histoire d’une réus-site, en dépit de la présence de José Happart à sa direc-tion. L’activité génère plus de 10.000 emplois directs et indirects. Bierset s’est déve-loppé principalement dans le domaine du transport de fret. Entre 1998 et 2011, on est passé de 163.807 à 674.469 tonnes de mar-chandises qui ont transité par l’aéroport liégeois. Pas moins de dix compagnies ont fait de Bierset leur cen-tre européen. Citons, en-tre autres : TNT Airways, Icelandair Cargo, Emirates SkyCargo, Ukraine Interna-tional, El Al Cargo.Mais les résultats dans le domaine du transport de passagers sont tout aussi encourageants : de 172.938 à 309.208 passagers (vers 23 destinations), entre 1998 et 2011. Par une politique intelli-gente et volontariste, les responsables de Bierset ont résolu la question des vols de nuit. Les ronchonneurs ont été priés de déménager ou de rester sur place en gardant pour eux leurs do-léances. Pour faire vite, c’est ce qui s’est passé ! Résultat : Bierset a accueilli la firme TNT, qui a aban-donné Zaventem, sous la pression de groupes de ri-verains et de politiques à la petite semaine, qui ont fait perdre 2.500 emplois à Bruxelles… qui aurait eu bien besoin de les conser-ver. Aujourd’hui, on se bouscule pour être présent à Bierset. Pendant un temps, Bernard Tapie a prétendu vouloir investir 200.000 euros dans

le développement de l’aéro-port, ce qui aurait fait plaisir à son copain Happart, tou-jours prêt à entrer dans les combines douteuses. Mais c’est justement en raison de cette réputation sulfureuse que Tapie a été prié de tem-poriser, et finalement on ne parle plus de lui. Une bonne nouvelle pour le personnel de l’aéroport…Plus sérieuse est la pers-pective d’arrivée de deux compagnies-clés. Dans le domaine du cargo, les Japo-nais de Nippon Cargo Airli-nes (NCA) aimeraient créer un “hub” (plate-forme de correspondance entre l’aé-roport et les infrastructures routières, ferroviaires et flu-viales) qui viendra s’ajouter à ceux qu’ils possèdent déjà à Milan et Schiphol (Pays-Bas). NCA hésite encore entre Zaventem et Bierset, mais selon nos informa-tions proches de NCA, il semble bien que le Liégeois l’emportera. Du côté du trafic passager, Ryanair annonce son arri-vée à Bierset. Cette nouvel-le a fait l’effet d’une bombe, car la compagnie low cost irlandaise est déjà très ac-tive à Maastricht. Mais Bierset présente l’avantage d’une piste plus longue (3.690 mètres) et est actif jour et nuit. Bref, le ciel est bleu au-des-sus de Bierset. Cela valait la peine de le signaler. Les success stories ne sont pas légion dans la région…

■ On est si bien cHez vOOD’un trait de plume, un chauffeur devient directeur. Ce beau conte de fées est arrivé à deux chauffeurs de Stéphane Moreau, le très contesté patron de Tecteo. Vilain Coco vous explique le dépeçage de Tecteo, rem-

placé en fait par deux socié-tés privées, Resa Services S.A. et Tecteo Services S.A.A l’occasion de ce mauvais coup contre le service pu-blic, il a fallu transférer 23 personnes de Tecteo vers les deux nouvelles entités. Cela se passa le 12 juin 2012. Stéphane Moreau était du lot, ainsi que Christian Debuck et Walter Nardon, qui se voient bombardés à la “direction managériale”. Petits veinards ! Ils étaient jusqu’ici chauffeurs de Sté-phane Moreau et les voilà “directeurs”. Et en toute lé-galité, en plus. Et, en plus, pas moyen de connaître les salaires de ces directeurs managériaux. Même le ministre des pou-voirs locaux, Paul Furlan, prétend ne pas les connaî-tre. Mon œil ! Tout cela s’inscrit dans la politique socialiste des copains que l’on aide à laisser de côté le contrôle démocratique.On est très bien chez Voo…

■ maraite pas De rireLouis Maraite, vous connaissez ? Non, sans doute. Pour remédier à ce manque de médiatisation, ce candidat MR aux élec-tions communales à Liège n’a rien trouvé de mieux que d’aller au car-wash ... en cabriolet. Il a évidem-ment fait filmer ses exploits pour ensuite largement les diffuser, notamment sur in-ternet. C’est ainsi que l’on peut le voir souffrir, certes, mais rien n’est trop crétin pour draguer les électeurs. Et évidemment, Louis Ma-raite a trouvé un slogan à la hauteur “Je me mouille pour Liège”. Et sinon, ces idées dans tout ça ? Silence radio ...

Charles-Albert de Romrée

*amaY : Jean-micHel JavauX se recYcleL’ex tête de proue d’Ecolo est toujours bourgmestre d’Amay. Pour occuper ses moments perdus, il est aussi consultant extérieur chez Lampiris, fournisseur d’élec-tricité verte. L’appétit venant en mangeant, il se verrait bien aussi en président de Meusinvest, une structure mise en place pour aider les PME liégeoises. S’il a bien toutes les qualités pour prendre la direction de cette so-ciété, il doit se battre contre l’actuel président, Josly Piet-te, par ailleurs bourgmestre de Bassenge. L’ancien syn-dicaliste Piette s’est parfaitement coulé dans le costume de mandataire CDH. Ce “défenseur des travailleurs” a même été ministre de l’Emploi et du travail dans l’éphé-mère gouvernement Verhofstadt III (décembre 2007-mars 2008). C’est le cas de dire qu’avec les braconniers on fait les meilleurs gardes-chasses… Titulaire de… 25 (vingt-cinq) mandats, Piette n’est pas très bourgmestre de sa commune, où il n’est pas certain de retrouver son écharpe maïorale, ce prochain 14 octobre. Or, de ses 25 mandats, seuls deux sont officiellement rémunérés : sa fonction de bourgmestre et sa présidence de Meu-sinvest. Cette dernière lui assure 1.500 euros mensuels, augmentés d’un jeton de présence à 170 euros, où il y a toujours moyen de se faire porter pâle, tout en touchant le montant du jeton - ce n’est pas Meusinvest, c’est Ca-sino Royale ! Et voyez comme la vie est mal faite : en avril 2013, Meusinvest comptait justement revoir les rémuné-rations de ses administrateurs. Josly aurait bien rempilé, s’il n’y avait pas eu ce petit emmerdeur de Javaux. Et s’il n’est plus bourgmestre, Josly va-t-il être obligé d’émar-ger au Cpas de Bassenge ? Meuh non ! Il dispose de sa confortable pension de super syndicaliste.

* spa en fOlieAlors que la ville d’eau se remet peu à peu des Franco-folies, on sent une onde d’inquiétude dans le domaine des eaux minérales. Spa Monopole supporte mal la concurrence de Chaudfontaine, racheté par Coca-Cola en juin 2003. De ce fait, Spa perd de plus en plus de parts de marché. Dans l’horeca, où se vend Coca-Cola, on ne trouve plus que de l’eau Chaudfontaine. C’est le cas dans les Mac Donald’s. La machine promotionnelle de Coca-Cola est un bulldozer et Chaudfontaine est bien présent en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Cela apporte de l’emploi à 200 salariés ; il s’écoule 12 millions de casiers par an. C’est encore petit à côté de Spadel, qui emploie 730 personnes et a acquis les marques Bru, Wattwiller et Brecon Carreg (au Pays de Galles) et qui parie sur les acquisitions et la recherche, sous la férule de Marc du Bois, l’administrateur-délégué. L’ancrage local de Spa, le fait que le nom soit passé dans le langage commun (en anglais, “spa” désigne les thermes), joue en faveur du bon vieux Spa. Mais avec Coca-Cola, on n’est jamais assez prudent…

* les anglOfOliesLa grogne monte parmi les festivaliers habitués des Francofolies de Spa. En cause, l’envahissement de plus en plus massif de l’anglais au Francofolies. Si certains groupes ou artistes belges (Hollywood Porns Stars, Su-perlux, Selah Sue pour ne citer que certains présents à Spa cette année) décident de chanter en anglais, ce n’est évidemment pas de la faute des organisateurs, program-mer des artistes comme Charlie Winston ou Hugh Lau-rie (Dr. House) est nettement plus contestable. Quel(s) lien(s) ont ces artistes avec la francophonie ?Charles Gardier, organisateur des Francofolies de Spa, qui a été jusqu’à créer une soirée anglophone cette an-née, s’est justifié en déclarant que les francos “s’ouvraient à un nouveau public”. Rappelons-lui le concept des Francofolies : elles s’adresse aux amateurs de musique en français et, au vu de leurs succès auprès du public, elle n’ont pas besoin de conquérir un “nouveau public”. Gardier aurait-il perdu la boule ? Il a en tout cas perdu de l’argent : Le festivali n’a attiré “que” 160.000 festiva-liers contre 180.000 l’année passée. Alors que la soleil a brillé sur Spa, ce qui n’est pas si courant ...

Charles-Albert de Romrée

et un peu vite, m’fi !

ubu lîDge

4 • UBU PAN • N° 3524 • 26 juillet 2012

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L’été dernier, Ubu-Pan avait tiré le portrait de deux vieux comi-ques troupiers du paysage poli-tique en Brabant wallon. Vieux au vu du nombre de mandats accumulés par l’un comme par l’autre. Serge Kubla à Wa-terloo, comme Raymond Lan-gendries à Tubize, vise une ultime mandature communale dans le siège de Bourgmestre. Tous deux seront donc en pha-se de pré-partance. Ceux que nous vous présentons cette année ont une formation iden-tique (les chiffres des budgets et des bilans) et une ambition commune : l’un vise le maïorat après deux mandats d’échevin et l’autre vise un siège scabi-nal après deux législatures de conseiller. A ceci près que le second se présente en octobre dans une autre entité que celle où il a siégé. Vous suivez tou-jours ? Ubu-Pan vous propose de mieux faire connaissance avec ces deux gaillards… pas inconnus des fidèles lecteurs de l’hebdo du jeudi.

Si Marino Marchetti a toujours vécu à Quenast, fusionné en 1976 avec Rebecq, c’est à Mon-ghidoro qu’il retrouve réguliè-rement ses racines.Village touristique niché à 840 mètres d’altitude non loin de Bologne, ce bourg est planté à la frontière de l’Emilie Ro-magna et de la Toscane : c’est là que Marino entretient son goût des saveurs. Et de la table en particulier. Natif du taureau, notre homme de 48 ans en a la

carrure : 1,79 mètre pour 96 kilos. Et l’empathie en plus. Comptable de formation, il oc-cupe des fonctions de direction dans le Commercial Horeca où son sens du contact et du fee-ling font merveille. Redoutable skieur, inconditionnel de la marche à pied, il pratique aussi le football… bien calé dans un fauteuil et entouré de ses po-tes ! En 2000, Marino se frotte une première fois à l’électeur sur la liste du Bourgmestre sortant et reconduit Jules De-mol. Il est élu et un échevinat vient transformer ce coup d’es-sai en coup de maître. Six ans plus tard, il change d’équipage et fonde l’Action Communale avec son ami de l’époque Di-mitri Legasse qui accède à la tête du Collège. Il hérite alors de l’échevinat des Finances. Avant de quitter son poste à l’entame du dernier printemps : estimant que les buts fixés n’ont pas été atteints, il préfère quitter l’attelage pour deve-nir simple conseiller. N’ayant aucunement peur du risque, il assume ses choix.Il aime à répéter qu’il ne vise aucune carrière politique, si-non d’être au service de la population. La gouaille du gaillard est aussi réputée que ses cheveux sont rares. Flir-tant avec le quintal, son or-gane vocal et l’expression de ses yeux bruns font le reste. Et convenablement puisqu’un réel enthousiasme s’est déclaré pour sa liste RE Nouveau qu’il a créée starting from scratch.

Mieux : les ex-disciples de l’En-tente Communale de Jules De-mol l’ont rejoint pour le grand débat du 14 octobre. Epaulé par des mandataires sortants, le RE Nouveau lorgne à visage découvert vers le futur exécu-tif rebecquois. Seul, ce ne sera pas évident. En coalition avec le MR, c’est plus envisagea-ble. Les convergences existent : une localité propre, sûre, à visage humain, une gestion rigoureuse et une dépense parcimonieuse des deniers pu-blics sont les maîtres-mots. Car Marino Marchetti et ses trou-pes veulent un changement ra-dical pour l’entité située à l’ex-trême-ouest du B.W. “Il faut stopper les folies dépensières de l’Action Communale” : c’est ainsi que le Re Nouveau s’ex-primait dans un récent tract. Accessible et disponible, Ma-rino est connu. Et reconnu. Et les rebecquois(es) apprécient dans son chef une qualité de moins en moins répandue chez les mandataires de tout bord : il est de parole. Cette qualité est très certainement due au fait qu’il prend note et qu’il ne pro-met jamais rien sans être sûr de pouvoir tenir parole. Les servi-ces rendus et les interventions réussies dopent son capital de succès potentiel pour le 2ème dimanche d’octobre. Sachez encore que les pâtes aux fruits de mer sont son péché mignon : comment ne pas accorder sa confiance à un palais avisé ?... la semaine prochaine : Pierre Pinte

(Nous sommes dans le salon familial. Le père, la mère et la belle-sœur, autour d’une tasse de thé. De temps en temps, la mère jette un coup d’œil sur l’exemplaire de Point de Vue, posé sur un guéridon et ouvert à la page des mots fléchés).

Le père : Finalement, chère belle-sœur, vous n’avez pas mis votre nouveau chapeau ?La belle-sœur : Trop roul. Le père : Plaît-il ? La mère : Trop quoi ? La belle-sœur : C’est du ver-lan. Trop lourd. J’ai décidé de me mettre à la mode djeun, et les chapeaux, ce n’est plus à la mode. En plus s’il avait plu, le modèle que j’avais choisi aurait pris trois kilos supplé-mentaires d’un coup. Le père : C’est vrai que nous ne sommes jamais à l’abri d’une drache nationale…La belle-sœur : Tout juste, Auguste. L’avantage de ces chapeaux, c’est qu’on peut les reconvertir. En abat-jour, en volière pour papillons. En filet de chasse : vous le mettez sur

la tête de Rudy Demotte, il disparaît et il reste prisonnier à l’intérieur. Le père (ricanant) : Hu, hu, hu ! Ça pourrait aussi convenir pour Laurette Onkelinx. La mère : Ou pour Fadila Laa-nan. Tu as vu la tête qu’elle ti-rait au Te Deum ? Le père : Forcément : elle croyait que c’était un thé dan-sant. Avec Mgr Léonard en DJ et les chants grégoriens, elle était un peu déçue. Et puis, Evelyne Huytebroeck racontait partout qu’elle ve-nait d’inaugurer des cultures de choux sur les toits plats de Bruxelles. “Encore du boulot pour la ministre de la culture, y en a marre”, s’est exclamée Mme Laanan.La belle-sœur : Et tout ça au beau milieu du “Miserere, Dominus”. Quelle honte ! Une messe, ce n’est tout même pas une rave party.Le père : Point de vue distinc-tion, il faut bien reconnaître qu’Elio Di Rupo a une certai-ne allure. La belle-sœur : C’est qui ce ouf

(fou – ndlr)? Le père : Celui avec un pa-pillon. Il en a des centaines, paraît-il.La belle-sœur : Il ne veut pas mon chapeau ?La mère : Au moins, tout ça est dernière nous. Place aux va-cances. Le père : Vous faites toujours votre pèlerinage, chère belle-sœur ?La belle-sœur : Et comment ! J’ai hâte de rencontrer la Vier-ge à Beauraing, à Banneux et dans la grotte miraculeuse, à Jette. Vous m’accompagnez ? Le père : C’est-à-pire, je veux dire : c’est-à-dire… La mère : Oui, nous avons déjà annoncé notre arrivée dans no-tre villa du sud de la France…La belle-sœur : Vous êtes ma-lades ? C’est à peine si les jour-naux n’ont pas donné l’adresse et le numéro de téléphone. Vous allez être embêtés tout le temps. Au moins, les églises sont désertes, on vous fiche la paix. La mère : La presse ne vaut plus rien. Sauf Point de Vue,

qui n’aurait jamais laissé supposer que la villa et le yacht coûtaient un pont. Les visiteurs vont s’accrocher aux grilles. Si ça continue, ils finiront par nous lancer des cacahouètes.Le père : Tout le travail d’une vie fichu en l’air par ces dam-nés journalistes. On m’avait convaincu que c’était très bien vu d’aller à l’épicerie du coin. Le patron avait même fait importer du caviar. Pa-tatras ! Je ne peux plus sor-tir qu’accompagné de deux gardes du corps, une voiture banalisée et un hélicoptère qui fait du rase-motte. Et je ne parle pas des touristes chinois qui veulent se faire photographier avec moi, de-mandent des autographes… Le temps de retourner à la maison et mes œufs frais sont cuits à la coque. La mère : La vie est devenue très dure. Le père : Je dis toujours : pour vivre heureux, vivons caché.La belle-sœur : Vous voulez mon chapeau ?

pOrtrait : marinO marcHetti

Je veux parler d’un parcours surréaliste qui démontre à quel point la multiplication des structures et des fonctionnaires rendent les démarches compliquées (et… chères pour le contribuable).Tout commence par une visite à la “Maison de l’emploi”. Si vous pensez que c’est une structure de proximité vous facilitant les dé-marches, vous avez tout faux ! Il semblerait plutôt que la création de cet organisme fut surtout l’occasion d’engager 4 ou 5 person-nes...Après une file dont je suis rapidement venu à bout, on me donne, me dit-on, un document qui comporte les numéros de téléphone de personnes compétentes (sic) pour traiter ma demande de ren-seignements.J’appelle, compose le 4. J’attends. On me dit que j’aurais dû com-poser le 1. Je compose le 1, j’écoute le message (“Tout le personnel est occupé, vous êtes la 5ème personne en attente,…. Vous êtes la 4ème personne en attente”, etc ). J’obtiens enfin une opératrice, laquelle me dit que j’aurais dû composer le 4...Je raccroche après avoir remercié cette dame. Je me dis qu’il vau-drait mieux affronter la bureaucratie en face. Je me rends donc à Nivelles, dont la Grand-Place vient d’être jo-liment réaménagée. J’arrive dans les bureaux de l’ONEM et là, une dame vraiment charmante, qui subit un public désagréable et revendicatif, m’aide autant qu’elle le peut mais m’informe que je dois aller récupérer un formulaire dans un autre bâtiment, der-rière la Grand-Place. Et que je dois me dépêcher, car ils ferment à midi !Je cours, obtiens le document sans devoir fournir de grandes ex-plications et arrive à revenir juste à temps à l’ONEM.Ce fut donc une journée extraordinaire (dans le premier sens du terme) qui démontre à nouveau une part du scandale qu’est le système wallon. En effet, il aurait été si simple d’imprimer le document chez moi, après qu’un programme eût vérifié mon identité via une base de donnée sécurisée. Mais non, halte à la modernité ! De surcroît, ça n’aurait pas permis de caser les copains à la “tête” de ces administrations et les électeurs, aux guichets... Ca m’aurait aussi permis de faire autre chose de ma journée.Kafka, quand tu nous tiens...

Botul UBU

le parcOurs Du cOmbattant en brabant WallOn

une famille tOute simple, a laeken

ubu brabant WallOn

ubu rOYal

UBU PAN • N° 3524 • 26 juillet 2012 • 5

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On a déjà tellement écrit et polémiqué sur le sujet ; tant de pistes ont déjà été abor-dées, voire “sabordées”. A l’heure actuelle, on ne peut que spéculer, même si cer-taines hypothèses sont plus vraisemblables que d’autres. La semaine passée, de nou-velles fouilles ont été enta-mées et aussitôt interrom-pues pour de prétendues “raisons techniques”. Officiel-lement, elles ne reprendront que dans un mois ! Etrange, non ? Mais tant de choses bis-cornues se sont passées dans cette enquête qu’on n’en est plus à une invraisemblance près. Que cherchent réelle-ment à élucider les enquê-teurs et pourquoi ? Cet article n’a pas pour but de tenter de vous révéler “ma vérité”, mais de vous expliquer ce qui se cache vraisemblablement derrière la piste actuellement

suivie. Il y a quelques semaines, une série de perquisitions étaient diligentées dans les milieux d’extrême-droite des années 80, mais aussi chez les pa-trons des services de rensei-gnements… Etaient visés le groupe néo-nazi WNP (West-land New Post), l’ancien gen-darme Robert Beijer mais aussi l’ancien patron de la Sûreté de l’Etat, Albert Raes ainsi que son chef “action”, Christian Smets. Depuis la semaine passée, des perqui-sitions ont lieu chez un cer-tain Herman Wachtelaer, un ancien nazi et au siège d’une secte druidique, Yggdrasil.

le DruiDe eXtremiXAlors, quel rapport entre une secte de “clowns” déguisés en blanc, des gugusses qu’on a présentés comme des pe-tits fachos sans envergure et les plus hauts responsables de nos services de renseigne-ments ?

Je vais vous emmener dans les méandres les plus in-vraisemblables de l’histoire cachée de notre pays, en es-sayant d’être clair. Les ingré-dients de cette énorme ma-chination : des défenseurs purs et durs de l’Occident chrétien, la CIA, des groupes d’extrême droite, des anciens nazis, des néo-nazis, des mi-litaires, des mercenaires, et

cerise sur le gâteau, toujours “en filigrane”, une série de personnages influents sur le plan politique durant les an-nées de plomb. Tous sont liés de près ou de loin à plusieurs cercles et organisations de la droite européenne, elle-mê-me soumise à l’influence de différents services secrets…, le tout sur fond de lutte anti communiste !

En guise d’intro, je vais re-prendre quelques extraits de l’article de Gilbert Dupont paru la semaine passée (DH, 13/07/2012) et de l’interview du drôle de druide : “Wach-telaer est le fils d’un Waffen SS, un ancien des Jeunesses hitlériennes. Nous l’avons rencontré : il exprime des opinions nazies. Wachtelaer a créé l’Union Nationale So-cialiste. Il a aussi créé Hagal, puis Yggdrasil… Wachtelaer a conservé une liste de mem-bres d’Yggdrasil. Des noms en lien avec les tueries ressurgis-sent ! Ce sont ceux de gens du Westland Newpost ou WNP, groupuscule néo-nazi, un des grands axes d’enquête dans le dossier des tueries. Michel Libert s’inscrit chez Yggdrasil le 30 octobre 1982, Jean-Fran-cis Calmette le 8 novembre, Christian Elnikoff le 20 dé-cembre 1982, Frédéric Saucez le 31 mai 1983. Elnikoff devait se suicider plus tard, comme Paul Latinus en 1984 : “Mon ami Paul, un type bien, un gars de valeur qui ne s’est pas suicidé. On l’a suicidé.” Début 1980, Herman Wachtelaer est chauffeur de taxi à Bruxelles. Comme l’étaient Constan-tin Angelou et José Vanden Eynde, deux victimes particu-lières des tueurs du Brabant : tuées après tortures, coup sur coup, et sans motif apparent. Le fils Vanden Eynde affirme que son père était resté en contact avec Rex, Léon De-grelle et qu’après son meur-tre, du courrier conservé dans une mallette a disparu. “Pas au courant”. Chez lui, deux photos encadrées d’Hitler”.

Pour bien comprendre l’or-dre des choses, il faut re-monter à la fin de la seconde guerre mondiale. Celle-ci n’était pas finie que le monde occidental se préparait déjà à la suivante, contre les so-viétiques. Pour les occiden-taux, ceux qui avaient le plus d’expérience et la meilleure connaissance des Bolchevi-ques étaient les nazis. Dès la fin de la guerre se mit en place un réseau clandestin d’exfiltration des anciens na-zis (le réseau Odessa) dont le principal acteur fut le Va-tican (l’autre nom de l’opé-

ration était le “couloir du Vatican”). C’est grâce à cette filière que les nazis se sont retrouvés avec de nouvelles identités en Amérique latine, en Egypte et en Syrie. Toute cette opération était “cou-verte” par ce qui deviendra, en 1947, la CIA…

Dès 1946, se mit en place une organisation qui deviendra mondiale, un front anti-com-muniste, toujours sous le “contrôle et la bienveillance” des services de renseigne-ment américains : l’ABN (An-ti-Bolshevic Bloc of Nations).

la lOge p2 et ses glaDiateursC’est le début de la mise en place d’un réseau ultra secret le “Stay-behind”, un réseau de cellules d’actions dormantes implantées dans une centai-ne de pays (dont la Belgique), pour le compte de l’OTAN, et sous le commandement du Shape. Ces réseaux ultra se-crets du Stay-behind furent révélés au grand jour lors du scandale de la loge P2 et du Gladio en Italie, lorsque le président du Conseil italien Giulio Andreotti révéla son existence en 1990. En 1991, la Belgique met en place une commission d’en-quête sénatoriale sur le ré-seau “Gladio”. Le rapport de cette commission met en évi-dence le processus de recru-tement et de formation des “gladiateurs” ou membres opérationnels “dormants”, les Stay-Behind. Les Gladiateurs sont issus de l’armée mais aussi de la société civile. Ils sont “choisis” pour leur dé-vouement et leur engage-ment dans la lutte contre le communisme. La période de recrutement qui permet-tait au “recruteur” de jauger le potentiel et les qualités du candidat (qui ne sait pas en-core qu’il est candidat) peut durer de 1 à 3 ans. Une fois le recrutement effectué, le nou-veau “gladiateur” est confié à un formateur avant de re-joindre une cellule dormante ou active. L’ensemble de la mission de recrutement et de formation était confiée au SDRA (services de renseigne-ments de l’armée), jusqu’en 1968 où la Sûreté de l’Etat se charge personnellement de cette mission de recrutement et de formation des “civils” (par exemple, Paul Latinus). C’est à ce moment qu’est créée la “section spéciale”, sous le contrôle direct de son administrateur général. A la période qui nous occupe, le rapport précise qu’il s’agit d’Albert Raes. Les ministres concernés, Défense nationa-

le et Justice, sont au courant, ainsi que le Roi, précise le rapport.

Je rappelle que les sièges de l’Otan et du Shape sont en Belgique…

En 1954, l’équivalent de l’OTAN, mais du côté pacifi-que, est constitué : L’OTASE, rassemblant l’Australie, La Nouvelle Zélande, Le Pa-kistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume Uni et les Etats Unis.

En 1958, un front anti-com-muniste (équivalent à l’ABN) vit le jour du côté pacifique : l’APACL (Asian Poeple’s Anti Communist League). Cette organisation fut fondée par le président taiwanais Tchiang Kaï-Chek, par le chef de la CIA en poste à Taiwan, Ray S. Cline et le Révérend Sun Myung Moon (le gourou de la secte Moon ou Eglise de l’Unification).

l’Aide à Ben lAdenProgressivement, la CIA for-ma un réseau de groupes po-litiques et d’instructeurs en contre-insurrection à l’échel-le mondiale. En 1967, l’ABN et l’APACL fusionnèrent sous l’appellation Ligue anti-com-muniste mondiale (World Anti-Communist League - WACL) et étendirent leurs ac-tivités à l’ensemble du “mon-de libre”. Outre des activités de propagande, la WACL fut un important fournisseur d’armes aux mouvements paramilitaires de droite, liés à de nombreux escadrons de la mort. Pour info, la WACL intervint secrètement dans de nombreux conflits met-tant en cause les soviétiques. L’opération la plus “contro-versée” aujourd’hui est l’aide apportée à Ben Laden en

Afghanistan.

La WACL était soutenue par les plus hautes instances des services de renseignement occidentaux, avec l’appui de structures civiles partageant partout dans le monde sa stratégie. Soutenue avec la plus grande discrétion égale-ment par les plus hautes ins-tances du Vatican, elle était principalement financée par des fonds occultes provenant de différentes sources com-me la CIA, mais aussi de ma-

nière périphérique, de per-sonnes privées comme, par exemple, des proches de la famille royale saoudienne, la secte Moon ou l’ancien am-bassadeur américain Dou-glas McArthur II.

A la même période, à l’échel-le locale, chez nous en Belgi-que, se mirent en place des groupes d’extrême droite néo-nazis. On vit aussi naître des sociétés secrètes direc-tement liées à la WACL, des associations et autres cercles partageant des idéaux euro-péens beaucoup plus “fré-quentables” et surtout bien fréquentés But avoué : la lutte anti communiste.

C’est ainsi qu’apparurent des groupes officiels ayant pignon sur rue, dont les principales idées politiques se retrouvaient aussi bien publiées dans des hebdo-madaires mondains connus pour leurs positions droitiè-res, comme l’hebdomadaire “Spécial” ou encore “L’Éven-tail”, que dans les colonnes sulfureuses du NEM (Nouvel Europe Magazine). Ces jour-naux furent tous liés de très près au CEPIC… Branche ra-dicalement à droite du PSC, le CEPIC sera dirigé par Paul Van Den Boeynants et le Baron de Bonvoisin. Il sera dissout en 1983 par Gérard Deprez. Le rédacteur en chef du NEM était Emile Lecerf.

Lecerf, dont les sympathies intellectuelles durant la se-conde guerre mondiale avec les mouvements proches du régime nazi ne sont plus à démontrer - il ira jusqu’à écrire dans “les Cahiers de la Roue solaire”, édités par la section wallonne de l’Institut culturel de la SS. A cette épo-que, il était un des piliers de la branche belge de la WACL. En 1971, un groupe d’action et de propagande apparaît. Il s’agit des NEM-clubs. En 1974, une des sections des NEM-Clubs devient le Front de la Jeunesse (FJ), une mili-ce privée dont l’objectif était de fédérer les nouveaux croi-sés de l’Occident chrétien ! Parmi les individus gravitant autour de ce mouvement, des noms apparaissent sys-tématiquement, comme ce-lui de Bernard Mercier, un membre de la Milice de Jé-sus-Christ, lui-même ancien dirigeant du CEPIC.

le mYstérieuX cercle Des natiOns Tout ce petit monde du CE-PIC se réunissait régulière-ment dans un club très select, le “Cercle des Nations”. Cette

tueries Du brabant WallOn : nOuvelles révélatiOns !granDes enquêtes

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“cantine” du CEPIC était en réalité dirigée par une so-ciété très secrète, “l’Ordre chevaleresque du Rouvre”, organisation radicale catho-lique liée à l’Opus Dei. On y retrouvait du beau monde et plusieurs avocats connus. Dirigé par Paul Van Kerkho-ven, qui deviendra plus tard sénateur au CEPIC et mem-bre du cabinet du ministre Jean-Pierre Grafé, le Cercle des Nations servait d’adresse de couverture pour diverses rencontres informelles. On y trouvait aussi des associa-tions, telle la section belge de la WACL : la Ligue de la Li-berté, dont Paul Van Kerkho-ve était membre fondateur, avant d’en devenir président, quand la WACL deviendra la Ligue mondiale pour la liber-té et la démocratie.

A la même période, VDB créa le P.I.O. (Public Informa-tion Office), qui n’est autre qu’un service de renseigne-ments parallèle à celui de la Défense nationale. Il sera dirigé, jusqu’à sa dissolution par l’armée en 1979, par le général Roman, chef d’Etat-Major de la force terrestre. Il en confiera les opérations au Major Jean-Marie Bougerol qui centralisera tous les dos-

siers. Le but avoué du P.I.O. était principalement de récolter des informations concernant tous les groupes subversifs étiquetés à gauche sur le ter-ritoire belge. Le P.I.O. conti-nuera toujours ses activités occultes, après sa dissolution, au sein de nouvelles structu-res privées comme celle de la firme PDG derrière laquelle se trouvait le Baron de Bon-voisin ou encore “l’European Institute of Management” (EIM), relié à feu Michel Re-lecom un homme d’affaire très influent et très proche de Mobutu.

Il se dit à mots couverts que le PIO a contrôlé, durant un moment, le “Front de la Jeunesse”. On notera qu’un personnage comme Mar-cel Barbier, qui assurait les services de sécurité du WNP, rejoindra l’EIM dirigé en son temps par un ex-co-lonel de gendarmerie qui a fait beaucoup parler de lui : René Mayerus ! Mais on re-trouve aussi des personnes comme Michel Libert, Jean Nemry et Frédéric Saucez,

tous membres également du WNP. Ils ont participé, contre payement, à la campagne électorale de Daniel Noël de Burlin, membre du CEPIC et du PSC. Dans ce contexte, il n’est donc pas surprenant de découvrir les affinités des uns et des autres, et voir le major Bougerol fréquenter à son tour de nombreux cer-cles… comme par celui des “Nations” où il rencontra l’incontournable Paul Van Kerkhoven (l’homme aux multiples casquettes). Parmi ses contacts étroits, il croi-sait souvent des personna-ges comme Paul Latinus ou Marcel Barbier, Luc Jouret, Bernard Mercier, ainsi que de nombreux membres liés à la secte de la Milice de Jésus-Christ, dont il faisait partie. On n’est pas surpris d’ap-prendre, qu’il y côtoyait son ami, le commandant Claude Dury, spécialiste de la balis-tique. En principe, le rôle dévolu au major Bougerol était prin-cipalement d’animer et de participer officiellement à des débats de propagande. Membre de la WACL, il sem-blerait que le Major Bouge-rol avait des activités pour le moins “troubles” connues des plus hautes autorités du pays. J’en veux pour preuve cette note du 21 janvier 1986, rédigée par Nicolas de Ke-rkhove d’Ousselghem, qui était conseiller à l’époque de Jean Gol, ministre de la Jus-tice et vice-premier, et adres-sée à ce dernier.

une nOte revelatrice Cette note relate un entretien entre Albert Raes (patron de la Sûreté qui fut perquisition-né il y a quelques semaines) et Nicolas de Kerkhove lui-même. Nicolas de Kerkhove fait état d’instructions de Jean Gol au sujet d’un “in-téressé” dont le nom n’est jamais cité dans la note. En voici quelques extraits : “La réalité dépasse la fiction. L’intéressé est difficile à tenir. Albert Raes affirme qu’il est dérangé : imprévisible, inco-hérent, égocentrique, méga-lo-mythomane, et sans doute masochiste. Le mieux est l’en-nemi du bien : le problème n’est pas qu’il ne fasse pas ce qu’il faut, mais au contraire qu’il en fasse spontanément trop. Le maintenir en place pourrait s’avérer périlleux… Albert Raes reste néanmoins d’avis que tant que l’on pour-ra se servir de l’intéressé, on n’aura pas mieux pour neu-traliser la nébuleuse qui vous préoccupe.”

A l’époque, la dernière atta-que des Tueurs du Brabant remonte à un peu plus de deux mois, à Alost. On ne

sait pas encore que c’était la dernière. On nage encore en plein chaos et personne ne sait quand aura lieu la pro-chaine attaque.

Nicolas de Kerkhove est un ancien membre du CEPIC, et a très longtemps fait partie de la garde rapprochée de VDB, il en fut d’ailleurs le chef de cabinet ou le conseiller avant de rejoindre Gol.

Je me suis longuement en-tretenu avec Nicolas de Ke-rkhove par téléphone qui ne décolère pas à propos de cette “fuite”. Ce dernier me confirme l’authenticité de cette note, mais estime qu’elle n’aurait jamais dû se retrouver dans les mains de journalistes (Guy Bouten et René De Witte en ont déjà fait état). Il me précise que “l’intéressé”, auquel il fait al-lusion, est bien le major Jean Bougerol ! Mais “cela n’a rien à voir avec les tueries du Bra-bant”. Il s’agirait seulement de contre-espionnage. Il ne peut m’en dire plus (secret d’Etat, me confie-t-il). Il fait bien entendu allusion au réseau “Gladio”. “Ils” sont conscients qu’un de leurs “gladiateurs” échappe à leur contrôle, et qu’il n’est vrai-semblablement pas le seul : “La réalité dépasse la fic-tion… Albert Raes reste néan-moins d’avis que tant que l’on pourra se servir de l’intéressé, on n’aura pas mieux pour neutraliser la nébuleuse qui vous préoccupe.”

l’étrAnGe maJOr bOugerOlSelon nos sources, Bouge-rol, personnage très discret et complexe, est au centre de l’enquête actuelle. Il mérite donc un article approfondi que nous vous proposerons dans les prochaines semai-nes. A la fin des années 70, l’officier de réserve Paul La-tinus agent du PIO rejoint le Front de la Jeunesse. En 1979, un groupe plus radical se crée au départ du “Front”, le Westland national socia-listische ordnung (WNSO), mieux connu sous le nom de Westland New Post (WNP). Paul Latinus en deviendra le chef. La même année, Lati-nus devient informateur de la Sûreté de l’Etat. Christian Smets, son agent de contact, “infiltrera” le WNP deux an-nées plus tard. Le WNP re-groupait essentiellement des déçus du FJ, des militaires et quelques gendarmes.

Il semblerait, selon divers témoignages dont ceux de collègues de Smets (Mas-sart et Kausse) que l’agent “infiltré” aurit pris sa mis-sion particulièrement à cœur

en allant jusqu’à donner des cours de filature. Cela finit par “déraper” lorsque des membres du WNP, au cours d’un “exercice pratique”, as-sassinèrent un couple d’in-nocents à Anderlecht. C’est la fameuse affaire du “double meurtre de la Rue de la Pas-torale”. Autres coups d’éclat (élucidés) de commandos du WNP : l’incendie du journal de gauche “Pour”, dirigé par Jean-Claude Garot, ou le vol des Telex à l’OTAN.

Rappelez-vous, : la WACL était liée à de nombreux es-cadrons de la mort… Alors, le WNP était-il en train de passer les formations et les tests pour devenir un “ser-vice action” pour le compte de services étrangers plus ou moins officiels, à l’image du SAC en France. ?

Peu de temps après avoir crée le WNP, Paul Latinus est engagé au cabinet de la se-crétaire d’Etat Cécile Goor étiquetée elle aussi CEPIC au sein du PSC, sur recomman-dation de VDB (Le Soir/René Haquin, 22/02/1990)…

le rôle d’un sAoudienLors d’un entretien avec Christian Smets, quelques jours après la perquisition dont il fut l’objet, celui-ci me communiqua une informa-tion anecdotique mais qui prend toute son importance, remise dans son contexte. Je l’ai interrogé sur la présence au sein du WNP d’un “jour-naliste” saoudien, un certain Faes Al Ajjaz. Le nom de ce personnage est apparu lors-que sa voiture (prétendu-ment volée), fut utilisée pour commettre un attentat chez un officier de gendarmerie, le major Vernaillen. Robert Beijer (perquisitionné en même temps que Raes et Smets) reconnaît dans son livre, “Le Dernier Mensonge”, être l’auteur de cet attentat avec son comparse Madani Bouhouche et 3 autres com-plices dont il tait le nom. Le drôle de “journaliste” saou-dien fréquentait le WNP. Le groupe trident dirigé par Jean-Francis Calmette (dont parle Wachtelaer dans son interview à la DH) était spé-cialement dédié aux opéra-tions dirigées par Al Ajjaz et Christian Smets me certifie avoir assisté à plusieurs re-prises à des remises d’argent du Saoudien à Paul Latinus. Cela confirmerait donc que le WNP entrait bien dans le “programme” de la WACL…

On commence à mieux com-prendre les liens entre les per-sonnes perquisitionnées ces dernières semaines et le “fil conducteur” suivi par la juge

Martine Michel et les enquê-teurs. Ce qui est certain, c’est que différentes associations officielles ou officieuses vi-rent le jour, animées d’un même objectif : animer des conférences sur le thème du risque communiste, servir de “centre de réflexion”, met-tre en place des réseaux de communication et de propa-gande aux plans civil et mi-litaire, ou créer des réseaux nationaux et internationaux dit “atlantistes” liés de près ou de loin à la WACL. Et en arrière fond depuis les an-nées septante, une Belgique très mal notée par nos par-tenaires étrangers présents en Belgique, notamment et principalement l’OTAN. René Haquin n’hésitait pas à rappeler dans ses articles et ses multiples interventions devant les médias que “Les institutions internationales installées à Bruxelles consi-déraient la Belgique comme un “ventre mou”, c’est-à-dire une zone géostratégique rela-tivement faible au niveau de sa sécurité. La guerre froide n’était pas encore finie et les manifestations antinucléaires ainsi qu’un sentiment anti-américain meublaient alors l’actualité”.

Alors la Belgique a-t-elle échappé à cette époque à un coup d’Etat ? A-t-elle été à deux doigts d’être la victime d’un plan de déstabilisation orchestré par plusieurs mou-vements difficiles à contrôler, mais qui en finale avaient les mêmes intérêts ? La suspi-cion est dans ce cas inévita-ble et tous les indices condui-sent aussi à soupçonner des membres ou une cellule de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Les tueries du Brabant n’étant qu’un épiphénomè-ne parmi d’autres actions et coups tordus, menés en Eu-rope et ailleurs, ayant mené à une des phases de ce plan machiavélique visant à dés-tabiliser nos institutions dé-mocratiques et à justifier des mesures de sécurité extrême. Mais nous reviendrons plus tard sur ce sujet épineux.

Voilà donc ce que cherche à démontrer ou démonter la juge Michel et son équipe.

Max Loiseau

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■ et si guantanamO n’étAit pAs vrAiment nécessaire ? L’attentat-suicide contre un car de touristes israéliens, à l’aéroport de Bourgas (Bulgarie), ce mercredi 18 juillet, aura finalement fait 8 morts et une quarantaine de blessés.L’identité du tueur a été ré-vélée, mais n’a pas suscité énormément de commen-taires dans la presse subsi-diée, qui ne se montre pas si avare de détails quand il s’agit d’un tueur blanc, à Denver, en pleine séance de cinéma.Le kamikaze islamiste de Bourgas n’est autre que Mehdi Ghezali, 33 ans, d’origine algérienne, mais établi depuis longtemps en Suède. C’est de là qu’il est parti pour se joindre à des groupes terroristes. Cela lui valut d’être arrêté par les Américains et transféré à Guantanamo, dont il fut li-béré en 2009. Il retourna en Suède, où les autorités refusèrent de lan-cer des poursuites pénales contre cette “victime de l’ar-bitraire de l’administration Bush”. Il reçut même une aide financière “pour aider à sa réinsertion”. A peine si on ne le proposait pas pour le prochain Prix Nobel de la paix… En guise de réinsertion, Ghezali réintégra la mou-vance islamiste terroriste. Il voyagea quelque peu, sans que cela n’inquiète les services de police suédois. Au moment de l’attentat en Bulgarie, il disposait de faux papiers, délivrés pré-tendument par l’Etat de Michigan, aux Etats-Unis. Comment les a-t-il obtenus et où ? Cela reste un mys-tère. Mais cela montre bien que les réseaux dangereux se réclamant de l’islam ne sont pas un fantasme d’is-lamophobe paranoïaque. Et il faut faire un sort à tou-tes les vertueuses indigna-tions concernant la prison de Guantanamo. Certes, on n’y passe pas des vacances au soleil et la légitimité de ce centre de détention prête à discussion. Mais que l’on arrête de nous bassiner les oreilles à propos de l’in-nocence des détenus qui y sont interrogés !Hôte temporaire de Guan-tanamo, Mehdi Ghezali était un terroriste avant d’y entrer. Et quand il en sortit, il n’avait renoncé à aucune de ses convictions. Ce qui peut être considéré comme un échec des autorités mi-litaires américaines. Avec le recul, on se dit qu’elles

n’auraient jamais dû libérer ce fou dangereux… En revanche, elles avaient raison d’instaurer des me-sures spéciales pour s’at-taquer au terrorisme isla-mique international. Sans doute l’ont-elles fait de manière maladroite, trop empressée et peu efficace. Mais fallait-il rester inactif depuis septembre 2001 ? Le problème, c’est qu’il existe trop d’éléments qui empêchent de s’attaquer au cœur du problème isla-miste. Ainsi, le poids de l’ar-gent des émirats et de l’Ara-bie saoudite, placé dans de grandes sociétés (banques, industrie, transport ma-ritime, etc) coupe l’herbe sous le pied de nombreux enquêteurs et services d’investigation. Les pétro-dollars achètent aussi des consciences, qui se trans-forment en boucliers pré-servant les vrais coupables, les commanditaires et les financiers du terrorisme is-lamique.

■ au secOurs Des pYramiDesDepuis le renversement d’Hosni Moubarak et l’ar-rivée au pouvoir de Moha-med Morsi, un islamiste “modéré et parfaitement démocratique” selon la ver-sion officielle, le tourisme en Egypte se porte mal. On en serait à des moins 70 % par rapport aux années “horribles” de Moubarak. Là où les cars autour des

pyramides se bousculaient sur les parkings et déver-saient des flots de touris-tes, on compte à présent six autobus, pleins à 30 % de leur capacité. Les autorités et les offices du tourisme font tout pour séduire les infidèles et leur faire dépenser leurs beaux deniers dans le pays des pharaons. Ce n’est pas avec les cultures du coton et les revenus du canal de Suez que l’Egypte sortira de la pauvreté. Le tourisme joue un rôle prépondérant dans l’économie du pays. Les voyages d’agrément et d’affaires se portent bien, partout dans le monde… sauf en Egypte. Quelques exemples : en 2010, la Fran-ce a attiré près de 77 millions de visiteurs. Aux Etats-Unis : 60 millions ; une hausse de 8,7 %. La Chine a empoché 45,8 milliards de dollars, grâce au tourisme, ce qui représente une augmenta-tion de 15,5 % par rapport à 2009. En Egypte, c’est l’effondre-ment. Une amélioration en vue ? On nous vante la sta-bilité politique revenue, les prix sont attractifs et autres calembredaines. Car la réa-lité est toute autre. Mohamed Morsi a été élu avec les voix des Frères mu-sulmans et des salafistes. Or, le programme de ces messieurs réserve quelques joyeuses surprises. Ils veulent interdire le bi-kini sur les plages et l’alcool

dans les hôtels. Les tou-ristes y sont tolérés s’ils se soumettent aux règlements de la charia ou attribués à cette loi islamique. Au plan de la stabilité poli-tique, les salafistes autour de Morsi ne visent pas vrai-ment à la stabilité. Ils veu-lent proscrire d’Egypte les chiites et les baha’i – de-puis Moïse, l’exil d’Egypte est décidément une obses-sion. Cela promet encore quelques échauffourées qui inciteraient Cléopâtre à se pincer le nez. Les salafistes veulent aussi supprimer les dernières écoles françaises, derniers refuges d’une culture non-islamisée et tournées vers le savoir. L’indépendance de ces établissements avait déjà été battue en brèche par l’obligation qui leur était faite de soumettre leurs programmes scolai-res aux autorités, noyautées par les islamistes, déjà sous Moubarak. Mais il y a mieux. Pareils à leurs frères talibans, des-tructeurs d’antiques statues de Bouddha dans la vallée de Bamiyan (Afghanistan), et sympathisants d’al-Quai-da, démolisseurs de tem-ples à Tombouctou (Mali), la “ville aux 333 saints” (musulmans), les extrémis-tes égyptiens projettent de démanteler les pyramides.Une des Sept Merveilles du monde, et la seule encore existante, la pyramide a tra-versé les siècles, résisté à

tous les envahisseurs, mais elle risque de crouler sous les coups des imbéciles. Tout ce qui précède l’isla-misation du pays (7ème siè-cle) doit disparaître. C’est impur, non-halal. Déjà que les islamistes s’étaient dis-tingués en brûlant tous les livres de la bibliothèque d’Alexandrie, en 642, sur ordre du calife Omar, “com-pagnon du Prophète”. Au passage, remarquons que ce forfait infirme com-plètement la légende te-nace selon laquelle les in-vasions arabes auraient été “la chance de l’Occident” en transmettant à l’Europe le savoir des Anciens (Grè-ce, Rome). Les dizaines de milliers de volumes brûlés à Alexandrie ont retardé de plusieurs siècles les progrès de la science et de la pen-sée, singulièrement celle qui nourrit la laïcité. Comme les islamistes, dé-guisés en “démocrates du printemps arabe”, dispo-sent d’armes en quantité industrielle, il est à craindre qu’ils passent à l’acte un de ces jours. Il ne faut pas des quantités énormes d’ex-plosifs pour faire sauter le sphinx ou un mastaba, voi-re la pyramide de Gizeh.Un conseil : évitez l’Egypte. Et la Tunisie, où les “démo-crates du printemps arabe” se disent prêts à s’en pren-dre aux “impures” qui se pavanent en maillot dans les hôtels de la côte.

Alain De Kuyssche

internatiOnal

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Julie fernanDez-fernanDez (PS) : “Journée très particulière .... Bon anniversaire aux deux hommes de ma vie !” Houlà ! On savait que Julie, de par ses origines avait le sang chaud, mais visiblement, il n’y a pas que son sang qui est “calien-te”!

Le 20 juillet fut un grand jour qui restera à jamais marqué dans l’histoire de UBU-PAN. En effet, nous avons appris que laurent lOuis (MLD) lisait, lui aussi, votre hebdo satiri-que préféré. Et il l’a fait savoir sur Facebook par le message suivant : “Une petite carica-ture sympathique parue hier

dans Ubu Pan...”. Nous nous devons de saluer son autodé-rision parce que son portrait n’était pas vraiment flatteur. Mais puisqu’il a apprécié, on la lui remet, rien que pour no-tre député préféré.

Bien sûr, tous nos responsables politiques n’ont pas oublié de

nous souhaiter une bonne fête nationale, la plupart du temps sobrement sauf marie arena (PS) qui a réussi à se distinguer : “Ô Belgique, ô mère chérieA nos Cœurs toi, à toi nos bras,À toi Notre sang, ô Patrie!Nous le jurons Tous, tu vivras!Tu vivras Toujours grande et belleEt ton invincible Unité....Belle Fête nationale à toutes et tous” Outre le fait qu’il nous sem-ble qu’il y ait quelques pro-blèmes dans les paroles de sa Brabançonne, on se deman-de si cela était adressé à Yves Leterme, grand connaisseur de notre hymne national de-

vant l’éternel.

Enfin, laurette OnkelinX (PS) est vraiment prête à tout pour être élue à Schaerbeek. C’est ainsi que le weekend der-nier, elle s’est carrément mise à danser au Parc Josaphat. Et

mardi elle confiait dans La Libre Belgique : “Moi ce que j’aime, surtout, c’est danser et chanter” Mais pourquoi s’est-elle crue obligée de nous faire une démonstration ?

les perles De

Un coupé familial à trois portes et double ligne !... C’est à Hyundai que l’on doit ce Veloster qui s’éloigne catégoriquement des coupés traditionnels. Une longue porte à gauche et deux à droite, c’est pour le moins original ! Ce design s’étire sur 4,22 mètres avec une calandre hexagonale, un capot sur deux niveaux cerné par des optiques d’un nouveau genre. Sans oublier les courbes bienvenues et les costauds passages de roue.1 mètre 39 de haut, c’est peu. Mais cela n’em-pêche pas l’habitacle d’être spacieux. L’empattement de 2,65 mètres tolère quatre occupants et leurs bagages logés dans un coffre de 320 litres avec hayon.Ambiance sport avec la console centrale en forme d’un réservoir de carburant alors que les ouïes d’aération ne sont pas sans rappeler le pot d’échappement d’une moto de course. Le look high-tech est renforcé par la qualité des matériaux de revê-

tement et la finition métallique qui tranche avec le tableau de bord éclairé en bleu et l’écran tactile central 7pouces de série.

Sous le capot, un bloc de quatre cylindres es-sence à injection directe qui développe 140 ch. Et une version turbo de 186 ch à 27.599 euros . Avec boîte manuelle ou robotisée DCT à six rapports, pare-chocs et rétroviseurs couleur carrosserie, vitres teintées, jantes aluminium 17 pouces, ordinateur de bord, volant réglable en hauteur et profondeur, siège conducteur ajusta-

ble en hauteur ainsi que vitres électriques avant et arrière.

Décliné en Lounge et Style, ce Veloster allie design expressif et fonc-tionnel, facilité d’utilisation quotidienne, performances écologiques coiffés par un très interpellant rapport qualité/prix/équipements agrémenté de la garantie 5 Year Triple Care. Le Veloster(21.699 euros) vous sort résolument de l’ordinaire sans vous ruiner : pas commun !

uburOule HYunDai velOster : un cOupé inHabituel

ububibliOUne BD à faire hurler les amateurs de BD franco-belge ! Adaptation d’un dessin animé, mise en page éclatée “à la comic books USA”, couleurs par ordinateur, scénario peu fouillé : tout pour déplaire. Et pourtant, les enfants adorent.La BD traditionnelle les ennuie. Tintin ? Oui, bof. Heureusement que bon-ne-maman est là pour acheter ces albums. Le film a relancé la vente des albums, mais la popularité de Tintin est tombée. Asté-rix ? Oui, mais on passe à côté de toutes les allusions à l’histoire romaine, qui ne s’enseigne plus dans les écoles. Le Marsupilami amuse encore. La veine Titeuf s’épuise. Kid Paddle n’atteint pas au statut de superstar. Restent les mangas et les comics amé-ricains. Pour ces derniers, leur côté noir, fantastique et gore est dans l’es-prit du temps (Harry Potter, Vampires, etc), mais le jeune Européen reste at-taché à une BD moins rentre-dedans. La narration de la BD Madagascar doit beaucoup à la grammaire des

jeux vidéo. Elle met tout sur l’effet, sans se soucier de la logique et de la vraisemblance, chères aux enfants bi-beronnés à Descartes. C’est une BD dans laquelle on voyage, on erre, on s’arrête – pas nécessairement au bas de la page –, on capte le détail comi-

que. Une BD dont on ne se soucie pas trop du texte. C’est un livre ludique – ce qu’était la BD à ses débuts : une distraction sans pré-tention. En ce sens, on se gardera de négliger cette BD véritablement univer-selle, compréhensible dans toutes les langues et cultu-res de la terre. Cela nous

heurte peut-être, cela ne correspond pas à nos vieux critères esthétiques, mais c’est très bien fait. C’est actuel. Cela correspond à notre 21ème siècle. A lire pour essayer d’ouvrir les yeux sur le monde.

Madagascar 3 – Vive le Roi, par Da-vid Server et Jackson Lanzing. Edi-tions Glénat.

Alain De Kuyssche

maDagascar 3 : vive le rOi

ubu breakDe Michael BrandtAvec Richard Gere, Topher Grace, Martin Sheen

Le mystérieux meurtre d’un sé-nateur américain, portant la mar-que de fabrique du légendaire as-sassin soviétique Cassius, oblige Paul Shepherdson, un agent de la CIA à la retraite, à collaborer avec le jeune agent Geary pour résoudre le crime. Alors que She-pherdson et Geary repassent en revue tous ses crimes, ils décou-vrent que Cassius n’est peut-être pas la personne qu’ils croyaient, les conduisant ainsi à tout remet-tre en cause et les plongeant dans une course-poursuite infernale…

Richard Gere a besoin de payer ses impôts, il se lance donc dans des films au budget douteux, au scénario léger.Pourtant Secret Identity avait les moyens pour être un bon film mais voilà… scénario écrit à la truelle, musique assourdissante, il rappelle les téléfilms améri-

cains que l’on peut voir sur AB3.Et pourtant, il y a du bon !Le duo Richard Gere/Topher Grace. Le twist bien sympathi-que.Mais les twists dans les films d’es-pionnage, c’est du grand classi-que, et ici c’est amené avec très peu de finesse. Dommage.Le scénario est écrit par Derek Haas et Michael Brandt, à qui l’on doit notamment le très bon Wanted.Le début est très bon, même s’il met pas mal de temps à se mettre en place.Par contre une fois la révélation faite, ce n’est plus qu’un jeu entre Gere et Grace. Intéressant …Au final, la réalisation, la musi-que et la gestion de l’histoire sont trop chaotiques. En bref, Secret Identity avait du potentiel, mais est gâché par une réalisation d’amateur et un scé-nario un peu trop facile et prévi-sible.

Alexandre S

ciné secret iDentitY

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Dessin Ou afficHe samuel

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Les chiffres massacrent tous les beaux discours. Au premier trimestre 2012, la dette belge a grimpé à 377,3 milliards d’euros (pour une fois, nous vous épargnerons la conversion en francs bel-ges…), tandis que le Produit National Brut (PNB – la ri-chesse du pays) n’est plus que de 370,6 milliards. Notre dette s’établit donc à 101,8 %. Dans une famille normale, cette situation se-rait décrite comme catastro-phique. On peut toujours se conso-ler en se disant que nous en étions à 137,8 %, en 1993. Mais en 2007, nous étions descendus à 84,1 % ! Depuis, le trou n’a cessé de se creu-ser, et notamment depuis la mise en place du gouverne-ment Elio Ier. Ubu-Pan vous avait bien dit que la facture de la crise politique de 2010-2011 serait salée : la voilà. En 2009, notre dette (c’est-à-dire, la dette de nos incom-pétents au gouvernement) était de 95,9 %. Entre 2010 et 2012 (et l’année n’est pas fi-nie !), elle est passée de 95,9 % à 101,8 %. Cela n’effraie pas le minis-tre des Finances, l’éternel Fantasio, Steven Vanackere (CD&V). Et Vincent Van Quinckenborne (Open-VLD) est “certain que nous

repasserons sous la barre des 100 % avant la fin de l’an-née”. Il devait avoir fumé de la moquette avant d’asséner une aussi profonde bêtise…Ce qui rend Vanackere et Di Rupo euphoriques, c’est que “les marchés nous font confiance”. La preuve : nous empruntons à des taux né-gatifs (- 0,02 % pour les cer-tificats à 3 mois) et les obli-gations d’Etat affichent un rendement de 0,21 %.

La belle “preuve” que voilà ! Quand on regarde les cho-ses d’un peu plus près et sans avoir avalé trois boîtes d’euphorisants d’un coup, la situation de la Belgique est rien moins que dangereuse. Nous nous situons dans le peloton des pays européens les plus endettés, avec… le Portugal (107,8 %), l’Irlande

(108 %), l’Italie (120,1 %) et la Grèce (165 %). Et même si nous empruntons à des taux négatifs, cela reste toujours de l’argent emprunté, qui alourdit notre dette (inté-rieure et extérieure) et qu’il faudra bien rembourser un jour. Quelques comparaisons? Le Grand-Duché est endetté à raison de 18,2 % de son PIB. L’Estonie, que l’on nous dit en “crise majeure” avoue

une dette de… 6 %. Les Pays-Bas en sont à 65,2 %. Le Da-nemark (46,5 %), la Suède (38,4 %), la Norvège (29 %), la France (85,8 %), l’Allema-gne (81,2 %), l’Espagne (68,5 % - chiffres de 2011) font tous mieux que la Belgique, seul pays du Nord à avoir franchi la barre des 100 %. Et nous ne parlerons pas des

pays d’Europe de l’Est, dont l’endettement va de 16,3 % (Bulgarie) à 56,3 % (Polo-gne)…Il paraît que “les marchés” nous font confiance en rai-son du fait qu’entre 1993 et 2007, nous aurions démon-tré que nous sommes ca-pables de réduire la dette. Il faudrait ajouter : et de la faire remonter.Si “les marchés” nous ont eu dans le collimateur, en

2011-début 2012, c’est pour une raison très simple : “nous n’avions pas de gou-vernement”. Que l’actuel Elio Ier jette l’argent par portes et fenêtres (d’où le record de 101,8 %) ne semble pas troubler “les marchés”. D’un côté, ils sont ravis d’alourdir la dette belge, car cela rap-porte de l’argent aux prê-

teurs et cela leur permet de préférer placer leurs fortu-nes dans les caisses d’Etats, au moment où le système bancaire s’effondre. Attendez-vous, dès la ren-trée, à quelques nouvelles mauvaises surprises, après les scandales répétés des banques anglaises. La bran-che américaine de la ban-que HSBC se retrouve sous la loupe de la justice pour avoir blanchi, entre autres, l’argent de la drogue mexi-caine pendant des années. N’étaient-ce pas les ban-quiers qui nous bourraient les oreilles avec des ter-mes tels que “déontologie”, “transparence”, “moralisa-tion du capitalisme” ?La confiance des “marchés” est donc un leurre. Les hu-meurs des “marchés” sont aussi aléatoires que les prévisions météo ou l’ho-roscope. Cela change d’un jour à l’autre ; le critère d’aujourd’hui n’aura plus aucune valeur demain ; la “confiance des marchés” est un yoyo incontrôlable. Partez en vacances, l’esprit serein, messieurs-dames de la “bonne gouvernance”. Tant que ça tient jusqu’aux élections d’octobre…

Oscar Louis

■ les bg (bOn gOût) aWarDsRemportés haut la main par Sud Presse, tout en élé-gance, finesse et distinction pour annoncer le décès de la comédienne Tsilla Chel-ton : “La dernière grimace de Tatie Danielle”. Sans “La Meuse”, “La Nouvelle Ga-zette” et “La Capitale”, nous n’aurions pas appris que cette grande dame avait crevé la bouche ouverte.Le même jour (17 juillet), le même groupe de presse, décidément très en verve, annonçait l’anoblisse-ment de Jef Colruyt sous le somptueux titre : “L’épicier devenu baron”. Suggestions. A propos d’Albert Frère : “Le marchand de clous de-venu baron” ; Marie-Fran-ce Botte : “La profiteuse devenue baronne” ; Annie Cordy : “La crécelle chan-tante devenue baronne” ; Gérard Mortier : “La Folle dispendieuse devenue ba-ron”. Pour plus de recom-mandations, consulter la rédaction.

■ palais rOYal, un cinéma en 3DIls ont dû se creuser la tête,

les experts en communica-tion, pour transformer un non-événement (la signa-ture de projets de loi) en un show déjà qualifié d’histori-que, alors qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Tout le gratin du monde politique, de la presse sub-sidiée et des télévisions itou avait été convié sous les ors, lustres et lambris du Palais Royal. Il y avait moins de monde à la signature de l’armistice de 1918. Car il s’agissait bien d’un spectacle de cirque mé-diatique. Quelque chose comme une cérémonie des Oscars, sans Brad Pitt mais avec Thierry Giet, sans Victoria Beckham mais avec Joëlle Milquet, qui ces derniers temps tire autant la gueule que l’épouse de la star du football. Les 17 textes signés par le Roi et sa petite reine d’un jour, Elio Di Rupo, n’étaient jamais que des projets de loi. Une formalité pour la-quelle on ne mobilise pas la presse. Le soir même, Fran-ce 3 parlait de la Belgique, non pas pour annoncer à un monde stupéfié de bon-heur que le roi des Belges

avait signé un “accord his-torique”, mais pour rigoler doucement à propos de la musique classique diffusée dans le parc du Béguinage, à Courtrai.C’est maintenant que le vrai travail doit commen-cer. Combien de projets de lois et même de lois n’ont-ils pas été signés en grande pompe pour s’en aller dor-mir dans les oubliettes de l’Histoire, faite d’arrêtés d’application ?Le gouvernement Di Rupo ? Une officine de relations publiques chargée de nous faire croire que tout va bien (les finances de l’Etat ? Un rêve ; on nous envie jusqu’au Béloutchistan!), que tout ira encore mieux demain (voici 20 euros pour vos pe-tites dépenses, mes braves), qu’on a abattu un travail “titanesque” (sauf qu’on a souvent confondu travail et agitation), que les partis présents au gouvernement s’entendent comme au sein d’une grande famille (sauf qu’on n’est jamais si bien tué que par ses frères) et que la N-VA, c’est du caca. Mais il faut comprendre ce gouvernement : son taux de

crédibilité est tombé telle-ment bas que ses déclara-tions résultent d’une ivresse des profondeurs.

Oscar Louis

■ BAtmAn, un p’tit verre, On a sOif Après la faute du site de la RTBF la semaine dernière (voir UBU-PAN n°3523) et celle de cette semaine (voir p.12), c’est le site du Swâr qui nous a fait bien rire. Voulant traiter de la paranoïa suivant le massacre durant le film “Batman” aux USA, le doigt du scribouillard à dérapé de la lettre T à la la lettre R ce qui nous a donné Barman.

la Dette belge Dépasse les 100 % !tHunes

ubu méDias

10 • UBU PAN • N° 3524 • 26 juillet 2012

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Rédacteur en chef:Alain De Kuyssche

Secrétaire de rédaction :Charles-Albert de Romrée

Dessins :JacPé • Samuel • Delamine

avec le temps ...

Les temps changent, mais pas le temps. Je veux parler de ce

temps de m… qui gâche les vacances, rembrunit les hu-meurs, jette une chape de béton gris sur les plus joyeux caractères.

Les temps changent, car autrefois, on trouvait des res-ponsables aux phénomènes naturels. Ainsi, nos ancêtres moyenâgeux punissaient les rivières en crue en les condamnant (et par un tri-bunal, s’il vous plaît – en ces temps reculés, on n’avait que faire du retard judiciaire) à la bastonnade. Et donc, devant la foule, les magistrats et le seigneur local, des bourreaux administraient des coups de bâton à la rivière déchaînée. Essayez toujours de proposer la condamnation de l’orage à la chaise électrique. Ou d’un anticyclone malveillant à la lapidation, bien que cela vous vaudrait un beau succès chez les admirateurs de la charia.Les temps changent et pas

pour le mieux. Aux débuts de la télévision belge (1953), le “bulletin du temps” était dres-sé par un employé de l’Institut royal météorologique d’Uccle (IRM), aussi enthousiaste à faire la pluie et le beau temps que le Vatican à canoniser un saint qui ne l’avait pas tou-jours été à son entrée dans la puberté.Au moins, les “messieurs mé-téo” de l’époque ne se pre-naient-ils pas pour les grands prêtres d’une science exacte – ce que n’a jamais été et n’est toujours pas la météo. Ils dis-posaient d’un carton sur le-quel apparaissait la carte de Belgique et dessinaient la li-gne des hautes et basses pres-sions. Ce que tous les télés-pectateurs attendaient, c’était le coup de crayon final : le mé-téorologiste farceur se servait des formes de l’anticyclone pour le transformer, tantôt en bonhomme bedonnant, tan-tôt en objet incongru, le tout accompagné d’un bon mot. Au moins, les averses, ondées, tornades, frimas et canicules

nous faisaient rigoler. Aujourd’hui que la météo est devenue aussi respectable que les horoscopes, hôteliers et restaurateurs de la côte et des Ardennes sentent le vinai-gre balsamique leur monter au nez. Bien sûr, ils oublient que, voici quelques années, une légende urbaine voulait que la météo fût soudoyée par les professionnels du touris-me. Elle promettait imman-quablement des week-ends radieux. Le bon peuple se précipitait à Ostende ou à La Roche pour y jouir d’averses et de bourrasques aussi virulen-tes que la chaleur annoncée.Les temps changent, mais la météo est toujours aussi peu fiable. Remarquez, elle fait des efforts. Elle dispose de satellites, de modules infor-matiques, d’archives numé-risées. Pour faire plus sérieux elle a débaptisé les millibars en hectopascals. Quelle honte ! “Millibar”, ça sonnait comme “mini-bar” (ce qui réjouis-sait les chevaliers de la dive bouteille) ou comme “milk-

bar”, de quoi se consoler d’un milkshake sous les tempêtes et tourbillons que n’avait pas prévu la météo. Les temps changent. Faute de pouvoir annoncer le temps qu’il fera dans l’après-midi, la météo nous angoisse avec l’apocalypse du réchauffe-ment climatique… qui s’obsti-ne à se signaler par une baisse significative des températures en été. L’horoscope maya fait des émules à l’IRM ! La prédiction d’une nouvelle glaciation ou d’une désertifi-cation globale dans une cen-taine d’années ? Au moins, plus personne ne pourra re-procher aux météorologistes de s’être trompés. Nous se-rons tous morts depuis long-temps et nos descendants se paieront notre tête ou crève-ront la bouche ouverte, trop faibles pour lyncher les arriè-re-petits-enfants de nos ac-tuels pronostiqueurs de sales temps.En réalité, nous devrions ren-voyer les M. Météo à leurs pluviographes et les laisser

s’amuser avec des anémo-mètres, qui ont l’air de sortir d’une boîte de Lego. Et ne plus les écouter. Souvenez-vous : peu avant le tsunami de 2004, on vit chiens, chats, moutons, araignées, lézards s’éloigner de la côte et gagner les hauteurs. Au même mo-ment, la météo annonçait une mer d’huile. Confions les prévisions at-mosphériques aux chats et aux chiens ! Au moins cela donnera du boulot aux ani-maux abandonnés pendant les vacances. Faisons confian-ce aux mouettes ! Elles s’in-vitent à la table de Léopold Lippens, le bourgmestre de Knokke, et raffolent des fri-tes consommées en plein air (voir UBU-PAN de la semaine passée). Quel météorologiste se contenterait-il pour tout sa-laire de piquer dans l’assiette de Léopold Lippens ?

vivement le tOur 2013Le Tour de France 2012 s’est achevé ce week-end et tant mieux. Que cette course fut ennuyeuse. Même du-rant les années Indurain et Armstrong, la plus grande course du monde n’a ja-mais atteint un tel sommet d’ennui.Heureusement que les fem-mes de l’équipe Sky, on mit un peu d’ambiance sur Twitter. Sans cela, ce Tour aurait ronronné du début à la fin sans éclat, sans pas-sion. Sans mesdames Wiggins, Froome, Cavendish, les journalistes n’auraient rien eu à dire certaines journées de course. Elles ont égayé les longues heures de re-transmission télévisée de leurs délicieuses remarques acerbes et méchantes. Ouf, tout ne fut pas lisse cette année.Le vélo est un sport magni-fique, il est le seul à offrir un spectacle gratuit à ses fans mais - bon dieu - il serait temps que les coureurs ren-dent cette passion par une attitude flamboyante sur leurs bicyclettes. Ces spec-tateurs qui attendent des heures durant le passage de leurs idoles méritent à tout le moins de voir un peu plus de choses. Cette année sur le bord des routes, le passa-ge de la caravane devait être mille fois plus passionnant que le passage des cyclo-touristes professionnels. L’évolution du cyclisme fini-

ra par le tuer. Où sont passés les Ocana, Gimondi, Merc-kx, Gaul ? Des coureurs au panache qui ne craignaient pas de défaillir mais qui avaient la grinta que les coureurs d’aujourd’hui ont perdue en chemin et on ne vous parle pas des temps héroïques des forçats de la route. Ces pionniers du Tour qui roulaient de nuit, s’arrêtaient chez l’habitant, réparaient eux-mêmes leur vélo… Non, bien sûr, il ne faut pas pousser le bou-chon si loin mais un peu de panache ferait vraiment du bien. Les grands coureurs n’abandonnaient jamais une victoire d’étape à un sous-fifre tel Thomas Voec-kler. De nos jours, ces athlètes sont tellement profession-nels qu’ils tuent le spectacle en se conduisant comme des épiciers de quartier.Tout cela sans perdre de vue que certaines performances sont assez ahurissantes tout en créant une domination presque surréaliste. Domi-nation qui peut aussi pro-voquer un certain découra-gement chez les adversaires mais Poulidor s’est-il seule-ment un jour arrêté de lutter ? Non ! Que les champions d’aujourd’hui s’inspirent de ceux d’hier. Cela ferait le plus grand bien au vélo.Il est vrai que l’attitude d’un Christopher Froome dans certains cols avait de quoi dérouter les plus grands afi-

cionados de la petite reine et les plus valeureux adver-saires de l’équipe Sky. Cet homme, plutôt cet extrater-restre, pouvait se permet-tre au sommet de certains cols de tenir son guidon d’une main tout en taillant la bavette avec son direc-teur sportif et se retournant pour constater qu’il avait perdu son leader d’équipe Bradley Wiggins. Plus fort ou mieux dopé, la question est ouverte mais là où beau-coup étaient à l’agonie, les Sky se promenaient un peu trop aisément.Loin de nous l’idée de jeter

la suspicion sur les cou-reurs Sky mais ce constat n’en reste pas moins sur-prennant. La dernière équi-pe à avoir été suspecte à ce point, l’US Postal de Lance Armstrong est lentement mais sûrement rattrapée par le dopage.US Postal- Sky même com-bat, même avenir ?Le futur nous le dira.Cependant l’ami Bradley Wiggins voulait publier son passeport biologique, son médecin le lui a interdit.Etonnant isn’t it ?

meteO

ubu spOrt

UBU PAN • N° 3524 • 26 juillet 2012 • 11

Dessin samuel

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© UBU PAN 2012

nOminatiOnSégolène Royal a été nommée “secrétaire nationale auprès de la première secrétaire chargée des mobilisations citoyennes”.On se croirait au PS wallon.

résurrectiOnFrançois Hollande rappelle Lionel Jospin pour présider une commission sur la réno-vation de la vie publique.François Mitterrand pourrait être exhumé en août et nom-mé conseiller du président de la république.

subsiDiatiOnLa Région wallonne avait ac-cordé une bourse de 15.000€ au tueur de Liège, Nordine Amrani, pour financer un pro-jet.Vu l’arsenal dont il disposait, il devait s’agir d’un projet de relance de la production d’armes à la FN-Herstal.

recOnversiOnLes éleveurs belges de bovins inquiets pour leur avenir sui-te à la baisse des ventes de la viande de boeuf.Au train où va la montée de l’islam en Belgique, mieux vaut se reconvertir dans l’éle-vage du mouton.

la pHrase De la semaineA propos des transfuges du Vlaams Belang vers la N-VA : Bart De Wever : “Si on lâ-che un grain de café dans une soupe au potiron, ça reste une soupe au potiron”.Patrick Dewael (Open VLD): “Si on lâche un gramme d’arse-nic dans une soupe au potiron, ça commence à devenir du poi-son”.

la vacHerieDe la semaine(Charlie-Hebdo-19/7): La jus-tice népalaise a condamné un proxénète à 170 ans de prison pour avoir géré un réseau de prostitution.Dodo la Saumure : “J’ai bien fait de délocaliser mes activités en Belgique plutôt qu’au Né-pal”.

la super-vacHerie De la semaine(Charlie-Hebdo-19/7): L’an-cien slogan de Peugeot : “Met-tez un tigre dans votre mo-teur!”.Le nouveau : “Mettez un chômeur dans votre boîte à gants !”

la pensée De la semaine“Ce sont toujours les mochetés qui critiquent le physique des autres mochetés” (Amélie No-thomb).

l’Aphorisme de lA semAi-ne(merci à David UBU)Le progrès social, c’est l’hom-me qui devient librement es-clave.

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