View
215
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
$;y. I n dkpit de la prkvention de I’allo-immu-
nisation due d I’antigkne drythrocytaire
D par /‘injection d’immunoglobulines
anti-D que /‘on utilise depuis plus de 30 ans, la
maladie rhesus n’a pas disparu. La necessite
d’ameliorer cette prevention pourrait beneficier
des progres apportes par la mise au point d’une
nouvelle technique d’identification du groupe
rhesus du fcetus sur I’ADN f&al du plasma
maternel.
I/ est avant tout important pour /es biologistes
de se souvenir que la nouvelle nomenclature
necessite pour /es plus anciens d’entre nous un
effort d’adaptation. Les anticorps anti-Rh D sont
aujourd’hui /es anticorps anti-RH1 (voir tableau
ci-apres).
Les groupes de travail de la Societe nationale
de transfusron sanguine et de la Societe fran-
earse de medecine perrnatale insistent sur la
Ancienne
nomenclature
Antraene D
Nouvelle
nomenclature
RHl
1 Ab sence d’antiaene D 1 RH :-1 I
/ A ntraene C 1 RH2 I
/ Absence d’antiaene C 1 RH : -2 I
1 Antiaene E 1 RH3 I
/ Absence d’antiqene E 1 RH : -3 I / A ntrqene c I RH4 I
I Ab sence d’antiaene c I RH: -4 I 1 Antiqene e 1 RH5 I 1 Absence d’antigene e 1 RH:-5 1
necessite de sensibiliser medecins, obst&ri-
ciens et biologistes sur f’imporfance de la pr& vention chez /es femmes RH : -1 non immuni-
sees anti-RHl estimant une negfigence en la
mat&e comme une faute grave.
II faut savoir que I’allo-immunisation fceto-mater-
nelle est possible au d&ours dune premi&e
grossesse mais qu’elle est dans ce cas rare-
ment d I’origine d’une maladie h6mol’ique
chez le premier enfant ni d’ailleurs chez le w
/es suivants s’ils sont rhesus negatif. Les immu-
noglobulines anti-RH 1 ne sont pas un vaccin
comme certains abus de langage ont pu le faire
croire et leur duree de vie est breve de I’ordre
de quelques semaines au plus et le risque per-
siste a chaque nouvelle grossesse si I’enfant $
naitre est RH 1. La prevention doit s’appliquer
en France a p&s de 100 000 femmes enceintes
(1 grossesse sur 7) chaque an&e et contraire-
ment a ce que /‘on croit I’exsanguino-transfu-
sion a reduit considerablement la morialit4 de la
maladie rhesus mais laisse persister une morta-
lit6 residuelle de 2 a 5 9/o.
Le groupage genotypique par PCR sur I’ADN
f&al du sang maternel dans lequel il est pr&
sent permettra, quand cette technique sera vafi-
dee, de mieux cibler la prevention et d’tMer les
recherches d’agglutinines irreguli&-es r&p&t&es
inutilement et une prevention devenue inutile
quand on saura que I’enfant d naitre est rh&us
negatif palliant ainsi d la penorie actuelle.
On manque de plasmas riches en anticorps
anti-RHl et, en attendant des anticorps mono
clonaux dont on pourrait disposer d’ici 5 ans,
on depend de plasmas de sujets amkicains,
volontaires et remuneres, immunis& ri$guii&e-
ment au moyen de globules rouges RHl.
Concours M.Sdical123 fO7lO4lOl)
871-873
e defrcrt en glucose-6-phos-
phate deshydrogenase (GGPD)
est. a travers le monde, la plus
repandue des enzymopathres
hereditarres et elle touche en
partrculrer les populations du
pourtour medrterraneen. Ce defi-
ctt s’exprrme essentiellement
par des anemies hemolytiques
provoquees par certains medi-
caments et certaines sub-
stances chimrques oxydantes.
Depurs 1986 un depistage du
defrcrt en GGPD est organ&
dans les maternites publiques de
ferentes. observees etarent de
2,153 f 1,385 UI/lO” hematres
pour les garcons et de 4,17 f
2,348 Ul/lO” hematies sort
en O/o de I’actrvrte normale : 12,7 O/o pour les garCons et
24,5 O/o pour les frlles.
Ce deprstage est effect& sur le
sang du cordon pour tous les
nouveau-n& par methode spec-
trophotometrique. Ce depistage
a permrs apres etude retrospec-
tive des resultats de 7 779 nou-
veau-nes de caractenser un defr-
tit chez 96 enfants (actrvrte
inferieure a 40 % de I’activite nor-
male) repartis en 76 garqons et
20 frlles soit pour les enfants de
sexe masculin une frequence
genique de 2,l O/o. Les valeurs
moyennes, significatrvement dif-
Afin d’etudrer I’association entre
deficit en GGPD et rctere neona-
tal, et apres exclusion de 11
enfants chez lesquels il exrstart
une autre cause patente d’ictere,
les 85 patrents selection&s (67
garCons et 18 filles) ont ete appa-
ries a 85 sujets temorns. Apres
dosage de la bilirubine les sujets
presentant un ictere patholo-
grque (brlrrubrne > 171 mmol/l
(100 mg/l) I’ensemble des
patients ont ete reparhs en deux
groupes : d’une part les nouveau-
l:anemie de Blackfan-Dramond
(ABD) est caracterisee par une
erythroblastopenie constitutron-
nelle. En regle g&Wale, le dra-
gnostic est porte avant I’age de
2 ans devant un tableau d’anemie
macrocytatre non regenerative,
d’aggravatron rapidement pro-
gressive. Le phenotype des
18 Revue Franca~se des Laboratoms. aw 2001, No 332
la ville de Marseille en vue de pre-
ciser la prevalence de ce deficit
dans la populatron testee mais
aussr de calculer le risque relatif
de survenue d’un ictere neonatal
chez les sujets qui en sont
atteints.
1 nes non ictenques ou presentant
un rctere physiologique (139) et
d’autre part les nouveau-&s
avec un ictere pathologique (31
dont 21 defrcrtaires). La relatron
entre un deficit et ictere patholo-
gique eta/t arnsi objectrve et
significative avec un risque rela-
trf d’ictere chez un sujet deficrtarre
de 2,46 (mtervalle de con-
fiance 95 O/o: 1 ,Ol ; 6,09).
La prevalence observee est equr-
valente chez les garCons a celle
que l’on observe dans des pays
comme I’ltalre ou I’Espagne et
beaucoup plus elevee que dans
la populatron franCaise d’origine.
Celle que cette etude a permis
d’observer chez les filles (0,4 ‘J/o)
correspond a la prevalence du
deficit clrnrque exprime sort par
les homozygotes soit les hetero-
zygotes chez lesquelles le chro-
mosome X normal est preferen-
tiellement inactive.
Ces resultats permettent de
confirmer I’rnteret d’un tel depis-
tage qui pour etre etendu a I’en-
semble du departement devrait
abandonner la methode actuelle
et Iui preferer une methode de
dosage fluorometrique sur spot
test. Ce deprstage permet en
effet d’avoir a la naissance un dia-
gnostrc etiologrque face a un
ictere pathologique mais aussr de
prendre des mesures preventwes
en informant les parents et en les
onentant vers une consultation
d’hematologre pediatrique qur
les informera sur les risques
hemolytiques et les moyens de
les eviter.
Presse MBd. 30 (24/03/01)
524-526
patients est heterogene en
termes de transmission genetique (formes autosomiques domi-
nantes, formes sporadiques.. .), de presentation clinique (pre-
sence ou non de malformations
associees), de reponse au traite- ment (corticoresistance imposant
des transfusions regulieres ou
corticosensibilite) et d’evolution
(a guerison n ou non a la puberte).
Cette heterogeneite avait toujours
fait evoquer la possibilite que dif-
ferents genes soient impliques. Le
premier gene identifie I’a ete en
1999 grace a un patient porteur
d’une translocation chromoso-
mique constitutionnelle. II s’agit du
gene RPS79, qui siege en
19ql3.2 et code pour une pro-
teine ribosomale dont la fonction
precise et I’implication dans la
physiopathologie de I’ABD restent
inconnues. Des mutations de ce
gene sont retrouvees chez 25 %
des patients atteints d’ABD.
Une equipe internationnale s’est
Ian&e a la recherche d’autres
genes impliques dans I’ABD.
Grace a la constitution de
registres de patients, des prele-
vements familiaux ont pu etre
reunis et analyses. Trente-huit
familles ont ainsi ete etudiees.
Pour 12 d’entre elles, une liaison
avec le locus 19ql3.2 a pu etre
demontree. Une recherche de liai-
son avec des marqueurs gene-
tiques dissemines sur I’ensemble
du genome a permis d’identifier,
pour 18 autres familles (47 O/o), une
liaison avec le bras court du chro-
mosome 8 ; le locus implique a
pu etre identifie comme &ant
8p23.3-~22. Pour les 7 autres
familles (18 O/o) aucune liaison avec
un de ces deux loci n’est mis en
evidence - ce qui suggere I’exis-
tence d’au moins un autre gene.
Cette etude vient demontrer I’he-
terogeneite de I’ABD. Le gene en
cause sur le chromosome 8
reste a identifier. On peut esperer
que cette identification permettra
d’avancer dans la comprehension
de la physiopathologie de cette
anemie qui reste pour I’instant
tres mysterieuse. II faut noter,
enfin, sur le plan clinique, que les
tentatives de correlations entre le
genotype (ou au moins le locus
implique) et le phenotype ne sont
pas a ce jour tres concluantes.
Blood 97 (01l04l01)
2745-2150
Prot6ine C recombinante et sepsis s&&e n La proteine C recombinante
(pCr) a des proprietes antithrom-
botiques, pro-fibrinolytiques et
anti-inflamatoires. Son benefice
dans les infections severe avait
deja ete suggere et ceci a conduit
a la mise en place d’une large
etude randomisee.
II s’agit d’un essai international
(1 1 pays), multicentrique (184
centres), randomise (en double
aveugle) et control& Les
patients inclus devaient presen-
ter un sepsis severe avec au
moins une defaillance d’organe
evoluant depuis moins de
24 heures. Les criteres d’exclu-
sion etaient nombreux ; en par-
ticulier etaient exclus les enfants,
les patients presentant un risque
hemorragique augment+ et ceux
Revue Frampise des Laboratoms, avril 2001, N” 332
ayant une atteinte viscerale chro-
nique.
Au total, 1 890 patients ont ete
inclus : 850 dans le groupe pCr et
840 dans le groupe placebo. La
pCr etait don&e a raison de
24 microgrammeslkglh pour une
duree de 98 heures.
Le taux de mortalite (estime a
J28) est de 24,7 % dans le
groupe pCr et de 30,8 % dans le
groupe placebo. Cette diffe-
rence, qui peut apparaitre comme
faible, est neanmoins tres signifi-
cative sur le plan statistique
(p = 0,005). Le benefice lie a
I’usage de pCr est retrouve quel
que soit le mode de stratification
utilise : en fonction du score de
gravite initiale (APACHE), de
Mge ou du taux de pCr circulante
au diagnostic.
Le seul risque lie a la prescription
de pCr semble etre hemorra-
gique : il y a 3,5 o/, d’hemorragies
dans ce groupe versus 2 % dans
le groupe placebo (p = 0,OE).
Cette difference est a la limite de
la significativite et il faut noter par
ailleurs que toutes les hemorra-
gies sont survenues chez des
patients a risque (ulceration
digestive, thrombopenie pro-
fonde, allongement du TCA.. .). En pratique, il semble bien exister
un benefice a la prescription de
pCr lors des sepsis s&&es, meme
si ce traitement doit etre contre-
indique en cas de risque hemorra-
gique augment& Des etudes com-
plementaires sont encore neces-
saires pour confirmer ce resultat et
pour evaluer au mieux les rapports
beneficeslrisques de cette appro-
the, y compris dans des popula-
tions de patients non evalues ici
(enfant, sujets neutropeniques.. .). Le cout vraisemblablement t&s
&eve de ce traitement sera aussi a
prendre en compte.
N. Engl. J. Med. 344 (08/03/01)
699-709
19