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8 000 kilomètres de sentiers : les randonneurs, à pied ou à vélo, peuvent même suivre les pas de voyageurs illustres à l’image de Lawrence d’Arabie et marier ainsi nature et patrimoine. Un été vagabond en Périgord Supplément gratuit au journal du mercredi 25 juin 2014. Ne peut être vendu séparément Les suppléments du quotidien

Un été vagabond en Périgord

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Un supplément du journal Sud Ouest pour les amoureux de balades et de randonnées en Dordogne (25 juin 2014)

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8 000 kilomètres de sentiers : les randonneurs, à pied ou à vélo, peuvent même suivre les pas de voyageurs illustres à l’image de Lawrence d’Arabie et marier ainsi nature et patrimoine.

Un été vagabond en Périgord

Supplément gratuit au journal du mercredi 25 juin 2014. Ne peut être vendu séparément

Les suppléments du quotidien

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«La ville au premier abord semble composée d’une longue rue et paraît triste

et peu intéressante. » Les touristes contemporains passant par Sarlat trouveraient certainement cette phrase mensongère. Pourtant, c’est bien cette ville que décrit ainsi Har-rison Barker, un voyageur anglais qui entreprit, au XIXe siècle, un long périple le long de la Dordogne et à travers toute la Guyenne. Dans un livre truffé de truculentes histoires (1), il raconte ses pérégrinations et décrit sa rencontre avec les habi-tants. À pied ou en bateau, cet homme mène ainsi le lecteur à tra-vers le Périgord des gabares, des la-voirs et des pêcheurs, et aussi celui des loups et des personnages pitto-resques.

Le service du tourisme du Con-seil général s’est emparé de ses écrits et a créé une itinérance de 80 kilomètres sur les pas d’Harri-son Barker. L’idée ? Proposer une randonnée historique de trois à cinq jours et permettre aux mar-cheurs d’arpenter la campagne pé-rigourdine tout en découvrant le texte de Barker. Cette balade com-mence par là où le voyageur est ar-rivé en Dordogne : le sud, et plus précisément Sarlat.

Un livret explicatif Un livret explicatif, disponible dans les offices de tourisme ou sur Inter-net (2), permet de se lancer dans la randonnée. On peut laisser sa voi-ture à la gare du Buisson-de-Ca-douin, si l’on veut marcher quatre à cinq jours, ou à Saint-Cyprien si l’on se contente de trois jours, et se rendre en train jusqu’à Sarlat. De là, la jonction avec la voie verte, amé-nagée sur une voie de chemin de fer désaffectée, est aisée. L’itinéraire mène le marcheur jusqu’à Groléjac, où Barker croisa « un énorme trou-

peau d’oies ». Avec humour, il ra-conte que « leur entrain ne durera pas longtemps… » « Dans quelques semaines, les foies de beaucoup d’entre elles serviront à préparer ces excellents pâtés truffés donc le Périgord s’enorgueillit. » Enfin, cette première étape s’achève à Domme.

De là, on peut alors continuer sa route vers Beynac, Castelnaud et Cladech. C’est non seulement l’oc-casion d’admirer les châteaux, mais aussi celle de découvrir l’histoire des gabariers de la Dordogne. À l’époque, Barker, « honteux » de son inactivité après quelques semaines passées à Beynac, a décidé d’em-prunter un bateau pour descendre jusqu’à Saint-Cyprien. Ce que peu-vent également faire les randon-neurs d’aujourd’hui. Une troisième étape permet alors de rallier Belvès, cité prospère qui domine toute la vallée de la Nauze.

Enfin, après une nuit passée dans ce castrum, on peut relier le char-mant village de Cadouin, dernière étape de cette randonnée. De là, on se rend facilement à la gare du Buis-

son pour récupérer sa voiture. Dans le livret réalisé par le Conseil géné-ral, on trouve toute une série d’ex-plications sur les villes et les campa-gnes traversées ainsi que des idées d’hébergement. Des extraits du li-vre de Barker ont été sélectionnés et donneront peut-être aux amou-reux de lecture l’envie de poursui-vre ce texte. Car, après son passage dans la vallée de la Dordogne, l’homme est remonté vers la vallée de la Vézère, celle de l’Isle et, enfin, vers la Dronne, « qui paraît jouir d’un printemps éternel ». Il y décrit « le joyeux éclat des méandres du courant, les falaises qui semblent se tenir debout dans son lit et les frais bois verts en pente douce vers le ciel. ». De quoi, peut-être, susciter l’envie d’autres randonnées.

(1) « Deux étés en Guyenne, Journal de voyage au fil de la Dordogne, 1892-1893 », aux éditions Fanlac. Disponible en librairie. 23 euros.

(2) On peut télécharger le topo-guide sur rando.cg24.fr.

RANDONNÉE Un parcours sur les pas d’un voyageur anglais du XIXe siècle propose 80 km d’itinérance

Chemins de terre et d’eau

La randonnée permet de longer la vallée de la Dordogne, en partant de Sarlat et en allant jusqu’à Cadouin. PHOTO DR

Elles arrivent du Massif Central et coulent vers l’océan Atlantique. Les rivières du Périgord racontent 400 000 ans d’histoire et s’offrent aujourd’hui à tous ceux qui dési-rent les emprunter. Par une belle journée d’été, l’envie de se jeter à l’eau se fait forcément ressentir. Alors, pour visiter le département, pourquoi ne pas choisir une ba-lade en canoë ? Elle offrira un au-tre regard sur le territoire, ses sites prestigieux et intimistes, ses ro-chers creusés par les courants et ses vallées.

CINQ RIVIÈRES Nombreux sont les touristes à choisir cette solution, faisant du département de la Dordogne la première destination française pour la pratique du canoë de loi-

sirs. Près de 70 loueurs sont instal-lés dans le département, le long de cinq rivières : la Dordogne, la Vé-zère, la Dronne, l’Isle et l’Auvézère. Chacune offre des plaisirs variés. Sur l’Auvézère, par exemple, l’eau coule de gorges en plaines et de cascades en moulins, s’animant au gré du relief.

La Dronne offre des parcours en-chanteurs. Les inconditionnels préconisent évidemment d’em-barquer à l’amont de Brantôme. Bâtie sur une île, la Venise verte du Périgord compose un décor de rêve rehaussé par l’abbaye, que l’on approche d’un pont à l’autre. Ici, les tilleuls et les frênes créent de vé-ritables arches végétales au-dessus de l’eau. Sur cette rivière, les navi-gateurs s’amusent à traverser les nombreux barrages et à descendre

quelques petits rapides. La Dordo-gne traverse quant à elle le pays des châteaux et la Vézère remonte le temps vers le matin du monde, passant au pied des forteresses pré-historiques. L’Isle, quant à elle, ra-conte le quotidien des gabariers.

Sur chacune de ces rivières, on trouve des haltes nautiques, qui sont des aires publiques en bor-dure d’eau où l’on peut s’arrêter li-brement. Idéal pour pique-niquer ou se reposer. Un site Internet (1), dédié à la pratique du canoë en Pé-rigord, vient d’être créé. On y dé-couvre les spécificités de chaque ri-vière, tous les contacts des loueurs et des idées de descentes et d’itiné-rance.

(1) Toutes les infos sur www.dordogne-canoe.com.

Le Périgord, première destination de canoë loisirs de FranceUN AUTRE MOYEN DE DÉCOUVRIR LE DÉPARTEMENT

Chaque rivière offre des paysages variés. PHOTO ARCHIVES É. D. / « SO »

■ Avant de remonter vers la vallée de la Vézère, Harrison Barker s’est rendu à Cadouin où il découvrit « des collines revêtues d’un sombre manteau de fo-rêts ». Pour poursuivre son excursion, le randonneur peut choisir de rester une journée de plus dans ce village dont la fondation est liée à l’installa-tion, au XIIe siècle, d’une communauté monas-tique. Aujourd’hui, ce bourg au charme fou s’articule autour de l’abbaye, fon-dée en 1115 par Géraud de Salles. Véri-tables bijoux de l’art gothique flam-boyant, cette abbaye et notamment son cloître, propriété du Département, sont un lieu empreint de grâce où cha-que minute passée rapproche un peu plus de la quiétude. La pierre sculptée telle un carré de dentelle reflète l’his-toire des moines qui vécurent ici. Des animations sont proposées tout l’été au sein de l’abbaye et le village se vi-site à l’envi. On y trouve des restau-rants et des commerces.

En passant par Cadouin

Le cloître de Cadouin : une dentelle de pierre. PHOTO E.B.

Un été vagabond en Périgord

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Le regard bleu perçant de Pe-ter O’Toole a marqué des gé-nérations entières. Entouré

d’un tissu blanc, le visage de l’ac-teur est devenu, aux yeux de tous, celui de Lawrence d’Arabie. Mais cet Anglais, qui réussit à convain-cre les Arabes pendant la Première Guerre mondiale de se révolter contre les Turcs de l’Empire otto-man et d’aider ainsi les intérêts bri-tanniques, n’est pas qu’un person-nage de fiction. Thomas Edward Lawrence a bel et bien existé. Et avant de devenir un grand mili-taire, ce voyageur a foulé les terres périgordines.

En 1908, Thomas Edward Law-rence est un jeune étudiant de 19 ans qui se passionne pour l’épo-que médiévale. Pour finir sa thèse et suivre sa passion, il décide de se lancer dans un tour de France à vélo et part sur la piste du fameux Richard Cœur de Lion, duc d’Aqui-taine et roi des Anglais. Il arrive donc tout naturellement en Péri-gord, en 1908, et se met en tête de fêter ses 20 ans à l’ombre de la tour de Châlus, en Haute-Vienne, où Ri-chard Cœur de Lion trouva la mort. Il parcourt ainsi près de 300 kilomètres de routes périgourdi-nes, de Castillon-la-Bataille, en Gi-ronde, jusqu’à Châlus.

280 kilomètres à parcourir En chemin, il observe le patri-moine, mais également le peuple étrange, aux mœurs particulières, qui vit dans ce coin de France. Il consigne ses réflexions dans des lettres qu’il envoie à sa mère restée en Angleterre. Traduites et pu-bliées par un Périgourdin, elles ont suscité l’envie de créer une itiné-

rance à travers son périple. C’est chose faite grâce à l’initiative du Conseil général, depuis mainte-nant deux ans, avec le parcours « Dans la roue de Lawrence d’Arabie ». Une plaquette, traduite en An-glais, a été éditée et permet aux cy-clistes d’organiser leur trajet en quatre grandes étapes qui repré-sentent près de 280 kilomètres.

L’itinérance, qui suit celle de Lawrence d’Arabie, commence donc à Castillon puis se dirige vers Saint-Michel-de-Montaigne où le jeune homme découvre avec émo-tion « la tour du Grand Homme »,

Michel de Montaigne. Pour attein-dre Périgueux, il décide de rallier la vallée de l’Isle et traverse Carsac et Saint-Martin où l’on peut, en-core aujourd’hui, admirer des égli-ses romanes de style similaire. De Mussidan, il rejoint Issac, où se si-tue le château de Montréal, qui donna son nom à la capitale du Québec. En arrivant à Périgueux, Lawrence décrit « une cathédrale byzantine de même date et style que Saint-Marc à Venise ». Le voya-geur se rend ensuite à Hautefort, dont le château fut assiégé par Ri-chard Cœur de Lion en 1183. De là,

il reprend sa bicyclette pour se ren-dre à Châlus et fêter son anniver-saire. Dans les plaquettes de l’itiné-rance, une présentation des villes traversées est proposée. On y dé-couvre quelques anecdotes et des extraits des lettres que Thomas Ed-ward Lawrence écrivit à sa mère. De quoi découvrir la Dordogne à travers le périple d’un homme qui, plus tard, changea l’histoire de tout un peuple.

Plus d’info sur rando.cg24.fr ou auprès du comité départemental du tourisme au 05 53 35 50 24.

À VÉLO La petite reine est un excellent moyen de découvrir le département. Voici une randonnée sur les pas d’un homme illustre

Dans la roue de Lawrence d’Arabie

Ils sont 386 très exactement à s’être élancés entre Bergerac et Péri-gueux. 386 passionnés à avoir vou-lu tester le seul contre-la-montre que le Tour de France organise cette année. C’était le 31 mai et du-rant cette journée, nombreux sont les coureurs à s’être rendu comp-te d’une chose : le parcours n’est pas évident. 54 kilomètres de cour-bes, de descentes et de montées qui permettent toutefois de bien s’amuser et qui vont attirer les cy-clistes de tous horizons. Entre Ber-gerac et Périgueux, villes étapes pour la troisième fois, la route tra-verse des sites qui méritent d’être découverts.

Et si les coureurs du Tour n’ont pas loisir de s’arrêter, il serait dom-mage pour ceux qui suivent leurs traces de ne pas s’octroyer une pause tourisme. Ainsi, de côté de Villamblard, il n’est pas rare, au dé-tour d’un chemin, de découvrir un manoir, une maison noble ou un château discret, cachés dans un nid de verdure. Pourquoi ne pas faire un détour par les vestiges du château de Barrière qui se dressent à une extrémité du bourg ? Le site officiel du Tour de France réperto-rie d’ailleurs quelques idées de vi-sites.

Plus d’infos sur www.letour.fr.

Un contre- la-montre à essayer

TOUR DE FRANCE

En 2007, lors du passage du Tour. PHOTO ARCHIVES « SO »

«Sud Ouest». Pouvez-vous nous présenter le cyclotourisme ? Claude-Hélène Yvard. La grande différence avec le cyclisme, c’est que dans le cyclotourisme, nous ne fai-sons pas de compétition. Il s’agit de balades, en ville ou en campagne, allant de quelques kilomètres à plu-sieurs centaines ou milliers de kilo-mètres. Mais, surtout, nous asso-cions toujours nos randonnées avec la découverte d’un site touris-tique. La dimension culturelle est essentielle.

Y a-t-il beaucoup de circuits en Dordogne ? Le département propose en effet beaucoup de circuits et le comité dé-partemental de cyclotourisme, aidé par le comité départemental du tou-

risme, a édité cette année une pla-quette, « Histoire de pédaler », dédiée aux amateurs de vélo (1). Elle réper-torie plus d’une dizaine de randon-nées, accessible aux familles, au grand public et d’autres plus ciblées pour les sportifs ou ceux qui souhai-tent se lancer dans une itinérance.

Nous disposons aussi d’une carte numérique qui rassemble une tren-taine de parcours. Enfin, beaucoup d’offices de tourisme créent eux-mê-mes leurs circuits pour répondre à la demande. Nous travaillons donc avec le Conseil général afin de réali-ser un cahier des charges de créa-tions d’itinéraires. Il y a de plus en plus de demandes autour du vélo, il faut que l’offre soit de qualité et as-sure toute la sécurité requise pour ceux qui empruntent ces chemins.

Que recherchent essentiellement les gens , avec le cyclotourisme ? Il s’agit d’une activité de pleine na-ture qui allie le côté sportif à la dé-couverte patrimoniale. Les gens cherchent des conseils sur des cir-cuits, car ils savent que nous ne les enverrons pas sur les grandes rou-tes trop empruntées.

Cette année, avec le Tour, nous nous attendons à la visite de nom-breux passionnés de vélo. Ils pour-ront se joindre à nous dans le cadre de trois randonnées que nous orga-nisons, les 6 juillet, 20 juillet et 24 août. Elles sont ouvertes à tous, y compris aux non licenciés. L’idée est vraiment de passer du bon temps.

(1) Plus d’infos sur www.dordogne-peri-gord-tourisme.fr.

« La dimension culturelle est essentielle »3 QUESTIONS À CLAUDE-HÉLÈNE YVARD, PRÉSIDENTE DU COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE CYCLOTOURISME

Cet été, le comité organise des sorties ouvertes à tous. PHOTO DR

Le château de Hautefort, assiégé par Richard Cœur de Lion en 1183, est une des étapes clés du voyage que Thomas Edward Lawrence entreprit en 1908. PHOTO DR

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aussi un haut lieu de détente. Comme sur le lac de Gurson, entiè-rement aménagé, situé au sud de la Dordogne, près de Villefranche-de-Lonchat, où on peut s’essayer au pad-dle, au tir-à-l’arc ou au poney.

ESCALADE ET SPÉLÉO À Saint-Estèphe, au nord du départe-ment, en plus de la baignade et du sport, on pourra découvrir une drôle de légende : ce serait des moines de l’abbaye de Badeix qui auraient creu-sé ce grand étang pour y élever des poissons, il y a de ça neuf siècles. À Tré-molat, le long de la Dordogne, on ap-précie surtout les plaisirs nautiques comme le ski.

Quant à la forêt de Campagne, adossée à une falaise surplombant la Vézère, elle offre des paysages va-riés à ceux qui viennent l’arpenter ou y escalader. D’autres activités sont également proposées dans les caus-

ses et rivières du Périgord, un vaste territoire autour d’Excideuil, dont le paysage calcaire, typiquement péri-gourdin, permet la pratique de l’es-calade et de la spéléologie. Les riviè-res, calmes, se prêtent facilement au canoë nocturne. À l’extrême sud du département, dans le pays du châtai-gnier, ainsi qu’au nord, dans le pays de Jumilhac-le-Grand, des anima-tions sont aussi proposées : courses d’orientation, randonnées contées ou VTT…

L’accès aux différents sites est gra-tuit et, afin de rendre les activités de pleine nature accessibles au plus grand nombre, le Conseil général propose des tarifs privilégiés grâce au Pass Dordogne, une carte gratuite et nominative.

(1) Renseignements sur le site sports.cg24.fr ou auprès de la Direction des sports au 05 53 45 40 20.

randonnée, mais aussi et surtout de découverte de l’environnement. Là, un sentier de 5 kilomètres a été amé-nagé autour du plan d’eau qui s’étale sur 21 hectares.

Un observatoire d’oiseau a été aménagé près de l’eau : on y voit ai-sément des hérons cendrés. La tor-tue cistude, que l’on peut observer au Parcot, aime aussi se prélasser sur ces terres. Reconnaissable par les points jaunes qui ornent son cou,

elle est une espèce protégée. Les pas-sionnés de faune et de flore peuvent également admirer la grassette du Portugal, une plante carnivore légè-rement rose, dont les feuilles pro-duisent des enzymes qui digèrent les petits insectes qui viennent s’y coller.

Plus d’informations sur le Parcot au 05 53 81 99 28 ou sur http://parcot.pa-gesperso-orange.fr.

C’est un petit coin de paradis perdu dans la forêt de la Dou-ble. À l’ouest du département,

du côté du Ribéracois, la ferme du Parcot offre un univers hors du temps. On découvre ici ce que pou-vait être la vie des paysans au siècle dernier. La maison, typique de l’ar-chitecture doubleaude, présente une ossature en bois garnie de moellons et de torchis. La grange, un vaste bâtiment construit sur la pente naturelle du terrain, accueille des appentis sur ses deux côtés et, en face, un four dégagé des ronces a été remis en état.

Le calme s’apprécie tout autour de cette ferme, le long d’un sentier de 2,5 kilomètres qui permet de con-tourner la propriété et de se rendre à l’étang des Jarthres. Si l’on est pa-tient et chanceux, on pourra obser-ver des tortues cistudes. « Le par-cours passe aussi auprès d’une vieille charbonnière », précise Maud Rebière, la guide animatrice du lieu. Passionnée et passionnante, elle anime des visites tout au long de l’année et explique comment vi-vaient les paysans au siècle dernier, dans cette ferme typique, construite en 1841. Dans les bâtiments, des piè-ces sont reconstituées.

Lien entre nature et hommes « J’explique l’architecture, le mode de vie, mais je propose aussi une vi-site du jardin pédagogique. » Là, elle révèle alors quels pouvaient être les liens entre les plantes et les hom-mes. « À cette époque, on utilisait les plantes aussi bien pour ses intérêts au niveau vestimentaire que vétéri-naire ou alimentaire… » En s’éloi-

gnant de la ferme, on passe sur les terres où les paysans cultivaient par rotation du seigle, du froment et du millet. Ces céréales, à l’origine de l’agriculture, constituèrent l’essen-tiel des cultures dans la Double.

Pour compléter la visite, il faut ab-solument découvrir la forêt envi-ronnante. Constituée à l’origine de chênes, remplacés au fil du temps par des pins, elle a été, dès le Moyen Âge et à partir du XVIe siècle, quali-

fiée de très fertile. De très nombreux petits ruisseaux, alimentés par des sources, parcourent la Double

d’étang en étang. Eugène Le Roy dans « I’Ennemi de la Mort », cite d’ailleurs « ces étangs aux queues in-terminables, les nauves, où pourris-saient les végétaux aquatiques des marais… »

Mais que les visiteurs se rassurent. La Double est un havre de paix ac-cueillant. Un sentier, long de 4,5 ki-lomètres, permet de rejoindre l’étang de la Jemaye (lire aussi ci-des-sous), un lieu de pêche, de loisirs, de

DOUBLE La ferme du Parcot offre un voyage dans le temps. Un sentier permet de rejoindre l’étang de la Jemaye

Découvrir le monde paysan

La ferme du Parcot présente une architecture typiquement doubleaude, avec une ossature en bois garnie de moellons et de torchis. Des visites guidées y sont proposées. PHOTO DENIS NIDOS/CG24

« Un sentier de 4,5 kilomètres permet de rejoindre l’étang de la Jemaye, un lieu de pêche et de loisirs »

La Dordogne regorge de sentiers balisés où se promener à pied, à cheval ou à vélo. Propice à des acti-vités de plein air, le Périgord se dé-voile ainsi différemment. Une dé-couverte qui se fait non pas en empruntant les grandes routes bi-tumées pour les voitures, mais les chemins intimes et cachés au cœur des forêts ou à travers champs. On découvre la nature et le patrimoine du Pays de l’Homme, comme autant de tré-sors qu’il convient d’apprécier par-fois au calme et, surtout, à son rythme.

Issue du Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée, créé par le Conseil gé-néral de la Dordogne, la collection Sentiers du Périgord met à dispo-sition des randonneurs pédestres, équestres et vététistes, un choix de 38 plans guides pour découvrir le Périgord. Sur les sentiers, le bali-sage est constitué d’un panneau d’appel, au départ de chaque com-mune, de flèches directionnelles et de bornes de balisage avec une couronne de couleur jaune pour les boucles et une couronne de couleur verte pour les itinéraires de liaison.

Documents précieux Ces documents, précieux si l’on souhaite se lancer dans une ran-donnée, sont en couleurs à l’échelle 1/50 000e. Ils sont disponi-bles au CDT, le Comité départe-

mental de tourisme, à Périgueux, et dans les offices de tourisme. Cha-que carte propose 250 kilomètres de sentiers balisés et met en avant une série de boucles sur une quin-zaine de communes. Les docu-ments précisent aussi les contacts pour trouver des hébergements : chambres d’hôtes, hôtels, gîtes d’étape…

Si le CDT a publié ces cartes, c’est que la demande en itinéraires de randonnée est de plus en plus grande. « Peut-être est-ce lié à la si-tuation économique, mais ce qui est sûr, c’est qu’un réel public émerge pour ce type de vacances », explique Jean-Luc Desfarges, res-ponsable de la promotion loisirs et nature au CDT. « Il s’agit d’une nouvelle façon de pratiquer le tou-risme, en consommant moins. »

La pratique de pleine nature étant devenue une habitude pour un grand nombre de gens, les dé-partements se doivent de propo-ser un éventail de randonnées. En Dordogne, l’offre va encore s’étof-fer. « On devrait atteindre une cin-

quantaine de cartes d’ici quelque temps », poursuit Jean-Luc Desfar-ges. Certes, le Périgord n’est pas une destination de randonnée, comme peuvent l’être, par exem-ple, la haute ou la moyenne mon-tagne. « Mais on a un réel avantage, celui d’un territoire accessible et praticable par des publics très va-riés. » Les sentiers se pratiquent en famille, à tout âge, quelques heu-res ou des jours entiers, pour de la simple promenade ou de l’itiné-rance plus sportive.

Plus d’informations sur Internet : ran-do.cg24.fr. Les plans guides sont à télé-charger sur www.dordogne-perigord-tourisme.fr.

PRATIQUE Face à la demande qui ne cesse de croître, le comité départemental du tourisme édite des cartes de randonnées

Une quarantaine de plans guides

Valoriser la randonnée. Voilà l’idée et le projet que le Conseil général de la Dordogne développe depuis plusieurs années. Pour cela, il a éta-bli un Plan départemental des iti-néraires de promenade et de ran-donnée. « On propose aux communes de participer à ce plan et, ensuite, un travail commun est mené », explique Philippe Debet, du service tourisme du Conseil gé-néral. À l’heure actuelle, 8 000 ki-lomètres de sentiers sont réperto-riés et balisés et environ 520 communes sont ainsi traver-sées.

Ce travail de fourmi se poursuit encore et Philippe Debet pense bientôt atteindre les 9 000 kilomè-tres de sentiers répertoriés. Au-delà de la dimension sportive, le Dépar-tement mène dans ce plan un tra-vail de conservation. « Nous nous étions rendu compte que beau-coup de chemins publics avaient été totalement laissés à l’abandon ou privatisés », explique Philippe Debet. En entrant dans ce plan, les sentiers deviennent inaliénables. C’est-à-dire qu’on ne peut plus les vendre. Ainsi, le Département as-sure à la population un accès de plus en plus grand aux espaces na-turels. De plus, les communes ou les communautés de communes qui participent s’engagent à entre-tenir ces sentiers. Le Conseil géné-ral, lui, s’occupe du schéma de ja-lonnement.

DES ACTIVITÉS FESTIVES Pour mettre en valeur ce travail, tout un programme de randonnées a été établi, en lien avec les offices de tou-risme. « Randonnées en fête » per-met ainsi d’allier une matinée ou une journée de marche avec une au-tre activité, qu’elle soit gourmande ou culturelle. « Il s’agit d’animations gratuites et surtout, qui valorisent le territoire », poursuit Philippe Debet. Ainsi, certaines balades proposent de s’arrêter dans des marchés de producteurs ou d’écouter des grou-pes musicaux au détour d’un sen-tier, d’autres s’attardent dans des vil-lages où sont organisées des chasses aux trésors quand certaines propo-sent de découvrir le patrimoine meunier. À chacun de trouver ce qui lui plaît.

Tout le programme de l’été est disponible sur rando.cg24.fr.

Tout un travail de conservation

ET AUSSI

Des randonnées permettent de découvrir le patrimoine. PHOTO DENIS NIDOS/CG24

Partir sur la côte pour profiter de la plage ? Cela a évidemment un cer-tain charme. Mais en Dordogne aus-si, il est possible de s’adonner à la bai-gnade et autrres plaisirs aquatiques. Et ce, sans forcément coller sa ser-viette à quelques centimètres de celle de son voisin. Le département est constellé de plans d’eau et de bases de loisirs où chacun peut trouver son bonheur. Propriétés du Conseil gé-néral, ces sites ne cessent d’innover et proposent chaque année des pro-grammes riches en animations spor-tives, notamment pour l’Été actif (1).

Aux confins de la Dordogne, de la Haute-Vienne et de la Corrèze, Rouf-fiac est un véritable havre de paix qui s’étend sur 100 hectares de parc boi-sé. Cette base de loisirs mondiale-ment connue des amateurs de wa-keboard, un dérivé de ski nautique qui se pratique avec une planche et où on se laisse tirer par un câble, est

Sport, découverte et farniente au bord de l’eau dans tout le départementUNE ENVIE DE SE BAIGNER

Le site de Gurson a entièrement été réaménagé l’an dernier. PHOTO DENIS NIDOS/CG24

Valérie Grandanne-Jardry, au Comité départemental de tourisme. PHOTO E.B.

De tout temps, l’homme a arpenté les chemins pour le commerce, mais aussi pour le pèlerinage. Des variantes de la route de Saint-Jac-ques-de-Compostelle passent par la Dordogne : la voie de Vézelay, par exemple, traverse le département sur 150 kilomètres de La Coquille jusqu’à Sainte-Foy-la-Grande (33) en passant par Périgueux. Un passage par Bergerac depuis Périgueux est également possible. Jalonnée de nombreux sanctuaires, cette voie a

été identifiée au XIIe siècle par Ayme-ric Picauc dans « Le guide du pèle-rin ». Si l’itinéraire emprunté au-jourd’hui s’efforce de suivre au plus près la voie historique, il propose toutefois des chemins plus directs et plus sûrs.

DES LÉGENDES Le chemin Bergerac-Rocamadour propose quant à lui 180 kilomètres entre Périgord et Quercy. Cet itiné-raire, qui a vu le jour en 2011 à l’ini-

tiative du Département, permet une jonction entre la voie du Puy en Velay et la voie de Vézelay. Ce chemin passe ainsi par Cadouin, où l’abbaye attirait autrefois un important pè-lerinage lié à la présence d’une reli-que, longtemps considérée comme le Saint-Suaire. Chaque ville traver-sée détient son lot de légendes.

Des plaquettes sont disponibles dans les offices de tourisme. Renseignements au-près du CDT : 05 53 35 50 24.

La tradition jacquaire se perpétuePOUR TRAVERSER LE DÉPARTEMENT

La voie de Vézelay passe notamment par Sorges. PHOTO ARCHIVES ARNAUD LOTH

« Peut-être est-ce lié à la situation économique, mais ce qui est sûr, c’est qu’un réel public émerge pour ce type de vacances »

Un été vagabond en Périgord Un été vagabond en Périgord

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En entrant dans ce lieu de culte, une lumière illumine le chœur et le beau retable du

XVIIe siècle situé en son centre. L’église de Bourg-du-Bost, un petit village près de Ribérac, offre à son visiteur bien plus que ce à quoi il pourrait s’attendre. On y accède par l’arrière du village, en empruntant un chemin qui mène uniquement à quelques habitations. Une vaste pelouse verte et quelques fleurs en-tourent Notre-Dame. L’entrée se fait par un côté.

À l’intérieur, le regard s’arrête d’emblée sur la couleur claire de la pierre. Sur certains murs, des fres-ques sont encore visibles. L’avant-chœur est couvert d’une coupole ovale en pendentifs et, en s’y avan-çant, on découvre avec étonne-ment la voûte entièrement peinte. Ici, l’éclairage et la musique diffu-sés concourent à créer un univers à part dans ce petit trésor de l’art ro-man.

Une quarantaine d’églises Des églises comme celle-ci, il en existe beaucoup en Périgord et no-tamment dans le Ribéracois, confé-rant à ce territoire des allures tosca-nes. Trente-cinq virent le jour dans cette région de la Dordogne autour du XIIe siècle. Pour apprécier cette spécificité architecturale, une route touristique reliant une quaran-taine d’églises a été créée (1). Nulle

part ailleurs on ne trouve un nom-bre aussi important d’églises roma-nes. « Solides, sobres et rassuran-tes », d’après les termes de Nicolas Platon, coauteur du Guide Dordo-gne Périgord, aux éditions Fanlac, elles sont souvent couvertes de cou-poles et, spécificité intéressante, do-tées de dispositifs de défense.

Elles présentent pour la plupart des proportions modestes et leur architecture ne varie guère. La nef unique, souvent rectangulaire, se termine par un chevet plat ou ar-rondi. Mais l’extérieur, lui, ressem-ble plus souvent à de véritables for-teresses qu’à des lieux de culte. À l’époque, les habitants, prévoyants, dotèrent ces églises de chambres de défense au-dessus des nefs.

On y observe aussi des créneaux et des meurtrières. Les églises roma-nes du Ribéracois étaient des lieux de prière et de recueillement mais servaient aussi de refuge et même de donjon devant les dangers pro-fanes. Ce fut le cas à Saint-Martial-Vi-veyrols, à Bourg-des-Maisons ou à Siorac.

L’origine de la coupole Dans « L’art en Périgord », Jean Se-cret rappelle qu’une « originalité ar-chitecturale caractérise les églises romanes du Ribéracois : la cou-pole ». Il subsiste alors une énigme : quelle en est l’origine ?

Certains y voient « la marque hy-pothétique des cabanes de ber-gers », mais Jean Secret préfère y voir une influence orientale, « peu éton-nante en cette période de grands pèlerinages orientaux et des croisa-des dans une région au grand dy-namisme culturel. » Le plus sou-vent, elles sont uniques, comme à Festalemps ou Bourg-du-Bost. Mais il arrive qu’elles apparaissent en fi-les, comme à Cherval ou Paussac.

Quant à la décoration de ces édi-fices romans, elle reste générale-ment très pure et sobre. Jean Secret rappelle que « les portails sont ra-res, si ce n’est à Grand-Brassac (por-tail polychrome fait de remploi), à Faye (portail orné d’un tympan) ou à Saint-Privat-des-Prés (influencé par la Saintonge) ». Malgré leur style souvent dépouillé et qui peut, de l’extérieur, paraître sévère, ces égli-ses gardent une profonde pureté et une originalité qui fait le charme de ces villages.

« Huit siècles après leur construc-tion, les églises romanes du Ribéra-cois enorgueillissent ce coin du Pé-rigord », va jusqu’à écrire Nicolas Platon. Aujourd’hui, elles témoi-gnent de l’histoire et livrent quel-ques anecdotes sur la vie de ces bourgs. Ainsi, l’imposante collé-giale Notre-Dame-de-Ribérac, une des rares à présenter un plafond en bois avec celle de Saint-Paul-Li-zonne, fut utilisée pendant plus de

quarante ans, non plus comme lieu de culte, mais comme hangar de rangement du matériel d’entretien de la commune, avant d’être réha-bilitée et transformée en un su-perbe lieu d’exposition et de con-certs.

Le dépliant du circuit des églises romanes à coupoles du Ribéracois est disponible dans les offices de tourisme du Ribéracois et peut être téléchargé sur Internet : www.riberac-tourisme.com ou www. dordogne-perigord-tourisme.fr. Renseignements au 05 53 90 03 10.

RIBÉRACOIS Un circuit permet de découvrir une quarantaine d’églises. Visite

Le cœur des églises romanes

L’abbatiale Notre-Dame-de-Ribérac abrite un superbe lieu d’exposition. PHOTO DENIS NIDOS/CG24

Un été vagabond en Périgord

■ À la fin des années 70, les élus du Ribéracois, au premier rang desquels Bernard Cazeau, alors maire de Ribé-rac, eurent la volonté de redonner à ces édifices une vocation culturelle. Ainsi, après de minutieuses et soi-gneuses restaurations, sonorisations et éclairages furent installés avec le soutien de l’État et des collectivités.

Si les fidèles s’y rendent encore, les romanes du Ribéracois ac-cueillent depuis plus de trente ans des concerts et des expositions.

Un patrimoine remis en valeur

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7MERCREDI 25 JUIN 2014WWW.SUDOUEST.COM

Au cœur des forêts de feuillus, les vallées sauvages de la Côle et de la Dronne offrent un

spectacle enchanteur. Entre Saint-Pardoux-la-Rivière et Thiviers, une véritable coulée verte a été aména-gée. Elle s’étend sur 17 kilomètres et se prête à toutes les formes de ran-donnée : à pied, à vélo ou à cheval. Ja-lonné par quelques trésors botani-ques, ce parcours invite à la quiétude et longe une ancienne voie ferrée qui reliait autrefois, au XIXe siècle, Saint-Pardoux-la-Rivière à Thiviers.

Entièrement équipé d’ un revête-ment assez large, ce chemin traverse un territoire très vallonné. La balade offre aussi quelques points de vue sur la campagne environnante, sous les chênes, les pins et les acacias. Le parcours, s’il est linéaire, reste très sauvage puisqu’il ne traverse aucun village. Les petites routes et chemins qui croisent la voie par des ponts si-tués au-dessus ou en dessous de la route, permettent toutefois de re-joindre les bourgs limitrophes.

Une cité médiévale Il faut par exemple prendre le temps de traverser Saint-Jean-de-Côle, classé parmi les plus beaux vil-lages de France. Cette cité médiévale au charme fou jouit d’un ensemble architectural remarquable. Le châ-teau de la Marthonie, du XIIe siècle, situé en plein cœur du village, do-mine majestueusement la place de Saint-Jean.

Située à quelques pas de là, l’église romano-byzantine Saint-Jean-Bap-tiste a été construite à la fin du XIe siè-cle et possède un plan unique en Pé-rigord et peut-être même en France.

L’église semble en effet s’organiser en demi-cercle autour de l’abside et de la nef, constituée d’une seule tra-vée carrée, qui était à l’époque sur-montée d’une coupole. Cette der-nière, disparue une première fois pendant la guerre de Cent-ans, avait été reconstruite. Visible sur une gra-vure du XVIIIe siècle qui est le seul document attestant de son exis-tence, la coupole s’est effondrée après sa reconstruction, en 1787, puis une nouvelle fois en 1860.

Une voie peu pratiquée Outre l’ancien prieuré et son cloître, il faut aussi admirer le vieux pont à dos-d’âne du XVe siècle, les maisons à colombages, les rues pittores-ques… Autant de lieux chargés d’histoire qui plairont à coup sûr aux amateurs de dessins qui vou-draient se poser dans un coin de ruelle et croquer une ambiance de ce beau village.

Cette voie verte passe également à proximité des bourgs de Saint-Ro-

main-et-Saint-Clément, de Saint-Martin-de-Fressengeas et de Milhac-de-Nontron… La voie ne possède aucun point d’eau potable, mais reste idéale à pratiquer les jours de grosse chaleur. On peut d’ailleurs y pique-niquer sur des aires aména-gées. « Avec de jeunes enfants, on ap-précie vraiment ce chemin très om-bragé », précise Claude-Hélène Yvard, la présidente du comité dé-partemental du cyclotourisme. « C’est frais et très charmant. » Peu

pratiquée, elle offre un vrai mo-ment de dépaysement pour les gens qui l’empruntent. Idéale, donc, pour prendre un bain de fraîcheur au cœur de l’été, loin de la foule qui s’empresse parfois dans les lieux plus touristiques.

Une brochure, avec les détails des points d’accès à cette voie verte, est disponible dans les offices de tourisme. Plus d’infor-mations auprès de l’office de tourisme de Thiviers : 05 53 55 12 50.

PÉRIGORD VERT Une véritable coulée verte relie Saint-Pardoux et Thiviers. Un petit havre de paix

Dépaysement dans la forêt

Cette voie verte suit une ancienne voie ferrée qui reliait Thiviers et Saint-Pardoux-la-Rivière. PHOTO DENIS NIDOS/CG24

La forge de Savignac-Lédrier s’im-pose, majestueuse, aux visiteurs. Lo-vée dans un écrin de verdure, sur les bords de l’Auvézère, le site respire l’histoire et permet de se plonger dans le passé industriel du Périgord. Ici, depuis 1521 et pendant quatre siè-cles, les ouvriers ont coulé des ton-nes de fonte en fusion. Qu’importe la rudesse des hivers limousins, les paysans-forgerons extirpaient de cette terre l’une des meilleures fon-tes du pays.

Ils ont œuvré ici jusqu’en 1930, date à laquelle la forge s’est finale-ment éteinte. Aujourd’hui, on peut encore admirer, plus haut, les tours du château Renaissance qui appar-tenait aux anciens maîtres de forge. Ce paysage unique, où coule paisi-blement la rivière, se découvre libre-ment au détour d’une promenade, ou en visite accompagnée, chaque après-midi sauf le lundi. Une expo-sition sur le monde des soufflets est visible tout l’été. D’énormes soufflets sont en effet exposés.

Autre lieu riche d’enseignements,

la papeterie de Vaux. Située à Payzac, sur les rives pittoresques du ruis-seau des Belles Dames, un affluent de l’Auvézère, elle a ouvert ses por-tes à la visite au début des années 2000.

UN PAPIER DE BOUCHERIE Ce monument historique classé ne laisse pas indifférent : on y admire la chute d’eau sur les amas de rochers granitiques, la stature inviolée de la cheminée, le mouvement retrouvé des deux roues à eau ancestrales et un environnement préservé.

Cette ancienne forge, qui date de 1600, était l’affinerie d’une forge voi-sine à haut-fourneau, située légère-ment en aval, sur l’Auvézère, à Mal-herbeaux. Mais, à l’heure où de nombreuses forges s’éteignent, celle-ci se transforme, dès 1861, en une usine innovante de papier de paille de seigle. La pâte se préparait sur le site de Malherbeaux et, en-suite, le papier fabriqué, aux quali-tés naturelles, sans encollage ni co-lorant, partait pour emballer les

viandes et les agrumes aux quatre coins de France et d’outre-mer. De nombreux artistes détournèrent aussi ce type de papier de son destin domestique. L’architecte Le Corbu-sier, par exemple, y crayonnait des plans. L’usine, fermée en 1968, a gar-dé intact son exceptionnel équipe-ment préindustriel. Des visites y

sont organisées et cet été, on peut profiter d’une exposition de livres pour enfants en carton.

La papeterie est ouverte tous les jours sauf le lundi. Renseignements sur ce site et celui de la forge au 05 53 62 50 06 ou sur le site Internet ecomuseesdelauveze-re.fr.

Le passé industriel du Périgord SUR LES BORDS DE L’AUVÉZÈRE

Une exposition sur les soufflets est visible tout l’été à la forge de Savignac-Lédrier. PHOTO ARCHIVES ARNAUD LOTH

Supplément gratuit au journal du 25 juin 2014

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8 000 C’est le nombre de kilomètres de sentiers de randonnée balisés dans le département de la Dordogne. Parmi eux, on compte plus de 500 kilomètres de sentiers de Grande randonnée, les fameux GR. En tout, plus de 520 communes, sur les 557 que compte le Périgord, sont ainsi reliées par des boucles et des itinéraires, permettant de passer des jours entiers à marcher.

LE CHIFFRE

Un été vagabond en Périgord

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