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Un monde de cliché(s)

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Un livre qui nous permet de parcourir les clichés qui ne courent plus dans la tête de nos voisins. En bonus quelques textes écrits riens que pour toi...puisque les images ne font pas tout!

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Page 1: Un monde de cliché(s)
Page 2: Un monde de cliché(s)

Nous vivons une époque passionnante, où savoir ce qu’il se passe de l’autre côté de la planète nous est accessible, manger libanais, colombien ou afghan est à notre portée, où la télé di!use des chaînes du monde entier et internet nous permet d’être en contact avec toute la planète en quelques clics... mais c’est aussi l’époque du repli sur les nationalismes, de la folklorisation des identités culturelles et de la pensée unique véhiculée par des oligopoles médiatiques.

Travailler au corps les représentations sociales en décortiquant ses clichés, positifs ou négatifs, c’est se donner les moyens de connaître l’autre, et d’entrer dans un rapport adapté à la réalité pour se faire une opinion propre : Comment naissent-ils ? Sur quoi se basent-ils ? Quelles populations en font l’objet ? Avec les migrations, les mélanges de cultures, les voyages, les clichés font leur chemin.

Mais les clichés qui partent dans les bagages restent parfois sur place ! Nous avons donc proposé le projet « Cliché ! » pour découvrir le monde des stéréotypes qui tournent dans la tête de nos voisins.

Qui de plus pertinent pour nous parler des clichés que... monsieur ou madame tout le monde! Nous avons donc créé un site internet www.teje.fr/cliche sur lequel le cybernaute pouvait envoyer une photo qui dément un cliché, une idée reçue qui parcourt le monde ou le quartier en l’accompagnant d’un court texte d’explication. Ce concours a eu lieu en septembre 2011, traduit en 25 langues et visité depuis 54 pays di!érents. Au bout du compte nous avons reçu 116 photos. Un vote populaire 2.0 a élu les 10 meilleures pour en faire une exposition. Et aujourd’hui ce projet débouche sur un livre que vous avez entre les mains et qui va percuter quelques idées reçues concernant les clichés. Bon appétit!

Vanessa & Anna

Edito

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Pauline
Page 3: Un monde de cliché(s)

Nous vivons une époque passionnante, où savoir ce qu’il se passe de l’autre côté de la planète nous est accessible, manger libanais, colombien ou afghan est à notre portée, où la télé di!use des chaînes du monde entier et internet nous permet d’être en contact avec toute la planète en quelques clics... mais c’est aussi l’époque du repli sur les nationalismes, de la folklorisation des identités culturelles et de la pensée unique véhiculée par des oligopoles médiatiques.

Travailler au corps les représentations sociales en décortiquant ses clichés, positifs ou négatifs, c’est se donner les moyens de connaître l’autre, et d’entrer dans un rapport adapté à la réalité pour se faire une opinion propre : Comment naissent-ils ? Sur quoi se basent-ils ? Quelles populations en font l’objet ? Avec les migrations, les mélanges de cultures, les voyages, les clichés font leur chemin.

Mais les clichés qui partent dans les bagages restent parfois sur place ! Nous avons donc proposé le projet « Cliché ! » pour découvrir le monde des stéréotypes qui tournent dans la tête de nos voisins.

Qui de plus pertinent pour nous parler des clichés que... monsieur ou madame tout le monde! Nous avons donc créé un site internet www.teje.fr/cliche sur lequel le cybernaute pouvait envoyer une photo qui dément un cliché, une idée reçue qui parcourt le monde ou le quartier en l’accompagnant d’un court texte d’explication. Ce concours a eu lieu en septembre 2011, traduit en 25 langues et visité depuis 54 pays di!érents. Au bout du compte nous avons reçu 116 photos. Un vote populaire 2.0 a élu les 10 meilleures pour en faire une exposition. Et aujourd’hui ce projet débouche sur un livre que vous avez entre les mains et qui va percuter quelques idées reçues concernant les clichés. Bon appétit!

Vanessa & Anna

Edito

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Page 4: Un monde de cliché(s)

Afin de présenter cette réflexion sur les clichés encore di!éremment, nous avons choisi, parmi les 116 reçus, les 37 clichés du livre-réseau que vous tenez entre les mains. Les photos se présentent à vous dans l’ordre chronologique où elles ont été publiées sur le site pour le concours.

Avez-vous déjà utilisé une carte routière sous forme de livre, ou joué à un roman dont vous êtes le héros ? Un livre-réseau c’est un peu ça, et une façon de lire autrement, où l’on n’est pas obligé de commencer par le début, où l’on surfe d’une page à l’autre en feuilletant au hasard, ou en suivant les thèmes colorés, systématiquement ou non, pour voir ce qu’il y a plus loin.

Si l’envie vous prend de poursuivre le fil d’une idée, d’un thème, vous parviendrez tôt ou tard jusqu’à la page éclairée par nos réflexions sur ce thème.

#34 : 7ème CIEL!

Et moi qui pensais que les bonnes soeurs ne s’envoyaient pas en l’air

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Afin de présenter cette réflexion sur les clichés encore di!éremment, nous avons choisi, parmi les 116 reçus, les 37 clichés du livre-réseau que vous tenez entre les mains. Les photos se présentent à vous dans l’ordre chronologique où elles ont été publiées sur le site pour le concours.

Avez-vous déjà utilisé une carte routière sous forme de livre, ou joué à un roman dont vous êtes le héros ? Un livre-réseau c’est un peu ça, et une façon de lire autrement, où l’on n’est pas obligé de commencer par le début, où l’on surfe d’une page à l’autre en feuilletant au hasard, ou en suivant les thèmes colorés, systématiquement ou non, pour voir ce qu’il y a plus loin.

Si l’envie vous prend de poursuivre le fil d’une idée, d’un thème, vous parviendrez tôt ou tard jusqu’à la page éclairée par nos réflexions sur ce thème.

Si vous cherchez une carte de ce monde de clichés intercontinentaux, vous trouverez ci-après unguide touristique de ce livre. De plus, à côté de chaque cliché, une mappemonde reprend cette géolocalisation, à peu près.

Si vous aimez les articles sérieux, une synthèse sur les clichés en général vous attend après les photos, à partir de la page 80.

Mais au fait, qui sommes nous? Vous aimeriez en savoir plus sur tout le projet Cliché! ? Rendez-vous page 85.

Ce livre-réseau ressemble à un dédale, où les clichés s’entremêlent dans quatre directions di!érentes, mais nous avons tissé pour vous 4 fils d’Ariane thématiques pour, nous l’espérons, vous permettre d’aller plus loin que les clichés, avec nous.

Adrien

Mode d’emploi du livre

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# 9page 18

# 35page 36

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# 46page 42

# 4page 12

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# 25page 32

# 55page 88

# 112page 72

# 113page 74

# 109page 70

# 84page 66

# 53page 50

# 82page 64

# 5page 14

# 52page 48

# 17page 24

# 65page 60

# 63page 56

# 48page 44

# 2page 10

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# 6page 16

# 11page 20

# 90page 68 # 49

page 46

# 33page 34

# 53page 54

# 25page 32

# 55page 88 # 24

page 30

# 54page 52

# 116page 78

# 53page 50

# 52page 48

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# 22page 28

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#1 : Manifester, une tradition française

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La coutume prétend que les Français sont les seuls à manifester et à faire grève. Ce cliché pris à Cali, en Colombie, prouve que les Colombiennes et Colombiens savent aussi se mobiliser pour leurs services publics.

Masques de l’étranger

La vérité est ailleurs

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#2 : Les Africains sont des flemmards10

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Masques de l’étrangerPhoto extraite de mon film Africascop, histoires d’économie solidaire, tourné dans une entreprise coopérative autogérée par des femmes à Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso).

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La vérité est ailleurs

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# 4 : La Belgique : un pays de mines de charbon12

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Masques de l’étranger

Les temps changent

Qui n’a jamais perçu la Belgique comme un petit pays sombre du fait de son passé de gisement de charbon? Pourtant la Belgique sait mélanger héritage et modernisme, comme le montre cette photo prise à la gare de Liège Guillemin. Elle illustre la valorisation du patrimoine belge grâce à la recherche de grands espaces et de lumière naturelle par l’architecte Santiago Calatrava.

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# 5 : Dans les pays développés, tout marche bien14

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Masques de l’étranger

La vérité est ailleurs

Dans les rues d’Amsterdam, pendant une grève des travailleurs chargés de la collecte des ordures, on pouvait voir le résultat du modèle économique dominant : conflits sociaux et gaspillage !

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# 6 : Autres lieux, autres cultures16

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Masques de l’étranger

Les temps changent

En position de faiblesse ?

Photo prise dans un «village d’antan»(1)

au Québec en août 2009. Cela vous fait-il penser à certaines sociétés qui sont montrées du doigt en ce moment ? C’était pourtant il n’y a pas si longtemps dans nos pays dits «civilisés» ou «modernes»... Laissons les sociétés, cultures, religions (?), évoluer à leur rythme ! N’imposons pas notre vision du monde comme étant l’absolue perfection des droits humains. Il y a tant de combats à mener encore par chez nous !

(1) Village d’antan : Reconstitution d’un village du 19ème siècle avec les us et coutumes, intérieurs d’habitations, méthodes de travail des artisans etc.

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# 9 : Danser est déconseillé aux femmes enceintes18

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Les temps changent

En position de faiblesse ?

Cette femme d’un village du Gabon du nom de Tranquille danse et se dépense sans compter, avec son 1er enfant au dos et son 2ème... dans le ventre. Elle est à 8 mois de grossesse. La plupart des femmes resteraient tranquilles et limiteraient leurs mouvements si près de la naissance; pas cette jeune dame qui casse là un cliché.

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#11 : Le cigare, un truc d’homme20

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#11 : Le cigare, un truc d’homme21

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En position de faiblesse ?

Le cigare, symbole de virilité et de pouvoir ? «Au bout de mon cigare il y a certes de la cendre mais il y a surtout un beau mec.»FAUX ! Les femmes aussi aiment le cigare. Cette photo d’une vieille paysanne cubaine aux yeux bleus montre que «le cigare est le complément indispensable de toute vie oisive et élégante.» Remarquez la sérénité, la beauté et l’élégance de cette femme au cigare.

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Peinture sur grotte. Sur bois. Sur statue. Sur toile. Chambre noire. Héliographie. Daguerréotype. Photographie sur pellicule. En pixels. Hologramme.

La modernité, c’est un train qui nous arrache si vite, qu’on doit prendre des clichés des futures ruines par la fenêtre. C’est une civilisation qui s’imagine sortir du moyen-âge, et produit des nouveautés, des progrès, toujours plus d’inventions qui e!acent ce qui précède comme une évolution nécessaire. En rupture avec les peuples primitifs et sans histoire, proches d’une Nature vierge, obscurcis par les traditions, esclaves de répéter leur mode de vie depuis la nuit des temps, comme des enfants qui attendent le père (Christophe) colon.

Cette façon de penser domine notre monde, celle d’un temps qui roule naturellement sur les rails d’un monde meilleur; qui, à l’image de la science, se construit en s’appuyant sur les connaissances, les acquis passés. On nous dit qu’il y a ceux qui sont du côté des technologies et que les autres n’ont pas le choix, que c’est juste une question d’être en retard ou pas. Dans quel train sommes-nous? Au choix:[1] Le monde moderne c’est la direction du déclin, l’âge d’or est derrière nous, «les jeunes ne lisent plus»: faisons machine arrière et refondons un Homme nouveau (ou disparaissons pour le bien de la Nature)! (1)

[2] La modernité c’est dépassé, toutes les cultures sont séparées et mélangées, même la démocratie et le progrès sont culturels: terminus tout le monde descend, l’histoire est finie! (2)

[3] En fait... on n’était pas dans un train! c’est seulement que «la civilisation occidentale» court follement plus vite que les autres, myope, sur la route des hybrides entre nature et culture. (3)

[4] Pourquoi se prendre la tête ? On reste dans le train: aujourd’hui moderniser signifie le repeindre aux couleurs à la mode... parfois depuis deux générations. Et le moyen-âge peut être à la mode... (4)

[5] Autre : _____________________________________

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Qui a dit que les jeunes ne lisaient plus ?

#15 : Lecture : les jeunes d’aujourd’hui s’assoient dessus

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Peinture sur grotte. Sur bois. Sur statue. Sur toile. Chambre noire. Héliographie. Daguerréotype. Photographie sur pellicule. En pixels. Hologramme.

La modernité, c’est un train qui nous arrache si vite, qu’on doit prendre des clichés des futures ruines par la fenêtre. C’est une civilisation qui s’imagine sortir du moyen-âge, et produit des nouveautés, des progrès, toujours plus d’inventions qui e!acent ce qui précède comme une évolution nécessaire. En rupture avec les peuples primitifs et sans histoire, proches d’une Nature vierge, obscurcis par les traditions, esclaves de répéter leur mode de vie depuis la nuit des temps, comme des enfants qui attendent le père (Christophe) colon.

Cette façon de penser domine notre monde, celle d’un temps qui roule naturellement sur les rails d’un monde meilleur; qui, à l’image de la science, se construit en s’appuyant sur les connaissances, les acquis passés. On nous dit qu’il y a ceux qui sont du côté des technologies et que les autres n’ont pas le choix, que c’est juste une question d’être en retard ou pas. Dans quel train sommes-nous? Au choix:[1] Le monde moderne c’est la direction du déclin, l’âge d’or est derrière nous, «les jeunes ne lisent plus»: faisons machine arrière et refondons un Homme nouveau (ou disparaissons pour le bien de la Nature)! (1)

[2] La modernité c’est dépassé, toutes les cultures sont séparées et mélangées, même la démocratie et le progrès sont culturels: terminus tout le monde descend, l’histoire est finie! (2)

[3] En fait... on n’était pas dans un train! c’est seulement que «la civilisation occidentale» court follement plus vite que les autres, myope, sur la route des hybrides entre nature et culture. (3)

[4] Pourquoi se prendre la tête ? On reste dans le train: aujourd’hui moderniser signifie le repeindre aux couleurs à la mode... parfois depuis deux générations. Et le moyen-âge peut être à la mode... (4)

[5] Autre : _____________________________________

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où nous sommes tous « égaux », et libres d’avancer dans la direction “qu’il nous faut”.

Un monde où l’on peut être noir ou métis mais où l’on n’est plus «obligé» d’avoir les cheveux crépus ou la peau trop foncée parce que l’on peut les lisser et la blanchir; un monde dans lequel on n’est plus «condamné» à rester avec la peau blanche ou pâle, parce que l’on peut la bronzer. Un monde où l’on paraît éternellement jeune mais sans les soucis de l’idéalisme et la naïveté des jeunes. Un monde dans lequel les seins ne tombent pas et les poils ne poussent plus. Un monde dans lequel, le faux devient réel, et l’irréel devient la norme. Un monde de “il faut”, un monde de clichés.

Un monde qui promeut le changement, mais ne soyons pas extrémistes: on ne verra jamais la modernité s’adapter au pays des mines de charbon. Les Amérindiens “purs” doivent choisir leur camp, celui du tailleur, du mixeur, des gratte-ciel et des plats surgelés, ou celui du costume, de la cuisine, du village de leurs ancêtres. Et dommage si certains n’arrivent pas à changer, ils n’ont pas la chance de monter dans le train.

Un monde qui voudrait que l’on s’émancipe de sa condition naturelle... pour mieux s’adapter au marché des identités; qui prône la liberté de choix... on peut y choisir sa cellule de prison; où les clichés ne devraient plus exister mais appartiendraient au passé.

Camilo & Adrien

23#15 : Lecture : les jeunes d’aujourd’hui s’assoient dessus

Les temps changent

(1) Direction Paradis perdu, arrêts Anachronisme, Fascisme, Antimodernité(2) Terminus Postmodernité, changements à Huntington & Fukuyama(3) Direction Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes, Paris, La Découverte, 1997(4) Suivre direction Modernité contemporaine, arrêts Mondialisation néolibérale, «Pensée unique»

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# 17 : La politesse française24

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Masques de l’étranger

Les temps changent

La vérité est ailleursJe croyais que les Français et surtout le président de la République étaient des gens polis. Cette photo prouve avec humour et dérision le contraire !

NB : Photo prise en 2011

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Assel: Qui est l’étranger? Quelqu’un de di!érent de moi, d’étrange pour moi.Fatiha: L‘étranger c’est la personne que je ne connais pas, c’est l’inconnu, donc la peur de l’inconnu. Rare est l’être humain qui n’a pas peur de l’inconnu.A: Mais moi, qui suis-je pour l’étranger? Quelqu’un de di!érent de lui, d’étrange pour lui. Alors, si on est si di!érents et si étranges l’un pour l’autre, doit-on rester chacun dans son coin?F: L’étranger nous met mal à l’aise lors d’un premier contact, il y a un jugement inconscient, un cliché ? Si nous avons une ouverture d’esprit, une curiosité, de l’empathie, nous pouvons ouvrir cette porte de l’inconnu au risque de mettre en péril son monde et d’inviter l’autre, l’accepter, le comprendre dans sa globalité pour enfin découvrir que dépasser ses peurs, peut amener à faire la connaissance de personnes exceptionnelles qui peuvent vous apporter un trésor de savoir. Mais dans le fond, ne serait-ce pas de moi dont j’ai peur ???A: La vie humaine est une quête et tous les deux, malgré nos di!érences, nous menons cette quête. Certes, chacun de nous choisit son chemin. Mais nos chemins peuvent être parallèles. Avec l’étranger, on peut aller main dans la main. N’est-il pas plus rassurant de sentir la main de quelqu’un quand on se sent seul ou perdu? Lorsque nos mains s’unissent, l’étranger et moi on ne devient qu’un. L’étranger est moi et je suis l’étranger. Alors, dois-je avoir peur de moi?

#18 : Les Roms, un peuple sans histoire

Chaque année, des centaines de caravanes de Roms arrivent à Sainte Marie de la Mer (Camargue) pour commémorer le voyage et l’essence de l’histoire du peuple rom. Une histoire merveilleuse et colorée comme le dessin de cette fille rom : de quoi être fier, fier comme son regard.

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Souvent, nous ne connaissons pas les groupes et les personnes sur lesquelles nous avons des clichés. Les personnes qui disent que les Français mangent toujours des cuisses de grenouilles et qu’ils portent tous un béret n’ont probablement jamais voyagé en France. Ceux qui pensent que tous les Russes boivent de la vodka et jouent de la balalaïka à longueur de journée n’en connaissent souvent pas un seul. Ceux qui pensent que

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Assel: Qui est l’étranger? Quelqu’un de di!érent de moi, d’étrange pour moi.Fatiha: L‘étranger c’est la personne que je ne connais pas, c’est l’inconnu, donc la peur de l’inconnu. Rare est l’être humain qui n’a pas peur de l’inconnu.A: Mais moi, qui suis-je pour l’étranger? Quelqu’un de di!érent de lui, d’étrange pour lui. Alors, si on est si di!érents et si étranges l’un pour l’autre, doit-on rester chacun dans son coin?F: L’étranger nous met mal à l’aise lors d’un premier contact, il y a un jugement inconscient, un cliché ? Si nous avons une ouverture d’esprit, une curiosité, de l’empathie, nous pouvons ouvrir cette porte de l’inconnu au risque de mettre en péril son monde et d’inviter l’autre, l’accepter, le comprendre dans sa globalité pour enfin découvrir que dépasser ses peurs, peut amener à faire la connaissance de personnes exceptionnelles qui peuvent vous apporter un trésor de savoir. Mais dans le fond, ne serait-ce pas de moi dont j’ai peur ???A: La vie humaine est une quête et tous les deux, malgré nos di!érences, nous menons cette quête. Certes, chacun de nous choisit son chemin. Mais nos chemins peuvent être parallèles. Avec l’étranger, on peut aller main dans la main. N’est-il pas plus rassurant de sentir la main de quelqu’un quand on se sent seul ou perdu? Lorsque nos mains s’unissent, l’étranger et moi on ne devient qu’un. L’étranger est moi et je suis l’étranger. Alors, dois-je avoir peur de moi?

Lorsque je rencontre des enfants en maternelle à l’École Européenne à Strasbourg, issus de di!érentes origines, cela m’amuse d’observer dans une si petite structure plusieurs cultures qui convergent de manière visiblement harmonieuse. Je trouve étonnant de travailler dans ce microcosme où être étranger semble être une condition essentielle et même nécessaire pour fonctionner. Sûrement, vous allez penser que je parle d’une population minoritaire d’enfants issus des familles privilégiées, et que, évidement, je suis une “étrangère”, ce qui est vrai dans les deux cas.

Mais ce que j’aimerais souligner, c’est que les enfants vont à l’école dans le but d’apprendre et aussi de s’épanouir. Bien qu’on leur impose un parcours, on est loin de leur dire que leur voisin c’est celui qui les empêche de bien vivre. Ils viennent suivre leurs cours, ils prennent leur goûter ensemble, anglophones, francophones, germanophones, hispanophones, tous ensemble. Les «problèmes» d’immigration et d’intégration ne sembleraient pas se poser pour eux.

Je me demande si l’on ne pourrait pas faire comme eux. Irréaliste, naïf, bête pourrait sembler ce propos. Cependant, si d’une chose je suis certaine, c’est que le discours qui transmet la peur, surtout envers l’inconnu, provoque un blocage, empêchant le potentiel humain de s’enrichir et d’être mieux ensemble.

Lina

Chaque année, des centaines de caravanes de Roms arrivent à Sainte Marie de la Mer (Camargue) pour commémorer le voyage et l’essence de l’histoire du peuple rom. Une histoire merveilleuse et colorée comme le dessin de cette fille rom : de quoi être fier, fier comme son regard.

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Masques de l’étranger

Souvent, nous ne connaissons pas les groupes et les personnes sur lesquelles nous avons des clichés. Les personnes qui disent que les Français mangent toujours des cuisses de grenouilles et qu’ils portent tous un béret n’ont probablement jamais voyagé en France. Ceux qui pensent que tous les Russes boivent de la vodka et jouent de la balalaïka à longueur de journée n’en connaissent souvent pas un seul. Ceux qui pensent que

les Africaines ne prennent pas leur destin en main n’ont peut-être jamais adressé la parole à l’une d’entre elles pour connaître son point de vue. Les clichés résultent d’une méconnaissance de l’autre, qui nous mène à des conclusions simplistes : ce sont des choses que « tous le monde sait » et que l’on a repris de nos parents, de notre entourage ou des médias.

Marjorie

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#22 : Les Étatsuniens n’ont pas de recul28

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Masques de l’étranger

Les temps changent

Qui a dit que le peuple étatsunien ne sait pas regarder hors de sa bulle, et pire encore, qu’il ne sait pas se remettre en question? Les habitants de cet immense territoire tentent à leur rythme de sortir de ce processus de gaspillage pour se remettre en question et prendre du recul sur leurs actes.

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#24: En Amérique latine, les gens sont pauvres mais restent solidaires

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#24: En Amérique latine, les gens sont pauvres mais restent solidaires31

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Masques de l’étranger

La vérité est ailleurs

Sur les trottoirs de Oaxaca comme dans d’autres villes, on crève aussi dans l’indi!érence de la rue... Ce cliché, qui soulage la conscience des Occidentaux, de croire que les pauvres «du Sud» sont nécessairement en famille et heureux (on pourrait presque les envier, non? ...donc pas de raison de se battre pour que ça change) est issu de la longue tradition du bon sauvage. Un peu trop facile, no cierto ?

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#25 : Les Portugaises ont de la moustache

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#25 : Les Portugaises ont de la moustache33

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Masques de l’étranger

«Les Portugaises sont poilues»... Ce genre de bêtise que l’on entend dans les cours de récréation et qui s’ancre en nous comme étant quelque chose de vrai. Avec le temps, on se rend compte que dès qu’une amie nous dit être portugaise, nos regards s’attardent sur le dessus de ses lèvres jusqu’à ses bras lorsqu’elle soulève ses manches. Comme le démontre cette photo, l’imagination nous fait parfois voir ce que l’on a envie et non pas ce qui est.

Page 34: Un monde de cliché(s)

#33 : Traditions contre modernité

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#33 : Traditions contre modernité35

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Masques de l’étranger

Les temps changent

Qui a dit que le monde contemporain ne peut pas vivre avec le monde traditionnel ?Cette photographie de deux jeunes femmes habillées en costumes traditionnels à Lima montre qu’il existe une cohabitation entre l’architecture moderne, la nouvelle technologie et les traditions ancestrales.

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#35 : Le basket, un sport d’intérieur

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Masques de l’étranger

En position de faiblesse ?

Qui a dit que le basket-ball se jouait dans une salle couverte, sur du parquet, en short, avec des chaussures adaptées? Certainement pas cette jeune Malienne du village de Sala, près de Bamako.

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Simone de Beauvoir disait que l’«On ne naît pas femme. On le devient.» D’après elle, notre comportement en tant que femme ou homme, fille ou garçon est largement imposé par la société. Un garçon ne joue pas aux poupées, une fille ne joue pas au cowboy. Un garçon ne doit pas pleurer, une fille ne doit pas se battre. Les femmes se retrouvent encore souvent dans une situation de faiblesse par rapport aux hommes: en ne touchant pas le même salaire par exemple.

Non seulement les femmes peuvent être victimes d’injustices mais d’autres groupes sont concernés, comme les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les homosexuels, les étrangers...

Mais la question se pose: sur quoi se base cette discrimination en réalité ? Désignées comme faisant partie du «sexe faible», la discrimination des femmes se basait avant tout sur une moindre force physique.

Ce qui ressort de cette vision, c’est simplement «la loi du plus fort». Le plus fort, c’est celui qui gagne la compétition, la bataille, la guerre. De là, venait aussi l’idée que les femmes soient «naturellement» inférieures aux hommes, puisqu’elles ont naturellement moins de force physique. Aristote disait par exemple que les femmes étaient des «mâles imparfaits». Cette vision a heureusement évolué aujourd’hui, mais nous remarquons que les homosexuels peuvent eux aussi être désignés péjorativement comme n’étant pas «des vrais hommes», comme n’étant pas «virils». On voit ici que c’est en réalité la di!érence qui fait la «faiblesse». Mais à travers ces exemples, on constate que cette «infériorité» est une construction sociale. Car en réalité moins de force physique ou une autre orientation sexuelle ne sont pas des critères pour une situation de faiblesse objective. Car l’on peut seulement être faible par rapport à quelqu’un d’autre dans un certain

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Et pourquoi faire ? Quelques décennies plus tard, elle assume que sa beauté se trouve entre ses rides, dans ses rides, derrière ses rides... c’est-à-dire là où aucun maquillage miraculeux n’a jamais marché.

#39 : Maquillage

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Simone de Beauvoir disait que l’«On ne naît pas femme. On le devient.» D’après elle, notre comportement en tant que femme ou homme, fille ou garçon est largement imposé par la société. Un garçon ne joue pas aux poupées, une fille ne joue pas au cowboy. Un garçon ne doit pas pleurer, une fille ne doit pas se battre. Les femmes se retrouvent encore souvent dans une situation de faiblesse par rapport aux hommes: en ne touchant pas le même salaire par exemple.

Non seulement les femmes peuvent être victimes d’injustices mais d’autres groupes sont concernés, comme les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les homosexuels, les étrangers...

Mais la question se pose: sur quoi se base cette discrimination en réalité ? Désignées comme faisant partie du «sexe faible», la discrimination des femmes se basait avant tout sur une moindre force physique.

Ce qui ressort de cette vision, c’est simplement «la loi du plus fort». Le plus fort, c’est celui qui gagne la compétition, la bataille, la guerre. De là, venait aussi l’idée que les femmes soient «naturellement» inférieures aux hommes, puisqu’elles ont naturellement moins de force physique. Aristote disait par exemple que les femmes étaient des «mâles imparfaits». Cette vision a heureusement évolué aujourd’hui, mais nous remarquons que les homosexuels peuvent eux aussi être désignés péjorativement comme n’étant pas «des vrais hommes», comme n’étant pas «virils». On voit ici que c’est en réalité la di!érence qui fait la «faiblesse». Mais à travers ces exemples, on constate que cette «infériorité» est une construction sociale. Car en réalité moins de force physique ou une autre orientation sexuelle ne sont pas des critères pour une situation de faiblesse objective. Car l’on peut seulement être faible par rapport à quelqu’un d’autre dans un certain

domaine. Imaginons une fille qui vit toute seule sur une île : Robinsona. Cette fille, si elle est seule, ne peut pas se retrouver dans une situation d’infériorité, car il n’y a pas quelqu’un d’autre pour être comparé à elle. C’est elle seule qui fait la norme. Cela veut dire que ce ne sont pas des lois naturelles qui déterminent ce qu’est une situation de faiblesse, mais c’est la société elle-même qui définit des normes et des rapports de force. Pourquoi un garçon ne pourrait-il pas être « princesse » au lieu de «macho» et une fille trouver sa passion dans le rugby et pas dans le piano.

Parfois il s’agit tout simplement d’accepter les di!érences, et non pas de juger et de classifier. Cela vaut aussi pour les clichés que nous avons sur l’un ou l’autre groupe. Si nous réfléchissons à l’origine de ces «idées reçues», nous allons remarquer que nous les avons pas inventés nous-mêmes. Souvent nous ne connaissons même pas les groupes et les personnes sur lesquelles nous avons des clichés. Eux aussi nous sont transmis par notre entourage, par des règles et des normes de la société. Nous reprenons ces idées, car ça nous évite de réfléchir nous-mêmes et d’aller voir plus loin. Malheureusement cela nous empêche aussi de voir la réalité et d’apprendre à connaître l’autre. Car si nous faisons l’e!ort de nous ouvrir à l’inconnu, on découvre que la réalité est bien plus complexe que ça et qu’elle vaut bien la peine d’être découverte dans toutes ces facettes. Eh oui, les couples musulmans eux aussi cherchent des petits moments romantiques à la plage, et les papas arabes prennent eux aussi soin de leurs enfants. Les femmes africaines sont elles aussi prêtes à se battre pour leurs droits, et le basket peut se jouer en jupe et sandales. Femme, homme, homosexuel, handicapé, étranger… la vérité c’est qu’aucune personne n’entre dans un tiroir.

Marjorie & Sandra

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En position de faiblesse?

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#43 : Le bonze

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Masques de l’étrangerOn a tendance à imaginer que les bonzes bouddhistes ne font que prier, méditer et lire. En voici un au Cam-bodge qui démonte le cliché, ouvrier parmi d’autres pour la construction d’un temple. Oui, oui, les bonzes et les bonzesses travaillent aussi de leurs mains !

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42#46 : Ne siège pas aux droits de l’Homme qui veut...

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Les temps changent

La vérité est ailleursLa force de la manif ne réside pas toujours dans le nombre : installer seul une tente devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, c’est poser un acte et résister.

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#48 : Liberté de conscience au Canada

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Masques de l’étranger

La vérité est ailleurs

Un des principes fondamentaux des sociétés pluralistes, pour le respect de la liberté de conscience, est la neutralité de l’Etat et ses institutions à l’égard des croyances religieuses et de l’incroyance. Qui aurait donc pu imaginer que nous pourrions trouver un crucifix catholique avec son Jésus, au-dessus de la chaise du président du Parlement Québécois. Pourtant le Canada est connu dans le monde entier par le respect de la liberté de religion, d’ailleurs mise en avant lors de l’intégration de son immigration choisie.

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#49 : Les Colombiens

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Masques de l’étranger

Je n’ai pas d’arme, et, tout comme 99% des Colombiens, je ne suis pas un narcotraficant. Aucun marketing ne justifie la stigmatisation d’un pays. Nous devrions être reconnus pour la beauté de notre pays, pour ses gens, pour avoir la plus grande biodiversité du monde, pour produire du très bon café, nos fleurs, nos bananes... La violence appartient-elle à un groupe de gens en particulier ?

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#52 : Les femmes africaines : à la maison

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Masques de l’étranger

La vérité est ailleurs

En position de faiblesse ?

La tradition étou!e la modernité? Ici, c’est un mélange des genres: lunettes « tendance » et habit traditionnel se mêlent. La tradition représentée par l’habit traditionnel donne force à la modernité du propos : la valorisation des femmes au sein de la société. L’espoir, vision du futur, est porté par cette femme en habit traditionnel qui tire ses origines d’un passé lointain.

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#53 : Pas d’amants à Tipaza

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Masques de l’étranger

En position de faiblesse ?

Sous le soleil d’Algérie, comme dans tous les pays musulmans, un mur d’incompréhension sé-pare les hommes et les femmes. L’amour est impossible, il est resté cloîtré dans les Mille et Une Nuits. Le romantisme ne s’a"che pas, pour l’homme il est comme un aveu de faiblesse. Et pourtant, à Tipaza, face à la mer...

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#54 : Le chic indien

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#84page 66 Masques de l’étranger

Les temps changent

Au Mexique, toutes les femmes amérindiennes portent le costume traditionnel et passent les premières heures du matin à moudre patiemment le maïs sur la meule en pierre volcanique que leur ont léguée leurs ancêtres. Et pourtant... Elles peuvent très bien aussi le faire habillées en tailleur et avec un moulin électrique, c’est encore plus chic et pratique !

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#56 : Princesse

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Masques de l’étranger

En position de faiblesse ?

On dit que les Latinos sont de gros machos. Cette photo a été prise dans le quartier de Santo Domingo à Medellin (Colombie) et ce jeune garçon est pourtant respecté par les autres.

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#63 : Le poids de la paternité

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Masques de l’étranger

Les temps changent

En position de faiblesse ?

En Syrie, les familles ne sont pas si di!érentes des nôtres, et les hommes changent aussi les couches ! Cette petite famille se promène dans le centre de Damas et le père prend soin du bébé.

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On pense souvent que les enfants ont peur des monstres, mais ce petit garçon s’est pris d’amitié pour un gros boa constricteur... animal que beaucoup n’aimeraient pas approcher ! La photo est prise à Bali, où ce garçon plein de joie jouait avec son «grand» pote, ignorant cette idée préconçue qui veut que les serpents soient des animaux mortellement dangereux. Tous les enfants n’ont pas peur des monstres, et tous les monstres ne sont pas dangereux.

#64 : Attention animal dangereux

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On pense souvent que les enfants ont peur des monstres, mais ce petit garçon s’est pris d’amitié pour un gros boa constricteur... animal que beaucoup n’aimeraient pas approcher ! La photo est prise à Bali, où ce garçon plein de joie jouait avec son «grand» pote, ignorant cette idée préconçue qui veut que les serpents soient des animaux mortellement dangereux. Tous les enfants n’ont pas peur des monstres, et tous les monstres ne sont pas dangereux.

collez votre propre (anti)cliché

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#65 : La ville la plus romantique du monde

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Masques de l’étranger

La vérité est ailleursLes vendeurs ambulants qui se cachent de la police à côté de la tour Ei!el, pensent-ils que Paris c’est la ville la plus romantique du monde ?

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#81 : Émeute d’une jeunesse en perdition

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Les temps changent

La vérité est ailleurs

Ne croyez pas tout ce que vous voyez, on vous montre seulement ce que l’on veut vous faire voir. Cette photo n’est pas une scène de délinquance, de haine ou d’émeute à laquelle on pourrait si facilement l’associer. C’est simplement une belle et bonne ambiance de fête... dans les rue d’Aurillac cet été.

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#82 : La vieillesse c’est triste

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En position de faiblesse ?

Tiens, regarde là-bas, tu penses que nous sommes vieilles? Mais non, on est intéressées par tout! Oui bien sur, nos cheveux sont blancs. Mais alors? Malgré leur âge, elles peuvent vivre plein de choses comme les jeunes. Voilà la beauté de la vie! La vie n’a pas d’âge, pas de couleur…

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#84 : Les squats, ça craint

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Les temps changent

La vérité est ailleurs

Le mot «squat» a une connotation négative : c’est forcement un lieu insalubre, dangereux, plein de drogués et de délinquance !!! Et ben non, ça peut aussi être beau, propre et aménagé, avec plein de belles personnes motivées autour d’un projet qui s’ouvre à l’autre, à la culture et à l’échange. Photo prise à la Maison Mimir à Strasbourg.http://chezmimir.hautetfort.com

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#90 : Réservé aux Français

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Masques de l’étrangerQuand nous pensons fromage, nous pensons : France, Italie, Pays-Bas. Quand nous pensons cuisine chinoise, nous pen-sons : nems, canard laqué... On ne pense pas souvent que les Chinois puissent apprécier le fromage. Et pourtant... N’est-ce pas un cliché ?

N.B.: photo prise à Montréal lors d’une campagne publicitaire, avril 2010.

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#109 : Sexe faible

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En position de faiblesse ?

L’égalité des sexes on en parle beaucoup mais le cliché de la femme en tant que sexe faible persiste de nos jours... Pourtant, les femmes ne sont pas les êtres fragiles que l’on veut nous faire croire, mais elles peuvent tout faire, même jouer à un sport considéré comme agressif, violent et uniquement fait pour les hommes : le rugby !

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#112 : Döner kébab à l’italienne

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Masques de l’étrangerEn Italie, en plus des pizzas on peut trouver des kebabs et pas n’importe lesquels: des kebabs chinois! À l’heure de la mondialisation, la nourriture n’a plus de nationalité.

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74#113 : Paysage algérien ...de Sicile

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Masques de l’étrangerLa Sicile des églises baroques est aussi celle qui est restée le plus longtemps sous contrôle arabe...

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A"rmons que les citoyens ont seulement besoin d’information pour se décider; alors nous pouvons contourner la démocratie par la propagande, ou par la censure, ou en montrant très mal la réalité.

Une démocratie pluraliste qui nous accueille sans a priori... Il su"t pourtant d’un détail, un symbole idéologique mal placé, comme si les publicitaires avaient oublié de le retirer pour la photo, pour que l’on doute de la neutralité des pouvoirs publics et de sa propre intégration dans ce cadre si ouvert.

Le diable est dans les détails, et la diabolisation dans la bouche des médias et des politiques. Alors que tout paysan porte des bottes, et même moi quand je cultive mon jardin ! Le cliché transforme un porteur de bottes en guerillero colombien.

En parlant de prise d’otage, celle de la «majorité silencieuse» à qui ils donnent la parole, quand ils montrent des manifestations, les médias servent un discours «à emporter», prétendument professionnel, de bon sens objectif puisque ce sont les «vrais» gens qui le disent. Vous avez déjà vu un représentant légitime de la majorité silencieuse, vous? On dissimule le mouvement social, la résistance à une politique illégitime, en en faisant un trait culturel, un cliché éthnique. Donner à un phénomène social une explication purement culturelle, éthnique, c’est occulter sa dimension politique, c’est prendre un raccourci (comme les racistes qui remplacent un conflit de classes par un conflit génétique).

Et pendant que vous regardiez le journal télé, vous n’avez pas vu d’autres combats, rendus invisibles derrière les clichés. Qui fera un exemple d’individus en résistance pacifique, faisant du camping sauvage devant une institution censée défendre ses droits? Et si un média alternatif en parlait, si le résistant avait un blog, qui le

76#114 : Pas de panique, on assure !

Après la catastrophe de Fukushima, on continue de nous dire que le nucléaire c'est sans danger, qu'il n'y a que des experts, que tout est calculé, qu'il n'y a pas de marge d'erreur... En voyant une agence intérim proche de Fessenheim où se trouve la centrale nucléaire la plus vieille de France recruter des intérimaires avec des impressions en A4 collées sur la vitrine, on peut se poser des questions ! C'est un cliché ou un mensonge qui tombe ?

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A"rmons que les citoyens ont seulement besoin d’information pour se décider; alors nous pouvons contourner la démocratie par la propagande, ou par la censure, ou en montrant très mal la réalité.

Une démocratie pluraliste qui nous accueille sans a priori... Il su"t pourtant d’un détail, un symbole idéologique mal placé, comme si les publicitaires avaient oublié de le retirer pour la photo, pour que l’on doute de la neutralité des pouvoirs publics et de sa propre intégration dans ce cadre si ouvert.

Le diable est dans les détails, et la diabolisation dans la bouche des médias et des politiques. Alors que tout paysan porte des bottes, et même moi quand je cultive mon jardin ! Le cliché transforme un porteur de bottes en guerillero colombien.

En parlant de prise d’otage, celle de la «majorité silencieuse» à qui ils donnent la parole, quand ils montrent des manifestations, les médias servent un discours «à emporter», prétendument professionnel, de bon sens objectif puisque ce sont les «vrais» gens qui le disent. Vous avez déjà vu un représentant légitime de la majorité silencieuse, vous? On dissimule le mouvement social, la résistance à une politique illégitime, en en faisant un trait culturel, un cliché éthnique. Donner à un phénomène social une explication purement culturelle, éthnique, c’est occulter sa dimension politique, c’est prendre un raccourci (comme les racistes qui remplacent un conflit de classes par un conflit génétique).

Et pendant que vous regardiez le journal télé, vous n’avez pas vu d’autres combats, rendus invisibles derrière les clichés. Qui fera un exemple d’individus en résistance pacifique, faisant du camping sauvage devant une institution censée défendre ses droits? Et si un média alternatif en parlait, si le résistant avait un blog, qui le

saurait, victime de la nouvelle censure qu’est l’excès d’information ?

Tant de communication, et de clichés, ça finit par rentrer dans nos esprits: jeunes + feu = banlieues. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de matraquage médiatique: la matraque, c’est violent, et ça fait peur. Le discours politique de ces clichés, c’est celui de ceux qui gouvernent par la peur.

La peur d’être privé de la société de surconsommation électrique contre la peur d’une catastrophe nucléaire: vous préférez quoi? Bien sûr, il n’y a pas de risque de tsunami sur le Rhin entend-on parfois. L’électricité nucléaire est une fierté technologique nationale, elle est le symbole de la puissance de l’État, qui a la force, les moyens et les compétences pour la contrôler et nous protéger. Sommes-nous en Ukraine soviétique?

La société du spectacle, ce n’est pas seulement celle où l’on passe dix ans de notre vie à nous divertir devant la télévision et dix devant les autres écrans. C’est un monde où les représentations et les histoires sont devenues des marchandises de l’industrie médiatique et un mode de pouvoir, de contrôle, de dépossession. Tout comme certains sont des professionnels du pouvoir, et gouvernent pour nous, dans le monde du capitalisme à peu près démocratique, certains travaillent au milieu, entre nous et le monde: le 4ème pouvoir fabrique et distribue des représentations du monde à notre place, c’est pratique, rapide et facile, nous n’avons qu’à les consommer. Nous devenons les spectateurs d’un disneyland mondial, un village planétaire de décors de cinéma en trompe-l’oeil.

Tant qu’une démocratie repose sur des citoyens peu éduqués, mal informés, surtout pas armés contre les manipulations et les raconteurs d’histoires, les clichés feront la loi.

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La vérité est ailleurs ?

Adrien

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#116 : Guerilla

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La vérité est ailleurs

Du fait de la stigmatisation des mouvements sociaux en Colombie, «tout rassemblement en zone rurale de personnes chaussées de bottes en caoutchouc, c’est la guérilla». FAUX, cette photo a été prise lors d’un congrès d’indigènes dans le département du Cauca. Ce groupe de personnes avec un bâton à la main fait partie de la « Guardia indigena », ils sont chargés de veiller au bon déroulement de leur activité de manière pacifique.

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volant, on pourrait souhaiter qu’elles n’aient plus le droit de conduire, en étant bien sûr convaincu que ce serait pour le bien de tous. Si un employeur est persuadé que les personnes d’origine maghrébine sont violentes et créent sans cesse des problèmes, il préfèrera donner sa chance à quelqu’un d’autre, sans même prendre la peine de rencontrer la personne d’origine maghrébine qui lui a envoyé son CV, puisque «de toute façon c’est tous les mêmes». Les stéréotypes sont porteurs d’inégalités, et c’est pour cela qu’ils sont dangereux. Les exemples historiques ne manquent pas pour montrer à quel point ils peuvent conduire à des attitudes discriminantes, voire violentes, allant même parfois jusqu’aux crimes de masse.

Pourquoi les stéréotypes sont-ils si tenaces ?

Nous avons vu que les stéréotypes sont des instruments pour simplifier la réalité, mais que cette simplification conduit à une perception erronée de la réalité qui nous fait croire que «tous les X sont Y» alors que c’est faux. Mais alors, si tous les X ne sont pas Y, nous devrions être confrontés, dans la vie réelle, à des exemples qui contredisent nos stéréotypes et nous devrions ainsi nous rendre compte que nos catégories de pensée sont fausses. Si les stéréotypes persistent, est-ce à dire que ces contre-exemples n’existent pas ? Au contraire, ils existent bel et bien, et notre vie quotidienne en est remplie. Pourquoi, dans ce cas, ne les prenons-nous pas en compte ? Tout simplement à cause d’un autre mécanisme cognitif que les chercheurs en sciences humaines ont appelé le «biais de confirmation». Le biais de confirmation est une méthode que nous utilisons tous les jours pour nous assurer de la pertinence de nos croyances[6]. Elle consiste à ne prendre en compte que les exemples qui confirment ce que l’on croit. Ceux qui seraient susceptibles d’infirmer nos croyances, donc nos stéréotypes, sont tranquillement évacués : on n’y prête aucune attention. Par exemple, si un individu est persuadé que les femmes ne savent pas conduire, toutes les situations qui mettent en scène une femme qui ne conduit pas selon les critères de bonne conduite de l’individu seront utilisées pour confirmer sa croyance : «j’ai raison, les femmes ne savent vraiment

Les Juifs sont radins, les Portugaises sont poilues, les femmes ne savent pas conduire, les Africains sont paresseux… Pourquoi émettons-nous des jugements à propos de populations auxquelles nous n’appartenons pas, et cela sans même les connaître? Pourquoi rangeons nous illico presto les individus qui ont une origine géographique ou sociale di!érente de la nôtre, ou qui sont de l’autre sexe, dans des catégories rigides qu’on appelle des « stéréotypes » ou des « clichés » ? Parce-que ces caractéristiques qu’on leur prête son vraies ? Rien n’est moins sûr…

Qu’est-ce qu’un stéréotype ?

Les stéréotypes sont des manières de penser, propres à un groupe social, qui consistent à décréter que «tous les X sont Y»[1]. Ce sont des «images» collectives, transmises et partagées par notre entourage (parents, amis, professeurs, etc.) et par les médias (aussi bien dans les émissions TV de divertissement que dans les discours politiques o"ciels). Cette transmission peut se faire de façon explicite: «les Noirs sont comme ça»; ou bien de façon plus implicite par des remarques telles que «c’est normal, il est Noir» ou «c’est bien un Noir celui-là». Ainsi, les stéréotypes, comme les normes et les valeurs, font partie de ce qu’on nous lègue. Ils se présentent comme des évidences, comme des « vérités » partagées par les membres du groupe. Les stéréotypes peuvent parfois être positifs («les Asiatiques sont travailleurs»), mais dans la grande majorité des cas ils sont négatifs et rabaissent les groupes qu’ils visent par rapport au groupe qui les émet. Mais qu’ils soient positifs ou négatifs, les stéréotypes sont toujours des simplifications abusives et généralisantes qui mènent à une perception erronée de la réalité.

Pourquoi les stéréotypes existent-ils ?

Si nous utilisons fréquemment des stéréotypes pour nous référer aux autres, ce n’est pas parce que nous sommes méchants ou idiots, mais plutôt parce que nous sommes «paresseux». En e!et, les stéréotypes sont des «facilitateurs de la communication sociale»[2], des «raccourcis de la pensée qui vont directement à la conclusion admise « une fois pour toutes»»[3]. Ils sont une manière que les êtres humains ont trouvée pour faire face aux innombrables informations qui les assaillent. Nous catégorisons notre environnement social pour le simplifier et pour pouvoir agir en son sein[4]. Ainsi, en utilisant des catégories toutes prêtes pour identifier ce qui nous entoure, nous nous épargnons les e!orts considérables qu’il faudrait fournir si nous devions à chaque fois préciser, définir et nous mettre d’accord avec notre interlocuteur sur l’objet de notre discussion.

Pourquoi les stéréotypes sont-ils dangereux?

Après tout, si les stéréotypes sont des manières de penser qui facilitent la communication, pourquoi s’en inquiéter? S’il est vrai que les stéréotypes relèvent de mécanismes cognitifs nécessaires qui nous permettent d’appréhender le monde et d’agir en son sein, il faut néanmoins y prendre garde. Outre le fait que les «vérités» qu’ils prétendent porter sont fausses, les stéréotypes sont particulièrement dangereux car ils sont socialement partagés. En se posant comme des évidences pour les membres du groupe, les stéréotypes peuvent alors aboutir «à des attitudes discriminantes, voire xénophobes ou racistes»[5]. Ils servent de justification aux traitements discriminants et inégalitaires. Si l’on est persuadé que les femmes ne savent pas conduire et sont des dangers publics au

Clichés, stéréotypes… Késaco ?

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volant, on pourrait souhaiter qu’elles n’aient plus le droit de conduire, en étant bien sûr convaincu que ce serait pour le bien de tous. Si un employeur est persuadé que les personnes d’origine maghrébine sont violentes et créent sans cesse des problèmes, il préfèrera donner sa chance à quelqu’un d’autre, sans même prendre la peine de rencontrer la personne d’origine maghrébine qui lui a envoyé son CV, puisque «de toute façon c’est tous les mêmes». Les stéréotypes sont porteurs d’inégalités, et c’est pour cela qu’ils sont dangereux. Les exemples historiques ne manquent pas pour montrer à quel point ils peuvent conduire à des attitudes discriminantes, voire violentes, allant même parfois jusqu’aux crimes de masse.

Pourquoi les stéréotypes sont-ils si tenaces ?

Nous avons vu que les stéréotypes sont des instruments pour simplifier la réalité, mais que cette simplification conduit à une perception erronée de la réalité qui nous fait croire que «tous les X sont Y» alors que c’est faux. Mais alors, si tous les X ne sont pas Y, nous devrions être confrontés, dans la vie réelle, à des exemples qui contredisent nos stéréotypes et nous devrions ainsi nous rendre compte que nos catégories de pensée sont fausses. Si les stéréotypes persistent, est-ce à dire que ces contre-exemples n’existent pas ? Au contraire, ils existent bel et bien, et notre vie quotidienne en est remplie. Pourquoi, dans ce cas, ne les prenons-nous pas en compte ? Tout simplement à cause d’un autre mécanisme cognitif que les chercheurs en sciences humaines ont appelé le «biais de confirmation». Le biais de confirmation est une méthode que nous utilisons tous les jours pour nous assurer de la pertinence de nos croyances[6]. Elle consiste à ne prendre en compte que les exemples qui confirment ce que l’on croit. Ceux qui seraient susceptibles d’infirmer nos croyances, donc nos stéréotypes, sont tranquillement évacués : on n’y prête aucune attention. Par exemple, si un individu est persuadé que les femmes ne savent pas conduire, toutes les situations qui mettent en scène une femme qui ne conduit pas selon les critères de bonne conduite de l’individu seront utilisées pour confirmer sa croyance : «j’ai raison, les femmes ne savent vraiment

pas conduire». Mais lorsque l’individu sera confronté à une situation où une femme conduit d’une façon qui répond à ses critères de bonne conduite, il n’y prêtera tout simplement pas attention, et n’utilisera pas cet exemple pour contredire son stéréotype. Il n’utilisera pas non plus comme contre-exemples les situations où les hommes qui conduisent ne répondent pas à ses critères de bonne conduite. Un peu comme si le jeu était joué d’avance, comme si les dés étaient pipés… Mais nous n’avons généralement pas conscience de ce biais de confirmation qui nourrit nos stéréotypes (lorsque nous en avons conscience et que nous persistons dans nos stéréotypes, on peut alors dire que c’est de la mauvaise foi). Nous croyons vraiment à nos clichés, « et ce, avec, le pensons-nous, les meilleures raisons qui soient, c’est-à-dire celles que nous suggère ce que nous croyons être notre expérience, mais qui sont passées par le tamis de la procédure de confirmation »[7]. On croit ce que l’on voit, mais le problème est que bien souvent on ne voit que ce que l’on croit.

La fin des stéréotypes ?

Peut-on en finir avec les stéréotypes ? La réponse est loin d’être évidente, tant les stéréotypes sont liés à notre manière habituelle de catégoriser ce qui nous entoure. Néanmoins, chacun de nous peut faire l’e!ort de remettre en question les catégories que l’on nous a transmis. S’ouvrir aux di!érences, ne plus les craindre, penser à détourner de temps en temps son regard habituellement centré sur soi et sur son entourage pour essayer de comprendre comment fonctionnent les autres et pourquoi ils fonctionnent ainsi… Autant de pistes pour atténuer le pouvoir qu’ont les stéréotypes de nous couper des autres.

Aude

Pourquoi les stéréotypes existent-ils ?

Si nous utilisons fréquemment des stéréotypes pour nous référer aux autres, ce n’est pas parce que nous sommes méchants ou idiots, mais plutôt parce que nous sommes «paresseux». En e!et, les stéréotypes sont des «facilitateurs de la communication sociale»[2], des «raccourcis de la pensée qui vont directement à la conclusion admise « une fois pour toutes»»[3]. Ils sont une manière que les êtres humains ont trouvée pour faire face aux innombrables informations qui les assaillent. Nous catégorisons notre environnement social pour le simplifier et pour pouvoir agir en son sein[4]. Ainsi, en utilisant des catégories toutes prêtes pour identifier ce qui nous entoure, nous nous épargnons les e!orts considérables qu’il faudrait fournir si nous devions à chaque fois préciser, définir et nous mettre d’accord avec notre interlocuteur sur l’objet de notre discussion.

Pourquoi les stéréotypes sont-ils dangereux?

Après tout, si les stéréotypes sont des manières de penser qui facilitent la communication, pourquoi s’en inquiéter? S’il est vrai que les stéréotypes relèvent de mécanismes cognitifs nécessaires qui nous permettent d’appréhender le monde et d’agir en son sein, il faut néanmoins y prendre garde. Outre le fait que les «vérités» qu’ils prétendent porter sont fausses, les stéréotypes sont particulièrement dangereux car ils sont socialement partagés. En se posant comme des évidences pour les membres du groupe, les stéréotypes peuvent alors aboutir «à des attitudes discriminantes, voire xénophobes ou racistes»[5]. Ils servent de justification aux traitements discriminants et inégalitaires. Si l’on est persuadé que les femmes ne savent pas conduire et sont des dangers publics au

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[1] Gérald Bronner, La pensée extrême, Paris, Denoël, 2009, p.91[2] Pierre Mannoni, Les réprésentations sociales, Que Sais-je ?, PUF, 2010, p.25[3] Ibid., p.27[4] Markus Brauer, « Préjugés et stéréotypes », Dictionnaire de la pensée sociologique, PUF, 2010, p.572[5] Pierre Mannoni, op. cit., p.27[6] Gérald Bronner, op. cit. p.91[7] Ibid.

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UN HISTORIEN : Qui a pris ce cliché le premier ? UN LECTEUR ATTENTIF : Les clichés, on les reçoit et on les transmet à chaque fois qu’on les évoque, comme une maladie contagieuse. Ils naissent sponta-nément dans une société, une culture, un groupe ho-mogène, qui s’imposent comme une seconde nature à des individus presque impuissants. UN PHILOSOPHE : Pourtant nous n’avons pas tous les mêmes clichés, même au sein de groupes qu’on tient pour cohérents comme une nation, une famille etc. On peut les connaître, mais ne pas les partager ; ils peuvent avoir des nuances, des connotations dif-férentes selon les sous-groupes. Je crois même qu’il y a des ré-interprétations toutes personnelles, indivi-duelles de vieux fonds de préjugés et d’imaginaires, compris selon une grille de lecture particulière. Nous sommes des êtres sociaux, certes, mais il n’y a pas de groupe social qui créé quoi que ce soit sans individu et au-dessus d’eux. UN ÉVOLUTIONNISTE : En e!et. La mémétique est une théorie qui tente d’appliquer le raisonnement darwinien au monde des idées et des cultures, au sens le plus large : visions du monde, théories, méthodes, rumeurs, préjugés, mots, sonorités... L’équivalent des gènes seraient les mèmes, tout élément de culture qui se transmet sans moyens génétiques, par exemple par l’imitation. Ils sont sélectionnés selon soit le suc-cès de leur reproduction, de leur propagation, de leur enseignement, leur utilité, leur succès d’estime, leur adaptabilité ou leur résistance au réel. Les mutations viennent de créations ou de découvertes individuelles,

ou d’imitations non-conformes. Le hasard qui favo-rise la prédominance de tel groupe va favoriser l’in-fluence des mèmes qu’il partage (à commencer par son mode de domination). Les esprits se transmettent les mèmes, et par-là les reproduisent, les croisent, mais chaque patrimoine individuel d’idées est unique et s’assemble d’une façon particulière. Plusieurs mu-tations similaires peuvent se produire séparément, plusieurs personnes peuvent avoir eu la même idée, et ces idées d’abord minoritaires se rejoindre et avoir du succès ou pas. Ainsi les clichés seraient des mèmes, oui, produits et transmis. UN HISTORIEN : En découvrant l’Amérique au XVIe siècle, les explorateurs rencontrent des autres hommes, et inventent le cliché du « bon sauvage », inspirés de leurs catégories religieuses sur un monde paradisiaque et primitif. Pour la culture française, avant Montaigne se rendant au Brésil, ce cliché n’exis-tait pas.

UN LECTEUR MORAL : Bon d’accord, c’est un pro-blème de catégories et de stéréotypes paresseuse-ment employés, et je suis responsable du mal qu’ils font. Je vais essayer maintenant d’être plus prudent avec mes clichés, et ceux que je pourrais recevoir, et les dépasser par un esprit critique aux aguets. UN PHILOSOPHE : Pas forcément dangereux par leurs seules valeurs d’inégalité, les clichés le sont parce qu’ils appartiennent aux catégorisations, par le fait que les représentations façonnent le monde en dépit de sa complexité. Un exemple : les clichés sur les rôles de l’homme ou de la femme.

Des clichés et des mots

UN LECTEUR : Certains peuvent être positifs en tant que modèles. UN PHILOSOPHE : Mais dangereux en ce qu’ils conduisent à décréter qui est un homme, qui est une femme, une di!érence irréconciliable entre eux, comme si les mots correspondaient à une réalité exacte, bien délimitée. Ranger quelqu’un derrière un mot, même en se croyant dépourvu de jugement, c’est déjà le discriminer, choisir de le mettre dans une catégorie. Cela paraît faux d’attribuer des clichés à tous les Juifs ou Noirs, mais cela l’était déjà de quali-fier cette personne de Juif ou Noir, comme un résumé d’identité. UN SÉMANTICIEN : Et cela provient du langage lui-même ! En utilisant des mots la pensée prend des rac-courcis, et donc des libertés avec la réalité, en perma-nence. Nos mots fonctionnent sur cette confusion, cette simplification, cette réduction à l’oeuvre dans les clichés. Nous prenons la carte pour le territoire, le mot pour la chose qu’il désigne, et on oublie qu’utili-ser un mot n’est pas manier une réalité mais une case, une carte. Nos mots sont comme des clichés, mais on ne nous a pas appris à nous méfier de ces cartes men-tales du réel, et nous ignorons qu’elles sont filtrées, incomplètes, et que l’on en est en partie les auteurs. UN LECTEUR ALTRUISTE : Un mot nous éloigne de l’autre, comme un cliché. «C’est normal, t’es une femme!» Tout est résumé dans un qualificatif. De

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ou d’imitations non-conformes. Le hasard qui favo-rise la prédominance de tel groupe va favoriser l’in-fluence des mèmes qu’il partage (à commencer par son mode de domination). Les esprits se transmettent les mèmes, et par-là les reproduisent, les croisent, mais chaque patrimoine individuel d’idées est unique et s’assemble d’une façon particulière. Plusieurs mu-tations similaires peuvent se produire séparément, plusieurs personnes peuvent avoir eu la même idée, et ces idées d’abord minoritaires se rejoindre et avoir du succès ou pas. Ainsi les clichés seraient des mèmes, oui, produits et transmis. UN HISTORIEN : En découvrant l’Amérique au XVIe siècle, les explorateurs rencontrent des autres hommes, et inventent le cliché du « bon sauvage », inspirés de leurs catégories religieuses sur un monde paradisiaque et primitif. Pour la culture française, avant Montaigne se rendant au Brésil, ce cliché n’exis-tait pas.

UN LECTEUR MORAL : Bon d’accord, c’est un pro-blème de catégories et de stéréotypes paresseuse-ment employés, et je suis responsable du mal qu’ils font. Je vais essayer maintenant d’être plus prudent avec mes clichés, et ceux que je pourrais recevoir, et les dépasser par un esprit critique aux aguets. UN PHILOSOPHE : Pas forcément dangereux par leurs seules valeurs d’inégalité, les clichés le sont parce qu’ils appartiennent aux catégorisations, par le fait que les représentations façonnent le monde en dépit de sa complexité. Un exemple : les clichés sur les rôles de l’homme ou de la femme.

UN LECTEUR : Certains peuvent être positifs en tant que modèles. UN PHILOSOPHE : Mais dangereux en ce qu’ils conduisent à décréter qui est un homme, qui est une femme, une di!érence irréconciliable entre eux, comme si les mots correspondaient à une réalité exacte, bien délimitée. Ranger quelqu’un derrière un mot, même en se croyant dépourvu de jugement, c’est déjà le discriminer, choisir de le mettre dans une catégorie. Cela paraît faux d’attribuer des clichés à tous les Juifs ou Noirs, mais cela l’était déjà de quali-fier cette personne de Juif ou Noir, comme un résumé d’identité. UN SÉMANTICIEN : Et cela provient du langage lui-même ! En utilisant des mots la pensée prend des rac-courcis, et donc des libertés avec la réalité, en perma-nence. Nos mots fonctionnent sur cette confusion, cette simplification, cette réduction à l’oeuvre dans les clichés. Nous prenons la carte pour le territoire, le mot pour la chose qu’il désigne, et on oublie qu’utili-ser un mot n’est pas manier une réalité mais une case, une carte. Nos mots sont comme des clichés, mais on ne nous a pas appris à nous méfier de ces cartes men-tales du réel, et nous ignorons qu’elles sont filtrées, incomplètes, et que l’on en est en partie les auteurs. UN LECTEUR ALTRUISTE : Un mot nous éloigne de l’autre, comme un cliché. «C’est normal, t’es une femme!» Tout est résumé dans un qualificatif. De

nombreux mots qui se complètent peuvent nous rapprocher de l’autre. Si l’on devait avoir une hon-nête discussion seulement sur ces stéréotypes, sans en rester à l’échange de banalités impersonnelles, on pourrait les dépasser, par la force des détails, anec-dotes, exceptions. L’AUTEUR : Les clichés facilitent-ils seulement la communication? Y a t-il vraiment quelque chose de communiqué, à part une pensée virale ? Si l’on voit le réel à travers les stéréotypes, si l‘on parle en les uti-lisant à travers nos mots, n’est-on pas plutôt coupé de la réalité, coupé de l’autre à qui l’on ne donne rien en lui parlant par eux ? Le danger serait alors de vivre dans une fiction pauvre, comme si l’on visitait un pays étranger les yeux vissés à un guide mensonger ou à un journal de voyage écrit à l’avance.

Adrien

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Qui sommes nous?

Les réalisateurs de ce projet sont principalement les membres de l’association TEJE Strasbourg.TEJE est l’acronyme de Travailler Ensemble Jeunes et Engagé-es, mais c’est aussi tisser en espagnol. C’est sur ces deux terrains qu’en 2008 un groupe de jeunes étudiant-es colombien-nes s’est rassemblé pour mettre en place des projets qui les passionnaient !Aujourd’hui, TEJE est plus grand avec quatre antennes actives en 2012 : Lyon, Paris, Lille et Strasbourg, des nationalités variées (du Kazakhtan au Chili en passant par la France et la Colombie), et des initiatives originales pour construire un monde où il fasse bon vivre où que l’on soit.

Des objectifs ambitieux

Dans un monde en évolution permanente, les peuples, les sociétés et les individus sont toujours plus interdépendants. Parallèlement, les inégalités entre pays du Sud et pays du Nord, et les inégalités au sein même de chaque territoire ne cessent de se creuser toujours plus. D’une part, TEJE entend questionner l’état de faits et les processus qui créent ces inégalités pour mieux les combattre. Et d’autre part, TEJE oeuvre à la reconnaissance de l’altérité, de la diversité et de la pluralité en favorisant la rencontre inter-culturelle, d’où qu’elle émane. Indépendante de tout pouvoir extérieur, TEJE se détermine en toute autonomie et prend ses décisions librement. TEJE n’est pas un parti politique ni un

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Qui sommes nous?

Les réalisateurs de ce projet sont principalement les membres de l’association TEJE Strasbourg.TEJE est l’acronyme de Travailler Ensemble Jeunes et Engagé-es, mais c’est aussi tisser en espagnol. C’est sur ces deux terrains qu’en 2008 un groupe de jeunes étudiant-es colombien-nes s’est rassemblé pour mettre en place des projets qui les passionnaient !Aujourd’hui, TEJE est plus grand avec quatre antennes actives en 2012 : Lyon, Paris, Lille et Strasbourg, des nationalités variées (du Kazakhtan au Chili en passant par la France et la Colombie), et des initiatives originales pour construire un monde où il fasse bon vivre où que l’on soit.

Des objectifs ambitieux

Dans un monde en évolution permanente, les peuples, les sociétés et les individus sont toujours plus interdépendants. Parallèlement, les inégalités entre pays du Sud et pays du Nord, et les inégalités au sein même de chaque territoire ne cessent de se creuser toujours plus. D’une part, TEJE entend questionner l’état de faits et les processus qui créent ces inégalités pour mieux les combattre. Et d’autre part, TEJE oeuvre à la reconnaissance de l’altérité, de la diversité et de la pluralité en favorisant la rencontre inter-culturelle, d’où qu’elle émane. Indépendante de tout pouvoir extérieur, TEJE se détermine en toute autonomie et prend ses décisions librement. TEJE n’est pas un parti politique ni un

mouvement religieux et n’entretien pas de lien utilitariste avec ces structures et encore moins avec une seule d’entre elles. Néanmoins, TEJE reste à l’écoute des positions que peuvent prendre toutes les structures de l’échiquier politique, surtout quand ces avis ont des conséquences directes sur les activités qu’elle mène : Défense des droits humains, solidarité internationale, lutte contre les injustices, interculturalité.

Concrètement

Nous agissons pour rassembler des citoyen-nes d’origines diverses, désireux-ses de s’engager sur les thématiques suivantes :

recherche étudiant, la vulgarisation du savoir.

internationale et d’éducation au développement.

développer la conscience citoyenne.

transnationaux pour réfléchir ensemble sur des sujets comme les droits humains, les migrations, la jeunesse, la solidarité internationale, la paix, le développement durable, entre autres.

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Quelques mots sur “nous”

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Le projet Cliché! a connu aussi une étape «grand public» en 2011 de par la déclinaison de l’exposition en activités réalisées pendant la semaine de la solidarité internationale.

En dehors du monde de l’impitoyable mondialisation financière, des gens essaient à leur niveau d’avoir un autre regard sur les êtres humains qui sont de l’autre côté de la planète. Ils pratiquent la bien nommée “solidarité internationale”. La solidarité internationale est aussi une thématique qui vit sous les clichés. Alors, quoi de plus pertinent que de réaliser les activités liées au projet Cliché pendant cette semaine nationale d’actions : un autre regard, une nouvelle approche.

Depuis 1998, la 3ème semaine de novembre de chaque année est consacrée, en France, à la Solidarité internationale. Ainsi, la Semaine est un grand rendez-vous national de sensibilisation à la solidarité internationale et au développement durable. Des manifestations alliant réflexion, créativité et convivialité sont organisées partout. Elles permettent de dépasser nos idées reçues, d’échanger et de s’interroger sur ce que nous pouvons faire pour rendre ce monde plus solidaire, que ce soit à travers nos actes quotidiens les plus simples comme les plus engagés.

Une expo sur Place et à emporter

Les dix photos retenues lors du concours Cliché! ont été imprimées en grand format pour leur donner la meilleure visibilité et ont été exposées Place de la Gare à Strasbourg, lors de la semaine de la solidarité internationale du 12 au 20 novembre 2011. Une exposition «à emporter» a aussi été réalisée afin de couvrir tous ces espaces visibles par l’œil actif des citoyennes et citoyens. C’est ainsi que l’expo s’est retrouvée sur les panneaux d’a"chage libre, les cabines téléphoniques, les murs des restaurants universitaires, les couloirs du parlement européen, dans des entrées d’immeubles, etc.

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Le projet Cliché! a connu aussi une étape «grand public» en 2011 de par la déclinaison de l’exposition en activités réalisées pendant la semaine de la solidarité internationale.

En dehors du monde de l’impitoyable mondialisation financière, des gens essaient à leur niveau d’avoir un autre regard sur les êtres humains qui sont de l’autre côté de la planète. Ils pratiquent la bien nommée “solidarité internationale”. La solidarité internationale est aussi une thématique qui vit sous les clichés. Alors, quoi de plus pertinent que de réaliser les activités liées au projet Cliché pendant cette semaine nationale d’actions : un autre regard, une nouvelle approche.

Depuis 1998, la 3ème semaine de novembre de chaque année est consacrée, en France, à la Solidarité internationale. Ainsi, la Semaine est un grand rendez-vous national de sensibilisation à la solidarité internationale et au développement durable. Des manifestations alliant réflexion, créativité et convivialité sont organisées partout. Elles permettent de dépasser nos idées reçues, d’échanger et de s’interroger sur ce que nous pouvons faire pour rendre ce monde plus solidaire, que ce soit à travers nos actes quotidiens les plus simples comme les plus engagés.

Une expo sur Place et à emporter

Les dix photos retenues lors du concours Cliché! ont été imprimées en grand format pour leur donner la meilleure visibilité et ont été exposées Place de la Gare à Strasbourg, lors de la semaine de la solidarité internationale du 12 au 20 novembre 2011. Une exposition «à emporter» a aussi été réalisée afin de couvrir tous ces espaces visibles par l’œil actif des citoyennes et citoyens. C’est ainsi que l’expo s’est retrouvée sur les panneaux d’a"chage libre, les cabines téléphoniques, les murs des restaurants universitaires, les couloirs du parlement européen, dans des entrées d’immeubles, etc.

En bonus : 100% de réflexion

Parce qu’une expo ne fait pas le printemps (surtout en hiver!), nous avons concocté des activités qui reprennent le concept de Cliché! mais qui s’insèrent également dans la thématique de la semaine de la solidarité internationale 2012 “les droits essentiels”.

Un vernissage de l’exposition Place de la Gare sous forme de bal des débutant-e-s pour tous ceux qui entendaient pour la première fois parler de l’existence d’une «semaine de la solidarité internationale”.Un reportage sur les ‘gens du voyage’, ces voyageurs SNCF qui parcourent des milliers de km en train par an et qui ignorent qu’ils font partie d’une communauté bien plus étendue et très souvent stigmatisée.Un café scientifique où nous avons examiné l’éducation au microscope. L’occasion d’une réflexion collective avec des participants venus de divers horizons de refaire le monde de l’éducation et de l’école, si on était ministre avec un budget illimité.Un petit déjeuner débat pour vérifier si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Tous ces étudiants bien matinaux qui sont devenus la cible d’une politique d’immigration mal choisie.Un débat citoyen où après le G20 nous avons tenté de réunir les autres 7 milliards de personnes qui n’avaient pas été invités à Cannes en octobre 2011. Une centaine seulement se sont présentés mais nous avons tout de même pu creuser la question de la finance mondiale.Nous nous sommes mis en mode ‘alsacien’ pour un Stammtisch: “La France pays des Droits de l’Homme?”, au Point Accueil Solidarité de la gare de Strasbourg.Un Solidarla (mandala pour la solidarité) ‘porteur de paroles’ Place Kléber pour donner la parole aux citoyen-ne-s qui nous ont dit ‘Pour quel droit seraient-ils prêts à se battre?’.

Toutes ces activités ont été réalisées avec plus d’une trentaine de partenaires associatifs et institutionels.

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Le projet Cliché et son parcours

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Ce projet a pu être mené à bien grâce à l’implication de diverses personnes physiques et morales dont : Pour la réalisation du livre sur une idée originale et sous la coordination d’Adrien Caruso, les membres de TEJE Strasbourg : Anna Forgue, Assel Shepetova, Aude Bernhard, Camilo Cleves, Fatiha Benelkadi, Jean-Charles Vescovo, Lina Watanabe, Maria Teresa Muñoz, Marjorie Abu Alhaija, Pablo Canales, Sandra Sua, Vanessa Viera, Viviana Viera. Pour les photos et clichés :

En couverture tous les participants au concours :Jean-Charles Vescovo, Denys Piningre, Jasmine Dance, Clémentine Flack, Camilo Cleves , Sylvain Degliesposti, Christophe Hamon, Alexandre Tesevic , Cécile Forgue, Séverine Bonhomme, Stéphane Tulet, Luigi Cuna, Nicolas Gravier, Gaby Küppers, Juan Pablo Gutierrez, Emilie Penazzi, Emmanuel Spitz, Elodie Mautret, Shana Elbaz, Frederique Longree, Lorena Villaquiran, Gilles Calgari, Gabriel Triviño Van Arcken, Nilda Hernandez Padilla, Floro Ortiz, Agathe Manga, Zhixuan Lin, Juan Diego Epherra, Coraline Zanchi, Nicolas Cassaghi, Alexandrine Wagner, Sébastien Prod’homme, Amélie Boullais, Kristell Wagner, Viviana Viera, Solimar Pinto Sanchez, Valerya Viera , Flore Viénot, Gaël Vince, Teresa Muñoz Burgos, Jean-Félix Fayolle, Michel Meyer, Martine Frankreich, Estelle Lafaye, Amélie Hess, Maxime Serafin, Adriana Rojas, Isabelle Schmidt, Julien Gérard, German Guzman Nogales, Thibaut Hirsch, Claudia Litzler, Laura Sarmiento, Benoît Forgue, Ying Yang, Sylvestre Ganter, Marc Moreau, Ernesto Rojas, Omar Lorenzo Joleanes Vizcaino, Elodie Jocteur, Céline Jaegler, Jérémy Duployer, Louise Blum, Rémy Wolf, Fatiha Benelkadi, Marion Huet, Jeanne Duquesnoy, Jose Luis Muñoz, Olalla Pastor del Valle, Julia Tosi, Xavier D’Astarac, Yris Apsit, Jorge Gomez, Martine Aufilam, Julia Cayetanot, Adrien Caruso, Vanessa Viera Giraldo, Oriana Garcia Iriarte, Luz Salgado.

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Une vigne avec du coeur, photo aérienne prise par David Bretones avec tendresse depuis le ciel au milieu d’un «désert» à Benamaurel, un village de Grenade (Andalousie, Espagne). La forme n’a pas été donnée par l’Homme, mais c’est la vigne même qui l’a prise, c’est sans doute un message d’amour et d’espoir...

#55 : La nature ne sent pas? Les vignes n’ont pas de sentiments?

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Ce projet a pu être mené à bien grâce à l’implication de diverses personnes physiques et morales dont : Pour la réalisation du livre sur une idée originale et sous la coordination d’Adrien Caruso, les membres de TEJE Strasbourg : Anna Forgue, Assel Shepetova, Aude Bernhard, Camilo Cleves, Fatiha Benelkadi, Jean-Charles Vescovo, Lina Watanabe, Maria Teresa Muñoz, Marjorie Abu Alhaija, Pablo Canales, Sandra Sua, Vanessa Viera, Viviana Viera. Pour les photos et clichés :

En couverture tous les participants au concours :Jean-Charles Vescovo, Denys Piningre, Jasmine Dance, Clémentine Flack, Camilo Cleves , Sylvain Degliesposti, Christophe Hamon, Alexandre Tesevic , Cécile Forgue, Séverine Bonhomme, Stéphane Tulet, Luigi Cuna, Nicolas Gravier, Gaby Küppers, Juan Pablo Gutierrez, Emilie Penazzi, Emmanuel Spitz, Elodie Mautret, Shana Elbaz, Frederique Longree, Lorena Villaquiran, Gilles Calgari, Gabriel Triviño Van Arcken, Nilda Hernandez Padilla, Floro Ortiz, Agathe Manga, Zhixuan Lin, Juan Diego Epherra, Coraline Zanchi, Nicolas Cassaghi, Alexandrine Wagner, Sébastien Prod’homme, Amélie Boullais, Kristell Wagner, Viviana Viera, Solimar Pinto Sanchez, Valerya Viera , Flore Viénot, Gaël Vince, Teresa Muñoz Burgos, Jean-Félix Fayolle, Michel Meyer, Martine Frankreich, Estelle Lafaye, Amélie Hess, Maxime Serafin, Adriana Rojas, Isabelle Schmidt, Julien Gérard, German Guzman Nogales, Thibaut Hirsch, Claudia Litzler, Laura Sarmiento, Benoît Forgue, Ying Yang, Sylvestre Ganter, Marc Moreau, Ernesto Rojas, Omar Lorenzo Joleanes Vizcaino, Elodie Jocteur, Céline Jaegler, Jérémy Duployer, Louise Blum, Rémy Wolf, Fatiha Benelkadi, Marion Huet, Jeanne Duquesnoy, Jose Luis Muñoz, Olalla Pastor del Valle, Julia Tosi, Xavier D’Astarac, Yris Apsit, Jorge Gomez, Martine Aufilam, Julia Cayetanot, Adrien Caruso, Vanessa Viera Giraldo, Oriana Garcia Iriarte, Luz Salgado.

Les auteurs des photos du livre:

Pour le soutien moral et plus :

Les antennes de TEJE en France, La Maison de l’Amérique Latine de Strasbourg, l’association Old School et notamment son studio graphique spécial associations avec Marlène Fritsch et Pauline Jamet, Xavier d’Astarac, chargé de mission du quartier Gare.

Pour le soutien financier et plus :

La coordination nationale de la semaine de la solidarité internationale, la Commission Européene par le Programme Européen Jeunesse en Action, le Conseil Général 67 par le dispositif Envie d’Agir, l’université de Strasbourg par son service vie universitaire, le Crous de Strasbourg par son dispositif culture-actionS.

Si vous aussi vous pensez à un projet surtout n’hésitez pas à consulter les sites de ces structures qui ont des dispositifs intéressants pour vous aider à le financer!

Dankojn

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#1 - Jean-Charles Vescovo,#2 – Denys Piningre,#4 – Clémentine Flack,#5 et #65 – Camilo Cleves,#6 – Sylvain Degliesposti,#9 et #35 – Alexandre Tesevic,#11 – Séverine Bonhomme,#15 – Stéphane Tulet,#17 - Tony Trichanh,#18 – Luigi Cuna,#22 – Emilie Penazzi,#24 - Elodie Mautret,#25 – Shana Elbaz,#33 – Floro Ortiz,#34 – Agathe Manga,#39 – Juan Diego Epherra,

#43 – Alexandrine Wagner,#46 – Kristell Wagner,#48 – Viviana Viera,#49 – Solimar Pinto Sanchez,#52 – Flore Viénot,#53 et #54 – Gaël Vince,#55 – David Bretones,#56 – Jean-Félix Fayolle,#63, #64 et #109 – Adriana Rojas,#81 et #84 – Sylvestre Ganter,#82 – Marc Moreau,#90 – Fatiha Benelkadi,#112 et #113 – Adrien Caruso, #114 – Vanessa Viera Giraldo,#116 – Luz Salgado

#55 : La nature ne sent pas? Les vignes n’ont pas de sentiments?

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TEJE antenne StrasbourgMaison de l’Amérique Latine7 rue de la Course - 67000 [email protected] TEJE antenne ParisMaison des Initiatives Étudiantes50 rue des Tournelles - 75003 [email protected] TEJE antenne LyonLyon Campus25 rue Jaboulay - 69007 [email protected] TEJE antenne LilleMaison des Associations72/74 rue Royale - 59000 [email protected]

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Enfin nous trouver, nous contacter

www.teje.frwww.facebook.com/assoteje

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