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Un parc sous haute surveillan ce F ace aux mauvai ses fréquentations du Parc Fernand-Braudel aux Sablettes, la municipalité voudrait y installer des caméras. S ITUÉS en bordure de plage, les 7,5 ha du Parc paysager Fernand Braudel com mencent à gr ou i ller de monde. Le mo is de juin bat son plein, et avec lui son cortèg e de baigneurs et de premiers esti- vants. Ici, le piéton est roi, où, dev ra it l'être. L' en dr oit est agréable à parcourir qui met en relation les di ffére nts espaces t hématiques. On aimerait que dans ce t écrin du sud de la ville nul problème ne vienne pert urber la belle harmo- nie. Mai s, hélas, non plus, la vie n' est pas un l ong fleuve tran- quille. I La mauvaise fréquentation ./ Un endroit « protégé » ./Un cahier des charges contraignant Pour preuve, face à de nom- breux actes de v andalisme per- trés ces derniers temps, et une fréque nt ation qui tend à devenir mauvaise, surtout la nuit. la muni cipalité vient d'afficher sa f erme vol o nté de renforcer les mesures de sécuri . Attention propri été i ntellectuelle Dans cette optique, l'installa- t ion de caméras de surveillance da ns le Parc est à l' étude . D' après Joseph Minniti adjoint au maire, « ces caméras seraient reliées à un central aménagé à l'hô tel de ville. » En attendant , nous apprend-il, depuis la semai- ne dernière, « c'est une entrepri- se de surveillance dûment man- datée qui en voie patrouiller deux de ses vigiles dont un maître chien de 22 h à 6 h du matin. » Un disposit if qui complète celui mis en place avec les policiers mun icipaux et îlotiers de la Police Nationale, en attendant dans quelques jours l'arrivée des ren- forts de CRS pour l' été, et début septembre, l'installation définiti- ve de fonctionnaires de la Police Nationale affectés sur les Sablettes. A première vue, hormis le fait de choquer certaines âmes sen- sibles - sans doute l'effet big bro- ther - l'installation de caméras apparaît techniquement du moin s. comme une opération pas trop compliquée à réaliser. Dans la finalité, cependant, ce n'est pas du tout le cas, comme tout ce qui touche au Parc Fer- nand Braudel d'ailleurs. L'endroit est « protégé » par un contrat de maîtrise d'oeuvre qui comporte une propriété intellec- tuelle ne permettant pas d'effec- tuer le moindre travail sans obte- nir l'ava l d ' Ala in Faragou le concepteur du si te. Exemple, pour changer un lampadaire, il est fait obligati on de le remplacer par un modèle identique. D'où , pour les élus, avant de pouvoir braquer leurs lentilles de verre sur les allées et venues des utili- sateurs du lieu, de rencontrer l'architeLte niçoi s de manière à lui soumettre leur projet. Et d'en profiter au passage pour essayer de renégocier avec lui le cahier des charges bien trop contrai- gnant. (Voir encadré ci dessous). 6 MF de travaux Pour Joseph Minniti, « la totali- té des travaux prévus sur le Parc et inscrits au budget de la com- mune ne sera pas réalisable avant 2002. Les services tech- niques vont toutefois essayer d 'en accomplir le maximum dans le courant de cette année. » Revêtement des places pour év i ter la poussière, création CLIN D'OElb • 1 AMERICAINS AUX SABLETTES. Si Alain Faragou dit ne plus avoir de contacts avec la muni- cipalité de La Seyne depuis deux ans, ce n'est pas pour autant qu'il ne soit pas réapparu dans les p arages. Ainsi, a-t-il été aperçu récemment en com- pagnie d'une dizaine de personnes attablées chez l'un des plagistes du Parc Fernand Braudel. Il nous a confirmé la chose précisant même que les gens qui /'accompagnaient étaient de citoyenneté améri- caine. Il s'agissait en fait de chercheurs et spécia- listes en botanique qui voulaient visiter le site et prendre exemple sur la réalisation seynoise. Comme quoi, tout n'est pas totalement négatif du c ôté des Sablettes, et ce même si les plantes et autres arbres qui ornent le Parc n'ont guère goûté à la salinité des lieux. Mais, l'histoire ne dit pas si les Américains sont repartis impressionnés. Tout n'est pourtant pas aussi simple Le parc Fernand-Braudel , un fieu qui pourrait être idyllique si sa fréquentation ne posait problème. d'une nouvelle aire de jeu, ren- forcement de l'éclairage, sonori- sation de sécurité de la plage à reprend r e, mise à l'abri des conteneurs à ordures etc .... « Il y en a pour un total de 6 MF, il est certain qu'il y aura des priorités » nous assure l'adjoint. Pour le parc botanique subsis- te la question des pins et des pal- miers qui ont du mal à prendre, et pour cause . Le concepteu r voulait un parc qui soit à fleur d'eau . Résultat , malgré le sol gratté et des études menées par le CNRS, certaines plantes ou arbres , tels les pins, sont vic- times du sel déposé par les lar- gades et les embruns. Précisons qu'ils viennent de Fréjus ils étaient plantés à 800 mètres de la mer, et non pas en bordure de plage. Il faudra considérer si on peut les remplacer par des Tama- ris ou autres arbres moins sujets aux attaques salines. Les établissements de plages connaissent eux aussi leur lot de désagréments. Dans le fameux cahier · des charges, il est spécifié que les propriétaires de ces commerces ne peuvent qu'ériger des brise- vent d'une hauteur maximale de 80 cm. Les hôtes des lieux excé- dés - non seulement par les mau- vaises fréquentations du Parc - mais aussi par les caprices du mistral et autres vents qui leur - (Photo Stéphane Doussot.) font perdre la tête et avec, une grande partie de leur cli e nt èle, aimeraient pouvoir !ins ta ller une couvertur e des terr asses en matériau léger, le tou t démon- table. De ce parcours du combattant , il restera enfin à la municipalià composer aussi avec la ODE puisqu'ici nous sommes dans le • domaine maritime . Christian PICHARD. Sécurité, plaquette, et rendez-vous avec les él us « Sur les problèmes de sécurité du Parc, j'ai eu effectivement quelques échos, même si je n'ai plus aucun contact avec la munici- palité de La Seyne depuis deux ans. Et je ne connais pas fa nouvelle équipe en place. Si le système des caméras peut constituer le meilleur moyen, je ne vois pas comment je pourrais aller contre. Mais il faut le faire de manière intelligente. Le Parc, ce n'est tout de même pas un camp de concentration, ü faut que cela soit intégré au décor. » Alain Faragou architecte et concepteur du Parc Fernand Braudel n'a appa- remment rien contre le projet de caméras préconisé par la mairie. « Je ne suis pas un ayatollah li reprend-il. « Du moment que le Parc évolue dans le bon sens, je ne peux aller contre. J'espère qu'à cet effet, ils (les nouveaux élus N. D.L.R.) vont me solliciter, car tout n'est pas fini, il y a des correctifs à apporter, et des réalisations à termi- ner comme les places par exemple. li D'après Francisque Luminet, premier adjoint de l'ancienne muni- cipal ité, à l'origine, u Le problème de surveillance était envisagé sur le Parc Fernand Braudel. On avait détaché des gens en ce sens. >> Mais, poursuit-il, <c encore faut-il avoir les moyens de la sécurité, et ceux de pouvoir verbaliser. A mon avis , l'auto surveillance fonctionne plutôt bien. Mais, le constat général à dresser est celui de l'incivisme. De sur c roît. en ce qui nous concer· ne nous ne sirions pas de ras- semblements dans cet endroit. Pour nous, c'est un lieu de détente, d'observation, de convivialité, mais pas d'attraction. >> conclut-il. En attendant la plaquette Par ailleurs, fruit de la collabora- tion d' Alain Faragou avec l' ancienne municipalité, devait être réalisée une plaquette relatant l'histoire locale du sud de la ville au fil des siècles pour en arriver au Parc Fer- nand Braudel. son attrait, ses essences rares .. . A cet effet, la mairie d'alors, en tant que souscrip- teur avait débloqué une somme de 1 OO 000 F. Pour l'instant, force est de reconnaître que le livre n'a pas vu le jour. u Je viens précisément d'y apporter la derni è re touche avec la relecture >> nous dit l'architecte qui aussitôt veut clarifier les choses. « Je n'ai pas touché un seul centi· me dessus, puisque c 'est l'éditeur qui ayant chiffré le c oüt de la réal i- sation de l'ouvrage a logiquement perçu la part de la municipal ité. Et c'est moi qui ai ussi à boucler le budget, grnce notamment à l'aide d'entreprises ayant travaillé sur le Parc. Sur 5 000 exemplair es com- mandés, deux cents me sont réser- vés. Avec la parution de cette pla- quette, la ville souhaitait communi- quer. en l'offrant notamment à ses invités. Et de conc l ure, en réponse à ses voeux : « Désormais les choses devraient aller très vite, puisque j'ai rendez- v ous à ce sujet dans quelques jours avec les élus seynois. >> L'occasion jamai s d'évoquer différents thèmes, loin des regards indiscrets de toute .. . caméra. Ch.P.

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Un parc sous haute surveillance Face aux mauvaises fréquentations du Parc Fernand-Braudel aux Sablettes, la municipalité voudrait y installer des caméras.

SITU ÉS en bordure de plage, les 7, 5 ha du Parc paysager Fernand Braudel com mencent à g rou i ller

de monde . Le m ois de juin bat son plein, et avec lui son cortège de baigneurs et de premiers esti­vants.

Ici, le piéton est roi, où, devrait l'êt re. L'endroit est agréable à parcourir qui met en relation les différents espaces t hématiques. On aimerait que dans cet écrin du sud de la ville nul problème ne vienne perturber la belle harmo­nie. Mais, hélas, là non plus, la vie n'est pas un long f leuve t ran­quille.

I La mauvaise fréquentation

./ Un endroit « protégé »

./Un cahier des charges contraignant

Pour preuve, face à de nom­breux actes de vandalisme per­pét rés ces derniers temps, et une f réquentation qui tend à devenir mauvaise, surtout la nuit. la municipalité vient d'afficher sa f erme volonté de renforcer les mesures de sécurité.

Attention propriété intellectuelle

Dans cette optique, l'installa­t ion de caméras de surveillance dans l e Parc est à l ' étude . D'après Joseph Minniti adjoint au maire, « ces caméras seraient reliées à un central aménagé à l'hôtel de ville. » En attendant, nous apprend-il, depuis la semai­ne dernière, « c 'est une entrepri­se de surveillance dûment man­datée qui envoie patrouiller deux

de ses vigiles dont un maître chien de 22 h à 6 h du matin. » Un disposit if qui complète celui mis en place avec les policiers municipaux et îlotiers de la Police Nationale, en attendant dans quelques jours l'arrivée des ren­forts de CRS pour l'été, et début septembre, l 'installation définiti­ve de fonctionnaires de la Police Nationale affectés sur les Sablettes.

A première vue, hormis le fait de choquer certaines âmes sen­sibles - sans doute l'effet big bro­ther - l'installation de caméras apparaît techniquement du m o ins. comme une opération pas trop compliquée à réaliser. Dans la f inalité, cependant, ce n'est pas du tout le cas, comme tout ce qui touche au Parc Fer­nand Braudel d'ailleurs.

L'endroit est « protégé » par un contrat de maîtrise d 'œuvre qui comporte une propriété intellec­tuelle ne permettant pas d'effec­tuer le moindre travail sans obte­nir l'ava l d 'Ala in Faragou le concepteur du site. Exemple, pour changer un lampadaire, il est fait obligation de le remplacer par un modèle identique. D'où, pour les élus, avant de pouvoir braquer leurs lentilles de verre sur les allées et venues des utili­sateurs du lieu, de rencontrer l'architeLte niçois de manière à lui soumettre leur projet. Et d'en profiter au passage pour essayer de renégocier avec lui le cahier des charges bien trop contrai­gnant. (Voir encadré ci dessous).

6 MF de travaux Pour Joseph Minniti, « la totali­

té des travaux prévus sur le Parc et inscrits au budget de la com­mune ne sera pas réalisable avant 2002. Les services tech­niques vont toutefois essayer d 'en accomplir le maximum dans le courant de cette année. »

Revêtement des places pour év iter la poussière, création

CLIN D'Œlb • 1

~DES AMERICAINS AUX SABLETTES. Si Alain Faragou dit ne plus avoir de contacts avec la muni­cipalité de La Seyne depuis deux ans, ce n'est pas pour autant qu'il ne soit pas réapparu dans les parages. Ainsi, a-t-il été aperçu récemment en com­pagnie d'une dizaine de personnes attablées chez l'un des plagistes du Parc Fernand Braudel. Il nous a confirmé la chose précisant même que les gens qui /'accompagnaient étaient de citoyenneté améri­caine. Il s'agissait en fait de chercheurs et spécia­listes en botanique qui voulaient visiter le site et prendre exemple sur la réalisation seynoise. Comme quoi, tout n'est pas totalement négatif du côté des Sablettes, et ce même si les plantes et autres arbres qui ornent le Parc n'ont guère goûté à la salinité des lieux. Mais, l'histoire ne dit pas si les Américains sont repartis impressionnés.

Tout n'est pourtant pas aussi simple

Le parc Fernand-Braudel, un fieu qui pourrait être idyllique si sa fréquentation ne posait problème.

d'une nouvelle aire de jeu, ren­forcement de l'éclairage, sonori­sation de sécurité de la plage à reprend re, mise à l'abri des conteneurs à ordures etc .. .. « Il y en a pour un total de 6 MF, il est certain qu'il y aura des priorités » nous assure l'adjoint.

Pour le parc botanique subsis­te la question des pins et des pal­miers qui ont du mal à prendre, et pour cause . Le concepteu r voulait un parc qui soit à fleur

d'eau. Résultat , malgré le sol gratté et des études menées par le CNRS, certaines plantes ou arbres, tels les pins, sont vic­times du sel déposé par les lar­gades et les embruns. Précisons qu'ils viennent de Fréjus où ils étaient plantés à 800 mètres de la mer, et non pas en bordure de plage. Il faudra considérer si on peut les remplacer par des Tama­ris ou autres arbres moins sujets aux attaques salines.

Les établissements de plages connaissent eux aussi leur lot de désagréments.

Dans le fameux cahier· des charges, il est spécifié que les propriétaires de ces commerces ne peuvent qu'ériger des brise­vent d'une hauteur maximale de 80 cm. Les hôtes des lieux excé­dés - non seulement par les mau­vaises fréquentations du Parc -mais aussi par les caprices du mistral et autres vents qui leur-

(Photo Stéphane Doussot.)

font perdre la tête et avec, une grande partie de leur clientè le, aimeraient pouvoir !insta ller une couvertur e des terrasses en matériau léger, le tou t d émon­table.

De ce parcours du combattant, il restera enfin à la municipal ité à composer aussi avec la ODE puisqu' ici nous sommes dans le

• domaine maritime.

Christian PICHARD.

Sécurité, plaquette, et rendez-vous avec les élus « Sur les problèmes de sécurité

du Parc, j'ai eu effectivement quelques échos, même si je n 'ai plus aucun contact avec la munici­palité de La Seyne depuis deux ans. Et je ne connais pas fa nouvelle équipe en place. Si le système des caméras peut constituer le meilleur moyen, je ne vois pas comment je pourrais aller contre. Mais il faut le faire de manière intelligente. Le Parc, ce n'est tout de même pas un camp de concentration, ü faut que cela soit intégré au décor. » Alain Faragou architecte et concepteur du Parc Fernand Braudel n'a appa­remment rien contre le projet de caméras préconisé par la mairie. « Je ne suis pas un ayatollah li

reprend-il. « Du moment que le Parc évolue dans le bon sens, je ne peux aller contre. J'espère qu'à cet

effet, ils (les nouveaux élus N.D.L.R.) vont me solliciter, car tout n'est pas fini, il y a des correctifs à apporter, et des réalisations à termi­ner comme les places par exemple. li

D'après Francisque Luminet, premier adjoint de l'ancienne muni­cipalité, à l'origine, u Le problème de surveillance était envisagé sur le Parc Fernand Braudel. On avait détaché des gens en ce sens. >>

Mais, poursuit-il, <c encore faut-il avoir les moyens de la sécurité, et ceux de pouvoir verbaliser. A mon avis, l'auto surveillance fonctionne plutôt bien. Mais, le constat général à dresser est celui de l'incivisme. De surcroît. en ce qui nous concer· ne nous ne désirions pas de ras­semblements dans cet endroit. Pour nous, c'est un lieu de détente,

d'observation, de convivialité, mais pas d'attraction. >> conclut-il.

En attendant la plaquette Par ailleurs, fruit de la collabora­

tion d'Alain Faragou avec l'ancienne municipalité, devait être réalisée une plaquette relatant l'histoire locale du sud de la ville au fil des siècles pour en arriver au Parc Fer­nand Braudel. son attrait, ses essences rares .. . A cet effet, la mairie d'alors, en tant que souscrip­teur avait débloqué une somme de 1 OO 000 F. Pour l'instant, force est de reconnaître que le livre n'a pas vu le jour.

u Je viens précisément d'y apporter la dernière touche avec la relecture >> nous dit l'architecte qui aussitôt veut clarifier les choses. « Je n'ai pas touché un seul centi·

me dessus, puisque c'est l'éditeur qui ayant chiffré le coüt de la réali­sation de l'ouvrage a logiquement perçu la part de la municipalité. Et c'est moi qui ai réussi à boucler le budget, grnce notamment à l'aide d'entreprises ayant travaillé sur le Parc. Sur 5 000 exemplaires com­mandés, deux cents me sont réser­vés. Avec la parution de cette pla­quette, la ville souhaitait communi­quer. en l'offrant notamment à ses invités. Et de conclure, en réponse à ses vœu x : « Désormais les choses devraient aller très vite, puisque j'ai rendez-vous à ce sujet dans quelques jours avec les élus seynois. >> L'occasion où jamais d'évoquer différents thèmes, loin des regards indiscrets de toute .. . caméra.

Ch.P.