1
Un prix pour le ” rbparateur ” de I’ADN 1 e systkme de rkparation spontante des erreurs de copie de I’ADN, d’abord denommt systeme de rkpara- tion SOS ” par son dkcouvreur pour exprimer I’urgence de Yakparation, d’oti erreurs pos- sibles - est aujourd’hui connu comme le mismatch repair (systkme de correction des mkappariements gtnkiques). Le Pr Miroslav Radman, chercheur franqais d’origine create, a fait connaitre sa dkouverte dans les annees 1980. Grand prix Charles- LCopold de I’AcadCmie des sciences en 1992, il a requ en dkembre dernier le prix LCopold-Griffuel (700 000 F, attribuk par I’Association pour la recherche sur le cancer NW. Un systkme dktection-copie-correction On estime que “ l’informa- tion ” codee dans le gtnome sur 6 milliards de nuckotides est copike 1 million de mil- liards de fois au tours de la vie humaine avec un taux d’erreur estimC B 1 sur 10 milliards ! Ces opkrations complexes nkcessitent la reparation im- mediate des cassures et erreurs pour &iter des mutations spontantes possiblement de?& t&es et assurer la stabilitk gknomique. Ce systkme suppose la dCtec- tion et la localisation de l’er- reur de copie, de correction de l’erreur par section puis nCo- synthkse. Ce systtme est place sous le contkle de genes (MutS, MutL, MutH), que l’on retrouve chez tous les &res vivants : bactkries, batraciens, mammiferes... Les difaillances du “ systtme SOS )) sont impliqukes dans l’bmergence de cancers puis- que, selon M. Radman et al., au moins 30 % des cancers humains sont “ mutateurs “, c’est-i-dire gtnkiquement trks instables. La cellule can&reuse est en effet exposke g un risque de mutation gknktique de 100 B 1 000 fois plus Clew! que la cellule normale. Cette instabi- 1itC expliquerait la kgression spontanee de certains cancers. A l’actif de M. Radman est une autre dtcouverte : la res- ponsabilitk du “ mttabolisme oxydatif (production de radi- caux libres) dans ces erreurs de copie de I’ADN. 11 existe un “ systkme dans le systkme pour rkparer spkifiquement ces l&ions oxydatives “, depuis longtemps soup$on- n&es d’etre B l’origine du vieillissement pathologique humain. J.-M. M. -.-.-.-.-.-.-.-.-.-_-.-.~.-.~.~.-._.-._,~.~,_.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.~.-.-.-.-.~.- ” Plan douleur ” du secrktariat d&at a la Santk : les patients ne doivent plus hksiter g demander un soulagement et les soignants a soulager Le “ plan Kouchner Le secrktariat d’Etat B la Sante a mis en route un plan triennal (1998-2000) afin que, d’une part, les moyens disponibles soient utilisk dans un cadre systtmatique et quotidien pour &valuer et prendre en charge les douleurs et, d’autre part, ces moyens soient connus du plus grand nombre (soi- gnants et patients). Ce plan gouvernemental comporte quatre points essentiels. l DCvelopper et faire connaitre les structures sptcifiques anti- douleur fonctionnant dans tous les ttablissements de santC et dans les rtseaux de soins ville-h8pital pour le traitement de la douleur au domicile des patients. . Faciliter l’accts sur prescrip- tion B tous les antalgiques majeurs (y compris les mor- phiniques et morphinomimk- tiques), meme et surtout en ville, pour les ad&es et les enfants, qui ont et& pendant des dtcennies exclus de l’anal- gCsie car on les pensait neuro- logiquement immatures ! l Developper la formation et l’information des profession- nels de santC sur l’kvaluation et le traitement de la douleur : les prescripteurs disposeront notamment d’ordonnances sCcurisCes (infalsifiables), rem- plaqant le “ carnet B souches (“ carnet de toxiques “) vccu comme une tracasserie admi- nistrativo-polici&e. l Informer le public des moyens existants pour le trai- tement de la douleur et de leur droit a r&lamer ce soulage- ment B leur(s) mkdecin(s). I Le secretariat d’Etat B la Sante a congu un “ carnet douleur “, document de quatre pages remis B l’admis- sion dans un Ctablisse- ment de santC, incitant car “ avoir mal, ce n’est pas normal “, de mkme que s’en plaindre n’est pas (plus) contre nature... Douleur et t&matique Tous les Ctablissements vont recevoir Par ailleurs des kglettes d’bvaluation visuelle de la douleur (EVA, kchelles visuelles analogiques) qui seront remises aux patients de tous $ges pour exprimer l’intensite de la douleur. Un million en sera distribuk dans tous les Ptablissements. Enfin, le secretariat d&at a la Sanct dispose d’un site Inter- net (www.sante.gouv.fr) pour faciliter la communication sur la douleur (professions de santC, usagers). On y trouvera notamment les coordonrkes completes de toutes les struc- tures de prise en charge actuel- lement existantes. De son c8tk, la Direction des hapitaux a ouverc un site Minitel : 3614 MISASOL sur lequel la liste des etablissements et services est egalement disponible et sera actualiste en permanence. J.-M. M. Source :pr&ntation par Bernard Kouchner de Ia campa~e d’informa- tion “La do&w VI &pas me fata- liteJ ‘: 15 dhmbre 1998. La douleur de I’enfant L’annte 1999 marque Cgalement un rournant dans I’evaluation er le traicement de la douleur de l’enfant. L’analgksie ptdiarrique a jusqu’ici souffert d’un dtsin- t&t conue lequel s’est r&ok? Bernard Kouchner lors d’une intervention au Con&x de la soci6tC franco- phone d’kvaluation de la douleur B Paris en ocrobre dernier. ” Ab ! /‘ai md.. ‘t Des mesures spkifiques vonf changer cetle situation : brochure sur la douleur la mise g disposition des services de pediarrie d’khelles tdlree prr la Fo&&n CNP B I’incemon dra d’kvaluation de la douleur et de pompes d’auto-admi- rnfanrs hosplraliir. nisrration d’antalgiques en conrinu, I’incitation des soignanrs B ivaluer la douleur chez les enfants en bas bge, dont I’absence de plainte et la “ tran- quillitt ” (sideration) fur longremps confondue avec une “ absence ” de sensations douloureuses. Des formes pidiatriques d’antalgiques “ rkervts B l’adulre ” serom dispo- nibles en offkine et B I’h8pital : jusque&, les pediarres utilisaient des pro- duirs “ ad&es ” en adaptant les posologies g I’enfant. Les enfants sachant s’exprimer sent incitks 21 dire leur douleur. Des bro- chures leur sonf desrirkes. Chez les plus petits, I’attitude qui pr&aut d&or- mais est la prtvention et le soulagement de la douleur des examens, de la maladie et des traitements, notamment des cancers. Revue fran+%se des laboratoms, f&rer 1999, N” 310 19

Un prix pour le “réparateur” de l'ADN

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Un prix pour le “réparateur” de l'ADN

Un prix pour le ” rbparateur ” de I’ADN

1 e systkme de rkparation spontante des erreurs de

copie de I’ADN, d’abord denommt “ ’ systeme de rkpara- tion SOS ” par son dkcouvreur

pour exprimer I’urgence de Ya kparation, d’oti erreurs pos- sibles - est aujourd’hui connu comme le mismatch repair (systkme de correction des mkappariements gtnkiques).

Le Pr Miroslav Radman, chercheur franqais d’origine create, a fait connaitre sa dkouverte dans les annees 1980. Grand prix Charles- LCopold de I’AcadCmie des sciences en 1992, il a requ en dkembre dernier le prix

LCopold-Griffuel (700 000 F, attribuk par I’Association pour la recherche sur le cancer

NW.

Un systkme dktection-copie-correction

On estime que “ l’informa- tion ” codee dans le gtnome sur 6 milliards de nuckotides est copike 1 million de mil- liards de fois au tours de la vie humaine avec un taux d’erreur estimC B 1 sur 10 milliards !

Ces opkrations complexes nkcessitent la reparation im- mediate des cassures et erreurs pour &iter des mutations spontantes possiblement de?&

t&es et assurer la stabilitk gknomique.

Ce systkme suppose la dCtec- tion et la localisation de l’er- reur de copie, de correction de l’erreur par section puis nCo- synthkse. Ce systtme est place sous le contkle de genes (MutS, MutL, MutH), que l’on retrouve chez tous les &res vivants : bactkries, batraciens, mammiferes...

Les difaillances du “ systtme SOS )) sont impliqukes dans l’bmergence de cancers puis- que, selon M. Radman et al., au moins 30 % des cancers humains sont “ mutateurs “, c’est-i-dire gtnkiquement trks instables. La cellule can&reuse

est en effet exposke g un risque de mutation gknktique de 100 B 1 000 fois plus Clew! que la cellule normale. Cette instabi- 1itC expliquerait la kgression spontanee de certains cancers.

A l’actif de M. Radman est une autre dtcouverte : la res- ponsabilitk du “ mttabolisme oxydatif ” (production de radi- caux libres) dans ces erreurs de copie de I’ADN. 11 existe un “ systkme dans le systkme ” pour rkparer spkifiquement ces l&ions “ oxydatives “, depuis longtemps soup$on- n&es d’etre B l’origine du vieillissement pathologique humain.

J.-M. M.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-_-.-.~.-.~.~.-._.-._,~.~,_.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.~.-.-.-.-.~.-

” Plan douleur ” du secrktariat d&at a la Santk :

les patients ne doivent plus hksiter g demander un soulagement et les soignants a soulager

Le “ plan Kouchner ”

Le secrktariat d’Etat B la Sante a mis en route un plan triennal (1998-2000) afin que, d’une part, les moyens disponibles soient utilisk dans un cadre systtmatique et quotidien pour &valuer et prendre en charge les douleurs et, d’autre part, ces moyens soient connus du plus grand nombre (soi- gnants et patients). Ce plan gouvernemental comporte quatre points essentiels.

l DCvelopper et faire connaitre les structures sptcifiques anti- douleur fonctionnant dans tous les ttablissements de santC et dans les rtseaux de soins ville-h8pital pour le traitement de la douleur au domicile des patients.

. Faciliter l’accts sur prescrip- tion B tous les antalgiques majeurs (y compris les mor-

phiniques et morphinomimk- tiques), meme et surtout en ville, pour les ad&es et les enfants, qui ont et& pendant des dtcennies exclus de l’anal- gCsie car on les pensait neuro- logiquement immatures !

l Developper la formation et l’information des profession- nels de santC sur l’kvaluation et le traitement de la douleur : les prescripteurs disposeront notamment d’ordonnances sCcurisCes (infalsifiables), rem- plaqant le “ carnet B souches ” (“ carnet de toxiques “) vccu comme une tracasserie admi- nistrativo-polici&e.

l Informer le public des moyens existants pour le trai- tement de la douleur et de leur droit a r&lamer ce soulage- ment B leur(s) mkdecin(s).

I Le secretariat d’Etat B la Sante a congu un “ carnet douleur “,

document de quatre pages remis B l’admis- sion dans un Ctablisse- ment de santC, incitant

car “ avoir mal, ce n’est pas normal “, de mkme que s’en plaindre n’est pas (plus) contre nature...

Douleur et t&matique

Tous les Ctablissements vont recevoir Par ailleurs des kglettes d’bvaluation visuelle de la douleur (EVA, kchelles visuelles analogiques) qui seront remises aux patients de tous $ges pour exprimer l’intensite de la douleur. Un million en sera distribuk dans tous les Ptablissements.

Enfin, le secretariat d&at a la Sanct dispose d’un site Inter-

net (www.sante.gouv.fr) pour faciliter la communication sur la douleur (professions de santC, usagers). On y trouvera notamment les coordonrkes completes de toutes les struc- tures de prise en charge actuel- lement existantes. De son c8tk, la Direction des hapitaux a ouverc un site Minitel : 3614 MISASOL sur lequel la liste des etablissements et services est egalement disponible et sera actualiste en permanence.

J.-M. M. Source :pr&ntation par Bernard

Kouchner de Ia campa~e d’informa- tion “La do&w VI &pas me fata-

liteJ ‘: 15 dhmbre 1998.

La douleur de I’enfant

L’annte 1999 marque Cgalement un rournant dans I’evaluation er le traicement de la douleur de l’enfant. L’analgksie ptdiarrique a jusqu’ici souffert d’un dtsin- t&t conue lequel s’est r&ok? Bernard Kouchner lors d’une intervention au Con&x de la soci6tC franco- phone d’kvaluation de la douleur B Paris en ocrobre dernier. ” Ab ! /‘ai md.. ‘t

Des mesures spkifiques vonf changer cetle situation : brochure sur la douleur

la mise g disposition des services de pediarrie d’khelles tdlree prr la Fo&&n CNP B I’incemon dra

d’kvaluation de la douleur et de pompes d’auto-admi- rnfanrs hosplraliir.

nisrration d’antalgiques en conrinu, I’incitation des soignanrs B ivaluer la douleur chez les enfants en bas bge, dont I’absence de plainte et la “ tran- quillitt ” (sideration) fur longremps confondue avec une “ absence ” de sensations douloureuses.

Des formes pidiatriques d’antalgiques “ rkervts B l’adulre ” serom dispo- nibles en offkine et B I’h8pital : jusque&, les pediarres utilisaient des pro- duirs “ ad&es ” en adaptant les posologies g I’enfant.

Les enfants sachant s’exprimer sent incitks 21 dire leur douleur. Des bro- chures leur sonf desrirkes. Chez les plus petits, I’attitude qui pr&aut d&or- mais est la prtvention et le soulagement de la douleur des examens, de la maladie et des traitements, notamment des cancers.

Revue fran+%se des laboratoms, f&rer 1999, N” 310 19