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Culture reussie de Tropherymawhipplei ~c Ur la premiere lois, une equipe de hercheurs fran?ais a reussi ~ cultiver la bacterie Tropheryma whipplei ~ partir d'un Ochantillon de selles. Ce germe est I'agent responsable de la maladie de Whipple, dont la cible est princ#palement le tube digestif. L'examen au microscope permet de le reperer dans /es macrophages, au niveau du duodenum, mais on rappellera qu 'il a ere isole pour la premiere lois partir de specimens de valves mitrales humaines. Ici, I'analyse moleculaire d'echantillon de selles en PCR a mis en evidence I'ADN de T. whipplei, lequel ADN a pu d'ailleurs etre aussi retrouve chez des sujets non touches et dans des echantillons d'eau souillee. Jusqu'a present, la culture de la bacterie a partir d'#chantillons de sefles n'avait pas ete possible en raison du nombre important de bacteries contaminantes. II existe en effet une possibilit# de transmission de maladie de Whipple Iors de la pratique d'endoscopie, T. whipplei ~tant la seule bactdrie connue resistant ~ la decontamination par glutarald~hyde. La culture du germe a ~t~ r~alis~e ~ partir d'~chantillons de selles infect~es clans un milieu sp~cifique apr~s une procedure de decontamination. Les selles infectdes ont dtd obtenues chez une patiente de 36 ans diagnostiqu~e en mars 1995. Deux PCR ont ~t6 retrouv~es positives Iors d'~pisodes de rechute en 2000 et 2004. Le glutaralddhyde a ralenti la croissance du germe clans les cultures mais une croissance a ~td tout de m~me observ~e sept mois apr~s. Le nombre de copies d'ADN clans la coproculture n'augmente plus apr~s 7 mois. Une centrifugation des selles a dt~ r~alis~e et une remise en culture effectu~e apr~s 8 et 9 mois. A 10 et 11 mois, la croissance de T. whipplei, evalu~e en PCR et immunofluorescence, devient exponentielle. Le g~notypage a montrd que la souche isolOe etait bien celle de la patiente obtenue par biopsie duod~nale. Raoult D., Fenollar F., N. EngL .I. Med. 355 (05/10/06) 1503-1504 sein desquels le virus ne se multiplie pas le plus souvent. Darts le cas de Herpes simplex, ce r~servoir est constitu~ par des neurones sensitifs. Dans le cas du virus Epstein-Barr, le virus ~tablit une infection latente dans les cellules B-m~moire. Les param~tres viraux ou immunitaires qui orientent la primo-infection vers I'~radication du virus - et la constitution d'une immunit~ efficace ~ long terme - ou vers 1'6tablissement d'une infection persistante ne sont toujours pas connus & ce jour. La r6activation des virus latents et/ou I'augmentation de la charge virale chez les patients immunod6- prim~ soulignent le r01e clef jou~ par I'immunit6 & m6diation cellulaire dans le contr61e des infections latentes ou chroniques. Plusieurs arguments laissent cependant penser que la capacit6 d'un organisme & se d6barrasser d'un virus s'exprime dans les tout premiers jours de I'infection. I '~quipe de Michael Oldstone s'est appuy6e sur un virus murin, le virus de la cho- rio-m~ningite lymphocytaire, pour d~montrer le r01eessentiel jou6 par I'interleukine 10 (IL 10) dans la mise en place des infections persistantes. Les chercheurs disposaient par chance de deux virus ne diff6rant que d'une mutation dans une glycopro- t6ine de surface. I'un provoque une infection non-persistante chez la souris, alors que I'autre induit une infection chronique. En analysant I'expression des cytokines dans les deux premi6res semaines post-infection, les chercheurs ont d~couvert que le virus & I'origine d'une infection persistante induisait une production forte et durable d'lL 10, cytokine connue pour sa capacit~ ~.inactiver la r6ponse T. Le rOle de I'lL 10 a 6t6 prouv~ de fagon tr~s ~l~gante en d6montrant que le virus de la choriom~ningite lymphocytaire habituellement persistant est 61imin6 de fa?on durable chez des souris transg~niques n'exprimant plus I'lL 10. Par ailleurs, les auteurs d~mon- trent qu'il est possible de bloquer I'installation d'une infection chronique en injectant, quelques jours apr~s I'infection, des anticorps dirig6s contre le r6cepteur cellulaire & I'lL 10 (IL 1OR). Ces travaux offrent des perspec- tives consid~rables dans la mai'trise des infections persistantes. S'appuyant sur des donn~es de la litt6rature, les auteurs sugg~rent notamment de tester I'int6r~t des anticorps anti-lL 1OR chez des sujets expos6s au VIH ou au VHC, notamment Iors de contaminations avec des materiels contamin~s. Brooks D.G. et aL, Interleukin- l O determines viral clearance or persistence in vivo, Nature Med. 12 (1 I) (2006) 1301-1809 Un rat pour evaluer l'efficacite des nouveaux antiretroviraux ? L'arsenal th~rapeutique dirig6 contre les infections r~trovirales et, plus spdcifiquement contre I'infection & VIH, a consid~rablement augment~ ces derni~res ann6es. L'ampleur de la pand6mie & VIH d~montre cependant qu'il faut engager des moyens suppl~men- taires pour d6couvrir des nouvelles molecules plus puissantes et/ou moins toxiques, ou dirig~es contre de nouvelles cibles. Cette d6marche impose en particulier de disposer de modules exp6rimentaux effi- caces et facilement utilisables, chaque ~tape du d6veloppement de nouvelles mol6cules, notamment avant les essais cliniques de phase 1. Cette n6cessit6 est d'autant plus saillante que plusieurs molecules qui avaient montr~ de bonnes activit6s anti-VIH, comme le sulfate de dextran et I'atervirdine (inhibiteur non nucl6o- sidique de la transcriptase inverse) n'ont pas franchi 1'6tape d6termi- nante des essais cliniques. II existe peu de mod61es animaux r~pondant & la lois aux crit6res d'efficacit6 et de coot requis pour mener de telles ~tudes. Les rats et les souris sont naturellement r~sistants & I'infection & VIH : de nombreux essais sont donc conduits sur des tissus humains (thymus humain par exemple) ou des lymphocytes p6riph~riques humains transplant6s sur des souris artificiellement immunod~- prim~es. Ces modules ne refl~tent que tr6s partiellement la complexit6 de I'infection humaine et le spectre des tissus naturellement infect6s. Des Otudes sont ~galement conduites sur le singe, mais des contraintes 6thiques, techniques et financi6res en limitent I'usage. L'~quipe dirig~e par Oliver Keppler & I'Universit~ d'Heidelberg propose une alternative, reposant sur I'utilisation de rats transg6niques exprimant le r6cepteur humain hCD4 et le co-r~cepteur hCCR5 du VlH sur les prinoipales cibles cellulaires du virus : les cellules T CD 4, les macrophages et les cellules de la microglie. Les auteurs ont pr~c6demment d6montr6 que les macrophages et les cellules de la microglie des rats transg~niques sont capables, ex vivo, de r~pliquer le virus. Dans les lymphocytes T, I'infection semble cependant limit6e ~. I'expression des g~nes viraux pr6coces. Les rats co-exprimant hCD4 et hCCR5 montrent une vir6mie stable, de bas niveau, jusqu'~ 7 semaines apr~s infection par des souches primaires de VlH ou des souches recombinantes. Les auteurs montrent que ce module animal donne de bons r~sultats dans le suivi de I'efficacit~ de deux antir~troviraux d6j& utilis6s en pratique clinique : efavirenz (inhibi- teur non-nucl6osidique de la transcriptase inverse) et T-20 (inhibiteur de fusion). Cette ~tude de faisabilit~ indique notamment que les concentrations 18 Revue Francophone des Laboratoires, mai 200?,N ° 392

Un rat pour évaluer l'efficacité des nouveaux antirétroviraux?

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Page 1: Un rat pour évaluer l'efficacité des nouveaux antirétroviraux?

Culture reussie de Tropheryma whipplei

~c Ur la premiere lois, une equipe de hercheurs fran?ais a reussi ~ cultiver la

bacterie Tropheryma whipplei ~ partir d'un Ochantillon de selles. Ce germe est I'agent responsable de la maladie de Whipple, dont la cible est princ#palement le tube digestif. L'examen au microscope permet de le reperer dans /es macrophages, au niveau du duodenum, mais on rappellera qu 'il a ere isole pour la premiere lois partir de specimens de valves mitrales humaines.

Ici, I'analyse moleculaire d'echantillon de selles en PCR a mis en evidence I'ADN de T. whipplei, lequel ADN a pu d'ailleurs etre aussi retrouve chez des sujets non touches et dans des echantillons d'eau souillee. Jusqu'a present, la culture de la bacterie a partir d'#chantillons de sefles n'avait pas ete possible en raison du nombre important de bacteries contaminantes. II existe en effet une possibilit# de transmission de maladie de Whipple Iors de la pratique

d'endoscopie, T. whipplei ~tant la seule bactdrie connue resistant ~ la decontamination par glutarald~hyde.

La culture du germe a ~t~ r~alis~e ~ partir d'~chantillons de selles infect~es clans un milieu sp~cifique apr~s une procedure de decontamination. Les selles infectdes ont dtd obtenues chez une patiente de 36 ans diagnostiqu~e en mars 1995. Deux PCR ont ~t6 retrouv~es positives Iors d'~pisodes de rechute en 2000 et 2004. Le glutaralddhyde a ralenti la croissance du germe clans les cultures mais une croissance a ~td tout de m~me observ~e sept mois apr~s. Le nombre de copies d'ADN clans la coproculture n'augmente plus apr~s 7 mois. Une centrifugation des selles a dt~ r~alis~e et une remise en culture effectu~e apr~s 8 et 9 mois. A 10 et 11 mois, la croissance de T. whipplei, evalu~e en PCR et immunofluorescence, devient exponentielle. Le g~notypage a montrd que la souche isolOe etait bien celle de la patiente obtenue par biopsie duod~nale.

Raoult D., Fenollar F., N. EngL .I. Med. 355 (05/10/06) 1503-1504

sein desquels le virus ne se multiplie pas le plus souvent. Darts le cas de Herpes simplex, ce r~servoir est constitu~ par des neurones sensitifs. Dans le cas du virus Epstein-Barr, le virus ~tablit une infection latente dans les cellules B-m~moire. Les param~tres viraux ou immunitaires qui orientent la primo-infection vers I'~radication du virus - et la constitution d'une immunit~ efficace ~ long terme - ou vers 1'6tablissement d'une infection persistante ne sont toujours pas connus & ce jour.

La r6activation des virus latents et/ou I'augmentation de la charge virale chez les patients immunod6- prim~ soulignent le r01e clef jou~ par I'immunit6 & m6diation cellulaire dans le contr61e des infections latentes ou chroniques. Plusieurs arguments laissent cependant penser que la capacit6 d'un organisme & se d6barrasser d'un virus s'exprime dans les tout premiers jours de I'infection. I '~quipe de Michael Oldstone s'est appuy6e sur un virus murin, le virus de la cho- rio-m~ningite lymphocytaire, pour d~montrer le r01e essentiel jou6 par I'interleukine 10 (IL 10) dans la mise en place des infections persistantes. Les chercheurs disposaient par chance de deux virus ne diff6rant que

d'une mutation dans une glycopro- t6ine de surface. I'un provoque une infection non-persistante chez la souris, alors que I'autre induit une infection chronique.

En analysant I'expression des cytokines dans les deux premi6res semaines post-infection, les chercheurs ont d~couvert que le virus & I'origine d'une infection persistante induisait une production forte et durable d'lL 10, cytokine connue pour sa capacit~ ~. inactiver la r6ponse T. Le rOle de I'lL 10 a 6t6 prouv~ de fagon tr~s ~l~gante en d6montrant que le virus de la choriom~ningite lymphocytaire habituellement persistant est 61imin6 de fa?on durable chez des souris transg~niques n'exprimant plus I'lL 10. Par ailleurs, les auteurs d~mon- trent qu'il est possible de bloquer I'installation d'une infection chronique en injectant, quelques jours apr~s I'infection, des anticorps dirig6s contre le r6cepteur cellulaire & I'lL 10 (IL 1OR).

Ces travaux offrent des perspec- tives consid~rables dans la mai'trise des infections persistantes. S'appuyant sur des donn~es de la litt6rature, les auteurs sugg~rent notamment de tester I'int6r~t des anticorps anti-lL 1OR chez des sujets expos6s au VIH ou au VHC,

notamment Iors de contaminations avec des materiels contamin~s.

Brooks D.G. et aL, Interleukin- l O determines viral clearance or

persistence in vivo, Nature Med. 12 (1 I) (2006) 1301-1809

Un rat pour evaluer l'efficacite des nouveaux antiretroviraux ? • L'arsenal th~rapeutique dirig6 contre les infections r~trovirales et, plus spdcifiquement contre I'infection & VIH, a consid~rablement augment~ ces derni~res ann6es. L'ampleur de la pand6mie & VIH d~montre cependant qu'il faut engager des moyens suppl~men- taires pour d6couvrir des nouvelles molecules plus puissantes et/ou moins toxiques, ou dirig~es contre de nouvelles cibles. Cette d6marche impose en particulier de disposer de modules exp6rimentaux effi- caces et facilement utilisables, chaque ~tape du d6veloppement de nouvelles mol6cules, notamment

avant les essais cliniques de phase 1. Cette n6cessit6 est d'autant plus saillante que plusieurs molecules qui avaient montr~ de bonnes activit6s anti-VIH, comme le sulfate de dextran et I'atervirdine (inhibiteur non nucl6o- sidique de la transcriptase inverse) n'ont pas franchi 1'6tape d6termi- nante des essais cliniques.

II existe peu de mod61es animaux r~pondant & la lois aux crit6res d'efficacit6 et de coot requis pour mener de telles ~tudes. Les rats et les souris sont naturellement r~sistants & I'infection & VIH : de nombreux essais sont donc conduits sur des tissus humains (thymus humain par exemple) ou des lymphocytes p6riph~riques humains transplant6s sur des souris artificiellement immunod~- prim~es. Ces modules ne refl~tent que tr6s partiellement la complexit6 de I'infection humaine et le spectre des tissus naturellement infect6s. Des Otudes sont ~galement conduites sur le singe, mais des contraintes 6thiques, techniques et financi6res en limitent I'usage.

L'~quipe dirig~e par Oliver Keppler & I'Universit~ d'Heidelberg propose une alternative, reposant sur I'utilisation de rats transg6niques exprimant le r6cepteur humain hCD4 et le co-r~cepteur hCCR5 du VlH sur les prinoipales cibles cellulaires du virus : les cellules T CD 4, les macrophages et les cellules de la microglie. Les auteurs ont pr~c6demment d6montr6 que les macrophages et les cellules de la microglie des rats transg~niques sont capables, ex vivo, de r~pliquer le virus. Dans les lymphocytes T, I'infection semble cependant limit6e ~. I'expression des g~nes viraux pr6coces. Les rats co-exprimant hCD4 et hCCR5 montrent une vir6mie stable, de bas niveau, jusqu'~ 7 semaines apr~s infection par des souches primaires de VlH ou des souches recombinantes. Les auteurs montrent que ce module animal donne de bons r~sultats dans le suivi de I'efficacit~ de deux antir~troviraux d6j& utilis6s en pratique clinique : efavirenz (inhibi- teur non-nucl6osidique de la transcriptase inverse) et T-20 (inhibiteur de fusion).

Cette ~tude de faisabilit~ indique notamment que les concentrations

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Revue de presse scientifique

efficaces mesur6es dans ce mod61e de rat transg6nique sont proches des valeurs obtenues dans les syst6mes de r~f6rence.

Goffinet C. et aL, HIV-susceptible transgenic rats allow rapid

preclinical testing of antiviral compounds targeting virus entry or

reverse transcription, Prec. Nat. Acad. Sci.

USA 104 (3) (2007) 1015-1020

Pneumonies chez les enfants • Les pneumonies sont respon- sables d'un nombre de d6c~s important chez les enfants. Plus de 2 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent de pneumonie ohaque ann6e dans le monde. Ce chiffre est bien sup6rieur au nombre de d~c~s imputables au VIH-sida, au paludisme et ~. la tuberculose. Depuis plus d'une d6cennie, de nombreuses interventions ont ~t~ r~alis6es afin de r6duire cette mortalit6 infantile, la prevention restant la priorit6 en termes de sant~ publique. La cl6 des mesures de pre- vention repose sur la vaccination, en particulier contre Haemophilus inf/uenzae de type b, la rougeole et les pneumocoques ainsi que sur la nutrition (allaitement et prise de zinc).

Une r6duction de la pollution de Pair semble avoir un effet b6n~fique sur la diminution de ces pneumonies. Chez les enfants symptomatiques pour le VIH, une administration quo- tidienne de Bactrim ® permet de r~duire les d6c~s par infections opportunistes, en particulier les pneumonies ~. Pneumocystis canniL En ce qui conceme les nouveau- n~s, il semble important de r6duire I'incidence des petits poids de nais- sance. II est d'autre part connu que la rapidit~ d'instauration du traite- ment apr~s diagnostic d'une pneu- monie est essentielle a sa gu6rison.

Un article du Lancet rappelle la gravit~ de cette pathologie, responsable chaque annie de plus de 150 millions d'~pisodes de pneumonie infantile dans les pays d6velopp~s. On estime entre 11 et 20 millions le nombra d'enfants atteints de pneumonie qui doivent ~tre hospitalis~s, plus de 2 millions

Test universe/ pour d tecter les molecules toxiques ? L 'homme n'a jamais 6t~ autant expose

au risque chimique, et notamment aux cons6quences biologiques li6es

/'exposition des organismes ~ des molecules de synth~se issues de I'activitd des industries chimiques. Ces moldcules, dtrang~res au monde vivant, sont ddsigndes sous le nora de x~nobio- tiques. La pdtrochimie en a sans doute dt6 I'un des principaux producteurs. Les avanc~es technologiques rdalisdes clans les ann6es 1930 ont permis de gdndrer une extraordinaire diversitd de moldcules de syntheses d partir des produits pdtroliers ou du gaz nature/. La litt6rature scientifique rapporte /'existence de pros de 38 millions de compos~s chimiques, dont 80 000 ~ 150 000 sont actuellement commercialis6s sous forme pure ou int~gr~s clans des produits complexes. Des travaux rdcemment publids clans le Lancet rapportaient qu'un hombre consid6rable de ces mo/6cules, dont certaines sont int&gr~es ~ des cosm~tiques ou des tissus synth~tiques, pourraient ~tre capables d'alt6rer les fonctions c6r~brales et/ou le ddveloppement du cerveau embryonnaire.

Malgr~ la pression r6cente des autorit6s sanitaires europdennes, qui vise ~ pousser /es industrie/s ~ tester les activit6s toxiques des moldcules qu'ils produisent, les tests toxico/ogiques restent soumis d des a/das qui sont inh~rents ~ la nature des essais r~alis6s : mortalit6 ce/lulaire en culture, pouvoir

carcinog6ne chez /'animal, pouvoir mutagene, etc. Des criblages de vaste ampleur n6cessite- raient de mettre en 6vidence une alteration de la physiologie cellulaire qui soit commune ~ toutes les mol6cules toxiques.

Cette hypoth~se est prise tres au s6rieux depuis la publication d'un travail mend par Zaibo LL Ce chercheur s'est int6ress~ au niveau d'oxydor~duction des cellules pr6curseurs des oligo-dendrocytes (cellules produisant la myeline clans le syst~me nerveux central). II demontre en particulier que des toxiques chimiquement tr~s diff~rents (le m6thylmercure, le plomb et un herbicide organochlor6, le paraquat) induisent tous une modification tr~s sensible du niveau d'oxydor6duction des cellules, une alt6ration facile ~ d~tecter puisqu'elle est associ6e ~ un arr~t de la proliferation des cellules et qu'elle induit leur diff~renciation.

Des doses m~me faibles de ces toxiques seraient donc capables d'alt~rer le d~veloppement c~r~bral, ce que confirment certaines &tudes ~pid~miologiques. Par ailleurs, le test biologique mis au point dans cette ~tude est bien correle aux resultats obtenus dans des tests realises chez /'animal, pour des doses comparables. Ce nouveau test permet d'envisager d~s maintenant une analyse ~ haut debit des molecules dont les activit~s toxiques sont peu ou ne sont pas document~es, avant d'entreprendre des analyses plus complexes sur /'animal

Zaibo Li et aL, Chemically diverse toxicants converge on Fyn and c-Cbl to disrupt precursor cell function,

Plos Biology (200?) Doi: I O. 1371/journaLpbio.O050035

en mourant chaque annee. II devient donc important de sensibiliser la population & cette pathologie dont le pronostic peut 6tre redoutable en I'absence des pr6cautions de base n6cessaires.

Wardlaw T., Salama P.., Lancet 368 (23/09/06) 1048-1050

Antibtiotiques et otites moyennes aigui s

e s otites moyennes aigu~s (OMA) repr6sentent une des prin- cipales causes de consultation en p6diatrie. Ce type d'infection est une des raisons de prescrire une antibioth6rapie m~me si les effets

d'un tel traitement sont assez restreints. Chez nombre d'enfants, I'OMA se r6sorbe en fait de maniOre spontanee. En consequence, il est fortement conseill~ de ne pas administrer d'antibiotique en premiere intention, de traiter essen- tiellement la douleur et d'instaurer une surveillance r6guliere. Le probl6me est de reconna~re les enfants les plus susceptibles de r6pondre de maniere positive au traitement antibiotique.

Afin d'61uder ce probl6me, une analyse de plusieurs etudes multi- variees a ~t6 realis6e, englobant au total 6 essais randomises, incluant 1 643 enfants de 6 mois& 12 ans ayant une OMA. Uanalyse des donn~es recueillies a permis d'identifier les sujets pouvant b6n~ficier d'une antibiotherapie. Ainsi, les antibiotiques semblent plus b~n6fiques chez les enfants de moins de 2 ans avec une OMA et

chez ceux ayant une OMA avec drainage. En fait, plus de la moitie des enfants ne devraient b6neficier que d'une surveillance.

II est en effet important de savoir moduler la prescription antibiotique afin d'eviter des effets secondaires comme les diarrhees et I'antibio- resistance. Mais en contrepartie, la diminution de la prescription d'anti- biotiques n'est pas sans danger car elle peut favoriser I'apparition de mastdidites, complication purulente rare touchant I'os. II est enfin impor- tant de s'assurer que d'autres infections concomitantes ne sent pas pr6sentes comme une pneu- monie, un sepsis ou encore une m6ningite. Les parents doivent aussi 6tre impliques dans la gestion medicale du suivi de I'enfant et une information precise est n~cessaire de la part du praticien soignant.

Mattila P., Lancet 368 (21/10/06) 1397-1398

Revue Francophone des Laboratoires, mai 2007, N ° 392 1 9