8
Un réseau Aigle royal Enfin un réseau national pour l’aigle royal Alors que l’aigle royal est une espèce emblématique qui passionne bon nombre de naturalistes, aucun réseau national d’échange d’informations n’existait jusqu’à ce jour. C’est maintenant chose faite grâce à une nouvelle lettre d’information de la Mission Rapaces de la LPO « Aigle royal ». L’enquête « rapaces nicheurs de France » réalisée en 2000 a démontré que cette espèce avait une population estimée à environ 450 couples. Bien sûr ce n’est qu’une estimation, car la difficulté à suivre ce grand rapace dans des milieux ou le relief et l’étendue des territoires ne facilitent pas la prospection me porte à penser que cette population est sous évaluée. Le suivi de la nidification étant le moment le plus approprié pour bien cerner la population, demande de nombreuses journées d’observation et un grand nombre d’observateurs, qu’ils soient professionnels ou bénévoles. Ce suivi a malheureusement mis en évidence de gros problèmes de dérangements sur les sites de nidification (parapente, vol à voile, escalade, …). La mortalité non naturelle, elle non plus n’a pas disparue, le tir direct continu, et un nouveau cas de destruction d’un jeune, plombé avec de la chevrotine, a été découvert en pleine zone centrale du Parc national du Mercantour. La découverte de lindane (produit pourtant interdit) dans un œuf des Alpes du sud nous montre que le danger est bien réel, même si l’aigle a retrouvé une population stable et a reconquis une partie de son ancienne aire de répartition. Il ne faut surtout pas relâcher la surveillance. Toutes les bonnes volontés et toute information sont essentielles et importantes. Mais, ces observations et ces connaissances sont disséminées çà et là dans la nature, et il est difficile pour un observateur isolé d’y avoir accès lorsqu’un problème de conservation survient. Pour remédier à cette difficulté nous vous proposons donc grâce à cette lettre de liaison et d’information de mettre en commun toutes les nouvelles, anecdotes, expériences bonnes ou mauvaises, pour être plus efficace dans la protection de l’espèce. Ce document, lieu d’échange et de savoir-faire viendra compléter Les cahiers de la surveillance publiés dans Rapaces de France et permettra, nous l’espérons, de rassembler l’ensemble des acteurs voués à la conservation de l’espèce. Ce bulletin est le vôtre, chacun peut y apporter sa contribution. Donc, à vos plumes et au plaisir de vous lire. par Christian Joulot Coordinateur Aigle royal Mission rapaces de la LPO tél : 04 92 84 35 26 [email protected] Pourquoi créer un réseau aigle royal ? Un réseau aigle royal informel composé de coordinateurs régionaux a été monté par Roger Mathieu en 1981. Je coordonnai les Hautes-Alpes à cette époque. Pour des raisons de surcharge de travail, Roger m’a transmis le flambeau (il y a bien 20 ans déjà), mais la difficulté à recueillir les informations et d’autres raisons Le plus grand, le plus puissant et le plus symbolique. Emblème de Zeus à Napoléon, en passant par un aréopage de princes et rois. De nos rapaces chasseurs, l’aigle royal ne faisait pas encore partie de l’attention et de la vigilance de la Mission Rapaces. C’est chose faite avec la réalisation de cette première lettre qui lui est consacrée. Certes, il existe depuis longtemps, des passionnés de cette espèce, un réseau d’experts scrutant sa biologie, sa répartition, ses effectifs, sa dynamique. Ce sont eux qui auront pour tâche d’animer ce nouveau réseau. L’aigle royal habite tout l’hémisphère nord, des zones sub-désertiques du Sahara, aux toundras arctiques, en passant par la haute montagne, paysage auquel il est le plus souvent associé, c’est dire sa plasticité et ses facultés d’adaptation. Il a réussi à résister, en Europe et en Amérique du Nord, aux pires des persécutions. Depuis qu’elles ont cessé ou qu’elles sont devenues marginales, au moins en Europe, l’espèce a commencé à reconquérir les espaces perdus. N’oublions pas les grandes forêts de plaine, le piémont où il a eu sa place. Notre rôle restera d’accompagner cette espèce prestigieuse, de la faire connaître et accepter. L’aigle royal peut et doit jouer le rôle d’espèce emblématique pour la protection des paysages et de la faune de montagne. Jean-François Terrasse délégué de la Mission Rapaces de la LPO Un réseau Aigle royal . 1 Dossier 2 Enquête rapaces 2002 2 Suivi 4 Bilan 2007 des suivis 4 L’aigle royal dans le Jura Franc-Comtois 4 Conservation . 5 Péripéties d’une jeune femelle d’aigle royal 5 L’aigle royal dans le Massif des Corbières 6 Menaces . 6 Un aigle en difficulté dans les Hautes-Alpes 6 International . 7 Sensibilisation, Publications . 7 - 8

Un réseau Aigle royal - LPOrapaces.lpo.fr/sites/default/files/aigle-royal/3016/... · 2017. 5. 11. · L’aigle royal peut et doit jouer le rôle d’espèce emblématique pour

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  • Un réseau Aigle royal Enfin un réseau national pour l’aigle royal

    Alors que l’aigle royal est une espèce emblématique qui passionne bon nombre de naturalistes, aucun réseau national d’échange d’informations n’existait jusqu’à ce jour. C’est maintenant chose faite grâce à une nouvelle lettre d’information de la Mission Rapaces de la LPO « Aigle royal ». L’enquête « rapaces nicheurs de France » réalisée en 2000 a démontré que cette espèce avait une population estimée à environ 450 couples. Bien sûr ce n’est qu’une estimation, car la difficulté à suivre ce grand rapace dans des milieux ou le relief et l’étendue des territoires ne facilitent pas la prospection me porte à penser que cette population est sous évaluée. Le suivi de la nidification étant le moment le plus approprié pour bien cerner la population, demande de nombreuses journées d’observation et un grand nombre d’observateurs, qu’ils soient professionnels ou bénévoles. Ce suivi a malheureusement mis en évidence de gros problèmes de dérangements sur les sites de nidification (parapente, vol à voile, escalade, …). La mortalité non naturelle, elle non plus n’a pas disparue, le tir direct continu, et un nouveau cas de destruction d’un jeune, plombé avec de la chevrotine, a été découvert en pleine zone centrale du Parc national du Mercantour. La découverte de lindane (produit pourtant interdit) dans un œuf des Alpes du sud nous montre que le danger est bien réel, même si l’aigle a retrouvé une population stable et a reconquis une partie de son ancienne aire de répartition.

    Il ne faut surtout pas relâcher la surveillance. Toutes les bonnes volontés et toute information sont essentielles et importantes.Mais, ces observations et ces connaissances sont disséminées çà et là dans la nature, et il est difficile pour un observateur isolé d’y avoir accès lorsqu’un problème de conservation survient. Pour remédier à cette difficulté nous vous proposons donc grâce à cette lettre de liaison et d’information de mettre en commun toutes les nouvelles, anecdotes, expériences bonnes ou mauvaises, pour être plus efficace dans la protection de l’espèce. Ce document, lieu d’échange et de savoir-faire viendra compléter Les cahiers de la surveillance publiés dans Rapaces de France et permettra, nous l’espérons, de rassembler l’ensemble des acteurs voués à la conservation de l’espèce.Ce bulletin est le vôtre, chacun peut y apporter sa contribution. Donc, à vos plumes et au plaisir de vous lire.

    par Christian Joulot Coordinateur Aigle royal

    Mission rapaces de la LPO

    tél : 04 92 84 35 26

    [email protected]

    Pourquoi créer un réseau aigle royal ?

    Un réseau aigle royal informel composé de coordinateurs régionaux a été monté par Roger Mathieu en 1981. Je coordonnai les Hautes-Alpes à cette époque. Pour des raisons de surcharge de travail, Roger m’a transmis le flambeau (il y a bien 20 ans déjà), mais la difficulté à recueillir les informations et d’autres raisons

    Le plus grand, le plus puissant et le plus symbolique. Emblème de Zeus à Napoléon, en passant par un aréopage de princes et rois. De nos rapaces chasseurs, l’aigle royal ne faisait pas encore partie de l’attention et de la vigilance de la Mission Rapaces. C’est chose faite avec la réalisation de cette première lettre qui lui est consacrée. Certes, il existe depuis longtemps, des passionnés de cette espèce, un réseau d’experts scrutant sa biologie, sa répartition, ses effectifs, sa dynamique. Ce sont eux qui auront pour tâche d’animer ce nouveau réseau. L’aigle royal habite tout l’hémisphère nord, des zones sub-désertiques du Sahara, aux toundras arctiques, en passant par la haute montagne, paysage auquel il est le plus souvent associé, c’est dire sa plasticité et ses facultés d’adaptation. Il a réussi à résister, en Europe et en Amérique du Nord, aux pires des persécutions. Depuis qu’elles ont cessé ou qu’elles sont devenues marginales, au moins en Europe, l’espèce a commencé à reconquérir les espaces perdus. N’oublions pas les grandes forêts de plaine, le piémont où il a eu sa place. Notre rôle restera d’accompagner cette espèce prestigieuse, de la faire connaître et accepter. L’aigle royal peut et doit jouer le rôle d’espèce emblématique pour la protection des paysages et de la faune de montagne.

    Jean-François Terrassedélégué de la Mission Rapaces de la LPO

    Un réseau Aigle royal . 1 Dossier 2

    Enquête rapaces 2002 2 Suivi 4

    Bilan 2007 des suivis 4L’aigle royal dans le Jura Franc-Comtois 4

    Conservation . 5Péripéties d’une jeune femelle d’aigle royal 5

    L’aigle royal dans le Massif des Corbières 6 Menaces . 6

    Un aigle en difficulté dans les Hautes-Alpes 6 International . 7

    Sensibilisation, Publications . 7 - 8

  • page 2 n°1 juillet 2008

    ont peu à peu endormi ce réseau. De mon point de vue, un réseau aigle royal doit pouvoir répondre à plusieurs questions.

    1 Collecter les données démographiques sur l’espèce en France (effectifs, reproduction, mortalité) et établir un état de la situation régulièrement mis à jour. L’unité géographique la plus pertinente me semble être le département.

    2 Permettre la rencontre et les échanges périodiques entre les coordinateurs avec un retour d’information aux observateurs.

    3 Initier des rencontres plus larges (journées de travail sur l’espèce à l’instar des groupes sur les vautours) et organiser un colloque (comme en 1986 dans le Queyras).

    4 Créer et faire vivre un bulletin périodique.5 Associer et fédérer la constellation

    des ornithologues travaillant sur l’espèce aux quatre coins de l’hexagone (beaucoup d’observateurs solitaires, «snipers», qui ne souhaitent pas appartenir à une structure associative ou administrative fournissent un travail remarquable).

    6 Proposer des mesures de protection ou de gestion favorables à la population d’aigles royaux.

    7 Proposer des interlocuteurs, informés et reconnus, aux autorités quand c’est nécessaire car les occasions de défendre l’espèce ne manquent pas.Enfin un tel groupe doit être ouvert aux associations (LPO et associations locales) et aux parcs concernés par l’espèce.

    par Christian Couloumy Parc national des Ecrins

    tél : 04 92 43 23 31

    [email protected]

    Enquête rapaces 2002

    En 1999, un inventaire a été lancé afin d’évaluer l’abondance et la distribution de l’ensemble des rapaces nicheurs diurnes en France, soit 24 espèces. Pendant trois ans, la coordination d’un réseau de près de 1 700 ornithologues, l’analyse des données par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Chizé et la participation d’une quarantaine de rédacteurs a permis l’aboutissement de cette enquête, soutenue par le Ministère de l’environnement.

    L’Aigle royal

    Distribution et effectifs

    L’Aigle royal occupe tout l’arc alpin, du Jura à la Méditerranée, le centre et le sud

    du Massif central, l’ensemble de l’axe pyrénéen, tant le piémont que la haute montagne, et la Corse. L’effectif national est estimé à 390 - 450 couples territoriaux. L’espèce est relativement bien implantée en France, mais l’effectif reste marginal à l’échelle de l’Europe (trois fois inférieur à celui de la population espagnole).La population française se répartit donc comme suit : - dans le Jura, un couple s’est installé en 1993 et se reproduit depuis 1994 ;- les six départements de haute montagne de l’arc alpin abritent 60 % de la population française, soit 250 à 257 couples : 35 à 37 en Haute-Savoie, 45 à 50 en Savoie, 34 dans l’Isère, 55 dans les Hautes-Alpes, 42 dans les Alpes-de-Haute-Provence et 39 dans les Alpes-Maritimes ;- la Drôme, avec 32 - 35 couples, assure la transition avec la zone méditerranéenne, où six couples seulement subsistent (trois dans le Var, deux dans le Vaucluse et un dans les Bouches-du-Rhône) ; les aigles y sont soumis à une pression humaine importante et à une forte diminution de leurs proies ;- les cinq départements du sud du Massif central (trois couples dans l’Aveyron, six en Lozère, deux en Ardèche, quatre dans le Gard et quatre dans l’Hérault) n’ont jamais connu une population importante d’aigles royaux, mais des données de 1920 - 1930 faisaient cependant état d’une trentaine de couples ; le déclin important qu’on y constate aurait eu lieu avant même l’apparition de la myxomatose, qui décima les lapins ;- on recense 16 à 17 couples dans l’Aude et 63 - 67 dans les Pyrénées (11 - 13 dans les

    Dossier

    Abondance et distribution de l’Aigle royal Rapaces nicheurs de France – Distribution, effectifs et conservation,

    J-M. Thiollay & V. Bretagnolle, Edition Delachaux & Niestlé, 2004

    Aigle royal - Photo : V. Decorde ©

  • page 3 n°1 juillet 2008

    Pyrénées-Orientales, 17 dans l’Ariège, quatre à cinq dans la Haute-Garonne, 31 à 32 dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques) ;- la Corse, enfin, est riche de 32 à 37 couples. Les densités sont en relation directe avec l’habitat : biotope ouvert, sites de nidification disponibles et richesse en proies potentielles. En France, elles varient de deux couples / 100 km² (Mercantour) à trois couples / 100 km² (réserve du Mont Valier, Ariège) pour les densités les plus fortes, à 1,3 couple / 100 km² (Corse). Dans le Massif central, la densité est plus faible, de l’ordre de 0,2 couple / 100 km².

    Dynamique et tendance

    Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, les populations d’aigles royaux ont été décimées. Leurs effectifs ont commencé à se rétablir à partir de 1972, après l’arrêt des persécutions. L’aigle royal était cité au XIXe siècle dans le Jura (dernières nidifications connues vers 1850), dans le nord du Massif central et dans de grandes forêts de plaine (Fontainebleau, Champagne humide). A la fin des années 1960, on estimait l’effectif français à seulement une soixantaine de couples. L’espèce s’est redressée

    et cette augmentation récente n’a porté que sur les zones montagneuses. Bien que l’aigle royal niche parfois sur les arbres, en France, l’existence de falaises est un facteur déterminant, pour qu’il puisse se reproduire. La reconquête du territoire national est lente et semble même désormais arrêtée, suggérant une limitation des disponibilités alimentaires.

    Conservation

    Les populations d’aigles royaux restent vulnérables aux menaces courantes : industrie touristique et développement des loisirs de plein air sur des secteurs sensibles. L’intensification de l’agriculture, ou au contraire la déprise agricole dans les zones plus extensives, qui conduit au boisement des milieux favorables, réduisent l’abondance ou l’accessibilité des proies. Enfin, la destruction directe d’oiseaux adultes par le tir illégal, le piégeage ou l’empoisonnement, chez une espèce longévive comme l’aigle royal, dont les populations sont très sensibles à la variation de la survie adulte, peut s’avérer problématique localement.

    par Cathie Boléat LPO Grands Causses

    Tél : 06 65 62 61 40

    [email protected]

    L’Observatoire rapaces : appel à observateurs

    C’est la continuité de l’enquête Rapaces lancée entre 2000 et 2002. Il reprend strictement les mêmes conditions et le même protocole que l’enquête. Autrement dit, le projet consiste précisément en un recensement le plus exhaustif possible des rapaces nicheurs présents sur un carré de 25 km² dans chaque département. Un tirage aléatoire des carrés (cinq par département) est réalisé chaque année par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Chizé. Retrouvez toutes les informations utiles dans le bulletin entièrement consacré à l’Observatoire rapaces, téléchargeable à la page :http://www.lpo.fr/rapaces/index.shtml.Un bilan annuel de l’évolution des populations est réalisé à partir de ces recensements. Voir bilan n°1 dans le bulletin n°3 / 4. Contact : Fabienne David de laLPO Mission Rapaces.

    par Fabienne DavidMission Rapaces de la LPO

    tél : 01 53 58 58 38

    [email protected]

    Aigle botté

    Au total, 380 à 650 couples d’aigle botté se reproduisent en France, sur une aire géographique restreinte : principalement le long d’une diagonale passant par le centre du pays et orientée sud-ouest / nord-est, le noyau principal de la population se situant dans les Pyrénées. La France constituant la limite nord de la distribution de l’aigle botté, ce dernier rencontre probablement dans notre pays des conditions seulement suboptimales, rendant ses populations fragiles et instables. L’effectif du piémont pyrénéen, bastion de l’espèce, semble stable, mais l’aire de répartition s’est globalement contractée, au moins dans la moitié nord de la France, pour des raisons mal cernées.

    Aigle de Bonelli

    Avec seulement 23 couples reproducteurs en 2002, l’aigle de

    Bonelli est le rapace le plus menacé de France à l’heure actuelle. L’espèce occupait originellement l’ensemble du pourtour méditerranéen. La population française a chuté, passant de plus de 80 couples en 1960 à moins de 30 couples en 1990. Les programmes de conservation se sont succédés afin d’identifier les causes et de remédier à ce déclin. Ce faible effectif rend la population française hautement vulnérable à toutes destructions (tir, empoisonnement, électrocution ou collision avec les câbles électriques), au dérangement dus aux activités humaines (chasse, loisirs de pleine nature, etc.), à la perte d’habitats face à l’urbanisation, à la compétition avec d’autres grands rapaces ou encore aux maladies. Depuis 1999, un plan national de restauration a été mis en place pour prendre des mesures concernant : le suivi, la surveillance, la gestion et la sensibilisation en faveur de l’espèce.

  • Bilan 2007 des suivis

    Chaque année le suivi de l’aigle royal progresse, le nombre de couples contrôlés augmente, prouvant ainsi le dynamisme du réseau d’observateurs. Certaines régions, comme les Midi-Pyrénées et la Corse, relancent et structurent leur réseau, d’autres comme dans le Massif central regroupent les différents acteurs pour un suivi plus efficace. On peut estimer qu’un peu plus de la moitié de la population est suivie de façon régulière. L’aigle royal a donc maintenant une population stable voire en progression comme le montre l’installation régulière de nouveaux couples et les importantes relations intra-spécifiques que l’on constate lors des suivis. Mais cette

    population est fragile car de nombreuses menaces pèsent sur l’espèce. Le dérangement semble être une cause majeure des échecs de la nidification, le vol à voile et l’escalade sont en première ligne. Les électrocutions, les tirs et les percussions sont encore des facteurs de mortalité importants, mais une autre menace plus insidieuse est toujours présente : le poison. En effet, une forte dose de lindane a été identifié dans des œufs dans le Mercantour et une femelle a été retrouvée empoisonnée aux pesticides dans les Alpes-Maritimes. Le suivi de l’espèce est donc très important. Il permet de voir les dangers qui pèsent sur la population et nous permet ainsi d’intervenir quand cela est possible. Soyons vigilant et bonnes prospections à tous !

    par Renaud Nadal et Christian JoulotLPO Mission Rapaces

    [email protected]

    01.53.58.58.38

    L’aigle royal dans le Jura Franc-Comtois

    Au XIXème siècle, période sombre pour les rapaces, l’aigle royal disparaissait de maintes régions d’Europe. Les derniers couples jurassiens n’y échappèrent pas. Dans son Histoire naturelle du Jura, Ogérien (1863) décrit clairement la situation de l’époque : « Cet aigle se rencontrait autrefois assez souvent dans les forêts de nos hautes montagnes, où il nichait […] il y devient de plus en plus rare. Un couple de cette espèce nichait tous les ans à la Roche Blanche, près de Saint-Claude. Des personnes de la ville se suspendaient par des cordes sur cet abîme mesurant plus de 100 mètres pour enlever les aiglons qui étaient vendus à la ville de Genève. Ce couple a quitté le pays depuis une dizaine d’années, à la grande satisfaction des habitants des Moussières, dont les poules et les jeunes agneaux faisaient les frais de la cuisine aiglone ». L’espèce fut protégée en Suisse en 1926 puis en France en 1976. Dans ce contexte plus serein, les observations redevinrent régulières sur le massif jurassien. Près de 130 ans après le récit d’Ogérien, en 1993, un couple s’installa sur la Haute-Chaîne du Jura méridional, dans l’Ain. Il s’agit à ce jour du seul couple nicheur jurassien.L’aigle royal fait des incursions de plus en plus régulières dans le Jura et hiverne parfois côté suisse. En Franche-Comté, la moitié des observations homologuées des 40 dernières années ont été effectuées durant la dernière décennie. La plupart des aigles sont vus en fin d’hiver (janvier-mars) et sont des immatures. Si l’on écarte les quelques oiseaux égarés en plaine en Haute-Saône et dans le Doubs, les mentions régionales ont surtout lieu dans le Jura plissé, la Haute-Chaîne et les reculées. Les stationnements sont rares ou mal décelés mais semblent plus fréquents dans les années 2000. De même, les observations concernent presque exclusivement des oiseaux isolés. Cependant, en 2005, un adulte et un immature stationnèrent à l’automne dans le Haut Jura. Cette observation est à rapprocher de la mention d’un couple aujourd’hui adulte régulièrement observé dans le nord de la Haute-Chaîne, entre le Pays de Gex (Ain) et le Jura plissé des grands monts (Jura). En 2006, suite à l’observation d’une interaction entre différents aigles les surveillants du site de Fort-l’Ecluse soupçonnent alors

    Suivi

    Régions Couples contrôlésJeunes à l’envol Surveillants

    Journées de surveillance

    CORSE Corse 10 4 / /LANGUEDOC-ROUSSILLON Aude 16 10 3 58

    Pyrénées-Orien-tales 11 6 1 16

    MIDI-PYRENEES Ariège & Haute-garonne 5 2 5 18

    PROVENCE-ALPES-

    CÔTE-D’AZUR

    Alpes-de-Haute-Provence 21 11 35 /

    Hautes-Alpes 35 20 / /Alpes-

    maritimes 20 10 25 /

    Bouches-du-Rhône / / / /

    Var 8 3 / /Vaucluse 3 2 1 /

    RHÔNE-ALPES Ain 2 1 15 19Ardèche 3 3 13 32Drôme 20 14 15 /Isère 40 13 30 200

    Haute-Savoie 33 11 70 176Savoie 8 3 5 31

    SUD DU MASSIF CENTRAL

    Ardèche, aude, aveyron, Lozère, Gard, Hérault

    28 18 15 100

    Total 263 131 233 650

    Bilan du suivi 2007

    page 4 n°1 juillet 2008

  • l’existence d’un possible couple en voie d’installation plus au nord (Cahiers de surveillance, LPO Mission Rapaces).L’aigle royal, très rare dans le Jura, ne fait donc pas encore partie de l’avifaune nicheuse de Franche-Comté alors que l’aigle pomarin a déjà créé la surprise dans la région. L’occupation optimum du massif alpin, corroborée par l’augmentation des observations jurassiennes, permet d’espérer objectivement et nous invite à la vigilance. En attendant, le sud du territoire franc-comtois semble déjà faire partie intégrante du domaine vital d’individus erratiques, immatures ou en voie d’installation limitrophe. Dans ce contexte, nous devons d’ores et déjà intégrer ce prestigieux prédateur aux argumentaires régionaux de conservation de la nature et anticiper par principe de précaution toutes les menaces potentielles qui pourraient lui nuire (aménagements anthropiques notamment).

    par Jean-Philippe PaulLPO Franche-Comté

    Maison régionale de l’environnement

    15 rue de l’industrie 25000 Besançon

    Tél. 03 81 50 43 10 / Fax 03 81 61 66 21

    [email protected]

    Péripéties d’une jeune femelle d’aigle royal

    Dans les années 70, le nombre de couples d’aigles royaux était au plus bas en Lozère et dans sa proche périphérie. Au cours des années 80 et 90, l’espèce se redresse lentement, suivant la dynamique de la petite population du sud Massif central. A la fin des années 90, quatre puis cinq couples s’installent, puis quatre nouveaux couples au début des années 2000, dont trois se reproduisent encore aujourd’hui. C’est l’histoire de l’un de ces couples, et surtout de la femelle, que nous allons vous raconter ici.Le 4 février 2001, deux aigles royaux arrivent du Causse de

    Sauveterre, tournent sur le site et plongent dans les grands pins où ils resteront pour la nuit. Dès lors, les oiseaux ne vont plus quitter le site sans pour autant se fixer sur une zone précise ou construire une aire. Le 13 septembre 2001, Jean Michel, un ami chasseur me prévient qu’il a trouvé un aigle blessé dans une tourbière sur le Mont Lozère. L’oiseau est intact mais ses pattes présentent des blessures anciennes cicatrisées, il lui manque des griffes aux serres et la patte droite porte une bague en plastique rouge. Il s’agit d’une magnifique femelle avec un jabot hypertrophié de nourriture, qui l’alourdit et l’empêche de s’envoler d’une dépression à l’abri du vent. Finalement, elle parvient à trouver le vent et disparaît au loin, me laissant avec mes questions : d’où vient cet oiseau ? Est-ce la jeune femelle du nouveau couple ? De février à mai 2002, les oiseaux vont se faire beaucoup remarquer sur le site : les rase-mottes, les échanges et rattrapages de branches près de la route sont fréquents. Le couple visite presque tous les rochers mais rien ne semble convenir. Encore une année sans aire.

    D’où vient cet oiseau ? Après enquête, c’est Bernard Ricau (agent du Parc national des Cévennes, PnC) qui me raconte les pénibles débuts de cette femelle. Trouvée blessée vers Lunas (Hérault), après avoir probablement perdue ses griffes dans un piège à poteau, elle est soignée au Centre de sauvegarde de la faune sauvage de Millau puis relâchée le 9 septembre 1999 dans sa deuxième année. L’oiseau est muni de deux bagues plastiques (rouge à la patte droite et jaune à gauche) et d’un émetteur radio qui permettra de le suivre pendant 33 jours avant de le perdre au-delà de la vallée de l’Hérault. Le 11 décembre 2000, Philippe Ayral signale un aigle portant une bague rouge dans les gorges du Tarn au dessus des Vignes, puis l’oiseau s’est déplacé vers le nord et se fait reprendre sur le Mont Lozère. A l’automne 2002, Jean Bonnet (agent du PnC) remarque que la

    femelle est familière (elle se perche assez près de lui un jour) et que le couple fréquente les abords d’une aire d’autours, lesquels quittent le vallon. Nous prenons alors contact avec l’Office national des forêts qui met en place un périmètre de quiétude autour du site. Le Moto Club de Lozère avisé modifie l’itinéraire de l’enduro. Le 14 février 2003, la femelle se tient effectivement près de l’aire.

    Cette femelle est-elle baguée ? Le 17 mars 2003 l’agriculteur local vient me raconter qu’il a attrapé un aigle à la main. Il m’explique que l’aigle a attaqué ses poules et qu’en leur courant derrière il s’est coincé dans un buisson. L’agriculteur a tiré l’aigle par une aile mais celui-ci s’est dégagé en se débattant, il a alors pu voir une bague rouge à sa patte. Fin du mystère de la femelle baguée et troisième capture pour cet oiseau.

    Première reproduction réussie en 2003 pour notre femelle âgée de six ans. Par la suite le couple chargera tous les ans la même aire, permettant l’envol d’un jeune un an sur deux (2005 et 2007). En mars 2004 des travaux forestiers dérangent le couple qui ne niche pas et en 2006, les deux poussins disparaissent à 10 jours.Nous espérons que ce couple un peu atypique dans un site très exposé animera encore longtemps le vallon. Aussi, nous tenons à remercier l’Office national des forêts de tenir compte des aigles dans la gestion forestière, le Moto Club de Lozère pour avoir immédiatement changé l’itinéraire de l’enduro passant sur le site, la commune d’Ispagnac pour le tracé des sentiers et enfin Mr Atger, agriculteur sur le Causse de Sauveterre, pour sa patience et sa compréhension vis à vis des aigles.

    par Jean-Pierre MalafosseAgent du Parc national des Cévennes

    et coordinateur circaète.

    Maison du Parc - Château de Florac 48400 Florac

    Tél : 04 66 49 53 01

    [email protected]

    Conservation

    page 5 n°1 juillet 2008

  • L’Europe en faveur de la préservation de l’aigle royal dans le massif des Corbières

    La Zone de protection spéciale des « Basses Corbières », située à cheval entre les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, abrite quatre couples d’aigles royaux. Depuis 2005, la LPO Aude, en partenariat avec six structures partenaires, œuvre à la conservation de ces quatre couples grâce au programme européen LIFE-Nature « Conservation de l’avifaune patrimoniale des Corbières » (LIFE CONSAVICOR). Au-delà de la préservation de l’aigle royal, ce programme LIFE s’intéresse à la conservation de 13 espèces d’oiseaux citées au niveau de l’annexe 1 de la Directive « Oiseaux » dont certaines espèces prestigieuses comme l’aigle de Bonelli ou le cochevis de Thékla. Ce programme a pour objectif de répondre à diverses menaces pesant actuellement sur ces 13 espèces d’oiseaux. Aussi, cinq grands objectifs ont été définis : acquérir une meilleure connaissance de l’avifaune patrimoniale des Corbières, réduire les menaces potentielles sur les territoires des grands rapaces, renforcer et soutenir les populations d’espèces proies, expérimenter différents modes de gestion des garrigues et sensibiliser les acteurs locaux à la préservation de notre patrimoine naturel et culturel.

    Plusieurs actions ont été mises en place afin de répondre à ces objectifs. Parmi celles-ci, des ouvertures de milieu par brûlage dirigé sont réalisées chaque année en partenariat avec l’Office national des forêts. Actuellement, 150 hectares de garrigues ont fait l’objet d’une restauration par écobuage. Ces ouvertures de milieu viendront sans nul doute accroître les disponibilités alimentaires des couples d’aigles royaux de la zone de projet LIFE. Les milieux ouverts sont entretenus par un troupeau de 50 brebis acquis par la LPO Aude en mars 2006. Le pastoralisme était omniprésent dans les Corbières comme en démontre le petit patrimoine lithique (capitelle, muret de pierre). Aussi l’un des grands

    objectifs du programme est de poser des bases solides quant au retour du pastoralisme sur le massif des Corbières en évaluant la faisabilité technico-économique d’un tel retour.Afin de renforcer les populations proies des grands rapaces et notamment de l’aigle royal, un partenariat étroit avec le Groupement d’intérêt cynégétique des Corbières maritimes a vu le jour. Il a pour objectif la mise en place de 10 aménagements faunistiques comprenant une garenne, une culture à gibier attenante et un point d’eau. Ces aménagements sont voués à la réintroduction du lapin de garenne en proie à un déclin fulgurant lié à diverses pathologies virales (myxomatose et VHD). Toutefois les cultures créées et réensemencées sont également favorables à la perdrix rouge et au lièvre commun entrant également dans le régime alimentaire de l’aigle royal.Le réseau électrique constitue une menace importante d’électrocution et de collision pour l’aigle royal. Suite à ce constat, un étroit partenariat s’est engagé avec Electricité de France (EDF Pyrénées-Orientales) et le Réseau de transport d’électricité (RTE) afin de neutraliser certaines portions du réseau électrique.Enfin, le programme LIFE développe un important programme de sensibilisation auprès des acteurs locaux, des scolaires et du grand public. Différents supports de communication sont également réalisés : expositions, lettres d’information annuelles, plaquettes

    (disponible sur simple demande auprés de la LPO Aude, http://aude.lpo.fr/life-consavicor/accueil.htm).

    par Christophe SavonLPO Aude

    Ecluse de Mandirac 11100 Narbonne

    Tel / Fax : 04 68 49 12 12

    [email protected]

    Récupération d’un aigle royal en difficulté dans les Hautes-Alpes

    Le 3 janvier 2008, un gros rapace en difficulté a été signalé par un promeneur dans un boisement près de la Durance sur la commune de Guillestre (Hautes-Alpes). Il s’agissait d’un aigle royal qui ne parvenait pas à s’envoler à cause d’une aile apparemment endommagée. L’aigle a été découvert sur un sentier bordé de buissons impénétrables (aucune possibilité d’envol) et à moins de 100 mètres de deux lignes de câbles de transport d’électricité. Face à l’invalidité du rapace consécutive à un choc, deux hypothèses apparaissent : soit l’aigle s’est accroché aux câbles électriques se blessant légèrement, puis une fois tombé au sol sous le choc il a tenté de se déplacer ; soit c’est en chassant que l’aigle s’est blessé, puis il s’est fait piéger dans les buissons.Le rapace a pu être capturé après une course poursuite. Il a été acheminé le lendemain au Centre de soins de la faune sauvage à Vitrolles dans les Hautes-Alpes, chez Michel Phisel le

    Menaces

    Aigle royal - Photo : V. Decorde ©

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  • gestionnaire du centre, où il a été mis en volière en convalescence pendant 2 mois. L’oiseau vigoureux n’a cessé de s’alimenter et a fini par se rétablir, décidant ses soigneurs à le remettre en liberté. La femelle aigle a été relâchée à Mont-Dauphin le 15 mars dernier à quelques centaines de mètres du lieu de capture. Environ 200 personnes se sont déplacées pour assister à cet évènement exceptionnel et toutes ont respecté le calme nécessaire à l’oiseau. Déposé sur un petit promontoire, le rapace est resté immobile quelques instants, puis il s’est envolé pour prendre une ascendance décrivant quelques cercles pour se poser à 2 kilomètre de là vers le nord. Avant le lâché, l’aigle a été équipé d’une bague (muséum Paris TY 4137) sur la patte droite. Si vous observez un aigle pouvant correspondre à cette femelle, merci de le communiquer à Christian Couloumy. Merci à Cyril Heiny (découvreur), Michel Bouche (PNE) et Michel Phisel (Centre de soins), et merci à chacune et à chacun des participants. Merci aussi de leur visite à ceux qui sont venus de loin comme Gabriela et Michelangelo, nos amis italiens... Laura Bouche a filmé l’envol : http://fr.youtube.com/watch?v=elH9p-OUt9s

    par Christian Couloumy coordinateur aigle royal des Hautes-Alpes

    Parc national des Ecrins

    Secteur de l’Embrunais

    05380 Châteauroux-les-Alpes

    Tél : 04 92 43 23 31

    [email protected]

    Le roi des airs a sa pièce de monnaie

    La nouvelle monnaie commémorative 2008 de la Confédération Suisse représente l’aigle royal, le “ Roi des airs ”. L’aigle royal est le deuxième sujet de la série de quatre pièces spéciales consacrées au Parc national Suisse. La monnaie bimétallique est disponible sur www.swissmint.ch

    Le Nouvelliste Suisse, 21 janvier 2008

    Un diaporama sur le retour de l’aigle royal dans le Massif central

    Le vendredi 25 janvier 2008, Bernard Ricau a présenté un diaporama sur le thème de l’aigle royal au cinéma de Ganges (Hérault), en présence de Vincent Decorde, le photographe auteur des clichés présentés. L’exposé retraçait l’historique de l’évolution de la population d’aigles royaux dans le Massif central puis s’arrêtait sur la biologie de l’espèce. Près de 150 personnes s’étaient déplacées. De nombreuses questions ont animé la fin du diaporama. La majorité du public résidant au sud des Cévennes s’est montrée curieuse de comprendre l’origine de la recolonisation de l’espèce dans les paysages cévenols.

    par Bernard RicauParc national des Cévennes

    Groupe d’étude des rapaces

    du sud du Massif Central

    [email protected]

    Une plaquette sur la protection de l’aigle royal dans l’Aude

    Une plaquette intitulée « Recommandations pour la gestion des territoires de l’aigle royal dans l’Aude » a été éditée en 1993, conjointement par la LPO et l’Office national des forêts. L’ONF gère 20 % des espaces naturels de l’Aude. Les 17 forêts domaniales et les 203 forêts des collectivités sont concernées par les grands rapaces parce qu’elles abritent des aires, font partie d’un territoire de chasse, ou constituent des sites potentiels. La LPO et l’ONF coopèrent pour protéger ces prédateurs qui, situés au sommet des chaînes alimentaires, sont les plus vulnérables et les plus menacés.Chaque fois que le territoire d’un couple d’aigle royal comprendra des espaces naturels domaniaux ou communaux bénéficiant du régime forestier, une liste de démarches en faveur de la protection de l’espèce sera mise en œuvre (informations, recommandations, conventionnements, etc.). Même si certaines de ces mesures sont contraignantes pour la gestion forestière, elles ne concernent que des zones d’étendue limitée. Moyennant un peu d’organisation dans le travail il est possible de concilier gestion forestière et protection du milieu naturel.

    LPO AudeEcluse de Mandirac 11100 Narbonne

    Tel / Fax : 04 68 49 12 12

    [email protected]

    Sensibilisation

    International

    Aigle royal - Photo : G. Michel ©

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  • DVD : Vertige d’une rencontre

    Jean-Michel Bertrand a parcouru les Hautes-Alpes avec son affût pour guetter l’aigle. Un grand film, l’histoire magnifique de la quête de l’aigle royal. Une aventure personnelle et cinématographique qui nous plonge au cœur d’un monde magique et préservé. Une rencontre troublante

    et pleine d’émotion avec le « prédateur suprême ».

    A commander chez l’auteur (20 euros).

    Jean-Michel Bertrand7 rue St-Julien 05500 St-Bonnet [email protected]

    l’Aigle RoyalBulletin de liaison du réseau Aigle Royal

    LPO © 2008

    Réalisation : - Cathie Boléat- LPO Mission Rapaces 62 rue Bargue, 75015 Paris [email protected]

    Coordination : Yvan Tariel et Bertrand Eliotout

    Relecture : Madeline Quemin

    Composition : Camila Andrade

    Maquette : la tomate bleue

    Publications Rapaces de France

    En août prochain, le numéro 10 de la revue Rapaces de France, sortira et sera diffusé à plus de 7 000 abonnés. A l’occasion des 10 ans de fusion entre le FIR et la LPO, ce numéro 10 sera augmenté de huit pages. La mise en place du réseau aigle royal sera annoncée, entre autres nouvelles et actualités sur la conservation des rapaces. Un poster sur les rapaces nocturnes de France sera également offert avec la revue. Rapaces de France est un hors-série de l’Oiseau magazine. Il est publié une fois par an et dresse le bilan des actions de conservation et de suivi menées sur les rapaces diurnes et nocturnes par de nombreuses associations. Abonnez-vous vite sur ww.lpo.fr

    par Bertrand EliotoutResponsable LPO Grands Causses

    Le Bourg 12 720 PEYRELEAU

    Tél : 06 65 62 61 40

    [email protected]

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    Ce nouveau bulletin l’Aigle royal est le fruit de votre contribution. Vous avez tous des observations, anecdotes et expériences sur l’aigle royal à faire partager. Vos projets et questions animeront le réseau et profiteront à tous. Toute forme de participation intéressera le plus grand nombre d’entre nous. Pensez à diffuser cet appel dans votre entourage. D’avance merci !

    Le prochain bulletin l’Aigle royal sortira à l’automne 2008. Vous pourrez y lire notamment : - une étude de la prédation de l’aigle royal dans les exploitations agricoles,- les conclusions de prospections dans le Massif central,- un article sur le dérangement d’un couple dans les Grands Causses,- ...

    Appel à textes et à illustrations

    Vous trouverez dans le prochain bulletin