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Un système intégré d'aide à la décision pour gérer le territoire en tenant compte des dimensions environnementale et participative du développement durable. Le cas du SIAD Outaouais,

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Marie-Josée CotéGaetan poulinCarlo prévilBenoit saint-ongeJean-philippe waaub

Un système intégré d'aide à la décision pour gérer le territoireen tenant compte des dimensions environnementale etparticipative du développement durable. Le cas du SIADOutaouais, Québec, Canada / An integrated system of computerassisted decision-making for spatial participative management.The case of the Outaouais region of QuebecIn: Géocarrefour. Vol. 76 n°3, 2001. Les territoires de la participation. pp. 253-264.

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Coté Marie-Josée, poulin Gaetan, prévil Carlo, saint-onge Benoit, waaub Jean-philippe. Un système intégré d'aide à la décisionpour gérer le territoire en tenant compte des dimensions environnementale et participative du développement durable. Le casdu SIAD Outaouais, Québec, Canada / An integrated system of computer assisted decision-making for spatial participativemanagement. The case of the Outaouais region of Quebec. In: Géocarrefour. Vol. 76 n°3, 2001. Les territoires de laparticipation. pp. 253-264.

doi : 10.3406/geoca.2001.2563

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1627-4873_2001_num_76_3_2563

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Abstract The integrated system of computer assisted decision- making applied to the spatial management of theOutaouais region (SIADO) illustrates the integrated and negociated management of a territory- Fromthis point of view, this article relates to the participative and environmental dimensions of theintroduction of a sustainable form of development. The SIADO consists of software (GéoDécision)integrating an analytical decision-making dimension and a spatially referenced data base (BDRS)organised arround a territorial information system based on an ecological reference framework.GéoDécision is made up of four componends : GéoML for the management of metadata ; GIS for spatialanalysis ; DecisionLab for murticriteria analysis : and Internet, ft is designed to be used with amanagement system incorporating the various parties involved. Amongst the different applications ofthis method, the setting up of surveillance priorities for the municipal water supply sources of theOutaouais region is presented as an illustration of the system's potential.

RésuméLe système intégré d'aide à la décision appliqué à la gestion territoriale de l'Outaouais (SIADO) répondà un objectif de gestion intégrée et négociée du territoire. En ce sens, notre contribution touche auxdimensions environnementale et participative de la mise en œuvre du développement durable. LeSIADO possède une composante logicielle, GéoDécision, intégrant des outils d'analyse nécessaires àla prise de décision, et une composante banque de données à référence spatiale (BDRS), organiséeautour d'un système d'information territoriale (SIT) (base de connaissances) fondé sur un cadreécologique de référence. GéoDécision est ainsi constituée de quatre modules : (1) GeoML (Géo- Méta-données Liées) pour la gestion du système par les méta-données, (2) un SIG pour les analysesspatiales (composante commerciale SIG Arcview), (3) la composante commerciale DecisionLab pourl'analyse multicritère, et (4) Internet (composante commerciale Navigateur et Arc IMS). Il a vocation àêtre utilisé en relation avec un mécanisme de gestion des parties prenantes, que celui-ci soit restreintou élargi. Parmi les applications réalisées, l'établissement des priorités de surveillance des prises d'eaupotable municipales de l'Outaouais dans un processus restreint est présenté à titre d'illustration dupotentiel du système d'eau potable municipales de l'Outaouais.

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'ÉOCARREFOUR VOL 76 3/2001 253

Marie-Josée COTÉ

Agence de traitement de l'information numérique de l'Outaouais (L'ATINO)

Gaétan POULIN Carlo PRÉVIL Benoît SAINT-ONGE Jean-Philippe WAAUB

GEIGER, département de géographie, Université du Québec à Montréal (UQAM) (les auteurs sont cités par ordre alphabétique)

RÉSUMÉ Le système intégré d'aide à la décision appliqué à la gestion territoriale de l'Outaouais (SIADO) répond à un objectif de gestion intégrée et négociée du territoire. En ce sens, notre contribution touche aux dimensions environnementale et participative de la mise en œuvre du développement durable. Le SIADO possède une composante logicielle, GéoDécision, intégrant des outils d'analyse nécessaires à la prise de décision, et une composante banque de données à référence spatiale (BDRS), organisée autour d'un système d'information territoriale (SIT) (base de connaissances) fondé sur un cadre écologique de référence. GéoDécision est ainsi constituée de quatre modules : (1) GeoML (Géo- Méta-données Liées) pour la gestion du système par les méta-données, (2) un SIG pour les analyses spatiales (composante commerciale SIG Arcview), (3) la composante commerciale DecisionLab pour l'analyse multicritère, et (4) Internet (composante commerciale Navigateur et Arc IMS). Il a vocation à être utilisé en relation avec un mécanisme de gestion des parties prenantes, que celui-ci soit restreint ou élargi. Parmi les applications réalisées, l'établissement des priorités de surveillance des prises

Un système intégré d'aide à la décision

pour une gestion participative du territoire.

Le cas de l'Outaouais, Québec

Un système d'aide à la décision se définit selon l'Office de la langue française (2000) comme un "Système informatique intégré, conçu spécial

ement pour la prise de décision, et destiné plus particulièrement aux dirigeants d'entreprise". Cette définition est annotée du commentaire suivant : "Le système d'aide à la décision est un des éléments du système d'information de gestion. Il se distingue du système d'information pour dirigeants, dans la mesure où sa fonction première est de fournir non seulement l'information, mais les outils d'analyse nécessaires à la prise de décision. Ainsi, il est habituellement constitué de programmes, d'une ou plusieurs bases de données, internes ou externes, et d'une base de connaissances. Il fonctionne avec un langage et un programme de modélisation qui permettent aux dirigeants d'étudier différentes hypothèses en matière de planification et d'en évaluer les conséquences. Tous les 'outils' d'aide à la décision ne sont pas des 'systèmes' d'aide à la décision. Aussi, il ne faut pas confondre le système et le logiciel d'aide à la décision, le premier étant intégré et plus complexe".

Le concept de système intégré d'aide à la décision (SIAD) dans le domaine de la gestion territoriale possède une composante logicielle intégrant "les outils d'analyse nécessaires à la prise de décision". Celle-ci devra s'appuyer sur des capacités de représentation et d'analyse spatiale, et comporter une composante "banque de données" à référence spatiale (BDRS) structurée dans un système d'information territoriale (SIT) (Base de connaissances).

Le GEIGER1 et L'ATINO2 ont conçu conjointement un système intégré d'aide à la décision pour la région de l'Outaouais (SIADO) (fig. 1). Celle-ci couvre un territoire de près de 34 000 km2. Elle est située à la limite ouest du Québec, au sud de la région Abitibi-Témiscamingue et à l'ouest de la région des Laurentides. Quatre municipalités régionales de comté3 (MRC) (Les Collines-de- l'Outaouais, La Vallée-de-la-Gatineau, Papineau, Pontiac) regroupant 78 municipalités et la Communauté urbaine de l'Outaouais forment la trame administrative. Les spécificités du SIADO sont les suivantes : la composante logicielle GéoDécision intègre des fonctionnalités de gestion des méta-données (GeoML), d'analyse spatiale et SIG (composante commerciale : Arcview), d'analyse multicritère (composante commerciale : Decision Lab), et d'accès Internet (composante commerciale Navigateur et Arc IMS) ; et la composante banque de données à référence spatiale est organisée autour d'un système d'information territoriale fondé sur un cadre écologique de référence.

De plus, bien qu'il soit au service du ou des décideurs ultimes, ainsi que les autres systèmes

d'aide à la décision, nous avons voulu concevoir un SIAD permettant de gérer le territoire tout en contribuant à la mise en œuvre du développement durable dans ses dimensions environnementale et participative. Cette perspective nous a amenés à adhérer au modèle de gestion intégrée et négociée du territoire qui permet de mettre en œuvre les principes du développement durable dans le secteur de la gestion territoriale, en reconnaissant notamment que les controverses publiques sont multi-acteurs et font intervenir diverses rationalités. Cela nous a conduits à mettre au point des outils méthodologiques permettant d'expliciter les rationalités multiples qui se côtoient et qui se transforment dans le processus menant à la décision.

CONCEPTS THÉORIQUES

Gestion intégrée

Le terme de gestion intégrée, pris dans son sens large, est abondamment utilisé, parfois avec abus. Il est donc important de définir clairement le concept et les principes qui le composent. Actuellement, ce concept demeure relativement difficile à définir puisqu'il est interprété de différentes façons par les spécialistes et les gestionnaires (Born, 1995). Il a été appliqué surtout à la gestion des ressources, à la gestion de l'environnement et plus récemment à la gestion du territoire. C'est donc dans la littérature concernant ces trois domaines que l'on peut trouver les indications qui permettent de définir et de caractériser la gestion intégrée.

On peut définir la gestion intégrée du territoire comme "une approche pro-active visant à optimiser les bénéfices d'un territoire en maintenant son intégrité à long terme tout en conciliant l'usage simultané de plusieurs ressources" (Martel, Rousseau, 1993). Jacobs et Sadler (1990) la définissent comme "une approche stratégique et interactive de gestion permettant de prendre en compte le plus grand nombre de besoins et de valeurs dans le processus de décision et d'aborder de façon concertée les questions de planification, d'évaluation et de mise en œuvre". Cette définition rejoint en plusieurs points les caractéristiques de la gestion intégrée des ressources (GIR) définis par Lang (1986) et Cairns (1990). La GIR se distingue à plusieurs niveaux de la gestion conventionnelle, particulièrement à l'étape de la planification. La planification en GIR possède deux dimensions distinctes : elle est stratégique et interactive (Lang, 1986 ; Gardner, 1989). La GIR vise généralement à intégrer l'ensemble des dimensions sociale, politique, économique et environnementale dans tous les processus décisionnels, de la planification à la décision, en

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254 VOL 76 3/2001 Planification participative de bassin et gouvernement de l'eau

passant par la gestion elle-même. La GIR cherche à concilier l'usage simultané de plusieurs ressources dans une démarche pro-active. Elle doit tenir compte de toutes les ressources disponibles sur un territoire et aussi des interrelations qui existent entre elles.

Les principes de la gestion intégrée des ressources rejoignent en partie ceux du développement durable (Gardner, 1990). Ces principes sont : 1. prendre en compte le plus grand nombre de besoins possibles, c'est-à-dire intégrer tous les aspects dans la prise de décision (politique, économique, social et environnemental), 2. considérer les usages multiples d'une ressource, 3. appliquer le principe de subsidiarité4, 4. faire participer le public aux processus de planification et de décision (démocratisation de la participation), 5. rendre l'information accessible pour tous et toutes, et intégrer cette information, 6. considérer l'équité intra et inter-générationnelle, 7. appliquer le principe utilisateur-payeur, 8. appliquer le principe pollueur-payeur, 9. viser une protection à long terme des ressources, 10. appliquer le principe de précaution, 11. prendre en compte l'environnement lors de la planification, 12. miser sur une approche ecosystem ique. La lecture de ces principes met en évidence certaines caractéristiques importantes. Les six premiers principes de la gestion intégrée des ressources s'articulent autour des nécessités de miser sur les initiatives locales, de partager la décision et de s'assurer qu'il y ait une concertation entre l'ensemble des usagers d'une ressource. Les principes 7 et 8 insistent sur l'intérêt que les usagers soient redevables de l'utilisation d'une ressource. Enfin, les quatre derniers principes (9 à 12) font appel à la nécessité d'assurer la pérennité de la ressource et de prendre en compte les écosystèmes et la biodiversité, cela dans un processus de décision prudent et conscient de la fragilité de cette ressource. Nous ne développerons pas plus avant l'ensemble de ces principes puisque la plupart d'entre eux sont relativement bien connus et documentés (Lang, 1986 ; Cairns 1990). Les principes de la gestion intégrée des ressources sont des éléments à considérer dans tout processus de GIR qui vise l'atteinte d'un développement durable.

Théories de planification et gestion intégrée

La planification est une composante importante du processus de gestion (à côté de l'organisation, de la direction et du contrôle) et c'est surtout à cette étape que les SIAD sont utilisés. Nous présenterons les approches théoriques de la planification de façon à mieux faire comprendre à quelle tendance se rattache la conception de notre

Pontia с La vallée de la Gatineau

Les collines de l'Outaouais ШЕЕ Papineau ШШ

Communauté urbaine de l'Outouais HH SIAD. La question est d'autant plus complexe que différents courants co-existent et interagissent. Les institutions, la culture, etc. jouent ici le rôle de volants d'inertie qui modulent les changements en cours. De plus, certains acteurs agissent dans la société en complet désaccord avec toute démarche planificatrice. Ces acteurs sont également à considérer dans la dynamique décisionnelle.

Nous présentons donc ci-dessous une classification inspirée de celles proposées par Hamel (1996 et 1997), Proulx (1996), Gariépy (1997), Roche (1998) et Lawrence (2000). Elle présente les quatre approches suivantes en insistant sur les objectifs poursuivis, le rôle de l'expert et celui de la participation publique : - la planification rationnelle globale5 (ou comprehensive planning), s'appuie sur une vision globale de la situation et met en œuvre des outils permettant d'atteindre des buts précis ; elle renvoie à des transformations structurelles et à des choix collectifs basés sur la connaissance des experts dans une logique positiviste, déterministe et linéaire ; la communication ne se fait qu'entre l'expert et le décideur, aucune communication externe n'est jugée utile ; - la planification incrémentielle (par petits pas) s'appuie sur des décisions opérationnelles débouchant sur des actions, dont les résultats inspirent les actions subséquentes ; elle vise à gérer la réalité de façon fonctionnelle en insistant sur les moyens d'allocation satisfaisante des ressources disponibles ; - la planification stratégique s'appuie sur la mise en place d'un cadre d'orientation nécessitant une démarche evaluative (ex-ante et ex-post), et adaptative (boucles de rétro-action) s'appuyant sur la connaissance des experts ; elle vise à allouer les moyens nécessaires pour atteindre des buts ; la supériorité des experts demeure, même s'ils sont amenés à consulter des ressources internes et externes pour mieux saisir les enjeux et extraire

Figure 1 : Localisation de la région de l'Outaouais

d'eau potable municipales de l'Outaouais dans un processus restreint est présenté à titre d'illustration du potentiel du système d'eau potable municipales de l'Outaouais.

ABSTRACT The integrated system of computer assisted decision- making applied to the spatial management of the Outaouais region (SIADO) illustrates the integrated and negociated management of a territory- From this point of view, this article relates to the participative and environmental dimensions of the introduction of a sustainable form of development. The SIADO consists of software (GéoDécision) integrating an analytical decision-making dimension and a spatially referenced data base (BDRS) organised arround a territorial information system based on an ecological reference framework. GéoDécision is made up of four componends : GéoML for the management of metadata ; GIS for spatial analysis ; DecisionLab for murticriteria analysis : and Internet, ft is designed to be used with a management system incorporating the

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various parties involved. Amongst the different applications of this method, the setting up of surveillance priorities for the municipal water supply sources of the Outaouais region is presented as an illustration of the system's potential.

1 - Ce groupe de chercheurs du département de géographie de l'UQAM oriente ses activités scientifiques vers l'analyse et la résolution de problématiques régionales à caractère environnemental. Des méthodes et outils de pointe tels que les systèmes d'information géographique, la télédétection, les méthodes d'aide à la décision comme l'analyse multicritère figurent parmi les approches privilégiées. 2 - Cette agence regroupe plusieurs partenaires : les Municipalités Régionales de Comté Les Collines-de- l'Outaouais, La Vallée-de-la- Gatineau, Papineau, Pontiac ; la Communauté urbaine de l'Outaouais ; le Conseil régional de développement de l'Outaouais (CRDO) ; différents ministères (Environnement, Régions, Affaires municipales et Métropole, Agriculture, Pêcheries et Alimentation) ; la Société de la Faune et des Parcs ; des organismes sans but lucratif tels le Centre international de recherche en infographie et l'Agence régionale de mise en valeur des forêts privées outaouaises ; une firme privée, CLC - Camint. 3 - MRC : Municipalité régionale de comté, regroupement de municipalités à l'échelle régionale. 4 - Le principe de subsidiarité

les données pertinentes à leur propre modèle cognitif ; - la planification interactive (ou concertée, ou communicationnelle) s'appuie sur une dynamique d'interaction des acteurs basée sur le dialogue, l'échange d'opinions et la mise en évidence de logiques communes visant un mariage entre connaissances et actions (réflexion dans l'action) dans une optique constructiviste ; elle renvoie à des transformations structurelles et à des choix collectifs basés sur la négociation intégrative d'enjeux dans une perspective innovatrice (la confrontation est perçue comme révélatrice des divergences à partir desquelles émerge une solution originale).

On peut ajouter à ces quatre approches, celle de la planification justificative (advocacy planning) qui s'appuie sur un jeu entre les acteurs, lesquels manipulent l'information aux fins d'exercice du pouvoir. La planification se construit dans la controverse sociale aboutissant éventuellement à une conformité sociale. On peut la questionner sur deux points : son caractère scientifiquement acceptable, même si elle trouve sa place dans l'arène politicienne, et sa capacité à effectivement parvenir à des solutions acceptables et durables même si son but réel et idéal est plus une construction sociale permanente dans un désordre créateur.

Le modèle de planification rationnelle s'est développé à partir des années 1950 comme un outil d'aide à la décision avec l'idée centrale que la science permet de guider l'action publique et que les connaissances scientifiques peuvent éclairer les processus décisionnels et résoudre des problèmes fondamentaux. Selon ce modèle, la participation publique intervient aux dernières étapes du processus de planification et occupe uniquement une fonction de validation en permettant d'une part d'ouvrir le processus décisionnel au public et d'autre part de vérifier l'acceptabilité sociale des propositions (ex. mesures d'insertion dans le milieu : atténuation, mitigation ou compensation). Toutefois, ce modèle s'est heurté, non seulement aux limites des connaissances scientifiques, mais également à la difficile prise en compte de la complexité des systèmes humains. En outre, ce processus s'avère long et coûteux et produit des écarts considérables entre les intentions de départ et la réalité. Il est aussi inadéquat pour répondre aux questions relatives à la prise en compte et à l'harmonisation d'intérêts multiples divergents, voire conflictuels, dans le processus décisionnel en aménagement.

Avec le temps et l'accumulation des expériences est apparue la nécessité d'adopter le modèle de gestion intégrée et négociée caractérisé par une ouverture du processus à tous les acteurs, la prise en compte des enjeux, la flexibilité et l'adaptabilité

(Lang, 1986 ; Sadler, 1986 ; Taylor etal., 1995). Ce modèle, axé sur la participation et la collaboration des différents acteurs, relève davantage de l'approche contemporaine de planification interactive. Il est orienté vers l'action et les enjeux, en ce sens qu'il cherche à introduire les valeurs et les intérêts, non seulement des planificateurs et des experts, mais aussi de tous les acteurs. L'accent est mis de plus en plus sur la flexibilité des procédures en gardant ouvertes toutes les options. Cette attitude permet d'apporter des modifications constantes basées sur des processus d'apprentissage. En somme, cette approche met l'accent sur les problèmes organisationnels, c'est-à-dire sur les relations entre les acteurs (élus locaux, planificateurs, experts, groupes d'intérêts, citoyens, etc.) et, ce,dans une perspective de résolution des problèmes.

Selon le modèle intégré, en émergence, et auquel nous adhérons, la participation se réalise tout au long du processus de planification afin de favoriser le développement durable. Il est un instrument privilégié permettant aux communautés locales de prendre en charge leur développement et de gérer leur devenir.

LA COMPOSANTE LOGICIELLE DU SIAD : GÉODÉCISION L'étendue de l'aide qu'un système peut apporter aux acteurs de la décision est limitée par les ressources humaines et financières disponibles pour concevoir et mettre en oeuvre le système. Ainsi, les grandes organisations peuvent se permettre d'utiliser des logiciels et des modèles sophistiqués, nécessitant la prise en charge par une équipe d'experts, ainsi que d'entreprendre des efforts coûteux et soutenus de récolte de données. Les systèmes d'aide à la décision qui intègrent de vastes ensembles d'outils de gestion du territoire sont la plupart du temps complexes et chers à l'usage. Il faut toutefois reconnaître que de nombreuses décisions sont prises par des organisations petites et moyennes qui bénéficient d'équipements informatiques et de moyens d'expertise limités : MRC, municipalités, comités de petits ou moyens bassins versants, groupes environnementaux, directions régionales des ministères, etc. Les logiciels d'aide à la décision sophistiqués et complexes sont donc hors de portée de ces organismes, qui sont ainsi contraints, faute d'autre solution, à recourir à des moyens classiques parfois rudimentaires. Nous pensons donc qu'il y a place pour des systèmes simplifiés, mais regroupant néanmoins dans un tout intégré plusieurs des outils les plus pertinents pour la gestion du territoire. Alors se pose la question du choix des fonctions à introduire dans un tel système. Une analyse des étapes de traitement de l'information dans les SIAD et, de manière plus générale, au sein des processus de décision, nous a amenés à constater qu'un sous-

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ensemble des outils élémentaires d'aide à la décision sert à des tâches récurrentes communes à la plupart des projets de gestion du territoire (par exemple : la gestion des données, la visualisation, le traitement de base, etc.), alors que de nombreux autres outils trouvent leur pertinence seulement dans le cadre d'un projet précis (par exemple la modélisation de type hydrologique, climatique, économique, etc.).

Ces remarques, ainsi que les attentes des utilisateurs potentiels du SIAD Outaouais (SIADO) représentés au sein de L'ATINO, nous conduisent à proposer "GéoDécision", un système d'aide à la décision à référence spatiale qui cible les fonctions les plus communes et qui soutiennent le plus directement possible les décisions concernant le territoire (par exemple, la comparaison de scénarios d'aménagement). Ce système agit comme plate-forme de documentation et d'analyse des données utiles à la prospective territoriale et à la planification environnementale. GéoDécision intègre essentiellement, à travers une interface commune, certaines fonctionnalités des systèmes d'information géographique (SIG) à celles d'analyses multicritères accessibles. Il s'inscrit dans la continuité d'autres initiatives d'association des SIG et des méthodes multicritères (Chevalier et al., 1998 ; Joerin, 1998 ; Laaribi, 2000). L'architecture de GéoDécision lui permet de documenter et d'accéder à des données situées autant sur le poste de travail de l'utilisateur qu'en réseau (Intranet et Internet) et permet de gérer les données par des méta-données beaucoup plus accessibles aux utilisateurs. GéoDécision est ainsi constitué de quatre modules : (1) GeoML (Géo-Méta-données Liées) pour la gestion du système par les méta-données6, (2) un SIG pour les analyses spatiales, (3) DecisionLab pour l'analyse multicritère, et (4) Internet. Cette plate-forme constitue une solution logicielle associant des principes provenant à la fois de l'informatique de gestion (systèmes d'information organisationnels, SIO), de la modélisation territoriale et des systèmes d'information géographique. De manière générique, il constitue un SIAD, i.e. un système intégré d'aide à la décision. Soulignons qu'il ne prétend pas offrir tous les outils normalement associés à chacune des classes de logiciels qu'il réunit. Par exemple, pour soutenir le SIT constitué et appuyé par une importante BDRS (composante banque de données du SIAD), l'agence de service responsable de la mise en commun des moyens et des ressources, plutôt que de s'en remettre uniquement à l'utilisation de GéoDécision, favorise l'utilisation de composantes logicielles propres, adaptées au contexte organisationnel, répondant aux attentes des utilisateurs et ne bousculant pas outre mesure leur mode de travail, tout en étant compatibles et complémentaires avec les

composantes de GéoDécision qu'elle désire utiliser.

GéoDécision est conçu pour aider les décideurs, les gestionnaires et l'ensemble des catégories d'acteurs impliqués dans les démarches participatives d'aménagement du territoire. De manière spécifique, GéoDécision aide à formaliser et à organiser les données du territoire en vue de leur analyse et de la comparaison des scénarios dans les contextes suivants : - la planification et l'aménagement du territoire, - la planification et la mise en œuvre de mesures d'urgence, - la simulation des impacts avant l'émission d'un certificat de conformité à un règlement de zonage ou l'amendement d'un règlement existant. - l'implantation et l'entretien des équipements municipaux ou régionaux, - tout projet impliquant une comparaison de scénarios à caractère spatial. GéoDécision a été conçu selon une approche modulaire de manière à intégrer dans une structure conviviale: - la gestion des données et des bases de données sur le territoire (système de gestion des bases de données, SGBD), - la documentation des données territoriales (système de documentation des données, SDD), - l'analyse spatiale simple ou complexe des données territoriales (système de gestion de données localisées, SGDL), - et l'analyse multicritère de ces données (aide multicritère à la décision, AMCD). Un effort particulier a été porté sur l'ergonomie et la convivialité des différents modules de manière à rendre ces outils puissants facilement accessibles pour le décideur, le gestionnaire du territoire ou les acteurs impliqués dans les processus participatifs. Les étapes de fonctionnement de GéoDécision sont les suivantes : - téléchargement de données - préparation des données sur un SIG comme ArcView - documentation des données avec GeoML (spécifications par un tiers et/ou par les intervenants) - accès aux données par les méta-données - coordination de l'analyse multicritère avec GeoML - récupération et traitement des résultats - visualisation des résultats dans Arc View Les prochaines sections décrivent plus en détails les composantes de GéoDécision. Module GeoML Le module des méta-données (système de documentation) vise à aider les utilisateurs à prendre le plein contrôle des données sur le territoire à partir de leurs propres termes. Cela leur permet d'une part de mieux exprimer leurs

considère que "les questions et les tâches devraient être confiées à l'échelon le plus proche de ceux qui reçoivent les biens et/ou les services résultant de l'activité de gestion" (OCDE, 1989).

5 - Selon Hamel (1996), ce modèle "implique que, pour aboutir à une décision rationnelle, il est nécessaire de suivre les étapes suivantes : 1) cerner le problème ; 2) considérer toutes les solutions possibles ; 3) connaître à fond le contexte du problème ; 4) saisir les conséquences de chaque solution possible ; 5) connaître les valeurs et les intérêts des citoyens ; 6) disposer du temps et des ressources nécessaires pour parcourir les étapes précédentes (Alexander, 1986; Forester, 1989)" (p. 62).

6 - Une métadonnée est une information sur les données. Elle sert à décrire le jeu de données qu'elle accompagne. Par exemple, l'origine, la projection, et la définition précise du contenu d'une couverture d'information à référence spatiale sont au nombre des méta-données communes. Dans GeoML, des alias donnés au nom des fichiers, au nom des attributs, ainsi qu'aux valeurs des attributs de type qualitatifs composent aussi les méta- données. Les méta-données sont utilisées pour faciliter la manipulation des données et pour baliser leur utilisation en effectuant des contrôles permettant de vérifier l'adéquation entre les méthodes et les données utilisées.

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Figure 2 : Les niveaux de perception emboîtés du CER de l'Outaouais

Ensembles physiographiques

valeurs et leurs préférences dans l'expression des phénomènes et des processus du milieu de vie et dans l'interprétation des modèles et enjeux territoriaux, et d'autre part de mieux s'approprier les résultats découlant de leur interprétation des faits territoriaux. Le module GeoML (GEIGER, 2000a et b) est ainsi dédié à la gestion, la manipulation et l'analyse de données essentielles à la prise de décision concertée en gestion du territoire. Il assure la fiabilité dans le transfert des données entre organismes (interopérabilité) et prévient contre les aléas des mouvements de personnel.

Module SIG Les données d'un système d'information sur le territoire (SIT) sont riches et nombreuses (voir section 4). Elles peuvent être croisées et analysées de multiples façons. Il est donc impossible de proposer une marche à suivre générale pour les traiter. Par contre, il est important de comprendre que plusieurs problèmes d'analyse du territoire demanderont d'apporter des modifications aux

données avant qu'elles puissent servir à l'aide à la décision (ex. : intersection de couches, calculs de superficies ou de fréquences). Ces opérations d'analyse spatiale peuvent s'effectuer à l'aide du logiciel ArcView. Ce logiciel peut par la suite servir à visualiser les résultats des analyses multicritères réalisées avec le module Decision Lab.

Module DecisionLab : aide multicritère et multi- acteurs à la décision

L'intégration du module d'analyse multicritère est de nature à favoriser l'exploration des scénarios d'aménagement ou des variantes d'intervention. Dans cette perspective, il sera plus aisé de dégager autant que possible des solutions négociées, et ainsi d'apporter une aide à la prise de décision effectuée par un ou plusieurs décideurs ultimes.

Decision Lab est un logiciel autonome dédié à la prise en charge de l'analyse multicritère des données selon la méthode PROMÉTHEE (Brans et Mareschal 1994; GEIGER 2000c). GéoDécision permet aux utilisateurs de définir leurs critères et leurs préférences dans un environnement convivial. Il facilite l'intégration bidirectionnelle de Decision Lab à ArcView (données et résultats). Les directives fournies par chaque utilisateur, dans le respect des principes de la méthode PROMÉTHEE, sont consignées dans un dossier multicritère particulier au module GeoML, qui se charge de faire le lien avec le logiciel Decision Lab en arrière- plan.

Chaque acteur peut ainsi constater (cartes, graphiques) la transcription sur le territoire de ses préférences individuelles, la comparer à celle des autres acteurs ou à celle du groupe, et éventuellement les ajuster dans le cadre d'une négociation (et qu'arriverait-il si...?) pour en évaluer par la suite les implications probables sur le territoire. Ces aptitudes découlent des caractères intégré et interactif du SIAD GéoDécision.

Le module Decision Lab est dédié à la réalisation d'analyses multicritères permettant selon le système de valeur de chaque acteur : - d'effectuer un rangement des polygones cartographiques (cadre écologique de référence) ou des entités spatiales définies (région administrative, MRC, bassin versant, municipalité) selon les différents critères impliqués dans l'évaluation du territoire (analyse technique : méthode de superposition de couches d'information) et en fonction de l'objectif poursuivi (ex : rangement des entités topographiques d'une MRC en fonction des critères de localisation d'un site d'enfouissement sanitaire) ; - d'effectuer un rangement de scénarios évalués selon les critères de décision représentant des enjeux pour les divers acteurs impliqués dans la gestion du territoire (ex : rangement de sites potentiels d'enfouissement sanitaire dans une

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MRC en fonctions de critères représentants divers enjeux soulevés par les acteurs, tels que impacts environnementaux et sociaux, coûts, retombées fiscales, etc.).

Module Internet

De manière générale, on peut obtenir les données du cadre écologique de référence, ainsi que de nombreuses données utiles à l'évaluation de l'état de l'environnement sur le site Internet de L'ATINO, agence responsable de la gestion de la banque des données à référence spatiale (BDRS). Il est prévu un accès sécurisé par un système d'identification réservé aux clients dûment autorisés. L'ensemble des fichiers décompressés doit être conservé afin que la couche puisse être visualisée et analysée à l'aide du logiciel ArcView. Plusieurs couches sont également accompagnées d'un fichier au format d'Acrobat Reader contenant les méta-données propres à la couche qu'il accompagne.

Par ailleurs, les différents thèmes cartographiques du SIADO peuvent être préparés et diffusés pour consultation et utilisation directement dans Internet au moyen de l'extension de serveur cartographique "Internet Map Server" (IMS) du logiciel ArcView. Il est ainsi possible de concevoir et d'offrir de nouveaux services de partage de l'information avec les utilisateurs à distance. Les documents se présentent sous forme de pages Internet interactives dans lesquelles les utilisateurs peuvent naviguer simplement au moyen d'une interface prédéterminée par le fournisseur. Les pages créées par IMS peuvent donc être utilisées telles quelles ou éditées en modifiant directement le code source HTML ou en utilisant un éditeur de pages Internet pour ajouter ou enlever des fonctions ou encore changer la présentation graphique selon les besoins.

LA COMPOSANTE BANQUE DE DONNÉES DU SIAD : LE SYSTEME CONFORMATION 7ERRÍT0R1ALE

La base informationnelle du SIAD est constituée par un système d'information territoriale (SIT) qui intègre les diverses sources de données disponibles sur le territoire concerné (la BDRS). Nous préconisons que ce SIT soit fondé sur un cadre écologique de référence auquel on ajoute des données complémentaires jugées nécessaires par les différents acteurs intervenants sur le territoire (Ministère de l'Environnement du Québec, 1998). La BDRS est constituée d'informations brutes et d'informations interprétées et/ou mises en forme. Ainsi, les données de base sur le milieu biophysique sont incluses dans la BDRS, de la même façon que les interprétations qui en sont faites. La constitution d'un Atlas environnemental correspond à une mise en forme de l'information

de la BDRS qui répond à des objectifs spécifiques d'utilisation du SIT. Le cadre écologique de référence Le concept de cadre écologique de référence (CER) se rattache à la théorie de l'écologie du paysage (Naveh et Lieberman, 1994). Celle-ci combine l'approche horizontale des géographes qui examinent l'amplitude spatiale des phénomènes naturels avec l'approche verticale des écologues qui étudient les relations fonctionnelles de façon sitologique (écotope). Le CER s'articule autour de deux composantes : une opération de cartographie (le contenant) et une opération de classification (le contenu). Il repose par ailleurs sur une conception spatialisée de l'écosystème ayant une structure logique et organique et dont les interactions entre les parties physique et biologique constituent l'élément organisateur. Son élaboration repose sur deux concepts (Ducruc, 1991 ; Ducruc et al., 1995 ; Gerardin ef al, 1995) : l'emboîtement des niveaux hiérarchisés (approche holistique et niveaux de perception de l'espace) et la représentation spatiale de chacun des niveaux (approche spatiale de ségrégation). Le CER propose un découpage permanent et une description hiérarchique de l'organisation spatiale des écosystèmes terrestres et aquatiques (Ducruc ef al., 1993 ; Beauchesne et al., 1998a). Pour la région de l'Outaouais, la cartographie du milieu terrestre comprend six niveaux de perception (provinces naturelles, régions naturelles, ensembles physiographiques, districts écologiques, ensembles topographiques et entités topographiques) emboîtés les uns dans les autres (fig. 3). À chaque niveau est associée une série de variables structurantes et permanentes (géologie, forme de terrain, pente, dépôts de surface, drainage du sol) qui servent au découpage et à la description des polygones écologiques. Le niveau de perception le plus détaillé, soit celui des entités topographiques à l'échelle 1/20 000e est disponible pour les territoires de la MRC de Papineau et de la Communauté urbaine de l'Outaouais. Pour la région de l'Outaouais, la cartographie du milieu aquatique comprend trois niveaux de perception (hydroécorégions, tronçons de rivière et segments de rivière), aussi emboîtés les uns dans les autres. La connaissance écologique véhiculée par le CER de l'Outaouais est à la base d'une compréhension de la capacité de support du milieu pour une meilleure gestion du territoire (cartes thématiques et interprétatives). Il est également utilisé dans une optique de contribution à la gestion intégrée par bassin versant (Beauchesne étal., 1998b).

L'Atlas environnemental

L'Atlas environnemental est la vitrine de la base de données à référence spatiale régionale de

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Un système intégré d'aide à la décision pour une gestion participative du territoire VOL 76 3/2001 259

Groupe de concertation

Définition du problème ou des buts

Élaboration des scénarios et des critères

Évaluation des scénarios

Poids des critères et seuils

Analyse

Rangement des scénarios

décision de groupe : recherche du consensus

Adoption et mise en œuvre

Atlas environnemental Système d'information territorial

(incluant le CER)

Nouvelles données pour l'évaluation : collecte et ajout

à la banque de données

SIG et interface usager convivial

Outils conventionnels : photos aériennes, analyse économique, impacts

environnementaux, etc.

Logiciel d'analyse multicritères

Figure 3 : Intégration du processus de concertation et des outils

l'Outaouais. Il privilégie les quatre thématiques jugées prioritaires en Outaouais, qui sont le territoire, la forêt, l'agriculture et l'eau.

La description complète des éléments de localisation (cadre naturel, cadre bâti, etc.) fait partie intégrante de l'Atlas environnemental. Il comprend par ailleurs un recueil de cartes thématiques illustrant les caractéristiques physiques, biologiques et humaines de la région de l'Outaouais.

Par ailleurs, des cartes interprétatives concernant diverses problématiques territoriales sont réalisées à partir du CER et font également partie de l'Atlas. Elles ont été priorisées par le comité des applications de L'ATINO. Ces interprétations ont été regroupées par thème : forêt (vulnérabilité à la tordeuse des bourgeons de l'épinette ; contraintes opérationnelles à l'aménagement ; potentiel de croissance forestière), eau (vulnérabilité des nappes aquifères à la pollution ; qualité des habitats aquatiques), agriculture (érosion hydrique des sols ; capacité de support à l'épandage du lisier de porc), risque (érosion des berges ;

mouvements de terrain ; risques d'inondation), et potentiels (sensibilité de l'habitat du loup ; évaluation de la biodiversité en Outaouais). Les interprétations ont été réalisées avec la procédure d'analyse multicritère développée par Bissonnette et Côté (GEIGER 2000d).

MÉCANISMES DE GESTION DES PARTIES PRENANTES

II faut tout d'abord distinguer deux situations possibles en fonction de l'ampleur du processus de décision. Lorsque l'objet et la portée de la décision sont relativement délimités, un processus décisionnel restreint pourra être mis en place. Lorsque l'objet et la portée de la décision impliquent diverses parties prenantes, le processus décisionnel aura avantage à être le plus ouvert possible. Contrairement au modèle réactif traditionnel, nous suggérons plutôt une approche pro-active et itérative, mieux adaptée à la mise en œuvre de la gestion intégrée.

Nous proposons un fonctionnement en table de concertation. Ce fonctionnement combine de nombreux avantages : efficacité du travail, coûts réduits, appropriation sociale de la décision, augmentation des capacités à la vie citoyenne, etc. La concertation n'est pas seulement un processus d'investigation et de résolution des problèmes environnementaux, ni d'analyse et de traitement de l'information. C'est aussi un processus de représentation et de légitimation. Il faut être conscient que lorsque l'on met en œuvre une concertation, celle-ci ne s'arrête pas nécessairement avec la prise de décision. Le suivi de la mise en œuvre, les mesures d'adaptation et d'autres considérations peuvent impliquer une continuité dans les relations entre les acteurs (ex. : comité de suivi ou de veille citoyenne).

Dans tous les cas, il est important de déterminer le système d'acteurs afin de bien cibler les enjeux propres à la concertation et d'identifier le processus approprié (une infinité de formules ad hoc peut être conçue à partir des modèles suggérés). Diverses typologies d'acteurs sont présentées dans la littérature (Caillot, 1972 ; Roy, 1985 ; Tellier, 1995 ; Prades étal., 1998). L'essentiel réside dans la représentation la plus large possible des "univers de pertinence".

Processus restreint Le modèle restreint de gestion des parties prenantes, consiste à travailler directement dans une relation où un décideur a des problèmes à résoudre et s'adresse à une expertise professionnelle pour répondre à la demande. C'est le cas typique d'une MRC ou d'une municipalité qui passe une commande à un de ses services internes, à un consultant ou à une agence régionale de service. Le système d'acteurs en

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cause est limité au décideur (ex. : un conseil municipal) et aux experts qui travaillent éventuellement en équipe multidisciplinaire (ex. : analyse écologique, expertises sectorielles telles que la gestion de l'eau, la gestion agricole etc., aide à la décision). Il se peut qu'une seule et même personne soit obligée de jouer tous les rôles d'experts, d'où l'importance des guides de formation et d'utilisation des applications qui accompagnent le SIAD.

Processus élargi

Tel que mentionné précédemment, nous suggérons un processus pro-actif, de type participatif et axé sur la concertation. Les acteurs impliqués dans un tel processus sont représentatifs de la réalité sociétale. La table de concertation joue un rôle central. La présence d'un médiateur peut être un atout important pour la conduite du processus. Ensuite, une équipe de soutien reçoit des commandes de la part de la table de concertation. On y retrouve les expertises sectorielles pour les diverses problématiques et aussi l'expertise en aide à la décision. Une consultation préliminaire peut être envisagée pour légitimer le travail subséquent de la table de concertation et pour lui donner son mandat (détermination de la portée de l'étude). Un nécessaire retour devant une audience plus large doit être envisagé pour que les ajustements nécessaires soient apportés et que le travail de la table de concertation soit validé. Certains prérequis sont à évaluer avant de mettre sur pied un tel dispositif de travail.

Les pré-requis pour un processus participatif d'aide multicritère à la décision (AMCD) sont les suivants : -volonté de négocier des parties (définition du rapport de pouvoir)

- reconnaissance d'évaluer sur plusieurs critères - table de concertation représentative des "univers de pertinence" - humilité de l'équipe de soutien (éviter la tentation technocratique)

-nécessaire confiance dans les outils (éviter la tentation des "super systèmes" de type boîte noire...)

- sentiment d'équité (importance d'un médiateur/ facilitateur/communicateur).

Si ces conditions sont réunies, un processus participatif de concertation peut être mis sur pied. Le cheminement général du processus est présenté ci-dessous. La figure 3 illustre le lien entre ces différentes étapes et l'utilisation des outils. Ce processus est itératif et permet donc des retours en arrière selon les besoins.

Proposition de processus participatif de concertation (itératif) :

- mise sur pied d'une table de travail recherche active des acteurs représentatifs du milieu (possibilité d'acteurs fictifs), entente sur un médiateur, acceptation de l'équipe de soutien, formation au processus.

- entente sur la définition du problème - identification des enjeux :

ils se construisent et se définissent dans l'interaction des acteurs avant les scénarios détaillés, pour éviter la tentation des acteurs d'orienter les enjeux en fonction d'un scénario particulier ils sont formalisés en critères par l'équipe de soutien

- validation des enjeux auprès de la table de concertation et ajustements (itérations) - détermination par la table de concertation, des scénarios à évaluer (itérations) - évaluation des scénarios (indicateurs) et constitution d'un tableau des performances : la table commande les expertises sectorielles nécessaires - fixation des seuils de préférence par la table de concertation - prise en compte des systèmes de valeurs des acteurs et pondération des critères - procédures d'agrégation multicritère pour chaque acteur (chaque jeux de poids) - compréhension et validation par chacun des acteurs et analyses de sensibilité et de robustesse (appropriation) - procédure d'agrégation multicritère multi-acteurs (prise en compte du poids respectif des acteurs) et analyses de sensibilité - période de négociations (itérations) et émergence d'un consensus. - construction d'une solution négociée (pas de nécessité de retourner au logiciel). - ajustements et validation sociale en consultation publique.

EXEMPLES D'UTILISATION ET RECOMMANDATIONS

Le SIADO, intégrant les éléments de contenu que sont le CER et l'Atlas environnemental ainsi que les modules logiciels GeoML et Decision Lab offerts dans GeoDecision, permet de traiter adéquatement des problématiques territoriales directement reliées aux préoccupations et aux besoins des communautés locales. Un bilan environnemental régional de l'Outaouais a été dressé en s'appuyant sur les informations du milieu naturel et du milieu humain véhiculées dans l'Atlas environnemental régional, qu'il traduit sous forme de pressions environnementales et de sensibilités du milieu. Les indicateurs de stress environnementaux qui en résultent sont définis par le croisement des indices de pressions environnementales et de sensibilités du milieu pour une même unité cartographique. Enfin, la synthèse environnementale régionale fait ressortir

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Figure 4 : Fiche technique de caractérisation de prise d'eau municipale de la MRC de Papineau (prise 1 ) Informations générales

No prise : Description : MTM^X: MTM_Y: Municipalité : MRC: Région : Type de prise d'eau :

1 Prise d'eau municipale

431539,95 5059537,11 Fassett Papineau Outaouais rivière

Pressions environnementales

Densité agricole : Distance route (m) : Distance bâtiment (m) : Distance agglomération (m) : Distance sites dangereux (m) :

Sensibilités du milieu

0,1 280 2000 (éloignée) 2000 (éloignée) 2000 (éloignée)

Distance lac (m) : Distance rivière (m) : Vulnérabilité nappe libre : Capacité lisier de porc :

0 100 58 (très faible) 38 (modérée)

ЮН* - -- :

1 km

200 m

Analyse des données (périmètre de 1 km} Niveaux de priorité

Profil de performance des critères * 1

HHi mamam ««^_ жт&ш*ш 0

-1 Agglo. Site Bâti Agri Route ЯНН Nappe Lisier

Performance relative dans le classement global ** 0,6

Régional : Local (périmètre 1 km)

m Local (env. immédiat) :

Observations

faible faible

modéré

* Les critères à surveiller sont ceux qui se situent entre 0 et -1

** Les prises d'eau potable à surveiller sont celles dont le rangement est négatif

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les secteurs prioritaires d'intervention sur le territoire.

Par ailleurs, quatre applications concrètes ont été réalisées : 1) L'établissement de scénarios d'aménagement

du lac Blue-Sea en voie d'eutrophisation suite à une urbanisation accélérée de son périmètre ;

2) L'établissement des priorités de surveillance des prises d'eau potable municipales de l'Outaouais tenant compte des'sensibilités du milieu et des pressions environnementales ;

3) La recherche de sites potentiels aptes à recevoir un lieu d'enfouissement sanitaire sur le territoire de la Communauté urbaine de l'Outaouais ;

4) La sélection de territoires d'intérêt pour la conservation dans la région de l'Outaouais, au moyen de l'analyse multicritère.

A titre d'illustration, la partie des résultats de la deuxième application (prises d'eau potable) touchant le territoire de la MRC de Papineau (fig. 1) est présentée ci-dessous. Cette application a été réalisée dans un processus restreint avec les membres du comité des applications de L'ATINO. Dans la foulée du Bilan environnemental de l'Outaouais, l'identification des secteurs prioritaires d'intervention pour la surveillance des prises d'eau potable municipales se fonde sur les pressions environnementales et les sensibilités du milieu. Ainsi, une prise d'eau sera jugée prioritaire si les indicateurs de pressions et de sensibilités révèlent des risques élevés de contamination (NB : des études hydro-géologiques plus poussées pourraient améliorer cette analyse). La méthodologie comprend deux grandes étapes, le choix puis le calcul des indicateurs pertinents au niveau de l'entité topographique du CER (1/20 000e), ainsi que l'analyse multicritère et spatiale de ces indicateurs en fonction de la problématique à l'étude. Les résultats obtenus sont présentés sous forme de fiches de caractérisation de chaque prise d'eau potable municipale (fig. 4). Même si les résultats de nos analyses peuvent être améliorés par une mise à jour continue des données utilisées, tant en quantité qu'en qualité, nous pensons que l'essence de la démarche demeure valable pour traiter ces types de problématique à caractère territorial. Cependant, la principale difficulté du processus consiste à choisir et à obtenir des données pertinentes pour l'élaboration de scénarios décisionnels réalistes. À cet effet, le travail en étroite collaboration avec les acteurs locaux concernés constitue la meilleure façon de surmonter cette difficulté. Ces derniers ont une bonne connaissance de leur territoire et des problématiques spécifiques, ce qui permet d'effectuer les ajustements fins nécessaires à la production de résultats fiables. De concert avec des analystes compétents et avec la collaboration des diverses instances administratives, l'équipe

ainsi formée peut compter sur une technologie souple qui favorise la concertation. Elle est ainsi en mesure d'adopter la démarche la plus claire et transparente qui soit pour cerner et traiter avec efficacité les thématiques régionales.

C'est donc dans le sens d'un arrimage plus serré de nos technologies aux réalités communautaires locales que vont les principales recommandations décrites ci-dessous : -Toute démarche d'élaboration d'un SIAD régional doit au préalable faire l'objet d'une sérieuse volonté de collaboration des partenaires du milieu pour bénéficier des effets synergiques de la coopération (économies de moyens, opportunités de développement, et règlement des problèmes par une approche globale et intégrée).

-Toute démarche d'élaboration d'un SIAD régional, une fois la collaboration des partenaires assurée, repose sur la constitution et la mise à jour d'une banque de données à référence spatiale régionale organisée en un véritable système d'information territoriale, au service de la résolution de problèmes concrets vécus par les partenaires ; il faut être conscient des coûts reliés à cette étape (contributions initiales et récurrentes).

Actuellement, le coût d'acquisition des données de base demeure assez élevé, avec pour conséquence leur sous-utilisation importante et un gaspillage non moins important dans des efforts ponctuels non coordonnés (différents acteurs refont les mêmes opérations dans l'ignorance complète de leurs réalités mutuelles) ; dans ce contexte, le gouvernement devrait peut être aborder les questions de production, de diffusion, et d'utilisation de données de base en misant non plus sur la rentabilisation de la production des données lors de leur vente, mais plus sur leur rentabilisation à partir de l'activité économique générée par les marchés de diffusion et d'utilisation. Du point de vue organisationnel, la complexité des opérations de gestion et d'opération d'une BDRS nécessite une approche centralisée ; la création d'une agence régionale intégrant les partenaires et permettant ainsi de maintenir le climat de confiance entre ces derniers semble une bonne approche ; par ailleurs, cette agence serait aussi responsable d'une rediffusion décentralisée des informations auprès des partenaires. Etant donnée l'importance démontrée de s'appuyer sur un cadre écologique de référence pour argumenter les décisions d'aménagement intégré du territoire et de gestion intégrée des ressources, il est nécessaire que le ministère de l'Environnement du Québec qui possède les compétences requises, mette en œuvre les moyens nécessaires pour encadrer la réalisation à vaste échelle d'un programme de cartographie

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Un système intégré d'aide à la décision pour une gestion participative du territoire VOL 76 3/2001 263

écologique du territoire, et que cette réalisation se fasse en partenariat avec les autorités régionales. Du point de vue du développement d'une boîte à outil complète pour l'aménagement intégré du territoire et la gestion intégrée des ressources, il serait nécessaire de développer des modèles sectoriels simples et accessibles tant du point de vue des ressources humaines que financières, et que ce développement soit fondé sur le concept de l'inter-connectivité des modèles de façon à pouvoir véritablement intégrer les diverses dimensions à considérer pour l'aide à la décision; GeoDecision est un outil privilégié pouvant servir de noyau central auquel viendrait se greffer les modèles sectoriels.

Un meilleur arrimage des solutions développées aux problématiques concrètes vécues par le milieu peut être obtenu en misant sur des solutions partenariats entre les ressources locales et les ressources liées à la recherche et au développement ; il est indéniable que ces solutions partenariales sont favorables à la recherche de solutions créatives et applicables sans pour cela tomber dans un utilitarisme étroit.

Le succès et la diffusion d'un SIAD régional et de ses produits dépend de la formation des personnes impliquées dans l'aménagement du territoire et la gestion des ressources; cette formation doit aborder tant les processus décisionnels, que les données et les outils permettant de les exploiter, et ce dans une optique de gestion intégrée. De plus cette formation devrait pouvoir être continue de façon à s'adapter au contexte évolutif.

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Adresse des auteurs

Marie-Josée Côté L'agence de traitement de l'information numérique de l'Outaouais (L'ATINO) [email protected]

Gaétan Poulin [email protected] Carlo Prévil [email protected] Benoît St-Onge [email protected] Jean-Philippe Waaub [email protected]

Groupe d'études interdisciplinaires en géographie et environnement régional (GEIGER), département de géographie, Université du Québec à Montréal (UQAM).