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N° 32 - Septembre 2015 1 « Conforter la croissance par le soutien des projets d’avenir et l’efficacité collective » A l’occasion de la rentrée, un premier point d’étape est souhaitable. Après + 0,7 % au 1 er trimestre 2015, le PIB est resté stable en volume au 2 e trimestre 2015 en France. Ce trou d’air n’exclut pas pour autant la reprise. Les indicateurs repassent au vert progressivement les uns après les autres en région grenobloise : l’investissement des entreprises redémarre, les créations d’entreprises augmentent en même temps que les défaillances d’entreprises diminuent, et le commerce extérieur profite d’un euro faible et d’un cours du pétrole favorable. Ces signaux positifs, soulignés par les entreprises et les organisations professionnelles, ont permis de stabiliser l’activité économique au plan local. Cependant, la situation reste contrastée selon les secteurs d’activité. Si l’industrie, les entreprises exportatrices et les services informatiques renouent avec la croissance, le commerce, l’artisanat, le BTP et l’hébergement-restauration s’en sortent plus difficilement. Par ailleurs, les entreprises expriment certaines inquiétudes quant à la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales, les prochaines élections régionales, l’impact des mesures de la Loi Macron. Ainsi, dans un contexte économique complexe, les enjeux de l’avenir sont bien de prendre conscience des mutations profondes qui sont à l’œuvre et de s’y adapter. Au plan local, les fondamentaux sont bons, mais les perspectives demeurent incertaines. L’investissement dans le désenclavement du territoire reste d’actualité avec l’élargissement possible de l’A 480 et le réaménagement du Rondeau. De même, développer des synergies entre les acteurs locaux et les entreprises pour accroitre notre efficacité collective semble incontournable concernant des thématiques d’avenir comme la transition énergétique ou la transformation digitale de notre société. Sur ces deux aspects, la région grenobloise dispose d’atouts à développer. GEM, à la 20 e place mondiale dans le Financial Times Masters Ranking pour le programme Master in International Business (MIB), sept. 2015. Minalogic fête ses 10 ans. La 18 e édition du Forum 5i au WTC Grenoble, en mai 2015, était consacrée aux objets connectés (Internet of Things). DPF, fabricant de solutions d’emballage s’offre un nouveau site de production à Rives, et fête ses 25 ans en pleine croissance ! Grenoble, 2 e Métropole au palmarès 2015 de lÉtudiant sur les 41 villes de France où il fait bon étudier (gain d’une place par rapport à 2014). Selon la dernière enquête de la CCI Grenoble, les chefs d’entreprise de la région grenobloise sont modérément optimistes. En effet, interrogés début septembre 2015, ils confirment pour un petit quart d’entre eux, une amélioration des perspectives d’activité à court terme. Par ailleurs, 53 % jugent que la situation de leur entreprise devrait rester stable au cours du prochain trimestre. Cette tendance est la meilleure enregistrée depuis plusieurs mois. Elle reste cependant très progressive car on est encore loin d’une reprise franche et massive dans tous les secteurs d’activité. Source : CCI Grenoble, septembre 2015 En Rhône-Alpes, les dernières prévisions connues sont favorablement orientées dans l’industrie et les services marchands. L’indicateur régional du climat des affaires atteint quasiment sa moyenne de long terme dans l’industrie, témoignant d’un retour à un niveau « normal » des carnets de commandes, pas égalé depuis longtemps. Pour autant, cela n’aura pas d’effet immédiat sur les effectifs qui devraient se maintenir. (Source : Banque de France). 16 7 13 17 22 21 19 18 23 17 19 20 19 23 44 61 44 51 53 51 54 53 47 46 45 50 59 53 25 25 31 15 13 24 23 21 23 31 26 24 15 20 0 10 20 30 40 50 60 70 80 janv.-13 avr.-13 sept.-13 déc.-13 mars-juin-14 nov.-14 févr.-15 mai-15 oct.-15 A court terme, pensez-vous que la situation de votre entreprise va (en %) s'améliorer rester stable se détériorer Retrouvez toute l’actualité des territoires et des entreprises sur : http://www.presences-grenoble.fr/ Jean Vaylet, président de la CCI de Grenoble En haut de l’affiche… Une activité sur le fil et un climat des affaires stabilisé

Une activité sur le fil et un climat des affaires stabilisé · élections égionales, limpact des mesues de la Loi Maco n. Ainsi, dans un contexte économique complexe, les enjeux

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Page 1: Une activité sur le fil et un climat des affaires stabilisé · élections égionales, limpact des mesues de la Loi Maco n. Ainsi, dans un contexte économique complexe, les enjeux

N° 32 - Septembre 2015

1

« Conforter la croissance par le soutien des projets d’avenir et l’efficacité collective »

A l’occasion de la rentrée, un premier point d’étape est souhaitable. Après + 0,7 % au 1

er trimestre 2015, le

PIB est resté stable en volume au 2e trimestre 2015 en

France. Ce trou d’air n’exclut pas pour autant la reprise. Les indicateurs repassent au vert progressivement les uns après les autres en région grenobloise : l’investissement des entreprises redémarre, les créations d’entreprises augmentent en même temps que les défaillances d’entreprises diminuent, et le commerce extérieur profite d’un euro faible et d’un cours du pétrole favorable.

Ces signaux positifs, soulignés par les entreprises et les organisations professionnelles, ont permis de stabiliser l’activité économique au plan local. Cependant, la situation reste contrastée selon les secteurs d’activité. Si l’industrie, les entreprises exportatrices et les services informatiques renouent avec la croissance, le commerce, l’artisanat, le BTP et l’hébergement-restauration s’en sortent plus difficilement.

Par ailleurs, les entreprises expriment certaines inquiétudes quant à la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales, les prochaines élections régionales, l’impact des mesures de la Loi Macron.

Ainsi, dans un contexte économique complexe, les enjeux de l’avenir sont bien de prendre conscience des mutations profondes qui sont à l’œuvre et de s’y adapter. Au plan local, les fondamentaux sont bons, mais les perspectives demeurent incertaines. L’investissement dans le désenclavement du territoire reste d’actualité avec l’élargissement possible de l’A 480 et le réaménagement du Rondeau. De même, développer des synergies entre les acteurs locaux et les entreprises pour accroitre notre efficacité collective semble incontournable concernant des thématiques d’avenir comme la transition énergétique ou la transformation digitale de notre société. Sur ces deux aspects, la région grenobloise dispose d’atouts à développer.

GEM, à la 20e place mondiale dans le Financial Times Masters Ranking

pour le programme Master in International Business (MIB), sept. 2015.

Minalogic fête ses 10 ans.

La 18e édition du Forum 5i au WTC Grenoble, en mai 2015, était

consacrée aux objets connectés (Internet of Things).

DPF, fabricant de solutions d’emballage s’offre un nouveau site de production à Rives, et fête ses 25 ans en pleine croissance !

Grenoble, 2e

Métropole au palmarès 2015 de l’Étudiant sur les 41 villes de France où il fait bon étudier (gain d’une place par rapport à 2014).

Selon la dernière enquête de la CCI Grenoble, les chefs d’entreprise de la région grenobloise sont modérément optimistes. En effet, interrogés début septembre 2015, ils confirment pour un petit quart d’entre eux, une amélioration des perspectives d’activité à court terme. Par ailleurs, 53 % jugent que la situation de leur entreprise devrait rester stable au cours du prochain trimestre. Cette tendance est la meilleure enregistrée depuis plusieurs mois. Elle reste cependant très progressive car on est encore loin d’une reprise franche et massive dans tous les secteurs d’activité.

Source : CCI Grenoble, septembre 2015

En Rhône-Alpes, les dernières prévisions connues sont favorablement orientées dans l’industrie et les services marchands. L’indicateur régional du climat des affaires atteint quasiment sa moyenne de long terme dans l’industrie, témoignant d’un retour à un niveau « normal » des carnets de commandes, pas égalé depuis longtemps. Pour autant, cela n’aura pas d’effet immédiat sur les effectifs qui devraient se maintenir. (Source : Banque de France).

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A court terme, pensez-vous que la situation de votre entreprise va (en %)

s'améliorer

rester stable

se détériorer

Retrouvez toute l’actualité des territoires et des entreprises sur : http://www.presences-grenoble.fr/

Jean Vaylet, président de la CCI de Grenoble

En haut de l’affiche…

Une activité sur le fil et un climat des affaires stabilisé

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N° 32 - Septembre 2015

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Les secteurs d’activité en bref

L’artisanat isérois compte 25 576 entreprises en activité au 1

er semestre 2015, soit 20,2 % de Rhône-Alpes. La répartition sectorielle

montre une prédominance des artisans dans le bâtiment (43 %) et les services (32 %), puis viennent ensuite les activités de la fabrication (14 %) et de l’alimentation (11 %).

Au premier semestre 2015, en Isère, on comptabilise 1 916 nouvelles immatriculations d’entreprises artisanales au Répertoire des Métiers dont 56 % de micro-entrepreneurs.

Après un premier trimestre mal orienté, l’artisanat isérois a connu une amélioration au 2

e trimestre 2015 qui permet une stabilisation de

l’activité. Mais la sous-activité déjà observée depuis 3 ans persiste, celle-ci résultant principalement d’une faiblesse de la demande. L’évolution sectorielle apparaît contrastée : un printemps maussade dans l’alimentaire alors que les secteurs du bâtiment et de la fabrication voient leur situation s’améliorer. Pour leur part, les services se maintiennent.

Les prévisions pour fin 2015 s’inscrivent dans la stabilité pour l’artisanat isérois, avec une tendance à une meilleure visibilité des carnets de commandes. L’optimisme est donc mesuré.

(Source : Avisé, CMA Isère).

Selon Isère Tourisme, la saison d’hiver 2014/2015 a été globalement satisfaisante avec un taux de remplissage des hébergements marchands de 53 %, en hausse par rapport à la moyenne des hivers précédents.

Au global, ce sont 4,1 millions de nuitées qui ont été enregistrés sur l’ensemble de la saison hivernale. Soulignons le succès de l’opération « skiez en décalé ».

Avec un temps sec et chaud, la saison d’été 2015 a été meilleure que celle de l’été 2014, marquée par une météo capricieuse et pluvieuse.

Les professionnels soulignent un niveau de fréquentation correct en juin et juillet, mais toutefois inférieur à celui observé en 2013. A noter que les courts séjours ont de plus en plus la faveur des français, qui ont privilégié l’hexagone au détriment de destinations comme la Tunisie ou la Grèce. Les manifestations culturelles et sportives, nombreuses et prisées en Isère, ont permis d’attirer des touristes français et étrangers. D’ores et déjà, bien que le bilan soit encore provisoire, on sait que l’Isère a été le 18

e département touristique le plus visité par les français,

qui représentent 70 % de la clientèle (contre 30 % pour les étrangers).

Au 1er

semestre 2015, l’activité dans le commerce de détail indépendant connaît une baisse de - 1,2 % en région grenobloise, comparativement à la même période de 2014.

Cette tendance est similaire à celle observée en France (- 1,3 %). (Source : Banque de France).

Évolution des chiffres d’affaires cumulés du commerce de détail

Source : CCI Grenoble, Observatoire des CA du commerce de détail, septembre 2015. * Banque de France, petit commerce (hors automobile), indice en valeur (brut)

Rappelons que depuis quelques années, le commerce de détail est au cœur de 3 (r)évolutions : sociétale d’abord qui touche les habitudes du consommateur, celui-ci donnant du sens à ses achats (proximité, bio, authenticité, qualité…) ; (r)évolution digitale ensuite, avec le e-commerce, et les développements numérique et connectique, où les consomm’acteurs sont ultra connectés et omni-canal ; (r)évolution marketing enfin, où la relation client n’a jamais été aussi importante, avec personnalisation du lien client, individualisation du message, interaction permanente avec les réseaux sociaux, les forums… Dans ce contexte de mutation ultrarapide, les commerçants sont au défi de s’adapter, à la fois en termes de stratégies et d’outils.

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CA CCI Grenoble

CA France *

Timide éclaircie des prévisions dans l’artisanat pour fin 2015

Saison touristique estivale : bonne mais peut mieux faire !

Fléchissement de l’activité dans le commerce de détail

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N° 32 - Septembre 2015

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Panorama de l’économie locale

Après une hausse des créations d’entreprises au 1er

semestre 2015 en région grenobloise, la tendance favorable s’est poursuivie durant l’été. Ainsi, le nombre cumulé de créations totales d’entreprises, hors auto et micro entrepreneurs, sur les 8 premiers mois de l’année, s’élève à 1 764, dont 1 350 créations pures. Les entreprises nouvellement créées progressent ainsi de 8,7 % par rapport aux mêmes mois de 2014. Rajoutons à celles-ci 473 micro-entrepreneurs créés sur la période.

Source : CCI de Grenoble, RCS, hors micro-entreprises, sept. 2015 –données brutes

En France, 199 253 entreprises se sont créées (hors micro-entrepreneurs) sur les 8 premiers mois de l’année, en progression de 10,7 % par rapport à la même période en 2014 (Source Insee, données

brutes à fin août 2015).

Au premier semestre 2015, le commerce extérieur de l’Isère poursuit son redressement et affiche un excédent commercial de 370 millions d’euros qui contribue positivement à l’évolution du PIB. En cumul sur les 6 premiers mois de 2015, les exportations iséroises atteignent 5,2 milliards d’euros, soit une augmentation de + 2,2 % par rapport à la même période en 2014 (+ 5,4 % en Rhône-Alpes). Les spécialisations iséroises à l‘export sont : le matériel électrique

(15 % des exportations du département), les produits chimiques de base

(11 %), les machines d’usage spécifique (9 %), les machines d’usage général (6 %), les instruments à usage médical (5 %), et les produits en plastique (4 %). Ces six produits représentent 50 % des ventes iséroises. Ce semestre, la plus forte contribution à la hausse des exportations est réalisée par les machines diverses d‘usages spécifiques.

Au premier semestre 2015, les importations iséroises ont augmenté de + 1,8 % en atteignant 4,8 milliards d’euros (contre - 0,8 % en Rhône-Alpes). Bien que ce soient les principaux produits achetés en Isère, le matériel électrique et les machines d’usage général ont connu une baisse par rapport à la même période l’an dernier. La hausse des importations résulte des achats de produits chimiques et en plastique au 1

er semestre 2015.

Évolution du commerce extérieur isérois entre 2011 et 2015 (données brutes)

Source : Douanes – Données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire, Valeurs en millions d'euros

L’Union Européenne demeure la zone de destination privilégiée des exportations iséroises avec 60 % des ventes. Pour autant, les échanges sont en repli au 1

er semestre 2015, notamment avec l’Italie, le Royaume-

Uni et la Belgique, mais progressent avec les nouveaux états membres. Les Etats-Unis, qui bénéficient d’un retour de la croissance et de la dépréciation de l’Euro face au dollar, représentent 9 % des exportations iséroises et sont en hausse. La Chine retombe à 5% des échanges avec une contraction des ventes par rapport à l’an dernier.

Les trois premiers pays fournisseurs de l’Isère sont l’Italie, l’Allemagne et la Chine et représentent respectivement 14 %, 13 % et 12 % des achats, soit près de 40 % de l’ensemble des importations. Dynamiques depuis l’Amérique et l’Asie, les importations sont restées modérées depuis l’Europe.

En cumul sur les 8 premiers mois de 2015, l’inflexion des défaillances d’entreprises atteint 4 % avec 489 ouvertures de procédures enregistrées contre 510 à la même période l’an dernier. Cette évolution confirme l’amélioration déjà observée au 2

e trimestre 2015.

Source : Greffe TC Grenoble, CCI Grenoble, juillet 2015.

En effet, au 1er

semestre 2015, selon le Greffe du Tribunal de commerce de Grenoble, les défaillances d’entreprises avaient augmenté de 4 % en région grenobloise avec 400 ouvertures de procédures contre 383 au 1

er semestre 2014 dont 111 redressements judiciaires, 268 liquidations

directes et 21 ouvertures de sauvegarde. Aux plans régional et national, la tendance est comparable avec une hausse de + 2 % des ouvertures de procédures collectives. Le cabinet Altarès souligne l’amélioration significative intervenue au 2

e trimestre

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Évolution du nombre d'ouvertures de procédures collectives entre 2007 et 2015 (données brutes)

L’esprit d’entreprise gagne du terrain Accroissement des échanges extérieurs de l’Isère au 1er semestre 2015

Repli des défaillances au cours de l’été 2015

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N° 32 - Septembre 2015

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Michèle Nucci directrice territoriale-déléguée

Panorama de l’économie locale

Bilan du 1er

semestre 2015 : Après un début d’année difficile avec une progression du chômage de catégorie A autour de 1 %, la situation semble se stabiliser avec moins 0,2 % entre mai et juin et + 0,2 % entre juin et juillet. Espérons que les résultats d’août et septembre confirmeront cette tendance. A noter que le taux de chômage est plus favorable sur la zone d’emploi de Grenoble (8,2 %) que sur les autres zones de la région : 8,6 % sur Vienne Roussillon, 8,8 % sur Bourgoin et 9,2 % sur Lyon.

Zoom sur les offres d’emploi : Au 31 août, nous avons recueilli 36 606 offres sur le département, avec une progression de +2,7 % sur 12 mois glissants. Signalons que Pôle-emploi a agrégé 33 264 offres de partenaires sur son site www.pole-emploi.fr sur les 8 premiers mois de l’année pour le département de l’Isère.

Développement digital : Afin de compléter son offre de service digitale, Pôle-emploi a lancé depuis le 2 juillet l’emploi store. Cette plateforme a pour vocation, dans un premier temps, de regrouper toutes les applications facilitant l’élaboration du projet professionnel et de la recherche d’emploi. A fin août, 122 applications étaient disponibles et 67 entreprises collaboraient sur ce projet. Début 2016, l’emploi store va être élargi pour les recruteurs.

Entrées en formations : L’Isère se situe à un très bon niveau de prescriptions de formations et d’entrées sur 2015. A fin août, Pôle emploi Isère a financé 11,7 % de formations en plus que l’an passé. Plus de 2 500 personnes ont déjà bénéficié d’une formation.

Le top 5 des métiers ayant eu le plus de DPAE (déclaration préalable à l’embauche) sur des contrats de travail dont la durée est supérieure ou égale à 6 mois :

1. Les métiers de la vente en habillement 2. Les métiers du secrétariat

3. Les métiers d’assistance auprès d’enfants

4. Les métiers de nettoyage des locaux

5. Les métiers de magasinage et de préparation de commandes

Le top 5 des métiers les plus recherchés (demande) :

1. Les métiers de nettoyage de locaux 2. L’assistance auprès d’enfants

3. Les métiers de magasinage et de préparation de commandes

4. Le secrétariat

5. La vente en habillement et accessoires de la personne

Fin juillet 2015, le nombre de demandeurs d’emploi a connu une timide stabilisation dans le pays comparativement au mois précédent, ce qui pourrait laisser entendre que la dégradation est derrière nous. Pour autant, avec 60 476 demandeurs d’emploi (catégorie A) en Isère, la hausse annuelle a été de 7,1 % en Isère, contre +5,1 % en Rhône-Alpes et + 3,9 % en France. Aucun bassin d’emploi n’est épargné par la hausse du chômage.

Au 1er

trimestre 2015, le taux de chômage en Isère atteint 8,5 % de la population active, soit le niveau le plus élevé depuis 1999. Cette situation est toutefois plus enviable qu’en Rhône-Alpes (8,9 %), ou en France (10%).

Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT.

Avec 336 700 salariés au 1er

trimestre 2015, l’Isère connaît un léger fléchissement de l’emploi salarié privé de - 0,6 % par rapport au 1

er

trimestre 2014. Cette baisse est de -0,1 % en Rhône-Alpes comme en France. (source Acoss Urssaf) Au cours du 1

er semestre 2015, 486 entreprises ont licencié 2 008

personnes en Isère, soit une hausse par rapport au 1er

semestre 2014 (460 entreprises concernées en 2014 pour 1 418 licenciements). Notons également que 4 210 ruptures conventionnelles ont été enregistrées par la Direccte à fin juillet 2015, soit deux fois plus que de licenciements économiques. Enfin, l’activité partielle est en augmentation dans le département, environ 30 % d’heures chômées de plus qu’à la même période l’an dernier. Les secteurs les plus impactés sont le génie civil, la construction, les activités d’architecture & d’ingénierie et la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques. (source Direccte UT38)

Perspectives 2015 : interrogées en février 2015, 93 % des entreprises d’inovallée se déclaraient optimistes pour 2015 et 67 % prévoyaient un chiffre d’affaires en augmentation (dont 28 % une hausse > à 30 %) ou stable pour 21 %. Par ailleurs, 60 % des entreprises prévoyaient de recruter en 2015 (+ de 500 postes à pourvoir en 2015) et le succès du forum emploi d’inovallée, organisé au mois d’avril lors duquel une trentaine d’entreprises proposaient plus de 100 offres d’emplois, corrobore ces prévisions. A noter que 18 nouvelles entreprises ont rejoint inovallée.

Faits marquants du 1er

semestre 2015 : - Face au succès du Tarmac, pépinière d’inovallée, création du Tarmac G

sur Montbonnot qui a permis de doubler la capacité d’accueil en pépinière pour les startups. Nos pépinières sont désormais totalement remplies.

- Le déploiement du très haut débit.

Les indicateurs de l’emploi encore sous tension

Découvrez le portail emploi de la CCI Grenoble : http://www.grenoble-ecobiz.biz/emploi

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Taux de chômage localisés trimestriels (en %)

Isère

Rhône-Alpes

France métropolitaine

Laurence Bellicard, chargée de mission

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N° 32 - Septembre 2015

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La parole aux professionnels « La croissance passera par les réformes ! »

Bilan du 1

er semestre 2015 : En Isère comme ailleurs la

situation économique est globalement stabilisée. Les secteurs du bâtiment et des travaux publics

restent dans une situation critique (marges et volumes faibles). On ressent cependant un certain frémissement ; les investisseurs commencent à revenir sur le marché de l’immobilier neuf. Il faudra attendre 2016 pour voir ce secteur redresser la tête.

Le commerce alimentaire connait une situation étale. Le commerce de proximité est dans une situation plus difficile (textile, équipement de la maison) et les soldes ont été très moyens. En revanche la saison estivale en montagne a été très correcte, à la faveur du passage du Tour de France et de la canicule qui a favorisé les séjours courts.

Les services informatiques connaissent de bons niveaux d’activité. Du fait de la réforme du système de formation professionnelle, les organismes de formation vivent une période transitoire assez difficile.

La situation de l’industrie est globalement stable, avec toujours des situations contrastées selon les marchés. Les entreprises exportatrices se portent bien et notre département est bien positionné dans ce domaine. Cependant, un certain nombre d’entreprises exportatrices risquent d’être impactées par le ralentissement de l’Asie. Les marges s’améliorent, mais trop lentement. C’est pourquoi l’investissement a du mal à redémarrer.

Les déclarations gouvernementales qui garantissent la trajectoire de baisse des charges devraient faciliter la restauration d’un climat de confiance. Rappelons quand même que les 40 milliards d’euros de baisse des charges ne seront pleinement effectifs qu’en 2018 et qu’ils succèdent à 30 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises entre 2011 et 2013. En matière de charges qui pèsent sur nos entreprises, nous sommes encore très loin des pays voisins, et notamment les 120 milliards d’euros d’écart avec l’Allemagne...

Perspectives fin 2015 : Si l’on excepte le ralentissement de la Chine, le contexte extérieur est favorable : baisse de l’euro, liquidités abondantes, taux d’intérêts très faibles, baisse spectaculaire du prix du pétrole. Or dans ce contexte, nous parviendrons péniblement à 1% de croissance en 2015 ; c’est insuffisant pour faire diminuer le chômage et c’est un révélateur des maux que nous tardons à soigner. Le MEDEF le réclame à cor et à cri, nous devons donc impérativement :

- Simplifier drastiquement notre règlementation qui est devenue un

véritable empêcheur de faire.

- Diminuer substantiellement les dépenses publiques car, pour le

moment, nous n’avons fait que ralentir le rythme de la hausse.

- Revoir en profondeur un code du travail qui est un puissant

antidote à l’embauche.

Ces réformes sont à notre portée et les pays qui les ont conduites en tirent les bénéfices. Alors, allons-y !

Bilan du 1

er semestre 2015 et perspectives : En ce

milieu d’année 2015, et si l’on se fie au moral des « petits patrons » au niveau national, 71 % d’entre

eux sont pessimistes sur la situation de la France… mais 51 % restent confiants quant à l’activité de leur entreprise. Mieux, 11 % prévoient d’embaucher au moins un salarié au cours des trois prochains mois. Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ?

Dans l’industrie iséroise, et plus particulièrement chez les sous-traitants, le début 2015 a été correct, la visibilité était courte mais les commandes étaient là et une activité soutenue s’est poursuivie jusqu’en juillet inclus. La rentrée s’annonce plus molle, même si l’on identifie des secteurs qui fonctionnent bien comme la construction de machines spéciales, la sous-traitance aéronautique et automobile. Pour autant, nous continuons à souffrir cruellement d’un manque de compétitivité au niveau international qu’il nous faut absolument améliorer en encourageant, notamment, les PME et les TPE à travailler en réseau. Il est évident que ce genre de pratiques doit venir des chefs d’entreprise eux-mêmes et ne pas découler de quelconques mesures gouvernementales.

S’agissant du commerce, l’activité est atone et l’on a même relevé une très légère baisse au niveau des soldes d’été par rapport à 2014. Dans le commerce alimentaire, on constate une progression des magasins de proximité et des supermarchés, au détriment des hypermarchés situés en périphérie. Toutefois, ceux-ci tirent leur épingle du jeu grâce à l’augmentation de l’activité des Drive. En cette rentrée, les commerçants s’interrogent sur l’impact des nouvelles mesures contenues dans la Loi Macron.

Au niveau des services, l’activité digitale et les nouvelles technologies sont en retrait par rapport à 2014 et souffrent d’une concurrence accrue de la part des autoentrepreneurs qui décrédibilisent la profession. En revanche, la montée en puissance de l’impression 3D dans le marketing permet de toucher une autre cible de clientèle et, notamment dans l’industrie, augure de belles perspectives. Chez les prestataires informatiques, l’activité est soutenue. Le 1

er semestre a été positif et les produits nouveaux attirent les clients.

Les perspectives sont bonnes jusqu’à la fin de l’année. La profession est cependant pénalisée par le manque de stabilité des prix chez les fournisseurs et chez les éditeurs de logiciels. Globalement et pour conclure, un premier semestre 2015 qui aura connu une activité économique relativement soutenue mais qui confirme un système en profonde mutation.

Retrouvez la liste complète des organisations professionnelles de l’Isère sur le site de la CCI Grenoble, onglet « Entreprises et économie », rubrique « Organisations professionnelles » : http://www.grenoble.cci.fr/entreprises-et-economie/organisations-professionnelles/

Emmanuel Breziat, délégué général du Medef Isère

François Albrieux, président de la CGPME Isère

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N° 25 – Janvier 2012

N° 32 - Septembre 2015

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La parole aux professionnels

Le premier semestre 2015, pour le bâtiment, a été marqué par un effondrement des logements autorisés atteignant à la fin juin - 32,7 % ce qui laisse présager d’un second semestre catastrophique. Seule éclaircie constatée sur la période : une augmentation des mises en chantier de l’ordre de 10 % au cours des mois de mai et juin. Concernant les Travaux Publics, un très léger sursaut d’activité a été enregistré au second trimestre en partie dû aux conditions climatiques favorables. Toutefois, il est à relativiser car le volume d’affaires reste encore trop faible, en valeur - 96 M€ sur la période, exacerbant la concurrence et entrainant de fait une chute des prix.

Perspectives fin 2015 : Force est de constater que le plan de relance du logement mis en place par le Gouvernement n’a pas encore porté ses fruits. La construction de logements neufs n’a toujours pas renoué avec la hausse et le marché de la rénovation ne se porte guère mieux. En effet, l’indicateur qu’est le nombre d’Eco-PTZ a également chuté de - 77,5 % sur 12 mois glissants. Les Travaux Publics sont toujours au plus bas car l’ensemble de la commande publique sur l’Isère atteint une baisse moyenne de - 7,6% sur 12 mois glissants. Les entreprises de BTP dans leur ensemble devaient être confrontées une nouvelle fois à une fin d’année particulièrement compliquée. Le seul fait positif à souligner dans ce contexte extrêmement tendu est le plan de relance initié par le Conseil Départemental. Malgré cette annonce, les chefs d’entreprise demeurent pessimistes pour les mois à venir. L’activité semble atteindre une quasi stabilité pour le Bâtiment à la faveur du déblocage de quelques programmes immobiliers sur le territoire de la Métropole. Cependant, cette stabilisation ne devrait pas perdurer au regard du niveau d’activité à venir, jugé encore bien trop bas. Le solde d’opinions des entrepreneurs reste encore très inférieur à sa moyenne de long terme. Les effectifs risquent une nouvelle fois d’être impactés. En Travaux Publics, 84 % des adhérents de la Fédération jugent la situation médiocre… Les carnets de commandes, malgré une très légère embellie au second trimestre, restent pour l’ensemble du BTP très courts. Ceux des entreprises de Travaux Publics ont péniblement égalé les 3 mois en juin après avoir passé une année sous ce seuil. Préoccupations : En termes d’opportunité au plan local, citons l’extension de la concession de l’A 480 accordée par l’État à Area pour son aménagement à 2 x 3 voies et le réaménagement de l’échangeur du Rondeau, dont les financements sont acquis, et qui devraient être réalisés à la fin du CPER soit avant 2020. Faits marquants du 1

er semestre 2015 : 5 469 demandeurs d’emplois BTP

ont été recensés à la fin du mois de juin, soit 12,3 % de plus que l’année dernière. L’emploi intérimaire a chuté de 29,7 % pour les Travaux Publics… Les défaillances d’entreprises perdurent pour s’installer au-delà de 350 unités par trimestre. Dans le contexte de baisse des investissements des collectivités locales, le plan de relance voté par le Conseil Départemental aura été la bulle d’oxygène du premier semestre après, faut-il le rappeler, une mobilisation sans pareil en Rhône-Alpes de la Profession, réunissant 3 000 personnes et 350 camions dans les rues de Grenoble.

Bilan du 1er

semestre 2015 : L’année 2015 commence difficilement avec une baisse d’activité par rapport au 1

er semestre 2014, dans tous les

domaines, à savoir : les bureaux (- 28 %) ; les locaux d’activités (- 9 %) ; les investissements (- 52 %) ; les commerces (- 62 %).

Dans ce contexte, les indicateurs sont au rouge : dégradation des chiffres d’affaires, des effectifs, des investissements et des situations financières des professionnels.

Perspectives fin 2015 : Le marché de ce début d’année, complètement atone, n’incite pas au développement. N’ayant pas ou peu de visibilité, les entreprises fonctionnent avec un carnet de commandes de plus en plus réduit. Toutefois, quelques signes permettent de penser que la fin d’année sera plus active (il n’y a pas de mal, compte tenu de la mauvaise performance). En revanche, les volumes atteints ne permettront pas de combler le déficit acquis les 6 premiers mois.

L’activité étant à son minimum, les carnets restent faibles mais suffisants pour que les entreprises puissent travailler « correctement ». Cela crée un climat d’incertitude et incite les entreprises à la prudence sur les embauches et les investissements.

Préoccupations : Les craintes des entreprises concernent : en premier lieu la concurrence européenne, car les entreprises extérieures ne sont pas sur le même schéma fiscal que les entreprises françaises ; en second lieu, l’évolution des charges et, d’une manière générale, la fiscalité appliquée aux entreprises ; enfin, la politique générale « anti-patron », peu propice à la restauration de la confiance. Les orientations que prendront nos dirigeants politiques avant les élections de 2017 sont autant de facteurs qui pourront influencer nos entreprises et nos territoires à l’avenir. D’une manière générale, je ne vois pas comment une sortie de crise serait possible dans les 24 mois à venir !

Faits marquants : En région grenobloise, les 3 événements majeurs sont : - la construction du nouveau siège du Crédit Agricole sur GIANT, - la rénovation du site 38 TEC de Schneider Electric sur les quais à

Grenoble, - le projet de construction d’un site complémentaire de 25 000 m² pour

Schneider Electric sur GIANT. Tout ceci aura pour objectif de maintenir des emplois sur notre ville (Schneider Electric est le 2

e employeur de notre région).

Bilan du 1er

semestre 2015 : Globalement au 1er

semestre 2015, les entreprises de l’immobilier dressent un bilan stable concernant leur activité.

Perspectives fin 2015 : Peu de perspectives de développement sont attendues pour la fin de l’année, ce qui conduit la profession à être moyennement pessimiste.

Préoccupations : Les lois ALUR (accès au logement et un urbanisme rénové), Pinel et Macron sont davantage perçues comme des menaces avec plus de réglementations (encadrement des loyers, régulation écologique des constructions), plus d’obligations et mise en concurrence des syndics… qui ne sont pas de nature à rassurer la profession.

Emmanuel Roy, chargé de mission

Robert Di Foggia, président Isère

Vincent Delaunois, président Isère

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La parole aux professionnels

Bilan du 1er

semestre 2015 : Au 2e trimestre 2015, le PIB est stable

(et donc en retrait par rapport aux prévisions qui faisaient état d’une croissance de 0,2 %), après une croissance de 0,7 % au 1

er trimestre.

En moyenne annuelle, l’acquis de croissance pour 2015 après le 2

e trimestre s’établit à 0,8 % après 0,2 % en 2014. C’est donc un léger

mieux, mais pas encore suffisant pour susciter une hausse franche de la demande des ménages et des investissements des entreprises. L’indicateur du climat des affaires est stable et l’indicateur synthétique de confiance des ménages est inférieur à sa moyenne de long terme.

Le nombre de défaillances d’entreprises diminue de 1 % sur les douze derniers mois à fin mai. Les défaillances cumulées reculent pour toutes les catégories d’entreprises (TPE, PME, ETI, GE). Trois secteurs voient néanmoins les défaillances augmenter : l’hôtellerie-restauration, les activités immobilières et la construction.

Dans ce contexte, les banques ont continué à répondre aux demandes de crédit des entreprises et à fin juin, les encours de crédits aux entreprises ont augmenté de + 2,7 % sur un an. Cet encours progresse de 2,5 % pour les PME et 1,7 % pour les ETI. L’augmentation reste plus dynamique pour les grandes entreprises avec une hausse de 6,5 %. L’accès au crédit des entreprises reste très large : 94 % des PME obtiennent les crédits d’investissement qu’elles sollicitent (en tout ou partie) et 76 % des PME obtiennent totalement, ou en grande partie, les crédits de trésorerie demandés. L’accès au crédit de trésorerie des TPE est stable : environ deux tiers des TPE voient leurs demandes satisfaites en tout ou partie. En ce qui concerne les crédits d’investissement, les TPE obtiennent satisfaction dans 84 % des cas.

Les crédits aux particuliers continuent à croître. Dopée par la baisse des taux et la vague de renégociations, la demande de crédit à l’habitat reste soutenue. Le nombre de prêts accordés a augmenté de 23 % sur un an glissant. La demande de logements neufs augmente mais reste néanmoins en-dessous de sa moyenne long terme. Le crédit à la consommation repart également sur les derniers mois à un rythme inédit depuis plus de quatre ans. La production de crédits à la consommation a progressé de 4,3 % sur les 7 premiers mois de 2015 par rapport à la même période en 2014.

Préoccupation majeure : Sur un plan plus micro-économique, les banques se mobilisent pour sensibiliser leurs clients aux risques de fraude et les amener à sécuriser leurs transactions, sachant que les tentatives se multiplient et sont de plus en plus sophistiquées pour abuser tant les particuliers (phishing) que les entreprises (ingénierie sociale).

Faits marquants / Perspectives pour la fin d’année : L’INSEE prévoit une croissance de + 1,2 % en 2015 avec + 0,3 % au 3

e trimestre et + 0,4 % au

4e trimestre, ce qui constituerait donc un certain rebond par rapport au

2e trimestre. L’activité immobilière connaît un frémissement, tant au plan

national qu’au plan local, suite à la légère baisse des prix au m², aux mesures fiscales favorables et aux taux attractifs. Côté entreprises, l’Union Européenne a créé en juin 2015 un Fonds Européen pour les Investissements Stratégiques : plan de 315 M€ pour faire face au manque d’investissement suite à la crise, qui devrait permettre de soutenir des investissements supplémentaires dans les secteurs de la recherche et de l’innovation, secteurs particulièrement représentés en Isère.

Bilan du 1

er semestre 2015 : Le niveau d’activité reste difficile pour plus

des 2/3 des entreprises artisanales, malgré une très légère amélioration ressentie par les entreprises au 2

ème trimestre 2015. Le volume de

chiffre d’affaires reste globalement stable pour une grande majorité d’artisans, mais à la baisse de 4 % pour plus d’un tiers d’entre eux.

Perspectives fin 2015 : Celles-ci sont plutôt stables. Les contraintes réglementaires, la concurrence « déloyale » des autoentrepreneurs et la baisse des marges liées aux pratiques de prix bas et à l’augmentation des charges, empêchent les entreprises artisanales du bâtiment d’avoir une lisibilité satisfaisante de leur carnet de commandes. Plus de 80 % des artisans du bâtiment de l’Isère ressentent le poids de la concurrence au niveau local. Les perspectives passent aussi par la montée en compétences techniques des chefs d’entreprise et de leurs salariés : les plans de formation se développent dans tous les métiers permettant la mise en place de formations techniques ou transversales, modulaires courtes ou certifiantes longues.

Pour autant, au regard de la situation économique actuelle, les artisans sont moyennement pessimistes : ils savent que leur trésorerie est fragile, et il leur est donc difficile de maintenir la rentabilité de leur entreprise puisqu’il leur faut diminuer leur marge pour décrocher les marchés, spécialement en marchés publics. Les marchés de la rénovation énergétique (RGE) restent porteurs auprès de la clientèle de particuliers : la labellisation RGE permet aux clients d’accéder aux financements (crédits d’impôts transition énergétique, éco PTZ, éco primes CEE) en matière de rénovation de logements de plus de 2 ans. La reprise sur le neuf et le tertiaire n’est pas encore là. In fine, les carnets de commandes sont corrects mais la visibilité est réduite aux 2 prochains mois pour de 70 % des artisans.

Préoccupations : La disparition annoncée du crédit d’impôt transition énergétique pour fin 2016 risque d’aggraver le pessimisme ambiant sur les marchés du RGE, actuellement porteurs de commandes auprès des particuliers. La réglementation sur l’amiante (depuis 2014) et sur la pénibilité (2016), est inadaptée aux petites entreprises car génératrice de lourdeurs et d’incompréhension. Il reste à améliorer le niveau des prix de vente, pour sauvegarder les marges et la trésorerie. Le besoin de travailler en réseau, groupements structurés ou non pour garder certains marchés, se développe.

Faits marquants à venir : Le développement des plateformes de la rénovation énergétique auprès de certaines collectivités locales de l’Isère, souvent en décalage par rapport à la réalité existante, permet cependant de faire prendre conscience aux acteurs locaux de l’importance des savoir-faire des entreprises artisanales autour du développement durable.Leur proximité avec la clientèle reste aussi une constante de leur force (efficacité, rapidité).

Perrine Gilbert, présidente du Comité Local des Banques de l’Isère

Didier Canard-Volland, secrétaire général Isère

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N° 32 - Septembre 2015

Perspectives fin 2015 / début 2016

« Une croissance à plusieurs vitesses »

Au plan international, selon les perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE parues en septembre 2015, la reprise économique progresse mais de façon hétérogène selon les zones économiques. Les facteurs de risque concernent le ralentissement de la Chine et son impact sur la croissance mondiale, ainsi que les difficultés des grandes économies émergentes (et notamment la récession au Brésil). Les États-Unis et le Royaume-Uni sont les économies les plus dynamiques mais l’investissement reste décevant.

En zone Euro, bien que de nombreux facteurs soient favorables à la reprise (baisse des cours du pétrole, des taux d’intérêt à long terme et de l’Euro), la croissance est jugée peu énergique.

Au global, l’OCDE prévoit une croissance de 1,6 % pour 2015 en zone Euro et de 1,9 % en 2016. Pour la France, la croissance devrait s’établir à 1 % en 2015 et à 1,4 % en 2016 selon l’OCDE. La mise en œuvre de politiques structurelles ambitieuses est préconisée pour stimuler l’investissement des entreprises, tout en maintenant une politique monétaire accommodante. C’est à ces conditions que l’on pourra obtenir des effets d’entrainement sur l’emploi.

Au plan régional, les prévisions de l’Insee sont assez positives quant à la croissance « qui semble se consolider quelque peu ».

L’enquête des CCI de Rhône-Alpes, réalisée auprès des entreprises régionales début juillet, va également dans le sens d’une embellie. Un certain frémissement de l’activité est perceptible, se traduisant par une meilleure utilisation des capacités de production. De la même façon, les anticipations en matière d’investissement s’améliorent. Dans ce contexte, la situation de l’emploi demeure stable, la vigueur de la reprise n’étant pas suffisante pour faire évoluer les effectifs.

Source : CCIR Rhône-Alpes – suivi de la situation économique – juillet 2015

Les secteurs de l’industrie et des services aux entreprises, ainsi que les entreprises exportatrices semblent bénéficier d’un horizon dégagé. La situation reste compliquée dans le bâtiment et l’hébergement-restauration, qui rencontrent toujours des difficultés de trésorerie.

Au global, ce sont les 2/3 des entreprises régionales qui s’attendent à une amélioration de leur chiffre d’affaires pour fin 2015.

Le Bilan de conjoncture de la région grenobloise n°32 - Septembre 2015

Une publication de l’Observatoire économique de la CCI Grenoble. Dépôt légal janvier 2005. ISSN n° 1771-8015. Coordination : CCI Grenoble, DAETC, Études et territoire. Rédaction : Marilyne Girard [email protected]. Enquêtes : début septembre 2015 auprès des organisations professionnelles et début juillet 2015 pour l’enquête de conjoncture des CCI de Rhône-Alpes - réalisées par le service marketing CCI Grenoble. Crédit photos : CCI Grenoble -CGPME Isère - FBF Isère -FBTP Isère - Fnaim Isère - Fnaim Entreprises Isère - Medef Isère - Pôle emploi Isère - CAPEB. - Inovallée Conception graphique, réalisation : CCI Grenoble, Services Communication et Études et territoire. Impression : CCI Grenoble. Remerciements : La Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble remercie les entreprises du panel Présences, du panel régional de conjoncture, les membres élus de la CCI Grenoble, les organisations professionnelles et tous les fournisseurs d’informations ayant permis, par leur contribution, la réalisation de ce bilan de conjoncture.

30%

35%

31%

4%

Quelle est la tendance pour l'année 2015 pour votre chiffre d'affaires (par rapport à 2014) ?

En hausse

Stable

En baisse

Ne répond pas