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67 e congrès de la Société nationale franc ¸ aise de médecine interne – 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A85–A186 A89 précédents, contact rapproché avec un enfant vivant en collecti- vité) afin d’adapter le plus précocement possible l’antibiothérapie. Dans cette situation, l’utilisation préférentielle de céphalosporines de troisième génération et/ou de fluoroquinolones à spectre élargi est recommandée. Conclusion.– L’étiologie pneumococcique d’une spondylodiscite infectieuse est exceptionnelle. Dans cette éventualité, il est impor- tant de rechercher très rapidement une porte d’entrée infectieuse (le plus souvent des voies respiratoires supérieures ou inférieures), un éventuel terrain d’immunodépression, et d’envisager la possi- bilité d’une souche de pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline, avant de débuter en urgence un traitement probabiliste qui doit précéder l’obtention de l’antibiogramme. Pour en savoir plus Forestier E, et al. Rev Rhum 2006;73(5):513–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.013 CA009 Primo-infection à parvovirus B19 : association d’un tableau de lupus érythémateux disséminé et d’une hépatite chronique C. Mabille a , G. Pugnet b , M. Mourguet a , K. Paricaud a , J. Bouchet a , P. Arlet c , L. Sailler a a Médecine interne, CHU Purpan, pavillon des Medeunis, Toulouse, France b Médecine interne, hôpital de Purpan, Toulouse, France c Unité le Tallec, hôpital de Purpan, Toulouse, France Introduction.– L’infection à parvovirus B 19 chez l’adulte est res- ponsable de nombreux tableaux cliniques dont les plus fréquents sont le mégalérythème, l’anémie hémolytique et les polyathralgies présentes dans 60 % des cas. Les anticorps antinucléaires, les anticorps anti-ADN peuvent être produits au cours de l’infection à parvovirus B19. Tous ces signes peuvent simuler un lupus érythémateux disséminé et compliquer la démarche diagnostique. D’exceptionnels cas d’hépatites chro- niques dues au parvovirus B19 ont été décrits. Nous rapportons un cas d’infection à parvovirus B19 mimant un lupus érythémateux disséminé avec hépatite chronique. Patients et méthodes.– Une patiente de 38 ans en période de post- partum est hospitalisée en avril 2012 pour des arthrites, une éruption cutanée et une hyperthermie apparues en quelques jours. L’examen physique retrouve une asthénie, un érythème du visage et du décolleté, une éruption maculeuse, une alopécie, un syndrome sec oculaire, et une micropolyadénopathie diffuse. Observation.– La biologie met en évidence une anémie à 10,9 g/dl, une thrombopénie à 84 G/L, une leucopénie à 2,69 G/L et une lym- phopénie à 0,93 G/L. La VS à la première heure est à 41 mmHG et la CRP à 9 mg/L. Il existe une cytolyse hépatique à 2N. Le bilan immunologique retrouve des ACAN > 1/5000, des anti DNA > 300 U (norme : < 10), un anticorps anti RNP positif. Il n’y a pas d’anticorps anti phospholipide. Les sérologies pour les hépatites A, B, C, E, CMV et EBV étaient non contributives. La sérologie parvovirus B19 est positive pour les IgG et IgM. La PCR parvovirus B19 montre une charge virale à 5,9 logUI/mL. Le diagnostic d’infection aiguë à parvovirus B19 mimant un lupus érythémateux disséminé ou de première poussée lupique induite par le parvovirus B19 est retenu. Un traitement par prednisone 30 mg/j et hydroxychloroquine 400 mg/j est institué. La patiente est rapidement asymptomatique. Le contrôle biologique retrouve une disparition des ACAN, des anti-DNA et des anti RNP dès le troisième mois. La recherche d’anticorps anti-muscle lisse est négative et la ferritinémie est normale. L’hydroxychloroquine et la corticothérapie sont stoppés en décembre 2012. La charge virale parvovirus B19 est alors de 2,73 logUI/mL. Devant la persistance de la cytolyse hépatique entre 2N et 3N sans anomalie échographique, une biopsie hépatique est réalisée, retrouvant une hépatite lobulaire évocatrice d’une affec- tion virale. Discussion.– La séroprévalence du parvovirus B19 augmente avec l’âge, elle est de 2 à 10 % chez les enfants, de 40 à 60 % après 20 ans, de 85 % après 70 ans. Les cas d’infections à l’âge adulte ne sont donc pas exceptionnels. La primo-infection à parvovirus B19 mime différentes maladies auto immunes dont le lupus mais aussi la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Gougerot-Sjögren et la polymyosite. Notre patiente présentait d’ailleurs quatre critères de lupus de l’ACR. C’est parfois difficile de différencier un lupus érythé- mateux disséminé d’une infection à parvovirus B19. Dans notre cas, la disparition complète de la symptomatologie et la négativation en six mois des auto-anticorps, nous laisse penser qu’il s’agissait d’un « syndrome lupus like ». L’hépatite chronique est rare dans le lupus érythémateux disséminé et exceptionnellement décrite au cours de l’infection à parvovirus B 19. Ce dernier peut persister dans le foie plusieurs années après une primo infection. De ce fait, il pourrait être à l’origine d’hépatites chroniques. Conclusion.– Il convient de rechercher une primo-infection à par- vovirus B19 devant un tableau de lupus arthro-cutané fébrile. L’existence d’une atteinte hépatique n’exclue pas le diagnostic. Pour en savoir plus Mogensen, et al. BMC Infect Dis 2010;10:246. Wang C, et al. J Med Virol 2009;81:2079–88. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.014 CA010 Une arthrite septique peu commune... A. Cypierre a , E. Denes b , E. Le Coustumier b , M. Matt b , H. Durox b , P. Pinet b , P. Weinbreck b a Médecine interne, CHU Dupuytren, Limoges, France b Maladie infectieuse et tropicale, CHU Dupuytren, Limoges, France Introduction.– Si les infections à Campylobacter jejuni sont connues dans le cadre des arthrites septiques, celles à Campylobacter fetus sont beaucoup plus rares. Les genoux et les hanches sont les arti- culations les plus touchées et aucun cas d’atteinte de l’épaule n’a pour l’instant été décrit. Patients et méthodes.– Nous rapportons à notre connaissance le pre- mier cas d’arthrite septique de l’épaule à C. fetus chez un patient traité par corticoïdes. Observation.– Un homme de 75 ans est hospitalisé pour une dou- leur inflammatoire de l’épaule droite associée à une hyperthermie et à un syndrome inflammatoire biologique. Il a comme principaux antécédents une rupture de coiffe des rotateurs de l’épaule droite il y a trois mois et un purpura thrombopénique immunologique post- vaccinal diagnostiqué 1 mois auparavant, traité par corticoïdes et immunoglobulines intraveineuses. À l’examen, il est hyper- thermique à 39 C, avec des frissons. L’épaule droite est chaude, œdématiée, douloureuse à la mobilisation passive et active avec une impotence fonctionnelle totale. Au plan biologique il existe un syndrome inflammatoire avec une CRP à 160 mg/L, un fibrinogène à 6,29 g/L, une vitesse de sédimentation à 75 mm à la première heure et une hyperleucocytose à 15 000/mL à prédominance de polynucléaires neutrophiles. Les facteurs antinucléaires, facteur rhumatoïdes et anticorps anti-CCP sont négatifs. L’échographie de l’épaule droite met en évidence une volumineuse bursite sous acromio-deltoïdienne, un épanchement intra-articulaire de l’articulation acromio-claviculaire et une rupture du tendon supra- épineux. La ponction articulaire met en évidence un liquide trouble, contenant 65 000 éléments/mm 3 dont 99 % de polynucléaires neu- trophiles. La culture du liquide et les hémocultures sont positives à C. fetus subsp fetus. Une bi-antibiothérapie par ciprofloxacine et doxycycline est débutée par voie orale pour une durée de six semaines. L’évolution est rapidement favorable au plan général avec une apyrexie, une disparition des frissons. L’amélioration est plus lente au plan local avec une persistance de la douleur et de l’œdème pendant 15 jours avant une diminution des symptômes. Discussion.– Les infections ostéoarticulaires à Campylobacter et en particulier à C. fetus sont rares. Il s’agit d’un agent infectieux oppor-

Une arthrite septique peu commune…

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67e congrès de la Société nationale francaise de médecine interne – 5, 6 et 7 juin 2013, Marseille / La Revue de médecine interne 34S (2013) A85–A186 A89

précédents, contact rapproché avec un enfant vivant en collecti-vité) afin d’adapter le plus précocement possible l’antibiothérapie.Dans cette situation, l’utilisation préférentielle de céphalosporinesde troisième génération et/ou de fluoroquinolones à spectre élargiest recommandée.Conclusion.– L’étiologie pneumococcique d’une spondylodisciteinfectieuse est exceptionnelle. Dans cette éventualité, il est impor-tant de rechercher très rapidement une porte d’entrée infectieuse(le plus souvent des voies respiratoires supérieures ou inférieures),un éventuel terrain d’immunodépression, et d’envisager la possi-bilité d’une souche de pneumocoque de sensibilité diminuée à lapénicilline, avant de débuter en urgence un traitement probabilistequi doit précéder l’obtention de l’antibiogramme.Pour en savoir plusForestier E, et al. Rev Rhum 2006;73(5):513–6.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.013

CA009Primo-infection à parvovirus B19 : associationd’un tableau de lupus érythémateux disséminé etd’une hépatite chroniqueC. Mabille a, G. Pugnet b, M. Mourguet a, K. Paricaud a, J. Bouchet a,P. Arlet c, L. Sailler a

a Médecine interne, CHU Purpan, pavillon des Medeunis, Toulouse,Franceb Médecine interne, hôpital de Purpan, Toulouse, Francec Unité le Tallec, hôpital de Purpan, Toulouse, France

Introduction.– L’infection à parvovirus B 19 chez l’adulte est res-ponsable de nombreux tableaux cliniques dont les plus fréquentssont le mégalérythème, l’anémie hémolytique et les polyathralgiesprésentes dans 60 % des cas.Les anticorps antinucléaires, les anticorps anti-ADN peuvent êtreproduits au cours de l’infection à parvovirus B19. Tous ces signespeuvent simuler un lupus érythémateux disséminé et compliquerla démarche diagnostique. D’exceptionnels cas d’hépatites chro-niques dues au parvovirus B19 ont été décrits. Nous rapportons uncas d’infection à parvovirus B19 mimant un lupus érythémateuxdisséminé avec hépatite chronique.Patients et méthodes.– Une patiente de 38 ans en période de post-partum est hospitalisée en avril 2012 pour des arthrites, uneéruption cutanée et une hyperthermie apparues en quelques jours.L’examen physique retrouve une asthénie, un érythème du visageet du décolleté, une éruption maculeuse, une alopécie, un syndromesec oculaire, et une micropolyadénopathie diffuse.Observation.– La biologie met en évidence une anémie à 10,9 g/dl,une thrombopénie à 84 G/L, une leucopénie à 2,69 G/L et une lym-phopénie à 0,93 G/L. La VS à la première heure est à 41 mmHG etla CRP à 9 mg/L. Il existe une cytolyse hépatique à 2N. Le bilanimmunologique retrouve des ACAN > 1/5000, des anti DNA > 300 U(norme : < 10), un anticorps anti RNP positif. Il n’y a pas d’anticorpsanti phospholipide. Les sérologies pour les hépatites A, B, C, E,CMV et EBV étaient non contributives. La sérologie parvovirusB19 est positive pour les IgG et IgM. La PCR parvovirus B19 montreune charge virale à 5,9 logUI/mL. Le diagnostic d’infection aiguë àparvovirus B19 mimant un lupus érythémateux disséminé ou depremière poussée lupique induite par le parvovirus B19 est retenu.Un traitement par prednisone 30 mg/j et hydroxychloroquine400 mg/j est institué. La patiente est rapidement asymptomatique.Le contrôle biologique retrouve une disparition des ACAN, desanti-DNA et des anti RNP dès le troisième mois. La recherched’anticorps anti-muscle lisse est négative et la ferritinémie estnormale. L’hydroxychloroquine et la corticothérapie sont stoppésen décembre 2012. La charge virale parvovirus B19 est alors de2,73 logUI/mL. Devant la persistance de la cytolyse hépatique entre2N et 3N sans anomalie échographique, une biopsie hépatique estréalisée, retrouvant une hépatite lobulaire évocatrice d’une affec-tion virale.

Discussion.– La séroprévalence du parvovirus B19 augmente avecl’âge, elle est de 2 à 10 % chez les enfants, de 40 à 60 % après 20 ans,de 85 % après 70 ans. Les cas d’infections à l’âge adulte ne sontdonc pas exceptionnels. La primo-infection à parvovirus B19 mimedifférentes maladies auto immunes dont le lupus mais aussi lapolyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Gougerot-Sjögren et lapolymyosite. Notre patiente présentait d’ailleurs quatre critères delupus de l’ACR. C’est parfois difficile de différencier un lupus érythé-mateux disséminé d’une infection à parvovirus B19. Dans notre cas,la disparition complète de la symptomatologie et la négativation ensix mois des auto-anticorps, nous laisse penser qu’il s’agissait d’un« syndrome lupus like ». L’hépatite chronique est rare dans le lupusérythémateux disséminé et exceptionnellement décrite au cours del’infection à parvovirus B 19. Ce dernier peut persister dans le foieplusieurs années après une primo infection. De ce fait, il pourraitêtre à l’origine d’hépatites chroniques.Conclusion.– Il convient de rechercher une primo-infection à par-vovirus B19 devant un tableau de lupus arthro-cutané fébrile.L’existence d’une atteinte hépatique n’exclue pas le diagnostic.Pour en savoir plusMogensen, et al. BMC Infect Dis 2010;10:246.Wang C, et al. J Med Virol 2009;81:2079–88.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.014

CA010Une arthrite septique peu commune. . .A. Cypierre a, E. Denes b, E. Le Coustumier b, M. Matt b, H. Durox b,P. Pinet b, P. Weinbreck b

a Médecine interne, CHU Dupuytren, Limoges, Franceb Maladie infectieuse et tropicale, CHU Dupuytren, Limoges, France

Introduction.– Si les infections à Campylobacter jejuni sont connuesdans le cadre des arthrites septiques, celles à Campylobacter fetussont beaucoup plus rares. Les genoux et les hanches sont les arti-culations les plus touchées et aucun cas d’atteinte de l’épaule n’apour l’instant été décrit.Patients et méthodes.– Nous rapportons à notre connaissance le pre-mier cas d’arthrite septique de l’épaule à C. fetus chez un patienttraité par corticoïdes.Observation.– Un homme de 75 ans est hospitalisé pour une dou-leur inflammatoire de l’épaule droite associée à une hyperthermieet à un syndrome inflammatoire biologique. Il a comme principauxantécédents une rupture de coiffe des rotateurs de l’épaule droite ily a trois mois et un purpura thrombopénique immunologique post-vaccinal diagnostiqué 1 mois auparavant, traité par corticoïdeset immunoglobulines intraveineuses. À l’examen, il est hyper-thermique à 39 ◦C, avec des frissons. L’épaule droite est chaude,œdématiée, douloureuse à la mobilisation passive et active avecune impotence fonctionnelle totale. Au plan biologique il existe unsyndrome inflammatoire avec une CRP à 160 mg/L, un fibrinogèneà 6,29 g/L, une vitesse de sédimentation à 75 mm à la premièreheure et une hyperleucocytose à 15 000/mL à prédominance depolynucléaires neutrophiles. Les facteurs antinucléaires, facteurrhumatoïdes et anticorps anti-CCP sont négatifs. L’échographiede l’épaule droite met en évidence une volumineuse bursitesous acromio-deltoïdienne, un épanchement intra-articulaire del’articulation acromio-claviculaire et une rupture du tendon supra-épineux. La ponction articulaire met en évidence un liquide trouble,contenant 65 000 éléments/mm3 dont 99 % de polynucléaires neu-trophiles. La culture du liquide et les hémocultures sont positivesà C. fetus subsp fetus. Une bi-antibiothérapie par ciprofloxacineet doxycycline est débutée par voie orale pour une durée de sixsemaines. L’évolution est rapidement favorable au plan généralavec une apyrexie, une disparition des frissons. L’amélioration estplus lente au plan local avec une persistance de la douleur et del’œdème pendant 15 jours avant une diminution des symptômes.Discussion.– Les infections ostéoarticulaires à Campylobacter et enparticulier à C. fetus sont rares. Il s’agit d’un agent infectieux oppor-

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tuniste pathogène sur des terrains souvent immunodéprimés. Ellessurviennent le plus souvent chez les patients âgés, de sexe masculinet le principal facteur favorisant est la présence d’un diabète. LesC. fetus sont le plus souvent responsables de bactériémies isoléeset la mise en évidence d’un foyer infectieux est rare, même si desméningites, endocardites, cellulites, abcès ou cholécystites ont étédécrites. Les articulations touchées sont essentiellement les genouxet les hanches, et il s’agit souvent d’articulations pathologiquesou préalablement traumatisées. Les macrolides, les quinolones etles cyclines sont les thérapeutiques de choix pour les infectionsostéoarticulaires à Campylobacter. On constate cependant une aug-mentation actuelle de la résistance à ces molécules, nécessitantl’obtention d’un antibiogramme avant leur utilisation.Conclusion.– Les arthrites septiques à C. fetus sont rares, excep-tionnelles au niveau de l’épaule et surviennent sur un terrainimmunodéprimé et une articulation pathologique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.015

CA011Une paralysie du membre inférieur gauche nonneurologiqueA. Cypierre a, E. Denes b, B. Sotarith b, P. Pinet b, H. Durox b,C. Genet b, S. Ducroix-Roubertoux b, P. Weinbreck b

a Médecine interne, CHU Dupuytren, Limoges, Franceb Maladie infectieuse et tropicale, CHU Dupuytren, Limoges, France

Introduction.– Les arthrites septiques de la symphyse pubienne sontdes affections rares, survenant sur des terrains particuliers. La pré-sentation clinique habituelle est celle d’une douleur de la régionpubienne dans un contexte fébrile.Patients et méthodes.– Nous rapportons un cas rare d’arthrite sep-tique de la symphyse pubienne chez un homme sans facteur derisque, hospitalisé pour des troubles de la marche avec une douleurde hanche gauche.Résultats.– Un homme de 62 ans est hospitalisé pour une impo-tence fonctionnelle des deux membres inférieurs dans un contexted’hyperthermie. Il est agriculteur en activité et sous AVK pour unefibrillation auriculaire. À l’examen, il est hyperthermique à 39 ◦Cavec des sueurs. La mobilisation active de la racine du membre infé-rieur gauche est impossible compte tenu d’une douleur intense dela hanche, et il existe une impotence fonctionnelle majeure avecune marche impossible. Au plan biologique, on note un syndromeinflammatoire (CRP = 180 mg/L) et une hyperleucocytose à prédo-minance de polynucléaires neutrophiles. Plusieurs hémoculturessont positives à Staphylococcus aureus méti-S. Les radiographiesdes hanches et du bassin sont normales. La scintigraphie osseusedemandée à la recherche d’une pathologie de la tête fémorale objec-tive une hyperfixation intense de la branche gauche de la symphysepubienne, confirmée par l’IRM qui met en évidence une ostéite dela symphyse pubienne et de la branche ischio-pubienne gauche,associées à une collection du muscle obturateur externe. Il n’estretrouvé sur ces examens aucun argument en faveur d’une spon-dylodiscite aiguë. L’échographie cardiaque trans-thoracique nemontrait pas de signe d’endocardite. Une antibiothérapie par oxa-cilline et gentamicine est débutée à l’admission, relayée au sixièmejour par ofloxacine et rifampicine pour une durée totale de huitsemaines. L’évolution est favorable avec une apyrexie en 72 heures,une diminution progressive de la douleur avec une reprise del’appui unipodal puis de la marche en dix jours et une diminutiondu syndrome inflammatoire biologique. À cinq semaines, il resteapyrétique, marche sans canne et décrit des douleurs pubiennesminimes, soulagées par paracétamol.Discussion.– L’arthrite septique de la symphyse pubienne se pré-sente classiquement par une hyperthermie associée à une douleurpelvienne, en particulier à la palpation de la symphyse. Dansnotre observation, la présentation clinique était atypique avec unedouleur localisée au niveau de la hanche gauche et une impo-tence fonctionnelle totale du membre, en relation avec un abcès

de 40 mm × 14 mm du muscle obturateur externe gauche. Unterrain prédisposant est généralement mis en évidence, commechez les sportifs (football ou cyclisme) ou après une chirurgied’incontinence urinaire chez la femme. Le diagnostic microbiolo-gique est souvent réalisé par les hémocultures (74 % des cas) et lemicroorganisme le plus fréquemment retrouvé est S. aureus dans34 % des cas. Les examens d’imagerie les plus performants danscette pathologie sont l’IRM et la scintigraphie osseuse. Le princi-pal diagnostic différentiel est l’arthrite pubienne microcristaline.Le traitement est la plus part du temps médical avec une antibio-thérapie adaptée pendant six à 12 semaines mais dans 55 % des casde la littérature, une intervention chirurgicale est nécessaire pourl’évacuation d’un abcès ou de zones de nécroses.Conclusion.– Le diagnostic d’arthrite septique de la symphysepubienne est souvent méconnu. Il doit être évoqué devant des dou-leurs fébriles de la ceinture pelvienne, même localisées au niveaudes hanches comme dans notre observation.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.03.016

CA012Hépatite E : un cas révélé sousimmunosuppresseurE. Meriglier a, M. Lauda a, L. Luca a, A. Ramassamy a, P. Roblot a,C. Chagneau-Desbordes b

a Service de médecine interne, CHU La Miletrie, Poitiers, Franceb Service d’hépato-gastro-entérologie, centre hospitalieruniversitaire, Poitiers, France

Introduction.– Le virus de l’hépatite E est responsable d’hépatitesaiguës survenant habituellement sous forme de grandes épidémiesdans des régions endémiques. En France, le nombre de cas autoch-tones diagnostiqués augmente. Des cas rares d’infection ont étédécrits chez des patients immunodéprimés. Nous rapportons lecas d’un patient atteint d’une hémopathie maligne chez qui unehépatite E s’est révélée suite à une première cure de traitementsimmunosuppresseurs par Mabthera et cyclophosphamide.Patients et méthodes.– Un homme de 62 ans est suivi depuis 2 anspour une maladie de Waldenstrom. Il présentait une urticairechronique récidivante depuis 17 ans étiquetée comme un syn-drome de Schnitzler. Le diagnostic a été porté dans le cadred’un bilan étiologique d’une thrombopénie persistante grade IIIet d’une anémie de grade I. Le myélogramme montrait uneinfiltration lymphoplasmocytaire de faible importance avec unpic d’IgM à 8 g/L (N : 0,56–1,58 g/L) stable sur plusieurs mois.Il n’avait alors pas été retenu d’indication thérapeutique. Unan plus tard, il présente une majoration de la thrombopé-nie associée à une majoration de l’envahissement médullaire(75 % de lymphoplasmocytes au myélogramme). L’électrophorèsedes protéines plasmatiques retrouve une majoration du picmonoclonal à 17 g/L associée à une diminution importante desgammaglobulines polyclonales résiduelles. Les lymphocytes sontà 1010/mm3 (N : 1000–4000/mm3).Un traitement est débuté parMabthera–cyclophosphamide. Le bilan hépatique était alors stric-tement normal. Quelques jours après la première cure, il présentedes douleurs épigastriques irradiant en hypochondre droit ainsi quel’apparition progressif d’un ictère cutanéomuqueux avec des urinesfoncées et des selles décolorées. Le bilan hépatique retrouve desASAT à 566 UI/L (N : 5–50 UI/L), ALAT 467 UI/L (N : 5–50 UI/L), bili-rubine totale 207 �mol/L (N : 1–17 �mol/L), bilirubine conjuguée à205 �mol/L (N : 0–10 �mol/L), gammaGT 201 UI/L (N : 8–60 UI/L),phosphatase alcaline 344 UI/L (N : 40–120 UI/L). Le scanner abdo-minopelvien abdominale retrouve une hépatomégalie mais sansdilatation des voies biliaires intra et extrahépatiques. Le bilanauto-immun revient négatif. Les sérologies virales de l’hépatiteA, B et C et HTLV sont négatives. La sérologie de l’hépatite E,détectée par méthode Elisa, est positive pour les IgG et IgM,avec une charge virale par PCR dans le plasma supérieure à200 copies/mL.