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Une croissance mondiale encore languissante La croissance mondiale reste languissante. Depuis lédition davril dernier des Perspectives de léconomie mondiale (PEM), les États-Unis ont encore relevé leurs droits de douane sur certaines importations chinoises, et la Chine a riposté en augmentant les siens sur une série dimportations américaines. Une nouvelle escalade a été évitée à la suite du sommet du G-20 en juin dernier. Les chaînes mondiales dapprovisionnement en technologies ont été menacées par la perspective de sanctions américaines, lincertitude liée au Brexit a persisté et la montée des tensions géopolitiques a orienté à la hausse les prix de lénergie. Dans ce contexte, il est prévu que la croissance mondiale atteindra 3,2 % en 2019, puis accélérera à 3,5 % en 2020 (0,1 point de pourcentage de moins que les projections des PEM davril pour les deux années). Les chiffres du PIB qui ont été publiés jusquà présent cette année, conjugués au fléchissement général de linflation, laissent entrevoir une activité mondiale inférieure aux prévisions. Linvestissement et la demande de biens de consommation durables sont modérés dans lensemble des pays avancés et des pays émergents, les entreprises et les ménages continuant de freiner leurs dépenses à long terme. En conséquence, le commerce mondial, qui est à forte intensité de machines et de biens de consommation durables, reste languissant. Le rebond de la croissance qui est attendu en 2020 est précaire : il repose sur une stabilisation dans les pays émergents et les pays en développement aujourdhui en difficulté et sur des progrès dans le règlement des différends commerciaux. Les prévisions risquent dêtre révisées à la baisse. Parmi les risques figurent de nouvelles tensions commerciales et technologiques qui minent létat desprit et ralentissent linvestissement, une augmentation prolongée de laversion pour le risque mettant au jour les facteurs de vulnérabilité financière qui continuent de saccumuler après des années de taux dintérêt bas, et la montée de tensions désinflationnistes qui accentuent les problèmes de service de la dette, limitent la marge de manœuvre monétaire pour combattre un ralentissement et prolongent la durée des chocs au-delà de la normale. Il est crucial dagir au niveau multilatéral et national pour asseoir la croissance mondiale sur des bases plus solides. Il est urgent notamment de réduire les tensions commerciales et technologiques, ainsi que de lever promptement lincertitude entourant les accords commerciaux (notamment entre le Royaume-Uni et lUnion européenne, et la zone de libre-échange qui POUR DIFFUSION À Santiago : 23 juillet 2019, 9 heures À Washington : 23 juillet 2019, 9 heures

Une croissance mondiale encore languissante...les pays en développement. La croissance a été plus élevée que prévu aux États-Unis et au Japon, et les facteurs exceptionnels

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Page 1: Une croissance mondiale encore languissante...les pays en développement. La croissance a été plus élevée que prévu aux États-Unis et au Japon, et les facteurs exceptionnels

Une croissance mondiale encore languissante

• La croissance mondiale reste languissante. Depuis l’édition d’avril dernier des Perspectives de

l’économie mondiale (PEM), les États-Unis ont encore relevé leurs droits de douane sur certaines

importations chinoises, et la Chine a riposté en augmentant les siens sur une série d’importations

américaines. Une nouvelle escalade a été évitée à la suite du sommet du G-20 en juin dernier. Les

chaînes mondiales d’approvisionnement en technologies ont été menacées par la perspective de

sanctions américaines, l’incertitude liée au Brexit a persisté et la montée des tensions

géopolitiques a orienté à la hausse les prix de l’énergie.

• Dans ce contexte, il est prévu que la croissance mondiale atteindra 3,2 % en 2019, puis accélérera

à 3,5 % en 2020 (0,1 point de pourcentage de moins que les projections des PEM d’avril pour les

deux années). Les chiffres du PIB qui ont été publiés jusqu’à présent cette année, conjugués au

fléchissement général de l’inflation, laissent entrevoir une activité mondiale inférieure aux

prévisions. L’investissement et la demande de biens de consommation durables sont modérés dans

l’ensemble des pays avancés et des pays émergents, les entreprises et les ménages continuant de

freiner leurs dépenses à long terme. En conséquence, le commerce mondial, qui est à forte

intensité de machines et de biens de consommation durables, reste languissant. Le rebond de la

croissance qui est attendu en 2020 est précaire : il repose sur une stabilisation dans les pays

émergents et les pays en développement aujourd’hui en difficulté et sur des progrès dans le

règlement des différends commerciaux.

• Les prévisions risquent d’être révisées à la baisse. Parmi les risques figurent de nouvelles tensions

commerciales et technologiques qui minent l’état d’esprit et ralentissent l’investissement, une

augmentation prolongée de l’aversion pour le risque mettant au jour les facteurs de vulnérabilité

financière qui continuent de s’accumuler après des années de taux d’intérêt bas, et la montée de

tensions désinflationnistes qui accentuent les problèmes de service de la dette, limitent la marge de

manœuvre monétaire pour combattre un ralentissement et prolongent la durée des chocs au-delà

de la normale.

• Il est crucial d’agir au niveau multilatéral et national pour asseoir la croissance mondiale sur

des bases plus solides. Il est urgent notamment de réduire les tensions commerciales et

technologiques, ainsi que de lever promptement l’incertitude entourant les accords commerciaux

(notamment entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, et la zone de libre-échange qui

POUR DIFFUSION

À Santiago : 23 juillet 2019, 9 heures

À Washington : 23 juillet 2019, 9 heures

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

englobe le Canada, les États-Unis et le Mexique). En particulier, les pays ne devraient pas

utiliser les droits de douane pour cibler des balances commerciales bilatérales ou, au lieu de

dialoguer, pour faire pression sur d’autres pays afin qu’ils opèrent des réformes. La demande

finale étant timide et l’inflation modérée, il est approprié de mener une politique monétaire

accommodante dans les pays avancés, ainsi que dans les pays émergents et les pays en

développement où les anticipations sont ancrées. La politique budgétaire devrait concilier des

objectifs multiples, à savoir lisser la demande si nécessaire, protéger les groupes vulnérables,

rehausser le potentiel de croissance grâce à des dépenses qui favorisent les réformes

structurelles et assurer la viabilité des finances publiques à moyen terme. Si la croissance est

inférieure à celle prévue dans le scénario de référence, les politiques macroéconomiques devront

devenir plus accommodantes, en fonction des circonstances propres à chaque pays. Pour

l’ensemble des pays, il est prioritaire d’accroître l’inclusion, de renforcer la résilience et de

s’attaquer aux obstacles à la croissance de la production potentielle.

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

Une expansion timide

Une demande finale défaillante

Dans un contexte difficile caractérisé par

l’accentuation des tensions commerciales et

technologiques entre les États-Unis et la Chine,

ainsi que par l’incertitude prolongée en ce qui

concerne le Brexit, l’expansion de l’activité

mondiale est restée faible au premier semestre

2019. La croissance a été supérieure aux

prévisions dans certains pays avancés, mais

inférieure aux attentes dans les pays émergents et

les pays en développement.

La croissance a été plus élevée que prévu aux

États-Unis et au Japon, et les facteurs

exceptionnels qui ont nui à la croissance dans la

zone euro en 2018 (notamment les modifications

des normes d’émission pour les nouvelles

automobiles) ont semblé s’estomper comme on

l’avait anticipé.

Parmi les pays émergents et les pays en

développement, le PIB en Chine a été plus élevé

que prévu au premier trimestre, mais les

indicateurs pour le deuxième trimestre semblent

indiquer un fléchissement de l’activité. Ailleurs

dans les pays émergents d’Asie, ainsi qu’en

Amérique latine, l’activité a été inférieure aux

attentes.

Si le PIB global de certains pays a été supérieur

aux prévisions, les données font état de manière

plus générale d’une demande finale mondiale

modérée, notamment pour l’investissement fixe.

L’accumulation des stocks de biens invendus a

porté le PIB aux États-Unis et au Royaume-Uni au

premier trimestre, tandis que le faible niveau des

importations a rehaussé la production en Chine et

au Japon.

Pour ce qui est des secteurs, l’activité dans le

secteur des services a tenu bon, mais le

ralentissement de l’activité manufacturière

mondiale, qui a commencé au début de 2018, a

persisté, du fait de la faiblesse des dépenses des

entreprises (machines et matériel) et des achats de

biens durables (voitures par exemple) par les

consommateurs. Cela semble indiquer que les

entreprises et les ménages continuent de freiner

leurs dépenses à long terme sur fond d’incertitude

élevée.

Un commerce mondial faible

Les tendances des dépenses apparaissent aussi dans

le commerce mondial, qui est généralement à forte

intensité de biens d’investissement et de biens de

consommation durables. La croissance du volume

des échanges commerciaux est tombée aux environs

de ½ % sur un an au premier trimestre de 2019

après s’être inscrite au-dessous de 2 % au quatrième

trimestre 2018. Ce ralentissement est

particulièrement marqué dans les pays émergents

d’Asie.

Les perspectives peu encourageantes du commerce,

qui s’expliquent dans une certaine mesure par les

tensions commerciales, pèsent à leur tour sur

l’investissement. L’état d’esprit des chefs

d’entreprise et les enquêtes menées auprès des

directeurs d’achat par exemple font état de

perspectives moroses pour l’industrie

manufacturière et le commerce, avec des vues

particulièrement pessimistes sur les nouvelles

commandes. Le point positif reste la tenue du

secteur des services, où l’état d’esprit est

relativement résilient, contribuant à la croissance de

l’emploi (ce qui, à son tour, consolide la confiance

des consommateurs).

Une inflation modérée

En phase avec la faible croissance de la demande

finale, l’inflation hors alimentation et énergie dans

l’ensemble des pays avancés a fléchi pour s’établir

en deçà des objectifs fixés (par exemple aux

États-Unis) ou est restée largement au-dessous

(zone euro, Japon). L’inflation hors alimentation et

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

énergie est aussi tombée davantage au-dessous des

moyennes historiques dans bon nombre de pays

émergents et de pays en développement, à

l’exception de quelques pays comme l’Argentine,

la Turquie et le Venezuela.

Comme l’activité mondiale est généralement

restée faible, les facteurs influant sur l’offre ont

continué de dominer l’évolution des prix des

produits de base, notamment dans le cas du pétrole

(avec les troubles civils au Venezuela et en Libye,

ainsi que les sanctions américaines contre l’Iran).

En dépit de la forte hausse des prix du pétrole

jusqu’à fin avril (et de la hausse des droits à

l’importation dans certains pays), la pression des

coûts a été modérée, du fait de la croissance

encore timide des salaires dans de nombreux pays

alors même que les marchés du travail ont

continué de se tendre. L’inflation globale est donc

restée modérée dans la plupart des pays avancés et

des pays émergents. Cela a contribué en partie à

une forte baisse de l’inflation attendue par les

marchés aux États-Unis et dans la zone euro.

Signaux divers et variation de l’appétit pour le

risque

Les actions et les faux pas des pouvoirs publics ont

joué un rôle important dans ces résultats,

notamment par leur impact sur l’état d’esprit des

marchés et la confiance des chefs d’entreprise. Si

la prolongation de six mois du Brexit qui a été

annoncée début avril a offert un certain répit dans

un premier temps, l’escalade des tensions

commerciales en mai, les craintes de perturbations

des chaînes d’approvisionnement en technologies

et les tensions géopolitiques (par exemple, les

sanctions américaines contre l’Iran) ont sapé la

confiance des marchés (encadré 1).

L’appétit pour le risque semble être remonté

quelque peu en juin, après que des banques

centrales ont signalé la poursuite probable d’une

politique monétaire accommodante. Après le

sommet du G-20 en juin, où les États-Unis et la

Chine sont convenus de reprendre les négociations

commerciales et d’éviter de nouveaux relèvements

des droits de douane, la perspective que les deux

parties continuent de chercher à régler leurs

différends a profité à l’état d’esprit des marchés.

Les conditions financières aux États-Unis et dans la

zone euro sont maintenant plus détendues qu’à

l’époque des PEM d’avril, alors qu’elles restent plus

ou moins inchangées pour les autres régions.

Croissance mondiale encore languissante

Il est prévu que la croissance mondiale s’établira à

3,2 % en 2019, puis accélérera à 3,5 % en 2020 (soit

0,1 point de pourcentage de moins que la prévision

des PEM d’avril 2019 pour les deux années). Sur le

front commercial, la prévision tient compte du

relèvement de 10 à 25 % de droits de douane

américains sur 200 milliards d’exportations

chinoises en mai 2019, et des mesures de

représailles adoptées par la Chine. Les révisions à la

baisse des prévisions de croissance pour la Chine et

les pays émergents d’Asie correspondent plus ou

moins à l’impact simulé d’une intensification des

tensions commerciales et des effets connexes sur la

confiance qui sont examinés dans l’encadré

scénario 1 des PEM d’octobre 2018.

L’accélération de la croissance mondiale qui est

attendue en 2020 repose dans une large mesure sur

plusieurs facteurs : 1) l’état d’esprit sur les marchés

financiers reste positif ; 2) les freins temporaires

continuent de disparaître, notamment dans la zone

euro ; 3) certains pays émergents en difficulté,

comme l’Argentine et la Turquie, se stabilisent ; 4)

un effondrement encore plus violent est évité dans

d’autres pays, comme l’Iran et le Venezuela. La

stabilisation ou le redressement qui est attendu dans

les pays en difficulté représente environ 70 % de la

hausse de la prévision de croissance mondiale pour

2020 par rapport à 2019. À leur tour, ces facteurs

reposent sur un contexte mondial propice qui fait en

sorte que le ton plus conciliant des banques

centrales et les mesures de stimulation en Chine ne

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

sont pas atténués par une escalade des tensions

commerciales ou un Brexit désordonné.

Dans les pays avancés, la croissance devrait

atteindre 1,9 % en 2019 et 1,7 % en 2020. La

projection pour 2019 est supérieure de 0,1 point de

pourcentage à celle établie en avril, ce qui

s’explique principalement par une révision à la

hausse pour les États-Unis.

• Aux États-Unis, la croissance devrait s’établir

à 2,6 % en 2019 (0,3 point de pourcentage de

plus que dans les PEM d’avril), avant de

ralentir à 1,9 % en 2020 tandis que la relance

budgétaire prendra fin. La révision de la

prévision pour 2019 tient à un premier

trimestre meilleur que prévu. Si le chiffre

global est solide du fait de la robustesse des

exportations et de l’accumulation des stocks, la

demande intérieure a été un peu plus faible que

prévu, de même que les importations, en partie

à cause de l’effet des droits de douane. Ces

développements laissent entrevoir un

ralentissement de l’expansion sur le reste de

l’année.

• Dans la zone euro, la croissance devrait

atteindre 1,3 % en 2019 et 1,6 % en 2020

(0,1 point de pourcentage de plus qu’en avril).

La prévision pour 2019 est révisée à la baisse

légèrement pour l’Allemagne (en raison d’une

demande extérieure plus faible que prévu, qui

pèse aussi sur l’investissement), mais elle est

inchangée pour la France (où les mesures

budgétaires devraient soutenir la croissance et

où les effets négatifs des manifestations

s’estompent) et en Italie (où les perspectives

budgétaires incertaines sont similaires à celles

d’avril, et pèsent sur l’investissement et la

demande intérieure). En Espagne, la croissance

a été révisée à la hausse pour 2019, du fait de

la vigueur de l’investissement et de la faiblesse

des importations au début de l’année. La

croissance dans la zone euro devrait

s’accélérer sur le reste de l’année et en 2020, car

la demande extérieure devrait se redresser et des

facteurs temporaires (notamment la baisse des

immatriculations d’automobiles en Allemagne et

les manifestations en France) continuent de

s’estomper.

• Au Royaume-Uni, la croissance devrait s’établir

à 1,3 % en 2019 et à 1,4 % en 2020 (0,1 point de

pourcentage de plus que prévu dans les PEM

d’avril pour 2019). Cette révision à la hausse

s’explique par des résultats meilleurs que prévu

au premier trimestre, grâce à l’accumulation de

stocks pré-Brexit. Cela sera probablement

compensé en partie sur le reste de l’année. Le

PIB mensuel pour avril s’est fortement

contracté, en partie parce que de grands

constructeurs automobiles ont avancé leurs

fermetures annuelles régulières dans le cadre des

plans d’urgence pour le Brexit. La prévision

suppose un Brexit ordonné, suivi d’une

transition progressive vers le nouveau régime.

Cependant, à la mi-juillet, l’issue du Brexit

restait très incertaine.

• Au Japon, la croissance devrait atteindre 0,9 %

en 2019 (0,1 point de pourcentage de moins que

prévu dans les PEM d’avril). Le solide premier

trimestre s’explique par une accumulation de

stocks et une forte contribution des exportations

nettes due à la baisse prononcée des

importations, ce qui masque une dynamique

hésitante. La croissance devrait tomber à 0,4 %

en 2020 : les mesures budgétaires devraient

quelque peu atténuer la volatilité de la

croissance liée au relèvement du taux de la taxe

à la consommation prévu en octobre 2019.

Dans le groupe des pays émergents et pays en

développement, la croissance devrait être de 4,1 %

en 2019, puis monter à 4,7 % en 2020. Les

prévisions pour 2019 et 2020 sont inférieures de 0,3

et 0,1 point de pourcentage, respectivement, à celles

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

d’avril, en raison de révisions à la baisse dans

toutes les régions principales.

• Les pays asiatiques émergents ou en

développement devraient connaître une

croissance de 6,2 % en 2019–20. Cette

prévision est inférieure de 0,1 point de

pourcentage à celle des PEM d’avril pour les

deux années, principalement du fait de

l’impact des droits de douane sur le commerce

et l’investissement. En Chine, les effets

négatifs de l’escalade des droits de douane et

de l’affaiblissement de la demande extérieure

ont accentué la pression sur une économie déjà

plongée dans un ralentissement structurel et

souffrant du durcissement de la réglementation

qui est nécessaire afin de freiner la forte

dépendance à l’égard de la dette. Des mesures

de relance devraient soutenir l’activité face aux

chocs extérieurs, et la croissance devrait

atteindre 6,2 % en 2019 et 6,0 % en 2020, soit

0,1 point de pourcentage de moins que la

projection des PEM d’avril pour chaque année.

En Inde, la croissance devrait s’établir à 7,0 %

en 2019, puis passer à 7,2 % en 2020. La

révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage

pour les deux années s’explique par une

dégradation des perspectives de la demande

intérieure.

• Les perspectives en demi-teinte des pays

européens émergents ou en développement

pour 2019 s’expliquent dans une large mesure

par les perspectives de la Turquie, où, après

une croissance supérieure aux prévisions au

premier trimestre grâce à une aide budgétaire

plus élevée que prévu, l’activité devrait de

nouveau se contracter en raison des

ajustements nécessaires de la politique

économique. Plusieurs autres pays d’Europe

centrale et orientale enregistrent une croissance

vigoureuse grâce à la résilience de leur

demande intérieure et à l’augmentation des

salaires. La région devrait connaître une

croissance de 1 % en 2019 (0,2 point de

pourcentage de plus que prévu dans les PEM

d’avril, portée par une croissance robuste au

premier trimestre). La croissance devrait monter

à 2,3 % en 2020 (0,5 point de pourcentage de

moins que dans les PEM d’avril, du fait dans

une large mesure du ralentissement attendu pour

le reste de 2019 en Turquie).

• En Amérique latine, l’activité a ralenti

notablement au début de l’année dans plusieurs

pays, principalement en raison de facteurs

idiosyncratiques. Il est maintenant prévu que la

région affiche une croissance de 0,6 % cette

année (0,8 point de pourcentage de moins que

dans les PEM d’avril), pour remonter à 2,3 % en

2020. Cette révision considérable à la baisse

pour 2019 s’explique par le Brésil (où l’état

d’esprit s’est dégradé considérablement car

l’incertitude persiste en ce qui concerne

l’approbation des réformes des retraites et

d’autres réformes structurelles) et au Mexique

(où l’investissement demeure faible et où la

consommation privée a ralenti, en raison de

l’incertitude entourant l’action des pouvoirs

publics, du fléchissement de la confiance et de

la hausse des coûts de l’emprunt, qui pourraient

encore augmenter après le déclassement récent

de la note souveraine). En Argentine,

l’économie s’est contractée au premier trimestre

de l’année, quoique plus lentement qu’en 2018.

La prévision de croissance pour 2019 a été

révisée légèrement à la baisse par rapport aux

PEM d’avril, et une reprise plus modeste est

maintenant attendue en 2020. Pour le Chili, la

projection de croissance est révisée légèrement à

la baisse, après un début d’année inférieur aux

attentes, mais l’expansion devrait s’accélérer en

2020 grâces à des politiques plus

accommodantes. Au Venezuela, la profonde

crise humanitaire et l’implosion économique

continuent d’avoir un impact catastrophique, et

l’économie devrait se contracter d’environ 35 %

en 2019.

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

• Dans la région du Moyen-Orient, de l’Afrique

du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, la

croissance devrait être de 1,0 % en 2019, avant

de monter aux environs de 3,0 % en 2020. La

prévision pour 2019 est inférieure de 0,5 point

de pourcentage à celle des PEM d’avril,

principalement du fait de la révision à la baisse

de la prévision pour l’Iran (en raison de l’effet

dévastateur du durcissement des sanctions

américaines). Les troubles civils dans d’autres

pays, parmi lesquels la Syrie et le Yémen,

viennent s’ajouter aux perspectives difficiles

de la région. Ces développements devraient

être compensés en partie par une amélioration

des perspectives en Arabie saoudite, où le

secteur non pétrolier devrait se renforcer en

2019 grâce à une augmentation des dépenses

publiques et à un regain de confiance, et en

2020, grâce à une accélération de la croissance

du secteur pétrolier.

• En Afrique subsaharienne, la croissance

devrait s’établir à 3,4 % en 2019 et à 3,6 % en

2020, soit 0,1 point de pourcentage de moins

que prévu dans les PEM d’avril pour les deux

années : la croissance vigoureuse dans les pays

pauvres en ressources naturelles compensera

partiellement les résultats médiocres des plus

grandes économies de la région. Des prix du

pétrole plus élevés, quoique volatils, ont étayé

les perspectives de l’Angola, du Nigéria et

d’autres pays exportateurs de pétrole de la

région. Mais, en 2019, la croissance en Afrique

du Sud devrait être plus modérée que prévu

dans les PEM d’avril après un premier

trimestre très faible, en raison d’un impact plus

marqué que prévu des grèves et des problèmes

d’approvisionnement en énergie dans

l’industrie minière, ainsi que d’une production

agricole médiocre.

• Dans les pays de la Communauté des États

indépendants, la croissance devrait être de

1,9 % en 2019, puis passer à 2,4 % en 2020. La

révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage

pour 2019 tient à une détérioration des

perspectives de la Russie après un premier

trimestre médiocre.

Risques de dégradation

Les risques de dégradation se sont intensifiés depuis

les PEM d’avril 2019. Il s’agit de l’escalade des

tensions commerciales et technologiques, de la

possibilité d’un épisode prolongé d’aversion au

risque mettant au jour les facteurs de vulnérabilité

financière qui se sont accumulés pendant des années

de taux d’intérêt bas, des tensions géopolitiques et

de la montée de tensions désinflationnistes qui

rendent les chocs plus persistants.

Perturbations du commerce et des chaînes

d’approvisionnement en technologies : La

confiance des chefs d’entreprise et l’état d’esprit des

marchés financiers ont été fréquemment secoués

depuis le début de 2018 par une succession

persistante de relèvements de droits de douane par

les États-Unis et de mesures de représailles de la

part de leurs partenaires commerciaux, ainsi que par

l’incertitude prolongée entourant le retrait du

Royaume-Uni de l’Union européenne. En mai, les

tensions se sont diversifiées, avec la perspective de

mesures américaines contre des sociétés

technologiques chinoises et la menace américaine

d’imposer des droits de douane au Mexique en

l’absence de mesures visant à réduire les migrations.

Si les tensions se sont atténuées en juin, la

conclusion d’accords durables sur ces questions

reste sujette à des négociations qui pourraient

s’avérer prolongées et difficiles. Le principal facteur

de risque pour l’économie mondiale est que des

développements négatifs — nouveaux droits de

douane entre les États-Unis et la Chine, droits de

douane américains sur les automobiles ou Brexit

sans accord — sapent la confiance, pèsent sur

l’investissement, perturbent les chaînes

d’approvisionnement mondiales et fassent tomber la

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

croissance mondiale bien en-deçà du niveau prévu

dans le scénario de référence.

Variations brutales de l’appétit pour le risque :

Comme noté plus haut, l’aggravation des tensions

commerciales entre les États-Unis et la Chine en

mai a provoqué une détérioration rapide de

l’appétit pour le risque à l’échelle mondiale. Si

l’état d’esprit s’est amélioré en juin, de nombreux

facteurs pourraient déclencher d’autres épisodes de

ce type : il s’agit notamment d’une nouvelle

montée des tensions commerciales, de l’incertitude

prolongée quant aux politiques budgétaires et

d’une détérioration de la dynamique de la dette

dans des pays très endettés, d’une intensification

des problèmes dans de grands pays émergents qui

sont aujourd’hui en plein milieu d’un ajustement

macroéconomique difficile (par exemple

l’Argentine et la Turquie), ou d’un ralentissement

plus prononcé que prévu en Chine, qui fait face à

de multiples pressions sur sa croissance en raison

des tensions commerciales et du durcissement

nécessaire de sa réglementation. En fonction de sa

gravité, un épisode d’aversion pour le risque

pourrait mettre au jour des facteurs de

vulnérabilité financière qui se sont accumulés

pendant des années de taux d’intérêt bas : des

emprunteurs très endettés pourraient avoir du mal

à refinancer leurs dettes et les capitaux pourraient

fuir les pays émergents et les pays préémergents.

Tensions désinflationnistes : Les craintes

concernant des spirales désinflationnistes se sont

atténuées pendant la reprise cyclique de la

mi-2016 à la mi-2018. Le ralentissement de la

croissance mondiale et le recul de l’inflation hors

alimentation et énergie dans les pays avancés et les

pays émergents ont ravivé ce risque. Une inflation

plus faible et des anticipations inflationnistes

ancrées à un plus bas niveau accroissent les

problèmes de service de la dette pour les

emprunteurs, pèsent sur l’investissement des

entreprises et limitent la marge de manœuvre

monétaire dont disposent les banques centrales

pour contrer une récession, ce qui signifie que la

croissance pourrait être durablement plus faible

pour tout choc donné.

Changement climatique, risques politiques,

conflit : Le changement climatique demeure une

menace majeure pour la santé et les moyens de

subsistance dans de nombreux pays, ainsi que pour

l’activité économique mondiale. Les stratégies

nationales d’atténuation ne recueillent pas un large

soutien de la société dans certains pays. Par ailleurs,

la coopération internationale est diluée par la

non-participation de pays importants. D’autres

risques examinés précédemment dans les PEM

d’avril sont devenus plus visibles au cours des

derniers mois, notamment la montée des tensions

géopolitiques dans le Golfe persique. Par ailleurs,

les conflits civils dans de nombreux pays

accroissent les risques de coûts humanitaires

horribles, de tensions liées aux migrations dans les

pays voisins et, si l’on y ajoute les tensions

géopolitiques, d’une augmentation de la volatilité

sur les marchés des produits de base.

Priorités

Étant donné que l’accélération prévue de la

croissance mondiale reste précaire et exposée à des

risques, il est fondamental de bien calibrer les

politiques macroéconomiques pour stabiliser

l’activité et renforcer les fondements de la reprise.

En conséquence, l’état d’esprit, la croissance et la

création d’emplois souffriraient fortement

d’éventuels faux pas et de l’incertitude qui en

découlerait.

Au niveau multilatéral, il est urgent, premièrement,

de réduire les tensions commerciales et

technologiques, et, deuxièmement, d’éliminer

rapidement l’incertitude entourant les modifications

d’accords commerciaux qui existent de longue date

(notamment ceux entre le Royaume-Uni et l’Union

européenne, ainsi qu’entre le Canada, les États-Unis

et le Mexique). En particulier, les pays ne devraient

Page 9: Une croissance mondiale encore languissante...les pays en développement. La croissance a été plus élevée que prévu aux États-Unis et au Japon, et les facteurs exceptionnels

9

Mise à jour des PEM, juillet 2019

pas utiliser les droits de douane pour cibler des

balances commerciales bilatérales. De manière

plus fondamentale, les différends commerciaux

pourraient être les symptômes d’une frustration

plus profonde face aux lacunes du système

commercial multilatéral fondé sur des règles. Les

dirigeants devraient s’attaquer ensemble à ces

lacunes et renforcer ce système, notamment en

veillant à ce que les règles existantes de

l’Organisation mondiale du commerce (OMC)

continuent d’être appliquées grâce au bon

fonctionnement du système de règlement des

différends de l’OMC, en résolvant l’impasse

concernant l’organe d’appel de l’OMC, en

modernisant les règles de l’OMC pour englober

des domaines tels que les services numériques, les

subventions et le transfert de technologies, et en

faisant avancer les négociations dans de nouveaux

domaines tels que le commerce numérique. Il

convient aussi de renforcer la coopération

internationale pour atténuer le changement

climatique et s’y adapter, combattre la fraude

fiscale internationale et la corruption, et éviter un

détricotage des réformes de la réglementation

financière. Les dirigeants devraient veiller à ce que

les institutions multilatérales continuent de

disposer de ressources suffisantes pour

contrecarrer les ajustements perturbateurs des

portefeuilles dans une économie mondiale qui est

déjà très endettée.

Au niveau national, il est prioritaire pour

l’ensemble des pays de renforcer l’inclusion,

d’accroître la résilience face aux turbulences des

marchés financiers internationaux et de s’attaquer

aux obstacles à la croissance de la production

potentielle (il s’agit, pour certains pays, de

réformer les marchés de produits et du travail pour

accroître la productivité, et, pour d’autres, de

relever le taux d’activité).

• Pour les pays avancés, où la croissance de la

demande finale est généralement hésitante, où

les tensions inflationnistes sont modérées et où

les mesures des anticipations inflationnistes sur

la base des prix du marché ont chuté ces

derniers mois, il reste approprié de mener une

politique monétaire accommodante. Cependant,

une politique monétaire accommodante peut

alimenter la vulnérabilité financière : à cet

égard, il sera essentiel de renforcer la politique

macroprudentielle et d’adopter une approche

plus préventive en matière de contrôle pour

réduire les excès des marchés financiers. Dans

certains pays, il convient de continuer de réparer

les bilans des banques pour atténuer le risque de

boucles de rétroactions entre les États et les

banques. La politique budgétaire doit concilier

des objectifs multiples, à savoir lisser la

demande si nécessaire, protéger les groupes

vulnérables, relever le potentiel de croissance au

moyen de dépenses qui accompagnent les

réformes structurelles et assurer la viabilité des

finances publiques à moyen terme. Si la

croissance s’affaiblit plus que prévu dans le

scénario de référence, les politiques

macroéconomiques devront devenir plus

accommodantes, en fonction des circonstances

propres à chaque pays.

• Dans l’ensemble des pays émergents et pays en

développement, le fléchissement récent de

l’inflation donne aux banques centrales la

possibilité de mener une politique

accommodante, surtout là où la production est

inférieure à son potentiel et où les anticipations

inflationnistes sont ancrées. La dette a augmenté

rapidement dans bon nombre de pays. La

politique budgétaire doit donc avoir pour

objectif principal de maîtriser la dette, tout en

donnant la priorité aux dépenses dans les

infrastructures et aux dépenses sociales qui sont

nécessaires par rapport aux dépenses récurrentes

et à des subventions mal ciblées. C’est

particulièrement important dans les pays en

développement à faible revenu, afin de les aider

à atteindre les objectifs de développement

durable des Nations Unies. Les politiques

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

macroprudentielles devraient faire en sorte que

les volants de fonds propres et de liquidités

soient suffisants pour se prémunir contre des

variations perturbatrices des portefeuilles à

l’échelle. Il reste crucial de s’efforcer de

réduire au minimum les asymétries de

monnaies et d’échéances sur les bilans à un

moment où les marchés financiers peuvent

rapidement se détourner du risque : ces efforts

garantiront aussi que ces facteurs de

vulnérabilité ne compromettent pas le rôle

tampon essentiel des taux de change flexibles.

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

Tableau 1. Perspectives de l’économie mondiale : aperçu des projections

(Variation en pourcentage, sauf indication contraire)

4e trimestre

2017 2018 2019 2020 2019 2020 2018 2019 2020

Production mondiale 3,8 3,6 3,2 3,5 –0,1 –0,1 3,3 3,4 3,5

Pays avancés 2,4 2,2 1,9 1,7 0,1 0,0 2,0 1,8 1,8États-Unis 2,2 2,9 2,6 1,9 0,3 0,0 3,0 2,3 1,9Zone euro 2,4 1,9 1,3 1,6 0,0 0,1 1,2 1,6 1,5

Allemagne 2,2 1,4 0,7 1,7 –0,1 0,3 0,6 1,2 1,2France 2,3 1,7 1,3 1,4 0,0 0,0 1,2 1,3 1,4Italie 1,7 0,9 0,1 0,8 0,0 –0,1 0,0 0,5 0,9Espagne 3,0 2,6 2,3 1,9 0,2 0,0 2,3 2,1 1,9

Japon 1,9 0,8 0,9 0,4 –0,1 –0,1 0,3 0,2 1,4Royaume-Uni 1,8 1,4 1,3 1,4 0,1 0,0 1,4 1,2 1,6Canada 3,0 1,9 1,5 1,9 0,0 0,0 1,6 1,8 1,7Autres pays avancés 3/ 2,9 2,6 2,1 2,4 –0,1 –0,1 2,3 2,4 2,4

Pays émergents et pays en développement 4,8 4,5 4,1 4,7 –0,3 –0,1 4,5 4,8 4,9Communauté des États indépendants 2,2 2,7 1,9 2,4 –0,3 0,1 3,1 2,2 1,4

Russie 1,6 2,3 1,2 1,9 –0,4 0,2 2,9 2,0 1,0Russie non comprise 3,5 3,9 3,5 3,7 0,0 0,0 . . . . . . . . .

Pays émergents et en développement d’Asie 6,6 6,4 6,2 6,2 –0,1 –0,1 6,0 6,3 6,1Chine 6,8 6,6 6,2 6,0 –0,1 –0,1 6,4 6,1 5,9Inde 4/ 7,2 6,8 7,0 7,2 –0,3 –0,3 5,8 7,7 7,1ASEAN-5 5/ 5,3 5,2 5,0 5,1 –0,1 –0,1 5,2 5,0 5,3

Pays émergents et en développement d’Europe 6,1 3,6 1,0 2,3 0,2 –0,5 0,7 1,4 3,3Amérique latine et Caraïbes 1,2 1,0 0,6 2,3 –0,8 –0,1 0,3 1,0 2,1

Brésil 1,1 1,1 0,8 2,4 –1,3 –0,1 1,1 1,3 2,5Mexique 2,1 2,0 0,9 1,9 –0,7 0,0 1,6 1,3 1,6

Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan 2,1 1,6 1,0 3,0 –0,5 –0,2 . . . . . . . . .

Arabie saoudite –0,7 2,2 1,9 3,0 0,1 0,9 3,6 2,4 2,8

Afrique subsaharienne 2,9 3,1 3,4 3,6 –0,1 –0,1 . . . . . . . . .Nigéria 0,8 1,9 2,3 2,6 0,2 0,1 . . . . . . . . .Afrique du Sud 1,4 0,8 0,7 1,1 –0,5 –0,4 0,2 1,0 0,3

Pour mémoire

Pays en développement à faible revenu 4,7 4,9 4,9 5,1 –0,1 0,0 . . . . . . . . .Croissance mondiale calculée sur la base des cours de change 3,2 3,0 2,7 2,9 0,0 0,0 2,8 2,7 2,8

Volume du commerce mondial (biens et services) 6/ 5,5 3,7 2,5 3,7 –0,9 –0,2 . . . . . . . . .Pays avancés 4,4 3,1 2,2 3,1 –0,6 0,0 . . . . . . . . .Pays émergents et pays en développement 7,4 4,7 2,9 4,8 –1,4 –0,3 . . . . . . . . .

Cours des matières premières (en dollars)Pétrole 7/ 23,3 29,4 –4,1 –2,5 9,3 –2,3 9,5 4,3 –7,0

Hors combustibles (moyenne fondée sur la pondération des

exportations mondiales de matières premières)

6,4 1,6 –0,6 0,5 –0,4 –0,6 –1,8 2,5 0,6

Prix à la consommationPays avancés 1,7 2,0 1,6 2,0 0,0 –0,1 1,9 1,9 1,8Pays émergents et pays en développement 8/ 4,3 4,8 4,8 4,7 –0,1 0,0 4,2 4,1 4,0

Taux du LIBOR (pourcentage)Dépôts en dollars (6 mois) 1,5 2,5 2,4 2,3 –0,8 –1,5 . . . . . . . . .Dépôts en euros (3 mois) –0,3 –0,3 –0,3 –0,3 0,0 –0,1 . . . . . . . . .Dépôts en yen (6 mois) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 . . . . . . . . .

Sur un an

Note : On suppose que les taux de change effectifs réels restent aux niveaux observés entre le 26 avril et le 24 mai 2019. Les pays sont classés sur la base de la taille de

leur économie. Les données trimestrielles agrégées sont corrigées des variations saisonnières. PEM = Perspectives de l'économie mondiale .

1/ Écart basé sur les chiffres arrondis pour les prévisions actuelles, ainsi que celles des PEM d'avril 2019. Les pays dont les prévisions ont été mises à jour par rapport à

celles d'avril 2019 représentent 90 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat.

2/ Pour la production mondiale, les pays inclus dans l'agrégation des estimations et projections trimestrielles représentent environ 90 % de la production mondiale annuelle

en parité de pouvoir d’achat. Pour la production des pays émergents et des pays en développement, les pays inclus dans l'agrégation des estimations et prévisions

trimestrielles représentent environ 80 % de la production annuelle de ces pays en parité de pouvoir d’achat.

3/ Pour l'Allemagne, la révision à la hausse de la croissance pour 2020 (année bissextile), s'explique par le changement de définition du PIB, qui passe d'une base corrigée

des variations saisonnières et des jours ouvrables dans les PEM d'avril 2019 à une base non corrigée. La projection de croissance corrigée des variations saisonnières et

des jours ouvrables pour 2020 a été révisée à la baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport aux PEM d'avril 2019.

4/ Hors G-7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et pays de la zone euro.

5/ Pour l’Inde, les données et les prévisions sont présentées sur la base de l’exercice budgétaire, et le PIB, à compter de 2011, est basé sur le PIB aux prix du marché avec

l’exercice 2011/12 comme année de référence.

6/ Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande et Viet Nam.

7/ Moyenne simple des taux de croissance du volume des importations et des exportations (biens et services).

8/ Moyenne simple des cours U.K. Brent, Dubaï Fateh et West Texas Intermediate. Le cours moyen du pétrole en 2018 était de 68,33 dollars le baril ; hypothèses, au 28 mai

2019, sur la base des marchés à terme, pour 2019 : 65,52 dollars le baril, et pour 2020 : 63,88 dollars le baril.

9/ Hors Venezuela.

Différence par rapport aux

projections des PEM

d'avril 2019 1/

sur 4e trimestre 2/

Projections Projections

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

Encadré 1. Tensions commerciales,

politique monétaire et conditions

financières mondiales

Les marchés financiers mondiaux ont été

confrontés à deux problèmes importants au cours

des trois derniers mois1. Premièrement, les

investisseurs sont de plus en plus inquiets de

l’impact de la montée des tensions commerciales

et de la dégradation des perspectives

économiques. Deuxièmement, les opérateurs de

marché doivent composer avec les implications

de ces tensions pour les perspectives de la

politique monétaire.

L’escalade des tensions commerciales au début

du mois de mai a mis fin au rebond des marchés

financiers observé depuis le début de l’année. Les

marchés d’actions ont été vendeurs, et les écarts

de taux des obligations d’entreprises se sont

creusés. Les écarts de taux des obligations

souveraines des pays émergents ont augmenté

aussi, et les flux d’investissements de portefeuille

vers ces pays ont reculé.

Depuis la mi-juin, un certain nombre de banques

centrales ont donné une tournure plus conciliante

à leur politique monétaire, donnant comme

raisons l’inflation modérée et la hausse des

risques de révision à la baisse de la croissance. La

Réserve fédérale américaine a revu à la baisse la

trajectoire attendue de son taux directeur, tandis

que la Banque centrale européenne a prolongé

son cadrage prospectif afin de maintenir ses taux

d’intérêt aux niveaux actuels jusqu’à la mi-2020

au moins. D’autres banques centrales ont adopté

un ton plus conciliant ou ont fait part de vues plus

prudentes en ce qui concerne les perspectives

(notamment en Australie, au Brésil, au Chili, en

Chine, en Inde, en Malaisie et aux Philippines).

1 Le présent encadré a été rédigé par le département des marchés

monétaires et de capitaux du FMI.

Cela a conduit à une nouvelle réévaluation par les

marchés de la trajectoire attendue de la politique

monétaire. Les investisseurs s’attendent

maintenant à un assouplissement plus marqué de la

part des banques centrales, notamment aux

États-Unis. Ce contexte favorable a aidé les

marchés à se rééquilibrer. Les cours boursiers à

l’échelle mondiale ont recouvré une bonne partie

du terrain perdu en mai, et les taux d’intérêt de

marché ont continué à baisser dans un large

éventail de pays.

À la mi-juillet, les rendements des obligations

d’État à 10 ans avaient baissé d’environ 45 points

de base depuis mars aux États-Unis, pour s’établir

à 2,10 %, d’environ 30 points de base en

Allemagne, à -0,25 %, et d’environ 10 points de

base au Japon, à -0,12 %.

En conséquence, les conditions financières

mondiales se sont encore détendues depuis les

PEM d’avril 2019 (graphique 1).

Graphique 1. Indices des conditions financières

mondiales (Nombre d’écarts types par rapport à la moyenne)

Sources : Banque des règlements internationaux ; Bloomberg Finance L.P.;

Haver Analytics; FMI, base de données des Statistiques financières

internationales ; calculs des services du FMI.

Note : Les autres pays émergents sont le Brésil, l’Inde, Mexique, la Pologne, la

Russie et la Turquie. PEM = Perspectives de l’économie mondiale.

Cet assouplissement a été particulièrement

-1,0

-0,8

-0,6

-0,4

-0,2

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

2016 2017 2018 2019

PEM avril 2019

Durcissement

États-Unis

Chine

Autres pays

avancés

Autres pays

émergents

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Mise à jour des PEM, juillet 2019

prononcé aux États-Unis et dans la zone euro,

tandis que les conditions financières nettes n’ont

guère varié au total en Chine et dans les autres

grands pays émergents.