20
Claude Gauvreau Plus de 30 000 personnes seraient mortes en Afghanistan depuis le début de l’intervention armée des forces de l’OTAN, en 2001. Tout conflit meurtrier – Afghanistan, Irak, Kosovo – soulève chaque fois les mêmes interrogations. Peut-on justifier le recours à la force dans les relations internationales ou interethniques ? Comment évaluer si une guerre est juste ou non ? Barthélémy Courmont, titulaire par intérim de la Chaire Raoul- Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, considère que l’utilisation de la force militaire est parfois légitime, tandis que son collègue Francis Dupuis-Déri, pro- fesseur au Département de science politique et auteur de l’ouvrage L’armée canadienne n’est pas l’armée du salut, conteste le con- cept de guerre juste. Ce concept, sans être nouveau, s’est imposé avec la parution, en 1977, de Just and Unjust Wars du philosophe américain Michael Walzer. Celui-ci propose des critères pour déterminer les limites de ce qui est acceptable dans l’usage de la force armée : la juste cause de la guerre (légitime défense, devoir d’ingérence huma- nitaire), les justes moyens (épar- gner les civils) et les justes fins (rétablir une paix légitime). suite en P02 Photo: Armée américaine UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE ? PEUT-ON JUSTIFIER L’UTILISATION DES ARMES POUR RÉSOUDRE LES CONFLITS QUI SURGISSENT UN PEU PARTOUT SUR LA PLANÈTE? DEUX EXPERTS DE L’UQAM SE PRONONCENT. BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL. UQAM.CA | VOLUME 36 | NUMÉRO 16 | 3 MAI 2010 LE JOURNAL DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL PLATEFORME 2010 P04 CLÔTURE DU 40 e ANNIVERSAIRE P20 IMPLANTATION DE SIGA3 P03 SPÉCIAL ACFAS [P08-P14]

UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Claude Gauvreau

Plus de 30 000 personnes seraientmortes en Afghanistan depuis ledébut de l’intervention armée desforces de l’OTAN, en 2001. Toutconflit meurtrier – Afghanistan,Irak, Kosovo – soulève chaque foisles mêmes interrogations. Peut-onjustifier le recours à la force dansles relations internationales ouinterethniques ? Comment évaluersi une guerre est juste ou non ?

Barthélémy Courmont, titulairepar intérim de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiqueset diplomatiques, considère quel’utilisation de la force militaire estparfois légitime, tandis que soncollègue Francis Dupuis-Déri, pro-fesseur au Département de sciencepolitique et auteur de l’ouvrageL’armée canadienne n’est pasl’armée du salut, conteste le con-cept de guerre juste.

Ce concept, sans être nouveau,

s’est imposé avec la parution, en1977, de Just and Unjust Wars duphilosophe américain MichaelWalzer. Celui-ci propose descritères pour déterminer les limites de ce qui est acceptabledans l’usage de la force armée : lajuste cause de la guerre (légitimedéfense, devoir d’ingérence huma -nitaire), les justes moyens (épar -gner les civils) et les justes fins(rétablir une paix légitime).

suite en P02 �

Photo: Armée américaine

UNE GUERRE JUSTEEST-ELLE POSSIBLE ?PEUT-ON JUSTIFIER L’UTILISATION DES ARMES POUR RÉSOUDRE LES CONFLITS QUISURGISSENT UN PEU PARTOUT SUR LA PLANÈTE? DEUX EXPERTS DE L’UQAM SEPRONONCENT.

BIMENSUEL D’INFORMATION | JOURNAL.UQAM.CA | VOLUME 36 | NUMÉRO 16 | 3 MAI 2010

L E J O U R N A L D E L ’ U N I V E R S I T É D U Q U É B E C À M O N T R É A L

PLATEFORME2010 P04

CLÔTURE DU 40e

ANNIVERSAIRE P20

IMPLANTATIONDE SIGA3 P03

SPÉCIALACFAS[P08-P14]

Page 2: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

DE RARES EXEMPLES Dans l’histoire récente des relationsinternationales, la guerre du Golfe,en 1991, représente l’un des raresexemples de guerre juste, soutientBarthélémy Courmont. «L’Irak avaitagressé le Koweït, violant sa sou-veraineté et son intégrité territo -riale. L’ONU a eu raison de mettresur pied une coalition interna-tionale, dirigée par les États-Unis,pour chasser les troupes irakienneset permettre au Koweït de recou vrersa souveraineté.»

Une intervention armée pourmettre fin à un génocide peut aussiêtre légitime, poursuit le cher -cheur. «L’invasion du Cambodgepar le Viet Nam, en 1979, étaitclaire ment une agression. Elle atoutefois contribué à faire cesser lesmassacres commis par les Khmersrouges.»

Et la guerre en Afghanistan ? «Lerégime des talibans opprimait lepeuple afghan, a-t-on dit. Maisd’autres peuples, ailleurs dans lemonde, subissent également l’op -pression sans que cela ne justifieune intervention étrangère, sou -ligne Barthélémy Courmont. Lesarguments invoqués aujourd’huipar Barack Obama sont les mêmesque ceux de George W. Bush en2001. On fait la guerre pour traqueral-Quaïda et pour neutraliser les

talibans.» Même si les motifsn’étaient pas justes au départ, laprésence des forces de l’OTANdemeure cependant nécessaire,croit le professeur. «En se retirantmaintenant, l’OTAN risquerait deplonger l’Afghanistan dans une situation encore plus chaotique. LeCanada et d’autres pays doiventcontribuer à la formation de l’ar -mée afghane, comme les Améri -cains l’ont fait en Irak.»

Barthélémy Courmont reconnaîtque la théorie de la guerre juste estde plus en plus difficile à appliquerdepuis la fin de la guerre froide, enraison de la croissance des conflits

intra-étatiques – guerres civiles,conflits inter-ethniques – qui sor-tent du cadre classique des guerresentre États.

UN SPECTRE DE LÉGITIMITÉ Si on applique tous les critères dela théorie de la guerre juste, aucuneguerre ne peut être considéréecomme totalement juste, affirmeFrancis Dupuis-Déri. «Pendant laSeconde Guerre mondiale, conflitqualifié de juste par la plupart deshistoriens, les États-Unis n’ont pas épargné les populations civilesen larguant deux bombes ato -miques sur les villes japonaisesd’Hiroshima et de Nagasaki, sanscompter les bombes incendiairessur les villes allemandes. Il fautplutôt réfléchir à un spectre de

légitimité, encadré par deux pôles,où les guerres seraient réparties dela plus juste à la moins juste.»

Dans le cas de la guerre du Golfe,Francis Dupuis-Déri estime que les États-Unis étaient davantageanimés par des intérêts géo -stratégiques et une volonté de puis-sance que par un esprit de justice.Et, souligne-t-il, toute violation desouveraineté n’entraîne pas auto -ma tiquement une riposte interna-tionale. «Quand les Américains ontenvahi l’île de la Grenade en 1983et quand Israël a attaqué le Liban en 2006, aucune coalition inter -nationale n’est intervenue pourdéfendre ces pays souverains.»

Plutôt favorable au devoir d’in -gé rence humanitaire pour éviter ungénocide, le politologue croit toute-fois qu’il faut toujours se demandersi l’envoi de troupes étrangèresaura pour effet de minimiser lenombre de victimes ou, au con-traire, d’aggraver la situation.

En ce qui concerne l’Afgha -nistan, Francis Dupuis-Déri prônele retrait immédiat des troupesétrangères, dont la présence, dit-il,alimente la rébellion. «Jamais lesgouvernements des pays de l’OTANn’investiront dans l’aide humani-taire des dizaines de milliards dedollars comme ils l’ont fait pour laguerre. Or, seules les ONG humani-taires peuvent aider le peupleafghan.»

Malgré leurs divergences ,Barhélémy Courmont et FrancisDupuis-Déri s’entendent sur unechose. Au lieu de consacrer leursénergies à raffiner le concept deguerre juste, les chercheurs, disent-ils, devraient s’employer à dé -velopper une théorie de la guerreinjuste. �

02 3 MAI 2010 L’UQAM

Le journal L’UQAM est publié parle Service des communications,

Division de l’information.

Directeur des communicationsDaniel Hébert

Rédactrice en chefMarie-Claude Bourdon

RédactionAngèle Dufresne,

Pierre-Etienne Caza,Jean-François Durcharme,

Claude Gauvreau,Marc-André Sabourin

PhotographeNathalie St-Pierre

Direction artistiqueMélanie Dubuc

PublicitéFrançois Dionne St-Arneault

7/24 Marketing !Tél.: 819 562-9173, poste 226

Sans frais : 1 866 627-5724

ImpressionHebdo-Litho

Adresse du journalPavillon VA, local VA-2100

Tél.: 514 987-6177Téléc.: 514 987-0306

Adresse [email protected]

Version Web du journalwww.journal.uqam.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale

du QuébecBibliothèque nationale

du CanadaISSN 0831-7216

Les textes de L’UQAM peuvent être reproduits sans

autorisation, avec mention obligatoire de la source.

Université du Québec à MontréalC. P. 8888, succ. Centre-ville,

Montréal (Québec) • H3C 3P8

Merciwww.fondation.uqam.ca

Campagne annuelle 2009-2010Objectif de 5 200 000 $ Mission accomplie

avec une récolte

de plus de 5 300 000 $

grâce à l'appui

de nos généreux

donateurs.

suite de la P01 |Une guerre juste est-elle possible ?

«JAMAIS LES GOUVERNEMENTS DES PAYS DE

L’OTAN N’INVESTIRONT DANS L’AIDE HUMANITAIRE

DES DIZAINES DE MILLIARDS DE DOLLARS COMME

ILS L’ONT FAIT POUR LA GUERRE. — Francis Dupuis-Déri, professeur au

Département de science politique

Page 3: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 03

Claude Gauvreau

Le recteur, Claude Corbo, a rencon-tré récemment des membres de la communauté universitaire –cadres, professeurs, employés –pour leur exposer les grandeslignes du plan de renouvellementdes systèmes d’information de ges-tion des services administratifs del’UQAM. Baptisé SIGA3, ce projet,dont le budget global est de l’ordrede 9 millions $, s’applique auxsecteurs suivants : approvision-nements, finances, ressourceshumaines et paie, gestion du finan -cement de la recherche. SIGA3représente une solution entière-ment intégrée et en temps réel.

Le conseil d’administration del’Université a adopté SIGA3 enmars 2009, à la suite d’une étudecomparative des coûts et des béné-fices de différents systèmes. Cettenouvelle solution de renouvelle-ment des systèmes d’information

de gestion est soutenue par leCentre des services communs del’Université du Québec (CSCUQ) et est présentement en cours d’im -plantation dans une dizained’établissements universitaires auQuébec, dont ceux du réseau del’Université du Québec (UQ). Selonles analyses, et compte tenu desnouvelles exigences en matière dereddition de comptes applicablesaux établissements du réseau UQ etdes coûts de développement asso-ciés, il en coûtait globalementmoins cher et il était plus profitablede s’associer aux systèmes endéveloppement dans le réseau.

La situation informatique ac -tuelle à l’UQAM se caractérise parla coexistence de plusieurs généra-tions de systèmes, certains datantde plus de 25 ans, a souligné lerecteur. «L’opération de renouvelle-ment se compare au changementd’une tuyauterie désuète reliant unemaison à l’aqueduc municipal.»

TROIS PHASESD’IMPLANTATIONL’ensemble du projet comportetrois phases d’implantation. La pre-mière, qui s’amorce maintenant,s’étend jusqu'à octobre 2010. Sonobjectif est de mettre fin à l’uti -lisation des systèmes actuels et

d’implanter SIGA3 en vue d’unedécentralisation progressive.

Deux dates sont à retenir : le 30 septembre 2010, alors que seraproduite la dernière paie dans lesystème actuel, et le 14 octobre2010, jour de la première paie pro-duite dans SIGA3. À compter du 24 septembre, certains services re levant des Services financiers etdu Service de l’approvisionnementseront interrompus pour une pé riode pouvant atteindre 20 joursouvrables. À noter que tout lemonde continuera de recevoir sapaie, mais qu’il n’y aura aucuneémission de chèques, ni paiementdes fournisseurs. «Il est normal deprévoir une période de flottement,a déclaré le recteur. Cela se traduirapar un ralentissement de tous lesservices concernés avant, pendantet après l’implantation.»

La seconde phase, prévue égale-ment pour l’automne 2010, com-prendra l’appropriation et le trans-fert des connaissances techniquesdu CSCUQ à l’UQAM. Puis, àcompter de l’hiver 2011, s’enclen -chera la troisième phase, axée surla décentralisation progressive decertaines fonctionnalités vers lesdifférentes unités et la mise enplace de fonctionnalités complé-mentaires.

DE L’INFORMATION POUR TOUSAu cours des prochaines semaines,un site Web dédié spécifiquementau projet sera mis en ligne et inclu-ra : un calendrier de mise enœuvre, une foire aux questions, uncalendrier de formation pour lesusagers et l’identification d’unepersonne ressource par secteur.

Des courriels ciblés seront en -voyés aux différents types d’usa -gers et des rencontres d’infor -mation adaptées seront aussiorganisées. Sans compter que lapage d’accueil du site Internet del’Université et le journal L’UQAMoffriront une information généralepériodique tout au long du proces-sus d’implantation.

La réalisation du projet serasuivie de très près par la directionde l’Université, a assuré le recteur.Un Comité de suivi sera ainsi crééet comprendra notamment lerecteur, la vice-rectrice aux affairesadministratives et financières, levice-recteur aux ressources hu -maines, le vice-recteur aux ser vicesacadémiques et au dévelop pementtechnologique, le directeur du pro-jet et des directeurs de services. �

AU COURS DES PROCHAINS MOIS, L’UQAM IMPLANTERA DE NOUVEAUX SYSTÈMESD’INFORMATION DE GESTION DE SES SERVICES ADMINISTRATIFS.

VERS DE NOUVEAUX SYSTÈMESD’INFORMATION DE GESTION

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

RETROUVAILLES À LA FACULTÉ DES SCIENCES HUMAINES

Plus de 200 personnes étaient présentes àla soirée retrouvailles de la Faculté des sciences humaines, qui avait lieu le 15 avril

dernier au Centre Pierre-Péladeau. Cettesoirée, animée par Robert Nadeau, anciendirecteur du Département de philosophie,

se déroulait dans le cadre du 40e anniver-saire de l'UQAM et du mois consacré à laFaculté des sciences humaines.

Lors de l’événement, 40 diplômés en sci-ences humaines ont été nommés au titred'ambassadeur du 40e anniversaire del'UQAM. Cette mention, remise par ladoyenne de la Faculté, Anne Rochette, etpar la présidente du Conseil de diplômés,Marie Lavigne, vise à souligner la contribu-tion particulière de chacun à la société, àleur sphère d'activité professionnelle, ainsiqu'au rayonnement de leur alma mater.

Cette soirée clôturait la série de retrouvaillesdes diplômés de chacune des Facultés,organisées dans le cadre du 40e anniver-saire de l'Université. �

Les ambassadeurs de la Faculté des sciences humaines. | Photo: Sonia Bourdon

Le recteur, Claude Corbo.Photo: Nathalie St-Pierre

Page 4: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Claude Gauvreau

Michèle Lamont a consacré deuxannées à l’étude des logiques quesuivent les membres des comitésd’évaluation avant de rendre leurverdict concernant l’octroi d’unesubvention ou d’une bourse derecherche. Professeure au Départe -ment de sociologie de l’UniversitéHarvard, elle a présenté les conclu-sions de son étude lors d’une conférence à l’UQAM, le 15 avrildernier.

Pour découvrir ce qui se cachederrière les portes closes descomités d’évaluation, la sociologuea analysé de nombreuses délibéra-tions d’experts aux États-Unis et ainterrogé les membres de jurys mul-tidisciplinaires dans diversdomaines des sciences humaines etsociales : histoire, littérature,philosophie, anthro pologie, écono -mie et science politique. Les résul-tats ont été publiés dans un ouvrageintitulé How Professors Think :

Inside the Curious World ofAcademic Judgement.

CONCEPTIONS DIFFÉRENTES DEL’EXCELLENCELe processus d’évaluation desdemandes de subventions et debourses soumises par les pro-fesseurs et les étudiants comportedifférentes étapes, rappelle MichèleLamont. Les agents de programmedes organismes subventionnairesdoivent d’abord identifier les évalu-ateurs appropriés, à la suite d’uneconsultation. «Ces derniers sont deschercheurs réputés, choisis pourleur parcours de haut niveau (quan-tité et qualité des publications), etleurs habiletés à interagir», précisela chercheuse.

Les évaluateurs sont en compéti-tion pour imposer leur cadred’évaluation, car les conceptions del’excellence scientifique et lescritères de son évaluation varientd’une discipline à l’autre. Si les his-

toriens et les économistes parvien-nent facilement à un consensus surles projets qui méritent d’êtrefinancés, les philosophes ont ten-dance à douter de la compétencedes autres experts pour juger de laqualité des projets dans leur disci-pline.

Selon Michèle Lamont, «l’éva -luation ne peut s’exercer qu’à tra-vers le respect de principes fonda-mentaux : l’indépendance profes-sionnelle de la recherche, la recon -naissance du pluralisme métho -dologique, le respect de l’expertisede chacun dans son domaine decompétence et la nécessité des’abstenir en cas de lien profession-nel ou personnel avec un candidat.»

UNE LONGUE TRADITIONOn s’en doutait : les décisions con-cernant les projets qui seront sub-ventionnés ne sont pas uniquementle fruit d’une démarche rationnelle.Les perceptions, les émotions et lesrelations interpersonnelles jouent

également un rôle lors des discus-sions. «Certains sont portés à mieuxconsidérer un projet si celui-ci estappuyé par un évaluateur dont ils sesentent proches intellectuellement,ob serve la cher cheuse. Les membresdes jurys accordent par ailleursdavantage d’importance à ladiversité institutionnelle et géogra -phi que qu’au sexe et à l’origine eth-nique des candidats. Ils évitent ainside favoriser les chercheurs d’unerégion au détriment d’une autre.»

Ce système fonctionne parcequ’il s’inscrit dans une longue tradi-tion, fortement institutionnalisée,souligne Micheline Lamont. Mais ilest loin d’être parfait. «Des échangesde faveurs se produisent parfois etles évaluateurs ont tendance àfavoriser les projets qui tombentdans leurs propres champsd’intérêt.» Les membres des comitéscroient toutefois aux vertus de ladélibération libérale, qui permet àchacun de convaincre ses pairs parla force de ses arguments. «Lesexperts dont les arguments auront leplus d’autorité sont ceux qui serontcapables de traverser les frontièresdisciplinaires, tout en respectant lescompétences d’autrui», conclut lasociologue. �

04 3 MAI 2010 L’UQAM

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

COMMENT LES CHERCHEURS JUGENT-ILS LEURS PAIRS ?LA SOCIOLOGUE MICHÈLE LAMONT OUVRE LA BOÎTE NOIRE DE L’ÉVALUATION DEL’EXCELLENCE EN RECHERCHE.

Le 27 avril dernier, les finissants de l’École supérieure de mode deMontréal (ÉSMM) présentaient leurs créations lors de Plateforme2010. Cet événement, qui se veut un véritable tremplin pour la relèvemontréalaise, met en valeur les nouvelles visions commerciales etcréatives des professionnels de demain. Cette année, en plus desprésentations des projets des cohortes en commercialisation et engestion industrielle, 11 finissants en design et stylisme de modeprésentaient leurs collections originales lors d’un défilé tenu sous ladirection du styliste Andrew McNally, diplômé de l’ÉSMM.L’événement a eu lieu au Cœur des sciences de l’UQAM.

PLATEFORME 2010

Page 5: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 05

Jean-François Ducharme

Le Conseil de recherches en scien -ces humaines du Canada (CRSH) aprésenté la nouvelle architecturedes ses programmes de subvention àla communauté universitaire québé-coise, le 20 avril dernier, lors d’uneréunion régionale des leaders tenueau Complexe des sciences Pierre-Dansereau. Des représentants del’UQAM et de plusieurs autres uni-versités ont participé à cette rencon-tre. La nouvelle architecture pro-posée, qui serait implantée àcompter de l’été 2010, vise à créerun système plus souple et plus effi-cace pour la présentation desdemandes de subvention et leurévaluation, en éliminant le chevau -chement de certains programmes,en allégeant le processus de soumis-sion des demandes et en minimisantles obstacles logistiques. «La nou-velle architecture devrait permettreà un plus grand nombre de nou-veaux chercheurs de développer etde démarrer des projets, expliqueDanielle Julien, vice-doyenne à larecherche de la Faculté des scienceshumaines et leader du CRSH pourl’UQAM. Le taux de succès desnouveaux chercheurs aux concoursdu CRSH devrait donc augmenter.»La nouvelle architecture présenteégalement de nouveaux pro-

grammes de subventions de parte-nariat et de mobilisation des con-naissances.

Concrètement, toutes les occa-sions de financement du CRSHseront offertes dans le cadre de troisgrands programmes : le programmeTalent, qui financera les étudiantsdes cycles supérieurs et les sta-giaires postdoctoraux; le programmeSavoir, qui appuiera les activités de recherche nouvelles ou exis-tantes aux approches à caractère

disciplinaire, interdisciplinaire etmultisectoriel; et le programmeConnexion, qui financera des acti -vités de rayonnement et des outilsde recherche facilitant la diffusiondes connaissances.

Les occasions de financementseront également simplifiées etregroupées en grandes catégories desubvention. Les enveloppes accor -dées pour ces grandes catégoriesseront majorées, la subvention ma -ximale de recherche passant ainsi

de 250 000 $ sur trois ans à 500 000 $ sur cinq ans.

Lors de la séance d’information,les représentants des universitésquébécoises ont soulevé un irritantconcernant les subventions departenariat. La nouvelle architectureobligerait les candidats à fournirl’assurance d’une contribution cor-respondant à la moitié du budgettotal proposé de la part de parte-naires issus d’établissements dusecteur public, privé et sans but lu cratif, tant au Canada qu’àl’étranger. «Cette contrainte risquemalheu reusement de diminuer lenombre de projets de grande enver-gure et de grands travaux derecherche concertés», souligneDominique Michaud, agente derecherche et de planification auService de la recherche et de la créa-tion.

La nouvelle structure serasoumise pour approbation auConseil d’administration du CRSHen juin 2010. L’implantation se feraensuite de façon progressive sur unepériode de deux ans. �

Pour en savoir plus sur le renouvellement de l’architecturedes programmes du CRSH :http://www.sshrc.ca/site/whatsnewquoi_neuf/Program_Architecture_Consultation_f.pdf

DU NOUVEAU AU CRSH

Yves Mauffette, vice-recteur à la recherche et à la création; Danielle Julien, vice-doyenne à la recherche à la Faculté des sciences humaines et leader du CRSH à

l’UQAM; Gisèle Yasmeen, vice-présidente, Partenariats du CRSH; et BrentHerbert-Copley, vice-président de la Division des subventions et des bourses du

CRSH, étaient du nombre des personnes présentes à la séance d’information.Photo: Nathalie St-Pierre

De gauche à droite, XY Cobaye, de Stéphanie Grenier; Une image peut en cacher une autre, de Marilyne Baril; Énergie éolienne, de Yuen Ning Chan; une autre création de la collection XY Cobaye; et un homme, de Catherine La Haye. | Photos: François L. Delagrave

Page 6: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

06 3 MAI 2010 L’UQAM

TITRES D’ICIwww.auteurs.uqam.ca

Jusqu’à tout récemment, l’Islande était connue pour ses paysages hors ducommun – volcans, geysers, glaciers, fjords – ainsi que pour le riche héritageculturel laissé par les descendants des Vikings. À compter de la fin septem-bre 2008, ce pays de 330 000 habitants, l’un des plus riches du monde, bas-cule rapidement dans un chaos financier. L’empire bâti par ses jeunes entre-preneurs, les «Néo-Vikings», s’écroule sous l’effet combiné de la faillite desbanques et d’un endettement effarant (plus de dix fois le produit intérieur dupays).

Dans La spectaculaire déroute de l’Islande, le professeur Daniel Chartier(études littéraires), directeur du Laboratoire international d’étude multidisci-plinaire comparée des représentations du Nord, cherche à comprendre com-ment, en pleine crise mondiale, l’Islande est devenue l’icône d’un désastrequi interpelle tous les pays occidentaux. Grâce à des milliers d’articles parusdans la presse étrangère, il retrace le renversement de l’image de l’Islandependant la crise. Il montre aussi comment ses habitants se retrouvent face àde profonds questionnements sur la quête excessive de la richesse, la sou-veraineté et l’interdépendance, l’éthique, l’irresponsabilité et les limites dunéolibéralisme. Paru aux Presses de l’Université du Québec. �

AUTOPSIE D’UN DÉSASTRE

514 987-3333coopuqam.com

Palmarès des ventes

19 avril au 1er mai

Stéroïdes pour comprendre la philosophieNormand Baillargeon - Amérik MédiaAuteur UQAM

Multidictionnaire de la langue française : 5e éditionMarie-Éva de Villers - Q. Amérique

Des mentors pour la relèveRenée Houde - PUQAuteur UQAM

OffshoreAlain Deneault - ÉcosociétéAuteur UQAM

Adrien Arcand, fürher canadienJean-François Nadeau - LUX

Trilogie berlinoisePhilip Kerr - Livre de poche

Paradis, clef en mainNelly Arcan - Points

Communauté du Sud, t.1Charlaine Harris - Flammarion

Des modèles de service pour favoriser l’intégration scolaireNathalie S. Trépanier / M. Paré - PUQ

Élégance du hérissonMuriel Barbery - Gallimard (folio)

Mon premier livre de contes du QuébecCorinne De Vailly - Goélette

Sacré dépanneur !Judith Lussier / D. Lafond - Héliotrope

Je pense, donc je ris : Humouret philosophieNormand Baillargeon (dir.) - PULAuteurs UQAM

Adolescence et affiliation : Les risques de devenir soiRobert Letendre (dir.) - PUQ

Web social : Mutation de la communicationCollectif - PUQAuteurs UQAM

Millenium, t.1Stieg Larsson - Actes Sud

La routeCormac McCarthy - Seuil (points)

Énigme du retourDany Laferrière - Boréal

Encyclopédie familiale de la santéCollectif - Québec Amérique

Monsieur PersonneRoger Hargreaves - Hachette

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

11.

12.

13.

14.

15.

16.

17.

18.

19.

20.

La recherche préhistorique se situe au croisement de la biologie, de l’histoireet des sciences cognitives, comme le démontre bien cette troisième édition deLa préhistoire. Aucune des controverses contemporaines sur les origines dela conscience, des langues modernes, des religions, des races, de la symbo -lique ou même de nos valeurs ne lui échappe. Des australopithèques à l’artdu Paléolithique supérieur, en passant par les outils, les habitats, les religionset l’environnement de nos ancêtres, cet ouvrage retrace la préhistoire del’humanité dans ses modifications anatomiques, spirituelles et comporte-mentales depuis les origines, il y a trois millions d’années, jusqu’aux dernierspeuples prédateurs vivant voici environ dix mille ans. Agrémenté de nom-breuses illustrations et comportant un index, ce précis de préhistoire paraîtsous la plume de Marcel Otte, avec les contributions de Pierre Noiret, DenisVialou et Patrick Plumet, professeur honoraire au Département des sciencesde la Terre et de l’atmosphère. Ce dernier signe une troisième partie con-sacrée exclusivement à la préhistoire de l’Amérique du Nord et de l’Arctique,où il aborde entre autres la controverse entourant le premier peuplement del’Amérique, antérieur ou non à 12 000 avant ce jour. Publié chez Deboeck. �

TRAITÉ DE PRÉHISTOIRE

Qu’est-ce qu’un récit hétérochronique? C’est un récit, un conte, un romancaractérisé par la coprésence d’époques historiques distinctes au sein del’univers fictif et par l’établissement de liens significatifs entre ces di -verses époques. Dans Le voyage imaginaire dans le temps. Du récit médié-val au roman postmoderne, Brenda Dunn-Lardeau, professeure auDépartement d’études littéraires, définit la notion d’hétérochronie et enretrace l’évolution depuis l’antiquité jusqu’au XXe siècle. Pour mettre en scène différentes époques, les moyens sont nombreux : le songe,l’immortalité, le voyage dans le temps ou encore l’irruption dans le récitde personnages issus de l’histoire, de la mythologie ou de la littérature.«Par sa structure qui invite au comparatisme historique et culturel, le récithétérochronique mène tout naturellement vers une réflexion, implicite ouexplicite, sur la pérennité de valeurs humaines», écrit l’auteure. Avec sescollaborateurs (Marie-Pierre Genest, Geneviève Denis, Anne-Marie Girouxet Alain Biage), elle aborde l’hétérochronie chez Montesquieu (Histoirevéritable), dans la littérature fantastique du XIXe siècle, chez VirginiaWoolf (Orlando), Simone de Beauvoir (Tous les hommes sont mortels),Carlos Fuentes (Terra Nostra) et Robertson Davies (Les Anges rebelles).Une bibliographie commentée d’une centaine de récits hétéro chroniquesdisponibles en français complète cet ouvrage. Publié chez Ellug. �

VOYAGER DANS LE TEMPS

Page 7: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 07

Marc-André Sabourin

Le projet d’échange entre le pro-gramme de journalisme del’UQAM et celui de l’UniversitéStendhal, à Grenoble, entre dansune nouvelle phase. Cet automne,l'UQAM enverra pour la premièrefois deux étudiantes dans la capi-tale des Alpes françaises afin de compléter une session dans le réputé programme de Master en journalisme de l'UniversitéStendhal, qui n'accepte que 20 étu-diants par année.

Le voyage d'études de GabrielleLamontagne-Hallé et Virginie

Bouchard en France officialisera lamise en marche du premier accordbilatéral d'échange du programmede journalisme de l'UQAM. Cetaccord se distingue des autres pro-grammes d'échanges auxquels lesétudiants ont généralement accès,puisqu'il ouvre la porte à des courscontingentés, tant à l'UQAM qu'àl'Université Stendhal.

L'automne dernier, deux étu -diantes de Grenoble ont complétéune session en journalisme àl'UQAM. «Ç'était le top, s'enthou -siasme l'une d'elles, FlorianeOlivier. Montréal est une villegéniale et les cours étaient super.

Au début, j'avais peur de ne pasassez produire, mais c'est le con-traire qui est arrivé. Dans le coursde télé seulement, j'ai fait des con-verses, des reportages, du plateauet une animation!»

La matière ne manquait pas pouralimenter ses travaux journalistique«Il se passe tellement de chosesdans l'actualité montréalaise, noteFloriane. Grenoble est une ville trèsdynamique, mais elle ne se com-pare pas avec Montréal.»

Le seul regret de l'étudiante estd'être restée seulement cinq mois,une période trop courte poureffectuer un stage dans une vérita-

ble salle de rédaction québécoise.«Je vais devoir revenir!» Et laprochaine fois, elle apporteradavantage d'habits chauds. «Enjanvier, c'est tellement froid que tuveux mourir.»

DU BACCALAURÉAT AU MASTERC'est l'Université Stendhal qui aapproché l'UQAM pour mettre surpied le programme d'échange. «Lespremiers contacts ont eu lieu auprintemps 2008, raconte la direc-trice du programme de journalismede l'UQAM, Judith Dubois. Quel -ques mois plus tard, on signait leprotocole d'entente.»

Si le protocole d'entente a étésimple à établir, l'opérationnalisers'est avéré beaucoup plus com -pliqué. Le programme de l'Univer -sité de Stendhal est de niveauMaster, tandis que celui del'UQAM est un baccalauréat.«Nous avons dû déterminer quelssont les cours équivalents et à quelmoment dans leur cheminementles étudiants peuvent les com-pléter», explique Judith Dubois.Ainsi, les étudiants de l'UQAMsont admissibles à l'échange uni -que ment lors de leur cinquièmesession, tandis que ceux del'Université Stendhal y ont accès àleur troisième session seulement.

Les efforts en valent toutefois lachandelle, affirme la directrice duprogramme. «Les étudiantes quisont venues à l'UQAM ont étéenchantées par leur expérience etje suis certaine qu'il en sera demême pour celles qui iront àGrenoble.» �

UN PROGRAMME D’ÉCHANGE OUVRE LA PORTE À DES COURS CONTINGENTÉS DU RÉPUTÉ PROGRAMME DEMASTER EN JOURNALISME DE L'UNIVERSITÉ STENDHAL, À GRENOBLE.

JOURNALISME DANS LES ALPES

Floriane Olivier, étudiante stagiaire de l’Université Stendhal, à Grenoble. | Photo: Jean-François Hamelin

Neuf étudiants aux cycles supérieurs de l’UQAM participeront à l'Institutinternational d'études d'été au Mercosud (UQAMERCOSUD) àMontevideo, en Uruguay, du 29 mai au 30 juillet. Fondé en 2003, ce pro-jet d'études et de recherche permet aux étudiants en communication,sociologie, science politique et droit d’aborder des thèmes en lien avec leurs mémoires de maîtrise et de doctorat. L’édition 2010d’UQAMERCOSUD intégrera aux dimensions communicationnelles etpolitiques les questions relatives à la migration de personnes et la con-solidation identitaire dans des contextes démocratiques.

Les étudiants assisteront à plusieurs conférences et séminaires portant

sur la démocratie, les régimes politiques, la communication interna-tionale et politique, l'immigration, l'intégration culturelle, l'identité et ladiaspora. Les conférences seront dispensées par Carmen Rico De Sotelo,Oumar Kane et Jacques Rhéaume, professeurs au Département de com-munication sociale et publique, par une dizaine de professeurs del’Universidad de la República et de l’Universidad Católica del Uruguay,ainsi que par le politologue et sociologue Joseph Facal, qui est né à Montevideo.

Les étudiants qui participent à ce projet ont obtenu une bourse à lamobilité du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, une bourse del'Office Québec-Amérique pour la jeunesse ou une aide financière duministère des Affaires étrangères et Commerce international du Canada.

ÉCOLE D’ÉTÉ EN URUGUAY

Page 8: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Claude Gauvreau

L’écrivain français EmmanuelCarrère a présenté son livreD’autres vies que la miennecomme un roman, alors quel’ouvrage s’apparente davantage àun journal intime. Dans LesAnnées, la romancière AnnieErnaux fait ressentir le passage dutemps à travers ses souvenirsd’événements politiques et cul-turels. Pourquoi le réel exerce-t-ilune attraction sur les écrivainsactuels ? Quel espace reste-t-ilpour la fiction quand un auteurutilise des événements vécus –personnels ou historiques –comme trame de son œuvre ?

Ces questions seront au centredu colloque Le rapport au réeldans la création contemporaine(13 mai), organisé conjointementpar la chargée de cours AnnieDulong et la professeure DeniseBrassard, du Département d’étudeslittéraires. Réunissant principale-ment des chercheurs en littératureet des écrivains, le colloque ques-tionnera l’inscription du réel dansla fiction.

«La présence du réel s’exprimenotamment à travers les ouvragesautobiographiques et d’autofictiondont le nombre s’est accru depuisune vingtaine d’années, souligne

08 3 MAI 2010 L’UQAM

QUAND LE RÉEL ENVAHIT LA FICTIONLA LITTÉRATURE D’AUJOURD’HUI EXPLORE ET DÉJOUE LES LIMITES ENTRE FICTION ET RÉALITÉ.

SPÉCIAL ACFAS

L’UQAM À L’ACFASSPÉCIALACFAS[P08-P14]

Les attentats du 11 septembre 2001 ont laissé des traces dans la fiction contemporaine.Photo: La Presse canadienne / Marty Lederhandler

Annie Dulong, Christine Thoer, Gilles Dupuis, Julie Lavigne et Martin Blais, Catherine Gosselin et Marc Bigras, Mustapha Kebiche.

LES CHERCHEURS DE L’UQAM SERONT TRÈS PRÉSENTS AU 78e CONGRÈS DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LESAVOIR (ACFAS), QUI SE DÉROULERA À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL, DU 10 AU 14 MAI, SOUS LE THÈME «DÉCOUVRIRAUJOURD’HUI CE QUE SERA DEMAIN». CE DOSSIER SPÉCIAL DU JOURNAL PRÉSENTE QUELQUES-UNS DES COLLOQUESORGANISÉS PAR DES PROFESSEURS ET DES CHARGÉS DE COURS DE L’UQAM, DANS DIVERS DOMAINES DE LA CONNAISSANCE.

Page 9: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 09

Marie-Claude Bourdon

Vous êtes étudiant et vous voulez en savoir plus sur les médicamentscomme le Ritalin utilisés pour aug-menter la performance lors des exa-mens? Il y a un forum pour vous surInternet. Ce sont les risques associésaux drogues qui font danser toute lanuit dans les raves qui vous inté -ressent? Pas de problème, l’infor ma -tion est disponible. Même chose sivous souhaitez découvrir commentmixer les médicaments accessiblesdans la pharmacie de vos grands-pa -rents pour obtenir un buzz du ton-nerre. Il y a un forum pour vous.

Professeure au Département decommunication sociale et publique,Christine Thoer s’est intéressée,dans ses recherches réalisées avecFlorence Millerand, aux discussionssur les usages détournés desmédicaments qui ont lieu dans lesforums sur Internet. Avec des collègues, elle présentera les résul-tats de ces recherches dans le cadred’un colloque sur les liens entreInternet et santé qui se tiendra àl’occasion du prochain congrès del’ACFAS, les 10 et 11 mai prochains. Intitulé Internet et santé : stratégiesd’usages et d’intervention, ce col-loque qu’elle a organisé en collabo-ration avec Joseph Lévy, professeurau Département de sexologie, etCatherine de Pierrepont, diplômée

de la maîtrise en sexologie, portera,comme son titre l’indique, sur lesmultiples usages reliés à la santéque l’on peut faire d’Internet ainsique sur les possibilités d’inter -vention qu’offre ce puissant outil decommunication.

«La recherche dans ce domaineest encore presque exclusivementanglophone, note Christine Thoer.Un des buts du colloque, qui estorganisé en partenariat avec leGroupe de recherche Médias etsanté de l’UQAM et le Réseau derecherche en santé des populationsdu Québec, est de réunir toutes lespersonnes qui s’intéressent à cesujet pour favoriser les échanges.»

DU BON USAGED’INTERNETLa première journée sera consacréeà explorer les usages d’Internet, quine sont pas tous néfastes pour lasanté. «Les statistiques montrentque de plus en plus de personnesutilisent Internet pour faire desrecherches sur la santé, souligne lachercheuse. Ce peut être une per-sonne qui apprend que sa mèresouffre d’Alzheimer et qui veut uncomplément d’information. Ce peutêtre pour des questions de préven-tion. D’ailleurs, les gens qui font desrecherches sur la santé sont souventen bonne santé eux-mêmes.»

SPÉCIAL ACFAS

Annie Dulong. En se mettant enscène ou en créant des person-nages inspirés de leurs propresexpériences, des auteurs commeNelly Arcand et Marie-SissiLabrèche au Québec, ou AnnieErnaux et Amélie Nothomb enFrance, explorent les limites del’autoreprésentation et les fron-tières entre le réel et la fiction.»

LA SOIF DU VRAI Aux États-Unis, les auteurs decertaines autobiographies se sontretrouvés récemment au centrede controverses et ont choquéplu sieurs lecteurs parce qu’ilsavaient enjolivé ou inventé desfaits.

«Le public a soif de vérité,observe la chargée de cours. Il y atoujours quelqu’un qui demandequelle est la part de vérité etquelle est la part d’invention. Cebesoin est probablement lié aufait que nous sommes constam-ment entourés d’images du réel.»L’envahissement médiatique em -

pê cherait ainsi de faire abs -traction du spectacle du réel, telqu’il se présente quotidienne -ment à la télévision et sur le Web.

«Nous avons vu les tours duWorld Trade Center s’effondrer.Dans les heures qui ont suivi leséisme en Haïti, nous avons vudes images de cadavres et deruines. Cette possibilité de toutvoir marque l’imaginaire et ali-mente le sentiment d’insécurité»,affirme la jeune chercheuse.

LES TRACES DU 11 SEPTEMBRE 2001 Annie Dulong travaille actuelle-ment à un recueil de nouvellesinspiré des attentats terroristesdu 11 septembre 2001. Elleprésentera d’ailleurs une com-munication au colloque sur lestraces que ces événements ontlaissé dans la littérature et autresœuvres de fiction. La masse

d’informations les concernant –témoignages, images filmées etphotographiques, articles dejournaux – est vertigineuse, dit-elle. Comment un auteur négo-cie-t-il avec ce trop-plein de réelquand son objectif n’est pasd’écrire un ouvrage historique ?Quelle est sa part de liberté parrapport aux faits ?

«Certains auteurs considèrentqu’ils peuvent tout se permettre,comme faire survivre un person-nage au 108e étage d’une tour,alors que c’était impossible dansla réalité. Pour ma part, même simes personnages sont totalementinventés, j’ai le sentiment quemon récit doit être crédible, quesa base factuelle doit êtrevéridique.»

Selon elle, la tragédie du 11 septembre demeure en partieabstraite parce que tout n’a pasété vu. «La fiction est parti -culièrement apte à rendrecompte de l’inimaginable, lesécrivains ayant toujours eu pour

rôle de raconter ce que les livresd’histoire ne racontent pas,souligne-t-elle. Bien sûr, nousavons été marqués par les imagesdes tours. Mais nous n’avons pasvu des photos de corps et nousne savons pas comment leschoses ont été vécues àl’intérieur des tours. Les artistesnous aident à l’imaginer.»

Chercheuse au centre derecherche FIGURA sur le texte etl’imaginaire, Annie Dulongentreprendra à l’automne unstage postdoctoral de deux ans àla New School de New York. Ellesera là pour vivre la commémora-tion du dixième anniversaire du11 septembre 2001. �

DES SMART DRUGS À L’ANOREXIE EN PASSANT PAR LESRENCONTRES SEXUELLES NON PROTÉGÉES ET LESMÉDICAMENTS CONTRE L’OBÉSITÉ, INTERNET EST UN LIEUD’ÉCHANGE ET D’INFORMATION AUX MULTIPLES IMPACTSSUR LA SANTÉ.

suite en P14 �

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

«LA FICTION EST PARTICULIÈREMENT APTE À

RENDRE COMPTE DE L’INIMAGINABLE, LES

ÉCRIVAINS AYANT TOUJOURS EU POUR RÔLE

DE RACONTER CE QUE LES LIVRES D’HISTOIRE

NE RACONTENT PAS.» — Annie Dulong, chargée de cours au Département

d’études littéraires

Photo: istockphoto.com

LA SANTÉ À L’HEURE D’INTERNET

Page 10: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Marie-Claude Bourdon

Comment mesurer la qualité de vied’enfants soignés dans une unitéd’oncologie, d’enfants obèses oudont les parents viennent de seséparer? Le modèle d’évaluationdoit-il être différent avec des ado-lescents, des personnes âgées oudes populations de travailleurs?Lors d’un colloque intitulé La qua -lité de vie à travers les générations :le bonheur n’a pas d’âge, qui setiendra le 12 mai prochain dans lecadre de l’ACFAS, des chercheursdu Québec, de France et deBelgique se réuniront pour discuterdes différentes applications d’unmodèle d’évaluation de la qualitéde vie conçu par le professeurGilles Dupuis, du Département depsychologie.

«Ce modèle est très différent desquestionnaires sur la santépsychologique que l’on voit habi -tuellement, avec des échelles de 1 à 5, de très satisfaisant à pas dutout satisfaisant», note le cher -cheur. Basé sur la théorie généraledes systèmes et la notion de pour-suite du bonheur comme moteur denos comportements, l’Inventairesystémique de qualité de vie (ISQV)ne fait pas que mesurer la satisfac-tion des sujets par rapport à dif-

férents aspects de leur existence. Il permet de dresser un profil com-plet de leur qualité de vie, tenantcompte de leurs objectifs dans différents domaines et de leurs priorités.

UN QUESTIONNAIREDYNAMIQUE «Chaque personne n’accorde pas lamême importance à tous les aspectsde la vie, que ce soit les relationsamoureuses, les amis ou le sport,

précise Gilles Dupuis, et les prio -rités d’une personne peuventchanger en cas de maladie oud’accident. L’intérêt du question-naire est qu’il permet de mesurer defaçon dynamique l’écart entre laqualité de vie perçue par l’individuet celle qu’il souhaiterait atteindre,dans différents aspects de sa vie,pondérés selon l’importance rela-tive qu’il accorde à chacun.»

Comment cela fonctionne? Lapersonne est invitée à indiquer surun cadran comment elle perçoit sasituation par rapport à celle qu’elle

souhaiterait atteindre, dansplusieurs domaines. Évidemment,les domaines varient en fonctiondes clientèles. On n’interroge pasles enfants sur leur niveau desalaire ou leurs relations avec leurssupérieurs, pas plus qu’on nedemande aux travailleurs d’évaluerleur satisfaction par rapport à leurchambre à cou cher! Une fois toutesles questions complétées, la person-ne doit les classer en ordre d’impor -tance. L’analyse des résultats per-

met d’établir un profil de la qua litéde vie où les résultats sont exprimésen percentile pour chaque aspect dela vie.

DIFFÉRENTES POPULATIONS Gilles Dupuis a conçu ce question-naire dans le cadre de recherchesmenées dans les années 90 àl’Institut de cardiologie de Montréalsur la qualité de vie après un pon-tage coronarien. Par la suite, le pro-fesseur a adapté son modèle pourmesurer la qualité de vie de dif-

férentes populations de travailleurs.L’In ventaire systémique de qualitéde vie au travail (ISQV-T) a servipour évaluer des professionnels,des pompiers, des travailleurs del’hôtellerie ou des fonctionnaires.Son application dans les milieux detravail permet non seulement deprédire les risques d’épuisementprofessionnel ou de détresse psy-chologique propres à chaque indi-vidu, mais également de dresser unportrait de la qualité de vie dansl’entreprise. «On aura ainsi desindications pour savoir sur quelsaspects travailler, que ce soit, parexemple, l’organisation du travailou les relations entre collègues»,indique Gilles Dupuis.

L’instrument a également étéadapté à d’autres clientèles. Ainsi,des chercheurs de Metz, en France,ont étudié les aspects de l’ISQVpour enfants (l’ISQV-E) les plus àmême de prédire la souffrancedépressive chez l’enfant. La pro-fesseure Marie-Claude Guay, duDépartement de psychologie del’UQAM, l’a utilisé pour mesurer laqualité de vie perçue par des jeunesprovenant de pays en développe-ment et de quartiers défavorisés deMontréal. À Metz et à Liège, enBelgique, on s’en est servi pourestimer le bien-être d’enfants traitésen oncologie. À Liège, l’ISQV aégalement été expérimenté avec despersonnes âgées et des adolescents.

«Chaque questionnaire com -porte un tronc commun d’en viron25 questions, mais on peut ajouterun module de six questions pourl’adapter à des clientèles spéci-fiques, précise Gilles Dupuis. Parexemple, dans le questionnaire uti -lisé par Marie-Claude Guay avec les enfants de populations immi-grantes, on a ajouté des questionssur le sentiment d’inclusion dans lasociété d’accueil.»

C’est lors d’une rencontre àRennes, l’année dernière, que l’idéea été lancée d’organiser un colloquequi réunirait tous les chercheurstravaillant avec l’ISQV, mentionneGilles Dupuis, organisateur del’événement. «Ce symposium mon-trera comment un modèle théoriquepour mesurer la qualité de vie peutêtre applicable à tous les groupesd’âge en adaptant le questionnaireaux différents groupes», conclut lechercheur. �

10 3 MAI 2010 L’UQAM

SPÉCIAL ACFAS

SPÉCIALACFAS[P08-P14]

«L’INTÉRÊT DU QUESTIONNAIRE EST QU’IL PERMET DE

MESURER DE FAÇON DYNAMIQUE L’ÉCART ENTRE LA

QUALITÉ DE VIE PERÇUE PAR L’INDIVIDU ET CELLE

QU’IL SOUHAITERAIT ATTEINDRE.»— Gilles Dupuis, professeur au Département de psychologie

COMMENT VA LA VIE?AU QUÉBEC, EN FRANCE ET EN BELGIQUE, DES CHERCHEURS ADAPTENT À DIFFÉRENTSGROUPES D’ÂGE UN QUESTIONNAIRE SUR LA QUALITÉ DE VIE CONÇU À L’UQAM.

Page 11: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 11

Claude Gauvreau

En mai 2008, le Conseil québécoisdu statut de la femme sonnaitl’alarme en publiant un avis quidénonçait la présence massive de la sexualité dans les médias –Internet, télévision, cinéma, publi -cité. Une sexualité jugée, qui plusest, inégalitaire et sexiste.

Les professeurs Matin Blais etJulie Lavigne, du Département desexologie, ne croient pas qu’il failles’inquiéter outre mesure de l’omni -présence d’une sexualité explicitedans les médias. «Les préoccupa-tions relatives à ses impacts préten-dument néfastes sur les adolescentset les jeunes adultes sont légitimes,mais évitons de céder à la paniquemorale, lance Martin Blais. Lesjeunes, comme la plupart desadultes, ne consomment pas de

manière passive les valeursvéhiculées par les représentationsmédiatiques de la sexualité. Le faitd’être exposé à des images sexistes,par exemple, n’entraîne pas auto -matiquement l’adoption de com-portements sexistes.»

Le jeune chercheur est corespon-sable, avec sa collègue JulieLavigne, du colloque intitulé Lasexualité et ses représentationsdans le contexte des transfor -mations des technologies et del’environnement social, qui se tien-dra le 15 mai prochain dans lecadre du congrès de l’ACFAS.L’événement réunira des spécia -listes de divers domaines qui abor-deront des thèmes variés commel’hypersexualisation et la sexualitéprécoce, l’image du corps dans lesmédias, la contribution des médiasau sexisme et à la liberté sexuelle

et l’impact de l’homophobie enmilieu de travail et à l’école.

UNE MORALE SEXUELLEEN DÉCLIN ? Certains acteurs sociaux – sexo-logues, éducateurs, journalistes –prétendent que les conduites sexu -elles des jeunes se sont transfor-mées ces dernières années :diminution de l’âge du premier rap-port sexuel (14 ans), augmentationdu nombre de partenaires, diversifi-cation des pratiques sexuelles(sexu alité orale et anale) et déclinde la morale sexuelle.

Selon Martin Blais, la plupartdes données empiriques dispo -nibles sur les pratiques sexuellesdes jeunes Québécois et Canadiensne permettent pas de vérifier cesaffirmations. «La majorité desjeunes, dit-il, ont une vie sexuelle

et des valeurs morales similaires àcelles de la génération précédente.Leur principal modèle de référence,lequel est d’ailleurs dominant dansles médias, demeure la sexualitéconjugale plutôt que la sexualitésans amour. De plus, des enquêtesrécentes révèlent que l’âge des pre-miers rapports sexuels se situe enmoyenne autour de 18 ou 19 ans.»

POUR UNE ÉTHIQUE MINIMALE Lors du colloque, Martin Blais etJulie Lavigne présenteront les don-nées issues d’études internationalesqui suggèrent une grande conver -gence, dans plusieurs pays dé ve -loppés, entre la multiplication desmédias, la permissivité sexuelle etl’égalité entre les sexes. «À l’op posé,les société plus traditionnelles, quiont plutôt tendance à censurer lesmédias, sont des so ciété marquéespar un contrôle sévère de la sexua -lité et par des rapports d’inégalitéentre les hommes et les femmes»,souligne le sexologue.

Pour Martin Blais, la libéralisa-tion sexuelle qui caractérise lessociétés industrialisées a entraînéune multiplication des modèlesplutôt qu’une perte de repèresmoraux en matière de sexualité.«La libéralisation a permis auxindividus de faire des choix enfonction de leurs désirs, différentsde ceux prescrits par la tradition.Elle a aussi favorisé certaines con-quêtes comme le droit à l’avorte -ment et la tolérance à l’égard desminorités sexuelles.»

Est-il possible d’avoir une ap -proche éthique de la sexualité sanstomber dans l’hyper mora lisation ?«On peut envisager une éthiqueminimale de la sexualité, répond lechercheur. Une telle approche pri -vilégie ce qui est juste plutôt que cequi est bien en matière de conduitessexuelles et considère comme légi -times les pratiques qui impliquentle libre consentement et le respectde l’autre.» �

MILLE ET UNE IMAGES DU SEXELA LIBÉRALISATION SEXUELLE QUI CARACTÉRISE LES SOCIÉTÉS INDUSTRIALISÉES A ENTRAÎNÉ UNE MULTIPLICATIONDES MODÈLES PLUTÔT QU’UNE PERTE DE REPÈRES MORAUX.

SPÉCIAL ACFAS

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

Photo: istockphoto.com

Page 12: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Jean-François Ducharme

Trente-cinq pour cent des garçonset 23 % des filles inscrits dans leréseau public décrochent avantd’obtenir leur diplôme d’étudessecondaires, révèlent les dernièresdonnées publiées par le ministèrede l’Éducation, du Loisir et duSport. Dans une vingtaine d’écolessecondaires au Québec, plus de 50 % des élèves abandonnent avantla fin de leurs études, ce tauxatteignant 84 % à l’école secondairePierre-Dupuy, située dans l’arron -dissement Ville-Marie à Montréal.

Le plan pour la réussite scolairelancé l’an dernier par la ministreMichelle Courchesne, qui prévoitnotamment que 80 % des élèves demoins de 20 ans obtiendront leurdiplôme d’ici 2020, est-il voué àl’échec? «Au contraire, soutientMarc Bigras, professeur au Départe -ment de psychologie. Malgré cequ’en disent certains médias, ça vaplutôt bien au Québec présente-ment. Par exemple, les élèvesquébécois se sont classés au sixième rang mondial et au premierrang en Amérique du Nord auConcours international de mathé-matiques 2010.»

«Nous en sommes à un pointtournant en éducation, affirme de

son côté Catherine Gosselin, direc-trice du Département d’éducation etformation spécialisées. Les pro-fesseurs-chercheurs sont de plus enplus impliqués dans le milieu sco-laire et les jeunes enseignants seprésentent sur le marché du travailavec une nouvelle approche. Tousles ingrédients sont en place pourréduire le taux de décrochage sco-laire.»

DES OUTILS VALIDÉS Marc Bigras et Catherine Gosselinsont les organisateurs – en compa -gnie du professeur François Bowen,de l’Université de Montréal – ducolloque Persévérance, réussite etdécrochage scolaires, qui se tiendrales 11 et 12 mai prochains àl’Université de Montréal. Ce col-loque regroupe une trentaine dechercheurs provenant de l’UQAM,de l’Université de Montréal, del’Université de Sherbrooke, de

l’Université d’Ottawa et del’Université Vanderbilt.

Les chercheurs y présenterontdes indicateurs permettant dedépister les élèves à risque dedécrochage et des programmesd’intervention à privilégier pourfavoriser la réussite scolaire. Parmiceux-ci, mentionnons La Forêt del’alphabet, un programme conçupour faciliter l’apprentissage de la

lecture à la maternelle, et Lire àdeux, qui vise à aider les élèves dupremier cycle du primaire à lire encoopérant. «Ces programmes ontfait leurs preuves et ont été validéspar de nombreuses études, affirmeCatherine Gosselin. Ils offrent unespace pour la pédagogie différen-ciée et peuvent être adaptés à lacouleur de chaque enseignant.»

La directrice du Départementd’éducation et formation spécial-isées espère que le congrès annuel

de l’ACFAS servira de tremplinpour permettre à un plus grandnombre d’enseignants de découvrirces programmes. «Du soutien péda-gogique est également offert auxenseignants qui souhaitent les inté-grer dans leur classe.»

DU CPE À L’ÉCOLE SECONDAIRE Le colloque apporte des pistesd’intervention pour contrer ledécrochage scolaire à tous lesniveaux. Des programmes sontainsi conçus pour l’école se -condaire – le programme Pare-Chocs développé par la professeureDiane Marcotte cible les adoles-cents dépressifs –, l’école primaire,la maternelle… et même les centresde la petite enfance! «Dès l’âge de 3 ou 4 ans, il est possibled’apporter des interventions quiauront des impacts à long terme surla réussite scolaire et profession-nelle des jeunes», affirme MarcBigras.

Ces interventions ne se limitentpas aux apprentissages scolaires,poursuit le chercheur. «Actuelle -ment, environ 15 % des élèvesquébécois sont étiquetés «troublesde comportement» (TC, TGC) ou«difficultés graves d’appren tis -sage» (DGA). En intervenant rapi-dement, avant que les comporte-ments soient rigidifiés, ce pour-centage chuterait à moins de 5 %.Un nombre restreint d’élèves por-tant l’étiquette TC, TGC ou DGAallégerait non seulement la tâchedes enseignants, mais égalementcelle des psychologues et desorthopédagogues, qui pourraientinvestir plus de temps auprès desélèves qui en ont le plus besoin.»

DES ACTIONS CONCERTÉES Pour prévenir le décrochage sco-laire, soutiennent les organisateursdu colloque, il est important quetous les professionnels du milieuscolaire, des universités et des gouvernements établissent desactions concertées. Si cette condi-tion est respectée, les chercheurssont très optimistes quant àl’atteinte des objectifs contenusdans le Plan pour la réussite sco-laire. «S’il n’en tenait qu’à moi,l’objectif ultime serait décrochagezéro!», conclut Marc Bigras �

SPÉCIALACFAS[P08-P14]

12 3 MAI 2010 L’UQAM

DES PROGRAMMES QUI ONT FAIT LEURS PREUVES, SCIENTIFIQUEMENT VALIDÉS,PEUVENT FAVORISER LA RÉUSSITE SCOLAIRE.

SPÉCIAL ACFAS

«ACTUELLEMENT, ENVIRON 15 % DES ÉLÈVES

QUÉBÉCOIS SONT ÉTIQUETÉS “TROUBLES DE

COMPORTEMENT” (TC, TGC) OU “DIFFICULTÉS GRAVES

D’APPRENTISSAGE” (DGA). EN INTERVENANT

RAPIDEMENT, AVANT QUE LES COMPORTEMENTS

SOIENT RIGIDIFIÉS, CE POURCENTAGE

CHUTERAIT À MOINS DE 5 %.»— Marc Bigras, professeur au Département de psychologie

Photo: istockphoto.com

OBJECTIF : DÉCROCHAGE ZÉRO!

Page 13: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

Marc-André Sabourin

Les Québécois ont une relationambivalente avec la slush. L'été, lesenfants l'adorent. L'hiver, lesadultes la détestent. Et à cause deschangements climatiques, leschoses pourraient se compliquerencore. Car désormais, le célèbremélange d'eau et de glace ne seforme plus uniquement sur les trot-toirs, mais aussi dans les rivières,ce qui cause des inondations enpleine saison froide. Les scien-tifiques ont donné un nom à cenouveau phénomène : le frasil.

C'est le genre de problème surlequel se pencheront les partici-pants du 5e Colloque sur les risquesnaturels au Québec qui aura lieu le12 mai prochain, dans le cadre ducongrès annuel de l’ACFAS. «Avecles changements climatiques qui s'annoncent, il est essentiel de revoir les risques associés aux phénomènes naturels», ex -plique l'organisateur du colloque,Mustapha Kebiche, qui est égale-ment chargé de cours et professeurassocié au Département de géo -graphie de l'UQAM. «Aupa ravant,les inondations au Québec avaientlieu uniquement au prin temps, lorsde la fonte des glaces, rappelle lechercheur. Aujourd'hui, les inonda-tions surviennent égalementl'hiver, à cause du frasil. Et ce n'estqu'un exemple de nouveau risquenaturel.»

Parmi les perturbations clima-tiques qui risquent de nous toucherfigurent les ouragans, «qui remon-tent désormais jusque dans lesMaritimes», les îlots de chaleururbains, les glissements de terraincausés par les pluies torrentielles,etc. Certains de ces phénomènessont nouveaux, d’autres s’accen -tuent et obligent les autoritéspubliques, les compagnies d'assu -rances et les ingénieurs à réviserleurs politiques de prévision et degestion du risque. «La réévaluationdevra être continue, car les change-ments climatiques continuerontpendant des années», souligneMustapha Kebiche.

MIEUX VAUT PRÉVENIRQUE RECONSTRUIRE Les différentes conférences du col-loque viseront notamment à mieuxcomprendre les processus phy -

siques des catastrophes natu rellesqui surviennent au Québec.Plusieurs chercheurs de l'UQAMexposeront les résultats de leursrecherches, dont Daniel Germain,qui parlera de l'écoule ment torren-

tiel, et Yves Beaudoin, qui dis-cutera des îlots de froideur enmilieu urbain.

Le colloque ne se limitera toute-fois pas au fonctionnement desphénomènes climatiques. «Que l'on

comprenne leur fonctionnement ounon, les catastrophes naturellesdemeurent inévitables, affirmeMustapha Kebiche. Le plus impor-tant, c'est de savoir comment lesgérer.» Afin de bien gérer une catas-trophe naturelle, il est essentield'avoir des politiques d'aména -gement du territoire qui prennenten compte les risques climatiques.Celles-ci indiquent où construire etcomment construire pour mi ni -miser les conséquences des catas-trophes naturelles. «Les politiquesquébécoises sont-elles adéquates?Peuvent-elles être améliorées?» sedemande le chercheur. Pour trouverdes réponses à ces questions, plu -sieurs conférenciers en provenancede l'étranger participeront au col-loque. «L'objectif est de voir s'il y ades bons coups dont le Québecpourrait s'inspirer.» Par exemple,dans la Belle Province, c'est le mi -nistère de la Sécurité publique quis'occupe de la gestion du risque,selon la Loi sur la sécurité civile.«En France, ce sont plutôt lesrégions qui sont responsables»,souligne le chercheur. Trois con-férenciers en provenance de l'Hexa -gone seront d'ailleurs présents pourprésenter des études de cas français.

COMMUNIQUER LE RISQUEMustapha Kebiche organise leColloque sur les risques naturels auQuébec depuis cinq ans. «À chaqueédition, je réalise que la connais-sance des risques ne cesse des'améliorer. Mais à chaque édition,de nouveaux éléments surgissent.»Ainsi, auparavant, l'aspect socialdu risque était peu pris en compte.«Aujourd'hui, on se questionnedavantage sur la manière dont ondoit communiquer le risque à lapopu lation. Quand doit-on la pré -venir et comment doit-on le fairepour éviter la panique?»

Ces questions mobilisent deschercheurs de tous les milieux scientifiques. L'an dernier, le col-loque a d'ailleurs reçu un prix quisoulignait son aspect multidisci-plinaire. «Le risque est un domainetrès large qui intéresse beaucoup degens, tant des scientifiques que desgestionnaires», rappelle MustaphaKebiche. �

L’UQAM 3 MAI 2010 13

SPÉCIAL ACFAS

REDÉFINIR LE RISQUELES CHANGEMENTS CLIMATIQUES MODIFIENT LESRISQUES ASSOCIÉS AUX CATASTROPHES NATURELLES.

«QUE L'ON COMPRENNE LEUR FONCTIONNEMENT

OU NON, LES CATASTROPHES NATURELLES

DEMEURENT INÉVITABLES. LE PLUS IMPORTANT,

C'EST DE SAVOIR COMMENT LES GÉRER.» — Mustapha Kebiche, chargé de cours et

professeur associé au Département de géographie

COMMENTEZ CET ARTICLEuqam.ca/entrevues

Photo: istockphoto.com

Page 14: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

14 3 MAI 2010 L’UQAM

Si des sites sérieux peuvent aiderà comprendre une pres criptiondonnée sans trop d’expli cations parun médecin pressé, Internet estaussi un lieu d’échange d’infor -mations entre internautes quifavorise l’auto médication. «Beau -coup de recherches portent sur lesmédicaments, observe ChristineThoer. Les internautes s’informentsur les effets se condaires, maisaussi sur l’efficacité et la façond’obtenir divers médicaments. Dansun forum sur les produits amaigris-sants, on voit des gens qui sontprêts à prendre des médicamentsmalgré des effets se condaires trèsinvalidants et qui s’encouragent

entre eux pour ne pas lâcher!»De la même façon, les forums

fréquentés par les anorexiques deviennent souvent des lieux desoutien et de conseils sur la façonde tenir en mangeant seulementune pomme par jour! «Par contre,ces sites exercent aussi une forme

de surveillance, nuance la cher -cheuse. Si la personne va trop loin,les autres participants la mettronten garde.»

RECETTES, TRUCS ET RISQUESOn remarque le même phénomènedans les forums réunissant les per-

sonnes qui s’intéressent aux usagesdétournés des médicaments, que cesoit pour la recherche de sensationsou pour l’amélioration des per-formances intellectuelles. «Onretrouve à la fois les recettes, lestrucs pour se procurer les médica-ments et les risques qui y sont asso-

ciés», souligne Christine Thoer.Pour les minorités sexuelles,

Internet est souvent la première,sinon la seule, source d’infor -mation. Surtout en région, le Webpeut servir à briser l’isolement.Mais, encore une fois, Internet peutencourager des comportementsdangereux. «Chez les homosexuels,

on sait que la fréquentation dessites de rencontres favorise les con-duites à risque, dit la chercheuse.Certains hommes sollicitent despartenaires pour des relations nonprotégées.»

Ces sites de rencontre présententpar contre un potentiel intéressantpour la prévention de ces pra-tiques. Comment les acteurs dumilieu de la santé peuvent-ilsutiliser Internet pour intervenirauprès de leurs clientèles cibles? Ladeuxième journée du colloque seraconsacrée aux stratégies d’inter -vention, aux enjeux méthodo lo -giques et éthiques qui leur sontreliés. «On voit souvent Internetcomme une forme de démocratisa-tion du savoir sur la santé, ditChristine Thoer. Mais il y a selonmoi un risque que ce soit surtoutles personnes en meilleure santéqui profitent le plus d’Internet. Ilfaut examiner nos stratégiesd’intervention pour faire en sorteque l’information soit accessible àtous et éviter qu’Internet accroisseencore davantage les inégalités ensanté.» �

SPÉCIAL ACFAS

SPÉCIALACFAS[P08-P14]

Consultez les CONSEILLERS-SPÉCIALISTESde votre agence partenaire.

Affaires • Loisirs • Congrès • Événements

Pour un service

BERRI-UQAM

920, boul. de Maisonneuve Est, Montréal

514 288-8688

Un seul appel vous convaincra !Un seul appel vous convaincra !

unique et personnalisé !

Titulaire d’un permis du Québec. md/mc Marque déposée/de commerce d’AIR MILES InternationalTrading B.V., employée en vertu d’une licence par LoyaltyOne, Inc. et Transat Distribution Canada Inc.

«LES INTERNAUTES S’INFORMENT SUR LES EFFETS

SECONDAIRES, MAIS AUSSI SUR L’EFFICACITÉ ET LA

FAÇON D’OBTENIR DIVERS MÉDICAMENTS. DANS UN

FORUM SUR LES PRODUITS AMAIGRISSANTS, ON

VOIT DES GENS QUI SONT PRÊTS À PRENDRE DES

MÉDICAMENTS MALGRÉ DES EFFETS SECONDAIRES

TRÈS INVALIDANTS ET QUI S’ENCOURAGENT

ENTRE EUX POUR NE PAS LÂCHER!»— Christine Thoer, professeure au Département

de communication sociale et publique

Les grands chantiers de la Révolution tranquille : économie, « modèle québécois » et interventionnisme de l’ÉtatConférencier : Pierre Fortin, professeur au Département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal

Le mardi 11 mai à 19 h 30À l’Auditorium de la Grande BibliothèqueEntrée libre; 300 places disponibles

Une présentation de Avec l’appui de

GRANDEBIBLIOTHÈQUE

Nouvelle série de conférences

Vue aérienne du barrage et de la centrale Manic-5, 1973,collections de BAnQ, série Offi ce du fi lm du Québec.

RÉVOLUTION TRANQUILLE50 ans d’héritages

La

suite de la P09 |La santé à l’heure d’Internet

Page 15: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 15

Jean-François Ducharme

Une soixantaine d’étudiants enscience politique provenant d’unedizaine d’universités canadiennesparticiperont au 11e Colloque de larecherche étudiante en sciencepolitique (CRESP), qui se tiendra àl’UQAM les 6 et 7 mai prochains.Organisé par six étudiants à lamaîtrise et au doctorat, le colloqueintitulé Ordre et désordre : la sci-ence politique à l’épreuve vise àsusciter la réflexion et l’échange,tout en approfondissant la re -cherche en science politique, que cesoit en administration publique, enrelations internationales ou encoreen analyse politique.

Les thématiques explorées tou -cheront à tous les domaines, de lasécurité énergétique à la respon -sabilité sociale des entreprises, enpassant par le processus électoralquébécois. Un panel discuteramême de l’impact de la musiqueunderground sur la politique – parexemple, le rap français dans lesbanlieues françaises ou encore laculture hip-hop dans les quartierschauds de Montréal-Nord!

En plus des étudiants, deuxinvités de renom prononceront desconférences, soit Martin Breaugh,professeur adjoint à l’Université deYork, et Jean Leca, juriste polito-logue de renommée internationale.

VULGARISER ET SYNTHÉTISER La plupart des 62 participants enseront à leur premier colloque.Cette expérience risque d’être for-matrice. «Présenter sa recherchedevant public oblige à prendre durecul par rapport à son sujet et àvulgariser des concepts complexes,observe Kathy Meilleur, étudiante àla maîtrise et membre du comitéorganisateur. Les contraintes detemps – 20 minutes par présenta-tion – nous forcent également àtraiter un seul angle de la question,ce qui n’est pas toujours évident

pour des thèmes aux dimensionsmultiples.»

La présentation de KathyMeilleur portera sur la malédictionque constituent les ressourcespétrolières dans la région du deltadu Niger depuis le boum pétrolierdes années 1970. «On observe dansla région une hausse marquée de laviolence et une régression del’indice de développement humain,souligne-t-elle. Malheureusement,cette ressource demeure une indus-trie d’enclave qui n’a pas deretombées positives sur les autressecteurs de l’économie.» Cetterecherche s’inscrira sous la théma-tique «Gouvernance, responsabilitésociale des entreprises et ordre mon-dial». Deux autres présentationsétudiantes, portant sur la mondiali-sation du désordre en Afrique del’après-bipolarité et sur la fin dumonopole des compagnies mili-taires privées, aborderont cette thé-matique sous des angles différents.Ce débat sera commenté par la professeure Bonnie Campbell, quidirige la thèse de Kathy Meilleur.

S’INSCRIRE À LA MAÎTRISELe colloque s’adresse de primeabord aux étudiants du baccalau-réat qui désirent avoir un aperçu dece que réservent les études auxcycles supérieurs, affirme CarolineJacquet, co-organisatrice et étu -diante à la maîtrise. «Plusieurs étu-diants hésitent à s’inscrire à lamaîtrise parce qu’ils s’en sententincapables, explique l’étudiante.Assister à des présentations de col-lègues à peine plus vieux qu’eux esttrès motivant!»

L’événement devrait attirer desparticipants à l’extérieur du cerclede la science politique, puisque desvolets militants et artistiques sontégalement au programme. Les orga -nisateurs attendent 200 visiteurspour les deux journées. �

UN COLLOQUE ORGANISÉ PAR DES ÉTUDIANTS ENSCIENCE POLITIQUE ABORDERA PLU SIEURS THÉMA-TIQUES, DES RELATIONS INTERNATIONALES AU PRO -CESSUS ÉLECTORAL QUÉBÉCOIS EN PASSANT PAR LAMUSIQUE UNDERGROUND!

ORDRE ET DÉSORDRE

À LA MÉMOIRE DE JEAN-CLAUDE FORCUIT

Un nouveau fonds de bourses InMemoriam, le Fonds Jean-Claude-Forcuit, vient d’être créé pour commé-morer la mémoire du professeur Jean-Claude Forcuit, décédé en février 2009,qui oeuvrait au Département d’orga -nisation et ressources humaines del’École des sciences de la gestion (ESG).Apprécié pour ses qualités humaines etde pédagogue, ainsi que pour sondévouement soutenu envers l’Universitéet ses étudiants, Jean-Claude Forcuit

s’est joint à l’UQAM au début des années 1970 à titre de professeur auDépartement des sciences administratives. Il a également œuvrécomme directeur du module d’administration, directeur intérimairedes études à l'École des sciences de la gestion, puis comme vice-doyen. Il a contribué à la création de l’ESG en 1991.

C’est grâce à l’intervention de sa collègue et amie, Henriette Bilodeau,professeure et directrice du Département d’organisation etressources humaines, que ce nouveau fonds de bourses a pu voir lejour. Peu de temps avant son décès, le professeur Forcuit lui avaitconfié son désir de créer un fonds de bourses, à pérennité, pour lesétudiants inscrits à temps complet dans un programme de premiercycle en administration, en gestion des ressources humaines et aubaccalauréat par cumul de certificats.

C’est donc pour réaliser ses dernières volontés que Mme Bilodeau avu à la création du Fonds, avec l’étroite collaboration de l’épouse deM. Forcuit, Mme Josette Bal-Forcuit, et de la Fondation de l’UQAM,qui en assure la gestion. La première bourse Jean-Claude-Forcuit seraattribuée dès l’automne prochain grâce au transfert des fondsprovenant du compte de recherche du professeur Forcuit qui s’élèveà 73 000 $. «Un geste d’une grande générosité pour la relève», asouligné Henriette Bilodeau, lors de la signature du protocoled’entente.

Jean-Claude Forcuit avait trois passions, peut-on lire dans un articletouchant qui lui rend hommage, paru dans le numéro de février 2009 du bulletin de liaison du SPUQ : sa conjointe Josette, les voyages et l’Université. Pour lire cet article : http://www.spuq.uqam.ca/documents/x_documents/226_spuq-info_272.pdf

Collaboration spéciale : Linda Mongeau

NOUVELLES DELA FONDATION

Henriette Bilodeau, directrice du Département d’organisation et ressourceshumaines, et Josette Bal-Forcuit, veuve de Jean-Claude Forcuit.

Photo: Nathalie St-Pierre

SUR LE WEBwww.cresp2010.com

Page 16: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

16 3 MAI 2010 L’UQAM

La Chaire SITQ d’immobilier de l’École des sciences de la gestion (ESGUQAM) a célébré ses 15 ans le 13 avril dernier. À cette occasion, un pro-tocole d’échange a été signé entre la chaire et la Fondation Palladio enimmobilier, qui regroupe plusieurs universités de France et de Belgique.«Ce protocole offrira plus d’occasions de stages pour nos étudiants,favorisera les échanges de professeurs des deux continents, créera desgroupes de recherche communs et augmentera l’offre de boursesd’excellence», affirme Jacques St-Pierre, titulaire de la chaire et pro-fesseur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environ-nementale.

Une grande conférence intitulée «Les leçons de la crise : analyses etpoints de vue» a également été présentée par trois experts du domaineimmobilier - Dominique Jacquet, professeur et directeur du Master deGestion financière à l’Université de Nanterre à Paris et membre ducomité de direction de la Fondation Palladio en immobilier, AndréeDeSerres, professeure titulaire au Département de stratégie, respon -sabilité sociale et environnementale, et Karen Laflamme, vice-prési-dente principale, Immobilier, Caisse de dépôt et placement du Québec.La bourse Fernand Perreault, d’une valeur de 5 000 $, a été remise àAhmed Dridi, étudiant au doctorat conjoint en administration, qui rédi-gera sa thèse sur la tendance des prêts hypothécaires.

ZOOM

LA CHAIRE SITQ D’IMMOBILIERFÊTE SES 15 ANS

La nouvelle Chaire UNESCO de développement curriculaire, dont letitulaire est le professeur Philippe Jonnaert, du Département demathématiques, a été lancée récemment dans le cadre de son pre-mier colloque international intitulé Écoles en mouvement etréformes : tensions, défis et perspectives. État des lieux et questionscurriculaires. Pour les spécialistes, le curriculum est à un systèmeéducatif ce qu’une constitution est à un pays : il définit les orienta-tions des plans d’action administratifs et pédagogiques des sys-tèmes éducatifs. La chaire est constituée de chercheurs et de prati-ciens de l’éducation issus de différents milieux et de différentes uni-versités du Québec et de l’Ontario, ainsi que de consultants interna-tionaux. Leurs activités s’articulent autour de plusieurs thématiquescomplémentaires, dont les fondements épistémologiques etthéoriques des réformes des systèmes éducatifs et l’appui aux ministères de l’éducation de différents pays (Madagascar,Mauritanie, Niger) dans la mise en œuvre des réformes. Le lance-ment de la chaire s’est fait en présence de nombreux invités, dont levice-recteur à la Recherche et à la création, Yves Mauffette, et lasecrétaire générale de la Conférence des ministres de l’éducationayant le français en partage (CONFEMEN), Mme Adiza Hima.

LANCEMENT DE LA CHAIREUNESCO DE DÉVELOPPEMENTCURRICULAIRE

Étudiante au baccalauréat en cinéma à l’École des médias, KaderAkyol a remporté le Prix du jury dans la catégorie court métrage,dans le cadre de la troisième édition du concours national Racinesde Radio-Canada International. Les lauréats du concours se parta-gent près de 13 000 $ en prix. Le court métrage de Kader Akyolraconte l’histoire d’Isminaz, une jeune femme d’origine kurde quiémigre au Québec en laissant derrière elle deux de ses enfants etson mari. Racines est un concours national de courts métrages etde documents multimédia qui vise à souligner le caractère cos-mopolite des grandes villes et régions du Canada. Il s’adresse auxréalisateurs amateurs, professionnels et semi-professionnels dontles œuvres explorent des formes narratives diverses à travers la fic-tion, le documentaire, le reportage télévisuel, le photomontage,l’animation, ou tout autre projet qui inclut l’image.

L’ÉTUDIANTE KADER AKYOLPARMI LES LAURÉATS DU CONCOURS RACINES DE RADIO-CANADA INTERNATIONAL

Au centre, Philippe Jonnaert, titulaire de la Chaire UNESCO de développe-ment curriculaire, en compagnie du vice-recteur à la recherche et à la créa-

tion, Yves Mauffette; de la secrétaire générale de la Conférence des ministresde l'Éducation des pays ayant le français en partage (CONFEMEND), Adiza

Hima, et de plusieurs dignitaires. | Photo: Denis Bernier

Jacques Saint-Pierre, titulaire de la chaire; Ginette Legault, doyenne de l'ESGUQAM; Dominique Jacquet, membre du comité de direction de la Fondation

Palladio en immobilier; et Pierre Lefebvre, premier vice-président, Ressourceshumaines et services partagés, SITQ. | Photo: Johanne Royer

Les créations interactives de Ying Gao,professeure à l’École de design et àl’École supérieure de mode de Montréal,seront présentées jusqu’au 1er août 2010,dans une exposition d’envergure relatantl’histoire des vêtements de papier auMusée Bellerive de Zürich, en Suisse.

Les créations sélectionnées font partiede la collection Walking City, qui proposeune étude en profondeur de la structuremodulable du vêtement. La designer aintégré aux pièces de vêtements lestechnologies pneumatique et interactive,ce qui les rend physiquement réactives àce qui les entoure. Ces vêtements sontdestinés aux arts du spectacle et la tech-nologie est transférable à l’industrie duprêt-à-porter.

Par ailleurs, une autre collection de Ying Gao et Karl Latraverse, Postvernissage, sera présentée à la Société des arts technologiques (SAT)lors de la 4e édition des Portes Ouvertes Design Montréal, le 1er maiprochain. Post-vernissage est une ligne de vêtements réfléchie, avec desvolumes fonctionnels, des coupes précises et des matières atypiques.

YING GAO EXPOSE SES CRÉATIONS EN SUISSE

Photo: Dominique Lafond

Page 17: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 17

Francine Charest, professeure à l’Université d’Ottawa, diplômée dudoctorat en communication et chercheuse associée au Centre interna-tional de formation et de recherche en tourisme, et François Bédard,professeur au Département d’études urbaines et touristiques, ont remporté la Médaille 2010 de l’Académie des sciences commerciales deParis pour leur ouvrage intitulé Les racines communicationnelles duWeb, publié aux Presses de l’Université du Québec.

MÉDAILLÉS DES SCIENCES COMMERCIALES

Le Centre de recherche interuniversitaire en géochimie et géody-namique (GEOTOP-UQAM-McGill) a reçu d’importantes subventionsde recherche en 2010. Le Conseil de recherches en sciences naturelleset en génie du Canada (CRSNG) a renouvelé sa subventiond’infrastructure à la professeure Anne de Vernal, du Département dessciences de la Terre et de l’atmosphère, pour la participation du Canadaà l’Integrated Ocean Drilling Program (IODP). Ce programme interna-tional vise à retracer l’histoire et la structure de la Terre à partir dessédiments et des roches des fonds océaniques. Les 2 280 000 $octroyés pour les quatre prochaines années permettront également auCanada d’être membre de l’European Consortium for Ocean ResearchDrilling (ECORD), qui est l’un des partenaires majeurs de l’IODP.

Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et del’Exportation du Québec (MDEIE) a également apporté son soutienfinancier au GEOTOP en lui accordant deux subventions, l’une pourl’acquisition d’équipements et l’autre pour la participation à un pro-gramme collaboratif de recherche sur le climat. Le GEOTOP a ainsiobtenu plus de 2,6 M $ pour actualiser son parc instrumental engéochimie isotopique et la professeure de Vernal a reçu une subven-tion de 776 819 $ sur trois ans pour la participation de l’équipe depaléoclimatologie du GEOTOP au projet Past4Future du 7e pro-gramme-cadre européen. Ce projet, qui regroupe une vingtained’institutions européennes, chinoises et canadiennes, porte sur l’étudedu climat et de l’environnement de périodes interglaciaires passées,dans le but de tester des hypothèses sur la dynamique climatique.

IMPORTANTES SUBVENTIONS AU GEOTOP

L’École des sciences de la gestion (ESG UQAM) a remis le 27 avrildernier ses Prix d’excellence en recherche 2010. Denis Harrisson,professeur au Département d’organisation et ressources humaines,a remporté le prix Carrière accordé à un professeur chercheurétabli, tandis que le prix Relève, attribué à un professeur ayantdébuté sa carrière depuis moins de sept ans, a été décerné àHélène Delerue-Vidot, professeure au Département de manage-ment et technologie.

Embauché comme professeur à l’UQAM en 2003, après avoirenseigné durant 13 ans à l’Université du Québec en Outaouais,Denis Harrisson est reconnu pour son expertise dans le domainedes innovations sociales au sein des entreprises. Il publie régulière-ment les résultats de ses recherches dans des revues spécialiséesde haut niveau, comme le British Journal of Industrial Relations etRelations industrielles, et il a été directeur du Centre de recherchesur les innovations sociales (CRISES) de 2003 à 2009.

À l’UQAM depuis juin 2006, Hélène Delerue-Vidot a fait sa marquedans le domaine de la gestion des biotechnologies. Elle a publié denombreux articles dans des revues et journaux spécialisées, dont lejournal Technovation, l’European Management Journal, et le Journalof General Management. Elle est un membre actif de la Chaire degestion de projet.

PRIX D’EXCELLENCE ENRECHERCHE ESG UQAM

Guy Cucumel, vice-doyen à la recherche; Denis Harrisson, professeur auDépartement d’organisation et ressources humaines et lauréat du Prix

Carrière; Hélène Delerue-Vidot, professeure au Département de manage-ment et technologie et lauréate du Prix Relève; Ginette Legault, doyenne de

l’ESG UQAM; et Benoit Bazoge, vice-doyen aux étude. | Photo: Denis Bernier

L’UQAM a remporté cinq prix et une bourse au concours 2010 duConseil canadien pour l’avan cement de l’éducation (CCAE), unorganisme représentant les universités, les collèges et les institutscanadiens.

La campagne de promotion et de notoriété L’effet UQAM rem-porte la médaille d’or en tant que Meilleur programme d’affairespubliques, marketing et communications. Cette campagne obtientégalement la médaille de bronze dans la catégorie Meilleure cam-pagne publicitaire imprimée. L’effet UQAM est une réalisation del’équipe de la Division de la promotion institutionnelle, dont ladirectrice est Nathalie Benoit, en collaboration avec AlexandreRenzo et Esther Thomassin pour la direction artistique, et lesProductions Passez Go.

Deux communiqués réalisés par l’équipe de la Division des rela-tions avec la presse, dont la directrice est Francine Jacques, remportent les Prix d’excellence dans la catégorie Meilleur com-muniqué de presse de langue française. La médaille d’or estattribuée à Maude N. Béland pour le communiqué intitulé WimDelvoye. Cloaca No5, une exposition tenue à la Galerie de l’UQAM,tandis que la médaille d’argent est décernée à Claire Bouchardpour le communiqué concernant les recherches effectuées parDenis Réale se rapportant aux mouflons de l’Alberta.

Le magazine INTER 2009 remporte la médaille de bronze dans lacatégorie Meilleur magazine. Ce magazine, dont la rédactrice enchef est Marie-Claude Bourdon, est réalisé par l’équipe de laDivision de l’information, en collaboration avec le Bureau desdiplômés, la Fondation de l’UQAM et l’Atelier Chinotto.

Par ailleurs, le CCAE a décerné à Maude N. Béland la Bourse TDAssurance Meloche Monnex pour son projet de Plan d’actions inté-grées 2010-2011 Communications, Relations avec les diplômés etcollecte de fonds. Cette bourse permet d’embaucher pour uneannée une professionnelle contractuelle dédiée à la coordinationet à la réalisation du Plan.

Les Prix d’excellence et la Bourse TD Assurance Meloche Monnexseront remis aux lauréats lors du Congrès annuel du CCAE qui setiendra à Victoria, le 5 juin prochain.

L’UQAM RAFLE CINQ PRIX ET UNE BOURSE AU CCAE

Première rangée : Daniel Hébert, directeur du Service des communications,Maude N. Béland et Claire Bouchard, de la Division des relations avec la presse. Deuxième rangée : Nathalie Benoît, directrice de la Division

de la promotion institutionnelle, Francine Jacques, directrice de laDivision des relations avec la presse, et Marie-Claude Bourdon,

rédactrice en chef du Magazine Inter. | Photo: Nathalie St-Pierre

Page 18: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

18 3 MAI 2010 L’UQAM

SUR LE BOUTDE LA LANGUE

DIFFICILES PRONOMINAUX (3) Accordez le participe passé :1- Les chatons se sont blotti(…) dans le fauteuil.2- Les amis se sont salué(...) à la porte d’entrée.3- Des pans de murs entiers se sont écroulé(…).4- Les problèmes se sont succédé(…) depuis une semaine.5- Elle s’est efforcé(…) de faire comprendre cette règle à tout le monde.

Cette chronique est la troisième et dernière que nous consacrons àl’explication de l’accord du participe passé des verbes pronominaux.Ceux-ci sont toujours conjugués avec l’auxiliaire être et utilisent unpronom personnel qui est le reflet du sujet : je me regarde, tu teregardes, etc.

Étape 1. Complément (d’objet) directNous avons vu précédemment qu’il fallait d’abord regarder si le verbeprésentait un complément (d’objet) direct. Si celui-ci est placé devantle verbe, il faut accorder le participe passé avec lui; sinon, il faut le laisser au masculin singulier : ils se sont échangé des photos, les photosqu’ils se sont échangées.

Étape 2. Complément (d’objet) indirectSi l’étape 1 n’est pas applicable, c’est-à-dire s’il n’y a pas de complément(d’objet) direct, il faut regarder si le pronom personnel (me, te, se, nous,vous) est analysable comme complément (d’objet) indirect. Si c’est lecas, le participe passé reste au masculin singulier : nous nous sommesparlé; vous vous êtes téléphoné; elles se sont succédé.

Étape 3. SujetSi les deux étapes précédentes, dans cet ordre, se sont révélées inap-plicables, l’accord du participe passé se fait avec le sujet. Les verbesessentiellement pronominaux seront toujours dans cette situation : ellesse sont absentées du bureau; ils se sont accoudés à la fenêtre; nousnous sommes affairé(e)s à préparer le souper.

En collaboration avec Sophie Piron, professeure au Département de linguistique

CORRIGÉ :blottis (étape 3), salués (étape 1), écroulés (étape 3),succédé (étape 2), efforcée (étape 3)

SUDOKUSolution : www.journal.uqam.ca

1 74

8 5 9

81 3

6 1

2 3 1

39 4

37 5 8

573

5 496

Re

mp

lir

un

e g

rille

de

9 x

9 c

ase

s ave

c l

es

ch

iffr

es

de

1

à 9

de

faço

n à

ce

qu

e c

hacu

n n

’ap

para

isse

qu

’un

efo

is d

an

s u

ne

co

lon

ne, u

ne

lig

ne

ou

un

gra

nd

carr

é.

ILS L’ONT DIT...«

«Pour le gouvernement du Québec, franciser les immigrants rapidementdevrait être davantage un investissement stratégique important qu’unedépense.» — André Jacob, coordonnateur de l’Observatoire international sur le

racisme et les discriminationsLe Devoir, 27 avril 2010

«Les juges de la Cour d’appel sont conscients que l’affaire Robinson a prisun sens qui déborde le droit d’auteur, un sens d’accès à la justice; elle est unsymbole du ras-le-bol de la population.» — Normand Tamaro, chargé de cours au Département des sciences juridiques

La Presse, 26 avril 2010

Page 19: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

L’UQAM 3 MAI 2010 19

3 MAIDÉPARTEMENT DE MUSIQUE Récital Chopin de Pierre Jasmin, à 20h.Centre Pierre-Péladeau, salle Pierre-Mercure.Renseignements : Suzanne Crocker(514) 987-3000, poste [email protected]

4 MAIESG UQAM (ÉCOLE DES SCIENCES DE LA GESTION) Conférence-midi : «Dévoiler leprocessus de destruction créatriceet son impact sur la stratégie corporative et la structure del’industrie : une perspective desindustries de haute technologie»,de 13h à 14h30.Conférencier : Hani Sarkis, B.Ing.,M.Sc., M.B.A. et candidat au Ph.D.en administration.Pavillon des sciences de la gestion, salle R-3840.Renseignements : Marie-Hélène Trépanier(514) [email protected] www.phdadm.esg.uqam.ca

5 MAIÉCOLE SUPÉRIEURE DE THÉÂTREPièce de théâtre : «G Round», du 5 au 8 mai 2010.Texte d’Anaïe Dufresne, mise en scène d’Anaïe Dufresne et Émilie Cormier.Pavillon Judith-Jasmin, salle Studiod’essai Claude-Gauvreau (J-2020).Renseignements : Andréane Bernard, directrice de [email protected]

CHAIRE DE RECHERCHE DUCANADA EN MONDIALISATION,CITOYENNETÉ ETDÉMOCRATIELancement de livre : «Les Anciensdans la pensée politique contem-poraine», de 18h à 19h30.Invités : Martin Breaugh, professeur au Département de science politique, Université de York ; Yves Couture, professeur

au Département de science politique, UQAM.Hors campus, Librairie Le port de tête, 262, av. Mont-Royal Est,Montréal.Renseignements : Chaire MCD(514) 727-0851, poste [email protected]

6 MAICHAIRE DE GESTION DE PROJETConférence : «Facteurs de succès en gestion de portefeuillede projets», de 17h à 20h.Hors campus, salle Dutilly Lepage,Hydro-Québec, 2e étage, 855, rueSainte-Catherine Est, Montré[email protected]/FR/

7 MAIGRICIS (GROUPE DERECHERCHE INTERDISCI-PLINAIRE SUR LA COMMUNI-CATION, L’INFORMATION ETLA SOCIÉTÉ) Conférence : «Simondon et lacybernétique : la tentation techni-cienne», de 10h30 à 12h30.Conférencier : André Mondoux,professeur, École des médias.Pavillon Judith-Jasmin, salle J-1060.Renseignements : Eric George (514) 987-3000, poste [email protected]

CIRST (CENTRE INTERUNIVERSITAIRE DERECHERCHE SUR LA SCIENCEET LA TECHNOLOGIE)Conférence : «Universités, natio -nalisme et développement auMoyen-Orient : entre violence etacte de foi», de 12h30 à 14h.Conférencier : Vincent Romani,Département de science politique.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-3235.Renseignements : Sengsoury Chanthavimone (514) [email protected]

CŒUR DES SCIENCESExcursion : «Place à l’écologieurbaine !», le 7 mai de 17h30 à19h30 et le 8 mai de 10h à 12h.Une balade à pied de deux heuresen plein centre-ville de Montréalpour vous initier, en compagnie de biologistes, à la science del’écologie. De la faune à la flore,découvrez des écosystèmes, des

niches écologiques, des espècesexotiques, indigènes,envahissantes, voire opportunistes.Venez voir votre ville autrement!Inscription obligatoireAdultes : 10 $Étudiants et aînés : 5 $Départ : entrée du pavillonPrésident-Kennedy. Arrivée : parcdu Mont-Royal, au pied du monu-ment Sir George-Étienne Cartier.Renseignements : Catherine Jolin(514) [email protected]

11 MAIGROUPE DE RECHERCHE ENÉDUCATION ÉTHIQUE ET ENÉTHIQUE DE L’ÉDUCATION(GRÉÉ) Conférence : «Comment habiter et cohabiter ce monde?»,de 13h30 à 15h.Conférencier : Éric Volant, professeur associé retraité, UQAM.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-1950.Renseignements :Nancy [email protected]

12 MAICŒUR DES SCIENCESConférence : «Le terroir a-t-il ungoût?», à 18h.Cœur des sciences, salle AgoraHydro-Québec (CO-R500).Renseignements : Catherine Jolin(514) [email protected]

GROUPE DE RECHERCHE «PERFORMATIVITÉ ET EFFETS DE PRÉSENCE» Journées d’études : «Effets deprésence et effets de réel. Volet 3.Le corps remixé», jusqu’au 13 mai,de 9h à 18h.Conférenciers : Jean Dubois,UQAM; Bertrand Gervais, UQAM;Gabriella Giannachi, ExeterUniversity; Laurent Goldring,artiste; Nick Kaye, ExeterUniversity; Joanne Lalonde,UQAM; Bonnie Marranca, A

Journal of Performance and Art ;Fabrizio Montecchi, artiste; Gilles Monteil, Ubisoft.Pavillon Hubert-Aquin, salle A-1330.Renseignements : Josette Féral(514) 987-3000, poste 3255www.effetsdepresence.org

13 MAIIREF (INSTITUT DE RECHERCHES ET D’ÉTUDESFÉMINISTES)Conférence : «Le cerveau a-t-il un sexe?», à 17h30.Conférencière : Catherine Vidal,neurobiologiste, directrice derecherche à l’Institut Pasteur deParis, auteure de Féminin Masculin : Mythes scientifiques etidéologie (2006). Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-1950.Renseignements :Céline O’Dowd(514) 987-3000, poste [email protected]

CHAIRE DE RECHERCHE DUCANADA EN MONDIALISATION,CITOYENNETÉ ETDÉMOCRATIE Atelier : «Démocratie représenta-tive, démocratie sociale : quelsenjeux pour la social-démocra-tie?», de 19h30 à 22h.Conférenciers : C. Béland, président du MÉDAC; J.-F. Thuot,directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec; G.Labelle, École d’études politiques,Circem, Université d’Ottawa, J.Y.Thériault, sociologie, Chaire MCD,UQAM, F. Dupuis-Déri, sciencepolitique, UQAM.Pavillon Thérèse-Casgrain, salle W-5215.Renseignements :Chaire MCD(514) 987-3000, poste [email protected]

14 MAIGEPI (GROUPE D’ÉTUDES PSYCHANALYTIQUES INTERDISCIPLINAIRES) Conférence : «La dépressioncomme figure pathologique des impératifs corporels», de 14h à 16h.Pavillon J.-A.-DeSève, salle DS-1950.Renseignements :Louise Grenier(514) [email protected]://www.unites.uqam.ca/gepi/

SUR LE CAMPUS

Page 20: UNE GUERRE JUSTE EST-ELLE POSSIBLE

20 3 MAI 2010 L’UQAM

Félicitations à l’UQAMpour son 40e anniversairewww.csq.qc.net

Jean-François Ducharme

Huit diplômés de l'UQAM et unediplômée de la TÉLUQ ont reçu lesPrix Reconnaissance UQAM 2010lors d'une soirée en leur honneur, le26 avril dernier. Ces prix visent àsouligner leur contribution excep-tionnelle au développement et au rayonnement de leur secteurd'études, de leur sphère d'activitéprofessionnelle et de l'Université, àl'échelle nationale ou interna-tionale.

Les lauréats 2010 sont : YolandeBrunelle, directrice de l'ÉcoleSaint-Zotique, lauréate de laFaculté des sciences de l'édu -

cation; Manon Barbeau, cinéaste etdirectrice générale du Wapikonimobile, lauréate de la Faculté de communication, DominiqueLarochelle, juge à la Cour duQuébec, et Johanne Doyon, avo-cate, associée au cabinet Doyon &Associés, lauréates de la Faculté descience politique et de droit;Louise Richer, directrice généraleet pédagogique de l'École nationalede l'humour et comédienne, lauréate de la Faculté des sciences humaines, David Altmejd,artiste sculpteur, lauréat de la Faculté des arts; Jean-MarcEustache, président et chef de ladirection de Transat A.T., lauréat

de l'École des sciences de la ges-tion; Jocelyne Blouin, météoro-logue à la Société Radio-Canada,lauréate de la Faculté des sciences;et Élaine Hémond, consultante etformatrice, lauréate de la TÉLUQ.

«Nos lauréates et lauréatsreprésentent fort bien nos 200 000diplômés et illustrent éloquemmentla contribution considérable del’UQAM à la société, a déclaré lerecteur Claude Corbo dans son motde bienvenue. Ils font honneur àleur alma mater et nous inspirentfierté et admiration.»

Cet événement clôturait offi-ciellement les festivités entourantle 40e anniversaire de l’UQAM. «La

vie commence à 40 ans, a soulignéle recteur. Puisque les 40 premièresannées de l’UQAM se soldent parun bilan très largement positif,notre Université doit maintenants’engager dans la construction deson avenir avec une déterminationrenouvelée et une capacité des’adapter à un monde nouveau.»

La soirée a commencé sous lechapiteau dans le Jardin Sanguinet,pour un cocktail dînatoire, et s’est poursuivie à la salle Pierre-Mercure. Un programme musicald’artistes associés au Départementde mu sique, dont FrançoisBourassa, a agrémenté la cérémoniede remise des prix. �

GALA RECONNAISSANCE ET CLÔTURE DU 40e

Première rangée: Manon Charron, directrice du Bureau des diplômés; Yolande Brunelle, lauréate de la Faculté des sciences del'éducation; Manon Barbeau, lauréate de la Faculté de communication, Isabelle Hudon, présidente du conseil d'administration

de l’UQAM; Claude Corbo, recteur, Dominique Larochelle, lauréate de la Faculté de science politique et de droit; et VincentTanguay, président du Conseil de gestion de la TÉLUQ. Deuxième rangée : Élaine Hémond, lauréate de la TÉLUQ; Louise

Richer, lauréate de la Faculté des sciences humaines, David Altmejd, lauréat de la Faculté des arts, Johanne Doyon, lauréatede la Faculté de science politique et de droit, Jean-Marc Eustache, lauréat de l'École des sciences de la gestion; et Jocelyne

Blouin, lauréate de la Faculté des sciences. | Photo: Denis Bernier