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UNE INTAILLE PHÉNICIENNEAuthor(s): François LenormantSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 18 (Juillet à Décembre 1868), p. 137Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41733087 .
Accessed: 22/05/2014 03:40
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UNE INTAILLE PHÉNICIENNE
La figure que noas plaçons sous les yeux du lecteur est gravée, avec une finesse toute particulière, sous le plat d'un scarabée phé- nicien en jaspe vert, découvert dans la nécropole de Tharros, en Sardaigne, et tout dernièrement acquis par le Musée Britannique à la vente de la collection Fegervàry-Pulsky.
Le sujet, représentant un archer qui décoche sa flèche, n'aurait aucun intérêt par lui-même, n'était le costume du personnage. liest parfaitement caractérisé et l'on ne saurait se méprendre sur sa nature. Habits, ajustements, coiffure, armes, tout concorde à faire recon- naître sans hésitation possible un guerrier appartenant à l'une des populations indigènes de l'Asie Mineurs, Phrygiens ou Lydiens. C'est ainsi que les vases grecs représentent toujours Pâris.
Je n'ai encore, pour ma part, jamais rencontré une figure du même genre sur les gemmes phéniciennes. Cependant la représen- tation d'un guerrier de l'Asie Mineure sur un scarabée fabriqué en Phénicie ne doit pas nous surprendre outre mesure. Tyr, à l'époque de sa splendeur, avait des corps de mercenaires lydiens à son ser- vice. C'est Ezéchiel (XXVII, 10) qui nous l'apprend. Décrivant toutes les magnificences de Tyr à la veille de sa ruine, il lui dit :
vn ÏMB-I TÒ:dvib
« Le Pharasien, le Lydien et le Libyen étaient dans son armée. »
La gemme du Musée Britannique m'a paru intéressante à faire connaître comme un commentaire monumental de ces paroles du
prophète. François Lenormant.
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