UNE NOUVELLE DE MAUPASSANT (MAUP) La Parure · 2020. 4. 22. · La nouvelle de Maupassant, La Parure (1884), est emblématique du rattachement de son auteur au mouvement réaliste

10e – 11e

Compréhension de l'oralCompréhension de l’écrit

Accès à la littérature

Le texte qui raconte

L1 33 - L1 31 - L1 35

À travers l’écoute de La Parure, les élèves déve-lopperont des compétences de compréhension. Ils découvriront et utiliseront des outils pour apprendre à prendre des notes, résumer et se remémorer un contenu.

Par ailleurs, il s’agira de comprendre l’explicite et l’implicite d’une nouvelle.

Les élèves réinvestiront leur compréhension dans la réalisation en duo d’une capsule vidéo.

UNE NOUVELLE DE MAUPASSANT (MAUP)

La Parure

ImpressumDONNÉES CONCEPTUELLES

Mise en page Doris Penot, IRDPNathalie Nazzari, IRDP

Mise en ligne Secrétariat général - CIIP

Source audio / vidéo Création vidéo et narration audio « La parure » : Alain Couchot

Sources images Images adaptées de freepik.com

RÉDACTION

Séquence originale Odile Joye, enseignante au secondaire 1Sonia Guillemin professeure HEP associée José Ticon professeur HEP associé

Séquence adaptée Margaux de Graaff, enseignante au secondaire 1Sandrine Aeby-Daghé, chargée d’enseignement UNIGESonia Guillemin professeure HEP associée

DONNÉES SCIENTIFIQUES

Groupe de pilotage Sandrine Aeby Daghé, chargée d'enseignement UNIGEJoaquim Dolz-Mestre, professeur ordinaire UNIGESonia Guillemin, professeure associée HEP VaudJean-Paul Mabillard, professeur HEP VSVéronique Marmy Cusin, professeure HEP FRJean-François de Pietro, collaborateur scientifique IRDPPhilippe Roduit, collaborateur scientifique IRDP – CIIP, maitre secondaire I VSCatherine Tobola Couchepin, professeure HEP VS

DONNÉES TECHNIQUES

1re édition numérique Mars 2020

Copyright Neuchâtel, 2020 © CIIP, Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin - IRDP, Institut de recherche et de documentation pédagogique

Faubourg de l’Hôpital 43 / 68Case postale 556CH-2000 Neuchâtel

www.irdp.ch / www.ciip.ch

Tous droits réservés pour tous pays.

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Une nouvelle de Maupassant 3

PRÉSENTATION ...............................................................................5

PLAN ................................................................................................7

DÉROULEMENT ...............................................................................9

Mise en situation ....................................................................................9

Module 1 .............................................................................................10

Module 2 .............................................................................................11

Module 3 .............................................................................................12

Module 4 .............................................................................................13

Module 5 .............................................................................................14

Production finale ..................................................................................15

DOCUMENTATION ÉLÈVE .............................................................16

Documents...........................................................................................16

Constats...............................................................................................30

Grilles d'évaluation ...............................................................................31

DOCUMENTATION ENSEIGNANT .................................................32

Corrigés ...............................................................................................32

Constats...............................................................................................40

RESSOURCES DIDACTIQUES .........................................................41

Clarifications lexicales ...........................................................................41

Démarche de l'enseignement explicite ..................................................43

Modèle didactique du genre .................................................................44

Corpus de texte....................................................................................45

Sommaire

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INDICATIONS POUR LA LECTURE DE LA SÉQUENCE

Codage

Le codage des éléments de la documentation élève et de la documentation enseignant a été réalisé dans la perspective d’une utilisation en ligne des séquences.

Sans indication de l’étape dans la référence du document, cela signifie que le document concerne plusieurs modules ou étapes.

Écriture normale = éléments concernant les élèvesExemple : le code MAUP-M1-Document 2 signifie qu’il s’agit d’un document pour les élèves, concer-nant le module 1 de la séquence Une nouvelle de Maupassant.

ÉCRITURE MAJUSCULE ITALIQUE = éléments concernant l’enseignantExemple : le code MAUP-M2-CORRIGÉ 3 signifie qu’il s’agit d’un corrigé pour l’enseignant, concernant le document 3 du module 2 de la séquence Une nouvelle de Maupassant.

Abréviations

GR [Grammaire de référence] Lire, écrire, comprendre la grammaire et la langue, Neuchâtel : CIIP 2013.

MER Moyens d’enseignement romands

PER Plan d’études romand

T&L Texte et langue, aide-mémoire, savoirs grammaticaux et ressources théoriques pour les élèves du cycle 3. Neuchâtel : CIIP 2014

Le genre masculin est utilisé comme générique dans le but de ne pas alourdir le texte ; il vaut pour toutes les personnes.

Titre abrégé de la séquence

MAUP : Une nouvelle de Maupassant

Les étapes de la démarche didactique

MS : Mise en situation

M1 :M2 :…

Module 1Module 2 …

PF : Production finale

Type et numérotation de la documentation

CorrigéConstatDocumentÉvaluationRessourceVidéo

MAUP M1 Document 2

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NQu’entend-on par nouvelle réaliste et quels éléments la caractérisent ?

La nouvelle est en général un texte bref, avec une intrigue simple et peu de personnages. En s'appuyant sur la concentration de l'histoire, ce genre renforce l'effet de celle-ci sur le lecteur, par exemple par une chute surprenante. C'est ainsi un genre de fiction narrative en prose, qui se différencie du roman par sa brièveté, par le petit nombre de personnages, la concentration et l'intensité de l'action, le caractère souvent insolite des événements contés. La nouvelle réaliste évoque des faits réels ou, du moins, qui pourraient l'être et qu'elle ne cherche pas à embellir ou à modifier : elle doit avoir l’apparence de la vérité1.

La nouvelle de Maupassant, La Parure (1884), est emblématique du rattachement de son auteur au mouvement réaliste. Les liens que Maupassant avait avec la presse – pour laquelle il avait une estime certaine (Ritchie, 2007) – et le fait qu’il ait été l’auteur de nombreuses chroniques éclairent également quelques particularités du texte. Maupassant connait les gouts de ses lecteurs et lectrices pour des thèmes d’actualité et, de ce point de vue, le contexte socioculturel dans lequel s’inscrit l’œuvre mérite d’être abordé avec les élèves. En tant que texte réaliste, sa lecture sera facilitée par la connaissance de la vie parisienne au XIXe siècle : la condition des femmes, les classes sociales et leurs modes de vie et surtout ce qui les distingue. Ces éléments permettront de mieux comprendre la trajectoire de Mathilde Loisel, personnage principal de la nouvelle La Parure.

Pourquoi et comment enseigner la compréhension – orale – d’un texte écrit ?

La compréhension a un caractère d’interprétation dynamique. Comprendre, c’est construire un modèle mental de la situation (Bower et Morrow, 1990).

La compréhension peut se concevoir comme une décision provisoire du lecteur-auditeur susceptible d’être modifiée ou révisée en fonction des diverses mises en relation qui s’opèrent à partir des indices du texte lu ou entendu. Elle mobilise des connaissances encyclopédiques préalables, des connaissances sur les genres de textes, sur la langue et sur le code. La prise en compte du contexte – de production et de réception – fait partie intégrante de l’acte de compréhension.

Selon plusieurs auteurs (Reuter, 1988 ; Tauveron, 1995), la compréhension de la dynamique du récit est centrale dans l’accès au sens du texte. C’est cette voie d’accès qui est privilégiée dans cette séquence. En effet, des travaux récents (Aeby Daghé, Cordeiro & Liaudet, 2020) ont montré l’intérêt que pouvait avoir la (re)construction en classe avec les élèves du système récit-personnages (SRP). Cela revient pour l’enseignant à identifier les personnages avec ses élèves, mais plus encore les relations dynamiques entre leurs actions, leurs sentiments/émotions et leurs intentions. Cette focale sur le SRP constitue une voie privilégiée d’accès au processus de mise en intrigue dans le récit (au sens de Baroni, 2007), permettant d’aller au-delà d’une appréhension de la nouvelle comme suite d’actions chronologiquement orientées. Ce sont ces pistes que cette séquence se propose d’explorer grâce à des dispositifs variés.

Le texte choisi est un écrit oralisé, une nouvelle de Maupassant. Les activités proposées visent une articu-lation compréhension de l’oral et compréhension de l’écrit. Alors que les objectifs ciblent la compréhen-sion d’un texte écrit littéraire, une nouvelle réaliste, les activités elles-mêmes mettent l’accent sur l’oral (compréhension orale, cercles de compréhension, réalisation d’une capsule vidéo).

Quels dispositifs pour enseigner la CO ?

La découverte et l’utilisation des stratégies d’écoute et de compréhension comme par exemple l’activa-tion des connaissances antérieures, les prédictions, la reformulation, la prise de notes seront prises en compte dans cette séquence.

La participation à des cercles de compréhension ainsi qu’un travail spécifique sur le SRP seront égale-ment proposés aux élèves. Des activités misant sur le retour au texte, l’analyse d’un personnage et de

1. Inspiré de http://lettres.ac-rouen.fr/francais/recit/realiste.html, wikipedia et www.espacefrancais.com › la-nouvelle.

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Nsa trajectoire tout au long du récit, la compréhension de l’explicite et de l’implicite autour de l’enquête sur le bijou seront également proposées aux élèves. La construction du sens de la nouvelle se fera dans une démarche visant la collectivisation.

Enfin, la réalisation par deux d’une capsule vidéo s’inscrit comme point d’orgue dans la création d’une culture du livre au sein de la classe.

Références bibliographiques

Aeby Daghé, S., Blanc, A.-Cl., Cordeiro, G.S. & Liaudet, S. (2020). Un circuit minimal d’activités pour saisir les traces de la compréhension des albums à structure narrative par des jeunes élèves. La Lettre de l’AIRDF, 66, 26-32.

Baroni, R. (2007). La tension narrative : suspense, curiosité et surprise. Paris : Seuil.

Benhamou, N. (1997). De l'influence du fait divers : les Chroniques et Contes de Maupassant. Romantisme, 97, 47-58. Accès : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1997_num_27_97_3236

Burdet, C. & Guillemin, S. (2013). Les cercles de lecture : un dispositif favorisant la gestion de la compréhension et l’autonomie du lecteur. Forumlecture, 1, 22 p. Accès : https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1997_num_27_97_3236

Fayol, M. (1992). La compréhension lors de la lecture : un bilan provisoire et quelques questions. In P. Lecocq (éd.), La lecture : processus, apprentissage, troubles (pp. 79-101). Lille : Presses universitaires de Lille.

Lafontaine, L. & Dumais, C. (2012). Pistes d’enseignement de la compréhension orale. Québec français, 164, 54-56. Accès : https://www.erudit.org/fr/revues/qf/2012-n164-qf07/65893ac.pdf

Maupassant, G. de. (1884). La parure. Le Gaulois, 17 février, p. 1.

Réalisme. Sur le site « Etudeslittéraires » : https://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/realisme.php

Reuter, Y. (1988). L’importance du personnage. Pratiques, 60, 3-22. Accès : https://www.persee.fr/docAsPDF/prati_0338-2389_1988_num_60_1_1494.pdf

Ritchie, A. (2007). Maupassant en 1881 : entre le conte et la chronique. In N. Benhamou (éd.), Guy de Maupassant (pp. 11-20). Amsterdam : Rodopi.

Tauveron, C. (1995). Le personnage : une clé pour la didactique du récit à l’école élémentaire. Neuchâtel ; Paris : Delachaux et Niestlé.

https://www.persee.fr/docAsPDF/prati_0338-2389_1988_num_60_1_1494.pdf

https://www.persee.fr/docAsPDF/prati_0338-2389_1988_num_60_1_1494.pdf

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ÉTAPES APPRENTISSAGES VISÉS ACTIVITÉS MATÉRIEL

Mise en situation

Découvrir le monde littéraire de Maupassant

L1 33Anticipation du contenu en s'appuyant sur le titre, l'identité du locuteur, et en réactivant ses connaissances sur le sujetL1 35Analyse une œuvre dans son ancrage historique et culturel

• Définir le fait divers• Découvrir le réalisme• Lire des titres de faits

divers de l’époque de Maupassant

• Relever des thématiques • Découvrir les finalités

et le déroulement de la séquence

MAUP–MS–Document 1

Module 1

Découvrir des stratégies d’écoute et prendre des notes

L1 33Comprendre et analyser des textes oraux en déterminant une stratégie d’écoute et en prenant des notes

• Activer ses connaissances antérieures

• Prendre des notes• Résumer

MAUP–M1–Document 2

Module 2

Écouter la nouvelle et participer à un cercle de compréhension

L1 33Identification : • des organisateurs propres aux

genres• des personnages, de leurs

relations et de leurs rôles• des caractéristiques du genre

• Prendre des notes au fil de l’écoute des deux parties de la nouvelle

• Identifier divers éléments de la nouvelle (lieu, temporalité, personnages, objets, chute)

• Participer à un cercle de compréhension pour stabiliser la compréhension de la nouvelle

• Résumer le texte oralement

MAUP-Vidéo 1MAUP-Vidéo 2MAUP–M2–Document 3

Module 3

Repérer la structure narrative de la nouvelle

L1 31Repérage d’une structure narrative (schéma narratif)Analyse de la vitesse du récit (ellipse narrative, résumé d’action)

• Reporter les éléments de la nouvelle sur une frise chronologique

• Repérer la structure narrative de la nouvelle

• Repérer des erreurs et imprécisions dans un résumé de la nouvelle (résumé composite)

MAUP–M3–Document 4MAUP–M3–Document 5

Module 4

Identifier les personnages, leurs relations et leurs rôles

L1 31Analyse :• des sensations, émotions et

sentiments des personnages (9e)

• du portrait moral des personnages (10e)

• des personnages, de leurs relations et de leurs rôles (schéma actanciel)

• Identification de l’explicite et de l’implicite

• Repérer les mots du texte qui renseignent sur les actions, les émotions/sentiments et les intentions des personnages

• Identifier l’explicite et l’implicite

• Saisir les intentions des personnages dans un cercle de compréhension


https://bdper.plandetudes.ch/ressources/7620/


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ÉTAPES APPRENTISSAGES VISÉS ACTIVITÉS MATÉRIEL

Module 5

Mettre en évidence les éléments de l’enquête autour du bijou

L1 33Comprendre et analyser des textes oraux :• en émettant des hypothèses

sur le contenu et sur l’organisation du message

• en confrontant les interprétations et en vérifiant les hypothèses

• Prendre connaissance du projet d’enquête sur le bijou et se mettre en position d’enquêteur

• Découvrir le carnet d’enquête

• Écouter ou lire les extraits sélectionnés

• Compléter individuellement son carnet d’enquête pour chaque extrait

• Participer à un cercle de compréhension pour stabiliser la compréhension de la nouvelle (mise en intrigue)


Production finale

Réaliser une capsule vidéo

L1 33Comprendre et analyser des textes oraux de genres différents et en dégager les multiples sens…L1 34 Produire des textes oraux de genres différents adaptés aux situations d’énonciation…

• Réaliser à deux une capsule vidéo qui résume la nouvelle de Maupassant

MAUP–PF–Évaluation

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Une nouvelle de Maupassant

MISE EN SITUATION

PERL1 33Anticipation du contenu en s'appuyant sur le titre, l'identité du locuteur, et en réactivant ses connais-sances sur le sujetL1 35Analyse d’une œuvre dans son ancrage historique et culturel

Découvrir le monde littéraire de Maupassant

1 périodeLe monde littéraire de MaupassantL’enseignant amène ses élèves à découvrir le monde de Maupassant et à parler du réalisme en prenant en compte le document 1.L’objectif est de connaitre Maupassant et montrer en quoi l’analyse de ses écrits permet une compréhension de la société du XIXe siècle.L’annonce du projetL’enseignant annonce le projet :Dans le cadre de cette séquence, vous serez amenés à réaliser une capsule vidéo qui raconte une nouvelle de Maupassant : La Parure.Vous travaillerez l’écoute et plus particulièrement les stratégies d’écoute comme par exemple l’activation des connaissances antérieures, les prédictions, la reformulation, la prise de notes, le suivi d’un personnage.Vous verrez que dans cette nouvelle qui dure deux fois 10 minutes, il y a un certain nombre de rebondissements, qui vont très certainement vous donner envie d’écouter la suite.Nous l’écouterons en deux parties.L’objectif est de clarifier la finalité de la séquence : comprendre oralement une nouvelle, en discuter avec ses pairs et réaliser une capsule vidéo qui la raconte.

MAUP-MS

Document 1

MAUP-MS

CORRIGÉ 1

CONSTAT 1

• Maupassant s’inspire de la réalité des faits divers pour écrire.• Il manifeste un intérêt pour les personnages dans leur vie de tous les jours ainsi que des

personnages en marge de la société.• La jalousie, les drames de l’amour et la prostitution font partie de son univers littéraire.

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MODULE 1 Découvrir des stratégies d’écoute et prendre des notes

PER L1 33Comprendre et analyser des textes oraux en déterminant une stratégie d’écoute et en prenant des notes

2 périodesL’enseignant présente aux élèves les stratégies d’écoute par un enseignement explicite.Temps 1. L’enseignant présente la première stratégie d’écoute « activer ses connaissances antérieures » en modélisant avec l’enseignement explicite (MAUP–M1–Document 2)Il demande ensuite aux élèves d’imaginer l’histoire qui sera racontée en s’appuyant sur le titre : La parure.Laisser le temps aux élèves de noter leurs idées.

Temps 2. L’enseignant présente la stratégie « prendre des notes » en modélisant avec l'ensei-gnement explicite. Laisser du temps aux élèves pour qu’ils puissent mettre en évidence plusieurs manières de prendre des notes (15 minutes).

MAUP-M1

Document 2

MAUP

Constats

MAUP

CONSTATS

CONSTAT 2

Pour comprendre un texte, je peux utiliser des stratégies pour activer mes connaissances, prendre des notes de manière efficace et reformuler des passages qui posent des problèmes de compréhension.

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MODULE 2 Écouter la nouvelle et participer à un cercle de compréhension

PERL1 33Identification : • des organisateurs propres au genre • des personnages, de leurs relations et de leurs rôles• des caractéristiques du genre

MER T&L p. 72

2 périodesL’enseignant fait écouter la nouvelle1, donne l’intention d’écoute et amène ses élèves à prendre des notes. Il est vivement recommandé d'utiliser les vidéos en audio uniquement, sans faire voir le texte.

Temps 1. Les élèves vont découvrir une nouvelle mise en voix par Alain Couchot. L'écoute d'une première partie (MAUP-Vidéo 1) va leur permettre d’entrer directement dans le genre et de découvrir les spécificités de la nouvelle. L’enseignant précisera l’intention d’écoute : être capable de rendre compte oralement de ce qui a été entendu à son camarade sur la base d'une prise de notes.Après cette première écoute, faire écouter la deuxième partie de la nouvelle (MAUP-Vidéo 2). L’intention d’écoute est la même que la précédente.Les activités proposées dans le document 3 (MAUP-M2-Document 3) sont à réaliser après la prise de notes des deux parties. La mise en commun sous forme de cercles de compréhension doit permettre de mettre en évidence ce que chaque élève aura pu/su repérer dans la nouvelle.

Temps 2. L’enseignant organise des cercles de compréhension par groupes de 4 environ.Les élèves stabilisent la compréhension de la nouvelle en pointant les éléments en questionne-ment et en cherchant à clarifier les éléments non compris. Ils ajoutent les éléments oubliés sur leur fiche (MAUP-M2-Document 3).

1 Voir MAUP-RESSOURCE 4 pour la version écrite du texte

MAUP-M2

Document 3

MAUP-M2

CORRIGÉ 3

MAUP

Constats

MAUP

CONSTATS

CONSTAT 3

Pour comprendre une nouvelle, je prends en compte le lieu, les personnages et leurs actions, la temporalité, la présence d’objets et la présence d’une chute.La prise de notes m'aide à ne pas oublier des éléments importants et à me remémorer ceux-ci.

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Vidéo 1

MAUP

Vidéo 2



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MODULE 3 Repérer la structure narrative de la nouvelle

PERL1 31• Repérage d’une structure narrative (schéma narratif) • Analyse de la vitesse du récit (ellipse narrative, résumé d’action)

MER T&L p. 15-17

3 périodesL’enseignant amène ses élèves à repérer la structure narrative de la nouvelle en respectant la chronologie.

Temps 1. Par deux, les élèves reportent les éléments de la nouvelle présents dans les prises de notes individuelles sur une frise chronologique (activité 1 du document 4). En collectif, l’enseignante fait ressortir la structure narrative de la nouvelle (activité 2 du document 4).

Temps 2. Individuellement, les élèves repèrent des erreurs et imprécisions dans un résumé de la nouvelle (MAUP-M3-Document 5).Les élèves peuvent réutiliser la frise complétée dans MAUP-M3-Document 4 et inscriront en vert les différentes étapes du schéma narratif (haut de la frise) et en jaune les différentes actions des personnages (en bas de la frise).

MAUP-M3

Document 4

MAUP-M3

Document 5

MAUP-M3

CORRIGÉ 4

MAUP-M3

CORRIGÉ 5

MAUP

Constats

MAUP

CONSTATS

CONSTAT 4

Pour pouvoir me représenter le déroulement du récit, je prends des notes en m’appuyant sur la structure narrative ou schéma narratif et en respectant la chronologie. Je suis particulièrement attentif aux ellipses temporelles et à la chute.Un bon résumé contient : • Les noms des personnages• Les lieux qui jouent un rôle dans le récit• Les éléments pertinents du portrait physique et moral des personnages

principaux• Une chronologie correcte des évènements importants (cf. schéma quinaire)

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MODULE 4 Identifier les personnages, leurs relations et leurs rôles

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L1 31Analyse :• des sensations, émotions et sentiments des personnages• du portrait moral des personnages (10e)• des personnages, de leurs relations et de leurs rôles (schéma

actanciel)Identification de l’explicite et de l’implicite

MER T&L p. 15

2 périodesL’enseignant amène ses élèves à caractériser les personnages et mettre en évidence leurs rela-tions et leurs rôles.L’identification des personnages, de leurs relations et de leurs rôles est un élément clé pour la compréhension de la nouvelle. Ce module propose un travail de repérage et de mise en lien des actions, des sentiments et des émotions de Mathilde Loisel et de son mari à travers des indices sémantiques trouvés dans le texte (MAUP-M4-Document 6).

Temps 1. Les élèves repèrent dans un premier extrait de la nouvelle les actions, intentions et émotions des personnages (travail individuel).Par groupe de 4 élèves, ils comparent les expressions surlignées et renseignent le tableau système récit-personnages (action, intention et émotions des personnages). Des interprétations plurielles sont envisageables afin de favoriser les justifications des élèves.

Temps 2. Les élèves surlignent les actions, les intentions et les émotions des personnages dans le second extrait. Ils mettent en évidence la solution proposée par M. Loisel pour satisfaire sa femme.

MAUP-M4

Document 6

MAUP-M4

CORRIGÉ 6

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Constats

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CONSTATS

CONSTAT 5

En m’appuyant sur les actions et les émotions des personnages, je parviens à comprendre leurs intentions explicites et à inférer celles qui sont implicites.

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MODULE 5 Mettre en évidence les éléments de l’enquête autour du bijou

PERL1 33Comprendre et analyser des textes oraux :• en émettant des hypothèses sur le contenu et sur l’organisation du message• en confrontant les interprétations et en vérifiant les hypothèses

3 périodesL’enseignant amène ses élèves à repérer des indices du texte qui conduisent à la chute.Dans des extraits sélectionnés, il s’agit de focaliser l’attention des élèves sur plusieurs scènes essentielles de la nouvelle : l’emprunt du bijou, la perte du bijou, la visite chez le bijoutier, la quête du bijou et la restitution du bijou à Madame Forestier. Au-delà de la saisie « d’une série d’actions chronologiquement orientées » travaillées dans le module 3, ce module vise à sensibiliser les élèves à « l’effet […] de la mise en intrigue, qui consiste à structurer le texte en déterminant ses charnières essentielles » (Baroni, 2007, pp. 66-67). Concrètement, les élèves mèneront l’enquête afin de déterminer les indices du texte permettant d’inférer que le bijou était un faux.

Temps 1. Les élèves complètent individuellement leur carnet d’enquête au fil de la lecture de cinq extraits sélectionnés (MAUP-M5-document 7).

Temps 2. Par groupes de 4 environ, en cercles de compréhension, les élèves stabilisent la compréhension de la nouvelle (la mise en intrigue).

Temps 3. L'enseignant procède à la mise en commun des observations des élèves, à l'explici-tation des indices permettant d’inférer que le bijou pourrait être un faux (le bijou ne se trouve pas dans le même coffret que les autres bijoux de valeur présentés par Madame Forestier ; le joailler n’a vendu que la boite et non le bijou ; au moment de la restitution du bijou, Madame Forestier se contente de voir l’écrin) et à l'élaboration du constat 6.

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Document 7

MAUP-M5

CORRIGÉ 7

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Constats

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CONSTATS

CONSTAT 6

Je suis attentif tout au long de l'écoute (ou de la lecture) aux indices qui pour-raient permettre de deviner la suite de l'histoire et qui semblent constituer des « charnières » de l’histoire.Dans une nouvelle « bien écrite », en effet, l’auteur introduit généralement, dans le cours du texte, des éléments qui l’orientent déjà vers ce qui sera sa résolution, sa chute. Les passages concernés et les indices qu’ils contiennent constituent des charnières essentielles qui structurent la nouvelle et sont au cœur de la mise en intrigue. Le lecteur attentif est comme un enquêteur qui traque ces éléments.

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PRODUCTION FINALE Réaliser une capsule vidéo et évaluation

PERL1 33Comprendre et analyser des textes oraux de genres différents et en dégager les multiples sens…L1 34Produire des textes oraux de genres différents adaptés aux situations d’énonciation…

2 à 3 périodesL’enseignant amène ses élèves à réaliser une capsule vidéo. Cette prestation sera évaluée à l’aide d’une grille d’évaluation ne portant que sur le contenu de la nouvelle (MAUP-PF-Évaluation).

Temps 1. L’enseignant distribue la grille d'évaluation (MAUP-PF-Evaluation) et donne aux élèves la consigne suivante.Par deux, racontez avec vos propres mots la nouvelle La Parure. Le premier élève raconte jusqu’au bal et le suivant enchaine depuis le bal.Vous vous filmerez de façon à réaliser une brève capsule vidéo à transmettre à des camarades d’autres classes.Vous aurez le souci de : – respecter la chronologie de la nouvelle – caractériser les principaux personnages de la nouvelle : Mathilde Loisel et son mari, ainsi

que Mme Forestier – dire quelque chose du type de relation entre Mathilde et son amie – mettre en évidence la problématique du bijou (emprunt – perte -restitution) et indiquer

la chute.Bonus : mise en évidence des oppositions vrai – faux ; mensonge – véritéLes élèves préparent leur prestation en rédigeant un support à la mémoire, puis enregistrent la production avec un iPad ou un ordinateur.

Temps 2. La prestation est évaluée par un duo de camarades en s’appuyant sur la grille d’éva-luation (MAUP-PF-Évaluation).

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Évaluation

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MAUP-MS-Document 1LE MONDE LITTÉRAIRE DE MAUPASSANT

Objectifs : mieux connaitre l'auteur, Maupassant, et le contexte ; saisir en quoi l'analyse de ses écrits peut aider à comprendre la société du XIXe siècle.

1. Pour écrire, Maupassant s’est beaucoup appuyé sur des faits divers de la vie parisienne de la fin du XIXe siècle. Pour lui, ils constituent un vivier permanent de thèmes et d’idées. Donne une définition du fait divers en t’appuyant sur tes propres connaissances :

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2. Le réalisme

Le réalisme est un mouvement littéraire et culturel du XIXe visant à exprimer ou à peindre le réel sans l’idéaliser. Les histoires réelles (vécues) sont privilégiées, les personnages ont des sentiments vraisemblables. Ces derniers sont décrits avec minutie et objectivité. Certains éléments de description (comme les lieux par exemple) peuvent également avoir une valeur symbolique car ils permettent de mieux comprendre la psychologie des personnages.

L’écrivain réaliste est un témoin de son époque. Par son écriture, il cherche à recréer le monde réel, à analyser les problèmes sociaux pour mieux les comprendre.

Balzac, Alexandre Dumas fils, Flaubert, Maupassant, Stendhal, Zola … sont des auteurs réalistes.

À partir de la citation ci-dessous et des informations trouvées sur le site indiqué (voire sur d'autres sites), découvre quelques aspects du réalisme.

« Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d’être immoral ! Son miroir montre la fange (boue épaisse), et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier (lieu boueux lié à des chemins ou des routes non goudronnés), et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former. »

Stendhal, Le Rouge et le Noir (1830), livre second, chapitre 19

Lire d'autres informations sur : https://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/realisme.php

En duo, répondez aux questions suivantes :

2.1. Proposez trois thèmes abordés par les écrivains réalistes.

.............................................................................................................................

.............................................................................................................................

.............................................................................................................................

2.2. Citez quelques auteurs réalistes et, pour chacun, une de leurs œuvres.

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3. Le vitriol devient, après 1880, l'arme de prédilection des épouses jalouses et des maitresses délaissées.

Ces deux extraits de journaux parisiens, plus tardifs, en sont des exemples.

De tels titres sont emblématiques du réalisme du XIXe siècle. Le réalisme est un mouvement cherchant à exprimer la réalité sans l’idéaliser (histoires réelles vécues, personnages éprouvant des sentiments vraisemblables, milieu et physique des personnages décrits avec minutie et objectivité). L’écrivain réaliste est témoin de son époque et veut faire vrai.

Quels pourraient être, aujourd'hui, les thèmes qui inspireraient ces auteurs ?

.............................................................................................................................

.............................................................................................................................

En 1880 paraissent Nana de Zola, Boule de suif de Maupassant et La Fin de Lucie Pellegrin de Paul Alexis.

Cherche ces titres sur internet et essaie de trouver quel était le thème pris en compte par ces auteurs.

.............................................................................................................................Renseignements tirés de l’article de Noëlle Benhamou (1997). De l'influence du fait divers : les Chroniques et Contes de Maupassant

Extrait du journal La Lanterne, édition du 7 juillet 1916

Extrait du journal Le Petit Parisien, édition du 7 juillet 1916

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Stratégies à connaitre :

Activer ses connaissances antérieures

Quoi ?

Que veut dire activer ses connaissances antérieures ?

• faire des liens entre ce que je connais et les informations nouvelles (lues, entendues ou vues)

Pourquoi ?

Pourquoi activer ses connaissances antérieures ?

• mieux comprendre le texte

• rester attentif à ce qui est dit

Comment ?

Quelle démarche utilises-tu pour activer tes connais-sances antérieures ?

• je prends une position d’écoute

• je réfléchis à ce que je connais du sujet

• je me rappelle ce que j’ai entendu, lu, vu ou vécu de semblable

Quand ?

Quand actives-tu tes connaissances antérieures ?

• pendant toute la durée de l'écoute

Prendre des notes

Quoi ?

Que veut dire prendre des notes ?

• dessiner les idées principales du texte

• lister les idées principales

• compléter une carte heuristique

Pourquoi ?

Pourquoi prendre des notes ?

• pour mieux retenir le texte

• garder des traces de mes idées, de mes réactions, des questions que je me pose

Comment ?

Quelle démarche utilises-tu pour prendre des notes ?

• je dessine ou j’écris les éléments du texte qui me semblent importants : idées, articulations...

Quand ?

Quand redis-tu dans tes mots ?

• on-line, tout au long de l'écoute

• après une présentation orale

Résumer

Quoi ?

Que veut dire résumer ?

• rapporter le texte avec ses propres mots

Pourquoi ?

Pourquoi résumer ?

• vérifier si j’ai bien compris

• mieux retenir le texte

Comment ?

Quelle démarche utilises-tu pour résumer ?

• je trouve le sujet principal du texte

• je redis avec mes mots ce que j’ai compris

• je peux commencer par : dans ce texte, j’ai compris que …

Quand ?

Quand redis-tu dans tes mots ?

• pendant une interaction verbale

• après une présentation orale

Adapté de atelier.on.ca

LES STRATÉGIES D’ÉCOUTE, LA PRISE DE NOTES ET LE RÉSUMÉ

http://www.atelier.on.ca/edu/pdf/Mod41_strategies_lecture_cycle_moyen.pdf

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Après avoir écouté la nouvelle de Maupassant La Parure, mentionne dans les différentes rubriques ci-dessous les éléments qui te paraissent nécessaires pour la compréhension du texte :

indication de lieu géographique personnages temporalité

présence d’objets présence d’une chute

En te référant au sujet de la colonne de gauche, entoure maintenant ton degré de certitude : es-tu sûr de ce que tu as retenu, plus ou moins ou pas du tout ? Ajoute ensuite les précisions que tu auras retenues.

SujetsDegré

d’identificationPrécisions

Indication de lieu géographique

+ / + - / -

Personnages + / + - / -

Temporalité + / + - / -

Présence d’objets + / + - / -

Présence d’une chute

+ / + - / -

MAUP-M2-Document 3PREMIÈRE ÉCOUTE DE LA NOUVELLE

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MAUP-M3-Document 4LA STRUCTURE NARRATIVE DE LA NOUVELLE

1. Reportez par diades, sur la frise chronologique, les éléments présents dans les résumés individuels. Groupez-les et donnez-leur des titres pour plus de facilité.

2. En collectif, indiquez les différentes étapes du schéma narratif sur la frise chronologique.

Complication

Nœud de l’intrigue

Situation initiale

Actions RésolutionSituation

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MAUP-M3-Document 5

Lisez ce résumé composite de la nouvelle de Maupassant La Parure créé à partir de fragments de résu-més d’élèves. Ce résumé comporte des erreurs et des imprécisions.

Comment pourriez-vous l’améliorer ?

Complétez individuellement le document en vous appuyant sur vos propres notes.

Une femme pauvre mais très belle est mariée avec un cuisinier économe. Un jour, son mari reçut une lettre d’invitation à un hôtel de riches et elle chercha quoi mettre. Elle n’avait pas de beaux habits. Son mari avait de l’argent qu’il avait gardé pour jouer avec ses amis. Elle acheta une robe et alla chez son amie. Elle put prendre une parure. À son retour du bal, elle se rendit compte qu’elle n’avait plus le collier. Ils ne retrouvèrent pas le bijou. Ils voulurent le retrouver partout. Au bout de cinq ans, ils voulurent en acheter une semblable qui coutait très cher. Ils travaillèrent beaucoup pendant dix ans et ils réussirent à payer. Un jour elle croisa son amie et lui avoua tout. Elle lui dit que sa parure était fausse.

Éléments imprécis ou erronés Suggestions de corrections

L'AMÉLIORATION D'UN RÉSUMÉ COMPOSITE DE LA NOUVELLE

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L'IDENTIFICATION DES ACTIONS, DES INTENTIONS ET DES ÉMOTIONS DES PERSONNAGES

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1. Dans ce passage, que ressent chaque personnage ?

Surligne en jaune les mots du texte qui renseignent sur les actions, les intentions et les émotions de Mathilde Loisel et en vert les mots du texte qui renseignent sur les actions, les intentions et les émotions de son mari.

Extrait 1 de La Parure

« Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe.

- Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.

Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots :

« Le ministre de l’Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l’honneur de venir passer la soirée à l’hôtel du ministère, le lundi 18 janvier. »

Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur la table, murmurant :

- Que veux-tu que je fasse de cela ?

- Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle ! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut ; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.

Elle le regardait d'un œil irrité, et elle déclara avec impatience :

- Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là ?

Il n'y avait pas songé ; il balbutia :

- Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi...

Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche.

Par groupe, complétez le tableau : système récit-personnages (tableau SRP) en faisant un cercle de compréhension.

Tableau SRP

Personnages Actions Intentions Émotions/Sentiments

Mathilde

Monsieur Loisel

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2. Monsieur Loisel est déçu parce qu’il a fait beaucoup d’efforts pour obtenir cette invitation et permettre à sa femme de fréquenter la haute société. Il propose une solution, laquelle ?



« […] il bégaya :

- Qu'as-tu ? qu'as-tu ?

Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides :

- Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent, je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.

Il était désolé. Il reprit :

- Voyons, Mathilde. Combien cela couterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple ? »

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MAUP-M5-Document 7L'ENQUÊTE AUTOUR DU BIJOU

Le carnet d’enquête

Imagine que tu es un ou une détective et que tu vas à la recherche d'indices. Complète ton carnet d’enquête au fil de la lecture des extraits.

1. Pour commencer, tu peux dessiner un plan de la pièce ou des lieux où se trouvent les personnages, afin de te représenter la scène et de situer les différents objets présents dans cette scène.

2. À partir des extraits sélectionnés, fais la liste :

• des objets présents dans la scène (bijoux, autres objets…) ;

• des personnages présents dans la scène, de leurs actions, de leurs sentiments/émotions, de leurs inten-tions.

3. Complète le tableau en relevant les éléments importants dans les extraits sélectionnés :

• quelles sont les réactions des personnages face au bijou ?

• quelles sont les réactions des personnages qui font penser que la rivière de diamants pourrait être une fausse ?

4. Considères-tu qu'il y a dans ce passage des éléments qui constituent des indices permettant de supposer à l'avance que le bijou est faux ? Si oui, lequel ou lesquels ?

Propose, pour chaque scène, une réponse sous « Commentaires », puis évalue la pertinence des indices sur une échelle allant de 1 (peu d’indices) à 5 (indices irréfutables).

[Extrait 1]

L’emprunt du bijou

Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l’apporta, l’ouvrit, et dit à Mme Loisel :

- Choisis, ma chère.

Elle vit d’abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries d’un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours :

- Tu n’as plus rien d’autre ?

- Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.

Tout à coup elle découvrit, dans une boite de satin noir, une superbe rivière de diamants ; et son cœur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante. Et demeura en extase devant elle-même.

Puis, elle demanda, hésitante, pleine d’angoisse :

- Peux-tu me prêter cela, rien que cela ?

- Mais oui, certainement.

Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avec emportement, puis s'enfuit avec son trésor.

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Personnages Actions Sentiments/émotions Intentions

Commentaires / indices éventuels :

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Échelle des indices

1 2 3 4 5

Les objets :

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Les personnages présents : ............................................. et ..............................................

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[Extrait 2]

La perte du bijou

Loisel revint le soir, avec la figure creusée, pâlie ; il n’avait rien découvert.

- Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner.

Elle écrivit sous sa dictée.

Les objets :

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[Extrait 3]

La visite chez le joailler

Au bout d’une semaine, ils avaient perdu toute espérance.

Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara :

- Il faut aviser à remplacer ce bijou.

Ils prirent, le lendemain, la boite qui l’avait renfermé, et se rendirent chez le joailler, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres :

- Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière ; j'ai dû seulement fournir l'écrin.

Les objets :

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[Extrait 4]

La quête du bijou

Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l'autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d'angoisse.

Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu'ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.

Les objets :

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[Extrait 5]

La restitution du bijou

Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d’un air froissé :

– Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car je pouvais en avoir besoin.

Elle n’ouvrit pas l’écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s’était aperçue de la substitution, qu’aurait-elle pensé ? Qu’aurait-elle dit ? Ne l’aurait-elle pas prise pour une voleuse ?

Les objets :

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CONSTATS MAUP-Constats

1 Le monde littéraire de Maupassant

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2 Les stratégies d’écoute

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3 Pour comprendre une nouvelle

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4 La structure narrative de la nouvelle et le résumé

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5 L’analyse des personnages

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6 Les indices du texte

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GRILLES D'ÉVALUATIONPRODUCTION D’UNE CAPSULE VIDÉO

Critères Indicateurs Évaluation Commentaires

Cohérence de l’histoire

– la nouvelle racontée est toujours cohérente (4)

– pas toujours cohérente (3)

– jamais cohérente (0)

……/4

Caractéristiques des personnages principaux, statut social et portrait moral

Mathilde Loisel

– sa description comporte au moins 4 caractéristiques (4)

– sa description comporte moins de 4 caractéristiques (2)


……/4

M. Loisel

– sa description comporte au moins 4 caractéristiques (4)



……/4

Caractéristiques de Mme Forestier et lien qu’elle entretient avec Mme Loisel

– sa description comporte au moins 2 caractéristiques et montre le lien qu’elle entretient avec son amie (3)

– sa description comporte moins de 2 caractéristiques, mais il y a la présence du lien (2)

– sa description comporte uniquement le lien entretenu entre les deux amies (1)

……/3

Caractéristiques du bijou

Chez Mme Forestier

– présence et pertinence des propos relatifs au bijou

– absence de propos relatifs au bijou

……/2

Chez le joailler



……/2

Chez les bijoutiers



……/2

Commentaire personnel

– présence et cohérence d’un commentaire personnel (2)

– présence d’un commentaire personnel incohérent (1)

– absence d’un commentaire personnel (0)

……/2

Total ……/23

Échelle : 23-22 = 6 ; 21-20 = 5,5 ; 19-18 = 5 ; 17-16 = 4,5 ; 15-14 = 4 ; 13-12 = 3,5 ; 11-10 = 3 ; 9-8 = 2,5 ; 7-6 = 2

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CORRIGÉS

1. Proposition de réponse : un fait divers est un évènement de la vie que l’on retranscrit dans les journaux. Les journaux qui accordent une large part aux faits divers entrent dans la catégorie décriée de la presse de boulevard.

2.1. Proposez trois thèmes abordés par les écrivains réalistes.

L’ascension sociale et la chute La misère du peuple La puissance des instincts

2.2. Citez quelques auteurs réalistes et, pour chacun, une de leurs œuvres.

Honoré de Balzac (1799-1850), « La peau de chagrin », « Le père Goriot » Guy de Maupassant (1850-1893), « Boule de suif », Stendhal (1783-1842), « Le rouge et le noir », « La chartreuse de Parme » Émile Zola (1840-1902), « Germinal », « La bête humaine »

3. Quels pourraient être, aujourd'hui, les thèmes qui inspireraient ces auteurs ?

La puissance de l’argent La « télé-réalité » La perte des valeurs morales

4. Proposition de réponse : la prostitution

SujetsDegré

d’identificationPrécisions

Indication de lieu géographique

+ / + - / - Paris « Ils descendaient vers la Seine » et « ces vieux coupés noctambules qu’on ne voit dans Paris que la nuit »

Personnages + / + - / - Personnage principal :

Mme Loisel : jolie et charmante, issue d’un milieu modeste, insatisfaite de sa condition, rêve de pouvoir jouir d’une vie fastueuse, mais après de fâcheuses péripéties se retrouve vieillie et endurcie

Personnages secondaires :

Mme Forestier : une dame riche qui est une très bonne amie de Mme Loisel

M. Loisel : mari modeste et aimant, fonctionnaire au ministère de l’instruction publique

Temporalité + / + - / - Cadre temporel : XIXe siècle (date de l’écriture du livre)

Durée de l’histoire : un peu plus de dix ans

Présence d’objets + / + - / - Lettre d'invitation au bal, parure (fausse et vraie)

Présence d’une chute

+ / + - / - Dernière réplique : la parure était fausse

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LE MONDE LITTÉRAIRE DE MAUPASSANT

PREMIÈRE ÉCOUTE DE LA NOUVELLE

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1. Reportez par diades, sur la frise chronologique, les éléments présents dans les résumés individuels. Groupez-les et donnez-leur des titres pour plus de facilité.

2. En collectif, indiquez les différentes étapes du schéma narratif sur la frise chronologique.

Complication

Nœud de l’intrigue

Situation initiale

Actions RésolutionSituation

finale

Présentation des

personnages

10 ans plus tard (ellipse)

La rencontre avec Mme Forestier

L’achat de la robe

L’emprunt de la parure

Le bal

La perte du bijou

Les recherches

L’achat de la parure identique

Le remboursement de la dette

L’invitation au bal

Chute : L’aveu de Mme

Forestier

LA STRUCTURE NARRATIVE DE LA NOUVELLE

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Une femme pauvre mais très belle est mariée avec un cuisinier économe. Un jour, son mari reçut une lettre d’invitation à un hôtel de riches et elle chercha quoi mettre. Elle n’avait pas de beaux habits. Son mari avait de l’argent qu’il avait gardé pour jouer avec ses amis. Elle acheta une robe et alla chez son amie. Elle put prendre une parure. À son retour du bal, elle se rendit compte qu’elle n’avait plus le collier. Ils ne retrouvèrent pas le bijou. Ils voulurent le retrouver partout. Au bout de cinq ans, ils voulurent en acheter une semblable qui coutait très cher. Ils travaillèrent beaucoup pendant dix ans et ils réussirent à payer. Un jour elle croisa son amie et lui avoua tout. Elle lui dit que sa parure était fausse.

Éléments imprécis ou erronés Suggestions de corrections

une femme Mathilde Loisel, une jeune femme belle et pauvre, souffre de ne pas vivre dans le luxe

un cuisinier économe un commis du ministère (de l’instruction publique)

invitation dans un hôtel de riches invitation au bal du ministre (de l’instruction publique)

de l’argent pour aller jouer avec ses amis 400 Fr. pour s’offrir un fusil et des parties de chasse

son amie Mme Forestier, une riche bourgeoise, amie de Mathilde

une parureune rivière de diamants qui est le bijou le plus précieux aux yeux de Mathilde, alors que son amie semble plutôt indifférente…

au bout de cinq ans au bout d’une semaine et quelques jours

qui coutait très cher qui coutait 36'000 Fr.

Ils travaillèrent beaucoup Les Loisel se tuent à la tâche pour rembourser leur dette et sombrent dans la misère.

Elle lui dit Mais son amie lui dit que sa parure était fausse...

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1. Dans ce passage, que ressent chaque personnage ?



« Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe.


Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots :

« Le ministre de l’Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l’honneur de venir passer la soirée à l’hôtel du ministère, le lundi 18 janvier. »








Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche.

Par groupe, complétez le tableau : système récit-personnages (tableau SRP) en faisant un cercle de compréhension.

Tableau SRP

Personnages Actions Intentions Émotions/Sentiments

Mathilde elle jeta […] l’invitation sur la table

… pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche.

Refuser l’invitation

Montrer à son mari qu’elle n’a rien à se mettre pour participer à ce bal

En toile de fond, elle lui fait comprendre qu’elle n’est qu’une femme d’employé.

Pas ravie

Dépit

Irritée

Impatiente

Monsieur Loisel Remet l’invitation à sa femme

Balbutie, se tait

Veut (espère) faire plaisir à sa femme (je pensais que tu serais contente)

Veut permettre à sa femme d’accéder au « monde officiel », à la société mondaine

Stupéfait

Éperdu

L'IDENTIFICATION DES ACTIONS, DES INTENTIONS ET DES ÉMOTIONS DES PERSONNAGES

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Suggestions de commentaires (à discuter au sein des groupes) :

a) sur les personnages

Mathilde ressent de la déception : elle jette avec dépit l’invitation sur la table.

Elle est aussi agressive lorsqu’elle jette l’invitation sur la table en disant : Que veux-tu que je fasse de cela ?

Elle est en colère : elle le regarde d’un œil irrité.

Elle est peut-être frustrée lorsqu’elle dit : Que veux-tu que je me mette sur le dos ?

Constat : Le paraitre prime sur le plaisir d’aller au bal.

M. Loisel ressent de la déception, parce qu’il pensait que sa femme allait lui sauter au cou et, au lieu de cela, nous lisons : Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari…

Nous sentons aussi cette déception quand il dit : Mais ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais. J’ai eu une peine infinie à l’obtenir.

Justification : je pensais que tu serais contente…Tu ne sors jamais…. J’ai eu une peine à l’obtenir… il balbutia

Il est aussi bouleversé : il se tut, stupéfait, éperdu.

Constat : il ne pensait pas que l’aspect vestimentaire primerait sur l’envie de participer au bal.

b) sur la signification du passage

L’invitation au bal du mari ne produit pas l’effet attendu : Mathilde n’éprouve que du « dépit ». Les mots ou ex-pressions qui suivent expriment ce dépit : un œil irrité, pleurait, deux grosses larmes, sa peine, triste, inquiète, anxieuse. Elle décline avec insistance l’invitation qui lui permettrait d’accéder à la société mondaine.

Ces sentiments proviennent de sa peur d’être humiliée : elle a peur des apparences et du qu’en dira-t-on ? Elle n’a pas de vêtements adaptés. Elle ne veut pas avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches. Elle l’exprimera plus tard dans le texte. L'opposition pauvre/riche est en effet précédée de la tournure verbale avoir l'air. Mme Loisel a honte de ses vêtements qui ne sont pas ceux d’une dame de la haute société. C'est son amour-propre qui est blessé. D’ailleurs, l’expression était déjà utilisée quelques lignes plus haut : J’aurai l’air misère comme tout.

Synthèse : Mathilde refuse l’invitation parce qu’elle a conscience de ne pas faire partie de la haute société.

2. Monsieur Loisel est déçu parce qu’il a fait beaucoup d’efforts pour obtenir cette invitation et permettre à sa femme de fréquenter la haute société. Il propose une solution, laquelle ?



« […] il bégaya :





- Voyons, Mathilde. Combien cela couterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple ? »

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Le carnet d’enquête

1. L’emprunt du bijou

Les objets :

– le large coffret avec : des bracelets, un collier de perles, une croix vénitienne, or et pierreries d’un admirable travail

– la boite de satin noir avec à l’intérieur la superbe rivière de diamants : « elle découvrit, dans une boite de satin noir, une superbe rivière de diamants »

– l’armoire à glace…

Les personnages présents : Mathilde Loisel et son amie Madame Forestier


Mathilde Loisel Elle essaie les différentes parures du coffre, elle ne parvient pas à se décider.

Elle choisit finalement la rivière de diamants et s’enfuit avec son trésor.

Elle en veut toujours plus.

Elle est en extase devant la parure de diamants.

Sentiment d’euphorie

Elle s’admire.

Elle cherche à emprunter le bijou le plus précieux, le plus couteux, le plus voyant.

Elle veut que les hommes importants la regardent, elle veut être admirée.

Madame Forestier Elle propose à Mathilde de choisir un bijou dans son coffre à bijoux.

Elle laisse son amie choisir (« je ne sais pas ce qui peut te plaire ») et ne donne pas d’avis sur le choix du bijou.

Elle est calme, à l’écoute de son amie.

Sentiment de bienveil-lance.

Elle veut faire plaisir à son amie.

(Elle ne veut pas lui dire que le bijou choisi est faux).


Mathilde Loisel ne choisit pas parmi les bijoux que lui propose Madame Forestier, elle semble toujours en vouloir plus. Elle jette son dévolu sur une rivière de diamants qu’elle emporte comme un trésor. Le côté puéril, enfantin, de Mathilde ressort ici : elle ne contrôle pas son excitation et parle de « trésor », comme un enfant dans un magasin avec un nouveau jouet. Sa joie repose donc sur cet objet, sur le « pouvoir » qu’il a de lui permettre de faire partie de la haute société. Madame Loisel se laisse abuser par son enthousiasme et ne peut imaginer que cette parure puisse être fausse. Que penser de l’attitude de Madame Forestier ? Elle commence par lui proposer les bijoux contenus dans le coffret. Ces bijoux semblent précieux. Mais face à l’indécision de Mathilde Loisel, elle lui laisse faire le choix, disant qu’elle « ne sait pas ce qui peut te plaire ». Le bijou est donc le choix de Mathilde et non celui de Madame Forestier.

L'ENQUÊTE AUTOUR DU BIJOU

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2. La perte du bijou

Les objets :

– la lettre mensongère rédigée sous la dictée pour expliquer que la parure est en réparation

Les personnages présents : Mathilde Loisel et son mari


Mathilde Loisel Écrit la lettre sous la dictée de son mari.

Tristesse

Désolation/dévastation

Elle obéit

Monsieur Loisel Propose d’écrire une lettre à Madame Forestier pour lui dire que le bijou a été cassé (la fermeture) et qu’il est en réparation.

Crainte

Désespoir

Il veut gagner du temps


Monsieur Loisel cherche à gagner du temps et demande à sa femme d’écrire à Madame Forestier pour l’informer que le bijou est en réparation chez le bijoutier. Mensonge. Les Loisel se rendront bien chez le bijoutier mais pour une autre raison !

3. La visite chez le joailler

Les objets :

– la boite en satin,

– les livres de compte du joailler

Les personnages présents : Mathilde Loisel, son mari et le joailler


Mathilde Loisel et son mari

Se rendent chez le joailler. Peur

Anxiété

Espoir

Veulent acheter la même parure au joailler

Le joailler Consulte ses livres

Dit qu’il n’a fourni que la boite ; il n’a pas vendu la rivière de diamants

Étonnement


Après consultation de ses livres de compte, le joailler confirme n’avoir vendu que l’écrin et non le bijou. Le bijou et la boite ne proviennent donc pas du même vendeur, chose étrange s’il en est. Cette dissociation entre le bijou et la boite est un indice fort dans la nouvelle : la boite luxueuse provenant du joailler – dont il est question ici – et le bijou dont on ne sait d’où il provient.

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4. La quête du bijou

L'objet :

– la parure recherchée

Les personnages présents : Mathilde Loisel, son mari et le joailler


Mathilde Loisel et son mari

Ils vont de joailler en joailler.

Chagrin

Angoisse

Acheter une parure identique à celle prêtée par Mme Forestier

Le joailler Un joailler propose 36'000 livres pour l’achat d’un chapelet de diamants

5. La restitution du bijou

Les objets :

– la nouvelle parure dans l'ancien écrin

Les personnages présents : Mathilde Loisel, son amie Madame Forestier


Mathilde Loisel Elle rend la boite et la parure à Madame Fores-tier.

Crainte

Culpabilité

Faire croire qu’il s’agit du même bijou

Madame Forestier Elle n’ouvre pas l’écrin ; elle ne vérifie pas la réparation effectuée

Mécontentement (à cause du retard de son amie)

Indifférence (par rapport au contenu de la boite)

En finir avec cette histoire de bijou emprunté


La restitution tardive du bijou ne plait pas à Mme Forestier. Mais celle-ci n’ouvre pas l’écrin et ne vérifie pas la réparation effectuée, ce qui soulage Mme Loisel.

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CONSTATSMAUP-CONSTATS

1 Le monde littéraire de Maupassant

– Maupassant s’inspire de la réalité des faits divers pour écrire.

– Il manifeste un intérêt pour les personnages dans leur vie de tous les jours ainsi que pour ceux qui sont en marge de la société.

– La jalousie, les drames de l’amour et la prostitution font partie de son univers littéraire.

2 Les stratégies d’écoute

Pour comprendre un texte, je peux utiliser des stratégies pour activer mes connaissances, prendre des notes de manière efficace et reformuler des passages qui posent des problèmes de compréhension.

3 Pour comprendre une nouvelle

Pour comprendre une nouvelle, je prends en compte le lieu, les personnages et leurs actions, la tempora-lité, la présence d’objets et la présence d’une chute.

La prise de notes m'aide à ne pas oublier des éléments importants et à me remémorer ceux-ci.

4 La structure narrative de la nouvelle et le résumé

Pour pouvoir me représenter le déroulement du récit, je prends des notes en m’appuyant sur la structure narrative ou schéma narratif et en respectant la chronologie. Je suis particulièrement attentif aux ellipses temporelles et à la chute.

Un bon résumé contient :

– Les noms des personnages

– Les lieux qui jouent un rôle dans le récit

– Les éléments pertinents du portrait physique et moral des personnages principaux

– Une chronologie correcte des évènements importants (cf. schéma quinaire)

5 L’analyse des personnages

En m’appuyant sur les actions et les émotions des personnages, je parviens à comprendre leurs intentions explicites et à inférer celles qui sont implicites.

6 Les indices du texte

Tout au long de l’écoute et, si nécessaire, de réécoutes (ou de lectures) qui suivent, je concentre mon attention sur les indices introduits par l’auteur. En effet, dans une nouvelle à chute « bien écrite », l’auteur glisse généralement, dans le cours du texte, des éléments qui orientent déjà le lecteur vers sa résolution (sa chute). Les passages concernés – et les indices qu’ils contiennent – constituent des « charnières » essentielles qui structurent la nouvelle et sont au cœur de la mise en intrigue. L'auditeur (ou le lecteur) attentif est comme un enquêteur qui mène l’enquête et traque ces éléments dans le texte.

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CLARIFICATIONS LEXICALES MAUP-RESSOURCE 1

Baroni (2005) considère que les émotions sont au cœur du dispositif narratif : lorsque l’action est entièrement prévisible et calculable, la narrativité meurt. Seul le maintien d’un principe d’indétermination permet de prendre intérêt à ce qu’on nous raconte, et ce principe d’indétermination est lié en grande partie à la mobilité des sentiments humains : le récit est « le lieu où l’action se représente dans son incertitude, le lieu où peuvent être explorées les obscurités du monde et du futur dans lesquelles s’enracinent nos angoisses et nos espoirs ». De ce point de vue, c’est la complication qui agit comme un introducteur d’incertitude, amenant pour le lecteur la tension narrative.

Ellipses

Le récit peut s’attarder sur une partie de la vie d’un personnage, il peut également sauter des années ou les résumer en quelques lignes (résumé d’action). Ellipses et résumés introduisent des accélérations dans le récit qui contrastent avec le ralentissement introduit par toute description. Leur analyse détermine l’appréhension de la vitesse du récit.

Intrigue

L’intrigue correspond à « l’établissement, [au] maintien et [à] la résolution d’une tension dans la lecture, dont dépend l’intérêt du récit » (Baroni, p. 40). Plusieurs phases composent ainsi l’intrigue : l’« exposition », le « nœud », les « péripéties », le « dénouement » dont l’auteur souligne le caractère hypothétique, et l’« évaluation » (pp. 69-70). Un des enjeux de la compréhension de textes est de sensibiliser les élèves à « l’effet poétique de la mise en intrigue, qui consiste à structurer le texte en déterminant ses charnières essentielles » (Baroni, 2007, pp. 66-67).

Schéma narratif

Le schéma narratif correspond à un schéma de base de construction du récit. Il est classiquement mais non systématiquement constitué de cinq éléments et désigné sous les termes de schéma quinaire pour décrire la structure des contes :

Situation initiale : le décor est planté, le lieu et les personnages introduits et décrits

Complication : perturbation de la situation initiale

Action : moyens utilisés par les personnages pour résoudre la perturbation

Résolution : conséquence de l'action

Situation finale : résultante de la résolution, équilibre final

Le schéma quinaire a été repris pour décrire un type de séquence prototypique du récit du point de vue de la linguistique textuelle (Adam, 1997). Plus récemment, un déplacement est proposé par certains auteurs (Baroni, 1997) considérant que ce schéma renvoie aux différentes étapes de l'actualisation de l'intrigue par un interprète plutôt qu'à la structure immanente du texte narratif. Un travail autour de l’intrigue sera à privilégier dans cette séquence.

Sentiments

Le terme « sentiment » peut être utilisé comme classifieur regroupant les sentiments et les émotions (cet emploi se retrouve dans la langue : ex. éprouver un sentiment de peur) (Grossman, Boch & Cavalla, 2008). Cela n’implique évidemment pas la méconnaissance des différences entre sentiments et émotions. L’expression « lexique émotionnel » est parfois utilisée lorsqu’il sera plus directement question des sentiments-émotions comme la peur.

Système récit-personnages

Les relations dynamiques entre les intentions, les sentiments et les actions des personnages constituent le système récit-personnages (SRP) (Aeby Daghé, Blanc, Cordeiro & Liaudet, sous presse). C’est à travers le prisme du SRP que cette séquence se propose de donner accès aux élèves au processus de mise en intrigue dans un récit.

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Références

Adam, J.-M. (1997). Les textes, types et prototypes : récit, description, argumentation, explication et dialogue. Paris : Nathan.

Adam, J.-M. & Revaz, F. (1996). L’analyse des récits. Paris : Seuil.

Baroni, R. (2007). La tension narrative : suspense, curiosité et surprise. Paris : Seuil.

Baroni, R. (2013). Didactiser la tension narrative : apprendre à lire ou à apprendre comment le récit nous fait lire ? Recherches et travaux, 83, 11-24.

Baroni, R. (2017). Les rouages de l’intrigue : les outils de la narratologie postclassique pour l’analyse des textes littéraires. Genève : Slatkine.

Grossmann, F., Boch, F. & Cavalla, C. (2008). Quand l’écriture n’empêche pas les sentiments… : quelques propositions pour mieux intégrer la dimension lexicale. In F. Grossmann & S. Plane (éds), Les apprentissages lexicaux : lexique et production verbale (pp. 191-218). Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion. Accès : https://books.openedition.org/septentrion/14546#bodyftn5

Masseron, C. (2008). Pour une topique de la peur : aspects psychologiques, sémiotiques, linguistiques. In F. Grossmann & S. Plane (éds), Les apprentissages lexicaux : lexique et production verbale (pp. 161-190). Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion. Accès : https://books.openedition.org/septentrion/14546#bodyftn5

https://books.openedition.org/septentrion/14546#bodyftn5

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DÉMARCHE DE L'ENSEIGNEMENT EXPLICITE MAUP-RESSOURCE 2

Lecture partagée © Imprimeur de la Reine pour l'Ontario, 2004

Stratégies de compréhension en lecture Démarche de l’enseignement explicite

Quoi?

Je définis la stratégie à enseigner. • Je donne un exemple et un contre-exemple de la stratégie. • Je formule la définition de la stratégie avec les élèves. • Je l’écris sur une feuille de papier conférence ou de carton.

Pourquoi?

J’explique l’utilité de la stratégie. • À quoi sert cette stratégie? • Pourquoi est-ce que je l’utilise? • Comment m’aide-t-elle à être une meilleure lectrice ou un meilleur lecteur?

Comment?

J’enseigne la stratégie en quatre étapes.

Modélisation • Je me présente comme modèle aux élèves. • J’explique verbalement comment je procède pour utiliser la stratégie. • Je formule les étapes de la démarche avec les élèves. • Je les écris sur une feuille de papier conférence ou de carton.

Pratique guidée et pratique coopérative • Je guide l’élève qui utilise la stratégie. • Je l’aide à la mettre en pratique. • Je diminue progressivement mon aide. • J’invite l’élève à utiliser la stratégie avec un ou une autre élève.

Pratique autonome • Je favorise l’autonomie de l’élève qui utilise la stratégie. • J’invite l’élève à expliquer sa démarche.

Par exemple : « Comment as-tu fait pour appliquer la stratégie? La stratégie est-elle efficace? »

Quand? Je précise le moment de l’utilisation de la stratégie et dans quelle situation la réutiliser. • Je précise à quel moment du processus de lecture (avant, pendant, ou

après) la stratégie enseignée doit être utilisée. • Je précise à quel moment et dans quelle situation la stratégie peut être

réutilisée.

http://www.atelier.on.ca/edu/pdf/Mod07_strategies_comprehension.pdf

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MODÈLE DIDACTIQUE DU GENRE MAUP-RESSOURCE 3

À venir

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CORPUS DE TEXTE MAUP-RESSOURCE 4

MAUPASSANT

La Parure

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué ; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique.

Elle fut simple, ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée ; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.

Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l’indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres nettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inesti-mables, et aux petits salons coquets parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention.

Quand elle s'asseyait, pour diner, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté : « Ah ! le bon pot-au-feu ! je ne sais rien de meilleur que cela, elle songeait aux diners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de person-nages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féérie ; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d'une truite ou des ailes de gélinotte.

Elle n'avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela ; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.

Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.

Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.


Elle déchira vivement le papier et en tira une carte qui portait ces mots :

« Le ministre de l'Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l'hon-neur de venir passer la soirée à l'hôtel du ministère, le lundi 18 janvier. »








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Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche ; il bégaya :





- Voyons, Mathilde. Combien cela couterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple ?

Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu'elle pouvait demander sans s'attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.

Enfin, elle répondit en hésitant :

- Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu'avec quatre cents francs je pourrais arriver.

ll avait un peu pâli, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s'offrir des parties de chasse, l'été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par-là, le dimanche.

Il dit cependant :

- Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais tâche d'avoir une belle robe.

Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari lui dit un soir :

- Qu'as-tu ? Voyons, tu es toute drôle depuis trois jours.

Et elle répondit :

- Cela m'ennuie de n'avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.

Il reprit :

- Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques.

Elle n'était point convaincue.

- Non... il n'y a rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.

Mais son mari s’écria :

- Que tu es bête ! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.

Elle poussa un cri de joie.

- C'est vrai. Je n'y avais point pensé.

Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse. Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ouvrit, et dit à Mme Loisel :

- Choisis, ma chère.

Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d'un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle

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demandait toujours :

- Tu n'as plus rien d’autre ?

- Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.

Tout à coup elle découvrit, dans une boite de satin noir, une superbe rivière de diamants ; et son coeur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante, et demeura en extase devant elle-même.

Puis, elle demanda, hésitante, pleine d’angoisse :

- Peux-tu me prêter cela, rien que cela ?

- Mais oui, certainement.

Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avec emportement, puis s'enfuit avec son trésor.

Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le Ministre la remarqua.

Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au cœur des femmes.

Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup.

Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remar-quée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures.

Loisel la retenait :

- Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre.

Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture ; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin.

Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin, ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.

Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures.

Elle ôta les vêtements dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou !

Son mari, à moitié dévêtu déjà, demanda :

- Qu'est-ce que tu as ?

Elle se tourna vers lui, affolée :

- J'ai... j'ai... je n'ai plus la rivière de Mme Forestier.

Il se dressa, éperdu :

- Quoi !... Comment !... Ce n'est pas possible !

Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.

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Il demandait :

- Tu es sure que tu l'avais encore en quittant le bal ?

- Oui, je l'ai touchée dans le vestibule du Ministère.

- Mais si tu l'avais perdue dans la rue, nous l'aurions entendue tomber. Elle doit être dans le fiacre.

- Oui. C'est probable. As-tu pris le numéro ?

- Non. Et toi, tu ne l'as pas regardé ?

- Non.

Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.

- Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.

Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.

Son mari rentra vers sept heures. Il n'avait rien trouvé.

Il se rendit à la Préfecture de police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soupçon d'espoir le poussait.

Elle attendit tout le jour, dans le même état d'effarement devant cet affreux désastre.

Loisel revint le soir, avec la figure creusée, pâlie ; il n'avait rien découvert.

- Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donne-ra le temps de nous retourner.

Elle écrivit sous sa dictée.

Au bout d'une semaine, ils avaient perdu toute espérance.

Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara :

- Il faut aviser à remplacer ce bijou.

Ils prirent, le lendemain, la boite qui l'avait renfermé, et se rendirent chez le joailler, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres :

- Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière ; j'ai dû seulement fournir l'écrin.

Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l'autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d'angoisse.

Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu'ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.

Ils prièrent donc le joailler de ne pas le vendre avant trois jours. Et ils firent condition qu'on le reprendrait pour trente-quatre mille francs, si le premier était retrouvé avant la fin de février.

Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.

Il emprunta, demandant mille francs à l'un, cinq cents à l'autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s'il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l'avenir, par la noire misère qui allait s'abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs.

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Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d'un air froissé :

- Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car je pouvais en avoir besoin.

Elle n'ouvrit pas l'écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s'était aperçue de la substitution, qu'aurait-elle pensé ? qu'aurait-elle dit ? Ne l'aurait-elle pas prise pour une voleuse ?

Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son parti, d'ailleurs, tout d'un coup, héroïquement. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne ; on changea de logement ; on loua sous les toits une mansarde.

Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses sur les poteries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur une corde ; elle descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta l'eau, s'arrêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier, chez le boucher, le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son misérable argent.

Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d'autres, obtenir du temps.

Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d'un commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.

Et cette vie dura dix ans.

Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'usure, et l'accumulation des intérêts superpo-sés.

Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée.

Que serait-il arrivé si elle n'avait point perdu cette parure ? Qui sait ? qui sait ? Comme la vie est singulière, changeante ! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver !

Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C'était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.

Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler ? Oui, certes. Et maintenant qu'elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas ?

Elle s'approcha.

- Bonjour, Jeanne.

L'autre ne la reconnaissait point, s'étonnant d'être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise.

Elle balbutia :

- Mais... madame !... Je ne sais... Vous devez vous tromper.

- Non. Je suis Mathilde Loisel.

Son amie poussa un cri.

- Oh !... ma pauvre Mathilde, comme tu es changée !...

- Oui, j'ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t'ai vue ; et bien des misères... et cela à cause de toi !...

- De moi . . . Comment ça ?

- Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour aller à la fête du Ministère.

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- Oui. Eh bien ?

- Eh bien, je l'ai perdue.

- Comment ! puisque tu me l'as rapportée.

- Je t'en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n'était pas aisé pour nous, qui n'avions rien... Enfin c'est fini, et je suis rudement contente.

Mme Forestier s'était arrêtée.

- Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne ?

- Oui. Tu ne t'en étais pas aperçue, hein ! Elles étaient bien pareilles.

Et elle souriait d'une joie orgueilleuse et naïve.

Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.

- Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs !...

Nouvelle parue dans le Gaulois, le 17 février 1884.