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C O L L E C T I O N
C a s c a d e P L U R I E L
R O G E R J U D E N N E
UNE VIE A
TOUT PRIX
R A G E O T - É D I T E U R
Pour Sandrine, en complément de ses cours de médecine.
Couverture : Alain Gauthier ISBN 2-7002-0463-8
ISSN 1142-8252
© RAGEOT-ÉDITEUR - PARIS, 1994.
Tous droits de reproduction, de traduction et d 'adaptation réservés pour tous pays. Loi,n° 49 956 du 16-07-1949 sur les publications destinées
à la jeunesse.
DESTINATION CAP NORD
Mardi 9 mars
L'avant droit du fourgon Renault repose sur des cales de bois tachées de graisse. L'aile a été démontée. La roue et son moyeu aussi. Le car- dan pend dans le vide comme une branche cas- sée et le caoutchouc crevé du soufflet laisse suinter une huile noire, épaisse. Le capot re- levé est attaché à l'antenne par une ficelle. Entre les deux yeux jaunes des phares, le mo- teur ouvert fait penser à un coffre à jouets ren- versé par un enfant coléreux. Le radiateur poussiéreux gît contre le pare-chocs. Le carbu- rateur baigne dans le pétrole noir d'un bidon de plastique coupé en forme de cuvette. Tout autour du fourgon, des outils, des pièces déta- chées, des morceaux de carrosserie de couleurs différentes, une batterie, des fils, des tournevis, une échelle, une galerie rouillée et une quan- tité de choses sans noms, récupérées dans les casses ou extirpées du ventre du véhicule, sont appuyés contre les murs de la petite cour ou posés à même le sol sur des morceaux de car-
ton dans l'attente d'être amoureusement net- toyés, restaurés, remontés.
- Tu crois vraiment qu'il pourra aller jus- qu'au cap Nord ? interroge Mélanie.
Le visage du cousin Benoît émerge sous le volant. Sa tête, c'est une boule de cheveux bruns bouclés qui se prolongent sur les joues et le menton par une barbe folle de jeune homme de dix-huit ans à peine sorti de l'ado- lescence. Il tient une poignée de fils à la main.
- Pour le prix, on ne pouvait pas avoir mieux. Mais on va le remettre à neuf. Le cap Nord, c'est un galop d'essai. L'an prochain, on fait la Mauritanie, le Sahel, le Sénégal, la Côte d'Ivoire...
Mélanie promène son doigt sur la portière et trace un dessin géométrique dans la pous- sière.
- Tu crois que papa acceptera que je vous accompagne ?
- Évidemment, répond Benoît. Mon frère vient bien avec nous, lui. Vous avez le même âge tous les deux. Il n'y a pas de raison qu'il dise non.
- Moi, j'ai un tout petit peu plus de treize ans, pas quatorze.
- Treize, quatorze... c'est pareil. Tiens, passe-moi la pince rouge.
Mélanie prend l'outil accroché sur le rétrovi- seur et le lui tend. Elle hésite à parler. Son cou- sin coupe deux fils, les dénude et replonge sous le volant. Elle pose ses bras à plat sur le rebord
de la portière et appuie sa joue contre ses mains.
- ... Tu sais bien pourquoi il refuserait. - Tes accès de fièvre ? C'est ça ? Ne t'in-
quiète pas. Tu ne seras pas seule. On sera neuf en tout. Tu n'auras qu'à emporter tes médica- ments habituels.
Mélanie reste songeuse. La tignasse bouclée de son cousin masque le jeu savant des doigts connectant les fils multicolores. Au travers du pare-brise, elle voit la carte punaisée à l'inté- rieur du garage. Un trait rouge, tracé par un feutre épais, part de Paris, monte vers Bruxelles, les Pays-Bas, traverse l'Allemagne, le Danemark et franchit la mer en pointillés pour indiquer qu'il faut prendre un bateau. Après, c'est la Suède. Immense tache rose en forme de hari- cot. Innombrables crêtes marron des mon- tagnes. Taches bleues des lacs. Et puis la Norvège. Le cap Nord, c'est tout en haut, à en- viron quatre mille kilomètres de Paris !
- Benoît... Raconte-moi encore une fois : c'est comment le soleil de minuit ?
La mère de Mélanie est assise près de la fe- nêtre et profite des derniers rayons du soleil. Son pinceau sautille sur une feuille et dépose des touches claires sur le flanc des montagnes.
- Tu comprends, moi, j'en meurs d'envie de partir avec Benoît et les autres. Je veux décou- vrir la Suède, les lacs, les troupeaux de rennes, le soleil de minuit. Et d'abord, j'ai le même âge
que Vincent. Je saurai me débrouiller, ne t'in- quiète pas. Tu es d'accord, hein, maman ?
La mère suspend son pinceau et la regarde. Oui, elle est d'accord. Elle sait pouvoir comp- ter sur Benoît, qui est un homme maintenant, et qui veillera sur son unique enfant. Les yeux de Mélanie brillent un peu. La fièvre y couve. D'une heure à l'autre, elle est capable de la ter- rasser, comme cela s'est produit à maintes re- prises au cours des mois passés. Mélanie devine les pensées de sa mère.
- Si je prends régulièrement mes gélules, il n'y a aucune raison pour qu'une infection se déclare. Le médecin l'a dit. Je te promets que je suivrai mon régime et que je ne me fatigue- rai pas. Benoît est en train d'aménager le four- gon. Je dormirai à l'intérieur, pas sous la tente avec eux. Je n'attraperai pas froid. Tu n'as pas confiance ?
- ... Si. - La semaine dernière, tu es partie trois
jours à Luxembourg pour préparer ton exposi- tion. Je me suis bien débrouillée. Il n'est rien arrivé.
- Non... - Depuis deux mois, je fais très attention à
mon régime, je fais moins de sport, je n'oublie jamais de prendre mes médicaments. Il reste quatre mois avant le départ, je te promets d'être prudente. Tu es toujours d'accord, n'est-ce pas ?
Catherine sourit. Oui, Mélanie doit partir.
Elle doit se sentir normale, comme tous les en- fants de son âge, comme Vincent, par exemple, qui n 'a eu aucune peine à obtenir l 'accord de ses parents. C'est important pour Mélanie. Il suffira de confier son dossier médical à Benoît
et de lui expliquer ce qu'il faut faire en cas de crise.
- Bien sûr que je suis d 'accord pour que tu partes. Il n'y a aucune raison pour que je re- fuse.
Mélanie serre les poings et les agite pour manifester son bonheur. Son visage s'illumine. À ce moment précis, elle oublie ses maudits reins qui ne fonctionnent pas toujours norma- lement. Quand ils ne filtrent pas bien son sang, l 'infection se déclenche, la tension augmente et la fièvre monte en flèche. Les analyses sont alors très mauvaises. Repos, régime, médica- ments, absence au collège, privation de sports.
- Et papa, tu crois qu'il acceptera aussi ? - Nous en avons parlé tous les deux. Il n 'a
répondu ni oui, ni non. À toi de choisir le bon moment pour lui en reparler et pour te mon- trer convaincante.
Mélanie hoche la tête et réfléchit. Sa mère
reprend de l'ocre dans la boîte d'aquarelles, puis son pinceau court en un geste rapide le flanc des montagnes pour leur donner du re- lief. C'est magique. Un peu d'eau, une boîte qui ressemble à une tablette de chocolat rem- plie de carrés de couleur, un pinceau qui voyage sur une feuille et des paysages somp-
tueux, des visages remplis de douceur ou des fleurs plus vraies que nature apparaissent. Il faut aussi une main habile, rapide, légère, vive. Pour plaisanter, Catherine appelle ce qu'elle fait, « l'art d'étaler de l'eau sale sur du papier propre », ce qui fait sourire les propriétaires de galeries.
- Quand débute ton exposition ? - Le 27 mars. Mais je dois remettre les
quatre-vingts dessins à Paris jeudi prochain pour qu'ils soient encadrés et expédiés à Luxembourg. C'est la plus importante exposi- tion que j'aie jamais faite ! Il faut que tout soit prêt à temps.
La voix douce de Catherine livre ses projets de peintre dont le talent commence à être re- connu. Elle parle des gens qu'elle a rencontrés, de ses émotions d'artiste. Mélanie hoche la tête de temps en temps, mais son esprit vagabon- de. Pourquoi papa n'est-il pas encore là ?
Le père de Mélanie ne vit en appartement que depuis son mariage avec Catherine. Enfant, il habitait dans une maison à la cam- pagne. Il suffisait d'ouvrir la porte pour être dans le jardin. Au-delà de la barrière peinte en vert, il y avait le pré où les moutons rumi- naient à l'ombre des pommiers. Plus loin, der- rière le mur de pierre, il y avait les champs et, limitant l'horizon, la ligne verte des bosquets de charmes. Ses jeux et ses rêves d'enfant sé- journent à jamais dans ce coin de campagne.
Depuis des années, il projette d'acheter une pe- tite maison dans le Perche, une maison à co- lombages au milieu d'une prairie où l'on pourrait planter des poiriers et des buissons de seringats.
- Mes chéries, je crois bien que je l'ai trou- vée !
Il vient à peine d'ouvrir la porte, et, contrai- rement à son habitude, il n'a pris ni le temps de leur dire bonsoir ni celui de jeter son blou- son sur le fauteuil de l'entrée. Mélanie et Catherine se retournent : il est radieux.
- À neuf kilomètres de Mortagne, dans le bocage. Une fermette à flanc de vallon au mi- lieu d'une prairie d'un hectare traversée par la rivière. L'agence m'a montré des photos.
Alain travaille dans l'import-export. Il parle trois langues en plus du français et voyage fré- quemment pour négocier des contrats qui at- teignent des centaines de milliers de dollars. Souvent, il rentre le soir les yeux cernés, épuisé, muet, et tombe dans un fauteuil où il reste un quart d'heure avant d'émerger de sa fatigue. Aujourd'hui, il semble en pleine forme. Il faut en profiter pour lui poser la question.
- ... Le coin est tranquille : pas d'autoroute, pas de trains, pas de pylônes électriques. La campagne, quoi.
Impatiente, Mélanie s'approche de lui et es- saie de suivre ses explications. Mais elle ne l'é- coute pas. Une seule idée l'obsède : comment formuler sa question pour qu'il réponde oui.
- Papa... - Il y a des dépendances, trois petits bâti-
ments séparés qui servaient de grange, d 'étable et de porcherie. Et avec ça, un prix à faire rê- ver : quatre cent mille francs. Le gros œuvre et les couvertures sont en bon état. Il faudra
juste faire quelques aménagements intérieurs. D'après le croquis qu'ils m 'ont fait, il y a trois chambres, une grande pièce avec une chemi- née, des poutres en bois et un four à pain. Un vrai. C'est incroyable. Ce qui manque, c'est le...
Mélanie a envie de l ' interrompre pour lui poser la question, mais sa mère lui jette un re- gard qui lui fait clairement comprendre que ce n'est pas le moment. Il faut que le flot de pa- roles qui comprime la poitrine de son père se déverse jusqu'au dernier mot. Alors, toutes deux le laissent parler. Et il parle, il parle, de- bout, sans se rendre compte qu'il est dans l'ap- partement depuis une demi-heure et qu'il n 'a pas encore ôté son blouson, posé sa mallette.
- ... Toute ma journée de demain pour aller la visiter. Si elle nous plaît, nous signerons la promesse de vente vendredi ou samedi. J 'a i l 'argent, ce n'est pas la peine de prendre le risque de nous faire souffler cette affaire.
Il s 'arrête et semble découvrir les visages de sa femme et de sa fille. Il les scrute pour y dé- celer l'accueil de son projet. Pendant quelques secondes, le silence s'installe. Ils se regardent tour à tour. Puis Catherine sourit, se lève et
l'embrasse. Mélanie a très bien compris la le- çon muette donnée par sa mère et elle mesure combien elle s'est montrée maladroite tout à l'heure.
- Demain, nous pourrions y aller tous les trois, suggère Mélanie pour manifester l'intérêt qu'elle porte à cette maison.
- Bonne idée ! se réjouit Alain. - Je ne pourrai pas vous accompagner. Il
faut que je prépare mon expo. Allez-y tous les deux.
Alain ne remarque même pas le coup d'œil complice que Catherine adresse à sa fille.
Après, il faut encore attendre parce qu'il a sorti une carte et que de nouveaux détails lui reviennent sans cesse en mémoire. Il vante le charme des colombages, la beauté de la mar- gelle de pierre du puits ou la façon dont il s'y prendra pour replanter une haie d'aubépine et des merisiers. À table, après plus d'une heure d'explications, le flot de paroles s'apaise un peu.
- Papa, es-tu d'accord pour que je parte au cap Nord avec Benoît et les autres ?
Son père s'arrête et la regarde droit dans les yeux. Puis il hausse les épaules, comme s'il voulait lui dire : « Tu n'as pas encore com- pris ? »
- Évidemment ! C'est une explosion de joie. Mélanie lui saute
au cou et l'embrasse en tentant de lui expli-
quer qu'elle fera attention, qu'elle n'oubliera pas ses médicaments, qu'elle... Elle devient su- bitement rouge, bafouille, s'agite et ses yeux se mettent à briller.
- Je te fais confiance. Tu penseras à prendre toutes les précautions.
- Les cousins sont en train de travailler sur le fourgon. Il faut que j'aille leur annoncer la nouvelle sur-le-champ.
Mélanie court dans l'appartement, décroche sa veste en jean et revient dans le séjour.
- Les clés. Tu peux me passer tes... Arrêt brutal. Silence. Sa mère pâlit et se lève
brusquement. Mélanie est blanche. Sa main s'accroche au montant de la porte. Le temps que son père se retourne, elle s'affaisse sur elle-même et tombe sur le parquet.
Le docteur Donnadieu est un ami de la fa- mille. Alain fait du vélo avec lui le dimanche matin. Il arrive dans la demi-heure qui suit. Dès qu'il sonne, le père ouvre et le retient quelques secondes dans le couloir pour lui ex- pliquer ce qui se passe. Puis il entre et regarde Mélanie qui est allongée sur le canapé du sa- lon.
- Alors, on fait peur à tout le monde ? Mélanie se sent faible. Elle répond par un
sourire triste. Le docteur Donnadieu mesure au moins un
mètre quatre-vingt-cinq. C'est un colosse de cent kilos qui a de larges mains. Quand Mélanie
SAUVÉ.. .
Mardi 27 avril
Pendant plusieurs jours, Adriano reste à la clinique. Les dames sont gentilles avec lui. Il mange bien et apprécie la propreté de la chambre.
- Patience, lui répètent-elles. Tu seras bien- tôt guéri.
Il a une longue cicatrice sur le ventre, mince et rouge comme un fil de soie, mais il souffre davantage en profondeur, comme si la pointe d'un couteau l'avait transpercé. Il n'a revu ni le chirurgien, ni le jeune docteur. Par contre, une vieille infirmière refait son pansement tous les matins. Elle ne lui parle jamais.
Un jour, une dame l'aide à s'habiller avec des vêtements propres qui ne sont pas ceux qu'il portait à son arrivée.
- Ils étaient déchirés et pleins de sang. On les a jetés.
Une voiture l'attend et l'emmène, par des rues qu'il ne connaît pas, jusqu'au centre ville. Là, le chauffeur lui dit d'ouvrir la portière et de descendre. Puis, l'auto repart, laissant Adriano seul sur le trottoir.
Le tourbillon de la ville, avec le bruit des moteurs, le va-et-vient des passants, la course et les cris des gosses, les klaxons, les odeurs de café et de saleté, le saisit et lui procure un grand malaise. Il se sent faible et la douleur qui l'oblige à se tenir courbé lui donne l'im- pression d'avoir vieilli brutalement.
Il se met à marcher à petits pas.
La cloche de l'institution résonne. La sœur qui vient d'ouvrir s'apprête à lui reprocher de n'être pas venu depuis si longtemps quand elle remarque la pâleur de son visage.
- Mais que t'est-il arrivé ? - J'ai reçu des coups de couteau... - Des coups de couteau ! Entre vite. On va
te soigner. - Mais... - Entre, insiste-t-elle en lui prenant le bras
pour l'aider à avancer. Adriano n'a pas le temps d'insister. Il y a de
la force et de la douceur dans les gestes de la sœur. Il se laisse conduire dans la pièce qui sert d'infirmerie. La mère supérieure est en train d'enduire de pommade les ulcères aux jambes d'un jeune garçon.
- Il a reçu des coups de couteau, annonce la sœur en entrant.
- Allongez-le, je vais regarder ça, répond la mère.
Adriano s'allonge et relève sa chemise. - Mais j'ai été opéré, parvient-il à expliquer.
Regardez, la cicatrice est propre et bien refer- mée. J'ai juste mal à l'intérieur, très mal.
Les deux sœurs se regardent. La mère supé- rieure s'approche et examine la cicatrice. Puis elle passe la main sous les reins et appuie près de la colonne vertébrale. Adriano pousse un cri de douleur.
- Mon dieu ! s'exclame-t-elle. Qu'ont-ils osé faire ?
Puis, presque aussitôt, elle ajoute à mi-voix, les lèvres serrées :
- Je vais écrire. Je vais écrire. Il faut que le monde entier sache. Il faut que les gouverne- ments fassent des lois. Je vais écrire...
Un avion vient de décoller de l'aéroport. Il passe au-dessus de l'institution. Les paroles de la mère supérieure se perdent dans le bruit as- sourdissant des réacteurs qui poussent l'appa- reil vers le ciel.
... BRÈVES... BRÈVES... BRÈVES...
REIN ARTIFICIEL : appareil permettant d'as- surer l 'épuration du sang en cas de fonctionne- ment anormal des reins. Les reins artificiels
modernes fonctionnent selon le principe de la dialyse et de l'ultra-filtration. [...] L'épuration assurée par les reins artificiels n'est pas abso- lument parfaite. Elle permet cependant de me- ner une vie sensiblement normale moyennant un certain nombre de précautions. Une séance de rein artificiel dure plusieurs heures et, chez les sujets atteints d'insuffisance rénale grave, il faut en moyenne trois séances par semaine. Ceci représente une contrainte très astrei- gnante et c'est la raison pour laquelle, lorsque cela est possible, on préfère toujours s 'orienter vers une transplantation rénale, d 'autant que le recours au rein artificiel de manière très
prolongée s'avère en définitive assez mal toléré sur tous les plans.
Docteur C. Blouin, Livre service médecine, Encyclopédie familiale, Hatier.
REVUE DE PRESSE
GREFFES
Aujourd'hui, on greffe quotidiennement à travers le monde des reins, des foies, des cœurs, des pancréas, des poumons ou encore de la moelle osseuse. Le rein demeure la greffe la plus fréquemment réalisée, les malades concernés pouvant bénéficier pendant plu- sieurs années d'un traitement d'attente (rein artificiel ou hémodialyse) qui permet de pro- grammer dans le temps l'intervention [...] En outre, on peut, avec le rein, avoir recours à un prélèvement effectué chez un donneur vivant apparenté.
Textes et Documents pour la Classe n° 613, «Les greffes d'organes », 25 mars 1992.
La greffe coûte cher : près de 300 000 francs pour une greffe rénale, 500 000 pour une transplantation cardiaque [...] Un coup d'œil aux listes d'attente montre que, pour la plupart des organes, les listes fran- çaises sont sans conteste les plus longues d'Europe : en 1989 et en 1990, plus de 4 500 malades attendaient une greffe de rein.
Libération, 3 juillet 1991.
On peut craindre pour l 'année 1994, au vu des prélèvements effectués durant le premier tri-
mestre, une chute de 37, 8 % des greffes de reins (passant de 1 972 [en 1991] à 1 224). [...] « Je crois que nous avons atteint aujourd'hui une situation critique et que le problème d'en- semble de la poursuite des transplantations est en train de se poser. On peut en effet concevoir que si notre société refuse les prélèvements d'organes, c'est qu'elle ne souhaite pas non plus bénéficier des transplantations », déclare le professeur Kreis.
Le Monde, 14 avril 1994.
TRAFICS D'ORGANES
Aujourd'hui, tout se prélève et se greffe, avec ou sans consentement, et dans des conditions éthiques souvent discutables. [...] L'ère de la commercialisation des produits humains sur catalogue a commencé.
Journal International de Médecine, mars 1994.
Le marché de reins qui se pratique à Bombay et sans doute bien ailleurs est consternant
mais logique. Il suit la loi de l'offre et de la de- mande qui, toutes deux, répondent ici à une nécessité vitale : survivre à la misère pour le « vendeur » et à la « maladie » pour l 'acheteur.
Revue du Praticien, 4 février 1991.
LES TRAFICS INTERNATIONAUX DE REINS
SE MULTIPLIENT
Le Monde, 15 février 1991.
ENLÈVEMENTS D'ENFANTS ET TRAFIC D'ORGANES Une rumeur court en Amérique latine et sème la peur dans les bidonvilles et les campagnes : des enfants, enlevés ou achetés à des familles pauvres, seraient utilisés comme donneurs d'or- ganes. En mars dernier, à San-Luis-Potosi (Mexique), M. Librado Ricavar Ribera, secrétaire général du gouvernement provincial, annonce l'ouver- ture d 'une enquête sur le trafic d'organes et ré- vèle que des enfants de la zone de l'Altiplano et des faubourgs de San-Luis disparaissent ; au bout de quelques semaines, ils sont restitués à leurs familles après avoir subi l 'ablation d 'un rein. [...] Quelques milliers de dollars achètent le silence des familles très pauvres. Ce sont les voisins qui accusent.
Le Monde Diplomatique, août 1992.
TRAFIC D'ORGANES EN AMÉRIQUE LATINE Le pire ou presque. Hospitalisé pour diarrhées aiguës, l 'enfant ressort aveugle. Énucléé. C'est ce qui est arrivé à Jenson, jeune Colombien des bidonvilles, il y a quelques années. [...] À Bogota, la greffe est possible sous quinzaine (contre trois ans d'attente en France).
Libération, 8 décembre 1993.
LA MAFIA DES ORGANES ÉCUME LES BIDONVILLES
À onze ans, Oscar s'est fait enlever dans une rue malodorante de la cité misérable où il vit, dans la banlieue sud du grand Buenos Aires. On l'a interné dans une clinique qu'il est inca- pable aujourd'hui d'identifier. On lui a enlevé un rein, et on l'a ramené à la maison un mois plus tard, avec 400 dollars en poche et une ci- catrice. Oscar est une victime des trafiquants d'organes qui terrorisent bidonvilles et quar- tiers pauvres d'Argentine, à la recherche de reins qu'ils revendront, sur le marché parallèle, quelque 45 000 dollars à des patients nord- américains, brésiliens ou argentins qui atten- dent désespérément une greffe.
Libération, 12 décembre 1991.
LE SERMENT D 'HIPPOCRATE*
En présence des Maîtres de cette école, de mes condisciples et devant l'effigie d'Hippocrate, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de la médecine.
Je donnerai des soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, viennent s'interpo- ser entre mon devoir et mon patient. Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne ver- ront pas ce qui s'y passe. Ma langue taira les secrets qui me sont confiés et mon état ne ser- vira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leur père.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, que je sois couvert d'opprobe et méprisé de mes condisciples si j'y manque.
* Le plus grand médecin grec de l'Antiquité (vers 460 - 377 av. J.-C.) dont l'éthique est à l'origine du serment que prêtent les médecins.
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CASCADE PLURIEL
LE CHEVALIER DE TERRE-NOIRE Michel Honaker.
Tome 1 L'ADIEU AU DOMAINE
Tome 2 LE BRAS DE LA VENGEANCE
UNE VIE À TOUT PRIX
Roger Judenne.
LES ANNÉES COLLÈGE
BLT ou L'ÉTÉ BASKET
Catherine Dunphy.
CAROLINE ou L'AMOUR EN VERT
Catherine Dunphy.
JOEY ou LES COPAINS D'ABORD
Kathryn Ellis.
LUCIE ou RÊVES INTERDITS
Nazneen Sadiq.
MÉLANIE ou LE JOURNAL D'UNE QUATRIÈME Susin Nielsen.
SPIKE ou POURQUOI MOI ? Loretta Castellarin.
Ken Roberts.
WHEELS ou PERSONNE À QUI PARLER Susin Nielsen.
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CASCADE POLICIER
ALLÔ! ICI LE TUEUR
Jay Bennett.
L'ASSASSIN CRÈVE L'ÉCRAN Michel Grimaud.
L'ASSASSIN EST UN FANTÔME
François Charles.
LE CADAVRE FAIT LE MORT
Boileau-Narcejac.
CHANTAGE TOUS RISQUES Pierre Leterrier.
LE CHARTREUX DE PAM Lorris Murail.
LE CHAUVE ÉTAIT DE MÈCHE
Roger Judenne.
COUPS DE THÉÂTRE Christian Grenier.
DES CRIMES COMME CI COMME CHAT
Jean-Paul Nozière.
CROISIÈRE EN MEURTRE MAJEUR
Michel Honaker.
DANS LA GUEULE DU LOUP
Boileau-Narcejac.
LE DÉTECTIVE DE MINUIT Jean Alessandrini.
UNE ÉTRANGE DISPARITION
Boileau-Narcejac.
HARLEM BLUES
Walter Dean Myers.
L'IMPASSE DU CRIME
Jay Bennett. LE LABYRINTHE
DES CAUCHEMARS Jean Alessandrini.
MICMAC AUX MILLE ET UNE NUITS
Paul Thiès.
OMBRES NOIRES POUR NOËL ROUGE
Sarah Cohen-Scali.
ON NE BADINE PAS AVEC LES TUEURS
Catherine Missonnier.
PEINTURE AU PISTOLET
Thomas Garly. POURSUITE FATALE
Andrew Taylor. RÈGLEMENT DE COMPTES
EN MORTE-SAISON Michel Grimaud.
SIGNÉ VENDREDI 13 Paul Thiès.
LA SORCIÈRE DE MIDI Michel Honaker.
SOUVIENS-TOI DE TITUS Jean-Paul Nozière.
LES VISITEURS D'OUTRE- TOMBE
Stéphane Daniel. LES VOLEURS DE SECRETS
Olivier Lécrivain.
L'AUTEUR
Roger Judenne est né à Chartres, une ville qu'il adore et où il vit toujours. Mais il a grandi au milieu d 'un village, dans une maison entourée de fermes et d 'animaux, à une époque où la campagne ressemblait aux images des albums. Il aime l'Histoire, quand elle ne rapporte pas les seuls noms de batailles et de rois, mais fait revivre les hommes qui sont passés sur la Terre avant nous. « Connaître le passé, n'est-ce pas un moyen de comprendre le présent et, peut- être, de mieux préparer l 'avenir ? » Les qualités qu'il apprécie le plus : la tolérance et la capacité à comprendre les autres. Il a publié des feuilletons dans les journaux, des romans pour adultes et des romans régio- naux, des traductions de romans espagnols et une quinzaine de romans pour la jeunesse. Dans la collection Cascade a paru Le lévrier du pharaon, dans la collection Cascade Aventure Le magicien d'or, dans la collection Cascade Policier Le chauve était de mèche et dans la col- lection Cascade Contes Deux pirates pour un trésor.
Achevé d'imprimer en octobre 1994 sur les presses de Maury-Eurolivres S.A.
45300 Manchecourt Dépôt légal : octobre 1994
N° d'éditeur : 2505 N° d'imprimeur : F 5123
C A S C A D E P L U R I E L
Mélanie rêve de quitter Paris pour faire un grand voyage, direction le cap Nord. Mais son état de santé s'aggrave de façon alarmante. Adriano, lui, rêve de devenir instituteur pour échapper à la misère et à la violence des bidonvilles de Bogota. Si loin l'un de l'autre, Mélanie et Adriano luttent dans le même but : celui de vivre ! Mais en France et en Colombie, la vie n'a pas le même prix...
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