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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex Cent soixante-septième session 167 EX/15 PARIS, le 4 août 2003 Original anglais Point 4.4 de l'ordre du jour provisoire OBSERVATIONS DU DIRECTEUR GENERAL SUR LES RAPPORTS D'EVALUATION EXTERNE PRESENTES AU COURS DE L'EXERCICE 2002-2003 RESUME En application des dispositions du paragraphe 6 de la décision 166 EX/3.1.4, le Directeur général soumet ci-après au Conseil exécutif un rapport succinct sur certaines des évaluations menées au cours de l'exercice 2002-2003, ainsi que ses observations. Décision proposée : paragraphe 39.

UNESCO. Executive Board; 167th; Observations du …unesdoc.unesco.org/images/0013/001309/130952f.pdf · certaines des évaluations menées au cours de l'exercice ... d'évaluation

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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex

Cent soixante-septième session

167 EX/15 PARIS, le 4 août 2003 Original anglais

Point 4.4 de l'ordre du jour provisoire

OBSERVATIONS DU DIRECTEUR GENERAL SUR LES RAPPORTS D'EVALUATION EXTERNE PRESENTES AU COURS DE L'EXERCICE 2002-2003

RESUME

En application des dispositions du paragraphe 6 de la décision 166 EX/3.1.4, le Directeur général soumet ci-après au Conseil exécutif un rapport succinct sur certaines des évaluations menées au cours de l'exercice 2002-2003, ainsi que ses observations.

Décision proposée : paragraphe 39.

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HISTORIQUE

1. A sa 166e session, le Conseil exécutif a prié le Directeur général "de continuer à lui rendre compte des évaluations menées concernant les activités de programme de l'Organisation, des mesures prises et à prendre à la suite des recommandations relatives aux évaluations ainsi que des raisons qui l'ont amené à écarter un certain nombre d'entre elles et des progrès dans l'amélioration de la qualité des évaluations entreprises".

2. Selon la Stratégie d'évaluation de l'UNESCO (165 EX/19), le Directeur général est tenu de promouvoir une culture de l'évaluation et d'améliorer la qualité des évaluations entreprises. Le nombre croissant d'évaluations mises en train, en dehors des dix évaluations prévues pour l'exercice 2002-2003 ((31 C/5), appendice IX), donne une idée des progrès accomplis. A la lumière de ces considérations, le présent document décrit trois évaluations entreprises par des bureaux hors Siège, et une autre par le Secteur de l'éducation. En ce qui concerne les évaluations prévues dans le 31 C/5, une a déjà été présentée au Conseil exécutif à sa 166e session, les autres sont en cours de réalisation et seront soumises au Conseil exécutif à ses sessions à venir.

3. La première partie du présent document récapitule chacun des rapports d'évaluation, notamment les principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter) et recommandations. Elle est suivie d'un bref compte rendu des mesures déjà prises ou en voie d'être prises par le Directeur général pour donner suite aux recommandations formulées dans les rapports d'évaluation. Dans la deuxième partie du document, le Directeur général présente les enseignements d'ordre général à tirer de ces évaluations.

PARTIE I - PRESENTATION DES RAPPORTS D'EVALUATION

• Projet d'écotourisme de l'UNESCO à Nam Ha (République démocratique populaire lao)

• Prévention du VIH/sida au sein des minorités ethniques de la région du haut Mékong par une éducation non formelle et formelle à base communautaire (Chine, République démocratique populaire lao et Thaïlande)

• Projet mobilisateur de soutien à l'éducation maya (PROMEM) (Phase II) (Guatemala)

• Bilan d'ensemble du réseau du Système des écoles associées de l'UNESCO (réSEAU)

PROJET D'ECOTOURISME DE L'UNESCO A NAM HA

Description succincte et historique du projet évalué

4. Ce projet a été lancé en 1999 par le Bureau de l'UNESCO à Bangkok à la demande du Gouvernement lao en raison de la croissance rapide du nombre de touristes qui se rendent en République démocratique populaire lao - évolution renforcée par les efforts concertés des pouvoirs publics pour encourager cette industrie et considérée par les bailleurs de fonds internationaux et les grandes institutions comme revêtant une grande importance pour le développement économique du pays. Plus précisément, le projet a été conçu et réalisé en étroite collaboration avec les autorités lao, compte tenu du fait que les forêts naturelles étaient menacées et que de nombreux groupes ethniques risquaient d'avoir à pâtir du développement du tourisme. Ce projet devait, s'il aboutissait, offrir un modèle pour d'autres zones de la République démocratique populaire lao et, s'agissant de l'UNESCO, pour d'autres pays de la région et d'ailleurs.

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5. Le projet vise donc à mettre en place un cadre d'écotourisme durable, l'objectif étant, avec l'Office provincial du tourisme, "d'amener le tourisme à contribuer au développement social et économique de villageois appartenant à des minorités ethniques qui, autrement, n'auraient qu'un accès limité aux produits du marché ou à des services d'aide sociale" et d'employer le tourisme comme instrument de conservation de la biodiversité forestière, ainsi que de maintien de la culture autochtone et de son espace culturel. De surcroît, il était prévu que l'Autorité provinciale chargée du tourisme gèrerait un fonds distinct (le Fonds de développement villageois) financé à l'aide des droits perçus sur les randonnées touristiques pour contribuer à l'amélioration des moyens de subsistance. Les principaux bailleurs de fonds étaient les Gouvernements néo-zélandais et japonais, par le biais de la Société financière internationale (SFI). Diverses entreprises privées et organisations du secteur public ont fourni des fonds supplémentaires et une aide en nature.

6. La responsabilité du projet était confiée conjointement à l'équipe du projet, à l'Autorité nationale chargée du tourisme, à l'Office provincial du tourisme, à un Comité directeur, au Comité national de contrôle, à l'Unité d'exploitation de la zone nationale protégée de Nam Ha, à la Wildlife Conservation Society (WCS), à l'Association des guides, au secteur privé et aux communautés villageoises.

7. Un ensemble de directives et de procédés ont ensuite été conçus et appliqués, plusieurs itinéraires de randonnées étant tracés à destination de villages à l'intérieur ou aux alentours de la zone nationale protégée en question (Province de Luang Ha). Huit villages regroupant 2.000 personnes étaient concernés. Des structures ont été mises en place pour faire face aux aspects opérationnels et financiers de l'écotourisme, avec notamment la diffusion de manuels de formation des guides, l'établissement de contacts entre les parties prenantes et des systèmes de contrôle.

8. Les activités ont été élargies au district de Sing en 2001. Ce qui a gêné l'introduction de l'écotourisme dans cette zone, c'est la présence d'un important marché touristique qui repose en partie sur le trafic de drogue. Bien que certaines activités aient été couronnées de succès, notamment la formation des guides, "nombre de difficultés subsistent". De surcroît, à la différence de Luang Namtha, Muang Sing ne jouit pas du statut de zone nationale protégée et se fonde essentiellement sur son attachement aux "modes de vie traditionnels". Des mesures favorables au tourisme culturel ont donc été prises pour préserver et développer cette ressource, par exemple en améliorant la qualité des productions de l'artisanat traditionnel mises en vente.

9. La phase I s'est achevée en octobre 2002, et c'est sur elle que porte le rapport d'évaluation. Les évaluateurs ont estimé que jusqu'à présent le projet avait été "remarquablement réussi" tant sur le plan du développement rural que sur celui de la conservation des forêts, résultat reconnu également par le Gouverneur de la Province de Luang Namtha ainsi que par l'ONU, qui a décerné au projet, en 2001, son Prix du développement pour la contribution apportée à la lutte contre la pauvreté en République démocratique populaire lao. L'ONU a cependant insisté sur le fait que, pour assurer la durabilité du projet, il importait que la seconde phase soit financée par des donateurs.

Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter)

10. L'évaluation a abouti aux conclusions ci-après :

(a) les évaluateurs ont souligné que le projet avait mis en place "un modèle pratique de premier ordre pour les activités d'écotourisme dans les zones de grande richesse culturelle et naturelle" et que les défauts actuels devaient être corrigés par une seconde phase attentive aux processus "de planification rationnelle, de consultation approfondie, de reproduction prudente et de développement approprié des capacités". Ils ont estimé

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que si, au stade actuel, toutes les formes d'aide extérieure étaient supprimées, le projet et sa durabilité seraient sérieusement compromis ;

(b) des randonnées d'un, deux et trois jours et un voyage en bateau dans les villages de la zone nationale protégée et aux alentours de cette zone ont été mis au point, ce qui dépasse le nombre prévu dans le document de projet. Plus de 2.000 touristes venus de 38 pays ont effectué les randonnées et voyages en bateau entre octobre 2000 et février 2002 et il ressort des chiffres de contrôle que l'écotourisme a contribué à près de 40 % du total des revenus des villages. Le projet a eu des retombées sur l'économie du Luang Namtha puisqu'il a donné du travail à des guides, des conducteurs de moto-taxis, des producteurs et vendeurs de produits alimentaires, et qu'il a également relancé d'autres activités touristiques telles que les gîtes d'accueil. Bien que la plupart des guides villageois bénéficiant d'une formation aient été des hommes, les femmes ont, elles, tiré un profit particulier de la production d'objets artisanaux tels que bracelets et objets tressés. Selon les évaluateurs, "les villageois se félicitent beaucoup de recevoir la visite des touristes et (à ce stade) n'ont guère le sentiment que la présence de ceux-ci a un effet négatif" ;

(c) l'argent collecté jusqu'à présent par le Fonds de développement villageois a été utilisé "de façon quelque peu décousue", ce qui est apparemment dû à l'absence de conception commune quant aux initiatives qui remplissent les conditions nécessaires pour constituer des activités de développement adéquates. Cependant, les évaluateurs ont estimé que ce Fonds avait surtout une valeur d'exemple en ce qu'il montrait que des pratiques économiques rationnelles pouvaient être très profitables à l'ensemble de la communauté, l'impact matériel des ressources collectées étant d'un moindre intérêt ;

(d) les systèmes de contrôle mis en place faisaient partie intégrante du projet. En dehors du système de fiches que les visiteurs remplissent à leur départ, trois autres protocoles ont été mis en train : une enquête (bisannuelle) sur les ménages des villages, un suivi (mensuel) de l'utilisation des ressources ainsi que de la faune et de la flore et une enquête (mensuelle) sur l'impact et l'entretien des pistes. Il reste encore à prendre en compte dans les instruments de suivi les questions de distinction entre les sexes dans les activités et l'impact de l'écotourisme. Il a également été prévu d'organiser des ateliers communautaires annuels où les conclusions seraient présentées aux parties prenantes pour entendre leurs réactions ; en outre, un manuel pour les guides et responsables des activités écotouristiques a été publié, où ces mécanismes de supervision sont présentés. Faute d'une collaboration régulière avec l'unité de gestion des zones nationales protégées, la mise en oeuvre des protocoles s'est heurtée à de graves difficultés étant donné que c'est cette unité qui est chargée de collecter des informations et de lancer les activités de suivi ;

(e) l'écotourisme se développant rapidement et régulièrement dans le Luang Namtha, les évaluateurs s'attendaient à ce que les ressources actuellement affectées à l'exploitation deviennent gravement insuffisantes, la capacité des institutions en cause étant qualifiée de "faible". La modicité des traitements des fonctionnaires et la dépendance à l'égard des conseillers internationaux ont été désignés comme des entraves au développement des capacités ;

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(f) les évaluateurs ont constaté que l'Office provincial du tourisme s'était très bien adapté, que le personnel de l'Autorité nationale chargée du tourisme avait beaucoup contribué au succès de la phase I, que l'Association des guides fonctionnait bien et que les communautés villageoises avaient tiré de ce projet un profit "substantiel quoique inégal". En revanche, le Comité directeur n'avait pas été efficace ;

(g) il est apparu que l'absence d'une politique touristique claire au niveau de la province constituait une entrave. Le système de répartition des droits sur les randonnées géré par l'Office provincial du tourisme avait cependant bien fonctionné (tenue des fichiers, transparence et responsabilité) ;

(h) les petites subventions et le soutien en nature apportés ont alourdi la charge administrative de l'Equipe chargée du projet, tout en renforçant l'impact de celui-ci (accroissement de l'intérêt et de la compréhension) ;

(i) les évaluateurs ont considéré que les services de guides avaient été essentiels à la réussite du projet en donnant satisfaction aux touristes et en gérant l'impact des randonnées sur les villages du site et sur l'environnement. Cependant, il a semblé que la brièveté des stages affectait sensiblement l'efficacité de la formation. Les fiches remplies par les visiteurs offraient en général des témoignages positifs quant à la capacité des guides à établir des contacts avec les villageois, bien que cette capacité ait varié. Dans certains cas, on a relevé une rivalité persistante entre les parties (guides et villageois), qui cherchaient à tirer un profit financier de la présence des touristes. Il a été souligné que leur rôle d'"interlocuteurs culturels" était d'une importance vitale si l'on voulait "commercialiser" l'écotourisme durable auprès des principaux intéressés ;

(j) les évaluateurs ont relevé que le projet avait eu de nombreux effets positifs sur la préservation de la biodiversité : les connaissances sur la flore et la faune menacées de disparition se répandent, la zone sert de réserve pour les espèces menacées, les déplacements réguliers au travers de la zone nationale protégée permettent de surveiller de près les espèces sauvages et les ressources naturelles, réduisant ainsi le plus possible l'exploitation illicite ; les incitations fournies par le projet ont permis aux villageois de mieux s'approprier les normes réglementaires et les pouvoirs publics ont été sensibilisés aux questions de conservation ;

(k) le projet n'a cependant pas eu l'impact attendu sur la conservation écologique faute d'une coordination efficace des initiatives par le conseiller chargé de la gestion de la conservation, l'Office provincial du tourisme et l'Unité de gestion des zones nationales protégées, ce qui a amené à abandonner un certain nombre d'activités ;

(l) il est apparu que la protection de la culture traditionnelle et des droits culturels, un des objectifs du projet, présentait plus de difficultés, surtout du fait que l'impact n'en est pas facile à mesurer. Les évaluateurs en ont conclu que la réglementation des activités touristiques dans les villages du Luang Namtha limitait les dégâts, mais qu'on ne pouvait en dire autant du tourisme à Muang Sing, où l'important marché des randonnées est associé à une capacité administrative faible. Un bureau d'information des visiteurs et un Bureau des guides de randonnées ont été mis en place pour gérer les attractions essentiellement culturelles qu'offre Muang Sing. Cependant, des randonnées ont été organisées sans que les communautés villageoises aient été consultées, ni les ateliers de sensibilisation des villages, et aucun mécanisme n'a été constitué pour répartir au sein des villages les revenus du tourisme. Les évaluateurs ont néanmoins noté l'intérêt esthétique et la clarté de la présentation de l'information.

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Recommandations

11. A la suite de leur analyse, les évaluateurs ont recommandé que les mesures ci-après soient envisagées :

(a) au cours de la phase II, il conviendra d'accorder une grande attention aux relations entre les guides et les villageois ; une étude d'impact régulière et suivie sera donc essentielle pour réduire les effets négatifs. Des liaisons doivent être établies avec d'autres instituts de recherche lao pour aider à mener à bien la supervision et l'évaluation d'impact. La supervision devrait en outre élargir son champ et s'intéresser davantage aux variables socioculturelles, telles que la différenciation homme-femme, et les directives devront être adaptées à la spécificité d'un site. Il faut aussi que les documents, plans et directives en anglais soient traduits en lao ;

(b) pour assurer la durabilité du projet à plus long terme, il faut renforcer les capacités en s'attachant en particulier aux processus et pratiques des administrations publiques/institutions locales en place et en obtenant des informations précises sur le travail accompli. Il faudrait embaucher un spécialiste du développement communautaire à plein temps pour apporter un soutien technique et des conseils aux villageois dans le cadre de stratégies diversifiées d'amélioration des sources de revenus et assurer la liaison avec les pouvoirs publics et organismes bailleurs de fonds. Il faudrait également s'efforcer d'améliorer la coordination. A cet égard, il serait essentiel de veiller à ce que le personnel de l'Office provincial du tourisme et les guides développent encore leurs compétences. Des incitations dans ce sens pourraient être apportées en augmentant le nombre des grades professionnels ou en confiant l'enseignement de l'anglais au secteur privé. Il a également été souligné qu'ouvrir l'accès à la formation dans le domaine de l'écotourisme à d'autres districts et provinces en constituant un Centre de formation et en utilisant le personnel affecté au projet pour des tâches de formateurs/conseillers mobiles contribuerait à renforcer encore l'impact du projet ;

(c) l'élaboration d'un plan de développement du tourisme traduisant une politique touristique claire aux niveaux des provinces et districts permettrait de préciser les rôles, de recenser les possibilités et de disposer d'un outil supplémentaire pour rendre le tourisme durable. Cette politique doit prendre en compte le développement du tourisme de manière générale et anticiper les événements à cet égard. Il convient d'élaborer un modèle de reproduction de l'écotourisme dans les zones où le tourisme existe déjà pour le transplanter dans les zones où il n'y a pas ou guère de tourisme. Cependant, les évaluateurs ont conclu que les critères utilisés pour sélectionner les villages aux fins de projets d'écotourisme devaient être revus, en mettant moins l'accent sur le lieu que sur les caractéristiques développementales, en tenant compte de considérations spécifiques telles que la consommation de drogue et en arrêtant des modalités d'action pour y faire face ;

(d) il convient de remplacer le Comité directeur par un conseil réuni par le gouverneur ou le vice-gouverneur et chargé de superviser le projet, d'approuver les plans de travail et états financiers ainsi que de faire des recommandations sur l'utilisation du Fonds de développement des villages (dont la gestion requiert davantage de planification et de transparence, et plus de participation des bénéficiaires visés). Toutefois, ce Conseil devrait pouvoir avoir connaissance des opérations faites sur le compte bancaire où sont versés les revenus des excursions et voyages en bateau dont le titulaire actuel est l'Office provincial du tourisme. Ces informations devraient également être mises à la

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disposition des guides, des communautés villageoises et des éventuels investisseurs pour mieux faire comprendre la gestion financière et attirer les investissements ;

(e) les représentants des villages auraient intérêt à ce que soient organisés des ateliers collectifs qui leur donnent l'occasion d'échanger des données d'expérience sur l'écotourisme ;

(f) l'emploi d'agents touristiques au niveau des districts devrait être envisagé par le gouvernement et - solution moins efficace - une formation pourrait être offerte aux fonctionnaires du district en matière de suivi de l'impact du tourisme ;

(g) il faudrait créer une association de guides professionnels mieux structurée, qui précise la déontologie et les avantages accordés aux employés. Il faudrait employer un plus petit noyau de guides à plein temps appartenant au secteur privé et disposer d'un vivier de guides à temps partiel employés dans la fonction publique ;

(h) il convient d'édicter des règles claires concernant la participation du secteur privé aux activités écotouristiques de façon qu'en Luang Namtha il pénètre graduellement le secteur de l'écotourisme sous la supervision de l'Office national du tourisme ;

(i) il conviendrait de se concentrer davantage sur la fabrication de produits artisanaux de qualité, ce qui permettrait de maintenir des techniques et styles traditionnels.

Mesures prises/à prendre par le Directeur général

12. Compte tenu des recommandations applicables à l'UNESCO, le Directeur général :

(a) a, conjointement avec les principaux partenaires du projet, pris acte des constatations de l'évaluation, dont il ressort que l'écotourisme peut s'avérer un instrument positif et pertinent de la conservation du patrimoine naturel et culturel. Les partenaires ont convenu de remédier aux insuffisances relevées dans la phase I lors de la réalisation de la seconde phase. La proposition de projet pour la phase II prend donc en compte les recommandations faites dans le rapport. Pour approfondir encore la stratégie optimale à retenir pour la phase II et renforcer la coopération, une réunion des parties prenantes a été organisée en juin 2003. La proposition de projet fait l'objet d'une révision compte tenu également de ce qui est ressorti de cette réunion ;

(b) a noté en particulier qu'il était recommandé d'engager un expert international pour collaborer sur place avec le personnel de projet national dans le cadre du renforcement des capacités. Le Directeur général a également attaché une grande valeur à l'engagement pris par le gouvernement national et les organismes publics d'affecter trois fonctionnaires à plein temps sur le site du projet dans le cadre des efforts pour mieux utiliser les leçons tirées du projet. De surcroît, le Directeur général note que le renforcement des capacités devrait s'accompagner d'un développement de l'infrastructure ;

(c) reconnaît qu'il importe de mettre en place des systèmes permanents de contrôle interne pour que le projet puisse être ajusté en cas de besoin et lui donner l'efficacité, et donc l'impact, maximum ;

(d) souligne l'importance d'utiliser une structure de projet qui permette de disposer d'un système souple de prise de décision ;

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(e) insiste sur la nécessité de renforcer la participation des parties prenantes et évoque à cet égard l'intégration des considérations nationales et provinciales au niveau du Comité directeur, ce qui a permis de favoriser, sur le plan local, le sentiment d'être partie prenante ;

(f) reconnaît qu'il importe d'intégrer dans les politiques les exemples de meilleures pratiques. Il convient de concevoir dès le départ un projet de meilleures pratiques à partir duquel des principes de recentrement pourront être déduits. Pour y parvenir, les bénéficiaires de ce modèle doivent être associés à la conception du projet, et des structures explicites doivent être mises en place pour transformer les exemples de meilleure pratique en action puis en pratiques généralisées ;

PREVENTION DU VIH/SIDA AU SEIN DES MINORITES ETHNIQUES DE LA REGION DU HAUT MEKONG PAR UNE EDUCATION NON FORMELLE ET FORMELLE A BASE COMMUNAUTAIRE

Brève description et objectif de l'évaluation

13. Conçu en 1998, le projet de prévention du VIH/sida dans les minorités ethniques du haut Mékong est issu du projet APPEAL de l'UNESCO et du programme réalisé par l'Organisation en collaboration avec l'ONUSIDA intitulé L'approche culturelle de la prévention du VIH/sida au service d'un développement humain durable. Ce projet visait à appliquer une conception intersectorielle spécifiquement culturelle à diverses communautés de Chine, de RDP Lao et de Thaïlande (qui toutes connaissent une évolution sociale rapide et des mouvements de biens et de personnes), en s'appuyant sur la coopération et la mise en commun des compétences de l'UNESCO et des pays. Les objectifs étaient les suivants :

• appuyer et renforcer les efforts menés sur le terrain par les organisations gouvernementales nationales et locales, les ONG, les groupes communautaires, les enseignants et les guérisseurs traditionnels pour empêcher la propagation du VIH/sida ;

• remédier à l'absence de programmes d'éducation préventive culturellement et linguistiquement adaptés aux minorités dans les domaines du VIH/sida ainsi que du trafic et de la consommation de drogue ;

• répondre aux besoins éducatifs spécifiques des femmes et jeunes filles des minorités.

Le projet comportait trois phases : I - Evaluation des besoins ; II - Elaboration de matériels éducatifs culturellement adaptés ; III - Essai des matériels élaborés ; IV - Utilisation de ces matériels.

14. Les objectifs du projet devaient être atteints par un ensemble d'activités : établissement d'un inventaire des matériels culturellement pertinents pour la prévention du VIH/sida ainsi que du trafic et de la consommation de drogue ; évaluation du recours aux médias et aux technologies dans l'éducation des populations minoritaires ; formation de personnel en matière d'élaboration, d'évaluation et d'utilisation de prototypes de matériels.

15. Pour tirer des initiatives un impact maximal, ce sont des communautés frontalières qui ont été retenues. Ces groupes minoritaires ont été choisis après consultation des autorités locales et en formation de leur degré apparent de vulnérabilité au VIH/sida. On a donc choisi les Lahu en Chine, les Akha, Lanten et Khouy en République démocratique populaire lao et, en Thaïlande, les Akha, Lahu, Hmong, Yao, Karen et Lisu, ainsi que des immigrés Shan et Lao. On s'est également adressé

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aux travailleurs communautaires et agents sanitaires, fonctionnaires, dirigeants, enseignants/ éducateurs et chefs traditionnels. Au niveau local, les services publics d'éducation, tant formelle que non formelle, ont été chargés de la mise en oeuvre, et la coordination du projet a été confiée en 2001 à l'UNESCO.

16. S'appuyant sur une analyse FFPM (forces, faiblesses, possibilités, menaces), l'évaluation externe a eu lieu entre novembre 2002 et janvier 2003.

17. Pour remédier à la marginalisation sociale, politique et économique qui caractérise de façon générale les groupes minoritaires et, plus particulièrement, pour lutter contre les forces qui rendent ces populations particulièrement vulnérables au VIH/sida, au trafic d'êtres humains et à l'abus des drogues, il faut évidemment des efforts beaucoup plus soutenus que ce que représente un projet de deux ans et, même si nombre de ses objectifs ont été atteints, il ne faut y voir qu'un premier pas. L'éducation préventive, en tant que vecteur essentiel du changement, ne donne pas des résultats immédiats. Par conséquent, les évaluateurs ont noté que "le projet actuel devait être jugé sur l'ensemble de ses processus, non à partir d'une mesure empirique d'une baisse de vulnérabilité à ce stade".

Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter)

18. Les constatations ci-après peuvent être tirées de l'analyse que les évaluateurs ont faite du projet :

Observations d'ordre général

(a) Les évaluateurs ont estimé que ce projet représentait une tentative ambitieuse et extrêmement importante pour aborder les problèmes liés au VIH/sida ainsi qu'au trafic et à l'abus de drogue au sein des groupes ethniques de la région retenue. Ils ont insisté sur le fait que pour continuer à progresser dans la lutte contre ces trois maux, il fallait prendre en compte les leçons tirées.

(b) Le projet devait faire l'objet d'une gestion intersectorielle au niveau régional. Cependant, les activités se sont apparemment déroulées sous forme de trois projets distincts. Dans la pratique, le projet a été effectivement intersectoriel en sciences sociales et en éducation parce que ces deux secteurs avaient détaché du personnel. Au niveau national/local, l'intersectorialité s'est développée grâce à la participation de divers secteurs à la gestion et à la mise en oeuvre du projet.

(c) Il est apparu que les réseaux d'éducation non formelle et les enseignants locaux avaient établi un lien très efficace avec les communautés locales. Cependant, l'apport des enseignants s'est limité à des cours sur les problèmes du VIH/sida, la drogue et la prostitution, et les évaluateurs se sont demandé s'il suffisait de transmettre un savoir pour susciter un changement de comportement.

(d) La participation des communautés n'a toutefois pas toujours été assurée et les évaluateurs ont observé que, parfois, ce sont les groupes les plus menacés qui ont le moins participé. Autre point faible relevé : les compétences des guérisseurs traditionnels n'ont pas été mises à profit.

(e) Les matériaux n'ont pas toujours été conçus en fonction du public ethnique visé et souvent ont été importés des cultures des basses terres. Les évaluateurs ont estimé que l'on s'était trop préoccupé de reprendre des stéréotypes, d'apporter aux problèmes des réponses correspondant aux courants de pensée dominants en accordant une place insuffisante aux méthodes concrètes pour réduire la vulnérabilité au VIH, ainsi que le trafic et l'abus des drogues.

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(f) Il est apparu que le projet avait souffert du fait qu'on n'avait pas organisé de réunions de coordination pour échanger des données d'expérience.

Thaïlande

(a) Selon les évaluateurs, un riche ensemble de données a été rassemblé dans des villages qui constituaient un échantillon représentatif des groupes ethniques de la province grâce à des questionnaires et à des groupes de discussion. Cette méthode a en outre donné aux villageois l'occasion de réfléchir aux problèmes et les équipes ont pu se faire une meilleure idée de l'adaptation des techniques de communication pertinentes aux spécificités ethniques des populations en question.

(b) L'efficacité du questionnaire a paru sujette à caution car il était trop long et comportait des questions jugées inadaptées, auxquelles il n'a donc pas été répondu ou qui ont reçu de fausses réponses. Cependant, les réponses n'en ont pas moins indiqué des tendances générales, notamment une certaine connaissance du VIH/sida dans chaque communauté, ce savoir étant toutefois "mal intégré dans les conceptions locales de sorte qu'il n'exerce pas une influence adéquate sur les comportements à risque", une utilisation répandue des drogues et une certaine habitude de la prostitution. Il n'est pas sans importance que la population ait réagi positivement à la perspective de disposer de matériels en langue locale sur le VIH/sida, le trafic de drogues et l'abus de celles-ci. Les évaluateurs en ont conclu que le principal intérêt du questionnaire était plus dans le processus de collecte que dans le résultat de l'enquête proprement dite.

(c) La partie II a exigé plus de temps que prévu, et la partie III a commencé plus tard qu'on ne s'y attendait pour des raisons de difficultés budgétaires. La partie II a permis de mener à bien un bilan des constations faites à la suite de l'évaluation des besoins, d'organiser des ateliers de travail, un voyage d'étude, de produire des enregistrements vidéo et audio, des affiches et des marionnettes, ainsi que des jeux de documents et des manuels. Selon les évaluateurs, les activités ont encouragé dans la population le sentiment d'être partie prenante au projet en associant les habitants à la production d'enregistrements et à l'analyse des problèmes. Le peu de temps alloué à cette partie a affecté la qualité des matériels produits et, chez les participants, ceux qui au sein des communautés ont une expérience directe de la consommation des drogues ou de la prostitution n'étaient pas adéquatement représentés. Il a en outre paru aux évaluateurs que l'on avait plus cherché à avertir qu'à présenter des options possibles.

(d) Il ressort des informations fournies aux évaluateurs lors d'entretiens avec des villageois que les matériels produits n'ont eu qu'un effet minime sur le plan de la prévention du sida et que les activités du projet ont davantage suscité d'angoisse que rassuré ou offert des solutions de rechange.

(e) L'évaluation de la partie III a montré que le projet avait dans l'ensemble amélioré les connaissances sur le VIH/sida, la prostitution des enfants et l'abus des drogues mais que les niveaux de ce changement étaient très variables. Des modifications ont alors été apportées aux matériels à partir des résultats de l'exercice d'évaluation (les documents graphiques n'étaient pas toujours très clairs et ont été à l'origine de contresens quant à la nature de la transmission du VIH). Des remarques ont été faites concernant l'effet sensible du processus d'évaluation sur la prise de conscience par les villageois de leur rôle dans la prévention des problèmes sociaux.

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République démocratique populaire lao

(a) Bien que pour l'essentiel la population ne soit pas au courant de la situation en matière de VIH, celle-ci "ne semblerait pas préoccupante, quelque niveau observable que l'on considère". Cependant, il a semblé que la multiplication des bars et discothèques ainsi que la fréquence des relations sexuelles traditionnelles avant le mariage et l'abus des drogues dans certains groupes ethniques pouvaient avoir des effets graves sur la vulnérabilité des villageois. Des activités de prévention ont été conçues par la Commission nationale lao pour l'UNESCO conjointement avec le service d'éducation non formelle du Ministère de l'éducation et le Comité national de lutte contre le sida.

(b) Selon les évaluateurs, la méthode adoptée était "trop décousue" et "pas assez adaptée pour permettre en fin de compte d'atteindre les objectifs du projet". Les initiatives conçues pour remédier à la vulnérabilité au VIH/sida ainsi qu'au trafic et à l'abus des drogues reposaient essentiellement sur la production de matériels audio et vidéo ainsi que sur les activités productrices de recettes au niveau des villages, le sport et les initiatives culturelles. Les matériels vidéo et audio n'ont pas paru suffisamment efficaces pour prévenir la vulnérabilité au VIH et les activités diversifiées en faveur du développement n'ont pas semblé pouvoir durer. Elles ont d'ailleurs été abandonnées en 2002 au profit de matériels en rapport direct avec les trois grands thèmes. Il est apparu que les niveaux des connaissances s'étaient améliorés dans les villages, et dans certains cas ceux-ci se sont montrés particulièrement réceptifs à l'idée que le préservatif pouvait prévenir la propagation du VIH/sida. Encore faut-il fournir des préservatifs pour que cette prise de conscience soit suivie d'effets.

(c) Les organisations locales ont été encouragées à participer. Les évaluateurs ont estimé que la coopération avait été satisfaisante entre les villageois et les fonctionnaires du service d'éducation non formelle, même si dans l'ensemble la participation des communautés locales a été qualifiée de "limitée".

(d) Beaucoup d'attention a été accordée aux coutumes traditionnelles qui semblaient aggraver la vulnérabilité au VIH. Les évaluateurs ont constaté que les relations sexuelles avant le mariage avaient diminué et ont attribué ce fait aux pressions exercées sur les jeunes par les aînés. Ils en ont conclu que cette évolution donnait plus de chance aux jeunes femmes de poursuivre leurs études. Selon les évaluateurs, les connotations morales des tentatives faites pour modifier les coutumes sexuelles traditionnelles étaient "préjudiciables et non viables".

Chine

(a) L'évaluation des besoins a fait apparaître qu'il fallait améliorer les connaissances sur le VIH/sida et a insisté sur le manque de matériels en langues locales (la majorité des villageois ne peuvent communiquer en mandarin et ne connaissent que le lahu). Par conséquent, l'équipe chargée du projet aux niveaux du district et de la province a décidé de produire des matériels de quatre types : CD vidéo, bandes audio, affiches et brochures, en veillant à ce que toutes les séquences soient locales et que la culture et les coutumes de la minorité lahu soient au centre des enregistrements vidéo. De surcroît, 285 enseignants du primaire se sont rendus dans 7.500 foyers pour donner un enseignement familial direct dans chaque village ; la coordination de ce projet a été jugée digne d'éloges. Les évaluations entreprises ont montré que ces activités avaient "considérablement" amélioré le niveau des connaissances dans la plupart des secteurs de la communauté. Certains villageois ont toutefois estimé que ce projet ne les concernait pas.

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(b) Les évaluateurs ont fait remarquer qu'étant donné l'accroissement de l'exode rural, les activités au niveau des villages n'apportaient pas de solutions adéquates aux problèmes de vulnérabilité une fois les gens loin de chez eux.

(c) Les évaluateurs ont estimé qu'une méthode réaliste avait été mise au point, qui allait plus loin que l'enseignement des symptômes du sida puisqu'elle plaçait le problème dans un contexte de développement social. Ils ont ajouté que le fait de ne pas insister sur les facteurs de risque propres à la minorité en question avait considérablement facilité la réalisation du projet. Ils en ont par conséquent déduit qu'il était possible de diffuser des messages visant des contextes et comportements spécifiques.

(d) Les évaluateurs ont relevé que les codes moraux en vigueur faisaient obstacle aux efforts directs entrepris pour traiter de la sexualité, du recours au préservatif et de la stérilisation des seringues, et que l'invocation des valeurs traditionnelles et des sanctions dans les messages de prévention avait rarement pour effet de supprimer les risques.

(e) La collaboration entre les divers niveaux de l'administration et les divers services de l'administration publique a semblé réussie, et les responsables des districts et des communes se sont montrés très attachés à la lutte contre le VIH/sida.

Recommandations

19. Les évaluateurs ont recommandé d'envisager de prendre les mesures ci-après :

Mesures d'ordre général

(a) Il faudrait élargir les activités à un plus grand nombre de groupes ethniques.

(b) Il faudrait insister davantage sur les pratiques à risque proprement dites.

(c) Il faudrait renforcer la collaboration entre les pays en vue d'atteindre plus efficacement les populations mobiles par des réunions d'échange et en mentionnant spécifiquement les populations mobiles parmi les objectifs de la phase suivante.

(d) Il faut encourager la participation locale si l'on veut que les efforts de lutte contre le VIH/sida et contre le trafic et l'abus des drogues aient un impact maximal sur les communautés ethniques.

(e) Il faut à l'avenir faire appel à l'éducation non formelle en tant que réseau essentiel d'enseignement et d'autonomisation. Il faut aussi renforcer la coopération avec les autres instances gouvernementales et ONG actives dans le domaine de la santé et du développement social. Des échanges d'information devraient de surcroît s'instaurer avec d'autres sites de projets.

(f) Il faudrait insister davantage sur le rôle des enseignants s'agissant des problèmes de développement social liés aux trois domaines cibles du projet, notamment en élargissant leur contribution au-delà de la simple transmission d'un savoir.

(g) Il faudrait produire de nouveaux matériels audio et vidéo pour assurer une participation continue au niveau des villages.

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(h) L'UNESCO devrait apporter une aide attentive aux niveaux de la planification et des crédits. Les évaluateurs recommandent à l'UNESCO d'aider à repérer les insuffisances et à remédier aux points faibles et de faciliter le renforcement des capacités nationales en même temps que les échanges constructifs entre pays.

Thaïlande

(a) La collaboration entre les pouvoirs publics et communautés cibles prévue dans le projet devrait être mise à profit et transposée à d'autres zones géographiques par le biais du réseau d'éducation non formelle et d'ONG de la région. Il convient également d'élargir à d'autres sites l'utilisation des matériels pour toucher les quelque 4.000 villages frontaliers et communautés ethniques minoritaires répandus au nord de la Thaïlande, ce qui rendrait nécessaire une nouvelle assistance financière.

(b) Il convient de veiller à ce que la diffusion de matériels audio et vidéo ne devienne pas "un mode simplifié de formation fondée sur le principe hiérarchique" et que la participation des villageois soit assurée.

(c) Il faudrait créer de nouveau matériels faisant appel aux technologies vidéo et aux images/intervenants locaux pour obtenir des matériels de prévention spécifiquement adaptés à l'ethnie visée.

République démocratique populaire lao

(a) La confiance et la collaboration entre les pouvoirs publics et communautés locales devraient être mises à profit et élargies aux autres organismes chargés de l'éducation sanitaire dans la région.

(b) Il faudrait produire des cassettes audio et des CD vidéo dans les langues locales pour sensibiliser les populations, notamment en encourageant le débat.

(c) Les activités actuelles devraient porter plus spécifiquement sur les risques dans le contexte local et susciter davantage de participation locale, pas seulement des activités "éducatives". Il faut réévaluer la méthode moralisatrice et la mise en cause des pratiques culturelles traditionnelles, car en discréditant des comportements on ne fait qu'encourager à les cacher. Par conséquent, les évaluateurs ont proposé qu'au lieu d'interdire les relations sexuelles avant le mariage on insiste sur la nécessité d'utiliser un préservatif lorsqu'il y a multiplicité des partenaires sexuels.

Chine

(a) Pour entretenir l'élan obtenu, il faut mettre en train des activités de suivi ; il ne suffit pas de maintenir les connaissances acquises, il faut aussi entretenir le souci de prudence.

(b) A l'avenir, les activités devraient porter sur des situations à risque spécifiques et le recours au préservatif devrait être présenté comme un élément essentiel dans ce cas.

(c) D'autres organismes publics devraient être associés aux activités du projet. Dans les cas où des agents sanitaires s'acquitteraient plus efficacement d'une tâche jusque-là confiée à des enseignants, ils devraient être encouragés, notamment à enseigner l'utilisation du préservatif. Les organismes publics devraient en outre être incités à appliquer à d'autres activités les leçons tirées du projet. Par exemple, on pourrait envisager d'utiliser les langues locales dans les émissions de radio.

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(d) Le projet devrait être repris dans d'autres zones, après modification en fonction des particularités ethniques du groupe cible.

Mesures prises/à prendre

Compte tenu des recommandations présentées dans le rapport d'évaluation, le Directeur général :

(a) accepte ces recommandations. Pour parvenir à un accord sur les modalités de leur mise en oeuvre, le rapport d'évaluation sera communiqué aux coordinateurs des pays et au bailleur de fonds (le Gouvernement japonais). Un atelier sera également organisé dans les trois pays participants pour examiner les difficultés rencontrées dans la gestion du projet et les mesures à prendre à la suite du rapport d'évaluation. En outre, des missions d'étude seront envoyées pour mieux comprendre les contextes particuliers des zones ethniques en question ;

(b) est déterminé à rechercher des stratégies efficaces pour obtenir un financement extrabudgétaire en vue d'élargir le projet à d'autres communautés et à de nouvelles zones dans les pays retenus. Le Directeur général a en outre insisté sur la nécessité de tirer parti de la reproductibilité de l'élément de renforcement des capacités propre au projet et de le transposer à d'autres populations rurales dont le niveau d'éducation est peu élevé ;

(c) est déterminé à mettre à profit les leçons qui ressortent de l'analyse des évaluateurs en ce qui concerne ce projet spécifique et, de façon plus générale, les projets de cette nature dans le monde. Par conséquent, il souligne la nécessité de continuer à oeuvrer utilement en établissant une liaison entre éducation formelle et non formelle, où enseignants et élèves participent à des activités communautaires, communiquant leur savoir aux parents et autres membres de la communauté. De surcroît, compte tenu du fait que les matériaux didactiques sont très bien acceptés par les villageois lorsqu'ils sont présentés dans les langues locales et sont situés dans des contextes culturels locaux, et que les systèmes multimédia servant à faire passer les messages ont été utilisés efficacement en dépit du manque d'électricité (dans certains cas en branchant les postes de télévision sur des batteries d'automobiles et des générateurs de tracteurs), le Directeur général désire vivement que l'on envisage d'utiliser plus largement pareilles activités ;

(d) approuve les efforts déployés pour renforcer la renforcement de la coopération intersectorielle, notamment au niveau des communautés, de sorte que l'on dispose du meilleur modèle possible pour une collaboration aussi essentielle ;

(e) reconnaît qu'il reste de nombreuses difficultés à surmonter pour améliorer le plus possible le projet. C'est ainsi que les taux élevés d'analphabétisme, le peu de temps que laissent les activités agricoles (qui obligent les formateurs à se rendre dans les foyers le soir) et les difficultés d'accès à certains villages éloignés limitent dans la pratique l'impact des activités. Il faut également prendre en considération les difficultés de nature plus culturelle, telles que le problème des tabous sexuels qui rendent parfois délicat l'expression de certains messages, et les effets des modes de vie traditionnels sur le processus d'apprentissage ;

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(f) encourage à adopter des mesures en vue d'apporter un soutien continu au renforcement des capacités locales, notamment en appuyant les chefs de communautés et de villages, d'établir un lien entre les écoles et la communauté, de planifier efficacement l'affectation du personnel, d'améliorer la coordination de tous les projets d'éducation préventive en renforçant les liens entre partenaires et parties prenantes, d'apporter un soutien continu au gouvernement central et aux parties prenantes et de mettre tout en oeuvre pour tirer parti de l'expérience acquise dans le cadre du projet aux fins du renforcement des capacités ;

(g) estime que cette évaluation constituera un élément important de l'évaluation de toutes les activités de l'UNESCO en matière de VIH/sida qu'IOS doit entreprendre sous peu.

PROJET MOBILISATEUR DE SOUTIEN A L'EDUCATION MAYA (PROMEM)

Brève description et objet de l'évaluation

20. Le projet, financé par le Gouvernement des Pays-Bas, a commencé en 1995 (phase I, 1995-1999 et phase II, 1999-2002) et s'efforce de mobiliser des efforts nationaux au Guatemala afin d'assurer aux enfants mayas une éducation bilingue et interculturelle après trois décennies de conflit armé. L'objectif est de lutter contre la discrimination et l'exclusion dont ont souffert les enfants autochtones grâce à des stratégies éducatives qui renforcent leur identité et leur sentiment d'appartenance à une nation multi-ethnique, multilingue et multiculturelle.

21. L'UNESCO était responsable de la direction technique et de l'exécution du projet, le Ministère de l'éducation agissant en tant que contrepartie nationale de l'Organisation, et le CNEM (Conseil national de l'éducation maya) en tant que partenaire civil.

22. La phase II du projet, qui fait l'objet de l'évaluation, était centrée sur quatre objectifs principaux : l'application de la réforme éducative du point de vue de l'enseignement bilingue et interculturel maya (EMBI) ; le renforcement des capacités par un soutien à la consolidation du Conseil national de l'éducation maya (CNEM) ; le renforcement des capacités dans les unités locales d'éducation maya (ULEM) ; et la valorisation et la formation des ressources humaines pour l'EMBI.

23. L'évaluation avait pour objet d'identifier les réalisations du PROMEM dans sa deuxième phase (son impact, sa pertinence, son efficacité et son efficience), et d'étudier comment les processus du PROMEM pourraient être plus largement adoptés et comment assurer au mieux la durabilité du projet. Des visites sur le terrain, des entrevues, des séances de travail et des analyses documentaires ont donc été entreprises par l'équipe d'évaluation afin de diffuser largement les résultats et de faire part des recommandations à toutes les personnes et entités responsables de l'application des processus de la réforme nationale de l'éducation.

24. Le rapport fait l'éloge du caractère mobilisateur du PROMEM qui a permis d'inscrire l'éducation bilingue et interculturelle maya au programme de l'éducation nationale. Le projet a, selon les évaluateurs, appuyé et non remplacé les initiatives des participants sociaux en favorisant des alliances stratégiques et en apportant des solutions adaptées face à la nécessité de renforcer les capacités de l'EMBI. Le rapport souligne les progrès sensibles réalisés pour la majorité des objectifs proposés, malgré des facteurs contraignants tels que l'insuffisance des ressources financières. Les évaluateurs ont estimé que, vu l'importante contribution du projet au développement de l'éducation bilingue et interculturelle maya, comme le reconnaissent le Ministère de l'éducation et la société

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civile, le projet devrait être poursuivi afin de permettre l'épanouissement des processus puis leur adoption par le Ministère de l'éducation, le CNEM, les organisations et les communautés locales.

Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter)

25. Les évaluateurs ont fait les observations ci-après :

(a) les stratégies élaborées ont été approuvées dans le rapport comme il convient. Les évaluateurs se sont déclarés convaincus que le projet avait favorisé l'évolution des mentalités vis-à-vis de l'enseignement bilingue et interculturel comme option éducative pertinente ;

(b) l'appui à la réforme de l'enseignement et aux organismes ministériels semble constituer une intervention visionnaire et enthousiaste de grande importance - caractéristique mise en évidence dès 1998, reconnue par les différents acteurs nationaux et internationaux interrogés par les évaluateurs. Le projet a permis d'établir les bases de la proposition visant à inscrire l'éducation bilingue et interculturelle maya au programme de l'éducation nationale sur les plans théorique et pratique, tout en coopérant avec d'autres organismes internationaux actifs dans ce domaine. Le modèle ainsi élaboré a inspiré de nombreuses études et publications universitaires sur la culture maya et sa pratique éducative, qui ont été envoyées aux bibliothèques des ULEM afin de servir à la formation des enseignants et dans les programmes d'amélioration, ainsi que comme textes de référence en général dans ce domaine. De plus, la stratégie de communication interactive à l'appui de méthodes communautaires radiodiffusées et audiovisuelles qui ont été élaborées a été décrite comme "extrêmement innovante" ;

(c) la formation et la spécialisation de 200 éducateurs mayas a certainement eu des effets directs sur l'application pratique de la réforme de l'enseignement et des programmes. La contribution du PROMEM au renforcement de certaines institutions officielles n'aurait toutefois pas été très marquante. Des facteurs contraignants indépendants du Projet, tels que des problèmes de coordination entre ces institutions, auraient considérablement affecté le résultat ;

(d) les évaluateurs ont souligné le bon niveau de crédibilité qui a été atteint par le PROMEM et ont mentionné en particulier le rôle de médiation joué par le Projet en ce qui concerne les universités et la formation des enseignants ;

(e) on considère que le projet a dépassé les résultats attendus en matière de mobilisation des acteurs sociaux à l'appui de l'enseignement maya, puisque les ULEM, les parents et les organisations communautaires concernés se sont montrés "extrêmement enthousiastes" ;

(f) en ce qui concerne la consolidation de la capacité institutionnelle du CNEM, l'octroi d'un statut juridique à cette entité, la légalisation de l'affiliation de 17 organisations mayas, la mise en place d'une équipe pour la création de l'Université maya et le soutien des deuxième et troisième congrès sur l'éducation maya, ainsi que le soutien financier fourni, ont constitué des étapes clés dans cette voie. Le caractère durable des progrès réalisés ne semble toutefois pas garanti. Le fait que le CNEM continue de dépendre financièrement presque exclusivement du PROMEM, plutôt que d'un capital d'amorçage tel que prévu, renforcé par des contributions des organisations et spécialistes autochtones, ainsi que le Ministère de l'éducation, est une cause essentielle de la restriction mentionnée ci-dessus ;

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(g) les communications entre le PROMEM et le CNEM, entre le Conseil d'administration et autres, entre le CNEM et ses organisations de base, n'ont pas été satisfaisantes de l'avis des évaluateurs ;

(h) la préparation de directives sur l'éducation bilingue et interculturelle maya, basées sur les pratiques d'enseignement des ULEM, a mobilisé 67 ULEM et leurs communautés. Les stratégies de formation et le suivi pédagogique et méthodologique ont ensuite été développés pour correspondre au mieux aux ULEM en question. Les évaluateurs ont conclu que huit communautés linguistiques et 47 communautés locales, soit 10.383 élèves, ont bénéficié de ces activités. La participation des parents a permis de susciter une image plus positive de l'identité maya ;

(i) bien que l'influence du PROMEM sur les outils pédagogiques et les classes des ULEM ait été jugée "considérable" par l'équipe d'évaluation, les attentes énumérées dans le document de projet n'ont pas été pleinement satisfaites. L'utilisation insuffisante des méthodes pédagogiques, la non-utilisation des textes et matériels éducatifs fournis, l'absence d'interactions entre les ULEM d'une même région géographique et le trop petit nombre d'enseignants bilingues ont constitué des obstacles spécifiques qui sont venus s'ajouter aux limitations macro-éducatives telles que l'insuffisance des ressources nationales consacrées à l'éducation. En outre, les ULEM ont été jugées particulièrement vulnérables étant donné leur base de financement précaire qui les a obligées à dépendre des contributions des parents et des ONG, et leur statut juridique (les écoles communautaires "à but non lucratif" créées à l'initiative des parents n'ont pas d'existence juridique). Néanmoins, les textes, le matériel éducatif et les ressources pédagogiques spécifiques aux besoins particuliers des centres éducatifs en question ont été distribués en plus des outils de base nécessaires et ont été employés dans le cadre de processus éducatifs innovants. L'une des réussites les plus frappantes en ce qui concerne les ULEM semble être le développement, chez les enfants, de l'identité et de la confiance en soi ;

(j) l'application des critères non négociables énoncés dans la proposition relative au PROMEM d'intégration de la culture maya dans les programmes scolaires nationaux est évidente vu l'augmentation sensible du bilinguisme dans la majorité des classes et la présence de plus en plus grande du contenu culturel et des valeurs mayas dans le programme scolaire. La façon dont les critères ont été adaptés à chaque contexte régional a été considérée comme un facteur essentiel pour obtenir la participation de la communauté. On a également noté la contribution de la proposition à la réforme de l'enseignement grâce à la promotion de l'éducation interculturelle pour tous les petits Guatémaltèques. Les évaluateurs ont estimé en particulier que la liberté d'expression et de participation était une réalité dans presque toutes les classes, et que cela semblait favoriser l'apprentissage ;

(k) il semble que le PROMEM ait beaucoup contribué à la préparation et à la formation des ressources humaines autochtones pour le développement de l'éducation bilingue et interculturelle maya non seulement dans les ULEM, mais aussi dans l'éducation nationale grâce à la formation de formateurs. La collaboration avec le PRODESSA a été jugée par les évaluateurs comme "tout à fait positive", et les étudiants ont semblé satisfaits de la qualité du programme. L'influence de cette initiative aurait toutefois pu être meilleure : on n'a pas développé d'initiatives spéciales de coordination avec l'enseignement préscolaire ; aucune évaluation d'impact n'a été entreprise ; et aucun projet n'a été mis au point pour les experts du Bureau central de l'éducation interculturelle bilingue (JEDEB), les unités provinciales de développement de

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l'éducation (UDE), ou les directions provinciales de l'éducation. Le succès du programme diplômant en éducation bilingue et interculturelle (qui fait également partie des programmes de formation pédagogique en cours d'emploi) a été souligné par les évaluateurs car il s'agit d'un modèle très intéressant ayant des effets multiplicateurs notables et un grand rayonnement qui devrait être appliqué ailleurs ;

(l) les évaluateurs ont déclaré que le projet avait dans l'ensemble été appliqué conformément aux plans opérationnels annuels et qu'il y avait une "organisation efficiente d'exécution du projet", avec du personnel et une direction efficaces. L'exécution a été jugée transparente, l'équipe PROMEM/UNESCO faisant preuve de "beaucoup de professionnalisme et de motivation".

Recommandations

26. Les évaluateurs ont fait les recommandations suivantes :

(a) une troisième phase devrait être envisagée pour permettre de consolider les acquis grâce à l'adoption des stratégies du projet par l'Etat et la société civile. La recherche et l'application systématique des meilleures pratiques éducatives devraient être renforcées dans le cadre de cet objectif qui est de promouvoir la réforme de l'enseignement, la transformation des programmes, la professionnalisation et la formation permanente des enseignants ;

(b) un mécanisme de suivi et d'évaluation des résultats devrait être mis en place. Un suivi du taux de scolarisation et de l'efficience du processus d'enseignement, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, devrait être introduit ;

(c) l'alliance stratégique et la collaboration avec le CNEM devraient se poursuivre, en particulier au niveau de la valorisation des ressources humaines. Des efforts en vue d'une coordination plus efficace devraient aussi être déployés avec les autres parties prenantes ;

(d) la diffusion des publications devrait être accrue en en autorisant la vente et en créant des versions électroniques ;

(e) des mécanismes efficaces de coordination et de communication entre le PROMEM et le CNEM devraient être mis au point. La participation du CNEM au Comité tripartite de consultation devrait être assurée et les initiatives du CNEM pour devenir autonome devraient être encouragées ;

(f) les activités centrées sur les communautés linguistiques K'iche, Tz'utujil et Mam devraient être coordonnées avec le Ministère de la culture, le Projet Bezachi et d'autres organisations pertinentes ;

(g) un système intégré de formation initiale, en cours d'emploi et spécialisée pour les éducateurs devrait être renforcé, mettant l'accent sur les directeurs de l'éducation et sur les femmes. La parité entre les sexes dans toutes les stratégies du projet devrait être encouragée ;

(h) la possibilité d'une spécialisation en éducation et programme mayas dans le cadre d'un diplôme d'enseignement devrait être introduite et il faudrait accorder un soutien aux diplômés ;

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(i) les études universitaires sur l'éducation bilingue et interculturelle, avec spécialisation en formation pédagogique, devraient être maintenues, renforcées et développées ;

(j) les possibilités de coopération avec des organismes nationaux et internationaux devraient être étudiées en ce qui concerne les instituts de formation des enseignants ;

(k) la participation et le développement des enfants dans le processus éducatif et dans les conseils d'établissement devraient être élargis ;

(l) le Ministère de l'éducation devrait envisager l'adoption de mesures juridiques, administratives et financières pour garantir l'intégration de l'éducation bilingue et interculturelle en créant une catégorie spéciale d'écoles communautaires, reconnaissant les ULEM en tant que centres de démonstration de l'EMBI et en renforçant les relations entre les écoles communautaires, les réseaux existants et les autres écoles. De plus, il faudrait recruter des enseignants bilingues en grand nombre ;

(m) le CNEM devrait affirmer son rôle de chef de file de représentant du mouvement maya dans les processus de transformation du secteur éducatif et renforcer les liens entre les organisations membres, le PROMEM, le Ministère de l'éducation, les réseaux existants et d'autres organismes nationaux et internationaux. En outre, le CNEM devrait élaborer un plan concret pour devenir autonome ;

(n) des efforts devraient être déployés pour maintenir la coopération entre le Ministère de l'éducation, l'UNESCO et le Gouvernement des Pays-Bas, et pour prendre des initiatives afin d'élargir la collaboration ;

(o) la question du passage de l'enseignement primaire à l'enseignement secondaire doit être étudiée. La question de la formation spécialisée dans l'enseignement préprimaire doit aussi être évaluée ;

(p) afin d'éviter une interruption du projet et la dissolution de l'équipe nationale, une période-relais devrait être prévue dans l'attente d'une nouvelle phase.

Mesures prises/envisagées par le Directeur général

27. Compte tenu des recommandations concernant l'UNESCO, le Directeur général :

(a) a la ferme intention de soutenir l'instruction en langue maternelle autochtone comme moyen d'améliorer la qualité de l'éducation en s'appuyant sur les connaissances et les expériences des apprenants et des enseignants ;

(b) s'engage à encourager l'éducation bilingue et interculturelle à tous les niveaux de l'enseignement comme moyen de promouvoir l'égalité sociale et la parité entre les sexes, de favoriser la compréhension entre les peuples et d'assurer le respect des droits fondamentaux. En effet, le Directeur général s'engage à inclure l'égalité entre les sexes dans toutes les stratégies du Projet pour contribuer à éliminer les stéréotypes sexuels et toutes les formes de violence visible et invisible contre les fillettes autochtones dans les écoles ;

(c) reconnaît la nécessité de fournir à tous une éducation de qualité afin de répondre aux besoins éducatifs fondamentaux de tous les enfants, de tous les jeunes et de tous les adultes des sociétés d'aujourd'hui, diverses sur les plans culturel et linguistique, conformément à l'engagement de la communauté internationale qui figure dans la

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Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous et qui est réaffirmé dans le Cadre d'action de Dakar ;

(d) convient de la nécessité de renforcer le rôle mobilisateur et la capacité technique de l'UNESCO à promouvoir et soutenir l'éducation des populations autochtones, afin de renforcer la place très importante que joue le système scolaire dans les processus de renforcement de la paix dans des régions qui connaissent des tensions ethniques, l'intolérance et la discrimination ;

(e) a redoublé d'efforts en vue d'obtenir le soutien de donateurs à l'éducation bilingue et interculturelle maya pour permettre de consolider les résultats acquis afin de peser sur la réforme des politiques. Une prolongation d'un an (2003) a été négociée avec le Gouvernement des Pays-Bas pour préparer le terrain à l'exécution d'une nouvelle phase. A cet égard, une proposition de projet pour la période 2004-2006 a été préparée par le Gouvernement finlandais, en collaboration avec le PROMEM, et fait l'objet actuellement d'une négociation. De même, des donateurs bilatéraux et autres sont sollicités dans le cadre d'un effort spécial déployé par le Bureau de l'UNESCO au Guatemala et le Bureau multipays pour l'Amérique centrale ;

(f) s'est assuré de l'application d'un processus de suivi pour mesurer les progrès des enfants, en mettant en particulier l'accent sur le langage, la culture et l'identité. De même, une méthode d'évaluation a été élaborée pour voir dans quelle mesure le projet a modifié l'existence des groupes cibles (garçons et filles, enseignants, parents et communautés locales mayas), et aussi pour savoir si la qualité et l'efficacité des stratégies du projet ont permis de peser sur la réforme des politiques ;

(g) a précisé que la phase de prolongation devait porter sur le renforcement des capacités nationales par l'intermédiaire du dialogue et de la recherche d'un consensus entre le gouvernement, les organisations mayas et les autres parties prenantes, pour garantir la responsabilisation, l'adhésion et la viabilité à long terme des stratégies et acquis du Projet ;

(h) a montré sa détermination à renforcer la coordination et la communication avec les différentes parties prenantes et à encourager leur pleine participation à la planification, à l'exécution et à l'évaluation des activités ;

(i) a approuvé l'organisation, par le Bureau international d'éducation (BIE/UNESCO) et le Bureau multipays pour l'Amérique centrale, d'une conférence internationale sur "la situation de la réforme des programmes en Amérique centrale", l'accent étant mis sur le rôle de l'interculturalité, de la langue et de la culture dans le programme national de consolidation de la paix et de démocratisation (octobre 2003) ;

(j) a assuré la diffusion des expériences du projet par la préparation par le PROMEM de deux études de cas : (a) "Bonnes pratiques dans l'éducation autochtone : le cas du PROMEM, avec la coordination du Secteur de l'éducation" ; et (b) "Réforme des programmes et cohésion sociale dans les sociétés sortant de conflits : le cas du Guatemala", sous la direction du BIE/UNESCO, et la création de versions électroniques des publications du Projet ;

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(k) a la ferme intention d'appuyer les stratégies du Projet concernant la formation en cours d'emploi à l'intention des enseignants pour l'enseignement bilingue interculturel, la synthèse et la diffusion des meilleurs pratiques en matière d'enseignement bilingue interculturel et le renforcement des mécanismes de coordination, de communication et de coopération avec le CNEM, les projets, programmes et institutions apparentés dans le cadre de la réforme de l'enseignement.

BILAN D'ENSEMBLE DU RESEAU DU SYSTEME DES ECOLES ASSOCIEES DE L'UNESCO (réSEAU-ASPnet)

Brève description et objet de l'évaluation

28. Le Système des écoles associées, fondé en 1953, avait pour objectif de stimuler le développement et la diffusion de la compréhension internationale dans les écoles en soutenant des programmes pilotes nationaux liés et coordonnés au plan international. La philosophie sous-jacente visant à promouvoir les droits de l'homme, la compréhension interculturelle, la paix et la démocratie est encore à la base de ce Système, et a été adoptée par 7.344 écoles qui vont de l'enseignement préprimaire à des instituts de formation des enseignants dans 170 pays qui participent maintenant à ce réseau, qui reste "unique par son échelle et sa portée". Les activités entreprises vont du jumelage d'écoles à la célébration d'événements inscrits au calendrier des Nations Unies, certaines écoles étant plus actives que d'autres, mais la majorité faisant état d'un très bon niveau de participation des élèves.

29. L'évaluation a commencé par l'examen du fonctionnement et des résultats du réSEAU, grâce à des questionnaires et des entrevues afin de rassembler les informations. Ainsi, entre mai 2002 et mai 2003, des entrevues ont été réalisées et des documents analysés, la plupart des conclusions étant tirées des réponses aux questionnaires. Même si l'échantillon n'a pas été aussi riche que prévu, la couverture mondiale a été large, toutes les régions et une large gamme d'établissements étant représentées. L'efficacité et la capacité du réSEAU ont été examinées, mais aussi son rôle dans la réalisation du sixième objectif du Cadre d'action de Dakar ("améliorer sous tous ses aspects la qualité de l'éducation dans un souci d'excellence de façon à obtenir pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables - notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante") a pu être évalué et des propositions ont été élaborées en réponse aux conclusions ainsi dégagées.

30. Les réalisations du réSEAU ont été considérées comme positives par les évaluateurs. Ils se sont déclarés très satisfaits de ses travaux et ont vivement souhaité la poursuite et le renforcement du réSEAU qui, selon eux, est une contribution précieuse à la paix, à la démocratie, aux droits de l'homme et à l'éducation au développement durable.

Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter)

31. Les évaluateurs ont tiré les conclusions ci-après de leur examen :

(a) les contextes des établissements varient beaucoup par le type d'enseignement, la classe d'âge, la communauté et le financement, ce qui rend la gestion variable et "extrêmement complexe". Dans la région arabe, par exemple, le Bureau de l'UNESCO à Amman (Jordanie) coordonne les 17 Etats membres et cette structure semble très bien fonctionner. Elle n'est toutefois pas représentative. Indépendamment du niveau de coordination régionale, la communication directe avec le Siège de l'UNESCO a toutefois été considérée comme "très importante" ;

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(b) le rôle des coordonnateurs nationaux est jugé utile, ils réalisent en général un travail excellent, malgré les contraintes de temps et de ressources dans certains cas ;

(c) les matériels éducatifs fournis par l'UNESCO sont très appréciés, et il en faudrait davantage, même si les écoles elles-mêmes en produisent à propos des activités du réSEAU ;

(d) le Système a une influence "considérable" aux niveaux des écoles et des communautés, mais il est moins visible au niveau national. La grande majorité des personnes interrogées estiment que le réseau a une influence qualitative, en particulier dans des domaines tels que le respect de la diversité, les activités en faveur de la paix et des droits de l'homme, la démocratie étudiante et l'interdisciplinarité des programmes. De plus, un résultat remarquable du réSEAU est qu'il améliore les méthodes d'enseignement et les pratiques de la classe. La façon dont le Système a permis à des écoles de jouer un rôle communautaire plus actif grâce à des événements culturels promotionnels, des campagnes et la participation de la communauté, par exemple, a également été soulignée et de nombreuses écoles ont indiqué que l'approbation implicite par l'UNESCO ajoute du prestige à l'école. La reproduction des activités dans les écoles environnantes donne une indication des effets positifs du système. Cela n'entraîne pas toutefois l'adhésion au niveau national, et l'intérêt des médias est jugé "inégal". Le système semble plutôt apporter une contribution "indirecte" aux priorités et politiques nationales en matière d'éducation.

(e) les personnes interrogées sont dans leur grande majorité convaincues que les Ecoles associées ont quelque chose de spécial. Leur identité commune repose sur l'intégration, dans l'éthique scolaire, des valeurs de paix, de démocratie et de culture du système, sur la réceptivité des écoles aux problèmes mondiaux, leur accès à la documentation, la grande productivité des élèves, le climat positif des écoles, etc. Celles qui ont indiqué qu'elles ne voyaient pas de différence étaient souvent des écoles depuis longtemps ralliées aux idéaux et stratégies du réSEAU ;

(f) le rapport montre qu'il existe une grande diversité quant au niveau des activités. Dans certains cas, pratiquement chaque élève, enseignant et parent déclare participer aux initiatives tandis que, dans d'autres cas, le système semble en veilleuse. Les évaluateurs ont dégagé des facteurs externes qui contribuent à une activité limitée : facteurs politiques (lorsqu'un pays est en conflit, il est parfois difficile de défendre des notions de paix sans être considéré comme prenant parti pour l'ennemi), facteurs économiques (la pauvreté ayant des conséquences graves pour l'accès aux technologies de la communication), facteurs géographiques et relationnels par rapport aux politiques nationales (lorsque les notions incarnées par le système sont déjà intégrées dans les programmes, le fait d'être une école associée n'apporte pas grand chose de plus) ;

(g) pour assurer une participation dynamique, il est essentiel que l'école ait un(e) directeur/directrice bien informé(e) et convaincu(e). Les élèves sont également considérés comme des intervenants clés dans la planification et la conduite des activités ;

(h) les Journées, Années et Décennies internationales de l'UNESCO et des Nations Unies sont célébrées dans 68,2 % des écoles. La participation à des manifestations de soutien des causes liées aux valeurs de l'UNESCO est fréquente, en particulier en Amérique latine. Toutefois, dans certains cas, cette forme d'activité semble susciter des réactions hostiles, ce qui va à l'encontre plutôt qu'à l'appui des valeurs de l'UNESCO.

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L'organisation de festivals, pièces de théâtre, concerts et expositions constitue également des activités courantes, qui servent parfois à dégager des fonds supplémentaires. De nombreuses écoles ont aussi mentionné la participation à des activités de bienfaisance ou de protection de l'environnement comme activité privilégiée ;

(i) les jumelages sont souvent cités comme l'un des avantages de l'adhésion au réSEAU, 52,5 % des personnes interrogées déclarant y participer et 60 % faisant état de contacts moins officiels avec d'autres écoles du réSEAU. Ces relations entre écoles semblent créer des occasions d'expériences interculturelles profondes dans l'ensemble, les avantages spécifiques se situant au niveau de l'apprentissage des langues par exemple. Le manque de temps semble toutefois limiter ces liens entre écoles, de même que l'accès insuffisant aux technologies de l'information et de la communication ;

(j) outre les manifestations internationales, 69,3 % des écoles déclarent que les élèves ont participé à des manifestations nationales. Ces rencontres donnent aussi aux coordonnateurs scolaires l'occasion d'échanger des expériences, d'évaluer le réSEAU et d'élaborer des stratégies. En outre, des rencontres telles que des lectures de poèmes, des visites sur des sites historiques et des concerts sont souvent organisés pour promouvoir les idéaux de l'UNESCO et la solidarité à l'intérieur du réSEAU ;

(k) les activités entreprises se sont traduites par la production d'un matériel abondant et varié, tel qu'un guide pour les droits de l'homme, un manuel sur l'apprentissage coopératif, et une peinture murale sur un thème lié au sida ;

(l) les critères exigés pour devenir membres sont jugés acceptables par 74 % des personnes interrogées, qui ont estimé que le fait de les rendre plus rigoureux exigerait plus de temps et de ressources que ce dont on dispose, et les affaiblir porterait atteinte à l'identité du réseau. Toutefois, face à la question des membres inactifs, l'introduction d'une suspension, avec possibilité de renouvellement de la candidature de ces écoles, a été suggérée lors des entrevues ;

(m) le soutien de l'UNESCO aux niveaux de l'administration et des finances est jugé "moyen" par 35 % des personnes interrogées, et la qualité des communications est décrite comme "bonne" par 33,3 % d'entre elles. La fourniture de matériel didactique, de matériel d'exposition, l'animation de réunions nationales et régionales et le soutien moral, par exemple, sont très appréciées. Toutefois, l'absence de matériels dans la langue utilisée ou l'insuffisance de l'information en retour sont cités comme des questions à améliorer. Plusieurs personnes interrogées ont aussi indiqué qu'elles aimeraient recevoir des exemples des bonnes pratiques et des suggestions d'activités, et bénéficier d'une plus grande publicité pour les événements organisés ;

(n) le rôle important joué par les parents dans la mobilisation de fonds pour le réSEAU est souligné dans le rapport. Les évaluateurs estiment que, dans de nombreuses écoles du réseau, beaucoup d'énergie et d'efforts sont consacrés à la recherche de nouvelles sources de financement. Ces initiatives se heurtent parfois à des obstacles comme des législations interdisant aux écoles de collecter des fonds et de garder de l'argent dans les locaux scolaires ;

(o) toutes les personnes interrogées souhaitent que s'accroissent les possibilités de formation dans tout un éventail de disciplines, depuis la collecte de fonds jusqu'aux méthodes d'enseignement et la création de réseaux ;

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(p) 76,2 % des écoles indiquent qu'elles envoient tous les ans des rapports aux coordonnateurs nationaux, et que les coordonnateurs les compilent généralement pour le Siège de l'UNESCO. Certains coordonnateurs prennent aussi l'initiative de changements sur la base des questions soulevées dans les rapports, créent des bases de données et assurent un retour de l'information aux écoles ;

(q) la valeur du réseau pour d'autres projets de l'UNESCO tient essentiellement au fait qu'il offre un accès direct à un vaste ensemble d'écoles dans le monde, où peuvent s'élaborer de nouvelles méthodes éducatives et où des matériels peuvent être mis à l'essai ou distribués ;

(r) les écoles déclarent beaucoup tenir à ce que la protection de l'environnement, les droits de l'homme et la démocratie aient la priorité, et les coordonnateurs nationaux estiment que les objectifs du Système devraient être actualisés. Des mesures telles que le développement des possibilités de mise en réseau des écoles, assurant que les écoles participantes sont actives et contribuent au développement professionnel du personnel, sont identifiées comme revêtant une importance particulière. Les personnes interrogées estiment aussi que les liens avec des instituts pédagogiques devraient être renforcés, les activités devraient être mieux centrées et l'utilisation des technologies de la communication devrait être facilitée ;

(s) le sixième objectif du Cadre d'action de Dakar concerne l'amélioration de la qualité de l'éducation. L'évaluation a confirmé que le réSEAU peut contribuer à cet objectif et qu'il est déjà actif à cet égard. On estime également que le programme n'a pas encore donné toute sa mesure.

Recommandations

32. Les évaluateurs ont fait des recommandations dans deux domaines : le premier concerne des questions d'orientation du programme et l'avenir du Système et le second des questions techniques et de gestion visant à améliorer le programme au niveau des écoles et au niveau national.

33. Questions de fond et d'orientation du programme

(a) Le programme devrait élaborer une stratégie d'information et de diffusion.

(b) Le programme devrait participer activement aux échanges avec la communauté internationale et nationale de la recherche et en tirer profit.

(c) Les coordonnateurs nationaux devraient jouer un rôle de gestion plus actif dans la formulation des orientations. Les possibilités de résolution des conflits dans le cadre du programme devraient être développées.

(d) La formation pédagogique des enseignants devrait être renforcée en coopération avec les instituts de formation des maîtres.

(e) Pour ce qui est de la fixation des priorités futures, le programme devrait être davantage centré sur les objectifs de l'EPT.

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34. Questions techniques et de gestion visant à améliorer le programme au niveau des écoles et au niveau national.

(a) Il faudrait que les écoles redemandent à faire partie du Système tous les trois ans, et des critères devraient être élaborés pour rester membre du réseau. L'accent devrait être mis sur les droits de l'homme, la démocratie et l'apprentissage interculturel.

(b) Il faudrait dresser la liste des avantages auxquels donne droit le fait d'adhérer au réseau.

(c) Il faudrait constituer un dossier d'information à l'intention des enseignants sur le réseau et leur rôle et il faudrait proposer des séminaires de formation au niveau national pour renforcer l'utilité de ces documents.

(d) Il faudrait faire valoir auprès des commissions nationales l'importance que revêt le choix du coordonnateur national, et préconiser un processus démocratique pour faire ce choix. Le recrutement, la formation et le financement des coordonnateurs nationaux doivent être réévalués.

(e) Les coordonnateurs nationaux doivent être formés dans les domaines de la collecte de fonds, des rapports avec les médias et du suivi. Ils doivent être actifs dans les campagnes de mobilisation afin d'influer sur les décisions au niveau gouvernemental.

(f) Des informations en retour devraient être données aux écoles par les coordonnateurs nationaux concernant leurs rapports annuels.

(g) Le rôle du réSEAU comme modèle pour l'innovation devrait être mieux mis en valeur.

(h) Il faudrait favoriser l'application de processus démocratiques, dans la sélection des enseignants et des élèves délégués pour assister à des événements nationaux, régionaux et internationaux.

(i) La documentation publiée et la publicité dans les médias devraient souligner que le réSEAU n'est pas élitiste et que beaucoup de travail se fait avec peu de ressources et beaucoup de dévouement.

(j) Il conviendrait d'utiliser un langage clair et précis dans la documentation pour faciliter l'action.

(k) Il faudrait renforcer les liens avec la formation pédagogique et les instituts universitaires dans chaque pays, et chaque réseau national devrait inclure au moins un institut de formation des maîtres et une université. Des liens internationaux similaires devraient être développés. A cet effet, le réSEAU devrait se faire connaître dans des conférences et des revues universitaires.

(l) Un processus d'auto-évaluation critique de l'ensemble du réseau devrait être mis en place. Pour renforcer encore sa capacité de recherche, les coordonnateurs au niveau national devraient prendre une part plus active dans le suivi des besoins et capacités de leur réseau, et des enquêtes longitudinales menées par des chercheurs extérieurs pourraient compléter ce travail. Pour mettre à profit les ressources que représentent les anciens élèves, des bulletins et des réseaux de courriers électroniques devraient être institués. Les enseignants et les élèves devraient aussi participer à la recherche sur les répercussions de leurs activités de réSEAU, éventuellement par la création d'une distinction pour les "Auteurs d'initiatives marquantes".

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(m) Des critères de maintien dans le réseau devraient être élaborés pour accroître la pertinence des droits de l'homme, de la démocratie et de l'apprentissage interculturel dans le contexte spécifique de l'école.

Mesures prises/envisagées par le Directeur général

35. Compte tenu des recommandations s'adressant à l'UNESCO, le Directeur général :

(a) prend acte des conclusions de l'évaluation, qui soulignent l'importance du Système des écoles associées pour la promotion des idéaux de l'UNESCO et saluent cette initiative de longue date de l'UNESCO qui permet d'établir des contacts avec des élèves dans la majorité des Etats membres ;

(b) a pris note en particulier qu'il importe de mettre l'accent dans ce programme sur des contenus présentant un intérêt particulier pour l'UNESCO tels que les droits de l'homme, la démocratie et la paix ;

(c) souligne que le Système des écoles associées pourrait jouer un rôle encore plus important dans le mouvement de l'EPT ;

(d) souligne la nécessité de revoir les mécanismes de travail du Système compte tenu du contexte actuel ;

(e) demande aux personnes responsables au Secrétariat, et à tous les autres partenaires du Système des écoles associées, de prendre note de ces recommandations dans le perfectionnement des mesures stratégiques qui seront prises sous les auspices du réSEAU à moyen terme ;

(f) reconnaît que le Système pourrait jouer un rôle plus important dans l'élaboration des orientations - la diffusion des bonnes pratiques étant l'une des modalités pour y parvenir.

PARTIE II - OBSERVATIONS D'ENSEMBLE DU DIRECTEUR GENERAL

36. Dans l'ensemble, des améliorations continuent d'être apportées à la rigueur avec laquelle les objectifs des évaluations sont définis et appliqués, en mettant en particulier l'accent sur l'analyse basée sur des faits. Une collaboration accrue entre les secteurs, les bureaux hors Siège et l'IOS a permis d'améliorer les méthodologies adoptées et l'utilité des rapports à des fins opérationnelles. Les recommandations faites sont de plus en plus spécifiques et de caractère pratique.

37. Les quatre rapports évoquent le renforcement des capacités. Trois rapports soulignent la nécessité d'exploiter la possibilité de reproduire les éléments des projets concernant le renforcement des capacités afin de les transposer dans d'autres projets. Ce thème reste au coeur du mandat de l'UNESCO et des efforts sont déployés pour accorder davantage d'attention aux résultats. Ainsi, les évaluations dans le domaine du renforcement des capacités sont une priorité pour l'IOS. Dans une étude préparatoire, on s'intéressera à la compréhension par l'UNESCO du renforcement des capacités, afin de guider l'élaboration d'une stratégie dans ce domaine et de contribuer à la planification d'une série d'évaluations liées à l'efficacité de mécanismes spécifiques d'exécution des programmes visant le renforcement des capacités.

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38. Le Directeur général estime encourageant que l'IOS ait été en mesure d'identifier trois évaluations crédibles effectuées hors Siège. Cela montre que l'évaluation est utilisée de manière efficace comme instrument de gestion par les unités hors Siège, conformément à la Stratégie d'évaluation de l'UNESCO (165 EX/19). Parmi les éléments importants de ces trois évaluations, on relèvera la nécessité de faire intervenir les parties prenantes à tous les stades pour assurer des effets durables, et la possibilité de tirer des enseignements de façon à reproduire ailleurs les modèles réussis et à ne pas répéter ceux qui n'ont pas fait leurs preuves. Le Directeur général s'engage à assurer que l'évaluation devienne un processus d'apprentissage et que les rapports contenant les conclusions et recommandations d'évaluation soient mis à la disposition de toutes les parties prenantes, afin que les enseignements tirés puissent être utilisés dans les phases ultérieures des projets concernés mais également dans la conception et l'exécution de projets et programmes similaires gérés ailleurs à l'UNESCO.

39. Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :

"Le Conseil exécutif,

1. Ayant examiné le document 167 EX/41 et prenant en considération les rapports d'évaluation qui ont été présentés,

2. Prenant note des recommandations des évaluateurs ainsi que du rapport du Directeur général sur la mise en oeuvre de ces recommandations,

3. Invite le Directeur général à appliquer sous forme appropriée les recommandations qu'il juge nécessaires pour améliorer les programmes auxquels elles se rapportent et à continuer d'améliorer la qualité des évaluations en mettant en oeuvre la Stratégie d'évaluation de l'UNESCO ;

4. Prie le Directeur général de continuer à rendre compte au Conseil exécutif des évaluations menées sur les activités de programme de l'Organisation, sur les progrès réalisés dans le suivi des recommandations relatives aux évaluations et sur l'amélioration de la qualité des évaluations entreprises."