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UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD. LYON 1 INSTITUT DES SCIENCES et TECHNIQUES DE READAPTATION ----------------------- Directeur : Professeur Yves MATILLON ----------------------- LIMITATION D’OUVERTURE BUCCALE PAR TENSION DU SYSTEME MANDUCATEUR, EN ORTHOPHONIE MEMOIRE présenté pour l’obtention du CERTIFICAT DE CAPACITE D’ORTHOPHONISTE par ETTORI Marion PERREY Léonie Autorisation de reproduction LYON, le 5 juillet 2007 N°1418 Professeur Eric TRUY Responsable de l’enseignement

UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD. LYON 1 INSTITUT DES … · memoire présenté pour l’obtention du certificat de capacite d’orthophoniste par ... institut des sciences pharmaceutiques

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UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD. LYON 1

INSTITUT DES SCIENCES et TECHNIQUES DE READAPTATION

-----------------------

Directeur : Professeur Yves MATILLON

-----------------------

LIMITATION D’OUVERTURE BUCCALE PAR TENSION DU SYSTEME MANDUCATEUR,

EN ORTHOPHONIE

MEMOIRE présenté pour l’obtention du

CERTIFICAT DE CAPACITE D’ORTHOPHONISTE

par

ETTORI Marion

PERREY Léonie Autorisation de reproduction LYON, le 5 juillet 2007 N°1418 Professeur Eric TRUY Responsable de l’enseignement

UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I

Président Vice-Président CA Vice-Président CEVU Vice-Président CS Secrétaire Général

Pr. Lionel COLLET Pr. Joseph LIETO Pr. Daniel SIMON Pr. Jean-François MORNEX M. Gilles GAY

****

FEDERATION SANTE

U.F.R. de Médecine LYON GRANGE BLANCHE U.F.R de Médecine LYON R.T.H. LAENNEC U.F.R de Médecine LYON-NORD U.F.R de Médecine LYON-SUD U.F.R d’ODONTOLOGIE INSTITUT des SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES INSTITUT des SCIENCES et TECHNIQUES de READAPTATION DEPARTEMENT de FORMATION ET CENTRE DE RECHERCHE EN BIOLOGIE HUMAINE

Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur

Pr. MARTIN Xavier Pr. COCHAT Pierre Pr. ETIENNE Jérôme Pr. GILLY François Noël Pr. ROBIN Olivier Pr. LOCHER François Pr. MATILLON Yves Pr. FARGE Pierre

FEDERATION SCIENCES

Centre de RECHERCHE ASTRONOMIQUE DE LYON - OBSERVATOIRE DE LYON U.F.R. des SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES I.S.F.A. (Institut de SCIENCE FINANCIERE ET d’ASSURANCES) U.F.R. de GENIE ELECTRIQUE ET DES PROCEDES U.F.R. de PHYSIQUE U.F.R. de CHIMIE ET BIOCHIMIE U.F.R. de BIOLOGIE U.F.R. des SCIENCES DE LA TERRE I.U.T. A I.U.T. B INSTITUT des SCIENCES ET DES TECHNIQUES DE L’INGENIEUR DE LYON U.F.R. de MECANIQUE U.F.R. de MATHEMATIQUES U.F.R. D’INFORMATIQUE

Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur

M. GUIDERDONI Bruno M. COLLIGNON Claude Pr. AUGROS Jean-Claude Pr. CLERC Guy Pr. HOAREAU Alain Pr. PARROT Hélène Pr. PINON Hubert Pr. HANTZPERGUE Pierre Pr. COULET Christian Pr. LAMARTINE Roger Pr. LIETO Joseph Pr. BEN HADID Hamda Pr. CHAMARIE Marc Pr. AKKOUCHE Samir

INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE READAPTATION

FORMATION ORTHOPHONIE

DIRECTEUR ISTR DIRECTEUR de la FORMATION Pr. MATILLON Yves Pr. TRUY Eric DIRECTEUR des ETUDES DIRECTEUR de la RECHERCHE BO Agnès Dr. WITKO Agnès

RESPONSABLES de la FORMATION CLINIQUE PERDRIX Renaud

MORIN Elodie

CHARGEE du CONCOURS D’ENTTREE PEILLON Anne

SECRETARIAT DE DIRECTION ET DE SCOLARITE BADIOU Stéphanie

CLERC Denise

REMERCIEMENTS

Tout au long de ces deux années, différentes rencontres ont jalonné la réalisation de

notre mémoire. Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant permis

l’aboutissement de ce travail de recherche :

Notre maître de mémoire, le Docteur Jean-Blaise Roch, pour nous avoir orienté,

accompagné dans notre réflexion et pour s’être rendu disponible à nos nombreuses

sollicitations !!

Fabrice Foroni, dont le regard affûté, la pertinence de ses suggestions et son extrême

patience nous ont permis de surmonter les embûches dressées par le Trismus avec

toujours un brin d’humour,

Un merci tout particulier aux 198 orthophonistes dont nous respecterons l’anonymat qui

ont volontiers accepté de participer à notre étude en répondant à notre questionnaire et

pour nous avoir fait partager leur expérience clinique,

Agnès Witko pour ses précieux conseils et le temps passé à nous relire,

Anne-Laure Charlois pour sa qualité d’écoute qui nous a permis de lever le voile sur

une discipline plutôt « obscure » : les statistiques,

Françoise Combe et Marie-Line Chef San Marcelino pour avoir relu notre mémoire

avec une analyse juste et critique,

Notre jury pour l’attention particulière qu’il a porté à notre étude,

A tous nos maîtres de stage avec qui nous avons évolué et qui nous ont tant appris…

Marc et Véronique Bozzetto qui ont su nous captiver en nous faisant partager leur

passion pour l’ostéopathie,

Martine Joly pour avoir volontiers mis en commun son savoir et certaines de ses

références,

Merci à nos familles respectives qui nous ont encouragées dans cette voie, soutenues,

accompagnées et permis de nous ressourcer,

Au groupe 34 avec qui nous avons eu des échanges riches et intéressants tout au long de

ces deux années. Nous n’oublierons pas les liens qui se sont tissés,

Merci particulièrement à Tuan et Nico pour leur patience et toutes leurs attentions à

l’égard de ce binôme de choc

Sans oublier nos amis Juju (alias Fenouil), les Light’s, Bertouille, Gaillou, Bubu,

Burn’s, Laurette, Aline Chacal, Julietta, Soso, Pochette, Gravier, Amèl binbin, Alien,

Lolotte, Moignon, ma Popo

Merci à tous ceux qu’on oublie…

Merci à toi ô ma binôme, notre complémentarité était sans faille (et sans reproche !!!),

Twin Twix n’était pas un vain mot, ce pseudo personnifiait notre duo qui perdurera avec

brio....

Les Twin Twix

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...................................................................................................... 1

PARTIE THEORIQUE.............................................................................................. 3

I. ANATOMIE DE L’APPAREIL MANDUCATEUR....................................... 3

II. APPROCHE MEDICALE............................................................................... 4

III. APPROCHE OSTEOPATHIQUE ................................................................. 8

IV. APPROCHE PSYCHOLOGIQUE .............................................................. 12

V. PRISE EN CHARGE .................................................................................... 14

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES .......................................................... 18

EXPERIMENTATION............................................................................................ 20

I. INTRODUCTION .......................................................................................... 20

II. PHASE 1........................................................................................................ 20

III. PHASE 2 ...................................................................................................... 25

PRESENTATION DES RESULTATS ............................................................... 30

I. METHODE D’ANALYSE DES DONNEES................................................. 30

II. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON GENERAL .................................. 30

III. RESULTATS ............................................................................................... 33

DISCUSSION ............................................................................................................ 49

I. DISCUSSION & VALIDATION DES HYPOTHESES................................ 49

II. PISTES D’EXPLORATION ......................................................................... 58

III. DISCUSSION GENERALE ........................................................................ 62

CONCLUSION.......................................................................................................... 66

BIBLIOGRAPHIE

GLOSSAIRE

ANNEXES

TABLES

INTRODUCTION

Introduction

______________________________________________________________________

1

Lorsque s’est posée la question du choix de notre sujet de mémoire, l’idée

d’entreprendre une réflexion sur les liens entre ostéopathie et orthophonie nous a paru

intéressante. Il nous semblait en effet que le regard holistique de l’ostéopathie

permettait un affinement et un enrichissement des prises en charge orthophoniques.

C’est dans cette perspective que nous avons rencontré le Docteur Jean-Blaise

Roch, phoniatre à Lyon. Celui-ci encadre Ostéovox, formation en thérapie manuelle

adressée aux orthophonistes. Assurée également par Alain Piron, ostéopathe belge

spécialisé en phoniatrie, son objectif est d’enseigner différentes techniques issues de

l’ostéopathie, permettant, d’une part d’établir un diagnostic des blocages en lien avec

les troubles de la fonction vocale par un toucher éduqué, et d’autre part, d’agir sur ces

blocages pour restaurer, autant que faire se peut, la mobilité des différentes structures

anatomiques intervenant dans la production sonore.

Le docteur J.B Roch nous a proposé de participer à une des sessions de cette

formation, qui portait notamment sur l’occlusodontie. C’est durant ces trois jours que

nous avons découvert le trismus. Selon l’approche ostéopathique, ce trouble correspond

à une tension excessive des muscles manducateurs entraînant une limitation d’ouverture

buccale. Nos premières recherches sur ce phénomène ont permis de mettre en évidence

l’influence que pouvait avoir ce trouble sur les fonctions de la sphère oro-faciale.

« L’appareil manducateur présente une polyvalence fonctionnelle. Appareil de la

succion et de la manducation, il assure avant tout la fonction occlusale. Cette fonction

participe également, pour une large part, à la déglutition, la respiration, la phonation,

l’apparence esthétique, la gestion du stress ou des émotions et joue, à ce titre, un rôle

fondamental dans la vie relationnelle. Cet appareil, sous la dépendance d’un système

neuro-sensoriel fort complexe, contribue également au contrôle de la posture. » Gola et

al (1992)

L’équilibre physiologique de l’appareil manducateur est primordial au vu de la diversité

des fonctions qui en dépendent. La limitation d’ouverture buccale par tension du

système manducateur serait donc un facteur de perturbation potentiel de cet équilibre,

aux répercussions corporelles et psychologiques variées. En effet, la mandibule est

emprisonnée dans un écheveau de muscles.

Ces observations nous ont amenées à nous interroger sur la prise en compte

actuelle de ce symptôme en orthophonie. Ce sujet se situant dans un champ encore peu

exploré, il nous a paru essentiel de nous pencher sur la clinique des orthophonistes.

Introduction

______________________________________________________________________

2

Nous avons donc élaboré deux questionnaires d’enquête afin de recueillir leurs

connaissances sur ce symptôme ainsi que les éléments adaptés pour un diagnostic et une

remédiation.

Nous allons débuter cette étude par un exposé succinct des composants et de

l’environnement anatomique de l’appareil manducateur. Nous aborderons ensuite la

limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur sous différentes

approches: médicale, ostéopathique et psychologique. Nous nous intéresserons plus

particulièrement au trismus et au Syndrome Algo-Dysfonctionnel de l’Appareil

Manducateur (SADAM), qui sont les principaux troubles à l’origine de ce symptôme.

Par ailleurs, nous mettrons également en évidence les liens entre la limitation

d’ouverture buccale et les fonctions oro-faciales rééduquées en orthophonie. Enfin, nous

nous pencherons sur les données théoriques concernant la prise en charge

pluridisciplinaire et orthophonique en particulier, de la limitation d’ouverture buccale.

Dans un second temps, nous décrirons notre expérimentation. Après une présentation de

nos résultats et de leur analyse, nous tâcherons de faire le point sur notre travail en

discutant et en confrontant nos résultats et les données théoriques. Plus particulièrement,

nous proposerons quelques pistes pour un diagnostic et une remédiation de la limitation

d’ouverture buccale par tension du système manducateur, issues principalement de

l’expérience clinique des orthophonistes.

PARTIE THEORIQUE

Partie théorique

______________________________________________________________________

Figure 1 : Mandibule, d’après Tortora & Reynolds Grabowski (2001)

Figure 2 : Articulation Temporo-Mandibulaire, d’après Bonfils & Chevallier (2005)

Figure 3 : masséter et temporal Figure 4 : Muscles de la mastication :

masséter, temporal, ptérygoïdiens latéral et médian

d’après Bonfils et Chevallier (2005)

Partie théorique

______________________________________________________________________

3

I. ANATOMIE DE L’APPAREIL MANDUCATEUR

A. LA MANDIBULE La mandibule (ou maxillaire inférieur) est reliée à la base du crâne par

l’Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM). Elle présente un corps et deux branches

montantes coudées presque à angle droit, selon Bonfils & Chevallier (2005).

B. L’ARTICULATION-TEMPORO-MANDIBULAIRE Selon Couture, Eyoum et Martin (1997), l’ATM est composée du condyle

temporal* (* cf. glossaire) et du condyle mandibulaire*. Le premier est fixe et prolonge

l’os temporal. Le second est mobile, surmonte le bord postérieur de la mandibule et se

loge au repos dans la cavité glénoïde. Un disque inter-articulaire ou ménisque, de

structure fibro-cartilagineuse, s’intercale entre les deux condyles. Le tout est recouvert

par la capsule qui unit le temporal, l’épine du sphénoïde et le condyle mandibulaire.

C. LES MUSCLES EN RELATION AVEC LA MANDIBULE

1. MUSCLES PRINCIPAUX

L’ATM est activée par le jeu de ligaments, de muscles manducateurs et faciaux.

Cependant la mastication et les mouvements buccaux sont possibles essentiellement

grâce à l’action conjuguée de quelques paires de muscles.

Le muscle ptérygoïdien latéral (ou externe) est composé de 2 chefs. Le chef

inférieur partant de l’aile du ptérygoïde et s'insérant sur le condyle mandibulaire : il

assure les mouvements de propulsion*, rétropulsion* et quelques mouvements de

diduction*. Le chef supérieur s’insère d’une part sur une partie de la grande aile du

sphénoïde et sur une partie du ptérygoïde, et d’autre part sur le disque. Il agit au

moment de la fermeture en ayant un rôle de « reteneur » afin que le ménisque reste en

place.

Le ptérygoïdien latéral anime et protège l’ATM. C’est le muscle qui est le plus souvent

sollicité.

Le muscle masséter, d’insertion crânienne, est composé de trois faisceaux. Il est

situé sur les faces latérales et postérieures de la joue. Il trouve son origine sur l’os

Partie théorique

______________________________________________________________________

1. MASSETER : élévation, propulsion 2. PTERYGOIDIEN MEDIAL :

a. contraction unilatérale : élévation, propulsion, diduction

b. contraction bilatérale : élévation et propulsion

3. PTERYGOIDIEN LATERAL : a. contraction unilatérale : diduction b. contraction bilatérale : propulsion,

abaissement 4. TEMPORAL :

a. élévation b. contraction faisceaux postérieurs :

rétropulsion 5. SUS-HYOIDIENS :

mylo-hyoidïen, génio-hyoidïen et digastrique : a. abaissement, rétropulsion

Figure 5 : Muscles moteurs principaux de la mandibule, d’après Padovani & Praloran (1996)

Figure 6 : Muscles infra- et supra- hyoïdiens, d’après Netter (1998)

Partie théorique

______________________________________________________________________

4

zygomatique et s’insère sur la branche montante de la mandibule, sur son corps et sur

son angle. Son action consiste en l’élévation de la mandibule.

Le muscle temporal, d’insertion crânienne, est situé au niveau de la tempe. Il naît au

niveau de la fosse temporale et s’insère sur l’apophyse coronoïde du maxillaire inférieur

ou mandibule. Ce muscle permet l’élévation de la mâchoire et le serrage des dents.

Le muscle ptérygoïdien médial (ou interne) est épais, en forme de quadrilatère,

comme le muscle masséter avec qui il forme une sangle musculaire. Ce muscle prend

son origine au niveau de l’apophyse ptérygoïde et se dirige vers le bas et l’extérieur,

vers la face interne de la mandibule, à proximité de l’angle goniaque. Son action

consiste en une élévation de la mandibule.

2. MUSCLES ACCESSOIRES

Huit paires de muscles accessoires, en étroite relation avec l’os hyoïde,

permettent l’abaissement de la mandibule.

On retrouve d’une part les muscles sus-hyoïdiens abaisseurs directs, composés du

muscle digastrique, le plus important, du muscle génio-hyoïdien, du muscle mylo-

hyoïdien et du muscle stylo-hyoïdien.

D’autre part, les muscles accessoires sont composés des muscles sous-hyoïdiens

abaisseurs indirects, comprenant les muscles sterno-cléido-hyoïdien, omo-hyoïdien,

thyro-hyoïdien : muscle respirateur accessoire et élévateur du larynx quand l’os hyoïde

et la mandibule sont fixés, et enfin le sterno-thyroïdien.

D’autres muscles, moins importants, jouent également un rôle dans les mouvements de

la mandibule (cf. Annexe 1).

II. APPROCHE MEDICALE

A. RECHERCHE AUTOUR DES DEFINITIONS

Il est difficile de répertorier toutes les étiologies pouvant provoquer une

limitation d’ouverture buccale, tant elles sont diverses et variées. La limitation

d’ouverture buccale peut être permanente ou transitoire. A ces deux caractéristiques

peuvent correspondre différentes pathologies (trismus et Syndromes Algo-

Dysfonctionnels de l’Appareil Manducateur en particulier), d’atteinte musculaire,

articulaire ou mixte.

Partie théorique

______________________________________________________________________

5

1. CONSTRICTION PERMANENTE

La constriction* permanente correspond à la limitation ou à l’abolition de

l’abaissement de la mandibule. Il en résulte une impossibilité absolue ou partielle mais

définitive, d’ouvrir la bouche, selon Levy, Laure, Picard, Bonin et Goga (2001).

Deux origines sont décrites que nous ne détaillerons cependant pas dans notre mémoire:

l’origine articulaire comme l’ankylose temporo-mandibulaire*. Elle peut être due à

une cause post-traumatique (type fracture), infectieuse, inflammatoire ou congénitale,

l’origine extra-articulaire (osseuse, musculaire, muqueuse, cutanée).

Levy et al évoquent une troisième origine, qui serait mixte (articulaire et musculaire): le

SADAM, que nous étudierons plus précisément.

2. CONSTRICTION TEMPORAIRE : LE TRISMUS

Selon Morin dans le Larousse médical (2000), le trismus est défini comme une

constriction* des mâchoires due à la contracture involontaire des muscles masticateurs.

Levy et al (2001), docteurs en chirurgie maxillo-faciale, discipline traitant plus

spécifiquement des dysfonctions de l’appareil manducateur, apportent des éléments de

définition plus précis : le trismus serait une limitation d’ouverture buccale passagère

liée à la contracture des muscles élévateurs de la mandibule. En effet la constriction est

aiguë et de durée brève (inférieure à 2 mois), la clinique est selon ces auteurs dominée

par la douleur musculaire (ou myalgie). Gola, Chossegros & Orthlieb (1992) proposent

une classification des différentes origines possibles, faisant toujours valeur de référence

dans les articles récents. Selon ces auteurs, le trismus présente des causes locales

d’origine infectieuse, traumatique et tumorale. Il présente également des causes

générales suspectées dès que l’examen local est normal, dont une des plus alarmantes

est le tétanos. Sinon, elles sont d’origine toxique et médicamenteuse, métabolique et

carentielle et enfin neurologique. Cette dernière cause retient particulièrement notre

attention puisque les pathologies d’affections d’origine neurologique seront susceptibles

d’être rencontrées en orthophonie. Il s’agit des épilepsies, encéphalites, lésions

vasculaires, tumeurs, malformations, syndromes parkinsoniens.

Morin (2000) ajoute d’autres causes au trismus d’origine neurologique comme la

sclérose en plaques, les méningites aiguës, l’hémiplégie, la maladie de Horton (ou

artérite temporale) et les accidents vasculaires cérébraux.

On constate donc que le trismus, constriction transitoire, est exclusivement

d’origine musculaire.

Partie théorique

______________________________________________________________________

6

3. CAS PARTICULIER DU SADAM

Dans la littérature, les données sur ce syndrome, impliquant nécessairement une

limitation d’ouverture buccale, sont imprécises et diverses. Les auteurs ne s’accordent

ni sur la symptomatologie, ni sur les différentes étiologies qui pourraient provoquer un

SADAM, comme le précisent Chossegros, Cheynet, Guyot, Ferrara, Bellot-Sansom &

Blanc (2002).

a) Désaccords sur la symptomatologie et la définition

Tout d’abord, la définition du SADAM a suivi différentes évolutions. On peut le

retrouver sous différentes appellations dont D.A.M., Syndromes Crânio-Mandibulaires

ou encore Dysfonction Crânio-Mandibulaire (D.C.M.).

De plus, les auteurs se contredisent sur le caractère permanent ou passager de ce

syndrome. En effet, pour Levy et al (2001) le SADAM fait partie des trois types de

constrictions permanentes. Le trismus est alors une de ses manifestations

manducatrices. En revanche, Chossegros, Cheynet & Blanc (1998) incluent le SADAM

dans les causes locales du trismus sous l’appellation « trismus d’origine

dysfonctionnelle ». Selon ces auteurs, le SADAM est donc une constriction temporaire.

En 2003a, Goudot développe cette idée en classant le trismus et les DAM dans les

limitations d’ouverture buccale transitoires. La DAM est alors un des diagnostics

différentiels du trismus et non plus une cause.

Il est important de savoir si on le considère comme syndrome permanent ou

transitoire, car la perspective thérapeutique en sera modifiée.

Néanmoins, malgré ces divergences, on retrouve des symptômes et des caractéristiques

cités par l’ensemble des auteurs :

- douleurs faciales (au niveau des ATM ou des muscles masticateurs)

- altération de la cinématique mandibulaire ou dysfonctionnement (c'est-à-dire

une limitation de l’ouverture buccale ou des bruits articulaires).

- caractère mixte de l’atteinte (articulaire, musculaire)

- prédominance chez la femme de 20 à 40 ans

- atteinte qui touche 10 % de la population adulte quelque soit le sexe

b) Diversité des étiologies

Le déclenchement d’un SADAM serait, selon Gola et al (1992), une association

de plusieurs facteurs :

-somatiques locaux tels que : asymétrie occlusale notamment (troubles de l’occlusion),

anomalie posturale (scolioses, cyphoses) et traumatisme de l’appareil manducateur

(ouverture buccale forcée, fracture, coup du lapin),

Partie théorique

______________________________________________________________________

7

-psychiques (anxiété, trouble de conversion hystérique),

-somatiques généraux tels que : troubles endocriniens et métaboliques, nutritionnels,

-idiopathiques (dans 20% des cas, aucune cause de SADAM n’est mise en évidence. Ce

syndrome est alors qualifié d’idiopathique).

Gola et al regroupent ces différents facteurs en trois catégories : facteurs prédisposants,

déclenchants ou facteurs entretenant un SADAM.

Cheynet (2003) se différencie des précédents auteurs en proposant une définition

du DAM qui explicite les processus de mise en place de cette pathologie. Ce serait

l’expression d’une perturbation du système musculo-squelettique de l’appareil

manducateur, secondaire à une dysfonction biomécanique. Par dysfonction, l’auteur

entend les usages biomécaniques anormaux se produisant à l’intérieur des structures

musculo-articulaires de l’appareil manducateur ou produits par ces dernières. Ces

usages biomécaniques anormaux (déséquilibres, surcharges) induisent naturellement

une adaptation physiologique des structures et des fonctions permettant le maintien

d’une homéostasie (orthofonction). Cette adaptation peut longtemps masquer cette

pathologie sous-jacente et même devenir pathofonction si les comportements adaptatifs

sont incapables d’assurer simultanément la réalisation des activités fonctionnelles et la

protection des organes. Ces notions d’orthofonction et de pathofonction renvoient aux

principes fondamentaux de l’ostéopathie.

B. LIENS AVEC LES FONCTIONS ORO-FACIALES

Comme le précise Martin (2004), la limitation d’ouverture buccale pourra avoir

des répercussions au niveau des différentes fonctions qui ont trait à l’orthophonie, telles

que les fonctions phonation, parole, articulation, déglutition ou communication. Un

trismus survenant dans le cadre de pathologies médicales sévères tout comme une

dysfonction de l’appareil manducateur (DAM) pourront donc les perturber.

Toutes les fonctions de la sphère oro-faciale sont en effet enchevêtrées par le fait même

de leur localisation commune et par un lien anatomo-physiologique indéniable (elles

sont liées par leur environnement musculaire et osseux).

A l’inverse, grand nombre de pathologies affectant la sphère oro-faciale pourront avoir

pour conséquence une limitation d’ouverture buccale. La DAM en fait d’ailleurs partie.

D’après une étude de Spagnoli cité par Rozencweig en 1993, des dysfonctions

linguales (posture basse, déglutition dysfonctionnelle) sont souvent rencontrées chez

des sujets présentant des DAM. Ainsi, parmi 195 sujets avec DAM, 84,6% d’entre eux

présentent un dysfonctionnement lingual, alors reconnu comme facteur déclenchant.

Partie théorique

______________________________________________________________________

8

Par ailleurs, plusieurs pathologies sévères pourront avoir une conséquence directe sur

l’ouverture buccale (surtout dans les tableaux de spasticité générale) ou indirecte

(touchant en premier lieu des fonctions oro-faciales, puis l’ouverture buccale).

La gravité des troubles fonctionnels (dont la limitation d’ouverture buccale) pourra

varier :

selon le caractère local (lésions osseuses, articulaires) ou général de l’atteinte,

selon le moment de survenue (congénitale ou acquise),

selon son mode d’apparition (plutôt brusque ou progressif comme dans les

myopathies, certaines maladies inflammatoires), ou encore,

selon les voies touchées : lésions des voies extra-pyramidales affectant la motricité

automatique (maladie de Parkinson, maladie de Steele-Richardson, Chorée de

Huntington), lésions des voies cortico-bulbaires affectant la motricité volontaire

(sclérose en plaques, sclérose latérale amyotrophique, accidents vasculaires cérébraux et

traumatismes crâniens).

Certaines formes d’atteintes neurologiques auront plutôt une répercussion sur le corps

en général, d’autres seront plus ciblées sur la sphère oro-faciale, comme la paralysie

faciale ou la sclérose latérale amyotrophique de forme bulbaire créant une dysarthrie

spastique et paralytique ainsi qu’une dysphagie, d’après Brihaye et De Penhoat (1996).

Dans le cadre des pathologies neurologiques, il est évident que la limitation d’ouverture

buccale survient dans un ensemble de troubles associés et qu’elle ne sera que rarement

la priorité. Cependant, si elle entraîne une perturbation des autres fonctions, il sera

intéressant de la prendre en compte plus spécifiquement.

C’est au sein de ces atteintes plus générales que l’orthophoniste devra composer avec

une limitation d’ouverture buccale pour rééduquer les fonctions oro-faciales.

III. APPROCHE OSTEOPATHIQUE

A. PRINCIPES FONDAMENTAUX Le principe ostéopathique nous permet notamment de concevoir le corps comme

une entité dynamique et indivisible, où les relations « structure/fonction »

sont intimement liées selon un principe réversible : une fonction perturbée peut altérer

une structure et inversement. En effet, les différentes fonctions que l’organisme doit

accomplir ne peuvent se réaliser que si l’organe, ou la structure, qui les gouverne sont

en parfait état. L’intégrité de mobilité ou d’élasticité de la structure permet les

ajustements nécessaires à l’expression correcte de la fonction.

Partie théorique

______________________________________________________________________

Figure 7 : Les cordes fasciales et les poulies de réflexion, d’après Paoletti (1998)

Figure 8 : Les chaînes musculaires de Busquet (1997)

Partie théorique

______________________________________________________________________

9

Afin d’assurer cette unité, le corps est composé de fascias* ayant différents rôles

dans l’organisme, décrits par Paoletti (1998), qui leur permettent d’assurer l’équilibre

physiologique du corps et de ses fonctions. (cf. Annexe 2 « rôle du système fascial »)

Les fascias* sont organisés en chaînes ininterrompues, en interrelation les unes

avec les autres. Ces chaînes ont un rôle d’harmonisation de l’énergie afin d’assurer une

meilleure coordination de l’action des différents muscles. Elles ont également un rôle

d’amortissement en atténuant et en diffusant un trop plein d’énergie. Différents points

d’amortissements sont mis en jeu, comme l’os hyoïde, qui peuvent être à l’origine de

tensions voire de lésions sur l’appareil manducateur, s’ils n’assurent pas leur rôle. Les

tensions peuvent se propager au travers de ces chaînes, générant alors des chaînes

lésionnelles, et ainsi créer des dysfonctions parfois très éloignées.

Enfin, le principal rôle de ces chaînes fasciales, comparables à des cordes, est de

transmettre les forces à travers le corps. Le moteur de ces cordes est le système

musculaire organisé lui aussi sous forme de chaînes, permettant de relier tous les

segments du corps entre eux suivant le principe qu’un muscle ne travaille jamais seul.

Chaînes fasciales et musculaires sont indissociables.

Les premières recherches sur les chaînes musculaires ont été systématisées par Struyfs-

Denys (1987) puis par Busquet (1998), qui présente le fonctionnement des chaînes

musculaires selon trois lois : économie, équilibre et confort, sachant que tout désordre

de l’une de ses composantes, engendrera des compensations au niveau musculaire. «L’individu doit être appréhendé à la manière de ces marionnettes dont les fils partent

de la tête et du tronc : un crâne et des ramifications musculaires : les différentes

chaînes.» (Clauzade & Darraillans, 1998).

B. DEFINITIONS

1. TRISMUS

C’est donc dans une perspective holistique du corps humain que Piron (à

paraître), ostéopathe, propose une définition encore différente du trismus, décrit comme

une pathofonction du système sensoriel par contracture musculaire chronique

(serrement de dents) de l’appareil manducateur. La mise en place de ce symptôme

rejoindrait donc celle décrite par Cheynet (2003) concernant le DAM.

En effet, le trismus induit une compression de l’ATM qui est responsable d’une

compression de la base du crâne (cf. schéma de Brody). Cette compression agit sur

l’espace libre inter-incisif (ou Free Way Space) en le réduisant, obligeant l’organisme à

compenser ce déséquilibre par un redressement des courbures vertébrales.

Partie théorique

______________________________________________________________________

Figure 9 : Schéma de Brody, d’après Ricard (1988)

Figure 10 : Schéma du bruxisme, d’après Ricard (1988)

Partie théorique

______________________________________________________________________

10

Le Free Way Space est un espace de 2 mm en moyenne au niveau des

prémolaires, permettant au système mandibulaire d'être en suspension et non pas en

compression, position générée par l'occiput-atlas (ou Cervicale 1). Le Free Way Space a

un rôle d’amortisseur cinétique postural, mis à mal lors d’un trismus. Il doit être présent

lors des praxies locomotrices globales, en particulier la marche. Il est en lien avec les

postures céphalique, mandibulaire, labiale et globale, il reste présent lors des fonctions

de respiration et même de déglutition, pour certains auteurs.

N.B : Selon Ricard (1998), la bruxomanie correspond à des contractures anarchiques

des muscles masticateurs qui se traduisent par des crispations et des grincements de

dents. En 2006, Fournier précise que le bruxisme peut être excentré alterné et

dynamique, ou centré et immobile. Dans ce second cas, les masséters sont constamment

sollicités et des troubles de l’appareil manducateur peuvent apparaître. Ce phénomène

serait donc en lien avec l’apparition d’un trismus.

2. SADAM, DYSFONCTIONS CRANIO-MANDIBULAIRES

Si la définition du SADAM proposée par Ricard (1988) ne se distingue pas des

définitions précédentes sur le plan des manifestations cliniques, il met l’accent en

revanche sur la notion d’occlusion, en différenciant le SADAM d’origine occlusale de

celui d’origine non-occlusale. Cette notion est fondamentale car selon Cucchi et

Hartmann (1995), les troubles de l’occlusion, par le biais d’informations

proprioceptives périodontales* anormales, affectent les muscles impliqués dans la

manducation et à plus long terme, les structures articulaires correspondantes.

Hormis les causes médicales, qui rejoignent celles citées précédemment et les causes

psychosomatiques, que nous aborderons dans la partie suivante, Ricard (1988) décrit

des lésions ostéopathiques crâniennes et périphériques comme étiologies possibles du

SADAM d’origine non-occlusale. Par ce nouvel éclairage, il explique que les tensions

peuvent se transmettre de proche en proche le long de « chaînes myo-fasciales » à partir

de lésions ostéo-articulaires situées à distance, dans le reste du corps. Ces définitions

rejoignent les précédentes mais l’originalité de l’approche ostéopathique est de replacer

le trouble, autant le trismus que le SADAM ou la DCM, au sein d’un espace corporel

holistique et d’en souligner les interactions. En outre, la frontière entre ces trois troubles

semble moins distincte : les trois évoquent le retentissement que peut avoir une

restriction mandibulaire dans l’organisation corporelle d’un individu, tandis que la

définition du trismus serait en lien avec celle du DAM décrite par Goudot (2003a).

Partie théorique

______________________________________________________________________

Figure 11 : Schéma éthiopathogénique des voies descendantes et ascendantes, d’après Mauhourat & al (2001)

Partie théorique

______________________________________________________________________

11

C. LIENS PHYSIOPATHOLOGIQUES AVEC LES FONCTIONS

ORO-FACIALES

D’après les principes fondamentaux de l’ostéopathie, une spasticité

manducatrice, pouvant s’inscrire dans une chaîne lésionnelle, pourra soit déclencher une

tension plus ou moins à distance sur cette chaîne, soit être déclenchée par une telle

tension. Ces deux phénomènes peuvent être concomitants. Il en résulte alors

systématiquement une perturbation de l’équilibre physiologique du corps.

A une moindre échelle, elle pourra déséquilibrer l’appareil manducateur par une

perturbation dans au moins un de ses trois axes de mobilité. Or, pour un fonctionnement

optimal, le système doit être maintenu en suspension.

Au sein de ce que Leboursier (2006) décrit comme un véritable « système

temporo-mandibulo-pharyngo-hyo-lingual », nous retrouvons ce même schéma de

réciprocité d’interaction entre une tension des muscles manducateurs et une perturbation

des fonctions oro-faciales. (cf. Annexe 2).

Ainsi, une tension manducatrice peut interférer le premier temps buccal de la déglutition

qui comprend notamment la mastication, celle-ci nécessitant particulièrement une

mobilité intègre du système. Martin (2004) ainsi que Castelo, Gaviao, Pereira &

Bonjardim (2005) décrivent un dysfonctionnement de la posture linguale, souvent

associé à une déglutition atypique, dans le cadre d’un dysfonctionnement de l’appareil

manducateur. La langue va alors entraîner l’os hyoïde en haut et en avant, qui entraînera

lui-même l’omoplate en haut et en avant par traction sur l’omo-hyoïdien provoquant

notamment une modification de la statique corporelle. Selon Joly (2002), la posture

obtenue correspond alors à une « vrille en 3 plans » soit un défaut d’alignement de la

tête, des épaules et bassin.

Concernant les problèmes de phonation, Cucchi et Hartmann (1993) rappellent

l’importance de la position de l’os hyoïde, organe flottant et suspenseur du larynx, dans

l’émission vocale. Le contrôle de la position de cet os incombe aux muscles supra- et

infra- hyoïdiens : un dysfonctionnement de ces muscles, en présence d’une spasticité

manducatrice, peut donc perturber la phonation. Durant cette fonction, la mandibule doit

rester détendue et souple car elle participe à l’articulation. De plus, lorsqu’elle s’abaisse,

elle facilite la descente laryngée et augmente la taille des résonateurs. Fink, cité par

Cornut (1990), précise que cet abaissement laryngé entraîne l’écartement des

aryténoïdes et des cordes vocales (abduction) grâce à la contraction du muscle sterno-

thyroïdien et grâce à la force de traction de la trachée vers le bas.

Partie théorique

______________________________________________________________________

12

Une limitation d’ouverture buccale par tensions musculaires interfère le premier

formant correspondant au degré d’aperture buccale et amoindrit de ce fait la richesse en

harmoniques de la voix. Inversement, une tension laryngée, que l’on retrouve dans les

dysphonies fonctionnelles, peut aussi entraîner une tension manducatrice par le biais des

chaînes lésionnelles.

En conclusion, les différentes perturbations des fonctions oro-faciales, comme

un trouble de la parole, de la phonation, de la déglutition ou encore de la respiration,

quelles que soient leurs origines, pourront se répercuter sur l’équilibre physiologique de

l’appareil manducateur et donc entraîner une tension musculaire. Cette tension pourra à

son tour retentir directement sur les fonctions de l’appareil manducateur.

La perspective ostéopathique apporte donc un éclairage différent sur la nature de

ces troubles, tout comme l’approche psychologique que nous allons à présent aborder.

IV. APPROCHE PSYCHOLOGIQUE

Comme le soulignent Calza et Contant (2002), l’observation des manifestations

corporelles renseigne quant à la vie émotionnelle et subjective. L’approche

psychologique permet donc de poser un regard différent sur la symbolique du

symptôme pouvant perturber la fonction de Relation/Communication. « Le corps,

enveloppe physique est révélé par le psychisme et ce dernier ne peut s’exprimer qu’à

travers le corps. » Auquier & Corriat (2000)

A. LE MOI-PEAU Selon Anzieu (1985), sur la peau investie comme frontière, enveloppe

protectrice, contenante et unifiante, s’étaye le Moi-Peau, sorte d’enveloppe psychique

contenant les pensées. Le psychisme, à travers la constitution du Moi-Peau, peut

construire des barrières qui deviennent des mécanismes de défense psychique: c’est la

fonction pare-excitation*. Il a ainsi la possibilité d’avoir de véritables échanges sans

trop d’angoisse d’intrusion. Si cette enveloppe est défaillante, l’individu peut recourir à

une cuirasse musculaire ou « seconde peau musculaire » selon l’expression de Bick

citée par Anzieu, créant ainsi une hypertonicité générale du corps ou plus

spécifiquement de la sphère oro-faciale. Ce phénomène, que Tustin (1972) décrit

comme un « Moi-Crustacé», avec une carapace rigide qui remplace le conteneur absent,

peut se retrouver dans les troubles envahissants du développement comme l’autisme.

Partie théorique

______________________________________________________________________

13

B. LIEN PSYCHE - SOMA Dans une moindre mesure, la bouche dans sa dimension symbolique, est un

organe à la fois interne et ouvert sur l’extérieur, selon Anzieu (1985). C’est un espace

transitionnel entre le monde et le corps, précise Leloup (2006). Le langage permet de se

dévoiler et de s’affirmer en révélant sa personnalité, son identité.

En fermant cet orifice, on évite par contre tout échange, c’est un moyen de

défense contre une intrusion provenant de l’extérieur. Une limitation d’ouverture

buccale par tension musculaire, que l’on pourrait retrouver dans un bégaiement ou

certaines dysphonies, serait donc un rempart inconscient permettant de ne pas trop se

risquer dans une relation avec autrui, enjeu de la communication. On réduit alors la

dimension orale de cette sphère, lieu d’expression, de projection et de représentation,

selon Thibault (2006).

Ricard (1988) dans sa définition du SADAM, ajoute d’ailleurs des causes

psychosomatiques en lien avec la symbolique de la bouche. Selon Gola et al (1992),

l’anxiété et les troubles psychiques agiraient également comme élément catalyseur en

abaissant le seuil de résistance de l’appareil manducateur, et en aggravant la contracture

musculaire et les parafonctions.

La crispation oro-faciale, fréquemment reliée à l’anxiété, est également

associable à une sorte de raidissement, de mise en tension personnelle pour rassembler

ses forces, sa volonté, mais aussi pour lutter contre la douleur: on serre les dents pour ne

pas crier, pour ne pas parler, d’après Fleury, Deboets, Maffre, Assaad & Ferrey (1997).

Toujours dans cette perspective, il est intéressant de se pencher plus

spécifiquement sur le bégaiement. On peut distinguer le « symptôme bégaiement » que

l’on a évoqué lors du paragraphe précédent, de ses manifestations, comprenant des

tensions physiques excessives accompagnant la production de certains mots, selon la

définition du DSM IV*. Ces tensions proviendraient d’une inversion du réflexe de

détente au moment des accidents de parole : selon Le Huche (1998), au moment où la

personne sent que le contrôle de sa parole lui échappe, au lieu de lâcher prise comme le

locuteur fluent le ferait, la personne bègue passe en force, se conditionnant à cette

réponse dans l’effort et installant un réflexe inversé de tension qui accroît sa difficulté à

avancer dans la production de son énoncé. La réalisation motrice de la parole devient

laborieuse, source de tension. L’effort musculaire se diffuse à d’autres muscles non

concernés par la production de la parole. Dans cet effort pour garder le contrôle,

l’anxiété, l’appréhension qui en découlent ne font que renforcer le trouble et les tensions

parasites.

Partie théorique

______________________________________________________________________

14

En conclusion, la limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur, plus souvent transitoire que permanente, pourra être d’amplitude mineure

ou majeure selon ses origines. Il est difficile de caractériser ce symptôme selon une

terminologie particulière. En effet, la frontière entre ces pathologies n’est pas

précisément délimitée. Le trismus et le SADAM d’origine musculaire (plutôt

qu’articulaire) sembleraient toutefois convenir.

Au delà de ces trois approches différentes mais complémentaires et de cette

controverse sur la terminologie, il est préférable de comprendre le processus

d’installation de ce symptôme. En effet, trois grands mécanismes de mise en tension

pouvant s’entremêler, se dessinent. Une tension peut être l’expression d’un trouble

psychique. Elle peut aussi s’inscrire dans une chaîne lésionnelle, elle sera alors

d’origine dysfonctionnelle (selon le principe ostéopathique d’influence réciproque entre

structure et fonction). Enfin, l’atteinte du patient (neurologique, dégénérative,

chromosomique, génétique…) peut être directement à l’origine de cette tension.

V. PRISE EN CHARGE

Face à ce symptôme, que proposent actuellement les différentes disciplines et

plus particulièrement l’orthophonie ?

A. PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE

1. APPROCHE MEDICALE

Différentes thérapeutiques peuvent être mises en place, comme l’orthodontie,

l’occlusondontie ou en dernier recours, la chirurgie, en cas d’atteinte articulaire majeure

associée.

L’occlusodontiste proposera de manière privilégiée une réhabilitation occlusale

par gouttières, traitement non invasif et réversible, contrairement à la coronoplastie*.

Selon Goudot (2003b), différents traitements médicamenteux peuvent également

être prescrits comme des myorelaxants, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (pour

soulager les douleurs) ou des anesthésiants locaux (à but antalgique ou pour lever les

spasmes musculaires). En cas de composante psychologique majeure, des tranquillisants

et antidépresseurs peuvent également être prescrits.

Enfin, d’après Kadyan, Clairmont, Engle & Colachis (2005) et Chossegros et al (1998),

les travaux publiés sur l’utilisation de la toxine botulinique injectée dans les muscles

masticateurs semblent prometteurs.

Partie théorique

______________________________________________________________________

15

2. APPROCHE OSTEOPATHIQUE

Selon Auquier et Corriat (2000), la main est un instrument thérapeutique idéal

qui présente une sensibilité exceptionnelle à la perception telle qu’elle informe le

thérapeute des plus infimes variations de tension des tissus organiques.

Les thérapies manuelles ostéopathiques permettent ainsi une réhabilitation de

l’appareil manducateur en ayant notamment une action sur l’amplitude d’ouverture

buccale. Ces techniques permettent d'évaluer les fonctions, de rechercher les restrictions

de mobilité, de déterminer l'élément clef du désordre neuro-musculaire. L’ostéopathe

pourra ainsi corriger les restrictions identifiées et normaliser autant que faire se peut

l'appareil manducateur.

3. APPROCHE PSYCHOLOGIQUE

Face à une limitation d’ouverture buccale, il est également intéressant de se

tourner vers des méthodes prenant en compte la signification symptomatique de ce

trouble. Centrés sur une analyse personnelle, la psychologie, la psychanalyse, la

sophrologie, la méthode Feldenkrais, le yoga, le Taï Chi Chuan, le Qi Gong (…)

permettent une meilleure conscience et connaissance de soi, à la fois psychique et

corporelle, essentielle pour réfléchir sur l’origine de cette dysfonction.

4. APPROCHE REEDUCATIVE: en émergence

La rééducation fait partie des thérapies non-invasives de plus en plus privilégiées

lors du traitement. Elle peut être proposée par différents thérapeutes comme

l’orthophoniste, le kinésithérapeute, le psychomotricien. Selon Hugly (2002), la

rééducation renforce la motivation du patient en l’impliquant dans son traitement et

assure sa coopération. Elle augmente la stabilité à moyen et à long terme des résultats

du traitement. Elle s’insère souvent dans un programme de traitements multiples et peut

intervenir à différents stades du traitement, comme le souligne Martin (2004). Elle

adapte ses objectifs à la multiplicité des étiologies de la limitation d’ouverture buccale :

restauration versus compensation des fonctions perturbées.

B. PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE EN PARTICULIER 1. LA NOMENCLATURE

La nomenclature de la pratique orthophonique intègre, depuis 2002, la notion de

« rééducation des anomalies des fonctions oro-faciales ». Cette caractéristique ne

correspond pas à une pathologie en particulier, mais à un ensemble de

dysfonctionnements dont les étiologies peuvent être très variées. La limitation

Partie théorique

______________________________________________________________________

16

d’ouverture buccale par tension des muscles manducateurs, est donc un de ces

dysfonctionnements aux origines diverses. La rééducation des anomalies oro-faciales est

actuellement cotée en AMO10 dans la nomenclature. Quant au bilan, il correspond à

celui de la phonation coté en AMO24. Il est généralement prescrit par les phoniatres, les

médecins stomatologues, les orthodontistes et les médecins ORL.

Cependant il est important de souligner que même si la limitation d’ouverture

buccale par tension des muscles masticateurs fait partie de ces anomalies oro-faciales,

elle ne sera que très rarement prise en charge spécifiquement.

2. ROLE PEU DEFINI DANS LA LITTERATURE

De manière générale, peu d’ouvrages traitent de la rééducation de la limitation

d’ouverture buccale par tension anormale des muscles manducateurs.

Les différents auteurs d’articles de spécialités médicales, quand ils abordent l’aspect

rééducatif à l’exemple de Levy et al (2001), préconisent simplement la kinésithérapie

pour ce symptôme. D’autres auteurs, comme Hugly (2002), évoquent la rééducation

comme thérapeutique essentielle face à des DAM, SADAM ou DCM, sans préciser

toutefois de quelle discipline elle relève. Breton-Torres, Lefebvre et Goudot (2003)

proposent également une rééducation kinésithérapeutique dans laquelle ils incluent la

tonification de la langue et du plancher buccal ainsi que la rééducation de la

déglutition et limite l’intervention de l’orthophoniste à des exercices de lecture.

Au sein de la littérature orthophonique, Martin (2004) et Couture et al (1997)

sont les rares auteurs à aborder ce thème, en proposant notamment une rééducation des

anomalies des fonctions oro-faciales. Cependant, Martin précise que l’orthophoniste

tend de plus en plus à être sollicité pour de telles rééducations. Quant à la prise en

compte d’une limitation d’ouverture buccale au sein d’une rééducation orthophonique

quelle qu’elle soit, il existe peu de références spécifiques dans la littérature.

3. MOYENS ACTUELLEMENT A DISPOSITION

a) Eléments cliniques en vue d’un diagnostic

Il est difficile de trouver actuellement, dans la littérature générale et plus

particulièrement orthophonique, les manifestations cliniques pouvant orienter vers une

étiologie précise, suite à la constatation d’une limitation d’ouverture buccale.

De plus, au vu de la pluralité des origines possibles, ce symptôme peut être

primaire ou secondaire, c’est à dire consécutif à un autre trouble.

Gola et al (1992) présentent les manifestations cliniques du SADAM, d’un

polymorphisme extrême. En effet, le SADAM peut comporter plusieurs symptômes. Il

Partie théorique

______________________________________________________________________

17

peut aussi se limiter à un seul signe et être exempt de tout phénomène algique.

Cependant, certaines manifestations permettent de différencier une origine articulaire,

d’une origine musculaire. Les manifestations musculaires se traduisent essentiellement

par des douleurs (myalgies localisées ou irradiées), une limitation d’ouverture buccale

(liée à la contraction involontaire des muscles et à la douleur) et une hypertrophie

musculaire (liée à l’hyperfonction). Elles sont fréquemment associées aux

parafonctions* (crispation, bruxomanie) ou à une anomalie posturale. Ainsi, une

limitation d’ouverture buccale, avec propulsion* et diduction* conservées sera

préférentiellement d’origine musculaire.

En revanche, une limitation de l’ouverture buccale avec diduction altérée sera plus

volontiers d’origine articulaire. Les manifestations articulaires se situent principalement

sur l’ATM. Douleurs, bruits articulaires et limitation d’ouverture en sont les signes

fondamentaux.

b) Remédiations

Martin (2004) propose une trame assez précise pour la rééducation de l’appareil

manducateur. Il présente tout d’abord différents types de massages à divers endroits de

la face. Il conseille aux thérapeutes de pratiquer quelques exercices préparatoires

comme des exercices de souffle, de conscience corporelle ou encore de relaxation, puis

il propose divers mouvements volontaires comme des mouvements

d’ouverture/fermeture de la bouche, de protraction* et rétropulsion* ainsi que de

diduction, permettant une action spécifique sur les différents muscles de la mastication.

Enfin, cet orthophoniste préconise une rééducation fonctionnelle qui va souvent de pair

avec des troubles de l’appareil manducateur.

Les techniques de thérapies manuelles appliquées à l’orthophonie complètent

l’approche classique par une action au niveau des récepteurs sensitifs, musculaires,

articulaires et cutanés, permettant une certaine régulation des activités inconscientes. La

formation Ostéovox*, encadrée par le Dr J.B. Roch, phoniatre, & A. Piron, ostéopathe,

permet aux orthophonistes d’associer à leur pratique des techniques issues de

l’ostéopathie afin d’affiner leur rééducation fonctionnelle de l’appareil manducateur en

particulier.

Problématique & Hypothèses

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PROBLEMATIQUE &

HYPOTHESES

Problématique & Hypothèses

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PROBLEMATIQUE

De nos recherches sur ce phénomène est née une problématique qui nous a

semblé intéressante à développer dans le cadre d’un mémoire de fin d’étude :

« Quelle est actuellement la place de la limitation d’ouverture buccale par tension du

système manducateur en orthophonie :

• connaissance,

• diagnostic,

• prise en charge ? ».

Notre problématique nous amène à formuler les hypothèses suivantes, que nous

vérifierons à travers notre expérimentation.

HYPOTHESES

Hypothèse 1

La limitation d’ouverture buccale par tension des muscles manducateurs est

connue des orthophonistes, contrairement aux troubles présentant pourtant

typiquement ce symptôme (comme le Trismus ou le S.A.D.A.M).

Hypothèse 2

Différentes variables favorisent la découverte de la limitation d’ouverture

buccale dont :

- l’année d’obtention du diplôme (en lien avec l’expérience clinique),

- la fréquence et la diversité des domaines de rééducations pratiqués par

l’orthophoniste. La rééducation fonctionnelle (articulation, phonation,

déglutition) sensibilise davantage l’orthophoniste à ce symptôme,

- certaines formations (initiales et continues) portant sur la voix ou la déglutition

éclairent le thérapeute sur l’existence de ce trouble,

- l’exercice actuel (libéral, mixte, salarié) pratiqué par le thérapeute. Les

orthophonistes travaillant en centre au sein d’une équipe pluridisciplinaire sont

plus à même de connaître la limitation d’ouverture buccale, symptôme au

carrefour d’un grand nombre de spécialités médicales et paramédicales.

Problématique & Hypothèses

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19

Hypothèse 3

La limitation d’ouverture buccale par tension anormale des muscles

manducateurs est associée, d’après les orthophonistes, à un certain nombre de

pathologies appartenant à leur champ de compétences.

Hypothèse 4

Quand ce symptôme est connu du thérapeute, son diagnostic, tout comme sa

remédiation au sein d’une prise en charge orthophonique, s’inscrivent dans un

panel varié d’explorations à la fois fonctionnelles, globales et spécifiques.

Hypothèse 4-a Les Thérapies Manuelles semblent être une technique de diagnostic et

de remédiation appropriée pour ce symptôme.

Hypothèse 4-b

La prise en charge d’une limitation d’ouverture buccale s’inscrit

souvent dans un contexte pluridisciplinaire.

Expérimentation

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EXPERIMENTATION

Expérimentation

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I. INTRODUCTION

Notre expérimentation se déroule en deux temps. Nous avons choisi tout d’abord

d’effectuer une première enquête auprès des orthophonistes, afin de recueillir leurs

connaissances générales sur le trismus, le SADAM et la limitation d’ouverture buccale

ou phénomène de « mâchoires serrées » (cf. Annexe 3). L’analyse des questionnaires de

la phase 1 nous permet de vérifier les hypothèses 1, 2 et 3. Le second temps de notre

expérimentation est centré sur d’autres questionnaires (phase 2) proposés aux

orthophonistes de l’échantillon général les plus avertis sur ces troubles (cf. Annexe 4).

Les réponses à ce questionnaire permettront de répondre aux hypothèses 4, 4a et 4b.

II. PHASE 1

A. DEMARCHE STATISTIQUE

Notre démarche expérimentale consistera donc en une enquête prospective

auprès des orthophonistes par le biais d’un questionnaire téléphonique. D’après Grawitz

(1990), le questionnaire est le moyen de communication essentiel entre l’enquêteur et

l’enquêté. Il comporte une série de questions concernant les problèmes sur lesquels on

attend de l’enquêté une information.

Afin de vérifier notre première hypothèse principale, nous avons voulu

interroger un large échantillon de la population des orthophonistes sur leurs

connaissances autour de la limitation d’ouverture buccale. Cette étude transversale à un

instant T se base uniquement sur un critère d’inclusion géographique.

En ne ciblant pas une population particulière (orthophonistes « spécialisés » ou

ayant suivis des formations spécifiques par exemple), cela nous permet d’effectuer une

enquête descriptive qu’il nous est possible de généraliser à toute la profession.

Initialement, nous avions envisagé de procéder à l’envoi de questionnaires écrits.

Cependant, deux arguments en faveur d’une plus grande validité statistique nous ont

orientés vers le choix d’un questionnaire téléphonique bien que la durée de

l’expérimentation s’en trouve considérablement allongée. Par téléphone, le taux moyen

de réponses est en effet pratiquement de 100% contrairement aux questionnaires écrits

avec lesquels nous pouvions espérer seulement un taux moyen de réponses équivalent à

30%. De plus, ce mode de « passation » ne nous permettait pas d’interpréter la raison

des questionnaires non retournés : méconnaissance du sujet, indifférence vis-à-vis du

questionnaire, oubli… ?

Expérimentation

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21

B. POPULATION : METHODE DE SELECTION

1. NATURE DE L’ECHANTILLON

En raison de la spécificité de notre sujet de recherche, nous avons supposé que

les orthophonistes exerçant en centre au sein d’une équipe pluridisciplinaire seraient

plus susceptibles de connaître ce symptôme.

A partir de cette hypothèse, il nous a semblé pertinent d’interroger autant

d’orthophonistes exerçant en centre qu’en libéral: notre échantillon est respectivement

scindé en deux groupes A (salariés exerçant en centre) et B (orthophonistes exerçant en

libéral).

Comparativement à la répartition nationale des orthophonistes en France, la taille du

groupe A est donc volontairement surdimensionnée.

2. TAILLE DE L’ECHANTILLON

D’un point de vue statistique, il fallait que la taille de l’échantillon choisi soit

suffisamment importante pour être représentative au niveau national et pour que nous

puissions en extraire notre second échantillon (phase 2).

Afin d’avoir des réponses suffisamment diversifiées et nombreuses, nous avons donc

choisi d’établir chaque groupe sur une base de 100 orthophonistes bien que 20 auraient

suffi à représenter un échantillon statistiquement valable.

3. CHOIX DE L’ECHANTILLON EN FONCTION D’UNE ZONE

GEOGRAPHIQUE

Notre choix de l’échantillon devant être le plus neutre possible, nous nous

sommes basées sur une zone géographique pour sélectionner les orthophonistes.

Pour des commodités pratiques, nous nous sommes restreintes à la ville de Lyon (soit 9

arrondissements) et aux communes limitrophes : Bron, Caluire et Cuire, Champagne-

au-Mont-d’Or, Collonges-au-Mont-d’Or, Ecully, Francheville, La Mulatière, Oullins,

Pierre-Bénite, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Saint-Didier-au-Mont-d’Or, Saint-Fons, Sainte-

Foy-lès-Lyon, Tassin-la-Demi-Lune, Vénissieux, Villeurbanne (= sélection 1).

Le fait d’inclure les communes limitrophes nous permettait d’intégrer un certain nombre

de centres intéressants pour notre recherche.

Expérimentation

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22

4. BASES DE DONNEES

Pour sélectionner les orthophonistes à interroger, il nous fallait partir d’une liste

regroupant tous les orthophonistes exerçant en Rhône-Alpes aussi bien salariés que

libéraux. Elle nous a été fournie par la DDRASS, seul organisme regroupant de telles

données et habilité à les publier officiellement : « Liste des orthophonistes du Rhône »

(source Adeli au 11/05/2006) recensant 714 orthophonistes.

Cependant, il nous est apparu en analysant cette liste, qu’un certain nombre de données

n’étaient pas à jour, notamment celles concernant les orthophonistes salariés ; mais il

n’existe malheureusement pas de liste plus récente.

Nous avons alors créé une nouvelle base de données pour le groupe des salariés

(groupe A) à partir de la « Liste des établissements sanitaires du Rhône (avec

notamment les centres pour adultes handicapés, enfants handicapés et personnes âgées)»

(source FINESS au 04/10/2006) en la complétant par l’ancienne. Nous avons appelé

chacun des centres compris dans notre zone géographique et susceptible d’employer des

orthophonistes, soit 1128 centres, afin de vérifier si des orthophonistes exerçaient au

sein de leur structure et connaître leur nombre, le cas échéant.

En revanche, nous pouvions extraire directement du fichier Adeli, les

orthophonistes exerçant en libéral et ainsi constituer le groupe B. Pour cela, nous avons

effectué une première sélection en fonction de la zone géographique (sélection 1 = 404

orthophonistes) puis une seconde sélection excluant les orthophonistes salariés et

mixtes. Parmi les 289 orthophonistes sélectionnés, nous avons de nouveau sélectionné

100 orthophonistes, correspondant au groupe B, par le biais d’un tirage aléatoire.

Nos deux bases de données constituées, nous avons effectué un tirage aléatoire

parmi tous les orthophonistes afin d’obtenir un échantillon fiable statistiquement.

C. PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE

1. EXIGENCES PREALABLES

Pour réaliser notre questionnaire, différentes exigences ont orienté notre

démarche.

Afin qu’un maximum de personnes acceptent de répondre au questionnaire, celui-ci ne

devait pas être contraignant par sa durée, car les orthophonistes ont souvent peu de

temps à accorder en dehors de leurs rééducations. Nous avons donc élaboré cet entretien

de manière à ce qu’il ne dure qu’une dizaine de minutes.

Expérimentation

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23

D’autre part, nous avons privilégié les questions binaires et semi-ouvertes dans le but

d’obtenir un champ moins vaste de réponses, afin de faciliter le recueil des données

pour notre analyse statistique.

De plus, puisque nous avons choisi un échantillon d’orthophonistes sans critère

d’inclusion autre que géographique, nous avons conçu un questionnaire adaptable à

chacun quelque soient les activités principales du thérapeute ou son type d’exercice

(libéral, salarié).

Enfin, notre questionnaire ne pouvait avoir de forme figée, il était important que nous

puissions l’adapter en fonction des réponses positives ou négatives données par les

orthophonistes.

2. COMPOSITION DU QUESTIONNAIRE (cf. Annexe 3)

Afin de répondre aux différentes hypothèses, nous avons organisé notre premier

questionnaire selon deux thèmes principaux.

Parcours professionnel

Dans un premier temps, nous avons proposé une série de questions concernant le

parcours professionnel de l’orthophoniste interrogé. En les mettant en lien avec les

autres questions sur leur connaissance des différents troubles, nous pourrons alors

répondre à l’hypothèse 2. Les différents points abordés dans chacune de ces questions

correspondent à différentes variables susceptibles de favoriser la découverte d’une

limitation d’ouverture buccale.

C’est pourquoi nous leur demandions leur année et ville d’obtention du diplôme.

Il était également important de vérifier le type d’exercice actuel (salarié, libéral, ou

mixte) des orthophonistes interrogés. Il n’était en effet pas toujours précisé dans nos

bases de données s’ils avaient un exercice mixte, par exemple. Nous avons complété

cette question en demandant au sujet de préciser son type d’exercice antérieur, afin de

ne pas limiter nos interprétations au seul exercice actuel.

Trois questions étaient ensuite proposées concernant les formations continues suivies

par l’orthophoniste. Nous savions d’ores et déjà que les orthophonistes ayant suivi la

formation continue Ostéovox étaient sensibilisés à ce symptôme. C’est pour cette raison

que nous leur demandions de préciser s’ils avaient suivi ou non cette formation.

Enfin, nous demandions les trois principaux domaines de rééducation rencontrés

le plus souvent ainsi que le temps consacré à chacun d’eux. Par souci de concision, nous

nous sommes appuyées sur la nomenclature des bilans orthophoniques. Nous avons

néanmoins distingué dans nos intitulés les rééducations durant lesquelles les

Expérimentation

______________________________________________________________________

24

orthophonistes étaient susceptibles de rencontrer une limitation d’ouverture buccale,

comme les fonctions oro-myofonctionnelles ou la déglutition, et dans cet item en

particulier, nous leur demandions de préciser si c’était des rééducations de déglutition

dysfonctionnelle ou de dysphagie, car elles sont souvent traitées séparément et ne

requièrent pas les mêmes compétences.

Connaissance des différents symptômes

Pour répondre à l’hypothèse 1, quatre questions sont tout d’abord posées concernant

la connaissance du trismus, du SADAM puis du phénomène de mâchoires serrées ou

faiblesse d’amplitude des maxillaires. La symptomatologie « limitation d’ouverture

buccale » étant peu connue des orthophonistes, nous l’avons vulgarisée par l’appellation

phénomène de « mâchoires serrées » (qui laisse entendre la notion de contraction

musculaire, tout en la nuançant et en la précisant par « faiblesse d’amplitude des

maxillaires »). Pour le trismus, nous voulions savoir dans un premier temps si le terme

était pour eux évocateur, puis nous leur avons demandé de préciser cette terminologie

en donnant une définition. On pouvait ainsi savoir quelle était leur connaissance réelle

de ce symptôme.

A la suite de ces quatre premières réponses d’autres vont nous permettre d’affiner

ces premiers résultats.

Nous demandions notamment aux orthophonistes de préciser s’ils avaient rencontré

ce symptôme dans leur pratique et/ou en théorie. Puis, nous leur demandions de

spécifier le moment de rencontre de ce symptôme au sein de leur parcours.

Il leur était également demandé si ce symptôme peut être associé à un phénomène

douloureux. Différentes réponses étaient possibles : « je ne sais pas », « jamais »,

« parfois », « souvent » et « toujours ».

Enfin, l’hypothèse 3 pourra être vérifiée grâce à la question 10. En effet pour chacun

des symptômes connus de l’orthophoniste interrogé, nous lui demandions à quels

troubles rééduqués en orthophonie, il associe le trismus / SADAM / phénomène de

« mâchoires serrées ». Pour cela, nous lui proposions une liste de troubles auxquels il

pouvait répondre par: « oui, je l’ai rencontré dans ma pratique », « oui, je le suppose par

déduction» », « non », « je ne sais pas » ou « oui je l’ai rencontré en pratique et aussi

dans différentes références théoriques ». Pour constituer cette liste, nous nous sommes

basées en partie sur la nomenclature orthophonique, sur les pathologies en lien avec

une limitation d’ouverture buccale, issues de nos recherches théoriques. Nous nous

sommes aussi inspirées de conseils de différents thérapeutes, en particulier notre maître

de mémoire, le Dr Roch. Nous avons cherché à être exhaustives dans ce domaine, sans

Expérimentation

______________________________________________________________________

25

toutefois citer toutes les pathologies appartenant à notre champ de compétence.

Les orthophonistes avaient la possibilité de proposer à l’item « autres » des troubles

traités en orthophonie que nous n’avions pas cités au préalable.

Commentaires libres

Pour finir, nous avons laissé un espace libre à la fin du questionnaire pour nous

permettre de relever les éventuelles remarques des orthophonistes.

D. PROTOCOLE ET PROCEDURE Pour contacter les orthophonistes, nous avons élaboré un texte de présentation de

notre étude afin que chacun d’entre eux reçoive les mêmes informations (cadre du

mémoire, durée du questionnaire, maître de mémoire…). Nous avons veillé à ne pas

donner trop de détails sur le sujet du questionnaire afin de ne pas biaiser nos résultats : il

ne fallait pas en effet qu’entre le temps de prise de rendez-vous et la passation,

l’orthophoniste se renseigne sur les différentes définitions. Il était également précisé que

le questionnaire sera rendu anonyme. D’autre part, nous avons demandé à notre

responsable de mémoire une lettre officialisant notre démarche, que l’on pouvait

transmettre aux orthophonistes la demandant.

Au préalable, nous avons testé le questionnaire auprès de trois orthophonistes

afin de vérifier sa pertinence, sa cohérence et sa durée.

Après avoir effectué les quelques modifications nécessaires, nous nous sommes

réparti les sujets à appeler. Sur les 200 orthophonistes que nous souhaitions contacter,

nous avons pu proposer le questionnaire à 198 orthophonistes, dont un par écrit

(courriel) et six lors d’un entretien en face à face.

Au final, nos deux groupes initiaux A et B se sont transformés en trois groupes en

raison de l’importante proportion d’orthophonistes salariés ayant également un exercice

libéral. Nous avons donc choisi de distinguer le groupe des « mixtes », car au vu des

premiers résultats, leur profil est sensiblement différent de celui du groupe A (salariés).

III. PHASE 2

A. METHODE EXPERIMENTALE Suite à la phase 1, et afin de répondre aux autres hypothèses 4, 4a et 4b, nous

avons effectué une nouvelle enquête prospective.

Expérimentation

______________________________________________________________________

26

Un questionnaire téléphonique nous a paru être à nouveau une méthode adaptée. Nous

avons cette fois-ci laissé une plus grande place aux réponses ouvertes : l’entretien était

donc semi-dirigé.

B. POPULATION : METHODE DE SELECTION

1. NATURE DE L’ECHANTILLON

Notre second questionnaire portant notamment sur le diagnostic et les

remédiations possibles, l’échantillon de cette seconde phase a été extrait de l’échantillon

général selon différents critères : richesse de leurs réponses au premier questionnaire,

richesse de leur expérience pratique, intérêt pour notre étude, accord pour un second

questionnaire… Au préalable, nous leur avons demandé s’ils diagnostiquaient et/ou

proposaient une remédiation face à une limitation d’ouverture buccale. Une trentaine

d’orthophonistes répondaient à ces premiers critères de sélection.

Nous n’avons pas particulièrement tenu compte du type d’exercice de l’orthophoniste

interrogé, ce critère n’étant pas intéressant pour notre phase 2.

2. TAILLE DE L’ECHANTILLON

Cependant, le second questionnaire durant plus longtemps que le premier,

certains orthophonistes n’ont pas désiré être recontactés.

Nous avons alors restreint notre présélection. Nous avons obtenu un échantillon d’une

vingtaine d’orthophonistes avec lesquels nous avons approfondi leur connaissance sur la

limitation d’ouverture buccale (sous-groupe des experts).

C. PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE (cf. Annexe 4)

1. EXIGENCES PREALABLES

Nous souhaitions que ce questionnaire soit composé de questions ouvertes, semi-

ouvertes et fermées : cela nous semblait en effet favoriser une liberté et une richesse

dans l’échange avec les orthophonistes, laissant alors place à une analyse quantitative et

surtout qualitative.

Ce choix implique forcément une durée de passation plus longue: l’entretien durait en

effet entre 40 minutes et 1h30. Les orthophonistes devaient dégager dans leur emploi du

temps une plage horaire importante, représentant la difficulté majeure rencontrée à cette

étape de l’expérimentation. Cela impliquait donc une contrainte de temps pour les

orthophonistes interrogés.

Expérimentation

______________________________________________________________________

27

2. CHOIX DES QUESTIONS

Le choix des questions s’est organisé autour de quatre thèmes. Ce sont

principalement les rubriques « Diagnostic » et « Remédiations » qui permettent de

vérifier l’hypothèse 4 et c’est au sein de ces parties que les sous-hypothèses 4a et 4b

seront abordées.

Préambule

Avant d’aborder le questionnaire en tant que tel, nous avons reprécisé avec

l’orthophoniste interrogé le thème général de notre recherche en évoquant le choix des

termes employés : « limitation d’ouverture buccale par tension anormale des muscles

manducateurs » ou « Trismus », ainsi que la pluralité des origines possibles. Nous

voulions ainsi nous assurer que nous parlions bien des mêmes symptômes avant de

commencer l’entretien, tout en gardant à l’esprit que la discussion sur la terminologie

restait ouverte.

Précisions sur leur pratique

Suite à la question 10 de la phase 1 concernant les liens entre les différentes

limitations d’ouverture buccale et les pathologies rencontrées en orthophonie, nous

avons souhaité approfondir certaines réponses (pour lesquelles les orthophonistes

avaient répondu « oui selon mes références pratiques ») en leur demandant à quelle

fréquence ils retrouvent cette association dans leur pratique.

6 réponses leur étaient proposées : « je ne sais pas », « jamais », « parfois », « dans 50%

des cas », « souvent », « toujours ». Ces réponses nous permettaient également de

compléter nos données théoriques. Nous leur demandions ensuite s’il existe une

pathologie particulière, parmi toutes celles citées, où la limitation d’ouverture buccale /

trismus apparaîtrait plus fréquemment.

Diagnostic

Dans cette partie, nous voulions savoir comment les orthophonistes

diagnostiquent une limitation d’ouverture buccale / trismus, malgré une littérature peu

étoffée à ce sujet.

Tout d’abord, nous leur demandions grâce à une question ouverte, les différents

points qui leur semblent pertinents de relever durant l’anamnèse. Il était intéressant de

noter s’ils s’inspiraient de l’anamnèse propre à d’autres pathologies.

Dans un second temps, nous leur avons proposé une trame diagnostique résultant

d’une fusion entre celle proposée lors de la formation Ostéovox et celle proposée par

Martin (2004) sur les troubles de l’appareil manducateur.

Expérimentation

______________________________________________________________________

28

A chaque item proposé, les orthophonistes interrogés pouvaient répondre par « oui, je le

fais en pratique », « non, je ne le fais pas en pratique » ou par « je ne sais pas ».

Lorsqu’ils répondaient par la négative, nous leur demandions s’ils trouvaient l’item

proposé néanmoins adapté pour le diagnostic d’une limitation d’ouverture buccale.

Une question « autre » leur permettait de proposer d’autres moyens auxquels ils ont

recours dans un but diagnostic.

Puis, nous avons cherché à savoir si les orthophonistes inscrivent ce symptôme dans un

champ pluridisciplinaire, en leur demandant si un lien pouvait être établi avec des

troubles, vus dans d’autres disciplines que l’orthophonie. Nous avons tout d’abord

recueilli leurs réponses spontanées puis nous leur avons présenté d’autres troubles. Les

réponses possibles étaient « je ne sais pas » « oui » ou « non ».

Enfin, nous avons voulu connaître auprès de quels spécialistes ils pouvaient

envoyer les patients avec une limitation d’ouverture buccale, pour un diagnostic

complémentaire. Comme précédemment, ils répondaient d’abord de manière spontanée

puis nous leur avons soumis une liste de spécialistes, avec toujours la possibilité

d’ajouter d’autres choix que ceux que nous leur proposions.

Remédiations

Tout d’abord nous demandions à l’orthophoniste interrogé s’il rééduque la

limitation d’ouverture buccale (Trismus). Pour cette question, nous avons tenu à

préciser qu’il ne s’agit pas forcément d’une rééducation systématique et qu’elle ne

concerne pas obligatoirement la limitation d’ouverture buccale spécifiquement, elle peut

s’intégrer au contraire au sein d’une rééducation globale.

Si la réponse est positive, nous proposions différentes pistes de remédiation :

nous nous sommes notamment inspirées pour cela de la trame proposée par Martin

(2004), avec les mêmes réponses possibles que pour le diagnostic : « je ne sais pas »,

« oui, en pratique », « non en pratique », « « non, mais ça me semble adapté » et avec

pour finir, une question « autre ». Lorsque c’était possible, nous avons demandé des

précisions sur les techniques utilisées, dont on fera une analyse qualitative.

Lors de la question suivante, nous voulions savoir où ils avaient appris ces

techniques de remédiations proposées : « formation initiale », «empirique », « formation

continue (à préciser) ». Nous désirions avoir un aperçu des formations qui proposent des

techniques de remédiations pour une limitation d’ouverture buccale.

Afin de connaître les rééducations efficaces pour ce symptôme, nous leur avons

demandé de préciser quelles techniques leur semblaient les plus adaptées, que la

Expérimentation

______________________________________________________________________

29

technique soit locale ou plutôt globale. Cette question nous permettait de savoir en

particulier si un traitement non ciblé sur le trismus pouvait avoir un effet sur celui-ci.

Puis nous les avons interrogés sur les effets qu’ils attendent, en général, de la

rééducation d’une limitation d’ouverture buccale (amélioration de certains paramètres

comme une réduction de la douleur, un gain de temps dans la rééducation, le confort du

patient ?).

Comme ce symptôme peut être causé par un certain nombre de troubles ne

relevant pas forcément de notre spécialité, cela peut avoir un impact sur la remédiation

orthophonique entreprise. Nous leur avons donc demandé si la limitation d’ouverture

buccale avait déjà été résistante à leur remédiation. Puis nous avons approfondi la

question en leur demandant vers quels spécialistes ils avaient alors choisi de se tourner.

Cette question permet également de savoir s’ils accordent à ce symptôme une

dimension pluridisciplinaire.

Nous espérions pouvoir synthétiser ces résultats sous forme de trame diagnostique et

rééducative.

Intérêt pour l’orthophonie

Les questions finales, proposées aux orthophonistes, abordent l’intérêt d’une

prise en compte de ce symptôme dans notre spécialité. On cherchait notamment à

savoir s’ils estiment qu’on devrait être plus formés sur ce symptôme, sur ses

conséquences et sur ses causes.

D. PROCEDURE

Comme pour la première phase de l’expérimentation, nous avons fait le choix

d’un questionnaire téléphonique pour des raisons pratiques. Certains entretiens ont

cependant été exceptionnellement proposés en face à face.

Nous avons veillé à le pré-tester auprès de deux orthophonistes de notre

connaissance particulièrement intéressées par ce domaine.

Nous nous sommes alors réparti les appels (une dizaine chacune) en interrogeant

les orthophonistes à qui nous avions déjà personnellement proposé le premier

questionnaire.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

PRESENTATION DES

RESULTATS

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

30

I. METHODE D’ANALYSE DES DONNEES

Après la passation, nous avons enregistré l’ensemble des données sur

informatique, après avoir été préalablement codées. Elles ont ensuite été analysées sous

Excel et sous SPSS version 12.5 pour Windows (SPSS Inc ; Illinois, USA).

En fonction des hypothèses à vérifier, nous serons amenées à comparer et analyser,

tantôt les réponses apportées à une même question par les différents orthophonistes de

notre échantillon, tantôt à croiser les réponses fournies à différentes questions par

chaque orthophoniste (comparaisons inter questionnaires et/ou intra questionnaire).

Selon ce même objectif, nous avons constitué différents sous-groupes en

fonction de la connaissance des orthophonistes pour chacun des trois troubles :

« orthophonistes connaissant le trismus », « orthophonistes connaissant le SADAM »,

« orthophonistes connaissant le phénomène des mâchoires serrées » (cf. Tableau 5).

Quant aux orthophonistes qui ne connaissent aucun des trois, nous les appellerons le

sous-groupe « non-connaisseur ». D’autre part, les 21 orthophonistes de la phase 2

formeront le sous-groupe « experts », nous permettant d’effectuer tout au long de notre

analyse, des comparaisons avec la population générale et les quatre autres sous-groupes.

Nous analyserons de manière qualitative et quantitative les données des 21

questionnaires de la phase 2 concernant le diagnostic et la remédiation.

Nous commencerons par une description plus précise de notre échantillon

complet, d’après les réponses des orthophonistes concernant leur parcours professionnel

(questions 1 à 5 de la phase 1).

II. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON GENERAL

A. VILLE DE FORMATION

Les résultats montrent que sur 198 orthophonistes interrogés, 82,8% ont obtenu

leur diplôme à Lyon. Seulement 4,5% ont été diplômé à Paris et 3% à Nancy. Le reste

des orthophonistes, ne représentant qu’un pourcentage minime, se répartit entre les

villes de Montpellier, Bruxelles, Besançon, Lille, Nice, Libramont, Liège, Marseille,

Toulouse.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

31

B. EXERCICE ACTUEL ET « ANCIENNETE » Tableau 1: Répartition selon l’ « ancienneté » des orthophonistes en fonction du type

d’exercice en 2006, en pourcentage.

Type d’exercice Ancienneté =

Nombre d’années écoulées

depuis l’obtention du diplômeSalarié Libéral Mixte

Ensemble

< 10 ans 8 % 39 % 48 % 29 % [10 à 20 ans [ 18 % 20 % 11 % 18 % [20 à 30 ans [ 33 % 26 % 37 % 30 % ≥ 30 ans 41 % 15 % 4 % 23 %

Ensemble 100 % 100 % 100 % 100 %

(Effectifs) (74) (97) (27) (198)

Ce tableau nous permet de constater que notre volonté initiale de sur-représenter les

orthophonistes salariés est respectée puisque sur 198 orthophonistes au total, la moitié

(97) ne font que du libéral, 74 (soit 37%) sont salariés, tandis que les mixtes

représentent les 13% restants. Il était difficile de ne sélectionner que des orthophonistes

salariés à plein temps, nous avons donc décidé d’intégrer parmi eux les mixtes, tout en

les distinguant puisque leurs résultats ne suivent pas en général la tendance du groupe

des salariés.

La répartition de l’ensemble de l’échantillon général au sein de chaque « tranche

d’ancienneté » est assez homogène (cf. dernière colonne). Ce tableau représente

précisément la proportion d’orthophonistes selon le nombre d’années écoulées depuis

leur obtention du diplôme.

En revanche, on distingue des différences très nettes en terme d’ « ancienneté »

selon le type d’exercice : une forte proportion de libéraux et de mixtes sont davantage

en début de carrière, tandis que les salariés semblent être diplômés depuis plus

longtemps.

Le groupe « salariés » représente les orthophonistes travaillant dans des structures assez

différentes. On compte parmi ses établissements des S.E.S.S.A.D.*, S.S.E.F.I.S.*,

C.A.M.S.P*, I.M.P*, I.M.PRO*, I.M.E*, des centres pour polyhandicapés, C.M.P*,

C.M.P.P.*, C.A.T.T.P.*, I.T.E.P.*, et des orthophonistes exerçant dans des hôpitaux

gériatriques, neurologiques ou en O.R.L.*.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 2 : Répartition des orthophonistes en fonction de leur exercice actuel et antérieur.

Exercice actuel Exercice antérieur (Effectifs) Total

…ayant toujours exercé en libéral seul (51) 26 % Libéral seul (97)

…ayant également exercé en salarié (46) 23 %

…ayant également exercé en libéral (46) 23 % Salarié seul (74)

…ayant toujours exercé en salarié seul (28) 14 %

Statut mixte (27) (pas de question sur l'exercice antérieur) (27) 14 %

Ensemble (198) (198) 100 %

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

32

C. EXERCICE ANTERIEUR On remarque que près de la moitié des 97 orthophonistes exerçant en "libéral

seul" au moment de l'enquête ont précédemment exercé en salariat (en salariat seul ou

en mixte). Près des deux tiers des 74 orthophonistes exerçant en "salariat seul" au

moment de l'enquête ont précédemment exercé en libéral (en libéral seul ou en mixte).

Au final, seulement 26 % des orthophonistes interrogés n'ont jamais exercé en salariat

(cf. 1ère ligne du tableau 2), tandis que 14 % n'ont jamais exercé en libéral (4ème ligne du

tableau 2).

Ce tableau 2 nous permettra par la suite de reconsidérer certains de nos résultats qui

prennent en compte l’exercice actuel des orthophonistes.

En effet, l’exercice antérieur pourra lui aussi avoir une incidence sur la connaissance

des troubles (trismus, SADAM et mâchoires serrées) par l’orthophoniste.

D. FORMATIONS COMPLEMENTAIRES Les résultats à la question 4.a nous permettent de constater que 97,5% des

orthophonistes interrogés ont suivi des formations après l’obtention de leur diplôme.

Plus précisément, on remarque grâce au tableau 3, que dans notre échantillon

général, 9,6% des orthophonistes ont suivi la formation Ostéovox. La plupart d’entre

eux ont un exercice libéral ou mixte mais seulement 1.4% sont salariés.

Tableau 3 : Proportion d’orthophonistes ayant suivi la formation Ostéovox suivant leur

exercice actuel, en pourcentage.

Formation OSTEOVOX Exercice

actuel Non Oui Total (Effectifs)

Libéral 89.7% 10.3% 100.0% (97) Salarié 98.6% 1.4% 100.0% (74) Mixte 71.4% 28.6% 100.0% (27)

Total 90.4% 9.6% 100.0% (198)

E. ACTIVITES PRINCIPALES Nous avons demandé aux orthophonistes leurs trois principaux domaines de

rééducation et de les classer par ordre décroissant du domaine le plus fréquemment

rééduqué au moins rééduqué (Principal 1, Principal 2, Principal 3). (cf. Tableau 4)

Pour faciliter la lecture de ce tableau nous avons regroupé les trois principaux domaines

de rééducations sous l’appellation « Pourcentage d’orthophonistes ayant déclaré ce

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 4 : Domaines de rééducation cités par les orthophonistes parmi leurs trois

activités principales (en pourcentage d'orthophonistes).

Domaines de réeducation Principal 1 Principal 2 Principal 3 Total (1)

Langage Oral 38.4% 28.3% 9.1% 75.8% Langage Ecrit 21.7% 36.9% 14.1% 72.7% Neurologie 8.6% 5.1 % 18.7% 32.4% Voix 0,5% 6.1% 11.1% 17.8% R.L.M. 5.1% 3.0% 7.6% 15.7% Surdité 9.6% 1.5% 2.0% 13.1% T.E.D. 3.5% 1.0% 4.0% 8.5% Maladie Génétique 1.5% 2.5% 3.5% 7.5% Déglutition Atypique 0.5% 1.0% 5.6% 7.1% Dysphagie 1.5% 2.5% 3.0% 7.0% IMC 4.0% 2.0% 1.0% 7.0% Déficience Intellectuelle 2.5% 1.5% 1.5% 5.5% Bégaiement 1.0% 0.5% 1.5% 3.0% Autres 1.0% 0.5% 1.0% 2.5% F.O.M. 0.5% 0.0% 1.0% 1.5% Aucune 0.0% 7.6% 15.2% Xxxx

Total 100.0% 100.0% 100.0% Xxxx

(1) soit pour chaque domaine de rééducation le pourcentage total d’orthophonistes l'ayant cité parmi leurs trois activités principales

Légende :

R.L.M. Raisonnement-Logico-Mathématiques

T.E.D. Trouble Envahissant du Développement I.M.C. Infirmité d’Origine Cérébrale F.O.M. Fonctions-Oro-Myo-fonctionnelles

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

33

domaine de rééducation parmi ses 3 principaux ». Il apparaît que le langage oral et le

langage écrit sont cités par les trois quarts des orthophonistes interrogés parmi leurs 3

principales activités. Viennent ensuite les pathologies relevant de la neurologie, qui sont

rééduquées par 32,4% des orthophonistes, les rééducations de la voix pour 17,8% des

orthophonistes, la rééducation du raisonnement logico-mathématiques pour 15,7%

d’entre eux et de la surdité pour 13,1%. Les autres pathologies ne constituent des

activités principales que pour moins de 10 % des orthophonistes.

III. RESULTATS

Suite à cette enquête, il nous a d’abord semblé pertinent de savoir si les

orthophonistes connaissaient la limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur. Néanmoins nous désirions également connaître les facteurs permettant la

rencontre de ce symptôme en théorie et/ou en pratique.

A. CONNAISSANCE DES SYMPTÔMES

Afin de savoir si la limitation d’ouverture buccale est connue des

orthophonistes, contrairement aux troubles présentant pourtant typiquement ce

symptôme (hypothèse 1), nous avons analysé les réponses aux questions 6, 7, 8 du

questionnaire de la phase 1. Cependant nous ne pouvions nous contenter de cette

première analyse car en détaillant les questionnaires, d’autres réponses montraient que

certains orthophonistes ne connaissaient pas réellement ces troubles. Ils étaient pour eux

simplement évocateurs. Nous avons donc exclu ces personnes de notre analyse.

Tableau 5 : Proportion d’orthophonistes connaissant chacun de ces trois troubles, en

pourcentage.

en gras : pourcentages supérieurs à 50% pour les « oui »

Les résultats obtenus montrent que 61% des orthophonistes connaissent le phénomène

des « mâchoires serrées » mais peu d’orthophonistes connaissent les pathologies en

rapport avec cette manifestation (16% connaissent le Trismus et 9% connaissent le

SADAM). C’est en fonction de ces résultats que nous avons constitué nos trois sous-

groupes de connaissance.

Oui Non Total

Trismus 16% 84% 100% SADAM 9% 91% 100% Mâchoires serrées 61% 39% 100%

(Effectifs) (198)

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

34

Pour affiner ces données, le tableau 6 permet d’obtenir une analyse des réponses selon

chaque individu et non plus selon les réponses à chaque question.

Ainsi, sept combinaisons de réponses se dégagent de ce tableau. On observe que les

orthophonistes ne connaissent pour la plupart que le phénomène des « mâchoires

serrées » (pour 42,5% d’entre eux).

Ce tableau nous permet également de constater que 35,5% des orthophonistes ne

connaissent aucun des trois troubles (sous-groupe « non-connaisseur »). Un petit

nombre d’entre eux ne connaît que le Trismus (2%) ou que le SADAM (1.5%) sans

l’associer au phénomène des « mâchoires serrées », pourtant censé être une de leurs

manifestations cliniques.

Tableau 6 : Répartition (en %) des orthophonistes en fonction de leur connaissance du

trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrées, dans l’échantillon

général.

Orthophonistes connaissant… Population Générale

…aucun des trois troubles 35.5%

…uniquement le S.A.D.A.M 1.5%

…uniquement le Trismus 2.0%

…uniquement les Mâchoires serrées 42.5%

…S.A.D.A.M. et Trismus 0.0%

…S.A.D.A.M. et Mâchoires serrées 4.0%

…Trismus et Mâchoires serrées 11.5%

…les trois troubles 3.0%

Ensemble 100.0%

(Effectifs) (198)

B. VARIABLES FAVORISANT LA CONNAISSANCE

Dans cette partie, notre objectif est de rechercher puis de mettre en avant les variables

qui favoriseraient la découverte d’une limitation d’ouverture buccale (hypothèse 2).

Nous avons pour cela croisé des données sur le parcours professionnel des

orthophonistes avec d’autres sur leur connaissance des troubles, et ce pour les trois

sous-groupes (orthophonistes connaissant le Trismus, le SADAM, le phénomène des

« mâchoires serrées »). Selon les différents résultats à mettre en avant, nous les avons

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 7 : Répartition (en %) des orthophonistes « experts » en fonction de leur

connaissance du trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrées.

Orthophonistes connaissant… %

…uniquement les Mâchoires serrées 48%

…Trismus et Mâchoires serrées 38%

…les trois troubles 14%

Ensemble 100%

(Effectifs) (21)

Tableau 8 : Type d'exercice actuel (en %) des orthophonistes par sous-groupe de

connaissance.

Exercice actuel Trismus SADAM Mâchoires serrées Experts Non-

connaisseurs

Libéral 49 % 82 % 54 % 62 % 40 % Salarié 27 % 6 % 28 % 9 % 55 % Mixte 24 % 12 % 18 % 29 % 5 %

Ensemble 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

(Effectifs) (33) (17) (120) (21) (71) Lecture du tableau : 49% des orthophonistes connaissant le trismus exercent en libéral. Tableau 9 : Connaissance du trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrée (en %) en

fonction du type d'exercice actuel des orthophonistes de l’échantillon

général.

Orthophonistes connaissant… Libéral Salarié Mixte

…aucun des trois troubles (= non-connaisseurs) 29.0% 52.5% 15%

…uniquement le S.A.D.A.M 2.0% 1.5% 0.0%

…uniquement le Trismus 2.0% 0.0% 7.5%

…uniquement les Mâchoires serrées 46.5% 32.5% 51.5%

…S.A.D.A.M. et Trismus 0.0% 0.0% 0.0%

…S.A.D.A.M. et Mâchoires serrées 6.0% 0.0% 7.5%

…Trismus et Mâchoires serrées 8.5% 13.5% 18.5%

…les trois troubles 6.0% 0.0% 0.0%

Ensemble 100.0% 100.0% 100.0%

(Effectifs) (97) (74) (27)

Lecture du tableau : 29% des orthophonistes ayant un exercice libéral, ne connaissent aucun des trois troubles.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

35

également comparé avec le sous-groupe « non-connaisseur » et/ou avec le sous-groupe

des « experts ».

NB : Nous décrirons plus précisément la population de la phase 2 tout au long de cette

partie. Elle est composée d’orthophonistes s’intéressant à ce symptôme. D’après le

tableau 7, on peut d’ores et déjà relever que dans notre sous-groupe « d’experts » les

proportions d’orthophonistes connaissant ces troubles sont supérieures à celles de

l’échantillon général. En effet 52% des orthophonistes connaissent le Trismus, 14%

connaissent le SADAM et 100% le phénomène des « mâchoires serrées ». Bien que

l’échantillon de la phase 2 n’ait pas été choisi spécifiquement en fonction de la

connaissance de ce phénomène, il semble cohérent au vu de nos critères de sélection,

que l’ensemble des orthophonistes experts le connaissent.

1. VARIABLE « EXERCICE ACTUEL »

Pour répondre à l’hypothèse selon laquelle les orthophonistes travaillant en

centre au sein d’une équipe pluridisciplinaire, connaîtraient mieux la limitation

d’ouverture buccale, nous avons tout d’abord étudié le tableau 8. Puis nous avons

affiné son analyse par le tableau 9.

Le tableau 8 nous permet d’observer que les orthophonistes « experts » ont

principalement un exercice libéral ou mixte. En revanche, les orthophonistes « non-

connaisseurs » exercent majoritairement en salariat, 55% exactement. On note que les

orthophonistes connaissant le SADAM exercent principalement en libéral, tout comme

54% des orthophonistes connaissant les « mâchoires serrées ». Les orthophonistes

connaissant le Trismus ont une répartition plus homogène, avec cependant une

prédominance pour l’exercice libéral.

Par ailleurs, on sait que 35,5% des orthophonistes de notre échantillon général

ne connaissent aucune des trois pathologies présentées lors du premier questionnaire (cf.

Tableau 6). A ce propos, le tableau 9 précise que 53% des orthophonistes salariés

appartiennent au sous-groupe des « non-connaisseurs ». On peut donc dire que la

limitation d’ouverture buccale n’est pas évocatrice pour la moitié des orthophonistes

salariés. Plus généralement, on constate que les pourcentages des « salariés »

représentant leur connaissance des troubles, sont inférieurs à ceux des orthophonistes

exerçant en libéral, en mixte et à ceux de la population générale (cf. Tableau 6). D’après

les tableaux 8 et 9, même si les orthophonistes libéraux représentent 40% des 71

Présentation des résultats

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Tableau 10 : Domaines de rééducation cités par les différents "sous-groupes de

connaissance ».

Domaines de rééducation Trismus SADAM Mâchoires serrées Experts Non-

connaisseurs

Langage Oral 60.0% 76.0% 74.5% 76.5% 76.1% Langage Ecrit 51.5% 82.5% 74.0% 67.0% 71.9% Neurologie 33.0% 35.0% 74.0% 28.5% 25.4% Voix 57.5% 35.5% 26.0% 48.5% 2.8% R.L.M. 15.0% 17.5% 16.0% 14.0% 16.9% Surdité 12.0% 23.5% 14.0% 14.0% 14.2% T.E.D. 3.0% 0.0% 8.0% 9.5% 15.4% Maladie Génétique 3.0% 0.0% 6.0% 4.5% 11.2% Déglutition Atypique 16.0% 24.0% 12.5% 14.0% 4.2% Dysphagie 27.0% 0.0% 13.0% 18.5% 1.4% I.M.C. 12.5% 0.0% 9.0% 14.0% 9.8% Déficience Intellectuelle 0.0% 6.0% 4.0% 0.0% 12.6% Bégaiement 0.0% 0.0% 3.0% 0.0% 2.8% Autres 6.5% 0.0% 3.0% 0.0% 2.8% F.O.M. 6.5% 12.0% 2.5% 4.5% 0.0% Aucune Xxxx Xxxx Xxxx Xxxx Xxxx

Total Xxxx Xxxx Xxxx Xxxx Xxxx

(Effectifs) (33) (17) (120) (21) (71)

Lecture du tableau : 60% des 33 orthophonistes connaissant le trismus, ont cité le langage oral parmi

leurs 3 principales activités. Cette proportion est de 76% pour les 17

orthophonistes connaissant le SADAM…

Légende :

R.L.M. Raisonnement-Logico-Mathématiques T.E.D. Trouble Envahissant du Développement I.M.C. Infirmité d’Origine Cérébrale F.O.M. Fonctions-Oro-Myo-fonctionnelles

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

36

orthophonistes « non-connaisseurs », ils sont en fait moins d’un tiers, dans le groupe des

libéraux, à ne connaître aucune de ces pathologies.

Concernant les orthophonistes de statut mixte, la plupart d’entre eux ont une

connaissance assez fine de la limitation d’ouverture buccale et ils ne sont que 15% à

connaître aucun des trois troubles.

2. VARIABLE « ANNEE D’OBTENTION DU DIPLOME »

(question n°1 – phase1)

Les résultats à cette question ne montre a priori pas d’incidence de la variable

« ancienneté » sur la connaissance de ce symptôme (cf. Annexe 5).

3. VARIABLE « PRINCIPAUX DOMAINES DE REEDUCATION»

L’analyse de la variable « domaines principaux de rééducation » pour chaque

sous-groupe, montre des résultats parfois très différents (cf. Tableau 10). Leur

comparaison est donc intéressante. Comme les effectifs sont dans certains groupes

beaucoup moins importants, les différences observées ont dû être validées par un test de

Khi-deux.

On observe principalement une importante différence entre les orthophonistes « non-

connaisseurs » et les autres sous-groupes, concernant le temps de rééducation attribué à

la prise en charge de la voix. En effet, elle n’est citée que par 2,8% des orthophonistes

« non-connaisseurs » contrairement aux autres sous-groupes, chez qui elle représente au

minimum 26% de leurs rééducations. D’après le Khi-deux, cette différence est

statistiquement significative (cf. Annexe 6).

On constate également pour l’ensemble des cinq sous-groupes un écart important, à la

lecture du tableau, concernant les rééducations des « déglutitions atypiques »,

« dysphagies » et des « fonctions oro-myo-fonctionnelles ».

Néanmoins, lorsqu’on compare les quatre sous-groupes : « trismus », « SADAM »,

« mâchoires serrées » et « non-connaisseurs » avec un test de Khi-deux, seules les

rééducations de la « voix » et de la « dysphagie », rééducations, nécessitant une

observation plus fine de la mécanique oro-faciale, sont significativement moins

pratiquées par les « non-connaisseurs. ».

En comparaison avec le tableau 11, on note que, dans chaque sous-groupe, les

troubles de la déglutition et de la voix sont les pathologies au sein desquelles les

orthophonistes ont majoritairement rencontré le Trismus, le SADAM et le phénomène

Présentation des résultats

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Tableau 11 : Domaines de rencontre du symptôme les plus fréquemment cités par les

différents sous-groupes de connaissance, en pourcentage.

Trismus SADAM Mâchoires serrées Domaines de rencontre

(33) (17) (120)

Formation Continue 14.0% 16.0% 8.0% Formation Continue Ostéovox 19.0% 3.0% 4.5% Déglutition 10.5% 12.5% 17.5% Voix 8.5% 10.0% 10.0% Neurologie 10.0% 10.0% 12.0% Personnel 5.0% 10.0% 4.5% Lecture 2.0% 12.5% 5.0% Formation Initiale 8.5% 0.0% 7.0% Personnalité du patient 0.0% 3.0% 3.0% Handicap 3.5% 0.0% 5.0% Bégaiement 2.0% 0.0% 1.0% Langage Oral 2.0% 3.0% 10.0% Langage Ecrit 0.0% 0.0% 0.5% Ne sait plus 15.0% 20.0% 12.0%

Total 100.0% 100.0% 100.0%

(Nombre total de réponses) (58) (31) (185)

N.B : Chaque orthophoniste a pu rencontrer le trouble à différentes occasions, le nombre

total de réponses est donc supérieur à celui de l’échantillon (par exemple : 58>33).

Lecture du tableau : Sur les 33 orthophonistes qui connaissent le trismus dans la population

générale, la formation continue représente 14% des réponses données.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

37

des « mâchoires serrées » (la rubrique « déglutition » comprend à la fois la déglutition

atypique et les dysphagies). On retrouve donc les pathologies significativement

rééduquées par chacun des sous-groupes d’orthophonistes. (cf. Tableau 10). Plus

généralement les domaines de rencontre cités par les orthophonistes « experts » sont en

corrélation avec ces résultats. (cf. Annexe 7). Alors que le temps de rééducation en

neurologie ne différait pas spécifiquement entre les sous-groupes, environ 10% des

orthophonistes ont également rencontré la limitation d’ouverture buccale par des

pathologies relevant de cette spécialité.

Bien que dans chaque sous-groupe, les rééducations du langage oral et du

langage écrit soient les principales, peu de thérapeutes ont rencontré l’un des trois

troubles grâce à ces rééducations. En effet, dans ce cas précis, nous les trouverons plutôt

associés comme symptôme secondaire, consécutif à un trouble primaire (d’après

l’analyse qualitative des orthophonistes de la phase 2). C’est le cas avec des enfants

dyslexiques, dysphasiques phonologiques, principalement ou avec des troubles moins

sévères. On peut observer chez eux une limitation d’ouverture buccale par tension,

consécutivement à d’importantes difficultés scolaires et/ou un profond mal-être.

Certains orthophonistes, 4% en moyenne, l’ont d’ailleurs constaté chez des patients

anxieux, hypertendus….

Selon le tableau 10, les orthophonistes « non-connaisseurs » consacrent davantage leur

temps de rééducation auprès de patients déficients intellectuels, porteurs d’une maladie

génétique ou chromosomique ou encore atteints de troubles envahissants du

développement. D’après la rubrique « handicap » du tableau 11, on constate d’ailleurs

que peu d’orthophonistes ont rencontré au sein de ces pathologies, les troubles en lien

avec la limitation d’ouverture buccale.

4. VARIABLE « FORMATION » (questions 4a. b. c. phase 1)

Nous souhaitions initialement explorer l’intérêt de la variable formation mais au vu

de la diversité des réponses apportées ou de leur imprécision, nous n’avons pu atteindre

totalement cet objectif. En effet notre profession se formant régulièrement et

massivement, il était difficile pour les orthophonistes interrogés de nous fournir une

liste exhaustive et précise des formations qu’ils avaient suivis.

Cependant nous avons pu recueillir des éléments de réponse grâce à la question 9d

du questionnaire de la phase 1 sur « le moment de rencontre du symptôme » (cf.

Tableau 11).

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 12 : Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies

rééduquées en orthophonie.

Pathologie Oui en pratique

et par déduction Non Ne sait pas

En % T S MS T S MS T S

Trouble d’articulation Retard de parole Retard de langage Dysphasie Dysphonie fonctionnelle Dysphonie organique Aphonie pithiatique Dysarthrie Voix neurologique Voix oro-œsophagienne Chirurgie endo-buccale Déglutition atypique Troubles oro-myo-fonctionnels Dysphagie Bégaiement Démence Maladie chromosomique IMC TED Handicap sensoriel Handicap moteur Handicap intellectuel Autres : 11 orthophonistes associent l’un de ces symptômes à la personnalité « tendue » du patient 4 orthophonistes associent l’un de ces symptômes à des difficultés de langage écrit 2 orthophonistes associent l’un de ces symptômes au bruxisme Autres troubles associés à l’un de ces symptômes que par un orthophoniste : un problème orthodontique, une chirurgie, à des syncinésies, à une ankylose de l’ATM, à des traumatismes faciaux ou des troubles du raisonnement logicomathématique

. Légende :

T Trismus

S SADAM

MS Mâchoires serrées

Réponses données par la majorité des orthophonistes (% ≥ 50%)

Présentation des résultats

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38

Majoritairement, c’est lors des formations continues (Ostéovox inclus) que les

orthophonistes rencontrent le plus souvent la limitation d’ouverture buccale. Selon les

réponses des orthophonistes, la limitation d’ouverture buccale est abordée au cours de

différentes formations continues comme la formation Feldenkrais*, la formation

« Langue-Voix-Posture »*, la formation sur la déglutition et l’alimentation de Catherine

Senez, une des formations vocales encadrée par le Dr J.B. Roch, la formation Padovan*,

une formation sur la dysphagie et une formation sur la voix avec Guy Cornut. On note

particulièrement un pourcentage élevé d’orthophonistes ayant rencontré le Trismus par

la formation Ostéovox (soit 20% des « experts » et 19% des orthophonistes de la

population générale). Le groupe des « experts » et l’échantillon général sont composés

respectivement de 28.5% (6 orthophonistes sur 21) et 9.6% d’orthophonistes ayant suivi

cette formation (cf. Tableau 3).

Enfin, si les orthophonistes n’ont a priori pas rencontré le SADAM dans leur

formation initiale, ils ont par contre rencontré le trismus et le phénomène des

« mâchoires serrées » dans plusieurs de leurs enseignements initiaux (cours sur la

déglutition, sur la voix).

C. APPROFONDISSEMENT DES CONNAISSANCES 1. LIEN AVEC LES PATHOLOGIES REEDUQUEES EN ORTHOPHONIE

Afin de relever les pathologies que les orthophonistes associent à une limitation

d’ouverture buccale, nous avons synthétisé les réponses obtenues à la question 10 du

questionnaire de la phase 1. Nous rappelons que les orthophonistes ayant répondu à

cette question connaissent au moins l’un des trois symptômes.

Différentes réponses étaient possibles : « oui, je l’ai rencontré dans ma pratique », « oui,

je le suppose par déduction» » ou « oui, je l’ai rencontré en pratique et aussi dans

différentes références théoriques ». Afin de rendre pertinente l’analyse de ces réponses,

nous avons regroupé ces trois possibilités sous la rubrique « oui en pratique et par

déduction ». Nous nous appuierons pour ce faire sur le tableau 12, que nous avons

détaillé dans l’annexe 9. Nous analyserons également les autres réponses : « non » et

« je ne sais pas ». De plus, il sera intéressant de comparer ce tableau, composé des

réponses de l’échantillon général, avec celui des orthophonistes « experts » (cf. Annexe

10). Enfin, nous complèterons cette analyse par des questions plus précises (question 1,

2, 3 de la phase 2) sur la fréquence d’apparition de la « limitation d’ouverture buccale »

dans les pathologies citées en question 10.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 13 : Proportion des domaines les plus fréquemment associés à une limitation

d’ouverture buccale, en pourcentage.

Domaines Neurologie Voix Handicaps Déglutition Troubles psychiques Total

% 22.2% 27.8% 11.1% 27.8% 11.1% 100.0%

(Effectifs) (4) (5) (2) (5) (2) (18) Légende : détail des réponses données par les orthophonistes:

Tableau 14: Proportion des pathologies associées le plus fréquemment à une limitation

d’ouverture buccale, en pourcentage.

Pathologies % (Effectifs)

Dysphonies fonctionnelles 22.2% (4)

Déglutition atypique 16.7% (3) dysarthrie 11.1% (2) IMC 5.5% (1) neurologie 5.5% (1) chirurgie 5.5% (1) déglutition 5.5% (1) Troubles praxiques 5.5% (1) voix 5.5% (1) TED 5.5% (1) surdité 5.5% (1) Troubles psychiques 5.5% (1) Total 100.0% (18)

Neurologie dysarthries, neurologie, problèmes praxiques Voix dysphonie fonctionnelle, voix Handicaps IMC, Surdité Déglutition rééducation de la dysphagie suite à une chirurgie endo-buccale,

déglutition atypique Troubles psychiques TED, troubles psychologiques

Présentation des résultats

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39

• pathologies non associées

Tout d’abord, dans le tableau 12, nous pouvons relever que la majorité des

orthophonistes n’associent pas la déficience intellectuelle et les pathologies propres au

langage oral (retard de langage, retard de parole, dysphasie) à une limitation d’ouverture

buccale. Cependant, certains orthophonistes « experts » expliquent qu’on peut retrouver

une limitation d’ouverture buccale suite à des troubles praxiques, dans les dysphasies

phonologiques par exemple, ou suite à un retard de langage ou de parole qui entraînerait

des difficultés relationnelles chez des personnes plus inhibées (d’après l’analyse

qualitative de la phase 2).

La plupart des orthophonistes pensent également que l’on ne retrouve pas de limitation

d’ouverture buccale associée à un handicap sensoriel (surdité). Cependant, certains

orthophonistes « experts » expliquent que chez les personnes sourdes, l’effort

articulatoire lors de l’oralisation ou un mauvais retour vocal peuvent quelquefois créer

des tensions oro-faciales et avoir une incidence sur l’amplitude d’ouverture buccale. Ce

serait donc un trouble secondaire.

• pathologies associées aux trois troubles

Néanmoins, un grand nombre de pathologies sont associées par les

orthophonistes à une limitation d’ouverture buccale. Certaines sont notamment citées

pour les trois troubles. On retrouve les troubles d’articulation, dysphonies

fonctionnelles, les dysarthries (notamment la dysarthrie parkinsonienne), les troubles de

la phonation suite à une chirurgie endo-buccale ou à une chirurgie partielle du larynx, la

déglutition atypique, les dysphagies, le bégaiement, l’Infirmité Motrice Cérébrale, le

handicap moteur (paralysie faciale).

On relève que 85.7 % des orthophonistes « experts » estiment qu’il existe une

pathologie pour laquelle la limitation d’ouverture buccale est plus fréquente que pour

d’autres, 4.8% répondent « non » et 9.5% ne savent pas (question 2 de la phase 2).

D’après le tableau 13, si l’on se réfère aux grands domaines auxquels appartiennent ces

pathologies, ce sont la voix et la déglutition qui sont citées en majorité (27.8%

chacune), puis la neurologie à 22.2%. Le tableau 14 nous permet de préciser que, pour

22.2%, la dysphonie fonctionnelle en particulier, est la pathologie où l’on retrouve le

plus fréquemment associée une limitation d’ouverture buccale.

Comme on a pu le constater auparavant, ce sont précisément les domaines de rencontre

cités par les orthophonistes. Ce sont également les domaines de rééducation principaux

des orthophonistes connaissant la limitation d’ouverture buccale.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 15 : Fréquence de la douleur au sein de ces trois troubles, en fonction des sous-

groupes de connaissance, dans l’échantillon général et au sein du sous-

groupe « experts », en pourcentage.

en gras : pourcentages supérieurs à 50%

SADAM Trismus Mâchoires serrées Fréquence de la

douleur Echantillon général

Dont experts

Echantillon général

Dont experts

Echantillon général

Dont experts

Ne sait pas 12% 0% 3% 8% 0% 9%Jamais 0% 0% 0% 0% 0% 2%Parfois 12% 0% 36% 33% 57% 53%Souvent 47% 100% 42% 42% 38% 30%Toujours 29% 0% 18% 17% 5% 6%

Total 100% 100% 100% 100% 100% 100%

(Effectifs) (17) (3) (33) (12) (120) (21)

Présentation des résultats

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40

• pathologies associées à deux troubles sur trois

D’autres pathologies, comme les dysphonies d’origine organique, les aphonies

pithiatiques, ou les voix dites « neurologiques » sont associées par la majorité des

orthophonistes à deux troubles sur les trois.

• pathologies associées à un des trois troubles

En revanche les troubles oro-myo-fonctionnels, les démences et les troubles

envahissants du développement sont associés en majorité à un seul de ces troubles. Les

orthophonistes « experts » les trouvent certaines fois associées chez des patients atteints

de la démence d’Alzheimer ou chez des enfants présentant des troubles envahissants du

développement, qui bruxent et serrent les dents pour rechercher des sensations

pathologies autour desquelles on ne retrouve pas de consensus

Pour d’autres pathologies, les avis sont plus partagés. On retrouve une

proportion similaire de « oui », « non », « je ne sais pas », concernant l’association avec

une voix oro-œsophagienne par exemple ou avec une maladie chromosomique (cf.

Annexe 9).

• autres pathologies associées proposées par les orthophonistes

Les orthophonistes ont évoqué d’autres troubles pouvant favoriser l’apparition

d’une limitation d’ouverture buccale. On compte parmi les plus fréquemment cités les

personnalités hypertendues, anxieuses, au caractère volontaire (citées par 11

orthophonistes), les syncinésies d’effort (cités par 4 orthophonistes) et les patients

sujets au bruxisme (cités par 2 orthophonistes) (cf. Tableau 12).

• remarques

Les réponses détaillées à la question 1 de la phase 2, concernant la fréquence

d’apparition d’un Trismus au sein des différentes pathologies traitées en orthophonie,

ont été répertoriées dans des tableaux (cf. Annexe 11). Mais au vu des effectifs peu

élevés, ces réponses ont seulement une valeur informative.

De manière générale, les pathologies en association avec l’un des symptômes,

citées majoritairement par les orthophonistes « experts » sont en corrélation avec celles

citées par la majorité des orthophonistes connaissant au moins l’un des trois symptômes.

2. DOULEUR (question 11- phase 1)

Pour évaluer le caractère douloureux de ces trois troubles, nous avons analysé

les réponses à la question 11 de la phase 1. (cf. Tableau 15). Pratiquement tous les sujets

interrogés considèrent ces trois troubles comme susceptibles d’être douloureux (en

additionnant les réponses « Souvent », « Parfois » et « Toujours »).

Présentation des résultats

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Tableau 16 répertoriant les différents éléments à rechercher lors de l’anamnèse face à

une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur,

proposés par les 21 orthophonistes « experts ».

Histoire clinique & Caractéristiques du trouble

- ancienneté du trouble & Mode d’apparition (progressif vs brutal) - circonstances d’apparition depuis l’installation du trouble (durant la nuit –patient alors moins dans la maîtrise-, au réveil, durant la journée… ou après sollicitations de la mâchoire par exemple) & Fluctuation du trouble

Conscience du trouble

Douleur

- caractère douloureux ou non du trouble - conscience de la douleur - moment d’apparition : dans la journée, au réveil, le soir… - douleur localisée ou non (au niveau du cou …)

Gêne Répercussion dans la vie quotidienne

- fluctuation de la gêne : à quel moment de la journée, la gêne est-elle la plus importante ? - gêne principale ressentie par le patient ? - repas : difficulté, durée…, gêne pour manger certains aliments : croquer une pomme, manger un sandwich… (lien avec l’amplitude buccale) - gêne fonctionnelle pour parler, déglutir, mastiquer (coté favorisé?) - autres gênes : lors du lavage des dents, craquement lors du bâillement…

Personnalité

- stress, anxiété? - comment le patient réagit-il face aux événements? (« serre-il les dents » devant une difficulté, au sens propre comme au sens figuré ?) - comment repère-il lui-même son stress ? - comportement timide, renfermé ?

Tensions autres ? - raideurs corporelles associées (oppression au niveau des poumons, du cou…) - tétanie (en lien avec le système neuro-musculaire global) - tensions oro-faciales / crampes (bouche , lèvres, plancher buccal ; lien avec la SLA)

Antécédents médicaux

- antécédents médicaux personnels : notamment atteinte neurologique, traumatisme (facial), causes organiques… - antécédents familiaux similaires - facteurs psychologiques, Choc émotionnel

Autres suivis

- suivi dentaire : soins bucco-dentaire, anesthésie générale lors de l’extraction des dents de sagesse… - appareillage orthodontique : forces extra-orales - suivi psychologique, psychiatrique… - suivi ostéopathique, pour quelles raisons ? - suivi kinésithérapeutique - suivi ORL : surdité… - orthopédie : port de semelles posturales…

Respiration - buccale ou nasale (en cas de respiration buccale : moins de contraction des mâchoires car ouverture), nocturne (bavage nocturne ?), diurne ?

Salive - salive : bouche sèche, hypersialorrhée

Troubles associés - voix qui porte peu - acouphènes - troubles visuels (hypermétropie, convergence…)

Parafonctions

- bruxisme associé - habitudes en bouche : mordillement des joues, de la langue - se mord-il la langue en courant ? - habitudes de succion - le patient mordait-il sa tétine?

Accouchement - déroulement - forceps ( lien avec déglutition atypique) => demander alors un avis ostéopathique

Développement - déroulement de l’oralité : alimentation / langage… En gras : items récurrents

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

41

Plus précisément, la majorité d’entre eux estiment que le SADAM est un trouble

fréquemment douloureux.

Quant au trismus, on remarque une corrélation des réponses entre le sous-groupe des

« experts » et le sous-groupe des « orthophonistes connaissant le trismus ». Par contre,

les avis sont plus partagés. Ils se répartissent entre les fréquences « Parfois »,

« Souvent », « Toujours ».

En revanche, la douleur survient parfois lors du phénomène des mâchoires serrées, selon

la majorité des orthophonistes.

D. DIAGNOSTIC & REMEDIATION

Afin de répondre à l’hypothèse 4 « Quand ce symptôme est connu du thérapeute,

son diagnostic tout comme sa remédiation au sein d’une prise en charge orthophonique,

s’inscrivent dans un panel varié d’explorations à la fois fonctionnelles, globales et

spécifiques », nous nous appuierons dans un premier temps sur les questions 4 et 5 de la

phase 2, concernant le diagnostic de la limitation d’ouverture buccale par tension du

système manducateur, puis dans un second temps, sur les questions 9 et 10 de la phase

2, concernant sa remédiation.

1. ANAMNESE

A la question 4 « Face à un trismus, quels éléments vous semble-t- il pertinent

de rechercher durant l’anamnèse? », les orthophonistes ont proposé des réponses très

variées et détaillées (cf. Tableau 16).

Des grands thèmes se dégagent néanmoins, à explorer lors de l’interrogatoire du

patient :

Histoire clinique & Caractéristiques du trouble

Conscience du trouble

Douleur

Gêne : répercussion dans la vie quotidienne

Personnalité : caractère du patient

Tensions autres

Antécédents médicaux (personnels et familiaux)

Autres suivis

Respiration

Salive

Troubles associés

Parafonctions

Accouchement

Développement du

langage et de l’oralité

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 17: pourcentage de réponses validant les pistes de diagnostic proposées face à

une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur,

proposées par les 21 orthophonistes « experts ».

Pistes de diagnostic Oui en pratique

Non mais cela semble

pertinent Non Ne sait

pas Total

Observation visuelle globale 85.7% 0.0% 14.3% 0.0% 100.0%Articulé dentaire (Béance, classe dentaire, usure)

90.5% 0.0% 9.5% 0.0% 100.0%

Etat des lèvres 76.2% 4.8% 14.3% 4.8% 100.0%

Aspect de la langue 66.7% 23.8% 9.5% 0.0% 100.0%

Aspect de la voûte palatine 52.4% 23.8% 23.8% 0.0% 100.0%

Etat des joues 61.9% 19% 14.3% 4.8% 100.0%

Examen Endo-Buccal

Hygiène de la cavité buccale 47.6% 14.3% 38.1% 0.0% 100.0%Palpation globale de la sphère oro-faciale 52.4% 28.6% 14.3% 4.8% 100.0%

Palpation des ATM 52.4% 23.8% 19% 4.8% 100.0%

Palpation des masseters 52.4% 19% 23.8% 4.8% 100.0%

Palpation du temporal 33.3% 38.1% 23.8% 4.8% 100.0%Palpation du ptérygoïdien médian 14.3% 28.6% 47.6% 9.5% 100.0%

Palpation du ptérygoïdien latéral 4.8% 28.6% 57.1% 9.5% 100.0%

Palpation des muscles sus-hyoïdiens 52.4% 19.0% 19.0% 9.5% 100.0%

Palpations à but diagnostic

Palpation des muscles sous-hyoïdiens 52.4% 19.0% 19.0% 9.5% 100.0%

Mastication 71.4% 23.8% 4.8% 0.0% 100.0%

Déglutition 90.5% 4.8% 4.8% 0.0% 100.0%

Syncinésies 90.5% 4.8% 4.8% 0.0% 100.0%

Phonation 90.5% 0.0% 9.5% 0.0% 100.0%

Articulation 90.5% 0.0% 9.5% 0.0% 100.0%

Respiration 90.5% 4.8% 4.8% 0.0% 100.0%

Examen fonctionnel

Mouvements volontaires 85.7% 4.8% 9.5% 0.0% 100.0%

Bruits articulaires ATM 61.9% 9.5% 23.8% 0.0% 100.0%En gras : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

42

2. PISTES DE DIAGNOSTIC

L’anamnèse peut être couplée d’investigations plus spécifiques que l’on retrouve

présentées dans le tableau 17. Elles sont complétées par les diverses remarques et

précisions apportées par les orthophonistes au fil de l’entretien et regroupées dans le

tableau de l’annexe 12.

85.7% des orthophonistes interrogés effectuent une observation visuelle globale

du patient en notant en particulier d’éventuelles crispations des masséters ou des

muscles du cou.

La grande majorité des orthophonistes proposent, ou estiment pertinent de proposer

ensuite un examen endo-buccal. Certains ont néanmoins fait part de quelques réserves

concernant l’aspect « médical » de cette investigation et préféraient éventuellement

effectuer une « observation » plutôt qu’un « examen ». D’autre part, ils sont partagés

sur la pertinence de l’item « Hygiène de la cavité buccale » : 38.1% d’entre eux

n’estiment pas approprié d’effectuer cette observation.

Concernant les palpations à but diagnostic, là encore, la plupart des orthophonistes les

proposent, ou estiment pertinent de les proposer, aussi bien en global qu’en local, en

comparant notamment la position de repos (décontraction) avec le serrage (contraction).

Les muscles ptérygoïdiens étant difficiles d’accès et nécessitant un examen intra buccal,

les orthophonistes considèrent par contre cette palpation comme trop intrusive, en

particulier lors du bilan, premier temps de rencontre avec le patient.

A la question « Proposez-vous un examen fonctionnel ? », plus de 70% des

orthophonistes ont répondu par l’affirmative aux différents items. Cependant, un certain

nombre d’entre eux ont précisé que cette investigation s’effectuait en parallèle ou en

fonction de la plainte du patient. Tous les items ne sont pas systématiquement proposés,

d’autant plus que cet examen fonctionnel a déjà pu être effectué avant que

l’orthophoniste n’explore la limitation d’ouverture buccale. C’est même quelquefois

lors de cet examen que celle-ci est remarquée.

L’item « mouvements volontaires » est composé selon les orthophonistes, de

l’évaluation de la cinématique mandibulaire ainsi que des praxies labiales, jugales et

linguales.

Concernant l’item « Bruits articulaires de l’ATM », la plupart des orthophonistes

demandent directement au patient s’il a noté des bruits, craquements, au niveau de

l’ATM, tandis que quelques uns y seront particulièrement attentifs lors de la palpation

de l’articulation. Certains se penchent sur ce problème uniquement s’il y a plainte ou

douleur.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 18 : pourcentage de réponses validant les pistes de remédiations proposées face

à une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur,

par les 21 orthophonistes « experts ».

Remédiations Oui en

pratique

Non mais cela semble

pertinent

Non Ne sait pas Total

Active (Eutonie…) 80% 10% 10% 0% 100% Passive (sophrologie…) 45% 10% 40% 5% 100% Relaxation Active-passive (méthode Wintrebert…) 40% 10% 30% 20% 100%

Feldenkrais 25% 30% 30% 15% 100% Respiration 100% 0% 0% 0% 100% Posture 90% 10% 0% 0% 100%

Passive = Thérapies Manuelles 65% 25% 10% 0% 100%

Action sur les muscles Active =

mouvements volontaires de la mandibule

95% 5% 0% 0% 100%

Déglutition 85% 10% 5% 0% 100% Articulation 85% 10% 5% 0% 100% Rééducation

fonctionnelle Phonation 95% 5% 0% 0% 100%

Autres

40% proposent d’autres pistes de rééducation

En gras : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

43

Les orthophonistes ont complété les pistes de diagnostic en proposant pour 6

d’entre eux un examen de la posture. Certains ont également proposé une observation

de l’équilibre facial, de l’horizontalité du regard, une mesure de l’ouverture buccale,

une exploration du schéma corporel, de la mobilité crânio-cervicale, de la sensibilité

péri- et intra-buccale ainsi qu’une palpation du canal salivaire.

3. REMEDIATION

a) Prise en charge

95.2% des orthophonistes de la phase 2 prennent en charge un « Trismus »

ou limitation d’ouverture buccale par tensions des muscles manducateurs (question

9). La majorité des orthophonistes précisent que leur action sur le Trismus s’intègre

dans une prise en charge globale du patient, elle n’est que très rarement isolée. En outre,

dans certaines pathologies, ce ne sera pas la priorité, sauf s’il est très douloureux.

La question 10 sera analysée quantitativement avec le tableau 18 et

qualitativement grâce à l’annexe 13.

L’ensemble des grands axes de rééducation proposés est validé par la

population de la phase 2.

Le travail sur la respiration est pratiquée par l’ensemble des orthophonistes, qui

précisent qu’il est essentiel que le patient prenne conscience de son mode de respiration

et installe une respiration abdominale favorisant, tout comme une bonne coordination

pneumo-phonique, une détente musculaire globale.

La grande majorité des personnes interrogées proposent, ou estiment pertinent de

proposer une action active ou passive sur les muscles. Au sein des thérapies manuelles

(action passive), les orthophonistes ont distingué les techniques classiques de massages

et les techniques ostéopathiques de la formation Ostéovox*. Les exercices de

mouvements volontaires comprennent les praxies labiales, jugales et linguales, le travail

de la cinématique mandibulaire sur les trois axes ainsi que la thérapie myo-tensive*

proposée par l’un des orthophonistes.

Le travail sur la posture est quant à lui proposé par 90% des orthophonistes, qui

insistent pour certains d’entre eux sur l’importance de la prise de conscience et de

l’intégration proprioceptive.

La majorité des orthophonistes proposent, ou estiment pertinent de proposer, des

exercices de relaxation, en précisant toutefois que le choix du type de relaxation dépend

de la personne et de sa pathologie. Cependant, la relaxation active, qui demande une

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 19 : Répartition (en %) des 20 orthophonistes « experts » en fonction de leur

acquisition des techniques de remédiation.

Acquisition des techniques de remédiation… (Effectifs) %

…par aucun des trois (0) 0%

…uniquement lors de la Formation Continue (FC) (0) 0%

…uniquement lors de la Formation Initiale (FI) (0) 0%

…uniquement de manière empirique (2) 10%

…de manière empirique et lors de la FI (2) 10%

…de manière empirique et lors de la FC (6) 30%

…lors de la FI et FC (0) 0%

…de manière empirique, lors des FC et FI (10) 50%

Ensemble (20) 100.0%

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

44

participation du patient, est préférée aux méthodes employant la suggestion, considérées

comme moins efficaces.

Les rééducations de la déglutition, de la phonation et de l’articulation ont été

l’objet d’un certain nombre de remarques des orthophonistes qui, bien que la trouvant

adaptée, ont nuancé leurs propos. Ils précisent que ça ne sera pas aussi systématisé que

dans une rééducation classique et qu’une rééducation fonctionnelle pourra déjà avoir été

débutée ou menée en parallèle. Cela dépend aussi du diagnostic : on ne travaille pas la

fonction en elle-même mais on tente de rétablir une biodynamique harmonieuse.

D’autre part, quelques orthophonistes ont mis en avant le fait que les rééducations de

l’articulation et de la phonation permettront d’obtenir une meilleure intelligibilité et

qualité vocale, notamment au niveau du timbre, souvent perturbé.

La méthode Feldenkrais* semble être intéressante face à un trismus puisque 25%

la pratiquent et 30% l’estiment pertinente à proposer.

Un certain nombre de sujets interrogés ont précisé que leur remédiation de ce symptôme

débutait par une action corporelle globale se localisant peu à peu sur les tensions du

système manducateur.

b) Précisions

Les données sur la remédiation permettant de répondre à l’hypothèse 4 seront

affinées grâce aux réponses obtenues aux questions 11, 12, 13 et 14 concernant

l’acquisition de ces techniques de remédiation, leur efficacité, l’intérêt d’un traitement

non ciblé, les objectifs de la remédiation et enfin la résistance éventuelle du trouble.

• Acquisition des techniques de remédiation (question n°11)

Au vu des résultats présentés dans le tableau 19, on peut en déduire que ces

techniques de remédiation ont été acquises de manière empirique par 100% des

orthophonistes, lors de la formation initiale par 60% d’entre eux et lors de la

formation continue par 80% d’entre eux.

Concernant la formation initiale, certains ont précisé que c’était lors de leurs stages en

rééducation vocale.

Quant à la formation continue, les orthophonistes ont évoqué plus particulièrement les

formations en voix, en déglutition, en neurologie, sur l’oralité (« Groupe

MiamMiam* »), la formation Feldenkrais* et la formation Ostéovox*.

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

45

• Techniques de rééducation les plus efficaces (question n°12)

La plupart des orthophonistes ont insisté dans leurs réponses sur la

complémentarité de chaque technique : chacune à sa place en fonction du patient et de

sa pathologie. Il faut trouver celle qui convient à la personne.

Les thérapies manuelles, comprenant les massages et les techniques ostéopathiques

de la formation Ostéovox*, la méthode Feldenkrais* ainsi que la relaxation sont

principalement citées.

Plus ponctuellement sont cités le travail de la posture, de la respiration, les

mouvements volontaires de la mandibule et praxies, la rééducation de la phonation,

de l’articulation, la méthode Padovan*, la Gestion Mentale* ainsi que les techniques

permettant une autoévaluation et un travail de la proprioception.

Un des orthophonistes préconise dans un premier temps la relaxation et les thérapies

manuelles puis dans un second temps, des techniques plus actives pour le patient.

• Traitement non ciblé

100% des orthophonistes de la phase 2 estiment qu’une action non ciblée

spécifiquement sur le Trismus peut être efficace.

• Effets attendus de la remédiation d’une limitation d’ouverture buccale, notamment

sur la rééducation en cours (question n°13)

L’objectif principal des orthophonistes est d’obtenir un meilleur confort du

patient, son bien-être, grâce à la régression de la douleur et à la détente

musculaire apportée.

En travaillant sur l’amplitude buccale, la souplesse et la mobilité, les orthophonistes

souhaitent également une amélioration fonctionnelle : impact sur la voix (qualité

du timbre), sur l’intelligibilité, l’alimentation.

Certains ont évoqué l’impact favorable d’une remédiation du Trismus sur la

rééducation en cours : meilleure stabilité, efficacité.

D’autres attendent de la remédiation d’un Trismus d’origine psychosomatique, une

ouverture sur autrui, une meilleure communication et un impact positif sur

certains troubles d’apprentissage de la lecture.

Un des orthophonistes interrogé souhaite une meilleure intégration du schéma

corporel tandis que l’objectif principal d’un de ses collègues est de rétablir la

biodynamique mise à mal par un Trismus, qui serait le « signe d’un désordre

biodynamique au niveau de l’équilibre musculaire ».

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau 20: pourcentage de réponses des 21 orthophonistes de la phase 2 validant

l’existence d’un lien entre une limitation d’ouverture buccale par tension du

système manducateur et des troubles non rééduqués en orthophonie.

Lien avec un trismus Oui Non Ne sait pas Total

Troubles posturaux 95.3% 0.0% 4.8% 100.0%

Troubles orthopédiques 76.2% 4.8% 19% 100.0%

Troubles psycho-affectifs 95.2% 0.0% 4.8% 100.0%

Troubles immaturité 47.6% 47.6% 4.8% 100.0%

Troubles dentaires 90.5% 0.0% 9.5% 100.0%

Troubles occluso-dentaires 100.0% 0.0% 0.0% 100.0%

Troubles orthodontiques 100.0% 0.0% 0.0% 100.0%

Troubles ORL 81.0% 9.5% 9.5% 100.0%

Troubles infectieux 71.4% 14.3% 14.3% 100.0%

Troubles inflammatoires 61.9% 14.3% 23.8% 100.0%

En gras : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

46

• Résistance à la remédiation (question n°14)

Le Trismus a déjà résisté à la remédiation de 80% des 20 orthophonistes qui le

prennent en charge.

Un des orthophonistes interrogés précise que dans les atteintes neurologiques, les

contractions reviennent d’une séance sur l’autre : c’est une résistance « normale » au vu

de la pathologie. Le thérapeute est donc amené à travailler régulièrement la rigidité

musculaire afin de pouvoir maintenir une mobilité maximale.

Quelques orthophonistes évoquent des facteurs psychologiques à l’origine de cette

résistance.

4. PLURIDISCIPLINARITE

Afin de répondre à l’hypothèse 4b selon laquelle la prise en charge d’une

limitation d’ouverture buccale s’inscrit souvent dans un contexte pluridisciplinaire,

nous nous appuierons sur les réponses aux questions 6, 7, 8, 15 et 16 de la phase 2.

a) Liens entre un trismus et des troubles non rééduques spécifiquement en

orthophonie (question 6)

Les résultats du tableau 20 signent la dimension pluridisciplinaire que les

orthophonistes accordent à ce symptôme puisqu’ils associent le Trismus/ limitation

d’ouverture buccale par tension du système manducateur, aussi bien avec des troubles

posturaux, orthopédiques, psychoaffectifs, dentaires, occluso-dentaires, orthodontiques,

ORL, qu’infectieux ou inflammatoires.

Concernant le trouble de maturité, les avis sont plus partagés : près de la moitié des

orthophonistes évoquent plutôt le phénomène inverse, car les personnes seraient plutôt

hypotoniques et non sujettes à des tensions musculaires.

Les troubles ORL ont soulevé différentes suggestions : selon eux, le Trismus/ limitation

d’ouverture buccale par tension du système manducateur, pourrait être lié à des otites

douloureuses, à un problème tubaire, à des acouphènes ou encore à un phénomène de

stress neuro-musculaire réactionnel à un trouble auditif.

On retrouve une grande variabilité des réponses qualitatives concernant les troubles

infectieux et inflammatoires, le lien semble moins évident. Les orthophonistes émettent

alors beaucoup de suppositions : trismus en raison de végétations volumineuses, en

réaction à la douleur, à des mycoses buccales, gingivites, à des lésions sur la muqueuse

buccale en raison d’un problème d’appareillage dentaire (dentiers ou bagues).

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

Tableau n° 21 : pourcentage de réponses concernant l’orientation du patient vers un

autre thérapeute, en fonction de l’avancée de la prise en charge, des

21 orthophonistes « experts ».

… Suite au diagnostic … face à la résistance après

tentative de remédiation Orientation…

Oui Non Ne sait

pas Oui Non

Ne sait

pas

Total

Kinésithérapeutes 46.6% 53.3% 0.0% 63.7% 36.4% 0.0% 100.0%

Chiropracteurs 0.0% 100.0% 0.0% 0.0% 100.0% 0.0% 100.0%

Ostéopathes 76.6% 13.3% 0.0% 81.8% 18.2% 0.0% 100.0%

Dentistes 53.3% 46.7% 0.0% 36.4% 63.6% 0.0% 100.0%

Orthopédistes 26.7% 73.3% 0.0% 27.3% 72.7% 0.0% 100.0%

Occlusodontistes 33.4% 66.7% 0.0% 18.2% 81.8% 0.0% 100.0%

Orthodontistes 53.4% 46.7% 0.0% 27.3% 72.7% 0.0% 100.0%

Médecins ORL 40.0% 53.3% 6.7% 36.4% 54.5% 9.1% 100.0%

Psychologues 60.0% 40.0% 0.0% 45.5% 54.5% 0.0% 100.0%

Psychomotricien 26.6% 73.3% 0.0% 18.2% 81.8% 0.0% 100.0%

Médecin généraliste 26.6% 73.3% 0.0% 18.2% 81.8% 0.0% 100.0%

en gras : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

47

Certains des orthophonistes interrogés ont ajouté d’autres troubles comme des

traumatismes des mâchoires, des troubles nutritionnels (carence en magnésium pouvant

entraîner des crampes, de la tétanie), des troubles du tonus, les cancers endo-buccaux,

un stress, des allergies, des troubles stomatologiques.

b) Orientation vers d’autres professionnels (question 7)

71 % des orthophonistes de la phase 2 ont proposé des orientations particulières

ou des bilans complémentaires suite au diagnostic d’un Trismus.

68.8% des 16 orthophonistes pour qui il est arrivé qu’un Trismus soit résistant, ont

envoyé le patient vers un autre spécialiste.

Au vu des pourcentages du tableau 21, l’ostéopathe est effectivement le professionnel

vers qui les orthophonistes se tournent de manière privilégiée quelque soit l’avancée de

la prise en charge. D’ailleurs, 82% des 16 orthophonistes l’ont spontanément évoqué.

Quant aux autres professionnels, ce ne sont, par contre pas les mêmes qui ont été

sollicités selon l’avancée de la prise en charge :

- suite au diagnostic du Trismus, les orthophonistes ont proposé principalement aux

patients une orientation auprès d’un dentiste, d’un orthodontiste ou d’un psychologue,

- tandis qu’après une première tentative de remédiation, ils proposent plutôt un bilan

complémentaire chez un kinésithérapeute.

Une orientation auprès d’autres professionnels a été proposée : auprès d’un neurologue,

d’un phoniatre, d’un posturologue, d’un stomatologue, d’un ergothérapeute, d’un

acupuncteur. Différentes méthodes ont également été préconisées comme le yoga, le Taï

Chi Chuan, la méthode Soulet-Besombes (gouttière occlusale). Un des orthophonistes a

discuté avec un gériatre de l’intérêt d’un traitement par toxine botulinique pour l’un de

ses patients.

E. INTERET POUR L’ORTHOPHONIE

Nous nous appuierons sur les réponses des 21 orthophonistes « experts » obtenues

aux questions 11, 17, 18 et 19 de la phase 2 afin de connaître leur point de vue sur

l’intérêt d’une prise en compte de ce symptôme en orthophonie.

100% des orthophonistes experts estiment que le Trismus aurait un intérêt à être

pris en compte de manière plus approfondie en orthophonie (formation, clinique).

Présentation des résultats

______________________________________________________________________

48

Certains ont nuancé leur réponse en soulignant le fait qu’il faut être « vigilant à ce

niveau » car c’est un symptôme sous-estimé, pouvant rejaillir sur d’autres sphères

corporelles. Néanmoins, il doit être pris en compte comme symptôme associé et non

comme pathologie à prendre en charge telle quelle.

85% des orthophonistes estiment que nous sommes insuffisamment informés et/ou

formés à propos de ce symptôme. Quant aux 14% qui pensent le contraire, ils

déclarent notamment qu’il faudrait plutôt développer nos connaissances sur le système

neuro-musculaire en général ainsi que sur les types de thérapies appropriés.

A la question 19 «est-ce que cela vous aurait apporté de connaître cette pathologie

plus tôt ? », 2 des 21 personnes ne se sont pas prononcées. Quant aux 19 autres,

89% répondent par l’affirmative en précisant qu’ils auraient abordé différemment

certaines de leurs rééducations, d’autant plus qu’une attention particulière sur ce trouble

permet une meilleure compréhension globale de la pathologie du patient et de ses

dysfonctions. Quant aux 2 qui estiment que cela ne leur aurait pas apporté de connaître

cette pathologie plus tôt, l’un justifie cela en expliquant que, même s’il avait connu ce

symptôme plus tôt, son intérêt pour celui-ci ne se serait développé de toute façon qu’au

fil de la construction de son expérience professionnelle.

Discussion

______________________________________________________________________

DISCUSSION

Discussion

______________________________________________________________________

49

I. DISCUSSION & VALIDATION DES HYPOTHESES

A. CONNAISSANCE DES SYMPTÔMES = Hypothèse 1

En premier lieu, nous supposions que la limitation d’ouverture buccale par

tension des muscles manducateurs était connue des orthophonistes, contrairement aux

troubles présentant pourtant typiquement ce symptôme (comme le Trismus ou le

SADAM).

Au total, 2/3 des orthophonistes interrogés connaissent au moins l’un de ces trois

troubles (la limitation d’ouverture buccale correspondant au phénomène de mâchoires

serrées).

Plus précisément, 61% d’entre eux connaissent le phénomène des mâchoires serrées.

Ils sont cependant moins nombreux à connaître les troubles en rapport avec ce

symptôme puisque seulement 16% des 198 orthophonistes connaissent le Trismus et

9% le SADAM.

Cependant, différents facteurs ont pu interférer la justesse de leur réponse, à

commencer par le choix des termes dans les questions 6-, 7-, 8, de la phase 1. En effet

nous leur avons volontairement demandé dans l’ordre, leur connaissance du trismus,

du SADAM puis du phénomène des « mâchoires serrées ». En proposant « phénomène

de mâchoires serrées » en dernière proposition, on voulait savoir si au-delà des termes,

l’orthophoniste connaissait le symptôme en soi. L’appellation « mâchoires serrées »

que nous complétions par « faiblesse d’amplitude des maxillaires », nous semblait

susceptible de donner une bonne image aux sujets interrogés, du symptôme qui nous

intéresse, c’est-à-dire la limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur. Cela permettait en quelque sorte de le vulgariser, notamment pour les

orthophonistes qui ne connaissaient pas le trismus ou le SADAM. Néanmoins,

certaines personnes plus averties sur ce sujet ont fait remarquer que cette appellation

ne permet pas de spécifier l’origine, pouvant alors être aussi bien articulaire que

musculaire. Cela a donc pu influencer le pourcentage élevé de réponses pour

« mâchoires serrées ». En effet, certains orthophonistes ont peut-être répondu en

pensant à un symptôme plus vaste, sans différencier l’origine musculaire de

l’articulaire.

Par ailleurs, nous avons relevé, au sein du pourcentage d’orthophonistes connaissant le

trismus, une part importante de personnes ayant suivi la formation Ostéovox (environ

1/3). Or cette formation étant dispensée dans la région Rhône-Alpes, on peut

Discussion

______________________________________________________________________

50

légitimement supposer que dans le reste de la France, les orthophonistes connaîtront

moins le Trismus (à moins que des formations d’autres régions l’évoquent également).

Quant à la faible connaissance du SADAM, elle peut s’expliquer par le fait que l’idée

d’une prise en charge spécifique en orthophonie émerge seulement depuis quelques

années, grâce notamment aux écrits de Martin (1997, 2004, 2006). La nomenclature

intègre d’ailleurs seulement depuis 2002 la rééducation des anomalies des fonctions

oro-faciales, pouvant comporter le traitement des ATM.

D’après l’analyse qualitative et quantitative des questionnaires, l’hypothèse

selon laquelle la limitation d’ouverture buccale par tension des muscles

manducateurs est connue des orthophonistes, contrairement aux troubles

présentant pourtant typiquement ce symptôme (comme le Trismus ou le SADAM)

est donc validée.

B. VARIABLES FAVORISANT LA CONNAISSANCE = Hypothèse 2

1. VARIABLE «EXERCICE ACTUEL»

Certaines variables favoriseraient la découverte d’une limitation d’ouverture

buccale. Nous nous sommes penchées en particulier sur la variable « exercice actuel ».

En effet, nous supposions que les orthophonistes travaillant en centre, au sein

d’une équipe pluridisciplinaire, seraient plus à même de connaître la limitation

d’ouverture buccale, symptôme au carrefour d’un grand nombre de spécialités

médicales et paramédicales. En outre, la description générale de notre population a mis

en évidence le fait que les orthophonistes salariés sont diplômés depuis plus longtemps

que les orthophonistes exerçant en libéral. On peut alors supposer qu’ils ont développé

grâce à leurs années d’expérience un regard clinique plus approfondi leur permettant de

repérer ces troubles.

Or d’après nos résultats, les orthophonistes qui exercent en salariat uniquement,

sont ceux qui connaissent paradoxalement le moins la limitation d’ouverture buccale :

53% d’entre eux ne connaissent aucune des trois pathologies : SADAM, trismus,

phénomène de « mâchoires serrées ».

Cependant, il convient de nuancer ce chiffre.

Même si les centres regroupent des équipes pluridisciplinaires, les patients qui sont pris

en charge diffèrent dans leurs atteintes d’un centre à l’autre. On constate en effet que

parmi les 74 orthophonistes salariés, 20 travaillent dans des structures où ils sont plus

Discussion

______________________________________________________________________

51

susceptibles de rencontrer des patients présentant ces troubles : centres spécialisés en

neurologie, en gériatrie, en ORL* ou accueillant des personnes polyhandicapées.

Par ailleurs, 24 exercent dans des centres dépendant d’hôpitaux psychiatriques (C.M.P*,

C.M.P.P.*, C.A.T.T.P.*), 15 exercent dans des centres ambulatoires (S.S.E.F.I.S.*,

S.E.S.S.A.D.*) et 15 dans des centres pour déficients intellectuels (IMP*, IME*). On

pourrait pourtant retrouver au sein de ces C.M.P., C.M.P.P., C.A.T.T.P., des

orthophonistes connaissant la limitation d’ouverture buccale d’origine

psychosomatique, symptôme secondaire de problématiques lourdes : échec scolaire,

contexte socioculturel défavorisé, mal-être… Ce sont toutefois plutôt les orthophonistes

en libéral qui ont fait ces liens : sur 21 orthophonistes qui disent avoir rencontrer des

patients présentant ce symptôme d’origine psychosomatique (Trismus, SADAM,

« mâchoires serrées »), 11 sont des libéraux, 7 sont des salariés et 3 sont des mixtes. Ce

sont finalement les mixtes qui se distinguent puisque 85% d’entre eux connaissent au

moins l’un des trois troubles.

L’hypothèse n’est donc pas vérifiée, elle s’est au contraire inversée. La variable

« exercice actuel » a donc bien une incidence sur la connaissance ou non du

symptôme. Ce sont davantage les thérapeutes exerçant en libéral ou en mixte qui

sont susceptibles de rencontrer et donc de connaître la limitation d’ouverture

buccale.

Cependant, il est difficile d’exploiter la variable « Exercice» en général puisque,

parmi les « non-connaisseurs », plus de la moitié ont eu un exercice antérieur différent

de l’actuel. L’exercice d’un orthophoniste ne se résume pas à son seul exercice actuel, il

faut donc nuancer cette variable. Pour être précis, il aurait fallu connaître en détail la

durée de chacun des exercices (libéral ou salarié) et le type de structure au sein

desquelles exercent les orthophonistes.

2. VARIABLE « ANNEE D’OBTENTION DU DIPLÔME »

L’hypothèse selon laquelle la variable « année d’obtention du diplôme » ait

un lien avec la connaissance d’une limitation d’ouverture buccale, n’est donc pas

vérifiée. En effet, les résultats obtenus étant homogènes pour tous les sous-groupes,

cette variable ne semble pas significative.

3. VARIABLE « PRINCIPAUX DOMAINES DE REEDUCATION»

La variable « principaux domaines de rééducation » a permis de mettre en avant

certains résultats, corrélant les précédents.

Discussion

______________________________________________________________________

52

En effet, les rééducations de la voix, de la déglutition (déglutition dysfonctionnelle,

dysphagie) et de troubles d’origine neurologique favoriseraient la rencontre avec le

symptôme. On constate que ce sont principalement les orthophonistes exerçant en

libéral qui rééduquent la voix et la déglutition atypique.

D’autre part, certains thérapeutes ont expliqué qu’avec des patients déficients

intellectuels, porteurs d’une maladie génétique ou chromosomique ou encore atteints de

troubles envahissant du développement, les atteintes sont déjà très complexes et avec

des troubles associés fréquents. La rééducation de la limitation d’ouverture buccale ne

serait donc pas l’un des objectifs premiers. On note que ces patients sont davantage pris

en charge en centre. On retrouve donc une corrélation entre les domaines de pathologie

rééduqués et le type d’exercice des orthophonistes.

L’hypothèse selon laquelle la variable « principaux domaines de

rééducations » pourrait avoir une influence sur la connaissance de la limitation

d’ouverture buccale est elle-aussi vérifiée. La rééducation de pathologies

nécessitant une attention particulière sur la sphère oro-faciale et ses mécanismes

de fonctionnement, comme la déglutition ou la voix, favoriserait la connaissance

de ce symptôme.

4. VARIABLE « FORMATION »

La connaissance d’un symptôme étant soumise à de multiples facteurs, nous

voulions savoir si la variable « formation » avait une incidence sur la connaissance

éventuelle de la limitation d’ouverture buccale.

Cependant, nous n’avons pu répondre que partiellement à cet objectif. En effet,

notre expérimentation se déroulant par téléphone, il était difficile pour les

orthophonistes de fournir dans l’instant une liste précise et complète de toutes les

formations suivies, à la question 4b de la phase 1. Or, sans cette liste, il ne nous était pas

possible de comparer les formations suivies par chacun des sous-groupes et de noter les

différences significatives. Une comparaison plus spécifique avec le sous-groupe des

« non-connaisseurs » nous aurait particulièrement intéressé, afin de savoir si la variable

« formation » entrait en compte dans la connaissance éventuelle du symptôme.

Néanmoins, nous avons demandé au cours de l’entretien les formations leur

ayant permis de rencontrer ce symptôme. Il s’avère que ce sont principalement celles

portant sur les pathologies où l’on rencontre fréquemment une limitation d’ouverture

buccale : formations sur la voix, la déglutition.

Discussion

______________________________________________________________________

53

Certaines formations d’approche globale comme Ostéovox*, Padovan* ou Feldenkrais*

sensibiliseraient particulièrement les orthophonistes sur les liens physiopathologiques

entre les différentes structures corporelles. La formation Ostéovox aborde le Trismus tel

que nous le présentons en théorie dans l’approche ostéopathique. Les orthophonistes

ayant suivi cette formation le considèrent donc comme une limitation d’ouverture

buccale par tension du système manducateur et moins comme une pathologie relevant

du domaine médical exclusivement. D’un point de vue général, le SADAM est davantage rencontré en théorie : lors de

lectures, de formations continues, ou personnellement. Par contre, le Trismus est

rencontré autant en pratique qu’en théorie, notamment lors des cours sur la déglutition

et la voix. Le phénomène des « mâchoires serrées » apparaît quant à lui surtout dans la

pratique des orthophonistes et moins dans la théorie (cf. Annexe 8).

L’hypothèse selon laquelle la variable « formation » peut avoir une

incidence sur la connaissance de la limitation d’ouverture buccale est donc

partiellement vérifiée.

En conclusion, il apparaît qu’un certain nombre de variables, comme le

« type d’exercice actuel», les « domaines de rééducation » ou les « formations

suivies » favoriseraient la connaissance et la rencontre de la limitation d’ouverture

buccale, sous ses différents aspects. Par contre, la variable « année d’obtention du

diplôme » n’est pas significative, tout comme la variable « Exercice » en général.

C. LIEN AVEC LES PATHOLOGIES REEDUQUEES EN

ORTHOPHONIE : Hypothèse 3

Lors de la question 10 de la phase 1, on a pu noter que pour les personnes

interrogées, un certain nombre de pathologies traitées en orthophonie étaient liées au

trismus, SADAM ou au phénomène des « mâchoires serrées ».

On ne retrouve pas de données dans la littérature à ce sujet. En effet, elle décrit

principalement les retentissements d’une tension des muscles manducateurs sur les

fonctions déglutition et phonation. Or, ce sont les pathologies que les orthophonistes

associent le plus volontiers à une limitation d’ouverture buccale.

L’ensemble des pathologies citées par les orthophonistes rejoignent celles

présentées en théorie :

Discussion

______________________________________________________________________

54

• les diverses atteintes neurologiques entraînant une dysarthrie et/ou une dysphagie,

l’infirmité motrice cérébrale, évoquées lors de la partie sur l’approche médicale,

• les dysphonies fonctionnelles, la déglutition dysfonctionnelle, les troubles de la

phonation suite à une chirurgie endo-buccale, les paralysies faciales (par compensation

du côté lésé), les troubles oro-myo-fonctionnels, les troubles d’articulation, évoqués lors

de la partie sur l’approche ostéopathique

• et enfin, le bégaiement, les troubles envahissants du développement, les aphonies

pithiatiques, évoqués lors de la partie sur l’approche psychologique.

Dans la littérature, nous avons principalement des données sur la prise en charge

orthophonique du SADAM. Quant aux liens entre un trismus, l’orthophonie et des

pathologies ne relevant pas de causes dysfonctionnelles, les liens ne sont pas toujours

explicites. Les réponses des orthophonistes permettent donc de les confirmer et d’étayer

ainsi les différents mécanismes de mise en tension du système manducateur provoquant

une limitation d’ouverture buccale, qui semblaient se dégager de la théorie : tension

d’origine psychosomatique, dysfonctionnelle, ou liée directement à l’atteinte du patient.

Les orthophonistes précisent par ailleurs que l’on peut retrouver une limitation

d’ouverture buccale en tant que conséquence directe d’une dysfonction, comme origine

d’une dysfonction ou encore comme conséquence d’une pathologie plus grave. Dans

d’autres cas, on la retrouvera en tant que pathologie secondaire (origine

psychosomatique).

Certains orthophonistes soulignent que la douleur est souvent associée à ce

symptôme. Il est d’ailleurs important de la prendre en compte puisqu’elle peut

constituer l’indication de la remédiation. Mais il convient d’être vigilant : en effet,

certains patients n’en n’ont pas toujours conscience.

Il est intéressant de noter que les quelques orthophonistes ayant rencontré le trismus

dans un contexte médical particulier (après une extraction de dents de sagesse, par

exemple) ne le voyaient de ce fait que comme tel et ne l’élargissaient pas à d’autres

pathologies.

• La pratique des orthophonistes nous permet d’appuyer ce que la littérature

nous permettait de supposer : la limitation d’ouverture buccale par tension

anormale des muscles manducateurs est présente dans un certain nombre de

pathologies que les orthophonistes rééduquent… L’hypothèse 3 est donc vérifiée.

Discussion

______________________________________________________________________

55

D. DIAGNOSTIC & REMEDIATION : Hypothèses 4, 4a, 4b

Dans cette partie, nous reprendrons les données nous permettant de valider

l’hypothèse générale 4 ainsi que les hypothèses 4a et 4b. Nous ne développerons

cependant pas les grands points, en vue de les détailler dans une prochaine partie. En

effet, nous ferons une synthèse des pistes diagnostiques et rééducatives intéressantes à

explorer, face au symptôme de la limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur.

1. ANAMNESE

D’un point de vue clinique, nous avons pu relever, lors du chapitre sur la

« présentation des résultats », l’ensemble des éléments que les orthophonistes estimaient

pertinent de rechercher lors de l’anamnèse.

Si l’on confronte ces données avec l’interrogatoire clinique proposé au sein de

« évaluation des fonctions de la face, du cou et de la déglutition » par Couture et al

(1997), il est intéressant de constater que les orthophonistes de la phase 2 ont proposé

des questions très détaillées, précises, permettant d’explorer un plus grand nombre de

pistes.

Elles rejoignent l’interrogatoire proposé dans un récent article de Martin, Brunet & Gau

(2006) pour l’examen clinique des Dysfonctions de l’Appareil Manducateur (DAM).

Les grands axes de cet interrogatoire concernent «l’histoire de la maladie », « les signes

d’appel », les « facteurs et situations d’anxiété, de stress » ainsi que le « retentissement

de l’affection sur la vie quotidienne (et aussi sur la phonation, l’articulation, la

mastication) ». Ce dernier point est particulièrement intéressant à relever. En effet, nous

avons vu dans la partie théorique, qu’au sein de la littérature médicale (cf. II. Approche

Médicale), les auteurs détaillent amplement les étiologies et les manifestations d’une

limitation d’ouverture buccale, mais abordent pas ou peu les retentissements que peut

provoquer une telle gêne dans le bon fonctionnement des fonctions nécessaires à la vie.

On retrouve ces thèmes parmi les réponses des orthophonistes, excepté le « dépistage

des postures génératrices de dysfonctions », abordé durant l’examen clinique.

Par contre, Martin et al ajoutent deux éléments intéressants à explorer lors de

l’anamnèse : le contexte socioprofessionnel et les attentes précises de la prise en charge.

Sous l’appellation « signes d’appel », Martin et al regroupent les questions sur la

douleur, sur la présence d’éventuels acouphènes (proposées également par les

Discussion

______________________________________________________________________

56

orthophonistes), sur les anomalies de la cinématique mandibulaire et les bruits

articulaires (que nous avons, quant à nous, proposé dans l’examen clinique), sur les

vertiges, maux de tête et mal de dos.

Nous pouvons donc conclure à une corrélation générale entre la théorie et la clinique,

que nous synthétiserons en un tableau reprenant l’ensemble des éléments à explorer

durant l’anamnèse (cf. Tableau 22).

2. EXAMEN CLINIQUE

Il est intéressant de confronter aux données de la littérature, les pourcentages

élevés de réponses positives, concernant les pistes diagnostiques proposées face à une

limitation d’ouverture buccale. En effet, Martin et al (2006) proposent un protocole

d’examen clinique pour une DAM, composé lui aussi de trois grandes parties : un

examen endo-buccal, exo-buccal et enfin un examen fonctionnel. Au vu des résultats

de l’expérimentation, cette trame générale semble s’appliquer également pour le

diagnostic d’une limitation d’ouverture buccale par tension de la sphère oro-faciale.

Les orthophonistes ont en effet proposé ou estiment pertinent de proposer une

observation visuelle globale, suivie d’un examen endo-buccal, de palpations

musculaires à but diagnostic sur les muscles manducateurs spécifiquement (excepté sur

les muscles ptérygoïdiens,lors du bilan du moins) ainsi que sur les muscles

périphériques. Ils proposent également un examen des mouvements volontaires de la

mandibule, un examen global de la posture et enfin un examen fonctionnel.

Il est entendu que les orthophonistes ne sont pas habilités à poser un diagnostic

de SADAM voire de Trismus, ce qui n’empêche pas une observation clinique de ces

troubles. Néanmoins il est intéressant de pouvoir repérer (c'est-à-dire de diagnostiquer)

des tensions des muscles manducateurs.

3. REMEDIATION

Nous nous étions notamment inspirées des pistes proposées par Martin (2004) pour la

rééducation de l’appareil manducateur (cf. partie théorique). Là encore, l’ensemble des

points a été validé par les réponses des orthophonistes:

- les approches globales comme la relaxation, le travail sur la respiration, sur la

posture, l’utilisation de la méthode Feldenkrais*,

Discussion

______________________________________________________________________

57

- autant que les actions portant plus spécifiquement sur les zones musculaires

soumises à des tensions comme les thérapies manuelles, les mouvements

volontaires de la mandibule,

- et enfin la rééducation fonctionnelle de la déglutition, de l’articulation et de la

phonation.

Notre hypothèse 4 est donc validée : quand ce symptôme est connu du

thérapeute, son diagnostic, tout comme sa remédiation au sein d’une prise en

charge orthophonique, s’inscrivent dans un panel varié d’explorations à la fois

fonctionnelles, globales et spécifiques.

4. THERAPIES MANUELLES : HYPOTHESE 4a

L’hypothèse 4a selon laquelle les Thérapies Manuelles semblent être une

technique de diagnostic et de remédiation appropriée pour ce symptôme, est donc

vérifiée au vu du pourcentage de réponses concernant leur utilisation lors du diagnostic

(70 à 80% de réponses positives) et lors de la remédiation (65% en pratique et 25% qui

ne l’utilisent pas mais pour qui cela paraît adapté). De plus, elles sont citées comme une

des principales techniques de remédiation les plus efficaces et adaptées. L’étude de

Cochemé (2006) a montré qu’en général, les résultats d’une rééducation incluant les

thérapies manuelles sont souvent rapides, stables et très perceptibles au niveau du

confort et de la détente. Rappelons d’ailleurs que le confort du patient est l’objectif

principal décrit par les orthophonistes proposant une remédiation des tensions

manducatrices. Selon Cochemé, les techniques de thérapies manuelles permettent au

patient une meilleure compréhension des troubles en facilitant la proprioception et les

mises en lien. Ces deux facteurs sont particulièrement importants dans la prise en charge

de ce symptôme en raison de la dimension symbolique qu’il peut revêtir.

5. PLURIDISCIPLINARITE : HYPOTHESE 4-b

D’un point de vue clinique, la majorité des orthophonistes associent ce

symptôme à des troubles non spécifiquement pris en charge en orthophonie, comme les

troubles posturaux, orthopédiques, psychoaffectifs, dentaires, occluso-dentaires,

orthodontiques, ORL, infectieux ou inflammatoires. Ces liens signent donc la dimension

transdisciplinaire accordée à la limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur.

Discussion

______________________________________________________________________

58

D’autre part, on a pu relever que suite au diagnostic ou à la tentative de remédiation de

ce symptôme, la majorité des orthophonistes ont conseillé au patient de rencontrer un

autre professionnel pour un bilan complémentaire. L’ostéopathe est prioritairement cité

par les orthophonistes, on retrouve ensuite le chirurgien-dentiste, l’orthodontiste le

psychologue, le kinésithérapeute…Mais ce choix dépendra avant tout de l’atteinte et de

la volonté du patient. D’autre part, certains des sujets interrogés ont justement fait

remarquer que lors du bilan orthophonique, d’autres suivis pouvaient déjà être engagés.

L’hypothèse selon laquelle la prise en charge d’une limitation d’ouverture buccale

s’inscrit souvent dans un contexte pluridisciplinaire est donc validée. Ces résultats

corrèlent nos données théoriques.

II. PISTES D’EXPLORATION

Nous avons pu constater, grâce aux résultats de notre expérimentation, que les

orthophonistes ont conscience de l’importance de la prise en compte d’une limitation

d’ouverture buccale, au sein de nombreuses pathologies rééduquées en orthophonie.

Cependant ce symptôme n’est pas connu de tous les thérapeutes et peu de données

théoriques existent dans la littérature concernant sa place au sein de l’orthophonie. Nous

souhaitons donc à l’issue de ce travail proposer des éléments pour une évaluation et une

remédiation de ce symptôme, à l’usage des orthophonistes. Ils sont issus de nos

recherches théoriques et plus particulièrement des réflexions et réponses des sujets

interrogés.

Précisons encore une fois que ce n’est pas un protocole, à suivre dans son intégralité :

ces pistes permettent l’exploration d’un symptôme souvent associé et susceptible

d’interférer des fonctions que nous rééduquons en orthophonie, qui peuvent elles-

mêmes générer des tensions manducatrices. Elles sont donc à adapter et s’insèrent au

sein de la prise en charge en cours du patient.

A. DIAGNOSTIC 1. ANAMNESE

Un entretien clinique sera proposé au patient concernant des points ayant un lien

plus ou moins direct avec une éventuelle faiblesse d’amplitude buccale par tension

excessive du système manducateur. (cf. Tableau 22)

Discussion

______________________________________________________________________

Tableau 22 : Synthèse des différents éléments à rechercher lors de l’anamnèse face à

une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur.

Histoire Clinique & Caractéristiques du trouble

- ancienneté du trouble & mode d’apparition - circonstances d’apparition depuis l’installation du trouble & fluctuation du trouble

Conscience du trouble

Douleur

- caractère douloureux ou non du trouble - conscience de la douleur - moment d’apparition - douleur localisée ou non

acouphènes vertiges maux de tête maux de dos troubles visuels (hypermétropie, convergence…) voix qui porte peu

Signes d’appel

bruits ATM

Gêne Répercussion dans la vie quotidienne

- fluctuation de la gêne - gêne principale - repas - gêne fonctionnelle pour parler, déglutir, mastiquer

Personnalité

- stress, anxiété - comment le patient réagit-il face aux événements? - comment repère-il lui-même son stress ? - comportement timide, renfermé ?

Tensions autres ?

Antécédents médicaux

- antécédents médicaux personnels - antécédents familiaux similaires - facteurs psychologiques

Autres suivis

- suivi dentaire - appareillage orthodontique - suivi psychologique, psychiatrique… - suivi ostéopathique - suivi kinésithérapeutique - suivi ORL - orthopédie

Respiration - buccale ou nasale Salive

Troubles associés - voix qui porte peu - acouphènes - troubles visuels (hypermétropie, convergence…)

Parafonctions

- bruxisme associé - habitudes en bouche : mordillement des joues, de la langue - morsure de la langue en courant ? - habitudes de succion

Accouchement - déroulement - forceps

Développement - déroulement de la mise en place de l’oralité Contexte socioprofessionnel Attentes précises de la prise en charge

Discussion

______________________________________________________________________

59

2. EXAMEN CLINIQUE a) Observation visuelle globale

Une observation debout puis couché, au repos et en dynamique sera intéressante.

On notera particulièrement la présence de crispations visibles au niveau des masséters,

de la musculature du cou, des trapèzes.

b) Examen endo-buccal

On observera l’état buccal général du patient et particulièrement de son articulé

dentaire : classe dentaire, béance, décalage entre les deux arcades, dents usées (signe de

bruxisme). On s’attachera particulièrement à l’aspect de la langue (atrophie, frein

lingual, traces de morsures…), de l’aspect intérieur et extérieur des joues, des lèvres

(tonicité) et de la forme de la voûte palatine (susceptible d’être étroite et ogivale en cas

de déglutition dysfonctionnelle).

c) Thérapies manuelles à but diagnostic

En premier lieu, on évalue la douleur à la palpation des ATM (palpation

globale), des masséters, du temporal, des muscles sus et sous hyoïdiens (palpations

externes globales), en notant si la douleur est symétrique ou non. Quant à la palpation

des muscles ptérygoïdiens, elle peut être proposée dans un second temps.

Plus spécifiquement, on effectue une palpation comparative de chaque masséter et

temporal en position debout puis assise. On observera la texture du muscle au repos, son

volume en contraction maximale et s’il y a symétrie de contraction lors du passage de la

position de repos à la Position d’Intercuspidation Maximale* (PIM). Pour finir il est

intéressant de se pencher sur la perception subjective du patient de l’état de son appareil

manducateur, en lui proposant l’échelle de Scott et Bobon (cf. Annexe 14).

d) Mouvements volontaires

Après avoir proposé au patient des praxies labiales, jugales et linguales, il est

important d’observer la cinématique mandibulaire sur les axes vertical (évaluation de

l’amplitude d’ouverture), horizontal et latéral.

e) Examen fonctionnel

Il se compose d’un examen de la mastication : on demandera notamment au

patient s’il a un côté de mastication préférentiel, si cette fonction est douloureuse.

On relèvera le mode de déglutition (atypique/normale) et on observera plus

particulièrement la présence de syncinésies, de crispations péri-buccales et/ou de

mouvements céphalo-cervicaux.

L’étude phonétique porte essentiellement sur les apico-alvéolaires et les sifflantes, on

s’intéressera particulièrement à l’étude de l’espace phonétique minimal (mesure sur un

Discussion

______________________________________________________________________

60

/s/). Une pathologie de l’ATM peut entraîner un défaut d’appui de la langue associé à un

trouble de la dynamique articulaire.

On consacrera une attention particulière à l’examen de la phonation portant en

particulier sur le timbre, la voix projetée, chantée, la présence de forçage vocal

susceptible d’engendrer des tensions périphériques …

La respiration fera également l’objet d’une évaluation.

f) Examen de la posture

Il sera intéressant de compléter cet examen clinique par une observation de

la posture, en position debout puis allongée, comme le préconisent Ayrault et Moreau

(2005).

g) Distinction atteinte musculaire / articulaire

L’examen clinique permettra de faire la part entre ce qui est purement

musculaire de ce qui est articulaire. Pour ce faire on notera la présence ou non de bruits

articulaires au niveau de l’ATM (lors de l’ouverture ou de la fermeture), on observera

également si la mobilisation active est douloureuse et la mobilisation passive indolore

ce qui signe une atteinte musculaire (trismus) et non articulaire. Hugly (2002) propose

encore d’autres tests diagnostiques simples d’utilisation.

Toutes ces constatations, une fois corrélées et synthétisées, permettront à

l’orthophoniste d’orienter sa rééducation en tenant compte de ces tensions et en tâchant

de proposer des exercices appropriés. De plus, cet examen pourra révéler la nécessité de

diriger le patient vers un autre professionnel.

B. REMEDIATIONS

La rééducation proposée n’est qu’une trame non-exhaustive dont on peut

s’inspirer. On l’adaptera là encore selon le patient, sa pathologie, l’étiologie de la

limitation d’ouverture buccale et aussi selon le caractère associé ou isolé du symptôme.

Il convient par exemple d’être vigilant lors des pathologies neurodégénératives. Dans ce

cas, on ne proposera pas de mobilisation trop active afin d’éviter toute fatigue

musculaire. Les objectifs seront également différents : la rééducation peut viser soit au

rétablissement de la fonction, soit à une adaptation, soit au maintien des fonctions

restantes. Dans le cas d’une origine psychosomatique, l’enjeu de la rééducation sera

différent, on pourra suivre la trame proposée tout en ayant un regard clinique plus large.

Les thérapeutiques employées permettront au patient d’une part, de réinvestir son

Discussion

______________________________________________________________________

61

appareil manducateur par des exercices proprioceptifs et d’autre part, de retrouver une

aisance et un confort lors de la communication.

1. EXERCICES CORPORELS PREPARATOIRES

Un travail sur l’appareil manducateur sera d’autant plus efficace si en parallèle

un travail proprioceptif global est proposé au patient. En effet, selon Combeau (1995),

avant d’acquérir un savoir-faire (articulation, déglutition, voix…) il faut travailler sur la

liberté de réponse du corps. Pour cela, différentes techniques classiques pourront être

employées comme la relaxation, un travail de respiration (contrôle du souffle, mise en

place d’une respiration ventrale), prise de conscience de l’attitude corporelle en statique

et en dynamique. La méthode Feldenkrais* permet également une approche différente

de ces différents points : le thérapeute se fait le guide d’une ré-exploration. En

cherchant avec le patient la réponse respiratoire, posturale, adaptée à ses besoins, il n’est

pas dans l’apprentissage d’un conditionnement ou d’une forme fonctionnelle prédéfinie.

2. REEDUCATION MUSCULAIRE

a) Passive

La rééducation musculaire passive consiste, grâce aux thérapies manuelles, en

une normalisation des muscles mis en tension dans une limitation d’ouverture buccale.

Cela demande au thérapeute d’acquérir des techniques manuelles ostéopathiques, telles

qu’elles peuvent être proposées lors de la formation Ostéovox* et d’avoir des

connaissances anatomo-physiologiques précises.

Des massages plus classiques pourront également être proposés et associés à de

la thermothérapie*, particulièrement indiquée pour ce type de tensions musculaires,

excepté pour certaines atteintes neurologiques.

b) Active

En vue d’un assouplissement musculaire progressif, elle consiste en la pratique

de praxies buccales et de mouvements volontaires :

-d’ouverture/fermeture de la bouche permettant un relâchement/renforcement des

masséters et des temporaux ainsi que du digastrique et des peauciers du cou,

-de protraction* et rétropulsion* des lèvres permettant un renforcement/relâchement des

ptérygoïdiens médians et latéraux, des temporaux antérieurs et moyens,

-de diduction* permettant un renforcement/relâchement des ptérygoïdiens externes.

Discussion

______________________________________________________________________

62

3. REEDUCATION FONCTIONNELLE

a) Rééducation de la déglutition

La rééducation de la déglutition dysfonctionnelle et des dysfonctions linguales

est primordiale afin de retrouver un mécanisme physiologique durant lequel la langue se

mobilise librement, réduisant alors les tensions au niveau de l’appareil manducateur.

On pourra selon l’atteinte du patient proposer seulement quelques exercices ou

une prise en charge plus systématisée. b) Rééducation de l’articulation et de la phonation

Elles sont conseillées afin de parvenir à une souplesse, à une détente lors de la

phonation et des gestes articulatoires. Le travail en voix chanté peut être

particulièrement intéressant puisqu’il met en jeu la gestion du souffle et les ressentis

vibratoires au niveau du « masque facial », mis à mal lors d’une restriction

mandibulaire.

III. DISCUSSION GENERALE

A. LIMITES DE L’INVESTIGATION Certains biais de notre expérimentation, susceptibles d’influer la validation des

hypothèses, ont déjà été évoqués au fur et à mesure de la Discussion. Nous aborderons

donc à présent les limites globales de l’expérimentation, que le pré-test des

questionnaires n’a pu éviter.

1. CHOIX DE LA TERMINOLOGIE

• Lors du questionnaire de la phase 1, nous nous sommes appuyées sur la

nomenclature orthophonique pour créer un tableau regroupant différentes pathologies

susceptibles d’être associées à une limitation d’ouverture buccale. Cependant, par souci

de précision, nous avons détaillé certaines de ces appellations. Mais au final, elles

n’étaient peut-être pas aussi claires que nous l’espérions. En effet, la rubrique « voix

neurologique » n’était peut-être pas très pertinente puisqu’elle regroupe à la fois les

« dysarthries » (que nous avons distinguées par ailleurs), et les paralysies récurrentielles

pouvant appartenir au domaine « dysphonies organiques » ou au domaine « handicap

moteur » (avec les paralysies faciales). Cependant, cela n’a pas eu d’incidence majeure

sur les résultats. Par ailleurs, nous avons évoqué sous la même rubrique « Trouble de la

phonation suite à une chirurgie endo-buccale ou à une chirurgie partielle du larynx ».

Discussion

______________________________________________________________________

63

Or, il aurait été plus juste qu’on les distingue, comme l’ont noté certains orthophonistes,

puisqu’on retrouve plus fréquemment associé une limitation d’ouverture buccale suite à

une chirurgie endo-buccale plutôt qu’après une chirurgie partielle du larynx. On relève

également que l’item « handicap moteur » n’est pas très précis. Il s’agissait pour nous

d’une paralysie faciale et plus généralement de paralysies acquises. Or, pour certains

orthophonistes, les patients infirmes moteurs cérébraux pouvaient appartenir à cette

catégorie.

Enfin, les orthophonistes nous ont fait remarquer que la frontière était floue entre

« dysphonies organiques » et « dysphonies fonctionnelles ». Nous en avons conscience,

cependant nous nous sommes appuyées sur la littérature et la nomenclature pour ces

deux rubriques.

• Concernant la phase 2, nous relèverons principalement que les termes « prise en

charge », « traitement » et « remédiation » ne sont pas toujours adaptés. En effet, les

orthophonistes proposent rarement une rééducation spécifique de ce trouble. Ces

appellations les ont souvent interpellés.

2. ELEMENTS MANQUANTS

• Il aurait été intéressant de connaître exactement le nombre d’orthophonistes

effectuant une remédiation de la limitation d’ouverture buccale dans le cadre de leurs

rééducations.

Au vu de leurs réponses, peu d’orthophonistes doivent l’intégrer dans leurs rééducations

mais ça n’est qu’une impression générale. Il manque une question spécifique.

• Nous aurions pu demander aux orthophonistes de la phase 2 les techniques de

remédiation les plus adaptées selon l’origine de la limitation d’ouverture buccale:

dysfonctionnelle, psychosomatique, atteinte sévère… Cependant, les réponses

n’auraient peut-être pas été aussi précises que nous le souhaitions. En effet, cette

distinction en fonction de l’origine est le fruit de nos recherches théoriques couplées de

discussions avec des spécialistes.

• Lors du questionnaire de la phase 1, si le trismus était évocateur pour les

orthophonistes, nous leur demandions une définition de ce trouble. Notre but était

d’analyser leur connaissance réelle de ce trouble et ainsi constituer un sous-groupe

d’ « experts » en fonction de la justesse de leur définition. Cependant, au vu des

données de la littérature, nous avons renoncé à cet objectif initial, puisqu’il n’existe pas

de définition reprise par l’ensemble des auteurs.

Discussion

______________________________________________________________________

64

• Les orthophonistes salariés étant sur-représentés, il aurait été intéressant de ramener

la taille des échantillons à la proportion nationale grâce à différents procédés statistiques

(environ 80% en libéral et 20% en centre) afin d’observer si certains résultats sont

accentués ou modifiés.

3. CONDITIONS D’EXPERIMENTATION

Malgré nos précautions pour limiter la subjectivité de la passation (questionnaire

rédigé, préambule de présentation), il est toutefois possible que dans la spontanéité de

l’échange, certaines questions ou remarques n’aient pas été formulées de la même

manière pour chacun des 198 orthophonistes interrogés.

B. APPORTS & POINTS POSITIFS

• Le fait que le questionnaire soit anonyme a permis aux orthophonistes, nous

l’espérons, de nous répondre avec un maximum de liberté. Nous avons en retour

comparé les résultats avec objectivité.

• D’autre part, les questionnaires téléphoniques nous ont permis de savoir précisément

l’état de connaissance d’un nombre important d’orthophonistes à un instant T sur la

limitation d’ouverture buccale.

• L’expérimentation que nous avons choisie d’effectuer nous a permis d’ouvrir une

réflexion sur la technique d’entretien et les influences réciproques qui s’installent, lors

d’un questionnaire téléphonique, entre la personne qui interroge et celle qui est

interrogée. Nous avons pu appréhender un point important de notre futur exercice

clinique : la question de l’objectivité et de la subjectivité. Nous avons pu constater

combien il est difficile dans une situation d’échange de maîtriser tous les paramètres

conversationnels. En effet, nous avions comme objectif de respecter la neutralité requise

à tout questionnaire d’enquête. Cependant, nous avons été confrontées à la difficulté de

maîtriser les éléments pragmatiques et paraverbaux inhérents à la Communication. Nous

avons pu établir un parallèle entre cette situation et le temps de la rééducation

orthophonique durant lequel nous devrons veiller à ne pas influencer les réponses du

patient.

• Cette expérimentation nous a permis de sensibiliser les orthophonistes à ce

symptôme. Suite au questionnaire, ils se montraient intéressés et étaient donc

nombreux, autant les orthophonistes « non-connaisseurs » que les autres, à nous

Discussion

______________________________________________________________________

65

demander des compléments d’informations. Leurs réactions étaient très positives et

encourageantes.

Les orthophonistes de la phase 2 ont d’ailleurs souligné l’intérêt d’une prise en compte

de ce symptôme en orthophonie. Ils relèvent d’ailleurs l’insuffisance d’information

autour de ce trouble, dans les formations (initiale et continue) et notamment sur tout ce

qui a trait au corps. Comme le montrent les remarques des orthophonistes interrogées

lors de la phase 1, il y aurait un manque global d’information concernant ce symptôme

et une demande de la part des orthophonistes concernant sa prise en compte au sein des

rééducations.

Echanger avec les orthophonistes a été pour nous une expérience riche d’un point de

vue clinique et relationnel.

C’était un temps de réflexion commune, qui nous a permis de prendre pleinement

conscience de l’ouverture et de la curiosité dont font preuve les orthophonistes. Cette

expérimentation nous a également permis d’avoir un aperçu de la diversité des pratiques

qu’offrait notre future profession.

Les données qualitatives des orthophonistes ont été pour nous, d’un grand apport

clinique. En effet les orthophonistes nous donnaient souvent des exemples précis, nous

offrant ainsi un éclairage important sur les pathologies que nous rencontrerons.

La comparaison entre cette enquête de terrain et les données théoriques a été très

enrichissante.

• En choisissant de consacrer notre recherche sur un sujet encore peu abordé en

orthophonie, le mémoire a représenté un temps de découverte permanente. La limitation

d’ouverture buccale se trouvant au croisement de différentes disciplines d’une part et de

pathologies variées d’autre part, nous avons exploré de nombreux domaines encore

inconnus pour nous tels que la chirurgie maxillo-faciale, l’occlusodontie, l’ostéopathie

et les thérapies manuelles…

Conclusion

______________________________________________________________________

CONCLUSION

Conclusion

______________________________________________________________________

66

Tout au long de ce mémoire, nous nous sommes intéressées à la prise en compte

de la limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur, en

orthophonie. Nous avons pu constater au travers de nos recherches que sa prise en charge ne

se limite plus au domaine médical mais s’étend désormais à l’approche rééducative.

L’orthophonie en particulier s’inscrit dans cette démarche pluridisciplinaire en raison de

l’interférence possible de ce symptôme sur les rééducations.

L’enquête nous montre qu’une majorité des orthophonistes le connaissent et

l’associent à un grand nombre de pathologies, rencontrées lors de leur exercice.

Cependant, si les thérapeutes le repèrent, ils proposent rarement une action spécifique

en vue d’améliorer l’amplitude buccale par diminution de la tension manducatrice.

En nous appuyant sur la clinique des orthophonistes les plus avertis sur ce

symptôme, nous avons donc pu formaliser un ensemble de pistes pour le diagnostic et la

remédiation de ce trouble souvent douloureux, provoquant une gêne fonctionnelle. Ce

trouble affecte donc le patient dans son entité physique, mais il peut aussi avoir une

origine « psycho-somatique » en lien avec la symbolique du symptôme. Sa prise en

charge sera donc globale et pourra être menée en parallèle d’un autre soin.

Il conviendra également d’être vigilant sur les diffusions de tensions possibles par le

biais des chaînes lésionnelles : repérer une limitation d’ouverture buccale ne suffit pas,

il faut chercher la source du dysfonctionnement et veiller aux répercussions corporelles

et fonctionnelles possibles. Cette démarche holistique est essentielle afin de parvenir à

une plus grande efficacité des rééducations.

Il serait intéressant de poursuivre notre étude en objectivant la pertinence des

pistes de diagnostic et remédiations auprès de patients présentant ce symptôme.

Nous nous sommes notamment penchées sur l’intérêt des thérapies manuelles

face à une spasticité manducatrice. Les orthophonistes interrogés estimant cette

technique particulièrement adaptée, une étude de cas de deux groupes de patients

pourrait être proposée, l’un des groupes serait rééduqué par des thérapies manuelles et

l’autre non, afin de comparer l’efficacité des rééducations.

D’autre part, la limitation d’ouverture buccale étant au carrefour de plusieurs

disciplines, il pourrait être enrichissant de proposer un questionnaire aux différents

spécialistes qui interviennent auprès de patients présentant ce symptôme, pour savoir

Conclusion

______________________________________________________________________

67

s’ils comptent l’orthophonie parmi les disciplines susceptibles de rééduquer des

dysfonctions de l’appareil manducateur.

Selon cette même idée, une réunion de différents thérapeutes pourrait être

organisée, avec un phoniatre, un ostéopathe, un occlusodontiste, un orthophoniste et un

kinésithérapeute par exemple. Ce groupe de réflexion aurait comme objectif de créer un

protocole de rééducation pour une prise en charge pluridisciplinaire.

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GLOSSAIRE

• Ankylose temporo-mandibulaire : pathologie aboutissant à une destruction totale ou

partielle de l’articulation temporo-mandibulaire.

• C.A.T.T.P. : Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel.

Il est composé d’une équipe pluridisciplinaire qui propose sur des demi-journées des

activités thérapeutiques et d'éveil. C’est une structure souple, la fréquence et la

régularité des activités sont variables selon chaque personne.

• C.M.P. : Centre Médico-Psychologique.

Un Centre Médico-Psychologique est composé d'une équipe pluridisciplinaire

(psychiatre, pédiatre, psychologue, assistante sociale, psychomotricien…). Il propose

des consultations et des soins ainsi que des groupes d'échanges entre enfants, entre

parents.

• C.M.P.P. : Centre Médico-Psycho-Pédagogique.

Le CMPP prend en charge des enfants et adolescents d’âge scolaire, présentant des

difficultés relevant d’un soin médico-psychologique, scolarisés dans les

établissements scolaires ordinaires. Le CMPP reçoit sur rendez vous, à l’initiative

des parents pour des consultations, des bilans médico-psychologiques et

psychopédagogiques, des conseils, psychothérapies, thérapies psychomotrices,

rééducations orthophoniques, notamment.

• Condyle : Terme anatomique destiné à décrire une structure dont la forme est

comparable à une surface articulaire convexe et arrondie ou ovoïde.

Le condyle temporal est une partie osseuse de l’os temporal, le condyle mandibulaire

correspond à une partie osseuse de la mandibule.

• Constriction : resserrement circulaire, pression.

• Coronoplastie : traitement occlusal invasif non réversible qui modifie la couronne

dentaire soit par réduction opérée par meulage soit par adjonction d’un matériau

plastique ou métallique.

• Diduction : Mouvement latéral de la mâchoire inférieure.

• DSM-IV : « Diagnostic and Statistical Manual-Révision 4 ».

Manuel diagnostique et statistique des Problématiques Psychologiques et/ou des

Troubles Mentaux élaboré par l’Association américaine de psychiatrie. Il s’agit de la

4ème version du DSM.

• Fascia : membrane conjonctive fibreuse constituée par la réunion des aponévroses

de revêtement des muscles superficiels d’une partie du corps et qui les sépare des

téguments (membrane fibreuse formant une cloison entre certains plans musculaires).

C’est une succession ininterrompue d’enveloppes engainant chaque structure,

muscle, organe, vaisseau, nerf…

Les fascias ont différents rôles dans l’organisme qui leur permettent d’assurer

l’équilibre physiologique du corps et de ses fonctions. Cinq rôles sont décrits : les

rôles de soutien et de support permettant de maintenir l’intégrité anatomique de

l’individu par leur nature enveloppante, les rôles de protection et d’amortisseur des

différentes structures anatomiques permettant d’atténuer les tensions, le stress, les

agressions ainsi que les rôles hémodynamiques, de défense, de communication et

d’échange.

• Feldenkrais : Méthode d’éducation somatique prônant la « conscience de soi par le

mouvement ». Elle se concentre sur la mobilité relative entre les différents segments

du corps et utilise certaines stratégies simples d’auto-éducation pour améliorer cette

mobilité. Avec des exercices menés librement ou induits par les manipulations du

praticien, la méthode permettrait d’améliorer la flexibilité et la mobilité, de

développer une meilleure perception sensorielle, de réduire la douleur et l’inconfort

causés par des problèmes neuromusculaires et d’accroître l’efficacité des

mouvements.

• Gestion Mentale : La Gestion Mentale explore, décrit et étudie les processus

mentaux dans leur diversité. Cette « psychologie de la conscience cognitive » a été

élaborée par Antoine de la Garanderie à partir de l’analyse des habitudes mentales de

nombreux sujets.

• Gouttières occlusales : Selon Goudot (2003b), les buts de ce traitement sont de

modifier l’occlusion et ses schémas proprioceptifs, procurer une relaxation

musculaire et d’augmenter la dimension verticale d’occlusion correspondant à la

distance entre le point sous-nasal et le menton.

• Groupe Miam-Miam : Le groupe Miam-Miam « Manger avec plaisir » rassemble

des parents et des soignants, toutes fonctions et toutes régions confondues, pour une

meilleure connaissance et prise en charge des troubles de l’oralité, des enfants en

nutrition artificielle.

• I.M.E : Instituts Médico-Educatifs

Les I.M.E représentent la très grande majorité des structures de l'éducation spéciale.

Ils accueillent des déficients intellectuels de 6 (voire 3 ans) à 20 ans, atteints de

différentes affections neuro-psychologiques et troubles associés.

• I.M.P. : Les I.M.P ont pour mission d'assurer les soins, l'éducation et l'enseignement

général des enfants handicapés de 6 (voire 3 ans) à 14 ans environ.

• I.M.PRO : Institut Médico-PROfessionnel

Les I.M.Pro prennent souvent le relais des I.M.P.: ils assurent un enseignement

général, préprofessionnel et professionnel à des adolescents déficients intellectuels

de 14 à 20 ans.

• I.T.E.P. : Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique.

Etablissements socio-éducatifs ayant pour vocation d’accueillir des enfants ou des

adolescents présentant des troubles du comportement importants, sans pathologie

psychotique ni déficience intellectuelle.

L’accueil se fait en internat ou en demi-pension. L’enseignement est dispensé soit

dans l’établissement par des enseignants spécialisés, soit en intégration dans des

classes, ordinaires ou spécialisées, d’établissements scolaires proches.

• Langue-Voix-Posture : association pour la prophylaxie, la formation, la prévention et

l’information sur les liens « langue-voix-posture ».

• O.R.L. : Oto-Rhino-Laryngologie.

Branche de la médecine spécialisée dans le diagnostic et le traitement du nez, de la

gorge, de l’oreille et de la région tête et cou.

• Ostéovox : Formation en thérapies manuelles adressée aux orthophonistes. Proposée

par Alain Piron, ostéopathe et le Dr Jean-Blaise ROCH, phoniatre, elle consiste en

une analyse et une reprogrammation fine du geste vocal par de nouvelles

informations sensorielles. Le thérapeute, par ses manipulations, va ainsi permettre

une normalisation du geste déficient.

• Padovan : Méthode de Réorganisation Neuro-Fonctionnelle et approche

thérapeutique qui s’appuie sur le concept de l’organisation neurologique. Cette

méthode respecte la séquence du développement humain et stimule de manière

naturelle et physiologique le potentiel génétique du système nerveux central.

• Parafonctions : activités prolongées ou répétées, réalisées de façon anarchique par

rapport à la fonction habituelle. Elles vont développer des forces exagérées statiques

(crispation) ou dynamiques (bruxomanie), et s’observent à tout âge chez les sujets

normaux, anxieux voir névrotiques.

• Pare-excitation : fonction consistant à protéger l’organisme contre les excitations en

provenance du monde extérieur, qui par leur intensité, risqueront de le détruire.

• Périodontale : qui concerne l’ensemble des tissus entourant la dent.

• Position d’Intercuspidation Maximale : correspond à l’emboîtement profond des

dents.

• Propulsion : mouvements en avant de la mandibule.

• Protraction : projection des lèvres vers l’avant.

• Rétropulsion : mouvements en arrière de la mandibule.

• S.E.S.S.A.D. : Services d'Education Spéciale et de Soins à Domicile,

pour les déficiences intellectuelles et motrices, ainsi que pour les troubles du

caractère et du comportement

• S.S.E.F.I.S. : Service de Soutien à l'Education Familiale et à l'Intégration Scolaire,

pour les déficiences auditives graves des enfants de plus de 3 ans, les déficiences

visuelles et les troubles sévères du langage.

• Thérapies myotensives : thérapies manuelles visant à l’étirement des muscles.

• Thermothérapie : thérapie par application de chaud ou de froid, qui constitue un

excellent moyen pour soulager les douleurs.

ANNEXES

ANNEXE 1: Muscles moteurs secondaires, « starters » de la mandibule d’après Padovani & Praloran (1996)

1. RELEVEUR DE LA LEVRE SUPERIEURE :

élévation, propulsion 2. PETIT ZYGOMATIQUE

élévation, rétropulsion 3. GRAND ZYGOMATIQUE

élévation, rétropulsion 4. RISORIUS

élévation, rétropulsion 5. BUCCINATEUR

élévation, rétropulsion 6. ORBICULARIS ORIS

élévation, propulsion 7. HOUPE DU MENTON

élévation, propulsion 8. CARRE DU MENTON

élévation, rétropulsion 9. TRIANGULAIRE DES LEVRES

abaissement, rétropulsion 10. PEAUCIERS DU COU

abaissement, rétropulsion 11. PEAUCIERS DE LA LANGUE

abaissement, rétropulsion ; abaissement, propulsion

ANNEXE 2 : Rôle du Système Fascial, d’après Ricard (1988)

ANNEXE 3 :

QUESTIONNAIRE PHASE 1

Bonjour,

« Léonie Perrey / Marion Ettori », je suis étudiante en quatrième année d’orthophonie. Excusez moi de vous déranger, est-ce que je peux parler à Mme… Mr… Je vous appelle dans le cadre de l’élaboration de mon mémoire portant sur les liens entre orthophonie et ostéopathie. C’est dans le cadre de la formation Ostéovox encadré par le docteur Jean Blaise Roch (notre maître de mémoire), que je me suis intéressée à un symptôme pluridisciplinaire et à sa prise en compte en orthophonie. Accepteriez-vous de prendre 10 petites minutes afin de répondre à un questionnaire téléphonique qui sera rendu anonyme ? � Oui � Non Sinon, pouvons-nous prendre un rendez-vous téléphonique plus tard ? � Oui � Non → Date & horaire du RDV : ____________________________________________ Types de réponses possibles : a) Afin de respecter notre protocole d’expérimentation, je ne peux présenter ce symptôme immédiatement. ( si demande de précisions sur le symptôme) b) Je cherche à savoir comment ce symptôme est considéré en orthophonie. (si demande de précisions sur le sujet) c) C’est par le biais d’un tirage aléatoire que nous vous avons sélectionné, à partir d’une liste de la DDRASS répertoriant les orthophonistes du Rhône. (si demande de précisions sur le mode de sélection) PARCOURS PROFESSIONNEL

1. Année d’obtention du diplôme : |__|__|__|__| 2. Ville d’obtention : _________________________

3. a- Actuellement, exercez-vous: Libéral uniquement Institution uniquement

mixte

b- Auparavant, avez-vous exercé en libéral / institution ?

4. a- Avez-vous suivi des formations complémentaires liées à l’orthophonie?

Oui Non

PRESENTATION

b- Si oui, lesquelles ? ……………………………………………………………………………………

c- Plus particulièrement, avez-vous suivi la formation Ostéovox ? Oui Non

5. Je vais vous rappeler les différents domaines de rééducation de l’orthophoniste selon la

nomenclature :

a- Précisez-moi parmi les éléments cités, les 3 principaux domaines de rééducation que vous rencontrez le plus souvent au cours d’une semaine d’exercice classique. b-Pouvez-vous m’indiquez approximativement, en pourcentage, le temps que vous leur consacrez ? c-Sinon, parmi les autres domaines, indiquez-moi ceux que vous rencontrez occasionnellement ? APPROCHE GENERALE

6. Le terme « trismus » est-il évocateur pour vous ? Oui Non

6 bis. Quelle définition du trismus donneriez-vous? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… 7. L’appellation SADAM (Syndrome Algo-Dysfonctionnel De l’Appareil Manducateur)

est-elle plus parlante ? Oui Non

8. Connaissez-vous le phénomène des mâchoires serrées en orthophonie (= faiblesse

d’amplitude des maxillaires)? Oui Non

NUMERO TEMPS ESTIME

AUTRES REEDUCATIONS

LANGAGE ORAL LANGAGE ECRIT TROUBLES D’ORIGINE NEUROLOGIQUE

VOIX / PHONATION FONCTIONS ORO-MYO-FONCTIONNELLES

DEGLUTITION : atypique Dysphagies

HANDICAPS : Maladies génétiques (trisomie 21…)

Surdité IMC

Déficience intellectuelle

T E D RAISONNEMENT LOGICO-MATHEMATIQUE / DYSCALCULIE

BEGAIEMENT

9. Connaissance théorique / pratique

THEORIQUE PRATIQUE THEORIQUE & PRATIQUE

a) Avez-vous une connaissance du trismus…

b) Avez-vous une connaissance du SADAM…

c) Avez-vous une connaissance du phénomène de mâchoires serrées…

d) A quel moment de votre parcours avez-vous rencontré ce symptôme ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………

10. A quels troubles traités en orthophonie, vous associez un trismus / SADAM/ mâchoires serrées.

TRISMUS SADAM MÂCHOIRES

SERREES trouble d’articulation retard de parole retard de langage dysphasies dysphonies fonctionnelles dysphonies organiques (congénitales ou acquises)

aphonies pithiatiques dysarthries voix « neurologiques » voix oro-oesophagienne / trachéo-oesophagienne

trouble de la phonation suite à une chirurgie endobuccale ou à une chirurgie partielle du larynx

déglutition atypique troubles oro-myo-fonctionnels (vélo-tubo-tympaniques, insuffisance vélaire)

dysphagies bégaiement démences neuro-dégénératives maladies chromosomiques ou génétiques Infirmité Motrice d’Origine Cérébrale T E D

-de type sensoriel (surdité),

-moteur (paralysie entraînant des troubles d’articulation)

autres handicaps :

-mental (déficience intellectuelle)

autre (précisez) : ……………………

Différentes réponses sont possibles : « oui, je l’ai rencontré dans ma pratique », « oui, je le suppose par déduction» », « oui je l’ai rencontré en pratique et aussi dans différentes références

théoriques » « non », « je ne sais pas »

11. Pour vous l’un de ces symptômes peut-il être associé à un phénomène

douloureux ? REPONSES ne sait pas jamais parfois souvent toujours Trismus SADAM Mâchoires serrées Ce questionnaire est terminé. Merci beaucoup pour votre collaboration ! Commentaires libres : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… *************************************************

L’expérimentation de notre mémoire se déroule en 2 temps : ce questionnaire, qui peut être éventuellement suivi d’un entretien plus approfondi .

Au vu de vos réponses, il serait intéressant pour moi de vous recontacter car j’aurais besoin d’un point de vue clinique concernant la définition du trismus en orthophonie, son diagnostic et ses éventuelles remédiations . Accepteriez-vous cet entretien, sachant qu’il durerait 45 mn environ ? Oui Non

ANNEXE 4 :

ENTRETIEN SEMI-DIRIGE PHASE 2

PREAMBULE

sujet d’étude : tension anormale de l’appareil manducateur qui aura pour conséquence une limitation de l’ouverture buccale (pouvant être appelée Trismus)

rappel : définition du Trismus donnée dans le Larousse Médical (édition 2000) : « le trismus est une constriction des mâchoires par contraction involontaire des muscles masticateurs »

pluralité des origines : on en retient 3 pour l’orthophonie : • origine neurologique, génétique... • origine dysfonctionnelle (explication selon le principe ostéopathique:

influence réciproque : tension X / trismus - mâchoires serrées / fonction perturbée),

• origine psychosomatique (= expression du psychique par le corps)

I. PRECISIONS SELON LA PRATIQUE

1) Pour chacune des pathologies que vous avez trouvées en relation avec un Trismus, selon votre pratique, vous allez me dire si pour celles-ci le trismus est un phénomène fréquent. Dans cette pathologie …, le symptôme du Trismus est-il fréquent ?

Réponses : ne sait pas / jamais / parfois / moyen (50%) / souvent / toujours

2) Selon votre pratique, y a-t-il une pathologie où le Trismus apparaîtrait plus

fréquemment que dans les autres ?

Réponses :oui / non / ne sait pas

3) Si oui, laquelle ? …

II. DIAGNOSTIC

4) Face à un Trismus, quels éléments vous semble-t- il pertinent de rechercher durant l’anamnèse? ...

5) Comment diagnostiquez-vous un Trismus ?

Oui en pratique

Non mais cela semble

pertinent Non

je ne sais pas

SIMPLE OBSERVATION VISUELLE

Articulé dentaire

(Béance, Classe dentaire, Usure

des dents)

Etat des lèvres Aspect de la

langue (atrophie, trace

de morsure, frein lingual)

Aspect de la voûte palatine

Etat des joues

EXAMEN ENDO-BUCCAL

Hygiène de la cavité buccale

Palpation globale de la sphère oro-

faciale

ATM Masseters Temporal

Ptérygoïdien médian

Ptérygoïdien latéral

Sus-hyoïdien

PALPATIONS A BUT

DIAGNOSTIC

Sous-hyoïdien Mastication

(côté préférentiel ?)

EXAMEN FONCTIONNEL

Déglutition (mode)

Syncinésies (crispation

péribuccales, mouvements

céphalo cervicaux)

Phonation Phonétique/ Articulation

Respiration Mouvements volontaires

BRUITS ARTICULAIRES ATM

AUTRES

6) Selon vous, peut-on établir un lien entre un Trismus et des troubles non rééduqués en orthophonie, vu dans d’autres spécialités ? par évocation d’abord et par proposition ensuite

EVOCATION OUI NON ne sait pas

Troubles posturaux Troubles orthopédiques Troubles psycho-affectifs Troubles de maturité Troubles dentaires Troubles occluso-dentaires Troubles orthodontiques Troubles ORL Troubles infectieux Troubles inflammatoires autres…

7) Avez-vous proposé des orientations particulières ou des bilans complémentaires suite au diagnostic d’un Trismus ? Oui Non

8) Si oui, auprès de quels spécialistes ?

par évocation d’abord et par proposition ensuite

EVOCATION OUI NON ne sait pas

kinésithérapeutes chiropracteurs ostéopathes dentistes orthopédistes occlusodontistes orthodontistes médecins ORL psychologues

psychomotricien médecin (si doute sur diagnostic différentiel…)

autres…

III. REMEDIATION DU TRISMUS

9) Prenez-vous en charge le Trismus ? Oui Non

10) Si oui, de quelle manière ? Si non, je vous propose des pistes de remédiation et vous me dites si elle vous semblent adaptées. Proposez-vous :

Oui en pratique

Non mais cela semble

pertinent

Non Ne sait pas

Active (Eutonie…) Passive (sophrologie…) Relaxation Active-passive (méthode Wintrebert…)

Feldenkrais Respiration Posture

Passive = Thérapies Manuelles

Action sur les muscles Active =

mouvements volontaires de la mandibule

Déglutition Articulation Rééducation

fonctionnellePhonation

Autres

11) Avez-vous acquis ces techniques de remédiations de façon empirique ou au cours de formations (initiale ou continues) ?

empirique formation initiale formation continue :

laquelle ? acquisition

12) Quelles sont les techniques de rééducation qui vous ont semblé les plus

efficaces ? (avantages/inconvénients)

13) Quels effets/répercussions attendez-vous du traitement d’un Trismus notamment sur la rééducation en cours?

14) Le Trismus a-t-il déjà été résistant à votre remédiation ? Oui Non

15) Si oui, face à la résistance du Trismus est-ce que vous proposez des orientations

particulières ou des bilans complémentaires? Oui Non

16) Si oui, auprès de quels spécialistes ? par évocation d’abord et par proposition ensuite

EVOCATION OUI NON ne sait pas

kinésithérapeutes chiropracteurs ostéopathes dentistes orthopédistes occlusodontistes orthodontistes médecins ORL psychologues psychomotricien médecin (si doute sur diagnostic différentiel…)

autres…

IV.INTERET POUR L’ORTHOPHONIE

17) Selon vous, le Trismus / Limitation d’ouverture buccale aurait-il un intérêt à être pris en compte de manière plus approfondie en orthophonie (formation, clinique) ? Oui Non

18) Pensez-vous que nous sommes suffisamment informés et/ou formés à propos de

ce symptôme ? Oui Non

19) Pour vous, est-ce que cela vous aurait apporté de connaître cette pathologie plus tôt ? Oui Non

********************************* Commentaires …

Merci pour votre coopération !!!!!!!!!!!!!!!

ANNEXE 5 : Répartition des orthophonistes selon l’ancienneté, en fonction des sous-groupes de

connaissance, en pourcentage.

Trismus Mâchoires Serrées SADAM Experts

Non-

connaisseur Ancienneté*

% % % % %

< 10 ans 18.0% 36.0% 29.0% 24.0% 16.9%

[10 à 20 ans[ 27.5% 16.5% 35.0% 14.0% 19.7%

[20 à 30 ans[ 33.5% 27.5% 12.0% 48.0% 33.8%

≥ 30 ans 21.0% 20.0% 24.0% 14.0% 29.6%

Total 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

(Effectifs) (33) (120) (17) (21) (71)

*Ancienneté =Nombre d’années écoulées depuis l’obtention du diplôme

ANNEXE 6 : Tableaux de calcul du Khi-deux prouvant que la différence entre certains temps de

rééducations des orthophonistes est significative

Le test du khi-deux permet de montrer qu’il y a une différence statistiquement

significative entre les temps de rééducations. On dit que la différence de répartition est

statistiquement significative quand le niveau de signification est <0.001 (c’est la

colonne signification asymptotique bilatérale première ligne). En général, et c’est le cas

ici, on accepte une conclusion (différence significative) si le niveau de signification que

l’on note « p »est <= 0.05.

Tableau croisé

voix 0 1

Total

Effectif 69

2

71

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

97.2%

2.8%

100.0%

ne connaît aucun des 3 phénomènes

% dans Voix 40.4% 7.4% 35.9%

Effectif 9 2 11

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

81.8%

18.2%

100.0%

connaît le SADAM

% dans Voix 5.3% 7.4% 5.6%

Effectif 75 8 83

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

90.4%

9.6%

100.0%

connaît les Mâchoires Serrées

% dans Voix 43.9% 29.6% 41.9%

Effectif 18 15 33

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

54.5%

45.5%

100.0%

« groupe de connaissance des phénomènes »

connaît le Trismus

% dans Voix 10.5% 55.6% 16.7%

Effectif

171 27 198

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

86.4% 13.6% 100.0%

Total

% dans Voix

100.0% 100.0% 100.0%

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson 36,745a 3 ,000Rapport de vraisemblance 30,969 3 ,000Association linéaire par linéaire 21,291 1 ,000Nombre d’observations valides 198

a. 2 cellules (25,0%) ont un effet théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de 1,50.

Tableau croisé

Dysphagie 0 1

Total

Effectif 70

1

71

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

98.6%

1.4%

100.0%

ne connaît aucun des 3 phénomènes

% dans Dysphagie 38.7% 5.9% 35.9%

Effectif 11 0 11

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

100.0%

0.0%

100.0%

connaît le SADAM

% dans Dysphagie 6.1% 0.0% 5.6%

Effectif 76 7 83

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

91.6%

8.4%

100.0%

connaît les Mâchoires Serrées

% dans Dysphagie 42.0% 41.2% 41.9%

Effectif 24 9 33

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

72.7%

27.3%

100.0%

« groupe de connaissance des phénomènes »

connaît le Trismus

% dans Dysphagie 13.3% 52.9% 16.7%

Effectif

181 17 198

% dans « groupe de connaissance des phénomènes »

91.4% 8.6% 100.0%

Total

% dans Dysphagie

100.0% 100.0% 100.0%

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale)

Khi-deux de Pearson 20.378a 3 ,000Rapport de vraisemblance 18.771 3 ,000Association linéaire par linéaire 14.868 1 ,000Nombre d’observations valides 198

a. 2 cellules (25,0%) ont un effet théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de 0.94.

Tableau croisé

Voix 0 1

Total

Effectif 158

19

177

% dans Orthophonistes expertes ou non

89.3%

10.7%

100.0%

non

% dans Voix 92.4% 70.4% 89.4%

Effectif 13 8 21

% dans Orthophonistes expertes ou non

61.9%

38.1%

100.0%

Orthophonistes expertes ou non

1.00

% dans Voix 7.6% 29.6% 10.6%

Effectif

171 27 198

% dans Orthophonistes expertes ou non

86.4% 13.6% 100.0%

Total

% dans Voix

100.0% 100.0% 100.0%

Tests du Khi-deux

Valeur ddl Signification asymptotique (bilatérale)

Signification exacte (bilatérale)

Signification exacte (unilatérale)

Khi-deux de Pearson 11.933b 1 ,001 Correction pour la continuitéa 9.723 1 ,002 Rapport de vraisemblance 9.131 1 ,003 Test exact de Fischer ,003 ,003Association linéaire par linéaire 11.873 1 ,001 Nombre d’observations valides 198

a. calculé uniquement pour un tableau 2x2 b. 1 cellule (25,0%) a un effet théorique inférieur à 5. L’effectif théorique minimum est de 2.86.

ANNEXE 7 : Domaines de rencontre du symptôme les plus fréquemment cités par les

différents sous-groupes de connaissance (en distinguant les experts dans

chaque groupe), en pourcentage.

Trismus SADAM Mâchoires serrées

Echantillongénéral

Dont experts

Echantillongénéral

Dont experts

Echantillon général

Dont experts

Domaines de rencontre

(33) (12) (17) (3) (120) (21)

Formation Continue 14.0% 12.0% 16.0% 40% 8.0% 11.0%Formation Continue Ostéovox 19.0% 20.0% 3.0% 0.0% 4.5% 8.5%Déglutition 10.5% 8.0% 12.5% 0.0% 17.5% 15.5%Voix 8.5% 20.0% 10.0% 0.0% 10.0% 19.5%Neurologie 10.0% 12.0% 10.0% 0.0% 12.0% 8.5%Personnel 5.0% 0.0% 10.0% 0.0% 4.5% 4.5%Lecture 2.0% 0.0% 12.5% 0.0% 5.0% 0.0%Formation Initiale 8.5% 0.0% 0.0% 0.0% 7.0% 2.0%Personnalité du patient 0.0% 0.0% 3.0% 0.0% 3.0% 4.5%Handicap 3.5% 0.0% 0.0% 0.0% 5.0% 2.0%Bégaiement 2.0% 4.0% 0.0% 0.0% 1.0% 0.0%Langage Oral 2.0% 4.0% 3.0% 0.0% 10.0% 11.0%Langage Ecrit 0.0% 0.0% 0.0% 0.0% 0.5% 0.0%Ne sait plus 15.0% 20.0% 20.0% 60% 12.0% 13.0%

Total 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0% 100.0%

(Nombre total de réponses) (58) (25) (31) (5) (185) (46)

N.B : Chaque orthophoniste a pu rencontrer le trouble à différentes occasions, le nombre total de réponses

est donc supérieur à celui de l’échantillon (par exemple : 58>33).

Lecture du tableau : Sur les 33 orthophonistes qui connaissent le trismus dans la population générale,

la formation continue représente 14% des réponses données.

ANNEXE 8 : Répartition du type de connaissance des orthophonistes selon les sous-groupes de

connaissance dans la population générale et dans la population experte, en pourcentage.

SADAM Trismus Mâchoires serrées Type de connaissance Echantillon

général

Dont

experts

Echantillon

général

Dont

experts

Echantillon

général

Dont

experts

Théorique 41.0 5.0 9.0 10.0 25.0 10.0

Pratique 12.0 0.0 24.0 14.5 48.5 42.5

Théorique et pratique 47.0 10.0 30.5 33.0 20.0 33.0

(vide) 0.0 85.0 36.5 42.5 6.5 14.5

Total 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0

ANNEXE 9 : Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies rééduquées en

orthophonie, en pourcentage.

Pathologies

Oui en pratique

Et

par déduction

Non Ne sait pas TOTAL

En % T S MS T S MS T S MS MS, T, S

Trouble d’articulation 70 65 80 24 35 18 6 0 2 100

Retard de parole 30 35 43 64 65 50 6 0 7 100

Retard de langage 3 6 10 88 94 82 9 0 8 100

Dysphasie 21 30 28 67 65 45 12 6 18 100

Dysphonie fonctionnelle 84 65 73 9 29 13 6 6 14 100

Dysphonie organique 66 42 51 12 47 24 21 12 24 100

Aphonie pithiatique 57 30 51 24 53 22 18 18 28 100

Dysarthrie 78 77 88 12 18 7 9 6 5 100

Voix neurologique 69 36 57 12 47 12 18 18 32 100

Voix oro-œsophagienne 30 35 24 45 35 35 24 29 38 100

Chirurgie endo-buccale 57 65 59 18 24 11 24 12 30 100

Déglutition atypique 72 82 87 21 12 18 6 6 5 100

Trouble oro-myo-fonctionnel 54 42 40 33 35 23 12 24 38 100

Dysphagie 66 50 51 15 34 18 18 16 32 100

Bégaiement 60 53 73 18 41 13 21 6 14 100

Démence 45 30 53 21 53 18 33 18 29 100

Maladie chromosomique 34 36 44 21 53 20 45 12 37 100

IMC 63 82 64 9 18 7 27 0 28 100

TED 42 30 54 36 59 19 21 12 27 100

Handicap sensoriel 12 18 17 73 76 64 15 6 19 100

Handicap moteur 63 51 78 21 24 12 15 0 10 100

Handicap intellectuel 9 24 25 55 59 45 36 18 30 100

Autres : 11 orthophonistes associent l’un de ces symptômes à la personnalité « tendue » du patient

4 orthophonistes associent l’un de ces symptômes à des difficultés de langage écrit

2 orthophonistes associent l’un de ces symptômes au bruxisme

Autres troubles associés à l’un de ces symptômes que par un orthophoniste :

un problème orthodontique, une chirurgie,à des syncinésies, à une ankylose de l’ATM,

à des traumatismes faciaux ou des troubles du raisonnement logicomathématique.

en rouge : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

T Trismus S SADAM

MS Mâchoires serrées

ANNEXE 10 :

Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies rééduquées en

orthophonie, d’après les orthophonistes « experts », en pourcentage.

Pathologies

Oui en pratique

Et

par déduction

Non Ne sait pas TOTAL

En % T S MS T S MS T S MS MS, T, S

Trouble d’articulation 42.5 14.0 90.5 9.5 0.0 9.5 0.0 0.0 0.0 100

Retard de parole 24.0 5.0 47.5 28.0 9.0 47.5 0.0 0.0 5.0 100

Retard de langage 0.0 0.0 9.5 42.5 14.0 81.0 9.5 0.0 9.5 100

Dysphasie 14.0 4.5 42.5 33.5 9.5 42.5 4.5 0.0 14.0 100

Dysphonie fonctionnelle 47.5 14.0 91.0 0.0 0.0 4.5 4.5 0.0 4.5 100

Dysphonie organique 42.5 14.0 86.0 0.0 0.0 0.0 9.5 0.0 14.0 100

Aphonie pithiatique 47.5 9.5 86.0 0.0 0.0 0.0 4.5 4.5 14.0 100

Dysarthrie 47.5 9.5 86.0 4.5 0.0 14.0 0.0 4.5 0.0 100

Voix neurologique 42.5 4.5 81.5 9.5 9.5 14.0 0.0 0.0 4.5 100

Voix oro-œsophagienne 24.0 4.5 42.5 19.0 9.5 33.5 9.0 0.0 24.0 100

Chirurgie endo-buccale 42.5 14.0 86.0 0.0 0.0 0.0 9.5 0.0 14.0 100

Déglutition atypique 42.5 14.0 86.0 9.5 0.0 14.0 0.0 0.0 0.0 100

Trouble oro-myo-fonctionnel 33.5 4.5 57.0 9.5 9.5 19.0 9.0 0.0 24.0 100

Dysphagie 38.0 9.5 67.0 9.5 4.5 19.0 4.5 0.0 14.0 100

Bégaiement 43.0 9.5 91.0 4.5 4.5 4.5 4.5 0.0 4.5 100

Démence 24.0 4.5 62.0 14.0 9.5 19.0 14.0 0.0 19.0 100

Maladie chromosomique 19.0 4.5 57.0 14.0 9.5 24.0 19.0 0.0 19.0 100

IMC 28.0 9.5 71.0 9.5 4.5 14.5 14.5 0.0 14.5 100

TED 24.0 4.5 57.0 14.0 9.5 19.0 14.0 0.0 24.0 100

Handicap sensoriel 9.5 4.5 28.5 38.0 9.5 66.5 4.5 0.0 4.5 100

Handicap moteur 38.0 9.5 81.0 14.5 4.5 14.5 0.0 0.0 4.5 100

Handicap intellectuel 9.5 4.0 38.0 19.0 4.0 38.0 23.5 4.0 24.0 100

Autres : 24% des orthophonistes associent l’un de ces symptômes à la personnalité « tendue » du patient

9.5% des orthophonistes associent l’un de ces symptômes à des difficultés de langage écrit

Autres troubles associés à l’un de ces symptômes que par 4.5% des orthophonistes :

à des syncinésies, des troubles du raisonnement logicomathématique.

en rouge : pourcentages égaux ou supérieurs à 50%

T Trismus S SADAM

MS Mâchoires serrées

ANNEXE 11 : Fréquences d’apparition d’une limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur, au sein des différentes pathologies traitées en orthophonie.

(tableau non-significatif)

Pour un effectif supérieur ou égal à 10 :

Fréquence Jamais Parfois Moyen Souvent Toujours Ne sait pas Total (Effectifs)

Trouble

d’articulation 7.1% 64.3% 0.0% 21.4% 7.1% 0.0% 100.0% (14)

Dysphonie

fonctionnelle 0.0% 31.3% 37.5% 31.3% 0.0% 0.0% 100.0% (16)

Dysphonie

organique 0.0% 70.0% 20.0% 10.0% 0.0% 0.0% 100.0% (10)

Dysarthrie 0.0% 13.3% 13.3% 66.7% 0.0% 6.7% 100.0% (15)

Voix

neurologiques 0.0% 20.0% 50.0% 20.0% 10.0% 0.0% 100.0% (10)

Déglutition

atypique 7.1% 21.4% 28.6% 35.7% 7.1% 0.0% 100.0% (14)

Bégaiement 0.0% 28.6% 50.0% 14.3% 0.0% 7.1% 100.0% (14)

IMC 0.0% 0.0% 9.1% 72.7% 9.1% 9.1% 100.0% (11)

Handicap moteur 0.0% 28.6% 35.7% 28.6% 0.0% 7.1% 100.0% (14)

en gras : somme des pourcentages supérieure ou égale à 50%, lecture en ligne.

Pour un effectif inférieur à 10 :

Fréquence Jamais Parfois Moyen Souvent Toujours Ne sait pas (Effectifs)

Retard de parole (3) (1) (1) (5) Retard de langage (1) (1) Dysphasie (4) (2) (1) (7) Aphonie pithiatique (2) (2) (3) (1) (8) Voix oro-oesophagienne (1) (1) (1) (3) Chirurgie endobuccale ou partielle du larynx (3) (3) (1) (1) (8)

Troubles oro-myo-fonctionnels (1) (3) (4)

Dysphagie (3) (3) (1) (1) (8) Démence neuro-dégénérative (5) (1) (1) (1) (8)

Maladie chromosomique ou génétique (5) (2) (1) (8)

Troubles envahissants du développement ou autisme (4) (1) (3) (8)

Handicap sensoriel (surdité) (1) (2) (1) (4) Handicap mental (déficience intellectuelle) (1) (2) (3)

ANNEXE 12 : Remarques diverses des orthophonistes sur le diagnostic.

Remarques préliminaires :

Chaque puce correspond à la remarque d’un orthophoniste : certaines seront

donc contradictoires ou complémentaires.

La plupart des orthophonistes ont précisé que ces pistes de diagnostic seront

choisies en fonction du patient, de son atteinte, de l’anamnèse, de ce qui aura

déjà été proposé (la limitation d’ouverture buccale pouvant être relevée dès le

bilan ou durant la rééducation). D’ailleurs, ce peut être lors de l’un de ces

examens, fonctionnel notamment, que le thérapeute peut déceler une limitation.

L’ensemble de ce qui suit ne sera donc pas systématiquement proposé et à

l’inverse, certains points seront plus approfondis que d’autres.

LOB = Limitation d’Ouverture Buccale

REMARQUES DIVERSES DES ORTHOPHONISTES SUR LE DIAGNOSTIC Observation visuelle globale

observation debout puis allongé crispations visibles des masséters, des muscles du cou, au niveau des mâchoires

Articulé dentaire

béance, classe dentaire, usure équilibre de l’occlusion: présence des dents de sagesse, absence de dents si la prothèse dentaire du patient est mal fixée, cela peut créer un

mouvement de contraction pour la maintenir

Etat des lèvres

hypotonie, lèvres entrouvertes, tombantes ou au contraire lèvres serrées, minces, pincées, dures, étirées observation en dynamique / au repos observation également du sillon labio-mentonnier

Aspect de la langue

position de repos taille observation du frein de langue une hyper-contraction de la langue peut majorer un trismus

voûte palatine aspect ogival, plat, large : « comment la langue sculpte-t-elle la boîte ? »

Etat des joues

plates, dures, molles, rebondies, plaquées et tendues ? observation de la peau et sa sensibilité observation de la hauteur des pommettes, équilibre de la face

Examen Endo-Buccal

Hygiène de la cavité buccale

observation des mycoses en particulier qualité de la salive

Palpation globale de la sphère oro-faciale

d’abord « écoute des fascias », sternum, base de crâne un des orthophonistes ne se prononce pas car il estime que ce n’est pas

forcément notre rôle de « toucher »

ATM position de repos (décontraction) + serrage (contraction) =>comparaison

masséters

position de repos (décontraction) + serrage (contraction) =>comparaison

demande au patient de serrer les dents et d’avaler tandis que l’orthophoniste pose la main sur les joues.

Palpations à but diagnostic

temporal position de repos (décontraction) + serrage (contraction) =>comparaison

ptérygoïdiens médian et latéral

la majorité des orthophonistes ne préconisent pas ces palpations en raison de leur caractère intrusif (certains le proposent plus tard dans la rééducation)

en outre, l’accès de ces muscles est difficile muscles sus-hyoïdiens

en particulier les muscles du plancher buccal, de la base de langue observation en fonction

muscles sous-hyoïdiens

en particulier les muscles Sterno-Cléido-Mastoïdien et omo-hyoïdien observation si contraction sterno-costale et si contraction en dessous du

plexus

Mastication

dépend de la pathologie et de l’état de l’articulé sous forme de questions ou lors du test des masséters type d’alimentation ? systématiquement : réflexe de morsure, réflexe nauséeux archaïque, capacité

de serrer ou pas les mâchoires, force pour mordre (si morsure faible, est-ce que c’est un trismus qui vient arrêter la manducation ?)

côté préférentiel

Déglutition

observation : mouvement de la langue lors de la déglutition, essais sur les liquides, solides, pâteux et fausses routes éventuelles notamment silencieuses, présence d’une toux réflexe, capacité vélaire

observation de chaque étape, effort et durée mode de déglutition

Syncinésies certains orthophonistes les observe systématiquement, d’autres non, ou

seulement avec certains troubles en particulier comme le bégaiement ou l’infirmité motrice cérébrale

Phonation

son tenu avec observation de la musculature du cou importance des épreuves en voix chantée observer s’il y a une élévation des épaules, la verticalité de la colonne

cervicale, la montée et la descente du larynx, la mobilité latérale du larynx rythme, voix éraillée, respiration buccale (cela signe une aération anormale

du pharynx donc la voix ne sera pas projetée) analyse en particulier du timbre car en cas de trismus, le formant 1, ou

formant de l’ouverture, donne des informations sur l’état de tension du patient

Articulation bref examen sur les dentales et les sifflantes, en notant s’il y a différenciation trouble articulatoire inaudible ?

Respiration

respiration buccale / nasale / haute / basse, abdominale respiration spontanée, forcée, alternée, expirée en plusieurs temps coordination pneumo-phonique capacité du souffle, position de la tête lors de la parole spontanée test de Rosenthal

E X A M E N F O N C T I O N N E L

Mouvements volontaires

praxies labiales praxies jugales praxies linguales observation de la cinématique mandibulaire sur différents axes,

notamment l’amplitude d’ouverture et fermeture de la bouche, mouvements latéraux, observation de la symétrie, de la rapidité d’exécution, s’il y a des éléments de fatigue, une hyperlaxité au niveau des ATM, si les mouvements sont souples, douloureux, s’il y a un inconfort

Bruits articulaires ATM

la plupart des orthophonistes demandent directement au patient s’il a noté des bruits, craquements au niveau de l’ATM, tandis que d’autres y sont particulièrement attentifs lors de la palpation de l’ATM et complètent avec des questions au patient

certains ne se penchent sur ce problème que s’il y a plainte ou douleur

Autres

Examen de la posture : positionnement du corps dans l’espace, notamment posture céphalique => dysharmonie Gauche/Droite, cambrure cervicale, position du patient en chaîne : « croisée antérieure » par exemple qui est une chaîne restrictive : l’épaule est en avant, en fermeture et entraîne un dysfonctionnement du diaphragme / si chaîne postérieure restrictive, cela entraîne une hypercontracture dorsale Posture à tester en statique et en dynamique

Observation de l’équilibre facial : asymétrie, hauteur des pommettes Mesure de l’ouverture buccale Exploration du schéma corporel Horizontalité du regard mobilité crânio-cervicale, dissociation mâchoires/crâne/cervicale), tester en statique et

dynamique, rotation Droite/Gauche de la tête (observer comment la personne utilise cette zone), comment le patient utilise le haut du corps, comment s’utilise-t-il lui même, voir l’interaction des 2 maxillaires (maxillaire supérieur = crâne), l’utilisation de la ceinture scapulaire

compléter les massages par des questions et une observation de la sensibilité au toucher et noter s’il y a déclenchement d’un réflexe (nauséeux, réaction au froid (cuillère au frigo), dysesthésie (sensations particulières)

massages péribuccaux permettant de voir les réactions, la sensibilité du groupe « bucco-sensoriel » « bouche – visage »

palpation du canal salivaire : possibilité qu’une infection ait entraîné une LOB

ANNEXE 13 : Remarques préliminaires : se reporter à l’annexe 12 (diagnostic)

REMEDIATIONS Active

(Eutonie…)

Passive (sophrologie…) Relaxation

Active-passive (méthode Wintrebert…)

La majorité des orthophonistes précise que le choix dépend du patient et de sa pathologie.

Cependant, la relaxation active, qui demande une participation du patient, est préférée aux méthodes employant la suggestion, considérées comme moins efficaces.

Un des orthophonistes précise que son objectif est de parvenir à une relaxation autonome du patient. D’autres préconisent des auto-massages, des exercices de contraction – décontraction.

Feldenkrais Un des sujets interrogés précise que souvent, les patients notent une détente grâce à cette

méthode, bien que ce ne soit pas une méthode de relaxation en soi. De ce fait, il ne propose plus d’exercices de relaxation classiques.

Respiration

Prise de conscience et mise en place d’une respiration ventrale, abdominale profonde qui va étirer vers le bas tous les muscles dont ceux du larynx

Alternance des temps d’inspiration, pause, expiration Travail de la coordination pneumo-phonique Position allongée puis assise puis debout avec vocalises Visualisation de la respiration (schéma, ballon/livre sur le ventre)

Posture

suite au travail de la respiration debout, être ancré dans le sol : prise de conscience de la posture et de l’importance de

l’alignement dos contre un mur : prendre conscience de la courbure de la colonne méthode Padovan (réorganisation neuro-fonctionnelle) méthode Feldenkrais : réinclure la bouche dans un ensemble avec un développement

respiratoire, travailler le regard, les capteurs

Action sur les muscles

Passive = Thérapies Manuelles

massages : massage du visage dans son ensemble, sur les joues, front, ailes du nez puis en endo-buccal avec un appui doux puis fort du doigt (du thérapeute puis du patient)sur la langue, les joues, la voûte palatine

massages sur les trapèzes, du dos, nuque pour ensuite revenir sur la sphère buccale

manipulations laryngées vibreur thérapies manuelles de la formation Ostéovox sur les muscles

masséters, temporal, ptérygoïdien, base de crâne, muscles périphériques et de la chaîne hyoïdienne, en vue notamment d’obtenir une détente musculaire et de normaliser le contact des arcades.

Déglutition

rééducation classique travail préparatoire de ressenti de la langue au sein de la cavité

buccale (méthode Feldenkrais) travail neurovégétatif avec la méthode Padovan

Articulation

utilisation de constrictives avec un son doux comme le /l/ et non le /p/, /t/ ou /k/.

guide langue Travail neurovégétatif avec la méthode Padovan

Rééducation fonctionnelle

Phonation

Son baillé : permet de sentir ce qui se passe au niveau des masséters notamment

Importance du travail de la phonation : souplesse, permet une meilleure intelligibilité

Travail neurovégétatif avec la méthode Padovan Travail en voix chantée (permettant une détente): apprendre à

« lâcher » le son, ressenti vibratoire au niveau du masque (pour travailler le timbre), résonance / souffle/ fondamental

Action sur les muscles

Active = mouvements volontaires de la mandibule

Thérapie myo-tensive : on demande au patient d’ouvrir la bouche, on met un doigt sur le menton, on lui demande résister et on gagne en amplitude

Mouvements de la mandibule sur différents axes : vertical, horizontal, latéral, effectuer des cercles (exemple : mâcher un chamallow) puis travail de la vitesse d’exécution

effectuer des mouvements de langue en endo-buccal sans toucher les joues

travail de la musculature : aspirer consigne intéressante pour travailler l’ouverture : « éloigner les deux

maxillaires » attention à ne pas travailler en effort : effectuer des mouvements

minimes travail écologique : mouvements nécessaires pour manger certains

aliments praxies buccales avec un assouplissement musculaire progressif prise de conscience du seuil limite de mouvement (douleur) et

gagner progressivement travail proprioceptif avec la méthode Feldenkrais

Autres

Rééducation tubaire vérifier le soir avant de dormir si bonne détente oro-faciale => se masser, mouvement

de la mandibule, respiration ventrale présenter des schémas anatomiques groupe de conte permettant d’ouvrir sa personnalité et de travailler dans le plaisir de la

communication et la bonne humeur bâillement méthode « Therabite » permettant de travailler l’ouverture buccale mais un peu

agressif travail général de prise de conscience corporelle capacité à contracter ailleurs ? travail de l’oralité

ANNEXE 14 :

Echelle de Scott & Bobon, Perception subjective par le patient de l’état de son appareil manducateur

« je me sens extrêmement bien »

« je me sens extrêmement faible »

TABLES

Table des matières ______________________________________________________________________

INTRODUCTION .....................................................................................................1

PARTIE THEORIQUE .......................................................................................... 3

I. ANATOMIE DE L’APPAREIL MANDUCATEUR ............................... 3

A. LA MANDIBULE .................................................................................................. 3 B. L’ARTICULATION-TEMPORO-MANDIBULAIRE........................................... 3 C. LES MUSCLES EN RELATION AVEC LA MANDIBULE................................ 3 1. Muscles principaux .............................................................................................. 3 2. Muscles accessoires ............................................................................................. 4

II. APPROCHE MEDICALE............................................................................... 4

A. RECHERCHE AUTOUR DES DEFINITIONS...................................................... 4 1. Constriction permanente ...................................................................................... 5 2. Constriction temporaire : le trismus..................................................................... 5 3. Cas particulier du SADAM.................................................................................. 6 a) Désaccord sur la symptomatologie et la définition......................................... 6 b) Diversité des étiologies................................................................................... 6 B. LIENS AVEC LES FONCTIONS ORO-FACIALES ............................................. 7

III. APPROCHE OSTEOPATHIQUE.............................................................. 8

A. PRINCIPES FONDAMENTAUX ........................................................................... 8 B. DEFINITIONS ......................................................................................................... 9 1. Trismus................................................................................................................. 9 2. SADAM, Dysfonctions Crânio-Mandibulaires.................................................. 10 C. LIENS PHYSIOPATHOLOGIQUES AVEC LES FONCTIONS ORO- FACIALES............................................................................................................. 11

IV. APPROCHE PSYCHOLOGIQUE ........................................................... 12

A. LE MOI-PEAU ...................................................................................................... 12 B. LIEN PSYCHE – SOMA ....................................................................................... 13

V. PRISE EN CHARGE ....................................................................................... 14

A. PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE.................................................... 14 1. Approche médicale............................................................................................. 14 2. Approche ostéopathique..................................................................................... 15 3. Approche psychologique.................................................................................... 15 4. Approche rééducative : en émergence ............................................................... 15

Table des matières ______________________________________________________________________

B. PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE EN PARTICULIER......................... 15 1. La nomenclature................................................................................................. 15 2. Rôle peu défini dans la littérature ...................................................................... 16 3. Moyens actuellement à disposition .................................................................... 16 a) Eléments cliniques en vue d’un diagnostic ................................................... 16 b) Remédiations ................................................................................................ 17

PROBLEMATIQUE & HYPOTHESES ........................................................ 18

EXPERIMENTATION......................................................................................... 20

I. INTRODUCTION .............................................................................................. 20

II. PHASE 1............................................................................................................... 20

A. DEMARCHE STATISTIQUE............................................................................... 20 B. POPULATION : METHODE DE SELECTION ................................................... 21 1. Nature de l’échantillon....................................................................................... 21 2. Taille de l’échantillon ........................................................................................ 21 3. Choix de l’échantillon en fonction d’une zone géographique ........................... 21 4. Bases de données ............................................................................................... 22 C. PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE .......................................................... 22 1. Exigences préalables .......................................................................................... 22 2. Composition du questionnaire ........................................................................... 23 D. PROTOCOLE ET PROCEDURE.......................................................................... 25

III. PHASE 2 ............................................................................................................. 25

A. METHODE EXPERIMENTALE .......................................................................... 25 B. POPULATION : METHODE DE SELECTION ................................................... 26 1. Nature de l’échantillon....................................................................................... 26 2. Taille de l’échantillon ........................................................................................ 26 C. PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE .......................................................... 26 1. Exigences préalables .......................................................................................... 26 2. Choix des questions ........................................................................................... 27 D. PROCEDURE ........................................................................................................ 29

Table des matières ______________________________________________________________________

PRESENTATION DES RESULTATS............................................................ 30

I. METHODE D’ANALYSE DES DONNEES ............................................. 30

II. DESCRIPTION DE L’ECHANTILLON GENERAL......................... 30

A. VILLE DE FORMATION ..................................................................................... 30 B. EXERCICE ACTUEL ET « ANCIENNETE » ..................................................... 31 C. EXERCICE ANTERIEUR..................................................................................... 32 D. FORMATIONS COMPLEMENTAIRES.............................................................. 32 E. ACTIVITES PRINCIPALES ................................................................................. 32

III. RESULTATS .................................................................................................... 33

A. CONNAISSANCE DES SYMPTÔMES............................................................... 33 B. VARIABLES FAVORISANT LA CONNAISSANCE ......................................... 34 1. Variable « exercice actuel » ............................................................................... 35 2. Variable « année d’obtention du diplôme » ....................................................... 36 3. Variable « principaux domaines de rééducation» .............................................. 36 4. Variable « formation » ....................................................................................... 37 C. APPROFONDISSEMENT DES CONNAISSANCES .......................................... 38 1. Lien avec les pathologies rééduquées en orthophonie ....................................... 38 2. Douleur............................................................................................................... 40 D. DIAGNOSTIC & REMEDIATION ...................................................................... 41 1. ANAMNESE ..................................................................................................... 41 2. PISTES DE DIAGNOSTIC ............................................................................... 42 3. REMEDIATION................................................................................................ 43 a) Prise en charge .............................................................................................. 43 b) Précisions ...................................................................................................... 44 4. PLURIDISCIPLINARITE ................................................................................. 46

a) Liens entre un trismus et des troubles non rééduques spécifiquement en orthophonie ................................................................................................... 46

b) Orientation vers d’autres professionnels ...................................................... 47 E. INTERET POUR L’ORTHOPHONIE................................................................... 47

DISCUSSION ........................................................................................................... 49

I. DISCUSSION & VALIDATION DES HYPOTHESES ....................... 49 A. CONNAISSANCE DES SYMPTÔMES = Hypothèse 1....................................... 49 B. VARIABLES FAVORISANT LA CONNAISSANCE= Hypothèse 2................. 50

1. Variable «exercice actuel» ................................................................................. 50 2. Variable « année d’obtention du diplôme » ....................................................... 51 3. Variable « principaux domaines de rééducation»............................................... 52 4. Variable « formation »........................................................................................ 52

Table des matières ______________________________________________________________________

C. LIEN AVEC LES PATHOLOGIES REEDUQUEES EN ORTHOPHONIE : Hypothèse 3............................................................................................................ 53 D. DIAGNOSTIC & REMEDIATION : Hypothèses 4, 4a, 4b .................................. 55 1. Anamnèse........................................................................................................... 55 2. Examen clinique................................................................................................. 56 3. Remédiation ....................................................................................................... 57 4. Thérapies manuelles : hypothèse 4a................................................................... 57 5. Pluridisciplinarité : hypothèse 4-b ..................................................................... 58 II. PISTES D’EXPLORATION ......................................................................... 58 A. DIAGNOSTIC ....................................................................................................... 59 1. ANAMNESE ..................................................................................................... 59 2. EXAMEN CLINIQUE ...................................................................................... 59 a) Observation visuelle globale......................................................................... 59 b) Examen endo-buccal..................................................................................... 59 c) Thérapies manuelles à but diagnostic ........................................................... 59 d) Mouvements volontaires............................................................................... 59 e) Examen fonctionnel ...................................................................................... 60 f) Examen de la posture..................................................................................... 60 g) Distinction atteinte musculaire / articulaire .................................................. 60 B. REMEDIATIONS .................................................................................................. 60 1. EXERCICES CORPORELS PREPARATOIRES............................................. 61 2. REEDUCATION MUSCULAIRE .................................................................... 61 a) passive........................................................................................................... 61 b) active............................................................................................................. 61 3. REEDUCATION FONCTIONNELLE ............................................................. 62 a) Rééducation de la déglutition........................................................................ 62 b) Rééducation de l’articulation et de la phonation .......................................... 62

III. DISCUSSION GENERALE ........................................................................ 62 A. LIMITES DE L’INVESTIGATION ...................................................................... 62 1. Choix de la terminologie.................................................................................... 62 2. Eléments manquants........................................................................................... 63 3. Conditions d’expérimentation............................................................................ 64 B. APPORTS & POINTS POSITIFS ......................................................................... 64 CONCLUSION ........................................................................................................ 66 BIBLIOGRAPHIE GLOSSAIRE LISTES DES ANNEXES ANNEXES TABLES TABLES DES MATIERES

LISTES DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX

TABLE DES ILLUSTRATIONS

• Figure 1 : La Mandibule

• Figure 2 : L’Articulation Temporo-Mandibulaire

• Figure 3 : Masséter et Temporal

• Figure 4 : Muscles de la mastication : Masséters, Temporal, Ptérygoïdiens Latéral et

Médian

• Figure 5 : Muscles moteurs principaux de la mandibule

• Figure 6 : Muscles infra- et supra- hyoïdiens

• Figure 7 : Les cordes fasciales et les poulies de réflexion

• Figure 8 : Les chaînes musculaires

• Figure 9 :. Schéma de Brody

• Figure 10 : Schéma du bruxisme

• Figure 11 : Schéma étiopathogénétique des voies descendantes et ascendantes

TABLE DES TABLEAUX • Tableau 1 : Répartition selon l’ « ancienneté » des orthophonistes en fonction du type

d’exercice en 2006, en pourcentage

• Tableau 2 : Répartition des orthophonistes en fonction de leur exercice actuel et

antérieur.

• Tableau 3 : Proportion d’orthophonistes ayant suivi la formation Ostéovox suivant

leur exercice actuel, en pourcentage

• Tableau 4 : Domaines de rééducation cités par les orthophonistes parmi leurs trois

activités principales (en pourcentage d'orthophonistes)

• Tableau 5 : Proportion d’orthophonistes connaissant chacun de ces trois troubles, en

pourcentage

• Tableau 6 : Répartition (en %) des orthophonistes en fonction de leur connaissance

du trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrées, dans l’échantillon général

• Tableau 7 : Répartition (en %) des orthophonistes « experts » en fonction de leur

connaissance du trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrées

• Tableau 8 : Type d'exercice actuel (en %) des orthophonistes par sous-groupe de

connaissance

• Tableau 9 : Connaissance du trismus, S.A.D.A.M. et/ou des Mâchoires serrée (en %)

en fonction du type d'exercice actuel des orthophonistes de l’échantillon général

• Tableau 10 : Domaines de rééducation cités par les différents "sous-groupes de

connaissance"

• Tableau 11 : Domaines de rencontre du symptôme les plus fréquemment cités par

les différents sous-groupes de connaissance, en pourcentage

• Tableau 12 : Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies

rééduquées en orthophonie

• Tableau 13 : Proportion des domaines les plus fréquemment associés à une limitation

d’ouverture buccale, en pourcentage

• Tableau 14 : Proportion des pathologies associées le plus fréquemment à une

limitation d’ouverture buccale, en pourcentage

• Tableau 15 : Fréquence de la douleur au sein de ces trois troubles en fonction des

sous-groupes de connaissance, dans l’échantillon générale et au sein du sous-groupe

« experts », en pourcentage

• Tableau 16 : répertoriant les différents éléments à rechercher lors de l’anamnèse face

à une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur, proposés

par les 21 orthophonistes « experts »

• Tableau 17 : pourcentage de réponses validant les pistes de diagnostic proposées face

à une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur, proposées

par les 21 orthophonistes « experts »

• Tableau 18 : pourcentage de réponses validant les pistes de remédiations proposées

face à une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur, par

les 21 orthophonistes « experts »

• Tableau 19 : Répartition (en %) des 20 orthophonistes « experts » en fonction de leur

acquisition des techniques de remédiation

• Tableau 20 : pourcentage de réponses des 21 orthophonistes de la phase 2 validant

l’existence d’un lien entre une limitation d’ouverture buccale par tension du système

manducateur et des troubles non rééduqués en orthophonie

• Tableau 21 : pourcentage de réponses concernant l’orientation du patient vers un

autre thérapeute, en fonction de l’avancée de la prise en charge, des 21orthophonistes

« experts »

• Tableau 22 : synthèse des différents éléments à rechercher lors de l’anamnèse face à

une limitation d’ouverture buccale par tension du système manducateur

TABLE DES ANNEXES

• ANNEXE 1 : Schéma des muscles secondaires

• ANNEXE 2 : Rôle du système fascial

• ANNEXE 3 : Questionnaire Phase 1

• ANNEXE 4 : Questionnaire Phase 2

• ANNEXE 5 : Répartition des orthophonistes selon l’ancienneté, en fonction des

sous- groupes de connaissance, en pourcentage

• ANNEXE 6 : Tableaux de calcul du Khi-deux

• ANNEXE 7 : Domaines de rencontre du symptôme les plus fréquemment cités par

les différents sous-groupes de connaissance (en distinguant les experts dans chaque

groupe), en pourcentage

• ANNEXE 8 : Répartition du type de connaissance des orthophonistes selon les sous-

groupes de connaissance dans la population générale et dans la population experte,

en pourcentage

• ANNEXE 9 : Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies

rééduquées en orthophonie, en pourcentage

• ANNEXE 10 : Association de chacun des trois symptômes avec les pathologies

rééduquées en orthophonie, d’après les orthophonistes « experts », en pourcentage.

• ANNEXE 11 : Fréquences d’apparition d’une limitation d’ouverture buccale par

tension du système manducateur, au sein des différentes pathologies traitées en

orthophonie (tableau non-significatif)

• ANNEXE 12 : Réponses qualitatives des orthophonistes « experts » sur les pistes

diagnostiques

• ANNEXE 13 : Réponses qualitatives des orthophonistes « experts » sur les pistes de

remédiation

• ANNEXE 14 : Echelle de Scott et Bobon