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Rev. Sc. Env. Univ., Lomé (Togo), 2017, n° 14, vol. 1 ISSN 1812-1403 UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT PRESSES DE L’UL Volume 1 Quatorzième Numéro Lomé, Décembre 2017

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Rev. Sc. Env. Univ., Lomé (Togo), 2017, n° 14, vol. 1 ISSN 1812-1403

UNIVERSITE DE LOME

SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

PRESSES DE L’UL

Volume 1

Quatorzième Numéro Lomé, Décembre 2017

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Rev. Sc. Env. Univ., Lomé (Togo), 2017, n° 14, vol. 1 ISSN 1812-1403

L’ACCÈS A L’EAU POTABLE DANS LES VILLES

SECONDAIRES IVOIRIENNES: LE CAS DE GAGNOA (SUD-

OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE)

Bébé KAMBIRE 1 et Maïmouna YMBA 2

1Enseignant-chercheur, Université Félix Houphouët- Boigny (Abidjan-

Côte d’Ivoire), [email protected]

2Enseignante-chercheure, Université Félix Houphouët- Boigny (Abidjan-

Côte d’Ivoire), [email protected]

Résumé

La ville de Gagnoa est alimentée en eau potable grâce à une retenue d’eau

construite en 1975 d’une capacité moyenne de 2 200 000 m3 (SODECI,

2013). Cette réserve devrait servir à alimenter une population de 42 363

habitants. Pourtant en 1998, la population était estimée à 107 124

habitants (INS, 1998). En 2014, cette population a atteint 213 918

habitants (INS, 2014). Quant à l’espace urbanisé, il est passé de 1013

hectares en 1970 à 1857 hectares en 1998 pour atteindre 4 100 hectares

dont 700 hectares de bas-fond en 2013 (BNETD, 1998 et 2013). Cette

situation pose à l’évidence de graves dysfonctionnements dans la

fourniture d’eau potable dans la ville. L’objectif de cette étude est

d’analyser l’alimentation en eau potable des populations de la ville de

Gagnoa et les problèmes y afférents. Pour atteindre cet objectif, la

méthodologie utilisée est basée sur la recherche documentaire, les

entretiens avec les responsables de la Direction Régionale et du Chef

d’exploitation de la Société de Distribution d'Eau en Côte d'Ivoire

(SODECI) à Gagnoa ainsi qu’une observation et une enquête de terrain

auprès de 272 chefs de ménages. Les résultats ont montré que la ville de

Gagnoa dispose de nombreuses ressources en eaux dont une retenue d’eau

qui sert de source d’approvisionnement pour la production d’eau potable.

Le besoin en eau potable des populations est criard surtout pour les zones

périphériques, car il existe une inadéquation entre la dynamique spatiale

et l’extension du réseau d’adduction d’eau potable. Les populations, aussi

bien au centre qu’à la périphérie de la ville, diversifient leurs modes

d’approvisionnement en eau ; ce qui n’est pas sans conséquence pour leur

santé.

Mots clés : ressources en eau, eau potable, croissance démographique,

extension spatiale, Gagnoa

Admin
Texte surligné
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B. KAMBIRE et M. YMBA

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Abstract

The city of Gagnoa is supplied with drinking water thanks to a restraint

of water an average capacity of 220.000 m3 built in 1975 (SODECI,

2013). This reserve should serve to supply a population of 42.363

inhabitants that is 52 m3. Now in the population census of 1988 INS, the

population was estimated to 107.124 inhabitants. As for an urbanized

space, it passed of 1.013 hectares in 1970 about 1.857 hectares in 1998

about to 3.400 hectares in 2013 (BNETD, 1998; 2013). This situation

causes obviously serious dysfunctions in the supplying drinking water.

The objective of this study is to analyze the drinking water supply of the

populations of the city of Gagnoa and the problems and affects. To reach

this goal, the methology used is based on retrieval document, the

interview with the persons in charge of the Regional office and the leader

of exploitation of the Company of water supply in Ivory Coast (SODECI)

in Gagnoa as well as an observation and a survey of ground among 272

heads of households. The results showed that the city of Gagnoa arranges

numerous resources including to a restraint of water that serves as a

source of supply for the production of drinking water. The drinking water

requirement of the populations is shrill especially for the vicinity areas,

because there is an inadequacy between the spatial dynamics and the

extension of the network of drinkable water conveyance. The populations,

as well in the center as in the outskirts of the city, diversify the modes of

water supply; what is not without consequence for their health.

Keywords: water resources, drinking water, population growth, spatial

extension, Gagnoa

Introduction

L'eau est un facteur clé tant pour la santé humaine et le développement de

nombreuses activités économiques que de la santé de la nature (Llamas,

1997). L’accès à l’eau potable est devenu un enjeu important pour

l’humanité. Les instances internationales l’ont inscrit dans les Objectifs

du Millénaire pour le Développement (OMD) dont l’un des volets

consistait à réduire de moitié jusqu’en 2015, la proportion de personnes

n’ayant pas accès de façon durable à une eau de boisson salubre.

Plusieurs auteurs ont abordé la question de l’accès à l’eau potable en

milieu urbain et rural (Saint-vil, 1973 et 1983 ; Traoré et al., 1989;

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PNUD, 1991; Banque Mondiale, 1993 ; Bouguerra, 2003; Jaglin S., 2003;

Emilie et al., 2014; etc.).

L’Etat de Côte d’Ivoire qui a très tôt compris l’importance de l’eau a

développé depuis la première décennie de son indépendance une stratégie

d’alimentation en eau potable en dotant toutes les principales villes

d’infrastructures adéquates. Si la plupart des localités urbaines

bénéficient d’infrastructures d’adduction en eau potable1, l’accès à l’eau

potable demeure cependant une grande préoccupation non seulement

dans la capitale économique mais aussi dans les centres urbains de

l’intérieur du pays.

Cette situation est préoccupante puisque les besoins en eau sont en

constante augmentation du fait de la croissance démographique (3,8% par

an selon l’Institut National de la Statistique (INS, 1998)), la dynamique

des activités humaines et l’extension spatiale. On constate, dans ces villes

un fort déséquilibre entre la dynamique urbaine et l’accroissement des

équipements et infrastructures, particulièrement en ce qui concerne les

infrastructures d’accès à l’eau potable. La décennie de crise qu’a connue

le pays (2002 à 2011) a aggravé la situation de l’accès à l’eau potable. Au

cours de cette période, aucun investissement en infrastructures d’eau

potable n’a pu être réalisé. Aussi, si des études sur la question sont menées

dans la capitale économique, ce n’est pas le cas des villes secondaires

comme Gagnoa. Quelle est donc la situation de l’accès à l’eau potable

dans cette ville ?

L’objectif de cette étude est d’analyser l’alimentation en eau potable des

populations de la ville de Gagnoa et les problèmes y afférents.

1. Selon une enquête sur le niveau de vie en 2008, 737 localités urbaines sont

desservies en eau potable soit 73% des localités : source : http://www.gouv.ci/eaupotable.php

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I. Cadre géographique de l’étude

Localisée à 270 kilomètres à l’ouest de la capitale économique Abidjan,

la ville de Gagnoa est le second pôle urbain de l’ancienne région du Haut

Sassandra après Daloa. La ville occupe une position charnière entre celles

du Sud-Bandama au sud, du Bas Sassandra au sud-ouest, du Haut

Sassandra et de la région de la Marahoué au nord.

La ville jouit d’une situation privilégiée au nœud de quatre importantes

voies routières : la route nationale A2, au sud, venant d’Abidjan ; la route

nationale A4, à l’est, venant d’Oumé ; la route nationale A5, à l’ouest,

venant de Soubré et celle, au nord, venant de Sinfra (figure 1).

Figure 1 : Localisation de la zone d’étude (Gagnoa)

Gagnoa bénéficie d’un climat équatorial de transition à 4 saisons. Deux

saisons de pluie (mi-mars à mi-juillet et septembre à octobre) et deux

saisons sèches (mi-juillet à août et novembre à mi-mars) (Atlas Jeune

Afrique Côte d’Ivoire, 1978). Les quantités de pluies tombées varient de

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Ouest de la Côte d’Ivoire)

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206 mm en juin à 17 mm de pluie en janvier. Le total de la pluviométrie

moyenne annuelle est de 1428 mm (SODEXAM de Gagnoa, 2013).

La présence de nombreuses vallées font que la ville est éclatée en de

multitudes poches regroupées en 5 entités (figure 2). On distingue :

- les quartiers situés au centre et au nord de la ville, traversés par

l’axe Gagnoa-Sinfra. Il s’agit des quartiers Commerce, Résidentiel 1,

Nairay-ville, Babré, Cocoville, Afridougou et Résidentiel 2 ;

- les quartiers au nord-ouest, délimités par le cours d’eau Drébot,

comprend les quartiers Dioulabougou, Odiennékourani et Sokouradjan ;

- le groupe de quartiers situé à l’ouest et traversé par l’axe

Gagnoa-Soubré. Il est composé des quartiers Dar-es-salam, Barouhio,

Zone industrielle et Libreville ;

- les quartiers Garahio, Zapata, Résidentiel 3 constituent la

quatrième entité traversée par l’axe Gagnoa-Abidjan et séparés des

quartiers à l’ouest par la rivière Guéri ;

- la plus petite entité est composée par le quartier Soleil situé à

l’est de la ville et séparé du centre-ville par le Guéri.

La ville de Gagnoa est traversée par trois cours d’eau dont le confluent se

situe en pleine agglomération à la hauteur du collège moderne au sud-est

du quartier Libreville. Ce sont : le Guéri (le plus important), le Drébot

(affluent gauche du Guéri) et le Mosso (affluent droit du Guéri).

Le principal cours d’eau, le Guéri, traverse la ville sur une distance

d’environ 4 kilomètres. Il coule du nord-est au sud-ouest. Il servait de

source d’approvisionnement en eau pour l’alimentation en eau potable de

la ville de 1958 à 1975 (SODECI, 2013).

Le Drébot s’étend d’Afridougou (au nord) à Libreville (au sud), au niveau

du collège moderne. Il connaît des interruptions d’écoulement pendant la

grande saison sèche. Il coule du nord au sud.

Le Mosso sépare, quant à lui, les quartiers Soleil et Garahio. Il coule du

sud-est au nord-ouest.

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A ces différents cours d’eau s’ajoutent quelques ruisseaux temporaires

dans les bas-fonds et les marécages.

Figure 2 : La ville de Gagnoa et ses ressources en eau

La ville est confrontée à une forte croissance démographique du fait de

son dynamisme impulsé par l’agriculture commerciale. Sa population a

connu une augmentation de 5,5% entre 1975 et 1990 (INS, 1998). Elle est

passée de 42 363 en 1975 à 213 917 habitants selon de dernier

Recensement Général de la Population (INS, 2014). Quant à l’espace

urbanisé, il est passé de 1013 hectares en 1970 à 1857 hectares en 1998

pour atteindre 4 100 hectares dont 700 hectares de bas-fond en 2013

(BNETD, 1998 et 2013).

II. Méthodologie de collecte des données

Pour atteindre les objectifs de cette étude, quatre techniques de collecte

de données ont été utilisées : la recherche documentaire, l’entretien semi-

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dirigé et l’enquête par questionnaire auprès des ménages ainsi que

l’observation de terrain.

La recherche documentaire a permis l’accès aux archives de la Société de

Distribution d’Eau en Côte d’Ivoire (SODECI), du Bureau National

d’Etude Technique et de Développement (BNETD) ainsi que des données

de l’Institut National de la Statistique (INS).

Les archives disponibles de la SODECI, de 1988 à 2013, ont permis

l’acquisition des données sur l’évolution du nombre d’abonnée, le

système de production d’eau potable, l’évolution de la quantité d’eau

produite, les modalités de branchement au réseau de la SODECI. Les

différentes cartes du réseau d’eau de chaque secteur, à l’échelle 1/2000è,

réalisées en 1998 et 2013 par le BNETD ont permis de réaliser une carte

unique du réseau d’alimentation en eau potable de la ville à l’échelle 1/50

000è. Aussi, la carte au 1/10 000è de l’ossature des réseaux (électrique et

d’eau) réalisée en 1981, a été acquise. Elle a permis d’identifier le réseau

primaire d’eau potable de la ville de Gagnoa. Les données sur l’évolution

spatiale de la ville ont été obtenues dans cette structure.

Les données démographiques ont été fournies par l’INS. Ce sont les

données des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat

(RGPH) de 1975 ; 1988 ; 1998 et l’estimation en 2013. Elles permettent

d’apprécier l’évolution de la population à alimenter en eau potable.

Les entretiens semi-dirigés avec les responsables de la SODECI, ont

permis de connaître le système de production d’eau potable et d’identifier

les problèmes liés à la distribution de l’eau potable et les ressources en

eau de la ville.

Au niveau du service technique de la mairie, des informations sur l’état

de la salubrité de la ville ont été obtenu : quantité d’ordures produites et

collectées. Ces données permettent d’apprécier l’impact de l’insalubrité

sur le réseau de distribution d’eau potable (risques de pollution).

A partir d’un questionnaire, des informations qualitatives et quantitatives

ont été collectées auprès de 272 chefs de ménages choisis par quotas dans

les quartiers regroupés par typologie. Ainsi, 110 chefs de ménages sont

choisis dans les quartiers évolutifs à cour commune ; 114 dans les

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quartiers évolutifs à cour individuel et 48 chefs de ménages dans les trois

quartiers résidentiels que compte la ville.

Chaque enquêté a été interrogé sur les sources d’approvisionnent en eau,

les modes de conservation d’eau potable pour les différents usages

domestiques et les difficultés d’accès à cette eau.

Le dépouillement des données qualitatives et le traitement statistique

simple des données quantitatives permettent d’atteindre des résultats.

III. Résultats et discussion

Les résultats obtenus sont structurés en trois grands points : l’état de la

retenue d’eau, les mécanismes d’alimentation en eau potable et les

problèmes qui en résultent.

3.1. Etat de la retenue d’eau de la ville de Gagnoa

La demande en eau potable due à l’accroissement de la population qui a

plus que doublé en dix ans (21 000 habitants en 1965 et 42 363 habitants

en 1975(INS, 1988)) a conduit à la création d’un barrage sur le cours de

la rivière Drébot en 1975. Il est situé en amont de la ville entre les

quartiers Cocoville, Sokouradjan, Afridougou et le village Gnahio-

Degoue. La distance qui la sépare des quartiers Cocoville et Afridougou

est de 500 mètres. Le volume moyen de son bassin est de 2 200 000 m3

(enquête SODECI ; 2013).

La quantité d’eau de la retenue connaît des fluctuations. Lorsqu’elle est

remplie, pendant la période de pluies abondantes (mai à mi-juillet) la

quantité d’eau atteint 4 000 000 m3. Son niveau le plus bas, en saison

sèche (février à mi-mars) est de 1 600 000 m3 d’eau. En moyenne, la

quantité d’eau de la retenue varie entre 2 000 0000 à 2 200 000 m3

(SODECI, 2013). Cette baisse, selon les agents de production d’eau, n’a

jamais eu d’impact sur l’alimentation en eau potable de la ville.

En raison de sa situation actuelle en amont de la ville de Gagnoa, la

principale ressource en eau est à l’abri de pollution liée aux déchets

solides et liquides. Mais, avec l’urbanisation galopante, elle n’est pas à

l’abri des risques de pollution.

En effet, les hommes viennent y nager et y faire la lessive. Les animaux

quant à eux viennent s’y abreuver et y déposer leurs déchets. Néanmoins,

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de toutes les ressources en eau de la ville, la retenue d’eau est la plus

importante en qualité et quantité. Elle sert de ressource en eau pour

l’alimentation en eau potable de la ville.

La protection des nappes aquifères vis-à-vis de la pollution est un

problème capital qui n’a pas encore été résolu selon Llamas (1997). C'est

probablement le problème le plus crucial à maîtriser pour parvenir au

développement durable des ressources en eau (Llamas, 1991 et Custodio,

1993 cité par Llamas, 1997). Pour l’Environnement Canada (2001), Il est

nécessaire de protéger les étendues d’eaux douces contre les pathogènes

qui représentent une menace pour les sources d’approvisionnement en eau

potable. Il préconise une gestion intégrée du cycle de l’eau en milieu

urbain tout comme des protocoles pour la protection des eaux urbaines

contre tous les risques.

Pour Ofouémé (2010), ce sont les pratiques humaines qui sont les

principaux facteurs responsables de l’insalubrité de l’eau. C’est pourquoi,

Azonnakpo (2007) affirme qu’il ne suffit pas d’avoir des ressources en

eau, en quantité suffisante, mais il faut également que la qualité de cette

eau soit satisfaisante pour les différents usages domestiques.

3.2. Alimentation en eau potable de la ville

Pour alimenter la ville de Gagnoa en eau, la Société de Distribution d’Eau

de Côte d’Ivoire (SODECI), produit de l’eau potable qui est distribuée, à

l’aide d’un réseau, à la population qui s’en sert pour ses différents usages.

3.2.1. La production d’eau potable

L’eau qui provient de la retenue d’eau est captée par une tour de prise

d’eau brute qui y est installée. Deux pompes de débit nominal de 170

m3/heure refoulent l’eau vers une station de traitement afin de la rendre

potable. Le traitement complet est effectué à la station de Gagnoa. De ce

fait, les différents produits utilisés sont le sulfate d’alumine, la chaux et

l’hypochlorite de calcium. Ces produits sont utilisés aux différentes

étapes du traitement que sont : la clarification, la filtration, la stérilisation

et la neutralisation.

Il existe deux lieux de stockage de l’eau traitée. Un petit château d’eau

appelé bâche de stockage situé sur le lieu de production d’une capacité

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d’environ 300 m3 et un autre, d’une capacité de 2 000 m3, situé à 730

mètres de la station, dans le quartier Odiennkourani.

La production annuelle d’eau potable à Gagnoa a connu une évolution de

1991 à 2013 (tableau I).

Tableau I : Evolution de la production annuelle d’eau

Années 1991 1992 1993 1996 1997 1998 2013

Production

(m3)

650 060 690 572 697 748 806 569 938 568 982 137 1 150 729

Variation % - 5,82 1,03 13,50 14,06 4,44 17,16

Source : Archives de la SODECI de Gagnoa

L’analyse du tableau montre une progression de la production annuelle

d’eau. Cette progression est liée à l’évolution des abonnés. La faible

variation observée entre 1992 et 1993 s’explique par la faible évolution

du nombre d’abonnés au cours de cette même période.

3.2.2. Le réseau de distribution d’eau potable

Le réseau d’adduction d’eau de la ville a connu une lente évolution

(tableau III).

Tableau III : Evolution du réseau d’adduction d’eau potable

Années 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2013

Longueur du

réseau (m)

134 000 134 000 134 000 134 710 134 710 139 030 145 000

Source : Archives de la SODECI de Gagnoa

L’évolution du réseau est restée constante sur une période de 6 ans (de

1988 à 1993). En 1994, la réalisation d’une antenne privée de 710 mètres

au quartier Garahio a permis d’accroître la longueur du réseau à 134 710

mètres. La réalisation de deux autres antennes privées en 1996 et 1998

d’une longueur de 4 320 mètres a permis au réseau de connaître une

extension (139 030 mètres). Il se situe en 2013 à 145 000 mètres après la

réalisation de 5 970 mètres supplémentaires.

Le constat qui se dégage de l’analyse de ce tableau est que, en dehors des

antennes privées, l’Etat n’a pas réalisé d’extension du réseau depuis 1994.

Ceci fait que certains quartiers périphériques ne sont pas correctement

desservis par le réseau (figure 3).

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L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

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L’analyse de la carte du réseau, permet de distinguer des zones desservies,

non desservies et la couverture du premier réseau. Le réseau d’adduction

d’eau qui est mis en place avant 1980 s’étant de la station de traitement

jusqu’au quartier Garahio en passant par la voie principale qui traverse

Afridougou, Babré, Nairay-ville et Commerce. Deux ramifications sont

observées : une, qui mène au château d’eau, à Odiennékourani et une

autre aboutissant au quartier soleil pour atteindre Garahio. Ce premier

réseau ne couvre donc qu’une petite partie du secteur nord-est, l’est et le

sud. Toute la partie ouest n’était pas desservie.

Figure 3 : Le réseau d’adduction d’eau potable de la ville de Gagnoa

La ville s’étale plus vite que le réseau de desserte en eau potable. De 1998

à 2013, ce réseau a augmenté de 5 970 mètres (tableau III) tandis que dans

la même période, l’espace urbanisé de la ville est passé de 1857 hectares

à 4 100 hectares dont 700 hectares de bas-fonds (BNETD, 1998 et 2013).

Si tous les quartiers de la ville bénéficient du réseau d’adduction d’eau,

certains secteurs des quartiers périphériques n’y sont pas desservis (figure

3).

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Ce sont par ordre d’importance la grande extension de Dar-es-salam,

Barouhio extension, Sokouradjan, Zapata-extension et une partie de

Garahio-extension et Afridougou-extension (Résidentiel 2). Le réseau est

plus dense dans la partie nord-est, sud que dans la partie ouest. Cela

s’explique par l’existence du premier réseau et le premier développement

de la ville autour du noyau central.

3.2.3. Evolution des abonnés et les facteurs explicatifs

Evolution des abonnés

Le nombre d’abonnés au réseau SODECI est passé de 2 063 en 1988 à 3

561 en 1996 pour atteindre 5 809 abonnés en 2013 (tableau IV).

Tableau IV : Evolution des abonnés

Années 1988 1991 1992 1993 1995 1996 1997 1998 2013

Nombre

d’abonnés

2063 2168 2509 2590 3167 3561 4279 4826 5 809

Source : Archives de la SODECI de Gagnoa

Pour accroître le nombre d’abonné, une campagne de sensibilisation a été

menée en 1997 par l’Union des Villes et Communes du Centre Ouest

(UVICOM-CO), organisée par les autorités municipales de la ville, en

partenariat avec la SODECI. Elle visait à sensibiliser la population à

s’abonner à la SODECI selon des modalités particulières. Par exemple,

des personnes qui ont eu leurs compteurs résiliés pour facture impayée

ont pu de nouveau être réabonnées en payant l’ancienne facture non plus

en une seule modalité mais en plusieurs modalités. En dépit de cette

campagne, l’effectif des ménages de Gagnoa branchés au réseau d’eau

évolue lentement (tableau V).

Tableau V : Taux d’abonnés par rapport à l’effectif des ménages

Années 1988 1992 1998 2013

Effectif des abonnés 2 063 2 509 4 826 5 809

Effectif des ménages 14 182 17 567 20 017 31 720

Pourcentage des ménages

abonnés (%)

14,55 14,28 24,1 18,31

Abonné pour 1000

habitants

24 23 35 28

Source : INS, 2013 et archives de la SODECI de Gagnoa

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L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

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L’effectif des abonnés pour 1000 habitants est passé de 24 en 1988 à 28

en 2013. Malgré cette légère augmentation, cette moyenne est inférieure

à celle des villes de l’intérieur qui est autour de 40 abonnés pour 1000

habitants (Saint-vil, 1983). L’accès à l’eau potable est source de bonne

santé. Car, comme le disait Halfan Maliber2, « dans les villes du Tiers

Monde, le nombre de robinets d’eau et de bornes fontaines pour 1000

habitants est un meilleur indicateur de santé que le nombre de lits

d’hôpitaux ».

Les facteurs explicatifs du faible taux d’abonnés

- Le coût du branchement

A travers l’enquête menée, plusieurs raisons expliquent le faible nombre

d’abonnés. La principale raison qui ressort est le coût élevé du

branchement. Le coût du branchement social qui est théoriquement de 19

333 F CFA3 doit être augmenté des frais de l’installation intérieure, de la

longueur supplémentaire aux douze mètres contractuels sur la base de 5

890 F CFA le mètre. Il faut de plus fournir le titre foncier, un papier à

légaliser à la Mairie et une pièce d’identité. Le coût du branchement varie

aussi selon la distance. Pour les secteurs dont le taux de desserte est faible,

il faut acheminer l’eau à domicile sur de longues distances ; ce qui élève

le coût du branchement. C’est le cas de Dar-es-salam-extension, Garahio

extension et Zapata-extension.

On trouve aussi des secteurs bien desservis par le réseau SODECI mais

où les branchements ne se développent pas pour des raisons financières.

Les propriétaires (4,41% de l’ensemble des chefs de ménage enquêtés)

avancent qu’ils n’ont pas achevé de construire leurs maisons. Pour ce

faire, ils ne peuvent pas se brancher au réseau d’adduction d’eau. Ils

habitent soit des maisons inachevées soit des maisons précaires.

En plus du coût d’abonnement, d’autres facteurs sont à la base du faible

nombre d’abonnés au réseau d’eau potable.

2 Ancien Directeur Régional de l’Organisation Mondiale de la Santé de 1973 à

1988 3 Franc de la Communauté Franco-Africaine. 1 Euro = 655,957 F CFA

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B. KAMBIRE et M. YMBA

134

- L’existence de diverses sources d’approvisionnement en eau

L’eau utilisée à Gagnoa ne provient pas toujours du réseau d’adduction

d’eau. D’autres sources comme les puits sont fréquemment utilisées. Les

sources d’approvisionnement varient en fonction du type d’habitat et de

quartier (tableau VI).

Tableau VI : Sources d’approvisionnement en eau

Modes d’approvi-

sionnement

Type de quartier

Puits SODECI Puits + SODECI

Ménages

enquêtés Effectif % Effectif % Effectif %

Quartier évolutif

(cours communes)

30 27,3 28 24,56 52 47,27 110

Quartier évolutif

(cours individuelles)

20 18,2 42 36,84 52 45,61 114

Quartier Résidentiel 2 4,17 38 79,16 8 16,7 48

Ville de Gagnoa 52 19 108 40 112 41 272

Source : Enquête auprès des chefs de ménages, Octobre 2013

Les ménages qui utilisent l’eau de puits constituent 19% de l’ensemble

des ménages. Ceux qui utilisent l’eau de puits combinée à l’eau distribuée

par la SODECI s’élèvent à 41%. Uniquement 40% des ménages

s’approvisionnent exclusivement en eau distribuée par la SODECI. Mais

en cas de pénurie d’eau due essentiellement aux coupures prolongées,

toute la population a recours à l’eau de puits (photo 2) ou de source.

Source : Kambiré, 2013

Photo 2 : Approvisionnement en eau de puits traditionnel dans une cour

commune à Dioulabougou

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L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

Ouest de la Côte d’Ivoire)

135

En plus des deux modes principales d’approvisionnement (puits et

SODECI) et de l’eau de source à un degré moindre, il existe l’eau de pluie

recueillie dans les récipients pendant les saisons pluvieuses.

L’eau des rivières est utilisée pour d’autres besoins : arrosage des cultures

maraîchères, fabrication des briques et pour la construction des

habitations.

Au total, le faible taux de ménages abonnés aux réseaux d’adduction

d’eau, enregistré à Gagnoa s’explique par l’existence de différentes

sources d’approvisionnement en l’occurrence, les puits traditionnels.

Saint-vil avait abouti à la même conclusion en 1973. A cela, s’ajoute la

forte croissance démographique qui s’accompagne d’un développement

spatial anarchique échappant à tout contrôle des pouvoirs publics

(Randrianarisoa, 2012).

3.2.4. Evolution de la consommation annuelle d’eau

La quantité d’eau potable consommée annuellement par la population de

Gagnoa connaît une variation (tableau VII).

Tableau VII : Evolution de la consommation annuelle d’eau

Années 1992 1993 1996 1997 1998 2013

Consommation

(m3)

649 138 648 906 604 899 863 482 903 566 1 100 07

9

Taux d’évolution

(%)

5,11 - 0,04 - 6,78 42,75 4,64 21,75

Effectif des

abonnés

2 509 2 590 3561 4 279 4 826 5 809

Consommation par

abonné (m3)

259 250 170 201 187 200

Source : Archives de la SODECI de Gagnoa

La consommation annuelle d’eau de la SODECI qui a connu une légère

progression entre 1991 et 1992 a chuté de - 0,04% entre 1992 et 1993 puis

de - 6,78 entre 1993 et 1996 avant de reprendre sa progression à partir de

1997. Cette chute s’explique par la faiblesse du nombre d’abonnés au

cours de cette période.

La quantité annuelle d’eau consommée par abonné qui était de 285 m3 en

1991 a baissé en 1998 (187 m3). En 2013, un abonné (composé en

moyenne de 6 personnes) consomme 200 m3 d’eau.

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B. KAMBIRE et M. YMBA

136

Sachant qu’en moyenne un abonné est composé de 6 personnes (INS,

2014), la consommation individuelle est donc d’environ 33,33 m3 d’eau

par an. Ce résultat confirme celui de Llamas (1997) pour qui la

consommation annuelle d’eau urbaine, dans la plupart des villes du

monde, se situe en dessous de 100 m3 par personne. La consommation

d’eau à Gagnoa est très faible. Il se situe en dessous du seuil tolérable

pour la consommation d’eau par jour et par personne estimé par la Banque

Mondiale à 100 litres (Savina et al., 1994). Mais cette quantité est plus

élevée que celle consommée par personne dans la province du Poni (sud-

ouest du Burkina Faso) qui est de 15,2 m3 (Lare, 2010).

Selon les enquêtes menées dans les villes de l’Afrique de l’Ouest par

Baron et al. en 2011, la demande en eau potable varie selon les

caractéristiques socio-économiques des consommateurs et leurs

habitudes de consommation. Dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest,

les fonctionnaires s’approvisionnent de manière plus systématique en eau

potable que les agriculteurs. La demande en branchements individuels

provient d’ailleurs essentiellement de cette catégorie de la population

(Baron et al., 2011). Les quartiers résidentiels de Gagnoa abritent la

plupart des fonctionnaires ; cela pourrait expliquer aussi la forte

consommation d’eau potable par les ménages (76,16%).

3.3. Problèmes liés à l’accès à l’eau potable

Les problèmes d’accès à l’eau potable à Gagnoa se résument aux risques

de pollution au niveau de la distribution dû à la dégradation de

l’environnement urbain, les pertes d’eau lors de la distribution, la

pollution de l’eau au niveau de la consommation et l’inaccessibilité du

réseau de distribution par une frange de la population des secteurs

périphériques de la ville.

3.3.1. La dégradation de l’environnement et les risques de pollution au

niveau de la distribution

Au niveau de la distribution, la dégradation de l’environnement est un

facteur de la pollution de l’eau.

La forte croissance de la population, le développement des activités

économiques auxquels s’ajoute le site sur lequel se développe la ville,

font que Gagnoa présente un environnement insalubre. En effet, selon

l’enquête menée auprès des autorités municipales en 2013, la ville produit

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L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

Ouest de la Côte d’Ivoire)

137

par semaine 462 tonnes soit en moyenne 1980 tonnes de déchets

ménagers par mois et 23 760 tonnes par an. Environ 50 m3 sont ramassés

par jour ce qui correspond à environ 250 tonnes par semaine. Le taux de

ramassage par rapport au volume théorique de production s’élève à 54%.

Il reste donc 46% des ordures produites qui ne sont pas collectées. Cela

se traduit par l’existence de nombreux immondices à proximité des bas-

fonds et cours d’eau dans les quartiers très peuplés.

A cause du relief assez vallonné et des fortes pentes (10%), l’érosion est

assez importante dans la ville. Elle déchausse les tuyaux de canalisation

d’eau de la SODECI par endroit. C’est le cas de Dioulabougou (photo 3).

On aperçoit à l’extrême gauche un réseau de canalisation déchaussée par l’érosion au

quartier Dioulabougou

Source : Kambiré, 2013

Photo 3 : Déchaussement d’un tuyau de canalisation de la SODECI

3.3.2. Les pertes d’eau lors de la distribution

Les pertes d’eau lors de la distribution sont causées par les dommages

enregistrées sur le réseau.

Une partie du réseau constitué d’amiante cimente est très vieillissante. Il

représente 17,25% du réseau total de la ville soit 26 kilomètres de long.

La plupart des dommages enregistrées dans la ville se produisent

beaucoup plus sur cette partie du réseau.

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B. KAMBIRE et M. YMBA

138

Ces cassures sont fréquentes au quartier Dioulabougou. Lors de ces

cassures, on assiste à l’arrêt de l’alimentation en eau dans le secteur

concerné d’où le désagrément causé à la population qui est privée d’eau

potable pendant des heures.

Les fuites d’eau du réseau entrainent les pertes, donc un manque à gagner,

mais aussi un accroissement des dépenses de la SODECI qui a la charge

de les réparer. Exemple en 1998, la SODECI a produit 982 137 m3 d’eau

pour 903 566 m3 consommée soit une perte de 78 571 m3. Cela fait un

manque à gagner d’environ 30 759 690 F CFA si l’on tient compte du

tarif administratif du m3 d’eau qui est de 390 F CFA. Les pertes d’eau

enregistrées en 2013 s’élèvent à 450 650 m3.

3.3.3. Le risque de pollution de l’eau au niveau de la consommation

Au niveau de la consommation, le risque de pollution de l’eau à Gagnoa

est dû à plusieurs facteurs : la méthode de stockage dans les ménages, la

qualité des récipients dans lesquels sont conservée l’eau, et les lieux de

sa conservation. Ce résultat est attesté par certains auteurs (Emilie et al.,

2014; Désille, 2012; Lalanne, 2012; Papa et al., 2010; Azonnakpo, 2007;

Ngnikam et al., 2007).

Selon l’enquête menée, 68,75% des ménages résidant dans les quartiers

résidentiels, 92% des ménages des quartiers évolutifs à cour individuelle

et tous les ménages des quartiers évolutifs à cour commune n’utilisent pas

l’eau directement du robinet pour leurs différents besoins. Ils recueillent

l’eau dans des récipients. Tous ces récipients ne sont pas

systématiquement recouverts. Les possibilités de contamination de l’eau

sont donc réelles. Les fûts sont exposés sous le seul robinet de la cour. La

poussière soulevée (pendant les saisons sèches), lors du balayage des

cours, est un risque de pollution de cette eau. Il est aussi constaté qu’un

quart du contenu des récipients n’est jamais vide d’eau avant d’être rempli

à nouveau. Ces fûts (précisément les gros fûts dont chaque ménage en

dispose au moins un) ne sont jamais lavés d’autant plus qu’ils contiennent

en permanence de l’eau ; sauf en cas de coupure d’eau d’une durée de

plus de 2 jours.

Le risque de pollution de l’eau est aussi dû à la durée du stockage. A

Gagnoa, la durée de conservation de l’eau dans les fûts varie entre une

demi-journée et une journée entière soit plus de quatre heures de

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L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

Ouest de la Côte d’Ivoire)

139

conservation. Si l’on suit l’expérience effectuée par Savina et al., (1994)

à Ouagadougou, on peut donc affirmer que l’eau recueillie dans les

récipients de stockage est polluée. Car, plus l’eau est stockée longtemps,

plus le taux de chlore baisse. Or, le chlore joue un rôle important dans

l’eau. Il permet de tuer les germes pathogènes pouvant provoquer

certaines maladies telles que le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde,

etc. (OMS, 2009) grâce à son pouvoir bactéricide.

3.3.4. L’inaccessibilité au réseau de distribution d’eau par une frange de

la population

La dynamique urbaine marquée par l’extension spatiale de la ville pose le

problème d’extension du réseau de canalisation d’eau de la SODECI

(tableau VIII) ; ce qui fait que certains secteurs, pour la plupart les zones

périphériques, ne sont pas desservies par le réseau.

Tableau VIII : Longueur de canalisation par hectare urbanisé

Années 1988 1992 1998 2013

Longueur du réseau (m) 134000 134000 139030 145000

Superficie urbanisée (ha) 1532 1830 1857 3400

Longueur de canalisation/ ha 87 73,22 75 42,65

Source : Archives SODECI Gagnoa et BNETD, 1998 et 2013

La longueur du réseau qui était de 87 mètres par hectare en 1988 est

passée à 75 mètres par hectare en 1998 puis à 42,65 mètres par hectare.

On note une forte baisse de la longueur de canalisation par hectare. Cela

s’explique par l’apparition des nouveaux quartiers non desservis.

L’Etat a en charge la réalisation des canalisations d’adduction d’eau qui

sont exploitées par la SODECI. Mais la politique de l’Etat est de

privilégier les localités n’ayant pas d’infrastructures d’adduction d’eau

potable que de réaliser des extensions de réseau dans celles qui en

bénéficie. C’est le cas de la ville de Gagnoa qui connaît une dynamique

spatiale. De ce fait, la SODECI est confrontée à un grand problème : celui

de la distribution d’eau dans certains quartiers périphériques de la ville.

On assiste, à ces endroits, à l’installation des compteurs d’eau à des

centaines de mètres des habitations (photo 4). L’abonné n’arrive pas à

vérifier régulièrement son compteur.

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B. KAMBIRE et M. YMBA

140

Des compteurs sont installés à proximité du réseau de canalisation à environ 150 mètres

de certaines habitations

Source : Kambire, 2013

Photo 4 : Travaux de conduite d’eau à un domicile sur une longue distance

Si l’inaccessibilité à l’eau potable pour certains est due aux difficultés

d’accès au réseau, elle est aussi causée par le coût élevé du branchement.

Le coût élevé de la production et de la distribution de l’eau a un impact

sur les frais d’accès à l’eau de la SODECI. Si la plupart des ménages

interrogés (88,25%) reconnaissent que la facture de l’eau est abordable,

ce n’est pas le cas du coût de l’abonnement4 qui est passée de 19 333

FCFA en 2000 à 29 000 F CFA en 2013 (SODECI, 2013). Cette somme

n’est pas à la portée des ménages disposant des revenus faibles (67,2%

des ménages enquêtés). Non seulement l’abonnement coûte cher, mais

aussi la SODECI exige le paiement intégrale de cette somme. En 2006,

Mpakam et al., avaient montré également dans la ville de Bafoussam au

Cameroun, que très peu de ménages pauvres ne bénéficiaient pas d’un

branchement à l’eau potable à domicile malgré une exceptionnelle mesure

de réduction de 50% du coût de raccordement. Plusieurs études ont, en

effet, montré que l’incapacité financière des ménages reste le principale

facteur de l’inaccessibilité à l’eau potable dans les villes en Afrique

(Mpakam et al., 2006; UNESCO, 2003; Wetle, 2003).

4 Sans les frais du branchement qui varient selon la distance qui sépare le lieu

de pose du compteur du réseau principal de desserte en eau de la SODECI.

Page 22: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

L ’accès à l’eau potable dans les villes secondaires ivoiriennes : le cas de Gagnoa (Sud-

Ouest de la Côte d’Ivoire)

141

Cet état de fait réduit considérablement le nombre d’abonnés qui

préfèrent s’approvisionner en eau de puits en attendant que les moyens

financiers s’améliorent pour se connecter au réseau d’eau potable.

Conclusion

L’étude portant sur l’accès à l’eau potable à Gagnoa a permis faire

plusieurs constats. La ville dispose de nombreuses ressources en eau de

surface. Elles sont constituées d’un principal cours d’eau le Guéri avec

ses deux affluents (Drébot et Mosso) et d’une retenue d’eau.

L’eau de la retenue est utilisée pour l’alimentation de la ville en eau

potable après un traitement complet.

Malgré son réseau de distribution d’eau long de 145 000 mètres en 2013,

les secteurs périphériques de la ville comme Dar-es-salam-extension,

Barouhio extension, Sokouradjan, Garahio-extension, Zapata-extension

et Résidentiel 2 ne sont pas correctement desservis.

L’effectif des abonnés en 2013 s’élève à 5 809 soit 18,21 % des ménages.

Seulement 40% de ces ménages utilisent de manière exclusive l’eau

potable pour les différents usages. Quant aux autres, ils combinent

plusieurs sources : l’eau SODECI, l’eau de puits et l’eau de pluie.

L’étude de l’accès à l’eau potable à Gagnoa montre que dans les villes de

l’intérieur, l’alimentation en eau potable des populations ne passe pas

nécessairement par le branchement de tous les ménages. Plusieurs sources

d’approvisionnement en eau sont observées.

La gestion de l’eau pose un certain nombre de problèmes. La ressource

eau subit une pollution au niveau de la réserve et des risques de pollution

sont aussi observés au cours de la distribution à cause de la dégradation

de l’environnement urbain et à la défaillance d’une partie du réseau. Cette

pollution s’observe aussi au niveau de son mode de conservation. Cet état

de fait peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des populations.

La gestion durable des ressources en eau doit être fondée sur l’idée que

l’eau fait partie intégrante de l’écosystème et qu’elle constitue une

ressource naturelle et un bien social et économique dont la qualité et la

quantité déterminent l’affectation. Il faut donc une mobilisation de toutes

les ressources financières, techniques adéquates et une politique fiable

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B. KAMBIRE et M. YMBA

142

pour sa bonne gestion. C’est à ce seul prix que l’on pourra améliorer les

conditions de vie des populations ivoiriennes.

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ligne] : http://www.vertigo.uqam.ca]

Page 26: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

375

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1. Conditions de publication

La Revue Sciences de l’Environnement en abrégé Rev. Sc. Env. est

une revue de géographie logée au Laboratoire de Recherches

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spécialités s’intéressant à la thématique de l’environnement. Elle

publie des articles originaux, rédigés en français ou en anglais, non

publiés auparavant et non soumis pour publication dans une autre

revue. Elle paraît annuellement et, au besoin, en hors-série et en

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2. Le manuscrit

Tout manuscrit soumis à examen, doit comporter les éléments suivants

: un titre (en majuscule, centré par rapport au texte), une signature

comportant le prénom (en minuscule avec l’initial en majuscule) suivit

du nom (en majuscule) de ou des auteur (s) ; le nom et l’adresse

complète de l’institution d’attache ; le courriel ; un résumé en français

et en anglais (de 250 mots au maximum présentant la problématique,

l’approche méthodologique, les résultats et les perspectives) ; des

mots clés (un minimum de trois et un maximum de cinq). Ce texte doit

respecter les formes habituelles de présentation : introduction, cadre

géographique, approche méthodologique (ou matériels et méthodes),

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schéma classique peut être adapté selon le type de recherche.

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au maximum. Interligne simple ; police : Times New Roman ; taille

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376

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Les noms scientifiques doivent être écrits en entier, avec le nom du

descripteur ou de l’auteur dans le texte ou dans le résumé ou dans

l’introduction, à la première apparition (ex. : Tectona grandis L.). On

peut donner uniquement le nom du genre suivi du nom de l’espèce à

la deuxième apparition (ex. : Tectona grandis). Dans le cas où il s’agit

d’une série de mêmes genres qui se suivent, le nom du premier genre

sera écrit en entier et en abrégé les autres, suivis des noms des espèces

(ex. : Terminalia laxiflora Engl., T. ivorensis A. Chev., T. superba

Engl. & Diels).

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Page 28: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

377

ou Excel seront conservés dans leur format d’origine sans

conversion ;

toute illustration floue ou illisible sera rejetée ;

les figures doivent montrer à la lecture visuelle, suffisamment

d’informations compréhensibles sans recours au texte ;

chaque illustration doit avoir un titre et une source au style :

Times New Roman, taille 10, gras ;

les illustrations doivent être référencées avec précision dans le

texte. Exemple : Tableau I ou Figure 1, lorsque l’illustration

est appelée ; (Tableau I), (Figure 1) lorsque la référence de

l’illustration est placée à la fin d’une phrase. Les illustrations

sont numérotées et commentées dans un ordre chronologique ;

les tableaux sont numérotés en chiffre romain (Exemple :

Tableau I : Variation des aires favorables à Porphyrio

Porphyrio). Leurs titres sont placés en haut. Les figures

(cartes, schémas, etc.) et photos sont numérotés en chiffres

arabes (Exemple : Figure 1 : Zone d’étude). Leurs titres sont

placés en bas ;

en ce qui concerne les figures et les photos, leur source est

placée au-dessus du titre ;

tous les titres des illustrations et leurs sources sont centrés.

4. Normes bibliographiques

Comment citer les auteurs ?

Seuls les noms des auteurs sont référencés dans le texte, suivi de

l’année de publication. Ni l’initial du prénom, ni le prénom lui-même

ne doivent faire partie intégrante de la référence citée.

Page 29: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

378

Lorsque l’auteur est appelé

Exemples :

Selon Tchamiè (2012) ; quand il s’agit d’un document d’un

auteur ;

Selon Tchamiè & Laré (2012) ; quand il s’agit d’un document

de deux auteurs ;

Selon Takou & al., (2012) ; quand il s’agit d’un document de

plus de deux auteurs.

Si plusieurs références se suivent, elles doivent être séparées

chacune par une virgule et classer par ordre chronologique de

publication. Exemple : Selon Dakissaga (2006), Nassa (2009)

et Polorigni (2012).

Lorsque la référence est placée à la fin d’une phrase

Exemples :

(Tchamiè, 2012) ; quand il s’agit d’un document d’un auteur ;

(Tchamiè & Laré, 2012) ; quand il s’agit d’un document de

deux auteurs ;

(Takou & al., 2012) ; quand il s’agit d’un document de plus

de deux auteurs.

Si plusieurs références se suivent, elles doivent être séparées

chacune par un point-virgule et classer par ordre

chronologique de publications. Exemple : (Dakissaga, 2006 ;

Nassa, 2009 ; Polorigni, 2012).

Références bibliographiques

Seules figurent les références citées dans le texte. Inversement, tout

auteur cité doit figurer dans la bibliographie. L’ordre retenu pour les

références bibliographiques est alphabétique. Les références sont

classées en fin d’article dans l’ordre alphabétique. Elles ses présentent

de la manière suivante :

Page 30: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

379

Pour les articles de revues

Nom (en minuscule) des auteurs suivis des initiales de leurs prénoms,

année de publication : Titre de l’article (dans la langue d’origine).

Nom de la revue en italiques, numéros de tomes, de volumes et de

série en gras (mettre les ponctuations), première et dernière pages de

l’article ou le nombre de pages.

Ngur-Ikone J. K., 2010 : La politique publique de la gestion des

espaces verts par l’hôtel de ville de Kinshasa. Africa Development,

(35) 3, 13-46.

Bogaert J. & Mahamane A., 2005 : Ecologie du paysage : cibler la

configuration et l’échelle spatiale. Annale des Sciences

Agronomiques du Bénin, 7, 39-68.

Pour les ouvrages collectifs

Nyassogbo G. K., 1998 : qu’est-ce qu’une capitale ? Essai de

définition. In Le centenaire de Lomé, capitale du Togo (1897-1997)

(Nyassogbo G. K., Marguerat Y., Gayibor N.). Collection

«Patrimoines» n° 7 Presses de l’UB Lomé, pp 11-32.

1 2 3 1 : Volume de la revue

2 : Numéro de la revue

3 : Intervalle de pages

1 2 1 : Numéro de la revue

2 : Intervalle de pages

1. Titre de l’ouvrage

2. Directeur (s) de l’ouvrage

Auteur de l’article

Titre de l’article

Titre de la revue

Titre de l’article

Titre de l’ouvrage

Page 31: UNIVERSITE DE LOME SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

380

Pour les livres et littérature grise

Même présentation des auteurs. Titre du livre en italique, ville ; nom

de l’éditeur, année de publication, nombre de pages.

Ex. : Braque R., 1988 : Biogéographie des continents. Paris Barcelone

Milan Mexico, Masson, 470 p.

5. Soumissions et évaluation des articles

Les textes doivent être exclusivement envoyés à l’adresse

[email protected]

Tout manuscrit qui ne respecte pas les normes su-énumérées

sera purement et simplement rejeté.

Les projets d’articles sont attendus entre le 1er janvier et le 30

mai de chaque année, délai de rigueur. Un délai de deux (2)

mois est nécessaire pour instruire les aticles. Les articles sont

évalués par des scientifiques choisis de par le monde selon

leurs champs thématiques.

Les projets d’articles corrigés par les auteurs doivent parvenir

à la direction de la publication de la revue, au plus tard le 30

août. Le mois de septembre est consacré au traitement des

articles par le comité scientifique et le secretariat de

publication de la revue, avant dêtre renvoyés au besoin, aux

auteurs pour les ultimes corrections. A l’issue de cette étape,

la liste définitive des articles à publier sera retenue. Au final,

les articles publiés son attendus au plus tard le 15 décembre de

chaque année.

Les frais de publication, sont versés après acceptation de

l’article. Ils s’élèvent à 40 000 Francs CFA (60 Euros).