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École d’audioprothèse J. E. BERTIN de Fougères
Utilisation des tests de distorsions lors de
l’adaptation prothétique
Mémoire soutenu en vue de l’obtention du diplôme d’état
d’audioprothèse
Par
Lola FAGGIANO
Sous la direction de :
M. COEZ Arnaud
Maître de mémoire
Et
M. BIZAGUET Éric
Maître de stage
Remerciements
Je tiens avant tout à remercier Monsieur Eric Bizaguet de m’avoir accueillie au sein du
Laboratoire de Correction Auditive à Paris 1er, d’avoir su partager ses nombreuses
connaissances et être attentif à mes questionnements.
La disponibilité, la gentillesse et le sens pédagogique de Monsieur Arnaud Coez, mon
guide lors de la réalisation de ce mémoire, ont été autant de motivations pour l’élaboration
de ce travail.
Je souhaite faire part de mes remerciements à Monsieur François Le Her, mon maître
de stage de deuxième année dont la passion, partagée par son équipe, m’a confortée dans
mon choix professionnel.
Je remercie également Messieurs Yoan Nahmani et Yves Lasry sans qui ce mémoire
n’aurait pu voir le jour.
Un grand merci à toute l’équipe du L.C.A. qui a été accueillante et soutenante.
Merci aussi à toute l’équipe enseignante de l’école d’audioprothèse de Fougères ainsi
qu’Isabelle dont la patience n’a d’égal.
Je ne saurais conclure ces remerciements sans citer mon père, Robert Faggiano dont la
passion et l’envie de la transmettre sont inépuisables.
Enfin, merci à ma famille et à mes proches pour m’avoir soutenue et aidée dans la
réalisation de ce mémoire.
Sommaire
Introduction …………………………………..……….………………………………………………………5
1. RAPPELS DE PSYCHOACOUSTIQUE ………………………………………………………………6 1. 1. Paramètres physiques de la parole ............................................................. 6
1. 1. 1. Intensité ........................................................................................................ 6
1. 1. 2. Fréquence ..................................................................................................... 9
1. 1. 3. Temps .......................................................................................................... 16
1. 2. Distorsions de ces paramètres physiques ................................................. 20
1. 2. 1. Les distorsions d’intensité ........................................................................... 20
1. 2. 2. Les distorsions de fréquence ...................................................................... 22
1. 2. 3. Les distorsions temporelles ........................................................................ 25
2. RAPPELS D'AUDIOMETRIE TONALE TESTANT LES DISTORSIONS …………………28 2. 1. Paramètre d’intensité ............................................................................... 28
2. 1. 1. Les concepts et les biais .............................................................................. 28
2. 1. 2. Les tests ....................................................................................................... 30
2. 2. Paramètre de fréquence ........................................................................... 36
2. 2. 1. Les concepts et les biais .............................................................................. 36
2. 2. 2. Méthode de modulation en fréquences ..................................................... 38
2. 3. Paramètre de temps ................................................................................. 39
2. 3. 1. Les concepts et les biais .............................................................................. 39
2. 3. 2. Les tests ....................................................................................................... 41
3. PROTOCOLE ……………………………………………………………………………………………….43 3. 1. Matériel .................................................................................................... 43
3. 2. Calibration ................................................................................................ 43
3. 3. Protocole .................................................................................................. 45
3. 4. Les tests statistiques utilisés ..................................................................... 46
4. RESULTATS …………………………………………………………………………………………………49 4. 1. Résultats du test de Lüscher et Zwislocki .................................................. 49
4. 1. 1. Comparaison entre les populations ............................................................ 49
4. 1. 2. Comparaison des résultats obtenus au test de Lüscher selon la fréquence testée. ..................................................................................................................... 51
4.1.2.1. Dans le groupe Entendant ......................................................................... 51
4.1.2.2. Dans le groupe Malentendants ................................................................ 51
4.1.2.3. Sujets présentant l’Inverse du Recrutement ............................................. 52
4. 1. 3. Test de Lüscher et perte auditive ............................................................... 53
4. 2. Résultats du Békésy .................................................................................. 54
4. 2. 1. Étude du « nombre de réactions » au seuil liminaire par bande de fréquences .............................................................................................................. 54
4. 2. 2. Etude de la population malentendante : comparaison du « nombre de réactions » pour différentes bandes fréquentielles au seuil liminaire et à un seuil supraliminaire ......................................................................................................... 55
4. 3. Résultats du test de Modulation en Fréquences ....................................... 57
4. 3. 1. Comparaison entre les populations ............................................................ 57
4. 3. 2. Comparaison des scores de discrimination de fréquence selon la fréquence testée ...................................................................................................................... 57
4.3.2.1. Dans le groupe Entendants ........................................................................ 57
4.3.2.2. - Chez les Malentendants .......................................................................... 58
4. 3. 3. MMF et degré de perte auditive ................................................................. 58
4. 4. Résultats du Pouvoir Séparateur Temporel .............................................. 59
4. 4. 1. Comparaison entre les populations ............................................................ 59
4. 4. 2. Pouvoir Séparateur Temporel et degré de surdité ..................................... 60
4. 4. 3. Pouvoir Séparateur Temporel et audiométrie vocale ................................ 60
4. 5. Résultats du test de Discrimination temporelle ........................................ 62
4. 5. 1. Comparaison entre les populations ............................................................ 62
4. 5. 2. Discrimination Temporelle et audiométrie vocale ..................................... 63
4. 5. 3. Effets de l’âge sur la discrimination temporelle. ........................................ 66
5. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS……………………………………..68 5. 1. Test de Lüscher et Zwislocki ..................................................................... 68
5. 2. Audiométrie automatique de Békésy ....................................................... 69
5. 3. Test de Modulation en Fréquences .......................................................... 71
5. 4. Test du Pouvoir Séparateur Temporel ...................................................... 72
5. 5. Test de Discrimination Temporelle ........................................................... 73
Conclusion …………………………………………………………………………………….………………75
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
5
Introduction
Nous nous sommes essentiellement attachés à faire le bilan technologique à un
moment précis de l’évolution du logiciel informatique Distorsions® créé par Yves Lasry à la
demande du Collège National d’Audioprothèse, avant que celui-ci ne soit distribué. En effet,
cet outil audiométrique innovant permet la réalisation d’une palette de tests cernant avec
précision les différents types de distorsions de l’oreille humaine pathologique.
Ces tests audioprothétiques ont montré leur intérêt depuis longtemps dans
l’évaluation de la qualité de l’oreille du sujet candidat à l’appareillage et appareillé, celle-ci
étant déterminante dans le pronostic de résultat de l’appareillage.
Le but était de comparer les résultats obtenus sur 36 sujets malentendants, soit 72
mesures, et les données théoriques accessibles à ce jour.
Nous avons étudié les différents paramètres acoustiques de référence que sont
l’intensité, la fréquence et le temps. Pour cela nous avons choisi de réaliser l’audiométrie
automatique de Békésy aux seuils liminaire et de confort, le test de Lüscher et Zwislocki, le
test de la Méthode de Modulation en Fréquences, ainsi que les tests du pouvoir séparateur
et de discrimination temporels. Notre limite était dictée par le seuil de fatigabilité des sujets
testés qu’il fallait prioritairement préserver.
Cette étude a notamment contribué à affiner certains paramètres de ce logiciel grâce à
l’extrême disponibilité et réactivité de son auteur, Yves Lasry.
Cet outil ouvre un champ d’exploration pertinent dans la pratique de notre exercice
professionnel, donnant aux cas difficiles un tableau d’éléments objectifs. Ll’audioprothésiste,
s’appuyant sur son savoir-faire et son expérience, peut ainsi affiner certains réglages qui lui
sont accessibles afin d’optimiser l’appareillage.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
6
1. RAPPELS DE PSYCHOACOUSTIQUE
1. 1. Paramètres physiques de la parole
1. 1. 1. Intensité
Concernant la parole :
- Dynamique de la parole :
La difficulté majeure du malentendant étant la perception de la parole, notamment en
milieu bruyant, du fait d’une diminution de sa pertinence tonotopique auditive, il nous est
indispensable de connaître la dynamique de la parole. La finalité de l’appareillage étant
d’intégrer la dynamique auditive du normo-entendant dans la dynamique résiduelle du
malentendant.
L’étude du spectre à long terme de la parole en valeurs de crêtes (Étude du spectre à
long terme de la parole en valeurs de crêtes, Hilaire, S., Renard, X., De Bock, R., Vervoort, P.,
Lurquin, P. & Lefèvre, F. (11)), selon différents niveaux de voix (chuchotée, moyenne et forte)
a révélé des caractéristiques intéressantes de la parole.
→ Voix moyenne
Le spectre moyen à long terme de la parole de ces individus se caractérise par un
plateau énergétique jusque 500Hz puis une décroissance monotone jusqu’à 8000 Hz.
L’amplitude est d’environ 27 dB (c'est-à-dire de 70 dB SPL vers 500Hz à 43 dB SPL pour le
8000 Hz).
→ Voix chuchotée
Sur le plan physiologique, la voix chuchotée n’entraîne pas de vibration des cordes
vocales, elle correspond à la modulation d’un souffle. Cela a évidemment des effets sur sa
courbe spectrale. L’intensité est plus faible et son spectre à long terme n’est pas parallèle à
ceux des voix moyenne et forte. L’intensité est proportionnellement plus faible dans la zone
fréquentielle 250-4000 Hz.
→ Voix forte
Concernant les voix fortes, nous pouvons observer que la voix féminine est de plus
grande intensité que la voix masculine.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
7
La figure 1 illustre les résultats de l’étude en fonction du niveau de voix.
Figure 1: Spectres moyens à long terme de la parole, en valeur crête, pour différents niveaux de voix.
A partir de cette étude et des principes d’acoumétrie qui lient la distance et le niveau
d’intensité au niveau du pavillon nous pouvons évaluer la dynamique de la parole à laquelle
est soumis chacun d’entre nous quotidiennement à environ 30 dB. Cette valeur de
dynamique est la base de tout réglage audioprothétique.
Concernant l’audition :
- Seuil de détection
Afin de normaliser le seuil de détection, les seuils de nombreux normo-entendants ont
été mesurés en dB SPL. Ces sujets de référence sont de jeunes hommes de 20 ans lors de la
conscription militaire, au temps où celle-ci était obligatoire. La moyenne de ces seuils est
utilisée comme référence du 0 dB HL (pour hearing loss) de l’audition normale.
Cette courbe de référence est à l’origine de la création de l’échelle de sonie.
- Échelle de sonie
« La sonie, qui mesure le rapport subjectif entre deux sensations d’intensité sonore a
pour unité le sone » (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
8
Les travaux portant sur l’établissement des courbes de référence de la sonie ont été
réalisés par Flechter et Munson en 1933 (Audiologie pratique : Manuel pratique des tests de
l’audition, Bordure, Ph. (2)).
Cette échelle des phones tient compte des différences de sensation selon la fréquence
du stimulus cependant elle n’est pas réellement physiologique car elle ne respecte pas la
sensation à proprement parler.
C’est pour remédier à ce défaut qu’une « échelle de gêne » a été créée. Son unité est
le sone. A l’instar de l’échelle des phones, la fréquence de référence est le 1000 Hz ce qui
entraîne une égalité entre le décibel et le sone à cette fréquence (Précis d’audioprothèse :
Tome I, C.N.A. (7)).
L’échelle de sonie est illustrée figure 2.
Figure 2: Courbes isosoniques et relation entre phones et dB SPL.
Lorsque le niveau d’intensité est élevé la relation entre le décibel et la sonie est moins
dépendante de la fréquence, cela signifie que la courbe s’homogénéise par rapport à la
fréquence.
La sonie est dépendante de l’environnement sonore, c'est-à-dire que la sensation de
force sonore est sensible à la fatigue auditive ou au phénomène d’adaptation, et elle est
également liée à la durée du son.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
9
- Seuil différentiel d’intensité (S.D.I.)
Le seuil différentiel d’intensité est « la plus petite différence qui permette de percevoir
une différence entre deux sons » selon la définition de Chays (Naissance, vie et mort de
l’oreille, Chays, A. (5)).
L’intensité et l’imagerie cérébrale :
Belin et al. (1998) ont pu décrire le réseau cérébral impliqué dans la discrimination
d’intensité de deux sons différents par tomographie à émission de positons (T.E.P.) Une
corrélation a été établie entre le degré de difficulté de la tâche de discrimination et le degré
d’activation de la région pariétale inférieure droite (Précis d’audioprothèse : Production,
phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
1. 1. 2. Fréquence
Concernant la parole :
La parole résulte d’une émission phonatoire riche fréquentiellement mais
essentiellement porteuse de sens. Celle-ci peut être séquencée en phonèmes qui sont les
plus petites unités phonologiques (sans réalité physiologique). Il s’avère pertinent d’étudier
les difficultés de perception de ces phonèmes afin d’établir un projet de réhabilitation
auditive. Pour ce faire, il est donc indispensable de connaître les caractéristiques de ces
éléments de la parole ainsi que ce qui les relie.
- Le fondamental laryngé :
Le fondamental laryngé contribue fortement à la prosodie et permet la reconnaissance
d’un individu et de son sexe (Précis d’audioprothèse : Production, phonétique acoustique et
perception de la parole, C.N.A. (6)). Le fondamental variant de 110 Hz, 220 Hz et 250 Hz
respectivement pour l’homme, la femme et l’enfant.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
10
- Les résonances :
Les formants sont des « points de résonances du conduit vocal, amenant à
l’émergence de certaines fréquences » (Précis d’audioprothèse : Production, phonétique
acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
Les premiers formants nommés F1, F2 et F3 proviennent des résonances des
différentes cavités (F1 : pharynx, F2 : cavité buccale, F3 : cavité labiodentale).
Ces formants contribuent à la classification des phonèmes qui est indispensable pour
l’analyse fine de l’audiométrie vocale.
- Les transitions phonétiques :
Les travaux de F. Lefèvre en 1982 ont montré que les voyelles juxtaposées aux
consonnes voient leurs fréquences formantiques modifiées.
Les consonnes sont identifiables essentiellement grâce aux transitions qui les
entourent.
Ces éléments transitoires de la parole prennent tout leur sens au travers de l’étude de
Liénard (1972) qui a prouvé que ces transitions, à elles seules, suffisent à la reconnaissance
des consonnes pour un accès à une intelligibilité globale.
La consonne est peu énergétique et de durée brève (son niveau d’intensité est faible,
compris entre 7 et 25 dB SPL) en comparaison avec une voyelle. Fragile, compte tenu du
masquage possible par les environnements phonétique et acoustique, sa reconnaissance se
fait essentiellement par le biais de sa transition phonétique, liée à la voyelle adjacente.
L’expérience de Leipp en 1977, lors de l’étude de l’émission d’une note de musique,
met en valeur le rôle des transitoires d’attaque et des transitoires d’extinction dans la
reconnaissance de la source.
- Les fréquences pertinentes :
Le 2000 Hz a toujours été la fréquence essentielle de la reconnaissance de la parole
(nous pouvons nous référer aux travaux de : Lafon en 1959, Lieberman & al. en 1967,
Lienard en 1972, Dupret & Lefèvre en 1991, Gelfand en 1997) (Précis d’audioprothèse :
Production, phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)) comme le
démontre l’histogramme de la Figure 3 ci-après.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
11
Figure 3: Degré de pertinence des bandes fréquentielles pour l'intelligibilité.
Concernant l’audition
- La sélectivité fréquentielle
Pour connaître la spécificité d’une fibre du nerf cochléaire, on réalise l’expérience
suivante :
Le stimulus utilisé est un son continu dont la fréquence croît et décroît pour une
intensité donnée, il s’agit de mesurer l’activité des fibres nerveuses. Une fois le balayage
fréquentiel effectué, l’intensité est modifiée avec un pas de 5 dB. A faible niveau d’intensité
la fibre nerveuse ne répond qu’à sa fréquence caractéristique de codage. Plus l’intensité
augmente plus le nombre de fibres nerveuses recrutées est important.
Cette expérience permet l’établissement graphique des filtres cochléaires comme le
montre la figure 4.
Figure 4: Représentation de filtres cochléaires
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
12
- La discrimination fréquentielle
→ Constatations par rapport à la loi de Weber
Concernant la loi de Weber, il y a respect de la constante du rapport ∆f/f pour les
fréquences inférieures à 1000 Hz. Cette constante est de l’ordre de 0.0015, soit 0,15%
(Fundamentals of hearing, Yost, W. (17)).
→ Question de la distinction spectrale et temporelle du stimulus.
Le paramètre de la fréquence est intimement lié à celui du temps car, par définition, la
fréquence représente le nombre de périodes contenues dans une seconde (exposé dans
l’ouvrage de Lafon : Oreille, horloge du temps). Nous devons donc nous poser la question de
l’indépendance réelle de ces deux paramètres.
La première théorie, concernant l’origine de la capacité de discrimination en intensité
de l’oreille humaine, repose sur le principe d’un codage fréquentiel spatial. Cela signifie
qu’elle est dépendante de l’organisation tonotopique des voies auditives. La distinction de
deux fréquences très proches reposerait sur leurs localisations spécifiques et donc
différentes au niveau neuronal.
La seconde théorie pose que le codage fréquentiel est temporel car il est conditionné
par la structure temporelle du stimulus auditif. Cette théorie est issue des travaux de
Patterson & al. en 1995, et de Meddis & O’Mard en 2006. Ils ont démontré que le taux de
décharge neuronale est synchronisé sur la périodicité du stimulus. Le terme anglo-saxon
utilisé pour décrire ce phénomène est le « phase locking », c'est-à-dire le blocage de phase.
L’inconvénient majeur de cette deuxième théorie est qu’elle n’est pas valable pour les
fréquences supérieures à 5000 Hz. Pour ces niveaux, il n’y a plus de synchronisation neurale
possible (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Ces deux grands axes de pensées aboutissent à la synthèse suivante :
L’information temporelle fournie par le nerf auditif joue un rôle important dans la
perception de la hauteur tonale d’un son (ainsi que dans sa capacité à le distinguer d’un
autre son) pour les fréquences inférieures à 5000 Hz.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
13
Le fait que nous soyons capables de percevoir la hauteur tonale d’un son de fréquence
supérieure à 5000 Hz nous amène à la conclusion de l’existence d’un codage tonotopique.
Il y a donc au niveau du nerf auditif pour la hauteur tonale des fréquences inférieures à
5000 Hz un codage mixte, à la fois temporel et tonotopique (Psychoacoustique et perception
auditive, Botte, M.-C., Canévet, G., Demany, L., & Sorin, C. (3)).
→ Les capacités de discrimination de l’oreille humaine saine.
Afin de limiter les biais expérimentaux, les premières études concernant le seuil
différentiel de fréquence a été mesuré avec des sons purs (travaux de Wyatt en 1945 et de
Demany en 1985). La valeur moyenne de ce seuil est de 0,003 pour des sujets entraînés. Cela
signifie qu’ils sont capables de distinguer un son de 1000 Hz d’un autre de 1003 Hz.
Les fréquences séparées d’une octave semblent fusionner.
L’aptitude d’un individu à distinguer deux fréquences proches et à déterminer laquelle
est la plus aiguë dépend de deux facteurs qui interagissent, la fréquence du stimulus et
l’individu lui-même (Demany en 1985) (La clef des sons, Auriol, B. (1)).
Cette capacité de discrimination atteint une certaine maturité avec l’entraînement,
c’est ce que font les musiciens avec leur instrument dont ils apprennent à reconnaître les
plus fines nuances fréquentielles (L’audition dans le chaos, Vergnon, L. (16)).
Le but ultime étant d’atteindre la perception de l’oreille absolue. Celle-ci est d’autant
plus aisée à atteindre que le travail d’entraînement à la discrimination a été entrepris tôt, ce
qui est vérifié avant les six à sept ans de l’enfant, avec par exemple la pratique du solfège.
Certaines langues nécessitent également un bon seuil différentiel pour leur compréhension,
les individus ayant la pratique courante de ces langues (par exemple le mandarin)
présentent une capacité de discrimination fréquentielle très pertinente. D’ailleurs Bradley,
en 1983, a observé une corrélation entre les capacités de discrimination fréquentielle et
l’aptitude à l’apprentissage des langues, de la lecture et de l’écriture.
Cette capacité de discrimination fréquentielle semble être amoindrie lorsque la
fréquence du stimulus est supérieure à 5000 Hz, y compris pour les musiciens, à moins d’un
entraînement spécifique dans cette bande spectrale. Harrison, en 1981 , définit cette
observation comme la « sériation fréquentielle » (La clef des sons, Auriol, B. (1)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
14
→ Courbes d’accord, pattern d’excitation et bande critique
Ces trois termes désignent des abaques issus de différentes expériences fréquemment
utilisées pour renseigner sur l’état cochléaire.
Les courbes d’accord sont obtenues en mesurant la capacité d’un son à être masqué
par un autre signal. Les courbes définissant les bandes critiques résultent également d’une
expérience où l’on mesure la capacité du signal à être masqué, mais cette fois le signal est
une bande de bruit dont la largeur minimale de masquage nous indique la qualité de l’acuité
fréquentielle du sujet.
Le pattern d’excitation diffère des courbes d’accord car il s’agit d’établir la capacité
d’un son à masquer d’autres fréquences.
Nous observons sur la figure 5 que la fréquence grave nécessite un niveau d’intensité
moins important que la fréquence aiguë pour être masquante.
La figure 6 représentant les courbes psychoacoustiques d’accord nous permet de
confirmer la faculté des basses fréquences à masquer les fréquences supérieure à proximité.
Ces deux graphes définissent les capacités de discrimination de fréquences de l’oreille
humaine normo-entendante et démontrent également qu’il y a une baisse de la sélectivité
fréquentielle pour des forts niveaux sonores, visible par un élargissement du filtre auditif.
Figure 5: Courbes du pattern d'excitation pour un son pur de 1000 Hz et pour des niveaux d'intensité de 20 à 90 dB SPL.
Figure 6: Courbes psychoacoustiques d'accord pour les fréquences 630, 2000 et 8000 Hz.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
15
- La détection de modulation fréquentielle
Il s’agit de déterminer la plus petite variation de modulation détectable.
Les premières expériences de modulation fréquentielle ont été réalisées par Shower et
Biddulph en 1931.
→ Influence du taux de modulation de base
Cette perception de modulation est dépendante du taux de modulation de base noté
fm.
C’est le plus facilement détectable qui est généralement choisi.
La valeur de fm = 4Hz est courante, elle est issue des travaux sur les seuils de Zwicker
en 1952.
Demany & Semal proposent fm = 2 Hz en 1989 tout comme l’avaient préconisé Shower
& Biddulph en 1931 ainsi que Kay & Matthews en 1972.
→ Influence du signal modulateur
Le signal modulateur utilisé dans de nombreuses études est sinusoïdal.
Shower & Biddulph utilisaient un signal trapézoïdal, ce qui a souvent été négligé lors
de l’interprétation de leurs travaux.
→ Influence du signal modulé
L’expérience de Hartmann & Hnath en 1982 a permis de faire valider l’approximation
par narrow band car la tâche de détection implique des petites valeurs de modulation
fréquentielle.
→ Le risque d’une détection de modulation d’amplitude
Les études de Zwicker en 1956 et de Mainwald en 1967 montrent qu’un sujet peut
percevoir une modulation fréquentielle par le biais d’un changement de niveau de 1 dB dans
un filtre auditif. Il est donc nécessaire d’avoir un matériel bien calibré afin d’obtenir des
résultats sensibles (Signals, sound and sensation, Hartmann, W. (9)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
16
Fréquence et imagerie médicale
Il existe une activation d’un réseau cérébral attentionnel fronto-temporo-pariétal droit
et cérébelleux lorsque le sujet effectue une tâche de discrimination de variation de
fréquence.
Les travaux de Zatorre et Belin & al. (2001) ont démontré l’activation de différents
patterns selon le paramètre psycho-acoustique étudié. Ainsi l’analyse fréquentielle entraîne
une activation plus marquée de l’hémisphère droit. Réciproquement l’analyse temporelle est
corrélée à l’activation prédominante de l’hémisphère gauche et dans des régions plus
postérieures que lors de l’analyse fréquentielle. La spécificité des hémisphères a été
confirmée par ces études en mettant en avant un nombre significativement supérieur de
neurones spécialisés dans le traitement des informations temporelles dans l’hémisphère
gauche.
1. 1. 3. Temps
Concernant la parole
Shannon (2002) et Lorenzi & al. (2006) ont décrit l’importance du rôle de l’aspect
temporel dans la perception de la parole.
Il existe trois types d’information temporelle, distincts par leurs gammes de
fréquences.
L’enveloppe temporelle, représente le « contour du son »
La périodicité du signal nous renseigne sur l’intonation et l’identité du locuteur.
La structure fine temporelle a une fréquence supérieure à 500 Hz (donc d’une durée
inférieure à 2 ms), elle est à l’origine de la perception des transitions formantiques
(Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
- La distinction entre enveloppe temporelle et enveloppe spectrale
L’enveloppe temporelle se visualise sur un graphe temps/intensité, il s’agit de la
courbe « de plus faibles variations qui enveloppe le signal sur sa représentation
temporelle », l’intégration de la courbe donne l’enveloppe temporelle.
L’enveloppe spectrale est représentée sur les graphes de type fréquence/intensité et
se définie comme « la courbe qui enveloppe le signal sur sa représentation fréquentielle ou
spectrale ».
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
17
Ces deux notions sont liées par la « transformée de Fourier » (Précis d’audioprothèse :
Production, phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
- Durée des phonèmes
Tout comme une note de musique, le phonème possède un transitoire d’attaque puis
un laps de temps où le phonème est installé et enfin un transitoire d’extinction. La durée de
chaque phase a son importance.
Malgré des différences inter-individuelles et intra-individuelles (selon les travaux de C.
Renard en 1996), il existe des caractéristiques communes pour chaque phonème, ce qui
influence la faculté d’intelligibilité de celui-ci.
La durée des phases d’établissement et d’extinction (appelées également « phonèmes
transitoires ») est d’environ plusieurs centièmes de seconde.
La phase installée est plus dépendante du type de phonème que la phase transitoire.
Ainsi nous notons une moyenne de 216 ms pour l’émission d’une voyelle, de 40 à 154 ms
lorsqu’il s’agit d’une semi-voyelle et enfin, une moyenne de 176 ms pour les consonnes,
lorsqu’elles sont entourées de voyelles (Précis d’audioprothèse : Production, phonétique
acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
Concernant l’audition
- Pouvoir séparateur temporel de l’oreille humaine
Les seuils différentiels de discrimination temporelle varient avec la nature du stimulus.
De plus, comme l’ont remarqué Leipp en 1977 et Condamines en 1978, ces constantes de
temps doivent nécessairement être mises en relation avec d’autres notions intervenant dans
la tâche de discrimination. Parmi elles, se trouvent le temps d’intégration, la représentation
mentale, la mémoire immédiate ou permanente ainsi que la largeur de bande passante de
l’oreille humaine.
Lafon a établi un pouvoir séparateur temporel de 1 ms pour un son pur de 1000 Hz.
Leipp quant à lui a mesuré ce seuil à 2 ms.
Cette acuité temporelle peut s’étendre d’une fraction de seconde à 30 ms selon
l’individu (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)) & (Effets de lésions périphériques et
centrales sur l’acuité temporelle auditive, Lorenzi, C. (12)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
18
- Discrimination temporelle et performances
L’analyse temporelle est définie comme « la durée minimale décelable de
l’interruption d’un bruit à spectre large » dans le Précis d’audioprothèse, Tome I (7).
Il existe différents principes méthodologiques pour tester l’acuité temporelle :
→ La détection de silence
Le gap-test repose sur la détection de lacune. Cela signifie que l’auditeur doit
comparer deux signaux de 600 ms séparés de 400 ms de silence. Il doit indiquer s’il perçoit si
l’un des deux signaux est interrompu. Cette interruption peut aller de 1 ms à 100 ms, et il
faut obtenir quatre réponses identiques (donc pour la même valeur minimale de silence)
pour considérer le seuil différentiel comme fiable. Selon les travaux de Gabon en 1995, cette
valeur moyenne du Gap (silence) est de 11,38 ms lorsque l’examen se déroule avec un
casque audiométrique (donc examen monaural).
Cependant, Fitzgibbons en 1983 obtient un seuil à environ 3 ms. L’imprécision vient de
la dépendance de ce seuil avec le spectre du signal (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A.
(7)).
→ La fusion de clics
Sur le plan expérimental, l’auditeur indique à l’observateur s’il perçoit un seul ou au
contraire une succession de deux clics très rapprochés dans le temps. C’est le seuil minimal
de détection de deux sons successifs qui devient le seuil de discrimination temporelle.
Cette méthode sera expliquée plus en détails dans la suite de cette étude (Effets de
lésions périphériques et centrales sur l’acuité temporelle auditive, Lorenzi, C. (12)).
Ces seuils de discrimination temporelle définissent l’acuité temporelle qui est
directement liée à des confusions phonétiques dans les tests vocaux (Etablissement d’un
répertoire des enveloppes temporelles syllabiques, Château, C. (4)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
19
Discrimination temporelle et imagerie cérébrale
- Méthode d’analyse de l’aspect temporel
Pour comprendre le mode de fonctionnement du traitement de l’information
temporelle, il est utile de connaître la notion de « fenêtre temporelle ». Il s’agit de
l’intervalle de temps nécessaire pour analyser le signal. La fenêtre temporelle est différente
à droite (200 ms) et à gauche (20 ms), d’après les expériences de Poeppel & al. en 2001.
Cette distinction s’explique par la spécificité des hémisphères.
Il s’avère que l’hémisphère gauche est spécialisé dans le traitement des contrastes
phonétiques (dont la fréquence est de l’ordre de 50 Hz ce qui correspond à la fenêtre
temporelle de 20 ms). L’hémisphère droit, quant à lui, présente une spécificité dans l’analyse
de la mélodie, du rythme et de l’intonation, qui sont les trois éléments composant la
prosodie (dont la fréquence varie autour des milliers d’Hertz, ce qui est en lien avec la
fenêtre d’analyse de 200 ms).
Par ailleurs, il existe une spécificité de traitement du son selon sa nature. En effet,
Dehaene-Lambertz & al en 2004 ont observé des traitements différents de l’information
auditive pour des stimuli de nature syllabique ou de nature acoustique, avec une rapidité
accrue pour le traitement de l’information de type syllabique.
- Localisation de la discrimination des variations de temps d’attaque
Coez & al. (2002) ont trouvé un réseau attentionnel fronto-temporo-pariétal droit et
cérébelleux bilatéral dont l’activation lors d’une tâche de discrimination des variations de
temps d’attaque et une spécialisation temporale gauche dans l’analyse temporelle.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
20
1. 2. Distorsions de ces paramètres physiques
1. 2. 1. Les distorsions d’intensité
Distinction entre hyperacousie et recrutement
L’hyperacousie se définit par une « exagération subjective anormale de la détection du
seuil d’audition » dans le Tome I du Précis d’audioprothèse (Précis d’audioprothèse : Tome I,
C.N.A. (7)).
Elle est souvent confondue avec le recrutement qui lui est pathologique car elle
entraîne souvent une sensation d’inconfort précoce à l’écoute des fréquences aiguës.
Ce qui distingue très clairement ces deux termes est l’audition du sujet. En effet, dans
le cadre d’une hyperacousie, le seuil d’audition est identique à celui d’un normo-entendant,
alors que lorsque l’individu est atteint de recrutement auditif, c’est qu’il présente une
hypoacousie.
Définitions
- L’altération de la perception de sonie
Le recrutement est un accroissement anormal de la sensation d’intensité (sonie)
générant une dynamique dite « pincée » selon le vocabulaire audioprothétique.
Le terme de « recrutement de sonie » a été créé par les travaux de Fowler en 1936 et
de Steinberg & Gardner en 1937. Ce recrutement de sonie « serait associé à une réduction
de la compression instantanée dans la fonction d’entrée/sortie de la membrane basilaire »
(Intelligibilité dans le bruit et démasquage de la parole chez les sujets normo-entendants,
malentendants et implantés cochléaires, Gnansia, D. (8)).
Dans le cas de la surdité neurosensorielle de type presbyacousique, le sujet présente
un audiogramme avec un seuil liminaire plus élevé et un seuil de confort plus bas, réduisant
ainsi la dynamique et donc l’échelle de sonie.
- L’évolution de la discrimination d’intensité
La lésion cochléaire influence le seuil minimal de détection de variation d’intensité et
de plus la mesure de ce seuil est beaucoup moins précise, elle est grandement dépendante
de la technique utilisée.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
21
Les travaux de Florentine & coll. en 1993, de Schroder & coll. en 1994 et de Turner &
coll. en 1989 nous ont permis d’établir les conclusions suivantes :
Pour des niveaux de perception égaux (en dB SL ; supraliminaire) les malentendants
ont des performances de discrimination similaires voire meilleures que les normo-
entendants.
L’appareillage sollicite le malentendant dans l’écoute des niveaux plus forts d’intensité.
Nous observons ainsi une modification de la perception de sonie, par conséquent le seuil de
discrimination en intensité augmente avec le port des appareils et le sujet est moins sensible
aux variations d’intensité (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
L’étiologie du recrutement
L’origine anatomo-physiologique du recrutement est, encore aujourd’hui, mal connue.
Il existe cependant deux grandes hypothèses sur sa cause :
Tout d’abord, l’hypothèse la plus courante est celle de l’étiologie endocochléaire du
recrutement.
La théorie la plus courante explique le recrutement auditif par la différence de fonction
entre cellules ciliées internes et externes (Davis). Les cellules ciliées internes ne semblent
mobilisées que pour des niveaux d’intensité supérieurs à 50 dB. Le recrutement auditif serait
donc dû aux lésions des cellules ciliées externes qui sont nécessaires pour la perception
sonore à faible intensité. Cela explique que le sujet atteint de surdité neurosensorielle ne
perçoit pas à faible intensité mais est tout autant sensible aux fortes intensités qu’un normo-
entendant car pour ces niveaux, les cellules ciliées internes sont directement activées.
Malheureusement elle ne permet pas de comprendre le sur-recrutement.
Une autre des causes possibles de ce type de recrutement est la perte localisée des
cellules ciliées. En effet, lorsqu’il y a une zone morte cochléaire, la stimulation par la
fréquence correspondante à faible niveau n’a aucun effet perceptible. Cependant, si le
niveau de stimulation augmente les cellules ciliées adjacentes sont recrutées, alors la sonie
se rapproche de celle d’un normo-entendant.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
22
Il peut également s’agir d’un trouble métabolique cellulaire qui perturberait la réponse
du récepteur entraînant un potentiel nerveux excessif (Précis d’audiométrie clinique,
Portmann, C. (14)).
L’autre hypothèse d’étiologie suggère une cause rétrocochléaire du recrutement.
La dynamique auditive est réduite par l’hypoacousie et cela contribue à la naissance de
la saturation cochléaire pour des stimuli à forte intensité. Florentine en 1993 valide l’idée
que la discrimination d’intensité est limitée par un processus central au niveau du nerf
auditif (Hearing : Handbook of perception and cognition, Moore, B. C. (13))
1. 2. 2. Les distorsions de fréquence
Distinction entre la diplacousie binaurale et la variation latérale
La diplacousie est un phénomène pathologique qui se caractérise par une perception
binaurale dissonante pour un son pur identique. Il se distingue largement du phénomène de
variation latérale qui n’est pas pathologique et résulte au contraire d’un entraînement
auditif du seuil différentiel de fréquence. En effet, certains musiciens sont capables de
percevoir un écart de l’ordre d’un demi-ton, voire d’un ton. Ce phénomène résulte d’une
différence d’analyse acoustique des oreilles du musicien (donc sujet expérimenté), il est
visible dans l’empan fréquentiel couvert par l’instrument pratiqué.
La diplacousie se présente chez des sujets ayant une perte auditive unilatérale ou
asymétrique, en réalité elle peut également être bilatérale mais dans ce cas elle n’est pas
nécessairement décelable. Il se peut également qu’elle se manifeste par une perception
auditive confuse, le sujet perçoit parfois un bourdonnement (Précis d’audiométrie clinique,
Portmann, C. (14)).
Cette distorsion de la hauteur est également appelée paracousie tonale (Précis
d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Ce type d’erreur est d’autant plus présent que l’intensité supraliminaire est grande
(étude de Leipp en 1971 et 1977) (La clef des sons, Auriol, B. (1)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Dégradation de la sélectivité fréquentielle
Il est difficile d’évaluer la différence de sélectivité fréquentielle entre un normo
entendant et un malentendant.
Tout d’abord cette capacité de discrimination est dépendante de l’intensité d’émission
supraliminaire. Une étude de Moore & Glasberg en 1993 a exposé un rétrécissement des
filtres auditifs à bas niveau d’émission supraliminaire et pour des fréquences basses chez la
population de normo-entendants. Cette constatation résulte de la mise en place de
phénomènes actifs de la cochlée qui ne sont pas mis en jeu lorsqu’il y a une perte auditive.
Les deux populations voient donc leur sélectivité fréquentielle diminuée mais pour des
causes anatomophysiologiques chez
les malentendants.
En outre, l’autre biais expérimental de la mesure de sélectivité fréquentielle est
l’écoute hors fréquence. Il s’agit d’utiliser de manière inconsciente, en cas de lésion
cochléaire localisée, les harmoniques et autres composantes acoustiques d’un
déterminer sa fréquence. Ce phénomène est grandement dépendant de la sélectivité
fréquentielle du sujet ainsi que du niveau de sensation sonore.
Les nombreuses expériences (notamment celle de Peters & Moore en 1992) portant
sur le sujet aboutissent toutes à la conclusion que les filtres auditifs s’élargiss
montre la Figure 7) lorsqu’il y a une perte d’audition
phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A.
Figure 7: Filtres auditifs à 1000 Hz, chez un normo
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
a sélectivité fréquentielle
Il est difficile d’évaluer la différence de sélectivité fréquentielle entre un normo
entendant et un malentendant.
Tout d’abord cette capacité de discrimination est dépendante de l’intensité d’émission
de Moore & Glasberg en 1993 a exposé un rétrécissement des
filtres auditifs à bas niveau d’émission supraliminaire et pour des fréquences basses chez la
entendants. Cette constatation résulte de la mise en place de
la cochlée qui ne sont pas mis en jeu lorsqu’il y a une perte auditive.
Les deux populations voient donc leur sélectivité fréquentielle diminuée mais pour des
causes anatomophysiologiques chez les normo-entendants et anatomopathologiques chez
, l’autre biais expérimental de la mesure de sélectivité fréquentielle est
l’écoute hors fréquence. Il s’agit d’utiliser de manière inconsciente, en cas de lésion
cochléaire localisée, les harmoniques et autres composantes acoustiques d’un
déterminer sa fréquence. Ce phénomène est grandement dépendant de la sélectivité
fréquentielle du sujet ainsi que du niveau de sensation sonore.
Les nombreuses expériences (notamment celle de Peters & Moore en 1992) portant
sent toutes à la conclusion que les filtres auditifs s’élargiss
) lorsqu’il y a une perte d’audition (Précis d’audioprothèse
phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
chez un normo-entendant à gauche et un malentendant à droite
23
Il est difficile d’évaluer la différence de sélectivité fréquentielle entre un normo-
Tout d’abord cette capacité de discrimination est dépendante de l’intensité d’émission
de Moore & Glasberg en 1993 a exposé un rétrécissement des
filtres auditifs à bas niveau d’émission supraliminaire et pour des fréquences basses chez la
entendants. Cette constatation résulte de la mise en place de
la cochlée qui ne sont pas mis en jeu lorsqu’il y a une perte auditive.
Les deux populations voient donc leur sélectivité fréquentielle diminuée mais pour des
entendants et anatomopathologiques chez
, l’autre biais expérimental de la mesure de sélectivité fréquentielle est
l’écoute hors fréquence. Il s’agit d’utiliser de manière inconsciente, en cas de lésion
cochléaire localisée, les harmoniques et autres composantes acoustiques d’un son pour en
déterminer sa fréquence. Ce phénomène est grandement dépendant de la sélectivité
Les nombreuses expériences (notamment celle de Peters & Moore en 1992) portant
sent toutes à la conclusion que les filtres auditifs s’élargissent (comme le
(Précis d’audioprothèse : Production,
entendant à gauche et un malentendant à droite.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
24
De plus, le vieillissement neurologique naturel contribue à la perception erronée de la
hauteur tonale (Abell & coll. en 1990) (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Nous évaluons qu’une perte d’audition de type moyenne est généralement liée à un
doublement de la largeur des filtres cochléaires, une perte auditive sévère est souvent
associée à une largeur des filtres auditifs quatre fois plus importante que celle des normo-
entendants (Intelligibilité dans le bruit et démasquage de la parole chez les sujets normo-
entendants, malentendants et implantés cochléaires, Gnansia, D. (8)).
La perception de la structure fine devient difficile et entraîne des confusions
phonétiques aux tests vocaux (thème des travaux de Lorenzi).
Dégradation de la perception de hauteur et de la discrimination fréquentielle
Les capacités de correcte perception de hauteur tonale résultent donc d’une bonne
synchronisation neurale.
Par exemple, lorsque la synchronisation neurale est imparfaite les aptitudes de
discrimination de la hauteur tonale sont significativement amoindries et cela
indépendamment de l’élargissement des filtres auditifs.
Réciproquement, l’élargissement pathologique des filtres auditifs n’a pas d’influence
sur le score obtenu dans les tâches de discrimination de la hauteur à la condition que les
capacités de codage neurales soient conservées (Précis d’audioprothèse : Production,
phonétique acoustique et perception de la parole, C.N.A. (6)).
La perception de hauteur tonale est dégradée avec l’âge, la discrimination de hauteur
est de 2 Hz pour les sujets entendants alors qu’elle est de 4 Hz pour les sujets âgés (Effects of
age on F0 discrimination and intonation perception in stimulated electric and electroacoustic
hearing, Souza, P., Arehart, K., Miller, C. W. & Muralimanohar, R. K. (15)).
Cette baisse de performances est plus prononcée sur les basses fréquences comme le
montre l’étude de He & al. en 1998 (Frequency and intensity discrimination measured in a
maximum-likelihood procedure from young and aged normal hearing subjects, He, N.,
Dubno, J. R. & Mills J. H. (10)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
25
1. 2. 3. Les distorsions temporelles
Impact de la dégradation de l’acuité temporelle sur la parole
Comme nous l’avons expliqué précédemment, le facteur temporel est extrêmement
important pour la compréhension car l’enveloppe temporelle véhicule une grande partie de
l’information sonore au niveau central. Lorenzi & co ont établi une corrélation entre la
dégradation de l’utilisation de la structure fine de l’information auditive et le niveau de
difficulté de perception de la parole (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Donc une dégradation de l’acuité temporelle a des répercussions très néfastes sur
l’intelligibilité.
Il a été établi que cette distorsion ne se manifeste que dans le cas de surdité
neurosensorielle d’origine rétro-cochléaire ou pour les pertes extrêmes d’origines endo-
cochléaires (Précis d’audioprothèse : Production, phonétique acoustique et perception de la
parole, C.N.A. (6)).
Leman & Old en 1979 ont établi une corrélation entre la dégradation du pouvoir
séparateur temporel et le plafonnement observé sur la vocale à forts niveaux d’intensité.
L’intelligibilité phonétique atteint un maximum qui n’est pas modifié par le phénomène
d’adaptation et de rééducation prothétique (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
La diminution de l’acuité temporelle n’est pas la seule responsable des limites de
l’intelligibilité car combinée avec une détérioration des seuils de détection des modulations
d’amplitude (Grant & coll., 1998) et des modulations de fréquences, inférieures à 10 Hz
(Lacher-Fougere & coll., 1998) (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Concrétisation du déficit par les tests et lien avec la perte auditive
- Test de détection de silence
La perte auditive n’influence pas la détection de silence, il n’y a donc pas de
répercussions du déficit auditif sur le gap test (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A.
(5)).
Cependant, ces résultats sont obtenus si et seulement si les facteurs de l’audibilité du
signal, de la bande passante audible et de la présence d’un parasitage par des fluctuations
aléatoires sont parfaitement contrôlés. Sans quoi, nous observons des seuils de détection
plus élevés pour la population de malentendants, révélant une capacité de discrimination
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
26
amoindrie (Glasberg et Moore, 1992) (Effets de lésions périphériques et centrales sur l’acuité
temporelle auditive, Lorenzi, C. (12)).
- Test de discrimination de modulation temporelle
Les seuils de détection de modulation temporelle des malentendants sont moins bons
lorsque le test utilise des bandes de bruit plutôt que des sons purs continus (Glasberg et
Moore, 1992) (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Le choix d’un stimulus de type son pur continu donne lieu à des seuils qui sont
identiques à ceux de la population normo-entendante voire quelque peu (mais non
significativement) meilleurs.
En effet, résolution temporelle et fréquentielle sont intimement liées, et
naturellement, par la relation inverse de ces deux facteurs, la baisse de l’acuité fréquentielle
doit entraîner une augmentation de la perception temporelle.
Du fait de l’élargissement des filtres auditifs, le taux de décharge neuronal croît plus
rapidement chez un sujet cochléo-lésé que chez un individu sans lésion cochléaire. De plus,
le phénomène de recrutement augmente la capacité du malentendant à discriminer des
intensités proches.
Ces deux facteurs pourraient être explicatifs de la légère hyperacuité temporelle
d’après Moore, Wojtczack & Vickers (1996).
Ces constatations vont dans le sens d’une amélioration de la discrimination temporelle
lorsque les aptitudes de discrimination des facteurs intensité et fréquence sont détériorés à
cause de lésions cochléaires. Or les tests audiométriques révèlent des difficultés de correcte
perception de l’enveloppe temporelle, donc ces études sont en accord avec l’hypothèse
d’une origine rétro-cochléaire du déficit de l’acuité temporelle (Intelligibilité dans le bruit et
démasquage de la parole chez les sujets normo-entendants, malentendants et implantés
cochléaires, Gnansia, D. (8)).
- Test d’évaluation de la durée du signal
Concernant les tests de discrimination de durée des signaux, les études de Grose &
coll. en 2004 ne révèlent pas de lien significatif avec le degré de la perte (Naissance, vie et
mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
27
Corrélation entre l’âge et les facultés de traitement de l’information
temporelle
- Détection de silence
Il existe une corrélation entre la perception de la parole dans une ambiance « cocktail
party » et la relation de l’âge et du seuil de détection d’un silence dans un bruit continu
(étude de Snell & coll. en 2002) (Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
- Gap test
Cette relation est indépendante de l’importance de la perte auditive à l’instar du lien
établit entre l’âge et l’élargissement du seuil de détection d’un silence (test de gap
detection), travaux réalisés par Schneider & Hamstra en 1999.
Nous observons une détérioration rapide du seuil de détection de silence (gap
detection) lorsque le sujet est âgé et que l’intensité sonore est proche du seuil auditif. En
effet, les résultats obtenus dans ces circonstances sont de l’ordre de 35 ms contre 10 ms
pour un sujet jeune.
Ce sont les voies centrales auditives qui sont responsables du traitement de la
discrimination de durée. Ce phénomène est donc indépendant du type de stimulus et de la
perte d’audition. Cependant, Fitzgibbons & coll. en 2001, ont corrélé les difficultés de la
perception du rythme d’une succession de sons et la perception de l’ordre des sons
(Naissance, vie et mort de l’oreille, Chays, A. (5)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
28
2. RAPPELS D’AUDIOMETRIE TONALE TESTANT LES DISTORSIONS
2. 1. Paramètre d’intensité
2. 1. 1. Les concepts et les biais
But de la mesure
Lors de l’audiométrie tonale, les seuils liminaires, de confort et d’inconfort nous
renseignent sur la dynamique résiduelle du malentendant ainsi que sur la répartition de la
sonie.
Toutefois, la mesure des distorsions d’intensité est un élément complémentaire pour
connaître l’amplification prothétique idéale à appliquer.
Les différents protocoles de mesure
Il existe deux méthodes principales de mesure du recrutement.
La première consiste en la détection d’une modulation d’amplitude de type sinusoïdal
pour un son continu. (Riesz est à l’origine de ce protocole dès 1928)
La seconde repose sur la comparaison de deux sons successifs dont le niveau
d’intensité diffère (Créée par Jesteadt & coll. en 1977).
Les biais à éviter
Les procédures présentées ci-dessus n’aboutissent pas à des résultats
systématiquement concordants. Cela est dû aux différents éléments à prendre en compte
lors de l’analyse des résultats.
- La mémoire
La méthode de modulation d’amplitude ne fait pas intervenir les capacités mnésiques
car elle utilise un signal continu avec un délai minimum entre les niveaux à comparer,
rappelons qu’en général la modulation a une fréquence de 4 Hz.
L’autre technique de mesure implique un temps de latence entre les deux émissions
de sons d’amplitudes distinctes. Selon l’étude de Durlach et Braida en 1969 ce laps de temps
qui est d’environ quelques centaines de secondes entraîne une mise en mémoire. La
mobilisation de la mémoire de travail crée un biais expérimental.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
29
- Le niveau d’intensité
Le seuil de discrimination est dépendant de l’intensité supraliminaire du stimulus.
- Pour un son pur
Contrairement à la loi de Weber, quand le niveau d’intensité augmente le seuil de
discrimination de ce facteur acoustique diminue (MOORE, 2002). Par exemple, pour un son
pur de 1000 Hz la capacité de distinction est de 2 dB à proximité du seuil contre 0,4 dB à 90
dB SPL (Fundamentals of hearing, Yost, W. (17)).
- Pour un bruit blanc
Aux intensités proches du seuil liminaire, la capacité de discrimination de deux bruits
blancs de niveaux sonores différents décroît rapidement. Le seuil de discrimination reste
stable jusqu’à 20 dB supraliminaire. Puis, au-dessus de 20 à 30 dB supraliminaires, ce seuil
différentiel répond à la loi de Weber, cela signifie que la capacité à distinguer deux sons
d’intensité proche s’améliore à mesure que le niveau d’intensité du stimulus de référence
augmente. Cette augmentation se fait proportionnellement à l’élévation du niveau sonore,
ainsi le rapport ∆I/I reste constant (Psychoacoustique et perception auditive, Botte, M.-C.,
Canévet, G., Demany, L., & Sorin, C. (3)).
Le seuil différentiel d’intensité est constant et compris dans l’intervalle [0,5 ; 1] dB
(Fundamentals of hearing, Yost, W. (17)).
- La fréquence
Les travaux de Florentine et Buus en 1987 ont démontré que l’acuité d’intensité est
dépendante de la fréquence pour l’intervalle 250-16000 Hz. Cette relation de dépendance
est également valable pour la variation de la discrimination en fonction du niveau d’intensité
du signal. Il ressort de ces expériences que pour les fréquences supérieures à 4000 Hz et
pour un niveau d’intensité dépassant 50 dB SPL, les seuils sont moins bons que pour les
fréquences inférieures.
Zwicker propose une explication physiologique aux phénomènes exposés ci-dessus.
Lorsque le niveau d’un son pur est très faible, l’activité évoquée dans le système auditif est
limitée à un seul filtre. Cela fait appel à la notion de bande critique dont la fréquence
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
30
caractéristique coïncide avec celle du signal. Quand le niveau augmente, plusieurs filtres
sont mobilisés (Psychoacoustique et perception auditive, Botte, M.-C., Canévet, G., Demany,
L., & Sorin, C. (3)).
2. 1. 2. Les tests
Il existe de nombreux tests dont le but est d’évaluer les paramètres de discrimination
de l’intensité. Cependant les tests exposés ci-dessous ont des objectifs distincts, par exemple
les tests de Fowler et Reger traitent le recrutement en utilisant le principe de balance alors
que le test de Lüscher et Zwislocki recherche le seuil minimal de discrimination. Par ailleurs,
certains tests peuvent avoir les mêmes principes d’études mais reposer sur des concepts
différents ce qui aboutit à des protocoles indépendants.
Dans la perspective de cette étude, nous avons sélectionné un panel de tests
compatibles avec les limites de fatigabilité des personnes testées. Il n’aurait pas été
raisonnable de réaliser la totalité des tests proposés par le logiciel Distorsions. Nous avons
pris la décision de réaliser le test de Lüscher & Zwislocki ainsi qu’un Békésy à deux niveaux
d’intensité.
Test de Lüscher et Zwislocki
But : Ce test cherche à objectiver la plus petite variation de sonie perceptible, c'est-à-
dire le seuil différentiel qui se mesure en décibels.
Population : Il n’y a pas de spécificité de la population. La seule contrainte est
l’importance de la perte et les limites de l’audiomètre car, comme nous le verrons par la
suite, ce test s’effectue généralement à 30 dB au-dessus du seuil liminaire.
Matériel : Un audiomètre avec un modulateur d’amplitude est nécessaire pour réaliser
le test de Lüscher et Zwislocki. En effet, il faut pouvoir modifier la modulation du signal de 0
à 6 dB, en passant par des variations de 0,3 ; 0,5 ; 0,7 dB etc., et cela à la fréquence de 2 à 3
Hz. Il est également réalisable avec le logiciel Distorsions. Cet examen audiologique est
réalisé au casque.
Consigne : Le sujet a pour instruction de battre la mesure simultanément à la
modulation d’amplitude qu’il perçoit.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
31
Méthode de mesure :
- Premier temps : le sujet écoute la modulation d’amplitude maximale, donc de 6 dB
pour une fréquence fixée par l’observateur, par exemple 1000 Hz, à une intensité générale
de 30 dB au-dessus du seuil liminaire. Dans le cas d’une surdité importante, les règles de
passation sont revues et il est possible d’effectuer le test à seulement 20 dB supraliminaires.
A l’exception d’un patient souffrant d’un grand recrutement, le sujet va battre la mesure
pour une variation d’intensité de 6 dB.
- Deuxième temps : L’examinateur réduit l’amplitude en passant par exemple à 0,3 dB
de modulation. Si le malentendant n’est pas en mesure de donner le rythme de pulsation,
alors la profondeur de modulation est augmentée. Et cela, jusqu’à obtention du seuil
minimal de perception de la modulation d’intensité (Précis d’audiométrie clinique,
Portmann, C. (14)).
Vérification et pondération des résultats : Afin de s’assurer que le patient n’a pas
inconsciemment intégré le rythme de la variation il est judicieux de changer la fréquence de
modulation, en passant de 2 Hz à 3 Hz (ou inversement), c'est-à-dire 2 ou 3 variations par
seconde, afin d’observer la modification du battement de la main.
Un autre moyen d’être certain des seuils obtenus est de proposer la comparaison au
patient entre le son modulé au niveau du seuil différentiel mesuré de prime abord et le
même son mais sans modulation. La différence est plus facilement perceptible par l’oreille
humaine.
Il est intéressant d’effectuer nous-mêmes ce test afin d’en appréhender les difficultés
de passation. En effet, il ne faut pas négliger le rôle de l’attention, de la fatigue et de
l’adaptation (due à l’entraînement) dans les résultats obtenus (Précis d’audioprothèse :
Tome I, C.N.A. (7)).
Notation :
- Notation de Lüscher : un trait vertical est placé sur l’audiogramme au niveau de la
fréquence concernée. La longueur du trait indique le seuil. L’échelle n’est pas la même que
celle de l’audiogramme pour des raisons de lisibilité, ainsi un empan de 20 dB sur l’échelle
classique des décibels correspond à un seuil différentiel de 1 dB.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
32
- Notation des auteurs français : toujours sur l’axe fréquentiel testé, la valeur en
décibels du seuil différentiel est notée à proximité du point ou du triangle situé au niveau
d’intensité testé.
Ces deux types de notation sont illustrés sur la
Figure 8.
Les valeurs de référence : Un seuil inférieur à
0,7 dB est considéré comme pathologique et indique
la présence de recrutement. Un différentiel
supérieur à 2 dB est anormalement élevé, signant la
présence d’un sous-recrutement (Précis
d’audiométrie clinique, Portmann, C. (14)).
Audiométrie de Békésy
Il s’agit d’un balayage automatique en fréquence, usuellement de 250 à 8000 Hz, des
graves vers les aigus, et en intensité. Ce type d’audiométrie a été décrit par son auteur
Georg von Békésy en 1947.
Population : Ce test est réalisable dès l’âge de 7 ans, si la consigne est clairement
expliquée. Il est même envisageable de le faire chez des enfants plus jeunes, cela dépend de
leur maturation sensorimotrice.
Matériel : Il faut un audiomètre élaboré capable d’un balayage fin. Cependant, le
Békésy est réalisable avec un ordinateur dédié à l’audiologie s’il est régi par le logiciel
Distorsions.
Békésy au seuil :
Consigne : Le sujet a un bouton poussoir sur lequel il doit appuyer dès qu’il perçoit le
son. Lorsque la perception sonore est totalement éteinte le patient cesse d’appuyer sur le
bouton.
Figure 8: Notation de Lüscher
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
33
Méthode de mesure : L’observateur n’a pas à agir durant le balayage fréquentiel. Les
choix se font au préalable. Il est nécessaire de sélectionner la vitesse de balayage, allant de
1,5 à 2,5 dB par seconde. Il y a également deux options quant à la nature du signal, il peut
être continu ou interrompu (Précis d’audiométrie clinique, Portmann, C. (14)).
Interprétation :
- Le seuil d’audibilité minima
Le seuil liminaire d’audibilité est issu du calcul de la moyenne des oscillations.
Le début de la perception correspond à la pointe basse de l’oscillation, et très
logiquement, la pointe haute coïncide avec l’extinction de la sensation sonore.
L’intervalle couramment observé est de 10 à 15 dB.
- Indice du recrutement
En cas de recrutement, nous observons un pincement de l’empan (cf. Figure 9b) qui est
considéré comme pathologique lorsqu’il est compris entre 5 dB et 1 dB. Ces seuils évalués
pathologiques sont à pondérer car les variations individuelles sont très importantes, il est
donc préférable de comparer au sein d’un même audiogramme de Békésy des zones saines
(souvent dans les graves) et présentant un risque de recrutement (dans les fréquences
aiguës).
Cependant, l’audiométrie automatique de Békésy ne quantifie pas ce recrutement, de
même, il ne nous donne pas la possibilité de détecter les formes retardées de recrutement
qui ne sont pas au niveau du seuil (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Figure 9: Audiométrie automatique de Békésy. La courbe (a) ne montre pas de recrutement contrairement à la courbe (b).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
- Fatigabilité au seuil
L’un des intérêts du Békésy liminaire est d’étudier la fatigabilité auditive du sujet,
compte tenu de la durée de l’exploration. Cela peut permettre de détec
cochléaires et notamment un schwannome vestibulaire, comme l’ont découvert Reger et
Cosses en 1952.
Pour cela, il est indispensable d’utiliser les deux natures de son que propose le Békésy,
le balayage continu et interrompu (sur la Fi
pathologique, sera moins présente, voire absente de l’audiométrie avec le signal interrompu
car le nerf auditif a le temps de récup
clinique, Portmann, C. (14)).
Si les courbes sont superposées dans les basses
fréquences puis se distinguent avec un affaissement de
moins de 20 dB de la courbe du Békésy limin
(Figure 11), il y a alors
pathologique.
Figure 10: Békésy continu vs discontinu (a)
Figure 12: Békésy continu vs discontinu (c
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
L’un des intérêts du Békésy liminaire est d’étudier la fatigabilité auditive du sujet,
compte tenu de la durée de l’exploration. Cela peut permettre de détecter des lésions rétro
cochléaires et notamment un schwannome vestibulaire, comme l’ont découvert Reger et
il est indispensable d’utiliser les deux natures de son que propose le Békésy,
le balayage continu et interrompu (sur la Figure 10). La fatigue auditive, ou adaptation
pathologique, sera moins présente, voire absente de l’audiométrie avec le signal interrompu
car le nerf auditif a le temps de récupérer entre deux impulsions (Précis d’audiométrie
Si les courbes pour les deux modalités acoustiques
restent superposées (Figure 10) alors il n’y a pas de
fatigue auditive.
Si les courbes sont superposées dans les basses
fréquences puis se distinguent avec un affaissement de
ourbe du Békésy liminaire continu
alors suspicion d’adaptation
Si les courbes se séparent dès les fréquences
basses et cela à plus de 40 dB (Figure 12), la fatigue
auditive est avérée.
: Békésy continu vs discontinu (a)
Figure 11: Békésy continu vs discontinu (b
Békésy continu vs discontinu (c)
34
L’un des intérêts du Békésy liminaire est d’étudier la fatigabilité auditive du sujet,
ter des lésions rétro-
cochléaires et notamment un schwannome vestibulaire, comme l’ont découvert Reger et
il est indispensable d’utiliser les deux natures de son que propose le Békésy,
gure 10). La fatigue auditive, ou adaptation
pathologique, sera moins présente, voire absente de l’audiométrie avec le signal interrompu
(Précis d’audiométrie
Si les courbes pour les deux modalités acoustiques
restent superposées (Figure 10) alors il n’y a pas de
Si les courbes se séparent dès les fréquences
basses et cela à plus de 40 dB (Figure 12), la fatigue
Békésy continu vs discontinu (b)
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
35
Ces deux derniers types de courbes sont révélateurs d’adaptation pathologique
révélant des lésions rétro-cochléaires (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Résumé : L’audiométrie automatique de Békésy effectuée au seuil, permet d’obtenir
un grand nombre d’informations. Tout d’abord le seuil perceptif, puis le seuil différentiel
d’intensité en mettant à jour la présence de recrutement, et enfin la fatigue auditive qui
peut être un élément de diagnostic de lésion rétro-cochléaire (voire l’éventuelle existence
d’un neurinome de l’acoustique).
Békésy supraliminaire :
Bien que peu exploité, ce type d’audiométrie peut s’avérer être utile pour l’orientation
ou le perfectionnement de l’appareillage.
- Seuil de confort : L’audiométrie automatique de Békésy effectuée au seuil de confort
nous permet d’évaluer ce seuil avec le signal continu. Bien que perturbant de prime abord,
elle aboutit à l’établissement d’un seuil de confort représentatif et surtout difficile à simuler.
- Recrutement au seuil de confort : Le pincement du tracé est la preuve de la présence
de recrutement au niveau du seuil de confort. Cela est important dans le choix de
l’amplification et des paramètres acoustiques à adapter au patient.
- Approche des capacités d’attention-concentration : Ce test de balayage fréquentiel
est effectué à la suite d’une batterie d’examens conventionnels, il peut donc apparaître, vers
la fin du tracé un relâchement de l’attention. Cela se manifeste par une augmentation de
l’empan entre les deux extrêmes de perception et d’extinction de la perception. Cet élément
intervient comme facteur explicatif de difficultés résiduelles de compréhension, donc
comme critère appuyant les limites de l’appareillage.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
36
2. 2. Paramètre de fréquence
2. 2. 1. Les concepts et les biais
But de la mesure de l’acuité fréquentielle
Il est nécessaire de la mesurer afin d’être conscient de l’état de la cochlée et donc de
connaître les fréquences exploitables et celles qui ne le sont pas. Cela nous permet d’établir
des prévisions de résultats d’appareillage.
L’acuité fréquentielle est extrêmement utile dans le cadre d’une incohérence entre
l’audiométrie tonale et l’intelligibilité d’un patient.
En effet, Fournier établit une corrélation entre l’intelligibilité et le seuil différentiel de
hauteur, plus ce dernier est élevé, plus les résultats prothétiques sont insatisfaisants (Précis
d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Historique du Seuil Différentiel de Hauteur
Le seuil différentiel de hauteur (S.D.H.) est « la variation minimale de fréquence
décelable pour chaque fréquence pure à chaque niveau d’intensité ». D’après Shower et
Biddulph en 1931.
Cette notion a été développée par Harris en 1948. Il utilisait la méthode de
présentation altérnée de deux sons. La durée de ces sons est identique, le premier est
référent, le second est modulé en fréquence (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Les deux méthodes principales de mesure de l’acuité fréquentielle sont les suivantes :
- La méthode des sons pulsés
La plus connue est la comparaison de deux sons successifs de fréquences très proches,
le sujet indique lequel des deux est le plus aigu. Elle utilise la théorie de détection du signal
de type « deux intervalles à choix forcé ». Les auteurs de ce protocole sont Wier, Jesteadt &
Green en 1977.
- La méthode des intervalles modulés
Il s’agit d’une tâche de discrimination de deux intervalles dont l’un est modulé. Ce
modèle de détection du signal a été inventé par Hartmann & Klein en 1980 et 1981.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
37
Les biais à éviter
Il existe des facteurs autres que la fréquence qui influencent la perception de la
hauteur tonale :
- Le facteur temps
Moore, en 1973, démontre que le test du seuil différentiel de fréquence est plus
sensible lorsque la durée du stimulus est inférieure à 200 ms. Cela est d’autant plus valable
que la fréquence du stimulus est aiguë, au-dessus de 4000 Hz.
De plus, pour que cette appréciation soit fiable, il ne faut pas que la durée du silence
séparant les deux sons soit trop brève, c'est-à-dire qu’elle doit être comprise entre 0,1 et 1
seconde selon les travaux de Portmann en 1946 et de Harris en 1952 (La clef des sons, Auriol,
B. (1)) & (Psychoacoustique et perception auditive, Botte, M.-C., Canévet, G., Demany, L., &
Sorin, C. (3)).
- Le facteur intensité
Il a été prouvé depuis le XIXème siècle que la hauteur tonale d’un son pur, de
fréquence fixe, varie en fonction de son intensité.
Lorsque l’intensité du stimulus est élevée, la
hauteur tonale des fréquences aiguës paraît encore plus
aiguë, la réciproque dans les basses fréquences est
également vérifiée avec une appréciation de la hauteur
tonale sous-estimée (donc plus grave)
(Psychoacoustique et perception auditive, Botte, M.-C.,
Canévet, G., Demany, L., & Sorin, C. (3)).
La Figure 13 illustre le phénomène perceptif.
Effectivement, nous pouvons observer sur ce
graphe que pour les fréquences médianes (de 1000 à
3000 Hz) la sensation de hauteur reste inchangée,
quelle que soit l’intensité du signal.
Pour les fréquences supérieures à 3000 Hz, la sensation de hauteur devient de plus en
plus aiguë à mesure que l’intensité augmente.
Figure 13: Variation de la hauteur tonale en fonction de l'intensité.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
38
Réciproquement, lorsque l’intensité croît et que la fréquence est inférieure à 1000 Hz,
le signal est perçu de plus en plus grave (Précis d’audiométrie clinique, Portmann, C. (14)).
Ce paramètre acoustique a été instrumentalisé sur le logiciel Distorsions, sous la forme
de la Méthode de Modulation en Fréquences.
2. 2. 2. Méthode de modulation en fréquences
Ce protocole de mesure du seuil différentiel de fréquence a été mis en place par
Ballantyne et Cologero.
But : La paracousie tonale est mise en évidence par les difficultés de reconnaissance de
la modulation fréquentielle du signal continu.
Population : Ce test est monaural, donc ses modalités de passation n’exigent pas de
sélection préalable des patients, contrairement aux tests utilisant la comparaison binaurale
de hauteur, dans ce cas, la perte doit être unilatérale.
Matériel : Il est nécessaire de posséder un générateur de fréquences avec des
dispositifs oscillateurs de modulation en intensité et en fréquence. Le logiciel Distorsions
permet également l’application de cette procédure de mesure à partir d’un poste
informatique consacré aux mesures audiologiques.
Consigne : Le patient indique lorsque le signal lui semble stable et continu.
Méthode de mesure : Un son de fréquence fixe est superposé à un son modulé en
fréquences. Cette variation de fréquence est de 3, 6 ou 9 Hz. Le test est effectué à 20 dB au-
dessus du seuil.
Notation :
Le seuil différentiel de hauteur est indiqué numériquement dans un carré placé sur
l’audiogramme, en correspondance avec le niveau d’intensité où le signal est émis (Précis
d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Pondération : Ce test ne fait pas que révéler l’acuité fréquentielle, il est dépendant de
facteurs tels que l’âge, l’entraînement, le mode de présentation et les conditions
physiologiques.
2. 3. Paramètre de temps
2. 3. 1. Les concepts et les biais
But de la mesure de l’acuité temporelle
Peu de tests simples d’accès et de passation sont dédiés à ce p
De plus, l’appareillage a tendance à dégrader les caractéristiques tempore
nous avons peu de moyens d’action sur ce paramètre. Effectivement, nous pouvons de
moins en moins agir sur les temps d’attaque et de retour de la compression. Cependant ils
ne sont pas à négliger pour autant. De plus, l’évolution des pr
probablement à plus d’action sur l’amélioration de l’acuité temporelle.
Il existe une évidente relation entre l’acuité temporelle et les capacités de
discrimination pertinente des phonèmes comme cela a été explicité précédemme
particulièrement pour les consonnes explosives dont la reconnaissance repose
essentiellement sur les éléments temporels.
Les biais à éviter
Voici quelques facteurs autres que la
perception.
Figure 14: Notation graphique du test de la méthode de modulation en fréquence.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Interprétation : Plus le seuil de discrimination
est élevé, plus la sélectivité fréquentielle est
dégradée. Rappelons qu’une oreille sain
modulation de 3 Hz à la fréquence de 1000 Hz.
: Ce test ne fait pas que révéler l’acuité fréquentielle, il est dépendant de
facteurs tels que l’âge, l’entraînement, le mode de présentation et les conditions
3. Paramètre de temps
2. 3. 1. Les concepts et les biais
l’acuité temporelle
Peu de tests simples d’accès et de passation sont dédiés à ce paramètre acoustique.
, l’appareillage a tendance à dégrader les caractéristiques tempore
nous avons peu de moyens d’action sur ce paramètre. Effectivement, nous pouvons de
moins en moins agir sur les temps d’attaque et de retour de la compression. Cependant ils
ne sont pas à négliger pour autant. De plus, l’évolution des prothèses auditives nous mènera
probablement à plus d’action sur l’amélioration de l’acuité temporelle.
Il existe une évidente relation entre l’acuité temporelle et les capacités de
discrimination pertinente des phonèmes comme cela a été explicité précédemme
particulièrement pour les consonnes explosives dont la reconnaissance repose
essentiellement sur les éléments temporels.
es facteurs autres que la structure temporelle qui influencent
: Notation graphique du test de la
39
: Plus le seuil de discrimination
est élevé, plus la sélectivité fréquentielle est
dégradée. Rappelons qu’une oreille saine perçoit une
modulation de 3 Hz à la fréquence de 1000 Hz.
: Ce test ne fait pas que révéler l’acuité fréquentielle, il est dépendant de
facteurs tels que l’âge, l’entraînement, le mode de présentation et les conditions
aramètre acoustique.
, l’appareillage a tendance à dégrader les caractéristiques temporelles du signal, et
nous avons peu de moyens d’action sur ce paramètre. Effectivement, nous pouvons de
moins en moins agir sur les temps d’attaque et de retour de la compression. Cependant ils
othèses auditives nous mènera
Il existe une évidente relation entre l’acuité temporelle et les capacités de
discrimination pertinente des phonèmes comme cela a été explicité précédemment,
particulièrement pour les consonnes explosives dont la reconnaissance repose
structure temporelle qui influencent sa
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
40
- Pour le test de fusion de clics
→ Le temps d’intégration
Il existe un temps d’intégration pour que le système auditif atteigne le maximum de
ses performances. Ce temps dépend du type de signal, quand la tâche est la détection d’un
incrément dans une sinusoïde il faut plus de temps pour intégrer la variation (Hearing :
Handbook of perception and cognition, Moore, B. C. (13)).
→ Le contenu fréquentiel
Il est nécessaire de faire attention au contenu fréquentiel du stimulus que l’on utilise.
En effet, si le spectre fréquentiel n’est pas strictement constant, il peut devenir l’élément
déterminant la discrimination entre deux sons (Fundamentals of hearing, Yost, W. (17)).
Les différences spectrales sont spécialement perceptibles dans les hautes fréquences.
Ce test n’est donc pas une mesure directe de l’acuité temporelle car il est lié aux indices
temporels et spectraux (Effets de lésions périphériques et centrales sur l’acuité temporelle
auditive, Lorenzi, C. (12)).
C’est la raison pour laquelle des tests utilisant des bruits large bande ont été créés.
- Pour les tests de détection de silence
→ La durée du silence
La méthode de la mesure de l’Interruption Minimale Détectable (I.M.D.) est
dépendante des caractéristiques temporelles et spectrales du stimulus. Par exemple, si le
sujet perçoit un silence d’une durée de 20 ms alors qu’il ne perçoit pas 10 ms d’interruption
du signal, c’est qu’il lui faut un temps de 10 ms supplémentaire aux 10 ms de base pour
percevoir le silence. Ce ∆t additionnel varie avec le temps de base du silence (ici 10 ms). Plus
la durée de base est longue, plus le ∆t doit être important pour que la différence entre les
deux stimuli soit détectée.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
41
→ La durée des stimuli
En effet, Williams & Perrot en 1972 ont démontré que l’I.M.D. doit être plus
importante (donc cela signifie une moins bonne perception du silence) lorsque la durée des
stimuli encadrant ce silence augmente.
2. 3. 2. Les tests
Mesure du pouvoir séparateur temporel
- Historique :
Leipp en 1977 s’intéresse au pouvoir séparateur temporel, il réalise un protocole avec
des clics par série de 5, séparés par des intervalles modulables de 5 à 250 ms. L’observateur
fait varier le temps de latence entre les émissions de clics. Pour ne pas être déstabilisé par
l’effet de surprise, le sujet provoque lui-même la série de clics. Puis il doit reproduire ce qu’il
a perçu soit oralement par onomatopées ou bien par battements de la main en rythme.
L’inconvénient de ce test est qu’il requiert un certain degré de concentration et d’attention,
ce qui peut être rapidement altéré par la fatigue chez la personne âgée.
- Test de fusion de clics :
Cette épreuve a été introduite par Cavé en 1992.
But : Cette mesure de l’acuité temporelle utilise deux clics dont l’intervalle est réglable
par l’audiométriste.
Population : Ce test peut être effectué sans sélection préalable du sujet.
Matériel : Il faut un générateur d’impulsions. Un séquenceur se charge
automatiquement de leur émission. Le logiciel Distorsions permet également la passation de
ce test à partir uniquement d’un ordinateur dédié à la pratique des tests audiologiques.
Consigne : Le patient indique lorsqu’il ne perçoit plus qu’un seul clic.
Méthode de mesure : Les clics ont une durée de 1 ms. On recherche le seuil de fusion
par méthode ascendante ou descendante. Ce test s’effectue à un niveau supraliminaire de
40 dB SPL.
Interprétation : Le seuil de fusion moyen obtenu dans les précédentes études est de 2
ms. Le seuil de non-fusion certaine est supérieur à 20 ms (Précis d’audioprothèse : Tome I,
C.N.A. (7)).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
42
Pondération : Ce protocole exige une consigne claire et un entraînement, avec par
exemple la présentation de clic séparés par un intervalle très important puis par un
intervalle minimal.
Mesure du seuil de discrimination temporelle
- Le tone-burst :
Ce test a été créé par Leman, Renard X. & Renard C. en 1993. Ce test est constitué en
fait de « salves » ou de « bouffées » de bruit blanc filtré ou non (Précis d’audioprothèse :
Tome I, C.N.A. (7)).
But : Le tone-burst a pour objectif de mesurer l’acuité temporelle par l’activation des
différents types de cellules du noyau cochléaire.
Population : Ce test peut être appliqué à tout patient.
Matériel : Même les audiomètres les plus sophistiqués nécessitent une programmation
très spécifique, alors que cela est disponible grâce au logiciel Distorsions d’Yves Lasry.
Consigne : Le patient doit indiquer lorsque le signal lui semble continu.
Méthode de mesure : Les signaux utilisés sont des bandes de bruit centrées sur
différentes fréquences, allant de 500 à 6000 Hz. D’après le protocole des auteurs, il faut un
temps d’attaque et de descente de 2 ms. Les plateaux d’amplitude sont émis à une
fréquence de 10 Hz et d’une durée de 96 ms. La modulation du temps de silence se fait par
réduction de la durée du plateau, sans modification des pentes d’attaque et de retour, ni de
la fréquence des stimuli (Précis d’audioprothèse : Tome I, C.N.A. (7)).
Interprétation : Renard C. a obtenu des valeurs de 2 ms pour le seuil de discrimination
temporelle du normo-entendant et de moins de 8 ms pour 80 % des malentendants.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
43
3. PROTOCOLE
3. 1. Matériel
Mesure des seuils de l’audiométrie tonale et vocale :
- Ordinateur (adapté avec les logiciels Noah et Unity 2 Audiometer)
- Chaîne de mesure Unity 2
- Casque audiométrique HDA 200
Mesure des distorsions :
- Ordinateur dédié à l’exploration audiométrique (avec le logiciel Distorsions installé)
- Casque audiométrique HDA 200
- Bouton électronique (afin de pouvoir réaliser l’audiométrie de Békésy)
Matériel de calibration :
- Coupleur et sonomètre
3. 2. Calibration
Il est indispensable d’avoir un matériel calibré pour pouvoir interpréter avec la plus
grande fiabilité les résultats obtenus. C’est pour cette raison que nous avons procédé au
calibrage du logiciel « Distorsions ».
Concernant la mise en place, l’un des deux écouteurs du casque est placé sur le
coupleur, puis le sonomètre est fixé au coupleur (voir Figure 15). Nous pouvons noter
l’importance du type de casque audiométrique car l’emplacement de l’écouteur n’est pas
identique pour toutes les marques, ce qui change les modalités de calibration, notamment
lors de la mise en place du matériel.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
44
Figure 15: Mise en place du matériel de calibration
La calibration du matériel commence par la mesure de l’intensité relevée, en dB SPL,
au sonomètre pour l’émission des sons purs avec la chaîne de mesure utilisée, ici, Unity 2.
L’intensité du signal est fixée et toutes les fréquences sont testées, c'est-à-dire : 125, 250,
500, 750, 1000, 1500, 2000, 3000, 4000, 6000, 8000 Hz.
Puis, cette expérience est renouvelée mais l’émission du son pur se fait par
l’intermédiaire du logiciel Distorsions.
Par la suite, nous ajustons en cas de différences entre les deux mesures grâce à la
fonction de « calibrage tonal ».
Afin que les niveaux de sortie soient cohérents au niveau du casque audiométrique, la
chaîne de mesure Unity 2 doit être paramétrée pour obtenir un niveau de 80 dB HL sur
chaque canal.
Pour cela, il faut utiliser le signal de calibrage que le logiciel Distorsions propose et
vérifier que les 80 dB HL sont bien cohérents avec le vumètre de la chaîne de mesure.
Le logiciel Distorsions mis à ma disposition au Laboratoire de Correction Auditive a été
étalonné par Yves Lasry.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
45
3. 3. Protocole
Chaque patient a été testé par le protocole suivant :
Tests utilisant la chaîne de mesure Unity 2 :
- Audiométrie tonale : Nous mesurons au casque le seuil liminaire, puis d’inconfort et
de confort. Le signal utilisé est un son pur pulsé. Le seuil d’inconfort est notifié lorsque l’on
peut observer le réflexe cochléo-palpébral.
- Audiométrie vocale : Les listes utilisées sont les listes cochléaires de JC Lafon.
Ces listes sont émises en champ libre, le sujet est avec ses appareils de correction
auditive : La première liste est à 65 dB SPL, puis les suivantes sont émises également à cette
intensité mais en présence d’un bruit masquant de type « cocktail party » tout d’abord avec
un rapport signal sur bruit de + 15, donc avec la parole à 65 dB SPL et le bruit à 50 dB SPL.
Puis le niveau de difficulté augmente, avec une vocale dans le bruit avec un rapport
S/B de + 10 dB et enfin une liste avec un rapport S/B de +5 dB. Pour ces tests, les
microphones des aides auditives sont mis en mode omnidirectionnel et sans traitement du
signal en milieu bruyant.
Cette première partie du protocole nous permet d’éliminer de notre étude les sujets
pour lesquels les tests du logiciel Distorsions® de sont pas applicables en raison des niveaux
trop élevés nécessaires pour les tests supraliminaires.
Tests utilisant le logiciel Distorsions® :
- Confirmation des seuils : cela confirme à la fois l’examen précédant et la correcte
calibration du matériel.
- Audiométrie automatique de Békésy : la vitesse de passation choisie est de 30 s/oct.
Dans un premier temps, elle est réalisée au seuil liminaire d’audition. Pour ce type
d’audiométrie, nous rappelons que le sujet actionne le bouton poussoir dès qu’il perçoit le
signal et le relâche lorsqu’il ne l’entend plus. Dans un deuxième temps, l’audiométrie
automatique de Békésy est faite au niveau de confort. Cette application spécifique de
l’audiométrie implique un temps d’entraînement plus long que pour les mesures au seuil.
- Test de Lüscher & Zwislocki : le logiciel Distorsions® ajuste automatiquement
l’intensité du test à 40 dB SL (supraliminaire). Puis, après avoir écouté la modulation en
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
46
intensité de 6 dB (très facilement perceptible), le sujet est soumis aux fines variations
d’intensité dont il doit relever la fréquence d’un battement de main par exemple.
- Méthode de Modulation en Fréquences : ce test de Ballantyne et Cologero est
réalisé à un niveau de 20 dB SL et nous révèle le seuil différentiel de fréquences.
- Test du Pouvoir Séparateur Temporel : ce test utilisant des « clics » vise à mesurer le
temps minimal entre ces deux signaux pour qu’ils soient perçus comme distincts.
- Test de Discrimination Temporelle : les salves de signal (qui peut être un bruit blanc
ou un narrow bande centré sur différentes fréquences) sont entrecoupées de silence. Nous
cherchons la durée minimale de ce silence pour qu’il soit perceptible.
Afin que les résultats ne soient pas faussés par la fatigue du patient nous avons randomisé la
passation de ces tests ainsi que le fait de débuter par l’oreille droite ou gauche.
3. 4. Les tests statistiques utilisés
Le test t de Student : Ce test a pour objet de comparer deux moyennes. Il se base sur la
distribution t du, ou des échantillons.
Lorsque l’étude porte sur deux échantillons distincts, les mesures sont dites sur
« échantillons non appariés ». A l’inverse, quand les mesures sont effectuées sur le même
échantillon, par exemple lorsque les sujets de ce groupe réalisent deux taches dont on
souhaite comparer les moyennes, il s’agit alors « d’échantillon appariés ».
Le t de Student cherche à valider ou infirmer l’hypothèse nulle selon laquelle les
moyennes ne sont pas significativement différentes, c’est un test d’homogénéité.
Pour cela, différents calculs sont réalisés en fonction des conditions expérimentales :
- Les deux échantillons sont indépendants et l’un des deux est grand (n1 ou n2 > 30)
� � ����� � ��������� � ����
Avec :
����� La moyenne de l’échantillon 1 dont l’écart-type est � et le nombre de mesures est ��.
����� La moyenne de l’échantillon 2 dont l’écart-type est � et le nombre de mesures est ��.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
47
Le t obtenu suit une loi normale centrée réduite (autrement appelée Gaussienne).
- Les deux échantillons sont indépendants et petits (n1 et n2 < 30)
� � ����� � ��������� � ������ � �� � � ��� � ���
Il s’agit alors d’une application particulière du test qui ne suit plus la loi normale
centrée réduite mais une loi de Fisher-Student. Le degré de liberté de ce test est n1+n2-2.
- Les échantillons sont appariés et n > 30
� � ����� � ����� �� � �� � �������, ���
√�
L’échantillon étant important, il suit une loi normale centrée réduite.
- Les échantillons sont appariés et n < 30
� � ����� � ����� �� � �� � �������, ���
√� � �
La normalité de la distribution doit être vérifiée. Le t suit une loi normale de Fisher-
Student. Le degré de liberté associé à ces conditions est n-1.
Il faut ensuite se référer à la table de la loi de Student et noter la probabilité se
trouvant à la croisée du degré de liberté du test et du risque � que nous autorisons.
Nous fixons un intervalle de confiance qui va nous permettre de confirmer ou
d’infirmer l’hypothèse nulle. Dans cette étude, nous avons fixé le risque � = 0,05.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
48
Pour des raisons de lisibilité nous avons indiqué le degré de significativité par le biais
d’astérisques :
p* signifie que la probabilité d’accepter à tort la différence significative est comprise entre
0,05 > p* > 0,01
p** indique que la probabilité est de 0,009 > p** > 0,001
p*** définit une probabilité p*** < 0,0009
Nous concluons donc que plus la probabilité est faible, moins nous risquons de faire
erreur quant à notre conclusion.
La régression linéaire : son but est de déterminer l’éventuelle existence de corrélations entre
différentes grandeurs pour un même individu.
Graphiquement, chaque point du nuage correspond aux coordonnées de chacun des
paramètres observés pour un sujet. Par exemple, un point peut correspondre au seuil auditif
liminaire du sujet pour une fréquence donnée en abscisse et au seuil minimal de perception
de modulation d’intensité (au test de Lüscher) en ordonnée.
Ensuite, une droite est tracée, passant par le point moyen du nuage.
Cette droite est caractérisée par son équation mais également par un coefficient de
détermination, noté R2. Ce coefficient est nécessairement compris entre 0 et 1.
Plus la valeur R2 est proche de 1 plus l’ajustement est considéré comme bon.
Ces tests ont été effectués par le biais du logiciel Statview développé par SAS Institute Inc.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
49
4. RESULTATS
4. 1. Résultats du test de Lüscher et Zwislocki
4. 1. 1. Comparaison entre les populations
Pour la population Entendante (Annexe 1), nous observons des scores de
discrimination d’intensité allant de 1,2 +/- 0,2 dB à 1,4 +/- 0,3 dB (Tableau 1). La norme,
quelle que soit la fréquence chez le normo-entendant, est de 1,3 +/- 0,1 dB.
Dans la population Malentendante, les plus petites différences d’intensité perçues
prévalent dans les hautes fréquences à 0,6 +/- 02 dB alors que dans les basses fréquences, la
capacité de discrimination est deux fois plus faible 1,2 +/- 0,4 dB (Tableau 1). La population
Malentendante a des scores significativement plus bas que la population de référence pour
les fréquences 500 Hz (p = 0,004), 750 Hz (p = 0,004), 1000 Hz (p < 0,0001), 1500 Hz (p <
0,0001), 2000 Hz (p < 0,0001), 3000 Hz (p < 0,0001) et 4000 Hz (p < 0,0001) (Tableau 2.).
Inversement, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes pour la fréquence
250 Hz (Tableau 2).
Pour les sujets présentant l’Inverse du Recrutement, le score de discrimination
d’intensité est au-delà de 1,2 dB (Tableau 1) et peut atteindre des valeurs moyennes trois
fois plus importantes (3,7 +/-2,5 à 750 Hz). La comparaison des résultats obtenus dans les
groupes « Entendants » et « Inverse du Recrutement » révèle des différences significatives
pour les fréquences 250 Hz (p = 0,021), 500 Hz (p = 0,002) et 750 Hz (p = 0,005) (Tableau 2).
Cette particularité a conduit à la constitution de ce groupe particulier de malentendant.
250 500 750 1000 1500 2000 3000 4000
Malentendants 1,2 (e = 0,4)
0,9 (e = 0,3)
0,9 (e = 0,3)
0,8 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,2)
0,6 (e = 0,2)
Entendants 1,3 (e = 0,3)
1,3 (e = 0,2)
1,3 (e = 0,2)
1,3 (e = 0,3)
1,4 (e = 0,3)
1,3 (e = 0,3)
1,2 (e = 0,2)
1,2 (e = 0,2)
Sujets I.R. 2,1 (e = 1,0)
3,5 (e = 1,9)
3,7 (e = 2,5)
2,8 (e = 2,5)
1,6 (e = 2,0)
1,2 (e = 1,3)
1,7 (e = 2,1)
2,4 (e = 2,5)
Tableau 1: Tableau récapitulatif du test de Lüscher & Zwislocki Rappel des populations : ME = Malentendants E = Entendants I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
50
Différence Probabilité
250 Hz E vs ME Non Significative E vs IR Significative* p = 0,0211
IR vs ME Significative*** p < 0,0001
500 Hz E vs ME Significative** p = 0,0041 E vs IR Significative** p = 0,0021
IR vs ME Significative*** p < 0,0001
750 Hz E vs ME Significative** p = 0,0039 E vs IR Significative** p = 0,0053
IR vs ME Significative*** p < 0,0001
1000 Hz E vs ME Significative*** p < 0,0001 E vs IR Non Significative
IR vs ME Significative*** p < 0,0001
1500 Hz E vs ME Significative*** p < 0,0001 E vs IR Non Significative
IR vs ME Significative** p = 0,0071
2000 Hz E vs ME Significative*** p < 0,0001 E vs IR Non Significative
IR vs ME Significative** p = 0,0096
3000 Hz E vs ME Significative*** p < 0,0001 E vs IR Non Significative
IR vs ME Significative* p = 0,0167
4000 Hz E vs ME Significative*** p < 0,0001 E vs IR Non Significative
IR vs ME Significative** p = 0,0024 Tableau 2: Tableau de significativité (Test t de Student pour échantillons « non appariés ») des résultats du test de Lüscher & Zwislocki Rappel des populations : ME = Malentendants E = Entendants I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki
Résumé :
Le groupe atteint par une perte auditive présente une discrimination d’intensité
différente du groupe de référence.
Les sujets atteints d’une perte d’audition peuvent avoir une discrimination d’intensité
meilleure (groupe Malentendant) ou moins bonne (groupe Inverse du Recrutement) que le
groupe Entendant.
Dans le groupe Malentendant, la discrimination des variations d’intensité est meilleure
dans les fréquences aigües que dans le groupe Entendant. La discrimination de la fréquence
250Hz est par contre comparable entre les deux groupes.
Les sujets Inverse du Recrutement discriminent moins finement les variations
d’intensité que la population de référence.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
51
0
5
10
15
Seuils auditifs
(dB HL)
Fréquences
Perte moyenne
Perte moyenne
4. 1. 2. Comparaison des résultats obtenus au test de Lüscher selon
la fréquence testée.
4.1.2.1. Dans le groupe Entendant
Le seuil d’audition moyen de cette population est compris entre 5,5 dB HL et 9,5 dB HL
(Tableau 3, figure 17).
Le seuil de discrimination en intensité moyen oscille entre 1,2 et 1,4 dB quelle que soit la
bande de fréquences (Tableau 3, figure 16).
Il n’y a pas de différence de perte d’audition ni de différence de score au test de Lüscher
selon la fréquence.
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz Lüscher moyen (dB)
1,3 (e = 0,3)
1,3 (e = 0,2)
1,3 (e = 0,2)
1,3 (e = 0,3)
1,4 (e = 0,3)
1,3 (e = 0,3)
1,2 (e = 0,2)
1,2 (e = 0,2)
Perte moyenne (dB HL)
8,5 (e = 4,7)
7,5 (e = 5,4)
9,5 (e = 6,4)
8 (e = 4,8)
4,5 (e = 5,5)
7 (e = 6,3)
5,5 (e = 6,4)
7,5 (e = 4,2)
Tableau 3: Tableau récapitulatif du test de Lüscher pour les entendants
Figure 16 : Histogramme du Lüscher en fonction de la fréquence testée pour l'entendant
4.1.2.2. Dans le groupe Malentendants
Les Malentendants ont une perte auditive croissante avec la fréquence de 35,5 dB HL à
250 Hz à 67,6 dB HL à 4 kHz (Tableau 4., figure19).
Le Lüscher moyen mesuré décroit de 1,2 dB à 250 Hz à 0,6 dB à 4 kHz (Tableau 4.,
figure 18).
Il existe une différence significative entre les résultats au test de Lüscher et Zwislocki à
250 Hz et les fréquences plus aigües ; 500 Hz (p =0,003), 750 Hz (p = 0,007), 1000 Hz (p
<0,0001), 1500 Hz (p < 0,0001), 2000 Hz (p < 0,0001).
1
1,1
1,2
1,3
1,4
Lüscher (dB)
Fréquences
Lüscher moyen
Lüscher moyen
Figure 17: Histogramme des seuils d'audition en fonction de la fréquence testée pour les entendants
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
52
Les Malentendants discriminent mieux les fréquences aiguës que les graves.
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz Lüscher moyen (dB)
1,2 (e = 0,4)
0,9 (e = 0,3)
0,9 (e = 0,3)
0,8 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,3)
0,6 (e = 0,23)
0,6 (e = 0,16)
Perte moyenne (dB HL)
35,5 (e = 14,4)
36 (e = 15,1)
40,8 (e = 14,7)
44,4 (e = 16,5)
55 (e = 18)
57,6 (e = 18,8)
63,1 (e = 21,2)
67,7 (e = 21,4)
Tableau 4: Tableau récapitulatif des résultats du Lüscher des Malentendants
Figure 18: Histogramme du Lüscher en fonction de la fréquence testée
4.1.2.3. Sujets présentant l’Inverse du Recrutement
Les sujets Inverse du Recrutement ont une perte variant de 38 dB HL à 250 Hz jusqu’à
58,75 dB HL à 4 kHz (Tableau 5, Figure 21.). Leur capacité à discriminer des intensités est
comprise entre 1,2 et 3,7 dB et ne varie pas linéairement avec la fréquence (Tableau 5,
Figure 20).
Nous notons une différence significative entre les fréquences 250 Hz et 1500 Hz (p =
0,040). Les sujets Inverse du Recrutement discriminent mieux des variations d’intensité à
1500 Hz qu’à 250 Hz. De plus, à 1500 Hz ces sujets ont des scores comparables à la
population entendante (Tableau 5.)
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz Lüscher moyen (dB)
2,1 (e = 1)
3,5 (e = 1,9)
3,7 (e = 2,5)
2,8 (e = 2,5)
1,6 (e = 2)
1,2 (e = 1,3)
1,7 (e = 2,1)
2,4 (e = 2,5)
Perte moyenne (dB HL)
38,1 (e = 23,4)
37,5 (e = 22)
35 (e = 22,5)
38,1 (e = 17,3)
41,9 (e = 13,6)
47,5 (e = 19)
51,9 (e = 22,7)
58,8 (e = 25,6)
Tableau 5: Tableau récapitulatif du Lüscher pour les sujets IR
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
Lüscher (dB)
Fréquences
Lüscher moyen
Lüscher moyen
0
10
20
30
40
50
60
70
Perte auditive (dB)
Fréquences
Perte moyenne
Perte moyenne
Figure 19: Histogramme de la perte auditive en fonction de la fréquence testée
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
53
Figure 20: Histogramme du Lüscher pour les sujets IR
4. 1. 3. Test de Lüscher et perte auditive
Les données obtenues chez les malentendants aux fréquences 250 Hz et 2000Hz, ont
permis de réaliser un graphique représentant le seuil de discrimination d’intensité obtenu au
test de Lüscher en fonction du seuil d’audition, concernant les fréquences 250 et 2000 Hz
(Figure 22).
Cette analyse permet de décrire une fonction exponentielle décroissante entre la perte
d’audition et la capacité à discriminer des variations d’intensité : plus la perte est
importante, plus le seuil de discrimination est petit.
Figure 22: Nuage de points du Lüscher en fonction de la perte
La courbe de régression dépend de l’équation :
YYYY = 1,673 x e – 0,019 x XXXX
Résumé : Les sujets Malentendants ont une discrimination en intensité plus fine que la
population de référence (Entendante) pour les fréquences aiguës, fréquences pour
lesquelles la perte est la plus importante.
0
1
2
3
4Lüscher (dB)
Fréquences
Lüscher moyen
Lüscher moyen
,2
,4
,6
,8
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
Col
onne
2
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Graphe de régression
0
10
20
30
40
50
60
Perte moyenne
(dB HL)
Fréquences
Perte moyenne
Perte moyenne
Seuil minimal de discrimination en intensité (en dB)
Perte auditive (dB HL)
Figure 21: Histogramme de la perte pour les sujets IR
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
54
Les sujets Inverse du Recrutement ont une capacité de discrimination de variations
d’intensité amoindrie. Et est pire dans les basses fréquences que dans les hautes fréquences.
4. 2. Résultats du Békésy
4. 2. 1. Étude du « nombre de réactions » au seuil liminaire par
bande de fréquences
Nous avons mesuré le nombre moyen d’actions des sujets sur le bouton poussoir de
l’audiométrie de Békésy (Annexe 3).
Nous obtenons un nombre moyen de réactions compris entre 8,1 +/- 4,5 coups et 12,6
+/- 6,2 coups pour la population Entendante (Tableau 6). Le nombre moyen de réactions
mesuré dans la population Malentendante oscille entre 6,1 +/-3 et 7,9 +/- 4,6 actions.
Les sujets présentant l’inverse du recrutement ont des résultats compris entre 3,7 +/-
1,2 et 5,3 +/- 2,1.
Les sujets atteints d’une perte auditive sont moins réactifs que la population de
référence lors de l’audiométrie de Békésy au seuil liminaire pour les bandes de fréquences
2000-4000 Hz (p = 0,002) et 4000-8000 Hz (p = 0,040) (Tableau 7). Par contre il n’y a pas de
différences de réactions pour la bande de fréquence [250-500 Hz].
La population qui présente un inverse du Recrutement est moins réactive que la population
de référence (Tableau 7) notamment pour les intervalles de fréquences 500-1000 Hz (p =
0,046) et 2000-4000 Hz (p = 0,049).
Il n’a pas été trouvé de différences significatives entre les groupes de malentendants
(Tableau 7).
250-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-8000 Malentendants 7,3 (e = 3,0) 7,5 (e= 3,4) 7,9 (e = 4,6) 7,6 (e = 4,2) 6,1 (e = 4,6) Entendants 8,1 (e = 4,5) 10,0 (e = 4,9) 10,8 (e = 6,0) 12,6 (e = 6,2) 9,6 (e = 5,1) Sujets I.R. 5,3 (e = 1,5) 4,3 (e = 1,3) 3,7 (e = 1,2) 4,3 (e = 2,1) 4,0 (e = 1,4)
Tableau 6: Tableau récapitulatif du nombre de réactions au test du Békésy
Rappel des populations : I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
55
Différence Probabilité
250-500 Hz E vs IR Non Significative IR vs ME Non Significative E vs ME Non Significative
500-1000 Hz E vs IR Significative* p = 0,046 IR vs ME Non Significative E vs ME Non Significative
1000-2000 Hz E vs IR Non Significative IR vs ME Non Significative E vs ME Non Significative
2000-4000 Hz E vs IR Significative* p = 0,049 IR vs ME Non Significative E vs ME Significative** p = 0,002
4000-8000 Hz E vs IR Non Significative IR vs ME Non Significative E vs ME Significative* p = 0,040
Tableau 7: Tableau de significativité (Test utilisé : t de Student pour échantillons « non appariés ») du nombre de réactions du Békésy Rappel des populations : ME = Malentendants E = Entendants I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki
4. 2. 2. Etude de la population malentendante : comparaison du
« nombre de réactions » pour différentes bandes fréquentielles au seuil
liminaire et à un seuil supraliminaire
La population a une perte moyenne de 33,7 +/- 7,3 dB HL dans les basses fréquences
et de 68,5 +/- 6,1 dB HL dans les fréquences aiguës (Tableau 8).
Le nombre moyen d’actions au seuil liminaire s’échelonne de 6,1 +/- 4,6 réactions dans
les hautes fréquences à 7,9 +/- 4,6 réactions pour la bande fréquentielle 1000-2000 Hz
(Tableau 8). Le nombre moyen d’appui est comparable d’une bande fréquentielle à l’autre
(compris entre 7,3 et 7,9) sauf entre les bandes fréquentielles 1000-2000 Hz et 4000-8000 Hz
(p=0,0002). Par ailleurs, il n’y a pas de différences significatives dans les résultats trouvés
pour la bande de fréquence [250-500] et les autres bandes fréquentielles.
Au seuil de confort, le nombre de réactions oscille entre 8,7 +/- 5,1 dans les fréquences
graves (250-500 Hz) et 11,5 +/- 6,9 dans la bande fréquentielle 2000-4000 (Tableau 8). Au
seuil de confort, les scores obtenus dans la bande de fréquences 250-500 Hz sont plus faibles
que ceux obtenus dans les autres bandes de fréquence. Il existe une différence significative
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
56
entre la bande 250-500 Hz et les bandes de fréquences 1000-2000 Hz (p = 0,009), 2000-4000
Hz (p = 0,001) et 4000-8000 Hz (p = 0,016).
Bande de fréquences (Hz) 250-500 500-1000 1000-2000 2000-4000 4000-8000 Perte moyenne (dB HL) 33,7 40,4 52,3 62,8 68,5
Nombre moyen d'actions au seuil liminaire 7,3 (e = 3,0)
7,5 (e = 3,4)
7,9 (e = 4,6)
7,6 (e = 4,2)
6,1 (e = 4,6)
Nombre moyen d'actions au seuil de confort 8,7 (e = 5,1)
9,9 (e = 5,7)
11,1 (e = 6,2)
11,5 (e = 6,9)
11,1 (e = 8,3)
Tableau 8: Tableau récapitulatif du nombre de réactions au test de Békésy par bande fréquentielle
Résumé : Dans notre population Malentendante, la perte auditive, mesurée par une
audiométrie conventionnelle, est deux fois plus importante dans les fréquences aiguës que
dans les fréquences graves.
En audiométrie de Békésy, le nombre moyen d’actions aux seuils liminaires et de
confort traduit le nombre de fois où le sujet a appuyé ou relâché le bouton poussoir. Un
nombre élevé d’appuis dans une bande de fréquences témoigne d’une discrimination fine de
faibles variations d’intensité.
Le nombre d’appuis au seuil liminaire dans la population malentendante est en
moyenne plus faible que le nombre d’appuis au seuil d’audition dans la population
entendante dans les fréquences aiguës.
Au seuil de confort, le nombre d’appuis par bande de fréquence augmente de façon
significative dans le groupe malentendant par rapport au nombre d’appuis mesurés au seuil
d’audition.
Au seuil de confort, la population Malentendante a un nombre de réactions plus
important dans les fréquences aiguës que dans les fréquences graves.
Dans la bande fréquentielle grave [250-500Hz], le nombre d’appuis au seuil d’audition
dans le groupe entendant et malentendant ainsi que le nombre d’appuis au seuil de confort
dans le groupe malentendant sont comparables.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
57
4. 3. Résultats du test de Modulation en Fréquences
4. 3. 1. Comparaison entre les populations
Nous avons mesuré la capacité des sujets à différencier un son modulé en fréquence
(Annexe 4). Le score obtenu correspond au rapport de la plus petite différence de hauteur
perceptible à la fréquence porteuse. Par exemple, 0,3 % perçu signifie que le sujet distingue
deux sons séparés de 3Hz à 1000 Hz, lui permettant de faire la différence entre un son de
1000 Hz et un son de 1003 Hz.
La population de référence présente une discrimination fréquentielle comprise entre
0,39 +/- 0.15 % dans les basses fréquences et 0,30 % dans les aigus (Tableau 9).
Les sujets Malentendants ont des capacités de discrimination qui oscillent entre 0,45
+/- 0.20 % à 500 Hz à 0,31+/-0.01 % à 4000 Hz.
Les sujets présentant l’Inverse du Recrutement discriminent entre 0,38+/-0.14 % et
0,30 % (Tableau 9).
Cette étude n’a permis de révéler de différences significatives entre les trois
populations testées aux différentes fréquences.
Population MMF 500 MMF 1000 MMF 2000 MMF 4000 Malentendants 0,45 (e = 0,20) 0,39 (e = 0,19) 0,32 (e = 0,08) 0,31 (e = 0,01) Entendants 0,39 (e = 0,15) 0,39 (e = 0,15) 0,36 (e = 0,13) 0,30 (e = 0) Sujets I.R. 0,38 (e = 0,14) 0,30 (e = 0) 0,34 (e = 0,10) 0,30 (e = 0)
Tableau 9: Tableau récapitulatif des résultats du test de MMF pour les trois populations
Rappel des populations : I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki.
4. 3. 2. Comparaison des scores de discrimination de fréquence
selon la fréquence testée
4.3.2.1. Dans le groupe Entendants
Nous n’avons pas obtenu de différence significative de score (test t de Student pour
échantillons « appariés ») entre les fréquences testées. Les capacités de discrimination
fréquentielle sont donc comparables entre toutes les fréquences chez les Entendants.
Néanmoins, Il existe une tendance (p=0,08) de meilleure discrimination aux fréquences
4000Hz qu’aux fréquences graves (250Hz).
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
58
4.3.2.2. Chez les Malentendants
Nous avons mesuré des différences très significatives entre les résultats obtenus pour
la fréquence grave 500 Hz et les fréquences aiguës 2000 Hz (p < 0,0001) et 4000 Hz (p <
0,0001). La discrimination des fréquences aiguës semble plus importante (0,3%) que celle
des fréquences graves en moyenne (0,45%). Une tendance (p=0,08) est également trouvée
entre les fréquences 500 Hz et 1000 Hz. De même, la discrimination est meilleure pour les
fréquences 2000 Hz (p = 0,001) et 4000 Hz (p = 0,004) que pour la fréquence 1000Hz.
4. 3. 3. MMF et degré de perte auditive
Nous avons mesuré la capacité de discrimination en fréquences des sujets
Malentendants en fonction de leur degré de surdité selon la classification du bureau
international d’audiophonologie (BIAP).
Les sujets atteints de surdité légère présentent des capacités de discrimination
fréquentielle comprises entre 0,44 +/- 0.16 % dans les graves, et 0,36 +/- 0.18 % dans les
aigus (Tableau 10).
Les sujets ayant une surdité moyenne de type 1 ont des résultats au test de MMF
oscillants entre 0,49+/- 0.23 % à 500 Hz et 0,30 % à 4000 Hz.
Lorsqu’il s’agit d’une surdité moyenne de type 2, les mesures sont comprises entre
0,40 +/-0.19 % dans les basses fréquences et 0,30 % dans les hautes fréquences.
Enfin, les sujets atteints d’une surdité sévère présentent des résultats allant de 0,45+/-
0.23 % à 500 Hz à 0,30 % à 4000 Hz.
Cette analyse n’a pas permis de mettre en évidence de différence significative de
discrimination fréquentielle selon le degré de surdité pour une fréquence donnée.
Surdité MMF 500 MMF 1000 MMF 2000 MMF 4000 Légère 0,44 (e = 0,16) 0,41 (e = 0,06) 0,36 (e = 0,12) 0,36 (e = 0,18) Moyenne 1 0,49 (e = 0,23) 0,41 (e = 0,04) 0,33 (e = 0,09) 0,30 (e = 0) Moyenne 2 0,40 (e = 0,19) 0,36 (e = 0,04) 0,30 (e = 0) 0,30 (e = 0) Sévère 0,45 (e = 0,23) 0,34 (e = 0,07) 0,30 (e = 0) 0,30 (e = 0)
Tableau 10: Tableau récapitulatif des résultats du test de la MMF
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
59
Résumé : Pour la population Malentendante, la discrimination fréquentielle est
meilleure pour les hautes fréquences. Une même tendance a été mesurée pour la
population entendante.
Le degré de perte d’audition selon la classification BIAP ne permet pas de préjuger des
capacités de discrimination fréquentielle d’un sujet.
4. 4. Résultats du Pouvoir Séparateur Temporel
4. 4. 1. Comparaison entre les populations
Nous avons mesuré la capacité de discrimination temporelle grâce au test du Pouvoir
Séparateur Temporel qui nous permet de mesurer le plus petit intervalle de silence perçu
entre deux clics (Annexe 5).
Les sujets Entendants ont un seuil de non fusion certaine de 25,30 ms avec un écart-
type important de 42,11 ms (Tableau 11.)
Les Malentendants présentent un seuil liminaire de 20,16 ms pour un écart-type de
22,35 ms (Test t de Student pour échantillons « non appariés »).
Il n’a pas été trouvé de différences significatives entre les populations entendantes et
malentendantes.
Les sujets présentant l’Inverse du Recrutement ont un pouvoir séparateur temporel de
40,00 ms avec un écart-type de 40,19 (Tableau 11.). Les Malentendants ont une
discrimination temporelle significativement plus courte (25,39 ms en moyenne) que les
sujets I. R. (40.00ms en moyenne) (p=0.039).
Population Pouvoir Séparateur Temporel moyen
(ms)
Malentendants 20,16 (e = 22,35)
Entendants 25,30 (e = 42,11)
Sujets I. R. 40,00 (e = 40,19)
Tableau 11: Récapitulatif des populations pour le test de PST Rappel des populations :
I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki.
.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
60
4. 4. 2. Pouvoir Séparateur Temporel et degré de surdité
Le plus petit intervalle de temps décelable entre deux clics est de 12,6 +/- 12,8 ms
pour les surdités légères, il est de 24,5 +/- 12,8 ms pour les surdités sévères (Tableau 12). Cet
intervalle de temps semble augmenter avec le degré de surdité (Figure 23) même si nous
n’avons pu mettre en évidence qu’une tendance à une différence significative entre surdités
légères et sévères (p=0,063 avec le test t de Student pour échantillons « non appariés »). La
dégradation de l’acuité temporelle semble majeure dès un niveau de surdité moyenne (21,1
+/- 21,2 ms).
Surdité Pouvoir Séparateur Temporel moyen
Légère 12,6 (e = 12,8)
Moyenne 1 21,1 (e = 21,2)
Moyenne 2 23,3 (e = 33,8)
Sévère 24,5 (e = 12,8)
Tableau 12: Tableau récapitulatif du test du PST en fonction de la perte
Figure 23: Graphe des moyennes des PST en fonction de la surdité
4. 4. 3. Pouvoir Séparateur Temporel et audiométrie vocale
4.4.3.1. Pouvoir séparateur temporel et audiométrie dans le
calme
Une analyse de corrélation entre le nombre d’erreurs en audiométrie vocale de JC
Lafon dans le calme et le score de pouvoir séparateur temporal a été réalisée.
0
5
10
15
20
25
30
35
E L M1 M2 S
Graphe des cellulesVariable(s) de groupe : SurditéBarres d’erreurs : ± 1 Erreur(s) standard(s)
Type de surdité
Moyenne des cellules du PST (en ms)
E : Entendant
L : Légère
M1 : Moyenne 1
M2 : Moyenne 2
S : Sévère
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
61
La droite de régression linéaire a un coefficient directeur négatif. ne permettant pas de
mettre en évidence une augmentation du nombre d’erreurs en audiométrie vocale selon le
score PST qui a été mesuré (Figure 24).
Figure 24: Nuage de points des résultats du PST en fonction des résultats de la vocale
Cette droite de régression linéaire est régie par l’équation suivante :
YYYYPST = 23,121 – 29,036 x XXXXvocale 65 dBSPL
Son coefficient de détermination est : R2 = 0,013.
Le coefficient directeur de la droite de régression est négatif.
4.4.3.1. Pouvoir séparateur temporel et audiométrie vocale dans
le bruit (S/B=65/60 dB)
Le nombre d’erreurs en audiométrie vocale augmente quand un bruit perturbe les
conditions d’écoute. La droite de régression trouvée a un coefficient directeur positif laissant
penser que quand le pouvoir séparateur temporel augmente, le nombre d’erreurs
phonétiques augmente (Figure 25).
-20
0
20
40
60
80
100
120
140
-,05 0 ,05 ,1 ,15 ,2 ,25 ,3 ,35 ,4
Nuage de points avec régressionPouvoir Séparateur Temporel (en ms)
Vocale à 65 dB SPL (en % du nombre d’erreurs)
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
62
Figure 25: Nuage de points des résultats du PST en fonction des résultats de la vocale dans le bruit.
La droite de régression est déterminée par l’équation :
YYYYPST = 19,183 + 7,062 x XXXXvocale 65/60 dBSPL
Cette régression linéaire a pour coefficient de détermination R2 = 0,002
4. 5. Résultats du test de Discrimination temporelle
4. 5. 1. Comparaison entre les populations
Nous avons mesuré la capacité des sujets à discriminer un signal continu d’un signal
interrompu par des silences de durées variables (Annexe 6.).
La population de référence des Entendants a des seuils à ce test compris entre 3,5 +/-
1,4 ms et 9,0+/- 3,2 ms selon le type de signal test considéré (Tableau 13).
Les sujets Malentendants présentent des seuils de discrimination temporelle compris
entre 5,8+/-2,9 ms et 8,0 +/- 3,9 ms.
Enfin, les sujets présentant l’Inverse du Recrutement ont des seuils qui oscillent entre
6,7+/-2.3 ms et 11,4 +/- 4,7 ms.
Les sujets Entendants ont des scores de discrimination significativement plus petits
que les Malentendants pour les fréquences du test DT 2000 (p = 0,026), DT 4000 (p = 0,008)
et DT 6000 (p = 0,023) et DT Bruit Blanc (p=0,047) (Tableau 14).
Les Entendants ont une meilleure capacité de détection d’interruption du signal que
les sujets Inverse du Recrutement aux fréquences 4000 Hz (p = 0,001) et 6000 Hz (p <
0,0001).
-20
0
20
40
60
80
100
120
140
0 ,1 ,2 ,3 ,4 ,5 ,6 ,7 ,8
Nuage de points avec régressionPouvoir Séparateur Temporel (en ms)
Vocale à 65 dBSPL avec 60 dBSPL de bruit (en % du nombre d’erreurs)
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
63
Enfin, une différence significative apparaît sur le petit échantillon des sujets Inverse du
Recrutement et Malentendants Les Malentendants s’avèrent être plus performants que les
sujets Inverse du Recrutement uniquement pour le signal centré sur le 6000 Hz (p = 0,01)
(Tableau 14)..
Populations DT Bruit
Blanc (ms) DT 500
(ms) DT 1000
(ms) DT 2000
(ms) DT 4000
(ms) DT 6000
(ms)
Malentendants 6,21 (e = 2,85)
7,96 (e = 3,94)
7,57 (e = 4,01)
7,68 (e = 93)
8,40 (e = 4,42)
5,76 (e = 2,85)
Entendants 4,00 (e = 3,13)
9,00 (e = 3,16)
5,90 (e = 2,47)
5,30 (e = 2,26)
4,30 (e = 1,83)
3,50 (e = 1,35)
Sujets I.R. 6,67 (e = 2,25)
9,83 (e = 3,66)
8,67 (e = 4,93)
7,50 (e = 4,85)
11,40 (e = 4,72)
9,60 (e = 2,70)
Tableau 13: Tableau récapitulatif des résultats du test de Discrimination Temporelle Rappel des populations : I. R. = Sujets présentant des résultats anormalement élevés au test de Lüscher & Zwislocki.
Différence Probabilité
DT Bruit Blanc
E vs ME Significative* p = 0,0468 E vs IR Non Significative
IR vs ME Non Significative
DT 500 E vs ME Non Significative E vs IR Non Significative
IR vs ME Non Significative
DT 1000 E vs ME Non Significative E vs IR Non Significative
IR vs ME Non Significative
DT 2000 E vs ME Significative* p = 0,0260 E vs IR Non Significative
IR vs ME Non Significative
DT 4000 E vs ME Significative** p = 0,0081 E vs IR Significative*** p = 0,0009
IR vs ME Non Significative
DT 6000 E vs ME Significative* p = 0,0228 E vs IR Significative*** p < 0,0001
IR vs ME Significative** p = 0,0098 Tableau 14: Tableau de significativité (Test t de Student pour échantillons « non appariés ») du test de DT.
4. 5. 2. Discrimination Temporelle et audiométrie vocale
4.5.2.1. Discrimination temporelle (DT bruit blanc) et audiométrie Vocale
dans le silence
L’étude de la droite de régression entre la capacité de discrimination de la DT (bruit
blanc) et le nombre d’erreurs phonétiques à l’audiométrie vocale révèle un coefficient
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
64
directeur négatif (Figure 26). Les scores DT bruit blanc ne permet pas de présager des
difficultés d’intelligibilité.
Figure 26: Nuage de points des résultats de la DT en fonction de la vocale dans le silence
La droite de régression est définie par l’équation :
YYYYDT bruit blanc = 6,37 - 2,862 x XXXXvocale 65 dBSPL
Le coefficient de détermination de cette régression est R2 = 0,007
4.5.2.2. Discrimination temporelle (DT bruit blanc) et audiométrie Vocale
dans le bruit
La droite de régression entre la discrimination temporelle et la Vocale dans le bruit
(S/B=+5dB) a un coefficient directeur positif. Plus le sujet a des difficultés de discriminations
temporelles, plus le nombre d’erreurs phonétiques dans le bruit augmente (Figure 27).
Figure 27: Nuage de points de la DT en fonction de la vocale dans le bruit.
0
2
4
6
8
10
12
14
-,05 0 ,05 ,1 ,15 ,2 ,25 ,3Vocale 65dB
Nuage de points avec régression
0
2
4
6
8
10
12
14
0 ,05 ,1 ,15 ,2 ,25 ,3 ,35 ,4 ,45
Nuage de points avec régression
DT Bruit Blanc (en ms)
Vocale à 65 dB SPL (en % du nombre d’erreurs)
0 5 10 15 20 25 30
DT Bruit Blanc (en ms)
Vocale à 65 dBSPL avec 60 dBSPL de bruit (en % du nombre d’erreurs)
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
65
La droite de régression qui a pour équation :
YYYYDT bruit blanc = 4,399 + 10,7 x XXXXvocale 65/60 dBSPL
Le coefficient de détermination de cette mesure de corrélation est R2 = 0,103.
Ces résultats tendent à nous montrer un lien entre la dégradation de l’acuité
temporelle et la Vocale dans le bruit (rapport signal sur bruit de + 5 dB), alors que cette
capacité de discrimination ne semble pas être l’élément psycho-acoustique clé pour une
compréhension dans le calme.
4.5.2.3. Effet de l’âge sur l’audiométrie vocale
La régression linéaire entre l’âge et le nombre d’erreurs à l’audiométrie vocale dans le
silence est une droite dont le coefficient directeur est négatif (Figure 28).
Inversement, la régression linéaire obtenue en audiométrie vocale dans le bruit (S/B=+5dB),
correspond à une droite dont le coefficient directeur est positif. Plus l’âge est important,
plus le nombre d’erreurs phonétiques augmente dans le bruit, et plus l’intelligibilité diminue
dans le bruit (Figure 29).
Figure 28: Nuage de points de l'âge en fonction de la vocale dans le silence
La courbe de régression de cette étude dépend de l’équation :
YYYYâge = 68,479 – 86,449 x XXXXvocale 65 dBSPL
Son coefficient de détermination est : R2 = 0,11
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
-,05 0 ,05 ,1 ,15 ,2 ,25 ,3
Nuage de points avec régressionAge
Vocale à 65 dB SPL (en % du nombre d’erreurs)
0 5 10 15 20 25 30
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
66
Figure 29: Nuage de points de l'âge en fonction de la vocale dans le bruit.
Alors que l’étude de la Vocale dans le silence présentait une droite de régression à
coefficient directeur négatif, nous obtenons ici une droite régie par l’équation :YYYYâge = 59,654
+ 57,782 x XXXXvocale 65/60 dBSP Et R2 = 0,205
4. 5. 3. Effets de l’âge sur la discrimination temporelle.
Les droites de régressions des scores obtenus aux tests de discriminations
fréquentielles aux différentes fréquences ont été établies en fonction de l’âge des sujets.
Nous pouvons constater que chacune de ces courbes a un coefficient directeur positif.
(Figure 30). Globalement les difficultés semblent augmenter avec l’âge.
Figure 30: Nuage de points des DT aux différentes fréquences en fonction de l'âge.
40
45
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
0 ,05 ,1 ,15 ,2 ,25 ,3 ,35 ,4 ,45
Nuage de points avec régression
0
2,5
5
7,5
10
12,5
15
17,5
20
22,5
25
27,5
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
DT 6000
DT 4000
DT 2000
DT 1000
DT 500
DT Bruit Blanc
Nuage de points avec régression
Age
Vocale à 65 dBSPL avec 60 dBSPL de bruit (en % du nombre d’erreurs)
Age
Seuil minimal de discrimination temporelle (ms)
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
67
Les différentes équations des droites de régression :
Pour la DT du Bruit Blanc : YYYYDT bruit blanc = 4,633 + 0,025 x XXXXâge, et R2 = 0,034
Pour la DT à 500 : YYYYDT 500 = 5,487 + 0,39 x XXXXâge , et R2 = 0,043
Pour la DT à 1000 : YYYYDT 1000 = 6,516 + 0,017 x XXXXâge , et R2 = 0,008
Pour la DT à 2000 : YYYYDT 2000 = 4,95 + 0,043 x XXXXâge , et R2 = 0,095
Pour la DT à 4000 : YYYYDT 4000 = 6,135 + 0,034 x XXXXâge , et R2 = 0,019
Pour la DT à 6000 : YYYYDT 6000 = 5,232 + 0,008 x XXXXâge, et R2 = 0,002
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
68
5. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
5. 1. Test de Lüscher et Zwislocki
Le test de Lüscher et Zwislocki a été développé en 1949. Il permet de mesurer la
capacité d’un sujet à discriminer la plus petite variation d’intensité d’un son à une fréquence
donnée. Les normes établissent chez l’entendant un ∆I=1.3 dB quelle que soit la fréquence
considérée. Le logiciel Distorsions ® permet de réaliser ce test et il nous a permis de
retrouver dans une population Entendante des valeurs oscillant de 1,2 dB à 1,4 dB qui ne
dépendent pas de la fréquence considérée.
Quand une surdité se développe, il est admis que de plus faibles variations d’intensité
sont décelables par le sujet d’autant plus que sa perte d’audition est plus importante. A la
réalisation de ce test, nous nous sommes rendu compte que si cela se vérifiait pour le plus
grand nombre des malentendants testés, certains malentendants présentaient le
phénomène inverse que nous avons appelé « Inverse du Recrutement ». Effectivement, leur
surdité s’accompagne d’une plus grande difficulté à percevoir des variations d’intensités du
son. Ces sujets ont donc été étudiés séparément pour tous les autres tests qu’offre d’utiliser
le logiciel Distorsions ®.
Il est important pour un audioprothésiste de savoir si son patient présente un
recrutement, car cela peut être déterminant pour le choix du réglage du seuil
d’enclenchement de la compression et du facteur de compression lors de l’adaptation d’une
prothèse auditive. Le logiciel Distorsions ® permet de mesurer précisément les variations
d’intensité ressenties par le sujet. Il est dans l’habitude clinique de statuer à une certitude de
recrutement lorsque la mesure est inférieure à 0,7 dB.
Dans notre étude, nous pourrions donc conclure au recrutement uniquement pour les
fréquences 1500Hz, 2000Hz, 3000 Hz et 4000Hz. Or la comparaison au groupe entendant
montre une différence significative pour des valeurs plus élevées obtenues aux fréquences
1000 Hz, 750 Hz et 500 Hz. Ainsi, même si la perte moyenne ne dépasse pas 36 dB à 500 Hz,
dès cette fréquence pour une valeur de ∆I=0,9, nous pouvons conclure à la présence d’un
recrutement.
Inversement, pour la fréquence de 250 Hz, nous n’avons pas trouvé de différences
significatives avec le groupe entendant malgré une perte auditive moyenne de 36 dB. Nous
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
69
avons considéré qu’il n’y avait pas d’altérations de la discrimination en intensité à la
fréquence 250 Hz dans le groupe malentendant et que cette mesure pouvait servir de base
de comparaisons avec les mesures obtenues aux autres fréquences. Alors que le ∆I ne
dépendait pas de la fréquence considérée dans le groupe entendant, le ∆I varie avec la
fréquence dans le groupe malentendant ou plus exactement avec le degré de perte
d’audition à la fréquence considérée. Plus la perte d’audition est importante, plus la valeur
du ∆I diminue et est significativement différente de la mesure réalisée à 250 Hz.
Ce phénomène peut être modélisé par une fonction exponentielle décroissante (Figure
22). La décroissance de cette fonction est très rapide pour de faibles valeurs de perte
d’audition.
Aussi, nous pouvons nous attendre dès les premiers signes d’une perte d’audition
débutante d’avoir une atteinte fonctionnelle importante de l’organe de Corti qui se
manifestera par un recrutement dont il faudra tenir compte dans les paramètres de réglages
de la prothèse auditive.
La population qui a été définie comme présentant « l’inverse du recrutement » a des
scores élevés de ∆I pour les fréquences graves. Inversement, leur score est proche du
groupe entendant pour des fréquences aiguës (1,2 dB à 2000 Hz). L’inverse du recrutement
semble dépendre de la fréquence considérée et non de la perte d’audition à la fréquence en
question.
5. 2. Audiométrie automatique de Békésy
Une autre façon de mesurer le recrutement est de réaliser une audiométrie de Békésy.
L’audiométrie au seuil liminaire a l’avantage de mesurer les seuils d’audition et d’éventuels
dysfonctionnements cochléaires, notamment le recrutement. Le logiciel Distorsions ®
permet de réaliser une audiométrie de Békésy. Pour limiter la longueur des examens nous
avons retenu une fréquence de balayage de 30 dB/octave. Le sujet testé doit appuyer sur
une poire quand il entend, relâcher la pression quand il n’entend plus. On conçoit aisément
que si un recrutement existe, étant capable de déceler de faibles variations d’intensité, le
sujet aura tendance à appuyer plus souvent sur la poire.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
70
L’étude d’un groupe entendant de référence a permis d’établir que la norme se situe
entre 8 à 13 appuis par octave lorsque le balayage fréquentiel est réglé à 30 dB/octave.
Curieusement, les malentendants appuient en moyenne moins que les sujets
Entendants même si la différence n’est significative que pour les fréquences aiguës (>2kHz).
Plusieurs causes sont possibles à ce résultat inattendu. Les sujets contrôles sont plus jeunes
et peut-être plus réactifs. Une autre explication peut être avancée. La vitesse de balayage
des fréquences est peut être trop rapide. Effectivement, si le défilement est trop rapide, plus
de fréquences auront été balayées avant que l’augmentation d’intensité du son émis
parvienne au seuil de détection du sujet. Tant que l’intensité n’atteint pas ce seuil, le sujet
n’appuie pas. Une illustration de ce phénomène est donnée en annexe 3. Une vitesse de 30
s/octave ne permet pas de mettre en évidence le recrutement présent dans « la pente de
ski » alors qu’elle est parfaitement révélée pour une vitesse de 120 s/octave. Ces vitesses
plus élevées rendent l’examen plus long et pourraient également générer d’autres biais.
Cette analyse corrobore l’hypothèse que le recrutement n’est pas systématiquement
visualisé sur le Békésy effectué au seuil liminaire (décrite dans le Précis d’audioprothèse,
Tome I). Aussi, il nous a semblé pertinent de faire ce test de Bekesy non plus à un niveau de
seuil liminaire, mais à un niveau de seuil supraliminaire, permettant de s’assurer que le sujet
perçoit bien le son test.
Les résultats obtenus chez les malentendants montrent effectivement des réactions
plus nombreuses pour l’ensemble des octaves. L’octave 250Hz-500Hz a été considéré
comme octave ne présentant pas de recrutement (test Lüscher). Dans cet octave, il n’y a pas
de différences significatives entre les réponses obtenues à un seuil liminaire et à un seuil
supraliminaire.
Inversement, les réactions sont significativement plus nombreuses dans les autres
octaves que dans la bande fréquentielle [250-500 Hz]. Le test de Békésy à un seuil
supraliminaire de confort permet de mettre en évidence la présence d’un recrutement
même si la mesure demeure moins précise qu’avec le test de Lüscher.
Le critère « nombre de fois où le patient appuie » semble être le critère à retenir pour
pouvoir le mesurer. Il serait pertinent de réaliser une étude complémentaire à une vitesse de
120 s/octave pour vérifier si la mesure devient aussi précise qu’avec un test de Lüscher.
Effectivement, si tel était le cas, l’audiométrie de Békésy à un seuil supraliminaire
permettrait alors de déterminer en un seul examen, à la fois, le seuil de confort du sujet,
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
71
mais aussi le facteur de recrutement, éléments forts utiles au réglage d’une prothèse
auditive conventionnelle.
5. 3. Test de Modulation en Fréquences
Les pertes d’audition s’accompagnent souvent de distorsions fréquentielles : zones
inertes cochléaires, diplacousie, perte de sélectivité fréquentielle … Le test MMF développé
dans le logiciel Distorsions ® permet de réaliser une mesure de la plus petite variation de
fréquence qu’un sujet est capable de déceler. Dans ce test, trois pourcentage de la
fréquence considérée sont testés : 0,3%, 0,6%, 0,9%.
L’étude de Moore & Peters en 1992 établit une relation de la capacité de
discrimination avec la fréquence de référence de la modulation notée F0.
Pour une F0 de 1000 Hz le sujet normo-entendant perçoit une modulation de 3 Hz,
c'est-à-dire 0,3%. En utilisant le logiciel Distorsions ®, nous avons mesuré pour les sujets
malentendants un seuil de 0,4 +/- 0,2 % à 1000 Hz, ce qui n’est pas significativement
différent de la valeur théorique. La MMF mesurée à 4 kHz est de 0.3%, ce qui n’apparaît pas
statistiquement différent de la valeur de 0,4% trouvée à 1kHz. Notre étude statistique
concernant la capacité à détecter un signal modulé en fréquences ne révèle pas de
différence significative entre les fréquences dans le groupe entendant même si nous
observons une tendance qui se détache pour la comparaison entre la MMF 500 et la MMF
4000. Cela laisserait penser que la discrimination fréquentielle dans la population
Entendante est meilleure pour les fréquences aiguës. La même tendance a été retrouvée
dans le groupe Malentendant qui est capable en moyenne de discriminer des variations de 3
Hz dans les aigus et de 4,5 Hz dans les graves. Ce test pourrait probablement gagner en
précision en testant plus de seuils intermédiaires, centrés sur 0,4% à 500Hz et 0,3% à 4000
Hz. Effectivement, le mode de passation retenu ne nous a pas permis de révéler de
différences significatives entre les populations pour chaque fréquence testée. Cela n’est pas
en accord avec les travaux portant sur ce sujet. Une analyse tentant de corréler le degré de
perte d’audition et le score MMF n’a pas permis de mettre en évidence un effet du degré de
la perte d’audition sur le résultat, laissant penser que le test n’a pas été réalisé avec des
paramètres appropriés de mesure.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
72
5. 4. Test du Pouvoir Séparateur Temporel
La perte d’audition s’accompagne de distorsions temporelles. Afin de tenter de mettre
en évidence ce phénomène, nous avons utilisé le test de fusion de clic que propose le logiciel
Distorsions®. Nous avons mesuré dans la population Entendante un pouvoir séparateur
moyen de l’ordre de 25 ms. Mais cette moyenne ne rend pas compte de l’écart type qui s’est
révélé très important (42 ms). La taille de notre groupe de référence est probablement trop
petite (8 mesures) pour être pertinente. De plus, le Pouvoir Séparateur Temporel mesuré
pour l’un de ces sujets est anormalement élevé. L’exclusion de l’échantillon de ce sujet aux
seuils élevés nous donne des résultats très différents. Nous avons alors une moyenne de 6
ms et un écart-type de 2,5ms.
Une étude complémentaire serait nécessaire pour établir un score de référence du
pouvoir séparateur temporel. Ne pouvant pas comparer les populations entre elles, nous
avons entrepris d’étudier l’effet du degré de perte d’audition sur le score du pouvoir
séparateur.
Les résultats (Figure 23) nous indiquent que le score moyen mesuré au test des clics
est de plus en plus élevé, à mesure que la perte auditive progresse. Nous avons une
différence importante (p=0,06) entre des sujets qui présentent une surdité légère qui ont un
pouvoir séparateur de 13 ms et des sujets qui ont une surdité sévère (25 ms). De plus, cette
dégradation de l’acuité temporelle est quasi maximale dès un niveau de surdité moyenne
premier degré. Cette observation laisse à penser que l’acuité temporelle se dégrade très
rapidement dès des degrés faibles de surdité.
Ce résultat corrobore les difficultés de perception des transitions formantiques courtes
d’autant plus grandes que la perte est importante même quand le sujet est appareillé (Coez
et al., 2010), qui apparaissent pour des degrés faibles de surdité. Aussi, il nous a semblé
pertinent d’essayer de corréler les scores obtenus en audiométrie vocale avec les scores
obtenus par chaque sujet au test du pouvoir séparateur temporel.
Les droites de régression obtenues (Figures 24 ; 25) montrent un effet d’une
dégradation du pouvoir temporel sur l’audiométrie vocale réalisée dans le bruit. En effet, les
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
73
droites de régression linéaire de chaque modalité ont un coefficient directeur de signe
opposé. Il est négatif pour la vocale dans le silence et positif pour la vocale dans le bruit.
Cette dégradation du pouvoir séparateur temporel peut probablement expliquer les
difficultés de compréhension dans un milieu bruyant (S/B=5dB) des sujets atteints d’une
perte d’audition même légère alors qu’ils font peu d’erreurs phonétiques lors d’une
audiométrie vocale dans un milieu calme.
Ce test peut permettre d’expliquer les limites de l’appareillage auditif dans
l’amélioration de la compréhension dans le bruit. La frustration pour l’audioprothésiste et le
patient est de disposer de peu de réglages qui permettent de compenser cette déficience
d’ordre temporel.
5. 5. Test de Discrimination Temporelle
Le logiciel Distorsions® propose un autre test pour tenter d’évaluer la capacité de
discrimination temporelle d’un sujet qui consiste en la détection d’un silence. Ce test a
permis dans la population Entendante d’établir une norme : 4 ms pour un bruit blanc. Pour
différentes fréquences, ce test a permis de conserver des écarts type dans les mesures qui
sont réduits (3 ms), ce qui représente une amélioration par rapport au test pouvoir
séparateur temporel, aussi bien pour les mesures dans le groupe entendant que dans le
groupe malentendant.
Les « Malentendants » semblent avoir significativement plus de difficultés que les
entendants à ce test de discrimination temporelle pour différents signaux : Bruit Blanc
(p=0,047), ainsi que pour les fréquences 2000 Hz (p=0,026), 4000 Hz (p=0,008) et 6000 Hz
(p=0,023). Par contre, nous n’obtenons pas de différences significatives pour les fréquences
500 Hz et de 1000 Hz. L’effet de la fréquence sur le résultat au test de discrimination
temporelle nécessiterait une étude complémentaire. Pour éviter un éventuel effet de la
fréquence du signal utilisé, nous pensons privilégier l’usage du bruit blanc dans la pratique
clinique quotidienne de ce test.
D’autre part, dans la population « Inverse du Recrutement », le score est allongé par
rapport à la population Entendante notamment pour les fréquences 4000 Hz (p=0,001) et
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
74
6000 Hz (p<0 ,0001), et par rapport à la population Malentendante notamment pour la
fréquence 6000 Hz (p<0,01).
Comme pour le pouvoir séparateur temporel, il est intéressant de corréler la
répercussion éventuelle de ce dysfonctionnement temporel sur le nombre d’erreurs
phonétiques mesuré en audiométrie vocale dans le calme et dans le bruit. Nous avons
également trouvé que lorsque la capacité de discrimination temporelle se dégrade,
l’audiométrie vocale dans le bruit (S/B=+5 dB) est également moins bonne (Figure 28) alors
qu’elle n’est pas affectée dans un milieu calme (Figure 27).
Autant nous avions trouvé un effet du degré de surdité sur le pouvoir séparateur
temporel autant nous pouvons suspecter d’autres facteurs d’influer sur les résultats. Afin
d’observer les autres paramètres pouvant influer sur ce lien nous avons étudié le lien
possible des résultats obtenus en discrimination temporelle avec l’âge des sujets. Nous
avons trouvé quel que soit le signal utilisé (bruit blanc, fréquences pures) une diminution de
la discrimination temporelle avec l’âge du sujet (Figure 30). D’autres études (Souza et al.,
2011, Snell et al., 2002)) trouvent également une corrélation entre l’âge du sujet et sa
capacité de discrimination temporelle. Il existe également une relation entre l’augmentation
du nombre d’erreurs phonétiques enregistrées en audiométrie vocale dans le bruit
(S/B=+5dB) et l’âge du sujet (Figure 29). Ce déficit temporel semble pénalisant
essentiellement dans les milieux bruyants et la performance du sujet pourrait être affectée
par son âge. Cet effet demanderait à être exploré plus finement d’autant plus que le facteur
« degré de perte d’audition » augmente généralement aussi avec l’âge du sujet.
Ce test peut aider l’audioprothésiste à objectiver les limites probables de l’appareillage
rencontrées par le malentendant notamment dans les milieux bruyants.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
75
Conclusion
La prise en main d’un nouvel instrument audiométrique nécessite un calibrage
méthodique avant de passer à l’application opérationnelle de ces tests.
Nous nous sommes surtout appliqués à la méthode de validation du matériel par
l’expérience sur le plus grand nombre possible de sujets, afin de donner une certaine
crédibilité aux résultats statistiques.
Il a été très intéressant de constater que tout affinage d’une ou des parties des tests
rendaient immédiatement plus sensibles les résultats obtenus.
Ce logiciel ouvre de grandes perspectives d’exploration audiologique qui peuvent
éclairer de façon rationnelle les difficultés de certains sujets appareillés dont les résultats
nous interpellent.
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
76
Bibliographie
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Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexes
Annexe 1 : Étude statistique du test de Lüscher et Zwislocki
I. Comparaison entre les populations
Lüscher 250Hz :
Entendants N= 10 Moy= 1.26 E= 0.259
Inverse de Recrutement N= 6 Moy= 2.133 E= 1.023
Malentendants N= 48 Moy= 1.154 E= 0.436
→ E vs IR : DDL=14 et p=0.0211<0.05 DIFFERENCE SIGNFICATIVE*
→ IR vs ME : DDL=52 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ E vs ME : DDL=56 et p=0.4639>0.05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Lüscher 500Hz : Entendants N= 10 Moy= 1.28 E= 0.175
Inverse de Recrutement N= 5 Moy= 3.46 E= 1.86
Malentendants N= 43 Moy= 0.94 E= 0.346
→ E vs IR : DDL=13 et p=0.0021<<0.05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ E vs ME : DDL=51 et p=0.0041<<0.05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ IR vs ME : DDL=46 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
Lüscher 750Hz : Entendants N= 10 Moy= 1.26 E= 0.222
Inverse de Recrutement N= 3 Moy= 3.7 E= 2.464
Malentendants N= 16 Moy= 0.869 E= 0.344
→ E vs IR : DDL=11 et p=0.0053<<0.05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ E vs ME : DDL=24 et p=0.0039<<0.05 DIFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ IR vs ME : DDL=17 et p=0.0001<<0.05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
Lüscher 1kHz : Entendants N= 10 Moy= 1.26 E= 0.25
Inverse de Recrutement N= 6 Moy= 2.783 E= 2.5
Malentendants N= 45 Moy= 0.773 E= 0.264
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
→ E vs IR : DDL=14 et p=0.0706>0.05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL=53 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL=49 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
Lüscher 1.5kHz : Entendants N= 10 Moy= 1.35 E= 0.264
Inverse de Recrutement N= 7 Moy= 1.6 E= 1.965
Malentendants N= 33 Moy= 0.63 E= 0.267
→ E vs IR : DDL=15 et p=0.6927>0.05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL=41 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL=38 et p=0.0071 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
Lüscher 2kHz : Entendants N= 10 Moy= 1.3 E= 0.087
Inverse de Recrutement N= 7 Moy= 1.214 E= 1.277
Malentendants N= 39 Moy= 0.618 E= 0.274
→ E vs IR : DDL=15 et p=0.8379 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL=47 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL=44 et p=0.0096 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
Lüscher 3kHz : Entendants N= 10 Moy= 1.16 E= 0.222
Inverse de Recrutement N= 6 Moy= 1.717 E= 2.144
Malentendants N= 22 Moy= 0.582 E= 0.232
→ E vs IR : DDL=14 et p=0.4187 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL=30 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL=26 et p=0.0167 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
Lüscher 4kHz : Entendants N= 10 Moy= 1.2 E= 0.211
Inverse de Recrutement N= 5 Moy= 2.36 E= 2.515
Malentendants N= 21 Moy= 0.605 E= 0.163
→ E vs IR : DDL=13 et p=0.1558 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL=29 et p<0.0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL=24 et p=0.0024 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Lüscher 6kHz : Entendants N= 10 Moy= 1 E= 0
Inverse de Recrutement N= 4 Moy= 1.5 E= 0.577
Malentendants N= 5 Moy= 0.86 E= 0.313
→ E vs IR : DDL=12 et p=0,0127 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
→ E vs ME : DDL=13 et p=0,1648 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ ME vs IR : DDL=7 et p=0,0697 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
II. Comparaison entre les fréquences
II. 1. Pour les Malentendants
→ 250 vs 500 : DDL = 41 et p=0,0030 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ 250 vs 750 : DDL = 15 et p=0,0067 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ 250 vs 1000 : DDL = 41 et p < 0,0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ 250 vs 1500 : DDL = 29 et p < 0,0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ 250 vs 2000 : DDL = 34 et p < 0,0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ 500 vs 750 : DDL = 15 et p = 0,2369 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 500 vs 1000 : DDL = 36 et p = 0,0120 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
→ 750 vs 1000 : DDL = 13 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 750 vs 1500 : DDL = 11 et p = 0,7968 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 750 vs 2000 : DDL = 8 et p = 0,4985 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 1000 vs 1500 : DDL = 30 et p = 0,0052 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ 1500 vs 2000 : DDL = 27 et p = 0,1475 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz 6000 HzLüscher moyen (dB) 1,2 0,9 0,9 0,8 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7Perte moyenne (dB HL) 35,5 35,95 40,79 44,37 55 57,62 63,1 67,66 67,95
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
II. 2. Pour les Entendants
→ 500 vs 1500 : DDL = 9 et p = 0,2419 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 500 vs 3000 : DDL = 9 et p = 0,0735 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 1500 vs 3000 : DDL = 9 et p = 0,0550 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
II. 3. Pour les sujets I.R.
→ 250 vs 500 : DDL = 4 et p = 0,2863 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 250 vs 750 : DDL = 2 et p = 0,3970 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 250 vs 1500 : DDL = 4 et p = 0,0395 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz 6000 HzLüscher moyen (dB) 2,1 3,5 3,7 2,8 1,6 1,2 1,7 2,4 1,3Perte moyenne (dB HL) 38,125 37,5 35 38,125 41,875 47,5 51,875 58,75 50,83
Fréquence 250 Hz 500 Hz 750 Hz 1000 Hz 1500 Hz 2000 Hz 3000 Hz 4000 Hz 6000 HzLüscher moyen (dB) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,4 1,3 1,2 1,2 1,3Perte moyenne (dB HL) 8,5 7,5 9,5 8 4,5 7 5,5 7,5 12,5
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexe 2 : Étude Statistiques du Békésy
I. Étude du paramètre « nombre de réactions » au seuil liminaire
pour les différentes populations :
Bande de fréquences 250-500 Hz : Entendants N = 8 Moy = 8,125 E = 4,518
Inverse du recrutement N = 4 Moy = 5,250 E = 1,500
Malentendants N = 57 Moy = 7,316 E = 3,031
→ E vs IR : DDL = 10 et p =0,2527 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 59 et p= 0,1841 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 63 et p = 0,5094 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Bande de fréquences 500-1000 Hz :
Entendants N = 8 Moy = 10,000 E = 4,870
Inverse du recrutement N = 4 Moy = 4,250 E = 1,258
Malentendants N = 57 Moy = 7,474 E = 3,402
→ E vs IR : DDL = 10 et p = 0,0464 < 0,05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
→ IR vs ME : DDL = 59 et p = 0,0660 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 63 et p = 0,0674 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Bande de fréquences 1000-2000 Hz :
Entendants N = 9 Moy = 10,778 E = 5,974
Inverse du recrutement N = 3 Moy = 3,667 E = 1,155
Malentendants N = 55 Moy = 7,891 E = 4,589
→ E vs IR : DDL = 10 et p = 0,0750 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 56 et p = 0,1199 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 62 et p = 0,0988 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Bande de fréquences 2000-4000 Hz :
Entendants N = 10 Moy = 12,600 E = 6,204
Inverse du recrutement N = 3 Moy = 4,333 E = 2,082
Malentendants N = 54 Moy = 7,556 E = 4,219
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
→ E vs IR : DDL = 11 et p = 0,0492 < 0,05 DIFFRERENCE SIGNIFICATIVE*
→ IR vs ME : DDL = 55 et p = 0,1971 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 62 et p = 0,0021 < 0,05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
Bande de fréquences 4000-8000 Hz :
Entendants N = 10 Moy = 9,600 E = 5,147
Inverse du recrutement N = 2 Moy = 4,000 E = 1,414
Malentendants N = 48 Moy = 6,146 E = 4,636
→ E vs IR : DDL = 10 et p = 0,1711 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 48 et p =0,5204 > 0,05 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 56 et p = 0,0398 < 0,05 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
II. Étude du paramètre « nombre de réactions » pour différentes
bandes fréquentielles
II. 1. Békésy au seuil liminaire Békésy seuil 250-500 Hz N = 57 Moy = 7,316 E = 3,031
Békésy seuil 1000-2000 Hz N = 55 Moy = 7,891 E = 4,589
Békésy seuil 4000-8000 Hz N = 48 Moy = 6,146 E = 4,636
→ 250-500 Hz vs 1000-2000 Hz : DDL= 54 et p = 0,1377 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 250-500 Hz vs 4000-8000 Hz : DDL = 47 et p =0,1132 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ 1000-2000 Hz vs 4000-8000 Hz : DDL = 47 et p = 0,0002 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
II. 2. Békésy au seuil de confort
Békésy confort 250-500 Hz N = 30 Moy = 8,733 E = 5,146
Békésy confort 500-1000 Hz N = 29 Moy = 9,862 E = 5,661
Békésy confort 1000-2000 Hz N = 25 Moy = 11,080 E = 6,171
Békésy confort 2000-4000 Hz N = 24 Moy = 11,458 E = 6,922
Békésy confort 4000-8000 Hz N = 24 Moy = 11,125 E = 8,264
→ 250-500 Hz vs 500-1000 Hz : DDL = 28 et p = 0,1683 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
→ 250-500 Hz vs 1000-2000 Hz : DDL = 24 et p =0,0085 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ 250-500 Hz vs 2000-4000 Hz : DDL = 23 et p = 0,0012 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ 250-500 Hz vs 4000-8000 Hz : DDL = 23 et p =0,0164 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
→ 500-1000 Hz vs 1000-2000 Hz : DDL = 24 et p = 0,2943 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexe 3 : Influence de la vitesse de passation du Békésy
- à 30 s/oct :
- à 60s/oct :
- à 90 s/oct :
- à 120 s/oct :
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexe 4 : Etude statistique du test de Modulation en Fréquences
I. Comparaison entre les populations
MMF à 500 Hz
Entendants N = 10 Moy = 0,390 E = 0,145
Inverse du recrutement N = 8 Moy = 0,375 E = 0,139
Malentendants N = 59 Moy = 0,447 E = 0,204
→ E vs IR : DDL = 16 et p =0,8270 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 65 et p= 0,3344 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 67 et p = 0,3964 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF à 1000 Hz
Entendants N = 10 Moy = 0,390 E = 0,145
Inverse du recrutement N = 8 Moy = 0,300 E = 0
Malentendants N = 59 Moy = 0,386 E = 0,185
→ E vs IR : DDL = 16 et p =0,1000 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 65 et p= 0,1943 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 67 et p = 0,9541 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF à 2000 Hz
Entendants N = 10 Moy = 0,360 E = 0,126
Inverse du recrutement N = 8 Moy = 0,337 E = 0,106
Malentendants N = 56 Moy = 0,321 E = 0,078
→ E vs IR : DDL = 16 et p =0,6930 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 62 et p= 0,6042 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 64 et p = 0,1984 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
MMF à 4000 Hz
Entendants N = 10 Moy = 0,300 E = 0
Inverse du recrutement N = 8 Moy = 0,300 E = 0
Malentendants N = 53 Moy = 0,311 E = 0,011
→ E vs IR : DDL = 16 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 59 et p= 0,7011 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 61 et p = 0,6676 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
II. Comparaison entre les fréquences testées
II. 1. Chez les Malentendants
MMF 500 :
→ MMF 500 vs MMF 1000 : DDL = 58 et p = 0,0832 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ MMF 500 vs MMF 2000 : DDL = 55 et p < 0,001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ MMF 500 vs MMF 4000 : DDL = 52 et p < 0,001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
MMF 1000 :
→ MMF 1000 vs MMF 2000 : DDL = 55 et p = 0,0011 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ MMF 1000 vs MMF 4000 : DDL = 52 et p = 0,0037 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
MMF 2000 :
→ MMF 2000 vs MMF 4000 : DDL = 51 et p = 0,3220 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
II. 2. Chez les Entendants
MMF 500 :
→ MMF 500 vs MMF 1000 : DDL = 9 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ MMF 500 vs MMF 2000 : DDL = 9 et p = 0,5911 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ MMF 500 vs MMF 4000 : DDL = 9 et p = 0,0811 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF 1000 :
→ MMF 1000 vs MMF 2000 : DDL = 9 et p = 0,3434 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ MMF 1000 vs MMF 4000 : DDL = 9 et p = 0,0811 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
MMF 2000 :
→ MMF 2000 vs MMF 4000 : DDL = 9 et p = 0,1679 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
III. MMF et type de surdité
MMF 500
Légère N = 11 Moy = 0,436 E = 0,157
Moyenne 1 N = 24 Moy = 0,488 E = 0,231
Moyenne 2 N = 15 Moy = 0,400 E = 0,185
Sévère N = 8 Moy = 0,450 E = 0,227
Surdité Légère :
→ Légère vs Moyenne 1 : DDL = 33 et p = 0,1420 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Moyenne 2 : DDL = 21 et p = 0,3071 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Sévère : DDL = 14 et p = 0,5191 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 1 :
→ Moyenne 1 vs Moyenne 2 : DDL = 34 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Moyenne 1 vs Sévère : DDL = 27 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 2 :
→ Moyenne 2 vs Sévère : DDL = 15 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF 1000
Légère N = 11 Moy = 0,409 E = 0,061
Moyenne 1 N = 24 Moy = 0,413 E = 0,040
Moyenne 2 N = 15 Moy = 0,360 E = 0,043
Sévère N = 8 Moy = 0,337 E = 0,068
Surdité Légère :
→ Légère vs Moyenne 1 : DDL = 33 et p = 0,9623 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Moyenne 2 : DDL = 24 et p = 0,5060 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Sévère : DDL = 17 et p = 0,4476 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 1 :
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
→ Moyenne 1 vs Moyenne 2 : DDL = 37 et p = 3934 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Moyenne 1 vs Sévère : DDL = 30 et p = 0,3504 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 2 :
→ Moyenne 2 vs Sévère : DDL = 21 et p = 0,7739 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF 2000
Légère N = 11 Moy = 0,355 E = 0,121
Moyenne 1 N = 24 Moy = 0,325 E = 0,085
Moyenne 2 N = 15 Moy = 0,300 E = 0,000
Sévère N = 5 Moy = 0,300 E = 0,000
Surdité Légère :
→ Légère vs Moyenne 1 : DDL = 33 et p = 0,4102 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Moyenne 2 : DDL = 24 et p = 0,0922 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Sévère : DDL = 14 et p = 0,3409 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 1 :
→ Moyenne 1 vs Moyenne 2 : DDL = 37 et p = 2627 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Moyenne 1 vs Sévère : DDL = 27 et p = 0,5208 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 2 :
→ Moyenne 2 vs Sévère : DDL = 18 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
MMF 4000
Légère N = 11 Moy = 0,355 E = 0,181
Moyenne 1 N = 24 Moy = 0,300 E = 0,000
Moyenne 2 N = 12 Moy = 0,300 E = 0,000
Sévère N = 5 Moy = 0,300 E = 0,000
Surdité Légère :
→ Légère vs Moyenne 1 : DDL = 33 et p = 0,1420 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Moyenne 2 : DDL = 21 et p = 0,3071 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Sévère : DDL = 14 et p = 0,5191 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Surdité Moyenne 1 :
→ Moyenne 1 vs Moyenne 2 : DDL = 34 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Moyenne 1 vs Sévère : DDL = 27 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Surdité Moyenne 2 :
→ Moyenne 2 vs Sévère : DDL = 15 et p > 0,9999 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexe 5 : Étude statistique du test du Pouvoir Séparateur
Temporel
I. Comparaison entre les populations
Entendants N = 10 Moy = 25,300 E = 42,106
Inverse du recrutement N = 8 Moy = 40,000 E = 40,189
Malentendants N = 58 Moy = 20,155 E = 22,354
→ E vs IR : DDL = 16 et p =0,4637 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 66 et p= 0,5645 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 64 et p = 0,0387 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
II. Pouvoir Séparateur Temporel et type de surdité
Légère N = 11 Moy = 12,636 E = 12,824
Moyenne 1 N = 25 Moy = 21,080 E = 21,215
Moyenne 2 N = 13 Moy = 23,308 E = 33,794
Sévère N = 8 Moy = 24,500 E = 12,806
Surdité Légère :
→ Légère vs Moyenne 1 : DDL = 34 et p = 0,2310 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Moyenne 2 : DDL = 22 et p = 0,3348 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Légère vs Sévère : DDL = 17 et p = 0,0627 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE Surdité Moyenne 1 :
→ Moyenne 1 vs Moyenne 2 : DDL = 36 et p = 0,8042 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ Moyenne 1 vs Sévère : DDL = 31 et p = 0,6710 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE Surdité Moyenne 2 :
→ Moyenne 2 vs Sévère : DDL = 19 et p = 0,9254 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
Annexe 6 : Etude statistique du test de Discrimination Temporelle
I. Comparaison entre les populations
DT Bruit Blanc Entendants N = 10 Moy = 4,000 E = 3,127
Inverse du recrutement N = 6 Moy = 6,667 E = 2,251
Malentendants N = 28 Moy = 6,214 E = 2,846
→ E vs IR : DDL = 14 et p =0,0910 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 32 et p= 0,7182 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 36 et p = 0,0468 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
DT 500 Entendants N = 10 Moy = 9,000 E = 3,162
Inverse du recrutement N = 6 Moy = 9,833 E = 3,656
Malentendants N = 28 Moy = 7,964 E = 3,939
→ E vs IR : DDL = 14 et p =0,6372 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 32 et p= 0,2943 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 36 et p = 0,4595 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
DT 1000
Entendants N = 10 Moy = 5,900 E = 2,470
Inverse du recrutement N = 6 Moy = 8,667 E = 4,926
Malentendants N = 28 Moy = 7,571 E = 4,013
→ E vs IR : DDL = 14 et p =0,1533 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ IR vs ME : DDL = 32 et p= 0,5633 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 36 et p = 0,2266 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
DT 2000
Entendants N = 10 Moy = 5,300 E = 2,263
Inverse du recrutement N = 6 Moy = 7,500 E = 4,848
Malentendants N = 28 Moy = 7,679 E = 2,932
→ E vs IR : DDL = 14 et p =0,2331 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
Utilisation des tests de distorsions lors de l’adaptation prothétique
→ IR vs ME : DDL = 32 et p= 0,9052 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 36 et p = 0,0260 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
DT 4000
Entendants N = 10 Moy = 4,300 E = 1,829
Inverse du recrutement N = 5 Moy = 11,400 E = 4,722
Malentendants N = 25 Moy = 8,400 E = 4,416
→ E vs IR : DDL = 13 et p =0,0009 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL = 28 et p= 0,1807 DIFFERENCE NON SIGNIFICATIVE
→ E vs ME : DDL = 33 et p = 0,0081 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
DT 6000
Entendants N = 10 Moy = 3,500 E = 1,354
Inverse du recrutement N = 5 Moy = 9,600 E = 2,702
Malentendants N = 25 Moy = 5,760 E = 2,847
→ E vs IR : DDL = 13 et p < 0,0001 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE***
→ IR vs ME : DDL = 28 et p = 0,0098 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE**
→ E vs ME : DDL = 33 et p = 0,0228 DIFFERENCE SIGNIFICATIVE*
Résumé :
Objectifs : ce mémoire avait pour but de mettre en pratique un nouveau logiciel
d’exploration audiométrique, le logiciel Distorsions créé par Yves Lasry.
Méthode : cinq des tests proposés par le logiciel ont été réalisés sur différentes
populations ; une population de référence, normo-entendante, une population entendante
et une population présentant l’inverse du recrutement au test de Lüscher.
Les tests présentés aux sujets sont l’audiométrie automatique de Békésy aux seuils
liminaire et supraliminaire, le test de Lüscher et Zwislocki concernant la capacité de
discrimination en intensité, la Méthode de Modulation en Fréquences pour la mesure de
l’acuité fréquentielle et enfin les tests du Pouvoir Séparateur Temporel et de Discrimination
Temporelle pour l’acuité temporelle.
Résultats :
- Le Békésy confirme son aptitude à révéler le recrutement ; au seuil de confort, la
population Malentendante a un nombre de réactions plus important dans les fréquences
aiguës que dans les fréquences graves.
- Le test de Lüscher et Zwislocki montre pour la population Malentendante une
amélioration de la discrimination en intensité lorsque la perte s’aggrave. Les sujets
présentant l’inverse du recrutement ont des seuils parallèles à ceux de la population
Entendante pour les fréquences aiguës.
- Les résultats obtenus avec la Méthode de Modulation en Fréquences ne montrent
pas d’influence du degré de surdité.
- Lorsque la difficulté de l’audiométrie vocale augmente (le rapport signal sur bruit
diminue), le nombre d’erreurs phonémiques augmente et les résultats du Pouvoir
Séparateur Temporel mesurant l’acuité temporelle se dégradent simultanément.
- Les résultats de l’audiométrie vocale dans le silence sont indifférents aux résultats du
test de Discrimination Temporelle. D’autre part, l’avancement dans l’âge se traduit par des
dégradations simultanées des résultats de l’audiométrie vocale dans le bruit et des résultats
de la Discrimination Temporelle.
Conclusion : La réalisation de ce mémoire m’a montré l’importance de l’évaluation par
l’expérience d’un nouvel outil audiométrique. Celui-ci présente et représentera un réel
intérêt dans la méthodologie de chaque praticien, qui à l’aide d’un simple ordinateur dédié à
l’audiométrie peut accéder à un remarquable matériel d’audiométrie de recherche, celui-ci
étant accessible au plus grand nombre.
Mots clés : Distorsions, discrimination, seuil différentiel d’intensité, de fréquence et de
temps, calibrage d’un outil audiométrique.