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UZèS DANSE NEWS

Uzès danse news

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Journal du Centre de développement chorégraphique Uzès danse

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uzès danse neWs

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2 — 2010 en images uzès danse

2010 en images

de haut en bas : Muriel Piqué, Live : poète versus corps Emmanuelle Huynh, A vida Enorme

Mark Tompkins avec ex.e.r.ce, Puttin’on a show David Wampach, Batterie

Bouchra Ouizguen, Madame Plaza

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neWs ÉdiTO — 3

Cette année, notre cahier de saison prend la forme d’un journal.La saison et le festival 2011 se construisent avec une équipe en partie renouvelée : Renan Benyamina prend le relais, pour la communication et les relations presse,

d’Alexandra Piaumier. Cette dernière poursuit son chemin à l’Auditorium de Vaucluse-Le Thor. Cynthia Albisser goûte aux joies de l’administration et des dossiers de demande

de subventions en remplacement, jusqu’à la fin du festival, de Maud Finiels qui suit à l’Ensatt une formation d’administratrice.

Notre objectif, dans ces pages, est de vous faire partager nos activités, nos pistes de réflexions et axes de travail, nos rencontres avec les chorégraphes,

dont vous découvrirez les spectacles en juin au festival, les filiations qui existent entre tous ces artistes que nous avons choisis.

La ligne que nous poursuivons depuis plusieurs années est celle de l’accompagnement, de la recherche, de la fidélité aux chorégraphes.

Fidélité à Christophe Haleb et sa compagnie la zouze, avec laquelle le CDC Uzès danse continue à inventer les interventions dans les lycées

et à tisser une relation riche et sensible avec les patients du CH-Mas Careironau cours de sessions d’ateliers ouverts à tous. Les matériaux collectés pendant ces ateliers

ont nourri la dernière création de Christophe Haleb, Liquide, qui fera l’ouverture du festival 2011.

Le prochain festival s’articulera autour d’une famille d’artistes, et plus spécifiquement la découverte de l’œuvre de trois d’entre eux,

qui vous invitent à leurs cheminements :Régine Chopinot, Xavier Le Roy et Antonia Baehr.

Enfin, le “rire”, dans ce qu’il a de libératoire, subversif, corrosif et délibérément optimiste, sera notre réponse à la morosité ambiante et aux tensions qui s’accroissent.

Nous vous convions à des “ateliers du rire”, imaginés par Antonia Baehr dans la perspective de l’accueil de son spectacle au festival.

Rions, avançons, restons en mouvement : telle est notre résolution pour 2011 !

Liliane Schaus

ÉdiTO

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4 — QuesTiOns de sens uzès danse

S’intéresser à la dramaturgie en danse n’est pas très courant, en France du moins. Pouvez-vous identifier l’origine de ce cheval de bataille ?Cela vient de trois choses, très clairement. Après avoir suivi des études de littérature, conclues par un mémoire sur Bertolt Brecht, j’ai com-mencé mon parcours professionnel dans le théâtre. D’autre part, j’ai vécu quatre années en Allemagne où les chorégraphes travaillent cou-ramment avec des dramaturges. C’est d’ailleurs aussi le cas en Belgique où j’ai grandi et étudié. Par conséquent, je pense la danse dans une rela-tion assez étroite au théâtre. Cela s’est vraiment affirmé lorsque j’étais en Allemagne au Bureau du Théâtre et de la Danse. J’ai pu observer com-ment les chorégraphes travaillaient avec les dra-maturges et j’ai trouvé ce travail vraiment pas-sionnant. J’ai eu la sensation que le travail de dramaturgie permettait de parvenir plus vite à des créations plus abouties. Tout un travail d’éla-gage, souvent réalisé en France au fil des repré-sentations, était ici fait en amont. D’autre part, les dramaturges allemands reposent sans cesse des questions fondamentales liées à l’Histoire, à l’histoire de l’art, à la pensée et aident les choré-graphes à situer leurs œuvres.

La question du sens se poserait davantage en Alle-magne et en Belgique qu’en France ?Je dirais qu’une attention plus grande est appor-tée au sens. Ce qui ne signifie pas que les créa-tions hexagonales ont moins de sens. En France,

nous avons bien sûr des artistes qui travaillent la dramaturgie, mais sans identifier forcément de dramaturge. Certains grands chorégraphes, comme Alain Buffard ou Xavier Le Roy, ont toujours ces questions à l’esprit et les intègrent à leur façon même de travailler. Ce qui est compli-qué pour les Français, c’est que le dramaturge est complètement lié à l’histoire du théâtre. Dans l’esprit de la plupart des gens, le dramaturge est celui qui écrit. Or, le dramaturge dont je parle, qui m’intéresse, c’est le regard extérieur, celui qui permet un apport en références, en théorie, qui nourrit le travail d’un artiste.

La dramaturgie, pour vous, est donc un programme d’actions, concret : il faut entourer les chorégraphes de regards extérieurs, entre autres dans une perspec-tive de formation.Oui en effet, c’est un programme d’actions. Dans le cadre d’un CDC, dont une des missions est de suivre des artistes, notamment des artistes émergents, la question de leur accompagnement me semble fondamentale. Accompagnement par quelqu’un qui a un regard extérieur, qui amène de la théorie, du sens. Très souvent, les jeunes chorégraphes – parce qu’ils sont jeunes – n’ont pas forcément vu toutes les expositions, tous les films, lu tous les livres, etc. Leur bagage n’est parfois pas suffisant pour aborder certaines questions. Le dramaturge peut les orienter vers telles lectures, tels questionnements, les aider à faire des connexions qu’ils n’auraient pas été

en mesure de faire seuls. Cela implique pour les artistes une position d’humilité ; ce n’est pas évi-dent pour tous. Le dramaturge est un mentor, un tuteur, quelqu’un qui transmet. Dans mon esprit, c’est plutôt une personne d’expérience qui travaille avec un plus jeune. En France, les chorégraphes ont l’impression que recourir à un dramaturge revient à avouer une incapacité à écrire. Pourtant, Meg Stuart ou Pina Bausch ont toujours travaillé avec des dramaturges.

Plus qu’un simple désintérêt, c’est une véritable défiance que semblent manifester les professionnels français de la danse à l’égard de la dramaturgie. Plusieurs phénomènes expliquent cette atti-tude. Cela est tout d’abord lié au fait que la dramaturgie est assimilée au théâtre, et la danse française a toujours eu du mal à se positionner par rapport au théâtre. La peur d’une prise de pouvoir par le dramaturge explique aussi la dé-fiance générale. Comme si un dramaturge allait confisquer la parole, s’emparer du monopole de la production de sens. Je n’avais pas réalisé que ça allait susciter une telle méfiance, une telle vio-lence. Le fait que cela réagisse ainsi est significa-tif de quelque chose. Quelque chose qu’il faut continuer à creuser. J’ai fait de la dramaturgie un axe de développement essentiel dans l’accompa-gnement par le CDC, je ne vais pas pour autant forcer un artiste à se faire accompagner par un dramaturge. Mais à chaque fois, c’est une ques-tion que je compte débattre.

QuesTiOns de sens

POuR aLLeR PLus LOin• Danse et dramaturgie, une danse en quête de sens ; synthèse de la rencontre professionnelle du 18 juin 2009 ; rencontre organisée par Uzès danse, en partenariat avec Réseau en scène Languedoc Roussillon et l’Agence Wallonie Bruxelles Théâtre Danse ; www.reseauenscene.fr (rubrique Informations ressources puis Synthèses et bilans)

• Barbara Métais-Chastanier et Alice Carré, dossier Dramaturgie et processus de création, retours sur le festival Uzès danse 2010, revue en ligne Agôn, École normale supérieure de Lettres et Sciences humaines http://w7.ens-lsh.fr/agon

VERS UNE TyPOLOgIE DU DRAMATURgE : MILLE PRATIQUES, QUATRE gENRES

Intervention d’Antoine Pickels, directeur de La Bellone, maison de spectacles à Bruxelles, pendant la rencontre professionnelle « Danse et dramaturgie, une danse en quête de sens » organisée par Uzès danse, Réseau en scène Languedoc Roussillon et l’Agence Wallonie Bruxelles Théâtre Danse en 2009.

La pratique du tuteur botanique est adaptée aux jeunes chorégraphes qui, telles de jeunes pousses peuvent avoir besoin d’un tuteur autour duquel on les laisse s’enrouler avant de le leur ôter. Le travail du dramaturge est de donner une ossature suffisante pour que le propos tienne de lui-même. L’enjeu, pour le dramaturge, est de fabriquer les conditions de son propre retrait.

La pratique de l’assembleur de puzzles convient à des chorégraphes qui ont amassé un grand nombre d’ingrédients autour d’un projet et pour lesquels se pose la question de l’assemblage. Il peut devenir utile d’arranger cette matière de façon à permettre au chorégraphe de mieux s’y retrouver.

Le travail du ramasseur de balles est directement lié au travail du studio. En phase de création, la construction de matière improvisée ouvre un grand nombre de pistes pour les imaginaires. Le travail du dramaturge consiste alors à ramasser des idées qui seraient délaissées trop vite.

Le mitrailleur est convié par un chorégraphe suffisamment sûr de son propos. Le chorégraphe se voit alors exposé à des critiques méchantes, de préférence très critiques et, de préférence, très méchantes. Il s’agit pour le dramaturge de jouer les miroirs grossissants et d’illustrer à grands traits les défauts du propos.

LA DRAMATURgIE EST AU CœUR DU PROJET D’UzèS DANSE DEPUIS CINQ ANS. MAIS LA DRAMATURgIE, QU’EST-CE QUE C’EST ? LILIANE SCHAUS, DIRECTRICE DU CENTRE DE

DÉVELOPPEMENT CHORÉgRAPHIQUE, NOUS APPORTE QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE.

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neWs QuesTiOns de sens — 5

deveniR dRamaTuRgesans Le savOiR

PaR OLivieR hesPeL

« Je suis à l’origine jour-naliste et critique de

danse. On m’a un jour étiqueté dramaturge. En

tant que journaliste, j’écrivais des textes sur des productions diverses. Un chorégraphe est venu vers moi à la suite de la lec-ture d’un papier que j’avais écrit sur son spectacle. Ce que j’avais écrit correspondait, selon lui, à ce qu’il aurait souhaité dire à propos de son travail, sans réus-sir à le formuler. Mon texte ren-dait compte de ce qu’il faisait au plateau et de ce qu’il aurait eu envie de dire à propos de sa démarche. Il m’a donc proposé de travailler avec lui pour cher-cher comment exprimer avec des mots ce qu’il écrivait sur un pla-teau. Assez rapidement, j’ai tra-vaillé sur l’articulation des idées de base des projets, puis sur un « gonflement » de ces idées par l’apport d’autres matériaux et de nouvelles pistes. J’écrivais en fait sur papier un dossier dont la fi-nalité première était la recherche de subventions. Il s’agissait en premier lieu d’articuler les in-

tentions, de savoir pour-quoi on veut aller sur un plateau et éventuel-

lement quels sont les modèles ou contraintes de base que l’on va s’im-poser pour développer une écriture. Comme je suis assez curieux et que j’avais aussi un re-gard critique, je venais régulière-ment assister aux répétitions et donnais une espèce de feed-back sur ce que je ressentais et je re-venais toujours aux intentions de base du projet. Ainsi, d’étapes en étapes, jusqu’à la première, je gardais cette mission critique. J’ai un jour parlé de cette expé-rience à un ami metteur en scène d’opéra, Christophe Loy, qui m’a dit : « En fait, tu es drama-turge. » Je pensais que le drama-turge écrivait des pièces. Mais le fait d’articuler des idées avec le chorégraphe, de voir comment elles évoluent au plateau, com-ment ces idées dialoguent avec le public, correspondait d’après lui exactement à la fonction d’un dramaturge. »

Retranscrit par Barbara Métais- Chastanier, membre du laboratoire junior Agôn de l’École normale su-périeure de Lettres et Sciences humaines (revue Agôn, http://w7.ens-lsh.fr/agon).

JOURNALISTE CULTUREL ET DRAMATURgE INDÉPENDANT, OLIVIER HESPEL TRAVAILLE NOTAMMENT à L’L, LIEU DE RECHERCHE ET D’ACCOMPAgNEMENT POUR LA JEUNE CRÉATION

(BRUXELLES). LE TEXTE SUIVANT EST ISSU DE L’UN DES ATELIERS « DRAMATURgIE ET PROCESSUS DE CRÉATION », QU’IL A ANIMÉS PENDANT LE FESTIVAL UzèS DANSE 2010.

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6 — CuLTuRe À L’hÔPiTaL

Je ne parle pas d’amour mais le cœur y est

uzès danse

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neWs La Ligne d’ève — 7

Pour nous, le terrain de la création est toujours un espace d’expérimentation propice à la rencontre et à l’échange. Nous nous interrogeons depuis de nombreuses années sur la notion d’hospitalité, et les gestes qui vont avec. Continuer d’aller à la rencontre des gens nous fait nous confronter de façon dynamique à d’autres contextes, à d’autres réalités de vie. Dans la compagnie, nous avons une certaine familiarité avec le milieu psychiatrique, c’est un espace qui nous invite régulièrement depuis presque dix ans maintenant. Que ce soit avec le 3bisf à Aix-en-Provence ou avec le centre hospitalier Le Mas Careiron à Uzès, nous sommes accueillis et mettons en place des dis-positifs ouverts de recherche et d’écriture, qui permettent d’établir une proximité réelle entre un matériau artistique en hypothèse et un terrain de jeu concret, humain et sen-sible.

Avec Uzès danse et Culture à l’hôpital, nous avons pu me-ner plusieurs expériences in situ, à partir d’un site spéci-fique d’action, et remettre en jeu nos modalités et habitudes de travail. Autour du projet Résidence Secondaire (trans-versal à Aix et Uzès), nous avons articulé toute une série d’ateliers sur comment habi-ter et construire l’espace au-trement, et quel type d’espace nous habitons. Espace corpo-rel, inter-relationnel, archi-tectural, poétique, sentimen-tal… Avec l’installation d’un habitat nomade – une toile de tente de trente mètres de long dans l’espace public de l’hôpital – nous avons ouvert des portes d’accès sur des paysages, humains et mentaux, passionnants et drôlement étranges.

Aborder le corps et l’énergie des patients, c’est rapprocher des seuils : seuils d’écoute, de perception, de sensation, de tolérance… C’est questionner précisément et simplement une limite, quel horizon ça ouvre, quelle habitude ça dé-place, quel usage ça instille dans l’usure d’un lieu, d’un lien, d’une société, d’un amour.

à partir de la création Liquide, nous avons proposé d’en-quêter sur l’amour. Un processus que nous avons alimen-té tout au long d’une année en écrivant des lettres et un roman-photo de cartes postales, en visionnant des films d’amour fou, en dansant des slows très très lentement, en chantant et en enregistrant un CD, aujourd’hui édité : Je ne parle pas d’amour mais le cœur y est.

Cette année, le projet s’intitule La Ligne d’Ève. Mais qui est cette femme ? Il s’agit ici de donner corps à ce per-sonnage intemporel et commun, d’en dessiner le profil mouvant, sa cartographie des désirs et des voyages, de lui donner un langage mais aussi de prendre soin de soi,

de se parer, de se vêtir, de sculpter ses postures, ses assises…

Ce troisième atelier de pratique artistique se situe à la frontière de la danse et du plastique. Il entremêle le corps, le réel et l’ima-ginaire. La Ligne d’Ève fait naître une fiction, dessine un documentaire et cherche à recréer une ligne de vie anachronique, contestataire. Il y a le grave et le frivole, l’intime et le politique qui sont de la partie.

La Ligne d’Ève actionne différents axes de re-cherche comme revisiter ses classiques et notre modernité, habiter la rela-tion à l’espace et au temps, chorégraphier une danse de salon, une danse folk-

lorique. Amplifier le corps et sa réalité, questionner ses représentations. Nous imaginons d’autres règles de sa-voir-vivre au sein de la communauté humaine. En trans-versalité, l’attention est donnée à la parole et à l’écriture. L’implication des patients et de personnes référentes du Mas Careiron reste un enjeu majeur dans l’expérimenta-tion traversée. Dans La Ligne d’Ève, nous tentons de faire récit, de façon hétérogène et fragmentaire, mais avec une vision globale et dans la porosité avec le monde.

JusQu’À La Ligned’ève

CHRISTOPHE HALEB ET LA zOUzE SONT ASSOCIÉS POUR LA CINQUIèME SAISON CONSÉCUTIVE AU CDC UzèS DANSE. DEPUIS 2007, ILS MèNENT CHAQUE ANNÉE DES ATELIERS DE PRATIQUE ARTISTIQUE ET D’ÉCRITURE CHORÉgRAPHIQUE AU CENTRE HOSPITALIER LE MAS CAREIRON (HôPITAL PSyCHIATRIQUE D’UzèS), DANS LE CADRE

DU PROgRAMME CULTURE à L’HôPITAL.

DIRECTION ARTISTIQUE : CHRISTOPHE HALEB –

CHORÉgRAPHEDIRECTION DES ATELIERS

D’ÉCRITURES ET D’EXPÉRIMENTATIONS : CHRISTOPHE LE BLAy, SÉVERINE BAUVAIS –

DANSEURS ; ARNAUD SAURy – COMÉDIEN ; LAURENT

LEBOURHIS, ANABEL CAIRO VEgA, LOïC VAN HERREWEgHE

– PLASTICIENS ; ALEXANDRE MAILLARD – MUSICIEN,

COMPOSITEUR.

Christophe Haleb pour la zouze

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8 — CuLTuRe À L’hÔPiTaL uzès danse

gaBRieLLe

Quand, il y a quelques années, Thierry Thieu Niang, qui animait avec une belle et inventive énergie les

ateliers danse de Culture à l’hôpital, m’a proposé de créer des ateliers d’écriture, je ne savais pas que ce premier

atelier allait me faire connaître tant d’émotions, de rencontres éphémères, de retrouvailles régulières… Et que ce sont la passion, la

curiosité, l’amour des mots, du geste qui sont le ciment de cette si belle aventure. Nous avons ainsi créé une exposition interactive avec « Les Petits

papiers » présentés au festival en 2007, participé à un pique-nique de mots un jour de soleil, écrit en musique, dans le silence ou sur des feuilles de couleur… ;

réinventé « Notre Alice » devenue artiste de cirque (une histoire gravée sur un CD et qui plairait à Tim Burton j’en suis sûr !). Je ne savais pas que nous parlerions cette année

d’art avec notre « Histoire de l’art, l’art des histoires ». C’est fou comme un tableau, une sculpture, peuvent cacher des secrets que leurs auteurs seraient bien en peine d’imaginer et que

l’on met à jour au fil du temps et de notre inspiration.Et surtout que Gabrielle allait partager notre vie pendant de longs mois, cette gabrielle, secrétaire d’avocate avec une partie sombre, un secret de famille, sa gourmandise, ses dialogues avec son

perroquet et ses petites manies. Nous l’avons créée, façonnée, remaniée… Elle nous a permis de comprendre ce qu’était un roman, un personnage, une 4e de couverture, un titre, des

dialogues, une intrigue… On lui doit beaucoup, à gabrielle, qui parfois s’échappait pour vivre sa vie.

Alors cette année, nous avions envie de lui rendre hommage, qu’elle existe vraiment sur le papier. Que je puisse prendre le temps pour rassembler toutes les notes,

les textes, les propositions faites pendant les ateliers. Un long travail pour qu’enfin on puisse voir un jour gabrielle étinceler sur la couverture d’un

roman. Nous allons tout mettre en œuvre pour que cela réussisse et que cette héroïne sorte du Mas Careiron pour aller conquérir

d’autres territoires. Et surtout merci à tous, car sans vous, gabrielle n’existerait

pas et ce serait dommage, car nous, on l’aime déjà et on voudrait vous faire partager cette passion.

DEPUIS 2005, LE CRITIQUE ET JOURNALISTE BERNARD BABkINE ANIME DES ATELIERS D’ÉCRITURE DANS LE CADRE DU PROgRAMME CULTURE à L’HôPITAL. EN QUELQUES PHRASES, IL NOUS RACONTE LE TRAJET RÉALISÉ DEPUIS LE PREMIER ATELIER, AVANT DE NOUS DÉVOILER TROIS EXTRAITS D’UNE

NOUVELLE POLICIèRE, INTITULÉE GABRIELLE, ÉCRITE AVEC LES PATIENTS.

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neWs aTeLieRs d’ÉCRiTuRe — 9

Elle en profite pour écouter ses messages, pas facile. Elle jongle avec

son portable. Elle va rater son trait d’eye-liner. Une invitation à dîner de gabrielle.

« Cher Maître, il faut absolument que je vous parle. Pouvez-vous ce soir à 20 heures, je vous

attends chez moi ». Un message plutôt laconique, se dit la jeune femme. « Je ne suis jamais allée chez elle ! Je

ne connais même pas son adresse. Mince, j’ai dérapé, raté l’œil gauche… ». Mis à part son dossier qu’elle avait au cabinet,

Maître Laroche réalisa soudain qu’elle en savait bien peu sur gabrielle. Et pourtant elles travaillaient ensemble, et bien, depuis

plusieurs années. Alors pourquoi ce soir ? Maître Laroche s’empresse alors de composer le numéro de gabrielle. à la

troisième sonnerie, personne ne décroche. « Mais où est-elle passée ? Et qu’est-ce que je vais bien porter ?

Mon tailleur Chanel : non, trop guindé, trop conformiste même. Ma petite robe noire :

trop sexy. Je serais bien restée à la maison, soirée télé et canapé.

06:06. Le réveil clignotait

comme après une coupure d’électricité. C’est ce petit point lumineux

qui réveilla gabrielle. gabrielle aimait dormir dans la plus stricte obscurité, elle s’était même

offert le luxe de rideaux sur mesure doublés d’un tissu merveilleusement opaque, une petite folie qu’elle se félicitait

chaque soir d’avoir faite. 09:12. Des chiffres qui ne ressemblaient à rien, même pas bons pour jouer au loto. 09:12, elle devrait déjà être partie, elle détestait être en retard. « L’exactitude c’est la politesse des rois » disait son père. Sur ce point, elle était la reine. Elle avait fait un cauchemar, une désagréable sensation la tenaillait encore, les draps étaient moites. Elle s’était réveillée d’un seul coup, n’avait pas entendu la sonnerie du réveil. Quelqu’un la poursuivait, elle courait. Maintenant il fallait qu’elle se dépêche, qu’elle coure encore pour arriver à 10 heures pétantes,

boulevard Saint-germain, au 162, 3e étage gauche, cabinet de Maître Laroche. gabrielle était secrétaire

de direction, tout passait par elle. gabrielle était indispensable. 08:20. Maître Laroche se

maquillait…

Je n e

p e u x v o u s

d o n n e r mon identité

car cela serait très dangereux pour moi,

mais je vous prie de croire que cette lettre est

une requête sérieuse et non une simple blague. De nombreuses

personnes sont impliquées. Lourdement impliquées. Pour moi, il

est trop tard, mais il est encore possible d’agir pour sauver des personnes innocentes.

La police ne me croit malheureusement pas. Vous êtes mon dernier espoir… Pour vous assurer

de ma bonne foi, je vous donne deux indices, Monsieur Villemaquin et la rue Loupet. Si vous voulez bien nous

aider, accrochez un foulard à la fenêtre de votre bureau jusqu’à la semaine prochaine. Je pourrai ainsi vous communiquer de plus

amples informations en toute confiance… Recevez, Chère Maître, l’expression de mes sincères, et j’insiste sur le “sincères”, salutations.

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10 — CuLTuRe À L’hÔPiTaL uzès danse

Ça FaiT CauseR TOuT L’mOnde

DEPUIS 2004, LE CENTRE HOSPITALIER LE MAS CAREIRON ET LE CENTRE DE DÉVELOPPEMENT CHORÉgRAPHIQUE UzèS DANSE

TRAVAILLENT ENSEMBLE DANS LE CADRE DU PROgRAMME CULTURE à L’HôPITAL. LES PARTICIPANTS – PATIENTS, PERSONNEL ET PERSONNES

EXTÉRIEURES AU MAS CAREIRON – RACONTENT CE QUE CULTURE à L’HôPITAL REPRÉSENTE POUR EUX.

Propos recueillis le mercredi 12 janvier 2011, lors d’une réunion au CATTP Le Transfo réunissant les participants de Culture à l’hôpital.

« Non seulement la culture nous est accessible mais en plus, on s’investit, on s’engage, on est créateurs. On ne reçoit pas passivement comme on irait voir un film en qualité de téléspectateurs, on donne aussi ; c’est moteur d’initiatives et de créations, autant individuelles que collectives. Même ceux qui au départ, ne se sentent pas d’intervenir, découvrent à quel point ils réussissent à s’épanouir, à apporter, à participer à la création d’une œuvre. »

– La confiance qui nous est accordée fait qu’on se dépasse. Je me souviens, lors d’un atelier pendant lequel on nous a fait écouter des CD, des sonorités… un camarade, qui est initialement introverti, y est allé de la voix,– Il est allé de l’avant.– Oui, j’étais sidérée ; c’est magnifique. Untel qu’on n’entend jamais, ou peut-être quelques mots de temps en temps, qui se découvre ainsi.– Ce n’est pas une thérapie mais c’est quelque chose qui fait progresser, grâce à la confiance qui nous est accordée. – C’est vrai, cela nous fait progresser, dans nos façons de nous exprimer, de bouger, d’avance, de créer aussi.

« La notion de partage est importante : il n’y a plus les soignants d’un côté, les participants de l’autre. C’est un collectif qui est là : on y va sans peur car on sait que le respect prime, qu’il n’y aura pas de jugements. Chacun accède à quelque chose individuellement grâce au groupe et grâce à la confiance. On bannit la peur, on sait qu’au bout il n’y aura pas de jugement de valeur. »

– Pendant les ateliers, on prend des poses qu’on ne ferait pas comme ça dans la rue, on est complètement libérés.– Libérés de quoi ?– De la censure sociale, des préjugés– Il y avait des poses vraiment sensationnelles. Dans ces moments, on s’exprime par le geste plus que par la parole.– En tout cas, c’est intelligent parce que ça fait causer tout le monde (rires).

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neWs CuLTuRe À L’hÔPiTaL — 11

« Retenez-vous des moments en particulier ?– Le moment où il m’a massé la main, ça m’a fait du bien, ça m’a marqué.– Moi j’ai entendu parler des massages de pieds aussi– Et les slows, c’était bien ça– Oui, on dansait en se disant « ma caille, ma perdrix », des mots d’amour– Et l’inverse aussi « je te hais, je te déteste », c’était extraordinaire, complètement décalé– Et ce jour où on avait fait une soupe géante. Il faisait tellement froid dehors qu’on avait pas pu danser, alors on était allés chercher des légumes au marché et on avait fait une grande soupe.– Moi j’aime la façon dont ils font des costumes avec rien, qui sortent de l’ordinaire. C’est grandiose, comme la grande bâche.– Jai adoré la première fois où on a fait la grande robe, on était tous dans la bâche et on est tombés sur le directeur, c’était un moment joyeux, fabuleux.– Et alors il est rentré sous la bâche ?– Moi qui ai peu participé, le souvenir que je garderai, c’est lorsque le nouvel hôpital n’était pas encore investi, que les danseurs ont déployé des tissus colorés sur les murs, ont dansé, etc. il y avait du public, cet exotisme au Mas Careiron, c’était extraordinaire. »

– Je me demande, Culture à l’hôpital, c’est fait pour faire modifier des choses en nous ? Pour nous occuper ? Pour nous apporter du plaisir ?– Comme vous voulez (rires)– Le but de Culture à l’hôpital, c’est que les personnes hospitalisées ne soient pas éloignées de la culture, c’est-à-dire qu’ils puissent aussi bénéficier de pratiques culturelles, de spectacles, d’autres choses, même quand les personnes sont dans des lieux fermés, hors de la vie ordinaire pendant un moment donné. Le choix ici, c’est de proposer des ateliers de pratique artistique. Nous, nous les ouvrons aussi à toutes les personnes qui ne sont pas hospitalisées : aux personnes du CATTP Le Transfo (Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel) et aux autres. Ce n’est pas thérapeutique en soi mais les effets peuvent l’être. C’est simplement un accès à la culture. Après, que cela fasse du bien, évidemment ! On sait tous que la culture, le partage, l’échange, ça libère et ça fait du bien. »

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12 — LYCÉens TOuR uzès danse

TOTems+TaPisseRiesdepuis 1996, uzès danse mène des actions de sensibilisation en direction de différents publics. Jusqu’en 2008 les actions pédagogiques étaient principalement orientées vers les écoles maternelles, primaires et les collèges d’uzès et de l’uzège. Le programme régional d’éducation artistique Languedoc Roussillon Lycéens Tour a rendu possible une collaboration avec le lycée des métiers d’arts – georges guynemer et a permis de poser les bases d’une

relation de confiance avec la proviseur de ce lycée ainsi qu’avec l’équipe enseignante.

différentes réalisations ont vu le jour à la suite de plusieurs interventions d’antoine audiau, membre du duo de graphistes antoine+manuel, en charge de l’identité visuelle d’uzès danse. Les trois dernières années, les lycéens ont ainsi participé à la signalétique du festival par la conception et la fabrication d’un u géant en siporex, d’un vélum, de deux tapisseries et de

totems directionnels.

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neWs danse À L’ÉCOLe — 13

aRTiCuLaTiOnsChaQue annÉe dePuis 1996, Le PROgRamme

danse À L’ÉCOLe PeRmeT À des CenTaines d’enFanTs de L’uzège de dÉCOuvRiR La danse aux CÔTÉs

d’aRTisTes PROFessiOnneLs.5 400 enFanTs OnT PaRTiCiPÉ À Ces aTeLieRs

dePuis LeuR CRÉaTiOn.

J’ai bien aimé, ça m’a un peu mieux articulé, je peux faire plus de choses avec mes bras et mes jambes. Un petit garçon, âgé de huit ans tout juste, commente avec une poésie qu’il ne soupçonne sans doute pas sa première rencontre avec la danse dans le cadre du programme Danse à l’école. En 2001, la danseuse Véronique Dupont était intervenue dans les écoles d’Uzès et de Blauzac ; elle a réalisé un film, intitulé La Ville en danse, qui garde la trace du travail réalisé avec les écoliers et montre leur engagement, leur clairvoyance face aux enjeux de la pratique corporelle, tant au niveau physique que comportemental. En atteste la prise de parole de Lise, âgée de dix ans : On s’est trop bien éclatés et j’ai bien aimé car avant, j’étais vachement timide, et maintenant, je ne suis plus timide. Et puis je voulais poser une question : est-ce que c’est dur de devenir professeur de danse. Dix ans plus tard, Lise se souvient de cette expérience forte ; elle prenait déjà des cours, mais c’était la première fois qu’elle dansait avec une chorégraphe professionnelle. Une rencontre qui a conforté sa vocation naissante puisqu’après le bac, Lise est partie à Montpellier, puis à Toulouse, pour devenir danseuse. Comme elle, environ 400 écoliers de l’Uzège participent chaque année au programme Danse à l’école depuis quinze ans. Si tous ne deviennent pas danseurs, leur rapport au corps et au mouvement s’en trouve à coup sûr modifié. Régulièrement, Christine Poulain, responsable des relations publiques au Centre de développement chorégraphique Uzès danse, intervient dans les collèges et lycées sur l’histoire de la danse. En s’entretenant avec les adolescents, elle s’est rendue compte que les garçons semblaient de plus en plus ouverts à la danse. Un changement d’attitude qu’elle explique partiellement par le développement de la pratique très tôt dans les écoles. Un rapport au monde transformé qui confirme ou prolonge cette intuition que Christian garrel, conseiller pédagogique départemental, partage dans le documentaire : La danse nous invite à traverser l’espace et le temps de façon à les transformer.

Un noUvel oUtil pédagogiqUe : la danse en 10 datesUn DVD et un petit livret constituent ce nouvel outil pédagogique mis en place par le réseau des centres de développement chorégraphique. Sous forme d’extraits de films de

danse, l’histoire de la danse est reliée à l’histoire du monde grâce à la magie des films conservés à la Cinémathèque de la danse à Paris. Ces dix événements datés témoignent

d’un siècle de mouvements et de leur interprétation par les danseurs et les chorégraphes. à la fin de la présentation du DVD dans les classes, un livret est distribué à chaque élève.

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14 — CheminemenTs uzès danse

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neWs xavieR Le ROY — 15

xavieR Le ROYen 3 sOLOs (1998-2007)

AU FESTIVAL UzèS DANSE, XAVIER LE ROy PRÉSENTERA AU COURS D’UNE MêME SOIRÉE TROIS PIèCES FONDAMENTALES DE SON RÉPERTOIRE. LE CRITIQUE FERAN MC ROPE NOUS EXPLIQUE EN QUOI CE PROgRAMME CONSTITUE UNE OCCASION INÉDITE DE DÉCOUVRIR

L’UNIVERS D’UN CHORÉgRAPHE QUI, MALgRÉ SES ORIgINES MONTPELLIÉRAINES ET SA ReCOnnaissanCe inTeRnaTiOnaLe, esT enCORe Peu PROgRammÉ dans La RÉgiOn.

Presque 10 ans séparent les 3 pièces présentées lors de cette soirée spéciale. Une opportunité excep-

tionnelle de revoir trois pièces d’un ar-tiste dont le travail a été par erreur trop souvent classé comme « difficile » alors qu’une multitude de spectateurs « non professionnels », ou « non spécialistes » ont rapporté leur enthousiasme, leurs compréhensions, leurs émotions, leurs remises en questions et leurs pensées, qui ont transformé leurs expériences de spectateurs et leur regard sur le monde. Autant de manifestations qui témoignent des larges potentiels d’appropriation de ces travaux qui, pourtant, ne font pas de concession pour être plus ou moins ceci ou cela, mais au contraire expriment radi-calement des façons de faire et de penser.

Cette soirée sera l’occasion de faire l’ex-périence consécutive de ces trois solos, dont les formats pourraient laisser penser qu’ils n’ont pas été réalisés par la même personne tant ils diffèrent l’un de l’autre. Pourtant, ils ont été créés et sont inter-prétés par la même personne. L’approche critique, l’attention particulière aux re-lations aux spectateurs, l’économie de

moyens ainsi qu’une dehiérachisation des savoirs, sont autant de lignes conduc-trices du travail de Xavier Le Roy, que l’on peut voir s’exprimer de manière très spécifique dans chacune de ses chorégra-phies et mises en scène.

En utilisant le strict minimum, ces trois pièces déploient de nouvelles perspec-tives pour l’art chorégraphique. Chacune bouleverse nos a priori sur les possibili-tés de cette discipline artistique, à partir de trois formes théâtrales différentes : chorégraphie, conférence et concert. Les conventions spécifiques à ces formes sont utilisées pour leur potentiel particulier et questionnent nos habitudes et modes de perceptions. Par ce biais, elles invitent les spectateurs à revisiter et redistribuer les re-lations au visible, au dicible et à l’audible :

– le visible dans Self Unfinished, qui met sens dessus dessous nos perceptions et notre compréhension de la figure hu-maine, pour nous mettre en face d’in-quiétantes étrangetés transformant un corps humain en une multitude d’êtres improbables.– le dicible dans Produit de circonstances,

qui, grâce à un récit autobiographique, reconfigure les liens entre la production de savoir et les images du corps humain. Ce dernier étant dans ce cas proposé comme un lieu et une durée pour le trafic d’expériences sociales, politiques, biolo-giques, émotionnelles… – l’audible dans Le Sacre du printemps. Partant d’un concert de cette œuvre clef dans l’histoire de la musique du ving-tième siècle, cette pièce redistribue de façon inattendue les rôles des musiciens, chef d’orchestre et spectateurs, pour re-visiter nos a priori sur ce que veut dire écouter, entendre et « spectater ».

Cette soirée unique sera l’occasion de voir ou revoir des travaux qui témoignent que l’art chorégraphique est une discipline ouverte qui ne pose pas une barrière entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas », entre les experts et les igno-rants. Bien au contraire, ces travaux per-mettent de bousculer les rôles souvent in-justement distribués et inamovibles. On sort de ces spectacles avec l’impression de pouvoir changer les choses.

Feran Mc Rope / Stuttgart, 17 janvier 2011

CHeMineMent 1 : ProducTion eT récePTion du visueL PaR xavieR Le ROY

à partir d’extraits de quatre chorégraphies solos Nacisse Flip (1997), Self Unfinished (1998), Sans titre (2005),

Le Sacre du printemps (2007), cette conférence propose d’analyser la relation entre les processus de création des

pièces et leur réception par les spectateurs.

Mardi 22 Mars 2011 à 18:00À La mÉdiaThèQue d’uzès – enTRÉe LiBRe

pendant le festival :SELF UNFINIShED (1998)

PRODUIT DE CIRCONSTANCES (1999) LE SACRE DU PRINTEMPS (2007)

samedi 18 Juin

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16 — CheminemenTs uzès danse

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neWs RÉgine ChOPinOT — 17

Ligne de FORCe Ligne de FOnd

AVEC LIGNE DE FORCE, LIGNE DE FOND, IL S’AgIT POUR RÉgINE CHOPINOT DE RENDRE PERCEPTIBLES LES DIFFÉRENTES ARTICULATIONS QUI ONT DÉTERMINÉ, PÉNÉTRÉ,

NOURRI LE TRAVAIL MIS EN œUVRE DANS SES CRÉATIONS RÉCENTES MAIS AUSSI PLUS ANCIENNES. LA RENCONTRE PREND APPUI SUR LES EXTRAITS VIDÉO D’UNE DIzAINE DE

PIèCES REPèRES DE SON PARCOURS DE CHORÉgRAPHE.

« Par ce rendez-vous public, je tenterai d’exposer mon parcours chorégraphique entier ; dans ses étapes

nombreuses, dans ses enjeux successifs ou permanents, dans toutes ses dimensions esthétiques et, surtout, dans le

contexte général de son déploiement, ce segment d’Histoire de la création qu’il accompagne : l’apparition-explosion-organisation

de la danse contemporaine en France et en Europe des années 1980 à nos jours. Il s’agira aussi de rendre perceptibles les différentes forces

qui ont déterminé, pénétré, nourri mon champ chorégraphique. Il s’agira de rendre lisibles les multiples conditions du monde et du corps qui ont posé

les bases d’un travail en danse. à l’aide d’images vidéo des pièces que je tiens pour essentielles à mon corpus, je commenterai et mettrai à jour les éléments constants

d’une recherche du mouvement dansé et montrerai comment en art, toute exploration patiente, obstinée et exigeante des possibles d’un médium (ici, la danse contemporaine) finit

obligatoirement par interroger et remettre en cause les fondements même dudit médium ».

En trente années de carrière, Régine Chopinot a vécu l’éclosion (les années 70), le développement (les an-nées 80), l’institutionnalisation (les années 90) et la commercialisation (les années 2000) de la danse contemporaine. Elle a, depuis la France, activement participé à l’écriture des deux premiers chapitres de l’histoire encore brève d’un art nouveau. Mais elle n’a cessé de s’opposer au déroulement des deux suivants ; dirigeant de 1986 à 2008 l’un des grands centres cho-régraphiques nationaux français (le CCN de La Ro-chelle) et refusant tou-jours et pour autant d’engager ses forces créatives sur des voies trop balisées. Dès le début des années 90, elle quitte les « espaces de grande légèreté » où, très jeune, elle s’était fait connaître dans sa longue asso-ciation au créateur de mode Jean-Paul gaul-tier. Elle se passionne alors pour des expé-riences moins trendy, de confrontation de la danse contemporaine aux éléments et aux rythmes naturels et de sa mise à l’épreuve de

pratiques et de sciences du corps anciennes et com-plexes, telles que le yoga. En 2002, elle ouvre le « trip-tyque de la Fin des Temps », une longue remise en cause de l’écriture et de la création chorégraphique conséquente à une mise en crise volontaire des no-tions générales de temps, de mémoire et de construc-tion. Depuis juillet 2008, une nouvelle compagnie indépendante porte, création et répertoire, tous les travaux de Chopinot : cette compagnie a pour nom Cornucopiae, comme la dernière pièce créée au CCN

de La Rochelle. Dé-sormais, le temps et l’espace s’organisent autour de trois projets à long terme : une ré-flexion sur l’indépen-dance qu’elle soit per-sonnelle, politique, philosophique ou ar-tistique, un travail sur la force de la parole dans la transmission orale et une recherche sur les mythes fonda-teurs de la coutume kanak en Nouvelle-Calédonie. Pour Uzès danse 2011, une créa-tion intitulée 3 sera présentée dans le Jar-din médiéval.

CHeMineMent 2 :Ligne de force, Ligne de fond

Rencontre de deux heures avec RÉgINE CHOPINOT,

qui s’appuie sur des extraits filmés de ses pièces repères.

Mardi 5 avril 2011 à 18:00 à LA MÉDIATHèQUE D’UzèS

ENTRÉE LIBRE

pendant le festival :3

samedi 18, dimanChe 19, Lundi 20 eT maRdi 21 Juin

Régine Chopinot

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18 — CheminemenTs uzès danse

Antonia Baehr : Aux Laboratoires d’Aubervilliers, nous avions fait un atelier avec les « bonnes rieuses et rieurs » d’Aubervilliers, puis elles/ils sont venu(e)s voir le spectacle. Or ce sont vraiment de très bon(ne)s rieuses/rieurs et elles/ils ont vraiment beaucoup ri, et très fort. (rires) Les autres spectateurs ont cru qu’il y avait un sous-groupe, et n’avaient donc pas l’impression de constituer un groupe véritable. à Bologne, le public s’est vraiment constitué comme groupe, il y eut des moments où le rire a commencé à sauter entre plateau et public, produisant un effet de larsen entre ces deux espaces, puis des moments où tout le monde riait et, sur scène, je n’avais plus rien à faire (rires). Par moments c’était le public qui faisait le spectacle. Je ne voyais pas le public mais je l’entendais, comme un orchestre de rires. Il est important que le public soit dans le noir, parce que les réactions sont très acoustiques, et cela crée une dissociation entre l’expérience visuelle et acoustique. Il est important aussi que ce soit dans un théâtre, que ce ne soit pas lu comme de l’art de la performance des années soixante, qu’il y ait cette séparation entre les spectateurs dans le noir et moi devant eux.

Xavier Le Roy : En quoi consistaient les ateliers ?

AB : Le premier atelier était aux Laboratoires d’Aubervilliers. Je voulais apprendre à rire mieux, même si je ris déjà très bien puisque je suis celle qui rit. (rires) Mais est-ce que je peux rire longtemps et est-ce que je peux rire si je tape dans les mains par exemple ? Je devais pouvoir faire ça. Et je me suis dit qu’il était plus facile de pratiquer le rire, son apprentissage, en groupe plutôt que toute seule. Durant trois jours, nous avons pris des cours. Ensuite, avec Valérie Castan, nous avons continué à travailler avec le groupe. Nous avons étudié comment s’imiter les uns et les autres, ou d’autres questions comme celle de la contagion. Et quand je tourne la pièce, d’autant qu’il s’agit d’un autoportrait, je ne veux pas me vendre en tant que « moi je » ; je trouve très important de faire ces ateliers, qui me permettent de continuer un

travail de recherche proprement dit, avec des gens à chaque fois différents. Par exemple, la question de la contagion est un problème irrésolu pour moi, et qui m’intéresse. Pourquoi quelque chose est-il contagieux ? Le quatrième mur, mur invisible qui sépare scène et

public, qu’est-ce que c’est ? Valérie disait que le rire est contagieux par le son et donc un drôle de rire fait rire les autres. Moi je disais que c’est le contact des yeux qui produit la contagion. Comme pour le bâillement. à Bologne, on a fait le test : chacun devait rire devant la caméra tout seul en regardant l’objectif pendant deux minutes2. J’avais noté, sous forme de partition, le rire de Nicole Dembélé, qui a participé à l’atelier d’Aubervilliers. Il était imprimé dans le programme du festival. Tout le groupe s’est assis en face de moi avec chacun le livre dans la main : AHAHAHAH, je riais une phrase puis le groupe la reprenait en cœur – c’était un peu comme à l’église ou à l’école primaire (rires). Ainsi, ils ont appris son rire à elle, et l’ont fait devant la caméra aussi. Et ensuite, nous avons regardé la vidéo ensemble, pour voir si, au travers du quatrième mur de la vidéo, la contagion a lieu quand même.

XL : Et alors ? (rires)

AB : Et alors, nous n’avons abouti à aucune réponse scientifique sur le sujet, même si nous nous étions donnés, de façon un peu absurde, une question presque scientifique à traiter. D’ailleurs j’aimerais poursuivre avec une biologiste, Pr. Silke kipper, qui a développé un travail sur les chants d’oiseaux mais aussi sur le rire humain3. J’aimerais aussi faire des ateliers avec des musicien(ne)s et des chorégraphes pour explorer la notation du rire, et voir en l’occurrence comment différentes formes de notation d’une même chose, d’un même rire, peuvent produire différentes interprétations.

Et bien sûr, le travail avec tout(e) expert(e) du rire, je veux dire tout(e) bon(ne) rieuse et rieur, m’intéresse (rires). L’idée générale des ateliers de rire c’est de rechercher ensemble, de ne pas arriver sur place avec des réponses à nos questions.

Rieuse de BOn CŒuRANTONIA BAEHR PRÉSENTERA, AU FESTIVAL UzèS DANSE, SA NOUVELLE CRÉATION FOR FACES AINSI

QUE RIRE, PIèCE DÉJà CULTE DANS LAQUELLE ELLE INTERPRèTE UNE « PARTITION DE RIRES ». DANS UN ENTRETIEN AVEC XAVIER LE ROy (PUBLIÉ DANS LE LIVRE RIRE / LAUGh / LAChEN 1), ELLE EXPLIQUE CE QUI

L’INTÉRESSE DANS LE RIRE ET QUELLE RELATION LE RIRE LUI PERMET D’INVENTER AVEC LE PUBLIC. — EXTRAITS —

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neWs anTOnia BaehR — 19

[…]

XL : Tu disais qu’avec ce travail sur le rire, tu ne voulais pas faire une comédie. En même temps, tu es intéressée par la communication du rire, et donc par une sorte de relation empathique, ou autre, qui fait que les gens rient, les spectateurs et toi, ce qui est le propre d’une comédie.

AB : Dans la comédie, les acteurs ne rient pas sur scène, ils font rire, le but étant de faire rire. Pour moi, c’est l’inverse : je suis sur scène et je ris, et mon but n’est pas forcément de faire rire. Ou plutôt, pas exclusivement, car je cherche à autoriser une réception pluridimensionnelle du spectacle. Si l’on met sur un plateau vide quelqu’un qui rit pendant 40 minutes sans rien d’autre et sans raison, ce qui n’est pas un problème pour moi (rires), les spectateurs ressentent uniquement de la peur. C’est horrible, c’est de l’ordre du monstrueux, de la solitude. L’autre, le spectateur, se sent exclu.

L’entretien est disponible en intégralité sur notre site : www.uzesdanse.fr

1. Antonia Baehr, RIRE / LAUGh / LAChEN, 2008, bilingue français-anglais, éditions Les Laboratoires d’Aubervilliers / L’œil d’Or / make up productions

2. Images vidéo de l’expérience réalisée à Bologne dans le cadre du festival F.I.S.Co à Raum, avril 2008.

3. The Sound of Laughter: Recent Concepts and Findings in Research into Laughter Vocalizations, Silke kipper et Dietmar Todt, dans The Anatomy of Laughter, édité par Toby garfitt, Edith

McMorran et Jane Taylor

CHeMineMent 3 : aTeLieRs du RiRe PaR anTOnia BaehR eT vaLÉRie CasTan

Dans cet atelier tout public, Valérie Castan et Antonia Baehr proposent de partager une pratique artistique autour du spectacle RIRE : analyser, traverser, explorer ce que le rire propose au corps comme posture et tonus musculaire, pour une recherche chorégraphique et musicale à partir d’exercices et de partitions. Leur approche ne cherche pas à mettre en jeu le corps depuis un état émotionnel mais plutôt d’observer les modalités de constructions physiologiques, anatomiques et mécaniques du rire, afin de les re-produire et de les re-présenter. Nous utiliserons des caméras-vidéo, des dispositifs-audio ainsi que nos propres corps.

Mai 2011 (dates à déterMiner) au CenTRe hOsPiTaLieR Le mas CaReiROn,

saLLe agORa. ATELIER DE 3 h – 15 €

pendant le festival : RIRE

vendRedi 17 JuinFOR FACES

meRCRedi 22 Juin

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20 — LOOPing uzès danse

LOOPing, eT aPRès ?

on M’a Confié les Clés

Ana Catalina gubandru est l’une des douze chorégraphes sélectionné(e)s dans le cadre du projet européen Looping. Un dispositif qui a permis à cette jeune artiste roumaine d’affirmer ses choix artistiques, de se constituer un réseau et de se faire repérer par les professionnels de la danse en France et en Europe.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris votre sélection pour Looping ?Je ne m’y attendais pas du tout. Un jour, alors que je partais le lendemain matin pour Vienne, j’ai reçu un mail provenant de Liliane Schaus, concernant un programme de soutien pour de jeunes chorégraphes européens. J’ai pensé qu’il s’agissait d’une erreur et du coup, je ne l’ai même pas ouvert. Le soir, par curiosité, je l’ai quand même lu : Liliane me demandait d’envoyer un CV et une vidéo de mon travail. Elle m’avait vue lors d’une plateforme présentant des artistes des Balkans à Athènes, deux années auparavant. Dans un premier temps, je me suis dit que je n’avais pas le temps de répondre, puisque je prenais l’avion le lendemain matin. Finalement, j’ai réalisé que c’était une opportunité incroyable, alors j’ai passé la nuit à préparer le dossier et suis partie le lendemain sans avoir dormi.

Sur quel projet travailliez-vous et quel projet avez-vous souhaité développer avec Looping ?Je travaillais alors sur le thème de la mémoire. La création que Liliane avait vue à Athènes était déjà sur ce thème. Mais j’ai profité de Looping pour emprunter d’autres chemins. Je crois que c’était le moment parfait, autant d’un point de vue artistique que personnel, pour vivre cette expérience et explorer d’autres terrains. Pour la pièce de Looping, j’ai voulu travailler à partir de l’expression « Mind the gap », sur l’espace qui peut séparer deux choses. Concrètement, dans la création qui s’intitulait I don’t know, I’ve never been here before, je déroulais un fil que les spectateurs ne voyaient pas ; on observait mon corps effectuer une action réelle, précise mais sans l’objet de cette action… on assistait donc à une construction invisible.

Comment s’est passée votre résidence à Nîmes ?Cela a été une expérience formidable : j’ai adoré la ville, le théâtre de l’Odéon où je travaillais me plaisait beaucoup. On m’avait confié les clés, j’ai pu prendre mon temps. Je me suis sentie très à l’aise et pour la première fois, je me suis sentie véritablement artiste. Durant toute la durée de Looping, j’ai eu le temps de réfléchir à ma façon de travailler, de procéder. J’ai pris le temps de lire, de découvrir d’autres artistes, notamment dans le champ de la performance qui m’intéressait alors beaucoup. J’ai aussi pu échanger avec geneviève Vincent, historienne de la danse, qui m’a donné confiance et auprès de qui j’ai pu confirmer les directions que je prenais.

Que se passe-t-il pour vous depuis la fin de Looping ? Depuis la représentation à Uzès, j’ai eu plusieurs propositions pour présenter mon travail ou pour effectuer des résidences de création. J’ai poursuivi mes recherches sur le langage avec une pièce que j’ai présentée à Paris et à Montpellier. J’ai aussi créé un court spectacle sur le thème de l’amour, à Marseille dans le cadre du festival Dansem. Concernant les mois à venir, j’effectue de nouveau une résidence à Nîmes pour dix jours avec Uzès danse, qui je l’espère aboutira à une nouvelle création. Mais pour le moment, je ne souhaite pas en dire plus. Je ne planifie pas les choses ; elles viennent l’une après l’autre.

Ana Catalina sera accueillie en résidence au Théâtre de Nîmes du 26 avril au 7 mai pour travailler sur sa prochaine pièce, qu’elle présentera dimanche 19 juin pendant le festival.

LOOPINg EN QUELQUES CHIFFRES

12 chorégraphes ont présenté 12 spectacles de 20 à 45 minutes dans 3 lieux : deux festivals internationaux, Tanz im August à Berlin et le festival Uzès danse, ainsi qu’une plateforme à Montemor-O-Novo au Portugal.

Les 12 spectacles ont été présentés chacun 3 fois, pour un total de 36 représentations.

Chaque chorégraphe a réalisé 20 jours de rési-dence et de formation dans son pays et 10 jours dans un pays partenaire, soit 360 jours consa-crés par les artistes à la création et à la forma-tion.

24 coachs (artistes, philosophes, chorégraphes, dramaturges, critiques) ont accompagné, en tant que regard extérieur et conseil, les 12 cho-régraphes sélectionnés.

6 administrateurs de production ont assisté les chorégraphes allemands, portugais et français dans le montage de leurs productions et se sont formés sur le terrain en rencontrant leurs ho-mologues dans les pays partenaires.

Le projet a concerné 4800 spectateurs, 600 professionnels-programmateurs, 12 choré-graphes, 36 artistes impliqués dans les spec-tacles (interpètes, musiciens, vidéastes…), 24 coachs, 6 administrateurs de production, 13 personnes des équipes d’Uzès danse et de ses partenaires européens ainsi qu’une trentaine de techniciens qui ont réalisé le montage et l’ac-cueil technique des spectacles.

Parmi les six chorégraphes sélectionnés la pre-mière année de Looping, 5 ont présenté leur spectacle dans au moins deux autres lieux en dehors de Looping ; par exemple, Ana Catalina gubandru, chorégraphe roumaine sélection-née en 2009, a été invitée, après Looping, au festival Scènes de méninges en Belgique (jan-vier 2010), a présenté son spectacle dans son pays (2010), obtenu une résidence à Paris au 104 (printemps 2010) et à Montpellier à l’Es-pace Bernard glandier – compagnie Didier Théron (février 2010). Par la suite, elle a pré-senté une nouvelle création, issue de ces rési-dences, à Marseille, Paris et Montpellier (juin, juillet 2010).

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neWs aCCOmPagnemenT — 21

uzès danse sOuTienT

aCCOmPagnemenT d’aRTisTes

grâce à la subvention “accompagnement d’artistes”, octroyée par le ministère de la Culture et de la Communication aux Centres de développement chorégraphique, le CDC Uzès danse accueille des artistes en résidence et coproduit chaque année les créations de plusieurs compagnies. Les résidences sont des temps de réflexion, de travail et de recherche pendant lesquels Uzès danse met à la disposition des artistes un lieu de travail, un logement, une assistance technique et une aide financière. Ne disposant pas de lieu à Uzès, nous avons mis en place depuis 2007 des partenariats avec le théâtre de Nîmes, le Cratère d’Alès, la chartreuse de Villeneuve-les-Avignon, le Périscope de Nîmes ou encore le CCN de Montpellier, afin de mieux les accueillir.

En 2011, c’est Ana Catalina gubandru qui bénéficie d’une résidence de création au théâtre de Nîmes. Par ailleurs, Uzès danse soutient plusieurs artistes en participant à la production de leurs spectacles. La plupart de ces pièces sont présentées au festival mais deux d’entre elles, du fait de la complexité de leurs exigences techniques ou de leur taille, ne pourront malheureusement pas être accueillies. En 2011, il s’agit des créations de chorégraphes qu’Uzès danse accompagne depuis 2008 : Icosahedron de Tânia Carvalho et CASSETTE de David Wampach. Ces deux artistes, originaires respectivement de Lisbonne au Portugal et d’Alès dans le gard, ont pour point commun d’avoir été soutenus par Uzès danse dans le cadre de Loop, préfiguration du projet européen Looping. L’équipe du CDC, avec un groupe de spectateurs uzétiens, a pu assister à la première de CASSETTE, en janvier au Cratère, scène nationale d’Alès.

Ces deux pièces, coproduites par Uzès danse, seront présentées aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis :CASSETTE, les 13, 14 et 15 mai (à la MC93, Bobigny)Icosahedron, les 5 et 6 mai (au Forum de Blanc-Mesnil)

SPECTACLES COPRODUITS PRÉSENTÉS AU FESTIVAL :Already made gaëtan Bulourde (France / Belgique)Ce que nous sommes Radhouane El Meddeb (Tunisie / France)Liquide Christophe Haleb (France)hommage d’un demi-dimanche à un Nicolas Poussin entier Hélène Iratchet (France)Une Introduction Olga de Soto (Espagne / Belgique)Alain Buffard et Bouchra Ouizguen, commande dans le cadre des Sujets à Vif, en partenariat avec le Festival d’Avignon et la SACD (France / Maroc)

DE NOMBREUX AUTRES ARTISTES ONT ÉTÉ SOUTENUS PAR UzèS DANSE DEPUIS 2007 gRâCE à CETTE SUBVENTION DU MINISTèRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION : gaëtan Bulourde et Valérie Castan, Alain Buffard, Vincent Dupont, Sara gebran, Pascale Houbin, Fabrice Lambert, Laurent Pichaud, Marc Vincent, David Wampach, compagnie Wejna, Laurie young.

de haut en bas et de gauche à droite :gaëtan Bulourde, Chapeau

Fabrice Lambert, G comme Gravité Laurie young, OmU

Alain Buffard, Self & Others

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22 — avanT-PROgRamme uzès danse

FesTivaL uzès danse

17-22 Juin 2011AVANT-PROgRAMME

SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONSEN FONCTION DE DONNÉES BUDgÉTAIRES

NON ENCORE CONNUES à CE JOUR

vendRedi 17antonia Baehr : Rire

françois raffinot : LaborintusChristophe Haleb : Liquide

samedi 18régine Chopinot : 3

Muriel piqué : poète versus corpsXavier le roy : Produit de circonstances / Self Unfinished / Le Sacre du printemps

dimanChe 19régine Chopinot : 3

Muriel piqué : poète versus corpsana Catalina gubandru : You look as something I might know

Hélène iratchet : hommage d’un demi-dimanche à un Nicolas Poussin entier

Lundi 20régine Chopinot : 3

olga de soto : Une Introduction (premier volet d’un travail de recherche sur La Table verte de kurt Jooss)Mathilde Monnier : Pudique acide / Extasis

en ouverture du festival Montpellier Danse 2011 en Languedoc Roussillon

maRdi 21 régine Chopinot : 3

gaëtan Bulourde : Already Madetânia Carvalho : Madmud (concert)

meRCRedi 22alain Buffard et Bouchra ouizguen

commande dans le cadre des Sujets à Vif en partenariat avec le Festival d’Avignon et la SACDantonia Baehr : For Faces

radhouane el Meddeb : Ce que nous sommes

Page 23: Uzès danse news

neWs uzès danse — 23

UzèS DANSENEWS

directrice de la publication Liliane Schaus

conception visuelleAntoine+Manuel

coordination Renan Benyamina

textes Bernard Babkine, Antonia Baehr, Régine Chopinot, Christophe Haleb, Olivier Hespel, Xavier Le Roy, Feran McRope, Antoine Pickels

impressionRotimpres

achevé d’imprimer en février 2011

diffusion Tom gareil

crédits photographiques p. 2 : de haut en bas Muriel Piqué, Live : poète versus corps / Emmanuelle Huynh, A vida Enorme / Mark Tompkins avec ex.e.r.ce, Puttin’on a show / David Wampach, Batterie / Bouchra Ouizguen, Madame Plaza © Laurent Paillierp. 12: de haut en bas © Antoine Audiau,© Jean-Pierre Cordatp. 14 : Xavier Le Roy, de haut en bas Produits de circonstances et Self Unfinished © katrin SchoofLe Sacre du printemps © Vincent Cavarocp. 16 : © João garciap. 18 : Antonia Baehr, de haut en bas Rire © Julie Pagnier, Rire © Marc Domagep. 19 : Antonia Baehr, Rire © Marc Domagep. 20 : Ana Catalina gubandru, Trust in me © Irina Steleap. 21 : de haut en bas et de gauche à droitegaëtan Bulourde, Chapeau / Fabrice Lambert, G comme Gravité / Laurie young, OmU / Alain Buffard, Self & Others © Cathy Peylan

L’association Uzès danse, Centre de développement chorégraphique, est subventionnée par la ville d’Uzès, le conseil général du gard, le conseil régional Languedoc Roussillon, le ministère de la Culture et de la Communication – préfecture de région Languedoc Roussillon, direction régionale des Affaires culturelles.

Uzès danse reçoit l’aide de l’Onda, de la SACD, de Réseau en scène Languedoc Roussillon, du centre hospitalier Le Mas Careiron, de l’agence régionale d’hospitalisation, du Wallonie-Bruxelles international et de l’agence Wallonie-Bruxelles théâtre/danse-point contact culture.

Uzès danse est partenaire de la médiathèque d’Uzès, du Forum danse, du cinéma Le Capitole, de la librairie Le Parefeuille, du lycée guynemer, du théâtre de Nîmes, du Périscope à Nîmes, du Cratère scène nationale d’Alès, de Montpellier Danse 11, du CCN Montpellier Languedoc Roussillon, du Festival d’Avignon, de la SACD, de l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse, de Véo location Avignon et de la Fnac Nîmes.

Uzès danse fait partie du réseau des CDC et du réseau européen WEB.

ÉQUIPE

direction Liliane Schaus

administration et logistique Cynthia Albisser en remplacement de Maud Finiels (en formation)

relations avec le public Christine Poulain

communication et presse Renan Benyamina

direction technique du festivalPierre godefroy

identité visuelleAntoine+Manuel

numéros de licence 2-1036575 et 3-1036576siret 40440118400027APE 9001z

CONSEIL D’ADMINISTRATION Daniel girard (président)gérard Deniaux (trésorier)Sylvaine Pontal (secrétaire)Nicole gautier gérard Hampartzoumian (adjoint aux Affaires culturelles de la Ville d’Uzès)

UzèS DANSE

Centre de développement chorégraphique de l’Uzège, du gard et du Languedoc Roussillon2, place aux Herbes30700 Uzès

+33 (0)4 66 22 51 [email protected]

Page 24: Uzès danse news

24 — CaLendRieR eT sOmmaiRe uzès danse

AgENDA DES CHEMINEMENTS, ATELIERS ET SORTIES SONT ORgANISÉS PAR UzèS DANSE EN AMONT DU FESTIVAL.

meRCRedi 2 maRsGare centrale de Josette Baïzsortie en groupe à l’Auditorium de Vaucluse - Le Thordans le cadre du festival Les Hivernales covoiturage possible au départ d’Uzès

Lundi 14 eT maRdi 15 maRsAteliers avec la zouze Venez construire et expérimenter les matériaux de La Ligne d’Ève, installation que Christophe Haleb et sa compagnie, la zouze, présenteront au prochain festival. Cet atelier s’inscrit dans le projet Culture à l’hôpital ; il est ouvert à tous. Centre hospitalier Le Mas Careiron, salle Agora / entrée libre

maRdi 22 maRsCheminement avec Xavier Le RoyProduction et réception du visuel à partir d’extraits de 4 chorégraphies solos Nacisse Flip (1997), Self Unfinished (1998), Sans titre (2005), Le Sacre du printemps (2007), cette conférence propose d’analyser la relation entre les processus de création des pièces et leur réception par les spectateurs. à 18:00 à la médiathèque d’Uzès, deux adresses : rue Port-Royal ou 41, Le Portalet / entrée libre

maRdi 5 avRiL Cheminement avec Régine ChopinotLigne de force, ligne de fondRencontre de deux heures avec Régine Chopinot, qui s’appuie sur des extraits filmés de ses pièces repères.à 18:00 à la médiathèque d’Uzès, deux adresses : rue Port-Royal ou 41, Le Portalet / entrée libre

Lundi 18 eT maRdi 19 avRiL + Lundi 23 eT maRdi 24 mai Ateliers avec la zouze Venez construire et expérimenter les matériaux de La Ligne d’Ève, installation que Christophe Haleb et sa compagnie, la zouze, présenteront au prochain festival. Cet atelier s’inscrit dans le projet Culture à l’hôpital ; il est ouvert à tous. Centre hospitalier Le Mas Careiron, salle Agora / entrée libre

mai (daTes À dÉTeRmineR)Cheminement avec Antonia BaehrAteliers du rire, dirigés par Antonia Baehr et Valérie Castanà travers diverses expériences, le rire sera sérieusement observé, dévisagé, examiné, rédigé, analysé, copié, provoqué, exécuté, déchiffré, décomposé, hybridé et sans cesse refabriqué. Centre hospitalier Le Mas Careiron, salle Agora / Atelier de 3 H - 15€

vendRedi 17 JuinOuverture du festival Uzès danse 2011

Obtenez plus de précisions sur chacun de ces événements en nous téléphonant au 04 66 22 51 51 ou en visitant notre site internet www.uzesdanse.fr

SOMMAIRE2Le festival Uzès danse 2010 en images

3Éditorial

Questions de sens : la dramaturgie en danse4 – 5--- Entretien avec Liliane Schaus--- Vers une typologie du dramaturge : mille pratiques, quatre genres par Antoine Pickels--- Devenir dramaturge sans le savoir par Olivier Hespel--- Pour aller plus loin.

Culture à l’hôpital6 – 7La Ligne d’ève, atelier proposé par la compagnie la zouze au CH- Le Mas Careiron8 – 9Ateliers d’écriture avec Bernard Babkine10 – 11« Ça fait causer tout le monde » ; paroles recueillies pendant une réunion Culture à l’hôpital

Transmission 12 – 13 --- Lycéens Tour--- Danse à l’école

Cheminements14 – 15Xavier Le Roy16 – 17Régine Chopinot18 – 19Antonia Baehr

En attendant le festival20 Looping, et après ?21 Uzès danse soutient22Avant-programme du festival Uzès danse 2011