Van Der Veen_à Paraître_a

  • Upload
    petitfm

  • View
    262

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

tyr

Citation preview

  • Lolke J. Van der Veen

    Sbastien Bodinga-bwa-Bodinga

    UUNNEE SSOOCCIITTTTRRAADDIITT IIOONNNNEELLLLEE NNOOIIRREE

    AAFFRRIICCAAIINNEE EETT SSEESS PPLLAANNTTEESSUUTTIILLEESS :: LLEESS VVIIYYAA DDUU

    GG AA BB OO NN

    Dnomination, catgorisationet utilisation des plantes

    (Ouvrage soumettre pour publication)

  • INTRODUCTION

  • INTRODUCTION

    La flore tropicale de lAfrique Centrale : richesse et diversit

    La flore tropicale de lAfrique Centrale se caractrise par son extrme richesse et sa trsgrande diversit. Elle recle plusieurs dizaines de milliers despces vgtales dontlintrt pour lhumanit et plus gnralement pour lcosystme de la plante tout entireest manifeste. Outre lquilibre cologique la fort offre lhomme des ressourcesnaturelles pour le prsent et pour lavenir. Les populations noires africaines qui viventdans ce milieu, ont su exploiter ces ressources avec une sagesse intuitive et empiriqueremarquable pendant de trs longs sicles. Le lexique geviya-franais de la flore dont ilsera question dans cet ouvrage, constitue un tmoignage intrigant de la manireharmonieuse dont ces peuples ont russi articuler nature et culture dans le domaine de laflore.

    La constitution dun savoir empirique

    Pour les Eviya du Gabon, peuple trs minoritaire vivant au centre du Gabon (voir cartes 1et 2 ci-aprs), tout comme pour de nombreux autres peuples de ce fascinant paysdAfrique Centrale, la fort est traditionnellement perue comme un lieu sacr, imprgnde mystres et de forces dont il convient de respecter scrupuleusement lharmonie etlquilibre internes tout moment. Les rapports que les membres de cette ethnieentretiennent avec ce milieu sont multiples et complexes.

    Dune part, les Eviya vivaient de la fort. Ils trouvaient en elle de quoi se nourrir etse chauffer, de quoi fabriquer les divers ustensiles dont ils avaient besoin et de quoi gurirou soulager leurs maux. La fort tait ainsi pour eux un lieu de vie qui fournissait lesmoyens de subsistance, alors que labsence de fort tait synonyme de disette ou defamine1.

    Dautre part, les Eviya et les groupes ethniques qui les entourent, vivent, envore denos jours, au milieu de la fort. Dans bien des cas, elle les cerne et se fait omniprsente.Pour survivre il tait indispensable jusqu trs rcemment de connatre ses lieux et de lespratiquer ; indispensable aussi de connatre ses lments constitutifs. Un non-initi se

    1. Le mot geviya pour la plaine ou la savane (-nz`a`a) signifie galement famine !

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    4

    perdait facilement en fort o tout se ressemble et se perdre dans ces lieux obscursimpliquait la plupart du temps la mort1. Il fallait donc apprendre sy reprer. Activer etaiguiser tous les sens, notamment la vue, lodorat et loue. La matrise cognitive de la fortet des plantes tait une ncessit absolue. Il fallait en outre apprendre se protger desforces et tres surnaturels qui, selon les croyances locales, peuplent les vgtaux, lesrivires et les ruisseaux, les chutes et certains autres lieux spcifiques.

    Toute exploitation sauvage dun tel environnement tait, dans une perspectiveculturelle traditionnelle du moins, simplement impensable parce que contraire la naturedes choses. Lorsque lhomme tait amen entrer dans ce lieu pour chasser ou pcher,pour cultiver ou encore pour cueillir quelques feuilles censes soigner ses maux, il taittenu daccomplir des gestes rituels afin dapaiser les esprits et les gnies du lieu. Cesactes taient lexpression dune dfrence profonde lgard de cet univers qui letranscendait et lui offrait ses richesses. Sen servir pour vivre est autoris dans lespritdun Moviya condition de rtablir lquilibre rompu.

    Cest ainsi quau fil des sicles sest constitu, grce linteraction intensive entreles hommes africains et la fort, un savoir empirique immense du milieu forestier. Cesavoir concerne bien videmment les repres physiques, les changements dus auxvariations saisonnires mais aussi tout ce que la fort offre dutilisable (fruits, feuilles,corces, racines, sves, bois, etc.) ainsi que lexploitation de tous ces lments pourlalimentation, la mdecine, les pratiques rituelles, la chasse et la pche, la construction descases et la fabrication dobjets, et bien dautres domaines encore. Il ncessite un longapprentissage.

    Il est certain que les populations bantoues du Gabon sont pour une partie de leursconnaissances de la fort au moins, redevables ceux que lon appelle les Matres de lafort, cest--dire les Pygmes (wa-b`Ong&O en geviya). Ceux-ci taient installs bienavant larrive des bantous et avaient dj appris domestiquer ce milieu extrmementriche mais peu accueillant pour lhomme. Le lexique geviya de la flore comporte quelqueslments qui font rfrence ces spcialistes de la fort. (Cf. les entres -penda dy-awabOngO et bo-kolo bw-a wabOngO.) Toutefois, le nombre de ces lments nestpas reprsentatif de lapport des Pygmes aux connaissances de la fort.

    Ces connaissances accumules avec le temps ne constituent pas un savoir unifi. Ilsagit bien plutt dun savoir dispers, fragment. Le Moviya moyen a desconnaissances qui lui permettent de faire face aux besoins du quotidien. Desconnaissances plus spcifiques sont dtenues par ceux qui frquentent le milieu forestierpour lexercice de la chasse ou de la mdecine. Ce sont en particulier les devins-

    1. Comme laffirme si bien le proverbe geviya : d`Kmb`an`a g&o p`Knd`K `a s&ab&ak&a m&od&Kg`a. Ce nesont que les inhabitus qui se perdent en fort.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    5

    gurisseurs (-ng`ang`a en geviya) qui inspirent crainte et respect aux autres membres dugroupe. Ils connaissent parmi les plantes de la fort celles qui restituent la sant et cellesqui peuvent causer la mort (poisons et contrepoisons), et ne partagent ce savoir quavec lespersonnes de leur choix. Il ny a gnralement pas de mise en commun des savoirsspcifiques entre tradipraticiens. Chacun veille garder minutieusement le secret des soinsthrapeutiques quil dispense.

    Un savoir millnaire doublement menac

    Il est bien connu que de lourdes menaces psent de nos jours sur les richesses de la forttropicale. Chaque anne des milliers dhectares de fort quatoriale africaine disparaissentet avec ceux-ci dinnombrables espces vgtales et animales. Lexploitation sauvage desressources naturelles risque de dclencher plus ou moins long terme une catastrophe lchelle plantaire dont les dgts seront inestimables. Elle donne dores et dj lieu ladisparition progressive des connaissances du milieu, notamment de celles qui concernentla pharmacope et les noms des vgtaux. Dici peu de temps, de nombreuses plantesdisparatront sans avoir t tudies scientifiquement et avec elles vraisemblablement ausside nombreux principes actifs susceptibles de soigner des pathologies que la mdecineoccidentale moderne ne sait pas encore combattre de manire efficace1.

    Une autre menace, toute aussi grave, pse sur la continuit des savoirs accumuls. Ilsagit du modernisme. Celui-ci occasionne une modification en profondeur du rapportentre les hommes et la fort. Le monde rural se transforme. Lhomme gabonais en seforgeant dautres modes de vie devient moins dpendant de la fort. Lcole moderne sesubstitue de plus en plus lcole de la fort. Les nouveaux moyens de transport et decommunication ont ouvert une brche dans la forteresse verte. Lconomie des villages semodifie et de nouvelles habitudes alimentaires sinstallent. Les centres dintrt sedplacent et lon assiste labandon progressif des valeurs traditionnelles.

    Cette volution a pour consquence fcheuse que la symbiose entre les hommes et lafort se relche et que les connaissances concernant cette dernire commencent svanouir.

    1. Daprs un article publi dans la revue Sciences et Avenir, moins de 2% des 90.000 plantes recensessous les tropiques ont t tudies du point de vue pharmacologique jusqu ce jour. (Piro P., Lapharmacologie lcole des sorciers, Sciences et Avenir, Hors Srie n 90, pp. 26-31).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    6

    Qui sont les Eviya ?

    Les Eviya (/e-&Ky`a/, sing. /mo-&Ky`a/) sont un groupe ethnique bantou du Gabonqui aujourdhui noccupe plus quun seul village situ sur la rive droite de la Ngouni(affluent de lOgoou) proximit des rapides de Samba-Nagoshi et des chutes delImpratrice1 et entirement entour de formations forestires secondaires, en face de laville de Fougamou, au centre du pays. (Voir carte 1, ci-dessous.) La rgion autour deFougamou se situe entre 200 et 500 mtres au-dessus du niveau de la mer.

    l

    Gabon

    l l

    l

    l

    l

    l

    l Lambarn

    LIBREVILLE

    Oyem

    Port-Gentil

    Mouila

    Tchibanga

    Franceville

    OgooueOgoou

    e

    Nyanga Congo

    Guine Equitoriale

    Cameroun

    OCAN

    ATLANTIQUE

    llFougamou

    Sindara

    MTS D

    U

    CHAILLU

    0 100 200 km

    route principalefleuve, rivire

    EEvviiyyaa

    Ngouni

    Carte 1. Le Gabon et lhabitat des Eviya sur la rive droite de la Ngouni, en face de la ville deFougamou. La Ngouni est un affluent de lOgoou. Au sud-est de lhabitat des Eviya se situe leMassif du Chaillu o plusieurs affluents de la Ngouni prennent leur source.

    La rgion autour du village eviya est peu peuple et difficile daccs. Situe au nord-ouestdu Massif du Chaillu, elle est dlimite par deux rivires, lIkoy et lIkob, qui prennentleur source dans ce Massif et se caractrise par un climat quatorial de transition de la

    1. Entre Fougamou et Sindara. (Voir carte 1.)

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    7

    zone centrale. La hauteur des prcipitations se situe entre 1 800 et 2 000 mm/an etlhumidit relative dpasse les 80 % pendant toute lanne. Le village se trouve entour dedeux types de formations vgtales : lest par la fort des montagnes gabonaises qui estreste en grande partie inaffecte par les grandes exploitations forestires et o, comme lemontrera aussi le lexique, les Csalpiniaces sont bien reprsentes et lokoum (o-kumeen geviya et appel au Gabon larbre-roi)1, lalep (o-tEva en geviya) et lozigo (o-sigo en geviya) encore abondants. proximit du village et de la ville de Fougamou ontrouve des plantations, des jachres et forts dgrades. Les populations locales pratiquentun systme itinrant de brlis2.

    Les Eviya noccupent en ralit que trois quartiers sur quatre du village, savoirMavono, Mokaba et Byogo. Le quatrime quartier, celui de Ngwasa, est habit par desMitsogo qui appartiennent au mme ensemble ethnolinguistique rfrenc B30 dans laclassification de Malcolm Guthrie. Les noms de ces quartiers sont sans doute ceuxdanciens villages qui se trouvaient plus loin de la Ngouni lintrieur du pays3 et quisont abandonns de nos jours. (Voir carte 2, page suivante.)

    Le nombre dindividus appartenant ce groupe est trs restreint. Il est nanmoinsdifficile de le dterminer avec exactitude dans la mesure o plusieurs membres de lethnieont quitt leur village natal pour stablir dans les grandes villes telles que Libreville, Port-Gentil et Franceville. Les premiers documents crits ceux de lexplorateur Paul DuChaillu faisant mention des Eviya (les Avias) suggrent que dj au milieu du sicledernier, les Eviya ntaient plus trs nombreux. Il y est question de quelques villagesseulement dont certains se trouvaient, lpoque, dans un tat assez lamentable et mal enpoint. Depuis, la population eviya a encore considrablement diminu en nombre sousleffet de plusieurs pidmies (varicelle et variole entre autres) et aussi par assimilationavec les ethnies voisines, les Mitsogo et les Eshira (infra). Il y a une quarantaine dannes,Soret estimait leur nombre 3504. Tout laisse penser que les Eviya, linstar de plusieursautres ethnies du Gabon, sont actuellement en voie de disparition totale.

    Quasiment rien ne nous est connu de lhistoire antrieure de cette ethnie. Latradition orale que rapporte Bodinga-bwa-Bodinga5 est intressante mais elle est loindtre claire et comprend des lments historiquement invraisemblables. Le groupelinguistique auquel appartient leur langue prsente des affinits avec les langues venues du

    1. Pourtier (1989 : 35) attire lattention sur ltroite association entre lessence de cet arbre et le Gabon.2. Informations tires de Barret (1983). Dans cet ouvrage, Guy Caball prcise que la phytogographie estune science neuve au Gabon et que par consquent beaucoup de travail reste faire (p. 37).3. A 7 km environ.4. Dans Raponda-Walker (1960).5. Bodinga-bwa-Bodinga (1969).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    8

    Nord et du Nord-Est. Une zone dorigine commune situe dans le Nord du Gabon, enloccurrence lIvindo, parat plausible1. Il est toutefois probable que les Eviya habitentcette rgion depuis fort longtemps maintenant et que de nombreux changes ont eu lieuentre les diffrentes ethnies sur place.

    Ngouni

    chu tes

    a val amo ntd ba rca dre cen tra l

    maison familiale Bodinga

    Zone EVIYA

    Mokaba

    Mavono

    marigot

    cole

    Ngwasa

    n n

    n

    Broussailles

    Habitation(s)

    n nn n n n

    n

    n

    n

    n

    nn

    n

    n

    n

    n

    n n

    n

    nn

    n n

    n

    n

    n

    n

    n

    n

    n

    n

    Fort second.

    Zone MITSOGO

    Vers anciens villages (7 km)

    Carte 2. Plan du territoire eviya tabli d'aprs un croquis dtaill ralis par Mose Modandi wa-Komba. L'emplacement du quartier Byogo n'y ayant pas t prcis, celui-ci n'a pas t indiqu surcette carte. La ville de Fougamou se trouve en face, sur la rive oppose de la Ngouni.

    La langue des Eviya sappelle le GEVIYA (/e-&Ky`a/). Cette langue typiquementbantoue appartient avec cinq autres parlers au groupe linguistique B302. Elle a nanmoinst assez fortement influence par leshira, une autre langue bantoue gographiquementvoisine mais appartenant un autre groupe linguistique, le B40. Cette influence est

    1. Van der Veen (1991).2. Pour le systme de rfrences, voir Guthrie (1948).

    dbarcadre centrale

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    9

    particulirement vidente dans le domaine du lexique (voir ci-aprs : Lnigme desdoublets et triplets lexicaux). Le lecteur intress pourra trouver une descriptionlinguistique dtaille dans Van der Veen (1991)1. Leshira est parl notamment dans largion de Fougamou et au sud de cette ville.

    Le lexique geviya-franais de la flore

    Le lexique spcialis qui suit comporte prs de 700 noms de plantes, simples oucomposs2 et de nombreuses prcisions sur lutilisation des plantes par les Eviya.Beaucoup de termes du lexique sont encore connus des jeunes locuteurs eviya maissigne inquitant ces derniers sont de moins en moins capables didentifiercorrectement les rfrents qui correspondent ces termes, sous linfluence, bien entendu,des facteurs dcrits ci-dessus.

    Le nombre de vgtaux identifis jusqu ce jour slve 4493. Ceux-ciappartiennent prs de 90 familles. Certaines de ces familles sont particulirement bienreprsentes. Il sagit des Annonaces (12 espces), des Apocynaces (16 espces), desAraces (11 espces), des Composes (13 espces), des Euphorbiaces (30 espces), desGramines (16 espces), des Lgumineuses-Csalpinies (21 espces), des Lgumi-neuses-Mimoses (11 espces), des Lgumineuses-Papiliones (17 espces), desMoraces (10 espces), des Palmaces (11 espces), des Ptridophytes (14 espces), desRubiaces (19 espces), des Solanaces (10 espces) et des Zingibraces (11 espces).

    Parmi les vgtaux non identifis, on trouve un nombre plus ou moins important dechampignons, de bananiers et de varits de manioc, de taro et digname.

    Le lexique fait clairement apparatre que la majeure partie des plantes utiles desEviya sont utilises des fins THERAPEUTIQUES. Il va de soi que les nombreusesproprits que les membres de ce groupe ethnique attribuent aux plantes devraient fairelobjet de tests scientifiques en laboratoire et dexpriences pharmacodynamiques sur leterrain. Ceci permettrait sans doute de mettre en vidence des principes actifs encoreinconnus. Mais il est dores et dj clair que lefficacit de nombreux vgtaux ne rside

    1. Van der Veen (1991).2. Ce chiffre important ne fait que souligner lampleur du prsent lexique par rapport dautres travaux.Pourtier (1989 : 150) signale par exemple lexistence dune liste de noms vernaculaires fang tablie par lePDFG dont le nombre ditems slve 355.3. Cette identification a pu se faire dune part grce aux locuteurs eviya eux-mmes (lors denqutesmenes par S. Bodinga-bwa-Bodinga, voir ci-aprs) et dautre part grce aux descriptions fournies dans lesouvrages de Raponda-Walker & Sillans (1961) (runissant prs de 1 000 espces !), de Saint-Aubin(1963), de Letouzay (1972) et de Pousset (1989).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    10

    pas (exclusivement) dans leur composition chimique. Certaines plantes ont une valeurclairement symbolique et sont utilises au cours de rituels sociaux et religieux dont nousignorons souvent le dtail. Sans ce contexte, elles perdraient leur efficacit. Ce qui nesignifie pas que ces plantes soient sans importance pour le monde mdical. Elles peuventcontribuer notamment ltude de laction thrapeutique du symbolique sur linconscientde lhomme. Lutilisation que les Eviya font de larbre Strombosiopsis rigida(OLACACEE) (nomm mo-eba en geviya) illustre bien ce propos et ce cas nestcertainement pas un cas isol. Lcorce de cet arbre possderait certaines propritspermettant de soigner les maux de reins et les courbatures. Le nom lui-mme du vgtalest devenu opaque : il ne peut tre rapproch daucun autre lment lexical de la langue.Mais parmi les proprits smantiques rentrant dans la dfinition locale de ce vgtal, ontrouve la rectitude (physique) du tronc et la duret du bois. Ce sont justement ces traitssmiques qui fondent lutilisation thrapeutique du vgtal. Lcorce de cet arbre droit et bois dur transfrerait donc ces caractristiques sur le malade qui lingurgite.

    Comment le lexique a-t-il t mis au point ?

    Le lexique geviya-franais de la flore rassemble tous les termes dsignant des espcesvgtales ou des parties de vgtaux qui sont attests dans diffrents documents descriptifstablis initialement par Sbastien BODINGA-BWA-BODINGA, locuteur eviya soucieux de lasauvegarde du patrimoine ethnolinguistique de sa communaut. Le plus important de cesdocuments est sans doute celui qui a permis dlaborer le dictionnaire geviya-franais(Gedandedi sa geviya) sorti en 2002. Un autre document sur lequel sappuie le prsentouvrage portait exclusivement sur la pharmacope eviya1.

    Les termes provenant de ces documents ont tous t vrifis quant leur forme etleur contenu, et ensuite classs suivant lordre de lalphabet propos pour la languegeviya2. Ont t dtermins pour chacun dentre eux, la tonalit structurelle, la catgoriegrammaticale et les diffrents contenus. Dans ce travail, Mose Modandi wa-Komba nousa t dun grand recours. Ensuite, un travail de recherche minutieux men paralllement apermis didentifier un grand nombre de vgtaux, comme nous lavions dj prcis plushaut. Noms locaux et appellations scientifiques ont ainsi pu tre mis en correspondance.Les utilisations mdicinales indiques pour bon nombre de plantes semblent tre le rsultat

    1. La valeur symbolique de ces documents nchappera personne.2. Van der Veen (1991).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    11

    dune compilation la fois de donnes recueillies sur le terrain par Sbastien Bodinga-bwa-Bodinga et de donnes empruntes Raponda-Walker & Sillans (1961)1.

    A qui sadresse cet ouvrage ?

    Cet ouvrage qui couvre diffrents champs dtudes sadresse un public diversificomprenant les botanistes la recherche de nouvelles espces vgtales, les linguistesafricanistes qui sintressent ltude des lexiques spcialiss, la comparaison deslangues et au sort dune langue en voie dextinction, les ethnologues fascins par ladiversit des cultures, les ethnopharmacologues en qute de nouveaux principes actifspouvant tre mis profit en mdecine, et, bien entendu, les diverses populations de cettergion dAfrique, en particulier celles du Gabon, qui vivent pratiquement toutes proximit de la fort tropicale et pour qui les plantes font encore partie intgrante de la viequotidienne. Peu nombreux sont les vgtaux mentionns dans le lexique qui ne fontlobjet daucun usage pratique, au point que lexpression usuelle plantes utiles prendles allures dun plonasme. Les plantes et arbustes sont utiliss dans le cadre des soinsthrapeutiques traditionnels, en cosmtique et pour la parure, pour la construction descases, pour la fabrication doutils et dautres artefacts, lors des rites dinitiation, etc.

    Comment lire le lexique ?

    Les entres sont globalement organises de la manire suivante : lentre lexicale estdonne en transcription phonologique et suivie de sa tonalit structurelle (H pour haut, Bpour bas, HB pour haut-bas, etc.2), de sa classe grammaticale (ici exclusivement deslexmes nominaux, do le n pour nom) et de la ou des classe(s) nominale(s) (voir ci-aprs). Sont prsents ensuite le ou les contenus smantiques du nom ainsi que ladsignation scientifique du vgtal si celui-ci a pu tre identifi, accompagne la plupart dutemps dindications sur lusage local (mdicinal ou autre) du vgtal en question et deprcisions sur le sens littral de lentre lexicale. En dernire position, on pourragalement trouver dventuels synonymes.

    Chaque entre lexicale est prcde dun prfixe marqueur de classe, spar duthme nominal par un tiret et plac entre parenthses. Il sagit gnralement du morphmeclassificateur du singulier. Pour les syntagmes nominaux de type N1 connectif N2 (o N

    1. Cette source nest cependant pas cite explicitement dans les documents de Sebastien Bodinga.2. Une lettre minuscule note un ton structurel flottant.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    12

    signifie nominal et le connectif exprime gnralement une relation dappartenance),lindice pronominal daccord, qui se place toujours devant le connectif, est galementindiqu. La marque - symbolise un prfixe zro, non segmental (non prononc), laplupart du temps de classe 9. Tout ceci est illustr par lexemple suivant, o les diffrentslments constitutifs de la rubrique sont spars par le signe # :

    (w-)aa

    aa

    bb

    bb

    ii

    ii

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    ee

    ee

    # BH (H+B HB) # n 11/10a # varit de liane grle # (litt.feuille de grandeur -> grande feuille), # MENISPERMACEE, Cissampelos owariensisP. Beauv. # Usage md. : maladies vnriennes (feuilles), cicatrisation des plaies (idem).# Syn. -ngwEndE -a pindi, mo-nyEmbEnyEmbE -a midyO.

    La transcription phonologique utilise dans le lexique respecte les principes de lalphabetscientifique du Gabon1. lexception des symboles indiqus dans le tableau qui suit, lessignes utiliss possdent tous la valeur que lAlphabet Phontique Internationale (A.P.I)leur attribue.

    Symboles Valeur phontiqueg

    v

    y j

    ng Ng

    ny W

    Tableau 1.Symboles dont la valeur phontique scarte de celle fixe par lAlphabet Phontique International.

    Le tableau 2 (voir ci-aprs) rcapitule les principaux marqueurs de classe nominaleprfixs (MN) ainsi que les indices pronominaux daccord correspondants (IP) du geviya.

    Les noms sont ncessairement marqus par un prfixe nominal de classeindpendamment de leur fonction syntaxique. Le systme comporte en tout 19 de cesMARQUEURS NOMINAUX. Une classe nominale comprend tous les noms recevant le mmemarqueur nominal. Seules les classes 1 et 2 prsentent des contenus smantiquementhomognes, dans la mesure o elles contiennent les noms dhumains et en particulier lesnoms dagent.

    Laccord en classe se fait dune part lintrieur des syntagmes nominaux etdautre part entre le nom sujet et le verbe prdicat et il est marqu au moyen de marqueursdaccord.

    1. Voir entre autres Van der Veen (1991).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    13

    MN MAclasse ___C ___V dm. rfr. dt. conn. num. sujet objet1 mo- mw-m-

    1

    mo-

    2

    n&o- n&- mw&- w-

    -

    &o-?

    -a m&o-

    2 wa- w-wa-

    3

    w&a- w&- w&- w&- w&a- w&a w&a-

    3 mo- mw-m-

    4

    mo-

    5

    &o- w&- w&- w&-

    &-

    &o- &o &o-

    4 mi- my- m&K- my&- my&- my&- m&K- m&K m&K-5 e- -e-

    6

    &e- (&e-)

    &-

    (&e-)

    &-

    (&e-)

    &-

    &e- &e &e-

    5a di- dy- d&K- dy&- dy&- dy&- d&K- d&K d&K-6 ma- m-ma-

    7

    m&a- m&- m&- m&- m&a- m&a m&a-

    7 ge- gy-g-

    ge-

    8

    g&e- s&- s&- s&- g&e- g&e g&e-

    7a ge- s- g&e- s&- s&- s&- g&e- g&e g&e-8 e- e--

    &e- (&e-)

    &-

    (&e-)

    &-

    (&e-)

    &-

    &e- &e &e-

    9 - ny- n&e- n&- ny&- - - e &e-10 - ny- d&K- dy&- dy&- dy&- &K- d&K d&K-10a i- dy- d&K- dy&- dy&- dy&- &K- d&K d&K-

    1. Devant voyelle postrieure.2. Devant nominaux dverbatifs.3. Idem.4. Devant voyelle postrieure.5. Devant nominaux dverbatifs.6. Idem.7. Idem.8 Idem.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    14

    MN MA

    classe ___C ___V dm. rfr. dt. conn. num. sujet objet11 o- w-o-

    1

    &o- w&- w&- w&-

    &-

    &o- &o &o-

    13 to- tw- t&o- tw&- tw&- tw&- t&o- t&o t&o-14 bo- bw- b&o- bw&- bw&- bw&- b&o- b&o b&o-16 va- v- v&- v&- v&a17 go- gw- gw&- g&o19 vi- vy- v&K- vy&- vy&- vy&- v&K- v&K v&K-

    Tableau 2.Le systme des marqueurs de classe nominale et daccord. (Daprs Van der Veen, 1991, version reprise et

    complte au vu des donnes les plus rcentes)

    N.B. Les marqueurs daccord (MA) apparaissent devant les formes des dmonstratifs (proche et loign)(dm.), du rfrentiel (rf.), des dterminatifs (dt.), du connectif et du possessif (conn.), du numral(num.). Les indices pronominaux (IP) figurent devant la base verbale (sujet) et infixs celle-ci (objet).Pour certaines formes des variantes ont t releves. Les formes des classes 16 et 17 (classes locatives) sedistinguent du reste de par leur statut morphosyntaxique particulier (proclitiques ou prprfixes).

    Les noms sont subdiviss en GENRES qui sont caractriss soit par un couple demarqueurs nominaux de classe (genres binaires) soit par un seul marqueur nominal declasse (genres unitaires). Les appariements de classes correspondent une corrlation denombre (singulier vs pluriel). Le geviya possde une douzaine de genres binaires et autantde genres unitaires.

    Les appariements de classes nominales les plus frquents en geviya sont 1/2(humains), 3/4, 5/6, 7/8, 9/10, 11/10 et 11/10a. Pour ce qui est des noms de vgtaux ontrouvera essentiellement les couplages 3/4, 5/6, 7/8, 9/10 et 11/10a.

    Les entres sont organises alphabtiquement. Cette organisation a cr 20sections2. Certaines de ces sections regroupent des entres commenant par desphonmes diffrents. Il sagit des chapitres d (regroupant /d/ et /dy/), m (regroupant/m/ et /mb/), n (regroupant /n/, /nd/, /ng/, /ny/ et /nz/) et t (regroupant /t/ et/ts/). Les autres principes organisateurs sont les schmes tonals (lordre retenu tant H-HB-B-BH) et les classes nominales (n 1/2, n 3/4, etc.)

    1. Idem.2. Lordre retenu est le suivant : a, b, d, (e), E, f, g, i, k, l, m, n, o, O, p, r, s, t, u, v, (w) et y.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    15

    Lnigme des doublets et triplets lexicaux

    Lorsquon regarde trs attentivement le lexique, on peut sapercevoir quil existe dans unnombre relativement important de cas deux, trois ou mme plus de noms geviya pour unseul et mme vgtal1. Quelle peut bien tre lexplication de ce curieux phnomne ? Il sepourrait que ces doublets et triplets constituent des indices de lexistence dun vocabulaireparallle dexperts comme en fang, une autre langue du Gabon2. Une tude dtaille duphnomne a dmontr quil nen est pas ainsi. Le ddoublement partiel du lexique nepeut tre expliqu par lexistence dune double taxonomie locale des noms de plantes,lune populaire, lautre spcialise et initiatique. Il sexplique plus simplement parlemprunt et le CONTACT DES LANGUES.

    Lethnie de Eviya ainsi que leur langue sont, comme nous lavons dj indiqu plushaut, menaces de disparition3. Numriquement trs peu importants et subissant les effetsdes dparts pour les grandes villes et de lexogamie, les Eviya sont devenus plurilinguessuite lapprentissage de langues voisines souvent plus vigoureuses4. Ce plurilinguismeingalitaire exerce une pression toujours croissante sur le geviya, au niveau du lexique(intgration demprunts dans certains domaines spcifiques du lexique) mais aussi auniveau de la phonologie (variations au niveau des rgles dharmonie vocalique, de laphonotaxe5 et du systme tonal, introduction de nouveaux phonmes, etc.). La pratique dela langue diminue galement, ce qui a des consquences invitables pour lacquisition decette dernire par les jeunes enfants.

    Dans un trs grand nombre de cas, lun des noms de plante est propre au groupeB30 et lautre la langue eshira (i-sira, groupe B40), comme le montrent les rsultatsdes recherches prsents sommairement laide de quelques chiffres et pourcentages ci-dessous6. Ceci nest gure tonnant dans la mesure o les Eviya, les Mitsogo du mmevillage et les Eshira de Fougamou entretiennent des contacts trs intenses qui sont delordre du quotidien.

    Rsultats de ltude des doublets (85 dont 18 indtermins faute de donnespermettant de procder une comparaison) :

    1. Environ 22% des vgtaux sont dsigns par deux ou trois termes distincts (diffrences phonologiqueset/ou lexicales).2. Voir Van der Veen ( paratre, a).3. Voir Van der Veen (1991 : annexe VIII).4. Nous faisons abstraction ici du franais que parlent aussi la plupart des locuteurs.5. Les jeunes locuteurs nont pas les mmes ralisations vocaliques en fin de mot que les anciens. Cecisous linfluence de leshira.6. Pour le corpus, voir lannexe 1 du prsent ouvrage.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    16

    B30 + B40 : 37 % (25 doublets, dont 10 getsogo (langue B30) + B40)B30 + B30 : 6 % (4 doublets)B30 + non B40 : 1 % (1 doublet)B30 + gn.1 : 1 % (1 doublet)B40 + B40 : 4 % (3 doublets)geviya + B30 : 13 % (9 doublets)geviya + B40 : 4 % (3 doublets)geviya + B50 : 1 % (1 doublet)geviya + gn. : 9 % (6 doublets)geviya + geviya : 6 % (4 doublets) Total geviya + autre : 34 % (23)

    Rsultats de ltude des triplets : il ressort une prdominance de termes B30. Danstrois cas sur 12 (25 %), B30 (getsogo) et B40 (eshira) se trouvent runis. Tripletsentirement B30 : 25 % (3). Triplets entirement non B40 : 17 % (2).

    Du ct des lexmes uniques, on retrouve les mmes tendances (351 lexmesuniques dont 35 indtermins) :

    B30 (gn.) : 27 % (85 lexmes)getsogo (B30) : 11 % (34 lexmes)gepinzi (B30) : 2 % (7 lexmes)gevove (B30) : 0,3 % (1 lexme) Total B30 : 40 % (127)B40 (gn.) : 14 % (44 lexmes)eshira (B40) : 2,5 % (8 lexmes) Total B40 : 16,5 % (52)B10 : 1,3 % (4 lexmes)B50 : 0,3 % (1 lexme)Gn. : 29 % (92)geviya : 13 % (40) Total geviya : 13 % (40)

    Comment ce lexique sest-il form du point de vue linguistique ?

    Une tude dtaille dun nombre important dlments du lexique de la flore a permis defaire plusieurs observations intressantes quant aux procds de construction et auxprincipes de dnomination qui ont contribu sa formation. Le corpus, prsent danslannexe 2 de cet ouvrage, comprenait 334 lexmes en tout. Il sagit de tous les lexmescompris dans le lexique qui peuvent tre rapprochs de manire plus ou moins nette

    1. Cest--dire : gnralement attest dans la rgion.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    17

    dautres lments lexicaux de la langue. Ces derniers figurent dans le dictionnaire geviya-franais susmentionn.

    Le corpus fait apparatre une distribution intressante entre lexmes simples etlexmes composs. Les lexmes composs sont lgrement plus nombreux que leslexmes simples (173 composs contre 161 simples). La composition est donc biendveloppe au sein du lexique.

    Pour ce qui est des lexmes simples, on relve majoritairement des basesdissyllabiques1. Les trissyllabes, comme ge-belenge (46), e-gelenge (87), -nyEvEla (30), o-sakadi (32), mo-tokola (40), etc., sont peu nombreux. Un seulmonosyllabe a t inventori : o-ga (18). Mais cette forme est clairement dissyllabiquechez certains locuteurs geviya : o-gaa.

    Parmi les lexmes simples, on trouve galement quelques anciens composs devenusopaques quant leur structure : ge-pungulEla (92) et mo-tangani (121). La formemo-nyEnyEmbE (89) est le rsultat dune abrviation. Elle provient de mo-nyEmbEnyEmbE. Labrviation (ou troncation) est trs marginale, alors quelle estbeaucoup plus frquente dans certaines langues directement voisines.

    Dans un cas, on relve deux formes similaires pour un mme vgtal : -mbinzo eto-binzo (83/84). Ce doublet sexplique par lemprunt (voir la section prcdente). Lapremire forme a t emprunte une langue voisine, la seconde est la forme geviya.

    Les lexmes emprunts aux anciennes langues coloniales sont tous simples (voirlannexe 2 du prsent ouvrage). Ils sont au nombre de 17 (= 5 % du total). On trouveessentiellement des formes provenant du portugais, de langlais et du franais. Il est noter que le geviya utilise deux noms demprunt pour dsigner le goyavier : o-goyage(127) et -ngwaba (133). La premire forme est bien plus conforme la phonologie et lamorphologie du geviya que la seconde.

    Les appariements de classes les plus frquents sont ceux que nous avons indiqusplus haut : 3/4, 5/6, 7/8, 9/10 et 11/10a.

    Les composs comprennent 31 lexmes base rduplique, 132 syntagmescompltifs (N1 connectif N2) et 10 lexmes appartenant dautres types de compositionsmoins frquents. Pour les 31 lexmes redoubls, les appariements 3/4 et 7/8 sontparticulirement frquents. Accompagns dun redoublement de la base, ils ont une valeuraugmentative en geviya.

    1. La forme canonique de la base nominale tant dissyllabique (-CVCV).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    18

    Les entres 193 et 203 montrent que N2 peut son tour tre un syntagme compltif,mais dans la grande majorit des cas ce nominal est simple. Le doublet 187/188sexplique par lemprunt.

    Les autres types de composition sont mineurs. Six entres relvent du type baseverbale + complment . Le doublet 325/326 sexplique comme les prcdents parlemprunt. Seulement deux entres ont la structure dun verbe conjugu (331 et 332) etdeux autres celle dun syntagme compltif ayant perdu le connectif (333 et 334).

    Ltude des principes de dnomination sappuie sur un examen pouss desrfrences1. Celles-ci peuvent tre directes, cest--dire explicites, et indirectes et doncimplicites. Le nombre total de rfrences directes slve 323 et celui des rfrencesindirectes 344. Les carts par rapport au total de 334 lexmes sexpliquent par le fait quecertaines expressions comportent plusieurs rfrences la fois et que pour dautres lesrfrences nont pu tre releves.

    Au niveau des rfrences directes on remarque la prpondrance de lunivers desVEGETAUX (121+11 rfrences) et celle du MONDE ANIMAL (55+5 rfrences). On trouveen outre 23 rfrences lhomme ou des groupes dhumains (tels que les Pygmes, voirci-aprs), 20 renvois des objets utilitaires, 19 renvois lcosystme (milieu naturel desvgtaux) et 15 renvois des parties du corps humains. Les autres rfrences sontstatistiquement peu importantes.

    Pour ce qui est des rfrences indirectes, on trouve pas moins de 246 renvois lensemble regroupant laspect morphologique des vgtaux, leur aspect chromatique, leurtaille, leur got, leur odeur, leur mode de croissance et leur milieu naturel. Ce chiffrecorrespond un pourcentage de lordre de 72 %. Le nombre de rfrences leffet oulaction du vgtal et lutilisation que lhomme en fait correspond un pourcentage delordre de 20 %. Les traits majoritairement retenus par les Eviya pour dnommer lesvgtaux correspondent donc surtout des caractristiques morphologiques, chromatiqueset comportementales2 des vgtaux. La rfrence indirecte ces proprits se fait,comme nous venons de le voir, travers des analogies (localement) perues avec desanimaux, avec des humains, avec des parties du corps humain ou encore avec dautresvgtaux. Cette sensibilit aux dtails touchant laspect et la morphologie des plantesest probablement la consquence du besoin impratif pour lhomme de se reprer dans celieu mystrieux et obscur quest la fort (cf. supra).

    Le plus frappant est sans doute que les noms des vgtaux ne font que fort peurfrence la maladie ou aux soins thrapeutiques que ce soit sur le plan dnotatif ou sur

    1. Se reporter notamment au classement prsent dans lannexe 2 ( la suite du corpus).2. Surtout des particularits ayant trait leur mode de croissance.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    19

    le plan connotatif. Le nombre de rfrences directes la maladie slve 11 (3,5 %) etcelui des renvois indirects 17 (5 %). Ceci est pour le moins surprenant vu limportanceet limpact de la mdecine traditionnelle1. Le lecteur trouvera ailleurs2 diffrenteshypothses concernant ce phnomne. La faible rfrence la maladie est probablement mettre sur le compte du monopole des tradipraticiens locaux (-ng`ang`a en geviya) et dece qui en dcoule, cest--dire le caractre dispers du savoir empirique (en labsence defdrations), le mode de transmission trs exclusif et secret de ce savoir miilnaire et aussilextrme diversit des applications thrapeutiques3. Les quelques rfrences attestesconcernent essentiellement la protection contre la maladie et le malheur par des moyensqui relvent de pratiques magico-religieuses largement rpandues (ftiches, gestes rituels,etc.).

    Les mcanismes rhtoriques et donc cognitifs les plus importants qui ont contribu la formation du lexique sont la mtaphore (au sens restreint), la synecdoque (une partiepour le tout) et la mtonymie (le plus souvent de leffet pour la cause4). Les synecdoquessont souvent doubles dune mtaphore dans la mesure o la partie retenue pour dsignerle tout est dans bien des cas nomme mtaphoriquement. Cette dernire est de loin lafigure la plus frquemment utilise.

    Certains nominaux en position de compltant (dans les constructions compltives)sont porteurs de connotations bien prcises :

    mo-taNgani Blanc5 cultiv, import-pindi fort sauvage-nzao lphant taille gigantesquewa-bONgO Pygmes dimension mystique, vie profonde-nzEO panthre (usage) ftichiste, sorcellerie-nzio chimpanz monde des anctres, des esprits

    Les Pygmes sont traditionnellement considrs comme les grands Matres de la fort6 etde la mdecine traditionnelle. Leur connaissance des plantes mdicinales est ingale.Toutefois, en cas de maladie, on ne demandera jamais un Pygme dtablir un

    1. Voir Van der Veen ( paratre, a)).2. Van der Veen ( paratre : chapitres XXVI et XXVIII).3. Voir Van der Veen ( paratre : chap. XXVIII).4. Dans les cas o il y a rfrence directe la maladie, la mtonymie est de type non-effet pour lacause .5. Littralement : le compteur (personne qui compte).6. La fort est symboliquement le lieu o demeurent les esprits des dfunts (la mort). Elle appartient aumonde nocturne (mystique). Les dfunts confrent aux lments de la fort une partie de leur nergie vitale,rgnratrice.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    20

    diagnostic. Ceci est socialement inconcevable. On lui accorderait en faisant cela, une placequi ne lui reviendrait pas. La panthre, animal nocturne redoutable, symbolise la forcemystique des personnes (sorciers) qui se ddoublent la nuit pour dvorer leur(s)victime(s). Le chimpanz est le symbole des pouvoirs quelque peu obscurs etimprvisibles des esprits. La plupart du temps, lorsque les gens rencontrent un chimpanzen fort, ils croient apercevoir un revenant (le monde des anctres faisant irruption dans leleur).

    La catgorisation locale des plantes et la classification scientifique : lments decomparaison

    La classification des plantes par les Eviya na rien dune taxonomie scientifique, mme siparfois certains regroupements despces ou de varits vgtales se rapprochentsensiblement des classes tablies par les botanistes occidentaux. Il est clair que les critresde classement ne sont pas les mmes la plupart du temps.

    Quelques faits intressants doivent tre mentionns ici. Les noms qui dnotent desvarits de plantes ne sont pas systmatiquement plus complexes que ceux qui dnotentdes espces. Cf. e-ake varit de manioc et -ganza varit darachide. Le degrdlaboration lexicale et le degr de complexit morpholexicale ne sont donc pas corrlsde manire absolue. Laccroissement de la complexit des lexmes est une tendance auniveau de la diffrenciation particularisante (niveau des subordonns).

    Un mme nom (ou expression nominale) peut dnoter deux espces au sensscientifique du terme (et mme parfois plus). Exemples : w-abe, o-bata, ge-bukubuku (chacun de ces noms renvoyant deux espces qui appartenent deuxfamilles diffrentes) et mo-tsongo (trois espces appartenant trois famillesdiffrentes). De la mme manire, un mme nom (ou expression nominale) peut dsignerplusieurs varits (dune mme espce) que la classification scientifique diffrencie sur leplan lexical. Exemples : ge-bOta, mo-lOli.

    Deux expressions (ou plus) de type N1 connectif N2 avec le mme nom de vgtaloccupant la position N1 et qui dnotent chacune une varit de plante diffrente au senslocal du terme (selon des critres localement importants), peuvent renvoyer des vgtauxqui en botanique sont considrs comme des espces diffrentes. Dans certains cas cesvgtaux appartiennent la mme famille de plantes, dans dautres ils appartiennent desfamilles diffrentes. Exemples : la paire mw-ale w-a mosEgE (wa odi amidyOkidyOki) citronnier de mer (OLACACEE) et mw-ale w-a motanganioranger (RUTACEE), le triplet bo-kolo bw-a maranda Hibiscus surattensis

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    21

    (MALVACEE), bo-kolo bw-a ngiya Begonia auriculata (BEGONIACEE) et bo-kolo bw-a wabOngO Cissus producta (AMPELIDACEE) ou encore lensemble e-komo Duvernoia dewevrei (ACANTHACEE), e-komo e-a mitungu Tephrosia vogelii(LEGUMINEUSE-PAPILIONEE), e-komo e-a mboka Vernonia cinerea (COMPOSEE) ete-komo e-a nzaa Eriosema glomeratum (LEGUMINEUSE-PAPILIONEE)1.

    Ltude dtaille de la manire (ou des manires !) dont les Eviya catgorisentlunivers complexe et vari des plantes et autres vgtaux reste faire. Celle-ci permettraitsans aucun doute daboutir des rsultats fort intressants.

    La flore dans les proverbes

    Les vgtaux sont bien reprsents dans les proverbes eviya. Les proverbes qui renvoientaux plantes illustrent merveille les rapports intensifs que les Eviya entretiennent avec lemilieu forestier. Nous nen citerons ici que quelques-uns titre dexemples. Les noms devgtaux se reconnaissent grce au soulignement.

    M ` ot`e `o m&a&e&Od&On^K, `o m&Eny`ag`an`o t`a g&o dy ` ab`K .Un arbre bois dur ne se reconnat qu ses feuilles.

    s ` on`o &o s`Eng`a &ew`e n`og`Knz&K, `o p`um`a n&a g`o t`em`a.A force de trop rcler le palmier-rotang, tu atteins la moelle.(A force dennuyer quelquun, on finit par lexasprer. Le palmier-rotang est utilisen vannerie.)

    k& Ond`O , k`Ets`u n&a g`et`o`a.Le rgime de bananes, on le coupe, parce quon en a besoin.

    M`og`unz&K w`a ` ek ` om`o 2 `a s&at&ub&uk&u n&a mw`Eng`E.Celui qui la pche se sert de la Tphrosie vnneuse, ne sera pas mordu par unbrochet.

    W ` ab&e , `a `ok`an`o m&ang`a g`o ms`Kng`K.Larbre beurre (Mimusops djave) rpand lodeur (pourri (de ses fruits)) jusqulendroit o lon garde le poisson sch.

    1. Voir aussi les diffrents types de -nongo.2. Forme abrge de e-komo e-a mitungu.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    22

    n`ak&as`ang`Kl`e`a `ok& um`e , t`a &o s`Kp`um`e v&ets`Kn&a .Ne te vante pas dun okoum avant dtre arriv son pied.

    Pour en savoir plus

    Deux listes ont t places en annexe. La premire, prpare partir du lexique, prsentetous les vgtaux identifis partir de leur dsignation scientifique (genre/espce, famille)et accompagnes de prcisions sur lusage que les Eviya en font. Les prsumesproprits thrapeutiques sy trouvent donc galement rcapitules.

    La seconde expose le corpus de 334 lexmes qui a servi de base ltude desprocds de construction et des principes de dnomination qui ont contribu la formationdu lexique. Cette longue liste avec ses nombreux exemples met entre autres en videncelesquels des aspects des vgtaux ont le plus retenu lattention des locuteurs eviya.

    Pour mieux comprendre le Gabon en tant quespace largement couvert par desformations forestires nous nous contentons de renvoyer le lecteur des ouvrages tels quePourtier (1989)1. Ce dernier propose des analyses intressantes notamment du rapportque les populations gabonaises entretiennent avec la fort omniprsente et de linfluenceque cette dernire a pu avoir sur leur mode de vie et sur leurs reprsentations de lespace2.

    Le lecteur est galement invit dcouvrir dautres aspects de la culture et de lalangue des Eviya travers les diffrents ouvrages publis par les auteurs du prsent livre,(voir rfrences bibliographiques ci-aprs) et en particulier travers la lecture du toutnouveau dictionnaire geviya-franais (Van der Veen & Bodinga-bwa-Bodinga 2002). Cedernier comporte plus de 6000 entres lexicales illustres par de nombreux exemples engeviya, et constitue un vritable prisme de lunivers culturel des Eviya.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESBARRET J. et al. (eds.) (1983), Gographie et cartographie du Gabon : atlas illustr,

    Paris, EDICEF.BODINGA-BWA-BODINGA S. (1969), Traditions orales de la race eviya, Paris, T.M.T.BODINGA-BWA-BODINGA S. & L. J. VAN DER VEEN (1993), Plantes utiles des Evias :

    Pharmacope, Pholia, 8, pp. 7-66.

    1. R. Pourtier est professeur de Gographie tropicale et sest spcialis dans ltude de lAfrique Noirecontemporaine.2. Pourtier, p. 152, au sujet de la courte vue que la fort impose lhumain.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    23

    BODINGA-BWA-BODINGA S. & L. J. VAN DER VEEN (1995), Les proberves evia et lemonde animal, la communaut evia travers ses expressions proverbiales, Paris,LHarmattan, 96 p.

    GUTHRIE M. (1948), The Classification of the Bantu Languages, Londres, I.A.I.LETOUZEY R. (1972), Manuel de botanique forestire, Afrique tropicale, tomes 2A et 2B,

    Nogent-sur-Marne, Centre technique forestier tropical (CTFT).POURTIER R. (1989), Le Gabon, tome 1 : Espace-histoire-socit, Paris, LHarmattan.POUSSET J.-L. (1989), Plantes mdicinales africaines, utilisation pratique, A.C.C.T. -

    ELLIPSES, 156 p.RAPONDA-WALKER A. (1960), Notes dhistoire du Gabon, Mmoire de lI.E.C.,

    Brazzaville.RAPONDA-WALKER A. & R. SILLANS (1961), Les plantes utiles du Gabon : essai

    d'inventaire et de concordance des noms vernaculaires et scientifiques des plantesspontanes et introduites, Encyclopdie biologique 56, Paris, Lechevalier, X-614 p.

    SAINT-AUBIN G. P. de (1963), La fort du Gabon, Nogent-sur-Marne, Centre techniqueforestier tropical (CTFT).

    VAN DER VEEN L. J. (1991), Etude compare des parlers du groupe Okani -B 30(Gabon), Thse de doctorat dUniversit (nouveau rgime), Universit Lumire-Lyon 2.

    VAN DER VEEN L. J. (1999), Les Bantous eviya (Gabon-B30) : langue et socittraditionnelle, Note de synthse prsente en vue de lobtention de lHabilitation Diriger des Recherches, Universit Lumire-Lyon 2.

    VAN DER VEEN L. J. (ed.) ( paratre, a), Maladies, remdes et langues en AfriqueCentrale. Ouvrage collectif en prparation.

    VAN DER VEEN L. J. ( paratre, b), Les noms des plantes mdicinales eviya, in L. J.Van der Veen (ed.), Maladies, remdes et langues en Afrique Centrale, chapitreXXVI.

    VAN DER VEEN L. J. ( paratre, c), Bilan de ltude des noms des plantes mdicinales,in L. J. Van der Veen (ed.), Maladies, remdes et langues en Afrique Centrale,chapitre XXVIII et annexe 3 (corpus).

    VAN DER VEEN L. J. & S. BODINGA-BWA-BODINGA (2002), Gedandedi sa geviya,Dictionnaire geviya-franais, Collection Langues et littratures de lAfriqueNoire , XII, Louvain/Paris, Editions Peeters.

  • LEXIQUE GEVIYA-FRANCAIS DE LA FLORE

  • -a-

    (e-)aa

    aa

    bb

    bb

    ee

    ee

    B n 5/6 fruit de lArbre beurre.(w-)aa

    aa

    bb

    bb

    ee

    ee

    B n 11/10a 1 varit detrs grand arbre, SAPOTACEE, Arbre beurre, Mimusops djave Engl. Usagemd. : maux des reins (dcoction delcorce), douleurs rhumatismales(beurre en frictions). 2 varit demanioc doux, EUPHORBACEE. Voiraussi les entres e-yabe et -nzabe.

    (w-)aa

    aa

    bb

    bb

    ii

    ii

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    ee

    ee

    BH(H+B HB) n 11/10a varit de lianegrle (litt. feuille de grandeur grande feuille), MENISPERMACEE,Cissampelos owariensis P. Beauv.Usage md. : maladies vnriennes(feuilles), cicatrisation des plaies(idem). Syn. -ngwEndE -apindi, mo-nyEmbEnyEmbE -a

    midyO.

    (w-)aa

    aa

    bb

    bb

    ii

    ii

    (w-)aa

    aa

    pp

    pp

    oo

    oo

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    BH(H+B H) n 11/10a varit de grandarbre bois dur (litt. feuille de Urenalobata).(w-)aa

    aa

    bb

    bb

    ii

    ii

    (w-)aa

    aa

    tt

    tt

    ss

    ss

    ii

    ii

    nn

    nn

    aa

    aa

    BH(H+B BH) n 11/10a varit de petiteplante parasite qui grimpe au pied desarbres et qui pousse au bord desrivires (litt. feuille de sang),ARACEE, Culcasia sp. Elle a unfeuillage en forme de flche et sesgraines sont rouges. Usage md. :soins de la lpre.

    (e-)aa

    aa

    ee

    ee

    HB n 5/6 noix de cola. n 6rouille.(w-)aa

    aa

    ee

    ee

    HB n 11/10a varit darbre,STERCULIACEE, Colatier noixrouges, Cola nitida A. Chev. Syn. mo-mbEmO.

    (e-)aa

    aa

    kk

    kk

    ee

    ee

    BH n 5/6 varit de maniocdoux, EUPHORBIACEE. || Le senspremier de ce nom est : ovaire, uf.(mw-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    B n 3/4 varit dar-brisseau pineux, RUTACEE, Citron-nier, Citrus limonum Risso. Usagemd. : ulcres gangrneux (tranches decitron chaudes cuites ltuve avec dela poudre de bois rouge), dysenterie(bains de sige leau de citron),blennorragie (racines bouillies),coliques (macration de la pelurejaune), traitement de la fivre (feuillesen lotions ou jus en frictions sur lecorps).(mw-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    oo

    oo

    ss

    ss

    EE

    EE

    gg

    gg

    EE

    EE

    ((

    ((

    ww

    ww

    --

    --

    aa

    aa

    oo

    oo

    dd

    dd

    ii

    ii

    --

    --

    aa

    aa

    mm

    mm

    ii

    ii

    --

    --

    dd

    dd

    yy

    yy

    OO

    OO

    kk

    kk

    ii

    ii

    dd

    dd

    yy

    yy

    OO

    OO

    kk

    kk

    ii

    ii

    ))

    ))

    B (H+B ??(H+B HB (h+B B+B))) n 3/4 ou11/10a varit darbrisseau pineuxpoussant le long du littoral,OLACACEE, Citronnier de mer (litt.citronnier du sable (du fleuve clapotis)), Ximenia americana L. Lapulpe du fruit est comestible. Usagemd. : morsures de serpents etdautres btes venimeuses (feuillesappliques sur les morsures), purgatif(amande du fruit).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    26

    (mw-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    oo

    oo

    tt

    tt

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    nn

    nn

    ii

    ii

    B (H+B H) n 3/4 varit darbre,RUTACEE, Oranger (litt. citronnier duBlanc), Citrus sinensis Osbeck.(e-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    B n 5/6 1 fruit de larbremo-ale, citron (coup, il est utilis enpansement pour empcher le d-veloppement du panaris). 2 fruit de(m)w-ale w-a motangani,

    orange.(e-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    (e-)aa

    aa

    kk

    kk

    EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    OO

    OO

    B (H+BBH) n 5/6 fruit de (m)w-ale w-amotangani, orange douce (litt.citron de douceur), importe par lesPortugais.(e-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    (e-)aa

    aa

    nn

    nn

    dd

    dd

    oo

    oo

    ee

    ee

    B (H+BBH) n 5/6 orange amre (litt. citrondamertume). Syn. e-mOgE. Fruit delarbre o-mOgE (Citrus aurantium).(w-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    B n 11/10a varit darbre,RUTACEE, Citronnier, Citrus limonumRisso.(w-)aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    (w-)aa

    aa

    pp

    pp

    ii

    ii

    nn

    nn

    dd

    dd

    ii

    ii

    B (H+BH) n 11/10a varit de petit arbrepineux (litt. citronnier de la fort),RUTACEE, Citropsis le Testui Pellegr.Epines tales, feuilles en gnraltrifolies, ptiole non ail. Fruitflasque, subsphrique, jaune maturit.(w-)aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    H n 11/10a varit deliane, LEGUMINEUSE-MIMOSEE, Enta-da gigas Fawc. & Rendle. Usagemd. : bains de sige pour nouvellesaccouches ou personnes souffrantdanmie (dcoction de lcorce),blennorragie (idem).

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    aa

    aa

    kk

    kk

    ee

    ee

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    H(H+B B) n 11/10a varit de grandarbre de la fort (litt. w-amba dutatouage).(m-)aa

    aa

    mm

    mm

    uu

    uu

    (m-)aa

    aa

    nn

    nn

    zz

    zz

    ww

    ww

    EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    B(H+B HB) n 6 varit de planteherbace robuste et odorante (litt. vindu/des Colibri(s)), LABIEE, Leonotisafricana Briq. Usage md. :cicatrisation des plaies de lacirconcision (feuilles). Usage rituel :les feuilles sont utilises pour concluredes pactes entre poux ou amants). | |Autre sens : leau qui sjourne dans lecalice de fleur blanche damomecannele que les colibris sucent.(w-)aa

    aa

    nn

    nn

    dd

    dd

    ee

    ee

    B n 11/10a varit degrand arbre, RUBIACEE, Randiawalkeri Pellgr. Usage md. : coliqueset vers intestinaux (fruits enlavements), remde nergtique (corceen potion).(m-)aa

    aa

    nn

    nn

    dd

    dd

    aa

    aa

    rr

    rr

    ee

    ee

    nn

    nn

    ii

    ii

    B n 6 (ou n5/6)varit darbre, RUTACEE,Mandarinier, Citrus reticulata Blanco.(e-)aa

    aa

    nn

    nn

    ii

    ii

    BH n 5/6 1 herbe (termegnrique). 2 plante, vgtal (termegnrique).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    27

    -b-

    (o-)bb

    bb

    aa

    aa

    dd

    dd

    aa

    aa

    BH n 11/10a varitdarbre, LEGUMINEUSE-MIMOSEE,Arbre semelles, Pentaclethramacrophylla Benth. Prparation dupain de mo-dika.(ge-)bb

    bb

    aa

    aa

    dd

    dd

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    oo

    oo

    B n 7/8 varit demanioc tubercule doux, EUPHOR-BIACEE. Voir aussi ge-valango.|| Autre sens : canard domestique.(e-)bb

    bb

    aa

    aa

    dd

    dd

    ii

    ii

    (e-)aa

    aa

    nn

    nn

    yy

    yy

    OO

    OO

    gg

    gg

    OO

    OO

    HB(H+B HB) n 5/6 varit de liane dehaute futaie tiges anguleuses aplaties,qui senroulent et prennent les formesles plus bizarres mesure quelles sedveloppent (litt. combat desserpents), LEGUMINEUSE-PAPILI-ONEE, Milletia gagnepaineana Dunn.Usage md. : maux de dents(dcoction de la tige utilise engargarismes). Syn. e-bumba e-apele.

    (o-)bb

    bb

    aa

    aa

    kk

    kk

    aa

    aa

    B n 11/10a varit degrand arbre, LEGUMINEUSE-CESAL-PINIEE, Bois de rose dAfrique,Guibourtia tesmannii J. Lonard.Usage md. : nettoyage des plaies etblennorragie (dcoction des corces).(o-)bb

    bb

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    H n 11/10a varitdarbre, EUPHORBIACEE, Crotonoligandrum Pierre & Hutch. Usagemd. : coliques (corce), chancre dunez (corce rduite en poudre). Usagerituel : lcorce est offerte aux espritsdes anctres.

    (o-)bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    HB n 11/10a varit decolatier, STERCULIACEE, Colatier noix blanches, Cola nitida A. Chev.Usage md. : diarrhe (noix rduitesen poudre), gale (idem), ulcres (idem).A rapprocher du verbe e-bangatuer ?(ge-)bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    B n 7/8 1 rgime debananes (nom gnrique). 2 varitde bananier-plantain, grossesbananes communes des marchsgabonais, MUSACEE. Aussi : bananierde mauvais prsage, rgime double,parfois triple.(ge-)bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    ll

    ll

    aa

    aa

    B n 7/8 1 varitdarbre gant de la fort, LEGU-MINEUSE-CESALPINIEE, Copalier,Guibourtia demeusii J. Lonard. Boisdur et rsistant. 2 rsine fossilise decet arbre, copal noir. Usage md. : anti-poux (les graines torrifies etpulvrises).(ge-)bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    ++

    ++

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    ll

    ll

    ee

    ee

    H+HB n7/8 varit de sous-arbrisseau, ACAN-THACEE, Acanthe pineuse, Acanthusmontanus T. (Litt. ce qui tueligname ?) Anders. Usage md. :vomitifs pour petits enfants(macration des feuilles), toux(infusion des feuilles), affectionscardiaques (jeunes pousses crues avecdu sel) ; maux de ventre et nauses desfemmes (jeunes pousses, cuites avecdes arachides ou du beurre de mo-

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    28

    dika) ; syphilis (tiges macres),scarifications contre les douleursrhumatismales qui prcdent le pian(pines). Usage alimentaire : fabri-cation de sel partir des cendres (desfeuilles) laves et filtres. Aussi -mbangambala.

    (o-)bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    zz

    zz

    aa

    aa

    (w-)aa

    aa

    nn

    nn

    zz

    zz

    aa

    aa

    gg

    gg

    oo

    oo

    B(H+B B) n 11/10a varit darbreavec dassez forts accotements labase et corce gris-cendr (litt. ctedlphant), SAMYDACEE, Homaliumle testui Pellegr. Usage md. : orchite(dcoction de lcorce mlange aveccelle de ge-sanga et le cur dupalmier huile, en breuvage), remdedonn aux femmes nouvellementaccouches (remde compos derpures dcorce de cet arbre, de mo-kEngEkEngE avec -nongo -a

    modi). || Autre sens : toit une seulepente.(o-)bb

    bb

    aa

    aa

    tt

    tt

    aa

    aa

    H n 11/10a deux varitsde lianes : 1 LEGUMINEUSE-MIMOSEE, Acacia pennata Willd. Ilsagit dune liane haute futaie. Syn.ge-kunde. 2 RUTACEE, Toddaliaaculeata Pers. Usage md. : blen-norragie (macration de lcorce).Sans doute rapprocher du verbe e-bata monter.

    (o-)bb

    bb

    aa

    aa

    tt

    tt

    aa

    aa

    ((w-)aa

    aa

    gg

    gg

    ee

    ee

    kk

    kk

    uu

    uu

    nn

    nn

    dd

    dd

    ee

    ee

    )

    H ((H+B HB)) n 11/10a varit deplante suffrutescente, LEGUMINEUSE-MIMOSEE, Mimosa pigra L. Usagemd. : rhumes de cerveau (macrationdes rpures de racines introduite dans

    les narines). Usage rituel de collyre(initiation au Bouiti). Syn. ge-kunde.

    (mo-)bb

    bb

    aa

    aa

    tt

    tt

    aa

    aa

    B n 3/4 feuille terminalede manioc pile. On la prpare souventavec de lhuile. Elle est mangecomme lgume. Mbt wg&engnz. Feuille terminaleprpare sans huile. Mbt ws&usb. Feuille terminale prpare la sauce de noix de palme. Donnesouvent aux nouvelles accouchespour leur permettre daugmenter lascrtion du lait.

    (e-)bb

    bb

    ee

    ee

    HB n 5/6 varit de bananier-plantain, stipe court et fruits courts etgros. MUSACEE.(o-)bb

    bb

    ee

    ee

    ee

    ee

    HB n 11/10a varit degrand arbre, BURSERACEE, Abeul,Canarium schweinfurthii Engl. Fruitscomestibles. Usage md. : lavements(corce des jeunes arbres), propritsstimulantes et diurtiques (rsine).(ge-)bb

    bb

    ee

    ee

    ll

    ll

    ee

    ee

    nn

    nn

    gg

    gg

    ee

    ee

    HB n 7/8 varitdarbre trs commun, RUBIACEE,Psychotria gaboniae Hiern. Les Eviafaisaient de son bois des entraves quelon mettait aux jambes des captifs etdes esclaves rcalcitrants. Cons-truction des toitures (les sillonsrectilignes). Usage md. : lavements(macration de lcorce). Les fruitssont mangs par les pigeons verts. Arapprocher du verbe e-bela jurer ?(e-)bb

    bb

    ee

    ee

    mm

    mm

    bb

    bb

    ii

    ii

    H n 5/6 varit darbre,ANNONACEE, Cleistopholis glauca

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    29

    Pierre. Lcorce sert faire descloisons et des portes. Les fibrespermettent de fabriquer dexcellentescordes et des courroies de charges.Usage md. : vomitif (dcoction delcorce), gale (macration des rpuresen lotions). Syn. -konzo, mo-rolo. || Ce nom veut dire aussi :pigeon domestique.(e-)bb

    bb

    ee

    ee

    nn

    nn

    dd

    dd

    ee

    ee

    B n 5/6 1 varitdarbre, EUPHORBIACEE, Crotontchibangensis Pellegr. Usage md. : ladcoction des feuilles est employe enlavements. 2 varit de champignoncomestible chapeau dabord conique,puis en forme de bouclier, qui poussesur le tronc de larbre ge-sanga.(e-)bb

    bb

    ee

    ee

    nn

    nn

    dd

    dd

    ee

    ee

    (e-)mm

    mm

    aa

    aa

    ii

    ii

    dd

    dd

    aa

    aa

    nn

    nn

    ii

    ii

    B(H+B+H) n 5/6 varit darbre (litt.e-bende (qui est) noir), EUPHOR-BIACEE, autre nom pour Crotontchibangensis (?). Voir aussi e-bende.

    (e-)bb

    bb

    ee

    ee

    nn

    nn

    dd

    dd

    ee

    ee

    (e-)aa

    aa

    vv

    vv

    EE

    EE

    pp

    pp

    EE

    EE

    rr

    rr

    EE

    EE

    B(H+B H) n 5/6 varit darbre boisblanc (litt. e-bende blanc),EUPHORBIACEE, Croton wellensii DeWilld.

    (mo-)bb

    bb

    EE

    EE

    nn

    nn

    zz

    zz

    EE

    EE

    gg

    gg

    EE

    EE

    aa

    aa

    H n 3/4 varitdherbe rudrale annuelle odeurforte, LABIEE, Aeolanthus lamborayiDe Willd. Cest une mauvaise herbe feuilles dentes. A rapprocher du verbee-bEnzEgEa se casser.

    (mo-)bb

    bb

    EE

    EE

    nn

    nn

    zz

    zz

    EE

    EE

    gg

    gg

    EE

    EE

    EE

    EE

    H+HB? n 3/4varit de plante leve, COMPOSEE,

    Bidens pilosa L. Cest une mauvaiseherbe qui donne des graines noires deux dents, qui sattachent auxvtements. Usage md. : filaire delil, cicatrisation des plaies. Arapprocher du verbe e-bEnzEgEase casser.

    (ge-)bb

    bb

    EE

    EE

    tt

    tt

    EE

    EE

    BH n 7/8 1 varit deplante herbace, ARACEE, taro, Colo-casia esculentum Schott. 2 feuillecomestible du taro. A rapprocher duradical -b`Et- forger ?(ge-)bb

    bb

    EE

    EE

    tt

    tt

    EE

    EE

    (s-)aa

    aa

    mm

    mm

    ii

    ii

    gg

    gg

    ee

    ee

    ss

    ss

    ii

    ii

    B(h+B HB) n 7/8 varit de planteaquatique fixe au sol par un rhizometubreux, fruit globuleux de la tailledune pomme (litt. taro des gnies),NYMPHEACEE, Nnuphar blanc destangs, Nymphaea lotus L. Usagemd. : ulcres (feuilles en appli-cations), gale (idem). Les femmesenceintes consomment les feuillescuites ltuve.

    (-)bb

    bb

    ii

    ii

    ll

    ll

    ii

    ii

    B n 9/10 varit de lianegrle, MENISPERMACEE, Patate duGolfe de Guine, Dioscoreophyllumcumminsii Diels. Usage alimentaire :rhizome charnu mang cuit.(-)bb

    bb

    ii

    ii

    ll

    ll

    ii

    ii

    (-)aa

    aa

    bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    B(b+B ??) n 9/10 varit darbrisseau rameaux pendants (litt. bili de (?)),AGAVACEE, Dracaena le testuiPellegr. Les tiges servent faire descannes.

    (o-)bb

    bb

    ii

    ii

    nn

    nn

    zz

    zz

    oo

    oo

    HB n 11/10a varit degrand arbre dont lcorce dgage une

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    30

    odeur dsagrable, LECYTHIDACEE,Abele, Abine, Combretodendronafricanum Exell. Usage md. :maladies vnriennes, courbatures(corce chauffe sur les cendres enapplications). Aussi -mbinzo.Probablement rapprocher de ge-binzi B fumet de viande et de ge-binzi s-a gekongo BH musc,malgr la diffrence tonale.(e-)bb

    bb

    ii

    ii

    tt

    tt

    ii

    ii

    B n 5/6 varit darbre dela fort, LEGUMINEUSE-MIMOSEE,Pithecellobium altissimum Oliv.

    (mo-)bb

    bb

    oo

    oo

    aa

    aa

    ++

    ++

    tt

    tt

    ss

    ss

    oo

    oo

    vv

    vv

    aa

    aa

    H+HB n 3/41 varit darbre bois gristre (litt.ce qui casse les calebasses),ANNONACEE, Cleistopholis patensEngl. & Diels., var. Klaineana R.E.Fries. Le bois de cet arbre fournit debons flotteurs. 2 cucurbitace debrousse non comestible.(o-)bb

    bb

    oo

    oo

    bb

    bb

    aa

    aa

    HB n 11/10a varitdarbre tronc court, noueux, et boisdense, MORACEE, Arbre singes,Myrianthus arboreus P. Beauv. Fruitscomposs comestibles. Usage md. :maux de gorge (rpures de lcorcecuites lhuile de palme). Arapprocher du verbe e-boba serrer.(-)bb

    bb

    oo

    oo

    dd

    dd

    aa

    aa

    B n 9/10 varit darbuste feuilles profondment lobes, SOLA-NACEE, Aubergine du diable, Solanumtorvum. Usage md. : coupures(feuilles chauffes), migraines desfemmes au moment des rgles(macration des feuilles). Fruits non

    comestibles. Nom driv dun radicalsignifiant bossel. Syn. ge-nyakas-a mbumba.

    (e-)bb

    bb

    oo

    oo

    gg

    gg

    ee

    ee

    HB n 5/6 varit darbuste,APOCYNACEE, Iboga, Tabernantheiboga Baillon., drogue du Bouiti,stimulant neuromusculaire. Usagemd. : dpressions et asthniesphysiques et intellectuelles, anti-toxique, coliques, aphrodisiaque.Usages rituels. A rapprocher du verbee-boga soigner. Syn. -mbasoka.

    (ge-)bb

    bb

    oo

    oo

    kk

    kk

    oo

    oo

    HB n 7/8 varitdarbuste de la fort ombriphile,EUPHORBIACEE, Microdesmis zenkeriPax. Usage md. : remde ocytocique(feuilles cuites ltuve), gale(corce), syphilis (plante). Lamacration des feuilles sert aussi auxablutions rituelles pour sattirer labienveillance des gens haut placs.|| Autre sens : endroit o dort lanimal.(o-)bb

    bb

    oo

    oo

    nn

    nn

    dd

    dd

    oo

    oo

    H n 11/10a varit degrand arbre, GUTTIFERACEE, Allan-blackia floribunda Oliv. Usage md. :dysenterie (dcoction de lcorce) etmaux de dents (dcoction de lcorceen gargarismes). || Autre sens :nourrisson qui tarde marcher.(mo-)bb

    bb

    oo

    oo

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    ++

    ++

    bb

    bb

    oo

    oo

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    HB+HB n3/4 varit darbre moyen, ft lancet corce couleur rouille, odorante ltat frais, ANNONACEE, Popowiaferruginea Engl. & Diels. Syn. o-goko.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    31

    (e-)bb

    bb

    oo

    oo

    nn

    nn

    oo

    oo

    B n 5/6 varit de lianeservant de vannerie ou utilise pour lafabrication dobjets tresss, Ancistro-phyllum opacum Drude. (?) (Pal-mace). || Autre sens : marmite enterre.

    (ge-)bb

    bb

    OO

    OO

    gg

    gg

    OO

    OO

    ll

    ll

    OO

    OO

    H n 7/8 banane mreque lon fait bouillir sans lplucher, etque lon fait scher au soleil. Elle estconserve ensuite au fumoir pendantplusieurs semaines et consommeaprs trempage dans leau froidependant une dure plus ou moinslongue.(-)bb

    bb

    OO

    OO

    kk

    kk

    ww

    ww

    EE

    EE

    BHB n 9/10 varit dechampignon comestible qui pousse surle tronc de larbre ge-sanga et dupalmier huile.(mo-)bb

    bb

    OO

    OO

    ll

    ll

    OO

    OO

    H n 3/4 varit de plante fruits comestibles, MALVACEE,Gombo ou Ketmie, Hibiscusesculentus L. || Sens premier : fiente.(mo-)bb

    bb

    OO

    OO

    ll

    ll

    OO

    OO

    (w-)aa

    aa

    tt

    tt

    ss

    ss

    oo

    oo

    ss

    ss

    oo

    oo

    H(H+B H) n 3/4 varit darbuste degalerie dont la fleur rpand une odeurtrs prononce (litt. fiente de poule),RUBIACEE, Canthium foeditum Hiern.Usage md. : anti-poux (feuilles). Lesfruits servent dappt de pche.(ge-)bb

    bb

    OO

    OO

    tt

    tt

    aa

    aa

    B n 7/8 1 varitdarbre de la fort ombriphile,LEGUMINEUSE-CESALPINIEE, Berliniagrandiflora Hutch. & Dalz. Ecorcerpute vnneuse. 2 varit degrand arbre floraison blanche,LEGUMINEUSE-CESALPINIEE, Berlinia

    polyphylla Harms. Usage md. :vermifuge (corce). A rapprocher duverbe e-bOtO voulant dire mal-traiter ?(ge-)bb

    bb

    OO

    OO

    tt

    tt

    aa

    aa

    (s-)aa

    aa

    kk

    kk

    EE

    EE

    kk

    kk

    EE

    EE

    B(h+B H) n 7/8 varit de petit arbre,LEGUMINEUSE-CESALPINIEE,Palissandre dAfrique (litt. petit ge-bOta), Macrolobium macrophyllumMc Bride. Usage md. : vermifuge(corce).(ge-)bb

    bb

    OO

    OO

    tt

    tt

    aa

    aa

    (s-)aa

    aa

    mm

    mm

    ii

    ii

    ss

    ss

    OO

    OO

    OO

    OO

    B(h+B BH) n 7/8 varit darbre assezgrand, gousses trs grandes, surface lisse, velouteux (litt. ge-bOta pour les vers). Usage md. :vermifuge (corce).(ge-)bb

    bb

    OO

    OO

    tt

    tt

    aa

    aa

    ++

    ++

    bb

    bb

    OO

    OO

    tt

    tt

    aa

    aa

    B+B n 7/8varit de liane ligneuse (litt. grandge-bOta), RUBIACEE, Psychotriasp. Usage md. : purgatif pour petitsenfants (macration des feuilles),galactogne (idem).

    (e-)bb

    bb

    uu

    uu

    gg

    gg

    aa

    aa

    H n 5/6 calebasse colallong.(e-)bb

    bb

    uu

    uu

    kk

    kk

    aa

    aa

    BH n 5/6 1 Citrouillecultive, CUCURBITACEE, Cucurbitapepo L. Syn. e-EngE e-a mo-tangani. 2 calebasse deuxrenflements ingaux, sans col, servantde verre boire.(ge-)bb

    bb

    uu

    uu

    kk

    kk

    uu

    uu

    ++

    ++

    bb

    bb

    uu

    uu

    kk

    kk

    uu

    uu

    BH+BH n 7/81 varit de grand arbre de la fort,SAPOTACEE, Omphalocarpum pierre-anum Engl. Trs gros fruitssphriques poussant le long du tronc.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    32

    Usage md. : vermifuge et purgatif(corce), strilit masculine. 2 varitdarbre latex, MORACEE, Treculiaacuminata Baillon. Ses fruits sontcomestibles.(-)bb

    bb

    uu

    uu

    kk

    kk

    uu

    uu

    rr

    rr

    uu

    uu

    B n 9/10 varit debananier-plantain bananes grosses etcourtes, sans protubrance au sommet,presque droites et peu anguleuses.MUSACEE.(e-)bb

    bb

    uu

    uu

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    (e-)aa

    aa

    pp

    pp

    ee

    ee

    ll

    ll

    ee

    ee

    B(H+B HB) n 5/6 varit de grosseliane (litt. foie de vipre),LEGUMINEUSE-PAPILIONEE, Milletiagagnepainiana Dunn. Usage md. :maux de dents (dcoction de la tige engargarismes). Syn. e-badi e-anyOgO.

    (ge-)bb

    bb

    uu

    uu

    nn

    nn

    dd

    dd

    aa

    aa

    B n 7/8 bille de bois.(o-)bb

    bb

    uu

    uu

    nn

    nn

    gg

    gg

    uu

    uu

    BH n 11/10a varit detrs grand arbre, SAPOTACEE, Douka,Mimusops africana H. Lec. Sesgraines permettent de prparer unexcellent beurre vgtal. Usage md. :douleurs rhumatismales (beurre vgtal(supra) en frictions).(ge-)bb

    bb

    uu

    uu

    ss

    ss

    ii

    ii

    (s-)aa

    aa

    mm

    mm

    ww

    ww

    EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    HB (h+B H) n 7/8 involucre de taropour la nouvelle culture (litt. mre dutaro).

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    33

    -d-

    (ge-)dd

    dd

    aa

    aa

    mm

    mm

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    oo

    oo

    HB n 7/8 varit deplante annuelle, ornementale oumdicinale, AMARANTACEE, Amaran-tode, Immortelle violette, Gomphrenaglobosa L. Usage md. : plaiesgangrneuses (feuilles tritures etmlanges celles de mo-kEmO). Sertgalement de plante ornementale chezles Eviya.

    (-)dd

    dd

    ee

    ee

    gg

    gg

    OO

    OO

    ll

    ll

    EE

    EE

    HBH n 9/10 varit dechampignon comestible nomm aprsle gnral De Gaulle.

    (mo-)dd

    dd

    EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    B n 3/4 varitdarbuste trs commun bois flexible,EUPHORBIACEE, Securinega micro-carpa Pax & Hoffm. Usage md. :stimulant sexuel (jeunes pousseshaches menu et consommes avec dusel et des graines de maniguettes),bains rituels contre la possession(corce). Autre usage : construction depiges de rats.(-)dd

    dd

    EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    BH n 9/10 varit defougre grimpante pige. Voir -dEOga.

    (-)dd

    dd

    EE

    EE

    OO

    OO

    gg

    gg

    aa

    aa

    BH n 9/10 varit deliane, PTERIDOPHYTE, Fougre piger, Lygodium smithianum Presl.Usage : fabrication de nasses et decollets gibier.

    (ge-)dd

    dd

    ii

    ii

    gg

    gg

    aa

    aa

    ++

    ++

    mm

    mm

    bb

    bb

    uu

    uu

    dd

    dd

    ii

    ii

    B+B n 7/8varit darbre.(ge-)dd

    dd

    ii

    ii

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    nn

    nn

    ee

    ee

    dd

    dd

    yy

    yy

    aa

    aa

    ++

    ++

    tt

    tt

    ss

    ss

    oo

    oo

    nn

    nn

    gg

    gg

    ee

    ee

    H+H n 7/8 varit dherbe feuillespointues, GRAMINEE, Herbe baonnette (litt. ce qui fait disparatrela lune), Imperata cylindrica P.Beauv. On sen sert pour couvrir lestoitures des cases. Syn. -tsOngE.

    (-)dd

    dd

    oo

    oo

    gg

    gg

    aa

    aa

    ((-)aa

    aa

    gg

    gg

    ee

    ee

    kk

    kk

    uu

    uu

    nn

    nn

    dd

    dd

    uu

    uu

    )

    B (b+B ??) n 9/10 varit de planteparasite (tymologie inconnue),LORANTHACEE, Loranthus gabo-nensis Engl. Usage md. : rhuma-tismes (dcoction des feuilles enfrictions), oppressions de poitrine(breuvage), migraines (feuilles cuites ltuve. Le liquide ainsi obtenu estvers dans les narines par petitesquantits).

    (o-)dd

    dd

    uu

    uu

    kk

    kk

    aa

    aa

    H n 11/10a varit degrand arbre rameaux pais, graineobove, tgument brun, SAPOTACEE,Mimusops le testui H. Lec. Huilecomestible.(mo-)dd

    dd

    uu

    uu

    mm

    mm

    aa

    aa

    H n 3/4 varit de palmierqui a la couleur de larbre o-duma.(o-)dd

    dd

    uu

    uu

    mm

    mm

    aa

    aa

    H n 11/10a varit darbre,LEGUMINEUSE-MIMOSEE, Andoum,Cylicodiscus gabunensis Harms.Usage md. : maux de ventre(dcoction de lcorce en lavements),

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    34

    rhumatismes dcoction de lcorce enlotions).(ma-)dd

    dd

    uu

    uu

    nn

    nn

    gg

    gg

    uu

    uu

    (m-)aa

    aa

    kk

    kk

    ee

    ee

    mm

    mm

    aa

    aa

    BH(H+B HB) n 6 varit dherbegrimpante odeur forte dont le fruitest une petite baie emprisonne dansune sorte de filet (litt. testicules desinge), probablement Passiflorafoetida L. (PASSIFLORACEE).

    (bo-)dd

    dd

    yy

    yy

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    oo

    oo

    B n 14 varit deplante grimpante, COMPOSEE, Sne-on du Gabon, Senecio gabonensisOliv. & Hiern. Elle constitue un metsacr quon consomme dordinaireavec une poule. Usage md. : antidotecontre les empoisonnements (feuillesavec grains de piment), douleurs desfemmes enceintes (feuilles).

    (vi-)dd

    dd

    yy

    yy

    oo

    oo

    gg

    gg

    aa

    aa

    ++

    ++

    dd

    dd

    yy

    yy

    oo

    oo

    gg

    gg

    aa

    aa

    HB+HB n19/13 varit de champignon comes-

    tible, presque noir en dessus et plusclair en dessous, qui repousse aprscueillette.

    (ge-)dd

    dd

    yy

    yy

    OO

    OO

    kk

    kk

    uu

    uu

    ++

    ++

    dd

    dd

    yy

    yy

    OO

    OO

    kk

    kk

    uu

    uu

    B+B n 7/8varit darbre de la fort, rouge etgant, MELIACEE, Sipo, Entandro-phragma utile Sprague. Fabrication depirogues. Les valves ligneuses serventde cuillres en labsence dustensiles.Litt. grand lphant (dans les autresparlers du groupe).

    (mo-)dd

    dd

    yy

    yy

    uu

    uu

    nn

    nn

    gg

    gg

    ee

    ee

    ++

    ++

    dd

    dd

    yy

    yy

    uu

    uu

    nn

    nn

    gg

    gg

    ee

    ee

    B+B n3/4 varit de petite liane herbace,CUCURBITACEE, Concombre sauvage,Momordica foetida Sch. & Thon.Usage md. : vomitif ou lavements :feuilles. Syn. mo-nzongenzonge.Evoque le nom dun animal appelcommunment musaraigne.

    -E-

    (ge-)EE

    EE

    bb

    bb

    EE

    EE

    HB n 7a/8 varit darbre,MORACEE, Ficus pagnes, Ficusthonningii Blume. Confection depagnes de fibres dcorce (autrefois).Syn. -tongo.(bw-)EE

    EE

    ll

    ll

    aa

    aa

    B n 14 varit trspolymorphe, APOCYNACEE, Caout-chouc des herbes, Landolphiaowariensis P. Beauv. Le latex donneun excellent caoutchouc rouge. Usage

    md. : vers intestinaux (latex). Lapulpe des fruits, trs acide, estcomestible.(w-)EE

    EE

    nn

    nn

    dd

    dd

    aa

    aa

    B n 11/10a varit de grandarbre ft droit et bois dur,IRVINGIACEE, Klainedoxa grandifoliaEngl. Graines olagineuses comes-tibles. Ftiche auquel on attribue lepouvoir de donner de lapptit. Il suffit

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    35

    pour cela, dit-on, douvrir la bouche etde sventer avec quelques feuilles.(e-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    H n 5/6 varit dherbecoupante qui pousse dans les marais,CYPERACEE, Herbe-rasoir, Scleriabarteri Boeck.(o-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    H n 11/10a idem. Usagemd. : accouchement (macration desfeuilles), blennorragie (dcoction derhizomes). A rapprocher du verbe e-Enga voulant dire devenir lger oudu verbe e-EngEa se dpcher.(e-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (e-)aa

    aa

    kk

    kk

    uu

    uu

    vv

    vv

    ee

    ee

    H(H+B H) n 5/6 varit de lianeherbace, CUCURBITACEE, Citrouilleindigne, Cucurbita maxima Duch.Litt. e-EngE court.(e-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (e-)aa

    aa

    mm

    mm

    oo

    oo

    --

    --

    tt

    tt

    aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    aa

    aa

    nn

    nn

    ii

    ii

    H (H+B H) n 5/6 varitde liane herbace, CUCURBITACEE,Potiron, citrouille cultive, Cucurbitapepo L. Litt. e-EngE du Blanc.Usage md. : brlures superficielles(pulpe crue), vermifuge et tnicides :graines. Syn. e-buka.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    H n 3/4 varit de planteherbace, ARACEE, (tubercule de) taro,Colocasia esculentum Schott. Usagemd. : phlegmons (rpures destubercules). Syn. -tsanga.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    gg

    gg

    ee

    ee

    kk

    kk

    ee

    ee

    ll

    ll

    ee

    ee

    H(H+B H) n 3/4 varit de taro tige etpeau de tubercule violet (litt. taro dugros charanon de palmier ?),ARACEE. La couleur du tubercule estjaune. Confection dencre violet(rpures des tiges).

    (mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    gg

    gg

    ee

    ee

    yy

    yy

    oo

    oo

    kk

    kk

    oo

    oo

    H(H+B ??) n 3/4 varit de taro blanc(tymologie inconnue), ARACEE.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    kk

    kk

    ii

    ii

    rr

    rr

    aa

    aa

    H(H+B B) n 3/4 varit de taro rouge(litt. taro du chou carabe violet).ARACEE.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    ii

    ii

    gg

    gg

    ee

    ee

    ss

    ss

    ii

    ii

    H(H+B HB) n 3/4 varit de planteherbace tubercules (litt. taro desgnies), ARACEE, Colocase desmarais, Cyrtosperma senegalenseEngl. Usage md. : ulcres (rpuresdes tubercules), remde pour lesnouvelles accouches. Plante magi-que : ftiche prservatif des villages.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    mm

    mm

    oo

    oo

    kk

    kk

    aa

    aa

    kk

    kk

    ee

    ee

    H(H+B ?? (terme emprunt leshira))n 3/4 varit de plante, AGAVACEE,Yucca (tymologie inconnue), Yuccaalnifolia L. Syn. e-gubu e-amokake.

    (mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    nn

    nn

    zz

    zz

    aa

    aa

    gg

    gg

    oo

    oo

    H(H+B B) n 3/4 varit de plante degrande taille tige tachete de vertfonc et tubercule trs gros (litt. tarode llphant), ARACEE, Amorpho-phallus maculatus N.E. Br. Usagemd. : favorise la scrtion du lait.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    pp

    pp

    ww

    ww

    aa

    aa

    tt

    tt

    ii

    ii

    H(H+B B) n 3/4 varit de taro blanc(litt. taro du chou carabe (blanc)).ARACEE.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    (w-)aa

    aa

    ss

    ss

    OO

    OO

    nn

    nn

    dd

    dd

    OO

    OO

    H(H+B BHB) n 3/4 varit de taroblanc (tymologie inconnue). La

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    36

    prparation de cette varit prend unenuit ou une journe. ARACEE.(mw-)EE

    EE

    nn

    nn

    gg

    gg

    EE

    EE

    ee

    ee

    vv

    vv

    aa

    aa

    nn

    nn

    zz

    zz

    aa

    aa

    H (B+H) n3/4 varit de plante herbace (litt.taro-avoir la diarrhe), EUPHOR-BIACEE, Ricin, Ricinus communis L.Usage md. : constipation (dcoctiondes feuilles en lavements).(w-)EE

    EE

    rr

    rr

    aa

    aa

    B n 11/10a varit dechampignon comestible, chapeaudabord conique, puis en forme debouclier. Il vit surtout sur les vieuxtroncs de Ricinodendron africanum.Syn. ge-sanga.(w-)EE

    EE

    rr

    rr

    EE

    EE

    B n 11/10a voir w-Era.

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    37

    -f-

    (o-)ff

    ff

    ii

    ii

    rr

    rr

    yy

    yy

    aa

    aa

    pp

    pp

    ee

    ee

    BH n 11/10a varitdarbre, MORACEE, Arbre pain,emprunt du franais (fruit--pain),

    Artocarpus communis Forster. Syn.o-nyEi, o-vEnda.

    -g-

    (o-)gg

    gg

    aa

    aa

    ((

    ((

    aa

    aa

    ))

    ))

    HB n 11/10a varitdarbre moyen, ANNONACEE, PoivrierdEthiopie, Xylopia aethiopica Rich.Usage md. : les fruits sont employscomme stimulants. Construction desmurs de case (corce). A rapprocherdu verbe voulant dire devenir br-lant.(-)gg

    gg

    aa

    aa

    gg

    gg

    OO

    OO

    ii

    ii

    H n 9/10 varit defougre, PTERIDOPHYTE, Fougregrimpante, Lygodium microphyllum R.Br. Syn. : -tamba (y-)amomba. Confection de guirlandespour la danse fminine de Boloclturant les crmonies dinitiation.Talisman pour apaiser les diffrends.Usage md. : les feuilles haches etcuites avec des arachides sontconsommes par les femmes en-ceintes.(ge-)gg

    gg

    aa

    aa

    mm

    mm

    aa

    aa

    B n 7/8 varit de petitarbre corce amre mdicinale,VIOLACEE, Rinorea subintegrifolia O.Ktze. Les racines font partie desaromates offerts par les Evia auxmnes de leurs anctres.

    (o-)gg

    gg

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    H n 11/10a varitdarbre, OLACACEE, Heisteriazimmereri Engl. Produit des fruits noncomestibles appels -(kamba)-sEgE. || Autre sens : troupeau(danimaux).(o-)gg

    gg

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    (w-)aa

    aa

    kk

    kk

    OO

    OO

    tt

    tt

    EE

    EE

    H(H+B B) n 11/10a varit darbremoyen, OLACACEE, Noisette des bois(litt. o-gamba de lcureuil pattesrouges ou ensemble dcureuils),varit darbre bois jaune, Heisteriazimmereri Engl. Ses fruits sontrecherchs par les cureuils.(o-)gg

    gg

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    (w-)aa

    aa

    nn

    nn

    gg

    gg

    oo

    oo

    ee

    ee

    aa

    aa

    H(H+B BH) n 11/10a varit de petitarbre bois rouge trs dur et sverougetre (litt. o-gamba dupotamochre ou troupeau de pota-mochres), OLACACEE, Strombo-siopsis tetrandra Engl. Usage md. :maux de reins, dysenterie (dcoctionde lcorce). Syn. o-gamba (w-)atsina.

    (o-)gg

    gg

    aa

    aa

    mm

    mm

    bb

    bb

    aa

    aa

    (w-)aa

    aa

    tt

    tt

    ss

    ss

    ii

    ii

    nn

    nn

    aa

    aa

    H(H+B BH) n 11/10a mme varitdarbre que la prcdente (OLA-

  • Une socit traditionnelle noire africaine et ses plantes utiles : les Eviya du Gabon

    38

    CACEE) : Strombosiopsis tetrandraEngl. (litt. o-gamba du s