Author
others
View
2
Download
0
Embed Size (px)
VAN GOGH sur les traces
de MILLETJean-François MILLET (1814-1875) Vincent VAN GOGH(1853-1890)
Jean-François MILLET est un « vrai » paysan : d’origine
rurale, il connait les travaux des champs et leurs
pratiques.
Il puise également son inspiration dans les Saintes
Ecritures.
Il ne faut voir aucune idée subversive dans ses œuvres :
il n’avait ni l’esprit militaire ni les colères de la révolte.
Il fut un modèle important pour les peintres réalistes et
symbolistes mais surtout pour Vincent VAN GOGH pour
lequel la référence a été sans égale.Vincent VAN GOGH à commencer à copier au crayondes gravures de J.F. MILLET dans le but de maitriser le dessin et pour s’exercer dans le genre« paysan »devenu un style à part entière.
Toute sa vie, il restera fidèle à ce maitre « Pour moi, ce n’est pas MANET, c’est MILLET le peintre essentiellement moderne qui a ouvert des horizons à bien d’autres » écrivait il à son frère Théo en 1884.
« le Vanneur » (1881)semble être directement inspiré par le tableau de 1847; il en est de même pour « Le Bûcheron »
LES TRAVAUX DES CHAMPS et les HEURES DU
JOUR
En 1852, MILLET réalisa 10 dessins représentant les travaux agricoles destinés à être publiés dans » l’Illustration »;ils sont connus sous le titre « LES TRAVAUX DES CHAMPS »
On y trouve un personnage occupé à une tâche agricole bien spécifique; il puise dans les souvenirs de sa jeunesse à Gréville et dans les spectacles des travaux agricoles autour de Barbizon pour son inspiration.
Il n’insiste pas sur le côté âpre et rude , les personnages ne semblent pas souffrir de leur pénible existence.On est plutôt dans une sorte de documentation
« Un semeur »J.F.MILLET-1850-
C’est le 1er chef d’œuvre de MILLET, présenté au Salon de 1850/1851, ce tableau étonna les spectateurs par la figure sombre et menaçante du maigre paysan qui, à la tombée du jour, arpente d’un pas rapide des terres mornes et désolées.Il veut illustrer la beauté héroïque et morale du dur labeur du paysan que l’industrialisation n’a pas encore ébranlé
« Le semeur »
V.VAN GOGH - 1881-
Il semble que ce soit la 1ère copie
réalisée par VVG Il réalisa 9
tableaux et plus de 30 dessins
autour de ce thème.
Il a commencé à s’intéresser aux
« Travaux des champs » de
MILLET quand il était dans le
Borinage et il demanda à son frère
Théo de lui faire parvenir
l’ensemble des 10 gravures
« Le semeur »V.VAN GOGH – 1881-plume et encre, lavis d'encreet rehauts de vert et de blanc
Pour VVG, le semeur a une valeur symbolique à connotation religieuse car il l’a associé à la parabole du semeur biblique.A cette époque il est dans le Borinage où il officie en tant que pasteur.
On ne voit pas le grain mais les oiseaux voletant au dessus
« Semeur au soleil couchant » -1888- et « Semeur » - 1889-V.VAN GOGH
La symbolique religieuse est frappante :le soleil forme une auréole de saint au
dessus de la tête du semeur. Il met de la couleur car il est à Arles à cette
époque : le jaune et le bleu dominent et dans celui de1889 il ajoute des arbres
verts
« Le semeur dans la prairie d'Arles » V.VAN GOGH - 1888-
La palette n’est plus sombre mais son admiration pour « les TRAVAUX DES
CHAMPS » est inchangée; il réalisa la copie des 10 scènes entre 1888 et
septembre 1889
« Le semeur » V.VAN GOGH -1889-
« Semeur sous la pluie » 1890
Travail réalisé à la mine de plomb et crayon noir.
Le semeur est déformé, n’a rien de commun avec ceux réalisés à Arles. L’arrière plan est différent et il pleut. A cette époque VVG est malade et se sent « abruti »; l’œuvre est inachevée
« Les bêcheurs »
MILLET-1866- VAN GOGH -1889-
Scènes d’une vie rude où les paysans n’ont pas les moyens d’avoir une
charrue, ils doivent retourner le sol durci par l’hiver , le rendre meuble pour
permettre que la semence puisse germer.
VAN GOGH voyait dans ce dur labeur une métaphore du sort commun de
l’Homme et une référence à la Genèse « C’est à la sueur de ton front que
tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre »
« Le fendeur de bois » « le Bûcheron »J.F. MILLET – 1856- V. VAN GOGH - 1889-
« L'hiver aux corbeaux » ( « La charrue et la herse »)
J.F. MILLET – 1862- V. VAN GOGH - 1890-La herse et la charrue abandonnées confèrent un paysage de désolation, de mélancolie
« Les 4 heures du jour »
VAN GOGH trouve son inspiration dans l’œuvre de MILLET et
destine ces tableaux à son frère Théo dont l’ épouse est enceinte.
Dans le tableau « la Veillée » ( qu’il aurait réalisé en 1er) il évoque
l’intimité heureuse de jeunes parents; il associe cette veillée à une
nuit de Noël avec une petite lumière , une clarté dans la nuit.
« Départ pour les champs »
J.F. MILLET – 1867- V. VAN GOGH -1889/90-Le trajet du couple de paysans qui part le matin dans une nature paisible, intacte. Ces scènes des » Quatre Heures du Jour » montrent une cohérence dans la vie à la campagne, cette cohérence apaise Vincent qui est à St Rémy
« La méridienne » « La sieste »J.F. MILLET -1866 V. VAN GOGH - 1889-90
Caractère un peu idyllique , amour de la campagne faite d’une nature intactVincent choisit des couleurs vives, un coup de pinceau alerte; pas de perspective atmosphérique car la charrette et la vache se découpent
« La fin de la journée »
J.F. MILLET – 1867- V. VAN GOGH – 1889/90-
J.F. MILLET- 1860- « LA Veillée » V.VAN GOGH -1889-
Effet de clair-obscur comme s’il s’agissait d’une Nativité
« L'été, les batteurs de sarrasin » JF MILET -1868-
« Le moissonneur » V VAN GOGH - 1889-
« Les meules » JF MILLET -1868-
« Les meules de foin en Provence » V VAN GOGH -1888-
« Les glaneuses » JF MILLET-1857-
« Femmes aux champs » V VAN GOGH - 1888-
« Bûcheronnes revenant chargées de fagots » MILLET-1868-
« Ramasseurs de bois mort dans la neige » VAN GOGH-1884-
« Les planteurs de pomme de terre » J.F. MILLET – 1861-« Laboureur et paysanne plantant des pommes de terreV.VAN GOGH -1884-
La petite bergère » JF MILLET- 1850-« La bergère » V VAN GOGH - 1889-
Portraits et auto-portraits
« Autoportrait »J.F.MILLET - 1841-
« Autoportrait à la casquette delaine » J.F.MILLET-1841-
« Autoportrait en buste »J.F. MILLET - 1845-
Vincent VAN GOGH peindra 37 autoportraits :
-28 à Paris-16 à ST REMY de Provence- 3 à l'asile
« Portrait d'Armand Ono »et « Portrait de Pauline Ono en déshabillé »
J.F.MILLET - 1841-
« Portrait de Mme FEUARDENT »-1841- et « Portrait d'un officier de marine »-1845-J.F. MILLET
Tête de paysanne » JF MILLET- 1872- Vincent VAN GOGH 1885-
« Les mangeurs de pommes de terre » V.VAN GOGH – 1885-
82x114
Tableau ambitieux avec ces paysans qui mangent avec les mêmes mains que
celles qui ont bêché la terre, et méritent donc leur nourriture.
Il ne craint pas de les représenter avec une forme de laideur, une individualité mal dégrossie. Il a cherché des modèles ayant des expressions un peu bestiales: visages plats, lèvres épaisses, front bas, parfois grands yeux écarquillés ( les mineurs du « Germinal » de Zola) 5 personnages aux couleurs qui ressemblent à celles de la terreIl écrira à Théo « cette femme avait quelque chose d’une vache entrain de meugler »
« Portrait du père Tanguy »
-1887-
« Portrait de Joseph Roulin »-1889- et « Portrait du Docteur GACHET »1890
V.VAN GOGH
« L 'Arlésienne » et « l'Italienne » - 1888-V.VAN GOGH
« Le zouave »-1888- et « Portrait d'un patient à St Rémy »-1889V.VAN GOGH
PAYSAGES
« L'église de GREVILLE » J.F. MILLET - 1871-74-
« L'église à Zweeloo » V. VAN GOGH - 1883
Vincent avait vu ce tableau au Musée du Luxembourg et il s’en inspira
pour cette église; au lieu du paysan avec sa bêche, il y a un berger avec
son troupeau
« l'église d'Auvers s/Oise »V. VAN GOGH -1890-
MILLET et sa région natale
Pour échapper la guerre qui faisait rage près de
Paris, MILLET quitta BARBIZON pour retourner à
GREVILLE et retrouver avec bonheur la
campagne normande de sa jeunesse.
« Dommage que les vaches ne sachent pas
peindre » disait-il à la vue « des belles verdures
veloutées »« Gruchy » J.F. MILLET - 1855- « La maison au puits » J.F. MILLET - 1863-
« Le bout du village » J.F. MILLET - 1865-66-« Le castel Vendon » ( « la mer près de Gruchy »)J.F. MILLET - 1871
« La côte de Gréville » J.F. MILLET -1871-
Le Borinage et les Pays Bas ( 1876-1886)
« Usine de coke au borinage » V.VAN GOGH- 1879-
« Paysage avec cour de ferme près d'Etten » V. VAN GOGH - 1881-
« Crépuscule à Nuenen » V.VAN GOGH-1883-
« Sur la plage de Schweningue » V.VAN GOGH-1883-
« Champ de tulipes La Haye»V.VAN GOGH -1883-
Paris ( 1886-1888)
« Terrasse d'un café à Montmartre » V. VAN GOGH - 1886
Boulevard Clichy » V. VAN GOGH -1887-
« Le restaurant de la Sirène à Asnières » V. VAN GOGH - 1887-
« Le pont de la Grande Jatte » V. VAN GOGH -1887- « Le pont d'Asnières »
« Le moulin de la galette » V. VAN GOGH -1886-
« Paris, vu de ma chambrerue Lepic » V. VAN GOGH-1887-
« Paris, vu de ma chambre
rue Lepic » V. VAN GOGH
-1887-
FLEURS & BOUQUETS
« Narcisses et violettes » J.F. MILLET-1847_
« Le bouquet de marguerites » J.F.MILLET - 1871-74-
« Amandier en fleurs » V. VAN GOGH -1890-
« Les iris » et « Les tournesols »V.VAN, GOGH – 1889 et 1890-
LA VIE,LA NUIT& LA MORT« Les premiers pas » J.F. MILLET – 1853 V. VAN GOGH - 1890-Vincent réalise cette œuvre pour la future paternité de Théo; il copia le tableau de MILLET en utilisant une photographie; la palette chromatique qu’il utilise est inhabituelle pour l’époque où il est à St Rémy comme le traitement du pinceau : tout respire la douceur, une atmosphère intime et harmonieuse d’un tableau de famille
« L'hiver aux corbeaux » ( « La charrue et la herse »)
J.F. MILLET – 1862- V. VAN GOGH - 1890-La herse et la charrue abandonnées confèrent un paysage de désolation, de mélancolie. La couleur délavée, verdâtre, accentue cette impression. Vincent associait ce tableau avec « les Premiers Pas »: l’un est optimiste c’est le début d’une vie, celui-ci correspond à la vision de sa propre situation.
« La nuit étoilée » J.F. MILLET – vers 1855-
Beaucoup de mystère avec ces champs vides et sombres, seul le ciel
bénéficie d’une clarté. MILLET peint le silence mais aussi l’éternel
cheminement régulier de la vie dans la nature et la notion d’infini
« La nuit étoilée » V. VAN GOGH -1888-
Il connaissait bien et aimait les étoiles; lui aussi aborde la question de l’infini mais il donne un côté plus religieux(« on entend la voix de Dieu sous les étoiles »)Au départ, il voulait peindre la nuit au dessus d’un champ mais il peint Arles ( sans vraiment respecté la topographie de cette ville) avec son éclairage artificiel qui se reflète sur le Rhône. Palette faite de nuances : ciel bleu-vert,eau bleue de roi, terrains mauve; le couple au 1er plan nous invite à réfléchir sur la place de l’Homme dans la nature, dans l’univers
Cette « Nuit Etoilée » date de 1889, elle fut réalisée quand Vincent était à St Rémy de Provence et là encore c’est la place de la nature éternelle imprégnée de divin ( un clocher au centre du tableau et au 1er plan un cyprès ) Il faut réfléchir « à Dieu et à l’éternité » cette idée l’accompagna toute sa vie.
« La mort et le bûcheron » J.F. MILLET 1858-59
Il ne s’agit pas d’une scène de vie mais d’une allégorie issue de la fable
de J.de la FONTAINE: le paysan appelle la mort après avoir laissé
tomber son chargement de bois car il est pauvre, vieux et terrassé de
fatigue. Quand la mort apparait, il regrette sa requête « Plutôt souffrir
que mourir, c’est la devise des hommes »
« Epuisé » -1881-« A la porte de l'éternité »-1890-V. VAN GOGH
Le vieux paysan songeuret tourmenté pense à la mort prochaine dont il attend qu’elle le soulage de sa dure existence pour « rejoindre la maison éternelle dont il est proche »
Pour MILLET(1858), il n’y a aucune connotation religieuse alors que pour VAN GOGH dans cet homme tourmenté par les épreuves de la vie c’est sa propre souffrance qu’il exprime : il est alors malade( 1890), d’humeur noire quand il réalise à nouveau ce vieillard et ce sont ses propres réflexions sur la vie et la mort qu’il veut exprimer; il est oppressé et indique sans détour ce qui l’attend « à la porte de l’éternité »
VAN GOGH dans les pas de MILLET
« Champ de blé aux corbeaux » V.VAN GOGH- juillet 1890-50,5 x100,5 cm
Paysage rural à Auvers s/oise, le peintre est en plein désarroi, en proie à de graves troubles psychiques; cette œuvre est le testament pictural de Vincent