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Vegetation Map of Cambodia

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CAMBODGE

NOTICE RESUMEE DE LA CARTE A 1/1 000 000 --------

La carte “Cambodge” montre, à basse altitude, trois types forestiers principaux : les forêts décidues à Diptérocarpacées typiques du sud-est asiatique, plus ou moins claires, les forêts semi-décidues généralement denses, et les forêts sempervirentes toujours denses. Si les premières ont sur les autres un net avantage territorial, les secondes sont les plus riches en bois d’oeuvre, tandis que les dernières constituent un type floristico-écologique luxuriant, qui était jusqu’au milieu de ce siècle largement développé dans la Péninsule indochinoise. VEGETATION NATURELLE Zone très humide du Golfe de Thaïlande - Basse altitude (< 600-700m)

Deux grands types ont été distingués sur la carte, dans la région du Golfe de Thaïlande : - la forêt dense humide sempervirente proprement dite, - la forêt basse, dense, humide, sempervirente, sorte de faciès rabougri de la précédente, très limité en surface.

1 Forêt dense sempervirente Elle couvre essentiellement la façade méridionale de la Chaîne de l’Eléphant, le pourtour de la Baie de Kompong Som, les îles de Kas Rong et Kas Kong et se prolonge vers le nord jusqu’en Thaïlande. Elle touche pratiquement au littoral en de nombreux points de la côte rocheuse. Les sols dominants sont des lithosols acides sur grès. Ils sont très filtrants et chimiquement pauvres. Physionomie et structure. Futaie sempervirente, dans laquelle la strate supérieure mesure 30m en moyenne, très irrégulière, tantôt continue aux cimes plus ou moins jointives, tantôt très ouverte. Frondaisons supérieures densément feuillées mais relativement petites, couronnes de 6 à 10m en général. Ses arbres ont des ports classiques par leur fût long et droit, mais souvent de petit diamètre (15 à 40cm). Les grands contreforts ailés sont peu communs, mais il faut noter l’abondance de racines aériennes. Une ou deux strates dominées (entre 10 et 20m) au-dessus du sous-bois. Couverture moyennement dense, laissant passer la lumière jusqu’au sol. Beaucoup de palmiers en sous-bois.

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Flore. Il n’est pas utile d’en dresser ici une liste précise (cf. Blasco et al. 1996). Deux espèces très communes paraissent inconnues ailleurs qu’au Cambodge : - Palaquium obovatum parmi les émergents, saignée depuis longtemps par les récolteurs de gutta-percha ; - Hopea pierrei, petit arbre très abondant dans la strate dominée. On note aussi : - la présence de Fagacées surtout dans la strate dominée (Lithocarpus, Castanopsis) ; - localement, de nombreuses Myrtacées (Syzygium cinereum, S. zeylanicum, S. lineatum) ; - la présence possible de 4 Gymnospermes : 3 Podocarpus (P. fleuryi, P. neriifolius, P. wallichianus) et Dacrydium pierrei ; - l’absence apparemment totale de Dipterocarpus alatus. Dans la strate la plus haute, les Diptérocarpacées dominent, avec 5 espèces pratiquement constantes : Shorea hypochra, l’une des plus belles essences de la région ; Anisoptera cochinchinensis (= A. costata) ; A. scaphula (= A. glabra) ; Dipterocarpus costatus et Hopea odorata. Dans la strate dominée, il y a toujours une grande quantité de Diptérocarpacées, notamment Hopea pierrei, qui peut représenter 50 à 70% des ligneux. D’autres familles importantes sont les Ebénacées (Diospyros spp.), les Guttifères (Calophyllum sp.), les Sapindacées (Euphoria cinerea) et les Sterculiacées (Pterospermum grewiaefolium et divers Sterculia). Le sous-bois est caractérisé par les Palmiers (Arécoïdées, Caryotoïdées, Coryphoïdées). Les sous-arbrisseaux appartiennent généralement aux Euphorbiacées, aux Myrsinacées, aux Composées (Acanthocephalus chinensis = indicus) et surtout aux Rubiacées (Chassalia curviflora, Pavetta indica, etc...). La végétation herbacée est pauvre et les Graminées, rares. La strate lianoïde est très hétérogène, avec de grandes lianes ligneuses, en lisières ou dans les trouées (Spatholobus parviflorus, Légumineuse) ; des lianes sciaphiles (Pothos, Piper, Dioscorea ...) ; des Palmiers lianoïdes épineux (Calamus, Daemonorops). Les épiphytes sont nombreuses, notamment chez les Ptéridophytes et les Orchidées. Faciès à bambous. Localement, sur affleurements rocheux à faible déclivité, on trouve des bambousaies, basses et très denses, où s’enchevêtrent de très nombreux Bambous, quelques Calamus et des Rubiacées.

2 Forêt basse, dense, sempervirente

A basse altitude, ce faciès se localise dans des dépressions mal drainées. On y relève un accroissement du nombre de Gymnospermes dans la strate principale. Quelques Diptérocarpacées de la grande forêt subsistent çà et là, en particulier Hopea odorata et H. pierrei, mais la hauteur moyenne est de 12m seulement. Les strates dominées semblent analogues à celles de la grande forêt.

3 Fourré dense

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Au voisinage des zones habitées, en particulier dans la plaine en bordure de la Baie de Kompong Som, sur sol sableux, la dégradation de la forêt ne laisse qu’un fourré de moins de 5m de haut.

4 Fourré discontinu Fourré discontinu et même steppe arbustive sont les stades ultimes de dégradation de la forêt dense, après défrichements sur brûlis répétés.

5 Savane

Les savanes anthropiques purement herbeuses n’occupent jamais que des surfaces relativement petites au Cambodge. Pourtant, à chaque type de forêt correspond un stade de dégradation herbeux, mais d’étendue trop faible en général pour être représenté à 1/1000 000, surtout à très basse altitude où le dynamisme des ligneux est rapide. On en trouve néanmoins quelques surfaces non négligeables sur sols pauvres. Ce sont parfois des savanes arbustives à épineux, ou bien des prairies ou “veals”.

- Moyenne altitude (> 700 m) 6 Forêt dense sempervirente

Physionomie et structure. Des températures assez basses en hiver, la violence des vents d’été, des sols souvent superficiels et chimiquement pauvres et un ensoleillement insuffisant dû à la fréquence des brouillards entraînent le rabougrissement des forêts de montagne. D’où leur physionomie basse et très irrégulière, selon l’altitude, le site et l’exposition. La structure est très simplifiée : une strate dominante surmontant un sous-bois d’arbrisseaux ; troncs relativement courts, contreforts petits ou absents, cimes souvent d’allure hémisphérique. Flore. Entre 600 et 800m, on constate la disparition de toutes les Diptérocarpacées, de la plupart des Lythracées et d’espèces importantes aux altitudes plus basses, comme Irvingia malayana, Heritiera javanica, Tetrameles nudiflora, etc... Par contre, les représentants des Fagacées, Myrtacées, Lauracées, Gymnospermes se multiplient. La forêt dense peut atteindre une vingtaine de mètres. Elle a 2 strates, dont la plus haute est riche en Fagacées (au moins 6 espèces appartenant aux genres Lithocarpus, Quercus, Castanopsis), mais aussi en Lauracées et Myrtacées. Le sous-bois est très dense, avec de nombreuses Euphorbiacées, Rubiacées, Fougères, Palmiers. Les épiphytes sont très développées.

7 Forêt basse, dense, sempervirente

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Dans la région du Bokor : la forêt “naine” a une seule strate de sous-arbrisseaux, de 5m au plus, dans laquelle 1 tige sur 3, au moins, appartient à Dacrydium pierrei. L’autre Gymnosperme commune est Podocarpus imbricatus. Cette formation est assez caractéristique des régions faîtières exposées aux vents violents.

8 Fourré dense

La dégradation de ces forêts a donné lieu à des fourrés plus ou moins denses, particulièrement étendus dans la Chaîne de l’Eléphant, à l’ouest de Kampot. Par endroits, ces fourrés sont composés de bambous.

Zone humide - Basse altitude 9 Forêt dense semi-décidue

Il s’agit de formations développées sur sols constamment humides, dans des régions où la pluviométrie annuelle moyenne est partout supérieure à 1200mm ; la saison sèche varie entre 3 et 5 mois. Il existe toute une gamme de types, des forêts denses décidues à des peuplements presqu’entièrement sempervirents. En réalité, sous ces climats tropicaux à saison sèche marquée et intense, une partie des arbres de la strate dominante sont décidus, au moins partiellement. Cela veut dire que les véritables espèces ombrophiles, celles des climats équatoriaux ou axériques, disparaissent ou perdent leur feuillage quelques jours ou quelques semaines par an. Physionomie et structure moyennes. Les forêts semi-décidues étaient probablement les plus belles et les plus riches du pays en bois de première catégorie. Leur physionomie est plus imposante que celle de la véritable “rain forest” de la façade maritime. Pourtant la structure reste la même. Une strate discontinue d’émergents géants se situe entre 40 et 50m de hauteur et domine une strate principale continue. Dans la première, on note les cimes volumineuses, étalées ou non, appartenant à des Ficus, Heritiera javanica, Dipterocarpus alatus, D. costatus, Shorea vulgaris etc. et même, souvent, des Lagerstroemia. La strate continue, confuse, a une forte épaisseur, comprise entre 20m et 30 ou 35m. Elle est très hétérogène, car aucune famille n’y domine nettement. Cette strate peut paraître sempervirente lorsque dominent les Guttifères ; elle est au contraire nettement décidue lorsque la supériorité numérique revient aux Légumineuses. Cette forêt est donc pratiquement fermée quand elle n’est pas perturbée. Le sous-bois est peu dense, bien que riche en espèces : ligneuses telles que Rubiacées, Araliacées, Anonacées, Euphorbiacées ; herbacées essentiellement bulbeuses appartenant aux Zingibéracées ou Aracées. Les Graminées sont rares, mais les Palmiers multicaules peuvent être très communs. Beaucoup de

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lianes, bambous, épiphytes. L’aspect de ces forêts peut varier légèrement selon le type de sol, mais les différents faciès n’ont pas été représentés sur la carte.

10 Mosaïque de forêt dense semi-décidue et formations secondaires (forêt dense dominante) 11 Mosaïque de forêt dense semi-décidue et formations secondaires (formations secondaires dominantes)

Après exploitation ou cultures itinérantes, le terrain est occupé par des formations secondaires : forêts claires, fourrés savanes. Ces formations sont mêlées à des parcelles de forêt, sans qu’il soit possible de les délimiter. Les régions les plus touchées par ces dégradations sont celles de Phumi Miu Prey, au nord du pays, et de la frontière thaïlandaise, à l’ouest de Battambang.

12 Fourré dense

Par endroits, notamment dans la région de Sisophon, la dégradation de la forêt sur de vastes zones laisse la place à un fourré plus ou moins dense, dont la hauteur n’excède pas 5m.

13 Fouré discontinu

C’est l’un des derniers stades de dégradation de la forêt, qui couvre rarement de grandes étendues.

14 Savane

Au-dessus de 400 à 600m, la répétition d’interférences biotiques conduit souvent à des types de végétation à dominance d’herbacées. “La savane anthropique à Imperata et à Eupatorium couvre la plus grande partie des terres rouges” dans certaines régions de l’Est Mékong (Schmid 1951). Mais c’est surtout dans la plaine des lacs, en bordure de la forêt inondée, et dans la plaine des Quatre-Bras, que l’on trouve les plus vastes étendues de savanes. Ces dernières peuvent être inondées au moment des plus hautes eaux. Il existe une grande variété de types physionomiques de formations herbacées selon la taille des Graminées, la composition floristique, l’abondance et la taille des ligneux. Le type le plus répandu est peut-être celui dans lequel Imperata cylindrica caractérise une physionomie de hauteur moyenne (80 à 150 cm), mais dense. Sur terrains superficiels, la taille de l’Imperata n’est plus guère que de 50cm, et la formation est ouverte. Sur terres rouges, Eupatorium odoratum prend la place des Graminées.

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On trouve aussi un faciès de pseudo-steppe arbustive, caractérisé par Arundinella setosa et Aristida cumingiana. Les savanes herbeuses peuvent évoluer vers des types de savanes buissonneuses (avec Clerodendron serratum, divers Grewia ou Rhodomyrtus), puis arbustives et arborées dans lesquelles les Rhamnacées (Zizyphus, Rhamnus), les Sterculiacées (Eriolaena) et les Tiliacées (Grewia) sont de plus en plus abondantes.

- Moyenne altitude 15 Forêt dense semi-décidue

On la trouve sur les reliefs de l’ Est Mékong. Elle renferme quelques espèces décidues. Les Fagacées, Lauracées et Myrtacées y sont nombreuses. Il est curieux d’y trouver Hopea pierrei jusqu’à 1000m au moins, alors que dans les forêts du Golfe de Thaïlande elle ne dépasse pas 300m. On trouve également, jusqu’à 1600m au moins, Cedrela toona et quelques autres Méliacées, ainsi que des Burséracées du genre Canarium. En sous-bois, fougères arborescentes et Gnetum gnemon très nombreux.

16 Fourré dense A la limite entre la zone forestière et les zones cultivées à basse altitude, prend place un fourré, souvent appelé hallier. Schima crenata (Théacées), les genres Pasania, Castanopsis (Fagacées), Vaccinium, des Lauracées sont mieux représentés que dans les forêts du Golfe de Thaïlande. Par contre, les Gymnospermes sont ici beaucoup plus diffuses.

17 Fourré discontinu

Sur les crêtes, on retrouve la fruticée à dominance de Dacrydium pierrei.

18 Savane herbeuse

Elle a le maximum de son extension sur les terres rouges, au sud du plateau de Mondulkiri.

Zone sub-humide 19 Forêt claire décidue à Diptérocarpacées

Les forêts claires sont des peuplements très communs au Cambodge, aux altitudes inférieures à 600m. Ils trouvent le maximum de leur extension dans l’ Est Mékong et au nord des lacs, et couvrent près de 24% du territoire cambodgien (FAO 1994). Cependant, étant donné leur situation en plaine, ce sont les peuplements les plus touchés par l’extension de l’agriculture (notamment sur la rive droite du Tonlé Sap), et les dégradations diverses

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(notamment à la frontière thaïlandaise où ce ne sont plus que des fourrés, et dans la province de Stoeng Treng). Ils comptent probablement parmi les plus typiques du sud-est asiatique. Ici, le terme “forêt claire” désigne divers types de végétation, car il est difficile de distinguer sur le terrain “savanes boisées” et “forêts claires”. Ce sont les “woodland”, “tropical savanna-woodland”, “dry dipterocarp forest” des anglo-saxons. Elles ont toujours une strate herbacée, quelquefois opulente, et une strate arborée plus ou moins dense. En réalité, notre type “forêt claire” comprend, localement, des savanes boisées et des forêts denses sèches de faible étendue. Les arbres sont caducifoliés et ces formations sont parcourues tous les ans par le feu. D’autre part, les transitions entre forêts sèches caducifoliées plus ou moins denses et forêts denses humides, semi-décidues, sont floues. Structure, flore et phénologie. La structure est celle d’une forêt à une seule strate de ligneux longuement décidus, de taille moyene ou petits (15 à 20m). Cimes généralement étroites, inférieures à 6m de diamètre, atteignant rarement 10m (chez Dipterocarpus intricatus). La plupart des arbres ont un petit diamètre (< 40cm). Le feuillage est simple, macrophylle ou mésophylle. Malgré les feux, les ligneux peuvent avoir un port élancé (Dipterocarpus intricatus, D. obtusifolius, D. tuberculatus). Ceux qui se prêtent le mieux à l’exploitation forestière sont Shorea obtusa et Dipterocarpus intricatus. La strate herbacée est plutôt lâche, voire assez maigre en général, de 50cm de hauteur. Flore. Dans ces peuplements, le feu est un facteur puissant de ségrégation et de simplification floristique. Aussi la flore des forêts claires est-elle à la fois relativement pauvre et typique. Il n’existe pas au Cambodge de forêt claire sans Diptérocarpacées, notamment Shorea obtusa (Phchek), Pentacme siamensis (Reang) et Dipterocarpus tuberculatus (Khlong) que l’on trouve exclusivement en forêt claire. Signalons, localement, la fréquence du Palmier Corypha lecomtei, dont les palmes dépassent de 1m ou 2 la couverture herbacée. Les forêts claires à dominance de Dipterocarpus obtusifolius. Dipterocarpus obtusifolius (Thbeng) est une essence de lumière, macrophylle, caducifoliée, bien que dans certaines localités, la durée de sa défeuillaison puisse être brève. Cette puissante Diptérocarpacée (20 à 30m), remarquable par sa plasticité écologique, est le seul représentant de la famille capable, en Indochine, de se développer au-dessus de 800m. Cette essence est favorisée par les feux, ainsi que D. tuberculatus qui peut à son tour former des peuplements purs dans l’ Est Mékong. Mais le Thbeng tolère beaucoup mieux les sols mal drainés, gorgés d’eau pendant la saison des pluies. Toutefois, ses terrains de prédilection ont une texture sableuse. Cette espèce peut cependant abonder ailleurs, pourvu que le peuplement soit ouvert ou dégradé et que le sous-bois brûle fréquemment.

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Ainsi, les forêts à D. obtusifolius sont caractérisées par des houppiers toujours bien individualisés, séparés les uns des autres, avec des branchages principaux sub-horizontaux au feuillage de faible densité. Le sous-bois est floristiquement simple, avec Corypha lecomtei chétif et épars, et Memecylon edule (Mémécylacées) clairsemé. La strate herbacée, au contraire, est continue. Les forêts claires à dominance de Pentacme siamensis. A la différence de la précédente, cette Diptérocarpacée est typique des forêts claires. Elle semble beaucoup plus frugale, pouvant constituer des peuplements presque purs, sur lithosols très érodés, ou au contraire très jeunes, surtout d’origine basaltique. Il n’y a ni sous-bois, ni couverture herbacée continue. Le feu ne passe donc pas. La pseudo-steppe à Aristida, qui tient lieu de strate herbeuse, ne brûle que par endroits et difficilement. Les ligneux tortueux bas (10m environ), trapus et malvenants, donnent à ces peuplements l’allure forestière la plus pauvre connue au Cambodge. Les forêts claires à dominance de Trach (Dipterocarpus indicus) sont rarissimes et correspondent en fait, le plus souvent, à des stades évolutifs encore ouverts, dans lesquels le Trach est anormalement abondant. Les forêts claires floristiquement classiques. Il existe deux principaux types de forêts claires : - un type pauvre, floristiquement simple, dans lequel on ne trouve pratiquement que des essences caractéristiques dans la strate dominante (Shorea obtusa, Pentacme siamensis et Dipterocarpus tuberculatus), tandis que la couverture herbacée renferme généralement diverses formes de Themeda triandra et des Eulalia (E. tristachya, E. cumingii). Ces formations sont essentiellement localisées sur les sommets secondaires, aux sols squelettiques très rocailleux ; - un type floristiquement plus diversifié dans lequel, outre les espèces citées ci-dessus, on note Xylia dolabriformis (Sokram), Dipterocarpus obtusifolius, D. intricatus, Terminalia alata (Chhlik). Ce type est bien représenté dans l’ Est Mékong, sur les pentes, à 200 ou 300m d’altitude, sur le Ratanakiri et le Mondulkiri et aussi au sud de Pursat. Sa structure est simple, avec toutefois l’apparition d’une strate secondaire caractérisée par Careya sphaerica, Barringtoniacée macrophylle décidue, de 15 à 20m de hauteur, pouvant former de petits peuplements grégaires. Les lianes sont localement denses (Asparagus, Dioscorea). Dans la strate arborée, on trouve des espèces importantes dans presque toutes les forêts d’Asie : - Les plus beaux sujets sont des Dipterocarpus intricatus dépassant une vingtaine de mètres. Diamètre des couronnes : 15m environ. Les autres Dipterocarpus (D. obtusifolius et D. tuberculatus) sont sensiblement plus bas que le précédent, avec des couronnes plus étroites. - Xylia dolabriformis, Légumineuse décidue, est exploitée pour son bois. Son feuillage composé est dense, ses couronnes étroites. On la trouve surtout dans les forêts de densité modérée, sur sols bien drainés. Elle est occupatrice de clairières. - LesTerminalia. Ce genre est représenté par 8 espèces au Cambodge. La plus

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souvent citée est Terminalia alata (= T. tomentosa), tout à fait remarquable par ses fûts élancés quelquefois munis de petits contreforts et ses couronnes densément feuillés. Son bois est estimé pour son imputrescibilité. Cette espèce est d’une grande plasticité écologique. Les autres espèces sont T. calamansanai, T. corticosa (Pram Damleng), T. Chebula (Sramar), T. nigrovenulosa, T. Darfeuillana, T. Catappa, T. cambodiana. Forêts denses sèches. Elles existent localement, dans des dépressions, des piémonts, des endroits protégés du feu. Etant donné leur petite surface, elles n’ont pas été représentées sur la carte.

20 Forêt claire dégradée

“La dégradation des forêts claires par le feu ou la surexploitation, l’existence de sols extrêmement défavorables (alluvions gravillonnaires) peuvent conduire à des savanes arborées ou arbustives” (Rollet 1972), où l’on note les genres Parinari, Eugenia, Cratoxylum, Dipterocarpus intricatus etc., le sol enherbé étant parsemé de Dillenia hookeri et de Holarrhena curtisii. Dipterocarpus obtusifolius a tendance à devenir plus important. Par endroits, en particulier en bordure de la plaine cultivée, des champs sont inclus dans ces formations.

21 Fourré dense

Parfois, on trouve un fourré relativement dense, où l’on reconnaît beaucoup d’espèces caractéristiques de la forêt claire.

22 Fourré discontinu

Une dégradation plus avancée conduit “à une formation arbustive ouverte où toutes les espèces normalement grégaires de cette forêt claire ne sont plus que très disséminées et où il y a une assez grande abondance d’espèces épineuses.” (Rollet 1972).

23 Formations forestières de Pinus merkusii Répartition. Il s’agit de peuplements spontanés de Pinus merkusii, taxon hétérogène “dont l’aire est très vaste puisqu’elle s’étend géographiquement depuis le centre et le sud de la Chine jusqu’aux Philippines en couvrant toute l’Indochine, le Siam, la Malaisie, la Birmanie et l’Inde...; en altitude, on le trouve dans les zones tropicales et équatoriales, depuis les basses plaines jusqu’à 1000m environ” (Bois et Forêts des Tropiques, 1954, n° 35). Pratiquement, les seuls peuplements suffisamment étendus pour pouvoir être représentés au millionième sont ceux du plateau du Kirirom, à 600m d’altitude environ, où ils couvrent au moins 10 000 ha. Mais il en existe bien d’autres beaucoup plus réduits, en plaine comme sur les pentes, dans lesquels ce Pin figure en mélange avec des feuillus. Physionomie et flore. La physionomie est claire, caractérisée par le port des

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Conifères. “Beaux arbres de 10 à 15m de longueur de fût, avec des diamètres moyens de 50 à 60cm. Houppier peu important ; port pyramidal, et nette tendance à s’étaler en parasol” (Bois et Forêts des Tropiques, 1954, n° 35). Si les pins du Cambodge peuvent atteindre une vingtaine de mètres en plaine, au-dessus de 400m, ce sont de petits arbres d’une dizaine de mètres. La densité du sous-bois est très variable. La couverture herbacée est presque continue. En général, un grand nombre d’espèces de forêts claires peut être relevé dans ces formations. Au Kirirom, sur plateaux gréseux, ce sont surtout Dipterocarpus obtusifolius, Rhodomyrtus tomentosa, Emblica officinalis, des Mélastomacées et des Rubiacées. On peut penser que ce pin est un vigoureux pionnier dont les peuplements ne sont que des stades progressifs ou régressifs du dynamisme forestier des feuillus ; dans les 2 cas, l’apparence stable est due aux feux.

Formations édaphiques 24 Forêt inondée

La forêt inondée de l’intérieur des terres se trouve principalement autour des Grands Lacs et dans certaines dépressions en bordure du Mékong. Le plus souvent, il n’en subsiste plus que des broussailles, par suite d’une exploitation forestière exagérée. Elle couvre en tout plus de 6 000km2. Il s’agit de formations périodiquement inondées, conditionnées par le rythme annuel de l’inondation qui dure environ 6 mois, d’août à janvier - février. Les eaux du Mékong, qui sont au plus bas en mai, et au plus haut en octobre, refluent dans le Tonlé Sap à la montée et, au contraire, s’écoulent dans le Mékong à la décrue. En dehors de cette région, la forêt inondée remonte jusqu’à 3 à 4km en amont de Kratié, sur la rive droite du Mékong seulement. On la retrouve sur de petites surfaces plus ou moins perturbées à proximité du Mékong. Physionomie. Les seules zones encore recouvertes de véritables forêts inondées sont le cours inférieur du Stung Sen, la région du Tonlé Chhma et le cours inférieur du Stung Sangkhé. Dans les meilleurs peuplements, il s’agit de forêts basses, d’une quinzaine de mètres environ, de densité modérée ou faible, constituées d’arbres de diamètre petit, presque toujours inférieur à 50cm. Ils forment, par endroits seulement, des bouquets aux cimes très rapprochées entre lesquels les vides ne manquent pas. Le plus souvent, il s’agit d’une mosaïque de forêt, fourré et formations herbacées. La flore. L’exploitation sélective et les défrichements ont profondément affecté la proportion naturelle des arbres, et conduit à des formations secondaires souvent envahies par des espèces banales. D’après B. Rollet, on y trouve des espèces largement répandues aussi bien sur

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terre ferme que sur vases lacustres (Barringtonia acutangula, Butea monosperma, Hymenocardia wallichii), sur terrains rocailleux sous climats semi-arides (Gmelina asiatica, Capparis micrantha, Albizzia lebekkoides). D’autres (Diospyros sylvatica, Croton caudatus) sont plutôt des espèces de forêts sempervirentes ou de galeries forestières. Certains arbres se trouvent sur divers sols hydromorphes (Hydnocarpus anthelmintica, Terminalia cambodiana). On note aussi des espèces de forêts claires telles Careya arborea ou Albizzia lebekkoides. Les zones de végétation. Près du rivage, on trouve une bande de vase plus ou moins sableuse, exondée 2 ou 3 mois par an seulement, avec quelques Cypéracées, notamment des Scirpus, éparses. Derrière les Scirpus apparaît une bande renfermant des ligneux, avec Homonoia riparia, les Barringtonia, Diospyros cambodiana etc. Les autres ceintures de ligneux sont mal connues, à l’exception de la zone externe où se mêlent les espèces de sols marécageux et les essences de forêts diverses (Careya, Lagerstroemia, Albizzia etc.).

25 Fourré discontinu

C’est un stade dégradé, très ouvert, de la forêt inondée. Sa composition floristique est sensiblement la même que celle de la forêt originelle, avec disparition des ligneux les plus hauts. Par endroits, on remarque des stades d’embroussaillement probablement pionniers. Il forme des étendues notoires à la limite externe de la zone inondée.

26 Formations d’hygrophytes essentiellement herbacées (“veals”)

Dans la plaine des lacs, “les “veal” s’étendent entre les forêts exondées et les forêts inondées, dans une zone soumise à inondation annuelle (0,50 à 3m)” (Delvert 1959). Sur la carte, on leur a associé les zones marécageuses comprises entre Mékong inférieur et Bassak, au sud de Phnom-Penh. Ce sont des formations herbacées. Herbes courtes parfois (0,10m), avec Cynodon Dactylon ; ou plus hautes (0,40 à 1m) avec des graminées comme Pseudopogonatherum sp., rarement Imperata cylindrica. On trouve aussi des peuplements de roseaux, des Cypéracées à proximité des mares, des joncs, de petits bambous. Phragmites Karka colonise les berges exondées.

27 Mangrove

Le littoral cambodgien est en grande partie rocheux et ne comporte ni deltas, ni estuaires importants. On y trouve donc peu de mangroves : 20 000ha environ (moins de 100km2) comprenant les mangroves proprement dites, dégradées ou non, et les arrière-mangroves. Elles sont réparties sur le pourtour des baies de Veal Renh, de Kompong Som et de Kas Kong. Elles ne forment, le plus souvent, que de minces rubans littoraux plus ou moins transformés par l’homme.

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En moyenne, les arbustes ont de 5 à 10m ; mais on trouve dans les estuaires de minces franges de palétuviers, Rhizophora conjugata essentiellement, et quelques Lumnitzera littorea, mesurant entre 10 et 15m. La zonation est assez nette, pourvu que les peuplements ne soient pas trop endommagés. Les atterrissements récents, sableux, limoneux ou argileux, sont colonisés par Avicennia alba avec aussi, selon la texture du sol et la durée de l’immersion, Sonneratia alba. Les végétaux capables de s’avancer le plus au large sont Rhizophora conjugata et R. mucronata, très exploités pour le tanin, le bois de feu et le charbon de bois. Les principales espèces de ces mangroves sont : Rhizophora conjugata, R. mucronata, Bruguiera gymnorhiza, B. sexangula, Ceriops tagal et C. decandra (toutes Rhizophoracées) ; Sonneratia alba (Sonneratiacées), Avicennia alba (Avicenniacées), Lumnitzera littorea et L. racemosa (Combrétacées), Carapa obovata (Méliacées). Ces mangroves peuvent être caractérisées par la présence d’un palmier élégant, à stipe court (3 à 8m), souvent groupé par bouquets : Phoenix paludosa, dont l’écologie est voisine de celle de Nypa fruticans. Toutefois, Phoenix paludosa tolère des eaux plus salées.

28 Arrière-mangrove

Sur sol exondé toute l’année ou presque, à l’abri des marées les plus fortes, la couverture végétale caractérisant l’arrière-mangrove est constituée, le plus souvent, de peuplements buissonneux très ouverts dans lesquels domine largement Melaleuca leucadendron. Cette espèce sempervirente est dotée d’un extraordinaire pouvoir de régénération végétative qui lui permet de se maintenir dans des milieux à forte pression biotique.

VEGETATION CULTIVEE Plantations 29 Hévéa

Hevea brasiliensis Pohl. Euphorbiacées (= Kao soo). Les premiers arbres à caoutchouc ont été plantés en 1910 à Prey-Nop, mais le véritable démarrage de la culture se situe en 1921. Au 31 décembre 1968, l’hévéaculture s’étendait sur 66 666ha ; en 1993, la FAO donne le chiffre de 74 600ha. Près de 95% des plantations se trouvent sur les plateaux de terres rouges basaltiques des provinces de Kompong-Cham et de Kratié où l’hévéa rencontre les meilleures conditions écologiques : terres profondes, homogènes, physiquement excellentes, d’un haut potentiel de fertilité, pluies

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plus abondantes que dans la plaine centrale, relief plat, altitude faible. Dans l’est du pays, sur le plateau basaltique de Ratanakiri (altitude : 500m), on trouve un autre groupe de plantations. Les autres sont dispersées sur les sols gréseux des provinces de Kompong-Thom et Prey Veng.

Cultures 30 Mosaïques de cultures et formations dégradées

Entre les rizières et les zones forestières, on rencontre souvent un paysage morcelé, où alternent les cultures, les friches et des vestiges de la végétation naturelle dégradée, sous forme de fourrés denses ou discontinus.

31 Rizières

Oryza sativa L. (= Srauv) La culture du riz représentait environ 26 000km2, soit 14% des superficies, en 1993 (FAO 1994), retrouvant son étendue de 1971. C’est l’activité nationale. Les plus grandes superficies se trouvent dans la province de Battambang (2500km2). A l’exception des réseaux d’irrigation, d’ailleurs peu étendus, les rizières cambodgiennes ne présentent pas l’ordonnance classique des cultures submergées desservies par un double système hydraulique d’alimentation et de drainage. La maîtrise de l’eau demeure donc aléatoire. Dans son ensemble la riziculture se rapproche des systèmes de culture pluviale ou d’inondation, avec toutefois deux perfectionnements qui vont généralement de pair : l’aménagement du terrain en parcelles de niveau limitées par des diguettes, et la pratique du repiquage. Des points de vue topographique et hydraulique on distingue : - les rizières hautes, à l’abri de l’inondation annuelle de la plaine; généralement sableuses et pauvres, elles ne reçoivent que les eaux pluviales et portent surtout des riz à cycle court ou moyen repiqués ; elles ont fréquemment un aspect bocager dû à la présence d’arbres sur les diguettes, palmiers à sucre notamment ; - les rizières basses, recouvertes par les eaux au moins pendant une partie de l’année. Etablies sur des plaines herbeuses, de nature plus argileuse, elles sont généralement nues. Suivant la profondeur de l’eau, elles portent soit des riz repiqués ou semés directement, soit des riz flottants, soit des riz de saison sèche. Un même sol de rizière ne porte qu’une culture par an, et celle-ci se situe presque toujours pendant la saison des pluies (5% seulement en saison sèche). La double culture annuelle est exceptionnelle même sur les périmètres irrigués.

32 Rizières avec Borassus flabellifer

Leur aspect bocager est dû à la présence de nombreux Borassus sur les

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diguettes. Elles occupent essentiellement la basse plaine du Mékong.

33 Cultures diverses et vergers

Ce sont les “chamcar” ou jardins, qui s’étendent sur un millier de km, le long du Mékong. Dans les années 1950-1960, ils couvraient environ 200 000ha ; en 1993, leur superficie était de 550 000ha environ, dont la plus grande partie dans les provinces de Kompong Cham et Kandal. Les cultivateurs des chamcar des berges pratiquent une polyculture originale et rémunératrice. Les principales cultures sont le maïs, les haricots, la canne à sucre, le tabac, d’importants vergers (bananiers, agrumes, aréquiers etc.) et des cultures maraîchères. BIBLIOGRAPHIE BLASCO (F.) 1983 The transition from open forest to savanna in continental south-east Asia. In : Bourlière, F. (ed.) Tropical savannas : 167 - 181. Elsevier, Amsterdam. BLASCO (F.), BELLAN (M.F.) and AIZPURU (M.) 1996 A vegetation map of tropical continental Asia at scale 1 : 5 million. Journ. Veget. Science, 7 : 623 - 634. COLLINS (N.M.), SAYER (J.A.) and WHITMORE (T.C.) 1991 The conservation atlas of tropical forests, Asia and the Pacific. Mac Millan, London. COOLING (E.N.G.) 1968 Pinus merkusii. Fast growing timber trees of the lowland tropics, 4. Commonwealth Forestry Inst. Oxford. DELVERT (J.) 1961 Le paysan cambodgien. Le monde d’outre-mer passé et présent, 1e série, Etudes (Ecole Pratique des Hautes Etudes), Mouton, Paris, 740p. DY PHON 1969 La vegetation du sud-ouest du Cambodge. Thèse Univ. Toulouse, 233p. FAO 1994 Cambodia : Agricultural Development Options Review, Land Cover Mapping Component, UNDP Project CMB / 92 / 005. Final Report. 14p. + annexes. GAUSSEN (H.), LEGRIS (P.) et BLASCO (F.) 1967 Bioclimats du Sud-Est asiatique. Carte bioclimatique à 1 : 2 534 000. Travaux Inst. Français, 3, Pondichéry, 115p. LEGRIS (P.) 1974 Vegetation and floristic composition of humid tropical continental Asia. Natur. Resour.Res., 12 : 217 - 238, UNESCO, Paris. LEGRIS (P.) and BLASCO (F.) 1971 Carte Internationale du Tapis végétal 1/1 000 000 : Cambodge. Inst. Fr. Pondichéry LEGRIS (P.) and BLASCO (F.) 1972 Notice de la carte “Cambodge”. Trav. Sect. Sc. Techn. de l’Institut Français de Pondichéry, H.S. n° 11, 240p. ROLLET (B.) 1953 Note sur les forêts claires du sud de l’Indochine. Bois et Forêts des Tropiques, 31 : 3 - 13.

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