velikovsky, immanuel - mondes en collision. le livre évènement du plus grand visionnaire du xxe siècle

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    Mondes en collision

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    Avertissement des diteurs

    Toutes les grandes thories scientifiques ont eu leurs pionniers avant que de connatre leurscolonisateurs, leurs patients lgislateurs, puis leurs rvolutionnaires : Spallanzani est venuavant Pasteur, Fermat avant Descartes et Mendel a devanc Morgan.

    L'ouvrage du Dr Immanuel Velilcovsky que nous vous prsentons aujourd'hui vousapportera la fois le tmoignage d'une aventure spirituelle encore enivre de ses propresdcouvertes et le rcit de prodigieux vnements tout traverss de cataclysme terrestres etco;miques.

    Mondes en collision n'est pas seulement un livre tonnant par les faits qu'il relate, mais c'estaussi l'oeuvre d'un tllori cien sincre qui taye chacune de ses assertions par unedocumentation considrable puise aux sources les plus authentiques.

    Nous ne nous dissimulons cependant pas l'accueil trs rserv que cette thse rencontrera,tant auprs des milieux scientifiques que des esprits aveugls par trop d'orthodoxie. C'est

    pourquoi il nous a paru indispensable de prciser les motifs auxquels nous avons obi enpubliant cette traduction.

    Les hypothses avances par le Dr Velikovsky n'engagent naturellement personne, ni nous-mmes, mais nous estimons que l'essentiel de sa thse ne saurait tre rejet en allguant

    justement, le caractre conjectural de certaines thories secondaires que l'on y rencontrera.Mondes en collision ouvre magistralement la voie tout un ensemble d'analyses et de travauxdont la diversit et la complexit ne sauraient plus tre assumes par un seul homme, si ruditsoit-il.

    Cette thorie qui semblera fantastique beaucoup est l'oeuvre d'un pionnier et, ce titre, ellenous parat digne de la plus srieuse attention. C'est fort de cette conviction que nous avonsrenonc demander au Dr Velikovsky d'oprer certaines coupures dans son ouvrage pour le iamever ses articulations principales. Cette mesure et sans doute vit quelques sursauts

    explosifs au monde savant mais nous risquions aussi de porter gravement atteinte au soucid'universalit qui se manifeste au long de cette oeuvre o toutes les disciplines, de l'astronomie l'archologie, de la gologie l'histoire, sont appeles tour tour fournir leurs preu\@es.Une si vaste entreprise est la mesure de ses audaces.

    Pour la commodit de la lecture nous avons rejet en fin d'ouvrage l'ensemble de l'appareilcritique et des rfrences.

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    Prface

    Ce livre a pour sujet les guerres qui bouleversrent la sphre cleste dans les tempshistoriques, et auxquelles notre plante participa. Il ne dcrit que deux actes d'un grand drame :le premier se droula il y a trente-quatre trente-cinq sicles, au milieu du deuxime millnaireavant notre re ; le second au cours du VIIIe et au dbut du VIIe sicle avant J. C., il y aquelque vingt-six sicles. Cet ouvrage comporte donc deux parties, prcdes d'un prologue.

    Le principe de l'harmonie et de la stabilit des sphres cleste et terrestre est le fondementmme de notre conception prsente de l'Univers, qui trouve ses expressions essentielles dans laMcanique cleste de Newton et dans la thorie darwinienne de l'volution. Si ces deux

    savants sont sacro-saints, ce livre est une hrsie. Et pourtant la physique moderne, avec sathorie de l'atome et des quanta, constate des bouleversements dramatiques dans le microcosme- l'atome - prototype de notre systme solaire ; une thorie qui envisage la possibilit de

    phnomnes semblables dans le macrocosme - le systme solaire - ne fait qu'appliquer lasphre cleste les concepts de la physique moderne.

    Ce livre s'adresse au savant comme au profane; j'entends que nulle formule, nul hiroglyphene barrera la route qui en entreprendra la lecture. S'il arrive que des tmoignages historiquesne cadrent pas avec certaines lois dj formules, il importera de se rappeler que la loi n'est quela conscration de l'exprience et de l'exprimentation, et qu'en consquence les lois doivent se

    plier aux faits historiques, non les faits aux lois.Je n'exige pas du lecteur qu'il accepte une thorie les yeux ferms :je l'invite au contraire

    se demander en toute sincrit s'il s'agit l d'un livre de fiction pure ou bien d'une oeuvre solide,fermement taye par des faits historiques; je le prie de me faire crdit sur un seul point, aureste secondaire pour la thorie des cataclysmes cosmiques : j ai utilis un tableausynchronique de l'histoire d'gypte et d'Isral qui n'est pas orthodoxe.

    Au printemps 1940 il m'est brusquement venu l'ide que quelque gigantesque cataclysmeavait eu lieu au temps de l'Exode : de- nombreux textes des critures en apportaient l'clatanttmoignage. Ds lors, cet vnement pouvait servir dterminer la date de l'Exode d'Israldans l'histoire de l'gypte, ou tablir le tableau synchronique de l'histoire des deux peuples.C'est ainsi que j'entrepris Ages in chaos , qui est la reconstruction de l'histoire du mondeantique depuis le milieu du second millnaire avant notre re jusqu' Alexandre le Grand. Ds

    l'automne 1940, j'eus l'impression d'avoir saisi la vraie nature de cette gigantesque catastrophe;pendant neuf ans je menai de front deux tches, en crivant de conserve l'histoire politique etl'histoire naturelle de cette poque. Ages in chaos fut achev le premier; il ne seracependant publi qu'aprs Mondes en collision . Dans ce dernier livre j'tudie les deuxultimes actes d'un grand drame cosmique; certains actes antrieurs, tel le Dluge, feront l'objetd'un autre volume.

    Le rcit la fois cosmologique et historique que contient le prsent ouvrage s'appuie sur lestmoignages des textes de l'histoire du monde entier, sur la littrature classique, les popesnordiques, les livres sacrs des peuples d'Orient et d'Occident, les traditions et le folklore destribus primitives, sur de vieilles inscriptions et d'antiques cartes astronomiques, sur lesdcouvertes archologiques, gologiques et palontologiques.

    Mais si des bouleversements cosmiques se sont produits dans le pass historique, pourquoila race humaine n'en a-t-elle pas conserv le souvenir? Pourquoi n'en retrouve -t-on la trace

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    qu'au prix de recherches obstines ? Le chapitre l'amnsie collective clairera ce problme.Mon travail ressemblait assez celui du psychanalyste qui, partir de souvenirs et de rvesdiscontinus, reconstruit une exprience traumatique oublie, qui imprima une trace profondesur l'enfance d'un individu. En appliquant la mme mthode l'histoire de l'humanit, on serend compte que les inscriptions ou les thmes des lgendes jouent un rle comparable celui

    des souvenirs et des rves dans l'analyse d'une personnalit.Est-il possible, partir de ces donnes polymorphes, d'tablir des faits certains? Nous

    comparerons, nous opposerons sans trve un peuple l'autre, les rcits piques aux cartesastronomiques, et la gologie aux lgendes, jusqu' obtenir enfin des faits authentiques. Dansquelques cas il est impossible d'affirmer avec certitude qu'un document ou une tradition serapporte telle ou telle de ces catastrophes qui se produisirent au cours des ges; il est mme

    probable que certaines traditions ne sont qu'une synthse d'lments appartenant des gesdiffrents. Dans l'analyse finale il n'est cependant pas capital de discriminer les lments dechaque catastrophe individuelle. Il parat autrement plus important, nous semble-t-il, d'tablir :1 que certains bouleversements physiques ont vritablement exist, qui affectrent le globeentier aux poques historiques; 2 qu'ils furent provoqus par des agents extraterrestres; 3 quel'identification de ces agents est possible.

    Ces conclusions entranent de multiples consquences. Qu'il me soit permis d'en rserverl'examen pour l'pilogue de ce livre.

    Quelques personnes ont lu le manuscrit de mon livre et m'ont prsent des suggestions et desremarques pleines d'intrt. Ce sont, dans l'ordre chronologique de leur lecture : Dr Horace M.Kallen, ancien doyen de la Graduate Faculty of the New School for Social Research, New-York ; John J. O'Neill, rdacteur scientifique du New York Herald Tribune ; James Putnam, co-diteur de la Macmillan Company ; Clifton Fadiman, critique et commentateur littraire ;Gordon A. Atwater, directeur du Hayden Planetarium l'American Museum of NaturalHistory, New-York. Ces deux dernires personnalits ont spontanment demand lire cet

    ouvrage, aprs que Mr. O'Neill en eut fait la critique dans le Herald Tribune du 11aot 1946.Je leur exprime ici ma reconnaissance, mais la responsabilit des ides et du texte incombe moi seul.

    Miss Marion Kuhn a bien voulu revoir le manuscrit et m'a aid dans la correction despreuves.

    Il est courant qu'un auteur ddie un de ses ouvrages sa femme, ou mentionne son nom dansla prface. J'ai toujours considr que cet usage comportait une certaine part d'ostentation; maisil m'apparat, l'heure o ce livre va voir le jour, qu'il serait d'une rare ingratitude de ne pointsignaler que ma femme Elishevay a consacr presque autant de temps que moi-mme. Je luiddie ce livre.

    Au cours des annes o je composais mes deux livres, une catastrophe mondiale, celle-ci

    provoque par l'homme faisait rage : les hommes s'entre-tuaient sur la terre, sur les mers etdans l'air.

    C'est pendant cette guerre que l'homme a dcouvert le moyen de dissocier quelques-uns deslments constitutifs de l'univers - les atomes de l'uranium. Si un jour il parvenait rsoudre le

    problme de la fission et de la fusion des atomes dont la crote terrestre, son eau et sonatmosphre se composent, il se pourrait qu'il dclencht fortuitement des ractions en chanetelles, que notre plante perdrait toute chance de survie et se verrait dfinitivement limine desmembres de la sphre cleste.

    Immanuel Velikovsky.

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    Prologue

    Quota pars operis tanti nobis committitur SENEQUE

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    Chapitre 1

    Dans un immense univers

    Dans un immense univers, un petit globe, la terre, tourne autour d'une toile. Il occupe latroisime place, aprs Mercure et Vnus, dans la famille plantaire. Il est constitu par unnoyau solide, tandis que la majeure partie de sa surface est recouverte de liquide, et il possdeune enveloppe gazeuse. Des cratures vivantes peuplent le liquide. D'autres volent dans legaz, et d'autres encore rampent ou marchent sur le sol, au fond de la couche gazeuse.L'homme, vertical, se croit le roi de la cration. Il en tait persuad bien avant qu'au prix de ses

    efforts il ft parvenu voler autour du globe sur des ailes de mtal. Il se croyait dieu, avantd'tre capable de parler ses frres de l'autre ct de la terre. Aujourd'hui il dcouvre lemicrocosme dans une goutte d'eau, et les lments dans les toiles. Il connat les lois de lacellule vivante avec ses chromosomes, et celles qui rgissent le macrocosme du soleil, de lalune, des plantes et des toiles. Il est convaincu que la gravitation garantit la cohrence dusystme plantaire, maintient l'homme et la bte sur leur plante, et les ocans leur place.Depuis des millions et des millions d'annes, soutient-il, les plantes et leurs satellites suiventles mmes trajectoires et l'homme, au cours de ces millnaires, a gravi tous les degrssuccessifs qui, de l'infusoire monocellulaire primitif, le haussrent jusqu' son rang d'HomoSapiens.

    La connaissance de l'homme approche-t-elle aujourd'hui de la perfection? Quelques pas de,

    plus suffiront-ils parachever la conqute de l'univers : extraire l'nergie de l'atome (depuisque ces pages ont t crites, c'est chose faite), gurir le cancer, contrler la gntique,communiquer avec d'autres plantes, savoir si elles aussi sont habites par des tres vivants.

    Ici commence l'Homo Ignorans. L'homme ignore ce qu'est la vie; il ignore quelle en futl'origine et si elle a pris naissance dans la matire inorganique. Il ne sait si la vie existe surd'autres plantes de notre soleil, ou sur celles d'autres soleils et, dans l'affirmative, si les formesde vie y sont identiques celles que nous connaissons sur notre terre, y compris l'homme. Il nesait pas comment notre systme solaire fut cr quoiqu'il ait, l-dessus, imagin certaineshypothses. Il sait seulement que le systme solaire s'est form il y a des billions d'annes. Ilignore ce qu'est cette mystrieuse force, la gravitation, qui le maintient la verticale, pieds au

    sol, tout comme ses frres qui habitent l'oppos de la plante; et pourtant il considre cephnomne comme la loi des lois . Il ignore tout de l'aspect du sol huit kilomtres deprofondeur. Il ne sait comment les montagnes se sont formes, ni comment les continents ontsurgi des mers, bien qu'il risque l-dessus de nouvelles hypothses; il ne sait pas, non plus, d'oest venu le ptrole : nulle certitude, rien que des hypothses. Il ne sait pourquoi, il n'y a pastellement longtemps, une paisse couche de glace recouvrait la majeure partie de l'Europe et del'Amrique du Nord (et c'est cependant une certitude); la prsence de palmiers l'intrieur ducercle polaire le dconcerte, et il est incapable d'expliquer par quel phnomne la mme faunese trouve emplir les lacs intrieurs du vieux monde et ceux du nouveau monde. Il ignore aussi

    bien d'o vient le sel des mers.Bien que l'homme sache qu'il vit sur cette plante depuis des millions d'annes, les premiers

    lments de son histoire ne remontent qu' quelques millnaires. Et encore ces quelquesmilliers d'annes sont-ils trs insuffisamment connus.

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    Pourquoi l'ge de bronze prcde-t-il l'ge de fer, alors que le fer est plus rpandu de par lemonde, et que la fabrication en est autrement simple que celle de l'alliage du cuivre et de l'tain?

    Par quels moyens mcaniques les hommes rigrent-ils des difices normes sur les hautesmontagnes des Andes?

    Comment se fait-il que la lgende du Dluge ait pris naissance dans tous les pays de la terre? Quel est le sens vritable du mot antdiluvien ? Quels faits ont inspir les imageseschatologiques de la fin du monde?

    Luvre que j'entreprends, dont ce livre ne constitue que la premire partie, apportera desrpons quelques-unes de ces questions : mais ces rponses entraneront ncessairementl'abandon de certaines notions scientifiques aujourd'hui considres comme sacro-saintes, celle,

    par exemple, de la rvolution harmonieuse de la terre, et celle qui attribue des millions d'annes la constitution prsente du systme solaire : la thorie de l'volution elle-mme, enconsquence, se trouvera remise en question.

    L'harmonie cleste

    Le soleil se lve l'Est et se couche l'Ouest. Le jour a une dure de vingt-quatre heures,l'anne de 365 jours, 5 heures et 49 minutes. La lune tourne autour de la terre; elle prsente des

    phases et est successivement croissante, pleine, dcroissante. L'axe de la terre est dirig versl'toile polaire. Aprs l'hiver vient le printemps, puis l't et l'automne - ce sont des faitsd'observation courante. Mais sont-ce des lois invariables ? En sera-t-il de mme pour l'ternit? En a-t-il toujours t ainsi ?

    Le soleil a neuf plantes. Mercure n'a pas de satellites. Vnus non plus. La terre a unelune. Mars a deux petits satellites, simples fragments de rochers, et l'un d'eux accomplit sonmois avant que Mars n'ait achev son jour. Jupiter a onze satellites, et compte onze espces

    diffrentes de mois. Saturne a neuf satellites, Uranus cinq

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    , Neptune un, Pluton n'en a aucun

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    .En a-t-il toujours t ainsi ? en sera-t-il ternellement ainsi ?Le soleil accomplit sa rotation en direction de l'Est. Toutes les plantes gravitent autour du

    soleil dans le mme sens (sens inverse de celui des aiguilles d'une montre pour l'observateurtourn vers le Nord). La plupart de leurs satellites circulent dans le sens inverse des aiguillesd'une montre (sens direct) mais quelques-uns dans le sens contraire (sens rtrograde).

    Aucune orbite n'est un cercle parfait. Il n'y a aucune rgularit dans l'excentricit des orbitesplantaires. Chaque ellipse s'incline dans une direction diffrente.

    On ne sait pas avec certitude, mais on pense que Mercure prsente toujours la mme face ausoleil, comme la lune la terre.

    Les renseignements recueillis sur Vnus par diffrentes mthodes d'observation sont

    contradictoires. On ne sait si Vnus, tourne sur elle-mme si lentement que son jour est gal son anne, ou si rapidement que la partie dans l'ombre ne se refroidit jamais suffisamment. Ladure de la rotation de Mars est de 24 heures 37 minutes 22,6 secondes, dure moyennecomparable au jour terrestre. Jupiter dont le volume est treize cents fois celui de la terre a une

    brve dure de rotation : 9 heures 50 minutes. D'o proviennent ces variations? Ce n'est pointune loi absolue qu'une plante tourne sur elle-mme ou qu'elle ait des jours et des nuits; encoremoins que son jour et sa nuit se reproduisent ncessairement toutes les 24 heures.

    Si Pluton tourne sur lui-mme d'Est en Ouest 3, il voit le soleil se lever l'Ouest. Uranus neconnait ni le soleil levant ni le soleil couchant, pas plus l'Est qu' l'Ouest. Ainsi ce n'est point-.me rgle qu'une plante du systme solaire accornplisse sa rotation d'Est en Ouest, ni que lesoleil se lve l'Est.

    L'quateur de la terre est inclin sur le plan de l'cliptique selon un angle de 2327'. Ceci produit le changement des saisons, au cours de la rvolution annuelle autour du soleil. Les

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    axes des autres plantes prsentent des directions si varies, qu'ils semblent tre l'effet d'unchoix dlibr. Ce n'est pas une rgle commune toutes les plantes que l'hiver succde l'automne, et l't au printemps.

    L'axe d'Uranus est situ presque dans le plan de son orbite. Pendant vingt ans environ, unede ses rgions polaires est le lieu le plus chaud de la plante. Puis la nuit tombe peu peu et

    vingt annes plus tard l'autre ple entre dans les tropiques pour une dure gale 4.La lune ne possde pas d'atmosphre. On ignore s'il en est de mme pour Mercure. Vnus

    est couverte de nuages pais, mais non de vapeur d'eau. Mars a une atmosphre transparente,mais presque sans oxygne ni vapeur d'eau, et sa composition nous demeure inconnue. Jupiteret Saturne ont des couches gazeuses. On ne sait pas s'ils possdent des noyaux solides. Cen'est pas une rgle absolue qu'une plante ait une atmosphre ou de l'eau. Le volume de Marsest 0,I5 fois celui de la terre. La plante voisine, Jupiter, est environ 8750 fois plus grande queMars. Il n'y a aucune constante, et aucun rapport entre la dimension des plantes et leur

    position dans le systme.On aperoit sur Mars des canaux et des calottes polaires; sur la lune il y a des cratres et

    sur la terre des ocans. Vnus a des nuages brillants. Jupiter prsente des bandes et une tacherouge; Saturne des anneaux.

    L'harmonie cleste est compose de corps diffrents par leurs dimensions, diffrents parleurs formes, par leur vitesse de rotation, avec des axes de rotation orients diffremment, avecdes sens de rotation diffrents, avec des atmosphres de nature diffrente, ou sans atmosphre;avec un nombre variable de satellites, ou sans satellites, et avec des satellites qui gravitent dansles deux sens.

    C'est donc l'effet du hasard, semble-t-il, que la terre possde un satellite, un jour et une nuit,et que la somme de leur dure soit gale 24 heures; que nous ayons une succession de saisons,des ocans, de l'eau, une atmosphre et de l'oxygne; et probablement aussi que notre plantesoit place entre Vnus notre gauche, et Mars notre droite.

    L'origine du systme plantaire

    Toutes les thories sur l'origine du systme plantaire et sur la force qui maintient seslments en mouvement remontent la thorie de la gravitation et la Mcanique Cleste de

    Newton. Le soleil attire les plantes et, sans l'influence d'une seconde force, elles seprcipiteraient vers lui. Mais chaque plante est contrainte en raison de sa vitesse acquise des'carter du soleil, et en consquence une orbite se forme. De mme, un satellite ou une luneest soumis une force centrifuge qui l'loigne de sa plante, mais l'attraction de cette plantecourbe la trajectoire qu'aurait suivie le satellite sans cette force d'attraction; sous l'effet de cesdeux forces se trouve dessine une orbite de satellite. L'inertie ou la persistance de

    mouvement, proprit intime des plantes et des satellites, a t postule par Newton, mais iln'a pas expliqu comment, ni quand, l'attraction ou la rpulsion initiales se sont produites 1.

    La thorie sur l'origine du systme plantaire qui domina tout le XIXe sicle a t mise parSwedenborg le thologien, et par le philosophe Kant ; Laplace 2 l'a traduite en termesscientifiques, mais sans en faire une exploration quantitative. Elle peut se rsumer ainsi :

    Il y a des centaines de millions d'annes le soleil tait une immense masse gazeuse, de formesensiblement discodale. Ce disque tait d'une dimension gale l'orbite de la plante la plusloigne. Il tournait autour de son centre. Par suite de la contraction sous l'effet de lagravitation, un soleil sphrique se forma au centre du disque. Le mouvement de rotation detoute la nbuleuse mit en action une force centrifuge ; des parties de matire places la

    priphrie rsistrent au mouvement de contraction dirig vers le centre et clatrent enanneaux qui prirent la forme de globes. C'taient les plantes en formation. En d'autres termes,

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    par suite de la contraction du soleil au cours de sa rotation, de la matire se dtacha, et desparties de cette matire solaire formrent les plantes.

    Le plan dans lequel se dplacent les plantes est le plan quatorial du soleil.Cette thorie aujourd'hui ne saurait nous satisfaire : on lui fait trois objections principales. La

    premire, c'est que la vitesse de la rotation axiale du soleil au moment o s'est form le systme

    plantaire n'a pu tre suffisante pour que les anneaux de matire se dtachent. Mme enl'admettant, ils ne se seraient pas arrondis en globes. D'autre part la thorie de Laplacen'explique pas pourquoi les plantes ont une vitesse angulaire de rotation quotidienne, et dervolution annuelle, suprieure celle que le soleil aurait pu leur imprimer. Enfin, pourquoicertains des satellites ont-ils une rotation rtrograde ou tournent-ils dans une direction oppose celle de la plupart des lments du systme solaire ?

    Il apparat clairement tabli, quelle que soit la structure que nous attribuons un soleilprimitif, qu'un systme plantaire ne peut se crer par le seul effet de la rotation du soleil. Siun soleil, tournant seul dans l'espace, n'est pas capable de donner naissance sa famille de

    plantes et de satellites, il devient ncessaire de faire appel la prsence et l'influence d'unsecond corps. Ceci nous conduit directement la thorie des mares 3

    La thorie des mares, qui, son premier stade, a t appele thorie plantsimale 4, supposequ'une toile passa trs prs du soleil. Une immense mare de matire solaire fut souleve versl'toile qui passait, arrache au corps du soleil, mais demeura dans son domaine; et c'est decette matire que furent formes les plantes. D'aprs la thorie plantsimale, la masse ainsiarrache se brisa en petits fragments, qui se condensrent dans l'espace. Quelques-uns furentjects du systme solaire, d'autres retombrent sur le soleil, et le reste tourna autour de lui envertu de la force de gravitation. Dans leur rvolution sur des orbites trs allonges, ilss'agglomrrent, arrondirent leurs orbites la suite de collisions, et la fin formrent les

    plantes avec leurs satellites.Selon la thorie des mares 5 il est impossible que la matire arrache au soleil se disperse

    d'abord, puis se runisse par la suite. La mare se brisa en quelques fragments qui, assezrapidement, passrent de l'tat gazeux l'tat liquide, puis l'tat solide. A l'appui de cettethorie on a soutenu que lors de la fragmentation de cette mare en un certain nombre degouttes, les plus grosses de ces gouttes provenaient probablement de la partie centrale, et les

    plus petites soit du point d'origine de la mare (prs du soleil), soit de son point extrmed'loignement. En fait, Mercure, la plante la plus proche du soleil, est petite. Vnus est plusgrande. La terre est un peu plus grande que Vnus. Jupiter est trois cent vingt fois plus grandeque la terre (en masse). Saturne est un peu plus petit que Jupiter. Uranus et Neptune, grandes

    plantes encore, n'ont pas la taille de Jupiter et de Saturne. Pluton est aussi petit que Mercure.La difficult de la thorie des mares provient de ce point mme qui prtend l'tayer : la

    masse des plantes. Entre la terre et Jupiter tourne une petite plante, Mars, dont la masse est

    gale au dixime de celle de la terre, alors que, selon les donnes de la thorie, on devraitdcouvrir l une plante de dix cinquante fois plus grande que la terre. D'autre part, Neptuneest plus grand, et non plus petit qu'Uranus.

    Une autre difficult vient de l'improbabilit, au reste admise, d'une rencontre entre deuxtoiles. Un des auteurs de la thorie des mares a estim cette probabilit dans les termessuivants :

    En gros, nous pouvons estimer qu'une toile a une chance de former un systme plantaireen 5.000.000.000.000.000.000 d'annes. Mais tant donn que la vie d'une toile est trsinfrieure ce chiffre, une seule toile sur 100.000 a pu former un systme plantaire danstoute son existence . Dans la Voie Lacte qui comprend cent millions d'toiles, les systmes

    plantaires se forment au rythme d'environ un par cinq billions d'annes... Notre systme,

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    avec son ge de l'ordre de deux billions d'annes, est probablement le plus jeune de toute lagalaxie .

    La thorie nbulaire et la thorie des mares considrent l'une et l'autre les plantes commeprovenant du soleil, et les satellites comme ns des plantes.

    Le problme de l'origine de la lune est, semble-t-il, fort gnant pour la thorie des mares.

    Plus petite que la terre, la lune a achev plus tt son refroidissement et sa condensation, et lesvolcans lunaires ne sont plus en activit. On calcule que la lune possde un poids spcifique

    plus lger que la terre; on en conclut que la lune a t constitue par couches superficielles dela matire terrestre, qui sont riches en silice lgre, alors que le noyau de la terre se compose demtaux lourds, en particulier de fer. Mais cette hypothse postule que la formation de la luneet celle de la terre n'ont pas t simultanes. La terre, constitue par une masse jecte dusoleil, a d subir un processus de nivellement qui a plac les mtaux lourds au centre et la silice la priphrie, avant que la lune n'ait t arrache la terre par une nouvelle mare . Ce quiimpliquerait des dformations provoques par deux mares conscutives dans un systmeo l'ventualit d'une seule mare est considre comme dj fort improbable. Si le passaged'une toile auprs d'une autre a lieu, parmi cent millions d'toiles, une seule fois en cinq

    billions d'annes, deux vnements de ce genre pour la mme toile semblent infinimentdouteux. Par consquent, et faute de mieux, on suppose que les satellites ont t arrachs aux

    plantes par l'attraction du soleil, lors de leur premier passage leur prihlie, alors que,poursuivant leur course sur leurs orbites allonges, les plantes s'approchaient du soleil.

    D'autre part le mouvement des satellites autour des plantes suscite de nouvelles difficultsaux thories cosmologiques actuelles. Laplace a fond sa thorie de l'origine du systmesolaire sur le postulat que toutes les plantes et tous les satellites tournent dans le mme sens.Il a crit que la rotation axiale du soleil, les rvolutions orbitales et les rotations axiales des six

    plantes, de la lune, des satellites et des anneaux de Saturne prsentent 43 mouvements, tousdans le mme sens.

    On trouve par l'analyse des probabilits qu'il y a plus de quatre milliards parier contre unque cette disposition n'est pas l'effet du hasard, ce qui forme une probabilit suprieure celledes vnements historiques sur lesquels on ne se permet aucun doute 7. Il en dduisit qu'unecause commune premire dirigeait les mouvements des plantes et des satellites.

    Depuis Laplace, de nouveaux lments du systme solaire ont t dcouverts. Nous savonsmaintenant que, bien que la majorit des satellites circulent dans le mme sens que celui desrvolutions des plantes et de la rotation du soleil, les satellites d'Uranus tournent dans un plan

    presque perpendiculaire au plan orbital de leur plante et que trois des onze satellites deJupiter, un des neuf de Saturne, et l'unique satellite de Neptune tournent en sens inverse. Cesfaits contre-disent l'argument principal de la thorie de Laplace : une nbuleuse doue derotation ne pourrait produire des satellites ayant des rvolutions de sens contraires.

    Dans la thorie des mares ' c'est le passage de l'toile qui a dtermin la direction desmouvements des plantes. Elle a travers le plan selon lequel tournent maintenant les plantes,suivant une direction qui: a orient leurs rvolutions d'ouest en est. Mais pourquoi les satellitesd'Uranus tournent-ils perpendiculairement ce plan, et quelques satellites de Jupiter et deSaturne en sens inverse? 'Voil ce que ne saurait expliquerla thorie des mares. Toutes lesthories existantes admettent que la vitesse angulaire de rvolution d'un satellite doit treinfrieure la vitesse de rotation de sa plante sur elle-mme. Mais le satellite le plus prochede Mars accomplit sa rvolution plus rapidement que Mars sa rotation.

    Quelques-unes des difficults auxquelles se heurtent la thorie de la nbuleuse et celle des

    mares subsistent dans une autre thorie, rcemment propose

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    . Selon celle-ci, le soleil auraitappartenu un systme d'toiles doubles. Le passage d'une toile aurait bris le compagnon du

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    soleil, et de ses dbris se seraient formes les plantes. Cette hypothse admise, on expliqueque les grandes plantes furent constitues par des dbris, et que les petites, les plantes dites terrestres , naquirent des grandes par un processus de scission.

    Cette hypothse sur la naissance des petites plantes solides partir des grandes plantesgazeuses apour objet d'expliquer la diffrence du rapport poids-volume entre les grandes et les

    petites plantes. Mais cette thorie ne parvient pas expliquer la diffrence des poidsspcifiques entre les petites plantes et leurs satellites. Par un processus de scission, la lunenaquit de la terre. Mais le poids spcifique de la lune est suprieur celui des grandes planteset infrieur celui de la terre : la thorie selon laquelle c'est la terre qui naquit de la lune,malgr les petites dimensions de celle-ci, paratrait ainsi plus vraisemblable. Ceci jette basl'argument. Le problme de l'origine des plantes et de leurs satellites reste donc sans solution.Les thories non seulement se contre-disent, mais chacune d'elles porte en soi ses proprescontradictions. Si le soleil n'avait pas t accompagn de plantes, son origine et sonvolution n'auraient prsent aucune difficult 9.

    L'origine des comtes

    La thorie de la nbuleuse et celle des mares s'efforcent d'expliquer l'origine du systmesolaire, mais elles laissent de ct les comtes. Les comtes sont plus nombreuses que les

    plantes. On connat plus de soixante comtes qui font dfinitivement partie du systme solaire.Ce sont les comtes de courte priode (moins de quatre-vingts ans). Elles dcrivent des ellipsestrs allonges et, part une, elles ne dpassent pas la ligne que trace l'orbite de Neptune. Onestime que, outre les comtes de courte priode, plusieurs centaines de milliers de comtesvisitent le systme solaire. Cependant, on ne sait avec certitude si elles y reviennent

    priodiquement. Actuellement on en observe un nombre approximatif de cinq cents par sicle,et l'on pense qu'elles ont une dure moyenne de plusieurs dizaines de milliers d'annes. Des

    thories essaient de rendre compte de l'origine des comtes; mais part une tentatived'explication selon laquelle elles seraient de minuscules plantes 1 qui n'auraient pas subi uneattraction latrale suffisante pour dessiner des orbites circulaires, aucun systme n'a t

    propos, qui expliqut l'origine du systme solaire dans sa totalit, avec ses plantes et sescomtes. Pourtant aucune thorie cosmique n'est valable si elle se limite au problme des

    plantes, ou celui des comtes exclusivement.Une thorie considre les comtes comme des corps cosmiques errants, arrivant de l'espace

    interstellaire. Aprs s'tre approches du soleil, elles s'en cartent en formant une vaste orbiteparabolique. Mais si elles passent proximit d'une des grandes plantes, elles peuvent treforces de transformer leur orbite parabolique en ellipse, et de devenir des comtes de courte

    priode 2. Selon cette thorie lesdites comtes sont captes : les comtes de longue priode,

    ou sans priode, sont dloges de leur trajectoire et transformes en comtes de courte priode.L'origine des comtes de longue priode est une question qui demeure sans rponse.

    Les comtes de courte priode semblent avoir quelque relation avec les grandes plantes.Une cinquantaine de comtes se dplacent entre le soleil et l'orbite de Jupiter. Leurs priodessont infrieures neuf ans. Quatre comtes vont jusqu' l'orbite de Saturne. Deux tournent l'intrieur du cercle dcrit par Uranus, et neuf comtes d'une priode moyenne de soixante etonze ans se dplacent l'intrieur de l'orbite de Neptune. Celles-ci composent le systme descomtes de courte priode tel qu'il est prsentement connu. Au dernier groupe appartient lacomte de Halley, qui, parmi les comtes de courte priode, a la plus longue priode dervolution (environ soixante-seize ans). Ensuite, il y a un grand vide, au del duquel se trouventles comtes auxquelles il faut des milliers d'annes pour revenir au soleil, si elles y reviennent

    jamais.

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    La disposition des comtes de courte priode a suggr l'ide qu'elles taient captes parles grandes plantes. Cette thorie se fonde sur un fait d'observation directe : les trajectoiresdes comtes sont dformes par l'action des plantes.

    Une autre thorie sur les comtes suppose qu'elles ont une origine solaire, mais non point la manire qu'imagine la thorie des mares pour expliquer l'origine des plantes. De puissants

    tourbillons la surface du soleil balayent les gaz incandescents et les entassent en grosses protubrances. On observe ces protubrances quotidiennement. La matire est arrache ausoleil et retourne au soleil. On calcule que si la vitesse d'jection dpassait 618 kilomtres-seconde, vitesse du mouvement sur une parabole, la matire ne retournerait pas au soleil, maisdeviendrait une comte de longue priode. Alors la trajectoire de la masse jecte pourrait tre

    perturbe par son passage proximit d'une des grandes plantes, et la comte deviendrait unecomte de courte priode.

    Semblable naissance de comtes n'a jamais t observe, et l'hypothse que la matire enexplosant puisse atteindre une vitesse de 618 kilomtres-seconde est extrmement douteuse. Ona donc suppos qu'il y a des millions d'annes, alors que l'activit de leurs masses gazeuses tait

    plus puissante, les grandes plantes ont expuls les comtes de leur propre corps. La vitessencessaire pour que, la masse jecte chappe la force d'attraction du corps jectant estmoindre dans le cas des plantes que dans le cas du soleil, cause de leur force d'attractionmoindre. On calcule qu'une masse jecte de Jupiter la vitesse d'environ 62 kilomtres-seconde, ou un peu plus du tiers de cette vitesse dans le cas de Neptune, se trouverait libre.Cette variante de la thorie nglige la question de l'origine des comtes de longue priode.Cependant une explication a t propose : les grandes plantes transformeraient les orbitescourtes des comtes qui passent leur proximit en orbites allonges, ou mme ellesexpulseraient ces comtes du systme solaire.

    Quand elles passent prs du soleil, les comtes mettent des queues. On suppose que lamatire de la queue ne retourne pas la tte de la comte, mais se disperse dans l'espace. En

    consquence, les comtes, en tant que corps lumineux, doivent avoir une existence limite. Sila comte de Halley suit son orbite actuelle depuis l're pr-cambrienne, elle a d former etperdre huit millions de queues, ce qui semble improbable 3 . Si les comtes disparaissent, leurnombre dans le systme solaire doit diminuer constamment, et aucune comte de courte prioden'aurait pu garder sa queue depuis l're gologique.

    Mais comme il y a beaucoup de comtes lumineuses de courte priode, elles ont d seconstituer, spontanment ou non, une poque o les autres lments du systme, plantes etsatellites, occupaient dj leur place. On a propos une thorie suivant laquelle le systmesolaire aurait travers une nbuleuse, et y aurait acquis ses comtes.

    le soleil a-t-il form ses plantes par contraction ou par mare, et ses comtes par explosion? Les comtes sont-elles venues des espaces interstellaires, et sont-elles restes dans le systme

    solaire aprs avoir t captes par les grandes plantes ? Les grandes plantes ont-elles produitles petites par scission, ou bien ont-elles expuls les comtes courte priode de leur proprecorps?

    Il est admis que nous ne pouvons connatre la vrit sur l'origine du systme plantaire etcomtaire, qui remonte des billions d'annes. Le point faible, dans ce problme de l'origineet du dveloppement du systme solaire, c'est qu'il demeure spculatif . C'est une opinioncourante que faute d'avoir t prsents la formation du systme, nous ne pouvonslgitimement avoir la moindre ide de cette formation 4 . Tout ce que nous pouvons faire,

    pense-t-on, c'est d'explorer une seule plante, celle qui nous porte, afin d'apprendre son histoire, puis par dduction tenter d'appliquer les rsultats ainsi recueillis d'autres membres de la

    famille solaire.

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    Chapitre 2

    La plante Terre

    La terre a une enveloppe rocheuse la lithosphre; elle comprend des roches ignes, commele granit et le basalte, recouvertes de roches sdimentaires. Les roches ignes forment la croteoriginelle de la terre, les roches sdimentaires ont t dposes par les eaux.

    La composition de l'intrieur de la terre est inconnue. La propagation des ondes sismiquesconfirmerait l'hypothse que l'corce de la terre a plus de 3000 kilomtres d'paisseur; tantdonn la pesanteur des masses montagneuses (thorie isostatique), on estime que l'corce n'a

    qu'une centaine de kilomtres d'paisseur.La prsence de fer dans l'corce, ou la migration de mtaux lourds du noyau jusqu' l'corcea t insuffisamment explique ; car pour que ces mtaux aient quitt le noyau il faut qu'ils enaient t jects par explosion, et pour qu'ils soient demeurs rpandus dans l'corce, il faut queces explosions aient t suivies d'un. refroidissement immdiat.

    Si, l'origine, la plante tait un conglomrat incandescent de divers lments, comme leprtendent les thories de la nbuleuse et la thorie des mares, le fer du globe aurait alors ds'oxyder et se combiner avec tout l'oxygne disponible. Mais pour une raison inconnue le

    phnomne ne s'est pas produit. Ainsi la prsence d'oxygne dans l'atmosphre terrestredemeure inexplique. L'eau des ocans contient une grande quantit de chlorure de sodiumsoluble (sel marin) : le sodium aurait pu provenir des roches qui avaient subi l'rosion des eaux

    de pluie. Mais les roches sont pauvres en chlore, et tant donn la proportion de chlore et desodium dans l'eau de mer, les roches ignes devraient contenir cinquante fois plus de chlorequ'elles n'en contiennent en fait.

    Les couches profondes de roches ignes n'offrent aucune trace de fossiles. Dans les rochessdimentaires sont incrusts des squelettes d'animaux marins et terrestres, et frquemment dans

    plusieurs couches superposes. Il n'est pas rare que les roches ignes pntrent les rochessdimentaires, ou mme les recouvrent sur de vastes superficies; ce qui suppose des ruptionssuccessives de roches ignes qui entrrent en fusion alors que la vie existait dj sur la terre.

    Au-dessus des couches qui ne prsentent aucune trace de fossiles, se trouvent des couchesqui renferment des coquillages; et parfois ils sont si nombreux qu'ils constituent la masse

    entire des roches. On les dcouvre souvent dans les roches trs dures. Les couches suprieurescontiennent des squelettes d'animaux terrestres, souvent d'espces disparues; et il n'est pas rarequ'au-dessus des couches qui renferment les restes d'animaux terrestres, d'autres couchesrvlent une faune marine. Les espces animales, sinon leurs genres, varient avec les couches.Les couches sont souvent obliques, et quelquefois presque verticales. Assez frquemment elles

    prsentent des failles et un aspect trs tourment.Cuvier (1769-1832), le fondateur de la palontologie des vertbrs, ou science des squelettes

    ptrifis d'animaux vertbrs, depuis le poisson jusqu' 1'homme, fut trs impressionn parl'image que prsente la disposition des couches terrestres 1.

    Lorsque le voyageur parcourt ces plaines fcondes o des eaux tranquilles entretiennentpar leur cours rgulier une vgtation abondante, et dont le sol, foul par un peuple nombreux,

    orn de villages florissants, de riches cits, de monuments superbes, n'est jamais troubl quepar les ravages de la guerre ou par l'oppression des hommes en pouvoir, il n'est pas tent de

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    croire que la nature ait eu aussi ses guerres intestines, et que la surface du globe ait tbouleverse par des rvolutions et des catastrophes; mais ses ides changent ds qu'il cherche acreuser ce sol, aujourd'hui si paisible.

    Cuvier pensait que la terre avait subi de grands cataclysmes, transformant plusieursreprises les fonds marins en continents, et rciproquement. Il soutenait que les genres et les

    espces taient immuables depuis la cration. Mais, aprs avoir observ des fossiles d'animauxtrs dissemblables, diffrents niveaux de la terre, il en conclut que des cataclysmes avaient danantir la vie sur de grandes tendues, abandonnant la terre d'autres formes de vie. Quellefut leur provenance ? Ou bien elles furent cres postrieurement, ou bien plusvraisemblablement elles arrivrent d'autres parties de la terre qu'avaient pargnes lescataclysmes.

    Cuvier ne put dcouvrir la cause de ces cataclysmes. Il voyait l le problme gologiquele plus important rsoudre , mais il se rendait compte que pour le rsoudre en entier, ilfaudrait dcouvrir la cause de ces vnements, entreprise d'une tout autre difficult .

    Il savait seulement qu'on avait fait de nombreuses tentatives , et ne s'estimait pas capablede proposer une solution. Ces ides m'ont poursuivi, je dirais presque tourment, pendant que

    j'ai fait les recherches sur les os fossiles 2. La thorie de Cuvier sur les formes stabilises de la vie, et sur les cataclysmes et leurs

    gigantesques destructions, fut supplante par une thorie de l'volution en gologie (Lyell) eten biologie (Darwin). Les montagnes ne sont que les restes de plateaux rods par la trs lenteaction du vent et de l'eau. Les roches sdimentaires sont les rsidus de roches ignes rodes

    par la pluie, puis transportes jusqu' la mer, o ils se dposrent lentement. On suppose queles squelettes d'oiseaux et d'animaux terrestres trouvs dans ces roches sont ceux d'animaux quilongeaient le bord de la mer dans des eaux peu profondes; ils y moururent, et furent recouvertsde sdiments avant que les poissons n'eussent dtruit leurs cadavres, et l'eau dsagrg leurssquelettes. Aucun cataclysme ne vint interrompre le lent et constant processus. La thorie de

    l'volution, qu'on peut faire remonter Aristote, et qui fut enseigne par Lamarck l'poque deCuvier et par Darwin aprs lui, a t gnralement considre comme exacte par lesnaturalistes, et cela depuis prs d'un sicle.

    Des roches sdimentaires recouvrent les hautes montagnes, et les plus hautes de toutes,l'Himalaya. On y trouve des coquillages et des squelettes de poissons. Cela signifie qu' unepoque lointaine des poissons nageaient sur ces montagnes. Quelle cause provoqua lesurgissement de ces montagnes ?

    Il a fallu une violente pousse de l'intrieur, ou une traction de l'extrieur, ou desmouvements de torsion sur les flancs pour faire surgir les montagnes, soulever les continentshors des fosses marines, et submerger d'autres masses terrestres. Si nous ne savons pas quellessont ces forces, il nous est impossible de rpondre au problme de l'origine des montagnes et

    des continents en quelque endroit du globe qu'il se pose. Examinons le cas de la cte orientalede l'Amrique du Nord.

    Il n'y a pas bien longtemps, gologiquement parlant, la basse plaine qui s'tend de New-Jersey la Nouvelle Floride tait submerge. A cette poque-l, les vagues de l'Ocan se

    brisaient directement surles vieux monts Appalaches. Auparavant, la partie Sud-Est de lachane s'tait enfonce sous la mer, avait t recouverte d'une couche de sable et de boue, quis'paississait vers le large. Cette sorte de promontoire que formait la masse des sdimentsmarins fut alors souleve, entaille de rivires et elle donna la plaine ctire atlantique destats-Unis. Mais pourquoi fut-elle souleve? A l'Ouest sont les Appalaches. Le gologue nous

    parle de l'poque tourmente o une ceinture de roches allant de l'Alabama Terre-Neuve fut

    comprime, bouscule, pour former ce systme montagneux. Pourquoi ? Comment ? Autrefois

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    la mer envahit la rgion des grandes plaines du Mexique l'Alaska, puis se retira. Commentexpliquer le phnomne 3

    Et la naissance de la Cordillre? C'est toujours le mystre de la formation des montagnesqui rclame un claircissement. Il en est de mme sur toute la surface du globe. L'Himalayatait sous la mer. Maintenant l'Eurasie est 5 kilomtres. ou plus, au-dessus du fond du

    Pacifique. Pourquoi donc ? Le problme de la formation des montagnes est un problme irritant. Beaucoup d'entre

    elles sont composes de roches qui ont subi une pression tangentielle et qui se sont plisses, cequi implique un rtrcissement de la crote terrestre sur des centaines de kilomtres. Lertrcissement radial est lamentablement insuffisant pour provoquer la force de pressionhorizontale constate. C'est l que rside la droutante difficult du problme de la formationdes montagnes. Les gologues n'ont pas encore trouv une issue satisfaisante ce dilemme 4.

    Mme les auteurs de manuels avouent leur ignorance Pourquoi les fonds marins despoques anciennes sont-ils devenus les hauts-plateaux d'aujourd'hui ? Qu'est-ce qui engendreles normes forces qui courbent, brisent, crasent les roches des rgions montagneuses ? Cesquestions attendent toujours des rponses satisfaisantes 5.

    On suppose que le surgissement des montagnes s'est opr par un processus lent et graduel.D'autre part, il est vident que les roches ignes, dj dures, ont d devenir fluides pour

    pntrer les roches sdimentaires, ou les recouvrir. On ignore les causes du phnomne, maison. affirme qu'il a d se produire bien avant que l'homme n'appart sur la terre. Ainsi, dedlicats problmes se posent quand on retrouve des crnes d'hommes prhistoriques dans descouches rcentes, ou des crnes d'hommes modernes, mls des os d'animaux disparus, dansdes couches anciennes. Quelquefois aussi, en creusant des mines, on dcouvre un crne humainau cur d'une montagne, sous une paisse couche de basalte ou de granit, tel le crne deCalaveras en Californie.

    Des restes humains et des os travaills par l'homme, des pierres polies, ou des poteries, ont

    t trouvs sous de grands dpts d'argile et de gravier, parfois plus de 30 mtres deprofondeur. L'origine de l'argile, du sable et du gravier sur des roches ignes ou sdimentaires,pose un dlicat problme.

    La thorie des poques glaciaires (propose en 1840) tente d'clairer ce problme et certainsautres phnomnes nigmatiques. En une rgion aussi septentrionale que le Spitzberg, l'intrieur du cercle polaire, se sont forms, dans le pass, des rcifs de corail, qui ne setrouvent que dans les rgions tropicales. Des palmiers ypoussrent aussi bien. Le continent del'Antarctide, qui aujourd'hui ne possde pas un seul arbre. a d, une poque donne, trerecouvert de forts, puisqu'il contient des dpts de charbon.

    Comme nous le voyons, la plante Terre est riche en secrets. Nous n'avons pas fait un pasde plus vers la solution du problme de l'origine du systme solaire, en explorant notre plante.

    Au contraire nous avons soulev maints nouveaux problmes rests sans solution, tels ceux dela lithosphre, de l'hydrosphre, et de l'atmosphre de la terre. Serons-nous plus heureux, sinous tentons de comprendre les transformations qui ont affect la surface du globe l'poquegologique la plus rcente, celle de la dernire priode glaciaire, trs proche des temps qu'onappelle historiques ?

    Les poques glaciaires

    Il n'y a gure que quelques milliers d'annes, nous enseigne-t-on, de vastes surfaces del'Europe et de l'Amrique du Nord taient couvertes de glaciers. Les glaces ternelless'tendaient non seulement sur les flancs des montagnes, mais encore s'entassaient en lourdesmasses sur les continents, mme sous des latitudes tempres. L o coulent aujourd'huil'Hudson, l'Elbe, et le Dniepr suprieur, se dployaient alors des dserts de glace. Ils taient

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    pareils l'immense glacier du Gronland qui recouvre cette le. Des indices subsistent quisuggrent que le recul des glaciers fut interrompu par une nouvelle accumulation des glaces, etque les fronts en varirent plusieurs reprises. Les gologues sont capables de dterminer lesfronts glaciaires. La glace se dpose avec une grande lenteur poussant des pierres devant elle,et les accumulations de pierres ou de moraines restent sur place quand le glacier fond et se

    retire.On a trouv les traces de cinq ou six dplacements conscutifs des glaciers au cours de

    l'poque glaciaire, ou de cinq ou six priodes glaciaires. Une certaine force, plusieursreprises, a pouss la couche de glace vers les latitudes modres. Ni la cause des poquesglacires, ni celle de ce recul du dsert de glace ne nous sont connues. L'poque de ces reculsest galement matire conjecture.

    Beaucoup d'hypothses ont t hasardes, pour expliquer comment les poques glaciairesont dbut, et pourquoi elles ont pris fin. Les uns ont suppos que le soleil a pu mettre plus oumoins de chaleur, ce qui amne des alternances de chaleur et de froid sur la terre. Mais aucune

    preuve de pareille versatilit du soleil n'a t apporte l'appui de cette hypothse. D'autres ontsuppos que l'espace cosmique comporte des surfaces chaudes et froides, et que, quand notresystme solaire traverse les surfaces froides, les glaces descendent des latitudes plus prochesdes tropiques. Mais on n'a trouv aucun agent physique qui justifit ces hypothtiques tendueschaudes ou froides de l'espace.

    D'autres se sont demand si la prcession des quinoxes, ou le lent dplacement de directionde l'axe terrestre, pouvait causer des variations de climat priodiques. Mais il a t dmontrque la diffrence d'insolation n'aurait pu tre suffisante pour provoquer les poques glaciaires.

    D'autres encore ont cru trouver la rponse dans les variations priodiques de l'excentricit del'cliptique (orbite terrestre), avec glaciation l'excentricit maximum. Quelques-uns ontsuppos que l'hiver l'aphlie, le point le plus loign de l'cliptique, provoquait la glaciation,et d'autres ont pens que l't l'aphlie entranait ce mme rsultat. Certains savants ont fait

    appel aux altrations de position de l'axe terrestre. Si la plante Terre est rigide, comme on lecroit (L. Kelvin), l'axe n'aurait pu se dplacer de plus de trois degrs au cours des gesgologiques (George Darwin); si elle tait lastique, il aurait pu se dplacer jusqu' dix ouquinze degrs par un processus d'une extrme lenteur.

    L'origine des poques glaciaires a t attribue par quelques savants la diminution de lachaleur premire de la terre. Les priodes chaudes entre les poques glaciaires seraient dues la chaleur libre par une dcomposition hypothtique d'organismes dans les couches prochesde la surface du sol. L'augmentation et la diminution de l'action des sources chaudes a tgalement envisage. D'autres ont suppos que de la poussire d'origine volcanique emplissaitl'atmosphre terrestre, et contrariait l'insolation, ou, l'inverse, qu'une augmentationd'anhydride carbonique dans l'atmosphre empchait la rflexion des rayons calorifiques la

    surface de la plante. Une diminution d'anhydride carbonique dans l'atmosphre amnerait unechute de temprature (Arrhenius); mais on a dmontr par le calcul que telle ne pouvait tre lacause vritable des poques glaciaires (Angstrm).

    On a jet dans le dbat les dviations des courants chauds de l'ocan Atlantique, et parimagination l'on a supprim l'isthme de Panama pour permettre au Gulf-Stream de pntrerdans le Pacifique, comme il et pu le faire pendant les poques glaciaires. Mais il a t prouvque les deux ocans taient dj spars l'poque glaciaire. De plus, une partie du Gulf-Stream serait de toute manire reste dans l'Atlantique. Les reculs priodiques des glaces entreles diffrentes res glaciaires postuleraient une disparition et une rapparition priodiques del'isthme de Panama.

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    pas avoir succomb dans la lutte pour la vie, comme l'et pu faire un produit de l'volutionimproprement adapt. On pense que l'extinction des mammouths a concid avec la fin de ladernire priode glaciaire.

    On a dcouvert un grand nombre de dfenses de manunouths dans le Nord-Est de la Sibrie.Cet ivoire bien conserv n'a cess d'tre un objet d'exportation vers la Chine et l'Europe depuis

    la conqute de la Sibrie par les Russes, et il tait dj exploit en des temps plus reculs. Al'poque moderne, la principale source d'approvisionnement du march mondial de l'ivoire taitles toundras du Nord-Est de la Sibrie.

    En 1799, des corps de mammouths gels ont t dcouverts dans ces toundras. Ces corpstaient parfaitement conservs, et les chiens des traneaux en mangrent la chair sansinconvnients. La chair est fibreuse, et rnarbre de graisse; elle parat aussi frache que du

    boeuf bien congel 1. Par quoi fut provoque leur mort et l'extinction de leur race ? Cuvier a crit, ce propos 2 : Ces irruptions, ces retraites rptes (de la mer) n'ont point toutes t lentes, ne se sont

    point toutes faites par degrs, au contraire, la plupart des catastrophes qui les ont amenes ontt subites; et cela est surtout facile prouver pour la dernire de ces catastrophes; pour cellequi, par un double mouvement, a inond et ensuite remis sec nos continents actuels, ou dumoins une grande partie du sol qui les forme aujourd'hui. Elle a laiss encore dans les pays du

    Nord des cadavres de grands quadrupdes que la glace a saisis, et qui se sont conservs jusqu'nos jours, avec leur peau, leur poil et leur chair. S'ils n'eussent t gels aussitt que tus, la

    putrfaction les aurait dcomposs. Et d'un autre ct, cette gele ternelle n'occupait pasauparavant les lieux o ils ont t saisis, car ils n'auraient pas pu vivre sous une pareilletemprature. C'est donc le mme instant qui a fait prir les animaux, et qui a rendu glacial le

    pays qu'ils habitaient. Cet vnement a t subit, instantan, sans aucune gradation, et ce qui estsi clairement dmontr pour cette dernire catastrophe ne l'est pas moins pour celles qui l'ont

    prcde.

    La thorie propose par Deluc3

    et rpandue par Cuvier, qui envisage une srie decataclysmes anantissant la vie sur cette plante, et des recrations, ou des retours successifs dela vie, n'a pas convaincu le monde scientifique. Comme Lamarck avant Cuvier, Darwin, aprslui, a pens que la rgle de la reproduction est un processus d'volution extrmement lent, etqu'aucune catastrophe n'est venue interrompre ce processus par changements infinitsimaux.Selon la thorie de l'volution, ces infimes changements se sont produits par suite del'adaptation aux conditions de l'existence dans la lutte des espces pour survivre.

    Comme les thories de Lamarck et de Darwin, qui postulent que le rgne animal subit unelente transformation et que des dizaines de milliers d'annes sont ncessaires pour avancer d'un

    pas infime dans l'volution, les thories gologiques du XIXe, aussi bien que du XXe sicle,considrent que les processus gologiques sont d'une extrme lenteur, et sont l'effet de l'rosion

    par la pluie, le vent et les mares.Darwin a reconnu qu'il ne pouvait expliquer l'extinction du mammouth, mieux volu que

    l'lphant qui pourtant lui survcut 4. Mais, en accord avec la thorie de l'volution, sesdisciples ont suppos qu'un tassement progressif du terrain avait contraint les mammouths refluer sur les montagnes, o ils s'taient trouvs isols par des marcages. Mais puisque les

    processus gologiques sont lents, les mammouths n'auraient pu se laisser prendre au pige surdes montagnes isoles. De plus, cette thorie ne peut tre exacte, car les mammouths ne sont

    pas morts de faim. Dans leur estomac et entre leurs dents on a dcouvert de l'herbe et desfeuilles non encore digres. Preuve nouvelle de leur mort brutale. Des recherches ultrieuresont dmontr que les brindilles et les feuilles trouves dans leur estomac n'appartiennent pas

    des plantes qui poussent dans les rgions o moururent les animaux, mais beaucoup plus ausud, plus de 1500 kilomtres de l. Il semble vident que le climat a subi une altration

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    radicale depuis la mort des mammouths, et comme les corps des animaux n'ont pas t trouvsdcomposs, mais intacts dans des blocs de glace, il a fallu que le changement de tempratureait presque immdiatement suivi leur mort, moins qu'il ne l'ait mme provoque.

    Il reste ajouter qu'aprs les temptes de l'ocan Arctique, des dfenses de mammouth ontt entranes sur les plages des les arctiques. Ce qui prouve qu'une partie du pays o les

    mammouths vcurent et se noyrent est recouverte par l'ocan Arctique.

    L'poque glaciaire et l'ge de l'homme

    Le mammouth vivait l'poque de l'homme. L'homme le reprsenta sur les murs descavernes; des ossements humains, plusieurs reprises, ont t dcouverts en Europe Centralemls des ossements de mammouths ; parfois on trouve les abris de l'homme nolithiqued'Europe jonchs d'os de mammouths 1. L'homme se dplaa vers le Sud quand les glacess'tendirent sur l'Europe, et il retourna vers le Nord lorsque la glace se retira. L'hommehistorique fut tmoin de grandes variations climatiques. On suppose que les mammouths deSibrie, dont la viande est encore frache, furent dtruits la fin de la dernire poque glaciaire,en mme temps que les mammouths d'Europe et de l'Alaska. S'il en est ainsi, les mammouthssibriens furent eux aussi les contemporains d'un homme relativement moderne. A une poqueo, en Europe, au bord du grand glacier, l'homme en tait encore aux ultimes stades de laculture nolithique, dans le Proche et le Moyen-Orient (rgion des grandes cultures antiques), iltait peut-tre dj trs avanc dans l'ge des mtaux. Il n'existe aucune table chronologique dela culture nolithique, parce que l'criture fut invente approximativement au dbut de la

    priode du cuivre, premire priode de l'ge du bronze. On suppose que l'homme nolithiqued'Europe laissa quelques dessins, mais aucune inscription et par consquent il n'existe aucunmoyen de dterminer la fin de l'poque glaciaire en termes de chronologie.

    Les gologues ont essay d'assigner une date la fin de la dernire poque glaciaire, en

    mesurant les alluvions arraches aux glaciers et entranes par les rivires, et les dptsd'alluvions glaciaires dans les lacs. On calcula la quantit charrie par le Rhne depuis lesglaciers des Alpes, et la quantit totale qui recouvre le fond du lac Leman, que traverse leRhne ; d'aprs les chiffres obtenus, on valua la dure et la vitesse de recul des glaciers de ladernire poque glaciaire. Selon le savant suisse Franois Forel, 12000 ans se sont coulsdepuis l'poque o la nappe de glace de la dernire priode glaciaire se mit fondre; chiffretonnamment bas, alors qu'on pensait que l're glaciaire avait pris fin il y a quelque 30 ou50.000 ans.

    Ces calculs ont le dfaut de n'tre que des estimations indirectes ; puisque la vitesse laquelle la boue glaciaire se dpose dans les lacs ne fut pas constante, et que la quantit mmeen fut variable, elle dut s'accumuler au fond des lacs plus rapidement au dbut, alors que les

    glaciers taient plus vastes. Si l'poque glaciaire eut une fin brusque, les dpts d'alluvionsglaciaires durent tre beaucoup plus considrables au dbut ils n'auraient donc qu'une analogielointaine avec l'accumulation des alluvions produites par la fonte annuelle des neiges sur lesAlpes. Par consquent, le temps qui s'est coul depuis la fin de la dernire priode glaciairedoit tre encore plus bref que le chiffre propos.

    Les gologues estiment que les grands lacs amricains se sont forms la fin de l'poqueglaciaire, lorsque le glacier continental se retira, et que les dpressions qu'il laissa derrire luise transformrent en lacs. Au cours des deux derniers sicles, les chutes du Niagara ont reculdu lac Ontario vers lac Eri, la vitesse de 1 m.50 par an, entranant les rochers du lit deschutes 2. Si ce processus se poursuit la mme cadence depuis la fin de la dernire priodeglaciaire, il a fallu environ 7.000 ans pour que les chutes du Niagara, depuis leur point dedpart, l'embouchure des gorges ( Queenston), pussent atteindre leur emplacement actuel. Ce

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    calcul repose sur l'hypothse que la quantit d'eau qui traverse les gorges est demeureconstante depuis la fin de l'poque glaciaire, et, en consquence, on a conclu que ces 7.000 ans

    peuvent constituer le temps maximum qui s'est coul depuis la formation des Chutes 3 .Au dbut, quand d'immenses masses d'eau furent libres par la retraite du glacier

    continental, la vitesse de dplacement des chutes du Niagara dut tre trs suprieure; la dure

    approximative peut subir une diminution importante et on la rduit parfois 5.000 ans 4.L'rosion et la sdimentation sur les rives et au fond du lac Michigan suggrent galement unlaps de temps qui sepourrait valuer par milliers, et non plus par dizaines de milliers d'annes.En outre, le rsultat des recherches palontologiques en Amrique apporte une preuve quiconstitue une garantie qu'avant la dernire priode de glaciation, l'homme moderne,reprsent par la race trs dveloppe des Indiens d'Amrique, vivait sur la cte orientale del'Amrique du Nord 5 (A. Keith). On prsume qu' l'avnement de la dernire priodeglaciaire, les Indiens se retirrent vers le Sud, puis remontrent vers le Nord quand la glacedcouvrit le sol; c'est aux environs de cette priode que les Grands Lacs mergrent, que le

    bassin du Saint-Laurent se forma, et que les chutes du Niagara se mirent reculer en directiondu lac Eri.

    Si la fin de la dernire priode glaciaire ne remonte pas plus de quelques milliers d'annes,soit dans les temps prhistoriques, soit en une poque o l'criture tait peut-tre dj employedans les grands centres de la civilisation antique, les indices que la Nature grava dans lesrochers et ceux qu'y inscrivit l'homme doivent composer une image cohrente. Explorons doncles traditions et les trsors littraires de l'homme ancien, et confrontons-les avec ceux que la

    Nature nous a lgus.

    Les ges du monde

    L'ide que les diffrents ges ont t interrompus par de grands bouleversements naturels est

    rpandue travers le monde entier. Le nombre de ces ges varie avec les peuples et avec lestraditions. Les variations proviennent du nombre de catastrophes que chaque peuple particulierse remmorait, ou de la faon dont il calculait la fin d'une priode.

    Ainsi les annales de l'antique Etrurie, d'aprs Varron, font mention de sept grands gescouls. Censorinus, auteur du IIIesicle de notre re et compilateur de Varron, a crit : Leshommes croyaient l'apparition de diffrents prodiges, par lesquels les dieux leur faisaientconnatre la fin de chaque ge. Les Etrusques taient verss dans la science des toiles, et aprsavoir observ les prodiges avec attention, ils consignaient leurs observations dans leurs livres 1

    L'histoire de la Grce rvle de semblables traditions. Censorinus a crit : Il y a unepriode, qu'Aristote appelait la suprme anne, la fin de laquelle le soleil, la lune et toutes les

    plantes reprennent leur position primitive. Cette suprme anne a un grand hiver, appel par les Grecs kataklysmos, ce qui signifie dluge, et un grand t appel ekpyrosis, oucombustion du monde. Ce monde, en vrit, semble tre successivement inond et brl aucours de ces deux poques.

    Anaximne et Anaximandre, au VIesicle avant J.-C., et Diogne d'Apollonia, au Ve sicle,imaginaient la destruction du monde que suivait une nouvelle cration. Hraclite (540-475 av.J.-C.) enseignait que le monde est dtruit par le feu au bout de chaque priode de 10.800 ans.Aristarque de Samos, au IIIe sicle avant notre re, enseignait qu'en une priode de 2484annes, la terre subit deux destructions, l'une par la chaleur, l'autre par le dluge. Les stocienscroyaient communment que des embrasements priodiques consumaient le monde, qui

    retrouvait ensuite une forme nouvelle. Ceci est d aux forces d'un feu ternellement actif quiexiste dans les choses, et qui au bout de longs cycles rduit tout sa forme primitive, et d'o

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    prend naissance un monde neuf. Ainsi Philon prsentait-il l'ide des stociens d'une sorte derefonte du monde grce des embrasements priodiques 2. Dans un de ces cataclysmes lemonde trouvera sa destruction finale; en se heurtant un autre monde, il s'parpillera enatomes, d'o sera cre, la suite d'un long processus, une nouvelle terre, quelque part dansl'univers.

    Dmocrite et Epicure, expliquait Philon, postulent qu'il existe beaucoup de mondes, dontils attribuent l'origine des collisions mutuelles et des agglomrations d'atomes; quant leurdestruction elle serait l'effet du contre-coup et des collisions des mondes ainsi forms. Danssa marche vers sa destruction finale, notre terre subit des cataclysmes cosmiques priodiques,et elle se recre, avec tout ce qui vit sur elle.

    Hsiode, un des premiers auteurs grecs, a parl de quatre ges, et de quatre gnrationsd'hommes, qui furent dtruits par le courroux des dieux plantaires. Le troisime ge fut l'gedu bronze. Quand il fut dtruit par Zeus, une nouvelle gnration d'hommes repeupla la terre.Ils employrent le bronze pour fabriquer des armes et des instruments, et de plus commencrentd'utiliser le fer. Les hros de la guerre de Troie appartenaient la quatrime gnration. Alorsune nouvelle destruction fut dcrte, et aprs cela vint une autre gnration, la cinquime,celle des hommes qui habitent cette terre gnreuse , la gnration de l'ge du fer3. Dans unautre ouvrage, Hsiode dcrit la fin d'un ge : La terres gnratrice de vie tait embrase etcraquait de toutes parts, le sol bouillonnait, et les flots de l'ocan... On et dit en vrit que laterre et le vaste ciel au-dessus d'elle se heurtaient, car pareils craquements gigantesquesauraient retenti si la terre s'tait rue sa destruction, et si le ciel d'en haut l'avait prcipitedans l'abme 4.

    Cette tradition de quatre ges achevs se retrouve sur les bords de la mer du Bengale, et surles plateaux du Thibet, l'ge actuel tant le cinquime 5.

    Le livre sacr hindou Bhagavata Pourana nous parle de quatre poques, et de pralayas, ou

    cataclysmes dans lesquels, diffrentes poques, l'humanit a t presque entirement dtruite;le cinquime ge est l'ge actuel. Les ges du monde sont appels Kalpas ou Yugas. Chaquege a t dtruit par le feu, l'inondation ou le cyclone. L'Ezour Vedam et le BhagaVedam,.livres sacrs hindous, conservent cette notion de quatre ges achevs, l'uniquediffrence tant le nombre d'annes attribu chacun d'eux 6. Au chapitre Cycles du monde ,du Visuddhi-Magga, il est dit qu'il y a trois destructions : la destruction par l'eau; la destruction

    par le feu, la destruction par le vent ; mais qu'il y a sept ges, chacun d'eux tant spar duprcdent par un cataclysme universel 7.

    Des allusions aux ges et aux cataclysmes se retrouvent dans l'Avesta (Zend-Avesta), lescrits sacrs du mazdasme, religion primitive des Perses8. Bahman Yast , l'un des livres del'Avesta, compte sept ges du monde ou millnaires9. Zarathoustra (Zoroastre), prophte du

    mazdasme, parle des Signes, merveilles et confusions qui se manifestent dans le monde lafin de chaque millnaire 11

    Les Chinois appellent les ges rvolus kis, et comptent 10 kis du commencement du monde Confucius11. Dans l'antique encyclopdie chinoise, Sing-li-ta-tsiuena-chou, on discute deconvulsions gnrales de la terre. Par suite de la priodicit de ces convulsions, la priodecomprise entre deux catastrophes est considre comme une grande anne . De la mmefaon qu'au cours d'une anne, le mcanisme cosmique se remonte au cours d'un ge du monde,et dans une convulsion gnrale de la nature, la mer est arrache son lit, les montagnessurgissent du sol, les rivires changent leur cours, les tres humains et toutes les choses sontdtruits, et les anciens vestiges effacs 12 .

    Une vieille et trs persistante tradition, qui a trait aux ges du monde prcipits dans descatastrophes cosmiques a t retrouve dans les deux Amriques, parmi les Incas 13, les

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    Aztques et les Mayas 14. Une grande partie des inscriptions de pierre dcouvertes chez lesYucatques voquent de pareils cataclysmes. Les plus anciens de ces fragments (Katuns, oucalendriers sur pierre du Yucatan) font de frquentes allusions de grands cataclysmes qui,

    plusieurs reprises, bouleversrent le continent amricain, et dont tous les peuples de cecontinent ont gard un souvenir plus ou moins distinct 15. Les codici mexicains et les auteurs

    indiens qui composrent les annales de ces peuples accordent une place prpondrante cettetradition des cataclysmes qui dcimrent l'humanit et changrent la face du monde.

    Dans les chroniques du royaume mexicain il est dit : les anciens savaient que, avant que leciel et la terre actuels fussent forms, l'homme tait dj cr, et la vie s'tait manifeste quatrefois 16 .

    La tradition de crations et de cataclysmes successifs se retrouve dans le Pacifique, Hawa17et dans les les de Polynsie : il y avait neuf ges, et chaque ge un ciel diffrent tait au-dessus de la terre 18. Les Islandais aussi croyaient que neuf mondes furent engloutis au coursd'ges successifs, tradition qui est contenue dans l'Edda 19.

    La conception rabbinique des ges se cristallisa au cours de lapriode postrieure l'Exil.Avant mme la naissance de notre terre, des mondes avaient t crs seule fin d'treultrieurement anantis. Il fit plusieurs mondes avant le ntre, mais Il les dtruisit tous. Cette terre, de mme, ne fut pas cre au commencement pour s'intgrer harmonieusement dansle Plan Divin. Elle fut refaite six reprises conscutives. Des conditions nouvelles apparurentaprs chacun de ces cataclysmes. Sur la quatrime terre vcut la gnration de la Tour deBabel; nous appartenons au septime ge. Chacun des ges, ou chacune des terres porte unnom.

    Sept cieux et sept terres furent crs. Le plus loign, le septime, Eretz ; le sixime,Adamah ; le cinquime, Arka ; le quatrime, Harabah ; le troisime, Yabbashah ; le deuxime,Tevel, enfin notre terre nous appele Heled ; comme les autres, elle est spare de la

    prcdente par des abmes, le chaos et l'eau 20 . De grands cataclysmes changrent la face de

    la terre; quelques-uns prirent par le dluge, d'autres furent consums par le feu , crit lephilosophe juif Philon 21.Selon le rabbin Rashi, l'ancienne tradition signale des effondrements priodiques du

    firmament; l'un d'eux eut lieu aux jours du Dluge, et ils se rptrent des intervalles de 1656annes 22. La dure des ges du monde est diffrente selon les traditions armniennes et lestraditions arabes 23.

    Les ges du soleil

    Un vnement maintes fois cit dans les traditions des ges du monde est l'apparition d'unnouveau soleil dans le ciel au commencement de chaque ge. Le mot soleil est substitu au

    mot ge dans les traditions cosmogoniques de nombreux peuples, dans toutes les rgions duglobe.

    Les Mayas comptaient les ges d'aprs le nom attribu leurs soleils conscutifs. Ceux-cis'appelaient : Soleil de l'Eau, Soleil du Tremblement de terre, Soleil du Cyclone, Soleil du Feu.Ces Soleils marquent les poques auxquelles on place les diffrentes catastrophes que lemonde a subies 1.

    Ixtlilxochitl (environ 1568-1648), l'rudit indien, a dcrit dans ses annales des rois deTezcuco les ges du monde, d'aprs les noms des Soleils 2 . Le Soleil de l'Eau (ou Soleil desEaux) fut le premier ge, termin par un dluge qui fit prir presque toutes les cratures. LeSoleil, ou ge, du Tremblement de terre fut ananti par un sisme terrifiant qui fendit la terre enmaints endroits et renversa les montagnes; l'ge du Soleil du Cyclone fut dtruit par un cyclonecosmique. Le Soleil du Feu fut l'ge qui disparut sous une pluie de feu 3.

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    Humboldt, citant Gmara, crivain espagnol du XVIe sicle, crivait : Les nations deCulhua ou du Mexique croient, d'aprs leurs peintures hiroglyphiques qu'avant le soleil qui lesclaire maintenant il y en a dj eu quatre qui se sont teints les uns aprs les autres. Ces quatresoleils sont autant d'ges dans lesquels notre espce a t anantie par des inondations destremblements de terre, par un embrasement gnral et par l'effet des ouragans 4. Les quatre

    lments jourent un rle dans chaque cataclysme; si le dluge, le cyclone, le tremblement deterre et le feu donnrent leur nom un cataclysme diffrent, ce fut cause de la prdominancede l'un d'eux dans ces bouleversements. Les symboles des soleils successifs sont visibles sur lesdocuments littraires prcolombiens du Mexique 5.

    Cinco soles que son edas, ou cinq soleils qui sont des poques , a crit Gmara dans sadescription de la conqute du Mexique 6. Une phrase analogue se trouve chez Lucius Ampelius,auteur romain, qui, dans son Liber Memorialis, a crit 7 : Soles fuere quinque (il y eut cinqsoleils). C'est cette mme croyance que Gmara dcouvrit dans le Nouveau Monde.

    Au Mexique les Annales de Cuauhtitlan, crites en langue nahuatl (vers 1570), et bases surde vieilles sources, contiennent la tradition de sept poques solaires. Chicon-Tonatiuh ou lessept soleils , dsigne les cycles du monde, ou actes du drame cosmique 8.

    Le livre sacr bouddhique Visuddhi-Maggaconsacre un chapitre aux cycles du monde 9 . Il y a trois destructions : la destruction par l'eau, la destruction par le feu, la destruction par levent. Aprs le cataclysme du dluge lorsqu'une longue priode se fut coule aprs lacessation des pluies un deuxime soleil apparut . Dans l'intervalle le monde fut envelopp detnbres. Quand ce deuxime soleil apparat, il n'y a pas de distinction entre le jour et la nuit, mais une chaleur incessante accable le monde . Quand le cinquime soleil apparut,.l'ocan peu peu se desscha ; quand le sixime soleil apparut, le monde entier s'emplit defume . Aprs une autre longue priode, un septime soleil apparat, et le monde entiers'embrase. Ce livre bouddhique fait galement allusion un antrieur Discours sur les septsoleils 10 .

    Les Brahmanes appelaient les poques sparant deux destruction : les grands jours11

    .Les livres de la Sibyllenumrent les ges au cours desquels le monde subit la destruction,puis la recration. La Sibylle a parl comme suit : les neuf soleils sont neuf ges... Ce soleilest le septime . La Sibylle a voqu dans sa prophtie deux autres ges futurs : ceux duhuitime et du neuvime soleil 12.

    Les indignes du Nord de Borno dclarent aujourd'hui encore qu' l'origine le ciel pesaitsur la terre, que six soleils prirent et qu' prsent le monde est clair par le septime 13.

    Les manuscrits mayas, les livres sacrs bouddhiques, livres de la Sibylle font allusion septges solaires. Dans toutes les sources cites, les soleils sont considrs (par les sourceselles-mmes) comme tant des poques conscutives dont chacune fut anantie dans unegrande destruction gnrale.

    Cette substitution du mot soleil au mot ge par les peuples des deux hmisphress'explique-t-elle par le changement d'aspect de l'astre lui-mme et par le changement de satrajectoire dans le ciel, chacun des ges du monde ?

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    Premire partie

    Vnus

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    Dans toute l'histoire de

    l'humanit, aucun livre n'a t luplus attentivement, n'a circul pluslargement, ou n'a t explor avec plus de soin que l'Ancien

    Testament.R. H. PFEIFFER

    Introduction l'Ancien Testament

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    Chapitre 1

    La plus incroyable des histoires

    La plus incroyable histoire de miracles est raconte propos de Josu, fils de Noun, qui,poursuivant les rois de Chanaan Bethoron, supplia le soleil et la lune de s'immobiliser.

    Il dit, en prsence des Isralites Soleil, arrte-toi sur Gabaon, Et toi, lune, sur le val d'Ajalon.

    Et le soleil s'arrta et la lune se tint immobile, jusqu' ce que le peuple se ft veng de sesennemis. Cela est crit dans le livre du juste. Le soleil s'arrta au milieu du ciel et ne se hta pasde se coucher pendant presque un jour entier. (Josu 10-12, 13.)

    Cette histoire parat incroyable, mme aux personnes les plus pieuses ou les plusimaginatives. On pourrait admettre qu'une mer dchane ait ananti une arme, et en aitpargn une autre; que la terre-se soit ouverte, engloutissant des tres humains; que le cours duJourdain se soit trouv bloqu par l'effondrement d'une partie de sa rive; que les murs deJricho aient t abattus, non par la clameur des trompettes, mais par un tremblement de terre.

    Mais que le soleil et la lune aient interrompu leur course travers le firmament, voil qui est pur produit de la fantaisie, image potique, mtaphore 2, monstrueuse invraisemblance, quidfie le sens commun 3, invention mprisable qui peut-tre mme trahit une sorte d'irrespect

    l'gard du Crateur.Pour la science de notre temps, et non pour celle de l'poque o furent crits le livre de

    Josu et le livre du juste, pareil vnement impliquerait que la terre cesst, un certain temps, detourner, sur sa route assigne. Une telle perturbation est-elle concevable ? On ne dcouvre

    point le moindre indice de dsordre dans les annales actuelles de la terre. Chaque annecomprend 365 jours 5 heures et 49 minutes.

    I,'abandon par la terre de sa rotation rgulire est impensable, sauf dans le cas trsimprobable o notre plante rencontrerait un autre corps cleste d'une masse suffisante pourinterrompre la trajectoire ternelle de notre monde.

    Il est bien vrai que des arolithes ou mtorites tombent continuellement sur notre terre,

    quelquefois par milliers et dizaines de milliers. Mais on n'a jamais peru le moindre dsordredans la rotation de la plante elle-mme. Cette considration ne postule pas qu'un corps plusgrand, ou un plus grand nombre de corps, n'aient pu heurter la sphre terrestre. Le grandnombre d'astrodes qu'on distingue entre les orbites de Mars et de Jupiter suggre qu' unepoque indtermine une autre plante y tait prsente. Maintenant ces mtorites suiventapproximativement la trajectoire que suivait la plante dtruite dans sa rvolution autour dusoleil. Il est possible qu'une comte soit entre en collision avec elle et l'ait fracasse.

    Il n'est gure probable qu'une comte puisse entrer en collision avec notre plante;cependant l'ide n'est pas absurde. Le mcanisme cleste fonctionne avec une prcision presqueabsolue. Mais dans le ciel errent par milliers, par millions, des comtes qui ont perdu leurstrajectoires, et leur interfrence peut perturber l'harmonie cleste. Quelques-unes de ces

    comtes appartiennent notre systme. Priodiquement elles reviennent, mais des intervallesassez irrguliers, cause de l'attraction des grandes plantes, au moment o elles s'en

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    approchent trop. Mais d'autres comtes, innombrables, et dcelables au seul tlescope, arrivent trs grande vitesse des espaces incommensurables de l'Univers, et disparaissent, peut-tre

    jamais. Certaines comtes ne sont visibles que quelques heures, d'autres des jours, des semainesou mme des mois.

    Se pourrait-il que la terre, notre terre, se rue, au risque d'une collision pleine de prils, vers

    une norme masse de mtorites, une trane de pierres tournant une vitesse vertigineuse travers notre systme solaire ?

    Cette hypothse a t analyse avec passion au cours du sicle dernier. Depuis l'poque oAristote avait affirm qu'un mtorite, tomb Aegospotamos alors qu'une comte brillait auciel, avait t soulev de terre par le vent, emport dans les airs, et s'tait abattu cet endroit,

    jusqu'en 1803 (26 avril), o de nombreux mtorites tombrent Laigle en France et furentexamins par Biot, reprsentant l'Acadmie des Sciences, tout le monde savant, les Copernic,Galile, Kpler, Newton, et Huygens, jugeait absolument Impossible qu'un seul bloc pts'abattre sur la terre, et cela malgr les cas nombreux o des pierres tombrent sous les yeuxmmes de la foule; ainsi un mtorite s'abattit en prsence de l'empereur Maximilien et de sacour Ensisheim, en Alsace, le 7 novembre 14924. juste avant 1803 l'Acadmie des Sciencesde Paris refusait encore d'ajouter foi un phnomne similaire. La chute de mtorites, le 24

    juillet 1790, dans le Sud-Ouest de la France, fut dclare un phnomne physiquementimpossible 5 . Depuis 1803, cependant, les savants admettent que des pierres tombent du ciel.Si une ou plusieurs pierres peuvent entrer en collision avec la terre, une comte entire

    pourrait-elle faire de mme ? On a calcul que cette possibilit existe, mais qu'elle est trsimprobable 6.

    Si la tte d'une comte passait suffisamment prs de notre trajectoire pour dvier la coursede la terre, un autre phnomne, outre la perturbation de la trajectoire terrestre, se produiraitsans doute : une pluie trs dense de mtorites frapperait la terre; des blocs incandescents, aprsavoir travers l'atmosphre, frapperaient leur but en pleine violence.

    Dans le livre de Josu, deux versets avant le passage o il voque l'arrt du soleil pendantplusieurs heures, nous trouvons ces mots : comme ils (les rois de Chanaan) fuyaient devantIsral, la descente de Bthoron, le Seigneur lana sur eux du ciel une averse de grosses

    pierres jusqu' Azca; et ceux qui moururent sous cette averse de grle (pierres de barad)furent plus nombreux que ceux que les Isralites firent prir par l'pe . (Josu 10-11.)

    L'auteur du livre de Josu ignorait certainement la relation entre les deux phnomnes. Onne peut prtendre qu'il ait possd la moindre connaissance de la nature des arolithes, desforces d'attraction entre les corps clestes et autres lois semblables. tant donn qu'il relate ces

    phnomnes comme simultans, il est improbable qu'ils aient t invents.Les mtorites tombrent sur la terre en torrents. Ils durent tomber en trs grand nombre,

    car ils frapprent plus de guerriers que les pes des adversaires. Pour tuer des guerriers par

    centaines ou par milliers sur le champ de bataille, il fallut que s'abatte une vraie cataracte depierres. Pareille averse de grosses pierres suggre qu'une trane de mtorites, ou une comte,venait de frapper notre plante.

    La citation de la Bible tire du livre du juste est laconique, et peut donner l'impression que lephnomne de l'immobilisation du soleil et de la lune fut local, visible seulement en Palestine,entre la valle d'Ajalon et de Gadaon. Mais le caractre cosmique du prodige apparat dans une

    prire d'action de grces attribue Josu :

    Le soleil et la lune s'arrtrent dans les cieuxEt, dans ta rage, Tu te dressas contre les oppresseurs;

    Tous les princes de la terre se soulevrent.Les rois des nations s'taient tous rassembls.

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  • 8/3/2019 velikovsky, immanuel - mondes en collision. le livre vnement du plus grand visionnaire du xxe sicle

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    Et tu les dtruisis en Ton ire,Et tu les anantis en Ta rage.Les nations tremblaient de peur cause de Ta fureurEt les Royaumes chancelaient sous Ton courroux.Tu dversas sur eux Ta colre

    Et Tu les terrifias par Ta rage...La terre trembla, fut secoue du bruit de Tes tonnerresEt Tu les poursuivis en Ton orageEt Tu les consumas en Ton grand tourbillon...Leurs carcasses gisaient comme des tas d'ordures 8.

    C'est une vaste tendue que balaya la colre de Dieu la prire y insiste : Tous les royaumeschancelrent...

    Un torrent de grosses pierres qui s'abat du ciel, un tremblement de terre un tourbillon, uneperturbation du mouvement de la terre : ces quatre phnomnes vont de pair. Il semble qu'unevolumineuse comte ait d passer trs prs de notre plante et entraver brutalement sonmouvement. Une partie des pierres disperses dans la queue de la comte frappa la surface denotre terre et la fit voler en clats.

    Sommes-nous fonds, sur la foi du livre de Josu, certifier qu' une certaine date au milieudu deuxime millnaire avant notre re, la rotation rgulire de la terre fut interrompue par unecomte ? Pareille affirmation est charge de tant d'implications qu'elle ne doit pas tre faite lalgre. A ceci, je rponds que bien que les implications en soient extrmement importantes etnombreuses, les recherches auxquelles je me suis livr, considres dans leur ensemble,

    prsentent un enchanement de documents et d'autres tmoignages qui concourent tayerl'affirmation ci-dessus, et toutes les autres qu'on trouvera dans ce livre.

    Le problme qui nous est pos est un problme de mcanique. Les points situs sur les

    couches extrieures du globe en rotation (surtout proximit de l'quateur) se dplacent unevitesse linaire plus grande que ceux des couches intrieures, mais la mme vitesse angulaire.Par consquent, si brusquement la terre tait arrte (ou ralentie) dans sa rotation, les couchesintrieures pourraient s'immobiliser (ou leur vitesse de rotation se trouver ralentie), tandis queles couches extrieures tendraient poursuivre leur rotatio