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VENEZ VISITER NOTRE PAYS LE MAROC Matériel pédagogique préparé dans le cadre du Système des Écoles associées de l'UNESCO 1991 Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture 7, place de Fontenoy 75352 Paris 07 SP (ED-91/WS/49)

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VENEZ VISITER NOTRE PAYS

LE MAROC Matériel pédagogique préparé dans le cadre du

Système des Écoles associées de l ' U N E S C O

1991

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture 7, place de Fontenoy 75352 Paris 07 SP

(ED-91/WS/49)

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Les idées et les opinions exprimées dans cet ouvrage sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l ' U N E S C O et n'engagent pas l'Organisation.

Dessin : Fatima Teghlaoui

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« ... Q u e l'incompréhension mutuelle des peuples a toujours été, au cours de l'histoire, à l'origine de la suspicion et de la méfiance entre nations, par où leurs désaccords ont trop souvent dégénéré en guerre, »Préambule (1).

« ... dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée c o m m e l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et effectifs, qui caractérisent une société o u un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les m o d e s de vie, les droits f o n d a m e n t a u x d e l'être h u m a i n , les sys tèmes de valeurs, les traditions et les croyances, » Déclaration de M e x i c o sur les politiques culturelles (2).

(1) Acte constitutif de l ' U N E S C O . (2) Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico, 26 juillet-6 août 1982.

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TABLE DES MATIÈRES

Page

INTRODUCTION 1

I. QUI S O M M E S - N O U S ? 3

1. L a vie familiale 3 2 . L a vie scolaire 15 3. La vie communautaire 20

II. V E N E Z VISITER N O T R E PAYS 23

m . N O T R E CULTURE : LE PASSÉ ET LE PRÉSENT 33

IV. N O T R E CULTURE : AUJOURD'HUI 42

V L'AVENIR 55

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INTRODUCTION

L'étude de pays et de leurs cultures étrangers a toujours été une des priorités du Système des écoles associées ( S E A ) qui a été créé par l ' U N E S C O en 1953 en vue de promouvoir l'éducation pour la compréhension internationale. A u fil des années, le Système s'est élargi de 33 institutions dans 15 États m e m b r e s à un important réseau international de plus de 2 500 écoles dans 101 pays en 1991. E n m ê m e temps, le nombre des activités visant une meilleure compréhension et une meilleure appréciation d'autres modes de vie, de coutumes et de valeurs s'est également accru.

A u niveau de l'enseignement préscolaire et de l'éducation primaire, l'accent est mis sur des similarités qui existent entre les peuples du m o n d e ayant les m ê m e s besoins de base (de la nourriture, un abri, une bonne santé, de l'amour et de la solidarité). Cependant, ces besoins sont assurés de différentes manières, ce qui contribue à notre riche diversité culturelle.

A u niveau de l'enseignement secondaire, bien que des similarités ne se perdent pas de vue, des études ont pour but une meilleure prise de conscience et de compréhension des nombreux facteurs historiques, géographiques, économiques, politiques, sociaux et culturels souvent complexes et qui font que chaque pays est unique.

Par ailleurs, l'étude de différents pays et cultures à tous les niveaux de l'enseignement nous permet de réfléchir et de connaître davantage notre propre m o d e de vie et de culture.

C o m p t e tenu de l'intérêt et de l'expérience acquis dans le domaine de l'éducation interculturelle, il est évident que les institutions participant au Système ont des contributions importantes à faire en vue d'atteindre les objectifs de la Décennie mondiale du développement culturel ( D M D C ) 1988-1997 que l'on pourrait résumer ainsi :

(i) reconnaissance d e la d i m e n s i o n culturelle d a n s tout processus d e d é v e l o p p e m e n t ;

(ii) réaffirmation et enrichissement des identités culturelles ;

(iii) accroissement d e la participation à la vie culturelle ; et

(iv) p r o m o t i o n d e la coopération culturelle internationale.

P a r conséquent , d a n s u n effort visant à permettre a u x jeunes g e n s d e se connaître m i e u x durant la D M D C , u n e nouvelle série d 'ouvrages intitulés « V e n e z visiter notre p a y s » a été élaborée par l'Inde, le Maroc, le Sénégal et la Suède. Chaque ouvrage a été préparé, sous contrat avec l ' U N E S C O , par la Commission nationale pour l ' U N E S C O ou par le Ministère de l'éducation nationale du pays présenté et en étroite collaboration avec les élèves, les enseignants et les éducateurs du S E A à qui l ' U N E S C O est très reconnaissante. Les principes directeurs de cette série d'ouvrages ont été élaborés par le Secrétariat de l ' U N E S C O et soumis pour finalisation à la Consultation interrégionale sur l'effet multiplicateur accru du S E A qui s'est tenu à Bangkok (Thaïlande) en décembre 1988.

Chaque ouvrage a pour but de permettre aux élèves de mieux connaître les styles de vie de leurs semblables dans les différentes parties du m o n d e : leur vie scolaire et familiale, les aspects de leur passé culturel, leurs préférences en ce qui concerne la nourriture, les habillements, la littérature, la musique, ainsi que leurs aspirations pour l'avenir.

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O n espère que chaque ouvrage qui sera publié durant la décennie servira de « pont culturel » permettant aux jeunes de se rapprocher afin de bénéficier d 'un meilleur aperçu et d'une meilleure appréciation de leur précieux héritage et diversités culturels. Il est à souhaiter que ces « ponts culturels » :

• stimulent le dialogue et une communication plus étroite ainsi qu 'un échange d'idées, de préoccupations et aspirations pour l'avenir entre les jeunes du m o n d e d'aujourd'hui qui seront les jeunes adultes de demain ;

• qu'ils ouvrent une nouvelle lumière sur les tendances culturelles qui sont en train d'émerger, les similarités et les liens c o m m u n s entre les jeunes gens à travers le monde ;

• qu'ils mènent à un rapprochement des jeunes gens et facilitent des visites réciproques ; et

• qu'ils fondent une paix réelle et durable parmi la jeunesse et les peuples du monde .

E n présentant leur pays et leur point de vue sur la construction d 'un m o n d e meilleur, les jeunes Marocains ont élaboré les suggestions suivantes :

• les jeunes doivent préserver leur jeunesse des maladies et des dégradations morales et intellectuelles ;

• qu'ils soient toujours optimistes, car dans la vie il y a plus de bien que de mal, et l ' h o m m e aspire continuellement à un idéal noble ;

• qu'ils soient intègres, justes et tolérants ;

• qu'ils fassent prévaloir la raison et la science dans leurs actions.

Venez visiter notre pays, le M a r o c p. 55

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I. QUI SOMMES-NOUS ?

L e présent document est la synthèse d 'un travail effectué par des groupes d'élèves et d'éducateurs de plusieurs Écoles associées marocaines.

Il a pour ambition de mettre à la disposition des instituteurs et des professeurs des Ecoles associées des textes visant à informer leurs élèves sur le Maroc, sa civilisation et sa culture, et ce, dans le cadre de l'un des quatre grands thèmes du Système des écoles associées : « les cultures et les pays étrangers ». L'éducateur garde toute latitude pour adapter ces textes au niveau du groupe concerné.

Nous formulons l'espoir que cette initiative sera fructueuse et stimulera les élèves des Écoles associées de par le m o n d e à élargir leurs connaissances sur notre pays et établir une correspondance interscolaire avec leurs camarades marocains.

1. LA VIE FAMILIALE

La vie familiale au Maroc est marquée, d'une part, par la religion musulmane et, d'autre part, par les exigences de la vie moderne.

L a société marocaine est une société patriarcale, c'est-à-dire que le père est le chef de la famille et exerce une grande autorité sur sa f e m m e et ses enfants par souci de maintenir l'équilibre nécessaire dans toute cellule humaine.

E n général, la famille marocaine citadine se compose de cinq à six membres : les parents plus quatre enfants. Parfois les grands-parents surtout paternels vivent avec leurs petits-enfants, et sont l'objet de respect de tous en raison de leur expérience de leur âge.

Les métiers exercés par les parents sont très divers : ils peuvent être fonctionnaires de l'État ou employés dans une société privée. Mais la grande majorité des citadins sont commerçants, artisans ou exercent des professions libérales.

L'habitat varie selon la condition sociale. Les petits fonctionnaires, employés et commerçants habitent des maisons individuelles ou des appartements composés généralement de trois à quatre pièces. Les familles plus aisées habitent dans des villas spacieuses avec des jardins plus ou moins grands.

Dans la famille traditionnelle marocaine, la mère s'occupe des travaux ménagers, aidée parfois par sa fille aînée à son retour de l'école ou du lycée. Le père se rend à son travail quotidien et fait le marché de temps à autre. L e pain est pétri à la maison et envoyé au four public.

Depuis l'indépendance, on retrouve de plus en plus les jeunes couples où l ' h o m m e et la f e m m e travaillent tous les deux pour faire face aux obligations de la vie. L a plupart d'entre eux emploient une servante qui s'acquitte des tâches ménagères, s'occupe des enfants en l'absence de leurs parents ...

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Pour se déplacer dans les villes, les citadins utilisent les transports publics (autobus), leurs voitures personnelles, leurs motocyclettes ou leurs bicyclettes. Certains organismes publics et privés affectent des autocars pour le transport des employés.

Pendant leurs moments de liberté, les jeunes et les adultes s'adonnent aux sports, vont au cinéma, regardent la télévision en famille surtout le soir, font des promenades dans les jardins publics ou à la campagne, rendent visite à des amis, etc.

Pour vous donner une idée encore plus précise du contexte culturel de l'enfant marocain, nous allons vous parler de quelques événements à caractère religieux et traditionnel qui marquent sa vie.

L e baptême

L e baptême a lieu, c o m m e son n o m l'indique en arabe (Sbouâ), une semaine après la naissance du bébé. S'il s'agit d'un premier enfant, la tradition veut que les parents de la jeune m a m a n lui apportent un trousseau complet pour son nouveau-né, ainsi que différents présents, en particulier un mouton. Le jour du baptême, on fait appel en général à un boucher, qui égorge le mouton en prononçant le n o m de Dieu, puis celui du nouveau-né choisi par les parents. C'est alors que de toutes parts s'élèvent des cris de joie (« You-you ») poussés par les femmes. Et la fête se termine par un grand festin offert aux invités.

U n garçon en habit traditionnel le jour de la circoncision

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L a circoncision

Cette pratique a été établie chez les musulmans par mesure d'hygiène. Il s'agit d'une petite opération qui consiste à couper le prépuce chez les garçons entre 4 et 7 ans. Le jour de la cérémonie, l'enfant est amené aux bains publics ; ses mains et ses pieds sont décorés de henné puis il est vêtu d'habits traditionnels. D e nombreuses familles font appel à un barbier pour l'opération, tandis que d'autres préfèrent les services d'un médecin.

Avant cela, l'enfant est conduit pour une promenade à travers le quartier sur le dos d 'un cheval blanc, suivi d 'un cortège de femmes, de jeunes filles et d'enfants qui chantent en son honneur au son des tambours et raïtas (musettes).

A son retour à la maison, il subit l'opération, et la journée se termine par un grand repas auquel est conviée toute l'assistance.

L e mariage

A u Maroc, c o m m e dans toute société traditionnelle, le mariage n'est pas seulement une union entre un h o m m e et une f emme , mais il lie deux familles ou deux collectivités. L e mariage comporte deux étapes bien distinctes : les fiançailles (Mlak) et la cérémonie du mariage.

Dans l'ancienne société marocaine, les jeunes filles vivaient séparément et, de ce fait, il était difficile pour un jeune de choisir lui-même sa future femme. Cette tâche revenait donc aux parents, principalement à la mère, d'où l'institution de la cérémonie des fiançailles qui donne le droit au prétendant de prendre pour f e m m e la jeune fille qu'on lui choisit dans un délai déterminé d'un c o m m u n accord pour les deux parties.

Parfois, ces fiançailles avaient lieu dès l'enfance et ainsi la jeune fille était promise au garçon bien des années avant l'âge du mariage.

D e nos jours, principalement dans les villes, ces obstacles ne subsistent plus, étant donné l'émancipation de la f emme marocaine. E n effet, les jeunes gens ont plusieurs occasions de se connaître, soit dans les universités, soit dans la vie quotidienne.

Cependant, la cérémonie des fiançailles subsiste toujours et garde son aspect traditionnel. C'est ainsi que cette cérémonie donne lieu à la remise du montant de la dot aux parents de la jeune fille, qui l'utiliseront pour l'achat du trousseau de leur fille, ainsi que du mobilier pour le jeune ménage. Cette cérémonie a lieu généralement dans la maison de la future épouse, ce qui permet aux membres des deux familles de faire plus ample connaissance. L a durée des fiançailles est variable, le fiancé étant tenu d'envoyer à sa future épouse des cadeaux à l'occasion de chaque fête musulmane, ou à chaque fois qu'il lui rend visite. L'importance de ces cadeaux varie selon le milieu social du jeune h o m m e (bijoux, vêtements, parfums, etc.).

L a célébration des noces diffère d'une région à l'autre et son ampleur varie selon les moyens des familles. E n général, cette cérémonie est organisée dans la maison du marié et donne lieu à des festivités selon des rites traditionnels, et la soirée se termine par un repas de noces.

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L'habit de la femme en mariée

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L'évolution de la f e m m e marocaine

Jusqu'à l'aube de l'indépendance, la femme marocaine était restée à l'écart de la vie active du pays, surtout dans les villes où elle était obligée de rester à la maison, s'occupant de son foyer et de ses enfants, et ne sortant que pour aller aux bains et pour rendre visite à des parents ou des amies. Notons cependant que, dans les campagnes, la f e m m e aidait aux travaux des champs, aux côtés de l ' homme et n'était pas obligée de porter le voile.

C e serait une erreur de croire que l'Islam prive la f e m m e de ses droits, en dépit de ce qu'écrivent certains penseurs occidentaux. E n effet, plusieurs versets du Coran insistent sur l'égalité entre l ' homme et la femme: « Quiconque, h o m m e ou femme, accomplit œuvre pie alors qu'il est croyant, nous le ferons certes revivre en une vie excellente ».

N o n seulement l'Islam reconnaît l'égalité fondamentale de l ' h o m m e et de la f emme, mais encore il permet à la femme mariée de disposer librement de sa fortune personnelle. Le Coran tolère, certes, la polygamie1, mais l'assortit de si nombreuses conditions garantissant les droits des épouses qu'en définitive il semble plutôt l'écarter. Dans de nombreux pays musulmans, la polygamie est d'ailleurs interdite, et depuis l'indépendance, la législation marocaine exige l'approbation de l'épouse pour valider un nouveau mariage du mari. E n outre, les exigences de la vie moderne, c o m m e la prise de conscience de la jeunesse, éprise d'un certain idéal familial, vont à l'encontre de cette pratique.

Ainsi, depuis 1956, la f e m m e marocaine a conquis sa liberté, ce qui a pour beaucoup contribué à la transformation du Maroc.

La première Constitution adoptée au Maroc en 1962 a fait de la femme marocaine l'égale de l ' h o m m e , en lui accordant les m ê m e s droits et responsabilités qu 'à celui-ci, et en lui permettant ainsi de jouer son triple rôle d'épouse, de mère de famille et de m e m b r e de la société. La femme a ainsi retrouvé sa place dans tous les secteurs de la vie moderne, où elle a prouvé qu'elle était aussi capable que l ' homme.

Dans le domaine de l'enseignement, les jeunes filles tiennent une large place : plus de 805 000 fréquentent l'école primaire - ce qui représente 38,8 % des effectifs globaux - et, dans l'enseignement secondaire, leur nombre dépasse 519 000 - soit plus de 40,3 % des effectifs. O n trouve aussi des jeunes filles dans l'enseignement supérieur, où elles étaient totalement absentes avant l'indépendance. Elles représentent actuellement 36,5 % du nombre total des étudiants marocains, et aujourd'hui on peut voir des femmes exercer les professions de médecin, d'avocat, d'ingénieur, etc. Dans le corps enseignant, on compte aussi un grand nombre d'institutrices et de professeurs femmes.

Les femmes ont également contribué à l'expansion agricole et industrielle, en particulier dans la conserverie, les industries de précision, l'industrie textile, pharmaceutique et électronique, etc., où elles travaillent pour la consommation nationale ou l'exportation.

Les services téléphoniques, médicaux et administratifs doivent eux aussi beaucoup à la f emme en tant que téléphoniste, opératrice, médecin, infirmière ou secrétaire.

(1) Polygamie : avoir de deux à quatre femmes (maximum).

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D e nos jours, les femmes pratiquent aussi le sport (athlétisme, judo, basket-ball, tennis, natation, volley-ball ...)• Elles participent également à la vie artistique du pays et tous les rôles féminins sont interprétés par des femmes, ce qui n'existait pas naguère : la femme était alors totalement absente du domaine théâtral où les rôles féminins étaient tenus par des h o m m e s travestis en femmes.

La peinture moderne intéresse les h o m m e s autant que les femmes et l'on a vu, ces dernières années, les femmes concurrencer les h o m m e s dans les salles d'expositions à caractère national ou international.

Les femmes ont forcé m ê m e les portes de la vie militaire, chose inconcevable pour leurs mères et grand-mères.

Il existe aujourd'hui plusieurs organisations de femmes qui œuvrent pour élever le niveau intellectuel et social de la f e m m e qui est considérée c o m m e l'espoir de la famille et sur laquelle repose l'avenir de toute société.

F e m m e en cafetan L a f e m m e berbère

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La femme marocaine faisant sa prière La femme saharienne faisant son ménage

L'habit traditionnel marocain

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Les préférences

- L'habillement :

Les Marocains portent des vêtements traditionnels et des vêtements modernes. Les garçons et les filles interrogés ont déclaré qu'ils aimaient porter les habits traditionnels le vendredi pour aller à la mosquée, à l'occasion des cérémonies familiales et des fêtes nationales ou religieuses.

Le costume traditionnel masculin se compose généralement d'un burnous, d'une djellaba (longue robe à manches longues et à capuchon), d 'un pantalon ample, d 'un turban ou un tarbouche (bonnet rouge cylindrique avec un gland de soie noire) et d'une belgha (chaussures de cuir sans talons, jaunes en général).

Les femmes portent des cafetans (robe ample et longue, richement brodée), des cherbils (chaussures féminines brodées). Elles portent aussi des djellabas brodées pour sortir.

- L e repas et les plats préférés :

L a cuisine marocaine est très variée, à l'image du pays où les traditions sont respectées, où la chaleur s'oppose au froid, où les riches cultures contrastent avec les déserts arides, où l ' homme est hospitalier et serein.

A l'occasion d'une invitation, le repas marocain est tout un cérémonial. L'art de présenter les repas engage avant tout l'hospitalité. O n reçoit les invités, en général dans une salle de réception (salon) garnie de divans et de coussins le long des murs, par terre, des tapis, à portée de la main, des tables basses. Avant le repas, le thé vert parfumé avec de la menthe est préparé devant les convives soit par le maître de maison lui-même, soit par l'un des hôtes. Ensuite, un membre de la famille vient avec un lave-mains, du savon et une serviette ; après s'être lavé les mains, le repas peut commencer.

C'est le maître de maison qui donne le signal en prononçant le « Bismillah » (au n o m de Dieu).

L e repas se termine une fois encore par du thé à la menthe et des gâteaux.

Les plats préférés par plusieurs élèves sont : le couscous (préparé à travers tout le pays), la harira (soupe assez épaisse avec des morceaux de viande, des pois chiches, des tomates et des épices), les tajines (ragoûts de viande de mouton, de boeuf ou de volaille, garnis de légumes, d'olives, de fruits secs, etc.), la bessara (purée de fèves séchées, arrosée d'huile d'olives et saupoudrée de cumin et de piment doux ou fort pilé).

L e couscous

C'est le plat national. Il se présente généralement sous forme de semoule de blé passée à la vapeur d'un pot-au-feu de mouton ou de poulet assaisonné de légumes, de pois chiches, de raisins secs, etc. Nous donnons ci-après la recette du couscous aux raisins secs et aux pois chiches.

Pour huit à dix personnes, il faut un kilogramme de couscous en paquet, un poulet ou un kilogramme de viande, 500 grammes de raisins secs sans pépins, 200 grammes de pois chiches (trempés la veille), 1,500 kilogramme d'oignons, une cuillerée à soupe de poivre, une

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demi-cuillerée à café de safran, 150 grammes de beurre dans le bouillon, 100 grammes pour enduire le couscous une fois cuit, cinq litres d'eau et du sel.

Mettre cinq litres d'eau dans la marmite à couscous, ajouter deux oignons coupés en morceaux, les pois chiches, le poulet ou la viande coupée en morceaux, saler, poivrer, ajouter le safran et le beurre et laisser bouillir. Placer le haut du couscoussier rempli de couscous sur la marmite en ebullition et après échappement de la vapeur, laisser cuire une demi-heure.

Retirer le couscous, le verser dans un grand plat, l'écraser légèrement pour séparer les grains, le laisser refroidir et l'arroser légèrement d'eau.

Laisser reposer afin qu'il absorbe toute l'eau. Retirer le poulet et la viande s'ils sont cuits. Couper les oignons et les verser dans la marmite toujours sur le feu. Ajouter les raisins secs nettoyés et lavés.

Laisser bouillir et remettre le couscous dans le haut du couscoussier. Lorsque la vapeur s'échappe du couscous, le retirer et le verser dans un grand plat, ajouter le beurre, bien mélanger et verser dessus autant de bouillon que le couscous peut absorber.

Placer alors dans un grand plat rond, dresser le cône, former un puits au centre duquel on dépose poulet ou viande, pois chiches, raisins secs et oignons. Servir aussitôt avec du bouillon à part pour ceux qui l'aiment bien arrosé.

L e plat de couscous se mange traditionnellement avec les doigts, actuellement, l'usage des cuillères est très répandu.

L e repas du vendredi : le couscous

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- L a musique et les chanteurs préférés :

Les élèves ont indiqué qu'ils aimaient surtout la musique andalouse et la musique populaire marocaine. Leurs chanteurs marocains préférés sont Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Latifa Raafat, Naïma Samih, etc. Us écoutent aussi la musique orientale, surtout égyptienne et libanaise, la musique classique et moderne, européenne et américaine.

L a poésie intéresse également les élèves interrogés. Ils lisent la poésie arabe qu'ils considèrent c o m m e un art du langage visant à exprimer des idées par le rythme, l'harmonie et l'image. O n compte au Maroc plusieurs poètes célèbres qui écrivent pour les jeunes et les adultes.

Les œuvres des poètes arabes les plus connus sont étudiées dans les programmes scolaires. Nous reproduisons ici deux couplets de poètes marocains : le premier chante la beauté de la nature et le second lance un appel pour la coopération et la fraternité humaine.

Viens avec moi

Viens avec moi vers le calme O ù rien ne trouble la douce sérénité. Là où le ramage des rossignols est si ravissant, O ù le murmure des ruisseaux fait danser les frondaisons. Viens avec moi vers la quiétude, O ù la rencontre prolongée est magnifique, Sur un tapis de fleurs odorantes Et des couvertures d'ombrages de palmiers. La lueur du jour te rendra plus serein Et le charme du crépuscule affinera ta sensibilité.

Abdeslam Bakkali

Appel

O , m o n frère ! Nous sommes dans cette existence, Q u e nous le voulions ou non, des frères. Nous sommes dans une embarcation bailotee par les flots, Sans voile ni gouvernail. Dans l'obscurité, telle la houle, j'implore Mais tu n'entends guère m o n appel. Je souhaite tant que tu m'aperçoives ! J'ai perdu la rame ; la barque prend l'eau, Et elle tangue dangereusement. Viens m'aider et ramons ensemble Jusqu'au rivage du salut. N e m e dédaigne pas alors que nous nous débattons

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Dans un monde lourd de menaces. Évitons toute surenchère. Pourquoi vivons-nous dans la discorde et la méfiance, C o m m e si nous étions deux ennemis ? Pourquoi attiser un brasier qui nous brûlera ? Pourquoi élever des monuments alors que nous détruisons Des chefs-d'œuvre si remarquables ? Pourquoi nous lamenter alors que dans la nature Il y a tant de charme, d'espoir, de beauté et de mélodies ? Le ciel d'azur est un enchantement, Et les vergers sont un délice. Tout dans la vie respire la beauté et la sérénité. Prends ta flûte, m o n frère et chante une chanson Qui m'exaltera par sa splendeur. Chante la mélodie de la loyauté, de la paix et de l'amour, Et répands la bonne nouvelle à travers le monde, Puis mets ta main dans la mienne, Car nous sommes , malgré tout, des frères.

M o h a m e d El Haloui

Les contes et légendes :

Les contes et légendes sont une forme de littérature populaire qui tire son origine, soit de croyances antiques, soit de faits réels, défigurés par la tradition et le plus souvent marqués d'exagération. Ils représentent en quelque sorte le musée de l'imaginaire.

Notons cependant que les contes se ressemblent partout dans le monde . La base de l'histoire reste toujours la m ê m e , mais elle est fondue dans un monde propre au contexte social de chaque peuple. O n peut donc dire que le conte est une manifestation de l'unité de la pensée humaine.

A travers ses contes et ses légendes, un peuple apparaît sous son vrai visage, avec tous les détails relatifs à sa vie matérielle et spirituelle, à sa pensée, à son évolution, à ses activités, à ses joies et ses souffrances.

Les contes et les légendes sont très nombreux au Maroc, m ê m e s'ils ne sont pas tous écrits, les grands-mères les racontent de mémoire à leurs petits-enfants, de m ê m e que les conteurs, qui transportent leurs auditeurs dans un monde irréel et merveilleux.

Les plus connus sont tirés des Mille et une nuits ou de Kalila et Dimna (écrit par Ibn Al Moukafaa et dont les protagonistes sont des animaux), ou la légende SaïfDou Yazzan (récit fabuleux dont le héros est SaïfDou Yazzan).

Les livres, les auteurs, les films et les programmes télévisés

Les livres indiqués par les élèves sont écrits par des auteurs marocains et étrangers, en voici quelques-uns :

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- Les misérables : Victor H u g o - 20 000 lieues sous les mers : Jules Verne - L a nuit du destin : Tahar Benjelloun - Maître Ali : Abdelkrim Ghallab - Le déluge bleu : Abdeslam Bakkali

Les films préférés par les jeunes sont les films historiques, les films policiers et d'aventures, qu'ils soient marocains, arabes ou étrangers.

Les programmes de télévision préférés sont les dessins animés, les programmes de la télévision scolaire, le sport et l'émission « Le petit canal », réservée au enfants, diffusée le dimanche matin de 10 à 13 heures et dont les présentateurs sont des enfants dont l'âge ne dépasse pas 12 ans.

Les problèmes mondiaux

Les élèves ont fait l'inventaire des problèmes mondiaux auxquels l'humanité se trouve confrontée et ils en ont retenu les trois suivants : la course aux armements, l'analphabétisme et la faim.

L a course aux armements représente une menace constante et un grand gaspillage de l'effort des h o m m e s . L e coût très élevé des armes de toutes sortes, s'il était consacré au développement, aurait pu atténuer les différences qui existent soit au niveau national ou au niveau international. L a solution à cette dilapidation du fruit du travail des peuples que constitue la course aux armements n'est autre que l'instauration d'une paix équitable par voie de négociations sous les auspices des Nations Unies qui a contribué à résoudre plusieurs conflits armés.

L'analphabétisme constitue un frein pour le progrès de l'humanité, car un individu ne sachant ni lire ni écrire ne peut contribuer pleinement au développement de la communauté.

Il faudra donc profiter de l'Année internationale de l'alphabétisation 1990 pour jeter les bases d'un plan s'étendant sur plusieurs années pour alphabétiser le plus grand nombre possible de personnes (hommes et femmes) et généraliser l'enseignement pour tous les enfants (garçons et fillettes) et mettre fin une fois pour toutes à l'analphabétisme qui constitue un affront pour l'humanité. Pour réussir cette opération, il faudra associer toutes les bonnes volontés d'où qu'elles viennent.

L a faim touche malheureusement une grande partie de l'humanité dans plusieurs parties du m o n d e . Ses causes sont diverses et principalement la sécheresse, les conflits armés et la poussée démographique due à l'absence de la planification familiale.

L a famine constitue également une humiliation pour le genre humain, et il faut trouver les solutions convenables pour permettre à tout le monde de manger à sa faim dans les pays qui souffrent de ce fléau.

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Les élèves ont suggéré les solutions suivantes :

1. Instaurer une planification familiale réfléchie basée sur l'éducation et la sensibilisation des populations.

2. Mettre en valeur les terres agricoles en utilisant les moyens techniques et modernes. 3. Renforcer la coopération et la solidarité internationales pour secourir ceux qui ont

faim.

2. L A VIE S C O L A I R E

Le système éducatif :

L a scolarité est obligatoire au Maroc ; pour les enfants marocains, l'enseignement c o m m e n c e généralement dès l'âge de quatre ans. Ils vont, soit dans des écoles coraniques (Katatibs), soit, plus rarement, dans des écoles maternelles. Ces dernières sont, pour la plupart, des institutions privées, où les enfants reçoivent un enseignement préscolaire.

Les écoles coraniques, anciennes écoles traditionnelles, ont été réorganisées depuis 1970, à l'initiative de Sa Majesté le Roi Hassan II, pour devenir de vrais établissements d'enseignement préscolaire chargés de la première éducation religieuse et de l'initiation à la lecture, à l'écriture et au calcul. Elles accueillent actuellement plus de 712 000 élèves.

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A l'âge de sept ans, l'enfant se retrouve à l'école primaire. C e cycle compte cinq années d'études, au terme desquelles l'élève subit l'examen de passage au cycle secondaire.

Durant les deux premières années d'enseignement primaire, les cours sont donnés en langue arabe, qui est la langue nationale. L'apprentissage du français c o m m e n c e dès la troisième année, à raison de huit heures par semaine.

A la fin des études primaires, les enfants ont déjà acquis des notions de base sur la géographie et l'histoire du Maroc et du m o n d e arabo-musulman ; ils ont aussi étudié les leçons, la rédaction et l'expression orale dans les deux langues (arabe et français), ainsi que les bases des grammaires arabe et française. Les écoliers passent, en outre, de joyeux instants sur les terrains de gymnastique, où ils se dépêchent d'oublier les moments parfois pénibles passés en classe.

L'année scolaire commence en automne, le 15 septembre, pour prendre fin en été (30 juin). A la fin de chaque trimestre les élèves obtiennent des congés (d'une dizaine de jours), ainsi qu'à l'occasion de fêtes nationales et religieuses.

L'enseignement secondaire comporte sept années d'études. Il est dispensé dans les lycées et collèges et il est réparti en deux cycles :

- Le premier cycle est un tronc c o m m u n , consacré à la formation générale ; il est sanctionné par le certificat d'études secondaires (CES) ;

- L e deuxième cycle, d'une durée de trois ans, comporte des sections littéraires, scientifiques et techniques, débouchant sur un baccalauréat.

Depuis 1987, le baccalauréat a connu une réforme fondamentale. Cet examen est désormais préparé dès la première année du second cycle secondaire. Et durant les trois années, les élèves subissent des examens d'évaluation qui seront pris en compte pour l'obtention du baccalauréat.

U n e autre réforme non moins importante sera généralisée dès le début de la prochaine année scolaire 1990-1991.

Regroupant l'actuel enseignement primaire et l'actuel premier cycle, l'enseignement fondamental de neuf ans sera obligatoire, ce qui constitue une avancée et un progrès par rapport à de nombreux systèmes éducatifs.

Cette réforme, qui a déjà commencé dans les faits, permettra à tous les enfants marocains d'en bénéficier dès l'âge de 6 ans jusqu'à 15-16 ans.

Cet enseignement comporte trois cycles : un cycle de base de six à neuf ans, un cycle d'éveil de neuf à douze ans et un cycle terminal jusqu'à l'âge de 15 à 16 ans.

Il existe au Maroc divers types d'enseignements :

- L'enseignement public bilingue (arabe-français) qui regroupe la majorité des effectifs. - L'enseignement public arabisé.

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- L'enseignement public originel, qui est un enseignement à caractère religieux et qui est dispensé dans une vingtaine d'établissements répartis à travers le pays ; - L'enseignement public professionnel, qui a connu une réforme radicale en 1984, vise à répondre aux besoins grandissants pour le travail qualifié. Il comprend trois niveaux : la spécialisation, la qualification et la technicité. Les effectifs de ce type ont atteint, en 1988, 76 910 stagiaires âgés de 12 à 18 ans. - L'enseignement privé, qui dispense un enseignement identique à l'enseignement public mais qui est payant, relève de personnes privées marocaines ; toutefois, ce type d'enseignement est subventionné par l'État qui fournit m ê m e une partie du personnel nécessaire.

Il existe enfin des établissements primaires et secondaires relevant des missions étrangères, qui accueillent aussi des étudiants marocains.

L'enseignement supérieur, de durée variable selon la nature et le cycle d'études, est dispensé dans une dizaine d'universités et plusieurs écoles supérieures ou instituts spécialisés.

Description d'une École associée :

Notre collège fut créé en 1976. Il a porté d'abord le n o m de « M a a m o r a » (qui est l'une des plus grandes forêts du Maroc). Puis il changea de n o m en 1987 pour s'appeler : « Collège Mansour Eddahbi » (qui est un souverain de la Dynastie saadienne).

Notre collège se trouve dans le quartier El Hadid à Khémisset (à 80 k m de Rabat la capitale), et a une superficie de 41 000 m 2 . Il comporte 36 salles de classes, un laboratoire pour les sciences naturelles et la physique, une salle réservée à l'éducation des f e m m e s et des installations sportives.

U n e école associée : le Collège M a n s o u r Eddahbi, Khémisset

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O n compte dans notre établissement 1 909 élèves dont l'âge varie entre 11 et 16 ans. us sont répartis en 14 premières années, 16 deuxièmes années, 14 troisièmes années et 4 quatrièmes années.

L'administration est assurée par 33 personnes dont le directeur, les surveillants généraux et les répétiteurs.

L e corps éducatif compte 88 professeurs ( h o m m e s et femmes) qui enseignent diverses disciplines : mathématiques, sciences naturelles, physique, langue arabe, langue française, histoire, géographie, éducation islamique et civique, éducation physique ...

Les activités extrascolaires :

Les activités extrascolaires sont considérées c o m m e un élément positif complémentaire dans la formation et l'éducation de l'élève et sont une occasion pour mettre en pratique dans certains cas ce qu'il a appris au cours des leçons à caractère théorique, d'affirmer sa personnalité et de développer ses capacités intellectuelles et physiques. Il apprend également à compter sur lui-même, à prendre goût au travail utile...

C o m m e c'est le cas dans tous les établissements scolaires marocains, il y a dans notre collège un conseil d'administration chargé de superviser les activités parascolaires. Il comprend, outre le chef de l'établissement, un groupe de professeurs. C e conseil est composé de plusieurs comités :

1. L e comité technique, chargé d'animer plusieurs clubs :

- L e club de cinéma qui s'occupe de la projection de films documentaires à caractère scientifique, culturel et éducatif.

- L e club de théâtre qui présente des pièces de théâtre, des sketches et des saynètes à caractère social et culturel. A la fin des représentations s'ouvre un débat.

- Le club de dessin qui est ouvert à tous les élèves qui sont intéressés ou qui sont doués dans ce domaine. Des expositions sont organisées de temps à autre.

2 . L e comité culturel, chargé de mettre en œuvre des activités culturelles telles que les conférences, les séminaires, les concours littéraires et le club de lecture.

3. L e comité sportif, qui s'occupe de toutes les activités sportives telles que les jeux divers, les compétitions ... Chaque élève est libre de choisir le sport qui lui convient.

4 . Le comité social, qui s'occupe des excursions et des visites d'études que nous effectuons soit dans des usines, soit dans des zones touristiques ou agricoles.

Notre collège fait également partie du Système des écoles associées créé par l ' U N E S C O et qui a pour but de jeter les bases de la compréhension internationale. Dans ce cadre, nous étudions avec nos professeurs des sujets déterminés tels que les problèmes mondiaux (course aux armements, famine, l'environnement, la sécheresse . . . ) , les cultures des autres pays, les droits de l ' h o m m e . . .

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Le sport scolaire

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Centre U N E S C O de rencontres des cultures, Khémisset

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L e centre U N E S C O de rencontre des cultures à Khémisset participe à ces activités en projetant dans notre établissement des films produits par l ' U N E S C O , l ' O N U ou d'autres organisations et en nous présentant des personnes étrangères de passage au centre qui nous font des exposés sur leurs pays et leurs cultures.

Notre collège c o m m é m o r e les journées internationales (journée de l'environnement, journée de la f emme, journée des droits de l ' homme ...)• Des groupes d'élèves sont chargés de rédiger un exposé sur le sujet qui sera présenté et discuté dans toutes les classes.

3. LA VIE COMMUNAUTAIRE

Le Maroc a connu à travers son histoire une vie communautaire intense c o m m e peuvent en témoigner les divers aspects de son patrimoine intellectuel et matériel.

Nous décrivons ci-après quelques aspects particuliers à notre pays.

Les souks (marchés hebdomadaires)

L e souk est une des manifestations sociales les plus caractéristiques de la vie rurale. C'est un lieu de rencontre et un moyen de commercialisation traditionnelle. La population marocaine étant essentiellement rurale, chaque tribu compte un certain nombre de souks qui se tiennent en rase campagne ou dans un enclos qui leur est réservé et qui portent toujours le n o m du jour où ils ont lieu : « Souk essebt », marché du samedi.

Il existe naturellement plusieurs foires commerciales et des expositions internationales et nationales.

L a foire internationale de Casablanca est organisée une fois tous les deux ans et à laquelle participent plusieurs pays ; l'exposition internationale du livre est organisée par le Ministère des affaires culturelles tous les ans. Diverses foires spécialisées à caractère national et international sont organisées à longueur d'année dans différentes villes du pays. A l'échelon régional, chaque province organise annuellement une foire ou une semaine culturelle et commerciale.

L a Halqa

L a forme la plus ancienne du théâtre traditionnel au Maroc est la Halqa. C'est une représentation en plein air, les spectateurs formant un cercle autour des acteurs qui sont le plus souvent des conteurs, des bouffons, des baladins, des acrobates, des prestidigitateurs, etc. Les amuseurs appelés meddahs ou moubsits présentent leurs distractions dans les foires (souks) ou dans les grandes places des villes. La place de Jamaa Al Fna à Marrakech est mondialement connue ; on y présente quotidiennement encore et depuis des siècles diverses représentations et exhibitions qui ont gardé leur cachet traditionnel.

L a plupart du temps, le public participe au divertissement, l'acteur demande à un spectateur de lui tenir un accessoire ou de servir d'intermédiaire entre deux personnages de sa pièce. Les spectateurs sont également appelés à répéter une prière pour implorer un Saint afin que les acteurs puissent accomplir leurs tours avec succès.

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Dans ces représentations, toutes les formes d'expression théâtrale se trouvent réunies : la comédie, la tragédie, la narration, la danse, etc.

La Halqa continue jusqu'à nos jours à attirer des amateurs et principalement les enfants à la sortie des écoles.

L a vie au cours du mois de ramadan

Le jeûne est l'un des cinq commandements de l'Islam ; il dure un mois par an selon le calendrier lunaire. Durant cette période, plusieurs manifestations religieuses et culturelles sont organisées, dont les plus importantes sont les causeries religieuses présidées par Sa Majesté le Roi Hassan II, A m i r Al Mouminine , et animées par d'éminents savants de divers pays musulmans.

Après la rupture du jeûne qui intervient au coucher du soleil, les gens vont soit à la mosquée, soit dans les cafés ou veillent en famille jusqu'à l'heure du « Souhour » (repas nocturne).

Les associations culturelles

Ces associations constituent un facteur important dans la vie culturelle au Maroc. Elles participent à l'action culturelle et sociale du pays soit au plan national, régional ou local. Elles collaborent avec les organismes officiels pour mettre en œuvre diverses activités.

Les associations culturelles sont très nombreuses au Maroc et certaines d'entre elles sont de véritables institutions à caractère culturel et social dont le rôle est primordial dans la promotion de la vie communautaire.

D e nombreuses manifestations (congrès, séminaires, semaines culturelles, festivals, etc.) sont organisées à longueur d'année dans toutes les régions du pays.

L ' h u m o u r

Les Marocains ont le sens de l'humour qu'ils considèrent c o m m e un moyen souple pour faire passer un message aux jeunes en vue de les éduquer et d'attirer l'attention des gens en général sur les erreurs ou les difficultés de la vie, d'une manière plaisante, dans l'espoir de les corriger ou les atténuer.

E n famille et entre amis, on raconte des plaisanteries, des blagues, des anecdotes, des devinettes... qui détendent l'ambiance et font rire. Les histoires amusantes les plus racontées à travers le pays concernent Jeha qui est un personnage imaginaire dont les aventures sont le plus souvent très drôles.

E n voici quelques exemples :

Jeha et les brochettes

U n jour, Jeha passe devant un marchand de brochettes. H u m ! Q u e cela sent bon ! Jeha a faim, mais n'a pas assez d'argent. C o m m e n t faire ? Il va acheter une galette et revient. Il s'arrête devant le marchand de brochettes. Celui-ci lui demande s'il en veut.

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- N o n , non merci, je ne veux rien, répond Jeha.

- Alors va-t-en ! Laisse-moi travailler.

- Attends un peu, dit Jeha.

Il prend un morceau de son pain et le tient au-dessus des brochettes qui rôtissent sur le feu. Le marchand étonné demande :

- Mais que fais-tu ?

A u bout d 'un momen t , le morceau de pain est couvert de fumée et de graisse ; il a une très bonne odeur.

- C'est très bon, dit-il, merci et au revoir.

Mais le marchand lui demande de payer.

Te payer, dit Jeha, mais je n'ai pas pris de viande, j'ai seulement enfumé m o n pain.

Les deux protagonistes crient l'un plus fort que l'autre, ce qui attire une foule de badauds. Ceux-ci décident de les conduire chez le Qadi (juge). Le Qadi demande à Jeha un dirham. H prend la pièce, la montre au marchand de brochettes et la fait sonner par terre plusieurs fois, puis la rend à Jeha et dit au commerçant :

- Voilà, il a mangé son pain à la fumée de tes brochettes, et il t'a payé avec le tintement de son argent.

N'est-ce pas équitable ?

L'âne de Jeha

E n revenant chez lui un soir, le voisin de Jeha trouve celui-ci assis sur une grosse pierre et près de lui son âne avec des lunettes. Stupéfait, le voisin demande à Jeha :

- Pourquoi as-tu mis des lunettes à ton âne, Jeha ?

- Cher voisin, répond-il, tu sais bien qu'il y a la sécheresse cette année, et je n'ai rien trouvé à lui donner à brouter que ce tas de sciure de bois, c'est pour cela que je lui ai mis ces lunettes vertes pour qu'il croit que c'est de l'herbe.

Jeha insomniaque

A une heure tardive, par une nuit d'hiver, le gardien du quartier voit Jeha passer et semblant chercher quelque chose, il lui demande :

- Qu'as-tu perdu de si important, Jeha, pour sortir le chercher à cette heure ?

- Effectivement m o n ami, j'ai perdu le sommeil et je suis à sa recherche.

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H. VENEZ VISITER NOTRE PAYS

L e Maroc est l'un des pays arabes et africains situé au carrefour des voies maritimes et aériennes internationales. Sa proximité de l'Europe au nord, et sa distance moyenne de l'Amérique sont des facteurs qui ont fait du Maroc un point de liaison entre plusieurs pays du monde.

Les anciens géographes arabes l'avaient appelé Al Maghreb, pays du couchant, car c'est le dernier pays arabe qui voit le soleil se coucher. Il fut aussi connu sous le n o m de Marrakech, ville qui existe toujours et qui fut durant plusieurs siècles la capitale du pays.

L e Maroc occupe la partie nord-ouest du continent africain, et couvre une superficie de 710 850 k m 2 . Il est baigné par la mer Méditerranée au nord,-et à l'ouest par l'océan Atlantique. A u sud se trouve la Mauritanie et, à l'est, l'Algérie.

Pour donner une idée encore plus précise du pays, nous parlerons des trois zones géographiques qui le caractérisent :

- La zone nord s'étend des frontières avec l'Algérie jusqu'à l'océan Atlantique. Le détroit qui sépare le Maroc de l'Espagne se d é n o m m e « Gibraltar » (la montagne de Tariq).

Les plaines marocaines couvrent environ le cinquième de la surface du territoire et leurs sols sont très fertiles.

Les plaines du Gharb se trouvent à l'ouest ; les plaines de la Chaouia et du Sais sont considérées c o m m e le grenier du Maroc, c'est-à-dire qu'elles fournissent la plus grande partie des céréales cultivées. La plaine du Souss est réputée pour ses agrumes (oranges, mandarines, citrons . . . ) . Toutes ces plaines sont arrosées par des fleuves aux eaux abondantes : O u m Errabi, Tensift, Sebou, Maulouya ...

Les chaînes de montagnes se distinguent par leur altitude : au nord, la montagne du Rif ressemble à un arc de cercle, au centre le Haut Atlas et le M o y e n Atlas forment une épine dorsale, au sud le Petit Atlas domine le désert.

- La zone orientale comprend le bassin du fleuve Moulauya et les hauts plateaux. Cette région est riche en minerais de charbon. Elle est connue aussi pour ses vignes, ses agrumes, ses céréales et ses troupeaux de moutons.

- La zone méridionale, située à l'extrême sud, est bordée par l'océan Atlantique et elle se caractérise par un climat de type saharien.

Le peuple

Les origines du peuple marocain :

Durant les périodes préhistoriques, le Maroc était habité par des populations venues du Y é m e n (en Asie) passant par l'Ethiopie et l'Egypte. C'étaient les Berbères ou Amazighs. Ils se nourrissaient de viande, de lait, de fruits et de légumes, ainsi que de miel et de couscous.

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Ils habitaient des grottes creusées dans les montagnes et portèrent d'abord des peaux d'animaux puis tissèrent leurs vêtements avec de la laine, us enterraient leurs morts après les avoir repliés et quelquefois colorés d'ocre rouge. Les tombes étaient orientées vers l'est et l'on plaçait près des défunts des poteries et des bijoux.

Les Amazighs formaient des familles qui se groupaient en petites communautés, lesquelles formaient une tribu. Et à l'occasion d'une guerre un chef était désigné.

Les habitants des hameaux constituaient un conseil qui avait pour rôle d'arbitrer les différends qui pouvaient apparaître entre les membres de la communauté. C e régime social qu'avaient connu les anciens habitants du Maroc reflète leur progrès dans la civilisation primitive qui prévalait alors.

Les Phéniciens et les Carthaginois, qui s'intéressaient surtout au commerce, sont venus au Maroc et sont restés plus de mille ans sur les côtes marocaines (1200 avant J.-C. - 100 après J . - C ) . Ils y ont fondé des comptoirs afin d'abriter leurs bateaux et vendre leurs marchandises. Les Phéniciens furent les premiers à employer la monnaie au lieu du troc de marchandises. Ds ont aussi inventé l'alphabet. L a langue punique, dérivée de leur langue, ainsi que leurs croyances, leurs traditions et leur civilisation se répandirent au Maroc ; c'est ainsi que les Berbères acquirent de nouvelles techniques dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage, de l'extraction des métaux et de l'architecture.

Les Romains occupèrent les plaines du nord du pays après avoir détruit la ville de Carthage fondée par les Phéniciens au bord du golfe de Tunis.

Les Romains s'intéressèrent avant tout à l'exploitation des habitants et des terres. Quelques soldats purent se mêler aux Berbères et leur transmirent leur langue latine, leurs croyances et leurs traditions.

Plusieurs villes ont été édifiées par les Romains dont les vestiges existent encore : Volubilis (près de Meknès ) , Lixus (Larache), T a m o d a (Tétouan). Ils ont également construit de nombreux ponts et creusé des puits et des canalisations.

L e peuplement

Les invasions (Phéniciens, Romains, Byzantins et Vandales) ont peu marqué le peuplement. L'arrivée des Arabes fut au contraire un événement décisif : ils introduisirent l'islam ainsi que leur langue et leur civilisation. A u xxe siècle, la colonisation française et la colonisation espagnole ont influencé surtout la vie politique et l'économie.

L a population marocaine est donc constituée de Berbères originaires de la presqu'île arabique, ce sont les plus anciens, d'Arabes venus propager l'Islam, d'Andalous qui entrèrent au Maroc au cours du XIVe siècle venant d'Espagne (Andalousie) et d'Africains de souche noire qui ont émigré au Maroc dès le début du xvr siècle.

L a population marocaine est jeune, en rapide accroissement : 32,6 % des habitants ont moins de dix ans et 56,3 % ont moins de vingt ans.

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La population augmente de manière continue en raison d'une forte natalité et l'abaissement de la mortalité. E n 1958, on comptait 10 200 000 habitants. Elle atteint en 1988 près de 24 000 000, dont 60 % vivent dans les campagnes.

La langue officielle au Maroc est l'arabe. La plupart des Marocains parlent l'arabe dialectal, très proche de l'arabe classique. D'autres parlent des dialectes berbères. Les langues étrangères les plus utilisées sont le français, l'espagnol et l'anglais.

Le drapeau national est rouge, frappé d'une étoile verte à cinq branches au centre. La couleur rouge symbolise le sacrifice pour la patrie, l'étoile symbolise les cinq commandements de l'Islam.

Le drapeau national du Maroc

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E n optant pour le libéralisme en matière d'économie, le Maroc a choisi c o m m e monnaie officielle le dirham, qui se subdivise en cent centimes. Il existe des billets de banque de deux cents, cent, cinquante et dix dirhams et des pièces en métal de cinq dirhams, un dirham, cinquante, vingt, dix et cinq centimes.

L a religion du peuple marocain

Les Marocains sont de confession musulmane dans leur très grande majorité. Ils appartiennent au rite malékite, l'un des quatre rites orthodoxes de l'Islam qui est une religion monothéiste, c'est-à-dire que les musulmans ne croient qu'en un seul dieu, Allah.

L e mot islam signifie soumission à Allah. L e Prophète Sidna M o h a m m e d est venu réaffirmer les messages des religions révélées qui l'ont précédé. Le Coran (Livre sacré) soutient les préceptes de tous les prophètes sans distinction. La conduite du musulman au sein de sa communauté est déterminée par le Coran et les Hadith (paroles des prophètes).

« Nous t'avons inspiré c o m m e nous avions inspiré Noë et les prophètes venus après lui. Nous avions inspiré Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, les Tribus, Jésus, Job, Jonas, Aaron, Salomon et nous avions donné les Psaumes à David. Nous avions inspiré les prophètes dont nous t'avons déjà raconté l'histoire et les prophètes dont nous ne t'avons pas raconté l'histoire. Dieu a réellement parlé à Moïse. » (Coran, Sourate des femmes, versets 163/164).

Les cinq commandements de l'Islam sont :

1. La Chahada, qui consiste à prononcer la phrase suivante : « il n'y a de dieu qu'Allah et M o h a m m e d est son Prophète. » C'est un acte de foi.

2. La prière, qui doit être faite cinq fois par jour. Les musulmans font leurs prières dans une mosquée. Cependant, l'Islam laisse toute liberté au musulman de faire sa prière partout où il se trouve, la terre entière constitue pour le croyant une vaste mosquée, pure et sacralisée.

3. Le Carême (ramadan) : le musulman doit s'abstenir, un mois par an, de manger, de fumer ou d'avoir un plaisir charnel, et ce, du lever du jour jusqu'au coucher du soleil.

4. L a Zakat, qui consiste, pour le musulman, à donner chaque année le 1/40° de ses bénéfices aux nécessiteux. C'est une sorte d'impôt institué pour rétablir l'équilibre social.

5. L e pèlerinage (Haj), qui n'est obligatoire que pour ceux qui en ont les moyens et qui consiste à se rendre une fois dans la vie à La Mecque, en Arabie Saoudite. Le pèlerinage est pour les musulmans répandus à travers le monde une occasion de se réunir et se connaître. Ainsi, plusieurs dizaines de milliers de musulmans de tous les pays se rendent chaque année dans les lieux saints pour accomplir ce devoir religieux.

E n voici quelques règles :

« Ainsi, nous avons fait de vous une nation du juste milieu » (Coran, Sourate de la vache, verset 143).

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- Les vrais croyants sont ceux dont les coeurs sont pénétrés de crainte lorsque le n o m du Dieu est prononcé, dont la foi augmente à chaque lecture de ses enseignements, ceux qui ne mettent de confiance qu'en leur Seigneur, qui observent la prière et font l'aumône (Coran, Sourate du Butin, versets 19-22).

- Dieu n'impose à aucune â m e un fardeau qui soit au-dessus de ses forces (Coran, Sourate de la vache, verset 286).

- O Croyants ! Observez strictement la justice ... dussiez-vous témoigner contre vous-mêmes, contre vos proches, contre vos parents (Coran, Sourate des femmes, verset 134).

- O Croyants ! Soyez fidèles à vos engagements (Sourate de la table, verset 1).

- Réconcilier deux êtres séparés est un geste plus méritoire que de faire la prière, le jeûne et l'aumône (Hadith).

- U n croyant peut toujours espérer l'expiation de ses forfaits, sauf en cas d'assassinat (Hadith).

- La foi et l'avarice ne se trouvent jamais réunies dans le coeur du croyant (Hadith).

- N e peut être considéré c o m m e croyant celui qui mange à satiété pendant que son voisin meurt de faim (Hadith).

- Le bon croyant ne doit dire que du bien, sinon il observe le silence (Hadith).

- Aimer et servir un voisin constituent des actes de foi (Hadith).

- Le croyant est tenu de respecter les biens et la vie d'autrui (Hadith).

- L e vrai mouslim (le musu lman) est celui qui ne nuit à personne ni par ses propos malveillants ni par ses actes. Le vrai moumine (le croyant) est celui vis-à-vis de qui tous les h o m m e s doivent se sentir en sécurité dans leur personne et leurs biens (Hadith).

- O n posa au Prophète la question suivante : « Quelle est la qualité jugée la meilleure chez le musulman ? ». Il répondit : « C'est de calmer la faim d 'un miséreux et de saluer toute personne connue ou inconnue. » (Hadith).

- La foi par excellence se manifeste par un bon comportement envers les h o m m e s , la foi comporte plus de 70 branches : la branche la plus infime consiste à écarter d'une voie publique tout obstacle pouvant nuire aux passants (Hadith).

- Dieu n'agrée point une foi qui ne soit pas étayée par des actes (Hadith).

- U n croyant physiquement fort est plus valable et est mieux aimé de Dieu qu'un moumine de faible constitution (Hadith).

- Dieu aime le croyant qui exerce un métier (Hadith).

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- Mieux vaut pour un moumine ramasser du bois pour assurer son gagne-pain que mendier (Hadith).

- Celui qui s'écarte de la communauté est considéré c o m m e s'étant détaché des liens de l'Islam (Hadith).

- Le croyant qui fréquente les h o m m e s en opposant la patience à leurs méfaits a plus de mérite que celui qui les fuit par répugnance pour le tort qu'ils pourraient lui porter (Hadith).

- Le bon croyant ne profère contre personne des malédictions, des calomnies ou des propos grossiers (Hadith).

- Chaque musulman a envers son prochain six obligations :

1. S'il le rencontre, il doit le saluer

2. S'il l'invite, il doit répondre à son invitation

3. S'il lui demande conseil, il doit le conseiller

4 . S'il tombe malade, il doit lui rendre visite

5. S'il éternue, il doit dire « que Dieu te bénisse »

6. S'il meurt, il doit assister à son enterrement (Hadith).

Les Habous

Si nous avons choisi de parler des Habous ou W a q f c'est qu'il s'agit d'une institution très originale établie par l'Islam dès l'avènement du prophète M o h a m e d et qui se perpétue au Maroc jusqu'à nos jours.

C'est l'acte par lequel une personne affecte à perpétuité des biens (immobiliers en général) à une œuvre ou service religieux, social ou humanitaire qu'elle détermine auparavant.

A u Maroc, il existe deux sortes de Habous :

- Les Habous de famille qui se caractérisent par le fait qu'avant d'être affectés à l'œuvre ou l'établissement institué, ils profitent à une série de personnes dans l'ordre indiqué par le constituant.

- Les Habous publics sont constitués directement et immédiatement au profit d'une œuvre charitable ou sociale.

Les Habous comprennent des mosquées, des zaouias (édifices du culte), des sanctuaires, des cimetières, des écoles, des asiles et un grand nombre d'immeubles productifs de revenus qui sont affectés à l'entretien des édifices religieux, au fonctionnement du culte, à l'éclairage des mosquées, aux secours à l'intention des pauvres, aux subsides versés aux étudiants, à l'entretien des hôpitaux, à la protection des animaux, etc.

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E n principe, chaque Habou constitue une fondation indépendante et autonome qui, à l'origine, était administrée par un gestionnaire spécial appelé Nadir, désigné par le constituant ou, à défaut, par les autorités. Par la suite, toutes les fondations afférentes à un m ê m e établissement (une mosquée, par exemple) ont été placées sous la responsabilité d'un seul Nadir qui, en définitive, est un véritable fonctionnaire n o m m é par le Ministère des Habous et des affaires islamiques.

Ainsi s'est constitué, par les initiatives privées et publiques, le patrimoine des Habous dans les villes et les campagnes, qui a doté le Maroc d'une œuvre pieuse charitable, humanitaire et sociale.

Cette institution a été organisée dans le pays d'une façon définitive par le roi Moulay Ismail, qui a créé une administration qui centralise la gestion de tous les biens Habous constitués au Maroc.

L a Constitution marocaine :

M e s frères, marchons vers la gloire. Et prenons le M o n d e à témoin Qu'ici nous vivons avec la devise : Dieu-la Patrie-le Roi

« Le R o y a u m e du Maroc, État musulman souverain, dont la langue officielle est l'arabe, constitue une partie du Grand Maghreb.

État africain, il s'est assigné c o m m e l'un de ses objectifs la réalisation de l'Unité africaine.

Conscient de la nécessité d'inscrire son action dans le cadre des organismes internationaux, dont il est devenu un m e m b r e actif et dynamique, le R o y a u m e du Maroc souscrit aux principes, droits et obligations découlant des Chartes desdits organismes.

D e m ê m e , le Royaume du Maroc réaffirme sa détermination d'œuvrer pour le maintien de la paix et de la sécurité dans le M o n d e ».

C e refrain de l ' H y m n e national et le préambule de la Constitution marocaine résument les valeurs et les aspirations du peuple marocain.

L e Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale. L a Constitution définit les pouvoirs dévolus au Roi, au gouvernement et aux représentants de la nation (parlement). Elle détermine également les droits et les libertés, ainsi que les devoirs de chaque citoyen.

Le texte de la Constitution proclame, en effet, l'égalité de tous devant la loi ; l'Islam est la religion de l'Etat ; l ' h o m m e et la femme jouissent de droits politiques égaux ; les libertés de circulation dans tout le royaume, d'opinion, d'expression et de réunion sont assurées à tous ; la Constitution garantit en outre le droit à l'éducation, au travail, à la grève et le droit de propriété.

Le parlement marocain est monocaméral, c'est-à-dire qu'il comprend une seule chambre.

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Cette chambre doit être composée de deux tiers d'élus au suffrage universel direct, le dernier tiers étant constitué par des élus au suffrage indirect (ces derniers élus proviennent des organisations professionnelles syndicales et artisanales, des chambres de c o m m e r c e , d'agriculture, etc., et comprennent aussi des représentants des conseils c o m m u n a u x ) . A l'échelon provincial et communal , il existe également des assemblées élues.

L a capitale :

Rabat est la capitale administrative du Royaume du Maroc. Elle compte plus d'un million d'habitants y compris Salé, ville jumelle sur l'autre rive du fleuve Bouregrag. C e n'est pas la ville la plus peuplée c o m m e c'est le cas dans de nombreux pays. Son rôle historique ne fut pas très important avant qu'elle ne fût choisie c o m m e capitale en 1912. C'est une ville propre, ordonnée, aux avenues larges et rectilignes.

Rabat est une ville blanche, rayée de vestiges ocres, avec ses quartiers neufs, résidentiels et les bâtiments solennels des ministères et des ambassades. Le quartier industriel se trouve dans la banlieue.

La médina (ville ancienne) demeure un centre commercial très actif.

Rabat compte plusieurs monuments, mosquées, jardins, musées, etc.

L e climat :

Le Maroc est au voisinage de l'océan et du désert. Les étés sont chauds et arides, tandis que les hivers sont doux grâce à l'océan Atlantique. Mais l'heureuse influence de l'océan diminue à mesure qu'on s'éloigne vers le sud et vers l'est. La température moyenne varie entre six degrés en hiver et trente degrés en été.

L a végétation :

Les sols sont variés : Les Tirs sont des terres de teinte foncée qui conservent assez d'humidité pour être couvertes de pâturages et permettre diverses cultures, les hamris, terres légères, rougeâtres bonnes pour les céréales.

Les forêts couvrent cinq millions d'hectares : La forêt de la M a a m o r a , près de Rabat la capitale, s'étend sur 135 000 ha de chênes-lièges ; les régions couvertes par l'alfa atteignent 2 800 000 ha. A u sud, on trouve des forêts d'arganiers : 725 000 ha (l'arganier est un arbre oléagineux qui n'existe qu'au Maroc et en Amérique du Sud).

O n plante chaque année au M a r o c plusieurs millions d'arbres pour compenser les dégradations des forêts dues à l'urbanisation.

Les sources d'énergie :

D'énormes possibilités sont offertes par les grands fleuves pour la production d'électricité. Il existe actuellement plus de vingt-deux barrages qui assurent en partie la production de l'énergie électrique et l'irrigation des terres agricoles.

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La production globale de l'électricité a atteint, en 1988, 7 532 millions de k W h . Nous citerons aussi quelques chiffres concernant les autres sources d'énergie :

L e charbon : 636 700 tonnes Le pétrole brut : 19 900 tonnes Le gaz naturel : 74 000 tonnes

Les mines :

Les phosphates constituent une ressource essentielle. La production a dépassé 25 millions de tonnes en 1988. L e Maroc occupe ainsi le troisième rang mondial, après les États-Unis et l'Union soviétique.

U n e partie de la production est traitée dans les usines de Safi, le reste est exporté, ce qui fait du Maroc le premier exportateur mondial de phosphates.

O n trouve aussi d'autres minerais de moindre importance c o m m e le fer, le plomb, le cuivre, le zinc, le sel, l'argent,...

Signalons que des villes et des villages sont nés de l'exploitation minière. C'est le cas en particulier de Khouribga et Youssoufia, de Boukraa, Djerada ...

L'agriculture, l'élevage et la pêche :

L'agriculture est très importante pour l'économie marocaine, c o m m e en témoignent les chiffres de la production de légumes, d'huiles végétales, de betteraves sucrières, d'agrumes, de céréales, etc.

L'élevage aussi est considérable, car il occupe une partie très importante des habitants ruraux qui élèvent des troupeaux de moutons, de bovins, de chameaux ... L'industrie utilise c o m m e matières premières les laines, les peaux et les cornes des bêtes. L'élevage assure également les besoins des habitants en lait et en viandes.

Les richesses halieutiques sont également très abondantes car les côtes marocaines sur la mer Méditerranée et l'océan Atlantique dépassent 3 000 k m . La pêche maritime fait vivre plus de 100 000 familles. L a production de poissons pour l'année 1988 est estimée à 410 000 tonnes dont 308 000 de sardines. A Safi et Agadir, on trouve plusieurs dizaines de conserveries de sardines.

Les communications :

L e réseau routier comporte 10 882 k m de routes principales et 8 806 k m de routes secondaires. Les voies de chemins de fer sont longues de 1 800 k m , et desservent un grand nombre de villes et de villages surtout à l'ouest et à l'est du pays. O n projette de construire une ligne ferroviaire au sud reliant Marrakech à El Aïoun.

U n e liaison fixe entre le Maroc et l'Espagne sera bientôt mise en chantier et cela facilitera encore plus les communications avec l'Europe.

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Dans le domaine maritime, le Maroc possède une ancienne tradition qui fit dire des Marocains qu'ils étaient les seigneurs des mers. Il existe aujourd'hui au Maroc, selon les statistiques de 1988, 16 482 navires de toutes sortes qui sont exploités dans les domaines des transports des voyageurs, des marchandises et de pêches maritimes. Les ports les plus importants se trouvent à Casablanca, Mohamedia , Safi, Agadir, Nador, El Jadida, El Aïoun et Tanger.

E n ce qui concerne les communications aériennes, il existe plus de dix grands aéroports qui assurent les transports des passagers et des marchandises dans toutes les régions du monde ...

L'industrie :

Bien que le Maroc demeure encore un pays à vocation largement agricole, l'industrie de transformation occupe une place croissante dans l'économie générale du pays. Ces industries (petites et moyennes) sont en majeure partie gérées par des sociétés privées dans le cadre de l'économie libérale. Elles occupent aujourd'hui un nombre très important de salariés. Le secteur semi-privé est considérable également. Ainsi, il existe plusieurs offices nationaux qui s'occupent de diverses branches industrielles : le sucre, le raffinage du pétrole, le traitement des phosphates, le montage des véhicules, etc.

L e tourisme :

Le Maroc a également une vocation touristique. L'extraordinaire séduction exercée par ses vieilles cités, avec leurs souks pittoresques et leurs antiques monuments , la beauté des paysages m o n t a g n e u x ou sahariens, le développement des côtes atlantiques ou méditerranéennes, l'hospitalité de ses habitants, l'originalité et la richesse de l'artisanat et du folklore marocains et enfin l'existence d'hôtels bien équipés, de villages de vacances, sont autant de facteurs qui favorisent le développement du tourisme au Maroc.

Deux courants touristiques existent actuellement, l'un en hiver et au printemps qui utilise le bateau ou l'avion, l'autre en été alimenté par des vagues de véhicules. Le nombre de touristes a atteint en 1989 plus de trois millions. L'intérêt économique de ce secteur est très important, car les visiteurs dépensent dans le pays de précieuses devises étrangères qui permettent le développement, entre autres, de l'hôtellerie, de l'artisanat...

Les touristes étrangers visitent notamment les vieilles villes traditionnelles : Rabat, Tétouan, Tanger et surtout Fès, Marrakech et Meknès. U n e bonne partie se dirige vers Agadir et les villes côtières du sud.

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m . NOTRE CULTURE : LE PASSÉ

1. NOTRE PASSÉ CULTUREL

Avant l'avènement de l'Islam, il n'existait pas au Maroc une culture prépondérante. Il y a certes eu les influences des Phéniciens, des Romains, des Carthaginois et des Byzantins qui occupèrent successivement le pays durant plusieurs siècles et qui ont introduit des éléments positifs et principalement dans le domaine de l'agriculture, de l'extraction des minerais, du tissage, etc.

Les Arabes, dont la première expédition dirigée par O q b a Ben Nafi eut lieu en 680, ont apporté une religion et une culture qui ont cimenté les diverses tribus pour donner naissance à une entité dont nous allons tenter d'exposer ci-après les principaux points qui ont marqué son histoire depuis la fondation de la nation marocaine en 788.

L a fondation de la ville de Fès

La ville de Fès fut la capitale du premier royaume marocain indépendant créé par la dynastie Idrisside.

Cette ville a été construite, selon les historiens arabes, par Idriss II, qui a succédé à son père. E n 808 aurait été bâti, sur la rive droite de l'oued (rivière) Fès, le quartier appelé plus tard Andalous et, en 809, sur la rive gauche le quartier des Kairouanais.

Quelques années plus tard, 300 familles originaires de Kairouan (Tunisie) viennent habiter la rive gauche de l'oued. Vers 860, c o m m e n ç a la construction de la grande mosquée des Andalous par une femme appelée Fatima O u m El Banine El Fihria, qui devint par la suite la célèbre Université Qaraouiyne. Ainsi, Fès devint un centre important du rayonnement de la culture dans l'Occident islamique, au m ê m e titre que d'autres cités de l'époque c o m m e Kairouan ou Cordoue, en Andalousie.

Le n o m de la ville serait dû à une pioche qu'on aurait découverte en creusant les fondations.

L a vie culturelle à l'époque almoravide

Les Almorávides, gens du ribat "forteresse", sont des Berbères nomades du Sahara.

Cette dynastie, dont le premier souverain était Youssef Ben Tachfine, a pu créer un empire qui englobait toute l'Afrique du Nord et l'Andalousie.

Youssef Ben Tachfine fonda la ville de Marrakech en 1062 au pied de la montagne du Grand Atlas, à 4 k m du fleuve Tensift ; pour donner l'exemple, il travailla lui-même avec les maçons. Marrakech comptait alors de nombreux édifices : mosquées, bains publics, fondouks (auberges), fours...

A u cours de cette période, le Maroc subit l'influence culturelle andalouse : savants et poètes vinrent à la cour de Marrakech, l'architecture marocaine s'inspira des divers monuments de

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Cordoue et de Seville et dont nous retrouvons aujourd'hui encore quelques traces, notamment le décor des coupoles de la mosquée Qaraouiyne à Fès qui fut restaurée sous le règne des Almorávides entre 1130 et 1135 (de nouveaux pavillons ont été ajoutés).

Plusieurs palais et mosquées dont il ne reste que des vestiges furent édifiés à Marrakech et dans d'autres régions du pays du Maghreb : Tlemcen, Alger, Fès...

Les Almorávides ont effectué de nombreux travaux d'utilité publique : des canaux pour irriguer les jardins de Fès, des ponts et des canaux souterrains (khettars) à Marrakech, construits par l'ingénieur Abdallah Ben Younous.

Mais ce qui distingua la vie culturelle au cours de cette période qui se prolongea jusqu'au milieu du xir siècle, ce fut la construction des ribats, dont le nombre, selon les historiens, dépassait le millier, éparpillés à travers le vaste empire Almoravide. Le ribat était une sorte de forteresse qui comprenait une cour intérieure entourée de plusieurs pièces sur deux niveaux, une grande mosquée avec un minaret cylindrique qui servait pour l'appel à la prière et observer les mouvements de l'ennemi en cas d'attaque. L e ribat faisait office d'hôpital où étaient soignés les malades gratuitement et de relais pour les voyageurs.

Mais la vocation essentielle du ribat était d'ordre pédagogique, c'est-à-dire qu'il abritait également une école fréquentée par des jeunes filles et garçons. O n fabriquait sur place des produits tels que l'encre et le papier qui étaient distribués gratuitement. Il y avait aussi une bibliothèque qui contenait au moins mille manuscrits.

A Marrakech fut créée une université où étaient enseignées toutes sortes de disciplines théologiques et scientifiques.

L a civilisation à l'époque almohade

La dynastie Almohade (les unitaires) qui succéda aux Almorávides régna sur un vaste empire qui comprenait tout l'occident musulman et l'Andalousie. Il résulta de cette unité et de la paix qui s'instaura, une civilisation magnifique.

Cette époque connut l'essort de la philosophie de la littérature, des sciences et des arts ; l'agriculture, l'industrie artisanale et le commerce se développèrent. Pour établir les impôts que chaque tribu doit payer, le royaume fut mesuré et sa surface calculée : c'est le premier cadastre de l'Afrique du Nord.

Yacoub El Mansour (1184-1199), souverain almohade, fut un grand bâtisseur. A Seville (Espagne), il fait terminer la Giralda, ce minaret géant c o m m e n c é par son père Abdel M o u m e n . A Marrakech, il acheva la mosquée Koutoubia ; à Rabat, il fit construire les remparts et leurs portes et commencer la vaste mosquée Hassan. Il édifia également des hôpitaux.

Les Almohades ont créé plusieurs instituts d'enseignement : ils étaient de trois sortes :

- Les « Katatibs », écoles coraniques, à l'instar des établissements d'enseignement primaire existant en Andalousie.

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- Les "Zaouias" qui étaient des sortes de collèges d'enseignement secondaire.

- Les écoles fondées par le Roi Abdel M o u m e n dont la plus célèbre fut l'école navale de Rabat qui fut la première dans le monde islamique ...

L'activité culturelle durant l'époque mérinide

Les historiens parlent de l'époque mérinide (1269-1465) c o m m e une période de renaissance littéraire, d'essor culturel et d'activité scientifique et intellectuelle intense.

E n effet, cette époque fut marquée par la construction de médersas (collèges où les étudiants étaient logés, suivaient leurs études théologiques, littéraires et scientifiques) dont certaines subsistent encore. Le Roi A b o u El Hassan fonda plusieurs de ces collèges et acheva la construction de Chellah où se trouve son tombeau. Il institua la bibliothèque de l'Université Qaraouiyne.

Plusieurs savants, penseurs, poètes, écrivains, historiens marquèrent de leurs noms prestigieux cette période : Ibn Khaldoun, fondateur de la sociologie, Ibn Battouta, géographe célèbre et grand voyageur, A b o u El Hassan El Marrakchi, maître de la médecine, Ibn Agerrom, grammairien...

Les Mérinides ont construit des monuments moins vastes que ceux des Almohades, mais plus finement décorés, imitant les palais de Grenade en Andalousie. Il en reste aujourd'hui, Chellah près de Rabat, les arsenaux de Salé et de Fès, l'école Bouanania à Fès bâtie sur l'ordre du Roi Abou Inane.

Les légendes de Chellah

Tout souvenir de l'histoire de Chellah s'est estompé des mémoires. Il ne reste plus que la légende d'une ville où l'or et l'argent se trouvaient en telle abondance qu'on en faisait des chaînes pour attacher les chiens et d'autres bêtes. Pervertis par la fortune, les possesseurs de si grandes richesses se dégouttèrent de cultiver leurs champs. Il en résulta une disette si effroyable que des personnes ne trouvaient pas à échanger un plat en or contre une écuelle de blé. O n en vint, pour se nourrir, à moudre les rubis et les diamants. Ainsi périrent les habitants de Chellah, empoisonnés par leur richesse ; beaucoup de leurs trésors sont enfouis sous les broussailles, et l'on raconte que des gens du sud, maîtres en l'art de la sorcellerie, viennent les déterrer la nuit avec des formules magiques.

O n dit encore qu'une anguille fabuleuse, avec les anneaux d'or aux ouïes, vit au fond de la source et que jadis pour la faire apparaître on faisait brûler de l'encens sur la rive. O n lui offrait des œufs durs en pâture et elle réalisait tous les voeux.

L a dynastie saadienne

La dynastie des Saadiens régna sur le Maroc au cours du xvr siècle entre 1511 et 1599. Le pays connut son apogée sous le règne du Roi A h m e d Mansour Eddahbi (Le Victorieux) qui m e n a avec succès une guerre de libération contre les Portugais en 1578, et organisa des expéditions vers le Soudan en 1591 d'où il ramena de grandes richesses.

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L'influence turque était sensible dans tous les aspects de l'oeuvre de ce souverain et principalement dans l'organisation administrative et militaire.

L'industrie était en plein essor, et le c o m m e r c e florissant, tant sur le plan intérieur qu'extérieur. O n dénombrait plusieurs fabriques de sucre, d'huile, de savon, des tanneries, etc. Les ports de Larache, Safi et Agadir étaient très actifs. O n dit que le sucre était si abondant à cette époque qu 'on l'échangeait contre le marbre de l'Italie.

Sur le plan culturel, les Saadiens ont édifié plusieurs monuments imposants dont le plus célèbre est le Palais El Badi (l'incomparable) à Marrakech. Ils ont embelli cette m ê m e ville et construit des pavillons de la mosquée Qaraouiyne et les tours de Bab El Guissa et Bab Ftouh à Fès. L'activité intellectuelle fut intense sous l'impulsion du ministre et grand historien El Fechtali. O n note aussi l'existence de nombreuses « Zaouias » qui jouaient un rôle culturel et social : elles servaient de mosquées, d'écoles et on y accueillait les voyageurs de passage.

L a dynastie Alaouite

L'histoire moderne du Maroc débute avec l'avènement au milieu du XVIIe siècle de la dynastie Alaouite, actuellement régnante. L e premier souverain Alaouite, Moulay Rachid, réussit à réunifier le pays et à asseoir les fondements du pouvoir : il réforma le système monétaire et institua un régime de crédit pour stimuler le c o m m e r c e , il réorganisa l'administration et édifia des écoles, des mosquées, des ponts. Il fut l'initiateur d'une cérémonie originale appelée « Sultana Ettolba » (Le Roi des étudiants) pour encourager l'éducation et l'apprentissage.

Moulay Ismail succéda à son frère Moulay Rachid et, à la suite d'un long règne (1672-1727), il parvint à pacifier le pays et à bâtir un état puissant. Il choisit pour capitale Meknès , proche du moyen Atlas, et y édifia des palais, des mosquées, des jardins, des tours, des murailles... Il construisit 76 kasbahs (forteresses) à travers le pays pour garantir la paix et la sécurité. Il lutta avec succès contre les Turcs en Algérie. Il réussit à libérer Tanger occupée par les Anglais et à reprendre Méhdia et Larache aux Espagnols.

Après Moulay Ismail, plusieurs souverains alaouites se sont succédé.

1757-1790 : Sidi M o h a m e d Ben Abdallah oeuvra pour la modernisation du pays et adopta une politique d'ouverture et d'échanges commerciaux avec les puissances européennes. Il libéra El Jadida occupée par les Portugais et reconstruisit la flotte marocaine qui comptait plus de 60 navires. Il édifia les villes d'Essaouira, M o h a m m a d i a et restaura Anfa (Casablanca).

1873-1894 : Moulay Hassan 1er entrepris de nombreuses visites à travers le royaume pour consolider l'unité du peuple marocain face aux menaces coloniales.

E n 1880, les représentants de douze pays d'Europe, réunis au congrès de Madrid, décidèrent l'intervention dans les affaires intérieures marocaines.

Moulay Hassan Ier envoya plusieurs missions d'étudiants marocains en Europe, notamment en France, Allemagne, Belgique, Italie, Espagne et Angleterre pour acquérir les connaissances technologiques et industrielles.

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Pour améliorer la situation économique du pays, il fonda plusieurs fabriques et fit appel à des techniciens étrangers.

1912 : le Maroc perdit son indépendance. Le traité du 30 mars 1912, signé à Fès, établit le protectorat de la France au Maroc, et celui de décembre de la m ê m e année institua le protectorat de l'Espagne.

1927-1961 : l'intronisation de S. M . M o h a m e d V en 1927 fut le commencement de la lutte qu'il mena avec son peuple contre le protectorat. Le manifeste de l'indépendance fut présenté en 1944 par des leaders politiques avec la totale approbation du souverain.

E n 1953, les autorités coloniales ont décidé de déporter S. M . M o h a m e d V et la famille royale en Corse, puis à Madagascar, ce qui déclencha la révolution du peuple marocain tout entier qui se poursuivit jusqu'au retour du souverain et la reconnaissance de l'indépendance du Maroc en 1955.

1961 : le prince héritier accède au trône sous le n o m de S. M . Hassan II, le 3 mars 1961.

C e fut le point de départ de l'édification du Maroc nouveau dont les bases ont été jetées par S. M . M o h a m e d V . Le pays connaît un essor sans précédent dans tous les domaines. Des écoles, des universités sont construites ; des routes, des barrages, des usines ... sont édifiés partout à travers le pays. E n 1975, le Maroc récupéra ses provinces sahariennes en organisant la première marche pacifique de l'histoire : la Marche verte, à laquelle ont participé 350 000 volontaires, h o m m e s et femmes, sans armes, munis du livre sacré, le Coran, et du drapeau marocain. Plusieurs représentants de pays frères et amis ont pris part à cette manifestation inédite dans les annales de la décolonisation.

La mosquée Hassan II, construite à Casablanca, est considérée c o m m e la plus grande mosquée du monde après celles de La Mecque et de Médine.

Personnalités eminentes

Nous vous présentons ci-après quelques personnalités eminentes qui ont, au cours du X X e siècle, contribué à la promotion du pays dans les divers domaines éducatifs, scientifiques, sociaux, etc.

Mokhtar Soussi :

Mokhtar Soussi est originaire de la région du Souss au sud du Maroc. Il naquit en 1898 dans une famille conservatrice qui comptait plusieurs h o m m e s de science parmi ses membres. Il fit ses premières études dans son village natal. Il s'inscrit à la faculté Ben Youssef à Marrakech, puis à l'Université Qaraouiyne à Fès. Il devient un grand h o m m e de science. Il participa à la création de plusieurs écoles libres où il enseigna lui-même. Ces établissements ont joué un rôle important dans la préservation de la culture arabo-islamique et le renforcement du sentiment national chez les jeunes pendant la période du protectorat (1912-1955).

Mokhtar Soussi fut emprisonné à plusieurs reprises par les autorités coloniales en raison de ses activités nationalistes.

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II ne put recouvrer sa liberté qu'à l'avènement de l'indépendance. Il fut n o m m é Ministre des Habous dans le premier gouvernement marocain après l'indépendance, puis occupa le poste de Ministre de la Couronne jusqu'à sa mort en 1963.

Mokhtar Soussi est l'auteur d'environ cinquante ouvrages dont les plus connus sont :

- El Maassoul, qui constitue une encyclopédie en 20 volumes sur la biographie des personnalités eminentes de Souss ;

- Le mouvement scientifique dans la région de Souss.

Allai El Fassi

Allai El Fassi est né à Fès en 1910 dans une famille d'origine andalouse. C'était un h o m m e de science, un poète et un leader politique. Il acheva ses études à l'Université Qaraouiyne en 1930 et prit part au mouvement qui entreprit la fondation d'écoles libres. Il se porta volontaire pour enseigner à l'école libre Naciriya à Fès et contribua à la formation du « Front de l'action nationale », considéré c o m m e le premier m o u v e m e n t politique au Maroc pendant le protectorat. E n 1937, il est désigné c o m m e Président du « Parti national pour la réalisation des revendications ».

Les autorités coloniales l'ont déporté au Gabon puis au Congo. Lorsque le Parti national et des personnalités indépendantes décidèrent en 1944 de créer le Parti de l'Istiqlal (indépendance), le poste de leader du Parti fut attribué à Allai El Fassi qui était encore en exil.

Il retourna au Maroc en 1946 et reprit ses activités politiques. Il voyagea en Europe, en Asie et en Amérique pour plaider la cause marocaine.

Après l'indépendance, il occupa plusieurs postes importants : il fut Ministre des affaires islamiques, et enseigna dans plusieurs facultés à Rabat et à Fès. Il mourut au cours d'un voyage en Roumanie en 1973. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages.

Abdallah Guennoun

Abdallah Guennoun est né à Fès en 1908. Son père qui était un grand h o m m e de science lui servit de maître. Puis il approfondit ses connaissances par ses propres moyens : c'était un autodidacte. Il alla s'installer à Tanger où il dirigea une école libre, puis un institut islamique. Il joua un rôle important dans la sensibilisation de la société marocaine des dangers de la colonisation.

Il enseigna à l'institut supérieur et à la faculté de théologie de Tétouan. Il fut ministre de la justice et gouverneur de Tanger. Il était membre de plusieurs académies arabes des sciences et de l'Académie du Royaume du Maroc, secrétaire général de la Ligue des Oulémas du Maroc, et directeur du journal Al Mithaq.

Abdallah Guennoun rédigea plusieurs ouvrages dans divers domaines : littérature, sociologie, théologie, poésie, etc. Il élabora des biographies de personnalités marocaines. Il mourut en 1989.

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M o h a m m e d El-Fasi

Il est né en 1908 à Fès. Il suit des cours à l'Université Qaraouiyne.

Il obtint son baccalauréat en 1928 à Paris, une licence en lettres de la Sorbonne, un diplôme de l'école nationale des langues orientales et un diplôme d'études supérieures en 1932.

Il enseigna dans plusieurs établissements secondaires et supérieurs, puis fut n o m m é recteur de l'Université Qaraouiyne en 1942.

Il occupa plusieurs fonctions scientifiques et politiques :

- Ministre de l'éducation nationale dans le premier gouvernement du Maroc indépendant : 1955 et 1956.

- Recteur des universités du Maroc (1958).

- Ministre d'État chargé des affaires culturelles et de l'enseignement originel (1968).

- Chargé par Sa Majesté le Roi Hassan II en 1973 de donner des cours d'histoire de l'Islam et l'histoire du Maroc à L L . A A . R R , le Prince Sidi M o h a m m e d et la Princesse Lalla Myriam.

- Il est membre de plusieurs organismes nationaux et internationaux.

- Il fut membre et président du Conseil exécutif de l ' U N E S C O .

M o h a m m e d El-Fasi est auteur de quelque 200 ouvrages en arabe et en français dans le domaine de l'histoire, de la géographie, de la linguistique, de la littérature, etc. Son œuvre englobe aussi les arts plastiques, il a fait plusieurs expositions de ses tableaux. Il a animé des conférences sur des sujets aussi divers que la musique marocaine, l'Islam ou l'histoire de l'Afrique, et ce, dans plusieurs pays.

A m i n a Elleuh

Amina Elleuh est née à El Huceima dans une famille d'érudits. Elle fit ses études dans la première école primaire de jeunes filles créée à Tétouan, puis obtint son diplôme à l'école d'institutrices dans cette m ê m e ville. Elle poursuivit ses études supérieures à l'Université de Madrid où elle a obtenu une licence en philosophie et littérature. Elle fut la première inspectrice de l'enseignement après l'indépendance, occupa plusieurs postes pédagogiques importants et enseigna à la faculté des lettres de Rabat.

Son œuvre englobe des études, des romans, des nouvelles, ainsi qu'une intense activité dans le domaine de la promotion de la femme marocaine au plan culturel et social.

M o h a m e d Aziz Lahbabi

Il est né en 1923 à Fès.

- Licence en philosophie de la Sorbonne, Paris.

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- Diplome de l'école nationale des langues orientales vivantes, Paris. - Diplôme d'études supérieures en lettres. - Doctorat d'État en philosophie de la Sorbonne, Paris. - Occupa plusieurs postes dans l'enseignement supérieur en France, au Maroc et en Algérie. - Doyen de la faculté des lettres de Rabat en 1961.

Ses ouvrages englobent un grand nombre d'études de nouvelles, de recueils de poèmes, de romans en arabe et en français dont quelques-uns ont été traduits en plusieurs langues. M o h a m e d Aziz Lahbabi est un philosophe de r e n o m m é e internationale et prêche le « démainisme ». Il a été candidat au prix Nobel.

IV. NOTRE CULTURE : AUJOURD'HUI

L a culture dans un sens général est difficile à définir. Il y a une culture propre à chaque peuple, à chaque civilisation. Pour la percevoir, il suffirait d'observer les activités diverses d'un peuple et essayer de distinguer celles qui le caractérisent en particulier. Il y a des valeurs universelles mais aussi des valeurs particulières à chaque société qui a sa façon de comprendre le m o n d e et d'interpréter les phénomènes de la vie.

L e Maroc bénéficie d'une vieille culture, témoignage vivant de son histoire. D e s apports grecs, phéniciens, romains, arabes musulmans et africains se sont ajoutés au fond berbère pour constituer son riche patrimoine culturel. Mais le Maroc n'a pas été seulement un élément passif, il recevait certes, mais il transmettait également à d'autres civilisations et contribuait à leur développement.

L e patrimoine culturel marocain, qu'il soit intellectuel ou matériel, est basé principalement sur :

- la culture arabo-islamique, - le patrimoine berbère oral, - certains aspects de la tradition négro-africaine.

Il y a en outre les influences provenant des cultures méditerranéennes. E n effet, des rapports très anciens existent avec l'Espagne et le Portugal à travers le détroit de Gibraltar qui ont eu des effets mutuels sur l'architecture, la musique et les coutumes. N o u s constatons ces interactions dans le teint de la peau, les m œ u r s et les comportements.

L a culture arabo-musulmane constitue le courant prédominant c o m m e on peut aisément le constater en feuilletant les livres et les documents marocains, en contemplant les monuments, ou en examinant les coutumes et les règles de conduite observées par les Marocains dans leur vie quotidienne.

Il est donc impensable d'imaginer une culture marocaine coupée de la civilisation arabe, plus globale, qui a marqué les Marocains de son empreinte en faisant d'eux une entité ayant une spécificité et une identité qui a sa place parmi les autres nations du m o n d e .

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L'influence originelle berbère est ressentie dans notre conception particulière de la vie. Elle se retrouve également dans notre manière de formuler les phrases que nous utilisons dans la vie courante, dans le style de notre architecture, nos arts, notre musique, nos vêtements, notre nourriture et nos coutumes.

D e cette symbiose des Marocains, qu'ils soient d'origine berbère, arabe, andalouse ou africaine, est résulté une intégration spirituelle et intellectuelle avec des idéaux c o m m u n s et des valeurs collectives.

Les échanges entre la culture marocaine et la culture négro-africaine sont aussi très importants et des apports mutuels se sont effectués à travers l'histoire et se poursuivent jusqu'à nos jours.

Les influences des cultures méditerranéennes sont considérables ; nous avons connu les Phéniciens, les Romains et les Byzantins et nous nous s o m m e s confrontés à eux à travers l'histoire en périodes de paix et de guerre. Nous avons perçu les échos de la Grèce avant l'avènement de l'Islam. Puis en tant que musulmans, nous avons connus les Espagnols, les Portugais, les Français dont certains vécurent dans le pays depuis l'époque almohade.

Notre pays a accueilli les Andalous musulmans et juifs qui se sont intégrés aux Marocains pour former une culture spécifique : la culture marocaine.

Les fêtes

Dans tous les pays du monde , les fêtes sont l'expression du système économique, religieux et culturel, reflétant les contrastes et les différences que l'on peut constater dans une société.

Fête scolaire

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L a société marocaine est largement ouverte sur le m o n d e moderne mais elle garde jalousement ses traditions et ses valeurs qui lui donnent une identité propre.

Les Marocains se distinguent par des rites accompagnant la célébration des naissances, de la circoncision, des fiançailles, du mariage et des autres repères marquant la vie de l'individu. Ils sont aussi célèbres par les grandes réjouissances à l'occasion des fêtes religieuses et nationales et les moussems (cérémonies régionales).

Les fêtes, les jeux et les divertissements ne doivent pas être considérés c o m m e des phénomènes isolés. Les traditions séculaires et les rites religieux font partie de ces festivités qui ont un caractère culturel et social. Ces manifestations confirment la solidarité entre les membres de la société, leurs idéaux c o m m u n s et leurs valeurs collectives. Elles atténuent les désaccords entre les divers groupes sociaux, interrompent la monotonie du travail quotidien et procurent un moyen d'expression.

QUELQUES FÊTES NATIONALES

L a fête de l'indépendance (18 novembre)

Cette fête c o m m é m o r e l'accession du Maroc à l'indépendance après plus de quarante ans de protectorat français. E n cette circonstance, un grand défilé militaire est organisé sous la présidence de Sa Majesté le Roi, qui est le chef suprême des forces armées royales ; de grandes festivités ont lieu à travers tout le royaume.

L a fête du trône (3 mars)

Après la mort de Sa Majesté M o h a m m e d V , son fils aîné, prince héritier, succéda à son glorieux père le 3 mars 1961 et prit le n o m de Hassan II. Cette date donne lieu chaque année à de grandes festivités marquant l'intronisation du roi actuel, Sa Majesté Hassan II.

L a fête de la jeunesse (9 juillet)

La fête de la jeunesse coïncide avec l'anniversaire de Sa Majesté Hassan II, qui est né le 9 juillet 1929. Cet anniversaire est célébré par la jeunesse marocaine et donne lieu à de grandes manifestations culturelles et sportives.

L a révolution du roi et du peuple (20 août)

Les Marocains commémorent à cette occasion la déportation du roi, Sa Majesté M o h a m m e d V , par la puissance coloniale à Madagascar, le 20 août 1953. L'exil de la famille royale fut le signal du déclenchement de la résistance armée qui aboutit au retour triomphal du roi et à la déclaration de l'indépendance du Maroc en 1955. Des discours officiels et des articles de journaux rendent h o m m a g e aux héros et martyrs de la lutte pour l'indépendance.

L a fête de l'enfance (21 août)

C'est l'anniversaire de Son Altesse royale le Prince héritier Sidi M o h a m m e d , qui est né le 21 août 1963. Les enfants de tout le Maroc participent à cette fête en organisant des activités

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culturelles et sportives. A cette occasion, plusieurs milliers d'enfants des familles pauvres subissent la circoncision et reçoivent des cadeaux.

L a fête de la Marche verte (6 novembre)

Cette fête c o m m é m o r e l'organisation de la Marche verte du 6 novembre 1975. A cette occasion, plusieurs manifestations sont organisées à travers le pays.

QUELQUES FÊTES RELIGIEUSES

C o m m e partout dans le monde musulman, les Marocains célèbrent plusieurs fêtes religieuses, dont les principales sont : l'anniversaire du Prophète Sidna M o h a m m e d , l'Achoura, et la fête de la nouvelle année de l'Hégire. En effet, le calendrier musulman commence avec l'exode du Prophète M o h a m m e d de La Mecque à Médine. C'est ce jour-là que la Zakat (sorte d'impôt religieux) est distribuée aux nécessiteux.

L'Aïd el Kébir (la grande fête) est la fête du sacrifice d'Abraham. Dans chaque famille, on égorge à cette occasion un mouton, dont la plus grande partie doit être distribuée aux pauvres.

L'Aïd Séghir (la petite fête) marque la fin du mois de ramadan (mois de jeûne).

Les moussems

Le mot moussem vient de l'arabe « W a s m », marque de propriété des animaux. A u Maroc, les saints personnages, symboles de valeurs spirituelles et liens permanents entre le ciel et la terre, sont l'objet d'une ferveur tout particulière. La piété populaire considère leurs tombeaux c o m m e des lieux de pèlerinage. Chaque ville, chaque village honore un ou plusieurs saints patrons. L'anniversaire de leur mort offre, en principe, l'occasion de commémorer leur souvenir.

Mais il est curieux de constater que ces fêtes populaires reviennent, pour la plupart, lorsque les paysans ne sont plus occupés par les travaux des champs, lorsque le ciel sans nuage et l'air de l'été naissant sont propices aux grandes réjouissances collectives.

C'est ainsi, par exemple, que la vie change dans le village d'Imilchil lorsque vient la fête des fiançailles. A u cours de cette fête populaire, unique en son genre au Maroc, les jeunes gens, parés de leurs plus beaux habits, se choisissent, font connaissance, et se marient le jour m ê m e .

Plusieurs autres moussems et festivals sont organisés à travers les régions du Maroc, citons quelques-uns :

- Fête des amandiers en fleurs à Tafraout en janvier. - Fête des roses à Kelaa M ' G o u n a en mai. - Moussem de Moulay Abdeslam Ben M'chich à Tétouan en juin. - Moussem des cerises à Sefrou en juin. - Fête du miel à Agadir en juillet. - Festival de la musique populaire à Saïdia en août. - Moussem de Moulay Driss du Zerhoun en septembre. - Moussem de Moulay Idriss II à Fès en octobre. - Fête des dattes à Erfoud en octobre.

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- Fête des cierges à Salé (anniversaire du Prophète). - Fête du cheval à Tissa en octobre.

LA MUSIQUE M A R O C A I N E

La musique andalouse

L a musique connut un grand essor dans l'Andalousie, ce qui influença l'évolution de la musique dans le monde à cette époque et principalement en Europe occidentale. Selon les historiens, ce fut « Ziryab », venu de Bagdad en 826 qui inventa la musique andalouse.

L a musique andalouse a fait son apparition au Maroc au cours du xivc siècle. Elle fut introduite par les nombreux immigrés qui vinrent s'installer dans les villes de Tétouan, Chaouen, Fès, Salé et Rabat.

Cette musique possède une grande richesse rythmique et son échelle de notes s'inspire des couleurs et de la vie. Ses mélodies expriment des thèmes universels : le jour, la nuit, l'amour, la religion, la nature, le patriotisme ...

O n dit que cette musique a 24 tonalités (noubas), conçues selon les mouvements du jour et de la nuit. Chaque nouba comporte cinq mouvements, mais de nos jours il ne reste plus que onze noubas.

Les Marocains sont de grands amateurs de musique andalouse. Ils aiment l'écouter et fredonner ses airs. Ils suivent ses rythmes en marquant la mesure et accompagnent les chanteurs à voix basse dans un élan presque involontaire.

Pour protéger cet art de la disparition, plusieurs groupes et orchestres se sont formés afin de préserver cette musique et perpétuer ses origines. Plusieurs écoles ont été également créées ; elles jouent un rôle important dans la sauvegarde, le développement et la codification de la musique andalouse.

Par souci de rénover ce patrimoine, on a introduit dans certaines régions des instruments nouveaux et on a composé des poèmes et des mélodies variés.

L a musique populaire

Il existe d'autres genres de musiques : les chants folkloriques, qui varient d'une province à une autre. Le « malhoun » est chanté en langage parlé. Les chants du « malhoun » peuvent être répartis en plusieurs catégories. Il y a la « Qacida », qui est un assez long poème se présentant sous la forme d'une chanson à refrain, et se composant de plusieurs couplets. Chaque couplet comporte six vers. U n e « Harba », ou refrain très court, est chantée en choeur par les membres de l'orchestre et parfois par une partie de l'assistance.

Il y a aussi une autre catégorie de chants, les « Aïtas » (appels) qui se chantent dans les régions de Casablanca et Marrakech. C'est un cri de passion sur une note aiguë qui précède des danses exécutées par des jeunes filles au rythme de petits tambourins de forme cylindrique en terre cuite.

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L a musique rurale

C'est une musique inspirée de la nature enchanteresse de la campagne marocaine, au seul rythme résonnant du bendir (tambourin). Les chants et danses des tribus rurales sont de magnifiques spectacles qui ont lieu à l'occasion de fêtes.

N'oublions pas les chansons populaires (refrains d'actualité), qui sont interprétées par de jeunes chanteurs et dont les airs sont écrits par des compositeurs qui ont fait des études musicales dans des conservatoires nationaux ou à l'étranger. L a mélodie qui est en vogue, ces jours-ci, c'est la musique Raï, venue de la région orientale.

Enfin, sans entrer dans de trop longues précisions techniques, nous indiquerons les principaux instruments employés par les orchestres andalous et populaires.

Parmi les instruments à cordes frottées, citons le rebab (la lyre) le rebec (la viole), le violon. Parmi les instruments à cordes pincées, il y a le oud (mandoline) et qanun (cithare). Les instruments à vent comprennent le Z a m r (clarinette), la lyre (flûte) ; les instruments à percussion sont nombreux : le bendir (tambourin), la derbouka (tambourin de forme cylindrique en terre cuite)...

LES DANSES MAROCAINES

L'origine du folklore se perd dans la nuit des temps. Cependant, on pourrait se demander quand et pourquoi les gestes folkloriques sont nés.

C'est pour implorer les forces secrètes supérieures et inconnues que l ' h o m m e primitif a dû commencer à réagir en inventant tel mouvement ou tel geste.

Quoi qu'il en soit, le folklore est une partie importante de la vie des individus, c'est pour cela qu'il faudra préserver le folklore authentique car il apporte à l ' h o m m e son amour pour la vie, sa sincérité et sa croyance en sa propre valeur.

Le folklore marocain présente une variété considérable en matière de styles, de rythme, de mélodies et de coutumes.

E n passant simplement d 'un vallée à l'autre, à quelques kilomètres de distance, on peut constater des différences dans la manière de danser, et cette différence se retrouve dans les costumes, dans les formes et les couleurs des coiffures portées par les femmes. Les diversités héritées d 'un passé lointain ont cependant un trait c o m m u n , qui apparaît dans le caractère sacré qui se dégage au premier abord de la plupart des danses berbères, dans l'aspect des exécutants et surtout des exécutantes, qui gardent toutes, en évoluant et en chantant, une allure de noblesse, une réserve pleine de grâce et de sensibilité, provenant sans doute de rites anciens.

O n compte au Maroc plus d'une centaine de danses accompagnées de chants les plus divers et interprétées par des exécutants aux costumes différents. E n voici quelques exemples :

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L'ahouach

O n retrouve cette danse dans le sud marocain (Haut Atlas, Vallée du Dadès, Ouarzazate, Kelaâ des Mgounas). Seuls changent, selon les tribus, les vêtements des danseuses. Cette danse se prolonge généralement très tard dans la nuit, à la lumière d'un grand feu de bois. Elle groupe plusieurs dizaines de danseuses, qui se tiennent épaule contre épaule, avancent, reculent, marquent le rythme en frappant le sol en cadence, en répondant aux h o m m e s qui battent l'énorme tambourin fait de peau de chèvre tendue sur un châssis de bois circulaire.

L a dakka

C e sont les artisans et les petits commerçants de Marrakech qui se livrent à ce divertissement rythmique. Ils forment un petit orchestre étrange, uniquement composé d ' h o m m e s utilisant des tambourins en terre cuite de différentes dimensions. Des rythmes simples se font entendre d'abord, puis les battements s'accélèrent, les sons graves et les sons aigus s'entremêlent, et les voix s'élèvent en un choeur puissant. Le rythme change plusieurs fois. A la fin, c'est une explosion de joie disciplinée.

L'ahidous

L'ahidous est dansé dans la région de Khénifra et Oulmès (Moyen Atlas). H o m m e s et femmes forment un cadre et se balancent au rythme des tambourins. Ils décrivent des figures simples, avancent ou reculent, les gestes sont discrets, emprunts de pudeur et de dignité.

L a danse des Ghiatas

Des guerriers, fusil en main au son des tambours et des musettes. Ils ont l'air tantôt de se donner du courage avant d'affronter un ennemi imaginaire, tantôt de célébrer une victoire. Ils ne chantent pas, mais poussent des cris sourds et cadencés. Les fusils entre leurs mains semblent très légers. Les danseurs simulent des attaques imaginaires, font admirer leurs armes, s'en amusent c o m m e de jouets, les mettent sur la tête, les balancent au bout de leurs bras. En cercle, les guerriers tournent au rythme de l'orchestre, ils épaulent, tournent le canon de leurs fusils vers le sol et, sur ordre de l'animateur, font exploser leur charge de poudre.

L a guédra

La guédra se danse dans le sud marocain, principalement à Goulimine. La femme qui exécute la guédra se présente à genoux, entièrement couverte d'un voile noir. Le rythme, tel un battement de coeur, fait émerger de cette masse les mains aux doigts vivants et expressifs. La tête se dégage. Le visage, les yeux clos, se balance lentement. Le rythme, soutenu par la « guédra » (tambour de terre cuite garni de peau richement ornée) devient lancinant. A u x chants et battements des mains de l'assistance, succèdent des cris brefs. La danseuse perd peu à peu son voile pour finalement tomber en extase.

Les Gnaouas

D'origine africaine, la danse des Gnaouas a un aspect magico-religieux. Les danseurs accomplissent des mouvements dignes de vrais acrobates.

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LES SPORTS ET EXERCICES TRADITIONNELS

Les fantasias sont d'extraordinaires exercices de guerre où les h o m m e s en armes et à cheval déchargent dans un nuage de poussière leurs vieux fusils à poudre.

Les Oulad Sidi A h m e d ou Moussa

C e sont des acrobates qui appartiennent à la communauté ambulante de Sidi A h m e d ou Moussa, Saint de Tazeroualt. Leurs costumes sont toujours très colorés, souvent brodés et n'ont pas changé au cours des siècles.

VIE CULTURELLE EN VILLE ET EN PROVINCE

L a vie dans les villes et les campagnes

Les villes marocaines se différencient par leur ancienneté et leur importance. La vie urbaine remonte à des temps très reculés dans l'histoire du Maroc. Néanmoins, les villes antiques ont disparu et il n ' en reste plus aujourd'hui que des vestiges qui remontent aux époques phénicienne et romaine.

Quant aux villes marocaines traditionnelles qui existent encore, elles ont été fondées, c o m m e nous l'avons vu, au cours de la période islamique. Fès fut construite au cours du vnr siècle, Marrakech au X F siècle et Rabat au xir siècle. Nous remarquerons que les grandes cités historiques, qui furent avant tout des carrefours pour le commerce à l'échelon national, ont été tour à tour choisies c o m m e capitales du royaume, ce qui eut pour conséquence leur développement et l'accroissement du nombre de leurs habitants.

A u cours du XIXe siècle, à la suite de l'ouverture du front Atlantique, plusieurs agglomérations côtières se sont transformées en villes très importantes c o m m e Casablanca, qui est la plus grande ville du pays, surnommée la capitale économique et qui compte près de deux millions d'habitants.

Les cités traditionnelles ont connu une stagnation d'ordre économique, et à côté de chaque ville ancienne (médina) fut créée une ville nouvelle, c o m m e ce fut le cas par exemple à Meknès, Marrakech, Rabat, Fès, Tanger, Tétouan, Oujda, etc.

Les deux parties de la ville se distinguent par leur aspect et leur architecture. La ville ancienne se caractérise par ses ruelles étroites et ses constructions sobres, collées les unes contre les autres, tandis que la ville nouvelle offre une apparence plus urbanisée avec des rues larges et rectilignes, et des édifices espacés qui permettent la circulation des personnes et des véhicules.

Ces nouvelles villes possèdent également des places, des jardins publics, des stades omnisports, des quartiers administratifs, des établissements scolaires divers, des hôpitaux, des banques, des maisons de culture ... Les activités des citadins sont diverses : les uns sont fonctionnaires ou employés dans des sociétés privées, les autres exercent divers métiers et services : commerçants, artisans, coiffeurs, bouchers, mécaniciens, etc.

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Les relations entre les villes et les campagnes marocaines ont toujours existé, soit sur le plan humain ou en ce qui concerne les échanges économiques ; mais le phénomène de l'exode rural vers les villes s'accentue, provoquant des problèmes sociaux.

Les habitants des campagnes représentent aujourd'hui la majorité du peuple marocain. Leur activité principale est l'agriculture. Ils habitent des villages qui diffèrent par leur aspect et qui sont construits là où les conditions de vie sont les plus favorables.

La simplicité de la vie quotidienne dans les campagnes ne nécessite pas les moyens que l'on retrouve dans les villes, car les campagnards s'adonnent aux travaux des champs, à l'élevage et l'exploitation des forêts, seule une minorité d'entre eux s'occupent d'activités artisanales ou commerciales.

Actuellement, les habitants ruraux représentent environ 60% de la totalité de la population marocaine ; cette proportion était plus importante par le passé.

Les villages sont concentrés dans les régions fertiles au nord-ouest du pays et dans les régions montagneuses d'altitude moyenne, alors qu'ils sont plus rares dans les zones orientales et méridionales dont le climat est désertique et sec, où l'on retrouve les nomades qui se déplacent à la recherche des pâturages pour leur troupeaux de bovins, de moutons, de chèvres, de chameaux, etc.

E n vue de rapprocher les conditions de vie dans les villes et dans les campagnes et de diminuer l'exode rural, le Maroc a entrepris de rénover un grand nombre de villages. Pour chaque village, on a conçu un plan de développement conforme à sa situation et aux nécessités de la vie moderne, tenant compte de l'architecture traditionnelle marocaine. Ces villages ont été dotés de toute l'infrastructure pour assurer une vie confortable aux habitants au m ê m e titre que leurs concitoyens dans les villes : eau potable, électricité, écoles, infirmerie, club culturel, marché, maison communale ...

LES MONUMENTS HISTORIQUES LES PLUS IMPORTANTS

Fès

- Mosquée Qaraouiyne, fondée en 859, à l'époque idrisside, agrandie par la suite. - Les Médersas (écoles) construites par les Mérinides au cours du XlVe siècle : ES-Saffarine, El-Attarine, Bou-Inania ... La Médersa Ech-Cherratine, construite par les Alaouites en 1670.

Marrakech

- La Koutoubia (1184-1199), les Almohades. - Les jardins de l'Aguedal (xir siècle), les Almohades. - La Ménara (xiF siècle), les Almohades. - Médersa Ben Youssef, fondée par Mérinides, reconstruite par les Saadiens en 1564-1565. - Les tombeaux saadiens, fin du xvr siècle. - Palais Badii, fin du xvr siècle, les Saadiens.

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Meknès

- Médersa Bou-Inania (xiv siècle), les Mérinides. - Le héri (les greniers), début du xvnr siècle, les Alaouites. - Mausolée Moulay Ismail, les Alaouites.

Rabat

- Kasbah des Oudaïas, les Almohades. - La Tour Hassan (1184-1199), les Almohades. - Nécropole du Chellah ; elle occupe l'emplacement de l'antique cité romaine de la Scala Colonia, fondée par les Mérinides au xnr siècle. - Le Méchaouar (Palais royal), fondé vers la fin du xvnr siècle, les Alaouites. - Mausolée Mohamed V , 1971.

Tanger

- Palais de la Kasbah. - Fandouk des Habous.

Région

- Grottes d'Hercule (à 18 k m de Tanger). - Admercurie (ruines romaines).

El Jadida

- Citerne portugaise 1524.

Safí

- Château de la mer, forteresse portugaise du xvr siècle.

Essaouira

- La porte de la marine 1769, Les Alaouites.

Tétouan

- Palais du Khalifa, aujourd'hui Palais Royal.

Taza

- Les gouffres des Friouates.

LES MUSÉES

Les principaux musées sont :

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Rabat

- Le musée archéologique qui contient les différents vestiges des anciennes civilisations du Maroc.

- Le musée des Oudaïas et de l'artisanat qui est installé dans un palais du xvnr siècle datant du règne de Moulay Ismaïl. O n y trouve des tapis, des instruments de musique, des bijoux ...

- Le musée postal.

Meknès

- Musée Dar Jamaï, situé dans un palais de style andalou. O n y trouve des articles de l'artisanat de Fès et de Meknès.

Fès

- Musée Dar El Batha, installé dans le palais du Batha, il renferme l'artisanat des différentes régions du Maroc.

- Le musée d'Armes-Borj Nord ; on trouve dans cette forteresse une collection d'armes de guerre très anciennes : armes, fusils, sabres, couteaux ...

Tanger

- Musée de la Kasbah (artisanat des différentes régions du Maroc).

Tétouan

- Musée « Art et folklore » Bab el Olga.

- Le musée archéologique.

Marrakech

- Musée Dar Si Said, les articles déposés dans ce musée représentent l'art du fond du sud marocain : tapis, caftans, cèdres sculptés, tables, bijoux berbères en argent, mosaïques, lampes chandeliers, poteries...

Volubilis : (ville romaine).

C'est un musée en plein air, dans lequel sont exposées des pierres gravées ; en un mot, c'est un gigantesque musée de l'architecture et de l'art romains.

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V. L'AVENIR

C e terme a une signification particulière pour les jeunes, car ils sont l'avenir de la société, et sur eux reposent ses aspirations et ses espérances.

Nous indiquons ci-après les idées principales qui se sont dégagées d'un débat sur l'avenir auquel ont participé plusieurs élèves des deux sexes.

E n ce qui concerne le type d'emploi qu'ils espèrent obtenir, ils ont indiqué que l'important est que l'individu puisse participer au développement de la société ; que l'emploi soit intellectuel ou manuel, peu importe, il suffit qu'on puisse se rendre utile tout en satisfaisant ses propres besoins. Certains élèves ont déclaré qu'ils voulaient être professeurs, médecins, ingénieurs, techniciens, et étaient disposés à travailler dans n'importe quelle région du pays.

La plupart souhaitent vivre dans un m o n d e empreint de paix, d'égalité et de justice, sans distinction de race, de religion, de couleur ou nationalité.

L ' h o m m e a accompli au cours du xx e siècle des réalisations éclatantes dans le domaine de la technique qui dépassent par leurs dimensions et leurs effets sur la qualité de la vie tout ce qui a été inventé depuis plusieurs siècles. Mais les élèves ont constaté que malgré ces progrès de la science et de la technologie, le destin de l ' h o m m e est lourd de suspicions. Car on peut se poser plusieurs questions concernant par exemple l'énergie nucléaire qui n'est pas entièrement maîtrisée, la course aux armements qui ruine les efforts des peuples, etc.

Ceux qui pensent que le progrès scientifique peut assurer à lui seul le bonheur de l'humanité sont dans l'erreur, car la science et la technologie sont un ensemble de connaissances qui n'ont de valeur que si l ' h o m m e les utilise convenablement. L a science et la technologie doivent être au service de l ' h o m m e qui doit préserver les aspects moraux et spirituels qui caractérisent toute civilisation, et, c o m m e dit l'ancien adage, « science sans conscience n'est que ruine des âmes ».

Les élèves ont également insisté sur le rôle des jeunes dans la réalisation d'un avenir empreint d'équilibre moral et matériel. Dans ce sens, ils ont proposé quelques principes qui s'adressent à eux -mêmes ainsi qu'à tous les autres jeunes. E n voici quelques-uns :

- Les jeunes doivent préserver leur jeunesse des maladies et des dégradations morales et intellectuelles.

- Qu'ils soient toujours optimistes, car dans la vie il y a plus de bien que de mal, et l ' h o m m e aspire continuellement à un idéal noble.

- Qu'ils soient intègres, justes et tolérants.

- Qu'ils fassent prévaloir la raison et la science dans leurs actions.

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MAROC

Surface: 450 0 0 0 k m 2

Population: 24 000 000

Densité de la population : 53 habitants/km2

Capitale : Rabat

Autres villes principales : Casablanca, Fès, Marrakech, Meknès, Tanger

Montagne la plus haute : Toubkal (4 165 m )

Rivière la plus longue : O u m Errabia (600 k m )

Langue : arabe

Religion : Islam

Fête de l'indépendance : 18 novembre

Exportations principales : Phosphates, fer, plomb, cuivre, zinc

Monnaie : Dirham