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Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin Ce projet est le fruit de trois années passées dans la ville portuaire, cosmopolite et commerçante de Veracruz. Loin des clichés du Mexique profond et de la mégalopole vue à travers son mouvement et ses marges, il s’attache à saisir la diversité sociale, culturelle, phénotypique, généalogique d’une société locale qui se reconnaît aujourd’hui dans un métissage particulier dont les « racines » européennes, indiennes et africaines sont prises dans des jeux de différenciation sociale que le portrait photographique permet de mettre en lumière. Le travail réalisé durant cette période est avant tout le résultat d’un projet personnel, celui de faire un contredon en échange de l’accueil généreux des habitants de Veracruz qui, au fil des rencontres, des amitiés qui se sont nouées, des relations de confiance qui sinstauraient, mont ouvert leur des habitants de Veracruz qui, au fil des rencontres, des amitiés qui se sont nouées, des relations de confiance qui s instauraient, m ont ouvert leur porte, permis d’accéder à tous les détails de leur vie domestique et dévoilé leur intimité. L’idée était de montrer la diversité sociale existant dans la ville, depuis les zones résidentielles les plus huppées jusqu’aux quartiers les plus déshérités du centre et de la périphérie, et de l’appréhender à partir de mon propre réseau social. L’avantage de cette méthode est d’avoir évité l’écueil de ne choisir des sujets qu’en fonction de leur phénotype, de la beauté de leurs traits, de leur statut ou de leur histoire exceptionnelle, même si je sais avoir fait certains choix plutôt que d’autres, consciemment ou inconsciemment. Loin de se vouloir esthétisants, les portraits réalisés dans les foyers cherchaient à saisir les personnes telles qu’elles se représentent, à leur donner l’opportunité de travailler à leur propre mise en scène, de constituer le décor de ce qui donne sens à leur vie en choisissant ellesmêmes les lieux et les sujets présents sur la photo, le type de pause, « naturelle » ou construite, les objets, tableaux, affiches politiques, photos de famille, instruments de musique, animaux domestiques qui entrent dans le cadre... Ainsi se content toutes sortes de trajectoires, d’histoires migratoires, de parcours singuliers, de reproductions ou de mobilités sociales, assumées ou contraintes. Ainsi se restitue le regard que les individus portent sur euxmêmes, fait de lections et doublis. Ainsi se surexposent ou se sousexposent certains traits physiques, culturels, sociaux en fonction des valeurs chères à celles et ceux qui se sont prêtés au jeu. Ainsi se donnent à voir quelques reflets de la mosaïque sociale de cette Veracruz métis... Sandra Ryvlin est née à SaintCloud, en France. Elle a vécu à Paris, Buffalo et New York, puis à Nice et à Veracruz, au Mexique, villes où elle a développé différents projets photographiques. A son retour de New York, elle a entrepris des études de sociologie et d’anthropologie à l’Université de NiceSophia Antipolis et obtenu un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) sur les migrations et les relations interethniques. Elle s’est ensuite consacrée à la documentation en milieu associatif puis à la photographie, réalisant plusieurs travaux dans le cadre de l'Ecole Municipale d'Arts Plastiques de Nice avant de partir pour le Mexique entre 2007 et 2010. Son travail photographique s’apparente à une ethnographie visuelle de la vie urbaine dans toutes ses dimensions, festives, laborales, familiales... Il porte tout à la fois sur l’espace de la rue, la vie des quartiers, les relations interindividuelles, les passants et les habitants dans leurs manières de vivre et les codes sociaux à partir desquels ils se donnent à voir aux autres. Associée à des notes de terrain et à des entretiens, la photographie permet alors de porter un autre éclairage sur la réalité sociale de et dans la ville, sur la diversité de ceux qui la font, depuis ses marges jusqu’à ses lieux de centralité économiques, nocturnes, touristiques, sur les identités individuelles et collectives, ethniques, occupationnelles et sexuelles marquées par d’importants mouvements migratoires et par l’intense circulation culturelle qui caractérisent à la fois la Caraïbe et l’espace méditerranéen.

Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

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Page 1: Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

Ce projet est le fruit de trois années passées dans la ville portuaire, cosmopolite et commerçante de Veracruz. Loin des clichés du Mexique profond etde la mégalopole vue à travers son mouvement et ses marges, il s’attache à saisir la diversité sociale, culturelle, phénotypique, généalogique d’unesociété locale qui se reconnaît aujourd’hui dans un métissage particulier dont les « racines » européennes, indiennes et africaines sont prises dans desjeux de différenciation sociale que le portrait photographique permet de mettre en lumière.

Le travail réalisé durant cette période est avant tout le résultat d’un projet personnel, celui de faire un contre‐don en échange de l’accueil généreuxdes habitants de Veracruz qui, au fil des rencontres, des amitiés qui se sont nouées, des relations de confiance qui s’instauraient, m’ont ouvert leurdes habitants de Veracruz qui, au fil des rencontres, des amitiés qui se sont nouées, des relations de confiance qui s instauraient, m ont ouvert leurporte, permis d’accéder à tous les détails de leur vie domestique et dévoilé leur intimité.

L’idée était de montrer la diversité sociale existant dans la ville, depuis les zones résidentielles les plus huppées jusqu’aux quartiers les plus déshéritésdu centre et de la périphérie, et de l’appréhender à partir de mon propre réseau social. L’avantage de cette méthode est d’avoir évité l’écueil de nechoisir des sujets qu’en fonction de leur phénotype, de la beauté de leurs traits, de leur statut ou de leur histoire exceptionnelle, même si je sais avoirfait certains choix plutôt que d’autres, consciemment ou inconsciemment.

Loin de se vouloir esthétisants, les portraits réalisés dans les foyers cherchaient à saisir les personnes telles qu’elles se représentent, à leur donnerl’opportunité de travailler à leur propre mise en scène, de constituer le décor de ce qui donne sens à leur vie en choisissant elles‐mêmes les lieux et lessujets présents sur la photo, le type de pause, « naturelle » ou construite, les objets, tableaux, affiches politiques, photos de famille, instruments demusique, animaux domestiques qui entrent dans le cadre...

Ainsi se content toutes sortes de trajectoires, d’histoires migratoires, de parcours singuliers, de reproductions ou de mobilités sociales, assumées oucontraintes. Ainsi se restitue le regard que les individus portent sur eux‐mêmes, fait de sélections et d’oublis. Ainsi se surexposent ou se sous‐exposentco t a tes s se est tue e ega d que es d dus po te t su eu ê es, a t de sé ect o s et d oub s s se su e pose t ou se sous e pose tcertains traits physiques, culturels, sociaux en fonction des valeurs chères à celles et ceux qui se sont prêtés au jeu. Ainsi se donnent à voir quelquesreflets de la mosaïque sociale de cette Veracruz métis...

Sandra Ryvlin est née à Saint‐Cloud, en France. Elle a vécu à Paris, Buffalo et New York, puis à Nice et à Veracruz, au Mexique, villes où elle adéveloppé différents projets photographiques.

A son retour de New York, elle a entrepris des études de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Nice‐Sophia Antipolis et obtenu un DEA, p g p g p p(Diplôme d’Etudes Approfondies) sur les migrations et les relations interethniques. Elle s’est ensuite consacrée à la documentation en milieuassociatif puis à la photographie, réalisant plusieurs travaux dans le cadre de l'Ecole Municipale d'Arts Plastiques de Nice avant de partir pour leMexique entre 2007 et 2010.

Son travail photographique s’apparente à une ethnographie visuelle de la vie urbaine dans toutes ses dimensions, festives, laborales, familiales... Ilporte tout à la fois sur l’espace de la rue, la vie des quartiers, les relations inter‐individuelles, les passants et les habitants dans leurs manières devivre et les codes sociaux à partir desquels ils se donnent à voir aux autres.p q

Associée à des notes de terrain et à des entretiens, la photographie permet alors de porter un autre éclairage sur la réalité sociale de et dans la ville,sur la diversité de ceux qui la font, depuis ses marges jusqu’à ses lieux de centralité économiques, nocturnes, touristiques, sur les identitésindividuelles et collectives, ethniques, occupationnelles et sexuelles marquées par d’importants mouvements migratoires et par l’intense circulationculturelle qui caractérisent à la fois la Caraïbe et l’espace méditerranéen.

Page 2: Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

Montoya, Veracruz, 2010  Les grands‐parents de Julio, Veracruz, 2010 Miguel, Angela et Luz Elvira, Veracruz, 2010

El licenciado, Veracruz, 2010 Doña Mago, Veracruz, 2010 Le baptême d'Edouardo‐Gael, avec ses parents et son arrière grand‐mère, Veracruz, 2010

Page 3: Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

Mario et Jessica, Veracruz, 2009 Vania,  Veracruz, 2010 Vilda, Veracruz, 2009

Lucero, Veracruz, 2010Aura avec ses enfants et le père, Veracruz, 2010 Jennifer, 15 ans, Veracruz, 2010

Page 4: Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

La famille de Moy, Veracruz, 2010Maestra Flor, Veracruz, 2010 Mónica, ses enfants et leurs animaux de compagnie, Veracruz 2010Veracruz, 2010

Daniela et Amado, Veracruz, 2010  José, Veracruz, 2010Doña Lucía et sa famille, Veracruz, 2010

Page 5: Veracruz Métisse, Sandra Ryvlin

Lucy, Veracruz, 2010Chiquilín, Olivia et Osaín, Veracruz, 2010