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L e trouble de personnalité limite est de plus en plus fréquent dans la population en général et il est souvent mal identifié, ce qui a un impact important chez les gens qui en sont affectés. La détresse émotionnelle et les difficultés comportementales associées à ce trouble ont, de plus, des répercussions importantes sur les proches et les amènent à vivre une variété d’émotions souvent intenses : découragement, impuissance, colère, angoisse, peur, etc. Qu’est-ce que le trouble de personnalité limite? Diagnostic du trouble de la personnalité limite Critères diagnostiques du DSM-IV-TR (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders, publié par the American Psychiatric Association) Une instabilité omniprésente dans les relations interper- sonnelles, l’image de soi et les affects, ainsi qu’une impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte dans divers contextes, tels qu’ils se présentent dans au moins cinq critères parmi les suivants . 1 Des efforts effrénés afin d’éviter un abandon réel ou imaginé. 2 Des relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par une alternance entre les extrêmes de l’idéalisation et de la dévalorisation. 3 Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image de soi ou de la notion de soi. 4 Impulsivité dans au moins deux domaines ayant un potentiel autodestructeur (ex.: dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie). 5 Comportement, gestes ou menaces suicidaires ou d’automutilation récurrents. 6 Instabilité affective causée par une réactivité marquée de l’humeur (ex.: dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété qui dure habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours). 7 Sentiments chroniques de vide. 8 Colères inappropriées et intenses ou difficulté à maîtriser sa colère (ex.: sautes d’humeur fréquentes, colère constante, bagarres récurrentes). 9 Idées passagères de persécution ou symptômes dissociatifs graves en situation de stress. Le trouble de personnalité limite affecte 1 à 2 % de la population générale. 50 % de ces personnes feront des tentatives de suicide et jusqu’à 10 % de ce nombre se suicideront. En outre, 19 % des personnes suivies en clinique externe de psychiatrie sont atteints de ce trouble. Les trois-quarts des patients ayant reçu ce diagnostic sont des femmes. Le diagnostic du trouble de la personnalité limite est souvent occulté par d’autres problèmes de santé mentale, tels que la dépression, le trouble bipolaire, la toxicomanie, les troubles anxieux et les troubles alimentaires. Par ailleurs, le trouble peut se manifester de différentes façons puisque seulement cinq des neuf critères du trouble de la personnalité limite sont suffisants pour établir le diagnostic. De plus, les symptômes fluctuent souvent. Bulletin Vers la santé mentale Vers la santé mentale Publication de l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc. n° 31, été 2007 Publication de l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc. n° 31, été 2007 Bulletin AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale suite à la page 5 LE TROUBLE DE LA PERSONN PERSONN ALITÉ LIMITE ALITÉ LIMITE

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Le trouble de personnalité limite est de plus en plusfréquent dans la population en général et il est souvent mal identifié, ce qui a un impact

important chez les gens qui en sont affectés. La détresseémotionnelle et les difficultés comportementales associéesà ce trouble ont, de plus, des répercussions importantes surles proches et les amènent à vivre une variété d’émotionssouvent intenses : découragement, impuissance, colère,angoisse, peur, etc.

Qu’est-ce que le trouble de personnalité limite?Diagnostic du trouble de la personnalité limiteCritères diagnostiques du DSM-IV-TR (Diagnostic andStatistical Manuel of Mental Disorders, publié par theAmerican Psychiatric Association)

Une instabilité omniprésente dans les relations interper-sonnelles, l’image de soi et les affects, ainsi qu’une impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adultedans divers contextes, tels qu’ils se présentent dans aumoins cinq critères parmi les suivants .

1 Des efforts effrénés afin d’éviter un abandon réel ou imaginé.

2 Des relations interpersonnelles instables et intensescaractérisées par une alternance entre les extrêmes del’idéalisation et de la dévalorisation.

3 Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image de soi ou de la notion de soi.

4 Impulsivité dans au moins deux domaines ayant unpotentiel autodestructeur (ex.: dépenses, sexualité, toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie).

5 Comportement, gestes ou menaces suicidaires ou d’automutilation récurrents.

6 Instabilité affective causée par une réactivité marquée del’humeur (ex.: dysphorie épisodique intense, irritabilitéou anxiété qui dure habituellement quelques heures etrarement plus de quelques jours).

7 Sentiments chroniques de vide.8 Colères inappropriées et intenses ou difficulté à maîtriser

sa colère (ex.: sautes d’humeur fréquentes, colèreconstante, bagarres récurrentes).

9 Idées passagères de persécution ou symptômes dissociatifs graves en situation de stress. Le trouble de personnalité limite affecte 1 à 2 % de la

population générale. 50 % de ces personnes feront des tentatives de suicide et jusqu’à 10 % de ce nombre se suicideront. En outre, 19 % des personnes suivies en clinique externe de psychiatrie sont atteints de ce trouble. Les trois-quarts des patients ayant reçu ce diagnostic sont desfemmes.

Le diagnostic du trouble de la personnalité limite est souvent occulté par d’autres problèmes de santé mentale,tels que la dépression, le trouble bipolaire, la toxicomanie,les troubles anxieux et les troubles alimentaires. Parailleurs, le trouble peut se manifester de différentes façonspuisque seulement cinq des neuf critères du trouble de la personnalité limite sont suffisants pour établir le diagnostic.De plus, les symptômes fluctuent souvent.

BulletinVers la santé mentaleVers la santé mentale

Publication de l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc.

n° 31, été 2007

Publication de l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc.

n° 31, été 2007

Bulletin

AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale

suite à la page 5

LE TROUBLE DE LA

PERSONNPERSONNALITÉ LIMITEALITÉ LIMITE

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Chers membres,

Comme toujours, c’est un grandhonneur et un vif plaisir pour moide vous adresser ce mot par le biaisde notre bulletin.

Puis-je vous confier que j’aimenotre association et que j’en éprouve beaucoup de fierté? Lesservices, l’écoute et l’accueil chaleureux de l’équipe de la permanence, le dévouement desmembres du Conseil d’administra-tion et des autres bénévoles, font del’AQPAMM une association bienvivante en amélioration constante.

Je profite de l’occasion pourremercier sincèrement tous cesgens qui nous rassemblent en nousoffrant le meilleur d’eux-mêmes.

À tous, je souhaite que cette nouvelle saison d’activités vousapporte réconfort et supportlorsque viennent les moments difficiles. Que cette saison soit desplus enrichissante!

Votre présidente,Monique Choquette

Bulletin Vers la santé mentale

page 2 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ----------

Le premier décembre 2006,a eu lieu à Montréal lecongrès d’une journée sur

« Le trouble de personnalité limite ».Il a été organisé par Docteur JoëlParis, psychiatre, des membres de son équipe qui traitent des personnes ayant un trouble de per-sonnalité limite et par Madame LiseLaporte Ph.D. chercheure, tous dudépartement de psychiatrie duCentre universitaire de santéMcGill, en collaboration avecL’A.Q.P.A.M.M., A.M.I.-Québec etle National Education Alliance forBorderline Personality , associationinternationale dont le siège socialest à New-York USA. Ce colloqueavait comme objectif de donner del’information sur les critères diagnostiques, le traitement, ainsique de tisser des liens entre profes-sionnels de la santé mentale, venantdu milieu hospitalier, des orga-nismes communautaires et lesmembres des familles concernées.

Ce fut un colloque intéressant etencourageant où s’étaient réunis 208professionnels et intervenants ensanté mentale venant du milieu hospitalier, des Centres de Santé et de Services Sociaux, desOrganismes communautaires, desUniversités, de la Curatelle Publiqueainsi que 60 parents et personnessouffrant de TPL. Le grand nombrede personnes inscrites venant de différentes régions du Québec et del’Ontario démontre l’intérêt grandis-sant envers cette problématique.

Les principaux conférenciersétaient : Dr. Ronald Fraser, psy-chiatre chef du Programme de traitement à long terme des personnes présentant un TPL sévère

et persistant, le Dr Joël Paris, psy-chiatre, chercheur, Professeur chefdu Programme de traitement à courtterme des personnes présentant unTPL, tous deux du CentreUniversitaire de Santé McGill, àMontréal; Madame Mary C.Zanorini, ED.D. Directrice du « Laboratory for the study of Adultdevelopment, McLean Hospital,Massachusetts et ProfesseureAssociée de Psychologie auDépartement de Psychiatrie duHoward Medical School de Boston.Elle est de plus l’auteure de larecherche intitulée « Dix ans deRétrospective sur le Trouble dePersonnalité Limite »; Dr. EvensVilleneuve psychiatre et Professeurau Département de L’UniversitéLaval à Québec, fondateur et chef de la Clinique au Centre de traite-ment le Faubourg St-Jean deQuébec, clinique spécialisée dansl’évaluation et le traitement destroubles sévères de personnalité, del’Institut en Santé Mentale RobertGiffard; Madame Perry D. HoffmanPh.D. Présidente du « NationalEducation Alliance for borderlinePersonality disorder » qui a dévelop-pé un cours de 12 semaines pour lesfamilles dont un proche souffre deTPL, intitulé « Family Connections ».

Voici un bref résumé des pointsd’intérêt les plus importants, retenuspar l’ensemble des conférenciers. • Jusqu’à présent, on ne sait pas

vraiment ce qui cause le troublede personnalité limite.

• Les personnes présentant un TPLs’avèrent une clientèle difficile,imprévisible et souffrante. Ellesont souvent des attitudesdéfiantes, séductrices, exigeantes

Chronique de

Yolanda SabettaTravailleuse sociale psychiatrique

Mot de la

Présidente

Nouvelle adresse du site web

suite à la page 4

Notre

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La nouvelle saison d’activitésest à nos portes mais il nousfaut d’abord vous informer

sur ce qui s’est passé durant cetteannée qui vient de s’écouler.

C’est avec grand intérêt que j’airelevé le défi d’assumer la directiongénérale de l’AQPAMM et je tiens àremercier toutes celles et ceux quim’ont appuyée sur cette nouvelleroute qui m’attendait. Il est impératifpour moi d’ajouter que sans l’aide detoute l’équipe, tant les employées queles membres du conseil d’administra-tion, il m’aurait été difficile de réaliserce qu’ensemble nous avons accomplien 2006-2007. J’ajoute un merci spécial à Monique Choquette qui,malgré ses obligations, a toujoursrépondu à mes questions et demandesentre les rencontres du conseil d’admi-nistration. Merci Monique!

Une revue des activités, de la pro-grammation et des services offerts apermis d’actualiser notre offre deservices pour l’année qui vient des’écouler. Nous avons modifié laprogrammation 2006-2007 en tenantcompte de l’achalandage et de laconsultation effectuée auprès desmembres, c’est ce qui a guidé lechoix des activités offertes cetteannée. En juin 2006 nous avons misfin à l’Art thérapie et aux cliniquessur la maladie mentale suite à unmanque de participation. Nousavons par contre remplacé ces for-mations par une programmation quisemblait davantage répondre auxdemandes reçues. Nous avons doncmis à l’horaire une activité de déten-te qui s’intitule «chindaï » c’est unediscipline qui s’apparente au yoga(en terme de détente) et au Taï chï(au niveau de la gestuelle). Cetteactivité a suscité suffisamment d’in-térêt pour qu’elle soit à nouveau ins-crite au programme de l’automne.

Nous avons offert des ateliers intitu-lés «dessin/écriture». C’est aussiavec beaucoup d’intérêt que lesmembres se sont inscrits et ont main-tenu leur présence de façon soutenuedurant un hiver parfois rigoureux;nous poursuivons cette activité àl’automne pour une phase II.

En terme de services directs auxpersonnes qui sont encore sous lechoc d’apprendre à vivre avec unproche atteint de maladie mentale,nous avons beaucoup développé levolet suivi individuel. Ce besoinurgent d’obtenir de l’aide, de l’infor-mation à la compréhension d’un nouveau rôle qui nous incombe lors-qu’on est parent et que l’on apprendque son proche est atteint de maladiementale ou qu’il se comporte defaçon à nous inquiéter. Ce besoin ilnous fallait le combler. Nous avonsoffert, via un suivi individuel, ce support presque immédiat lorsquenécessaire (parfois à l’intérieur d’unemême semaine). Nous croyonsl’avoir fourni aux personnes qui enfaisaient la demande et nous ensommes fières! (Voir les statistiquesdu rapport annuel).

L’année 2007-2008 s’annonceaussi trépidante. Tel qu’annoncé,nous travaillerons (avec quelquesfamilles qui s’intéressent à la ques-tion) à la mise en place et à la formation des sentinelles en préven-tion du suicide. (Des informationssupplémentaires suivront à l’autom-ne au fur et à mesure de l’évolutiondu dossier.) Nous travaillerons encollaboration avec l’Associationquébécoise de prévention du suicide,entre autres avec des parentsinquiets et intéressés par la question,ainsi que d’autres partenaires quisemblent croire à la pertinence denotre démarche. Ce projet n’em-pêche en rien la programmation de

base. Donc, une année qui se présen-te très occupée mais surtout le plusprès possible de vos besoins.

C’est toute l’équipe de l’AQPAMMqui vous souhaite une saison bienremplie! Nous vous assurons quenous serons toujours là pour répondreà vos demandes.

Bonne Rentrée!

Benjamine GillDirectrice générale

Numéro 31, été 2007

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Directrice généraleBenjamine Gill

Conseillère experte au C.A.Yolanda Sabetta, t.s.

Coordonnatrice et rédactrice en chefCarole Damphousse

Collaborateurs à la rédaction des textesRené Minot, Yolanda Sabetta et Rémi Silois

RéviseureGinette Roth

Membres du comité du journalBenjamine Gill, Sylvie Peltier,

Linda Bengivengo, Diane Tardif

Design et infographiePierre Jetté

Vers la santé mentale est une publication del’Association québécoise des parents et amisde la personne atteinte de maladie mentaleinc., AQPAMM, un organisme financé par laAgence de santé et des services sociaux deMontréal-Centre et Centraide-Montréal.

Les opinions exprimées par les auteurs desarticles du bulletin Vers la santé mentale nereflètent pas nécessairement l’opinion et laphilosophie de l'Association québécoise desparents et amis de la personne atteinte demalade mentale.

ÉDITEURAQPAMM

1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202AMontréal, (Qc) H2L 2H2

Téléphone: (514) 524-7131Télécopieur: (514) 524-1728

Dépôt légal : Bibliothèque nationale duQuébec. Bibliothèque nationale du Canada.

Heures de bureau :Lundi au vendredi :

9h à 11 h 45 / 13 h 15 à 17 h

Publication n° 31 - été 2007

Mot de la

Directrice générale

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ou condescendantes, rendant le traitement difficile pourles thérapeutes et pour leur famille désirant aider.

• Les dernières recherches faites sur une période de 10ans, démontrent qu’avec une meilleure connaissancede la problématique, de nouvelles approches thérapeu-tiques et des recherches faites sur une longue période(10 ans), le pronostique de rémission et non de guérison, est beaucoup plus positif pour la majoritédes personnes, qu’il était il y a une vingtaine d’années.

• S’il y a hospitalisation, elle doit être de courte durée.Depuis 10 ans la moyenne de séjour a beaucoup dimi-nuée, elle est passée de 40 jours à 9 jours. Les deuxprincipaux critères d’hospitalisation sont : 1) la personne fait un épisode psychotique (ex : entend desvoix, etc.); 2) la personne a fait une sérieuse tentativede suicide.

• Les conférenciers favorisent le traitement dans lacommunauté.

• Le traitement de jour, soit en Centre de jour ou Hôpitalde jour, semble avoir une certaine efficacité car la personne est structurée et laisse place donc a un minimum de régression.

• Il est reconnu que la médication ne guérit pas la personne ayant un TPL mais peut l’aider à diminuerson impulsivité.

• Tous recommandent que la personne ayant un TPL soit

suivie en psychothérapie.• Beaucoup de personnes dans la vingtaine ayant un

TPL vont menacer de se suicider, entre 8 et 10 % réussiront. La moyenne d’âge de la personne décédéepar suicide est de 37 ans.

• Dans la recherche de Madame Zarini, presque 80%des personnes ayant un trouble de personnalité limite,atteignent un fonctionnement social satisfaisant à l’intérieur d’une période de 10 ans; c’est-à-direqu’elles ont un partenaire ou une relation significativeavec une personne. Au niveau du travail, le fonction-nement n’est pas aussi élevé.

• En conclusion, on note qu’il est encourageant deconstater qu’il y a de plus en plus de cliniques spécia-lisées pour traiter les personnes ayant un TPL et, engénéral, les intervenants en santé mentale commen-cent à démontrer plus d’intérêt pour traiter ces personnes. Le travail d’équipe est fortement recom-mandé.

• Pour plus d’information sur les présentations desconférenciers, veuillez consulter le site Internet de Robert Labrosse www.personnalitelimite.orgSur ce site, vous y trouverez beaucoup d’informationen regard du trouble de personnalité limite et plusieurs hyperliens qui vous offrent une panoplie derenseignements pertinents tant pour les familles quepour les personnes atteintes de ce trouble. À celas’ajoute à notre centre de documentation, une copie de la conférence sur ce sujet, qui a eu lieu le 1er décembre 2006, au Pavillon Douglas Hall de l’hôpital Douglas. Vous pouvez visionner ce DVDdans les locaux de l’AQPAMM, vous n’avez qu’àprendre rendez-vous avec une des employées del’Association. Pour ceux et celles qui sont familiersavec l’anglais, vous trouverez le reportage de ce colloque à l’adresse web suivant : www.borderlineper-sonalitydisorder Vous trouverez aussi la traductionfrançaise d’une brochure intitulée: Le TPL… en bref !Je vous recommande également de lire un excellent

livre intitulé « Vivre avec un proche impulsif, intense,instable, Guide d’espoir » dont les auteurs sont SandraD’Auteuil, infirmière et Caroline Lafond, travailleusesociale psychiatrique, travaillant au Pavillon AlbertPrévost de l’Hôpital Sacré Cœur de Montréal, publié parBayard Canada 2006, disponible en librairie et à notrecentre de documentation de l’AQPAMM.

Yolanda Sabetta t.s.,M.s.w., T.c.f.

Bulletin Vers la santé mentale

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Description des critères duDSM-IV TR

Tel que mentionné auparavant, pourrecevoir le diagnostic du trouble de lapersonnalité limite, il faut présenter 5 des 9 critères énoncés dans le DSM-IV-TR. Voici une description plusdétaillée de ces symptômes :1 Peur de l’abandon. La perception

d’une séparation ou d’un rejetimminent ou la perte de structuresexternes peut déclencher chez lapersonne atteinte du trouble de lapersonnalité limite des change-ments de l’image de soi, de sonaffect, de ses perceptions et com-portements. Ces personnes sonttrès sensibles au contexte et à l’en-vironnement et peuvent ressentirune peur intense d’abandon, demême qu’une colère inappropriée,même lorsqu’elles ne sont placéesque devant une séparation de duréelimitée ou lorsqu’elles doiventvivre des changements imprévusdans ce qu’elles avaient planifié.Elles croient parfois que ces sépa-rations surviennent parce qu’ellessont « méchantes ». Cette peur del’abandon témoigne de leur incapa-cité à supporter la solitude et deleur besoin d’être entourées degens. Ces efforts effrénés pour éviter l’abandon peuvent se tradui-re par des actions impulsives tellesque des comportements suicidairesou d’automutilation. On pense quela peur de l’abandon est un symp-tôme résultant d’un attachementprécoce insécurisant et qu’ellepourrait avoir une composantehéréditaire. Il faut distinguer celade l’angoisse de séparation, plusrépandue.

2 Relations instables et intenses.Les personnes ayant un trouble depersonnalité limite ont souvent dela difficulté à investir les proches(c’est-à-dire les sources poten-tielles de soins ou de protection)autrement qu’en les idéalisant

(s’il y a gratification) ou en lesdévalorisant (s’il n’y a pas de grati-fication). Cela fait référence à lapensée dualiste « noir ou blanc »ou à la notion de clivage. Lorsquela colère ressentie envers un procheest menaçante, une perception clivée se produit afin de préserverce qui est bon chez ce proche.L’instabilité des relations résulteaussi de la difficulté de la personneatteinte à contrôler ses émotions et à gérer ses impulsions, sa difficulté à tolérer la solitude et sapeur du rejet.

3 Perturbation de l’identité. Cetrouble émane d’une image de soiinstable ou indistincte. Les per-sonnes ayant un trouble limite tiennent souvent leurs valeurs,leurs habitudes et leurs attitudes deceux avec qui elles se trouvent.Ces problèmes d’identité sontamplifiés dans le contexte des relations interpersonnelles car cespersonnes n’ont pas appris à bienidentifier leurs propres émotions nià décoder les motifs et intentionsde leurs actions.

4 Impulsivité. L’impulsivité de lapersonne ayant un trouble limite asouvent des effets autodestructeursou du moins des intentions. Lecomportement impulsif se traduitsouvent par l’abus d’alcool ou la toxicomanie, la boulimie, lasexualité à risques et la conduiteautomobile dangereuse. Cela diffère de l’impulsivité que l’onretrouve dans la maniaco-dépres-sion ou le trouble antisocial.

5 Comportements suicidaires ouautodestructeurs. Les comporte-ments suicidaires ou auto-agressifsrécurrents (tentatives, gestes,menaces) sont caractéristiques dutrouble limite. Ce diagnostic vientdonc naturellement à l’esprit enprésence de comportements auto-destructeurs récurrents. Ceux-cipeuvent commencer à se manifes-ter à l’adolescence et sont habituel-

lement déclenchés par des menacesde séparation ou de rejet ou si l’onforce la personne à prendre des res-ponsabilités dont elle ne veut pas.Ce critère permet d’établir le diagnostic d’un trouble de person-nalité limite chez les patients qui présentent des symptômes dedépression ou d’anxiété.

6 Instabilité affective. Dès lesdébuts, les cliniciens ont remarquél’intensité, la volatilité et la gammedes émotions exprimées par lepatient ayant un trouble limite. Audépart, on a associé cette instabilitéémotionnelle à celle des personnesatteintes de troubles de l’humeur(dépression et trouble bipolaire).Cependant, ces changements d’humeur (dépression épisodiqueintense, agitation, colère, paniqueou désespoir) ne durent habituelle-ment que quelques heures et l’hu-meur dysphorique sous-jacente estrarement soulagée par des périodesde bien-être ou de satisfaction. Cesépisodes illustrent la réactivitéextrême de la personne au stress,en particulier celui relié aux rela-tions interpersonnelles.

7 Vide. Un sentiment chronique devide, décrit comme un sentimentviscéral intérieur afflige la person-ne ayant un trouble limite. Il nes’agit ni d’ennui ni d’angoisse exis-tentielle. Cet état est associé à lasolitude et à un grand besoin affec-tif. Les patients atteints du troublede personnalité limite utilisent des mots tels que « vide », « manque », « aucun sentiment,aucune pensée, aucun rêve » pourdécrire leur vécu.

8 Colère. La colère de la personneayant un trouble limite pourraitdécouler d’un tempérament exces-sif ou de la réponse du nourrisson àune très grande frustration. Que lacause soit génétique ou environne-mentale, la personne ressent de lacolère la plupart du temps, mêmelorsque cette

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dernière n’est pas exprimée ouver-tement. La colère ressentie par lapersonne atteinte peut être provo-quée par sa perception, qu’une personne significative, la néglige,la prive, l’abandonne ou ne se sou-cie pas d’elle. L’expression de lacolère est souvent suivie de honteet de culpabilité, ce qui contribue àleur sentiment d’être méchante.

9 Distorsion de la réalité. Les per-sonnes peuvent éprouver des symptômes de dissociation : unsentiment d’être dépersonnalisé ouque le monde est irréel. Ces symp-tômes sont généralement de courtedurée ne dépassant pas quelquesjours et se produisent souvent pendant des situations extrême-ment stressantes. Les personnesayant un trouble limite peuventégalement avoir une conscienced’elles-mêmes irréaliste, croyantque les gens les jugent ou parlentd’elles. Par ailleurs, ces distor-sions de la réalité doivent être dis-tinguées de celles que l’on retrou-ve dans d’autres pathologies caren général, au moyen de « feed-backs », ces personnes sontcapables d’apporter des correctifsà leurs distorsions de la réalité.

Origine du trouble de la personnalité limite

Le trouble de la personnalité limiteest causé par une combinaison com-plexe de facteurs génétiques, sociauxet psychologiques. Toutes les théoriesmodernes s’accordent à présent pouraffirmer que plusieurs causes doiventinteragir pour que le trouble se mani-feste et que plusieurs facteurs derisque y sont associés. Les facteurs derisque comprennent ceux qui sont présents à la naissance, qu’on appellele tempérament, les expériences vécuespendant l’enfance et les influencessubies dans l’environnement.

Actuellement, les théoriciens cliniques sont d’avis que des compo-

santes biogénétiques et environne-mentales doivent toutes deux être présentes pour le développement dutrouble. Ces facteurs sont variés etcomplexes. La plupart des gens pour-raient avoir une disposition neuro-biologique au trouble. Différentstypes d’environnement pourraientaussi être propices au développementde ce trouble de santé mentale. Ainsi,les familles qui offrent des soins et uneéducation acceptables pourraientconstater que le trouble s’est dévelop-pé chez leur enfant. Par ailleurs, plusieurs enfants subissent des ravagesincalculables aux mains de leursparents/tuteurs et ne manifestent pasde symptômes du trouble de la person-nalité limite. La meilleure explicationsemble être celle de la confluence desfacteurs environnementaux avec unenfant sensible, instable sur le planaffectif, qui éprouve de la difficulté à interpréter le monde, y compris lasignification des comportements del’adulte qui s’occupe de lui.

Le trouble de la personnalité limitese manifeste habituellement au débutde l’âge adulte, mais il existe une certaine variabilité.

TraitementAu cours des dernières décennies,

le traitement du trouble de la person-nalité limite a changé radicalement eten retour, le pronostic s’est amélioréde façon significative.

L’une des premières questions quise pose aux familles et aux prochesest de savoir comment et quand s’enremettre aux professionnels. Il estsouhaitable que la personne chargéedu traitement ait de l’expérience clinique avec les patients atteints dutrouble limite. Lorsqu’il s’agit d’uneéquipe de plusieurs professionnels, ilest important que leurs approchessoient compatibles et qu’ils commu-niquent les uns avec les autres. Lesoutien des membres de la famillequant au traitement est tout aussiimportant.

• HospitalisationL’hospitalisation des patients esthabituellement limitée à la gestiondes crises (y compris les situations où la sécurité de la personne est précaire). Les hospitalisations sonthabituellement de courte durée.

• PsychothérapieLa psychothérapie est la pierreangulaire du traitement des per-sonnes ayant un trouble limite. Ledéveloppement d’un lien d’attache-ment significatif avec le thérapeuteest généralement essentiel afin quela psychothérapie produise deseffets bénéfiques. Ceci n’est pasfacilement établi étant donné lesgrands besoins et les peurs àl’égard des relations interperson-nelles de ces patients. Pour leurpart, les thérapeutes sont parfoistrès inquiets à l’idée de travailleravec des personnes atteintes dutrouble limite car leurs symptômespeuvent être aussi difficiles à gérerpour les professionnels que pour lesmembres des familles.Dans certains cas, un traitementmédicamenteux sera utile pour contrôler certains symptômes, améliorer les capacités fonction-nelles et optimiser les effets de lapsychothérapie.

• Thérapie comportementale dialectiqueLa thérapie comportementale dialectique combine des modes dethérapie individuelle et de groupe, et vise à enseigner à la personneatteinte du trouble limite des habiletés pour qu’elle puisse réguler ses états émotionnelsintenses et minimiser ses compor-tements autodestructeurs. L’ap-proche proactive de cette thérapie, qui vise la résolution de problèmes, obtient rapidement l’adhésion des patients ayant untrouble limite et motivés àchanger.

Bulletin Vers la santé mentale

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• Thérapie cognitivo-comporte-mentaleLa thérapie cognitivo-comporte-mentale requiert du patient qu’il examine et remette en question sescroyances de base et la perceptionqu’il a de lui et de ses façons d’interagir avec le monde. Les per-sonnes atteintes du trouble limiteadoptent souvent des modèles depensée qui sont difficiles à com-prendre et à modifier. Au cours despremières phases du traitement, lathérapie cognitivo-comportementalepourrait occuper une place de choixparmi les stratégies de réinsertionsociale globales dont plusieurspatients ont besoin.

• Thérapie familialeLes parents et les conjoints ontsouvent un lourd fardeau à porter.Ils se sentent habituellement jugéset critiqués injustement lorsqueles personnes ayant un trouble dela personnalité limite leur jettentle blâme pour leurs souffrances.En réalité, pour le patient atteintdu trouble limite, comme pourceux qui l’aiment, avoir à vivreavec ce trouble représente tout undéfi à relever au quotidien. C’estpourquoi les membres de la famil-le apprécient d’être renseignés à propos du diagnostic, du pronos-tic, des attentes réalistes par rapport au traitement et de ce quiest attendu d’eux. De telles inter-ventions améliorent souvent lescommunications, atténuent l’alié-nation et soulagent le fardeau dela famille. On doit habituellementfaire un effort considérable pourétablir une alliance entre lesmembres de la famille et le patientavant d’entreprendre la thérapiefamiliale. Pour commencer unethérapie familiale en consultationsexternes, le patient ayant untrouble limite doit être motivé à participer et doit avoir acquis lacapacité de communiquer avec

des mots (plutôt que par desactions) et d’écouter. Il est toutaussi important qu’on évalue lamotivation des membres de lafamille et leur capacité de partici-per de manière signifiante.

• Thérapie de groupeLes thérapies de groupe compren-nent les groupes de patients sélectionnés, dirigés par des profes-sionnels, et les groupes d’entraidecomposés de gens qui se réunissentpour discuter de problèmes com-muns. Ces deux types de thérapiesconstituent des traitements efficaces.

Attitudes à privilégier pour la famille de ces personnes

qui ont un trouble de personnalité limite

En tout temps, il est conseillé demaintenir avec elles une attituded’adulte à adulte. Il est important queles attentes et les limites soient claires,constantes, prévisibles et justifiables.(Prévisibilité et constance)

De plus, il est essentiel de respon-sabiliser ces personnes, en les laissant prendre leurs décisions etentreprendre elles-mêmes leursdémarches. On doit également lesencourager à persister dans la pour-suite de leurs buts et de leurs objec-tifs. (Responsabilisation)

De la même façon, il est importantde reconnaître les compétences et lesefforts de ces personnes et de les soutenir de façon constante dansleurs actions (Validation, support)

Comment les proches peuvent-ils mieux composer avec le

stress engendré par les situations de crise de

personnes ayant un trouble de personnalité limite?

• En identifiant leurs limites person-nelles

• En établissant certaines règles• En acceptant leur impuissance

à régler certains problèmes de l’autre

• En se joignant à un groupe de soutien• Les méthodes de détente et de relaxa-

tion, la participation à des activitésou à des loisirs peuvent égalementêtre utiles pour gérer le stress

• Malgré cela, le recours à une aideprofessionnelle peut parfois s’avé-rer nécessaire.

ConclusionLe trouble de la personnalité limite

est relativement nouveau dans le système diagnostique de la psychia-trie. Malgré sa prévalence en milieuclinique et son énorme coût pour lasanté publique, ce trouble n’a reçuque récemment l’attention qu’il méri-te. Cela est visible avec l’émergencede groupes de parents défenseurs/desensibilisation/de soutien.

Notre compréhension du troublelui-même subit des bouleversements.Alors qu’on a déjà pensé que sonétiologie était exclusivement d’ordreenvironnemental, nous savons à présent qu’elle a un lien avec la géné-tique. Alors qu’on a déjà pensé qu’ils’agissait d’un trouble chronique etrésistant aux changements, noussavons à présent qu’il jouit d’unexcellent pronostic.

Finalement, alors qu’on a déjàpensé que le traitement du trouble de la personnalité limite nécessitaitun engagement héroïque, nous dispo-sons à présent d’une gamme d’interventions adaptées à leursbesoins qui peuvent donner des résultats significatifs.

Sylvie Peltier, intervenante

Références• Le TPL… en bref! Introduction

au trouble de la personnalité limite.Diagnostic, origine, évolution ettraitement, par John G. Gunderson,M.D. Révisé en 2006.

• Au coeur du trouble de personnalitélimite. Guide à l’intention des familles.Clinique Le Faubourg Saint-Jean.

• Site Internet : HYPERLINK :www.personnalitelimite.org

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Bulletin Vers la santé mentale

Malade... mais à quel point? Et pour combiende temps? Attendre sa guérison pour bouger,voyager? Rester rivé, sans répit, à mon

proche touché par la maladie mentale ? Que faire quandil est hospitalisé? D'abord, quelles sont ses chances deguérir?

Des causeries, à l'Aqpamm ou ailleurs, et des lecturessur la maladie mentale, que nous faisons tous, nous infor-ment. J'en ai retenu un schéma approximatif – qu'on corrigera au besoin: un quart des personnes atteintes deschizophrénie en guérissent ou, si l'on veut, demeurent enrémission permanente; une sur deux voit son état se main-tenir assez bien sans rechutes graves, et même s'améliorerun peu au fil des années; le dernier quart connaît unedégradation irrémédiable de sa santé mentale et souventdégringole vers diverses fins tragiques.

Mon Pascal est dans la moyenne statistique: il mèneaujourd'hui une vie paisible, modérément active, avec unbon suivi médical. Il y a dix ans, j'avais songé un peu vitequ'il était de ceux pour qui la guérison à long terme étaitenvisageable. J'avais alors pris le parti d'un éloignementdurable, et profité d'une occasion pour aller enseigner unan dans un pays oriental. À mon retour, l'état de Pascals'était insidieusement détérioré. Quelques mois plus tard,une série d'hospitalisations en cascade a commencé.

Chocs répétés... Mes billets publiés depuis lors dans leBulletin de l'Aqpamm ont été l'écho des peines vécues, etma façon de les partager. Aujourd'hui, mon fils de 33 ansva bien. Assez pour que j'aie, à nouveau, envisagé de partir à l'étranger durant près de cinq mois. Je suis main-tenant de retour, et Pascal va très bien... Quand nous noussommes recontactés au téléphone, il m'a demandé sij'avais revu Myriam lors de mon passage récent à Paris.

Myriam est une amie depuis plus de trente ans.Enseignante comme moi, elle a choisi de prendre saretraite en France, où je ne manque pas d'aller lui faire unevisite quand l'occasion s'y prête, tout comme nous nousvoyons lors de ses déplacements vers le Québec. Sonempathie discrète lors des crises que mon Pascal a jadistraversées – et moi avec lui... - m'a plus d'une fois réconforté; et son intérêt pour mon fils, en crise ou enrémission, a toujours été beaucoup plus que des mots decirconstance.

J'ai donc donné à Pascal des nouvelles de Myriam, entre

autres son implication comme bénévole pour aider desétudiants de niveau collégial et universitaire malades ethospitalisés, à préparer leurs examens de fin d'année: l'un souffre d'un cancer assez avancé, l'autre se remet difficilement d'un grave accident, etc. Un organismerecrute des profs qualifiés, souvent retraités, pour ce service bénévole, individualisé, et très en demande – çaaide à contrer l'éloignement social que représente unehospitalisation, surtout pour des jeunes. Au fait, il y a-t-ill'équivalent au Québec?

Le 5 juin, j'envoie un courriel à Myriam:«[...] Aujourd'hui, anniversaire de Pascal. Au téléphone,

il m'a demandé de tes nouvelles. Je lui ai un peu dit ce que tu fais, notamment auprès des jeunes étudiants hospi-talisés...»

Le 6, sa réponse:«[...] C'est curieux, je pensais justement à ton fils, dont

je savais que c'était l'anniversaire ces jours-ci... Peux-tume communiquer ses coordonnées (téléphone ou Internets'il dispose d'une telle adresse) afin que je lui adresse mesvoeux ? Je serais contente d'échanger quelques nouvellesavec lui...»

Le 8 juin, j'écris à Myriam:«[...] Quand j'ai parlé à Pascal, l'autre jour, je ne lui ai

pas spécifié que tu t'occupes aussi – et peut-être de plus enplus – de quelques jeunes hospitalisés en psychiatrie. Entout cas, voici son téléphone [...]. C'est un cellulaire - un«portable» comme vous dites en France.

Il ne répond pas toujours au premier appel, notammentquand il travaille (en gros, de 11h à 16h, du lundi aujeudi). Le matin, il lui faut du temps pour émerger; le soir,souvent il se couche tôt. Parfois, c'est l'appareil qui est enrecharge...

Quant à Internet, Pascal n'a pas renoué avec le courrierélectronique depuis l'an 2000 et ses dernières glissadesdans la maladie. Se souvient-il qu'à cette époque, sa navigation dans le virtuel ou dans les petites annoncesdouteuses le rendait encore plus perdu?

Je lui envoie de temps à autre du courrier postal, spécialement quand j'écris une lettre «famille» à sa soeuret aux autres proches: il reçoit une version papier avecquelques jours de retard...»

TTéémmooiiggnnaaggeeÉloignement

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Numéro 31, été 2007

11 juin. Pascal m'appelle à la maison, à Sherbrooke:«P'pa, peux-tu me réveiller demain matin, à 8h20?- Pas de problème, mon grand: je t'appelle à 8h20.»Contrôle sanguin de routine à son CLSC pour le suivi de

son traitement à la Clozapine. J'ajoute:«Dis donc, on s'est pas encore vus depuis mon retour.

J'ai affaire à Montréal dans une semaine. Aimerais-tuqu'on passe un bout de temps ensemble?

- Ah, ça oui!- Bon! On va faire ça! En attendant, je t'appelle demain

matin.- OK. Salut, P'pa!»Je ne lui ai pas demandé comment, pendant les cinq

mois de mon absence, il s'est arrangé pour tous ses matinsde visite médicale, dix ou douze au total. Pascal n'a eubesoin de personne, semble-t-il. Mon éloignement lui a-t-il été favorable? Sa voix est bonne, présente, tranquilleet chaleureuse...

Je ne lui ai pas demandé non plus si Myriam l'avaitappelé. En fait, aujourd'hui, mon fils va bien: pourquoialors j'interférerais dans ses relations? Dans sa vie ? Danssa liberté retrouvée? Une fois de plus, Pascal me renvoieindirectement à moi-même et à une réflexion amorcée aulong d'un voyage marqué par des découvertes et desretrouvailles: des étrangers me sont devenus proches, etdes proches de jadis me sont devenus éloignés.

Le 12, j'envoie un mot à Myriam:«Que tu aies ou non parlé à Pascal, ces jours derniers,

ma chère Myriam, il n'est pas important que je le sache.Dès notre premier contact au téléphone à mon retour, jel'ai senti comme impliqué dans le monde de son boulot, deses fréquentations - tout modeste que ce soit -, dans sonmonde à lui, quoi, et qui n'est plus (ou est moins) celui,rassurant mais limité, de la relation sécurisante et sécuri-sée d'un enfant-souffrant-avec-son père-souffrant-avec-lui... Pour moi, tu t'en doutes, c'est une immense grâce dela vie, le signe qu'il retrouve sa liberté intérieure.»

Et moi la mienne.

Le 15, le téléphone sonne: c'est Myriam, de Paris.«Quelle belle surprise! Que deviens-tu?- Eh bien, ça va, oui! Mais toi, Rémi, tu es plus facile

à rejoindre au téléphone que ton Pascal.- Tiens...?

- Les cellulaires... Bien commodes, mais pas toujoursfiables. Dis à ton fils que j'ai essayé de le rejoindre pourson anniversaire.

- Entendu. On se voit les jours prochains, pour la Fêtedes pères. Et toi, Myriam? Tes élèves?

- En ce moment, je n'ai que des cas psychiatriques.- Je m'en doutais.- En plus des cours, il y a les réunions de fin d'année,

les rencontres avec le personnel soignant. Ces jours-ci, jeme fais du souci pour une de mes élèves...

- Ah?...- Juliette, 18 ans, anorexique grave, a fait une

tentative de suicide.- ... ...- Une petite élève absolument charmante. Je n'en

reviens pas! Ces derniers temps, elle réagissait très bien àmon cours de littérature: «Ça change les idées», m'a-t-elledit.

- Sur quoi la faisais-tu travailler?- Elle avait choisi un poème de Francis Ponge, bien

ancré dans la vie: «Le Pain»... justement!- Pour une anorexique... Un choix qui, sans doute,

représente l'éloignement tragique d'une réalité qu'elle nepeut pas rejoindre...

- Oui, mais vois-tu, Rémi, son «mal vient de plusloin», comme Racine le fait dire à Phèdre: Juliette est littéralement rejetée par ses parents. De plus, bon nombrede ses camarades d'hôpital aiment souligner leur margina-lité, par exemple avec des coupes ou des couleurs de cheveux fantaisistes: ils trouvent Juliette trop standard etl'éloignent de leur groupe...

- Quelle misère!- Tu parles d'éloignement, Rémi: les distances géogra-

phiques ne sont rien en comparaison de ce qui peut profondément séparer les êtres.

- En tout cas, merci, Myriam, de ta proximité de coeurà l'égard de Pascal. Si mes pensées pouvaient, de loin,rejoindre ta Juliette!...

- Pourquoi pas?»

Rémi SiloisSherbrooke, le 16 juin 2007

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Bulletin Vers la santé mentale

Congrès FFAPAMMdu 7 au 10 juin 07

Rapport du congrès

Vos représentantes au congrès de la FFAPAMM de cette année ont été :Mesdames Monique Choquette présidente,

Gisèle Beaudoin membre du c.a.; Célia Rojas Vigermembre du c.a.; Sylvie Peltier intervenante etBenjamine Gill directrice générale.

Le congrès de la FFAPAMM se déroule tous les ans eta pour but de réunir sous le même toit les membres desquarante et une associations qu’elle regroupe. Cetteannée, cette rencontre a réunit 302 participantes et participants. Se rencontrer une fois l’an, partager avecd’autres personnes ce qu’elles vivent en tant que parentou amies-s d’une personne atteinte de maladie mentale;voilà une occasion qu’apprécient particulièrement lesfamilles vivant en région. Vivre à Montréal permet cegenre de rencontres à plus petite échelle (nous sommessix associations regroupées à Montréal); par contre, ilpeut être intéressant de découvrir le portait de la vie enrégion et les contraintes qu’apporte parfois l’éloigne-ment lorsque son proche est atteint d’une maladie

mentale. S’ouvrir aux autres, voir à travers cette autrefenêtre, partager pendant quelques jours les difficultésdistinctes que vivent les familles loin des grandscentres, c’est une occasion de jeter un nouveau regardsur nos propres difficultés.

Cette rencontre se déroule sur une période de deux àtrois jours selon les ateliers de formation retenus. Lorsde ces rencontres, il est offert une formation accessibleaux membres, considérant que l’ensemble des participantes et participants ne sont pas nécessairementdes spécialistes. Cette rencontre de personnes en provenance de toutes les régions du Québec, a motivé laparticipation de certains membres du conseil d’adminis-tration; qui ont crut bon de partager avec vous cequ’elles ont retenu de leur participation aux différentsateliers. La lecture de ces compte rendus vous permettra nous le souhaitons, de peut-être prendreconnaissance de ce qu’apporte une telle rencontre et quisait? Peut-être vous rencontrer au prochain congrès2008?

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Numéro 31, été 2007

COMMENT FAVORISERL’EXERCICE DU RÔLE

PARENTAL LORSQU’UN DESNÔTRES EST AUX PRISESAVEC UN PROBLÈME DE

SANTÉ MENTALE

Présentation : Marc Boily, candidatau doctorat, travailleur social, le 9 juin2007 à Québec

Les limitations attribuables auxtroubles mentaux chez un parent peu-vent entraîner de sérieuses difficultés àévaluer les besoins de l’enfant et à yrépondre.

Les enfants exposés à ces facteurssont plus à risque de vivre des difficul-tés familiales, des problèmes de développement et de santé mentale.Mais ils sont aussi susceptibles dedevenir résilients s’ils rencontrent des« tuteurs de développement. »

Le parent aux prises avec destroubles mentaux a parfois temporaire-ment perdu ses pleines capacitésparentales sans avoir perdu ses compétences. Il peut donc s’agir denégligence transitoire.

Que devraient définir les protocoles ?1. Dépister les parents d’enfants d’âge

mineur, les pères aussi bien que lesmères

2. Évaluer les conséquences3. Expliquer les conséquences aux

parents ainsi qu’aux enfants4. Négocier des stratégies en vue de

crises futures.

-------------------------------------PROGRAMME

MIEUX ÊTRE / « WELLNESS »

Présentation au XVe Congrès provin-cial de la FFAPAM, le 8 juin 2007 àQuébec, par Christian L. Shriqui, professeur de psychiatrie et respon-sable-concepteur du programme

Les personnes atteintes de schizo-phrénie, de trouble schizo-affectif, detrouble bipolaire et de dépressionmajeure présentent davantage d’excèsde poids, d’obésité et de diabète detype 2, que la population en général.

Elles présentent également un risqueaccru d’infarctus du myocarde et d’ac-cidents cardio-vasculaires. Plusieursantidépresseurs, stabilisateurs de l’humeur et antipsychotiques induisentun gain de poids significatif.

Le programme Mieux-Être vise laprise de conscience et la responsabili-sation. Il consiste à informer, tôt en début de traitement, des risquesmétaboliques, à accroître l’activitéphysique et à réévaluer les habitudesalimentaires.

Les participants apprennent à lire lesétiquettes sur les aliments, à gérer lesaliments au frigo pour éviter le gaspillage et à cuisiner avec des ali-ments sains.

Le programme met en place un clubde marche saisonnier avec podomètre(10 000 pas/jour). Les participantsfont aussi des séances d’exercice heb-domadaires.

Les résultats sont très positifs : leprogrès est quantifiable après seulement 3 mois d’adhésion au pro-gramme.

-------------------------------------PROGRAMME QUÉBÉCOIS

PAIRS-AIDANTS RÉSEAU

Présentation : L’intervention parles pairs… Un tandem d’espoir versle rétablissement

Diane Harvey et Nathalie Lagueux,co-responsables du projet, le 9 juin2007 à Québec

Selon le Guide de pratique pour lesuivi intensif (AHQ, 2004) :

« Un travailleur pair-aidant est unepersonne qui a été ou continue d’êtretraitée pour des troubles mentaux

graves. L’expérience de la maladiementale et l’utilisation des services desanté mentale de cette personne ajouteune expertise à l’équipe, expertise àlaquelle aucune formation profession-nelle ne peut se substituer. »

Ce programme est une stratégie québécoise pour favoriser l’embaucheet l’intégration des intervenants pairs-aidants dans les services de santé mentale. Car selon le Plan d’action ensanté mentale 2005-2010, La force desliens : « Les CSSS verront à assurer laprésence de pairs-aidants au sein de 30 % des équipes de suivi intensif et de soutien d’intensité variable d’ici 5 ans » (p. 52).Concrètement, le pair-aidant :* Articule les éléments de sa propre

démarche pour aider ses pairs à surmonter les obstacles au rétablis-sement.

* Responsabilise les personnes utili-satrices en regard de leur démarchede rétablissement.

* Contribue au développement depratiques favorisant le rétablisse-ment dans le milieu où il intervient.

Résumé : Monique Choquette

-------------------------------------ATELIER DE FORMATION SURLA RÉDACTION ET LA TENUE

DE DOSSIERS

Donné par : Lucie Chainé. T.S.

Ce que je retiens principalement decet atelier c’est l’importance de conser-ver les notes de dossiers de manière àce que personne n’y ait accès sauf l’intervenante qui a écrit ces notes. Lecaractère privé des notes et l’importan-ce du secret professionnel doivent êtreappliqués chez nous, même si nous nesommes pas membres d’un ordre professionnel. Justement le secret pro-fessionnel est à l’AQPAMM très

RÉSUMÉS DES ATELIERS Par: Monique Choquette et Benjamine Gill

suite à la page 12

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Bulletin Vers la santé mentale

important et je profite de cette occasionpour rassurer toutes les personnes quiont eu ou qui ont actuellement un suiviindividuel avec une intervenante denotre organisme, que les résumés dedossier dont nous disposons à titre desuivi, sont conservés de manière à ceque personne n’y ait accès. Toutes lesnotes de dossiers sont détruites lorsqueles suivis ont pris fin. La confidentiali-té c’est important chez nous et cet ate-lier m’a permis de constater que nousrépondons aux exigences en cettematière.

-------------------------------------LE TROUBLE DÉFICITAIRE DE

L’ATTENTION AVEC/SANSHYPERACTIVITÉ CHEZ

L’ADULTE

Par : Martin Lafleur, PH. D.

L’atelier a davantage porté sur laquestion du trouble déficitaire de l’attention avec hyper activité.

« Le TDAH existe à tout âge :Enfants = 5%, Adultes = 4%. LeTDAH est sous diagnostiqué surtoutchez l’adulte. La description cliniqueet le traitement de l’adulte atteint nesont apparus que vers les années 1990;Ce trouble n’est reconnu que depuis1994 dans le DSM-IV.». (Diagnostics

and Statistical Manuel on MentalDisorders, en français : CritèresDiagnostiques, en santé mentale)

Décrit chez l’enfant depuis 1902, Letraitement avec les amphétamines aquand même été tenté dès 1937. Cetrouble a longtemps été perçu commeun déficit de l’attention, avec hyperactivité motrice. C’est plutôt un problème neurologique qui entraînedes difficultés à contrôler les : Idées(inattention); Gestes (bougeotte physique); Comportements (impulsivité); Émotions (hyperréactivité).

Les problèmes d’apprentissage sontles suivants : échecs scolaires, décro-chage, troubles de comportement, parexemple : trouble d’opposition et deconduite.

Les personnes souffrant de cetrouble, présentent aussi parfois uncomportement délinquant à titred’exemples : Le tabagisme précoce, untaux d’accidents plus élevé; destroubles du sommeil et possiblementune Sexualité « impulsive »

« S’il n’est pas traité, le TDAH peutentraîner de graves complications :Certains problèmes tels qu’une dimi-nution du rendement professionnel, untaux de faillite plus élevé, de multiplesdifficultés interpersonnelles, des rela-tions instables, des problèmes d’estimede soi ; Ce que les spécialistes nommeComorbidité psychiatrique. (Traiter leTDAH pourrait réduire le risque detoxicomanie de 85%) »

« Les Causes soupçonnées: La géné-

tique explique 80-90% des cas; Autres10 à 20% : Ce pourrait être secondai-re à une atteinte au cerveau (p. ex .,prématurité, exposition à la cigaretteou à l’alcool). »

« En résumé, ces études démontrentque les adultes avec TDAH ont un cerveau différent de celui de sujetscontrôles, aux plans : Neurobiolo-gique; Anatomique : d’activation fonctionnelle. La très grande majoritédes régions étudiées sous-tendent lesprocessus attentionnels et le contrôleexécutif. »

Monsieur Lafleur a expliqué ladémarche suivie menant au diagnos-tique de ce trouble du cerveau. Le traitement : On nous a donné différentes références documentaires et pour celles et ceux qui naviguent sur Internet voici le site du Centre hospitalier Robert Giffard de Québec:http;//rgiffard.qc.ca/tdah/, là où vouspouvez obtenir plus d’information.Nous avons aussi reçu quelques références en matière de lectures: « Mon cerveau a besoin deLUNETTES, (par Dr. Annick Vincent)Ces références vous permettrons d’ytrouver les types de traitementsincluant la pharmacothérapie ainsi quel’intervention psychosociale.

Cet atelier a été très intéressant, lesupport multimédia a rendu cet ateliertrès dynamique. Merci! Au conféren-cier.

Benjamine Gill

Abonnement au Bulletin Vers la santé mentale

M. ❒ Mme ❒ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

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Mode de paiement : chèques ❒, mandats poste ❒. Faire parvenir ce coupon ainsi que votre paiement à :

Bulletin Vers la santé mentaleA.Q.P.A.M.M., 1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A, Montréal, (Qc) H2L 2H2

6numéros30$

si non-membre

suite de la page 11

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Numéro 31, été 2007

Par Danielle Arsenault

Elles sont souvent colériques,impulsives et blâmentconstamment les autres pour

leurs malheurs. Pas surprenant doncqu'elles développent des relationsinterpersonnelles chaotiques. Mêmeles professionnels de la santé en ontparfois marre. Pourtant, elles souffrentréellement de leur situation. Commentvivre l'instabilité au quotidien quandon a une personnalité limite?

Personnalité instableLe trouble de personnalité limite ou

«borderline» touche environ deux pourcent de la population. On estime que75% des personnes atteintes sont desfemmes. Ce trouble se manifeste géné-ralement à l'adolescence ou au début del'âge adulte.

Les personnes aux prises avec cetype de difficultés sont habituellementinstables sur le plan émotionnel: ellesréagissent de façon disproportionnéeou imprévisible, elles sont irritables etcolériques et elles changent rapidementd'humeur. Elles ont aussi beaucoup dedifficultés à gérer le stress au quotidienet tolèrent mal la frustration.

Elles sont également instables dansleurs relations avec les autres qui sontvécues sous un mode «amour-haine».Par exemple, elles peuvent estimer et

adorer un collègue de travail une jour-née et le détester profondément le len-demain. Ceci s'explique par le mode depensée «tout noir ou tout blanc» despersonnes atteintes. Il y a rarement dezones grises avec elles. Sans nuance,elles sont souvent perçues comme d'ex-cellentes manipulatrices. De plus, ellesblâment souvent les gens de leur entou-rage pour expliquer tous leurs ennuis.Elles se perçoivent toujours comme des«victimes». Leurs relations interperson-nelles sont ponctuées de chicanes et dedisputes constantes. Ayant peur d'êtredélaissées et abandonnées, elles vonttout faire pour maintenir et préserver larelation avec l'être cher, souvent audétriment de leur propre bien-être ou àtel point que leurs comportementsdépendants repoussent carrémentl'autre et mettent en péril cette relation.

L'instabilité se manifeste aussi dansleurs comportements: impulsives, ellespeuvent dépenser sans limites, avoir denombreuses relations sexuelles à risqueavec différents partenaires, faire desexcès alimentaires, dépasser constam-ment les limites de vitesse en voiture etabuser des drogues et de l'alcool. Ellessont aussi plus à risque de faire desmenaces ou des tentatives de suicide etdes gestes d'automutilation.

Un calvaire pour les prochesAvec de tels comportements, il n'est

pas surprenant que la vie de leursproches ne soit pas de tout repos! Ledécouragement, l'incompréhension,l'impuissance, la colère et l'angoissesont autant d'émotions qui envahissentet nuisent à leur quotidien.

Les membres de la famille, les amiset les collègues de travail peuvent tou-tefois contribuer à rendre la situationplus aisée en adoptant certaines atti-tudes. Il est recommandé de toujoursmaintenir une approche d'adulte àadulte avec la personne atteinte et onne doit pas prendre les décisions à saplace. Il faut la responsabiliser et l'encourager à poursuivre ses objectifs.Les limites et les attentes doivent êtreclaires, constantes et prévisibles.

Il est important que les proches pen-sent à eux, qu'ils trouvent des moyensde détente et de relaxation qui leurconviennent. Des activités de loisirspratiquées de façon régulière sont éga-lement bénéfiques. Ils ne doivent pasgarder leurs sentiments et leur peinepour eux. Ils peuvent partager ce qu'ilsvivent avec une personne de confianceou ils peuvent se joindre à un groupede soutien. Une aide professionnellepeut également être nécessaire.

Source :http://www.coupdepouce.com/Sante/maux/personnalite-borderline-l-insta-bilite-au-quotidien-n237575p1.html

Personnalité borderline : l'instabilité au quotidienRegard sur l'univers des personnes atteintes d'un trouble de personnalité limite…

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Bulletin Vers la santé mentale

PPrrooggrraammmmaatt iioonnAutomne 2007

GROUPES D’ENTRAIDE :

Au 1260 rue Ste-Catherine Est, Bureau 204

Les groupes d’entraide aqpamm :

Le jour : À chaque premier ET troisième jeu-dis du mois de 14h00 à 16h00, débutant le 6 septembre.

Le soir : À chaque premier mardi du mois de19h30 à 21h30, débutantle 11 septembre.

Les groupes d’entraideTOC (trouble obsessionnelcompulsif) : À tous lespremiers mardi du mois de19h00 à 21h00, à compterdu 4 septembre.

-----------------------------

Au CLSC-CHSLD PAT/MONTÉAL-EST

13 926, RUE Notre-Dame est, Montréal, Qc.

Les groupes d’entraide L’Étançon :

Le soir : À chaque troisième mercredi dumois de 19h00 à 21h00,débutant le 19 septembre

CLSC PETITE PATRIE6520 rue St-Vallier (métro Beaubien)

-------------------------------------

À compter du 4 septembre prochain (*exceptionnellement le mardi à cause de la fêtedu travail*), L’AQPAMM ajoutera un point de service (pour un groupe d’entraide) auCLSC Petite Patrie situé au 6520 rue St-Vallier à Montréal, salle 218 (métro Beaubien).

En effet, nous accueillerons le premier lundi de chaque mois, toutes les personnes qui ont besoin de se rencontrer, de partager et d’échanger, leur expérience lorsque l’on vitavec un proche atteint de maladie mentale. Ces rencontres apportent réconfort et permet-tent de partager ses idées et/ou outils que chacun développe lorsqu’il est confronté à unesituation difficile.

Ce service est offert à toute personne qui souhaite joindre ce groupe et pour qui la proximité de ce CLSC est plus accommodante. Pour bénéficier de ce service et de tousles services offerts par l’AQPAMM (sauf pour assister aux conférences), il vous est nécessaire d’être membre de l’association. Les frais d’adhésion sont de dix dollars (10$)par personne, de quinze (15$) par couple et de vingt dollars (20$) pour une famille (personnes vivant sous le même toit). Ces modalités seront discutées lors de la premièrerencontre. Pour les membres, ces activités et services sont offerts gratuitement.

Vous avez des questions? N’hésitez pas à communiquer avec nous au 514-524-7131et nous nous ferons un plaisir d’y répondre.

Voici donc les dates de rencontre pour 2007-2008

4 septembre 2007 1er octobre 2007

5 novembre 2007 3 décembre 2007

7 janvier 2008 4 février 2008

3 mars 2008 7 avril 2008

5 mai 2008 2 juin 2008

C’est avec beaucoup d’empathie et de support que nous vous accueillerons à compter du 4 septembre prochain.

D’ici là BONNES VACANCES ET REPOSEZ-VOUS BIEN!

NOUVEAU POINT DE SERVICEGROUPES D’ENTRAIDE

L’AQPAMM OFFRE À SON BUREAU, UN CENTRE DE DOCUMENTA-TION ET DES ÉQUIPEMENTS MULTIMÉDIA INCLUANT UN POSTEINFORMATIQUE (avec Internet) UN LECTEUR DVD ET VHS.

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Numéro 31, été 2007

RÉPIT :

Au 1260 rue Ste-CatherineEst, Bureau 204

Centre de documentation etposte informatique.

--------------------------------ATELIERS D’ÉCRITURE :

Cet automne nous offrironsdes ateliers d’écriture. (Voirle contenu de la démarche,joint à l’envoi) à compter du15 septembre.

Les ateliers se déroulerontle samedi matin de 9h00 à13h00; tout autre horaire(nécessairement le samedi)pourra être discuté avec lesparticipantes et participantslors de la première rencontre.Il sera impératif de tenircompte de la disponibilité despersonnes intéressées et descontraintes que pourrait avoirla formatrice responsable decette activité.

La fréquence des rencontressera aussi déterminée par lesparticipantes et participants,en tenant compte du choix etde la démarche proposée (ex :une fois semaine ou une foisaux deux semaines etc.)

Ces ateliers vous prépare-ront à l’écriture, que se soitpour rédiger un article dejournal ou pour rédiger unbouquin, c’est Votre activité.

Le nombre de participantdevant être limité, les inscrip-tions seront priorisées parordre d’entrées.

--------------------------------DESSIN ET ÉCRITURE : En effet ces ateliers de

dessin/écriture seront deretour à compter de septembre

2007. Les ateliers débuterontle 26 septembre pour se termi-ner le 28 novembre inclusive-ment. .L’atelier 1 n’est pas unpré-requis pour s’inscrire àl’atelier 2.

Madame Claude Wallot sera ànouveau disponible pour offriraux membres la phase II de des-sin/écriture. Ces ateliers nousincitent à la redécouverte del’enfant en soi. Ces ateliers nousincitent à la redécouverte del’enfant en soi. Ces émotionsque nous avons parfois enfouies,il vous sera donné un temps pourredécouvrir cette naïveté quenous possédons et que nouscroyions trop loin dans nos sou-venirs. Un nouveau regard sursoi, sur son environnement à tra-vers une lunette rajeunie………

--------------------------------CHINDAÏ :

OUI! Cette activité derelaxation est de retour àcompter de septembre pro-chain. Une occasion de sedétendre durant une petiteheure, sans compter les trucsque Grégory Ardiet vousoffrent afin d’utiliser chezvous ce mode de détente.Malheureusement cette saisonGrégory n’est pas disponibleen soirée. L’activité aura donclieu les mercredis après-midide 15h30 à 16h30 du 19 septembre au 5 décembreinclusivement.

Nous n’avons pas de nombrelimite d’inscriptions pour cetteactivité. Si nous devions avoirtrop de demandes, nous tente-rons d’ouvrir une deuxième session. Cependant des inscrip-tions reçues tôt facilitent la planification de l’activité.

Les conférences et ateliers se tiennent toujoursau 1260 rue Ste-Catherine Est, Bureau 204

CALENDRIER ET THÈMES DESCONFÉRENCES 2007-2008

4e mardi du mois - 19H30 à 21H30

25 septembre 2007 23 octobre 200727 novembre 2007 22 janvier 200826 février 2008 25 mars 200822 avril 2008 27 mai 2008

Thèmes :• Trouble obsessionnel compulsif

(Dr. Kieran O’Connor)• Troubles de la personnalité limite • Schizophrénie • Le trouble bipolaire • Toxicomanie et comorbidité • Médication psychiatrique I

(anti-psychotique)• Requêtes (loi P-38)• Sécurité du revenu (Léo Bolduc)

CALENDRIER ET THÈMES DES ATELIERS2007-2008

4e jeudi du mois - 14H00 à 16H00

27 septembre 2007 25 octobre 200722 novembre 2007 24 janvier 200828 février 2008 27 mars 200824 avril 2008 22 mai 2008

Thèmes :• Gestion du stress • Prévention du suicide • Témoignage sur la schizophrénie

(Sébastien Métivier)• Témoignage sur le trouble de la personnalité

limite (Étienne Gervais)• Les fiducies et régimes de protection • Comment faire son budget • Pourquoi et comment choisir un hébergement

pour mon proche• Centre de Crise • La vie dans la rue

Huit thèmes seront choisis en fonction des disponi-bilités des animateurs. Vous recevrez quelquessemaines précédent l’activité, un avis écrit vousidentifiant le thème retenu et le nom de l’animateurde l’atelier.

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Commanditaires

Agence de la Santé et des

Services Sociaux

4e mardi du mois - 19H30 à 21H30

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4e jeudi du mois - 14H00 à 16H00

27 septembre 2007 25 octobre 200722 novembre 2007 24 janvier 200828 février 2008 27 mars 200824 avril 2008 22 mai 2008

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