3
Honoré Vinck Vers un humanisme chrétien Author(s): Ministre J. Conombo Source: Aequatoria, 21e Année, No. 2 (1958), pp. 63-64 Published by: Honoré Vinck Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25838690 . Accessed: 11/06/2014 10:28 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Honoré Vinck is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Aequatoria. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.120 on Wed, 11 Jun 2014 10:28:38 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Vers un humanisme chrétien

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Vers un humanisme chrétien

Honoré Vinck

Vers un humanisme chrétienAuthor(s): Ministre J. ConomboSource: Aequatoria, 21e Année, No. 2 (1958), pp. 63-64Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25838690 .

Accessed: 11/06/2014 10:28

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Honoré Vinck is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Aequatoria.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 185.44.78.120 on Wed, 11 Jun 2014 10:28:38 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Vers un humanisme chrétien

- 63 ~

Vers un humanisme chr^tien. Celui qui etudie l'Afrique d'aujourd'hui s'aper^oit vite que nornbre d'elements qui la

caracterisent ne seront bientdt plus que des sediments de 1'histoire, - que son present a'est pas un simple developpement de la tradition herit e des ancetres, que des forces nou

velles sont a l'oeuvre: le christianisme tout d'abord qui transforme le pays d'ann e en an

mail aussi d'autres doctrines qui menacent de nous entrafner sur des voies fatales. Dans cette civilisation occidental qui nous est venue avec le christianisme et qui

nous parait souvetit li e avec lui, tous les elements ne sont pas egalement de bon aloi.

Quaad elle nous inculque le respect de la personne humaine et defend les libertes fonda mentales de l'homme, quand elle nous pr&che un esprit de charite universelle qu'elle tient du christianisme, elle est, elle doit ?tre la bienvenue* Son machinisme et ses progres tech

niques qui me font eviter les frtigues et ameliorent ma condition, je les appr?cie A leur

juste valeur. Mais elle charrie aussi avec elle un neopaganisme mattrialiste et athee, et

celui-ci, je a'en veux pas, je le recuse de routes mes forces. Mieux vaut ignorer les faci lity de 1'Europe et de TAmerique que de perdre son ame! Je pr fere, comrae dit le

proverbe, ?tre la t te de Tane que la queue du cheval . Mieux vaut l'homme du village, travailleur consciencieux et appliqu?, respectueux du bien d'autrui, soumis aux couturaes ancestrales qui, dans sa vie austere, apprecie 1'aide de la collectivite que l'Africain affran chi des lois claniques et tribales, sans loi, sans in ait re, en qu te de toutes les satisfactions et de tous les plaisirs ...

Dans tous les pays du monde, les citadins, voulant ?chapper a la vie agitee et fcner vante de la ville, vont se reposer parfois a la campagne pour se retremper, comme ils disent, dans le gros bon sens paysan. En Afrique on a plus d'a vantage encore retour ner quelque temps la vie du village. Plus receptive de l'idee religieuse, plus fidele a nos instincts profonds et a nos traditions, e!!e sauvegarde encore ce qui donnait ss valeur a

l'Afrique de jadis, en particulier sa tendance spontanee au divin. A Theure ou 1'fcre de la vie trepidante ne fait que naitre en quelques centres, notre souci doit etre de cooserver ces elements menaces de notre plus precieux patrimoine, de permettre a nos villages, ces

foyers de vie africaine, de continuer a exercer leur influence grace a une organisation adap ts. Je souhaite que !e clerge africaia, aide des chr tiens 1'tics, recueille la les vestiges in t ressants et sains de notre passe, comme les moiaes en Europe ont pu sauver les plus beaux documents du moyen age.

Mais evidemment - et je tiens a !e soulignet" - ces elements ne prendront toute leur valeur que si, consacres et sublimises par elle, ils s'enchassent a la place qui leur revient dans une vraie civilisation chrttienne africaine. De cette civilisation les missionnaires sont les meilleurs et les plus efficaces champions, eux qui, des bords du Nil aux rives du Niger, de Zanzibar au Congo, n'ayant pour arme que la croix, nous ont revele le VRAI DIEU

auxquels nos anc tres croyaient confusement, qui nous ont enseign le grand commande ment du Christ: Aimez-vous les uns les autres comme je vows ai aimes , qui ont de nance et combattu l esclavage et preche l'egalit& de tous les hommes devant Dieu, du petit comme du grand, du pauvre comme du riche.

Laissez-moi terminer en tvoquant un souvenir qui a en m?me temps valeur de sym bole. A la derni&re procession du Saint-Sacrement Ouagadougou, dans mon pays de Haute-Volta, j'ai vu mes compatriotes feter avec alltgresse leur chapeau et leurs babouches en 1'honneur de Notre-Seigneur, comme ils le faisaient autrefois au passage de leurs em

pereurs . Dans le sens le plus profond qui soit, nous devons faire comme eux. Le Christ

This content downloaded from 185.44.78.120 on Wed, 11 Jun 2014 10:28:38 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Vers un humanisme chrétien

- 64 -

doit regner sur notre Afrique mais en le servant et l'aimant, il faut g&rder ce qu'il y k de

sain, de legitime, de venerable dans kdl vieilles boultmes africaines- (Kir le Mitiistrt J. Conombo, dans Formation Religieuse en Afrique Noire, p. 375, 1955).

Doit-on enseigner Ies Iangues vernaculaires ?

Use question se pose : celle des Iangues vernaculaires. II nous est d'autant plus dif

ficile de la r&oudre qu'elle comprend encore un certain nombre d'incannues, tres particu lierement les solutions qui seront apportees dans l'enseignement primaire a ce probleuie. II nous faut aussi prendre de suffisantes precautions pour que cet enseignement des Iangues vernaculaires ne puisse etre un facteur de dislocation de la Federation.

Le maintien de l'unite est le premier de nos devoirs, mais It second est de sauver tout

le stock culturel qui serait irremgdiablement perdu par l'abandon des Iangues vernaculaires,

abandon qu'on peut prevoir a plus ou moins longue echeance, si elles ne sont soigneuse~ ment sauvegardees et transmises. II faudrait d'abord considerer une periode transit

toire qu'on voudrait la plus courte possible : on developperait, tant a l'lnstitut des

Langues Orientales a Paris qu a l'Universite de Dakar leur enseignement, pendant que les specialistes les redigeraient, fixeraient leur grammaire et leur syntaxe, recueilleraient

leur litterature orale. De meme qu'en France le basque ou le breton, elles poutraient constituer des matieres a option au baccalaureat (le nombre de candidats pour chaque

langue permettrait de savoir de fagon sure lesquelles ensuite vaudraient la peine d'etre

enseignees dans les lycees et colleges ). Ensuite, l'enseignement d'une langue vernacu

laire serait obligatoire dans chaque section, au rythme de deux heures par semaine, par

exemple. ( On pourrait recuperer une demi-heure sur deux autre^ langues, une demi

heure sur le frangais et ajouter une quatrieme detni~heure de classe par semaine ). Dans

le premier cycle, on etudierait les m?canismes ?lementaires de la langue et des textes

simples: dans le second cycle, la civilisation, les institutions et la litterature. (Afrique Nou*

ve!!e, n 523, 13. 8. 57 : Joseph Ki Zerbo ).

Relations humaines. En tout etat de cause, vouloir par une politique unilattrale d'autorite nous imposer

indefiniment, eel a me parait le chemin le plus sur d'aller a l'echec. On n'impose ni un

bienfait, ni une amitie. La seconde (aisant accepter le premier, la est la bonne voie.

II est penible a Tamour-propre d'etre Toblige de quelqu'un ; l'obligeant, le bienfai

teur peut se rendre odieux en rappelant son bienfait et en ayant 1'air de vouloir le mon"

n yer.

Au surplus, ne serait-ce pas une eninente fiert pour la Belgique que d'avoir pu

cpnduire a la liberty de decision et de movements, un pays qu'elle dScouvrit dans le

prioiitivisme et le denuement le plus miserable ?

Ne croyons pas exorciser les nationalisnies indigenes avec un nationalisme beige

envahissant et exigeant* Notre patriotisme ne doit pas - fcvec Hos sentiments Chretiens -

This content downloaded from 185.44.78.120 on Wed, 11 Jun 2014 10:28:38 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions