Vers une approche basée sur l’équité: Bilan synthétique des principales disparités en matière de survie, de développement et de protection des enfants et des femmes

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    Bilan synthtique des principales disparits en matire de survie,de dveloppement et de protection des enfants et des femmes au Tchad

    Vers une approche base sur lquit

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    1. INTRODUCTION GNRALE

    1.1 LQUIT, UN ACCLRATEUR DE PROGRS2010 est une anne importante pour les enants les plus vulnrables. Avec lappel de lUNICEF renorcerlapproche base sur lquit dans les programmes visant la ralisation des droits des enants et des emmes,elle laisse esprer une acclration des progrs dans ce domaine.

    On admettait jusquici dans les milieux internationaux que pour amliorer les indicateurs de dveloppement, iltait prrable de concentrer les interventions sur des populations relativement avorises et aciles atteindre.Toucher les plus pauvres et les plus marginaliss tait jug trop dicile et trop coteux.

    Deux rcentes publications de lUNICEF1 montrent que dans le contexte actuel, cette logique est remise enquestion et que les politiques en direction des enants les plus vulnrables doivent tre renorces. Lorganisationa annonc que la communaut mondiale pouvait sauver des millions de vies supplmentaires en s'investissant enpriorit auprs des enants et des communauts les plus dsavantags. Une telle approche permettrait galement

    de s'attaquer aux disparits grandissantes qui accompagnent les progrs dans la ralisation des OMD.Selon les tudes publies, une approche onde sur l'quit amliore le retour sur investissement et vite ungrand nombre de dcs d'enants et de dcs maternels ainsi que des pisodes de retard de croissance. Avecun million de dollars investis dans la diminution de la mortalit des enants de moins de cinq ans dans un pays aible revenu et mortalit leve, on empcherait 60% de dcs en plus avec lapproche base sur lquitquavec l'approche actuelle.

    Lapproche base sur lquit implique des changements majeurs dans les modes dintervention, notammentaxs sur le renorcement des communauts et la mise en uvre de transerts directs ou indirects en aveur despopulations les plus vulnrables.

    On citera dans le domaine de la sant par exemple :

    une rorientation des stratgies : sappuyer sur les communauts pour lutter contre les principales causes de

    mortalit des enants, rapprocher les services de sant maternelle et nonatale des communauts, mettre enuvre des mesures incitatives pour amliorer la distribution gographique et les perormances des travailleursde sant ;

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    Les violences sexuelles sont prsentes dans tous les milieux (amilial, scolaire, proessionnel, rue, etc.).Selon les partenaires de la coopration internationale, elles sont exacerbes dans les zones dinscurit et deregroupement des rugies et personnes dplaces internes, lest du pays.

    Lemilieudersidence(urbain/rural) : comme le montre le graphique, la pauvret montaire augmentelorsquon part de la capitale pour aller vers le rural, en passant par les trois autres villes principales (Abch,Moundou, Sarh) et les villes secondaires.

    La pauvret montaire est ortement concentre en milieu rural ; elle y touche en moyenne plus de la moitides amilles et jusqu 70% de la population dans le rural mridional. Au total, 87% des pauvres vivent enmilieu rural, contre 13% en milieu urbain.

    Presque tous les indicateurs dans les domaines de la sant et de lducation ont aussi apparatre unevulnrabilit des enants et des emmes bien plus grande en milieu rural quurbain, mme si les trs ortesingalits constates en ville y crent aussi des poches de vulnrabilit extrme.

    Les ruraux sont les premires victimes des changements climatiques et de la dgradation de leur scuritalimentaire16.

    Pourcentagedepersonnesendessousduseuildepauvret,2003

    Source : ECOSIT II.

    Lappartenancergionale : le Tchad se compose de 22 rgions, varies sur le plan ethnique et rpartiesen trois grandes zones agro-climatiques : la zone saharienne qui comprend le BET, une partie du Batha etune partie du Kanem ; la bande sahlienne qui comprend une partie du Batha, une partie du Kanem, le BarhEl Gazal, le Chari Baguirmi, NDjamena, le Hadjer Lamis, le Gura, le Wadi Fira, le Lac, le Ouadda, le Sila etle Salamat ; la zone soudanaise qui comprend les deux Logone (occidental et oriental), le Mandoul, les deuxMayo Kebbi (est et ouest), le Moyen Chari et la Tandjil.

    Bien que la premire soit prs de cinq ois plus grande que la seconde, les zones sahlienne et soudanaiseconcentrent presque le mme nombre dhabitants respectivement 48% et 50% de la population totale. Endehors de NDjamena, la rgion la moins pauvre est le Ouadda et la plus pauvre le Mayo Kebbi.

    Lincidence de la pauvret montaire est la plus orte dans la zone soudanienne, qui dispose pourtant desplus grandes richesses naturelles. En revanche, la plupart des indicateurs dans le domaine de la sant etde lducation sont meilleurs dans la partie sud du pays quailleurs (hors NDjamena). Cette ralit peutsexpliquer par la meilleure accessibilit gographique des services de base (sant, ducation) dans unterritoire relativement petit o les densits de population sont ortes.

    Touteois, cette explication nest sans doute pas la seule et une analyse ne de la vulnrabilit au Tchad devraitprendre en compte le poids des acteurs historiques et culturels. Il ne ait pas de doute que lhistoire du Tchadet lhritage colonial psent, encore aujourdhui, sur la aible ralisation des droits des enants et des

    emmes dans le nord du pays, territoire des anciens royaumes musulmans daits par loccupant ranais. Demme, les valeurs et les modes dorganisation sociale des populations du sud pourraient tre plus propicesau dveloppement de services communautaires visant pallier les insusances de lEtat.

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    Lappartenance ethnique : plus dune centaine dethnies sont rpertories au Tchad. On les regroupegnralement en 13 grands groupes, sur la base de similitudes linguistiques, des murs, des us et coutumeset de la gestion de lespace.

    Les groupes Sara (28% de la population totale), Ouadda (12,2%) et Mayo Kebbi (11,6%) sont les plus

    nombreux. Viennent ensuite les groupes Arabe (9,9%), Kanem-Bornou (9,6%), Tandjil (7,2%) et Fitri Batha(6,3%). Enn, les groupes Gorane, Hadjarai, Baguirmi, Peul, Lac Iro, Foulbe composent les 15% restants dela population.

    Bien que certaines coutumes comme le mariage prcoce soient partages par toutes les ethnies, dautrespratiques sont spciquement attaches tel ou tel groupe. Par exemple, la pratique de lexcision est presqueinexistante dans lethnie Mayo Kebbi et rare chez les Gorane, Kanem-Bornou et Tandjil alors quelle est quasignralise dans les ethnies Arabe, Hadjarai et Ouadda. De plus, certains types dexploitation impliquent desenants dethnies bien particulires.

    Ces constats soulignent l encore la ncessit de prendre en compte les lments anthropologiques etculturels de la socit tchadienne pour mieux comprendre et tenter de rduire les grandes disparits daccsdes enants et des emmes la sant, lducation et la protection.

    A ces dterminants globaux, sajoutent des acteurs de vulnrabilit supplmentaires qui accroissent, parois demanire importante, lamplitude et la svrit des privations endures par les enants et les emmes :

    Conitsetinscurit : depuis lindpendance, le Tchad a t conront une srie de confits qui ontentran des drames humains et une dtrioration des conditions de vie.

    La situation sest aggrave au cours des dernires annes, avec lafux de 250 000 rugis soudanais rsidantdans 12 camps situs lest du Tchad et 62 000 rugis centraricains regroups dans 13 camps au sud 17.De plus, 168 000 personnes dplaces internes (PDI) regroupes dans 38 sites lest du Tchad18 ont d uirles combats et les heurts interethniques ; avec le retour la paix en 2010, certains dentre eux choisissent derentrer chez eux ou de sinstaller autre part.

    Les rugis et les PDI dpendent en grande partie de lassistance des Nations Unies et dONG humanitairespour accder aux services de base. Coupes de leur communaut et de leurs ressources dorigine, ils nen

    demeurent pas moins vulnrables, en particulier la violence sexuelle et au banditisme.Les confits ont par ailleurs provoqu lenrlement d enants soldats , reprsentant 7% 8% des eectisdes orces rebelles rallies au gouvernement19. Aux blessures physiques dont ils sont parois victimes,sajoutent des consquences comportementales et traumatismes psychologiques durables, ainsi que desdicults retrouver une vie de amille et sinsrer dans la socit.

    Rupturesfamilialesettransformationssociales : dans toutes les socits humaines, les enants sourantde graves dicults et ruptures amiliales dcs dun ou deux parents, abandon, rejet d un remariage,divorce et confits conjugaux, traite et exploitation sont susceptibles de connatre une dgradation brutalede leurs conditions de vie.

    Au Tchad, certaines ormes de solidarit traditionnelles sont encore vivantes et contribuent parois attnuerles eets des drames amiliaux. Selon les donnes disponibles20, la quasi-totalit des orphelins doubles sont

    ainsi recueillis par leur amille largie. Ils ne sourent pas ou peu de discrimination signicative dans laccs lducation ou la sant, mme si certains dentre eux sont victimes dexploitation (les orphelins sontsurreprsents chez les enants bouviers21 et enants de la rue22 par exemple).

    Les valeurs traditionnelles positives ne peuvent pourtant pas contrebalancer les eets des transormationssociales en cours. Elles contribuent mme parois, dans leur orme pervertie de survivance, accrotrela vulnrabilit des enants. Par exemple, le phnomne de la traite interne, visant notamment lexploitationdomestique des enants, puise en partie ses origines dans la pratique solidaire du conage 23. De mme,linstruction coranique est devenue synonyme dexploitation pour des milliers denants mouhajirin victimesdes maltraitances de leur marabout.

    En-dehors des pratiques traditionnelles, de nombreux autres acteurs lis lurbanisation, aux changementsclimatiques ou la mondialisation contribuent produire de lexclusion. Promesses de consommation,opportunits demploi et niveaux de richesse levs par rapport au rural ont des villes des espaces attractispour les populations pauvres et marginalises. Elles deviennent ainsi des espaces de concentration desenants exploits, enants de la rue et enants mendiants (mouhadjirin).

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    Par ailleurs, en poussant les leveurs nomades vers le sud, la dsertication provoque des bouleversementssocio-cologiques et ragilisent certaines amilles dagriculteurs : elles sont alors tentes de louer leursenants comme bouviers pour compenser les pertes. De son ct, la crise mondiale et le renchrissementdes prix des denres de base prcipitent certains mnages dans lextrme pauvret, terreau propice aux piresormes de travail des enants.

    Nomadisme : la population tchadienne est en voie dachever sa sdentarisation mais comprend encoreune minorit de 387 815 nomades (3,5 % de la population totale, contre 5,6% en 1993). Les rgions orteproportion de nomades sont le Barh El Gazal (48,6%), lEnnedi (16%), le Salamat (8,6%), le Borkou (8,5%) etle Batha (7%).

    En dpit de lhistoire multimillnaire du pastoralisme et de limportance conomique de llevage, les nomadesont partie des laisss-pour-compte du dveloppement. Malgr les eorts dploys par le gouvernementet certaines agences du systme des Nations unies comme lUNICEF, leur scolarisation et leur accs auxservices de sant et leau potable sont trs limits.

    Les causes les plus videntes de leur marginalisation renvoient leur mode de vie et dplacements incessantssur des territoires immenses et reculs, qui les loignent des inrastructures socio-sanitaires et ducativesinstalles dans les villes et les villages. Mais l encore, la ncessit de prendre en compte leurs spcicits

    culturelles simpose pour capter les dterminants de leur vulnrabilit et trouver les moyens de les rduire.Des approches novatrices dveloppes par le gouvernement et ses partenaires (UNICEF, Suisse) visant lavaccination des enants nomades24 ont donn des rsultats positis parce quelles prenaient en compte lamobilit, les calendriers, les parcours et la structure sociale des leveurs.

    Handicap : les donnes sur le sujet sont rares en dehors de lEDST II. Selon ce document, 5,3% de lapopulation vivaient avec un handicap en 2004. Ce taux se situe en de de ceux observs dans de nombreuxpays dArique subsaharienne o ils dpassent les 10%. A noter galement que du ait de son anciennet,lEDST II ne rend pas compte des personnes atteintes de handicap au cours des violents confits qui ontmarqu la priode rcente.

    Sur les quelque 476 000 personnes handicapes au Tchad recenses en 2003-2004, 2,3% taient atteintesde dciences visuelles, 1,6% de dciences motrices, 1,2% de dciences auditives et 0,5% de dciences

    de la parole ou du langage. Les personnes ges taient les plus touches ; seulement 1,6% des enants de0 4 ans et 3% des enants de 5 14 ans taient handicaps.

    Les inormations disponibles ne renseignent pas sur les besoins des enants et des emmes handicaps ni surla ralisation de leurs droits. Certaines donnes qualitatives recueillies auprs des associations spcialisesont cependant tat dun accs trs restreint lducation et dune vulnrabilit accrue des lles et desemmes handicapes aux abus viol, exploitation, abandon...

    A travers les courts chapitres suivants, consacrs analyse des disparits dans laccs des enants et desemmes la sant, lducation et la protection, cette courte prsentation ore un bilan synthtique desinormations existantes. De nouvelles donnes et tudes plus compltes visant lanalyse approondie de lavulnrabilit des enants et des emmes au Tchad seront disponibles dans un proche avenir.

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    2. ANALYSE DES DISPARITS PAR SECTEUR

    2.1 DANS LE DOMAINE DE LA SURVIELes disparits daccs aux ressources, aux services et aux soins dans le domaine de la survie sont considrables etce presque tous les niveaux et selon presque tous les critres : niveau de richesse, milieu de rsidence, instructionde la emme, rpartition rgionale. On relve cependant des spcicits selon les sous-domaines tudis.

    Selon la dernire enqute MICS, le taux de mortalit inantile (moins dun an) est estim 106, soit stationnairedepuis 10 ans. Ramen 175 en 2010 contre 201 en 2000, le taux de mortalit inanto-juvnile (moinsde cinq ans) semble en revanche avoir amorc un lger dclin. Il est suprieur au taux moyen de mortalitinanto-juvnile en Arique subsaharienne, estim 14425. La abilit trs alatoire des indices de mortalitdsagrgs livrs par les enqutes mnages tant tablie26, cette analyse nen tiendra pas compte.

    Le taux de mortalit maternelle est galement trs haut. Selon les dernires estimations27, il se situait 1 200dcs pour 100 000 naissances vivantes (NV) en 2008. Le Tchad28 se situe parmi les quatre pays du monde o lamortalit maternelle est la plus leve, avec lAghanistan (1400 pour 100 000 NV), la Somalie (1200) et la GuineBissau (1000). Les donnes dsagrges ne sont pas disponibles.

    2.1.1Inscuritalimentaireetmalnutrition

    2.1.1.1Situationnutritionnelle

    Plusieurs sources permettent danalyser lvolution et ltat de la situation nutritionnelle au Tchad : les enqutesmnages (MICS 2000 et 2010), les enqutes nationales sur la sant au Tchad (EDST II) et la rcente Analyseglobale de la scurit alimentaire et de la vulnrabilit au Tchad.

    La malnutrition est endmique au Tchad. En 2009, 16,4% des mnages tchadiens sont en inscurit alimentaire

    et 25% sont risque dinscurit alimentaire, cest--dire quils pourraient sy trouver en cas de choc dcssurvenus dans la amille, maladies et ennemis des cultures, scheresse, pizooties, hausse des prix des denres,inondations29.

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    2.1.3.1Santdelenfant

    Vaccination

    Il est trs dicile de mesurer les rsultats du programme dimmunisation tant les donnes sont htrognes

    selon les sources.Selon lenqute la plus rcente (MICS 2010), le taux de couverture vaccinale est trs bas. Moins de 3% desenants ont t compltement vaccins et 33% nont reu aucun vaccin.

    Les couvertures sont particulirement aibles pour les vaccins administrs en plusieurs doses. Le taux devaccination contre la poliomylite a ortement recul depuis dix ans et la couverture du DTC3 (Pentavalent 37depuis 2008) ne progresse pas. Le taux dimmunisation contre le BCG est quasi stable et celui qui concerne larougeole a gagn cinq points seulement.

    Selon MICS 2010, un enant sur trois na reu aucun vaccin et les attitudes vis--vis de la vaccination varientselon (dans lordre dimportance) :

    le niveau dinstruction de la mre : 40% des enfants de mre analphabte nont aucun vaccin, contre 11% des

    enants de mre ayant au moins un niveau secondaire ;

    le niveau de richesse : 49% des enfants les plus pauvres nont aucun vaccin, contre 19% des enfants lesplus riches ;

    le milieu de rsidence : 38% des enfants ruraux nont aucun vaccin, contre 20% en milieu urbain ;

    Proportiondenfantsde1223moissansaucunvaccin(%)

    Source : MICS 2010.

    Les rgions o le pourcentage denants sans aucun vaccin est le plus lev (50% ou plus) sont : le Wadi Fira,le Sila, le Ouadda, le Lac, le Batha, le Hadjer Lamis. A contrario, ce taux tombe en-dessous de 20% dans le

    Logone occidental et NDjamena. A contrario, celles o le pourcentage denants compltement vaccins est leplus lev (10% ou plus) sont les deux Mayo Kebbi, le Mandoul et les deux Logone.

    La religion semble aussi jouer un rle important dans lattitude vis- -vis de la vaccination. Les enants de amillesmusulmanes sont prs de deux ois moins vaccins que les autres.

    Prvalencedesprincipalesmaladiesdelenfant-IRA,diarrhesetpaludisme

    Selon le MSP, les maladies les plus communment retrouves chez les enants de moins de cinq ans au niveaudes centres de sant sont dans lordre, le paludisme, les IRA (pneumonie) et les diarrhes. Chez les enants demoins dun an, les IRA sont le premier moti de consultation, avant le paludisme.

    Selon lenqute MICS 2010, la prvalence de ces trois maladies est orte et varie trs peu selon le niveau derichesse ou dinstruction de la mre, et le milieu de rsidence. Les seules disparits importantes constates

    sont rgionales. La morbidit des enants du Salamat apparat comme la plus proccupante.En moyenne nationale, 9% des enants ont eu une pneumonie, 25% des diarrhes et 20% de la vre (symptmedu paludisme) dans les deux semaines prcdant lenqute MICS 2010.

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    Les rgions o la vre est le plus souvent retrouve sont le Salamat (46%), le Ouadda (39%), le Lac (32%),NDjamena (32%) et le Logone occidental (31%).

    Les rgions o la pneumonie est le plus souvent retrouve sont le Salamat (14%), le Wadi Fira (13%), le Ouadda(13%) et le Hadjer Lamis (12,5%).

    Les rgions o les diarrhes sont le plus souvent retrouves sont le Salamat (46%), le Logone occidental (35%),le Lac (33%) et la Tandjil (31%).

    Prventionettraitementdesmaladiesdelenfant

    Selon MICS 2010, laccs un traitement antibiotique en cas de pneumonie est ortement corrl trois acteurs,dans lordre dimportance :

    le niveau de richesse : 63% des enfants les plus riches prennent un antibiotique, contre seulement 19% des

    plus pauvres ;

    le niveau dinstruction de la mre : 70% des enfants de mre instruite (secondaire ou plus) prennent un

    antibiotique, contre seulement 27% des enants de mre analphabte ;

    le milieu de rsidence : 62% des enfants du milieu urbain prennent un antibiotique contre 23% des enfants

    du milieu rural ;

    Ingalitsdaccsuntraitementantibiotiqueencasdepneumonie(%)

    Source : MICS 2010.

    le contexte rgional : les trois quarts des enfants vivant NDjamena ont accs un antibiotique en cas de

    pneumonie, contre moins de 20% dans les rgions du Hadjer Lamis, Kanem, Wadi Fira, Batha, Mandoul etSalamat.

    Quant la protection des enants et des emmes enceintes contre le paludisme - en les aisant dormir sous unemoustiquaire imprgne -, elle est trs dpendante du niveau de richesse (3% chez les plus pauvres ; 30% chezles plus riches) et du milieu de rsidence (4% en milieu rural ; prs de 31% en milieu urbain).

    2.1.3.2Santdelamre

    Tauxdemortalitmaternelle : donnes dsagrges non disponibles.

    Accsauxsoinsprnatals

    En moyenne, moins dune emme enceinte sur quatre ait au moins les quatre visites prnatalesrecommandes.

    Les disparits daccs ce type de soins sont associes aux acteurs suivants, par ordre dimportance

    38

    : le niveau de richesse : les femmes enceintes ayant accs au moins quatre visites sont quatre fois plusnombreuses dans le quintile le plus riche (45%) que dans le plus pauvre (11%) ;

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    le niveau dinstruction : elles sont trois fois plus nombreuses si elles ont un niveau secondaire (52%) que si

    elles sont analphabtes (17%)39;

    le milieu de rsidence : elles sont 2,5 fois plus nombreuses si elles vivent en milieu urbain (44%) plutt que

    rural (17%) ;

    le contexte rgional : plus des deux tiers des femmes nont accs aucun soin prnatal dans cinq rgions :Hadjer Lamis, Batha, Wadi Fira, Chari Barguirmi, Salamat.

    Accouchementassistpardupersonnelquali

    En 2010, 23% des emmes accouchent avec laide de personnel quali (PQ) contre 16% en 200040. La moyenneen Arique subsaharienne tait value 46% en 200841.

    Ce constat global saccompagne dnormes disparits selon le niveau de richesse, le milieu de rsidence, lecontexte rgional et le niveau dinstruction :

    Les femmes les plus riches (58%) sont sept fois plus nombreuses que les plus pauvres (8%) accoucher

    avec laide de PQ, alors que ce rapport nest que de un trois en moyenne en Arique subsaharienne 42.

    Les femmes rurales ont cinq fois moins de chances que les rurales dtre assistes par du PQ ;

    Celles qui ont le niveau secondaire ont 4,5 fois plus de chances dtre assistes par du PQ que les femmes

    analphabtes.

    Ingalitsdaccslaccouchementassistpardupersonnelquali(%)

    Source : MICS 2010.

    De plus, moins de 10% des emmes sont assistes par du PQ dans quatre rgions : Lac, Batha, Wadi Fira,

    Hadjer Lamis.

    Grossessesprcoces

    Le mariage prcoce et les grossesses adolescentes sont des ralits trs prsentes au Tchad, quel que soit lemilieu social. Le Tchad est ainsi le deuxime pays du monde pour le pourcentage de grossesses prcoces43.

    Selon MICS 2010, 37% des emmes de 15 19 ans ont dj eu un bb et 44% ont commenc leur vie conde(7,3% taient enceintes au moment de lenqute).

    La condit des adolescentes est relativement peu dpendante du niveau de richesse. Elle est un peu plus orteen milieu rural quurbain (8 points dcart) mais surtout beaucoup moins orte chez les emmes ayant un niveausecondaire que chez les emmes analphabtes (21 points dcart).

    Elle varie aussi considrablement dune rgion lautre : plus de la moiti des 15-19 ans ont commenc leurvie conde au Hadjer Lamis, Chari Baguirmi, Gura, Lac, Logone oriental et Salamat mais moins du tiers auMoyen Chari.

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    Contraception

    Moins de 5% des Tchadiennes utilisent une mthode de contraception et seulement 1,6% une mthodemoderne44. Lutilisation du prservati masculin est marginale en ville et totalement ignore en milieu rural.

    Le milieu de rsidence est le acteur qui infue le plus sur le comportement en matire de contraception, suivi duniveau dinstruction de la emme et du niveau de richesse.

    Certaines rgions comme le Salamat semblent ignorer aussi bien les mthodes traditionnelles que modernesde rgulation des naissances.

    Accsauxservicesdesant

    Selon le MSP, laccs aux services de sant maternelle et inantile concerne moins de 10% des emmes et desenants du quintile le plus pauvre et environ 40% du quintile le plus riche.

    Le taux dutilisation des inrastructures de sant publique (N : 0,2 nouvelle consultation par habitant et par an) pourlensemble du pays est insigniant dans le BET, le Batha, le Salamat, le Chari Baguirmi, le Lac et le Kanem.

    Sans surprise, il ressort du recoupement des inormations dsagrges dont nous disposons aujourdhui queles populations les plus vulnrables dans le domaine de la survie de la mre et de lenant sont des ruraux

    appartenant aux amilles les plus pauvres.Touteois, le critre de pauvret ne sut pas documenter lampleur des disparits dans le domaine dela survie : il apparat en eet au regard des statistiques rgionales que les enants et les emmes les plusdsavantags vivent dans des rgions bien dtermines, qui sont globalement les mmes quel que soit lesprincipaux indicateurs considrs.

    Ces rgions sont : Hadjer Lamis, Batha, Salamat, Wadi Fira, Lac et dans une moindre mesure : Kanem, Chari Baguirmi,Gura, Ouadda, Sila et BET. Au total, ces neu rgions reprsentent environ 46% de la population du pays.

    La plupart de ces rgions, situes dans le Nord et la zone sahlienne du pays, ne sont pas les plus touches parla pauvret montaire. Ce sont en revanche des zones o le rayon moyen daccs un centre de sant est leplus grand (gnralement suprieur 15 kilomtres) et o le niveau dducation des amilles est gnralementbas (voir plus loin, section sur lducation).

    Dans certaines parties de cette zone de vulnrabilit nutritionnelle et sanitaire, notamment vers lest, les confits,le banditisme et linscurit restreignent encore davantage laccessibilit des services de base.

    Les autres grandes catgories de populations vulnrables dans le domaine de la survie sont les rugis etpersonnes dplaces internes pour la plupart stationns prs de la rontire soudanaise. Touteois, lassistancehumanitaire ournie jusquici a permis de leur assurer des conditions bien meilleures que la moyenne au Tchad.

    Selon lUNICEF, la mi-2010, prs de 60% des enants de moins de cinq ans rugis, dplacs et appartenant auxcommunauts htes (soit plus de 70 000 enants) avaient accs des soins prventis et curatis. De mme, 60%des rugis, personnes dplaces et communauts htes avaient accs leau potable et lassainissement45.

    Daprs la base de donnes de lUNHCR pour les huit premiers mois de lanne 2010, les emmes rugiesont un bien meilleur accs la sant maternelle que la moyenne nationale : 69% ont accs aux soins prnatalscomplets, 70% accouchent en tant assistes par du personnel quali et 91% des emmes enceintes sont

    vaccines contre le ttanos. La totalit des emmes sropositives ont accs aux ARV et aux mesures deprvention de la transmission mre-enant.

    De plus, pour les enants rugis de 0 11 mois, la couverture vaccinale est de 100% pour le BCG, 93% pourla polio et le pentavalent, 90% pour la rougeole. Plus de 80% des enants sont entirement vaccins.

    Enn, comme nous lavons vu plus haut, les nomades et certaines catgories denants marginaliss sont descatgories trs vulnrables dans le domaine de la survie.

    2.1.4VIH-sida

    La principale source disponible est lEnqute nationale de sroprvalence (ENS) de dcembre 2005, qui a valuun taux de 3,3% de la population tchadienne inecte. Selon les derniers calculs de lONUSIDA, lpidmie na

    quasiment pas progress en cinq ans46

    .LENS 2005 montre que les principaux acteurs de vulnrabilit au VIH-sida sont lis au milieu de rsidence, ausexe, la rgion, au niveau dinstruction et la proession exerce : le VIH-sida est un phnomne urbain qui

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    touche plus les emmes que les hommes et les gens instruits quanalphabtes. Il est relativement plus rpandu NDjamena et dans la rgion du Logone ainsi que parmi les travailleuses du sexe et les orces armes.

    Lemilieudersidence: lpidmie est un phnomne plutt urbain avec un taux de 7% contre 2,3% enmilieu rural.

    Lesexe : le taux de sroprvalence est plus lev chez les emmes (4%) que chez les hommes (2,6%). Lesemmes prsentent ainsi 1,5 ois plus de risques de contracter la maladie que les hommes.

    Au-deldelaspectquantitatif,ellessontparticulirementvulnrablesdufaitdescontraintessocio-

    conomiquesetculturellesquipsentsurelles : elles manquent souvent dautonomie, y compris nancire,et leur dpendance vis--vis du mari est importante. Elles ont un accs limit aux soins de sant et peuvent trevictimes de violences sexuelles perptres par des catgories risque (orces armes), notamment dans leszones de confit et dinscurit (est du pays).

    Ellessonttriplementvulnrablesfacelamaladie : elles sont bien sr exposes au risque sanitaire et lamort en cas de non traitement. Mais elles ont aussi ace des risques conomiques (perte dnergie, baisse deproductivit, perte demploi) et sociaux (stigmatisation, isolement, divorce, rpudiation).

    Lesrgions : des pics de sroprvalence sont observs dans la capitale NDjamena (8,3%) o les brassages depopulation sont importants et o les catgories risque comme les travailleuses du sexe sont plus prsentes. Largion ptrolire du Logone (6,4%) est une autre zone risque et pour les mmes raisons. La zone sahlienneprsentait en revanche un taux de sroprvalence trs aible (1,4%) en 2005.

    Leniveaudinstruction : on observe une progression du taux de prvalence du VIH-sida en onction delvolution du niveau dinstruction, avec respectivement : 3,8% au niveau primaire, 6,8% au niveau secondaireet 9,3% au niveau de lenseignement suprieur.

    Laprofession : il existe des disparits importantes entre les direntes catgories proessionnelles. Lesplus aects sont les transporteurs (10%), suivis des artisans/ouvriers/employs non qualis (9,8%), descommerants/vendeurs (9,3%), des militaires (6,9%) et des salaris de ladministration publique et privs(5,1%). Selon une enqute partielle conduite par lONUSIDA en 2009 sur les travailleuses du sexe, une surcinq serait inecte.

    2.2 DANS LE DOMAINE DE LDUCATION

    Les rcentes donnes de lenqute MICS mettent en vidence les progrs raliss en dix ans dans le domainede lducation de base. En 2010, le taux net de scolarisation (TNS) dans le prscolaire stablit 4,6%, 52% dansle primaire (contre 39% en 2000) et 16% dans le secondaire.

    Les disparits dans laccs lducation sont marques par un dcit de parit persistant, accentu par lesingalits daccs selon le niveau de richesse et le milieu de rsidence (urbain/rural).

    Par ailleurs, la rgion de rsidence est aussi un lment ortement discriminant pour les enants tchadiens. Acela sajoute dautres acteurs de vulnrabilit dont les confits et linscurit, la condition nomade et le handicap.De mme, les enants en situation dicile sont souvent exclus de lducation.

    2.2.1Lesllesdiscrimines

    La parit lles/garons a ortement progress depuis 20 ans mais nest pas encore atteinte. Le dcit de parit estconstat tout le long de la scolarit et augmente considrablement au l des dirents cycles denseignement.

    Indicesdeparitdanslesdiffrentscycles,2010

    Source : MICS 2010.

    Prscolaire Primaire Secondaire

    0,77 0,87 0,55

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    DiffrentielsdeTNSdanslesdiffrentscycles,2010

    Source : MICS 2010.

    Dans le primaire, lindice de parit est pass de 0,72 en 2000 0,87 en 2010, mais reste encore inrieur lamoyenne de lArique subsaharienne de 2008, qui stablissait 0,91.

    De plus, la dperdition scolaire est beaucoup plus orte parmi les lles puisque prs de 63% des garons maisseulement 36% des lles arrivent jusquau brevet de n de cycle primaire.

    Le dcit de parit dans le primaire au Tchad varie considrablement selon la rgion (au total du simple audouble). Selon les donnes de la MICS, toute la partie est et du pays, ainsi que quelques rgions de lOuest, sontparticulirement discriminantes pour les lles.

    Les rgions centrales et la plupart des rgions du sud (o les TNS moyens sont trs levs) sont au contrairecelles o les lles sont les plus encourages aller lcole primaire. Le Batha et le Moyen Chari sont parvenus la parit tandis que la capitale NDjamena sen approche. Dans certaines zones rurales, la mise en place decantines scolaires et la distribution de rations de vivres aux lles scolarises a contribu aux progrs.

    Indicedeparitparrgiondanslenseignementprimaireen2010

    Rgions Indice de parit

    Salamat 0,50

    BET 0,61

    Hadjer Lamis 0,64

    Wadi Fira 0,66

    Lac 0,77

    Kanem, Ouadda 0,78

    Sila 0,80

    Mayo Kebbi Est 0,81

    Barh El Gazal 0,82

    Logone oriental 0,84

    Chari Baguirmi 0,86

    Moyenne nationale 0,87

    Logone occidental 0,88

    Gura, Mayo Kebbi Ouest 0,89

    Mandoul 0,90

    Tandjil 0,92

    NDjamena 0,95

    Moyen Chari 1,00

    Batha 1,09Source : MICS 2010.

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    La religion apparat comme un acteur infuenant ortement les attitudes vis--vis de la scolarit des lles. LIPest trs bas chez les animistes (0,72), correspond la moyenne nationale chez les musulmans (0,83) et se situeau-dessus chez les catholiques (0,90) et les protestants (0,97).

    Le dcit de parit varie selon le milieu de rsidence. Il est plus important en milieu rural (0,85) quen milieuurbain (0,91). Il est aussi sensible au niveau de vie des amilles (0,86 et 0,76 dans les deux quintiles les pluspauvres) et 0,92 dans le plus riche. Enn, le niveau dducation des mres jouent un grand rle : lIP est de 0,82si la mre est analphabte et de 0,95 si elle a un niveau primaire ou plus.

    Dans lenseignement secondaire, les discriminations dont sont victimes les lles sont sensiblement plus svresmme si elles apparaissent l aussi en ort recul, lIP tant pass de 0,3 en 2000 0,55 en 2010.

    L encore, les taux dabandon des lles semblent plus levs que ceux des garons, puisque seulement 27%des laurats du BEPCT et 20,5% des bacheliers taient des lles en 2008, selon le MEN.

    Il reste ainsi moins de 15% de lles luniversit. En 2009, lenseignement suprieur accueillait 2 991 lles dontbeaucoup taient inscrites dans les acults de sciences humaines (Lettres, Droit, Sciences conomiques).

    Cette situation explique en partie la aiblesse du taux dalphabtisation des lles/emmes de 15 24 ans parlenqute MICS en 2010. En moyenne, seulement 22% dentre elles sont alphabtises. Chez les plus pauvres, cetaux tombe 8% (49% chez les plus riches). L encore, le niveau ducati de la mre est dcisi : toutes les lles

    de mres de niveau secondaire ou plus sont alphabtises, contre 0,3% des lles de mres analphabtes.

    LeSudplusduququelerestedupays

    Le TNS dans le primaire de 52% cache de trs ortes disparits rgionales.

    Les TNS les plus levs concernent toute la partie mridionale du pays et NDjamena, o ils dpassent les60%,. Les rgions du centre, de louest et de lest connaissent des taux sensiblement inrieurs la moyennenationale. La situation de huit rgions, avec des taux compris entre 14% et 28%, apparat trs proccupante.

    Disparitdestauxnetdescolarisationselonlargion,2010

    Rgions TNS dans le primaire

    < 30 %

    Wadi Fira 13

    Hadjer Lamis 21

    Lac, Salamat 25

    Sila 28

    Entre 30% et 52 %

    Chari Baguirmi 33

    Kanem 34

    Batha, Ouadda 35

    Barh El Gazal 36BET 46

    Gura 48

    > 52%

    Mandoul 64

    Logone oriental 65

    Mayo Kebbi Est 67

    Mayo Kebbi Ouest, Tandjil 73

    Logone occidental 75

    NDjamena 75

    Moyen Chari 85

    Source : MICS 2010.

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    Le dmarquage du Sud, o les taux de pauvret montaire sont pourtant les plus levs, montre la complexitdes problmatiques lies la demande dducation, qui ont intervenir de multiples acteurs, non seulementsocio-conomiques mais aussi dordre culturel, historique et politique.

    Le pass colonial du Tchad nest pas tranger la dynamique ducative constate dans cette zone, o les colescommunautaires se sont multiplies suite au dsengagement de lEtat partir des annes 1980.

    Ds la cration des premires coles modernes au dbut du XXe sicle est apparu un clivage entre le nordmusulman et le sud animiste. Dans le nord, les lites des anciens grands royaumes vaincus par la Francese daient de lcole des kuar47 et de lenseignement public dispens en ranais. Segmentes et pluspermables lintroduction de nouvelles religions, les socits du sud ont au contraire accept lcole laque etlenseignement conessionnel chrtien. Puis, durant toute la priode coloniale, les ingalits daccs au savoirse sont renorces. Tandis quelle dlaissait le nord, la France mettait en place une administration civile et unepolitique de mise en valeur du sud, quali de Tchad utile .

    A lindpendance en 1960, les taux de scolarisation dans le sud taient trois quatre ois suprieurs ceux dunord. Et les rgions dotes des meilleurs scores comprenaient dj, comme aujourdhui, le Logone, le MayoKebbi et le Moyen-Chari48.

    Si les carts Nord-Sud persistent, ils devraient se rduire dans lavenir, tant donn les eorts de rattrapage des

    lites du nord et le dveloppement dune politique gouvernementale avorable. Le bilinguisme (arabe-ranais),plus adapte aux ralits socioculturelles du nord, a notamment t introduit dans lenseignement, mme silest encore peu dvelopp.

    2.2.2Lesenfantsrurauxdfavoriss

    Les disparits selon le milieu de rsidence sont ortes dans tous les cycles. En 2010, le prscolaire reste un phnomneurbain avec un taux de 15% (23% NDjamena), contre 2% dans le rural. A lentre au primaire, lcart se resserrepuis augmente de nouveau. Ainsi, un enant urbain dtient une ois et demie plus de chances quun enant rural daller lcole. Puis, il a au moins deux ois plus de chances dy rester jusquau brevet de n de cycle49.

    TNSenmilieuurbainetruraldanslesdiffrentscycles,2010

    Source : MICS 2010.

    Au-del, un enant urbain a trois ois plus de chances de rquenter le secondaire quun enant du milieu rural.

    Les ingalits daccs lducation entre ruraux et urbains s'accentuent dans le secondaire pour plusieurs raisons dont :

    linaccessibilit physique des tablissements du fait de la concentration des infrastructures publiques et

    des enseignants du secondaire dans les grandes villes (35% des proesseurs du secondaire travaillent NDjamena) et la quasi-absence de collges et lyces privs et communautaires en milieu rural ;

    linaccessibilit nancire du secondaire (renchrissement des cots par rapport au primaire) pour les familles

    rurales gnralement pauvres ;

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    linaccessibilit culturelle du secondaire pour les lles du fait du poids des traditions, beaucoup plus fort en

    milieu rural : prjugs, ge prcoce au mariage, rites dinitiation, etc.

    2.2.3Lesenfantspauvrescartsduprscolaireetdusecondaire

    Les disparits selon le niveau de richesse ont pour consquence dexclure les enants pauvres des cyclesprscolaire et secondaire. Dans le primaire, le direntiel existe aussi mais il est beaucoup moins marqu.

    TNSparquintilederichessedanslesdiffrentscycles,2010

    Source : MICS 2010.

    En moyenne, les enants les plus pauvres ont prs de deux ois moins de chances que les plus riches daller lcole primaire, mais six ois moins de rquenter le secondaire et douze ois moins le prscolaire.

    Conits,nomadisme,handicap,situationdifcile :lesautresdterminantsdelexclusionducationnelle

    En-dehors des deux grands acteurs de vulnrabilit documents ci-dessus, dautres groupes denants sontparticulirement vulnrables lanalphabtisme, selon les donnes qualitatives recueillies dans le cadre de laSITAN50. On citera notamment les enants vivant dans les zones de confit et dinscurit, les enants besoinsspciques, les enants nomades et les enants en situation vulnrable.

    Les confits et linscurit contribuent, dans les rgions les plus exposes, restreindre laccessibilit de lcole.Au dbut des annes 1980 notamment, la guerre a dtruit de nombreuses coles dans le Tibesti.

    Aujourdhui, la scolarisation des enants dans les zones de confits et dinscurit dpend de laction humanitaire

    mene par les partenaires de la coopration internationale. A la mi-2010, prs de 124 000 enants rugis dgescolaire et 28 000 enants dplacs ont accd des services ducatis amliors : entretien et scurisationdes inrastructures, distribution de matriel scolaire et pdagogique, ormation des matres communautaires etdes parents dlves

    De mme, 50 000 enants des communauts htes ont t touchs, pour contribuer combler les disparitsentre ces populations, gnralement trs dmunies, et les rugis/PDI assists par les acteurs humanitaires.Cette approche quitable de laccs lducation et aux autres services de base devrait tre renorce en 2011avec de nouvelles actions visant mieux prendre en compte les besoins des populations htes.

    En ce qui concerne les nomades, leur mobilit ruine les chances de scolarisation des enants. Depuis unedizaine dannes, des modles ont cependant t tests pour leur permettre daccder lducation. Une colenormale dinstituteurs nomades a rcemment t cre Moussoro (Barh El Ghazal) an de doter les groupes

    transhumants de leurs propres ressources humaines dans le domaine de lenseignement.Selon lEDST II (2004), environ 3% des enants dge scolaire sont handicaps. Des dispositions particuliresont t prises par le gouvernement tchadien avec lArrt N 377/MEN de 1997, qui exonre ces enants des

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    rais dinscription dans les coles. Touteois, cette disposition est rarement respecte. Par ailleurs, les coles nedisposent pas des capacits ncessaires (comptences, matriels) une intgration de qualit de ces enants.

    Comme le montre le chapitre suivant, les enants en situation dicile sont aussi ortement exposs aux privationsdans le domaine de lducation.

    2.3. DANS LE DOMAINE DE LA PROTECTION

    Lanalyse de la littrature et de nombreuses donnes qualitatives ont mis en lumire la banalisation des violationsdu droit la protection des enants et des emmes au Tchad. La presse locale se ait elle aussi largement lchode ce phnomne.

    Touteois, les donnes quantitatives ont daut : il nexiste pas denqute de prvalence sur la violencedomestique, ni sur lusage des chtiments corporels, ni mme dvaluation rcente du nombre denants de larue, par exemple. Par ailleurs, certains phnomnes sont extrmement diciles quantier, comme le nombredenants associs aux orces et groupes arms ou la prvalence des violences sexuelles.

    La prsente analyse se onde donc essentiellement sur une srie dtudes et de recherches qualitatives, plusou moins anciennes.

    Selon ces sources, les violations les plus graves des droits des enants et des emmes la protection touchent :

    Les enfants associs aux forces et groupes arms ;

    Les enfants et les femmes vivant dans les zones de conit et dinscurit ;

    Les femmes et les enfants victimes de violences de genre ;

    Les enfants victimes des pires formes de travail des enfants ;

    Les enfants en situation difcile : orphelins du sida, enfants de la rue ;

    Les enfants victimes de la traite.

    2.3.1Enfantsassocisauxforcesetgroupesarms

    Les sources ables concernant ce phnomne sont rares. Il sagit notamment du Rapport du SG des NU surles enants et les confits arms au Tchad (juillet 2007) et de donnes qualitatives du personnel de lUNICEF etde ses partenaires dans la mise en uvre du Programme national de retrait, de prise en charge transitoire etde rinsertion des enants dans leurs amilles. Ce programme a t lanc suite laccord sign en mai 2007entre lUNICEF et lEtat tchadien. Ce dernier sy engage remettre lUNICEF tous les enants identis lors duralliement de mouvements rebelles.

    Selon les valuations rtroactives de lUNICEF, 7% 8% des eectis des orces rebelles rallis augouvernement sont des mineurs. Durant les rcents confits, certains enants ont particip directement auxcombats, dautres ont t utiliss pour le transport des munitions ou envoys comme claireurs pour aciliterles inltrations. Quant la petite minorit de lles retenues par les combattants, elles sont souvent utilises

    comme esclaves sexuelles .Blesss, traumatiss, isols de leurs amilles et inadapts la vie civile, ces enants requirent une assistancemultiorme. Le premier objecti du Programme national de retrait, de prise en charge transitoire et de rinsertiondes enants dans leurs amilles est de prvenir les recrutements et lutilisation denants travers diversesactivits. Le second objecti prioritaire est de retirer les enants des orces et groupes arms puis de aciliter leurretour la vie civile. Fin octobre 2010, la coopration entre le gouvernement tchadien et lUNICEF avait permisle retrait de quelque 900 enants.

    Pour assurer leur rinsertion, lUNICEF et CARE International, appuys par plusieurs agences de cooprationbilatrale, ont ouvert des centres de transit NDjamena. Dans un premier temps, les enants y sont hbergs,nourris et bncient dun suivi mdical et psychologique. Paralllement, des solutions sont recherches pourles rinsrer dans leur amille et leur communaut.

    Jusquici, 90% des enants sont rentrs chez leurs parents au bout de trois mois au maximum. Les autres sontplacs dans des oyers, des amilles daccueil ou restent au centre de transit. Mais tous continuent bncierdun suivi de lUNICEF pendant trois ans : appui la scolarisation, ormation proessionnelle, dmarrage dune

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    AGR... Dans un souci dquit, lUNICEF envisage aujourdhui dtendre son soutien aux autres enants de lacommunaut (dons de ournitures scolaires, quipement de lcole locale).

    2.3.2Enfantsetfemmesvivantdansleszonesdeconitetdinscurit

    Les principales sources concernant les violences vis--vis des enants et des emmes vivant dans les zones deconfit et dinscurit, notamment rugis et personnes dplaces internes (PDI) sont les rapports priodiquesde la MINURCAT, des agences du systme des Nations unis et des partenaires non gouvernementauximpliqus dans les programmes de protection lest du Tchad.

    Malgr le dploiement de la MINURCAT jusqu n 2010 et dun important Dtachement intgr de scuritcompos dociers de police et de gendarmes des deux sexes, les emmes et les enants rugis et dplacsinternes stationns dans lest du Tchad continuent dtre exposs au banditisme et la violence : rapts,viols, harclement, pratiques traditionnelles portant atteinte lintgrit physique des lles sont rgulirementrapportes par les acteurs humanitaires.

    Entre novembre 2009 et mars 2010 par exemple, 466 plaintes ont t enregistres dont 134 pour des violencesbases sur le genre (dont 15 viols), selon les Nations Unies. Il est important de souligner que ces chires ne sontpas reprsentatis de lampleur des violences dans la mesure o la majorit des victimes ne portent pas plainte.

    Certaines prrent taire leurs sourances par peur de la stigmatisation ; dautres ont recours des mcanismesde mdiation traditionnels. Selon les tmoignages de travailleurs non gouvernementaux dans les sites de PDI,la plupart des viols rrencs sont le ait des orces armes et sont rarement sanctionns.

    Les enants rugis et dplacs sont aussi exposs aux pires ormes de travail des enants. Ils sont notammentexploits dans les petits mtiers. Certains migrent vers le Soudan. Peu rmunrs (entre 100 et 200 FCFA parjour), ils travaillent du matin au soir ds lge de sept ou dix ans selon les activits.

    A noter galement que les enants rugis ns sur le sol tchadien sont systmatiquement privs dtat civildans la mesure o la loi nationale rend impossible lenregistrement de leur naissance.

    La protection des enants et emmes les plus vulnrables dans les zones de confits reprsente un importantd pour lavenir. Suite au retrait de la MINURCAT, le gouvernement tchadien sest engag lassurer. Lesorganisations de la coopration internationale et humanitaires se prparent dployer des eorts importantspour lappuyer cet eet.

    2.3.3Fillesetfemmesvictimesdeviolencesbasessurlegenre

    Les sources concernant les violences bases sur le genre (VBG) varient selon le type dabus concern. Lespratiques traditionnelles comme les mutilations gnitales minines ou les mariages prcoces ainsi que certainesormes de violences conjugales sont documentes par les enqutes nationales, les enqutes mnages (MICS) oudes tudes de lUNICEF. Pour les autres ormes de violences, seules des donnes qualitatives sont disponibles,notamment auprs des associations nationales de prise en charge des victimes.

    Lanalyse des donnes met en vidence le caractre massi des violences bases sur le genre (VBG)51 au Tchad.

    Les VBG touchent tous les ges (de la petite enance lge adulte), toutes les couches de la socit, tous lesmilieux (la amille, la rue, lcole, etc.) et toutes les rgions du pays, mme si des spcicits sont attaches telle ou telle orme de violence.

    Les tmoignages des travailleurs associatis semblent indiquer une plus grande vulnrabilit des lles/emmesdu milieu rural, des lles/emmes handicapes et des lles/emmes vivant dans les zones de confit. Au-del deces constats globaux, une analyse plus ne des disparits dans le domaine des VBG peut tre bauche pourchaque type de violence.

    Violetharclementsexuel

    Selon les donnes disponibles, purement qualitatives, la rquence des viols a augment au cours des derniresannes, notamment dans les zones de stationnement des orces armes52. Les viols peuvent toucher de trs

    jeunes llettes. Ils sont parois le ait de membres de leur amille (inceste).Du ait de leur extrme vulnrabilit dans un milieu orment militaris, les viols toucheraient en premier lieu leslles dplaces internes. Les autres catgories les plus vulnrables seraient les handicapes, les emmes/lles

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    UNICEF TCHAD

    victimes dexploitation domestique et les vendeuses ambulantes. Le viol et le harclement sexuel sont aussireprs dans les tablissements scolaires53.

    Mariagesprcoces

    Selon lUNICEF54, le Tchad est, aprs le Niger, le pays du monde o le mariage prcoce est le plus rpandu. Il est

    pratiqu quel que soit le milieu de rsidence, le niveau de richesse ou la rgion/ethnie. Le seul acteur rellementinfuent est le niveau dducation de la lle : le mariage prcoce touche trois ois moins les jeunes lles ayant unniveau secondaire que les analphabtes, selon la dernire enqute mnages.

    En 200455, lge mdian au mariage des emmes de 25 49 ans se situait 15,9 ans et navait pas recul depuisdix ans56. Plus du tiers de ces emmes (35%) avaient contract leur premire union avant datteindre 15 ans.Selon les donnes de la dernire enqute mnages57, la situation a lgrement volu depuis 2004. En 2010,28% des emmes de 20 49 ans staient maries avant 15 ans et 69% avant 18 ans.

    Les mariages prcoces sont aussi, parois, des mariages orcs imposs par la amille en recourant la violencephysique (pouvant aller jusquau meurtre si la lle rsiste ou souhaite pouser un homme dune autre religion).Par ailleurs, des lles de 12 ou 13 ans sont enleves, notamment dans les zones de confit, par des individus quiles squestrent et en ont leurs pouses58.

    Mutilationsgnitalesfminines

    En trs lger recul, les MGF restent courantes, prenant le plus souvent la orme de clitoridectomie. Elles sontgnralement pratiques entre 5 et 12 ans mais peuvent, dans certains cas, toucher des petites lles de moinsdun an.

    Lenqute MICS 2010 rvle une prvalence nationale de 44%, stationnaire depuis lEDST II de 2003-04 qui lasituait 45%. La prvalence des MGF est ortement corrle lidentit ethnique : en 2004, la quasi-totalit desemmes qui avaient subi l'excision appartenaient aux ethnies Arabe (95%), Hadjarai (94%) et Ouadda (91%)59.A loppos, dans les ethnies Gorane (2 %), Kanem-Bornou (5 %) et Tandjil (2 %), la proportion de emmesexcises tait trs aible ; elle tait quasiment inexistante dans lethnie Mayo Kebbi (moins de 1%).

    Ces spcicits se retrouvent dans les donnes dsagrges par rgion de la dernire enqute MICS : plus de 75%des emmes ont t excises dans six rgions, o les groupes ethniques mentionns plus haut sont trs prsents(dans lordre) : Sila, Salamat, Mandoul, Gura, Ouadda et Batha. Les MGF sont particulirement rquentes etsvres dans lest du pays (o linbulation est encore pratique), notamment du ait de linfuence soudanaise.

    Violencesconjugales

    Plus de 62% des emmes estiment normal quun mari batte sa emme 60 et prs dune emme sur cinq se ditvictime de violences physiques : gifes, coups, tranglement, menaces ou attaque avec une arme, etc. Le maripeut blesser sa emme sans encourir de rprobation de la part de la communaut. Souvent source de tensionset de violences, la polygamie, qui concerne 39% des emmes maries, reste trs prsente. Le viol est autresviolences sexuelles conjugales sont galement rapports par 12% des emmes en moyenne. Les violencesconjugales sont les plus rquentes dans le sud (en particulier dans le Mandoul, le Moyen Chari, la Tandil et leMayo Kebbi Est), le Salamat et, dans une moindre mesure, NDjamena.

    Dautres ormes de VBG contribuent accrotre la vulnrabilit des lles et des emmes au Tchad, dont labandonde amille et lexploitation (sexuelle ou domestique), comme expos dans le paragraphe suivant.

    2.3.4Enfantsvictimesdespiresformesdetravail

    Le travail des enants est une ralit admise au sein de la socit tchadienne : en 2010, avec 44% des garonset 52% des lles de 5 14 ans engags dans le travail des enants61, soit 48% en moyenne. Les ruraux (50%)sont plus concerns que les enants du milieu urbain (40%). Les trois rgions o le travail des enants est le plusrpandu (plus de 60%) sont le Logone oriental, le Mandoul et le Sila.

    Le prsent document ne sattache pas analyser ce phnomne social mais plutt les pires ormes de travaildes enants : enants exploits sexuellement, enants victimes dexploitation domestique, enants bouviers,

    enants mendiants.Mme sil nexiste pas de base de donnes quantitatives sur ces sujets, la situation de certaines catgoriesdenants victimes dexploitation est relativement bien documente grce deux tudes qualitatives : lEtude

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    sur lampleur des phnomnes des enants ncessitant une protection spciale au Tchad (UNICEF, 2003) etlAnalyse de la situation des pires ormes de travail des enants au Tchad conduite (UNICEF, 2007). Dautressources de donnes qualitatives plus cibles sont galement disponibles.

    Exploitationsexuelle

    Le sujet tant tabou, on dispose de peu dinormations. Selon la seule source identie 62, le phnomne esturbain et prend plusieurs ormes : la prostitution de mineurs dans la plupart des cas, le trac denants et lapornographie impliquant des enants. Selon les donnes qualitatives, la ville ptrolire de Doba et NDjamenasont les principaux lieux dexploitation sexuelle des jeunes lles mineures.

    Exploitationdomestique

    La plupart des enants victimes dexploitation domestique sont des lles de lexode rural venues volontairementtravailler en ville. Dautres sont cones par leur amille des parents ou un employeur vivant en milieuurbain, dans certains cas, les enants sont placs suite lintervention dun intermdiaire venu les chercherdans les villages (on parle alors de traite interne)634. La plupart des employeurs sont des employs de la onctionpublique ou du secteur libral64.

    Ces enants de 8 17 ans sont victimes de dirents types dabus (privation de libert, humiliations et maltraitance,violences et harclement sexuels, non-paiement ou conscation de salaire, horaires de travail surchargs). Descas dassassinat sont galement signals par les associations de dense de droits de emmes65.

    Les enants victimes dexploitation domestique sont concentrs dans les villes, en particulier NDjamena, etviennent pour la plupart du sud du pays : les principales rgions dorigine (exode rural) et bassins de recrutement(traite interne) sont le Mandoul, les deux Logone et la Tandjil.

    Enfantsbouviers

    Selon les sources disponibles66, cette pratique touche des garons de rgions et dethnies bien particulires.Ags de 10 17 ans, les jeunes bouviers sont recruts par des leveurs de btail dans les rgions du Moyen Chariet du Mandoul et appartiennent souvent au groupe ethnique Gouleyes. En gnral, les leveurs appartiennentquant eux lethnie nomade ou semi-nomade Missris.

    Aprs une ngociation entre le pre de lenant 67, lleveur et le che du village, un contrat est sign xant ladure de travail de lenant ncessaire pour lacquisition dun veau (6 8 mois). Victimes de malnutrition, demaltraitance et de changement didentit, les bouviers deviennent parois agressis et aigris, ce qui ne acilitepas leur rintgration amiliale. Certains dentre eux meurent, disparaissent en brousse ou rentrent handicaps.

    Depuis le milieu des annes 1990, le phnomne des enants bouviers a concentr lattention des acteursde la protection de lenance, dont lUNICEF. Un dispositi de rintgration des enants dans leurs amilles aaussi t mis en place. Mais la aiblesse des capacits du ministre de tutelle68 en termes daccompagnementpsychosocial a considrablement limit son ecacit.

    Enfantsmouhadjirin

    Le phnomne est trs courant mais non quanti69. Les enants sont placs par leurs parents chez un marabout

    pour leur ducation religieuse. Lorsque la amille na pas de quoi payer leur apprentissage, les enants sontsouvent exploits par les marabouts : ils sont contraints de mendier, de transporter des marchandises ou sontplacs chez un employeur.

    Le marabout demande lenant de rapporter une cotisation journalire (150 500 FCFA) ou rquisitionnepurement et simplement ce quil gagne. Les enants mouhadjirin travaillent durant de longues journes, en plusde lapprentissage du Coran. Ils sont victimes de violence et de maltraitance lorsquils ne rapportent pas assezdargent, doivent mendier leur nourriture et sont hbergs dans de mauvaises conditions.

    En dehors de ces catgories denants, de nombreux autres mineurs sont exploits par leurs employeurs, commeles enants pcheurs du Moyen Chari et les enants exploits dans le petits mtiers.

    2.3.5Enfantsensituationdifcile

    L encore, les donnes quantitatives sont rares en dehors des inormations parcellaires livres par lEDST II etMICS. Cependant, certaines tudes cibles permettent de combler en partie ce dcit dinormation.

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    Orphelinsensituationvulnrable

    La situation des orphelins est mal connue au Tchad. Selon les donnes disponibles, 8% des enants sontorphelins (au moins un de leurs deux parents est dcd) et cette proportion est reste stable entre 2003-04 et201070. Elle est sensiblement plus leve en milieu urbain (11,5%) quen milieu rural (7%).

    On estime quenviron un orphelin sur cinq lest cause du VIH-sida71. Suite au rapport 2008 de lUNGASS72,lONUSIDA a estim 84 648 le nombre dorphelins du sida au Tchad. Une attention de plus en plus grande estaccorde ces enants par le gouvernement et ses partenaires internationaux. Certains dentre eux sont suivismdicalement et/ou bncient dappuis socio-scolaires.

    De aon plus gnrale, la plupart des orphelins vivent soit avec leur parent survivant, soit avec un oncle ou unetante, soit encore avec un rre ou une sur ou chez des amis. Ils ne semblent pas sourir, dans leur grandemajorit, de discrimination dans laccs lducation et la sant73. La dernire enqute MICS souligne mmeque les orphelins ont un meilleur accs lcole que les autres.

    Certains dentre eux sont cependant soumis des conditions de vie trs dures, soit parce quils sont exploitspar la amille qui les hberge74, soit parce que les institutions de prise en charge o ils vivent orent desservices dplorables. Selon une enqute75 ralise par lUNICEF dans 17 centres pour enants en situationdicile dans les villes de NDjamena, Mongo et Abch, seules quelques institutions76 orent une qualit de

    prise en charge acceptable.

    Lesenfantsdelarue

    Comme dans de nombreux pays aricains, les enants de la rue sont de plus en plus visibles dans les villes duTchad. La dernire estimation quantitative du phnomne a t ralise en 200377 : le nombre denants de larue avait alors t estim 7 000. Au regard de laccroissement visible du phnomne, une actualisation desdonnes serait ncessaire. Une tude qualitative plus rcente78 est par ailleurs disponible.

    Selon cette recherche eectue NDjamena, les enants de la rue vivent le plus souvent en bandes, snientdes solvants et se dbrouillent en pratiquant des petits mtiers, en volant et en mendiant. La plupart sontmusulmans, souvent danciens mouhadjirin qui ont ui leur marabout. Ils ont gnralement quitt leur amillesuite au divorce, la sparation ou au dcs de leurs parents. Ils sont aects par de nombreuses maladies etla majorit na pas t scolaris ou alors seulement quelques annes dans le primaire. Plus de la moiti voudrait apprendre lire et crire.

    2.3.6Enfantsvictimesdelatraite

    Certains enants sont enlevs pour tre conduits et vendus au Nigeria. Ags de 9 14 ans, ils sont kidnappspar des inconnus, Tchadiens ou Nigrians, avant dtre convoys clandestinement dans des cores de voiture.Trs peu dinormations sont disponibles sur ce sujet, en labsence dun recensement des disparitions denantset dun cadre oprationnel de lutte contre la traite, qui permettrait dintercepter les traquants aux rontires.

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    CONCLUSION

    A cinq ans de lchance des OMD (2015) et alors que la communaut internationale se mobilise pour lesatteindre, les disparits daccs des enants et des emmes au droit la survie, au dveloppement et laprotection apparaissent ortement marques tandis que la vulnrabilit touche des larges proportions dela population.

    Ce constat impose de rorienter les stratgies daction du gouvernement et de ses partenaires : il apparatdsormais urgent de concevoir des modes dintervention appropris pour atteindre les enants et lesemmes pauvres, vulnrables et marginaliss, en vue daccrotre de manire consquente les rsultats desprogrammes.

    Le milieu rural devrait bncier dune attention particulire, rendant imprative la dcentralisation desressources et services de lEtat. Certaines ormes de privation et dexploitation doivent aussi tre combattuesdans les quartiers davoriss des villes.

    De plus, les rgions sahariennes et sahliennes du pays apparaissent clairement comme les zones concentrant

    les enants et les emmes les plus mal lotis sur le plan de la survie et du dveloppement. Des pochesrgionales de vulnrabilit plus spciques, attaches telle ou telle orme dexploitation, devront aussi treinvesties.

    Aurjourdhui, la croissance des revenus nationaux, notamment ptroliers, et lentre du Tchad dans une phasede consolidation de la paix semblent constituer une occasion historique dintensier les eorts en aveur dela survie et du dveloppement des enants et des emmes. Au regard de la prsente analyse, il ne ait pasde doute que lapproche base sur lquit pourrait grandement contribuer produire des rsultats et desavances rapides vers le progrs.

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    1 Rduire les disparits pour atteindre les objectis, UNICEF, septembre 2010 ; Progrs pour les enants : atteindre les OMD avecquit, UNICEF, septembre 2010.

    2 Ministre de lEau, Analyse et perspectives du secteur de leau et assainissement pour la priode 2010-2015, juillet 2010).3 Enqutes MICS 2000 et 2010.4 Selon MICS 2010. Les estimations livres par le rapport Countdown to 2015, OMS/UNICEF, 2010 sont encore plus hautes

    (209)..5 Trends in Mortality Maternal: 1990 to 2008, Estimates developed by WHO, UNICEF, UNFPA and The World Bank, OMS 2010.6 PAM et al (2010) Enqutes CFSVA et MICS 2010.7 Source : MICS 2010.8 ECOSIT II. Le seuil de pauvret a t tabli une dpense annuelle de 144 570 FCFA dans le cadre de cette tude nationale de

    rrence sur la pauvret.9 Enqutes MICS 2000 et 2010.

    10 ECOSIT II.11

    Selon les dernires estimations parues (Trends in Mortality Maternal: 1990 to 2008, Estimates developed by WHO, UNICEF, UNFPAand The World Bank, OMS 2010), le taux de mortalit maternelle slve 1200 pour 100 000 NV, soit le deuxime le plus levdu monde.

    12 Enqute nationale de sroprvalence, 2005.13 EDST II.14 MICS 2010.15 MICS 2010.16 Analyse globale de la scurit alimentaire et de la vulnrabilit, PAM et al, 2010.17 Report o the SG on the UN Mission in the Central Arican Republic and in Chad (MINURCAT), avril 2010.18 Report o the SG on the UN Mission in the Central Arican Republic and in Chad (MINURCAT), avril 2010.19 Selon lUNICEF, ce chire est la seule estimation able permettant de quantier le phnomne au Tchad.20 Etudes sur les orphelins et enants vulnrables ralises par lUNICEF en 2007 dans trois villes : Abch, Moundou et Kelo.

    21 Analyse de la situation des pires ormes de travail des enants au Tchad, UNICEF, 2007.22 Nodjiadjim Laoubaou Abdias, Etude sur les conditions de vie et le recours aux soins des enants en stratgie de survie : le cas des

    jeunes de la rue, 1995 ; Noubatoingar Logto, La rinsertion amiliale des enants de la rue dans la ville de NDjamena, 2008.23 En vertu de cette pratique traditionnelle obissant une logique de solidarit amiliale, des enants issus de amilles rurales pauvres

    taient placs chez des parents rsidant en ville pour tre scolariss en change de quelques travaux domestiques.25 Voir notamment la srie darticles parus en 2004 dans la revue Mdecine tropicale.26 Donne 2008, inThe Milleninum Development Goals Report 2010, United Nations.27 LEDST II soulignait linvraisemblance des donnes dsagrges concluant que le niveau de mortalit tait sous-estim dans

    certaines rgions et groupes de populations.28 Trends in Maternal Mortality: 1990 to 2008, Estimates developed by WHO, UNICEF, UNFPA and The World Bank, OMS 2010.29 La mortalit maternelle rgressant un rythme trs lent (-0,3% par an en moyenne), le Tchad pourrait mettre plus de deux sicles

    atteindre lOMD 5 si rien ntait ait pour acclrer les progrs.30 PAM et al, Analyse globale de la scurit alimentaire et de la vulnrabilit au Tchad, 2010.31 The Millenium Development Goals Report, United Nations, 2010.32 Enqutes nutritionnelles anthropomtrique et de mortalit dans deux rgions de la bande sahlienne (Kanem et Bahr-El-Gazel) -ACF ;

    Enqute nutritionnelle et de mortalit rtrospective dans la bande sahlienne (rgions du Lac, Hadjer Lamis, Batha, Gura, Wadi Fira,Ouadda et Sila), Programme Tchad-UNICEF (avec lappui du PAM et de la Commission europenne).

    33 Progrs pour les enants : raliser les OMD avec quit, UNICEF, 2010.34 Ministre de lEau, Analyse et perspectives du secteur de leau et assainissement pour la priode 2010-2015, juillet 2010.35 Ministre de lEau, Analyse et perspectives du secteur de leau et assainissement pour la priode 2010-2015, juillet 2010.36 Ministre de lEau, 2003.37 Report 2010, UNICEF Humanitarian Action, Mid-Year Review, UNICEF.38 Le Pentavalent contient cinq antignes : diphtrie, ttanos, coqueluche, hpatite B, inection haemophilus infuenzae B (HIB).39

    MICS 2010.40 Les pourcentages moyens en Arique subsaharienne sont 63% (urbain) et 37% (rural), selon les Nations Unies.

    NOTES

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    41 Idem.42 Progrs pour les enants : raliser les OMD avec quit, UNICEF, 2010.43 Progrs pour les enants : raliser les OMD avec quit, UNICEF, 2010.44 Progrs pour les enants : raliser les OMD avec quit, UNICEF, 2010.45 Notamment injections, pilule, strilisation et prservati masculin.46 Report 2010, UNICEF Humanitarian Action, Mid-Year Review, UNICEF.47 Selon les dernires estimations de lONUSIDA (juin 2010), 210 000 personnes sont inectes aujourdhui, dont 23 000 enants de

    moins de 15 ans et le taux de prvalence stablit 3,4%.48 Littralement indles , voir ce sujet Issa H. Khayar, Le reus de lcole, Maisonneuve, Paris, 1976.49 Marie-Jos Tubiana, Parcours de emmes, Les nouvelles lites, SEPIA, Paris, 2004.50 Selon MICS 2010, 90% des enants du milieu urbain achvent le cycle primaire mais seulement 39% des ruraux.51 Analyse de la situation des enants et des emmes au Tchad, UNICEF, 2010.52 Une Etude nationale sur les violences de genre au Tchad a t lance en aot 2010 sous lgide de lUNICEF.

    53 Selon les tmoignages de travailleurs non gouvernementaux, la plupart des viols rrencs dans lest sont le ait des orcesarmes.

    54 Etude sur la violence en milieu scolaire, UNICEF, 2007.55 Early Marriage, a Harmul Traditional Practice, UNICEF 2005.56 EDST II.57 Selon les rsultats de lEDST I (1996-1997).58 MICS 2010 (donnes 2009).59 Rapport dtape de la consultation sur la surveillance et la communication des violations graves des droits de lenant au Tchad,

    2007.60 Source : EDST II. Les enqutes mnages ne donnent pas de donnes selon lappartenance ethnique.61 MICS 2010.62

    MICS 2010.63 Etude sur lampleur des phnomnes des enants ncessitant une protection spciale au Tchad, UNICEF, 2003. Cette tude a tralise dans les brigades de gendarmerie, les commissariats de police et les services judiciaires.

    64 Analyse de la situation des pires ormes de travail des enants au Tchad, UNICEF, 2007.65 Enqute ralise par le CELIAF en 2004.66 Notamment CELIAF, Association tchadienne des emmes juristes.67 Analyse de la situation des pires ormes de travail des enants au Tchad conduite, UNICEF, 2007 ; Etude sur les enants bouviers

    conduite en 2005 par lONG ARED.68 Ce march permet au paysan dacqurir des veaux pour exercer une agriculture attele, payer la dot dune pouse supplmentaire

    ou assurer la survie de la amille.69 Ministre de lAction sociale, de la Solidarit nationale et de la Famille.70 Analyse de la situation des pires ormes de travail des enants au Tchad conduite, UNICEF, 2007.71

    EDST II et MICS 2010.72 Children on the Brink 2004, a joint report on orphan estimates and program strategies, UNAIDS/UNICEF, 2004.73 United Nations General Assembly Special Session.74 Voir ce sujet les tudes conduites par lUNICEF Abch, Kelo et Moundou.75 EDST II : La proportion denants orphelins (un ou les deux parents dcds) qui travaillent en dehors du mnage est nettement

    suprieure celle des enants dont les deux parents sont en vie (22 % contre 17 %) ; il en est de mme pour les travaux des champs(52 % contre 49 %) et les travaux domestiques (51 % contre 42 %).

    76 Voir Etude sur les normes de protection de lenant dans les centres daccueil, UNICEF, 2007.77 LEtat ne dispose plus dun seul centre daccueil et dencadrement pour les enants en situation dicile. Toutes les institutions sont

    non gouvernementales (souvent conessionnelles).78 Etude sur lampleur des phnomnes des enants ncessitant une protection spciale au Tchad, UNICEF, 2003.79 Etude sur les conditions de vie et le recours aux soins des enants en stratgie de survie NDjamena : le cas des enants de la rue,

    Fonds national suisse de la recherche scientique, 1995.

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    CrditsRdaction: Sophie Boukhari

    Coordination de la publication: Hector Calderon & Marco NegreteProduction: Julie Pudlowski ConsultingPhotographie: UNICEF Tchad/ Patricia Esteve

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