22
Actes du 25 e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009 Vers une nouvelle compréhension de l’influence des leaders d’opinion en marketing Eric VERNETTE Professeur Institut d'Administration des Entreprises Université Toulouse 1 Sciences Sociales CRG – EA 792 [email protected] Jean-Luc GIANNELLONI Professeur Institut de Management de l’Université de Savoie IREGE – EA 2426 [email protected] Cette recherche s’inscrit dans le cadre des activités de la chaire Marketing-Communication de l’ESCP-EAP. Les auteurs remercient son directeur, Jean-Claude Andreani, pour son soutien.

Vers une nouvelle compréhension de l’influence des … · Rogers (2003) considère que les leaders d’opinion ont le pouvoir d’accélérer ou de bloquer une innovation. Les

Embed Size (px)

Citation preview

Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009

Vers une nouvelle compréhension de l’influence des leaders

d’opinion en marketing

Eric VERNETTE

Professeur

Institut d'Administration des Entreprises

Université Toulouse 1 Sciences Sociales

CRG – EA 792

[email protected]

Jean-Luc GIANNELLONI

Professeur

Institut de Management de l’Université de Savoie

IREGE – EA 2426

[email protected]

Cette recherche s’inscrit dans le cadre des activités de la chaire Marketing-Communication de

l’ESCP-EAP. Les auteurs remercient son directeur, Jean-Claude Andreani, pour son soutien.

Actes du 25e Congrès International de l’AFM – Londres, 14 et 15 mai 2009

Vers une nouvelle compréhension de l’influence des leaders d’opinion en marketing

Résumé :

On propose un modèle d’influence distinguant 4 facettes du leader (physique, sociale,

psychologique et expertise), le comportement de leadership (force d’attraction et de

conviction) et l’influence (visuelle et verbale) qui en résulte. Une analyse des structures de

covariances montre, qu’en matière de parfum, un physique attrayant et une forte insertion

sociale augmentent la force d’attraction du leader, cette dernière influençant positivement sa

force de conviction. L’influence verbale provient de la force d’attraction, l’expertise

impactant directement l’influence visuelle.

Mots-clés : leader d’opinion, leadership d’opinion, influence interpersonnelle, développement

d’échelles, modélisation par équations structurelles

Towards a new understanding of opinion leaders’ influence in marketing

Abstract:

A model of interpersonal influence is proposed. It distinguishes 4 facets of the opinion leader

(physical attractiveness, social embeddedness, empathy and expertise), opinion leadership as

a behaviour (force of attraction and force of conviction), and their resulting influence (both

visual and verbal). For perfumes, a covariance structure analysis shows that an attractive

physique and a strong social embeddedness increase the leader’s force of attraction which, in

turn, positively influences its force of conviction. Verbal influence results from the force of

attraction, whereas expertise directly impacts visual influence.

Key words: opinion leader, opinion leadership, interpersonal influence, scale development,

structural equation modelling

1

Introduction

Portées depuis peu par la montée en puissance du bouche-à-oreille électronique, les

communications interpersonnelles sont redevenues un sujet de recherche porteur (e.g.

Henning-Thurau et al., 2004 ; Huang et Chen, 2006 ; Belvaux et Marteaux, 2007). Un petit

nombre de personnes joue un rôle clé dans ces échanges, électroniques ou en face à face : les

leaders d’opinion. Rogers (2003) considère que les leaders d’opinion ont le pouvoir

d’accélérer ou de bloquer une innovation. Les conseils émanant de sources interpersonnelles

sont jugés plus crédibles que la communication publicitaire (Herr et al. 1991). Le marketing

viral (e.g. Stambouli et Briones, 2002) s’appuie sur ces individus pour accélérer et amplifier

la diffusion d’informations marketing.

Pourtant des études récentes remettent en cause l’intérêt des leaders d’opinion en marketing

(Watts et Dodds, 2007). Steyer et al. (2007) constatent que, si le processus de contagion

interpersonnelle sur Internet est important (bien qu’imprévisible), il ne passe pas

nécessairement par le relais des leaders d’opinion.

Nous soutenons l’idée que cette ambiguïté provient de ce que les définitions actuelles du

leader d’opinion sont source de confusion conceptuelle. En effet, elles assimilent les

conséquences des actions du leader (discussions, influence) aux essences constitutives du

statut. D’autre part, de façon surprenante, les auteurs marketing considèrent comme

équivalents les concepts de leader d’opinion et de leadership d’opinion. Pourtant, la littérature

en ressources humaines (e.g. Antonakis, Cianciolo et Sternberg, 2004), en psychologie sociale

(Merton, 1949) et en sciences politiques (e.g. Kigdon, 1970) distingue clairement le

leadership (action) et le leader (individu). Enfin, l’impact du leader sur son entourage est,

dans la quasi totalité des recherches, réduite à une seule dimension verbale (échange

d’information) alors que dans bon nombre de cas elle peut être de nature visuelle, par simple

observation d’un comportement du leader.

Cet article propose et teste la validité, en marketing, d’une nouvelle approche de d’influence

exercée par les leaders d’opinion sur leur entourage. Nous justifierons dans un premier temps

les fondements théoriques de notre modèle, développerons les mesures nécessaires, puis

présenterons et mettrons en perspective les résultats.

2

1. De nouveaux fondements théoriques

1.1 Les faiblesses conceptuelles de la littérature

L’analyse de la littérature marketing sur les dimensions constitutives du leader d’opinion

montre l’existence de trois optiques (Vernette et Giannelloni, 2004). Une première privilégie

la dimension « capacité d'influence » du leader (Flynn, Goldsmith et Eastman, 1996 ;

Goldsmith et De Witt, 2003). Une seconde retient l'axe « échange d'information » en mettant

en exergue les sollicitations et les discussions fréquentes du leader avec son entourage (King

et Summers, 1970 ; Gilly et al. 1998). Une troisième considère que le véritable leader doit

réunir les deux dimensions précédentes (Ben Miled et Le Louarn, 1994).

Ces trois approches assimilent les conséquences d’un statut spécifique (« le leader

d’opinion ») à ses conséquences : l’exercice d’une influence sur l’entourage et/ou l’échange

d’informations lors de discussions. Pourtant, un vendeur, un expert, un prescripteur, un

« market maven (Feick et Price, 1987), un enfant sont des influenceurs, sans pour autant être

nécessairement des leaders d’opinion. Autrement dit, la validité des mesures focalisées sur la

seule composante « influence » est sujette à caution, car elle peut mesurer un autre concept

(expert, prescripteur, etc.) que celui qu’elle est censée mesurer (leader d’opinion). Il en va de

même pour les mesures centrées sur le volume d’informations échangées : une personne

temporairement impliquée par une situation ou plus simplement un bavard ou une personne

extravertie initient ou participent à plus de discussions sur les produits et les marques que leur

entourage, sans être pour autant des leaders d’opinion.

Une seconde critique provient de la confusion entre le leader d’opinion (statut) et l’exercice

d’une action sur l’entourage (processus). Le statut confère à celui qui le possède un pouvoir

potentiel d’influence sur son entourage. Ce pouvoir — lorsqu’il s’exprime — se manifeste au

travers d’un processus, le leadership. Mais ce processus n’est pas nécessairement activé par

le leader : le leadership ne s’exerce que si la situation, les circonstances ou encore la volonté

de l’individu le permettent. Cette distinction s’appuie sur les travaux de Merton (1949) qui

montrent qu’un individu peut posséder les attributs du leader d’opinion, sans exercer pour

autant un quelconque leadership : un tel individu est dénommé « leader dormant ». Dans le

même esprit, le « leader étoile montante » possède les attributs du leader, mais commence

seulement à exercer un leadership. A l’inverse, le « leader blême » ne possède plus les

attributs du leader d’opinion mais exerce encore un leadership, basé sur sa réputation passée.

Le leadership est un comportement particulier mis en œuvre par un leader (Shoemaker, 2003 ;

Posner et Kouzes, 1992). Certains parlent de « style » de leadership, en distinguant le

3

charismatique, le visionnaire, le créatif, etc. (Sashkin, 2004). L’identification se fait au moyen

d’inventaires (Kroeck et al., 2004).

Distinguer leader et leadership serait précieux pour le marketing. Ainsi, un individu pourrait

disposer des attributs d’un leader d’opinion dans une catégorie de produit, mais ne pas exercer

de leadership ou, plus simplement, ne pas être en situation de le faire. Dans ce cas, son

influence serait faible ou nulle. A l’inverse, d’autres acteurs influenceraient l’achat sans être

nécessairement leaders d’opinion : le caprice soudain d’un enfant, l’argumentaire astucieux

d’un vendeur confèrent un leadership momentané sur les parents et clients.

1.2 Un nouveau modèle d’influence en marketing

Notre modèle considère que trois concepts (leader, leadership et influence) jouent un rôle

pivot en matière d’influence interpersonnelle. Nous allons justifier ces différents fondements.

1.2.1. Les essences constitutives du leader d’opinion

- Les traits psychologiques

On avait conclu dans les années 70 à l’absence de traits psychologiques communs aux leaders

(Myers et Robertson, 1972). Des travaux plus récents montrent la volonté et la capacité des

leaders à agir différemment des autres (Chan et Misra, 1990 ; Bertrandias et Goldsmith,

2006). Le leader se distinguerait ainsi par une « force de personnalité » supérieure à celle de

son entourage (Weimann, 1994). De ce fait, certains seraient plus souvent leaders,

indépendamment de la catégorie de produit. Plus généralement, la littérature identifie trois

traits : l’empathie, l’extraversion et la volonté de se différencier des autres.

- Les traits physiques

Les personnes physiquement attractives sont jugées plus chaleureuses, plus sensibles, plus

sincères, plus amicales et plus heureuses que les autres (Dion, Berscheid et Walster, 1972 ;

Reingen et Kernan, 1993). Les intentions d’achat sont plus élevées quand le vendeur est jugé

attractif (Reinhard, Messner et Sporer, 2006). Si elle est congruente avec le produit, la

présence d’une célébrité ou d’une personne physiquement attractive dans une publicité accroît

son efficacité, surtout pour un produit orienté vers la séduction (Baker et Churchill, 1977). Par

analogie avec le modèle d’attraction d’une source (Chaiken, 1979), on peut supposer que les

informations données par un leader physiquement attractif modifieront plus fortement les

croyances de l’entourage que celles provenant d’un leader quelconque, particulièrement pour

des produits liés à la personne (produits de beauté, parfums, vêtements, etc.).

4

- Les traits sociaux

Le leader d’opinion est inséré dans plusieurs réseaux, d’où une exposition sociale marquée

(Valente, 1996 ; Burt, 1999 ; Sempé, 2000). L’intelligence sociale (i.e. la capacité à

comprendre les sentiments, les pensées des autres dans des situations interpersonnelles) est

corrélée avec le leadership (Kobe et al., 2001). Le leader utilise plus les « comparaisons

sociales » (Bertrandias et Goldsmith, 2006) et est engagé dans un grand nombre d’activités en

rapport avec son domaine de compétence (Vernette et Schmutz, 2000).

- L’expertise

Pour être leader dans une catégorie de produit, il faut disposer d’une expertise dans ce

domaine (Gilly et al. 1998 ; Grewal et al., 2000 ; Jacoby et Hoyer, 1981). Certains militent

pour une intégration de l’expertise comme composante à part entière du leader d’opinion

(Vernette et Giannelloni, 2004).

1.2.2. Le leadership d’opinion en marketing : une double force motrice

Notre approche s’appuie sur les modèles d’attirance (McGuire, 1985) et de crédibilité d’une

source (Hovland et Weiss, 1951). Le premier pose que l’attirance physique et la proximité

psychologique sont des éléments moteurs de la persuasion ; le second stipule que la crédibilité

dépend de la compétence (expertise) et de la confiance. Par ailleurs, une source jugée

physiquement attractive influence les jugements de son entourage, même avec des arguments

peu étayés ; en revanche, l’impact d’un expert non attrayant mais crédible reste supérieur à

celui d’une source attractive mais peu qualifiée (Norman, 1976). La conjugaison des forces

d’attraction et de conviction serait à l’origine de l’influence exercée par le leader sur son

entourage. Si une seule des deux forces est présente, l’influence pourrait survenir ; mais elle

devrait être plus faible que lorsque les deux sont réunies. Ainsi pour des produits techniques

ou complexes (micro-ordinateur, hi-fi, téléphonie, etc.), la force de conviction devrait se

révéler supérieure à la force d’attraction. Inversement, pour des produits liés au soin de la

personne (parfum, habillement, accessoires de mode, etc.), la dimension attraction du

leadership devrait l’emporter sur la force de conviction. En conséquence, nous formulons la

proposition suivante :

Proposition 1 : Les dimensions du leadership à la source de l’influence diffèrent

selon la catégorie de produit.

L’échelle de « force de personnalité » de Weimann (1994) comporte des items tels que la

confiance en soi, la prise de responsabilité et la volonté de convaincre les autres de ses

opinions ; elle est corrélée avec l’expertise dans de nombreuses catégories de produits. Un

5

physique agréable, des compétences sociales et relationnelles confèrent une attractivité (Dion,

Berscheid et Walster, 1972 ; Baker et Churchill, 1977 ; Eagly et al., 1991) qui influence plus

aisément son entourage. D’où l’énoncé de la proposition suivante :

Proposition 2 : Les traits physiques et sociaux du leader sont à l’origine de sa force

d’attraction ; ses traits psychologiques et son expertise déterminent sa force de

conviction.

La littérature en psychologie sociale a largement montré la relation entre l’attractivité d’une

source et sa capacité à convaincre, ou à influencer le receveur (Dion, Berscheid et Walster,

1972 ; Eagly et al., 1991). Une source attractive est plus persuasive (force de conviction)

qu’une source jugée non attractive ; mais l’influence finale est plus forte si la source ne met

pas en avant son désir d’influencer le récepteur (Mills et Aronson, 1965). Nous formulons

donc la proposition :

Proposition 3 : La force d’attraction du leadership a un effet positif sur la force de

conviction ; la force d’attraction exerce un effet positif sur l’influence verbale et

visuelle.

Le leadership se manifeste par un comportement qui peut être observé par son entourage, à la

différence du statut de leader, état plus ou moins dévoilé par l’individu. Lors d’un contact

interpersonnel, la première impression est souvent d’origine visuelle : l’aspect physique, les

gestes effectués, la façon de se tenir, les marques consommées sont autant de signes non

verbaux qui nous décident à demander conseil ou, au contraire, à ne pas demander conseil à

telle ou telle personne. Si la première impression (influence visuelle) est favorable, nous

sommes plus facilement prêts à écouter et à prendre en compte les conseils de la personne

présumée leader d’opinion (influence verbale). D’où la dernière proposition :

Proposition 4 : L’influence visuelle a un effet positif sur l’influence verbale

La Figure 1 récapitule les différentes dimensions des concepts mobilisés dans notre modèle et

les différentes propositions que nous venons de formuler.

6

PhysiqueSocial

Expertise perçue

Forced’attraction

Force de conviction

Influencevisuelle

Conséquence :influence

Antécédent :Leader d’opinion

Influenceverbale

LeadershipLeadershipLeadership

Traits

Produit

Psychologique

Figure 1 : Un nouveau modèle d’influence interpersonnelle en marketing

2. Élaboration et validation des mesures

2.1. Choix du produit et échantillonnage

Nous avons retenu le parfum, car c’est un produit expérientiel dont l’achat est sensible aux

influences interpersonnelles. Deux séries de 15 et 16 entretiens phénoménologiques en face à

face (Thompson, Locander et Pollio, 1989) ont été réalisés. Les répondantes étaient des

femmes âgées de 22 à 57 ans, vivant dans 4 villes différentes et de CSP différentes. Les

différentes dimensions théoriques postulées pour les concepts ont été retrouvées dans les

catégories mises à jour par l’analyse de contenu ; les verbatims ont permis de réaliser une

première version des trois échelles de mesure des concepts (Vernette, 2006).

2.2. Epuration des échelles

Un échantillon de 149 personnes ayant un profil socio-démographique proche de celui de la

population consommatrice de parfum a été interrogé. L’épuration résulte d’analyses en

composantes principales. Les trois construits sont mesurés sur une échelle de Likert en 7

points. Les items dont les loadings et/ou les communautés étaient inférieurs à 0,50, ou dont la

structure factorielle était ambiguë (corrélations fortes sur deux facteurs ou plus) ont été

éliminés. Le critère de Kaiser a été privilégié1.

Échelle « Traits du leader d’opinion » (Annexe A1). 16 items sur les 36 initiaux sont

conservés. Une structure en 4 facteurs restitue 69% de la variance totale. Les α sont de 0,93,

0,8, 0,67 et 0,62. Les communautés varient entre 0,56 et 0,86. La première dimension renvoie

à une compétence « Expertise » liée au produit. Le second facteur décrit l’« Apparence

1 La démarche d’épuration est présentée en détail ailleurs (Vernette, 2007).

7

physique » du leader d’opinion. La troisième dimension recouvre la facette « Relationnelle et

sociale » du leader d’opinion. Le quatrième facteur renvoie à des éléments de

« Personnalité », en particulier d’empathie et de partage des expériences avec l’entourage.

Échelle « Comportement de Leadership d’opinion » (Annexe A2). Deux facteurs contribuent à

65 % de la variance totale. Sept items sur onze ont été conservés. Les coefficients alpha sont

égaux à 0,78 et 0,76. La première composante s’articule autour du charisme, de l’attirance et

de l’autorité naturelle, ce qui dénote la « force d’attraction » du leader. La seconde traduit la

capacité à trouver des arguments pour convaincre, ou « force de conviction ».

Échelle de mesure de l’influence perçue (Annexe A3). 8 items sur 15 ont été conservés après

épuration. Ils se répartissent sur deux facteurs, le premier représentant l’influence verbale, le

second l’influence visuelle. Les alpha sont respectivement égaux à 0,86 et 0,88.

2.3. Evaluation de la validité de construction

Une approche multitraits-multiméthodes a été privilégiée (Campbell et Fiske, 1959). Deux

autres mesures du leader d’opinion (Ben Miled et Le Louarn, 1994 ; Weimann, 1994) étaient

incluses pour tester la validité convergente. L’ETIG (Le Louarn, 1997), mesurant la tendance

générale à l’innovativité, a été retenue pour évaluer la validité discriminante.

La validité convergente est satisfaisante2 (voir Figure 2) : notre échelle est fortement corrélée

avec l’échelle de Ben Miled et Le Louarn (r = 0,72) et de manière plus modeste avec celle de

Weimann (r = 0,42). La convergence des échelles de Weimann et de Ben Miled et Le Louarn,

bien que significative à p < 0,01, est faible (r = 0,31). La corrélation (r = 0,13) avec l’échelle

d’innovation généralisée (ETIG) n’étant pas significative, la validité discriminante est établie.

De ce fait, la validité de construction de notre échelle est établie.

2 Le score individuel de leader d’opinion est la somme des scores obtenus sur l’ensemble des items de l’échelle, l’item n°19 ayant été inversé.

8

Leader d’opinion

(Ben Miled, Le

Louarn, 1994)

0,72

Leader d’opinion

(Weimann, 1994)

0,42 0,31

Innovativité (ETIG)

(Le Louarn, 1997)

0,13 (NS) 0,02 (NS) 0,11 (NS)

Leader d’opinion

Leader d’opinion (Ben

Miled, Le Louarn, 1994)

Leader d’opinion

(Weimann, 1994)

Figure 2 : Validité de construction de l’échelle de leader d’opinion marketing

L’échelle de leadership montre une proximité conceptuelle très marquée avec l’échelle de

force de personnalité de Weimann (1994), et une convergence plutôt faible (mais

significative) avec l’échelle de leader d’opinion de Ben Miled et Le Louarn (1994); La

validité discriminante avec l’ETIG est à nouveau établie (Voir Figure 3) . Notre mesure de

l’influence converge plus fortement avec l’échelle de Ben Miled et Le Louarn (r = 0,71)

qu’avec l’échelle de force de personnalité de Weimann (r = 0,40) ; la validité discriminante

est également établie avec l’ETIG (r = - 0,04) (voir Figure 4).

Leader d’opinion

(Weimann, 1994)

0,70 0,73 0,82

Leader d’opinion

(Ben Miled, Le

Louarn, 1994)

0,32 0,18 0,28

Innovativité (ETIG)

(Le Louarn, 1997)

0,07 (NS) 0,03 (NS) 0,06 (NS)

Force attraction

(F1)

Force de conviction

(F2)

Leadership

d’opinion

Figure 3 : Validité de construction de leadership d’opinion en marketing

9

Leader d’opinion

(Weimann, 1994)

0,38 0,40 0,40

Leader d’opinion

(Ben Miled, Le Louarn, 1994)

0,55 0,71 0,71

Innovativité (ETIG)

(Le Louarn, 1997)

- 0,12 (NS) 0,09 (NS) - 0,04 (NS)

Influence

verbale

Influence

visuelle

Influence

globale

Figure 4 : Validité de construction de l’échelle d’influence en matière de parfum

2.4. Structure et validité du modèle de mesure

Des analyses factorielles confirmatoires ont été menées sur les trois structures obtenues à

l’issue des ACP. Le logiciel utilisé est EQS 6.1. (Bentler, 1995). Un item (Q14) a été éliminé

car il présentait un loading sensiblement plus faible que les autres. Les résultats sont donnés

dans la figure 5. Les statistiques d’ajustement reportées sont celles, dites « robustes », de

Chou, Satorra et Bentler (1991). Elles corrigent les biais liés à un écart à la multinormalité de

la distribution des variables de mesure.

Échelle Items λλλλi Ajustement Fiabilité

(αααα ; ρρρρ)

VME

(ρρρρvc)

Traits du leader

Expertise Q1P 0,898

Q2P 0,933

Q3P 0,878

Q4P 0,936

Q8P* 0,675

Q9P* 0,679

0,937 ; 0,932 0,709

Attraction physique Q1 0,796

Q2 0,877

Q3 0,667

0,817 ; 0,818 0,616

Insertion sociale Q34 0,673

Q35 0,666

Q36 0,552

0,659 ; 0,668 0,402

Empathie Q10 0,694

Q19 0,551

χ2S-B = 111,02 ; ddl = 86 ; p = 0,036

Γ1 = 0,899

Γ2 = 0,878

CFIS-B = 0,977

RMSEAS-B = 0,044 (0,012 ; 0,066)

SRMR = 0,073

Fmin = 0,83386

0,641 ; 0,642 0,384

10

Q31 0,603

Comportement de leadership

Force Q39 0,790

d’attraction Q41 0,742

Q48 0,721

0,782 ; 0,787 0,567

Force de Q44 0,749

Conviction Q45 0,521

Q46 0,729

Q47 0,668

χ2S-B = 20,189 ; ddl = 13 ; p = 0,09

Γ1 = 0,950

Γ2 = 0,919

CFIS-B = 0,970

RMSEAS-B = 0,061 (0,000 ; 0,110)

SRMR = 0,058

Fmin = 0,18467

0,761 ; 0,765 0,455

Capacité d’influence

Influence Q17P 0,867

Visuelle Q18P 0,888

Q19P 0,775

0,880 ; 0,881 0,714

Influence Q12P 0,732

verbale Q13P 0,753

Q14P 0,747

Q15P* 0,721

Q16P* 0,683

χ2S-B = 18,92 ; ddl = 18 ; p = 0,3968

Γ1 = 0,960

Γ2 = 0,938

CFIS-B = 0,998

RMSEAS-B = 0,019 (0,000 ; 0,076)

SRMR = 0,04

Fmin = 0,16709

0,861 ; 0,849 0,531

* : les termes d’erreur correspondants ont été corrélés

Figure 5 : AFC sur les échelles de leader, de leadership et d’influence

Les indices d’ajustement montrent des structures acceptables. Pour l’échelle de « leader »,

l’empathie n’est corrélée qu’au physique (0,301). Les corrélations entre l’expertise et ces

deux dernières dimensions (physique et insertion sociale) sont faibles (respectivement 0,191

et 0,354). Les loadings sur les dimensions « insertion sociale » et « empathie » sont faibles et

le critère standard de variance moyenne extraite (VME) (50%) n’est pas atteint. Cette

faiblesse sera discutée dans la partie suivante.

La VME de la dimension « force de conviction » de l’échelle de leadership est relativement

faible. La corrélation entre les deux dimensions est de 0,677. L’ajustement d’un modèle où

cette corrélation est contrainte à 1 (χ2 = 44,1873 ; ddl = 14 ; p = 0,00004) est

significativement moins bon (∆χ2 = 23,998 ; ddl = 1 ; p < 0,01), ce qui établit la validité

discriminante des deux dimensions l’une par rapport à l’autre.

La corrélation entre les deux dimensions de l’échelle d’influence est égale à 0,576.

L’ajustement du modèle où cette corrélation est contrainte à 1 (χ2 = 105,497 ; ddl = 19 ; p =

0,0000) est également significativement moins bon (∆χ2 = 86,58 ; ddl = 1 ; p < 0,01), et

établit également la validité discriminante des deux dimensions.

11

3. Modèle structurel d’influence : résultats et perspectives

3.1. Résultats

La Figure 6 présente les différents coefficients obtenus au terme de l’analyse structurelle. Les

indices d’ajustement sont globalement acceptables, les χ2 et les gammas restant néanmoins

pénalisés par la complexité du modèle de mesure eu égard à la taille d’échantillon. (fχ2S-B =

514,55 ; ddl = 394 ; p = 0,00 Γ1 = 0,790 Γ2 = 0,768 ; CFIS-B = 0,943 RMSEAS-B = 0,046

(0,034 ; 0,056) ; SRMR = 0,082 ; Fmin = 3,98381). La validité discriminante des différentes

échelles est établie (voir Figure 7).

Expertise

Physique

Social

Empathie

Attraction

Conviction

InfluVisu

InfluVerb

0,630

0,527

0,678 0,653

0,4630,372

ns

ns

ns

Figure 6 : évaluation des relations structurelles du modèle d’influence (parfum)

VME R² attraction R² influence

visuelle

R² influence

Verbale

Physique 0,616 0,397

Social 0,402 0,278

Expertise 0,709 0,460

Attraction 0,567 0,138

Figure 7 : validité discriminante des échelles de leader et de leadership

3.2 Perspectives : retour sur les propositions

Notre première proposition stipulait que les chemins de l’influence n’étaient pas les mêmes

selon la nature du produit ; la seconde reliait les facettes physiques et sociales à la force

d’attraction, l’expertise et l’empathie à la force de conviction. Nous ne disposons à ce stade

12

exploratoire que des résultats pour un seul produit. Néanmoins nous nous attendions à ce que,

dans le cas d’un produit lié au soin de la personne, la force d’attraction l’emporte sur la force

de conviction : c’est bien le cas ici, puisque l’influence n’est provoquée que par la seule force

d’attraction du leadership. Par ailleurs, si cette dernière résulte de manière significative des

traits spécifiques du leader (physique et insertion sociale) ; nos résultats montrent néanmoins

qu’un expert non attrayant peut avoir une influence. Ceci corrobore les résultats de recherches

antérieures (e.g. Dion, Berscheid et Walster, 1972 ; Norman, 1976). En revanche, la force de

conviction du leadership n’apparaît pas reliée à l’influence. Une cause probable de ce résultat

contre-intuitif est la dissymétrie de nos deux construits. Si le leader d’opinion est hybride

(trait x produit), la force de conviction renvoie, elle, à la capacité d’un individu à convaincre,

en général, son entourage, quel que soit le produit (trait). Il serait plus justifié que le

leadership soit formé d’un trait permanent (l’attraction), et d’une caractéristique contingente

(la capacité à convaincre son entourage dans une catégorie de produit donnée). La validation

de la relation entre force d’attraction et force de conviction appuie cette conclusion : d’une

façon générale, les arguments d’une personne jugée attractive, accroissent, toutes choses

égales par ailleurs, sa force de conviction. La vérification de cette vision est un enjeu pour

des recherches futures.

Par ailleurs, nos résultats confirment que les mesures centrées sur l’influence (perçue ou

réelle) du leader d’opinion marketing courent le risque de se tromper d’objet. En effet,

influencer le choix de marque d’une personne ne signifie pas nécessairement que l’on soit un

leader d’opinion en marketing. L’influence interpersonnelle résulte bien d’un processus, le

leadership mis en jeu par un « acteur ». Toute personne qui exerce une pression directe ou

indirecte sur autrui (par exemple, un chantage affectif, du type « si tu m’aimes, offre-moi

cette marque ») est un influenceur potentiel, sans être pour cela leader d’opinion. Childers

(1986) a éliminé de son échelle un item mesurant la capacité à convaincre l’entourage de ses

idées, car sa présence réduisait l’alpha de sa mesure. Cet item ayant été conservé par Ben

Miled et Le Louarn (1994), leur échelle se rapproche d’une mesure de l’influence perçue, ce

qui explique en partie sa forte corrélation avec mesure de l’influence proposée ici.

La composante attraction du leadership a un impact sur l’influence verbale pour le parfum.

L’expertise intervient directement sur l’influence visuelle. L’influence visuelle impacte

l’influence verbale. Ainsi, un individu attractif et bien inséré socialement va être considéré

comme plus attractif (trait) ; cette première force augmente, à son tour, la force de conviction

du leader, tout en accroissant son influence verbale. Ce résultat suggère que l’impact d’un

13

leader passe par d’autres voies que l’échange d’informations, contrairement à ce que l’on

avait supposé jusqu’à présent.

Différentes limites existent. La taille de l’échantillon n’est pas optimale compte tenu de la

complexité du modèle. D’autre part, un seul produit a été considéré. La mesure d’insertion

sociale a des loadings trop faibles. La mesure de force de conviction du leadership, bien que

fiable et valide au plan psychométrique, doit être revue dans son objet, en la focalisant sur la

catégorie de produit. La considérer comme un trait (« je suis capable de convaincre dans

n’importe quelle catégorie de produit ») a abouti ici à une difficulté théorique et empirique.

Certaines personnes sont certes plus douées que d’autres (trait) pour convaincre leur

entourage, mais la représentation d’un individu doté d’une force de conviction « universelle »

ne semble pas crédible en marketing.

14

Références bibliographiques

Antonakis J., Cianciolo A.T. et Sternberg R.J., (2004), The Nature of Leadership, Thousand

Oaks : CL, Sage Publications.

Baker M. et Churchill G.A. Jr. (1977), The impact of physically attractive models on

advertising evaluations, Journal of Marketing Research, 14, 4, 538-555.

Belvaux B. et Marteaux S. (2007), Les recommandations d’internautes comme source

d’information. Quel impact sur les entrées des films au cinéma ?, Recherche et Applications

en Marketing, 22, 3, 65-82.

Ben Miled H., et Le Louarn P. (1994), Analyse comparative de deux échelles de mesure du

leadership d'opinion : validité et interprétation, Recherche et Applications en Marketing, 9,

4, 23-51.

Bentler Peter M. (1995), EQS. Structural equations program manual, Encino, CA :

Multivariate Software.

Bertrandias L. et Goldsmith R. (2006), Some psychological motivations for fashion opinion

leadership and fashion opinion seeking, Journal of Fashion Marketing and Management,

10, 1, 25-40.

Burt R.S. (1999), The social capital of opinion leaders, Annals of the American Academy of

Political and Social Science, 566, 37-54.

Campbell D. et Fiske D. (1959), Convergent and discriminant validation by the multitrait-

multimethod matrix, Psychological Bulletin, 41, 2, 81-105.

Chaiken S. (1979), Communicator physical attractiveness and persuasion, Journal of

Personality and Social Psychology, 37, 8, 1387-1397.

Chan K.K. et Misra S. (1990), Characteristics of the opinion leader : a new dimension,

Journal of Advertising, 19, 3, 53-61.

Childers T.L. (1986), Assessment of the psychometric properties of an opinion leadership

scale, Journal of Marketing Research, 23, 2, 184-188.

Chou C.P., Satorra A. et Bentler P.M. (1991), Scaled test statistics and robust standard errors

for nonnormal data in covariance structure analysis : A Monte-Carlo study, British Journal

of Mathematical and Statistical Psychology, 44, 2, 347-357.

Dion K., Berscheid E. et Walster E. (1972), What is beautiful is good, Journal of Personality

and Social Psychology, 24, 3, 285-290.

Eagly A., Ashmore R., Makhijani M. et Longo L., (1991), What is beautiful is good, but…: a

meta analytic review of research on the physical attractiveness stereotype, Psychological

Bulletin, 110, 109-128.

15

Feick L. et Price L. (1987), The market maven : a diffuser of marketplace information,

Journal of Marketing, 51, 1, 83-87.

Flynn L.R., Goldsmith R.E. et Eastman J.K (1996), Opinion leaders and opinion seekers : two

new measurement scales, Journal of the Academy of Marketing Science, 24, 2, 137-147.

Gilly M.C., Graham J.L., Wolfinbarger F. et Yale L. (1998), A dyadic study of interpersonal

information search, Journal of the Academy of Marketing Science, 26, 2, 83-100.

Goldsmith R.E et Desborde R. (1991), A validity study of a measure of opinion leadership,

Journal of Business Research, 22, 1, 11-19.

Goldsmith R.E et De Witt T.S (2003), The predictive validity of an opinion leadership scale,

Journal of Marketing Theory and Practice, 11, 4, 21-35.

Grewal R., Mehta R. et Kardes F. (2000), The Role of Social-Identity Function of Attitudes in

Consumer Innovativeness and Opinion Leadership, Journal of Economic Psychology, 21, 3,

233-252.

Henning-Thurau T, Gwinner K., Walsh G. et Gremler D. (2004), Electronic word-of-mouth

via consumer-opinion platforms : what motivates consumers to articulate themselves on the

Net ?, Journal of Interactive Marketing, 18, 1, 38-52.

Herr P.M., Kardes F.R. et Kim J. (1991), Effects of word-of-mouth and product attribute

information on persuasion : an accessibility diagnostic perspective, Journal of Consumer

Research, 17, 4, 454-462.

Hovland C. et Weiss W (1951), The influence of source credibility on communication

effectiveness, Public Opinion Quarterly, 15, 635-650.

Huang J.et Chen Y., (2006), Herding in on-line product choice, Psychology and Marketing,

23, 5, 413-428.

Jacoby J. et Hoyer W. (1981), What if opinion leaders didn't know more ? A question of

nomological validity, Advances in Consumer Research, 8, 299-303.

King C.W. et Summers J.O. (1970), Overlap of opinion leadership across consumer product

categories, Journal of Marketing Research, 7, 1, 43-50.

Kobe L.M. Reiter-Palmon R et Rickers J.D., (2001) Self-reported leadership experiences in

relation to inventoried social and emotional intelligence, Current Psychology

:Developmental, Learning, Personality, Social, 20, 154-163.

Kroeck G, Lowe K et Brown K (2004), The assessment of leadership, in Antonakis J.,

Cianciolo A.T. et Sternberg R.J. (Coord.), The Nature of Leadership, Thousand Oaks: CL,

Sage Publications, 71-99.

16

Le Louarn P. (1997), La tendance à innover des consommateurs : analyse conceptuelle et

proposition d’une échelle de mesure, Recherche et Applications en Marketing, 12, 1, 3-19.

McGuire J.(1985), Attitudes and attitude change, in Lindsey C. et Aronson E. (Coord.),

Handbook of Social Psychology, NY, 233-246.

Merton R. (1949), Patterns of influence, in Lazarfeld P. et Santon (Coord.), Communications

Research, New-York: Harper and brothers, 180-219.

Mills J. et Aronson E. (1965), Opinion change as a function of the communicator’s

attractivnesss and desire to influence, Journal of Personality and Social Psychology, 1,

173-177.

Myers J.H. et Robertson T.S. (1972), Dimensions of opinion leadership, Journal of Marketing

Research, 9, 1, 41-46.

Norman R. (1976), When what is said is important. A comparison of expert and attractive

sources, Journal of Experimental Social Psychology, 12, 294-300.

Posner B et Kouzes J., (1992), Psychometric properties of the leadership practices inventory,

San Diego : Pfeffer & Co.

Reinhard M.A., Messner M. et Sporer S.L. (2006), Explicit persuasive intent and its impact

on success at persuasion. The determining roles of attractiveness and likeableness. Journal

of Consumer Psychology, 16, 3, 249-259.

Reingen P. et Kernan J. (1993), Social perception and interpersonal influence : some

consequences of physical attractiveness stereotype in a personal selling setting, Journal of

Consumer Psychology, 2, 1, 25-38.

Rogers E.M. (2003), Diffusion of innovations, 5th ed., New-York, Free Press.

Sashkin M (1984), The visionary leader : the leader behavior questionnaire, Bryn Mawr: PA,

Organization Design and Development.

Shoemaker M. (2003), Leadership behaviors in sales managers : a level analysis, Journal of

Marketing Theory and Practice, 11, 2, 17-29.

Sempé L. (2000), Une échelle de mesure de l'appartenance aux cercles sociaux : analyse

factorielle confirmatoire multiniveaux, Recherche et Applications en Marketing, 15, 2, 43-

58.

Stambouli K et Briones E, (2002), Buzz marketing, Editions d’Organisation.

Steyer A., Garcia-Bardida R. et Quester P. (2007), Modélisation de la structure sociale des

groupes de discussion sur Internet : implications pour le contrôle du marketing viral,

Recherche et Applications en Marketing, 22, 3, 29-44.

17

Thompson C.J., Locander W.B. et Pollio H.R., (1989), Putting the consumer experience back

into consumer research : the philosophy and method of existential-phenomenology, Journal

of Consumer Research, 16, 2, 133-146

Valente T.W. (1996), Social network thresholds in the diffusion of innovation, Social

Networks, 18, 1, 69-89.

Vernette E. (2006), Une nouvelle vision du leader d’opinion en marketing : une approche

phénoménologique, Actes du 5ème congrès Tendances du marketing en Europe, Venise, CD-

ROM.

Vernette E. (2007), Le leadership d'opinion en marketing : une double force d'attraction et de

conviction ?,Actes du 6ème congrès Tendances du marketing en Europe, Paris, CD-ROM.

Vernette E. et Giannelloni J.L. (2004), L’auto-évaluation du leadership d'opinion en

marketing : nouvelles investigations psychométriques, Recherche et Applications en

Marketing, 19, 4, 65-87.

Vernette E. et Schmutz B. (2000), Les influenceurs : une cible média stratégique pour les

marques, Séminaire IREP-Médias Proceedings, 13/14 décembre, Paris.

Watts D.J. et Dodds P.S. (2007), Networks, influence, and public opinion formation, Journal

of Consumer Research, 34, 4, 441-458.

Weimann G. (1994), The influentials : people who influence people, SUNY series, NY.

18

Annexe A1 : Structure factorielle de l’échelle de leader d’opinion marketing

Q1P : « Par rapport aux gens que je côtoie, je connais mieux les nouvelles marques de parfum»

Q2P : « Par rapport aux gens que je connais, je me sens plus compétent qu’eux pour parler de parfum»

Q3P : « Je me sens plus qualifié techniquement pour parler de parfum que la plupart des gens que je connais »

Q4P : « Je me sens plus expérimenté en matière de parfum que la plupart des gens que je connais »

Q8P : « J’aime bien faire découvrir de nouvelles marques de parfum à mes amis »

Q9P : « J’aime apprendre des choses à mes amis dans le domaine du parfum »

F1

Q1 : « On me dit plus beau (belle) physiquement que la moyenne des gens »

Q2 : « Je pense avoir un certain charme naturel »

Q3 : « J’ai tendance à séduire mon entourage, même sans le vouloir »

Q14 : « Je me sens différent(e) des autres »

F2

Q34: « Je suis plus souvent invité(e) que les autres »

Q35 : « Je fais partie d’un plus grand nombre de groupes ou d’associations que mon entourage »

Q36 : « J’ai des contacts avec plusieurs groupes qui ne sont pas du même milieu social que le mien »

F3

Q10 : « Je sais écouter les autres »

Q 19 : « J’ai du mal à me mettre à la place des autres » (*)

Q31 : « J’aime partager mes expériences avec les autres »

F4

(*) item dont les scores doivent être inversés

19

Annexe A2 : Structure factorielle de l’échelle de leadership d’opinion en marketing

Q39 : « On dit que j’ai du charisme »

Q41 : « J’exerce une attirance naturelle sur mon entourage »

Q48 : « J’ai une certaine autorité naturelle »

F1

Q44 : « En général, mes avis et mes opinions comptent »

Q45 : « J’ai du mal à imposer mes idées »(*)

Q46 : « Je trouve facilement des arguments efficaces »

Q47 : « Les gens suivent souvent mes conseils sans que je cherche à les persuader

F2

(*) item dont les scores doivent être inversés

20

Annexe A3 : Structure factorielle de l’échelle d’influence (parfum)

Q12P : « Quand je conseille de privilégier telle ou telle caractéristique pour le choix d’une marque d’une parfum, mon

entourage prendra en compte ces éléments lors d’un achat ultérieur »

Q13P : « Quand je déconseille une marque de parfum mon entourage ne choisit en général pas cette marque »

Q14P « Quand j’explique à un(e) ami(e) que la marque d’une parfum qu’il (elle) s’apprête à choisir ne lui convient pas, en

général il ne l’achète pas »

Q15P: « Quand je partage l’avis d’un(e) ami(e) sur une marque de parfum, j’ai vraiment l’impression qu’il se sent conforté

dans son intention d’achat »

Q16P : « Quand je suis d’accord avec le choix d’une marque de parfum qu’un(e) ami(e) vient de faire, j’ai vraiment

l’impression que cela le rassure »

F1

Q17P : « Quand les gens voient la marque de parfum que j’ai achetée, j’ai l’impression qu’ils tendent à choisir la même que

moi »

Q18P : « Quand mes ami(e)s voient ma manière de porter un parfum, j’ai l’impression qu’ils copieront ma façon de faire la

prochaine fois qu’ils en consommeront un »

Q19P : « Quand je consomme une marque de parfum, je remarque que quelque temps après, pas mal d’autres personnes de

mon entourage ont fait le même choix »

F2