72
SFRPLAYER 9 AUTOMNE 2012 NUMÉRO 9 TRAVAIL CONNECTÉ MUTATION EN COURS ! INVITÉ SPÉCIAL BERNARD STIEGLER GUIDE LES 10 QUALITÉS DU TRAVAILLEUR NUMÉRIQUE CHRONIQUE MARC PRENSKY SAGESSE DIGITALE EN PARTENARIAT AVEC LA FING

Version PDF accessible

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Version PDF accessible

SFR

PLA

YER

9

A

UTO

MN

E 20

12

NUMÉRO 9

TRAVAIL CONNECTÉ MUTATION EN COURS !

INVITÉ SPÉCIAL BERNARD STIEGLER GUIDELES 10 QUALITÉS DU TRAVAILLEUR NUMÉRIQUE

CHRONIQUEMARC PRENSKY SAGESSE DIGITALE

EN PARTENARIAT AVEC LA FING

Page 2: Version PDF accessible

P L A Y E R SJEAN-LOUIS

FRECHIN

Jean-Louis Frechin dirige la section Innovation et Prospective de l’Ensci, l’École nationale supérieure de créa-tion industrielle. Pionnier du design numérique en France, il crée en 2001 Nodesign, agence de design interactif. Il travaille notamment sur les nouvelles technologies et leurs interfaces.CHRONIQUE #PERSO P60

DANIEL KAPLAN

Cofondateur et délégué général de la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (Fing), Daniel Kaplan est engagé depuis vingt ans dans le développement de l’Internet en France et dans le monde. Il dirige le programme prospectif annuel « Questions numériques » .

INTERVIEW P22

BRUNO MARZLOFF

Sociologue et directeur du cabinet d’études et de prospective Média Mundi, Bruno Marzloff dirige le Groupe Chronos, labo-ratoire des mobilités, et coanime le cluster DatAct sur l’open et le big data. Son dernier ouvrage est Le 5e écran, les médias urbains dans la ville 2.0.INTERVIEW P37 ET EN VIDÉO SUR SFRPLAYER.COM

SANDRINE MURCIA

Sandrine Murcia a cofondé et dirige Spring Lab, agence conseil en stratégie digitale et montage de projets innovants. Depuis 2010, elle préside Silicon Sentier, le premier cluster d’entreprises innovantes de la Région Île-de-France.

INTERVIEW P30 ET EN VIDÉO SUR SFRPLAYER.COM

VALÉRIE SCHAFER

Valérie Schafer est chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication du CNRS. Spécialiste d’histoire des tech-nologies de l’information et de la communication, elle vient de publier La France en réseaux (1960-1980) et avec Benjamin G. Thierry Le Minitel, l’enfance numé-rique de la France (2012, Nuvis).CHRONIQUE #PERSO P62

MARC PRENSKY

Digital natives et digital immi-grants, des termes couramment employés dans les médias que nous devons à Marc Prensky. Cet auteur et grand orateur travaille sur des problématiques liées à l’éducation et à l’appren-tissage de l’ère numérique. Il est à l’origine du concept de « sagesse digitale ».CHRONIQUE #PERSO P61

BERNARD STIEGLER

Bernard Stiegler est le fonda-teur du groupe de réflexion philosophique Ars Industrialis, l’association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit.Ce philosophe français s’inté-resse notamment aux enjeux posés par le développement des nouvelles technologies. INTERVIEW #FLEXIJOBS P26

HENRI VERDIER

Entrepreneur, Henri Verdier a créé une des premières Web agencies françaises. Il a été directeur de l’innovation d’un grand groupe médias et direc-teur de la prospective de l’Ins-titut Mines-Télécom. Il préside le pôle de compétitivité franci-lien Cap Digital. INTERVIEW VIDÉOSUR SFRPLAYER.COM

DIRECTION DE LA PUBLICATION : JULIEN VILLERET. DIRECTION DE LA RÉDACTION : NATHALIE RICARD-DEFFONTAINE. RÉDACTION EN CHEF, DIRECTION CRÉATIVE : CLAIRE CAILLAUD, ABDEL BOUNANE. RÉDACTION EN CHEF ADJOINTE : CHLOE RHYS. DIRECTION ARTISTIQUE : ALICE LITSCHER. MAQUETTE : JULIE ASPERTI-BOURSIN. CONTACT REDACTION : [email protected] RÉDACTION : PASCAL BORIES, MATTHIAS JAMBON-PUILLET, SANDIE DUBOIS, CONSTANCE HENROT-TARDIVIER, MAUD SERPIN. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION, TRADUCTION : CAROLINE PEREIRA, CERISE FONTAINE. COMMUNITY MANAGEMENT : MARINE DANIEL. GRAPHISME : ENORA DENIS ON LINE : CÉCILE CHAPRON, JULIEN GILBERT, MARC BODA, ARNAUD RECULÉ. PHOTOGRAPHIE : VINCENT DESAILLY, NICOLAS COULOMB, ALEXIS RAIMBAULT. ILLUSTRATION : JEANNE DETAL-LANTE, JEAN LEBLANC, JAN KALLWEJT, MARIE-LAURE CRUSCHI, GWENDAL LE SCOUL, LABEL TANIA. ASSISTANTE DE PRODUCTION : MARION FONTANA. RETOUCHE : PIXUS. PHOTOGRAVURE : JOUVE. IMPRESSION : STIPA. MERCI A : NATHAN STERN, DANIEL RATIER, LA FING ET LES PARTICIPANTS DE L’ATELIER A L’APPART SFR. CRÉDITS PHOTO : COUVERTURE : VINCENT DESAILLY. CONVERSATIONS NUMÉRIQUES : BABETTE PAUTHIER. POLITIC : VINCENT DESAILLY. CONNECTÉS : IMAGES PRESSE. TECHNO, BOULOT, CONSO: NICOLAS COULOMB. LECTURE EN COURS : NICOLAS COULOMB PORTFOLIO MOBILITÉ 1, 2, 3, 4 : NICOLAS RAIMBAUD.

Page 3: Version PDF accessible

TRAVAIL MUTANTLes bases d’une nouvelle génération de collaborateurs

De l’invention du métier à tisser à celle des robots mécaniques, en passant par la machine à vapeur, l’histoire des techniques

n’a cessé d’influer la pratique du travail. Les change-ments induits par le numérique ne font pas exception, mais leur influence est sans doute encore plus specta-culaire et disruptive. Les ruptures radicales que sont la numérisation, la connexion permanente, la trans-mission instantanée de l’information et l’avènement du cloud sont en train de poser les bases d’une nouvelle génération de collaborateurs. Au point que certains se demandent si les termes séculaires de la relation salarié-employeur n’ont pas vocation à être sévère-ment remis en cause. Dans ce numéro, SFR PLAYER tente de donner quelques clés aux futurs travailleurs-mutants que nous sommes tous. Avec une interroga-tion : arriverons-nous à révéler le plein potentiel du numérique et gagner professionnellement en agilité, en autonomie, voire en liberté ?•

sfr player

ÉDITÉ PAR SFR, SFR PLAYER ACCOMPAGNE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE. AVEC UNE LIGNE ÉDITO-RIALE OUVERTE, CE MAGAZINE TENTE DE DÉCRYPTER LES ENJEUX ET IMPACTS DE CETTE MUTATION SUR NOTRE SOCIÉTÉ, L’ÉCONOMIE ET NOS MODES DE VIE. SUR UN TON A LA FOIS PÉDAGOGIQUE ET DIVERTISSANT, SFR PLAYER INVITE SES LECTEURS A SE SYNCHRONISER AVEC LES MONDES NUMÉ-RIQUES. CE MAGAZINE EST COPRODUIT AVEC DES ACTEURS DU NUMÉRIQUE ET PRODUIT AVEC LE TALENT DE JEUNES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS, DU GRAPHISME ET DE LA CRÉATION VISUELLE CONTEMPORAINE.SFR PLAYER EST PUBLIÉ A 40 000 EXEMPLAIRES ET DISTRIBUÉ SUR ABONNEMENT GRATUIT A TOUS CEUX QUE LE NUMÉRIQUE PASSIONNE ET INTERROGE. RETROUVEZ-NOUS OU ABONNEZ-VOUS GRATUITEMENT EN LIGNE SUR SFRPLAYER.COM

1 — SFRPLAYER

— ÉDITO —

Page 4: Version PDF accessible

INVITÉ SPÉCIALBernard Stiegler ..................................................p35

NEWMÉRIQUEConnectés ...............p04Techno, boulot, conso ...p08

DOSSIER Mobilité : 1, 2, 3, 4 ! .............................................p40

SOMMAIRE

DOSSIER Travailleur connecté : le guide de survie ...p50

FICTION Antonia Kerr – Télépa-tic ................p64

ALLO SFR C’est pour vous .......p54

AVANCE-RAPIDE Nos sens augmentés .....p66

#PERSO Marc Prensky – Sagesse numérique ..................p61

ÉDITO ...................................Travail mutant ................................................................................................. p01NEWMERIQUE .....................Connectés ......................................................................................................... p04

Techno, boulot, conso ....................................................................................... p08CONVERSATIONS NUMÉRIQUES ......................La tête dans les nuages ................................................................................... p10DOSSIER ..............................Travail connecté, mutation en cours !............................................................. p14

Daniel Kaplan – Travailler de manière collective et à ciel ouvert ................ p16Dis-moi où tu travailles… .............................................................................. p18Mieux connectés, moins fatigués… ................................................................ p22Évolutions x travail + TIC = les chiffres ......................................................... p26Digital actifs ..................................................................................................... p28Flexijobs ........................................................................................................... p32Mobilité : 1, 2, 3, 4 ! ......................................................................................... p40Expériences numériques – SNCF / SFR / Pernod ............................................ p44Lecture en cours .............................................................................................. p48Travailleur connecté : le guide de survie ........................................................ p50

ALLÔ SFR .............................C’est pour vous ................................................................................................. p54#PERSO................................Jean-Louis Frechin – Savoir « re-faire » : un enjeu pour l’entreprise ........... p60

Marc Prensky – Sagesse numérique ............................................................... p61Valérie Schafer – Volontaires pour « Big Brother » ?..................................... p62Michael Stora – Des chances en jeu ................................................................ p63

FICTION ...............................Antonia Kerr – Télépa-tic ................................................................................ p64AVANCE-RAPIDE ................Nos sens augmentés ........................................................................................ p66

S F R P L A Y E R CONTINUEONLINE SUR SFRPLAYER.COM OU SUR VOTRE

MOBILE

2 — SFRPLAYER

— SOMMAIRE —

Page 5: Version PDF accessible

OPTIMISATION ! NOTRE VERSION ONLINE A ÉVOLUÉ PENDANT L’ÉTÉDÉCOUVREZ-LA VITE SUR SFRPLAYER.COM

PROPOSEZ DES SUJETS ET ENTREZ EN CONTACT AVEC LA RÉDACTION.

RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DU MAGAZINE ET NOS CONTENUS EXCLUSIFS SUR LE WEB, SMARTPHONE ET TABLETTE TACTILE.

SUIVEZ NOS ACTUS SUR TWITTER VIA @CLAIRECAILLAUD ET LE HASHTAG #SFRplayer.

NEWSLETTER

RESTEZ CONNECTÉS A SFR PLAYER AVEC NOTRE NOUVELLE NEWSLETTER. LE MEILLEUR DU MAGAZINE ET BIEN PLUS, DIRECTEMENT DANS VOTRE BOÎTE MAIL !SFR.COM/ABONNEMENT

Page 6: Version PDF accessible

4 — SFRPLAYER

— NEWMERIQUE —

CONNECTÉSNettoyez votre écran tactile : SFR PLAYER vous propose une veille acidulée des dernières tendances Web, geek et high-tech.

ÉCRITURE ROBOTISÉELe site du magazine Forbes propose depuis peu un nouveau type d’articles : des articles rédigés par… des robots ! La technologie Narrative Science utilisée par le journal permet en effet de construire des articles cohérents et lisibles à partir de données brutes récoltées sur le Web. Mieux : les textes peuvent être automatiquement créés sous plusieurs formats, article long, titre simple, tweet ou rapport. Et comble du raffinement, les articles peuvent également être « réécrits » selon le type de public visé… Cette technologie basée sur des données et des chiffres convient particulièrement à un magazine écono-mique, mais qui sait à quel genre de presse (généraliste, féminine…) elle pourra s’attaquer à l’avenir ?forbes.com/sites/narrativescience

LE MOT DU WEB : SECOND SCREENLe second screen est sur toutes les lèvres. Des producteurs de cinéma jusqu’aux fabricants de consoles de jeu, tout le monde veut en être. L’idée est de consommer du contenu sur deux écrans à la fois : regarder Game of Thrones sur sa Xbox 360 tout en lisant des anecdotes sur chaque scène sur son iPad. D’après un récent sondage ComScore, plus de la moitié des téléspec-tateurs regarde la télévision tout en utilisant un deuxième écran à proximité (ordinateur, mobile, tablette). L’usage d’un second écran est donc déjà une réalité. Aux industriels, producteurs et annonceurs de profiter de la tendance à lançant

des applications et contenus édito-riaux dédiés, afin de mieux capter leur public.

L’IMPRESSION 3D, BIENTÔT POUR TOUSLes imprimantes 3D, capables de recréer des objets en plastique à partir de modèles numériques, vont bientôt envahir écoles et maisons. Vendue 1 299 dollars, la Cube de 3D Systems, dévoilée en janvier, est la première impri-mante 3D abordable pour le grand public. Jusqu’ici, seuls les bricoleurs étaient capables de monter ce type d’appareil pour un coût raisonnable. À mesure que les prix baissent, cette technologie ne pourra que se démocratiser. Des pièces de rechange jusqu’aux figurines faites maison, les applications pour le grand public sont déjà prêtes sur les sites d’échange de patrons 3D.cubify.com/cube

Page 7: Version PDF accessible

— NEWMERIQUE —

5 — SFRPLAYER

ASSURANCE VIE DIGITALEAprès Swiss Life, c’est Axa qui nous dévoile sa solution maison pour protéger l’e-réputation de tout un chacun. À l’heure du 2.0, les risques liés à la vie en ligne se multiplient, allant du harcè-lement de la part de « trolls » jusqu’à l’usurpation d’identité. Ces affaires, souvent médiatisées, inquiètent de plus en plus ceux qui ne maîtrisent pas toujours les nouveaux outils numériques. C’est cette inquiétude qui pousse les assurances à proposer des produits spécialisés. Nul doute que ce type d’offres se généralisera dans les années à venir.assurances-ereputation.fr

VERSUS FAUT-IL ENSEIGNER LA CULTURE NUMÉRIQUE A L’ÉCOLE ? L’école semble être un des derniers lieux bouleversé par le numérique. À l’heure où une option numerique s’ouvre aux classes Terminales, SFR PLAYER a demandé à deux experts leur avis sur la question.

OUI « IL FAUT DES CHANGEMENTS DISCIPLINAIRES »Olivier Le Deuff est docteur en sciences de l’information et de la communication et a publié La Formation aux cultures numériques (éd. FYP, 2011).Il faut des changements disciplinaires avec redistribution des heures, plus de formation dédiée au numérique et à la culture de l’information. Au-delà, je pense qu’il faut également former les élèves de façon à ce qu’ils comprennent mieux les effets de leurs actions dans leurs environnements numériques. Cela signifie certes une meilleure culture informatique, mais également la capacité à comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherche, la philosophie et les fonctionnalités des réseaux sociaux. Les utilisateurs abordent le numérique de plus en plus jeunes, et laissent par là même des traces sur les dispositifs numériques. Plutôt que d’insister uniquement sur les dangers, il serait plus porteur de songer également à considérer ces envi-ronnements comme propices à des écritures personnelles. En vue aussi de développer l’attention et la concentration.

NON « IL FAUT GARDER LE SENS DE LA MESURE »Denis Kambouchner est professeur de philosophie à l’université Paris I et coauteur de L’École, le numérique et la société qui vient (éd. Mille et une nuits, 2012).Il faut garder le sens de la mesure. Nous le savons bien, les merveilles du numérique ont leur revers, et la vie de nombreux enfants est dévorée par les écrans. Dans les familles les plus soucieuses d’éducation, l’on veille à éviter cette addiction. L’enfant garde ainsi le temps et le goût d’autres activités, en particulier la lecture, qui sera dans ses études son premier atout. À l’école, il doit en être de même. Faut-il des tablettes numériques en maternelle ? Peut-être, mais pas avant le papier, les crayons de couleur, les matériaux pour réaliser des objets. Et surtout, pas avant tout un dialogue et tout un apprentissage des mots, qui ne peut pas avoir lieu seulement « entre pairs ». Le premier besoin des enfants est de rencontrer, dans des lieux accueillants, une parole adulte, à la fois riche et humaine, rigoureuse et attentive. L’école, à cet égard, reste un lieu « archaïque », et la fonction de l’enseignant ne peut pas se réduire à celle d’un simple moniteur.

APPLISCOPE

La sélection AppliScope SFR, c’est le guide quotidien des meilleures applis pour votre smartphone. Focus sur cinq applis pour vous aider à travailler autrement.

KELSALAIRE

Votre salaire est-il

adapté à votre poste et

vos diplômes ?

Vous trouverez cette

réponse grâce à cette

appli ! Kelsalaire cal-

cule ses estimations en

fonction de votre fonc-

tion, secteur d’activité,

région, expérience et

formation.

Disponible

gratuitement

pour smartphones

Android et iPhone

KEYNOTE

Le célèbre créateur

de présentation est

passé sur tablette et

mobile, pour réaliser

(ou modifier via iCloud)

vos documents.

iODS 7,99 euros

Page 8: Version PDF accessible

— NEWMERIQUE —

6 — SFRPLAYER

CAMSCANNER

Parce que l’on n’a pas

toujours un scanner

A4 dans sa poche,

Camscanner se pro-

pose de numériser

des documents grâce

à l’appareil photo de

votre téléphone. Tout le

processus est rapide et

automatisé.

iOS et Android (version

gratuite et version

payante, 3,99 euros)

DISQUE USB

Avec l’appli Disque

USB, passez outre les

limitations d’iTunes et

utilisez votre iPhone

à la façon d’une clé

USB ou d’un disque

dur externe. Gratuit et

essentiel.

iOS (gratuit)

VISIOPROMPT

Grâce à Visioprompt,

utilisez votre mobile

à la manière d’un

prompteur pour des

présentations réussies,

garanties sans trous de

mémoire.

iOS et Android (gratuit)

TIENS-TOI DROIT !À force de travailler assis, penchés sur nos écrans, nous faisons souffrir notre dos. Le prototype de tee-shirt Move, conçu par Electric Foxy, se synchronise avec l’iPhone et alerte son possesseur dès que celui-ci est dans une mauvaise position. Prévu au départ pour aider les sportifs pratiquant le Pilates, il pourrait être utilisé dans le cadre de programmes de rééducation physique ou simplement par le grand public soucieux de garder une bonne posture à tout moment. À la fin de la journée, l’utilisateur peut également retrouver sur son télé-phone la totalité des positions prises par son corps pour mieux cerner ses défauts.electricfoxy.com

GOÛT A LA DEMANDEUFlavor est une start-up (actuellement en phase de financement participatif) qui veut « redonner le pouvoir aux consommateurs ». À l’aide d’un « éditeur de goût » permettant de doser sucre, vitamines et parfums, uFlavor créera des sirops personnalisés pour agrémenter boissons ou plats cuisinés. La communauté parta-gera également ses propres recettes, tandis que le site proposera sans cesse de nouveaux parfums et expérimentations. Le do it yourself alimentaire est lancé !fundable.com/uflavor

LES JOUETS PRENNENT LE CONTRÔLEL’année dernière, le jeu vidéo Skylanders avait fait fureur en fusionnant jouets réels et expérience vidéoludique. Des figurines vendues séparément étaient détec-tées par le jeu et permettaient de débloquer des personnages supplémentaires. C’est à présent Disney qui joue la carte de la convergence avec Cars 2 AppMATes, pour iPad. Le jeu est contrôlé par des jouets Cars 2 posés sur la tablette. Un moyen supplémentaire de faire cohabiter physique et virtuel, prouvant que jouets en plas-tique et jeux vidéo ne sont, après tout, peut-être pas ennemis.Application Cars 2 AppMATes, disponible sur l’App Store Apple.

Page 9: Version PDF accessible

— NEWMERIQUE —

7 — SFRPLAYER

LA NFC REND LES CLÉS OBSOLÈTESLa NFC, pour Near Field Communication, est une puce capable d’émettre dans un rayon de dix centimètres. Elle est déjà utilisée pour payer ses achats avec son téléphone ou déverrouiller un véhicule. La société Yale Locks va plus loin en proposant de substituer aux clés de sa maison un cryptage en NFC. Il semblerait que nos smart-phones n’ont pas fini de vider nos poches d’outils devenus redondants. Avec le risque de mettre tous nos œufs dans le même téléphone…yaleresidential.com

LES SIGNES PRENNENT LA PAROLEInventée pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent communiquer, la langue des signes reste imparfaite puisque limitée à ceux qui l’emploient. C’est à cette problématique que se sont atta-qués cinq étudiants ukrainiens en déve-loppant une paire de gants spéciaux, les Enable Talk. Ces moufles high-tech combinent capteurs de flexion, accéléro-mètre et gyroscope pour enregistrer les signes produits par leur porteur, tandis qu’une interface de programmation Microsoft les traduit à l’oral. Bien décidés à produire des Enable Talk pour le plus grand nombre, ces étudiants pourraient révolutionner la langue des signes.enabletalk.com

MEUBLE TV OU TV MEUBLEIkea a frappé un grand coup en annonçant la sortie de son UPPLEVA. Derrière ce nom barbare se cache un meuble télé-viseur, ou alors le contraire, cela dépend. Ce « tout en un » propose un écran (dispo-nible en plusieurs tailles) intégré à un range-ment, dans le but de cacher le maximum de câbles, pour un objet plus épuré et plus beau. Numérique oblige, la télévision de l’UPPLEVA dispose de son propre système de télévision connectée, avec des applications développées par et pour Ikea. Et voilà comment le fabricant de meubles suédois se retrouve à vendre ses premiers meubles numériques.youtu.be/0Nm7-EuctOs

Page 10: Version PDF accessible

— NEWMERIQUE —

8 — SFRPLAYER

TECHNO, BOULOT, CONSOAvec les tablettes, le cloud et autres appareils connectés, le lieu de travail se reformule jour après jour. Avec cette sélection conso, SFR PLAYER vous en propose la toute dernière version.

PORT USB BATEAU NAVAL

Pour organiser tous vos câbles sur votre bureau,

choisissez ce bateau de guerre, armé de... cinq ports

USB 2.0.

19 euros à La Gaîté Lyrique.

PHILIPS PICOPIX PPX 2230

Léger et compact, le picoprojecteur Philips Picopix

projette une image jusqu’à 203 cm de largeur.

Idéal avec des présentations PowerPoint en mode

nomade.

249 euros.

SAMSUNG GALAXY NOTE

Le nouveau Samsung Galaxy Note offre un plus

grand confort d’utilisation que son prédécesseur,

son écran passant de 5 à 5,5 pouces.

Tarif variant selon forfait choisi.

Sur sfr.fr et dans les espaces SFR.

ENREGISTREUR AUDIO-VIDÉO PLAY

DE NATIVE UNION

Fini les Post-it avec ce petit enregistreur numé-

rique vidéo. Il permet de laisser des messages de

trois minutes maximum. « Tu nous rejoins à la réu-

nion du cinquième ? »

29,90 euros, rubrique « Accessoires » sur sfr.fr

MEMO NOTES « FRUIT SLICES »

Des blocs Post-it en forme de fruit. Vous en pren-

drez bien un petit quartier avant une réunion ?

9 euros à La Gaîté Lyrique.

TABLE PIXELSENSE DE MICROSOFT-SAMSUNG

Cette nouvelle génération de table tactile prend

en charge jusqu’à soixante-dix points de contact

simultanément et détecte non seulement les

doigts des utilisateurs, mais aussi les objets posés

sur son plateau ! Avec ses nombreuses applica-

tions, ce bureau invite à une expérience de travail

collaborative.

9 000 euros.

Page 11: Version PDF accessible

— NEWMERIQUE —

9 — SFRPLAYER

ASUS EEE PAD TRANSFORMER

Une fois connecté à son dock, l’Asus Eee Pad se

transforme en PC portable avec une autonomie

passant de 10 à 15 heures.

549 euros (version 32 Go).

IMPRIMANTE E-ALL-IN-ONE ENVY 110 HP

Idéale pour ceux qui travaillent à distance, l’HP

Envy permet d’imprimer à partir de n’importe

quel support et de n’importe où, en envoyant

simplement un mail à l’imprimante. Elle fonc-

tionne évidemment en WiFi et peut également être

utilisée de manière traditionnelle.

235 euros.

SOURIS CURSEUR

Une prise en main

agréable et un petit

côté geek qui fait son

effet pour cette souris.

29 euros à La Gaîté

Lyrique.

MUG « LIKE COFFEE »

Ce mug sera bientôt

sur le bureau de tous

les plus grands social

networkers !

9 euros à La Gaîté Ly-

rique.

ET SUR LES ÉCRANS

YAMMER

Utiliser les fonction-

nalités de Facebook et

Twitter, pour un réseau

social d’entreprise :

voilà la très bonne idée

de Yammer !

yammer.com

POWERPOINT OFFICE

LABS (TABLETTES

ANDROID)

Qui a dit qu’il fallait un

gros PC pour faire de

belles présentations ?

PowerPoint est désor-

mais accessible dans le

cloud.

PowerPoint Web App,

tarifs sur

microsoft.com/fr-fr/

Office365

JIVE Jive adapte le principe

du réseau social pour

chacun des besoins de

l’entreprise : commu-

nication en équipe,

intranet, service client,

marketing et vente. Très

complet.

jive.com

EVERNOTE

Evernote organise et

enregistre vos notes où

que vous soyez et sur

n’importe quel support.

Android Market

et App Store Apple

(gratuit).

Page 12: Version PDF accessible

LA TÊTE DANS LES NUAGES

Le 3 juillet a eu lieu la seconde édition des Innovation Datings, une coproduction de SFR

et du Club Open Innovation, organisée à L’appart SFR. L’occasion pour une sélection de start-up prometteuses

et d’entreprises en quête de nouveaux talents de se rencontrer autour des problématiques liées

au cloud computing. Nous qui cherchions de la nouveauté, nous étions sur un petit nuage.

10 — SFRPLAYER

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —

Page 13: Version PDF accessible

L’année 2012 aura été celle de la démo-cratisation du cloud, c’est-à-dire du stockage de données en ligne et de la délocalisation des ressources de calcul. Pour le grand public, tous les comptes Google sont à présent équipés de la solu-tion Google Drive, tandis que Microsoft inclut ses solutions SkyDrive et Azure à son Windows 8, à venir pour la fin d’année. Du côté des solutions business, le cloud atteint sa phase de maturité. Si des offres existent déjà depuis plusieurs années, les plus récentes sont à présent suffisamment accessibles et efficaces pour répondre aux besoins de toutes les entreprises.La seconde édition des Innovation Datings du Club Open Innovation (une initiative du laboratoire Paris Région Innovation, en partenariat avec SFR) avait pour double mission d’éduquer les professionnels sur les atouts et les risques liés à l’utilisation du cloud en entreprise, mais aussi de permettre aux entreprises de rencontrer vingt start-up aux solutions innovantes lors d’un speed dating.

Pour Valérie Guimet, de Suez Environnement, on sentait dès les premières arri-vées à L’appart SFR « une super énergie » émanant « de gens avec qui on a envie de travailler. » La start-up Kwaga, en plein montage de son stand dans le petit salon, avait « hâte d’avoir l’occa-sion de mieux se présenter, de rencon-trer des grands comptes. »

« PERMETTRE AUX ENTREPRISES DE RENCONTRER VINGT START-UP AUX SOLUTIONS

INNOVANTES LORS D’UN SPEED

DATING. »

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —

11 — SFRPLAYER

Page 14: Version PDF accessible

18H

18H30

19H

La journée a commencé avec deux conférences pour mieux cerner les enjeux de ces nouvelles technologies.

CONFÉRENCES

18H20 – La première rencontre était animée entre autres par Arnaud Bertrand, le directeur cloud et sécurité chez SFR, et François Tonic, rédacteur en chef du site Cloud Magazine, pour qui « les start-up sont la cible première du cloud ». Il y était question d’élas-ticité, de mise à l’échelle. Le cloud permet en effet aux entreprises de faire faire leurs calculs à l’extérieur, sur des machines extrêmement capables, sans s’équiper en interne. C’est le cas de G-cluster, leader mondial du cloud gaming, qui est devenu « la plus grande plateforme de jeux vidéo en marque blanche ». Cependant toutes les entre-prises n’ont pas besoin d’autant de puissance. Le cloud permet un « paie-ment à l’usage », et donc de ne dépenser que selon les besoins de l’entreprise, tout en garantissant un service ultra fiable. C’est par exemple la mission de Cedexis qui, tel un « aiguilleur du Net », envoie les demandes de ses clients sur les serveurs les plus rapides en temps réel.

« SMARTPHONES OU ORDI NATEURS

PORTABLES QUI SE CONNECTENT

DEPUIS L’EXTÉRIEUR DOIVENT EUX

AUSSI ÊTRE PROTÉGÉS »

19H05 – La sécurité était au cœur du second débat. Alors que même les solutions business cloud d’Amazon peuvent tomber en panne, comme on l’a vu dernièrement, la question de la sécurité est sur toutes les lèvres. Pour Axel Dreyfus, le fondateur de la start-up Axalot, « dans les pays latins, on ne sauvegarde pas. » Petit rire coupable dans l’assemblée, qui semble avoir conscience du problème. L’occasion d’attirer l’attention des entreprises sur l’importance de dupliquer les données et de s’équiper en solutions de sécurité, pour éviter autant les incidents tech-niques que les attaques extérieures. Sans oublier les appareils des employés, comme le rappelle Jean-Marc Lambert, de Gemalto : « Smartphones ou ordi-nateurs portables qui se connectent depuis l’extérieur doivent eux aussi être protégés. » Cependant attention,

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —

12 — SFRPLAYER

Page 15: Version PDF accessible

19H30

20H

20H30

« LA FORMULE PITCH EN UNE

MINUTE EST TRÈS SATISFAISANTE,

CELA FORCE A ALLER

A L’ESSENTIEL »

car pour Emmanuel Schalit, CEO de Dashlane, il faut « allier confort et sécu-rité ». Les solutions de sécurité trop contraignantes pourraient ne pas être adoptées.

NETWORKING

19H40 – Ce fut ensuite au tour des start-up invitées de prendre la parole, lors de prestations d’une minute chrono. Les entrepreneurs se sont succédés au micro, jouant le jeu des soixante secondes pour présenter leurs innovations et leurs solutions à un public attentif qui les a ensuite retrouvés dans les différentes pièces de L’appart SFR. L’exercice aura séduit Emmanuel Bavière, directeur de projet innovation à la Société Générale, qui résume : « La formule pitch en une minute est très satisfaisante, cela force à aller à l’essentiel. »

20H30 – À la fin de la journée, durant le cocktail de clôture, Jean-François Galloüin, directeur de Paris Région Lab, conclue que « des relations se sont créées » et que « les retours, tant des start-up que des grands comptes, sont extrêmement positifs ». Éric Fonteix, responsable écosystème innovation chez SFR, se félicite d’avoir pu « porter l’événement au-delà de SFR. » Convaincu par la formule des Innovation Datings, il espère pouvoir organiser une troisième rencontre dans l’année.Affaire à suivre. parisregionlab.comsfr.com/les-mondes-numeriques/lappart-sfr

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —

13 — SFRPLAYER

Page 16: Version PDF accessible

Dossier : TRAVAIL CONNECTÉ

TRAVAIL CONNECTÉ

Que change le numérique dans notre travail ? À l'ère digitale, nous pouvons travailler ensemble

sans forcément être au même endroit. Nous pouvons partager des compétences,

des ressources, de l’information, et ce de multiples façons.

Facteur d’émancipation, la multiplication des outils à notre disposition nous expose

cependant à de nouveaux défis, nécessitant réflexion et capacité d’adaptation.

Prêts pour la transformation ?

Cette fois, votre magazine s’est construit grâce à une collaboration avec la Fing (Fondation Internet nouvelle génération) ponctuée par plusieurs mois de rencontres, de discussions et d’ateliers. Le résultat, s’il ne prétend pas à l’exhaustivité, permet une vision certainement plus claire des boule-versements de notre vie profession-nelle – et quelques conseils pour prendre au mieux les virages qui s’annoncent.

14 — SFRPLAYER14 — SFRPLAYER

Page 17: Version PDF accessible

PARTENARIATLa Fing, « fabrique d’idées neuves et actionnables », est donc notre partenaire sur ce numéro. Elle orga-nise annuellement des ateliers pour explorer des ruptures induites par le numérique et les publier sous forme de scénarios dans son cahier d’enjeux « Questions numériques ». SFR PLAYER a prolongé la démarche en se focalisant sur des scénarios consacrés au travail. La méthodo-logie ? Un atelier réunissant cinquante personnes, des séances de travail avec la Fing et des interviews. Le résultat ? Le dossier qui suit !

RUPTURESNous éclairons quatre mutations en passe de bousculer nos habitudes professionnelles. « Flexijobs », traite des enjeux de la contribution comme

nouvelle forme de relation à l’entreprise. « Mieux connectés, moins fatigués » s'intéresse aux défis que la connexion permanente nous pose. « Dis-moi où tu travailles », aborde les nouvelles mobi-lités permises par le numérique et ses conséquences sur les lieux et méthodes de travail. Dans « Digital actifs », nous interrogeons ce qui fait ou fera de nous des travailleurs numériques avertis et épanouis. Biographies, inter-views, initiatives, guide du travailleur connecté…

Chacun d’entre nous commence à percevoir l’importance du numé-rique et la nécessaire adaptation de nos pratiques. Nous espérons que ce numéro de SFR PLAYER se trans-forme, le temps de la lecture, en un véritable outil de travail. fing.org/qn2012

15 — SFRPLAYER15 — SFRPLAYER

Page 18: Version PDF accessible

« TRAVAILLER DE MANIÈRE COLLECTIVE ET A CIEL OUVERT »

DANIEL KAPLANLes « Questions numériques » à l’origine

de ce grand dossier sur le travail sont l’œuvre de la Fing (Fondation Internet nouvelle

génération). Son délégué général, Daniel Kaplan, nous explique en détail cette initiative.

« MAIS POURQUOI VOULEZ-VOUS QUE LES JEUNES AILLENT TRAVAILLER DANS UNE TOUR ? »

Avec « Questions numériques 2012-2013, le temps des ruptures… », la Fing présentait pour la deuxième année une démarche collective de prospective à l’in-tersection des innovations techniques, des mutations économiques et des trans-formations sociales. Ces « ruptures » publiées sous forme de scénarios ont donné à SFR PLAYER l’opportunité de les explorer à sa manière, en se concen-trant sur la thématique du travail. Daniel Kaplan, le délégué général de la Fing, revient pour nous sur les objec-tifs et singularités de cette démarche collective.

•Quels étaient les objectifs de « Questions n u m é r i q u e s 2012-2013 » ? La Fing a besoin d’identifier les nouveaux terri-toires d’innova-

tion à explorer. Ces questions, chacun d’entre nous se les pose régulièrement à sa manière, dans son activité. Mais trop souvent sans y passer le temps néces-saire, sans échanger suffisamment, sans tirer parti des idées des autres. D’où l’envie d’un travail collectif et à ciel ouvert.

•Avec quels partenaires la Fing a-t-elle mis en œuvre ces « Questions numériques » ?

SFR, la Société Générale, le pôle Cap Digital et les « grands partenaires » de la Fing que sont Alcatel-Lucent, la Caisse des Dépôts, La Poste, Laser et la région Paca ont soutenu « Questions numé-riques ». Ils ont bien sûr participé aux ateliers, mais l’enjeu consistait égale-ment à leur permettre de s’en appro-prier les résultats. La démarche varie selon les entreprises : présentation lors d’universités internes ou de séminaires de direction, ateliers de travail internes ou encore, comme avec SFR, ateliers ouverts de coproduction sur certains des scénarios non encore développés.

•Une anecdote vous a-t-elle parti-culièrement marqué ?L’un de nos scénarios lié à cette théma-tique du travail, « Génération chacun pour soi », racontait l’histoire d’une entreprise qui, prenant acte des diffé-rences irréductibles entre les géné-rations, organisait les étages de sa nouvelle tour de bureau par classes d’âge : les 50 ans et plus tout en haut, les plus jeunes tout en bas, et ainsi de suite… Les participants de nos ateliers en France ont rejeté ce scénario et tenté de raconter l’histoire d’un échange fluide entre générations, où les plus âgés et les plus jeunes s’entraident. Mais lors d’un atelier mené à Genève avec des parti-cipants venant surtout d’Europe du Nord, la réaction a été toute différente : « Pourquoi voulez-vous que les jeunes aillent travailler dans une tour ? »

— TRAVAIL CONNECTÉ —

16 — SFRPLAYER

Page 19: Version PDF accessible

•À qui sont destinés les ensei-gnements tirés de « Questions numériques » ? « Questions numériques » existe sous la forme d’une publication papier, mais aussi d’un site web. Les scénarios sont librement réutilisables. Mais bien sûr, nous les destinons en priorité à tous ceux qui veulent nourrir leur réflexion stratégique en anticipant les ruptures possibles dans un avenir proche.

•La Fing « produit des idées neuves et actionnables pour anticiper les transformations numériques ». Dans quelle mesure l’évolution de nos conditions de travail en fait-elle partie ?L’informatisation, l’interconnexion et la numérisation ont contribué à une profonde transformation du travail. Celle-ci concerne à la fois le travail au quotidien, son organisation collective et les itinéraires professionnels de chacun. Il apparaît donc essentiel d’aller chercher les manières dont le numérique pourrait renouer le lien entre objectifs indivi-duels, organisationnels et collectifs.

•Au vu de ces premiers résultats, quels sont les effets les plus néga-tifs de l’intrusion rapide du numé-rique dans l’univers du travail ?En facilitant un management de plus en plus quantitatif, en automatisant à outrance, le numérique est, dans une large mesure, à la source de la crise actuelle du travail. Sans parler de tous ceux qui, dans les entrepôts ou les centres d’appel par exemple, subissent une véritable taylorisation de leur métier. Entre un numérique « libéra-teur » et un numérique orienté vers le contrôle, l’optimisation, la formalisation des processus et des relations, la tension parcourt aujourd’hui toutes les organisa-tions. Comme le dit l’économiste Michel Volle : « Le bon dosage à respecter pour que l’alliage du cerveau humain et de l’automate soit efficace est encore géné-ralement ignoré. »

•À l’inverse, quels sont les change-ments plus positifs ?Le numérique au travail peut rendre celui-ci plus riche, plus collaboratif, plus souple et plus divers. Il peut favo-riser la diversité des affiliations et des expériences. Il permet à beaucoup de personnes d’oser des expériences

nouvelles, de s’engager dans des aven-tures collectives, de s’exprimer. Encore faut-il que les organisations veuillent que ça se passe comme ça, et que les compétences nécessaires soient plus largement distribuées. Ces compétences n’ont en général rien de technique : travailler de manière collective, argu-menter et convaincre, expérimenter et apprendre de ses réussites comme de ses échecs… Mais on l’apprend rare-ment à l’école. fing.org/qn2012

SFR PLAYER et la Fing remercient les participants de l’atelier qui a produit, en mode collaboratif, les nombreuses idées synthétisées dans ce magazine. Parmi eux :Abderrahim, Adil, Anne-Caroline, Anouar, Antoine, Arnaud, Benjamin, Blandine, Bruno, Bruno, Candide, Chantal, Christophe, Claire, Daniel, Daniela, David, Denis, Émilie, Éric, Frédérique, Frédérique, Gabriel, Gilles, Guillaume, Jean-Baptiste, Jean-Paul, Jeanne, Jeff, Laurent, Luc, Lucie, Lucile, Marie, Marie-Claire, Matthieu, Maud, Maud, Michel, Nicole, Noîl, Olivier, Pascal, Pascal, Patrick, Pierre, Pierre-Julien, Philippe, Romain, Sandie, Sophie, Stéphane, Stive, Sylvie, Tamer, Valérie, Yann, Yves.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

17 — SFRPLAYER

Page 20: Version PDF accessible

DIS-MOI OÙ TU TRAVAILLES…

D’un côté, certains perdent des heures à rejoindre leur lieu de travail. De l’autre,

des télétravailleurs indépendants se retrouvent trop isolés… Les outils numériques posent de façon de plus en plus aiguë la question

de la distance entre entreprises et travailleurs. Un enjeu qui exige des réponses nouvelles. Aperçu.

À la question « Où se situe votre lieu de travail ? », un nombre croissant de travailleurs semble avoir du mal à répondre. La multiplication des fonc-tions des smartphones et la possibilité de se connecter facilement en tout lieu (liée à l’accroissement des flux d’infor-mations numériques stockées dans le

cloud) autorisent un travail de plus en plus mobile, agile, voire dispersé. Une tendance semble cristalliser ce phénomène : l’apparition des tiers-lieux, espaces professionnels entre la maison et le travail. Cécilia Durieu, cofonda-trice du service eWorky.fr (répertoire de lieux de travail), précise : « Les

— TRAVAIL CONNECTÉ —

18 — SFRPLAYER

Page 21: Version PDF accessible

« LES TIERS-LIEUX DE TRAVAIL

SE MULTIPLIENT. »

tiers-lieux de travail se multiplient : espaces de coworking, télécentres, centres d’affaires, ou même cafés équipés de WiFi. » Pour Christine Balaï, consultante et ex-rédactrice en chef de la lettre Innovation & Administration : « Ces lieux ouverts, marqués par une culture d’échange, de partage et de convivialité, favorisent la créativité, l’innovation et le vivre ensemble, selon leur spécificité. Espaces de coworking, lieux culturels ou autres “maisons” ont une dimension culturelle forte à la fois numérique, sociale et d’innova-tion. » Dans ces lieux réside un esprit de partage qui favorise, outre la possi-bilité de travailler ailleurs que dans son entreprise, l’intelligence collective, la créativité, l’interdisciplinarité ou encore la fertilisation croisée.Autre élément : non seulement le télé-travail a la peau dure, mais il semble aussi clairement ancré dans le paysage du travailleur : « Aujourd’hui, 12,4 % de la population active française télétra-vaille », indique Cécilia Durieu. Pour l’employeur, cela recouvre quelques avantages : une flexibilité accrue des employés, une charge locative moins élevée et une baisse de l’absentéisme.

L’employé, lui, y gagne une réduction du temps de transport ainsi qu’une gestion plus personnelle des horaires. Encore mieux : selon une étude Greenworking, le gain de productivité serait de 22 %. Pourtant, cette façon de travailler en mobilité bouscule la distance entre employé et supérieur, le modèle mana-gérial ainsi que l’esprit d’équipe. Laurent Taskin, professeur de management et des organisations, parle de phénomène de « déspatialisation » : « En rompant avec une certaine unité de temps, de lieu et d’action, le télétravail bouleverse l’organisation du travail et l’exercice traditionnel des pratiques de manage-ment. » À cet enjeu managérial s’ajoute une nouvelle question : quelles règles inventer pour ne pas mélanger, chez soi, vie privée et vie professionnelle ?La connexion permanente aurait donc le potentiel de conduire à une meil-leure répartition territoriale des lieux de travail et à davantage de produc-tivité. Une réalité que les pouvoirs publics semblent prendre à bras-le-corps : deux lois ont été promulguées cette année pour encadrer, justement, le télétravail.

BUREAU MOBILE : GESTIONNAIRE DE TÂCHESLe projet alsacien Bureau mobile rappelle que « le travail n’est pas un lieu où l’on se rend, c’est une tâche que l’on accomplit ». Concrètement, l’idée consiste à offrir des « tiers-lieux », à mi-chemin entre l’entreprise et le domicile. Le premier est déjà en construction à Reichstett, au nord de Strasbourg. bureau-mobile.fr

ZEVILLAGE : L’INFO PARTICIPATIVESite d’information participatif et réseau social, Zevillage permet de découvrir et de perfectionner les nouvelles formes de travail : télétravail, travail à domicile, cowor-king, travail collaboratif, mobilité, temps partagé, groupe-ment d’employeurs, auto-entrepreneuriat… zevillage.net/projet-zevillage

GARE CONNECTÉELa nouvelle gare SNCF de Belfort est un peu le paradis du travailleur mobile. Au cœur de la gare, la SNCF a installé une longue table proposant des prises électriques, entourée de tabourets et connectée en WiFi. Ratez votre train en toute tranquillité !Plus d’informations sur les gares SNCF connectées : gares-en-mouvement.com

— TRAVAIL CONNECTÉ —

19 — SFRPLAYER

Page 22: Version PDF accessible

DIS MOI OÙ TU TRAVAILLESQU’ARRIVERAIT-IL DANS UN MONDE OÙ LE NUMÉRIQUE AURAIT COMPLÈTEMENT BOUSCULÉ NOS LIEUX DE TRAVAIL ?

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.

Septembre 2012 : une panne prolongée du RER A provoque un blocage de la circulation automobile et contraint de nombreux cadres de la Défense à trouver des solutions de fortune pour se loger sur place. Caravanes, tentes et camping-cars font leur apparition sur l’esplanade, tandis que se multi-plient les bureaux-dortoirs et que les propositions de colocation explosent sur les plateformes en ligne. Mais dans les mois qui suivent, des centaines de cadres démissionnent pour se mettre à leur compte ou exigent le droit de travailler de chez eux. Rapidement, les entreprises comprennent : elles ne pourront exiger éternellement de leurs employés qu’ils viennent à elles, moyennant parfois jusqu’à deux

heures et demie de transports par jour. Certaines décident alors d’ouvrir des lieux de travail plus proches des zones où leurs salariés habitent et d’investir dans des réseaux ultrasécurisés dédiés à leurs « télécollaborateurs ». De leur côté, de très nombreux professionnels vivant à la campagne ou dans de petites agglomérations s’organisent : pour ne pas que leur activité profession-nelle empiète sur leur vie de famille, ils se réunissent dans de nouveaux espaces partagés disposant des outils numériques nécessaires. Problème : des inégalités apparaissent entre les régions, selon que les municipalités et autres collectivités locales choisissent ou non de soutenir ou de prendre elles-mêmes ce type d’initiatives.

A PRENDRE« Entre la perte de temps et le stress qu’ils repré-sentent, économiser les

transports pour se rendre au travail est, en soi, un apport essentiel… Sans oublier la dimension écologique d’un tel changement. »Un cadre à la Défense.

« Certains métiers sont mobiles par nature, dés lors il est bon que l'État et les entreprises prennent en compte de façon plus fine ces typologies de travail-leur pour adapter leurs règlements. »Un directeur commercial

A LAISSER « Le problème du télétra-vail 100 % numérique, c’est qu’il donne une illusion

de liberté et d’autonomie. Alors qu’en réalité, tout ce qui passe par les réseaux peut être surveillé et mesuré. » Un consultant en sécurité des systèmes d’information.

« Comment voulez-vous tenir vos équipes et les faire avancer dans le même sens si chacun reste chez soi et que personne ne se côtoie physi-quement… C’est comme si chacun jouait pour soi dans un sport collectif, impossible. »Un cadre dirigeant d’une entreprise industrielle.

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.

Retrouvez le scénario fictif

complet de la Fing sur sfrplayer.com

— TRAVAIL CONNECTÉ —

20 — SFRPLAYER20 — SFRPLAYER

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 23: Version PDF accessible

BRUNO MARZLOFF « TRAVAIL MOBILE : NOUS N'EN SOMMES QU'AUX PRÉMICES. »BRUNO MARZLOFF EST SOCIOLOGUE, DIRECTEUR DU CABINET DE PROSPECTIVE MEDIA MUNDI, ANIMATEUR DU GROUPE CHRONOS, LABORATOIRE DES MOBILITÉS INNOVANTES, PRÉSIDENT DE LA CITÉ DES SERVICES, UN OBSERVATOIRE DES VILLES INTELLIGENTES AVEC VILLES INTERNET, ET COPILOTE DU PROGRAMME DATACT SUR LA DONNÉE URBAINE.

•Quelles sont les nouvelles formes de travail mobile ?Regardez autour de vous. On ne sait plus si ces gens penchés sur un smartphone, un PC ou un iPad, au bistrot, dans la rue ou dans les trains, travaillent ou papotent. 37 % * du temps de travail se passe maintenant hors du lieu de travail. Mais ce n’est pas le numérique qui change la manière de travailler. C’est l’inverse. Le travailleur et l’entreprise mobilisent le numérique pour trouver une issue à des enjeux du quotidien, à sa géographie devenue distordue et à des défis sociétaux. Nous n’en sommes qu’aux prémices. Il faut s’attendre à ce que ce mouvement se généralise. •Les « tiers-lieux » de travail vont-ils se généraliser ?L’écart domicile-travail s’accroît dange-reusement. En quelque cinquante ans, la distance entre ces lieux a décuplé. Le travailleur réagit. 37 % * des travail-leurs veulent changer d’entreprise ou de domicile. Dès lors, une délocalisation du travail s’organise. Forcément, des tiers-lieux lui seront dédiés. Ils produi-ront une autre sociabilité du travail. Voilà pourquoi « tiers-lieux » et cowor-king se confondent et produisent des expériences nouvelles. L’une des obser-vations les plus intéressantes est celle des pairs dans le travail : ils sont moins les collègues de l’entreprise que des

comparses croisés sur le Net, à l’occa-sion d’un chantier ou dans un espace de coworking. •Que recouvre exactement, selon vous, la notion de « télétravail » ?Je préfère le terme plus générique de « travail mobile ». Il recouvre une transformation structurelle du rapport entre salarié et entreprise. C’est toute l’architecture du quotidien et ses orga-nisations que le travailleur change pour continuer à assurer les missions et la productivité du travail et pour concilier, dans le même temps, d’autres activités. Il assume une dispersion du travail dans l’espace et son épar-pillement dans le temps : le soir, les RTT, les week-ends, voire pendant les vacances… Cette transformation accompagne un autre mouvement qui favorise la mobilité : la réduction de l’industrie manufacturière au bénéfice des activités servicielles qui repré-sentent 80 % des emplois. La présence permanente au siège du travail devient moins nécessaire.

* Selon une étude de début 2012 par Chronos,

Sereho, Telecom-ParisTech,

Atos et Citica sur wite2-0.fr

RETROUVEZ L’INTERVIEW DE BRUNO MARZLOFFSUR SFRPLAYER.COM

— TRAVAIL CONNECTÉ —

21 — SFRPLAYER

Page 24: Version PDF accessible

MIEUX CONNECTÉS, MOINS FATIGUÉS…

Alors que les outils numériques créent parfois une surcharge informationelle, comment s’assurer

que les innovations continuent d’améliorer notre productivité et notre créativité, sans menacer notre équilibre et notre efficacité au travail ?

Mails, messageries instantanées, réseaux sociaux… Nous sommes solli-cités de toute part, fonctionnons en mode « multitâches » et mélangeons allè-grement vie personnelle et profession-nelle : selon une récente étude d'Olféo, entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité sur Internet, 78 % des cadres utilisent leur connexion professionnelle pour des usages sans rapport avec leur travail. Et 21,5 % d'entre eux emportent régulièrement du travail à la maison. Une surcharge informationnelle et une « désorganisation » du travail qui

peuvent nuire au salarié. Quand le numérique s’insère dans les inters-tices de notre vie privée, l’impression de ne plus pouvoir gérer notre temps crée un stress supplémentaire. Pour Marc Dumas, maître de conférences en sciences de gestion à l’université de Bretagne, c’est avant tout au travail-leur d’évaluer ces risques de « surtra-vail » ou de « conflit entre vie profession-nelle et vie privée ». Son diagnostic : « Si le salarié ne sait pas gérer, mettre des limites, il éprouvera une souffrance au travail qui nuira à ses relations sociales.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

22 — SFRPLAYER

Page 25: Version PDF accessible

Le manager doit être vigilant à son organisation et à son équilibre, définir ses priorités et celles de son équipe. » La question de la formation et de l’appren-tissage devient ici essentielle.En creux, ces phénomènes font émerger une tension entre deux forces. D’un côté la volonté de contrôle et de surveillance des collaborateurs, l’optimisation et la rationalisation (par des reportings). De l’autre, la nécessité de laisser s’installer des espaces et des moments plus « libres » pour favoriser l’échange et l’émergence de nouvelles idées : appels à l’initiative, à l’intrapreneuriat et à l’intelligence collective, mobilité professionnelle. Certains géants du logiciel élaborent des solutions slow tech, destinées à ralentir les flux d’information pour lutter contre l’« infobésité ». Chez

Google, par exemple, les salariés sont autorisés à consacrer 20 % de leur temps de travail aux projets qu’ils souhaitent développer en dehors de l’entreprise. Des initiatives qui décloisonnent les savoir et l’échange, favorisent la créa-tivité. Et permettent au travailleur de se réapproprier son temps… Voire même de rencontrer des collaborateurs qu’il n’aurait pas eu l’occasion de se voir autrement ! Pour Daniel Kaplan, délégué général de la FING, « les poches de désordre existent et les entreprises ont intérêt à les cultiver, mais pas à les officialiser. » Contre ce que l’on appelle la « culture de la distraction » numérique, le défi semble donc plutôt de trouver comment faire le meilleur usage possible de nos nouvelles zones de liberté.

LES CHARTES D’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX

Les « social media guidelines » apparaissent comme la solution dans une société où le blocage des médias sociaux est plus que mal vu. Pionniers, IBM et Intel ont été les premiers à publier de telles règles. Double objectif : encourager la conversation et éviter la publica-tion d’informations pouvant porter préjudice à la société. En France, le groupe France Télévisions, l’armée française ou encore La Poste ont publié un guide similaire.

IMMERSIONL'agence d’« architectes de l’innovation » faberNovel propose des solutions aux dirigeants et à leurs équipes pour mieux comprendre et profiter des opportunités du numérique en entreprise. Appelées "Immersions", ces formations sont une occasion de promouvoir le lien physique entre collabo-rateurs, en proposant d'aborder le numérique autrement que par le biais de son interface mail. Trois programmes sont proposés : culture et pratiques digitales, intrapreneu-riat et collaboration, et nouvelles tendances et prospective. fabernovel.com

HALL.COM : UNE PAGE POUR TOUSL’originalité du service, qui se définit comme le premier « réseau social d’entreprise en temps réel », réside dans son interface constituée d’une seule page web. Avec Hall.com, inutile de rafraîchir la page pour créer un salon de discus-sion, envoyer des messages, discuter en vidéo, échanger des contacts ou des fichiers. L’application, destinée au travail en équipe sur un même projet, est déjà utilisée chez Amazon, General Electric et Nike.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

23 — SFRPLAYER

Page 26: Version PDF accessible

MIEUX CONNECTÉS, MOINS FATIGUÉSQUELS PROBLÈMES POURRAIT POSER UNE UTILISATION EXCESSIVE DES OUTILS NUMÉRIQUES ET COMMENT NOUS EN PRÉSERVER ?

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.

2012 : dans les tours de bureaux des plus grandes entreprises françaises, des cadres payés à prix d’or passent jusqu’à un tiers de leur temps « de travail » à interagir sur les réseaux sociaux. À cela s’ajoutent les mails, les appels téléphoniques, les SMS et autres sollicitations « urgentes », personnelles ou professionnelles, à n’importe quelle heure… Débordé, le cadre ne sait plus très bien quand il travaille ou pas. La BankX6, installée à la Défense, réagit d’abord de manière abrupte : elle décide d’in-terdire les smartphones personnels et de contrôler sévèrement l’usage des réseaux sociaux au bureau, avec des quotas de connexion par jour. Face à ces mesures, de nombreux cadres quittent l’entreprise pour retrouver davantage de liberté.

Influencée par une offre pléthorique de nouvelles solutions slow tech, la BankX6 déploie alors un logiciel voué à ralentir les process et sortir de l’immédiateté. Objectifs : réduire la dispersion de l’attention et accroître la productivité. Mais rapidement, les contributions publiées sur l’intranet de la banque aboutissent toutes plus ou moins à la même conclusion : on est passé d’un extrême (l’accéléra-tion) à l’autre (le ralentissement), alors que les collaborateurs aspirent à la maîtrise du temps, du choix. Pour gérer « les temps » dans les organisations, la réponse par l’outil n’aura pas suffi. Mais elle aura permis de réaliser que l’urgence est ailleurs : du côté de l’apprentissage de nouveaux usages…

Retrouvez le scénario fictif

complet de la Fing sur sfrplayer.com

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.

A PRENDRE« Depuis que j’ai un smart-phone professionnel en plus de mon téléphone

personnel, il est plus facile pour moi d’empêcher ma vie privée d’empiéter sur mon temps de travail, et inversement. »Un cadre dans un service marketing.

« Les petits désordres causés par l’uti-lisation d’outils numériques multiples sont nécessaires, pour se changer les idées et laisser libre cours à sa créativité. »Une consultante en organisation.

A LAISSER « Le problème des réseaux sociaux, du mail et des messageries instantanées,

c’est qu’ils créent une angoisse du vide, de la page blanche. On a l’impression qu’il faut participer à toutes les conver-sations pour exister… »Une employée de banque.

« Plus de la moitié des cadres consi-dèrent qu’être équipé d’un smartphone ou d’une tablette crée du stress et constitue une entrave à la vie privée, notamment parce qu’ils permettent de les surveiller à distance. »Un délégué du personnel dans un grand groupe industriel.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

24 — SFRPLAYER24 — SFRPLAYER

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 27: Version PDF accessible

SANDRINE MURCIA « TOUT NE PEUT PAS ÊTRE URGENT »POUR LA COFONDATRICE DU CABINET DE CONSEIL EN INNOVATION SPRING LAB, LIMITER L’USAGE DU NUMÉRIQUE NE SERT A RIEN, MAIS IL FAUT DES RÈGLES DE BON SENS.

« IL FAUT LAISSER FAIRE ET OUVRIR AU MAXIMUM

LES POSSIBILITÉS. »

•Sandrine Murcia, comment les sociétés que vous aidez à négocier la bascule numérique gèrent-elles l’usage parfois excessif de tous ces nouveaux outils et services ?Celles qui fonctionnent le mieux sont celles qui ne cherchent pas à contrôler ou à interdire, mais à trouver un équi-libre. Dans celles qui n’autorisent l’accès qu’à quelques services triés sur le volet, ou qui font un monitoring permanent de l’usage des réseaux sociaux, les salariés se demandent pourquoi on ne leur fait pas confiance. Ce qui compte, c’est le résultat.

•Alors comment atteindre le meil-leur résultat possible ?Il y a des règles de bonne conduite qu’on peut expliquer et que les gens peuvent très bien comprendre, si on leur fait confiance. Il faut les laisser faire et ouvrir au maximum les possi-bilités, en étant clair sur les règles du jeu : travailler sur un projet libre

ou consacrer du temps à des activités perso, OK, pourvu que le travail soit fait. Mais ces règles doivent être fixées de part et d’autre, pas seulement par l’employeur. L’employé doit aussi pouvoir dire : d’accord, mais alors n’en-vahissez pas mon espace privé.

•Sur quels outils numériques l’en-treprise peut-elle compter pour améliorer la productivité de ses salariés ?Les réseaux sociaux d’entreprises qui se développent actuellement répondent à un vrai besoin pour aider à mieux travailler. Mais ils représentent un levier d’efficacité si et seulement si ce sont des outils ergonomiques et faciles à utiliser. Bien souvent, on ne retrouve pas la facilité d’usage d’un Facebook ou d’un Twitter sur les outils BtoB. Leur dimension beaucoup plus technique peut créer de la frustration parce que les outils grand public, eux, sont très intuitifs.

RETROUVEZ L’INTERVIEW DE SANDRINE MURCIASUR SFRPLAYER.COM

— TRAVAIL CONNECTÉ —

25 — SFRPLAYER

Page 28: Version PDF accessible

ÉVOLUTIONS X TRAVAIL + TIC = LES CHIFFRES

Ils sont connectés1

• Seulement6%desentreprisesfrançaisesnesontpasconnectéesàInternet• 31%dessalariésdisposentd’unoutildemobilité(téléphonemobile,smartphone,tablette).• 64%dessalariéstravaillentsurécran.• 45%dessalariésutilisentInternetetunemessagerieélectronique.• 58%desentreprisesfrançaisesontleurpropresiteweb,ledoubledunombrerecenséen2003.

Les entreprises de l’information et de la communication ainsi que celles de la fi-nance et des assurances sont ici les mieux placées mais le déploiement de sites web progresse dans les secteurs où ils étaient moins courants, comme la construc-tion ou les transports.

Ils sont accros !

• 86%descadresvoientlesTICcommel’évolutionsocialelapluspositivedesdixdernièresannées.• 56%pensentquel’usagedesTICaaugmentél’intérêtportéàleurtravail…• …mais33%dessondésdéplorentcependantlesconséquencesdunumériquesurleursrelationsfamilialesetamoureuses.

1 Selon TNS Sofres - Microsoft, 2010

ILS SONT CONNECTÉS* !

des salariés disposent d’un outil de mobilité

(téléphone mobile, smartphone, tablette).

31 %

58 %des entreprises françaises ont leur propre site web, le double du nombre recensé en 2003.

6 %Seulementdes entreprises françaises ne sont pas connectées à Internet.

MOINS D’E-MAILS = PLUS DE PRODUCTIVITÉ ?

WWW

Les entreprises de l’information et de la communication ainsi que celles de la finance et des assurances sont ici les mieux placées mais le déploiement de sites web progresse dans les secteurs où ils étaient moins courants, comme la construction ou les transports.

RÉSEAUX SOCIAUX*LES FRONTIÈRES ENTRE TRAVAIL ET VIE PRIVÉE SE BROUILLENT

des salariés utilisent l’ordinateur ou la connexion Internet de chez eux pour travailler.

travaillent sur ordinateur ailleurs qu’au bureau.

PEU ENCORE PRATIQUENTLE TRAVAIL À DISTANCE*45 %

des salariés utilisent Internet et une messagerie

électronique.

18,8 %13,8 %

ILS SONT ACCROS !8 heures par semaine c’est le temps perdu au travail par les employés d’Intel en 2006 du fait de la surabondance d’informations… Soit une perte d’1 milliard de dollars par an pour l’entreprise._

Selon une étude interne réalisée par Intel en 2006

Suite à cette étude, Intel a publié une « Charte pour redécouvrir le travailler mieux » instituant notamment une « journée sans mails ».

* Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse

stratégique de la Direction générale du travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012

email@mon_entreprise.com

Le « travail en débordement » concerne aujourd’hui un cinquième des salariés.

Seulement

Selon TNS Sofres - Microsoft, 2010

86 %des cadres voient les TIC comme l’évolution sociale la plus positive des dix dernières années.

… mais 33 % des sondés déplorent cependant les conséquences du numérique sur leurs relations familiales et amoureuses.

56 %pensent que l’usage des TIC a augmenté l’intérêt porté à leur travail…

LE SYNDROME DU « STRESS INFORMATIQUE* »

L’ordinateur a déjà été source d’angoisse ou d’anxiété pour 64 % des travailleurs !

Les raisons ?

des ralentissements du système — 51 %

la lenteur au démarrage — 36 %

les infections par des virus — 16 %

l’impossibilité de se connecter à Internet — 15 %

ou un WiFi instable — 14 %

les demandes exigeant une réponseimmédiate — 53 %

15 %des salariés parlent de leur entreprise sur un réseau social.Et un sur cinq n’hésiterait pas à la critiquer.

Plus de quatre salariés sur dix avouent utiliser Internet à titre privé pendant leurs heures de travail !

Ce taux grimpe à :

78 % chez les cadres.Et ils y vont pourquoi ? - communiquer sur les réseaux sociaux — 11%- s’informer sur l'actualité — 31 %- « vagabonder sur le Web » — 29 %- faire des achats en ligne — 15 %_

Olfeo est une entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité sur Internet.

21,5 %emportent régulièrement du travail à la maison.

1 sur 4 c’est le nombre de salariés travaillant fréquemment au-delà des horaires du bureau (26,7 %).

Source : Étude Olfeo 2012, « Réalité de l’utilisation d’Internet au bureau ».

Il consacre environ 20 heures par semaine au traitement de ces messages.

Un employé chez Intel reçoit entre 50 et 100 cour-riels par jour, dont 30 % sont inutiles.

64 %des salariés travaillent sur écran.

En se fondant sur un rapport de référence, SFR PLAYER vous présente un panorama graphique

de l’utilisation des TIC par les entreprises et travailleurs. Constatez : la connexion est en marche !

— TRAVAIL CONNECTÉ —

26 — SFRPLAYER

Page 29: Version PDF accessible

Les frontières entre travail et vie privée se brouillent

• Le«travailendébordement»concerneaujourd’huiuncinquièmedessalariés• 21,5%emportentrégulièrementdutravailàlamaison.• 1sur4,c’estlenombredesalariéstravaillantfréquemmentau-delàdeshorairesdubureau(26,7%).• PlusdequatresalariéssurdixavouentutiliserInternetàtitreprivépendantleursheuresdetravail!

. Cetauxgrimpeà:78%chezlescadres.• Etilsyvontpourquoi?

. communiquersurlesréseauxsociaux—11%

. s’informersurl’actualité—31%

. «vagabondersurleWeb»—29%

. fairedesachatsenligne—15%

Source : Étude Olfeo 2012, « Réalité de l’utilisation d’Internet au bureau ».Olfeo est une entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité sur Internet.

Réseaux sociaux1

• 15%dessalariésparlentdeleurentreprisesurunréseausocial.• Etunsurcinqn’hésiteraitpasàlacritiquer.

Le syndrome du « Stress Informatique2 »

• L’ordinateuradéjàétésourced’angoisseoud’anxiétépour64%destravailleurs!• Lesraisons?

. desralentissementsdusystème—51%

. lalenteuraudémarrage—36%

. lesinfectionspardesvirus—16%

. l’impossibilitédeseconnecteràInternet—15%

. ouunWiFiinstable—14%

. lesdemandesexigeantuneréponseimmédiate—53%

Peu encore pratiquent le travail à distance*

• Seulement13,8%travaillentsurordinateurailleursqu’aubureau.• 18,8%dessalariésutilisentl’ordinateuroulaconnexionInternetdechezeuxpourtravailler.

Moins d’e-mails = plus de productivité ?

• 8heuresparsemainec’estletempsperduautravailparlesemployésd’Intelen2006dufaitdelasurabon-danced’informations…Soituneperted’1milliarddedollarsparanpourl’entreprise..• UnemployéchezIntelreçoitentre50et100courrielsparjour,dont30%sontinutiles.• Ilconsacreenviron20heuresparsemaineautraitementdecesmessages.Selon une étude interne réalisée par Intel en 2006.Suite à cette étude, Intel a publié une « Charte pour redécouvrir le travailler mieux » instituant notamment une « journée sans mails »

1 Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse stratégique de la Direction générale du travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012 2 Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse stratégique de la Direction générale du travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012

ILS SONT CONNECTÉS* !

des salariés disposent d’un outil de mobilité

(téléphone mobile, smartphone, tablette).

31 %

58 %des entreprises françaises ont leur propre site web, le double du nombre recensé en 2003.

6 %Seulementdes entreprises françaises ne sont pas connectées à Internet.

MOINS D’E-MAILS = PLUS DE PRODUCTIVITÉ ?

WWW

Les entreprises de l’information et de la communication ainsi que celles de la finance et des assurances sont ici les mieux placées mais le déploiement de sites web progresse dans les secteurs où ils étaient moins courants, comme la construction ou les transports.

RÉSEAUX SOCIAUX*LES FRONTIÈRES ENTRE TRAVAIL ET VIE PRIVÉE SE BROUILLENT

des salariés utilisent l’ordinateur ou la connexion Internet de chez eux pour travailler.

travaillent sur ordinateur ailleurs qu’au bureau.

PEU ENCORE PRATIQUENTLE TRAVAIL À DISTANCE*45 %

des salariés utilisent Internet et une messagerie

électronique.

18,8 %13,8 %

ILS SONT ACCROS !8 heures par semaine c’est le temps perdu au travail par les employés d’Intel en 2006 du fait de la surabondance d’informations… Soit une perte d’1 milliard de dollars par an pour l’entreprise._

Selon une étude interne réalisée par Intel en 2006

Suite à cette étude, Intel a publié une « Charte pour redécouvrir le travailler mieux » instituant notamment une « journée sans mails ».

* Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse

stratégique de la Direction générale du travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012

email@mon_entreprise.com

Le « travail en débordement » concerne aujourd’hui un cinquième des salariés.

Seulement

Selon TNS Sofres - Microsoft, 2010

86 %des cadres voient les TIC comme l’évolution sociale la plus positive des dix dernières années.

… mais 33 % des sondés déplorent cependant les conséquences du numérique sur leurs relations familiales et amoureuses.

56 %pensent que l’usage des TIC a augmenté l’intérêt porté à leur travail…

LE SYNDROME DU « STRESS INFORMATIQUE* »

L’ordinateur a déjà été source d’angoisse ou d’anxiété pour 64 % des travailleurs !

Les raisons ?

des ralentissements du système — 51 %

la lenteur au démarrage — 36 %

les infections par des virus — 16 %

l’impossibilité de se connecter à Internet — 15 %

ou un WiFi instable — 14 %

les demandes exigeant une réponseimmédiate — 53 %

15 %des salariés parlent de leur entreprise sur un réseau social.Et un sur cinq n’hésiterait pas à la critiquer.

Plus de quatre salariés sur dix avouent utiliser Internet à titre privé pendant leurs heures de travail !

Ce taux grimpe à :

78 % chez les cadres.Et ils y vont pourquoi ? - communiquer sur les réseaux sociaux — 11%- s’informer sur l'actualité — 31 %- « vagabonder sur le Web » — 29 %- faire des achats en ligne — 15 %_

Olfeo est une entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité sur Internet.

21,5 %emportent régulièrement du travail à la maison.

1 sur 4 c’est le nombre de salariés travaillant fréquemment au-delà des horaires du bureau (26,7 %).

Source : Étude Olfeo 2012, « Réalité de l’utilisation d’Internet au bureau ».

Il consacre environ 20 heures par semaine au traitement de ces messages.

Un employé chez Intel reçoit entre 50 et 100 cour-riels par jour, dont 30 % sont inutiles.

64 %des salariés travaillent sur écran.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

27 — SFRPLAYER

Page 30: Version PDF accessible

DIGITAL ACTIFS

Le travail de demain nécessitera une certaine culture numérique, qu’une grande partie des salariés

n’a pas encore aujourd’hui. Ceux qui sont nés avec les TIC devront, quant à eux, apprendre

à les mettre au service de l’entreprise. Devenir des professionnels du numérique : un enjeu de taille.

Alors que, logiquement, les seniors occupent la majorité des postes à responsabilité dans les plus grandes entreprises, l’émergence du numérique remet en cause cette organisation tradi-tionnelle. Les hiérarchies verticales n’étant plus adaptées au travail en

réseau, dont la structure est par nature horizontale, il faut repenser les orga-nigrammes, la gestion des ressources humaines et les relations individuelles entre collaborateurs. Arthur Kannas, directeur général du groupe de marke-ting et communication online Heaven,

— TRAVAIL CONNECTÉ —

28 — SFRPLAYER

Page 31: Version PDF accessible

témoigne : « Une pyramide, ça trace un chemin de carrière, et à notre sens un faux chemin de carrière. Avec l’ar-rivée du digital, beaucoup de nouveaux métiers se créent qui ne rentrent pas dans cette structure. Chez Heaven, on favorise le mélange générationnel : par exemple, quand il y a des brainstorms à l’agence, il y a à la fois le directeur de création et des stagiaires. Tout le monde, finalement, est invité à créer ensemble. Je pense que c’est ça qui fait la richesse de la réflexion. »Difficile pour une génération de cadres dirigeants qui se sentent parfois dépassés par tant d’innovations récentes. « Je pense que quand les digital natives arriveront dans la gouvernance des entreprises, les choses changeront », prophétise Henri Verdier, président du pôle de compétitivité Cap Digital. Mais, pas dupe du discours en vogue sur les prétendues compétences innées des jeunes diplômés, il poursuit : « Je me méfie de la paresse consistant à penser que le numérique serait une sorte d’évidence pour les digital natives, qu’ils sauraient spontanément des choses que nous ne savons pas et qu’il suffirait de s’adapter à ce qu’ils sont. » D’abord, selon une étude de Millward Brown pour Google, les cadres supérieurs

français sont 68 % à utiliser les outils sociaux à leur disposition au moins une fois par semaine, contre seulement 49 % des juniors. Contra i rement aux idées reçues, la maîtrise des TIC est donc loin d’être l’apanage de la génération montante. Henri Verdier l’affirme : « La société tout entière est en train de devenir jeune, parce qu’elle est obligée d’inventer des pratiques, des usages, des business modèles. Elle le fait par l’expérimentation, avec une sorte de jubilation. » Trop souvent assimilé à un choc générationnel, ce bouleversement s’apparenterait-il donc à un choc culturel ?

« LA MAÎTRISE DES TIC EST LOIN

D'ÊTRE L'APANAGE DE LA GÉNÉRATION

MONTANTE. »

RETROUVEZ L’INTERVIEW DE ARTHUR KANNASSUR SFRPLAYER.COM

APPRENTIS GEEKS CHEZ SFRAnimer son fil Twitter, télécharger les dernières applis Android, enrichir son vocabulaire digital… Et si on comptait sur les jeunes recrues pour diffuser la culture numérique dans l’entreprise, et en particulier sur les étudiants ? C’est en tout cas l’une des pistes explorées par SFR qui offre chaque année des centaines de postes en apprentissage. « Alors que le transfert de compé-tences était jusqu’à aujourd’hui vécu “à sens unique”, du tuteur vers l’apprenti, on assiste avec l’arrivée des digital natives à une toute nouvelle dynamique. Il n’est pas rare de voir un manager confirmé demander des explications à nos jeunes recrues sur tel ou tel service, appli ou nouvelle pratique », précise Marie-Christine Théron, directrice générale des ressources humaines. « Cela a des effets nets sur les pratiques et la culture managériale : remise en cause des relations top-down, partage de l’information, prise en compte de besoins nouveaux telle la connexion permanente aux réseaux sociaux… » Des effets à cultiver et organiser dans l’in-térêt de l’entreprise !

POUR RECRUTER, JOUONS UN PEULa chaîne hôtelière Marriott a mis en place un jeu en ligne, similaire aux Sims ou à FarmVille, dans lequel les joueurs se voient confier différentes responsabilités managériales au sein d’un hôtel. My Marriott Hotel est une initiative destinée à séduire la génération des 18-27 ans pour les familiariser aux métiers de l’hôtellerie.

INTEL : LE TUTORAT INTERCOMPÉTENCESDans son complexe du Nouveau-Mexique, qui regroupe 5 500 personnes, Intel a mis en place un processus de tutorat entre employés. La démarche consiste à associer deux personnes en fonction des connais-sances spécifiques qu’elles ont à partager. Pour cela, une base de données recense les connaissances et les capacités de chaque collaborateur, un questionnaire permet d’apparier « partenaires » et « tuteurs », et les détails de cette relation font l’objet d’un contrat qui lui donne un cadre.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

29 — SFRPLAYER

Page 32: Version PDF accessible

DIGITAL ACTIFSCOMMENT MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE, QUEL QUE SOIT NOTRE ÂGE, DANS UN MONDE DU TRAVAIL TOUJOURS PLUS NUMÉRIQUE ?

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.

2012 : le jeunisme ambiant en matière de TIC rencontre des limites flagrantes. Les entreprises n’ayant embauché que des jeunes se retrouvent en grande instabilité, ceux-ci quittant l’entreprise dès qu’elle ne répond plus à leurs attentes. On se remet alors à embaucher des seniors à des postes intermédiaires. Mais rapidement, on réalise qu’il faut aussi revoir l’organisation des entreprises de manière horizontale. Dès lors, la solution retenue consiste à mieux panacher les équipes. En 2014, c’est le boom des structures coopératives. Les seniors et les jeunes ayant quitté l’entreprise y retrouvent un cadre de relations et de mutualisation des charges. Les liens intergénérationnels se retissent selon des méthodes d’apprentissage réciproque entre jeunes et plus âgés. Dans ces « fab labs », les hiérarchies sont aplanies et les nouveaux outils

numériques s’associent aux savoir-faire industriels anciens. Dès 2017, le « binôme intergénérationnel » devient un profil recherché par les entreprises. Et les offres d’emploi « d’encadrement partagé » à niveau hiérarchique égal se multiplient. Mais cette formule rencontre à son tour de fortes résistances. On dénonce l’inégalité de salaires et de niveaux hiérarchiques à responsabilités égales, tandis que les 25-45 ans se sentent discriminés. La plupart des binômes se dissolvent assez vite, surtout lorsqu’ils sont constitués de manière artificielle, pour bénéficier d’incitations financières. En revanche, c’est souvent des binômes intergénérationnels « spontanés » que viennent les idées neuves, les valeurs essentielles. En admettant la scission des générations, aurait-on finalement enrichi leur interaction ?

Retrouvez le scénario fictif

complet de la Fing sur sfrplayer.com

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.

A PRENDRE« En matière de technologies numériques, là où nos aînés devaient faire la preuve de

leurs compétences, on considère que les nôtres sont innées. La société actuelle, nous en sommes membres de droit. »Un graphiste et webdesigner indépendant.

« Le numérique permet de mieux mesurer le talent de chacun pour le rémunérer en fonction de ses compétences, et non plus de son ancienneté ou de son statut. Cela peut contribuer à restaurer la confiance entre collaborateurs. »Un ingénieur dans un groupe industriel.

A LAISSER« La crise du travail que nous connaissons est liée à la fin d’un modèle. Avant

30 ans et après 55 ans, il est devenu très difficile de trouver un job. Il y a donc une désillusion légitime et une méfiance justifiée à l’égard de l’entreprise-Big Brother. »Un cadre de la direction générale du travail.

« Le problème des digital natives, c’est qu’ils prennent le travail comme un jeu et n’ont pas toujours conscience de certains risques lorsqu’ils communiquent avec l’extérieur de l’entreprise. En tant que manager, je suis obligé de les fliquer. »Un fondateur d’une agence de communication digitale.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

30 — SFRPLAYER30 — SFRPLAYER

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 33: Version PDF accessible

JACQUES FROISSANT « CE N’EST PAS UNE QUESTION D’ÂGE. » LE DIRECTEUR DU CABINET DE CONSEIL ET DE RECRUTEMENT ALTAÏDE, SPÉCIALISÉ DANS LE NUMÉRIQUE, ACCOMPAGNE DES START-UP DIGITALES MAIS AUSSI DES ENTREPRISES TRADITIONNELLES. IL NOUS EXPLIQUE COMMENT SE FORME UN « DIGITAL ACTIF ».

•Diriez-vous que l’intégration des outils numériques par les colla-borateurs d’une entreprise n’est qu’une question de génération ?Dire que, par définition, les plus de 50 ans ne comprennent rien au numérique serait absurde. J’ai fait une mission de deux ans en tant que DRH et j’ai constaté que les blocages n’étaient pas forcément le fait des seniors. Il s’agissait d’une société de services en ingénierie informatique « à l’ancienne », qui souhaitait organiser une journée de rencontre clients-prospects. Pour cet événement, la directrice marketing de tout juste 30 ans voulait faire des plaquettes d’invitation. Lorsqu’on lui a dit : « Non, on va plutôt faire un minisite et du buzz sur LinkedIn, Twitter et autres réseaux sociaux », c’est elle qui a bloqué. Ce n’est donc pas une question d’âge.

•Puisqu’il s’agit plus vraisembla-blement de « culture numérique », comment s’y prend-on pour la faire entrer dans une entreprise ?

Avec une entreprise traditionnelle, on commence par le top management. On leur explique que leur business peut être révolutionné par le digital. Et pour qu’ils ne soient pas dépassés, on leur apporte une culture générale de base en leur faisant créer des comptes Twitter ou autres. Leurs peurs vis-à-vis du numérique tiennent au fait qu’ils ne savent pas en parler. Mais pour dépasser ces peurs, il leur suffit de mettre les mains dans le cambouis et de manipuler les outils. Ce n’est pas si difficile, d’autant qu’ils ont tous, ou presque, un iPad à la maison.

•Lorsqu’il y a conflit de générations à cause du numérique, comment se résout-il ?S’il y a un choc entre une direction des systèmes d’information et les jeunes en entreprise parce que ceux-ci utilisent Firefox ou sont accros aux réseaux sociaux, interdire est absurde : les plus aguerris trouveront toujours le moyen de hacker, de passer à travers la barrière. Il faut simplement que chacun des deux camps s’adapte à d’autres rythmes.

« AVEC UNE ENTREPRISE TRADITIONNELLE,

ON COMMENCE PAR LE TOP MANAGEMENT. »

— TRAVAIL CONNECTÉ —

31 — SFRPLAYER

Page 34: Version PDF accessible

FLEXIJOBSLa mise en réseau des internautes éclate

l’ancienne dichotomie producteur / consommateur pour nous faire entrer dans une ère de la

contribution généralisée, à titre gratuit ou payant, avec des partenaires de plus en plus

occasionnels et variés. Une mutation qui remet en question de nombreux schémas. Explication.

Que nous apprend la multiplication des plateformes contributives telles que Kaggle (participation volontaire de scientifiques à des questions posées par des entreprises ou des gouvernements)

ou Amazon Mechanical Turk, où chacun propose une rémunération pour la réali-sation de « minitâches » ? Pour Henri Verdier, président du pôle de compétiti-vité Cap Digital, ce genre de nouveaux

— TRAVAIL CONNECTÉ —

32 — SFRPLAYER

Page 35: Version PDF accessible

services démontre que « nous sommes entrés dans une nouvelle ère indus-trielle, où il y a beaucoup plus d’intel-ligence à l’extérieur des organisations qu’à l’intérieur. »Cette externalisation de l’intelli-gence pose question : collaborer de l’extérieur prive-t-il du lien social et collectif ? Comment assurer la qualité de la production d’un contributeur ou d’une équipe éphémère ? Sans oublier la délicate question de la précarité : proposer librement ses compétences et se voir rétribué à la tâche pourrait bien représenter un changement positif, pourvu que chacun trouve sa place sur un marché de la « contribution » géné-ralisée. Michel Sasson, consultant en management de l’innovation, distingue justement trois types de collaboration : la collaboration de « valorisation, telle la contribution Wikipédia, où l’expertise prédomine ; celle d’obligation, incitée par l’employeur ou destinée à bénéfi-cier d’une rémunération ; et celle de substitution, inévitable, pour faire face à une crise économique ». La première typologie présente l’avantage de lier les contributeurs selon de nouvelles bases sociales, sans monétisation. Quant aux deux autres, seule une dimension

volontaire et v a l o r i s a n t e permettrait aux travailleurs de trouver du sens, de s’engager sur des projets conve-nant davantage à leurs compétences et à leurs valeurs. À l’image de certains travailleurs hyperflexibles et cumu-lards appelés slashers (2,5 % de la popu-lation), qui nous donnent un aperçu d’un avenir où les travailleurs, comme les contributions atomisées du Net, passent d’un projet ou d’une entreprise à une autre au gré de leurs envies.Symptôme principal des effets de cette culture de la contribution sur le marché du travail : la cote des « entreprises éphé-mères » montées le temps d’un projet éducatif ou associatif. Ces nouvelles structures, qui font leur miel de l’ADN contributif et collaboratif du Net, préfi-gurent sans doute les nouvelles formes de travail qui succèderont à celles d’un modèle aujourd’hui en crise : le contrat à durée indéterminée et la carrière linéaire dans une grande entreprise. La création d’une entreprise sur deux en 2011 sous le statut d’auto-entrepreneur est peut-être aussi à considérer sous cet angle.

« IL Y A BEAUCOUP PLUS D’INTELLIGENCE

A L’EXTÉRIEUR DES ORGANISATIONS

QU’A L’INTÉRIEUR »

RETROUVEZ L’INTERVIEW D'HENRI VERDIERSUR SFRPLAYER.COM

REPPIFY, PROFILS SPÉCIAUXLa start-up californienne Reppify fournit un tableau de bord en ligne aux DRH et autres recruteurs à la recherche de profils très pointus, afin de les diriger vers les candidats ayant été automatiquement identifiés comme les plus pertinents.reppify.com

LA SCOP, MODÈLE ALTERNATIFForme juridique permettant de créer sa SARL ou sa SA, selon que l’on souhaite être seul ou à plusieurs salariés-associés, la société coopérative de production constitue une bonne alternative à l’auto-entreprise ou autre statut de freelance.

TASKRABBIT, PAYÉ A LA TÂCHELa plateforme sociale TaskRabbit met en relation offres et demandes de menus services peu onéreux, tels que des travaux de bricolage ou autres aides ponctuelles, entre utilisateurs situés à proximité les uns des autres. taskrabbit.com

— TRAVAIL CONNECTÉ —

33 — SFRPLAYER

Page 36: Version PDF accessible

FLEXIJOBSCOMMENT TRAVAILLERONS-NOUS LORSQUE LES ENTREPRISES FERONT MASSIVEMENT APPEL A DES CONTRIBUTEURS PEU OU PAS RÉMUNÉRÉS ?

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.

En 2013, de nombreuses entreprises subissent encore de plein fouet la crise. Il leur faut impérativement trouver les moyens de diminuer leurs coûts fixes tout en devenant encore plus réactives. Dans ce contexte, toute forme d’apport venu de l’extérieur est non seulement bonne à prendre, mais salvatrice. Une véritable « économie de la contribution » prend forme, et les organisations misent sur le crowdsourcing pour mener à bien un maximum de leurs activités. Les services de R&D rémunèrent les meilleures réponses à des questions posées sur des plateformes contributives, l’assistance et la maintenance se font via des forums où les plus actifs sont récompensés… Et en 2017, 40 % du chiffre d’affaires d’Ikea proviendront de la vente des procédés de fabrication et des matériaux bruts, les clients faisant le reste. Les services

marketing surfent sur la vague de la « consommation collaborative » et invitent les consommateurs à concevoir eux-mêmes des publicités ou à devenir community managers en échange de divers avantages. Si ces contributions « payées » symboliquement ont d’abord été considérées comme autant d’opportunités d’arrondir ses fins de mois, leur systématisation finit par être sévèrement remise en cause suite au lancement de la Fiat Mio, voiture intégralement conçue de manière collaborative par des automobilistes du monde entier. Entreprises et pouvoirs publics eux-mêmes doivent se rendre à l’évidence : s’assurer l’exclusivité d’une expertise ne peut se faire que par contrat, et moyennant une rémunération digne de ce nom.

Retrouvez le scénario fictif

complet de la Fing sur sfrplayer.com

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.

A PRENDRE« L’approche binaire qui qualifie alternativement les individus de travailleurs et

de consommateurs est à bout de souffle : la contribution comme complément de revenus ou pour le plaisir permet de sortir de cette bipolarité sans issue. »Un cadre dans une société d’assurances.

« Quand on donne un conseil sur un forum de bricolage, on ne demande aucune contrepartie mais on peut ensuite être contacté directement, et se faire payer pour donner un coup de main à quelqu’un qui en aurait besoin. »Un auto-entrepreneur dans le bâtiment.

A LAISSER « Le problème de l’atomisation du marché du travail, où l’on deviendrait

tous des microentreprises, est qu’elle aboutit à une mise en concurrence individuelle de chacun avec tous. Seuls les mieux équipés et les mieux formés, en matière de technologies numériques notamment, s’en sortiront. »Un professeur d’économie à l’université.

« On multiplie aujourd’hui les entreprises éphémères, avec très peu de temps pour se créer un tissu industriel autour de soi. Désormais, un travail peut durer une semaine, puis on doit passer à autre chose. »Un administrateur civil à la direction générale du travail.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

34 — SFRPLAYER34 — SFRPLAYER

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 37: Version PDF accessible

INVITÉ SPÉCIAL : BERNARD STIEGLER

Invité spécial de SFR PLAYER, Bernard Stiegler affirme dans les pages qui suivent que nous entrons dans une nouvelle ère industrielle : celle de la contribution. Il décrypte les apports de la culture de l’open source à l’économie du travail.Philosophe visionnaire et directeur de l’Institut de recherche et de formation (IRI) du Centre Pompidou, Bernard Stiegler axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles – sociales, politiques, économiques et psycholo-giques – apportées par le développe-ment technologique et notamment par les technologies numériques. Prophète de l’économie de contribu-tion, Stiegler examine la société du savoir, les technologies cognitives et, plus récemment, les nouvelles formes de travail permises par l’économie numérique. À travers Ars Industrialis, « association internationale pour une

politique industrielle des technologies de l’esprit », qu’il a cofondée, il travaille à imaginer les bases d’un système plus viable sans pour autant abandonner le capitalisme. Une économie de la contribution, favorisant l’émergence d’externalités positives et dont la meil-leure illustration est le développement de l’open source et la « transformation comportementale » dont il est le fruit. La technologie numérique permet ainsi l’émergence d’une économie où consom-mateurs et producteurs peuvent être remplacés par des contributeurs. Ce fonctionnement en rupture avec l’éco-nomie de marché classique, ce partage, est analysé comme pouvant être porteur de processus de sublimation.Bernard Stiegler est également l’auteur de nombreux ouvrages dont le dernier, États de choc : Bêtise et savoir au XXIe siècle, a été publié cette année aux éditions Mille et une nuits.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

35 — SFRPLAYER

Page 38: Version PDF accessible

L'ÈRE DE LA CONTRIBUTION

Pour le philosophe Bernard Stiegler, le numérique nous fait entrer dans une nouvelle ère industrielle :

celle du travail contributif. Entretien.

« LE LOGICIEL LIBRE EST NON SEULEMENT UNE ÉCONOMIE RENTABLE, MAIS MAJORITAIRE AUJOURD’HUI, DONC C’EST L’AVENIR DE L’INFORMATIQUE. »

•Vous avez affirmé que l’open source modifie les comportements au travail. De quelle manière ?Je pars de mon expérience pratique et professionnelle. Je suis professeur de philosophie mais j’ai toujours eu des acti-

vités de développe-ment de structures (INA, IRCAM, IRI). Les gens qui travaillaient dans ces structures étaient de fervents adeptes du logi-ciel libre. J’ai donc découvert cette économie-là et j’ai observé des phéno-mènes assez frap-pants. Notamment le fait que ceux qui

travaillaient chez moi étaient souvent moins payés que s’ils avaient accepté les offres que leur faisaient de grandes entreprises, sur du logiciel proprié-taire. Mais ils ne voulaient pas partir parce qu’ils étaient davantage motivés par leur travail que par leur salaire. Pour moi, ça a été extrêmement frap-pant. Parce qu’aujourd’hui, quand on dirige une entreprise, l’un des plus gros problèmes c’est la motivation des gens… Y compris des grands patrons, dont un certain nombre marchent à la cocaïne, au whisky ou aux antidépresseurs. J’ai découvert des gens ultramotivés par leur boulot. Mon problème ce n’était pas de les faire bosser, mais de les faire partir !

•Dès lors, quels nouveaux modes de relation entre travailleur et employeur le numérique autorise t-il ?

Nous vivons l’entrée dans un nouveau mode de travail : l’ère du travail contri-butif, où le contributeur n’est ni simple-ment un producteur, ni simplement un consommateur. Y compris dans le monde industriel, qui évolue. Pour le dire autrement, de manière plus claire et directe, nous sortons du consumé-risme. Je pense que le consumérisme a vécu. C’est un modèle économique qui est devenu toxique – bien qu’il ne l’ait pas toujours été – pour les esprits et pour l’environnement. Le consumérisme est basé sur des producteurs prolétarisés, qui travaillent sans savoir ce qu’ils font parce que ce qu’ils développent n’est pas un savoir mais une adaptation à un poste de travail. Ils sont de plus en plus soumis à des systèmes automatiques, partout, même les médecins. Quant aux consom-mateurs, eux-mêmes perdent l’initia-tive, ils doivent s’adapter à l’offre. Ils ne peuvent plus développer des cultures ou des pratiques sociales, ils sont complète-ment passifs. Et ça, les gens n’en veulent plus, surtout les jeunes. En même temps, on est dans une société hyper-consumériste… Mais ce que j’appelle un modèle contributif, c’est un modèle qui dépasse cette situation. On emploie le mot « contributif » à toutes les sauces. Par exemple, Marie-Anne Dujarier a fait un livre, Le Travail du consommateur, pour définir le fait que par exemple, à la SNCF, c’est le client qui fait désormais le travail que faisait le guichetier aupa-ravant. C’est une autre vision. D’autres, par ailleurs, appellent « contribution » le human computing : faire travailler les gens sur des microtâches en les sous-payant, dans des conditions de crétinisa-tion. Pire : le marketing contributif est

— TRAVAIL CONNECTÉ —

36 — SFRPLAYER

Page 39: Version PDF accessible

une sorte d’hyper-consumér i sme . Ce n’est pas un autre modèle, c’est l’utilisation de la traçabilité, de l’interactivité ou des réseaux sociaux à des fins de profiling. Ça, ce n’est pas ce que j’appelle le modèle contributif.

•C e r t a i n e s formes de c o n t r i b u t i o n sont-elles ou peuvent -e l les devenir une acti-vité rentable, d é c e m m e n t rémunérée ?J’en suis tout à fait convaincu, mais il faut distinguer deux types de rentabilité. Il y a des rentabilités monétarisées et d’autres qui ne le sont pas. Le logiciel libre est non seulement une économie rentable, mais majoritaire aujourd’hui, donc c’est l’avenir de l’informatique. Mais il y a plein de modèles différents, en fonction des secteurs. Sont en train d’émerger des modèles dits « fab labs », qui consti-tuent des économies « glocales », dont je crois qu’elles sont d’avenir. Par exemple, cela commence à se développer un peu en Afrique de l’Ouest, ou encore aux États-Unis, dans l’agriculture.On qualifie souvent de contributifs les modèles coopératifs ou mutualistes. Ça ne veut pas dire que vous devenez un financier contributif, ça veut dire que

quand vous êtes mutualiste, vous conservez une certaine respon-sabilité, une connaissance du fonctionnement et vous n’êtes pas un simple consom-mateur. Certaines entreprises n’ont pas été prises dans la crise de 2008 parce qu’elles f o n c t i o n n a i e n t sur ce modèle mutualiste, et que leurs statuts et leurs sociétaires les empê-chaient d’aller spéculer sur les marchés. C’est très important. Dans le domaine

« LA PRODUCTION REDEVIENT

BEAUCOUP PLUS LOCALE ET SE

DÉPLOIE. C’EST LE DÉVELOPPEMENT

D’UNE ÉCONOMIE DE RÉSEAU,

DÉCENTRALISÉE... »

— TRAVAIL CONNECTÉ —

37 — SFRPLAYER

Page 40: Version PDF accessible

de l’énergie, de la même manière, on voit se développer des réseaux contri-butifs locaux, par exemple dans le nord de la Bretagne, qui reposent sur des smart grids ou une intelligence collective de la consom-mation et de la production. La produc-tion redevient beaucoup plus locale et se déploie. C’est le développement d’une économie de réseau, décentralisée, où l’on fonctionne beaucoup moins avec des systèmes centraux, parce que lorsqu’on transmet l’électricité d’une centrale nucléaire à 200 ou 300 kilomètres de là, les câbles consomment une partie de cette électricité. Ce n’est pas très rentable.

•Faudra-t-il, dans un avenir proche, donner un statut légal à ce nouveau type de travail pour enca-drer cette nouvelle économie ?Oui, ça me semble extrêmement impor-tant. Un statut avec des clauses parti-culières selon les secteurs. Le défaut de certains penseurs de la contribution, c’est qu’on ne peut pas raisonner de la même manière, à partir de grandes généralités, selon qu’on est dans l’énergie, dans la finance ou dans l’agri-culture. Je serais partant pour orga-niser de grandes assises nationales, et européennes d’ailleurs, de la contribu-tion. La France est un leader interna-tional sur ce sujet, mais si on ne fait

rien ici, c’est vraiment dommage. Ce sont surtout les États-Unis qui sont en train d’installer une nouvelle économie. Nous, on regarde passer le train, alors que beaucoup d’idées viennent d’ici.

•De nouvelles inégalités ne vont-elles pas voir le jour, entre des « experts » et des travailleurs inter-changeables, aux compétences plus basiques, dans l’économie de la contribution ? Je ne vois pas ça comme ça. D’abord le règne des experts est en déclin. L’image de l’expertise, autrement dit le consulting, est plutôt médiocre suite à plusieurs catastrophes. Et puis le contributeur de demain n’est pas un petit bricoleur du dimanche, c’est un amateur, au vieux sens du terme. On le traduit en anglais par connoisseur. C’est quelqu’un qui est d’abord motivé par des centres d’intérêt plutôt que par des raisons économiques, mais qui peut développer une expertise parfois plus grande que ceux qui sont motivés par des raisons économiques.

« LE CONTRIBUTEUR DE DEMAIN N’EST PAS UN PETIT BRICOLEUR DU DIMANCHE, C’EST QUELQU’UN QUI EST D’ABORD MOTIVÉ PAR DES CENTRES D’INTÉRÊT PLUTÔT QUE PAR DES RAISONS ÉCONOMIQUES »

— TRAVAIL CONNECTÉ —

38 — SFRPLAYER

Page 41: Version PDF accessible

39 — SFRPLAYER

CE CODE QR A LE POUVOIR D’ÉCLAIRCIR VOS VUES

SUR LE NUMÉRIQUE. SCANNEZ-LE ET PROFITEZ

EN AVANT-PREMIÈRE DE LA NEWSLETTER SFR PLAYER !

— NEWMERIQUE —

39 — SFRPLAYER

Page 42: Version PDF accessible

MOBILITÉ : 1, 2, 3, 4 !Êtes-vous travailleur sédentaire, mobile occasionnel,

hypermobile voire carrément hyperagile ? En démultipliant les points de connexion,

le numérique a transformé notre rapport au lieu de travail. SFR PLAYER a illustré les quatre

sociotypes du travailleur (plus ou moins) mobile, en se basant sur un rapport du cabinet d’étude

sociologique Chronos. Alors, vous vous reconnaissez ?

LE TRAVAILLEUR SÉDENTAIRE Le travailleur sédentaire est peu confronté au numérique dans son travail. Équipé au minimum, doté plutôt d’outils fixes, il est fortement centré sur le siège de l’entreprise. Il témoigne d’un monde qui bouge encore peu.

À l’image : Jean-Paul, commercial en transport-logistique, prend à cœur d’imprimer ses e-mails « pour les avoir toujours à disposition », précise-t-il. Justement, ses e-mails, il ne ressent vraiment pas le besoin de les recevoir sur smartphone : pour lui, Internet reste un outil qu’il utilise de son ordinateur de bureau.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

40 — SFRPLAYER

Page 43: Version PDF accessible

LE MOBILE OCCASIONNELLe mobile occasionnel quitte lentement le modèle de travail d’hier pour entrer dans les usages professionnel du numé-rique, aidé par sa familiarité avec le numérique personnel. Pour le reste, il demeure dans le tropisme du « siège ».

À l’image : Frappée par la facilité d’uti-lisation des tablettes, Charlotte vient de convaincre sa chef de service de l’en équiper. Elle s’en sert d’ailleurs souvent pour prendre des notes en réunion : pour des raisons de sécurité, son ordinateur de bureau, bien que portable, ne peut se connecter au réseau qu’en passant par le câble Ethernet.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

41 — SFRPLAYER

Page 44: Version PDF accessible

LE TRAVAILLEUR HYPERMOBILELe travailleur hypermobile représente la figure de l’indépendant. L’équipement numérique de ce travailleur affranchi du « siège » statutairement, par choix ou par contrainte, assure son autonomie avant d’être un instrument d’échanges professionnels. L’hypermobile est celui dont la part de localisation « domicile » du travail est la plus prononcée.

À l’image : Le bureau de Stéphane, c’est chez lui. Ce graphiste indépendant discute au téléphone de la maquette d’un projet à venir avec un client. Sa fille le sollicite en plein travail, ce qui n’a pas l’air de le gêner plus que ça. D’ailleurs quand il enverra son devis par mail, Julia sera sans doute sur ses genoux !

42 — SFRPLAYER —

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 45: Version PDF accessible

LE MOBILE HYPERAGILELe mobile hyperagile se caractérise par son autonomie et sa flexibilité face à l’écosystème numérique, tant par les outils qu’il utilise, plus nombreux et plus mobiles que chez les autres types, que par les localisations, les tempora-lités et les liens sociaux mis en œuvre par son travail. C’est la figure la plus aboutie du travail mobile. Une figure du travailleur en devenir ?

À l’image : Sofia, journaliste, profite d’une visite au centre d’art numérique La Gaîté Lyrique pour se connecter au WiFi et envoyer des e-mails… sur la terrasse, tant qu’à faire ! Toujours connectée aux réseaux sociaux, elle a pris pour habitude d’utiliser son smart-phone comme un second écran de navi-gation pour vérifier Twitter, Facebook et Instagram, lesquels lui servent d’outils à la fois personnels et professionnels.

Cette typologie illustrée est issue d’une étude publique disponible sur wite2-0.fr. Elle a été financée par Oséo et réalisée début 2012 par Chronos et Sereho avec TelecomParisTech, Atos et Citica. Réalisée en ligne sur 530 répondants, elle ne prétend pas être représentative.

43 — SFRPLAYER —

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 46: Version PDF accessible

EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES

Comment le numérique diffuse ses valeurs dans la façon de travailler et de manager ?

Exemples choisis avec la SNCF, SFR et Pernod.

SNCFPatrick Ropert, directeur de la communication.

•Vous avez récemment mis en place le programme D++. De quoi s’agit-il ?D++ est un programme de formation à la culture numérique pour le top management de SNCF. Nos managers ne sont pas tous sensibles aux enjeux de la révolution numérique. Pourtant, cette révolution modifie en profondeur un groupe de mobilités comme le nôtre. Il est indispensable de comprendre ce que cela transforme dans la relation clients, dans la distribution, dans notre

production, dans nos modèles écono-miques et aussi dans notre manage-ment et notre culture. Avec D++, nous voulons accélérer la dimension digitale de SNCF, et amener nos tops managers à penser et à agir digital !

•Concrètement, comment cela se traduit-il ?Nous avons imaginé un système de marches d’escalier partant de l’infor-mation-sensibilisation et allant vers des réalisations très opérationnelles. Pour commencer, nous plongeons nos managers dans ce que nous appelons des twitt schools, pour leur expliquer comment fonctionnent les réseaux

— TRAVAIL CONNECTÉ —

44 — SFRPLAYER

Page 47: Version PDF accessible

sociaux et comment les utiliser. Nous organisons également des sessions de reverse mentoring, des rencontres avec de jeunes agents issus de la généra-tion Y durant lesquelles ils échangent sur les attentes professionnelles de ces jeunes, leur ressenti de l’entreprise, leur perception des nouvelles technolo-gies. Autre élément de notre dispositif : des rencontres avec les « start-upers » du Camping, un incubateur dont SNCF est partenaire. C’est toujours un moment très fort dû au gigantesque écart de culture entre nos dirigeants et ces jeunes entrepreneurs. Nos mana-gers sont d’ailleurs impressionnés par la créativité, la spontanéité et la force de conviction de ces néo-entrepreneurs.

•Il s’agit en fait de développer et d’ancrer une véritable culture de l’innovation au sein du groupe ?L’innovation est dans les gènes de SNCF depuis la création du ferroviaire. L’une des plus grandes fiertés fran-çaises est quand même le TGV ! Le

programme D++ vient appuyer le virage de l’inno-vation par le digital que nous avons pris il y a plusieurs années avec Voyages-SNCF.com. Nous sommes à l’écoute des demandes des voyageurs, nous souhaitons nous enrichir des idées et des expertises digitales venues de nos équipes et venues d’ailleurs. Les laboratoires d’idées comme le TGV Lab et la mise en place de la plateforme open data, créée par SNCF pour faire émerger des applications capables de révolutionner les services, vont dans ce sens. Cette démarche d’écoute et d’innovation digi-tale ne peut être engagée et menée à bien que si le management de SNCF est 100 % à bord de cette mutation. D’où le programme D++.

« AMENER LES TOP MANAGERS

A PENSER ET AGIR DIGITAL. »

SFRBenjamin Revcolevschi, directeur Services & Cloud SFR Business Team.

•Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la Chocolaterie ?La Chocolaterie est le surnom donné à l’équipe de management de la direc-tion Services & Cloud de la branche Entreprise de SFR et à l’aventure dans laquelle elle s’est lancée. C’est une nouvelle façon de travailler, en phase avec les valeurs de la culture web que sont le partage, l’ouverture, le collabo-ratif. C’est donc un espace où on fait plus que partager ou collaborer. Objectifs, projets, idées, crises, décisions : tout y devient l’affaire d’une équipe.À la chocolaterie, il y a au centre une grande table entourée d’espaces de travail, petites tables rondes, comp-toirs, poufs… où nous sommes installés avec mon équipe de management. C’est là qu’étaient nos bureaux. Nous avons décidé d’abattre les cloisons et de nous réunir de façon permanente.La Chocolaterie, c’est une ouverture, au sens propre comme au sens figuré. Pas de porte, pas de rendez-vous, la disponi-bilité est la règle : les membres de nos

équipes comme les personnes de SFR qui ont un sujet à travailler avec nous viennent à tout moment nous solliciter, trouver les bons interlocuteurs et donc toujours une réponse.En nous rapprochant, nous travaillons autrement. Nous sommes plus effi-caces et capitalisons sur notre énergie collective !Chaque besoin, idée, objectif, problème est immédiatement sur la table et comme tous ceux qui ont un élément de la réponse ou une pièce du puzzle, sont là, réponses et actions sont immédiates.

•Précisément, comment cette ouverture se manifeste-t-elle dans le fonctionnement du lieu ?

— TRAVAIL CONNECTÉ —

45 — SFRPLAYER

Page 48: Version PDF accessible

Après consultation, cette nouvelle approche, qui demande aux managers de renoncer à leur confort et à leur position et exige un effort impor-tant d’ouverture aux autres, a été adoptée à l’una-nimité par toute

l’équipe de management.Ce n’était pas évident au début, il a fallu s’adapter, mais très vite nous nous sommes rendu compte des béné-fices d’une telle organisation. Cette manière de travailler en groupe tout en manageant son équipe et sans perdre de vue ses objectifs propres demande une nouvelle forme de disci-pline. La collaboration est le mode par défaut. Il faut apprendre à s’isoler, à sortir, pour traiter des sujets indi-viduels – j’ai presque envie de dire personnels.

Corollaire indispensable : la confiance. Les sujets, les problèmes, les accords et désaccords sont connus, partagés. Même nos réunions ont lieu dans la Chocolaterie, au vu et au su de tous. L’information est native. Cela déve-loppe une grande foi en la discrétion, la compréhension et la volonté construc-tive de ses pairs.

Enfin, il faut une très grande agilité d’esprit. Pouvoir sortir d’un clic du sujet sur lequel on travaille pour réagir sur un autre, apporter son grain de sel et se replonger aussi vite dans son exercice. C’est un bel effort de concen-tration et d’efficacité dont on avait pu perdre l’habitude. Cela explique que les esprits aient régulièrement besoin de se détendre. La Chocolaterie a son « mur », qui sert à exprimer sa créativité, à marquer les grands jalons franchis et les résultats, et sert aussi d’exutoire… C’est aussi comme ça que se crée une culture collective, avec humour et un peu d’autodérision. La responsabilité managériale de l’équipe repose sur le même principe d’agilité. Il y a toujours quelqu’un pour décider au nom du comité de direction, quel qu’y soit son rôle. Il existe un principe de subsidiarité entre nous, chaque membre de l’équipe de management peut décider au nom des autres, selon qui est présent. Nous sommes collectivement solidaires de la décision. Cela renforce l’émulation. Cela permet aussi une forte solidarité en cas de coup dur ou d’urgence.Nous avons aussi développé nos outils et nos routines pour structurer ce mode très vibrionnant et réactif. Nous commençons la semaine par un paperboard meeting très court, debout, où nous partageons les grandes actions et les priorités de la semaine. Les réunions agiles remplacent les comités et sessions de contrôle des actions formelles. Les débriefs sont oraux, immédiats, systématiques et les urgences sont traitées en direct. Nous sommes enfin très vigilants à embarquer avec nous la plus grande part possible de l’organisation. Chaque jeudi, nous y organisons une happy hour ouverte à tout SFR pour tenir chacun au courant de nos avancées, échanger sur nos projets, répondre aux questions.Prendre du plaisir fait partie intégrante de ce nouveau mode de fonctionnement : l’ambiance et la déco sont bon enfant, conviviaux. Chacun amène son propre appareil selon le principe du BYOD (« Bring your own device »). Et à tour de rôle et de façon spontanée, chacun des membres de l’équipe ou de SFR apporte du chocolat sous la forme de son choix… ! C’est aussi une forme d’engagement !

•Déjà des résultats ?Le lancement du premier fournis-seur français d’énergie numérique à

« NOUS SOMMES COLLECTIVEMENT SOLIDAIRES DE LA DÉCISION. CELA RENFORCE L’ÉMULATION ET LA SOLIDARITÉ EN CAS DE COUP DUR OU D’URGENCE. »

— TRAVAIL CONNECTÉ —

46 — SFRPLAYER

Page 49: Version PDF accessible

destination des entreprises, Numergy, en partenariat avec Bull et la Caisse des Dépôts ! Nous n’aurions pu mener ce projet, de l’idée au déploiement et aux premiers clients, en un temps

aussi court. La Chocolaterie a permis non seule-ment de se mettre en mode start-up, mais aussi que toutes les contri-butions et énergies du groupe – finance, juridique, ingénierie, SI, communica-tion, etc. – viennent s’agréger avec viva-cité et efficacité.C’est aussi l’endroit où sont pensés nos nouveaux services dans le cloud, autour des communications en entreprise ou de la relation client. Mais vous en enten-drez parler davantage d’ici peu…

« NOS RÉUNIONS ONT LIEU AU SU

ET AU VU DE TOUS. L’INFORMATION

EST NATIVE. »

PERNOD Pour le géant des spiritueux Pernod, le numérique est une prio-rité en interne : bilan d’une phase d’expérimentation d’initiatives TIC originales chez Pernod par Judith Matharan de la communication interne et du digital.

•À partir de quand et pour quelle raison Pernod a-t-il senti qu’il était nécessaire de s’intéresser aux usages des TIC en entreprise ? Le point de départ consistait à insérer au cœur de nos équipes les réflexes induits par l’innovation et le numérique. Nous souhaitions nous lancer dans les mécaniques des réseaux sociaux en étant armés. Cette volonté partait d’une idée forte : l’importance pour nous de travailler dans le contact, dans la convi-vialité. Pourtant nos équipes ne savaient pas forcément bien retranscrire cette valeur de marque dans le monde digital. Avant quoi que ce soit, nous avons produit des études d’usage : est-ce que les employés achètent en ligne, comment se connectent-ils au Net (voire sont-ils connectés ?). On part souvent de l’idée reçue que ce sont les plus de 35 ans qui sont les moins sensibles au numérique, mais c’est bien plus compliqué… Par exemple, l’absence de mobilité de poste, ou encore le niveau

de formation, peuvent être des indices de rétractabilité au numérique.

•Quelles ont été les initiatives lancées en ce sens ?Il y a deux ans, nous avons travaillé de manière expérimentale sur une plate-forme collaborative destinée à l’ensemble des collaborateurs. Il s’agissait d’un blog où chacun pouvait créer un profil, déposer une idée, et commenter les articles publiés. Cette expérience nous a appris que tout le monde voulait contribuer. Du coup, nous avons lancé une nouvelle version d’Intranet collaboratif entière-ment créé par les salariés, et équipé toute notre force de vente d’iPhones sur lesquels nous n’avons pas imposé un usage stricte-ment professionnel. Même chose dans le cadre des usines, où nous avons placé des cybercafés, accompagnés de formations sur l’ensemble des usages d’Internet. Nous avons également monté des « quarts d’heure digitaux » auprès du comité de direction afin qu’ils puissent montrer la voie. On y vient présenter un concept, une idée, une tendance. Ça permet d’attirer l’attention sur des problématiques liées à leur activité, et montre que le numérique n’est pas cloisonné, et touche chacune de leurs activités. Ce principe a été étendu au reste des employés sous forme de vidéos réalisées pour l’interne et par l’interne.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

47 — SFRPLAYER

Page 50: Version PDF accessible

LECTURE EN COURS

Notre dossier vous a donné envie d’en savoir plus sur les nouveaux liens entre numérique

et travail ? SFR PLAYER vous propose une sélection bibliographique sur mesure. Allez, au travail !

— TRAVAIL CONNECTÉ —

Page 51: Version PDF accessible

LEAN STARTUP, ADOPTEZ L’INNOVATION CONTINUE

Comment adapter son offre pour suivre les évolutions de marché et être compé-

titif ? C’est la question à laquelle répond Eric Reis grâce à sa méthodologie

basée sur l’exemple d’entreprises, petites ou grandes, issues du numérique. Le

tout en s’inspirant de méthodes de management innovantes qui ont su sortir

des sentiers battus.

Eric Reis, Pearson, 2012.

VIVE LA CO-RÉVOLUTION ! POUR UNE SOCIÉTÉ

COLLABORATIVE

Pour les auteurs de cet ouvrage, savoir collaborer

en bonne intelligence est l’un des nouveaux enjeux

à prendre impérativement en compte pour une

meilleure qualité de vie collective, notamment au

travail et dans nos pratiques managériales.

Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot, Alternatives,

2012.

UNE CROISSANCE INTELLIGENTE… DEMANDONS

L’IMPOSSIBLE !

Pour sortir de la réflexion manichéenne sur la ques-

tion de la croissance, cet ouvrage collectif aborde la

notion de croissance à travers les questions d’intel-

ligence partagée, de réseaux sociaux et de vitesse

de transmission des informations.

Ouvrage collectif sous la direction de Philippe

Lemoine, Descartes & Cie, 2012.

35 REPÈRES POUR MIEUX TRAVAILLER DE CHEZ SOI

Comment tirer parti du fait de travailler à la

maison ? Dans ce livre, les bons conseils d’ex-

perts dans des domaines aussi variés que le Feng

Shui, la productivité ou la diététique foisonnent

pour donner des idées pratiques et facilement

applicables.

Christie Vanbremeersch et Marie Bousquet,

Leduc.s, 2012.

LA SEMAINE DE 4 HEURES : TRAVAILLEZ MOINS,

GAGNEZ PLUS ET VIVEZ MIEUX

Pour en finir avec les façons de travailler obsolètes

et gagner en productivité, Timothy Ferriss a mis

au point une ingénieuse méthode pour travailler

seulement… quatre heures par semaine ! Un

best-seller.

Timothy Ferriss, Pearson, 2010 (2e édition).

OÙ VA LE TRAVAIL À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ?

Les études empiriques présentes dans cet ouvrage

réservent parfois des surprises sur nos nouveaux

usages et les nouveaux comportements entre

collègues induits par les outils numériques.

Ouvrage collectif sous la direction d’Anne-France

de Saint-Laurent Kogan et de Jean-Luc Metzger,

Mines Paris-Les Presses-ParisTech, 2007.

LE TÉLÉTRAVAIL EN

FRANCE : LES SALARIÉS

SONT PRÊTS !

Si le concept du télétra-

vail peut paraître idyl-

lique à certains (voir

notre sujet « Dis-moi

où tu travailles »), dans

les faits, les freins et

limites sont aussi à

prendre en compte pour

le bien-être des travail-

leurs. Un essai à lire

avant d’envisager de

sauter le pas.

Pierre Morel à

l’Huissier et Nicole

Turbé-Suetens,

Pearson, 2010.

ET SUR VOS TABLETTES TACTILES« QUESTIONS NUMÉRIQUES 2012-2013 »

Cette publication de la Fing (Fondation Internet

Nouvelle Génération) offre un panorama global

des enjeux futurs du numérique au sens large,

pour mieux anticiper les grands débats de demain.

Incontournable.

« LA FRONTIÈRE ENTRE TRAVAIL ET VIE PRIVÉE »

Parce que les chiffres sont parfois plus parlants que

de longs discours, cette étude permet d’évaluer de

façon significative les effets des nouvelles technolo-

gies dans le cadre du travail et sur le mode de vie

des salariés.

Sondage OpinionWay pour les éditions Tissot, 2010.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

49 — SFRPLAYER

Page 52: Version PDF accessible

TRAVAILLEUR CONNECTÉ

LE GUIDE DE SURVIE SFR PLAYER vous propose ici quelques solutions

pour déjouer les pièges du travail connecté et optimiser les opportunités de votre vie de travailleur numérique.

Travailler dans la matrice numé-rique requiert des capacités d’or-ganisation et d’adaptation dont nous ne disposons pas naturelle-ment. Comment faire pour être effi-cace, quand Internet, les vidéos de chats et les notifications Facebook et Twitter nous entraînent tout droit vers une irrémédiable perte de concentration ? Ou encore : comment passer des journées entières chez soi, avec comme seuls collègues de travail son ordina-teur et son navigateur ? Et enfin : comment exploiter au mieux les outils numériques pour travailler à plusieurs ? Suivez le guide !

ÊTRE PLUS PRODUCTIF, LE STRESS EN MOINS : LA MÉTHODE GTD (GETTING THINGS DONE)

Vendredi soir, 18 h 30. Vous venez de perdre trois heures sur Facebook. La note que vous deviez rendre le jour

même est à peine entamée. Votre boîte de réception affiche 127 mails non lus. Votre to-do list enfle de jour en jour. Votre sauveur : la méthode Getting Things Done, développée par David Allen, qui donne des clés pour être plus efficace et plus productif, sans stress. Résumé en cinq étapes du process idéal de workflow management.Collecter : nous avons en tête, dans nos mails et dans nos téléphones des centaines de choses que nous devons faire. Il faut les rassembler et les noter au fur et à mesure : les pros, les persos, les urgents, les « peut attendre », etc.Traiter : quand un élément est noté, il faut se demander s’il est immédiatement réalisable. Si c’est non, on le jette ou on le met de côté. Les actions qui prennent moins de deux minutes doivent être faites immédiatement. Les actions plus longues se transforment en projet.Organiser : les items traités dans l’étape précédente sont classés dans une liste de projets, dans un agenda ou dans une liste « en attente ».Passer en revue : une fois par semaine, on relit ses listes, on met à jour et on nettoie.Faire : quatre critères permettent de choisir par quoi commencer : 1. Le contexte (où l’on se trouve, de quels outils on dispose). 2. Le temps disponible. 3. L’énergie disponible. 4. La priorité : choisir parmi les tâches « en concurrence » celle qui semble être la plus pertinente à faire avancer en fonction des trois critères précédents.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

50 — SFRPLAYER

Page 53: Version PDF accessible

MIEUX TRAVAILLER DE CHEZ SOI : LES REPÈRES POUR Y ARRIVER

Si vous êtes freelance ou auto-entre-preneur, vous travaillez peut-être déjà de chez vous. Si vous êtes salarié, il est possible que, d’ici quelques années, vos futurs employeurs (aidés par le cloud computing et les outils colla-boratifs) vous proposent des jours de télétravail. Nous sommes là pour vous aider à éviter le cliché du travail « pyjama-canapé » !Le lieu : même si vous avez organisé un poste de travail dans votre chambre, n’hésitez pas à « nomadiser » votre bureau. Un projet créatif ? Installez-vous près de la fenêtre. La rédaction de votre to-do list ? Sur la table de la cuisine.Le temps : travailler chez soi, c’est étaler son temps de travail sur son temps personnel et vice versa. Pour éviter ce phénomène, abstenez-vous de travailler pendant certaines plages horaires définies. Oui, la réponse à ce mail de 22 h 37 attendra demain matin. La sociabilité : trouvez un partenaire de travail. Par e-mail ou par messa-gerie instantanée, échangez avec lui ou elle sur vos projets, partagez vos bons moments, vos coups durs, et construisez des projets communs. Une manière de compenser l’équipe de bureau !Les clients : puisque chez vous, votre supérieur n’est pas là pour vous féli-citer, suscitez des réactions sur votre travail via une newsletter, un blog ou les réseaux sociaux, par exemple. Ces réac-tions seront une manière pour vous de formaliser vos résultats et de ressentir la satisfaction du travail accompli.

COOPÉRER : 1 + 1 = 3

Les services en « co- » – covoiturage, coworking, colunching… – se multi-plient. Les données s’ouvrent. Le libre se développe. Bienvenue dans l’éco-nomie collaborative !Comme l’expliquent les auteurs de Vive la co-révolution !, cette « logique de partage, de pollinisation, de convivia-lité » est propulsée par les outils numé-riques. Mais comment utiliser au mieux cette tendance de fond dans le travail ?Vous êtes manager ou chef d’entre-prise ? Remettez en cause le modèle organisationnel pyramidal traditionnel et choisissez d’être « Chief Chaos Officer » plutôt que « Chief Executive Officer » : aidez les gens à collaborer et apprenez à gérer l’intelligence collec-tive, par exemple via un réseau social d’entreprise ou encore en rendant social votre intranet.Vous êtes salarié ou indépendant ? Entourez-vous d’outils et de services gratuits tels que Dropbox, Google Drive ou Evernote pour optimiser le travail de groupe à distance. Partagez, encore et toujours, et forcez-vous à tisser un lien social professionnel qui enrichit votre travail à la maison !

S’organiser pour réussir : Getting

Things Done, David Allen,

Leduc.S Éditions, 2008.

35 repères pour mieux

travailler de chez soi, Christie

Vanbremeersch et Marie Bousquet,

Leduc.S Éditions, 2012.

Vive la co-révo-lution ! Pour une société collabora-

tive, Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot, Alternatives,

2012.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

51 — SFRPLAYER

Page 54: Version PDF accessible

LES DIX QUALITÉS DU TRAVAILLEUR NUMÉRIQUE

Panorama des dix aptitudes nécessaires au travailleur d’un monde de plus en plus numérique

vu par une étude pour la direction générale du travail.

Quels sont les principaux impacts du numérique sur le contenu du travail ? Comment bien les gérer ? Extrait d'une étude récente dédiée à l’impact des technologies de l’in-formation et de la communication (TIC) sur les conditions de travail.

MAÎTRISER PARFAITEMENT LA LECTURE ET L’ÉCRITUREAvec les messages écrits (e-mails, SMS, reporting, procédures…), savoir lire et écrire vite et bien devient primordial.

GÉRER L’INTERACTIVITÉ ET L’INSTANTANÉITÉQu’il s’agisse de travailler en local ou de communiquer avec vos contacts exté-rieurs, de nombreuses tâches s’exercent via des logiciels interactifs. S’approprier ce nouveau mode de communication est essentiel.

SE CONFRONTER A DES CHANGEMENTS PERMANENTSNous devons gérer un rythme techno-logique qui tend à s’accélérer. Il faut donc comprendre que les outils dispo-nibles au moment de votre embauche ne seront sûrement pas ceux que vous utiliserez quelques années (ou quelques mois) plus tard…

MAÎTRISER TRAÇABILITÉ ET TRANSPARENCENumériques, les données sont désor-mais disponibles et stockables pendant une longue durée. Nous devenons dès lors tous responsables de la trans-mission et de la traçabilité de ces documents.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

52 — SFRPLAYER

Page 55: Version PDF accessible

MAÎTRISER L’ABONDANCE ET PARFOIS LA SURINFORMATIONLe nombre d’informations numérisées augmente chaque jour. Nous devons mettre au point des méthodes person-nelles pour faire face sereinement à ces données.

MANIER LE TEMPS, LES DÉLAIS ET L’URGENCEL’utilisation des TIC est souvent perçue comme chronophage à cause de l’abon-dance des données à lire et à traiter. Des méthodes existent pour apprendre à gérer ces flux et ne pas avoir l’impres-sion de perdre son temps.

CONTRÔLER LA VULNÉRABILITÉLes systèmes complexes sont vulné-rables aux incidents techniques, aux virus, à la cybercriminalité… Travailler avec les outils numériques, c’est aussi accepter l’existence de ces « bugs ».

S’ADAPTER A LA NUMÉRISATIONLe travail s’effectue de moins en moins dans la réalité pour basculer sur des interfaces dématérialisées. Il est impor-tant de savoir s’adapter à cette évolu-tion et de ne pas l’envisager comme déshumanisante.

ACCEPTER LA « LOGIQUE CONTRACTUELLE »Les TIC accentuent l’encadrement du travail par des procédures et sa rationa-lisation. Accepter de travailler avec les TIC c’est donc aussi, en creux, accepter un « contrat » sur leur utilisation.

GÉRER SON ESPACELa mobilité permise par les outils numé-riques doit être votre amie, pas votre ennemie : certains devront apprendre à créer un espace de travail pour que vie professionnelle et vie personnelle soient clairement délimitées.

Source : L’impact des TIC sur les conditions de travail, rapport réalisé par le Centre d’analyse stratégique de la direction générale du travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012.

— TRAVAIL CONNECTÉ —

53 — SFRPLAYER

Page 56: Version PDF accessible

C’EST POUR VOUS !

D’une carte de paiement jusqu’au cloud, tour d’horizon

des innovations chez SFR et ses partenaires.

ENTRETIEN D’EMBAUCHE VIRTUELQui a dit que jeu ne rimait pas avec sérieux ? Pour aider les jeunes en insertion à réussir leurs entretiens d’embauche, les écoles de la deuxième chance, l’établisse-ment public d’insertion de la Défense et SFR lancent un serious game interactif.Savoir se présenter, se préparer aux questions des recruteurs, comprendre les règles du monde du travail et exposer sa motivation : tous ces points doivent être préparés pour donner le meilleur de soi-même lors d’un entretien. Construit sous la forme de scénarios, le jeu se déroule en plusieurs étapes. Des dialogues sont mis en scène entre le candidat-joueur et le recruteur. Plusieurs paramètres sont pris en compte pour faire augmenter le score : la ponctualité, la motivation, la présen-tation, etc. On gagne le jeu une fois que l’on décroche le poste. Ce simulateur d’entretien s’adresse à tous gratui-tement sur sfr.com et est accessible aux personnes handicapées (handicap moteur ou déficiences visuelle ou audi-tive). Parce qu’un entretien se prépare en amont du jour J et qu’il suffit souvent d’être bien préparé pour réussir quelque chose qui nous tient à cœur.monentretiendembauche.sfr.com

54 — SFRPLAYER

— ALLÔ SFR —

Page 57: Version PDF accessible

CAP SUR LE PAIEMENT MOBILESFR prépare le paiement sur mobile en lançant dès à présent SFR PayCard, une carte de paiement rechargeable sans contact. C’est la première de ce type lancée par un opérateur mobile en France.Cette carte à puce lancée en partenariat avec l’émetteur de monnaie électronique Wirecard permet de payer ses achats dans les 34,5 millions de points d’accep-tation du réseau MasterCard, en France et à l’international, sur Internet ou en magasin. Elle permet aussi de retirer de l’argent dans tous les distributeurs automatiques en France, et auprès du réseau MasterCard à l’étranger.Pour se la procurer, rien de plus simple : elle peut être achetée dans un tabac ou sur Internet. Le rechargement se fait en espèces, par CB ou par vire-ment. Pour payer, il suffit de « taper » sa carte contre les terminaux de paiement des commerçants qui acceptent le paie-ment sans contact (rendu possible par la fonctionnalité MasterCard PayPass),

pour des achats jusqu’à 20 euros. Une application mobile permettra aussi de consulter son solde ou de retrouver son historique de paiement.Pour Hugo Salaun, directeur de la divi-sion paiement mobile de SFR : « Selon une étude Ifop, la SFR PayCard peut intéresser 45 % des Français de plus de 18 ans. C’est un chiffre élevé qui s’explique par la variété des segments auxquels elle s’adresse : les personnes qui n’ont pas de carte de paiement, les étudiants qui font leurs premiers pas financiers, les personnes qui veulent envoyer de l’argent à l’étranger, ou encore tous ceux qui veulent payer sur le Net de manière sécurisée… »Après Buyster, la solution de paiement en ligne lancée en 2011, et le paiement du parcmètre par SMS à Mulhouse lancé en mars 2012, la SFR PayCard s’inscrit dans une stratégie de longue durée sur le secteur du paiement mobile. Prochaine étape dès 2013 : le M-Wallet (portefeuille mobile) de SFR, qui permettra de réaliser des transactions simplement, avec son mobile, grâce à la technologie NFC.sfrpay.fr

— ALLÔ SFR —

55 — SFRPLAYER

Page 58: Version PDF accessible

ENFIN VOTRE CLOUD FRANÇAISSFR, Bull et la Caisse des Dépôts annoncent la création de la société Numergy et le déploiement d’une infrastructure à vocation européenne, proposant des services de cloud compu-ting sécurisés à un coût compétitif. À ce titre, Numergy marque les grands débuts d’un cloud public basé sur le territoire français, et qui répond donc aux règles nationales de protection des données.Basée en région parisienne, cette société incarne l’engagement des actionnaires SFR, Bull et la Caisse des Dépôts à faire du numérique un levier essentiel de la compétitivité des entreprises françaises et européennes. Pour son président Philippe Tavernier, en effet, « cette initiative démontre la pertinence et la célérité des parte-nariats public-privé. » Conçue comme un écosystème ouvert, cette « centrale

à énergie numérique » permettra aux grandes entreprises, administrations ou start-up de bénéficier de services numériques couvrant tous les besoins, du standard au plus critique. Numergy répond à des besoins variés : « Nous proposons aux entreprises de manière extrêmement sécurisée l’infrastructure et la mise à disposition de modalités de calcul et de stockage, afin qu’elles se consacrent pleinement à leur objectif social », ajoute Philippe Tavernier. L’activité est déjà disponible notam-ment à travers une première solution de serveurs virtuels, qui permet de bénéficier de ressources informatiques à la demande (serveur, stockage, réseau) dans des conditions de sécurité et de confidentialité renforcées. Votre cloud n’a jamais été aussi proche de vous… et de vos besoins !numergy.com

— ALLÔ SFR —

56 — SFRPLAYER

Page 59: Version PDF accessible

LE JEU DANS LES NUAGESCet automne, SFR fête les deux ans de son service de « cloud gaming on demand ». « Nous avons été les premiers au monde à lancer un tel service », précise Anne-Laure Caffin, à la tête du cloud gaming chez SFR. Et force est de constater que deux ans après son lancement, le service propose une centaine de jeux pour chaque segment de joueurs : famille, casual et bien sûr gamer. Des licences ont été signées avec les plus grands acteurs du jeu vidéo parmi lesquels Ubisoft (The Lapins Crétins, Assassin’s Creed 2, Prince of Persia…) ou encore Disney (Toy Story 3, Pirates des Caraïbes, Split Second Velocity…). Les avantages du jeu vidéo sur le cloud tel que proposé par SFR sont nombreux : les jeux vidéo sont

disponibles en streaming via la Box et il est possible de jouer aux derniers titres sans avoir à s’équiper en permanence de matériel plus puissant, consoles ou ordinateurs. Anne-Laure Caffin ajoute : « Dernier avantage et pas des moindres : le multi-écran. Le jeu étant stocké sur nos serveurs, il est possible de commencer votre partie sur une télé et de la continuer sur ordinateur, et bientôt sur tablette ou smartphone. » Cette qualité de service semble très appréciée par les joueurs. « Nous avons fait une étude de satisfaction et les retours sont exceptionnels : 75 % des clients donnent une note de 7 à 10 sur 10 et 36 % de 9 ou 10 sur 10. »Restez connectés : le service proposera de nouvelles licences de jeu pour Noël !jeux-tv.sfr.fr

SPORT 100 % EN LIGNEVous aimez les sports extrêmes mais plutôt derrière votre écran ? Après cinq jours de compétition à Montpellier, le FISE, festival interna-tional des sports extrêmes, se poursuit avec la tournée FISE Xpérience qui accueille cette année le DéFISE, une étape 100 % numérique avec SFR. Une compétition particulière, originale et virale puisque 100 % online ! Des sportifs de tous niveaux, débutants, amateurs et professionnels, s’affron-teront dans une compétition vidéo. Mises en ligne sur une plateforme dédiée, les meilleures vidéos seront soumises aux votes des juges officiels

du FISE ainsi qu’à ceux des inter-nautes. « Nous avons renforcé notre équipe digital media depuis deux ans et nous savons que nous entrons dans une nouvelle ère. Nos cibles sont de plus en plus jeunes et désormais qualifiées de digital natives. Ils sont nés avec le numérique, consomment et produisent des contenus interactifs au quotidien », précise Hervé André-Benoit, fondateur du FISE. Le challenge commence le 1er octobre et de très nombreux lots sont à gagner !Compétition du 1er au 30 octobre 2012. Rendez-vous sur fise.fr/fr/competitions

— ALLÔ SFR —

57 — SFRPLAYER

Page 60: Version PDF accessible

L’ÉCOLE PRIMAIRE PASSE AU NUMÉRIQUE !Vous vous souvenez du tableau noir et de la craie de votre école primaire ? Eh bien cette « madeleine de Proust » risque fort d’être oubliée par les générations d’aujourd’hui ! Acteur majeur en matière d’innovation, SFR lance le projet « e-École pour tous » : une plateforme d’apprentissage numérique à destination des écoles primaires. Dessiné et conçu avec des partenaires experts du monde de l’éducation (itslearning France, Maxicours, Smart Technologies et Leasecom), ce service « clés en main » réunit un tableau numérique interactif relié à des contenus éducatifs calqués sur le programme des classes de primaire, un espace numérique de travail que l’élève peut consulter à la maison ainsi que les services de maintenance, de formation et d’accompagnement. Comme l’explique Laurent Charon, responsable du développement écosystème à la direction de l’innovation et des nouveaux marchés de SFR : « C’est important de transmettre le savoir grâce aux outils d’aujourd’hui. Les enfants sont immergés dans le numérique, or quand ils arrivent à l’école, il y a une rupture. Ces outils permettent de leur faire gagner en attention et en récepti-vité. » Si le système est encore assez expérimental en France, il est déjà très utilisé ailleurs, notamment en Angleterre. L’école du futur arrive à grands pas ! e-ecolepourtous.fr

LE SMARTPHONE POUR TOUSTirer tout le potentiel de son smartphone, même pour les personnes non et malvoyantes, c’est possible si l’on en maîtrise bien les outils ! SFR organise des ateliers pour apprendre à se servir de son smartphone Apple et optimiser l’utilisa-tion de logiciels qui simplifient la vie comme Siri et VoiceOver. Les conseillers SFR expliquent pendant deux heures, gratuitement, à des petits groupes de cinq parti-cipants le fonctionnement du téléphone pour tirer parti de tout son potentiel, de la prise en main à l’utilisation courante. Un service SFR déjà indispensable pour que chacun puisse apprivoiser les innovations technologiques !Inscriptions et renseignements : [email protected], ou au numéro vert 0800 39 39 51.

— ALLÔ SFR —

58 — SFRPLAYER

Page 61: Version PDF accessible

SFR, PARTENAIRE DE LILLE3000On le sait, Lille est sans conteste une ville qui bouge… Et SFR la suit dans ses projets culturels depuis 2004 déjà ! À l’occasion du festival Fantastic qui aura lieu du 6 octobre 2012 au 13 janvier 2013, les deux partenaires se sont réunis pour créer une application à la hauteur de la programmation pharaonique (et tout simplement fantastique) du festival : parade, métamorphoses urbaines, exposi-tions, design, cinéma, performances, théâtre, cirque, danse, concerts… Ouf ! Pour que vous puissiez exploiter au mieux les quelques sept cents manifestations qui vous attendent et être sûr de profiter à fond de Fantastic, SFR a imaginé une appli mobile qui va vous faciliter la vie. Les fonctionnalités sont nombreuses : retrouver toute la programmation détaillée mais aussi pouvoir vous géoloca-liser dans la ville, planifier les événements qui vous intéressent et recevoir des rappels, mais surtout partager vos expériences via vos réseaux sociaux préférés ! Virginie Chèze, responsable pôle événements à la direction de la communication de SFR, rappelle qu’avec cette application « SFR poursuit son rôle de facilita-teur de lien culturel et social et invite tous les publics de “Fantastic” à décou-vrir les nouveaux usages du numérique au service de la médiation culturelle. » Développée pour iPhone et Android, l’appli permet de ne pas manquer une miette de la programmation très dense mais surtout d’échanger et de pro-fi-ter ! Application FANTASTIC-lille3000 disponible gratuitement sur Android et IOS.

LES CHIFFRES DÉCHIFFRÉSVous vous demandez combien de SMS sont envoyés en une journée, quels sont les films les plus visionnés sur les box de SFR, ou encore le top des sites mobiles consultés ? L’animation graphique Living Machine présente de façon ludique et théma-tique une sélection de chiffres clés de SFR sous forme de data-visualisation. Chaque jour, à minuit, Living Machine met à jour les données pour les présenter aux curieux. Un objectif fun et pédagogique pour faire découvrir tout le savoir-faire réseau de SFR en un clic, mais également ses engagements associatifs ou environnementaux. sfr.com/livingmachine

— ALLÔ SFR —

59 — SFRPLAYER

Carrément vous.

Page 62: Version PDF accessible

SAVOIR « RE-FAIRE » : UN ENJEU POUR L’ENTREPRISE

Pour le designer Jean-Louis Frechin, les nouveaux critères d’efficacité et d’innovation

véhiculés par le numérique obligent les entreprises à revoir leur mode de fonctionnement de manière

plus créative, ouverte et transdisciplinaire.

Jean-Louis FrechinChronique

Diplômé de l’École

nationale supérieure

de création

industrielle (ENSCI-

Les Ateliers) dont

il dirige la section

Innovation et

Prospective, Jean-

Louis Frechin est

un pionnier du

design numérique

en France. En 2001,

il crée Nodesign,

agence de design

interactif, où il

travaille notamment

sur les nouvelles

technologies et

leurs interfaces.

Il est partenaire

du programme

ReFaire de la Fing

(Fondation Internet

nouvelle génération).

La crise profonde que nous traversons en France (panne de grands projets innovants, start-up ayant du mal à grandir…) est celle du déficit de propo-sitions attractives mais également celle de l’objet social des organisations souvent centrées sur elles-mêmes, et ayant quelques difficultés à comprendre les mutations induites par la révolution numérique. C’est donc l’organisation tout entière dans sa dynamique collec-tive, les relations à son milieu et aux hommes qui doivent évoluer. Alors, comment l’entreprise peut-elle être, ou redevenir, une organisation « appre-nante », force de propositions centrée sur le progrès partagé ?

RÉÉQUILIBREL’esprit du numérique (réseaux acen-trés, force de la multitude en réseau, ouverture des organisations les unes aux autres) peut-il libérer les énergies dans les organisations et redonner un sens partagé au projet ? Peut-il être émancipateur des blocages pour aller vers la création, l’invention, et l’agilité collective ? Nous le pensons.Dès lors, nous proposons de mettre en place en entreprise les démarches pratiques issues de l’esprit des fab labs pour créer des espaces physiques où naissent les produits et la valeur de l’organisation. Ces ateliers transcendent les compétences, les expertises et les savoir-faire, mais aussi les disciplines, les filières et les sujets de préoccupation originels des entreprises. Cette organi-sation transdisciplinaire innovante et apprenante tire sa richesse de la diver-sité des êtres qui la fréquentent et la pratique, plutôt que des processus qui la guident. Ces ateliers font collaborer des acteurs variés, des talents, et la création, par essence, individuelle. Il en

résulte une « transcréation », résultat et objectif de la transdisciplinarité.

IMPRÉVUSCes ateliers sont les endroits où naît l’imprévu, créateur de propositions nouvelles. En cela, ils sont le lieu des pensées émergentes, technologiques et économiques qui incarnent les proposi-tions nouvelles et l’imaginaire de l’entre-prise. Ils permettent ainsi de construire des espaces innovants relevant du bien commun et du « faire ensemble » dans l’entreprise, de valoriser de façon harmonieuse les intelligences pratiques et théoriques, de révéler et libérer les énergies disponibles, de former et se former, défaire, refaire, faire ; expéri-menter, se tromper, réussir, valoriser le prototype comme outil de conception et de partage, construire le sentiment de fierté et d’appartenance à l’organisation et, enfin, ouvrir l’entreprise de l’inté-rieur vers l’extérieur.Cet esprit de création, de mouvement et d’ouverture souvent visionnaire, métis-sant le collectif mais aussi l’individuel, revendiquant un nouveau rôle social sera, la marque de fabrique des entre-prises performantes du xxie siècle.

60 — SFRPLAYER

— #PERSO —

Page 63: Version PDF accessible

SAGESSE NUMÉRIQUEPour Marc Prensky, il est temps d’étendre le champ de notre esprit, de l’améliorer et de le développer en

l’associant intimement aux technologies du xxie siècle.

Marc PrenskyChronique

Digital natives

et digital migrants

sont des termes

couramment

employés dans les

médias que nous

devons à Marc

Prensky. Cet auteur

et grand orateur

travaille sur des

problématiques

liées à l’éducation

et à l’apprentissage.

Ses ouvrages,

comme Teaching Digital Natives

(2010, Corwin

Press) ou encore

Digital Game-Based Learning (2000,

McGraw-Hill) ont

pour thème central

l’éducation à l’ère du

numérique.

« QUE LAISSONS-NOUS A NOTRE ESPRIT, ET QUE DÉLÉGUONS-NOUS AUX

MACHINES ? »

En cette époque où les cultures et les sociétés humaines se transforment de manière exponentielle, nous avons tous besoin d’accroître nos capacités pour pouvoir nous adapter et nous développer. C’est déjà possible grâce aux technologies numériques, et elles peuvent continuer à faire de nous des êtres meilleurs et plus libres… mais seulement si nous le leur permettons.

COMBINAISONLa sagesse numérique, c’est la capacité à trouver, dans chaque situation, la meilleure combinaison possible entre ce que les humains et ce que les machines font le mieux. De la même manière qu’il a fallu, et qu’il faut encore parfois, lutter pour exploiter avec sagesse les technologies dangereuses que sont le feu, l’électricité ou l’énergie atomique, nous devons aujourd’hui trouver la voie de la sagesse concernant les technolo-gies numériques.Alors que nous pouvons confier à des machines de plus en plus de tâches que nous exécutions jusqu’alors mentalement – calcul, analyse, création de liens entre des livres ou des idées –, l’une des grandes questions qui se posent à nous est celle-ci : que laissons-nous à notre esprit, et que déléguons-nous aux machines ?L’empathie et la passion, par exemple, sont clairement, jusqu’ici, des traits exclusivement humains ; mais est-ce que ce que nous appelons pensée l’est vraiment ? Grâce à ses capacités excep-tionnelles qui lui permettent de traiter et d’associer plusieurs types d’infor-mation de diverses manières, l’ordina-teur Watson d’IBM est déjà capable de penser « mieux » que les humains pour certaines tâches. Elles sont peut-être primaires, mais ce n’est qu’un début. La version 1 annonce des milliers ou des millions d’autres. Pour prendre les meilleures décisions possibles dans ce nouveau contexte, il nous faut apprendre à identifier et à associer, d’une part, les avantages de la pensée et de l’expé-rience humaines qui sont impossibles

à déléguer et, d’autre part, les potentialités qui sont propres aux machines ou pour lesquelles elles sont bien meilleures ou bien plus rapides que nous.

MONDE AMÉLIORÉCette sage symbiose des esprits et des machines, cette sagesse digitale, exige de la part des humains une attitude nouvelle, qui ne se concentre pas seule-ment sur les aspects perçus comme néga-tifs ou dangereux de la technologie, mais plutôt sur le partenariat que nous créons avec la technologie dans tout ce que nous faisons. Certains dangers existent bel et bien, et nous devons être vigilants ; mais ils sont minimes comparés à tous les avantages que représente un monde amélioré numériquement. Nos jeunes les plus intelligents ont déjà adopté ce point de vue. « Vous consi-dérez la technologie comme un outil », m’a dit l’un d’eux. « Nous, nous la voyons comme une base, qui sous-tend tout ce que nous faisons. » Nous devons tous parvenir à partager cette attitude – cette sagesse numérique –, dans le futur, si nous voulons réussir. Rejeter ce nouveau partenariat, refuser de recher-cher la sagesse numérique dans tout ce que nous faisons, nous rendra non pas plus, mais moins humains.

— #PERSO —

61 — SFRPLAYER

Page 64: Version PDF accessible

VOLONTAIRES POUR « BIG BROTHER » ?

Qu’est-ce qui nous motive à céder tant d’informations aux grands acteurs de l’Internet ?

Pour la chercheuse Valérie Schafer, les raisons de cette « inconscience » sont complexes.

Et si nous nous permettions un peu moins de confiance ?

Valérie SchaferChronique

Valérie Schafer

est chargée de

recherche à l’Institut

des sciences de la

communication du

CNRS.

Spécialiste d’histoire

des technologies de

l’information et de

la communication,

elle vient de publier

La France en réseaux (1960-1980) et avec Benjamin G.

Thierry Le Minitel, l’enfance numérique de la France (2012,

Nuvis).

« LA CONFIANCE EST LE MAÎTRE-MOT POUR DÉVELOPPER CERTAINS USAGES NUMÉRIQUES. »

Alors qu’en 1974 le projet Safari (système automatisé pour les fichiers administratifs et le répertoire des indi-vidus) faisait scandale, les Français négligent de plus en plus la protection de leurs données en 2012. Pourtant, « Big Brother » a changé de visage sans même que l’on s’en aperçoive.

MENACE PAS TRÈS « NETTE » Aujourd’hui, les grands acteurs de la communication peuvent demander à leurs usagers des données personnelles, les conserver, les revendre, les faire circuler, les géolocaliser et les inciter

à laisser ces données, certes éparses (mais faciles à croiser), flotter dans un océan virtuel… aux enjeux bien

réels. Les fuites de données sensibles (bancaires par exemple) sont réguliè-rement exposées dans la presse et un sentiment croissant de ne plus contrôler son image et ses données se fait de plus en plus sentir. Alors au fond, qu’est-ce qui motive l’internaute à céder tant d’informations ?

RENONCEMENT Tout d’abord, Internet s’est fondé à l’ori-gine sur une idéologie profondément libertaire, qui a rejeté avec virulence tout interventionnisme étatique. Les lois du cyberespace devaient s’affranchir de celles de la société réelle. Ces discours et ces imaginaires restent tenaces et sont involontairement les meilleurs suppor-ters d’une logique libérale qui donne tout pouvoir aux entreprises. Il y a également un manque de trans-parence et de compétences au cœur du

renoncement des internautes. Si nous devions réfléchir à la façon dont chaque géant cloisonne le Net en fonction de ses intérêts commerciaux, qui pour-rait comprendre le fonctionnement de Facebook ou Google avant d’utiliser ces services ?Les internautes ont des visions contra-dictoires d’Internet : ils n’ont pas les mêmes attentes quand ils effectuent une transaction financière, dont ils attendent sécurité et contrôle, ou quand ils télé-chargent un fichier en peer-to-peer, en souhaitant discrétion et anonymat… On observe surtout un sentiment d’im-puissance face à des systèmes au déve-loppement mondial tentaculaire. Et les usagers se sentent démunis.Alors que la confiance est le maître-mot pour développer un certain nombre d’usages numériques futurs, ne serait-il pas temps que les internautes recon-sidèrent à qui ils souhaitent accorder cette confiance et déléguer la préserva-tion de leurs droits ? Au risque que les entreprises qui rétablissent l’e-réputa-tion et offrent un nouveau départ sur le Web deviennent leurs meilleures amies…

— #PERSO —

62 — SFRPLAYER

Page 65: Version PDF accessible

Michael Stora, psychanalyste spécialisé dans l’impact des jeux vidéo sur les troubles

psychiques, nous raconte la genèse de son premier jeu thérapeutique pour les enfants en difficulté.

DES CHANCES EN JEU

Michael StoraChronique

« C’EST EN PERDANT QUE L’ON APPREND

A GAGNER. »De formation

de cinéaste,

Michael Stora

est psychologue

clinicien pour

enfants et

adolescents au

Centre médico-

psychologique

de Pantin où il a

crée un atelier jeu

vidéo. Il réfléchit

sur l’impact des

jeux vidéo sur les

enfants souffrant de

troubles psychiques

mais aussi sur

le lien interactif

de l’homme à

l’ordinateur et de

ses conséquences

sur les processus

mentaux. Il est

l’auteur de Guérir par le virtuel, une nouvelle approche

thérapeutique

(2005, Presses de la

Renaissance)

et de L’enfant au risque du virtuel

(2006, Dunod).

Il y a quelques années, j’ai reçu Arthur, un enfant de 10 ans souffrant d’obésité. Il subissait les moqueries quotidiennes de ses camarades de classe. Lorsqu’il rentrait chez lui, il n’avait qu’une chose en tête : se venger ! Une vengeance bien symbolique, car virtuelle. Armé de son clavier et de sa souris, il jouait à Age of Empires. Incarnant Gengis Khan en campagne, il terrassait tous ses ennemis pour régner. Dans ces jeux qu’on appelle real-time strategy (RTS), le sentiment de puissance, de mainmise sur le monde est prégnant. On y joue contre des « personnages non jouables » (PNJ) dont la mission est d’empêcher le joueur de gagner. Ils sont des éléments de résistance nécessaires permettant de ne pas être dans la violence gratuite, d’avoir un ennemi qui vous résiste et ainsi de devoir persévérer. C’est en perdant que l’on apprend à gagner ! Le jeu vidéo propose un processus psycho-logique intéressant en mettant à mal le sentiment de toute-puissance.

THERAPEUTIC GAMEArthur a un combat à mener dans la réalité : un régime, pour raison de santé. Il lui faut trouver à tout prix un espace de valorisation et des ressources. Un jour Arthur me dit : « Vous savez, les seules récompenses que j’ai, c’est dans les jeux vidéo ! » Ces longues

années d’utilisation du jeu vidéo comme médiation thérapeutique et mon travail autour des problèmes de dépendance aux mondes persistants m’ont donné les clés nécessaires pour inventer un jeu à vocation thérapeutique. C’est lors d’un appel à projet de serious game organisé par le secrétariat à l’Économie numérique que j’ai imaginé Archaos. C’est un social therapeutic game pour des enfants, des adolescents en surpoids ou souffrant d’obé-sité. Ce concept innovant reprend les formidables ressorts métaphoriques des contes de fées, des dynamiques de groupe des jeux de rôle massivement multijoueurs, des soutiens entre pairs dans les forums participatifs et du « masque libéra-toire » que représente l’incarnation en un avatar. La particularité d’Archaos est l’enri-chissement du virtuel par des données réelles comme l’indice de masse corpo-relle ou des événements vécus impor-tants… Le patient joue avec l’aide de ses parents qui sont pour lui comme des alliés thérapeutiques. Cet accom-pagnement dure dix mois, en lien avec une prise en charge bien réelle par des psychothérapeutes, des nutritionnistes et des médecins. Le concept de jeu peut se décliner pour d’autres probléma-tiques que le surpoids : arrêt du tabac, insomnie, dépression… Lorsque le jeu vidéo devient un espace de récréa-tion dans le sens d’une re-création des tensions et des frustrations du joueur, alors nous pouvons dire que le jeu c’est sérieux !

— #PERSO —

63 — SFRPLAYER

Page 66: Version PDF accessible

TÉLÉPA-TICL’écrivaine Antonia Kerr révèle pour SFR PLAYER

les potentiels émotionnels des casques télépathiques… Et surtout leurs intéressantes défaillances. Fiction.

Antonia KerrFiction

Avec Usbek &

Rica, magazine

qui explore le futur

(usbek-et-rica.fr)

« POURQUOI CE QUI S’ANNONÇAIT COMME UN CONTE DE FÉES HIGH-TECH VIRA AU CAUCHEMAR ? »

Lorsque le casque télépathique fut mis en vente, j’étais de ceux qui atten-daient devant le magasin bien avant l’ouverture, excitée à l’idée de bientôt posséder ce qui allait devenir, a priori, le bijou technologique du siècle. En plus de permettre d’explorer tous les plaisirs cérébraux, le casque était le moyen de communication le plus pointu jamais inventé. Qui aurait pu imaginer qu’un jour une telle révolution serait possible ? Connecté à Internet via les réseaux WiFi, le casque était en permanence relié, entre autres, aux comptes Facebook, Google, Deezer et Spotify de son utilisateur. Il suffisait de penser à un morceau pour l’écouter,

à un ami pour lui parler, à un livre pour entendre sa lecture. Assemblés en file indienne devant le magasin, tels des enfants sages avant le début des cours, moi et les

autres geeks attendions donc patiem-ment que la révolution commence, prêts à accueillir ce que le progrès nous avait concocté de meilleur. Mais lorsque les portes s’ouvrirent, à 9 h 30, une semi-émeute éclata aussitôt et la jolie rangée que nos corps avaient formée se transforma en un fatras d’individus électrisés par l’impatience. Certains voulant passer devant tout le monde, quelques coups de poings furent distri-bués dans la foule pour les en dissuader. Il fallut attendre encore un peu plus, le temps d’évacuer les pressés et les colé-reux, puis, lentement, la file d’attente progressa, et bientôt je pus, moi aussi, mettre les mains sur le fameux casque.C’était, à première vue, la chose la plus merveilleuse qu’il m’ait été donnée d’essayer : avec une telle innovation,

plus rien ne semblait impossible et l’aspect le plus réjouissant du casque était bien entendu la possibilité de se connecter à ses amis télépathiquement. Vous pensiez à eux et, automatique-ment, vous vous retrouviez ensemble par la pensée. En vérité, c’est presque comme si vous deveniez la personne à qui vous songiez, comme si vous preniez possession de son cerveau. Autant dire que les couples se ruèrent dessus : grâce au casque, pensaient-ils, les problèmes conjugaux étaient sur le point de devenir de l’histoire ancienne. La communication allait être facile, les rapports humains seraient fluidifiés : telles étaient les croyances lorsque le casque fut mis sur le marché. Les ménages geeks se retrouvèrent donc casqués en permanence, persuadés de l’impact positif qu’aurait la techno-logie sur leur union. Branchés l’un sur l’autre comme sur leurs stations de radio personnelles, la plupart d’entre eux s’imaginaient, comme moi, que le casque serait capable d’un véritable exploit en termes de rapprochement des planètes Mars et Vénus.Alors pourquoi ce qui s’annonçait comme un conte de fées high-tech vira au cauchemar ? Peut-être parce que le casque ne pouvait, hélas, garantir la pureté des pensées de votre conjoint. Certes, on communiquait plus facile-ment, mais la connexion était souvent perturbée par des interférences parti-culières – en fait, le plus souvent, des interférences en bikini. Je préparais une liste de courses avec mon mari lorsque soudain apparut dans la cuisine la miss météo de Canal+. Évidemment, je m’insurgeai et lui demanda télé-pathiquement des explications, mais les disputes par casques interposés s’avèrent être particulièrement diffi-ciles à gérer. Il fallut donc quitter le casque pour, cette fois, s’engueuler à

64 — SFRPLAYER

— FICTION —

Page 67: Version PDF accessible

Antonia Kerr

est née en 1989.

Son second roman,

Le Désamour,

sortira en janvier

aux éditions

Gallimard.

Son premier roman,

Des fleurs pour Zoé (2010, Gallimard),

est disponible

en collection Folio.

l’ancienne. « Je te promets, dit-il, je ne sais pas pour-quoi elle s’est retrouvée là ! Il y a dû y avoir un bug, ça ne se reproduira plus, promis ! » Mais quelques jours plus tard, voilà que l’une des actrices de Mad Men se matéria-lisait en petite tenue dans le fauteuil de mon salon.« Et ça, lui dis-je, comment tu l’expliques ?– C’est un malen-tendu, se défendit-il, je ne comprends vraiment pas ce qu’il se passe. Je crois qu’il faut qu’on envoie le casque au service après-vente. »Bien sûr, les apparitions surprises ne s’arrêtèrent jamais, même après l’envoi du casque au SAV, qui d’ail-leurs ne trouva rien d’anormal dans son fonctionnement. En fait, plus le temps passait et plus les femmes se démultipliaient, si bien que je n’étais presque plus étonnée de me retrouver nez à nez avec Marilyn Monroe en porte-jarretelles sur ma terrasse. Nous n’étions pas les seules victimes de ce genre de tracas. En vérité, le casque était devenu si populaire que ce genre d’incident allait devenir un véritable phénomène de société. Des femmes et des hommes fraîchement séparés de leurs conjoints portaient plainte contre la firme du casque en l’accusant d’être à l’origine de leur divorce. Les procès se multipliaient, mais aucun époux blessé ne parvint à obtenir gain de cause. En effet, conformément à ses condi-tions générales de vente, la marque ne pouvait être tenues responsable en cas « d’incidents de fantasmes ». En se branchant sur sa moitié, l’utilisateur devait accepter le risque de tomber sur des choses qu’il aurait préféré ignorer de son ou sa partenaire. Il fallait donc que j’accepte la cohabitation avec les

différentes créa-tures féminines qui peuplaient ma maison si je voulais sauver mon mariage.Ce que, contre toute attente, je parvins à faire : après tout, elles n’étaient pas impolies. Elles ne parlaient jamais et n’occasion-naient pas de dégâts dans la maison. Elles allaient et venaient, parfois en peignoir, parfois en lingerie, mais c’était tout. Je finis même à trouver du charme à cette étrange compagnie qui sentait bon et nous regardait vivre avec bienveillance. Oui, mon mari et moi vivions dans une osmose inattendue. Nous étions parvenus à accepter les fantasmes de l’autre. Du moins, c’est ce que je croyais.Car lorsque la maison commença à accueillir George Clooney de manière permanente, mon mari proposa que nous cessions d’utiliser le casque et que nous retrouvions notre vie d’avant. « Finalement, me dit-il, c’était mieux quand nous n’étions que deux. »

« LA MARQUE NE POUVAIT ÊTRE TENUE

RESPONSABLE EN CAS “D’INCIDENTS DE FANTASMES”. »

— FICTION —

65 — SFRPLAYER

Page 68: Version PDF accessible

66 — SFRPLAYER

— A VENIR —

AVANCE-RAPIDENOS SENS AUGMENTÉS

Parce que nos corps ne se mettent pas à jour aussi souvent que la technologie, des scientifiques travaillent sur des accessoires et des technologies

qui visent à augmenter notre perception du monde. Il se pourrait que le sixième sens soit digital.

CHANTONNER EN SILENCEJusqu’à présent, les technologies de synthèse vocale se sont principalement foca-lisées sur la parole. On utilise ce type d’appareil dans des cas de laryngectomie par exemple, ou pour des handicaps plus lourds. L’utilisateur le plus célèbre au monde est sans doute le scientifique Stephen Hawking, piégé dans son fauteuil roulant, incapable de bouger. Sa voix est décodée par un appareil externe, qui retranscrit ses paroles avec une voix robotisée. Mais qui jusqu’ici s’était penché sur la musique, ou plus précisément le fait de fredonner ?Présenté au salon Laval Virtual et développé par Keio-Inami Lab, le Silent Humming s’est attelé à la tâche. Le prototype a pour l’instant encore besoin d’être fermement posé contre la pomme d’Adam, mais il fonctionne. Avec lui, il devient possible de fredonner sans émettre le moindre son. Le Silent Humming capte les mouvements de la gorge et génère les sons appropriés, formant ainsi une mélodie.Pour l’instant cette technologie n’a qu’un usage limité, mais on peut aisément imaginer son implémentation dans les appareils de restitution de voix déjà exis-tants. Ainsi les personnes muettes ou handicapées pourraient non seulement converser, mais aussi produire des mélodies. youtu.be/IvsQYWY51P0

Page 69: Version PDF accessible

— À VENIR —

67 — SFRPLAYER

LIRE LES ÉMOTIONSDepuis le succès de la série télévisée Lie to Me dont le héros parvient à détecter mensonges et autres failles de l’humain grâce à l’« analyse d’émotions », le décryp-tage facial est en vogue. C’est dans cette même intention de compréhension de l’autre qu’a été créée la start-up Affectiva.Rosalind Picard, cofondatrice et directrice du groupe de recherche sur l’informa-tique affective au Massachusetts Institute of Technology (MIT), pense que la tech-nologie peut aider à mieux détecter les émotions d’autrui. Affectiva travaille en effet sur un prototype de lunettes équipées d’une caméra capable de suivre vingt-quatre points du visage lors d’une conversation et d’interpréter leurs mouvements. L’utilisateur est informé à l’aide de diodes colorées de l’état d’esprit de son inter-locuteur, suivant qu’il apparaît comme négatif, neutre ou positif. La revue New Scientist a d’ores et déjà pu essayer les fameuses lunettes et confirmer qu’elles fonctionnent en conditions réelles.Si la partie technique en encore rudimentaire, les applications sont multiples, de la reconnaissance vocale enrichie jusqu’au détecteur de mensonge du futur. De plus, Google travaillant déjà sur ses propres lunettes à réalité augmentée, il est fort possible que les travaux d’Affectiva soient repris et intégrés dans d’autres projets. Après tout, il suffit d’une monture équipée d’une caméra : le logiciel fait le reste du travail. Profitons de nos mensonges tant que nous le pouvons, leurs jours sont comptés.affectiva.com

Page 70: Version PDF accessible

— À VENIR —

68 — SFRPLAYER

LES CHAUSSURES EN PILOTAGE AUTOMATIQUEChaussures et GPS font déjà bon ménage depuis quelques années, notamment grâce à Nike et à ses produits Nike+ qui permettent d’obtenir nombre de données biométriques durant l’entraînement des coureurs de fond. Mais voilà qu’Anirudh Sharma, un chercheur indien, tente de créer une autre application mêlant baskets et technologie de positionnement.Son prototype vibrant est capable de tenir informé son porteur de sa propre posi-tion et de lui indiquer, à l’aide d’impulsions, quelle direction prendre pour pour-suivre sa route. Le but avoué étant de créer des chaussures pour aveugles, conçues pour leur permettre de se déplacer sans se perdre de manière autonome, sans canne. Le GPS propose déjà des produits adaptés aux malvoyants, mais se concen-traient jusqu’ici sur des instructions auditives (« tournez à gauche » par exemple). Seulement cette méthode est mise à mal en cas d’environnement bruyant, ou simplement si l’on souhaiter marcher et discuter à la fois. Avec les chaussures d’Anirudh Sharma, l’utilisateur serait beaucoup moins sollicité.Cette technologie intéresse déjà le MIT, qui a inclus Anirudh Sharma à sa liste de trente-cinq innovateurs de moins de 35 ans en 2011. Affaire à suivre.duceretech.com

Page 71: Version PDF accessible

— À VENIR —

L’ÉCRAN TEXTURÉDepuis l’apparition des objets tactiles, qu’il s’agisse de smartphones, de tablettes ou d’autres appareils, leurs fabricants y incluent une forme de retour. Il s’agit de réponses haptiques, c’est-à-dire de petites vibrations stimulées par le toucher, qui confirment à l’utilisateur que son action a été prise en compte avec succès. Sans cela, le doute subsisterait, celui d’avoir fait une mauvaise manipulation ou que la commande n’a pas été enregistrée par le logiciel.Ces rétroactions haptiques actuelles restent cependant bien rudimentaires : on parle de simples vibra-tions. Senseg entend bien bousculer l’ordre établi avec une technologie à base de champ électrostatique venant en surimpression de l’écran. Différents réglages permettent de manipuler la friction entre doigt et surface pour simuler différentes textures et résistances. Il est dès lors possible d’avoir l’impression de caresser du faux gazon ou de la céramique avec une simple tablette tactile. Cette technologie est suffisamment prometteuse pour faire parler d’elle, puisque Senseg fait partie des cinquante inventions de l’année 2011 élues par le magazine Time. Des partenariats se nouent déjà entre la start-up et les industriels du secteur, pour peut-être un jour investir tous nos écrans.senseg.com

Page 72: Version PDF accessible

SFR carrément vous.

LE MEILLEUR RÉSEAU ?

CELUI QUI PERMET D’INVENTER

LES VÔTRES.Nous savons combien vos réseaux sont importants pour vous. Voilà pourquoinous investissons chaque année 1,6 miiliard d’euros dans le nôtre. Mais SFR va encore

plus loin. En 2012, nous lançons notre nouvelle technologie Dual Carrier qui vous permet d’échanger, de télécharger et de communiquer deux fois plus vite qu’avant.

Le rôle d’un opérateur, c’est de vous emmener plus loin que prévu.

www.sfr.com

SFRL_1209093_AttachSept12-reseau_195x295_PLAYER.indd 1 21/09/12 17:39