végétative de jeunes plants de Garcinia kola

REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE Union-Discipline-Travail

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

llNI\ l'.l<SI I E NANGUIABROGOUA

Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Nature

MÉMOIRE DE MASTER I

Option : Protection des Végétaux et de l'Environnement

ANNEE ACADEMIQUE: 2014-2015

THÈME:

Influence du niveau de recépage sur la re végétative de jeunes plants de Garcinia kola

(H.Clusiaceae)

Présenté par

NOGBOU BISSIE ARMAND

Soutenance publique devant le jury composé de :

Dr KOUAKOU TANOH HILAIRE Dr KOFFI KOUAME KEVIN DrKOUAKOUKOUAKOULAURENT

Président du jury Examinateur Encadreur

DÉDICACE

Dieu tout puissant, source de toute inteJligence et de tout bonheur, que gloire et grâce te soient

rendues pour toutes ces merveiJles que tu ne cesses de réaliser pour ton serviteur. Que mon

âme n'oubli aucun de tes bienfaits.

bénisse soit Dieu qui a exaucé notre prière.

A vous mes très chers parents NOGBOU Bissie Antoine; ASSOHOUN Akissi Anne, vous

en qui, j'ai puisé ma vie et mon existence, j'implore le Tout puissant le Dieu d'Israël afin qu'il

vous garde longtemps pour jouir du fruit de votre sacrifice ;

A mes frères et sœurs, ANOH Kraidi Simon, V ANGAH Adjobi Denis, V ANGAH

N'guessan Frederick, BISSIE Nogbou Mathieu, BISSIE Ahoulou Serge Eric, BISSIE

Assey Emma Joelle, Kadjo Essy Jules

A Mr, OTCHOUMOU Germain Junior

DIRECTEUR DU COLLEGE EHIVET DE BONOUA

Je dédie ce mémoire de Master I.

NOGBOU BISSIE ARMAND

REMERCIEMENTS

Ce mémoire a été réalisé dans le cadre d'un Master I à l'Université Nangui Abrogoua

(UNA). Il s'inscrit dans le cadre d'un projet de recherche financé par la Fondation

Internationale pour la Science (IFS), sur la valorisation des produits forestiers secondaires.

Mes remerciements sont adressés d'abord au Pr ZORO BI responsable du laboratoire de

Génomique fonctionnelle et amélioration Génétique pour m'avoir accepté dans son

laboratoire.

Ce document n'aurait pu être finalisé sans le concours de plusieurs personnes envers qui je

voudrais exprimer ma reconnaissance :

A mon encadreur Docteur KOUAKOU Kouakou Laurent pour sa disponibilité et ses

conseils avisés qui m'ont permis d'effectuer mes travaux de recherche. Je vous prie de trouver

ici cher Docteur, ma sincère reconnaissance.

Mes remerciements vont également à l'endroit de Docteur BEUGRE Manéhonon Martine

qui malgré son emploi du temps chargé a toujours trouvé du temps pour moi. Merci pour vos

critiques Docteur.

Je tiens également a remercier les membres du jury qui ont accepté d'évaluer ce travail.

Je veux aussi remercier tous les membres du laboratoire de physiologie végétale de

l'Université Nangui Abrogoua pour leurs critiques et remarques constructives.

Je suis très redevable à DAO Jonas, KOUAKOU Camille, LOUKOU Faustin et DIBO

Denis pour leur encouragement, leur disponibilité et aussi leur soutien indéfectible.

Mes remerciements vont également à l'endroit de tous mes camarades de promotion qui

ont été présents toutes les fois que j'ai eu besoin de leurs services.

J'exprime enfin ma reconnaissance à l'endroit de tous ceux qui de près ou de loin ont

apporté une touche à la réalisation de mes travaux

RÉSUMÉ La multiplication végétative des plants par recépage constitue un moyen de régénération

efficient de nombreuses plantes cultivées. La présente étude a consisté à montrer l'effet de

différents niveaux de recépage sur la multiplication végétative de Garcinia kola. À cet effet,

les jeunes plants âgés de 12 mois de taille moyenne variant entre 25 et 35 cm de hauteur ont

été recépés à un, deux, trois nœuds à partir du collet. Les paramètres suivants : le nombre de

bourgeons émis, la hauteur des jeunes plants, l'envergure des feuilles, le diamètre au collet et

la durée d'émission des bourgeons ont été analysés en fonction du niveau de recépage. Il

ressort des analyses que le recépage à trois nœuds favorise la multiplication végétative de G.

kola suivi des recepages à deux et un nœud.

Mots clés: Garcinia kola, Recépage, Reproduction végétative, Côte d'Ivoire

iii

LISTES DES FIGURES

Figure 1: Arbre de Garcinia kola (Heckel) 6

Figure 2: Jeunes plants de Garcinia kola âgés de 12 mois en pépinière 12

Figure 3 : Ombrière utilisée pour la mise en place de la pépinière 12

Figure 4 : Niveaux de recépage des plants 14

iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Matériels techniques utilisés pour le recépage des boutures et la

prise des mesures 13

Tableau 2. Influence du niveau de recépage sur la durée d'émission des

bourgeons 16

Tableau 3. Influence du niveau de recépage sur le nombre de bourgeons émis

par boutures ; 1 7

Tableau 4. Influence du niveau de recépage sur la croissance en hauteur des

bourgeons 1 7

Tableau 5. Influence du niveau de recépage sur le diamètre au collet des

bourgeons 18

Tableau 6. Influence du niveau de recépage sur l'envergure des feuilles 18

V

TABLE DES MATIÈRES , ,

RESUME iii LISTES DES FIGURES iv LISTE DES TABLE Aux V

INTRODUCTION 1 , , ,

1 QUELQUES GENERALITES 3 1.1 1.1.1 1.1.1.1 1.1.1.2 1.1.2 1.1.2.1 1.1.2.2 1.1.3 1.1.4 1.1.4.1 1.1.4.2 1.1.4.3

Biologie et importance socio-économique de Garcinia kola 3 Systématique et taxonomie 3 Position systématique 3 Taxonomie 3 Reproduction 4 Reproduction végétative 4 Reproduction sexuée 4 Ecologie 5 Importance socio-économique de Garcinia kola 5 Utilisations 5 Commerce de Garcinia kola 6 Culture de Garcinia 7

2-MÉTHODOLOGIE DE RÉGÉNÉRATION DES RESSOURCES PHYTOGÉNÉTIQUES 8 2.1 2.2 2.2.1 2.2.2 2.2.3 2.2.4

R, , , . I . 8 ègènèration par es graines . Macrobouturage •................................................................................ 8 Eclatement des souches 8 Marcottage 9 Greffage 9 Microbouturage 9

Effet des phytohormones sur le microbouturage 10 3. MATERIEL ET METHODES 11 3.1 3.2.1 3.2.2. 3.2.3

Site d'expérimentation 11 Matériel 11 Méthodes 13 Analyses statistiques 15

4. RESULTATS ET DISCUSSION 16 4.1 Résultats 16

vi

4.1.1 Influence du niveau de recépage sur les différents paramètres étudiés 16

4.1.1.1 4.1.1.2 4.1.1.3 4.1.1.4 4.1.1.5

Durée d'émission des bourgeons 16 Nombres de bourgeons émis par boutures 16 Croissance en hauteur des bourgeons 17 Diamètre au collet des bourgeons 17 Envergure des feuilles 18

4.2 Discussions 19 CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES 21 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 22

vii

INTRODUCTION

Garcinia kola Heckel est une espèce de plante à fleurs appartenant à la famille des

Clusiaceae. La plante se développe dans les forêts tropicales hwnides d'Afrique Centrale et de

l'Ouest (Matig, 2007).

Comme la plupart des produits forestièrs secondaires (PFS), G. kola contribue à la

sécurité alimentaire et aux soins des populations rurales. L'espèce présente une importance

économique considérable. En effet, les fruits, les graines, et l'écorce de la plante ont été

utilisées depuis des siècles dans la médecine traditionnelle. En Côte d'Ivoire, G. kola est

beaucoup prisée pour ses vertus aphrodisiaques, antiparasitaires, antidiabétiques, vermifuges,

stimulantes et régulatrices de la tension artérielle (CNRA, 2013).

Malgré sa grande importance en Côte d'Ivoire, G. kola est une plante en voie de

disparition (UICN, 2004) à cause de sa surexploitation et de la disparition de son habitat

naturel. En outre, la régénération naturelle essentiellement assurée par les graines est

confrontée à d'énormes problèmes de germination à cause du faible pouvoir germinatif des

graines. Dans ce contexte, il s'avère important de rechercher les moyens d'une utilisation

rationnelle et durable de cette ressource.

En Côte d'Ivoire, très peu d'études sur la domestication de G. kola ont été réalisées. Ainsi

pour contribuer à leur valorisation un programme de recherche sur G. kola a été initié dans le

cadre d'un projet financé par la Fondation Internationale pour la Science (IFS).

L'objectif général de ce programme de recherche est produire des données qui

permettront d'impliquer G. kola dans le développement de la foresterie et/ou l'agroforesterie

en favorisant la domestication de cette plante par la mise en place des stratégies de

régénération. Pour atteindre ce but, plusieurs objectifs spécifiques ont été visés. Il s'agit de

d'identifier le niveau de recépage qui favorise une meilleure multiplication végétative des

boutures en déterminant:

- la durée d'émission des bourgeons

- le nombre de bourgeons émis par boutures

- la croissance en hauteur des bourgeons

- le diamètre au collet des bourgeons

- l'envergure des feuilles.

Le présent mémoire est subdivisé en trois grandes parties. La première partie

précédée d'une introduction est consacrée à une revue bibliographique de la plante. La

seconde partie consacrée à l'expérimentation comporte le matériel végétal et les méthodes

1

utilisées dans ce travail, suivies des résultats et discussion. Enfin dans la dernière partie

nous exposons la conclusion et les perspectives de ce travail.

2

1 QUELQUES GÉNÉRALITÉS

1.1 Biologie et importance socio-économique de Garcinia kola

L'utilisation et la valorisation des ressources naturelles constituent une tâche

essentielle pour la survie de l'humanité. Elles contribuent au maintien de l'équilibre

écosystémique. Nous avons non seulement besoin des ressources elles-mêmes mais

également d'un maximum d'informations relatives au matériel végétal afin de lui assurer

une gestion durable (Soulé, 1985 ; Given, 1994).

Dans cette partie, nous présentons quelques généralités sur la systématique,

l'écologie et l'importance socio-économique de Garcinia kola.

1.1.1 Systématique et taxonomie

1.1.1.1 Position systématique

Règne

Embranchement

Sous-em branchement

Classe

Sous-classe

Ordre

Famille

Genre

Espèce

: Végétal

: Spermaphytes

: Angiospermes

: Dicotylédones

: Dilleniidae

: Theales

: Clusiaceae

: Garcinia

: Garcinia kola

1.1.1.2 Taxonomie La taxonomie est une première approche nécessaire à la gestion et à la valorisation des

ressources naturelles.

Garcinia kola est un arbre atteignant 35-40 m de hauteur. Les feuilles sont opposées

avec des pétioles de 10-15 mm de longueur articulés à la base. Le bois est dur de couleur brun

Jaune.

Les fleurs femelles sont semblables aux mâles et ont des sépales accrescents et persistants

3

sous les fruits. Les fruits mûrs passent de la couleur jaunâtre à rougeâtre avec un calice

persistant et une pulpe orangée avec de deux à quatre graines.

1.1.2 Reproduction

D'une manière générale, Garcinia kola se reproduit par les graines. Mais la

reproduction végétative est aussi possible en pépinière. Ces deux types de reproduction sont

communs à tous les genres de l'espèce.

Cette partie présente ces formes de reproduction conventionnelle qui assurent la pérennité de

G. kola

1.1.2.1 Reproduction végétative

La multiplication végétative repose sur l'aptitude d'un végétal à pouvoir reconstituer

un individu, identique à lui-même, à partir d'un organe (tige, racine, feuille ... ), d'un tissu ou

d'une cellule (Cornu et Boulay, 1986).

Elle est depuis des siècles, largement utilisée pour reproduire de nombreuses espèces

en horticulture et en arboriculture. Les progrès réalisés dans les équipements et la meilleure

connaissance de la physiologie des végétaux ont favorisé un développement de cette

technique. À l'heure actuelle, de nombreux programmes d'amélioration et de production

reposent sur la multiplication végétative des plantes. À côté de cette reproduction végétative,

la reproduction sexuée se positionne comme la voie de régénération commune aux ligneux.

1.1.2.2 Reproduction sexuée

G kola se développe principalement à partir des graines. La majorité des espèces du

genre Garcinia est dioïque. G. kola est une plante à production annuelle. Les graines ne

tolèrent pas la dessiccation et peuvent être classées dans le groupe de graines dites

récalcitrantes qui caractérisent la plupart des graines tropicales (Manokaran, 1978 ; Mori et

Rahman, 1980 ; N asi et Monteuuis, 1992).

Toutefois ces graines présentent un très faible pouvoir germinatif à l'état naturel en

raison des problèmes de dormance.

4

1.1.3 Ecologie

Garcinia kola est une plante qui se rencontre généralement dans les forêts tropicales

humides de basse altitude ou forêts galeries des sous-régions de l'Afrique Occidentale et

Centrale. Sa répartition géographique s'étend du Congo à la Sierra Leone. (Vivien et Faure,

1996). Il pousse dans les zones côtières et les plaines de basse altitude jusqu'à 300 m avec une

pluviométrie moyenne de 2000-2500 mm de pluie par an. La température moyenne dans ces

régions varie de 21,4 °C à 32, 15 °C avec humidité relative de 76,34 %. Dans ces régions les

sols rencontrés sont de types ferralitiques.

1.1.4 Importance socio-économique de Garcinia kola

G. kola constitue une source importante de revenus pour de nombreuses populations

rurales. Il est à la base d'activités commerciales et industrielles prospères (Sastry, 2001).

Les organisations d'aide au développement et les gouvernements ont depuis longtemps

reconnu le rôle potentiel de G. kola sur le marché mondial.

Cette partie de la bibliographie passe en revue les principales utilisations de G. kola et son

commerce.

1.1.4.1 Utilisations

G. kola est diversement utilisé. Elle occupe le troisième rang de plantes médicinales au

Bénin en termes de nombre de recettes médicinales. Plusieurs travaux ont montré que les

graines, les écorces et les racines contiennent des composés pour le traitement de multiples

maladies (Han et al., 2005). L'écorce de l'arbre une fois trempée dans l'eau, peut être utilisée contre les vers intestinaux et

les douleurs de l'estomac. Le fruit de G. kola facilite la digestion. La plupart des espèces de

Garcinia sont connues pour leur gomme de résine de couleur brun-jaune, par exemple le

xanthone isomangostin utilisé comme purgatif ou laxatif. Les graines de Garcinia kola sont

utilisées dans le traitement de la toux, des infections de la gorge, de la bronchite, de l'hépatite

(inflammation du foie), des troubles du foie (Farombi et al., 2005). Selon Adegoke et al.

( 1998), les extraits de G. kola ont des vertus antiparasitaire et antimicrobienne. Les graines

5

sont utilisées pour prévenir et soulager les coliques, guérir les rhumes, les maux de tête etc.

Le bois de G. kola est un excellent bois de chauffage, sa cime arrondie et dense en fait

un arbre idéal pour l'ombre autour de propriété familiale. La figure 1 présente la morphologie

de la plante.

Figure 1: Arbre de Garcinia kola Heckel (Latham, 2003)

Les rameaux sont utilisés comme un cure-dent à l'ouest de l'Afrique, pour rafraîchir l'haleine

et nettoyer les dents.

G. kola est une plante à multiple usage. Il est donc judicieux de 1 'utiliser de manière

rationnelle.

1.1.4.2 Commerce de Garcinia kola

N'doye et al. (1999) ont noté en 1995 une commercialisation de 16200 kg de graines

de Garcinia kola pour une valeur de 3.971.000 F CF A sur 28 marchés camerounais. Par

ailleurs, la commercialisation de ces produits fait intervenir les hommes, les femmes et les

6

jeunes. Les revenus générés sont destinés à l'économie des ménages et permettent de subvenir

à de nombreux besoins.

En Côte d'Ivoire, il n'existe pas de données statistique fiable sur la commercialisation

de G. kola. Cependant, selon les résultats d'une enquête non publiée, le kg de graines coûte

entre 1500 et 2500 FCFA selon la taille des graines sur les marchés de gros d' Anyama et

d' Adjamé ; soit trois fois le prix du kg de cacao, la principale culture de rente en Côte

d'Ivoire.

1.1.4.3 Culture de Garcinia kola

Les premières tentatives pour cultiver G. kola ont été vaines en raison de la vitesse de

germination lente et irrégulière des graines. Dans les essais de pépinière, les graines

atteignent 75 % de germination après 18 mois (Taylor, 1960 ; Morton, 1987). Ceci montre

que les graines G. kola présentent un faible pouvoir germinatif.

Malgré leur grande importance socio-économique, G. kola se récolte presque exclusivement à

partir de populations naturelles. Les menaces d'extinction dues à leur surexploitation ou aux

agressions de leurs aires de répartition ont conduit au lancement de plusieurs programmes de

valorisation de l'espèce.

7

2-MÉTHODOLOGIE DE RÉGÉNÉRATION DES RESSOURCES

PHYTOGÉNÉTIQUES

La régénération des ressources phylogénétiques est le processus par lequel la

reproduction d'une plante est assurée par les semences (graines ou organes végétatifs). Bien

que les techniques de régénération utilisant des graines ou du matériel végétatif (tels que des

boutures) soient les plus communes pour produire de nouveaux plants, il existe cependant,

de nombreuses autres techniques utilisées dans des situations particulières. Beaucoup d'entre

elles requièrent une connaissance spécialisée et ont été développées pour faciliter

l'amélioration génétique et la production à grand échelle de fruits ou des plantules (FAO,

2008; Kouakou el al., 2008 ; Kouakou et al., 2009).

Ce volet de notre travail présente quelques techniques de régénération des ressources

phytogénétiques de Garcinia kola.

2.1 Régénération par les graines

Les graines jouent un rôle fondamental dans l'alimentation des hommes et des

animaux et constituent de ce fait un levier essentiel dans l'économie mondiale (Bewley,

2003). Elles assurent également la pérennité des espèces végétales par la germination de

l'embryon zygotique.

Les facteurs physiologiques ou structurels qui contrôlent la germination des graines en

général sont assez développés dans la littérature (Ellis el al., 1987 ; Derek., 1994; Allen el

al., 2007). Cependant, très peu d'étude ont été effectuées sur la physiologie des graines de

G . kola, la physiologie de germination de cette espèce reste peu connue. La compréhension

de ces facteurs est pourtant essentielle si l'on veut notamment améliorer de manière

substantielle l'aptitude des graines à la conservation ou à la germination.

2.2 Macrobouturage

2.2.1 Bouturage Le bouturage concerne les rameaux, les tiges, les racines sectionnés. Ces organes, selon

l'espèce lorsqu'ils sont repiqués sur du substrat convenable régénèrent une plante identique à

la plante mère dont ils sont issus. Cette forme de multiplication constitue un appoint lorsque

8

l'on rencontre des difficultés dans l'obtention des graines. Elle est appropriée pour les

cultures à petite échelle (Yusoff et Manokaran, 1985).

Pour des besoins de sélection génétique, le bouturage peut permettre d'obtenir rapidement

des individus vigoureux pourvu que les conditions d'entretien des boutures soient bonnes

(Ouedraogo, 1988).

2.2.2 Marcottage

C'est une forme de multiplication par laquelle on stimule la formation de racines

adventives sur une partie de tige toujours rattachée à la plante mère. La tige enracinée est

coupée de la plante et peut se développer de façon isolée (Yusoff et Manokaran, 1985).

2.2.3 Greffage

Cette forme de régénération qui est une technique d'amélioration agronomique

implique la fixation d'une pousse (greffon) ou d'un bourgeon sur un organe porte-greffe

convenable (Gorenflot, 1986). Une variété de techniques a été développée pour maintenir un

contact rapproché des tissus jusqu'à ce qu'ils se développent ensemble. La technique est

utilisée en agriculture depuis longtemps pour propager des variétés de plantes qui ne peuvent

pas être reproduites efficacement par des moyens conventionnels. La greffe est utilisée de

manière extensive en horticulture pour les arbres fruitiers et en foresterie principalement

comme technique pour faciliter l'amélioration génétique à travers la propagation clonale et

pour multiplier les semences (FAO, 2008).

2.2.4 Microbouturage

La culture in vitro est la culture sur milieux artificiels de cellules de tissus ou

d'organes, appelés explants, prélevés sur une plante en vue de régénérer une ou plusieurs

autres plantes (George, 2007).

Cette pratique s'appuie sur le principe de la totipotence d'une cellule qui stipule que toute

cellule végétale est capable de régénérer un autre individu identique à celui dont elle est

issue. Le tissu ou l'organe soustrait et cultivé sur un milieu artificiel a absolument besoin

pour sa croissance de la présence de sels minéraux et de phytohormones.

9

Effet des phytohormones sur le microbouturage

Certaines substances chimiques synthétisées naturellement par les plantes ou produites

artificiellement jouent un rôle prépondérant dans le métabolisme physiologique des plantes.

Ces substances chimiques très actives à de faibles concentrations sont connues sous le nom

de phytohormones ou hormones de croissance végétale (Matchakova et al., 2007). Les

auxines, les cytokinines et les gibbérellines sont les plus importantes phytohormones qui

interfèrent dans les régulations physiologiques des plantes.

10

3. EXPÉRIMENTATION

3.1 Site d'expérimentation

Les essais se sont déroulés à la station expérimentale de l'Université Nangui Abrogoua

(UNA) Abidjan, Côte d'Ivoire. L'UNA est situé au nord de la ville Abidjan entre le 5 °17' et

5 °31' de latitude Nord et le 3 °45' et 4 °22' de longitude Ouest. Le climat de type

subéquatorial est subdivisé en quatre saisons: Une grande saison des pluies qui est comprise

entre mars et juillet, suivie d'une petite saison sèche d'août à septembre, puis une petite saison

pluvieuse d'octobre à novembre. Enfin, une grande saison sèche de décembre à février. Les

températures moyennes annuelles de la ville d'Abidjan sont comprises entre 25 et 29 °C. Les

précipitations enregistrées varient entre 100 et 700 mm en saison pluvieuse, et entre 25 et 50

mm en saison sèche.

3.2 Matériel et méthodes

3.2.1 Matériel

• Matériel végétal

Le matériel végétal est composé essentiellement de boutures issues de jeunes

plants de Garcinia kola. Ces plants âgés de 12 mois ont été obtenus par les graines

traitées et mis à germer en pépinière. La taille moyenne des plantes varie entre 25 et

30 cm de hauteur. La Figure 2 présente le matériel végétal utilisé pour notre étude

11

Figure 2: Jeunes plants de Garcinia kola âgés de 12 mois en pépinière

• Parcelle expérimentale

La Parcelle d'expérimentation d'une superficie de 224 m2 est faite d'une

pépinière construite à l'aide des tiges de bambou de chine, de paille et de palme. Cette

pépinière est caractérisée par une température moyenne et une humidité relative

moyenne de 26,34 ° Cet 87,80 %, respectivement (Figure 3).

Figure 3: Ombrière utilisée pour la mise en place de la pépinière • Matériel technique

12

Le matériel technique utilisé au cours de cette étude est listé dans le tableau l

Tableau 1 Matériel technique utilisé pour le recépage des boutures et la prise des mesures

Matériel Utilisations Marque et précision

Sécateur Recépage

Pied à coulisse Mesure du diamètre au POWERFIX 0-150 mm

collet des tiges Digital Caliper

Règle plate Mesure de la taille des plants -

Thermohygromètre Mesure de la température et HANNA HI 9565

De l'humidité relative

3.2.2. Méthodes

Dans le but de déterminer l'effet du niveau de recépage approprié sur la multiplication

végétative des plants de G. kola, trois niveaux de recépages ont été effectués. Il s'agit du :

Recépage à un nœud ;

Recépage à deux nœuds ;

Recépage à trois nœuds.

Les nœuds correspondant aux points d'insertion des feuilles sur la tige des jeunes plants.

(Figure 4)

13

Figure 4 : Niveaux de recépage des plants

A : recépage à un nœud B : recépage à deux nœuds C : recépage à trois nœuds

Les chiffres 1, 2, 3 indiquent la position des bourgeons axillaires.

Enfin pour ces trois niveaux de recépages cinq paramètres ont été étudiés. Il s'agit de:

14

- La durée d'émission des bourgeons qui correspond à la durée qui sépare le

premier jour de recépage et I'apparition d'un bourgeon à un nœud donné;

- La croissance en hauteur qui représente la longueur ou taille des nouvelles

pousses;

- le diamètre au collet qui correspond au diamètre des tiges des nouvelles pousses ;

- L'envergure des deux premières feuilles déployées;

- Le nombre de bourgeons émis par boutures correspondant au nombre total de

bourgeons émis par chaque bouture.

Pour un niveau de recépage donné, nous avons utilisé 90 plants. Ces 90 plants ont été

répartis en trois (3) répétitions. Ces répétitions ont été disposées dans un système

complètement randomisé.

Les plantes recépées ont été régulièrement arrosées trois fois par semaine et les prises de

données ont été effectuées tous les· 3 jours.

3.2.3 Analyses statistiques

L' ANOVA I a été utilisée pour tester l'effet du niveau de recépage sur les différents

paramètres étudiés. Lorsqu'il y a une différence significative entre les moyennes, nous

utilisons le test de la plus petite· différence significative (PPDS) grâce au modèle linéaire

généralisé (GLM) pour identifier le meilleur niveau de recépage. La signification du test est

déterminée en comparant la probabilité (P) associée à la statistique du test à la valeur

théorique a = 0,05. Ainsi, lorsque P ~ 0,05 on déduit qu'il n'y a pas de différence entre les moyennes. Par contre lorsque P < 0,05 il existe une différence significative. Les analyses

statistiques ont été réalisées à l'aide du logiciel R 3.1.0

15

4. RÉSULTATS ET DISCUSSION

4.1 Résultats

4.1.1 Influence du niveau de recépage sur les différents paramètres étudiés

4.1.1.1 Durée d'émission des bourgeons

La durée d'émission des bourgeons n'est pas significativement influencée par le niveau de

recépage (P = 0,073). La durée d'émission des bourgeons se fait indépendamment du niveau

de recepage. Il n'y a donc pas de différence entre la durée d'émission des bourgeons au

niveau du recépage à un nœud (RlN), à deux nœuds (R2N) et à trois nœuds (R3N). (Tableau

2)

Tableau 2. Influence du niveau de recépage sur la durée d'émission des bourgeons

Niveau de recépage Durée d'émission des bourgeons

Gours)

Recépage à 1 nœud (R 1 N) 88,33 ± 2,88 a

Recépage à 2 nœuds (R2N) 74,02 ± 15,09 a


F 4,15

p 0,073

4.1.1.2 Nombre de bourgeons émis par bouture

Selon les données du tableau 3 le niveau de recépage influence significativement le nombre

de bourgeons émis par bouture (F = 17,59; P = 0,003). Le niveau de recépage à trois nœuds

présente un nombre moyen élevés de bourgeons émis par bouture qui est de 1,46 ± 0,06

contre 1,29 ± 0,06 et 1, 19 ± 0,03 pour les boutures de deux et un nœuds respectivement. Le

niveau de recépage à trois nœuds favorise donc le bourgeonnement.

16

Tableau 3. Influence du niveau de recépage sur le nombre de bourgeons émis par boutures

Niveau de recépage Nombre de bourgeons émis par

boutures

Recépage à 1 nœud (RI N) 1,19 ± 0,03 b

Recépage à 2 nœuds (R2N) 1,29 ± 0,06 b


F 17,59

p 0,003

*Les moyennes suivies d'une même lettre dans une colonne ne sont pas significativement

différentes à P = 0,05.

4.1.1.3 Croissance en hauteur des bourgeons

La croissance en hauteur des bourgeons est influencée significativement par le niveau de

recépage (F= 7,69; P= 0,022). Le niveau de recépage à un nœud et deux nœuds sont

statistiquement identiques et différents du niveau trois nœuds qui a la plus faible hauteur de

croissance de bourgeons (Tableau _4).

Tableau 4. Influence du niveau de recépage sur la croissance en hauteur des bourgeons

Niveau de recépage Croissance en hauteur des

bourgeons (cm)

Recépage à 1 nœud (RI N) 4,27 ± 0,77 a


Recépage à 3 nœuds (R3N) 2,35±0,21 b

F 7,69

p 0,022



4.1.1.4 Diamètre au collet des bourgeons

Le niveau de recépage influence significativement le diamètre au collet des bourgeons (F = 15,7; P = 0,004). Les diamètres moyens au collet des pousses issues des boutures à un et

17

deux nœuds sont 2,02 ± 0,08 cm et 2,34 ± 0,09 cm respectivement contre 2,5 ± 0, 14 cm pour

les boutures à trois nœuds. Le diamètre au collet des boutures augmente avec le niveau de

recépage des boutures. Nous remarquons que les boutures à trois nœuds ont un diamètre au

collet plus élevés que ceux issues de deux et un nœud.

Tableau 5. Influence du niveau de recépage sur le diamètre au collet des bourgeons

Niveau de recépage Diamètre au collet des bourgeons

(cm)

Recépage à 1 nœud (RI N) 2,02 ± 0,08 b



F 15,70

p 0,004



4.1.1.5 Envergure des feuilles

L'étude de l'influence du niveau de recépage sur l'envergure des feuilles a montré que le

niveau de recépage des boutures influence significativement l'envergure des premières ' feuilles émises (F =5,53 ; P = 0,043). L'envergure moyenne des feuilles émises par les

boutures issues des trois nœuds est de 13,55 ± 047 cm nettement supérieure à celle de un et

deux nœuds qui sont respectivement de l 0, 72 ± 1, 17 cm et 11,93 ± 1,29 cm (Tableau 6).

Tableau 6. Influence du niveau de recépage sur l'envergure des feuilles

Niveau de recépage Envergure des feuilles

(cm)

Recépage à 1 nœud (RlN) 10,72±1,17b



F 5,53

p 0,043

*Les moyennes suivies d'une même lettre dans une colonne ne sont pas significativement différentes à P= 0,05.

18

4.2 Discussion

La réussite d'un protocole de régénération tient compte de plusieurs paramètres

analysés. Au cours de l'étude réalisée, la durée d'émission des bourgeons n'est pas influencée

par le niveau de recépage. Cela peut s'expliquer par le fait que tous les plants étant disposés

dans les mêmes conditions de croissance (sous ombrière) et dans les mêmes milieux de

cultures (substrat) ; la durée d'émission ne peut qu'être la même quelque soit le niveau de

recépage (Cornu et Boulay, 1986).

Cependant, le niveau de recépage a significativement influencé la croissance en

hauteur des nouvelles pousses. Cette différence est beaucoup plus marquée au niveau du

recepage à un nœud qui a une croissance en hauteur nettement supérieure à celle observée au

niveau de recépage à trois nœuds. Il s'explique par le fait que les boutures recépés a un nœud

possédant seulement deux bourgeons axillaires contrairement aux boutures recepés à deux et

trois nœuds qui possèdent quatre et six bourgeons axillaires. pour le recépage à un nœud on

observe une faible compétition de l'allocation à la ressource (Bory et al., 1991). Le ou les

bourgeons qui émettent ont suffisamment de matières nutritives pour leur bonne croissance.

Au niveau des recépages à deux et trois nœuds on assiste à une compétition pour l'acquisition

des ressources nutritives par les bourgeons qui sont en nombre relativement plus important

que ceux du recépage à un nœud.

Le diamètre au collet des boutures sectionnées à trois nœuds est significativement

supérieur au diamètre de ceux issus de recépage à deux et un nœud. Cette différence

significative peut s'expliquer par le fait que le développement de la plante (diamètre au collet)

et la croissance (croissance en hauteur) ne se font pas toujours ensemble. Le développement

des tissus de la plante se fait toujours après la croissance en hauteur de celle-ci

L'envergure des feuilles et le diamètre au collet caractérisent la vigueur des plants. Les

feuilles étant le siège des principaux métabolismes des plantes, leur surface et/ou l'envergure

élevée témoignent de l'importance de la production de la biomasse. Ceci pourrait expliquer le

fait que les jeunes plants qui ont une envergure élevée ont un diamètre au collet élevé

(Brouwer et De Witt, 1969).

Enfin, l'influence du niveau de recépage sur le nombre de bourgeons émis peut

s'expliquer par le fait que le niveau trois nœuds possède déjà six bourgeons axillaires

dormants. Donc la probabilité d'obtenir des bourgeons sur le niveau 3 nœuds est plus élevée

que les autres niveaux de recépage. C'est ce qui explique le fait que le niveau de recépage à 3

19

nœuds induise plus de bourgeons que les deux autres niveaux. La dormance apicale étant

levée par le recépage, les bourgeons axillaires existants vont s'activer pour émettre des

bourgeons. Aussi le faible nombre de bougeons (environ 2) émis sur l'ensemble des boutures

peut s'expliquer par l'âge des jeunes plants (12 mois). Ces 12 mois seraient insuffisant pour

un bon développement des tiges

20

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES

L'ensemble de nos résultats permettent de noter que le niveau de recépage affecte

considérablement la reproduction végétative de Garcinia kola. S'il est sans effet sur la durée

d'émission des bourgeons, cependant il influence considérablement la croissance en hauteur,

le diamètre au collet, l'envergure et le nombre de bourgeons émis.

Les boutures sectionnées à trois nœuds se présentent comme le meilleur choix pour la

multiplication végétative de G. kola en fonction du niveau de recépage.

Les producteurs de G. kola peuvent donc utiliser pour la mise en place de leurs plantations

des boutures recépés à trois niveaux de nœuds.

Toutefois, afin d'optimiser la qualité de nos résultats, l'on pourrait essayer de

déterminer les besoins en éléments minéraux de nos différents boutures afin de pouvoir

définir la nature du besoin et évaluer la quantité des apports chimiques pour un bon

développement. Il serait nécessaire de chercher à déterminer aussi le type de sol favorisant

la vulgarisation de cette plante.

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Documents

végétative de jeunes plants de Garcinia kola