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VICTOR HUGO – ELLE ÉTAIT DÉCOIFFÉE, ELLE ÉTAIT DÉCHAUSSÉE… Comment Hugo décrit-il cette rencontre, l’enjolive t-il par son art ? 4 quatrains aux rimes croisées. Alexandrins Rencontre de sa jeunesse (imparfait – passé simple) – Rencontre inattendue liée au hasard I – Premier quatrain Rencontre inattendue : « moi qui passait par là »(3), comme une apparition « fée »(3), l’imagination est importante donc « je crus » (3). Les deux premiers vers sont une description de la rencontre désignée par « elle »(1) : anonyme (il n’y a pas eu de suite), permet au lecteur de s’impliquer dans le poème. Première impression : libre, naturelle : « déchaussée, décoiffée, pieds nus » (1/2). Deux hémistiches réguliers symbolisant l’harmonie. Quelqu’un qui semble avoir rejeté la civilisation et la moralité. Sensation de disponibilité qui fascine le poète. Provocation par sa tenue négligée > aisance du poète qui prend l’initiative souligné par la conjonction de coordination « et »(4) : invitation à l’amour, aux plaisirs charnelles. Jeux de pronoms : deux premiers : « elle »(1/2) et « je » (3/4) > rapprochement dans le 4 ème : « je lui » et « veux-tu ». Rapidité de l’action, prise de parole donne de la vivacité. Le paysage est fondamentale : complice de l’invitation à l’amour. Sauvage comme la jeune fille : « jonc penchants »(2), « champs »(4), « arbres »(8). La jeune fille s’insère parfaitement dans la nature : pas civilisée > 4 ème élément de la nature. Les trois autres strophes évoquent l’acceptation progressive de la jeune fille à l’invitation à l’amour. II – Deuxième quatrain : Communication Seul le poète parle, l’inconnue le regarde. Importance du regard : « regarda de ce regard »(5) > aspect farouche de la jeune fille et aussi distance, elle garde le silence pour réfléchir. Triomphe au vers 6 : lutte qu’il faut gagner. « Nous » (6), enjambement (5/6) : notion de lutte. Beauté mise en valeur : « fée » (3), « belle »(11 et 15). Réitération de l’invitation : « veux-tu » (7/8/4) qui est plus claire et dévoile les sentiments. Recherche de plus d’intimité. Jeux des pronoms elle + je. Jeu de symétrie avec petite nuance par rapport au 1 er quatrain : le « nous » indique le triomphe. III – Troisième quatrain Premier mouvement de la jeune fille : « essuya ses pieds »(9). Insistance sur le côté naturelle. Symétrie entre les protagonistes « je lui dis », « elle me regarda pour la seconde fois »(10). Répétition avec nuance : action de la jeune fille. Action qui s’étire (10/11), c’est elle qui mène l’action, le poète attend différent du second quatrain et du triomphe. « Elle devient pensive »(11), évolution des sentiments > elle va accepter. Mystère autour de la jeune fille > lenteur et anonymat. Complicité entre nature et amour « Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois ! »(12). Personnification de l’eau (14) : adéquation entre nature et le moment des personnages.

Victor hugo lecture linéaire elle était décoiffée elle était déchaussée

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VICTOR HUGO – ELLE ÉTAIT DÉCOIFFÉE, ELLE ÉTAIT DÉCHAUSSÉE…

Comment Hugo décrit-il cette rencontre, l’enjolive t-il par son art ?4 quatrains aux rimes croisées. AlexandrinsRencontre de sa jeunesse (imparfait – passé simple) – Rencontre inattendue liée auhasard

I – Premier quatrainRencontre inattendue : « moi qui passait par là »(3), comme une apparition« fée »(3), l’imagination est importante donc « je crus » (3).Les deux premiers vers sont une description de la rencontre désignée par« elle »(1) : anonyme (il n’y a pas eu de suite), permet au lecteur de s’impliquer dansle poème. Première impression : libre, naturelle : « déchaussée, décoiffée, piedsnus » (1/2). Deux hémistiches réguliers symbolisant l’harmonie. Quelqu’un quisemble avoir rejeté la civilisation et la moralité. Sensation de disponibilité qui fascinele poète. Provocation par sa tenue négligée > aisance du poète qui prend l’initiativesouligné par la conjonction de coordination « et »(4) : invitation à l’amour, aux plaisirscharnelles. Jeux de pronoms : deux premiers : « elle »(1/2) et « je » (3/4) >rapprochement dans le 4ème : « je lui » et « veux-tu ». Rapidité de l’action, prise deparole donne de la vivacité.Le paysage est fondamentale : complice de l’invitation à l’amour. Sauvage comme lajeune fille : « jonc penchants »(2), « champs »(4), « arbres »(8). La jeune fille s’insèreparfaitement dans la nature : pas civilisée > 4ème élément de la nature.

Les trois autres strophes évoquent l’acceptation progressive de la jeune fille àl’invitation à l’amour.

II – Deuxième quatrain : CommunicationSeul le poète parle, l’inconnue le regarde. Importance du regard : « regarda de ceregard »(5) > aspect farouche de la jeune fille et aussi distance, elle garde le silencepour réfléchir.Triomphe au vers 6 : lutte qu’il faut gagner. « Nous » (6), enjambement (5/6) : notionde lutte.Beauté mise en valeur : « fée » (3), « belle »(11 et 15). Réitération de l’invitation :« veux-tu » (7/8/4) qui est plus claire et dévoile les sentiments. Recherche de plusd’intimité. Jeux des pronoms elle + je. Jeu de symétrie avec petite nuance parrapport au 1er quatrain : le « nous » indique le triomphe.

III – Troisième quatrainPremier mouvement de la jeune fille : « essuya ses pieds »(9). Insistance sur le côténaturelle. Symétrie entre les protagonistes « je lui dis », « elle me regarda pour laseconde fois »(10). Répétition avec nuance : action de la jeune fille. Action qui s’étire(10/11), c’est elle qui mène l’action, le poète attend différent du second quatrain et dutriomphe. « Elle devient pensive »(11), évolution des sentiments > elle va accepter.Mystère autour de la jeune fille > lenteur et anonymat. Complicité entre nature etamour « Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois ! »(12).Personnification de l’eau (14) : adéquation entre nature et le moment despersonnages.

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IV – Quatrième quatrainIl marque la victoire de jeune homme dans la conquête amoureuse. Polyptote duverbe voir : répétition du même verbe à des formes différentes.Jeu des pronoms : « je vis venir à moi » : signe de victoire différent du « je crusvoir »(3) : le rêve devient réalité. Importance du regard homme (1 et 4) et de la jeunefille (2 et 3), le jeune homme l’enserre. Enjambement (14/15) marque la lenteur de lajeune fille : insiste sur l’acquiescement. Les deux derniers vers reviennent à la jeunefille comme les deux premiers : boucle. Résumé de ce qui a attiré le poète (15),beauté due à la gaieté, à l’aspect sauvage : double caractère : « ses cheveux dansles yeux »(16). « En riant » (16) > « heureuse » (15) gaieté. Harmonie avec la naturequi lui sert de parure « roseaux » (14) : expressions qui reviennent (boucle). Les vers14 à 16 sont presque réguliers : bonheur de la situation 16 : 3-3-3.Note la joie et latranquillité ; émotion contenue.

Conclusion

Récit autobiographique remodifié par rapport à la réalité. Rencontre. Ni amouréternel, ni passion. Amour fugace qui réunit 2 personnes dans un cadre idéal. Lanature joue un rôle actif. Le poème a une structure qui permet de dramatiser le récit.Action brève qui a pourtant un suspens dans le poème : incertitude du dénouement.