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Edmond FlegEdmond Fleg
Edmond Fleg
Biographie
Naissance 26 novembre 1874Genève
Décès 15 octobre 1963 (à 88 ans)Paris
Nationalités Suisse, FrançaisActivités Poète, traducteur, dramaturge, librettiste, écrivain, traducteur de la Bible
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Edmond Flegenheimer, dit Edmond Fleg, né le 26 novembre 1874 à Genève – mort le 15 octobre 1963 à Paris, est un écrivain, philosophe, romancier, essayiste et homme de théâtre juif français du XX e siècle . Il est l’une des grandes figures du judaïsme français, selon Bernard-Henri Lévy 1 .
BiographieNé de parents religieux, mais incapables de transmettre leur pratique du judaïsme à leur fils, c'est l'affaire Dreyfus qui marqua le rapprochement et l'ancrage d'Edmond Fleg à la religion juive. Il a été impressionné par Israël Zangwill, un des premiers partisans du sionisme. Après avoir combattu dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale, il a passé sa vie à approfondir ses connaissances du judaïsme et à les partager à travers ses écrits.
Il est l’auteur d'une vaste fresque poétique en quatre volumes : "Écoute Israël", "L'Éternel est notre Dieu", "L'Éternel est Un", "Et tu aimeras l'Éternel". Il a également traduit une partie de la Bible en français : "Le Livre du Commencement : Genèse" (1946) et "Le livre de la sortie d’Égypte" (1963).
Il a aussi été librettiste d'opéra pour Ernest Bloch (Macbeth) et Georges Enesco (Œdipe).
Dès les années 1920, il fut le président d'honneur des Éclaireurs Israélites de France (E.I.F.), l'inspirateur et le conseiller de son fondateur Robert Gamzon.
Edmond Fleg fonde l’Amitié Judéo-Chrétienne de France avec Jules Isaac, en 1948. Il devient aussi membre, après guerre, de l'Alliance israélite universelle.
Il meurt en 1963.
Philosophie
Le franco-judaïsme
Edmond Fleg s’inscrit dans le cadre du franco-judaïsme « dont le grand postulat était que le judaïsme et la république, c’est la même chose ; que la Torah et les droits de l’homme ont, au fond, le même contenu ; et que s’il est possible d’être français et juif, s’il est finalement si facile d’être les deux, c’est qu’il y a identité substantielle entre le message prophétique et la révolution de 1789 », note Bernard-Henri Lévy. Ainsi, quand Edmond Fleg soutient que « tout homme dont le cœur est plein de miséricorde est l’incarnation de l’espoir juif2» ou que le judaïsme n’est rien d’autre que « le rêve de paix entre les hommes2» – il définit l’énoncé franco-judaïque type, selon Lévy1.
Cependant, après la seconde guerre mondiale, le judaïsme français traverse une crise, due au traumatisme de la Shoah, et à la difficulté de concilier l’idéal de la France républicaine et la réalité du fascisme français vécue durant le régime de Vichy. Fleg mesure la portée de cette crise. Il redonne une vie nouvelle au franco-judaïsme en opérant « un certain nombre de déplacements, de percées, de réévaluations1 ».
Pourquoi je suis juif
Dans « Pourquoi je suis juif », publié en 1927, Fleg plaidait déjà la cause d’un « retour au judaïsme », compris comme un retour à l'étude de la littérature juive et de sa pensée. Pour lui, elle passe notamment par la traduction de la Bible et par l'affirmation de sa judéite. Fleg crée avec Emmanuel Levinas et Jean Halpérin, le Colloque des intellectuels juifs de langue française en 1957, afin de faire renaître les études juives en France.
Dans sa traduction des deux premiers volumes du Pentateuque, Fleg réussit à transporter dans la langue française « la rugosité, les sonorités, le souffle, des mots et, plus encore, des noms de l’hébreu », en rompant avec l’habitude de christianiser le texte juif et de faire « parler les prophètes comme des personnages de Racine », selon Lévy1.
L’Amitié judéo-chrétienne
Fleg se consacre, après la guerre, à la création de l’Amitié judéo-chrétienne, un cercle de rencontres et de débats fondé sur l’idée que le christianisme et le judaïsme impliquent « une double phase pour arriver à la même chose2». Il part de « l’idée, complètement neuve, que juifs et chrétiens sont des égaux, qu’ils peuvent et doivent parler d’égal à égal, qu’il y a là deux expériences représentant deux voies d’accès aussi légitimes l’une et l’autre, à la vérité et à l’être », note Lévy1.
Israël et la Diaspora
Fleg est l’un des premiers sionistes français, au lendemain de l’affaire Dreyfus, quand se crée un petit cercle de Juifs, autour de Bernard Lazare, qui envisagent l’hypothèse d’un retour à Sion.
Le sionisme, alors, n’est pas pensable dans le cadre du franco-judaïsme, puisque la République française représente l’idéal. Et, pourtant, Fleg conçoit qu’il est possible d’entrevoir un autre destin pour un Juif. Il est pour un sionisme « qui voit l’État juif comme un État exemplaire », « rompant avec la logique des nationalismes »1. Pour autant, le choix de vivre en Diaspora ne lui semble pas méprisable. Fleg plaide pour une dialectique entre Israël
et la Diaspora, pour leur apport réciproque, pour leur double vertu. « Si, actuellement, un grand souffle vient d’Israël vers la Diaspora, il se peut que quelque inspiration encore puisse venir de la Diaspora vers Israël », dit-il, à la fin des années 1950, dans une discussion avec Éliane Amado Levy-Valensi et Emmanuel Levinas 3 .
Fleg plaide également pour la fin du clivage entre juifs français et juifs étrangers ; pour l’intégration du travail social dans les missions des institutions juives ; pour la réconciliation des juifs « orthodoxes » et des juifs « libéraux » ; pour la lutte contre l’antisémitisme et pour la transmission aux jeunes enfants de la mémoire de la Shoah 1 . Fleg redéfinit ainsi le judaïsme français dans le cadre républicain, sans céder sur « aucune de leurs deux identités », selon Lévy1.