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lus de 872 000 élèves volon- taires des écoles élémentai- res relevant de l’éducation prioritaire (1) et de collèges publics ont bénéficié d’un accompagnement éducatif pour l’année scolaire 2008-2009. De fait, sur les 5 104 collèges concernés, c’est plus de 30 % des effectifs ! Le poids de l’environnement socio- culturel dans les trajectoires scolaires ayant été démontré par de nombreuses études, cet accompagnement scolaire s’est appuyé, au-delà de la simple aide aux devoirs, sur des activités culturelles, sportives et la pratique des langues vivantes. Un accompagnement multi-dimensionnel Consciente que les difficultés n’épar- gnent pas les jeunes qu’elle accueille, SOS Villages d’Enfants a demandé au laboratoire E.S.S.I (2) de l’université Paris 8 de conduire une étude sur leur scolarité et le dispositif d’accompagne- ment proposé. Cette étude, intitulée « Trajectoires scolaires et scolarité des élèves accueillis en villages d’enfants SOS », montre que leurs difficultés dans le contexte scolaire, au-delà de lacunes dans la maîtrise du langage, interro- gent aussi l’ensemble des processus de Favoriser l’épanouissement scolaire P DOSSIER lire p 2, 3 » Nombre d’enfants bénéficient aujourd’hui d’un accompagnement scolaire individualisé. D’où l’importance de mener une réflexion sur les outils à mettre en place en la matière. L’essentiel 2008 / Faits et chiffres / p 7 Pour que frères et sœurs partagent la même enfance Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS septembre 2009 / n° 210 / 2

Villages de joie - Numéro 210

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Villages de Joie est la magazine de SOS Villages d'Enfants traduisent de 1956 à 2009 plus de cinquante ans d'actions d'engagement et d'actions

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Page 1: Villages de joie - Numéro 210

lus de 872 000 élèves volon-taires des écoles élémentai-res relevant de l’éducation prioritaire (1) et de collèges publics ont bénéfi cié d’un accompagnement éducatif

pour l’année scolaire 2008-2009. De fait, sur les 5 104 collèges concernés, c’est plus de 30 % des effectifs ! Le poids de l’environnement socio-culturel dans les trajectoires scolaires

ayant été démontré par de nombreuses études, cet accompagnement scolaire s’est appuyé, au-delà de la simple aide aux devoirs, sur des activités culturelles, sportives et la pratique des langues vivantes.

Un accompagnement

multi-dimensionnel

Consciente que les diffi cultés n’épar-gnent pas les jeunes qu’elle accueille,

SOS Villages d’Enfants a demandé au laboratoire E.S.S.I (2) de l’université Paris 8 de conduire une étude sur leur scolarité et le dispositif d’accompagne-ment proposé. Cette étude, intitulée « Trajectoires scolaires et scolarité des élèves accueillis en villages d’enfants SOS », montre que leurs diffi cultés dans le contexte scolaire, au-delà de lacunes dans la maîtrise du langage, interro-gent aussi l’ensemble des processus de

Favoriser l’épanouissement scolaire

P

DOSSIER

lire p 2, 3 »

Nombre d’enfants bénéfi cient aujourd’hui d’un accompagnement scolaire individualisé. D’où l’importance de mener une réfl exion sur les outils à mettre en place en la matière.

L’essentiel 2008 / Faits et chiffres / p 7

Pour que frères et sœurs partagent la même enfance

Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS

septembre 2009 / n° 210 / 2 €

Page 2: Villages de joie - Numéro 210

2 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

DOSSIERLe mot du président

L’école de la vie

Septembre est le mois de la rentrée scolaire. Aussi avons-nous souhaité mettre en lumière cette certitude que les jeunes ont en eux la capacité de se créer si nous leur faisons confi ance et si nous savons les accompagner dans leurs diffi cultés. Qui n’a pas le souvenir d’un enseignant ou d’un adulte « référent » qui a déclenché un jour en lui l’envie d’ap-prendre et d’aller de l’avant ? Permettez-moi de me référer à mon parcours personnel : je dois tout à la femme qui m’a élevé, aimé et que j’aime, ainsi qu’au maître d’école qui a su me comprendre et me donner le goût de la lecture et de la connaissance.C’est ce que je retrouve dans la démarche de notre association : l’affectif d’abord, assuré par nos mères SOS, l’accompagnement et le soutien ensuite, conduits par nos éduca-teurs dans les villages et les enseignants à l’école. Chacun concourt, à sa place et à sa mesure, au développement de l’enfant en lui donnant sa chance, toute sa chance de réussir dans sa vie d’homme ou de femme. Je rends témoignage à nos équipes pour la qualité de leur engagement. Les enfants qui nous sont confi és sont en de bonnes mains. Tous ici à SOS Villages d’Enfants savent qu’ils sont « dans l’humain », ce qui suppose intelligence, attention, rigueur parfois, mais aussi douceur.Ces qualités se retrouvent dans la gestion d’une organisation qui exige rigueur, transpa-rence, maîtrise des coûts… Vous découvrirez, dans le cahier central, nos comptes de l’exercice 2008. Malgré un environnement économique et social diffi cile, nous avons assuré notre mission sans céder sur l’essentiel.

PIERRE PASCAL

Villages de joie. Magazine édité par SOS Villages

d’Enfants / 6, cité Monthiers - 75009 Paris /

Tél : 01 55 07 25 25 / Directeur général et directeur

de la publication : Gilles Paillard / Rédactrice en chef :

Frédérique Clénet-Lécuyer / Impression sur papier

recyclé : Groupe Maury imprimeur / Photos : K. Ilievska,

C. Rublack, J. Lugtigheid, A. Meier, W. Kehl, M. Mägi,

S. Ruet/Story Box Photo, D. Clift, F. Pugnet/Face to

Face, Y. Ovalle, A. Schwaiger, L. Paterno, A. Gault,

Getty Images, SOS Villages d’Enfants, droits réservés.

Publication trimestrielle éditée par SOS Villages

d’Enfants / Abonnement annuel : 8 €.

Prix au numéro : 2 € / Commission paritaire :

N° 0112 H 81095 – ISSN : 0243.6949 –

Dépôt légal à parution ///

• Un accompagnement scolaire basé aussi sur

les activités culturelles, sportives et la pratique

des langues vivantes. •

transmission et d’apprentissage. Ces résultats confi rment les tendan-ces déjà observées dans d’autres études. Ils mettent également en lu-mière le fait que l’école n’est parfois pas assez explicite dans ses attentes et messages. Cela peut conduire à des malentendus, les consignes n’étant pas forcément comprises par l’élève ou la personne qui l’ac-compagne dans les tâches devant être réalisées à la maison. Forte de ces constats, SOS Villages d’Enfants a décidé d’améliorer ses pratiques d’accompagnement sco-laire dans trois domaines : le parte-nariat avec les écoles, les techniques et outils nécessaires à l’aide aux devoirs mais aussi l’ouverture à la culture et aux loisirs afi n de réduire

le fossé existant entre norme cultu-relle scolaire et norme familiale.

(1) La politique de l’éducation prioritaire s’ap-

puie sur une discrimination positive dans l’em-

ploi des moyens publics au service de l’égalité

des chances. Elle constitue une réponse aux

diffi cultés sociales et scolaires concentrées

dans certains établissements scolaires.

(2) E.S.S.I. : Éducation, Socialisation,

Subjectivation, Institution.

»

Plus de

872 000 élèves ont bénéfi cié d’un accompagnement éducatif pour l’année scolaire 2008-2009

Page 3: Villages de joie - Numéro 210

/ 3

2 questions à

Sandrine Bourgeois,directrice et enseignante à l’école élémentaire Gérard Philipe de Plaisir (Yvelines)

Quelles sont les relations entre votre école

et le village d’enfants SOS de Plaisir ?

Lorsque l’école a été créée, il y a 15 ans,

le village existait déjà. Il y a donc toujours

eu des relations entre les deux institutions

et les enfants du village d’enfants SOS

représentent 15 à 18 % de notre effectif.

Ce sont des élèves « classiques », certains

étant en diffi culté, d’autres très brillants.

Tous les soirs, nous expliquons aux mères

SOS comment s’est passée la journée. Par

ailleurs, je rencontre régulièrement le chef

de service ou les éducateurs afi n de faire le

point sur la situation des enfants. De plus,

nous relayons l’opération « Bouchons de

l’espoir » organisée par le village d’enfants

SOS, participons à la « galette du village »

et prenons, en début d’année, un repas en

commun afi n de mieux nous connaître.

Comment s’organise l’accompagnement

des enfants ?

Nous mettons en place tout ce qui est

nécessaire pour que les enfants apprennent

dans de bonnes conditions. Si un enfant

rencontre des problèmes de comportement,

nous le gérons en interne et, si la situation

l’exige, nous contactons le chef de service

du village. Nous rencontrons aussi, en plus

des intervenants SOS, les parents et les ré-

férents de l’aide sociale à l’enfance lors des

réunions « équipes éducatives » organisées

par l’école autour d’un enfant afi n d’évoquer

son évolution et ses diffi cultés. Ponctuelle-

ment, nous proposons à certains enfants de

participer aux séances de soutien scolaire

organisées par l’école. Si nous l’estimons

nécessaire, nous suggérons à l’équipe du

village d’enfants SOS de les intégrer à ses

propres groupes d’aide aux devoirs. Cela a

été le cas l’an dernier pour une de mes élè-

ves. J’ai alors rencontré deux ou trois fois la

personne du village d’enfants SOS chargée

de l’aide aux devoirs afi n que nous nous

mettions d’accord sur la façon de procéder

et que ce soit effi cace.

Lorsque l’école devient une valeur partagée

epuis près de trois ans, le village d’enfants SOS de Neuville pro-pose des actions d’accompagnement scolaire aux enfants. Dans un premier temps, une subvention de la Fondation Lehman Brothers a permis l’embauche d’une éducatrice scolaire qui a procédé à un

suivi individuel d’environ la moitié des enfants du village SOS, reprenant les notions scolaires au travers d’une relation bienveillante et positive. « Au bout d’un an, explique Dominique Cokelaer, directeur du village d’enfants SOS de Neuville, nous avons développé l’aide aux devoirs par groupes de niveau tout en maintenant un suivi individuel pour certains enfants. » Très vite, les enfants se sont pris au jeu et ont instauré une forme d’entrai-de, les plus grands aidant les plus petits dans leurs réalisations. « Nous as-sistons aujourd’hui à un phénomène de transmission de valeurs autour de la scolarité qui est absolument essentiel, souligne Dominique Cokelaer. En dédramatisant la scolarité au sein du village d’enfants SOS, on peut aider l’enfant à mieux s’inscrire dans la notion d’apprentissage. Dans une certaine mesure, l’école est désormais vécue comme positive et l’on peut penser que, dès leur arrivée au CP, les plus jeunes auront déjà inté-gré l’intérêt de la scolarité. » Cet accompagnement se décline également en termes culturels, avec l’organisation de sorties liées aux programmes scolaires afi n que les enfants puissent relier à des aspects concrets des no-tions parfois trop abstraites pour eux. Car l’essentiel est sans aucun doute de susciter chez les enfants l’envie de découvrir.

D

En dédramatisant la scolarité, on peut

aider l’enfant à mieux s’inscrire dans la notion

d’apprentissage. –DOMINIQUE COKELAER,

DIRECTEUR DU VILLAGE D’ENFANTS SOS DE NEUVILLE

“”

Page 4: Villages de joie - Numéro 210

4 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

En direct

P R O T E C T I O N D E L’ E N FA N C E

a Convention internationale des droits de l’enfant, qui fête cette année ses vingt ans, est un texte fondateur en matière de droits de l’enfant puisque les États signataires ont obligation de la décliner dans leur législation

nationale. En France, si un certain nombre de disposi-tions existait déjà sur les droits de l’enfant pris en charge dans le cadre de la protection de l’enfance, la loi du 2 janvier 2002 a marqué un véritable tournant. « Cette loi est fondamentale car elle opère une synthèse entre les droits des enfants et les devoirs des gestionnaires d’institution », explique Gilles Meunier, directeur du village d’enfants SOS de Marange (57).Elle a introduit des dispositions spécifi ques dans trois grands domaines : la protection de l’enfant vulnérable, la protection de l’intégrité morale et des libertés et la dignité des usagers. Aujourd’hui, l’enfant accueilli dis-pose donc de droits clairement énoncés dans le Code civil pour les dispositions générales et dans le Code de l’action sociale et des familles pour tout ce qui a trait aux institutions sociales et médico-sociales : le droit de l’enfant à vivre avec ses frères et sœurs, d’envoyer ou de recevoir du courrier, de se déplacer ou de voir son intimité préservée, le droit de communiquer avec ses parents, la sécurité et la protection contre toute forme d’abus sont donc inscrits dans les textes. Tout comme il est aujourd’hui obligatoire d’adapter la prise en charge de l’enfant à ses besoins et d’élaborer un projet personnalisé.

Des droits déclinés au quotidien

Pour faciliter la mise en œuvre de ces droits, la loi a pré-vu l’instauration d’un certain nombre d’outils au sein des établissements ainsi que la réalisation d’évaluations internes et externes. « SOS Villages d’Enfants a déjà procédé à sa première évaluation interne, souligne Gilles Meunier. Nous sommes plutôt en avance car les délais fi xés par la loi de 2002 étaient très larges et les institutions chargées de l’évaluation externe ne sont toujours pas désignées. Cependant, cela nous a permis d’élaborer un certain nombre de chantiers d’amélioration en matière de scolarité, d’accompa-gnement des adolescents et des jeunes majeurs, d’or-ganisation des loisirs ou encore de vie quotidienne. »

En termes d’outils, les villages d’enfants SOS disposent déjà de livrets d’accueil présentant l’association, le villa-ge, les équipes et rappelant les droits de l’enfant accueilli. Chaque enfant bénéfi cie d’un projet de vie individuel et peut participer à des groupes d’expression au sein du vil-lage SOS. Composés d’enfants, ils se réunissent deux fois par an pour donner un avis et émettre des propositions pour toutes questions liées au fonctionnement collectif du village SOS. Enfi n, une « Charte des droits et libertés de la personne accueillie » et un « Règlement de fonc-tionnement » permettent aux enfants de connaître leurs droits et devoirs. Des droits mis en œuvre au quotidien au sein des villages d’enfants SOS.

L

Le respect des droits de l’enfant accueilli est une priorité de SOS Villages d’Enfants. Des droits inscrits dans la loi, mais surtout mis en œuvre sur le terrain.

Les enfants placés ont aussi des droits

• SOS Villages

d’Enfants s’est dotée

d’une « Charte des

droits et libertés

de la personne

accueillie » pour que

les enfants accueillis

connaissent leurs

droits. •

Page 5: Villages de joie - Numéro 210

Du 10 au 12 avril dernier, Laurence Ferrari s’est ren-due dans les deux villages d’enfants SOS d’Arménie

soutenus par l’association française SOS Villages d’Enfants, à Kotajk et Idjevan. « En Arménie, je souhaitais ren-contrer des enfants juste avant que l’association ne les accueille, explique Laurence Ferrari. J’ai rencontré des enfants qui seront prochainement confi és au village d’enfants SOS d’Idjevan… Et lors de notre visite dans un orpheli-nat, on voyait clairement sur le visage des enfants la différence entre vivre dans un orphelinat et être élevé dans une maison avec une mère SOS qui vous apportera affection et amour jusqu’à votre majorité. »

Un avenir devenu possible

Au village d’enfants SOS de Kotajk, qui accueille 68 enfants, la journaliste a été très émue par une petite fi lle qui lui a expliqué vouloir devenir maî-tresse d’école ou infi rmière. Un avenir devenu possible au village d’enfants SOS… « Voir la vitalité et l’énergie de ces enfants, qui ont tous eu un parcours diffi cile mais qui sont tournés vers l’avenir, me donne de la force pour continuer à me battre pour leur cause : la cause de l’en-fance », souligne Laurence. Par ailleurs, des visites dans l’environ-nement proche du village d’enfants SOS à des familles dites « à risque » lui ont permis de mieux appréhender la détresse et les conditions de vie très diffi ciles d’une partie de la popu-lation arménienne : « Ce jour-là, de vieilles chaussures brûlaient

dans un poêle pour se chauffer… »Les échanges avec les équipes coordi-natrices des programmes de prévention de l’abandon d’Erevan et d’Idjevan l’ont sensibilisée à l’ampleur des besoins et l’importance d’un accompagnement auprès des familles, pour renforcer la cellule familiale et ainsi permettre aux enfants de grandir dans leur propre famille, dans de meilleures conditions.Ces trois journées riches en émo-tions ont renforcé la conviction de Laurence Ferrari de soutenir l’action de SOS Villages d’Enfants.

A C T U A L I T É en bref...• 10e anniversaire du village SOS de Digne-les-Bains> 27 juin : ce 10e anniversaire a été célébré en présence de Jean-Louis Bianco, Président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, et Pierre Pascal, Président de l’association. Nous remercions ici les nombreux donateurs et parrains qui ont contribué à la réussite de cette journée. Dans notre prochain numéro, nous reviendrons plus longuement sur cet événement, qui s’inscrit dans l’esprit de

la Convention internationale des droits de l’enfant dont les 20 ans sont fêtés cette année.

• 20e anniversaire de SOS Villages d’Enfants Madagascar> 28 mai : malgré un contexte diffi cile, le 20e anni-versaire de SOS Villages d’Enfants Madagascar, créée à l’initiative de SOS Villages d’Enfants France, a été célébré en présence du Président de la Fédération SOS Kinderdorf International,

Helmut Kutin, et Pierre Pascal. D’autres mani festations sont prévues pour l’année 2009.

• 60e anniversaire du premier village SOS> 19, 20 et 21 juin : 60 mères SOS d’Europe ont été conviées à Imst (Autriche) pour célébrer le 60e anniversaire du pre-mier village d’enfants SOS. La délégation française était composée de trois mères SOS, accompagnées par Marie-Claude Hamon, administrateur.

• Programme d’urgence au Sri Lanka SOS Villages d’Enfants s’est fortement mobilisée dans le Nord du pays et a obtenu l’accord des autorités pour mettre en place un programme d’urgence destiné à 400 enfants, en zone tamoule, à Chettikulam, où 300 000 personnes vivent dans quatre camps de fortune. L’association française contribue à ce programme à hauteur de 100 000 €.

Laurence Ferrari en Arménie Laurence Ferrari, ambassadrice de SOS Villages d’Enfants depuis bientôt 6 ans, a accompagné Gilles Paillard, directeur général, en Arménie.

www.sosve.org rubrique Actualités

La vitalité et l’énergie de ces enfants me donnent

la force pour continuer à me battre pour leur cause. “ ”

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6 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

la différence de la fi nance orientée vers la recher-che exclusive du profi t, la fi nance solidaire per-met de placer utilement

son argent, en faveur des projets conformes à ses valeurs. Elle peut prendre la forme d’investissement solidaire ou d’épargne de partage. « L’investissement solidaire n’est pas directement un don, l’épar-gnant pouvant récupérer son ar-gent à tout moment, mais durant toute la durée du placement, les montants investis sont consacrés à des domaines précis : l’habitat social, la protection de l’enfance, la solidarité internationale avec notamment le commerce équitable et les microcrédits, l’insertion par l’emploi ou l’environnement… », explique Camille Inglebert, chargée de communication chez Finansol (2).

La garantie de revenus stables

Dans le cas de l’épargne de partage, tout ou partie des revenus de place-

ment revient sous forme de don à une ONG (organisation non gouver-nementale), une association carita-tive ou un fi nanceur solidaire. C’est notamment le cas des Livrets Agir du Crédit Coopératif (voir encadré).« Pour les associations, c’est un avantage indéniable, poursuit Camille Inglebert. Cela leur permet d’avoir des revenus plus stables car il s’agit de placements de long terme. Le baromètre annuel Finansol a montré que ces pla-cements ont généré 5,7 millions d’euros de dons en 2008. » Les dons provenant de l’épargne soli-daire bénéfi cient aujourd’hui à plus d’une cinquantaine d’ONG.

(1) Source : Baromètre Finansol/La Croix 2008

(2) Finansol (Finance et Solidarité) est

une association professionnelle qui vise à

renforcer les fi nances solidaires au sein de

l’économie pour une société plus citoyenne.

ZOOM

L’épargne de partage dans l’intérêt de tousCréée il y a plus de vingt-cinq ans, l’épargne solidaire connaît aujourd’hui un vif engouement, avec plus de 300 000 épargnants et un encours (1) de près de 1,7 milliard d’euros en 2008 : une manière simple et facile pour les épargnants de mettre aussi leur argent au service des plus démunis.

À

Épargner au profi t de SOS Villages d’Enfants

À partir de septembre 2009, le Crédit

Coopératif, leader de la fi nance

solidaire en France, lance plusieurs

produits bancaires solidaires au profi t

de SOS Villages d’Enfants : le Livret

Agir, le Livret Jeune Agir, la carte

bancaire Agir.

Avec le Livret

Agir *, vous

épargnez tout

en soutenant

les actions de SOS Villages d’Enfants,

puisque la moitié de vos intérêts

annuels est automatiquement reversée

à l’association. Vous bénéfi ciez d’une

réduction d’impôts au titre des dons

aux œuvres (voir informations pratiques

page 16).

Avec la carte Agir, vous soutenez

SOS Villages d’Enfants au quotidien.

Dès l’attribution de votre carte, le Crédit

Coopératif verse 3 € à l’association

puis 6 centimes à chaque retrait effec-

tué dans un distributeur automatique

de billets. Il n’y a aucune incidence sur

votre compte, puisque c’est le Crédit

Coopé ratif qui fait le don à l’association.

Le Livret Jeune Agir permet aux

jeunes de 12 à 25 ans de mettre de

l’argent de côté en toute sécurité et de

partager leurs intérêts à hauteur de 50,

75 ou 100 %.

En 2008, les produits de partage

du Crédit Coopératif ont permis de

reverser près de 4 millions d’euros

de dons aux associations partenaires. •

* Lire l’interview de Josette Amor,

d’Épargne en Conscience, page 11.

+ sur www.fi nansol.org/docs/barometre-

fi nance-solidaire-2009.pdf

+ sur www.fi nansol.org/docs/barometre-

fi nance-solidaire-2009.pdf

Page 7: Villages de joie - Numéro 210

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SOS Villages d’Enfants, « passeur de générosités »

Grâce au soutien sans faille de nos généreux donateurs mais aussi des conseils généraux, et ce, malgré un environnement économique et fi nancier diffi cile en 2008, SOS Villages d’Enfants a pu poursuivre son action en faveur de la protection de l’enfance en France et dans le monde. Je remercie donc toutes celles et tous ceux qui nous font confi ance, car ils nous permettent de mener à bien des

projets d’envergure et de long terme. SOS Villages d’Enfants se doit de faire le meilleur usage des fonds qui lui sont confi és et son maître mot en matière de gestion a toujours été la rigueur. En 2008, nous avons ajouté une nouvelle pierre à l’édifi ce, en réalisant un important effort de maîtrise et de réduction des coûts. Nous avons ainsi optimisé nos ressources fi nancières et joué pleinement notre rôle de « passeur de générosités ».Dans ce contexte, nous avons pu faire face à la hausse des prix alimentaires dans les pays en développement où nous sommes implantés. Nous avons renforcé notre réseau d’accueil avec l’ouverture et la construction de nouvelles maisons et villages d’enfants SOS, en France et dans le monde. Comme les années précédentes, nous avons investi dans le cadre de vie des enfants afi n de leur offrir un environnement structurant pour se reconstruire : réhabilitation des maisons familiales, soutien scolaire, loisirs… Nous avons formé et accompagné nos collaborateurs, toujours aussi disponibles et impliqués. Je tiens à saluer ici le travail formidable réalisé dans les villages par ces équipes compétentes, expérimentées et motivées.Enfi n, nous avons continué les recherches menées avec les professionnels de l’enfance pour améliorer nos pratiques de prise en charge des enfants et préparer l’avenir des enfants accueillis.Je vous invite à prendre connaissance dans les pages qui suivent des principaux chiffres et activités de l’année 2008.Une nouvelle fois, merci à tous !

GILLES PAILLARD,

Directeur général

L’essentiel 2008

Un projet solide pour la protection de l’enfance

Missions sociales en France et dans le monde

Réserve projets

Frais d’appel à la générosité du public et gestion des dons (2)

Frais d’information et de communication (2)

76,92 %

89,94 %

13,02 %

7,91 %

2,15 %

Sur 100 € (1) reçus, 89,94 €

vont au profi t des enfants

(1) Fonds publics et privés.

(2) Y compris les frais de fonctionnement

et d’administration.

• L’accueil des frères et sœurs sans appui familial

• La prévention de l’abandon

• L’éducation et la santé

Nos missions

Page 8: Villages de joie - Numéro 210

8 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

C H R O N O L O G I E

EMPLOIS Exercice 2008

EN K€

Rappel 2007

EN K€

MISSIONS SOCIALES

Fonctionnement des villages 32 052 31 978

Participation au village de Polynésie française 100 94

Participation aux établissements d’insertion

(Ferme du Major et Ateliers de la Garenne)321 406

Actions dans le monde 9 948 8 646

Actions « SOS Orphelins d’Asie » 24 514

SOUS-TOTAL 1 42 444 41 638

FRAIS SUR LEGS ET DONATIONS 19 405

FRAIS D’APPEL À LA GÉNÉROSITÉ DU PUBLIC 3 887 5 026

FRAIS DE TRAITEMENT DES DONS ET REÇUS FISCAUX 362 296

SOUS-TOTAL 2 4 268 5 727

FRAIS D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION 1 185 857

FRAIS DES COMITÉS DÉPARTEMENTAUX 31 24

AUTRES CHARGES DIVERSES 71 62

DOTATION FONDS DÉDIÉS « SOS Orphelins d’Asie » 12 0

EXCÉDENT DE L’EXERCICE DISPONIBLE POUR PROJETS 7 186 2 638

T O T A L 55 197 50 946

8 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

faits marquants...

LES MISSIONS SOCIALES

Quels ont été les grands projets en France ?Le budget global de notre action en France s’est éle-vé en 2008 à près de 32,5 M€. Les investissements concernent l’ouverture et l’aménagement d’une 10e maison familiale (434 K€) et l’extension de la maison commune (192 K€) à Marange (57), l’achat d’une maison « des parents » à Calais (62) pour 197 K€ et enfi n les frais préliminaires à la construction du 14e village d’enfants SOS à Persan (95) pour 70 K€. Les travaux de rénovation des maisons familiales se sont élevés à 846 K€. C’est sans compter les frais de prise en charge au quotidien des 894 jeunes qui vivent au sein des 13 villages d’enfants SOS, de la Maison Claire Morandat et des établissements d’insertion. Cette année, les frais de prise en charge sur fonds privés (2 518 K€) ont représenté près de 8 % du budget.Quel rôle ont les établissements d’insertion ?La Ferme du Major (59) et les Ateliers de la Garenne (92) accueillent et accompagnent 245 jeunes parmi les plus démunis. 321 000 € ont été affectés en 2008 à ces éta-blissements.Et les projets internationaux ?Le budget à l’international s’élève, fi n 2008, à près de 10 M€ dont près de 22,5 % (2 241 K€) ont été affectés à la construction de trois nouveaux villages en Arménie, au Mali et en Tunisie et à la rénovation du village d’enfants SOS de Sanankoroba. De plus, l’augmentation du nombre d’enfants pris en charge, associée à l’infl ation des matiè-res premières, a entraîné une augmentation de 20 % du budget de fonctionnement qui s’élève à fi n décembre à près de 5 759 K€.

LES FRAIS D’APPEL À LA GÉNÉROSITÉ

En 2008, une gestion rigoureuse des dépenses a permis de diminuer d’envi-ron 31 % les charges d’appel à la générosité du public.

Pourquoi reçoit-on autant de courriers ? Si notre association devait réduire leur nombre, elle pourrait voir ses res-sources diminuer. En effet, 52 % des dons reçus des particuliers ont pour origine ces courriers. Les dons en ligne représentent malheureusement à peine 2 % du total collecté. Le prélèvement automatique, déjà choisi par plus de 30 000 donateurs, est une solution idéale pour nous soutenir. Combien cela coûte-t-il ? Chaque euro dépensé vers nos donateurs fi dèles permet de collecter 6,55 €. Les charges englobent les frais de fabrication, les frais d’envoi mais aussi l’affranchissement retour et les frais de traitement des courriers.

Pourquoi faire de la publicité ? Notre association a besoin de se faire connaître auprès du plus grand nombre pour recevoir davantage de soutien fi nancier. La télévision et internet sont les médias les plus puissants. Pour optimiser notre présence sur ces supports, en plus de l’achat d’espace, nous négocions activement auprès des chaînes TV et sites/portails internet la diffusion de nos messages à titre gracieux. En 2008, ce soutien a atteint plus de 650 000 €.

LES FRAIS D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION

• JANVIER / FÉVRIER

> Inde : inauguration des villages SOS de Raipur et Pondichéry.

> France : ouverture de la 10e maison de Marange (57).

• MARS / AVRIL

> Arménie : lancement de la construction du village SOS et du programme de renfor-cement de la famille à Idjevan.

> France : publication de l’étude sur le devenir des enfants de Marseille.

• MAI / JUIN

> Tunisie : lancement de la construction d’un nouveau village SOS à Akouda. 112 enfants sont concernés.

> Indonésie : inauguration du village SOS de Meulaboh.

Budget global de notre action : près de

32,5 M€ en France

10 M€ dans le monde

Compte d’emplois

Crise alimentaire : SOS Villages d’Enfants a collecté 506 000 € nets et a versé 78 000 € au Burkina Faso, à Madagascar, au Mali et au Maroc pour permettre aux mères SOS de faire face à la fl ambée des prix. Le solde, affecté en réserves, sera versé en 2009, en partie à Madagascar.

SOS Orphelins d’Asie : 24 000 € ont été versés pour la prise en charge de 100 enfants dans les deux villages d’enfants SOS de Pondichéry (Inde) et Meulaboh (Indo-nésie) construits après le tsunami. 931 000 € seront versés pendant les sept et huit prochaines années, respectivement en Inde et en Indonésie, pour la conti-nuité de cette prise en charge.

Page 9: Villages de joie - Numéro 210

/ 9

RESSOURCES Exercice 2008

EN K€

Rappel 2007

EN K€

DONS 12 602 11 843

DONS « SOS Orphelins d’Asie » 0 101

PARRAINAGES des villages d’enfants SOS dans le monde 3 248 3 211

DONATIONS ET LEGS 7 824 5 094

SOUS-TOTAL 1 23 674 20 248

PARTICIPATION DES ORGANISMES PUBLICS

Prix de journée et dotation globale année N 27 890 26 998

SOUS-TOTAL 2 27 890 26 998

SUBVENTIONS DIVERSES : autres (mairies…) 21 9

COTISATIONS 0 0

ABONNEMENTS À LA REVUE 14 14

PRODUITS FINANCIERS 1 712 1 378

PRODUITS FINANCIERS « SOS Orphelins d’Asie » 35 42

REPRISES DE PROVISIONS, AMORTISSEMENTS

ET TRANSFERTS DE CHARGES437 581

REPRISE FONDS DÉDIÉS « SOS Orphelins d’Asie » 0 371

AUTRES PRODUITS DIVERS (remboursements loyers,

formation professionnelle, tickets repas, vacances,

loisirs, cessions d’éléments d’actif immobilisé, etc.)

1 414 1 305

T O T A L 55 197 50 946

Bilan simplifi é

RESSOURCES DIVERSES

L’association tire également ses revenus de ressour-ces diverses : les abonnements à la revue (14 K€), les produits fi nanciers (1,7 M€) placés uniquement en capital garanti, les subventions diverses (21 K€) et des produits divers (1,4 M€).

RESSOURCES PUBLIQUES

L’association reçoit des subventions des conseils généraux (prix de journée) au titre d’une délégation de mission de service public de la Protection de l’enfance en France. En 2008, elles se sont élevées à 27,9 M€. Les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), de cha-que département, évaluent les ressources nécessaires à la prise en charge des enfants.

PRODUITS DE LA GÉNÉROSITÉ DU PUBLIC

Malgré un contexte de crise écono-mique, les dons

ont progressé de 4,6 % avec une collecte de 15,9 M€, tandis que les legs et assurances-vie représentent

plus du tiers des ressources avec près de 8 M€.

Fonds publics 50,5 %

42,9 %Fonds privés

0,6 %Divers

37,06 %

13,72 %

12,51 %

32,95 %

3,76 %

Dons

Parrainages

Soutiens réguliers

Legs et donations

Partenariats

• JUILLET / AOÛT

> Mali : pose de la première pierre du village SOS de Kita.

> France : succès pour 80 % des diplômes préparés au sein des villages SOS.

• SEPTEMBRE / OCTOBRE

> France : pose de la première pierre du village SOS de Persan (Val-d’Oise).

• NOVEMBRE / DÉCEMBRE

> France : achat et aménagement d’une maison des parents à Calais.

Pourquoi constituer des réserves ? SOS Villages d’Enfants s’engage à accompagner les enfants qu’elle accueille à long terme pour préparer leur autonomie sociale et professionnelle. De plus, sa mission sociale la conduit à développer de nouveaux programmes pour prendre en charge encore plus d’enfants. Aussi, sa gestion des réserves est-elle très rigoureuse. L’assemblée générale a décidé de créer une réserve prudentielle cor-respondant au montant d’un an de prise en charge des enfants sur les fonds privés, soit 9 M€. Elle devrait s’élever à 17 M€ d’ici cinq ans pour assumer les nouveaux villages d’enfants SOS. Elle permet aussi de faire l’avance de trésorerie des futurs projets, parfois très longs à mettre en œuvre et pour lesquels nous n’avons pas encore perçu les fonds. Les fonds affectés à des projets particuliers représentent les montants déjà collectés mais non utilisés comme ceux affectés au village SOS de Persan (1,4 M€) ou à l’opération « SOS Orphelins d’Asie ». Enfi n, un fonds de roulement de 2 mois est nécessaire pour la bonne gestion de l’association, soit

près de 5 M€. Cette année, un excédent exceptionnel de près de 7 M€ est venu

alimenter cette « réserve projets » grâce au montant important des legs perçus.

SOS VILLAGES D’ENFANTS ASSURE L’AVENIR

ACTIF 2008 2007 PASSIF 2008 2007

ACTIF IMMOBILISÉ

Immobilisations corporelles, incorporelles et fi nancières

23 836 23 679 FONDS ASSOCIATIFS

Apports, provisions réglementées, réserves

63 352 56 165

ACTIF CIRCULANT

Valeurs réalisables (créances) et disponibles (trésorerie)

53 637 44 521 PROVISIONS pour risques et charges 3 554 2 606

COMPTES DE RÉGULARISATION 474 472 DETTES 10 994 9 852

COMPTES DE RÉGULARISATION 46 49

TRAVAUX EN COURS (Ouagadougou) 1 469 1 469 TRAVAUX EN COURS (Ouagadougou) 1 469 1 469

TOTAL 79 416 70 141 TOTAL 79 416 70 141

ressources simplifi é

/ 9

Près de 23,7 M€ versés

par nos donateurs et partenaires

Page 10: Villages de joie - Numéro 210

10 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

Question / réponseQui vous contrôle ?

D’abord les instances statutaires

telles que la commission des fi nances

(membres du conseil d’administration)

ou le commissaire aux comptes qui

chaque année certifi e l’exactitude

de nos comptes. Ensuite, le Comité

de la Charte juge de notre gestion

et notre transparence vis-à-vis

des bailleurs de fonds. Nous sommes

également assujettis à des contrôles

liés à la nature de notre activité

tels que ceux de l’Inspection générale

de l’action sociale (IGAS) ou encore

ceux de la Cour des comptes.

Le rapport d’activité et le rapport fi nancier sont disponibles dans leur intégralité sur www.sosve.org (rubrique Nous connaître) ou obtenus sur simple demande écrite.

Que deviennent les enfants après leur prise en charge ? L’exemple du village d’enfants SOS de Marseille.L’association a demandé à l’Inserm (Insti-tut national de la santé et de la recherche médicale) de se pencher sur le devenir des fratries accueillies au village d’enfants SOS de Marseille. Les résultats, publiés en 2008, démontrent que 78 % de ces jeu-nes sont aujourd’hui insérés socialement et professionnellement dans la société. Ils

soulignent l’importance pour ces jeunes d’être restés avec leurs frères et sœurs. Enfi n, la plupart assument leur parentalité puisque les comportements de placement sont très faibles. Cette étude conforte la démarche de l’association SOS Villages d’Enfants : en se centrant sur la fratrie, la prise en charge des enfants et des jeunes donne des résultats et permet à ces en-fants de devenir des adultes responsables et intégrés.•

Publication 2008

L’essentiel 2008

En France :

14 villages d’enfants SOSdont 1 en construction

894 enfants et jeunes majeurs dont :

• 618 en villages d’enfants SOS (dont 43 enfants au village de Papara en Polynésie)

• 31 adolescents à la Maison Claire Morandat

• 245 jeunes au sein des deux établissements associés

442 salariés dont 109 mères SOS, 120 aides familiales, 19 psychologues et 97 éducateurs, chefs de service et directeurs.

SOS Villages d’Enfants France est membre de la Fédération internationale SOS Kinderdorf. Présente dans 132 pays, elle accueille 70 000 enfants et jeunes dans 500 villages d’enfants SOS, elle assure l’éducation de 140 000 élèves et la prise en charge de 700 000 enfants, jeunes et adultes dans ses centres sociaux, dispensaires et programmes d’aide d’urgence.

Dans le monde :

35 villages d’enfants SOSdont 3 en construction

6 055 enfants et jeunes dont 407 nouveaux enfants admis en 2008

70 structures scolaires (jardins d’enfants ou maternelles, écoles primaires, secondaires et centres de formation) pour 14 250 élèves

3 646 bénéfi ciaires des programmes de renforcement de la famille

54 structures médicales et sociales pour la santé et la prévention de l’abandon

Chiffres clés au 31 décembre 2008

Pour que frères et sœurs partagent la même enfance

Fonds versés en 2008 par pays (en milliers d’euros)

Page 11: Villages de joie - Numéro 210

/ 11

InfoEntretien

partenairesInfo partenaires

Un ensemble d’hiver solidaire

Anny Duperey

démarre sa 3e saison

de « mannequin d’un

jour » pour la marque

Daxon qui propose

cet hiver un ensemble

pull tunique, gilet et

foulard. Pour chaque

achat d’une de ces

créations exclusives,

Daxon reverse 2 € à

SOS Villages d’Enfants

jusqu’au 30 mars 2010.

Pour découvrir ces trois modèles : www.daxon.fr •

« Bâtisseurs d’avenir » pour les enfants

Le club Négobois,

fi dèle partenaire

de SOS Villages

d’Enfants depuis

6 ans, a remis à

notre association

le 1er juillet

dernier un chèque de 80 000 € collectés auprès de

ses membres* (industriels et négociants du secteur

du bâtiment), à travers le Fonds d’Action Négobois pour

le mécénat. Ce très généreux soutien est destiné au projet

de construction du village d’enfants SOS de Persan

(Val-d’Oise) dont l’ouverture est prévue en 2010. •

* AkzoNobel, Bostik, Finsa, FR cis, Isover, Margaritelli, Pergo,

Premdor, Unilin Systems, Velux.

Une vente aux enchères en faveur de SOS Villages d’EnfantsÀ l’occasion de ses 140 ans, la marque de sauces

et condiments Heinz a invité

des artistes de renom à lui

rendre hommage en créant des

œuvres uniques inspirées de

son authentique Tomato Ketchup. Ces œuvres sont

exposées à la Grande Épicerie de Paris du 27 août au

9 septembre et seront vendues aux enchères courant

décembre 2009 en faveur de SOS Villages d’Enfants.

Avis aux amateurs d’art sur le site de www.heinz.fr •

« L’épargne au cœur de la solidarité »

Josette Amor est gérante de la société Épargne en Conscience, plate-forme de placements éthiques et solidaires indépendante de tout établissement fi nancier. Elle a sélectionné le Livret Agir du Crédit Coopératif pour sa simplicité, sa rémunération ainsi que sa dimension solidaire.

VDJ / Qu’est-ce que le Livret Agir ?

J. A. : Il s’agit d’un livret d’épargne dont la moitié des intérêts est of-

ferte à une association, avec un avantage fi scal substantiel si l’on est

imposable : 66 % ou 75 % du don selon la réduction liée à l’activité de

l’association. Le Livret Agir fonctionne à l’identique d’un livret A : il

ne comporte aucun frais, ni à l’entrée, ni à la sortie. L’épargne placée

est garantie et ne présente aucun risque. L’argent est totalement

disponible et peut être viré sur un compte courant. Le mécanisme

des dons est entièrement automatisé : chaque année, les intérêts

sont portés au crédit du livret et le don au débit. Parallèlement,

l’épargnant reçoit de l’association le reçu fi scal correspondant à son

don, sans en faire la demande. À aucun moment, le souscripteur n’a

besoin d’intervenir dans le suivi de son don.

VDJ / Quelle est la rémunération du Livret Agir ?

J. A. : Il offre actuellement un taux annuel brut de 1,85 % (1), soit un taux

annuel net de 1,41 % (2), avec des prélèvements fi scaux et sociaux ré-

duits pour la partie reversée à l’association (23,6 % au lieu de 30,1 %).

Par exemple (3), 10 000 € placés sur un Livret Agir sur l’année N rap-

portent 141 € nets au 31/12/N, répartis comme suit :

• 64 € nets pour l’épargnant,

• 77 € de don pour SOS Villages d’Enfants.

À ses 64 € nets de gains, l’épargnant doit ajouter sa réduction d’impôt

de 58 € (4), ce qui représente à terme un gain total net de 122 €.

Ainsi, en acceptant un manque à gagner annuel de seulement 3 €

par rapport au rendement du livret A (125 € exonérés d’impôt et de

prélèvements sociaux), l’épargnant permet à SOS Villages d’Enfants

de percevoir un don de 77 €.

VDJ / Quels sont les avantages de ce livret ?

J. A. : C’est un véritable enrichissement pour qui rejoint la chaîne

de l’épargne solidaire. L’épargnant partage le fruit de son épargne. Il

devient précurseur de cette nouvelle fi nance axée vers la recherche

d’un tout autre profi t : celui lié à la personne. Il donne également du

sens à son argent, en le confi ant à la banque de l’économie sociale

qu’est le Crédit Coopératif, qui l’utilise pour fi nancer des projets res-

pectueux de l’humain et de la nature. Cela permet à SOS Villages

d’Enfants de se doter d’une nouvelle source de fi nancement stable

et récurrente pour la prise en charge des enfants sur le long terme.

Le Livret Agir se présente donc comme une solution incontournable

et je souhaite que de nombreux épargnants la choisissent pour que

SOS Villages d’Enfants continue ses actions en faveur des enfants.

(1) Taux annuel brut au 1er août 2009, susceptible de variation.

(2) Pour un souscripteur ayant opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire.

(3) Exemple non contractuel, construit sur les hypothèses suivantes : option au pré-

lèvement forfaitaire libératoire, pour une personne imposable, sur le taux observé

au 1er août 2009, appliqué sur l’ensemble de l’année N.

(4) Calcul fait sur la base d’une réduction d’impôt de 75 % du montant du don

jusqu’à hauteur de 510 € pour l’année 2009 (66 % au-delà de ce plafond). www.sosve.org rubrique Nous soutenir

/ 11

• De g. à dr. : Gilles Paillard, Jean-Pierre Campech (Président du Fonds d’Action Négobois pour le mécénat) et Christian Klopfenstein (Président du Club Négobois). •

Page 12: Villages de joie - Numéro 210

12 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

Enquête

n enseignant agressé en plein cours, des armes blan-ches introduites au collège, des parents qui portent plainte suite à l’agression de

leur enfant dans la cour de récréation... Régulièrement, les médias se font l’écho de manifestations de violence dans les écoles. Des faits divers iso-lés et montés en épingle ? ou bien la traduction d’une réalité, celle d’une violence au quotidien de plus en plus banale chez les adolescents ?Pour Éric Debarbieux, professeur de sciences de l’éducation à l’université Bordeaux II et directeur de l’Observa-toire européen de la violence scolaire, il ne faut ni exagération ni négation si l’on veut coller au plus près de la réa-lité. « Nos enquêtes montrent globale-ment une stabilité de la violence sco-laire. Mais ces moyennes masquent des disparités très fortes, voire cer-taines violences dramatiques, parti-culièrement dans les établissements situés dans les zones d’exclusion », déclare-t-il dans la revue Sciences Hu-maines (1). Le plus préoccupant, selon lui, reste cependant les « micro-agres-sions » répétées – moqueries, insultes, bagarres, rackets – et toujours dirigées vers les mêmes enfants avec de graves conséquences sur l’estime de soi.

Des causes multiples

Les causes de la violence sont multi-ples, même si l’exclusion et la vie dans

T É M O I G N A G EL’équipe éducative du village d’enfants SOS

de Carros a organisé deux séances d’échan-

ges avec un groupe de cinq enfants en fi n de

CM2, en août 2008, puis après leur entrée

au collège, en janvier 2009. Les jeunes

semblent avoir trouvé un réel écho de ce

qu’ils vivent au quotidien dans les deux

Carros : comprendre les jeunes pour mieux les aider

U

+ sur www.jetuil.asso.fr

www.obsviolence.com

témoignage

La violence des jeunes nous oblige à nous questionner. Au-delà de l’éclairage trop stigmatisant donné par les médias, c’est la précocité des comportements violents qui appelle une réponse adaptée des adultes : celle de toujours privilégier la prévention à la répression. Analyse.

Prévenir la violence chez les jeunes

12 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

des quartiers sans mixité sociale ac-croît fortement les risques : environne-ment familial, précarité, manque d’inté-gration mais aussi personnalité propre de chaque enfant. Tous ces facteurs jouent un rôle. Si les incivilités et les micro-agressions se banalisent, c’est peut-être aussi en raison de leur forte médiatisation. Tel est l’avis de Bernard Bétrémieux et Virginie Dumont, res-ponsables de l’association Je Tu Il, qui conçoit des programmes de sensibili-sation et d’accompagnement des jeu-nes : « Les médias, en se focalisant sur certains dysfonctionnements, les banalisent dans l’esprit des jeunes. Les plus infl uençables peuvent être tentés de les copier. On ne compte plus les émissions de télévision et les sites internet qui cherchent d’abord à mettre les ados dans un état d’ex-citation, en leur montrant des com-portements qui ne sont pas en accord avec leur degré de maturité. »

Un vrai travail éducatif

Trouver des solutions n’est pas simple. Éric Debarbieux insiste sur l’importance de la stabilité de l’encadrement éduca-tif, pour instaurer un climat convivial propice au dialogue et au respect. L’as-sociation Je Tu Il mise sur l’échange. En trois ans, plus de 15 000 jeunes ont participé au programme « Cet autre que moi », basé sur la projection de petits fi lms suivis de débats. « Les adultes chargés d’encadrer et d’accompagner les enfants ont un rôle décisif, souli-gne Bernard Bétrémieux. On ne peut reprocher aux jeunes leurs compor-tements si on n’a pas mené un vrai travail éducatif pour les responsabili-ser, leur faire prendre conscience des conséquences de leurs paroles et de leurs actes. Cette démarche les rend plus matures, plus responsables et plus bienveillants. » À condition, toute-fois, de suivre les jeunes tout au long de la période diffi cile. (1) Sciences Humaines, hors-série spécial n° 5,

L’école en question.

Page 13: Villages de joie - Numéro 210

/ 13

Qu’est-ce que la Bienenhaus ?

La Bienenhaus, fondée en 1963, est un lieu de pédago-gie thérapeutique, qui impli-que une collaboration entre trois disciplines scientifi ques – médecine, psychologie et tra-vail éducatif – afi n de fournir les dispositifs d’aide nécessai-res aux enfants qui présentent des troubles psychologiques. L’idée d’origine consistait à aider les enfants des villa-ges d’enfants SOS. Il existe aujourd’hui plus de possi-bilités de prise en charge des enfants diffi ciles dans les villages d’enfants SOS et leur environnement. Aussi actuellement, 80 % des en-fants/jeunes sont envoyés à la Bienenhaus par l’aide so-ciale à l’enfance.

Les phénomènes de violence

ont-ils changé depuis l’ouver-

ture de la Bienenhaus ?

Quand on parle de violence ou d’agression, il faut avant tout comprendre qu’il s’agit de l’ex-pression de sentiments profon-dément humains. Nous devons apprendre aux enfants/jeunes comment exprimer ces senti-ments de façon appropriée et comment les gérer. La variété des formes de violence n’a pas changé : tout commence par la violence verbale, jusqu’aux at-taques corporelles pouvant en-traîner des blessures graves.Mais l’intensité de la violence a considérablement augmenté. Le seuil d’inhibition qui empê-chait les enfants/jeunes d’exer-cer la violence a considéra-blement régressé. Par exemple,

la présence d’une fi gure d’autorité suffi sait autrefois à prévenir un accès de violence. Aujourd’hui, elle n’est quasi-ment plus un obstacle. Cer-taines règles de loyauté entre les enfants, comme arrêter de piétiner quelqu’un à terre, ne sont quasiment plus de mise aujourd’hui. Autrement dit, les positions éthiques de la so-ciété, donc celles des enfants et des jeunes, ont changé. De plus, le harcèlement moral en-tre jeunes ou la violence psy-chique produite par les nou-veaux médias comme internet et les téléphones portables s’exerce trop souvent à l’insu des adultes et sans possibilité d’intervention de leur part. Ces phénomènes ont pris une ampleur considérable.

Les enfants pris en charge

à la Bienenhaus sont-ils plus

jeunes qu’auparavant ?

En effet, je constate qu’il y a de plus en plus de jeunes enfants qui présentent des compor-tements agressifs et violents. Cela est lié aux changements de la société. Les relations fa-miliales sont devenues plus complexes (le taux de divorce excède 50 %), les adultes sont souvent dépassés par ces situations ou ne sont pas

disponibles. Les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes, exposés aux risques liés à une surconsommation de médias qui ne leur expliquent pas le fonctionnement du monde. L’agressivité naît souvent chez les enfants angoissés, qui manquent de références pour la résolution non violente des confl its.

Comment corrigez-vous les

troubles liés à la violence ?

Il faut d’abord connaître l’enfant ou le jeune dans sa globalité : son histoire, son environnement, ses parents et ses personnes de référence. Et d’après mon expérience, le succès du trai-tement nécessite :

• un environnement positif et protecteur qui renforce l’estime de soi. Les parents jouent ici un rôle central, et si l’enfant grandit dans une institution, le personnel d’encadrement aussi ;• une analyse claire et lo-gique des comportements inadaptés ;• une vision positive de la vie.

De plus, un travail théra-peutique sur les expériences traumatisantes ou sur les comportements peut s’avérer très profi table, voire indis-pensable.

La Bienenhaus ou maison des abeilles est une structure unique en Autriche où elle prend en charge depuis 45 ans des enfants et jeunes de 3 à 15 ans au comportement violent. Rencontre avec son directeur, Ulrich Sommer.

La Bienenhaus, une expertise au service des enfants violents

/ 13

fi lms (Le sentiment amoureux et

La rumeur et la violence ordinaire) qui

leur ont été présentés dans le cadre

du programme de sensibilisation

de l’association Je Tu Il.

« Nous voulions vérifi er comment se

passait l’entrée au collège et si elle

s’accompagnait vraiment d’une montée

de la violence. Celle-ci est réelle

et beaucoup plus intense que nous

l’imaginions. C’est d’abord la violence des

mots, avec la banalisation d’un langage

extrêmement ordurier, mais aussi un

développement important d’une violence

physique souvent gratuite. Beaucoup

de jeunes de l’établissement concerné

sont issus de familles en situation

diffi cile, commente Michèle Philippet,

psychologue au village d’enfants SOS

de Carros. Ces fi lms sont un excellent

outil pour inciter les enfants à parler

d’eux-mêmes, tout en ayant l’impression

de ne parler que des jeunes du fi lm.

Pour le personnel éducatif du village, ces

échanges nourrissent nos réfl exions sur

la manière de répondre aux situations

que vivent les enfants. »

L’équipe va prochainement poursuivre

l’expérience avec un nouveau groupe

d’adolescents.

• Ulrich Sommer entouré de deux jeunes de la Bienenhaus. •

Page 14: Villages de joie - Numéro 210

14 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2009 / N° 210 / www.sosve.org

Parcours

Opérés du cœur dans leur plus tendre enfance, Binta et Amadou vivent aujourd’hui au village d’enfants SOS de Sanankoroba, au Mali. Le moyen de préserver leur santé et de leur permettre de retrouver une vie d’enfant comme les autres. Portrait.

• Amadou et Binta, opérés du cœur en France, vivent

désormais au village d’enfants SOS de Sanankoroba (Mali). •

À cœur ouvert…

ix heures du matin, un jour de novembre 2004. Dans le hall d’arrivée d’un aéroport pari-sien, Binta dormait dans les bras d’une bénévole d’Aviation

Sans Frontières. Amadou, son frère, lui tenait la main. La bénévole confi e Binta, toujours endormie, à Annick Hugon, de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque. « L’histoire a démarré ainsi, raconte Annick Hugon. Binta s’est réveillée à la maison en hurlant. Elle a refusé de se nourrir pendant trois jours. Elle était très fatiguée. » Atteints d’une car-diopathie congénitale, une communication inter-ventriculaire, le frère et la sœur doi-vent être soignés en France. Annick et son mari Philippe accueillent alors Binta pendant qu’Amadou est pris en charge par une autre

S

Page 15: Villages de joie - Numéro 210

/ 15

famille. Binta est opérée à l’hôpital Montsouris, passe quelques jours en maison de repos, puis rejoint sa famille d’accueil. Elle y passera Noël avant de reprendre l’avion, le 4 janvier suivant. « Elle est repartie et notre cœur avec, s’émeut Annick Hugon. Au fi l des semaines, des liens très forts s’étaient noués et nous ne pensions jamais la revoir. »

Du village de Kadiolo au village

d’enfants SOS de Sanankoroba

Quelques mois plus tard, une lettre des parents de Binta et Amadou parvient chez les Hugon pour les remercier de s’être occupés de Binta. Annick décide alors de reprendre contact, appelle le médecin de Kadiolo, petite localité du Sud-Est du Mali où la famille réside, prend des nou-velles des enfants. Peu à peu, un projet mûrit dans sa tête : créer une association, Binkad (BINta/KADiolo) pour venir en aide aux habitants de Kadiolo (1). Elle se rend sur place et, au fi l de ses voyages,

se rend compte que Binta et Amadou ne bénéfi cient d’aucun suivi médical, sont malnutris et ne se rendent pas à l’école. Soutenue par le corps médical, elle prend contact avec SOS Villages d’Enfants. Et lorsque deux places se libèrent au village d’enfants SOS de Sanankoroba, les parents des enfants, bien que réticents au départ, comprennent que la santé de leurs enfants est en jeu, et pour leur bien, acceptent qu’ils y soient accueillis. Aujourd’hui âgés respectivement de sept et neuf ans, Binta et Amadou vivent au village SOS où ils sont arrivés le 23 sep-tembre 2007. Une nouvelle vie familiale a alors commencé. « Binta est une petite fi lle très timide, raconte sa mère SOS. Cette timidité a rendu son intégra-tion un peu diffi cile au départ. » Mais sa participation au jardin d’enfants SOS, le soutien d’Amadou et l’affection de sa mère SOS ont permis à Binta d’être bien intégrée dans sa nouvelle famille et au village SOS. Aujourd’hui, elle a beaucoup d’amies, vit en parfaite harmonie avec

ses frères et sœurs SOS, adore jouer à la poupée et à l’élastique et aime chanter. Quant à Amadou, il s’est vite intégré en famille SOS et au village. Il adore jouer aux billes, aux petites voitures. Il aime aussi beaucoup danser.

Une nouvelle vie

Binta et Amadou se développent harmo-nieusement, sur tous les plans : physique, intellectuel, moral, social... Tous deux participent à l’entretien de la maison, pratiquent des activités socio-éducatives (peinture sur tissu, jardinage) et artisti-ques au sein de la mini-troupe où Binta fait de la danse chorégraphique.Après une année au jardin d’enfants SOS, Binta est allée en 1re année de l’école primaire (CP1), en octobre 2008. Elle a obtenu de bons résultats scolaires. Amadou, lui, est passé en classe supérieure et fréquente la 2e année. Les deux enfants ont bien récupéré physiquement, mais le suivi médical continue avec leur cardio-logue, le docteur Diarra, à Bamako, à une trentaine de kilomètres du village SOS. Les liens ont été maintenus avec leur famille : ils ont reçu très tôt la visite de leurs parents et ils retournent à Kadiolo pour des vacances en famille. Presque tous les six mois, leur marraine de cœur, Annick, leur rend visite.Binta et Amadou pourront poursuivre leur scolarité au village d’enfants SOS de Sanankoroba jusqu’au diplôme d’étu-des fondamentales (DEF), vers 15 ans. Au-delà, ils seront toujours accompagnés par SOS Villages d’Enfants, pendant leur formation complémentaire et jusqu’à leur insertion, sociale et professionnelle.

(1) www.binkad.org

• Presque tous les six mois, Annick Hugon rend visite aux deux enfants. •

• Grâce à SOS Villages d’Enfants, Binta et Amadou sont suivis médicalement et vont à l’école. •

Page 16: Villages de joie - Numéro 210

VOUS AVEZ ÉCRIT...“ ” Mme G. (Hérault) apporte un soutien

régulier à l’action de notre association.

Elle a pu, à l’occasion d’un séjour dans la

capitale malgache, se rendre au village

d’enfants SOS de Vontovorona. Elle s’y

trouvait pour les fêtes de Noël. Témoignage

« J’ai effectué un long séjour de deux mois à Antananarivo. J’ai donc pu voir

de très près la misère qui y règne. Et là j’ai visité le village d’enfants SOS de Vontovorona, surprise de trouver un vil-lage où tout était propre et net, dans un endroit agréable. C’était le 24 décembre. J’ai donc pu as-sister à leur spectacle de chants et de danses. Mais surtout, j’ai vu les mines heureuses de tous ces petits, impecca-

bles, avec leur couronne de carton doré qui donnait un air de fête. On les sentait bien soignés et aimés.Bravo SOS Villages d’Enfants, merci aux responsables à Madagascar. J’y retournerai… »

ASSURANCE-VIE :

Une vie de famille en héritageSouscrire une assurance-vie en faveur de SOS Villages

d’Enfants, c’est offrir aux enfants que tout abandonne une vie

de famille en héritage. Pour SOS Villages d’Enfants, c’est la

certitude de percevoir un capital au terme d’une procédure

simple pour le fi nancement de nos actions en France et dans

le monde. Pour nous permettre de percevoir le versement

d’un capital en cas de décès, il suffi t de

désigner SOS Villages d’Enfants comme

bénéfi ciaire. Le montant souscrit et les

intérêts capitalisés nous seront versés

nets de droits.

Pour toute information complémentaire

Joëlle Lepinoy

Service Legs et donations

01 55 07 25 02 – [email protected]

Au Rwanda, au village d’enfants SOS de Kigali

• accueil pour sauver des enfants sans appui familial, exposés à tous les dangers : en 2009, 20 nouveaux enfants ont déjà été accueillis au village d’enfants SOS, qui compte désormais 166 enfants.

• prévention de l’abandon autour du village SOS, pour permettre aux enfants de grandir dans leur propre famille : le programme de renforcement de la famille vient en aide à 300 enfants dont certains touchés par le VIH.

• La santé et l’éducation pour favoriser la scolarisation, la formation ou l’apprentissage : l’école primaire SOS est fréquentée par 605 élèves (dont plus de 500 des environs) et l’école technique SOS par 192 élèves.

Missions accomplies…

Pour que frères et sœurs partagent la même enfance

Épargnez DIFFÉREMMENT pour qu’ils grandissent ensemble, dans la chaleur d’un foyer Avec le compte sur Livret Agir, vous bénéfi ciez d’une rémunération nette équivalente à celle du livret A*, mais en plus, vous soutenez les actions de SOS Villages d’Enfants. Alors, à vous d’Agir ! Le Livret Agir est commercialisé par le Crédit Coopératif, société coopérative anonyme de Banque Populaire à capital variable 349 974 931 RCS Nanterre – 33, rue des Trois Fontanot – 92 000 Nanterre. * Pour un souscripteur ayant opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire. Conditions en vigueur au 01/08/09, susceptibles de modifi cations.

e gSouscrire un Livret Agir,

rien de plus simple ! Aucune formalité n’est nécessaire auprès de votre banque habituelle et vous pouvez procéder à distance.

Pour tout renseignement, N° Azur 0 810 63 44 44 (prix appel local)Ou www.agiraveclecreditcooperatif.coop

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