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Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS septembre 2013 / n° 226 / 2 Enquête / p 12 Le bien-être des enfants dans les pays riches Zoom / p 6 Marly-lez-Valenciennes : 50 ans de succès éducatifs outes les études consacrées au devenir des jeunes pla- cés en protection de l’en- fance mettent l’accent sur les nombreuses difficultés d’insertion sociale et pro- fessionnelle auxquelles ils doivent faire face à l’issue de leur prise en charge. C’est pourquoi la préparation à l’auto- nomie constitue l’un des principaux axes de l’accompagnement des jeunes dans les villages d’enfants SOS. Un processus de maturation qui aide chaque jeune à se construire et à se projeter dans une vie d’adulte responsable. Les programmes mis en place par SOS Villages d’Enfants interviennent sur différents « leviers ». Ils s’articulent autour de la formation, de la gestion progressive des actes de la vie courante, de la maturité affective, de l’insertion professionnelle, de la création et du développement d’un réseau social, de la parentalité, de la citoyenneté et de la vie en communauté. T L’accès à l’autonomie des jeunes : une priorité pour SOS Villages d’Enfants Au fil des années, SOS Villages d’Enfants a mis en œuvre et développé divers dispositifs d’accompagnement des jeunes qu’elle accueille, en France et dans le monde, pour favoriser leur accès à l’autonomie à leur sortie des villages d’enfants SOS. Focus. lire p 2, 3 » www.sosve.org DOSSIER Vil Z En cahier central L’ESSENTIEL 2012

Villages de Joie - Numéro 226

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Villages de joie - Numéro 226 - septembre 2013 La revue des donateurs de SOS Villages d'Enfants

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Page 1: Villages de Joie - Numéro 226

Villages de joie LA REVUE DES DONATEURS

septembre 2013 / n° 226 / 2 €

Enquête / p 12

Le bien-être des enfants dans les pays riches

Zoom / p 6

Marly-lez-Valenciennes : 50 ans de succès éducatifs

outes les études consacrées au devenir des jeunes pla-cés en protection de l’en-fance mettent l’accent sur les nombreuses diffi cultés d’insertion sociale et pro-

fessionnelle auxquelles ils doivent faire face à l’issue de leur prise en charge.

C’est pourquoi la préparation à l’auto-nomie constitue l’un des principaux axes de l’accompagnement des jeunes dans les villages d’enfants SOS. Un processus de maturation qui aide chaque jeune à se construire et à se projeter dans une vie d’adulte responsable. Les programmes mis en place par SOS Villages d’Enfants

interviennent sur différents « leviers ». Ils s’articulent autour de la formation, de la gestion progressive des actes de la vie courante, de la maturité affective, de l’insertion professionnelle, de la création et du développement d’un réseau social, de la parentalité, de la citoyenneté et de la vie en communauté.

T

L’accès à l’autonomie des jeunes : une priorité pour SOS Villages d’EnfantsAu fi l des années, SOS Villages d’Enfants a mis en œuvre et développé divers dispositifs d’accompagnement des jeunes qu’elle accueille, en France et dans le monde, pour favoriser leur accès à l’autonomie à leur sortie des villages d’enfants SOS. Focus.

lire p 2, 3 »www.sosve.org

DOSSIER

VilZ

En cahie

r centra

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L’ESSENTIE

L 2012

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2 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2013 / N° 226 / www.sosve.org

Le mot du président

Regardons notre jeunesse au fond du cœur

Nous pensons qu’une belle enfance donne de belles personnes et nous nous attachons à favoriser des conditions de vie épanouissantes pour les enfants qui nous sont confi és. Nos équipes sont attentives – dès le plus jeune âge des enfants – à développer une attitude positive par rapport à la vie et à enrichir leur estime d’eux-mêmes.

Mais la période de l’adolescence, sensible pour chaque jeune, l’est plus encore pour celles et ceux qui – souvent – n’ont d’autres repères que ceux que leur a donnés le village d’enfants SOS. Aussi les équipes de SOS Villages d’Enfants accordent une attention particulière à chaque jeune pour l’aider à sortir « du cocon » de la vie de famille et du village SOS. Maintenir le lien tout en favorisant l’accès à l’autonomie, telle est la démarche de celles et ceux qui s’emploient à être des « tuteurs » pour aider ces jeunes fragilisés à « pousser » harmonieusement.

Aujourd’hui, je voudrais vous inviter à regarder notre jeunesse au fond du cœur.Derrière un sourire peut se cacher une réelle détresse.Derrière une révolte peut sourdre une grande force vitale.Derrière un refus peut émerger une furieuse envie d’aller de l’avant…

Grâce à vous, nous accompagnons ces jeunes pour qu’ils puissent goûter aux joies de la vie et les transmettre à leur tour.

PIERRE PASCAL

DOSSIER

En France : des dispositifs

alternatifs et évolutifs

Isabelle Moret, directeur des Activités de SOS Villages d’Enfants France, pré-sente la démarche de l’association : « Les spécifi cités de l’accompa-gnement en villages d’enfants SOS s’appuient sur une relation éduca-tive et affective durable nouée avec une éducatrice familiale, fi gure d’attachement, et sur un accompa-gnement des frères et sœurs dans la durée. C’est d’abord au sein de cette maison familiale que l’enfant va préparer son autonomie. Par

ailleurs, dans chaque village, les équipes sont attentives à proposer à chaque jeune un accompagnement personnalisé et progressif vers l’autonomie et l’insertion sociopro-fessionnelle. Cependant, pour cer-tains jeunes, un accompagnement par une équipe pluridisciplinaire spécifi que et hors de la maison familiale est nécessaire pour réus-sir cette étape de la préparation à l’autonomie. »Depuis 2003, SOS Villages d’Enfants a créé divers espaces pour faciliter la transition vers l’âge adulte des jeunes accueillis. Certains sont insérés au sein même des villages d’enfants SOS. Ainsi, la Maison d’accueil des ado-lescents, à Plaisir (78), constitue un espace éducatif permettant aux jeunes

d’accéder progressivement à l’autono-mie tout en maintenant les liens avec leur environnement (fratrie, mère SOS…). Ils y sont accompagnés par des référents éducatifs qui les aident à traverser l’âge complexe de l’adoles-cence. « Le fait d’être moins assisté, de devoir tenir un budget, faire ses courses, la cuisine, le ménage... cela fait une grande différence dans le quotidien. On sait qu’on entre dans la vie adulte, alors on fonce », témoi-gne l’un des occupants de l’Espace de transition du village d’enfants SOS de Jarville (54), près de Nancy. Là aussi,

des modalités alternatives de prise en charge ont été décli-nées. Le premier étage d’un petit immeuble a été aménagé afi n d’y loger quatre jeunes majeurs. Un éducateur et une aide familiale les accompa-

gnent, principalement sur les axes de l’accès au logement, à l’emploi, à la mobilité et aux démarches administra-tives. Cette semi-autonomie offre à ces jeunes majeurs la possibilité d’expéri-menter en toute sécurité une sortie pas à pas du village d’enfants SOS, sans briser les liens affectifs noués depuis des années sur place. La Maison Claire Morandat, à Valenciennes (59), illustre aussi la volonté d’offrir des solutions de soutien et d’accompagnement vers l’autonomie (lire interview p. 3).

Dans le monde : un accompagnement

vers l’autonomie dès l’âge de 15 ans

Si les modalités peuvent différer selon les pays, l’objectif est le même : pro-poser aux adolescents un parcours personnalisé vers la vie d’adulte, de

Les équipes sont attentives

à proposer à chaque jeune un

accompagnement personnalisé

et progressif vers l’autonomie.

Villages de joie. Magazine édité par SOS Villages

d’Enfants / 6, cité Monthiers - 75009 Paris /

Tél. : 01 55 07 25 25 / Président : Pierre Pascal / Vice-

présidents : Jean-Pierre Rousselot, Michel Rémond /

Directeur général et directeur de la publication :

Gilles Paillard / Rédacteur en chef : François-Xavier

Deler / Impression sur papier recyclé : Imprimerie FOT /

Photos : Katerina Ilievska, Jens Honoré, SOS Villages

d’Enfants, SOS Archives, M. Moktani, Cécile Burban,

Seger Erken, droits réservés / Publication trimestrielle

éditée par SOS Villages d’Enfants / Abonnement

annuel : 8 € / Prix au numéro : 2 € / Commission

paritaire : n° 0117 H 81095 – ISSN : 0243.6949 –

Dépôt légal à parution / Cette revue est accompagnée

d’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletins

d’abonnement/don).

Page 3: Villages de Joie - Numéro 226

l’encadrement dans un foyer au suivi en semi-autonomie dans un appartement. En Afrique et en Asie, les foyers, acces-sibles dès l’âge de 15 ans, se situent souvent à proximité des villages SOS ou au sein d’une grande ville (comme à Bamako, au Mali) afi n de faciliter la poursuite des études et une insertion professionnelle réussie. Au Rwanda, une structure d’encadrement dédiée aux adolescents accompagne 129 jeu-nes, 64 fi lles et 65 garçons. 10 % d’en-tre eux font des études universitaires.

Formation et insertion professionnelle

À Antananarivo, capitale de Madagas-car, un service d’insertion sociale et d’orientation professionnelle (SISOP) prend en charge 140 jeunes au sein de trois foyers et sept logements intermé-diaires. Un accent particulier est mis sur la formation, notamment dans des secteurs porteurs comme la gestion, l’informatique, l’agronomie ou le tou-risme. Les jeunes peuvent être héber-gés dans un foyer de SOS Villages d’Enfants mais il existe d’autres possi-bilités en fonction des études poursui-vies : à Raipur, en Inde, par exemple, le village SOS accompagne 22 adoles-cents dont 10 sont en internat dans des établissements extérieurs.Rappelons que les jeunes bénéfi cient tous d’un accompagnement person-nalisé par les équipes de SOS Villages d’Enfants pour les aider à accéder à l’autonomie, gage d’entrée dans la vie d’adulte.

Présentez-nous la Maison Claire Morandat.

Créée en 1986, la Maison Claire Morandat a d’emblée proposé un

dispositif original et progressif d’accompagnement à l’autonomie.

Elle héberge dans des appartements loués auprès de bailleurs

sociaux une petite quarantaine de jeunes entre 16 et 21 ans en

grande diffi culté familiale, sociale, scolaire…, venant des villages

d’enfants SOS ou d’autres établissements. Depuis 2007, pour

mieux répondre à l’accueil des plus jeunes, huit studios ont été

créés au sein d’une grande maison. Cet hébergement regroupé

est associé à un encadrement permanent, assuré par une équipe

éducative, une maîtresse de maison et des surveillants de nuit.

À 50 mètres de là, un hébergement de proximité accueille deux

autres jeunes. Ces deux studios constituent un relais avant

le passage en semi-autonomie. Chaque jeune bénéfi cie d’un

accompagnement régulier assuré par son référent éducatif,

d’un soutien scolaire adapté ou, le cas échéant, d’une aide pour

la défi nition de son projet professionnel et les démarches de

recherche d’emploi. Ces jeunes au parcours parfois douloureux

peuvent aussi faire appel au soutien de la psychologue.

En quoi consiste cet accompagnement personnalisé ?

Un projet d’accompagnement personnalisé (PAP) est élaboré

pour chaque jeune, soutenu et mis à jour tout au long de son

parcours. Il peut durer de six mois à plus de trois ans et ce,

quel que soit le mode d’accompagnement. Avec l’aide de l’équipe,

le jeune est incité à être acteur de son projet scolaire et/ou

professionnel, en fonction de ses souhaits et de ses capacités.

Nous accompagnons ceux qui le désirent au-delà de leurs 21 ans

pendant deux ans, en particulier sur le plan de l’hébergement,

aussi souvent que nécessaire.

Quels sont les avantages du dispositif de semi-autonomie ?

Il s’agit de mettre les jeunes en situations concrètes

d’indépendance. Ce dispositif est une véritable source de

motivation pour eux et l’équipe éducative car il propose une

montée en puissance vers l’autonomie. Il donne aux jeunes

des points de repère et leur permet de se tisser un réseau

social. C’est essentiel car lorsqu’ils sortent des dispositifs de

la protection de l’enfance, au plus tard à 21 ans, la plus grande

diffi culté pour eux consiste à gérer la solitude. En accord avec

les bailleurs sociaux, certains peuvent bénéfi cier d’un bail glissant,

c’est-à-dire reprendre à leur nom le bail de l’appartement qu’ils

occupent, de façon à rester dans leur cadre de vie. Cela facilite

la transition vers l’autonomie.

Interview

Philippe Trotin, directeur de la Maison Claire Morandat, à Valenciennes (59)

« Une montée en puissance vers l’autonomie »

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En direct

ans les sociétés occidentales d’aujourd’hui, le passage à l’âge adulte des jeunes consti-tue une succession d’étapes marquée par l’expérimen-

tation : de la vie avec les parents à un logement personnel, de l’école à la vie professionnelle, du statut d’enfant à celui de père ou de mère. En France, la clé de voûte de ce processus est la famille. Or, pour les jeunes ayant bénéfi cié de mesu-res de la protection de l’enfance, le bas-culement vers l’autonomie est une toute autre histoire : imposé par l’âge (entre 18 et 21 ans) et non par un désir person-nel, ce changement de statut se caracté-rise souvent par une scission rapide et brutale entre deux mondes. Ces jeunes, plus vulnérables, disposent de moins de ressources fi nancières, sociales, amica-les. Quant à la famille, si les liens ne sont pas rompus, celle-ci constitue rarement un réel soutien. « Ces jeunes placés sont contraints de faire mieux et plus vite

que leurs pairs non placés alors qu’ils ont vécu des expériences singulières, traumatisantes, ayant créé chez eux des identités multiples, morcelées, constate Pierrine Robin, chercheure à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC). Lors de cette insertion à marche forcée dans la vie d’adulte, source de questionnements sur soi et son devenir, ils vont passer sans tran-sition d’une assistance éducative où ils n’étaient pas ou peu associés aux décisions à une autonomie où il leur est demandé de s’assumer seuls. »

Un cumul de diffi cultés

En 2009, deux rapports pointent les écueils auxquels ces jeunes font face. L’étude de l’Observatoire national de l’enfance en danger (Oned) – Entrer dans l’âge adulte, la préparation et l’accompagnement des jeunes en fi n de mesure de protection –, pilotée

par Pierrine Robin et à laquelle a participé SOS Villages d’Enfants, pose un diagnostic et fait des propositions spécifi ques. L’Oned insiste, par ailleurs,

sur le cumul des facteurs de risque de ces jeunes, susceptibles de rencontrer des problèmes de formation, d’inser-tion, de logement, de santé, de détresse psychologique, mais aussi d’identité et de citoyenneté. La même année, la Commission de concertation sur la jeu-nesse présidée par Martin Hirsch publie un Livre vert. Un volet y est consacré aux besoins spécifi ques des jeunes pla-cés. En substance, ces deux publications pointent l’hétérogénéité et l’insuffi sance des réponses publiques mises en œuvre. Avec, pour principales conséquences,

un émiettement des mesures de protec-tion qui s’arrêtent au moindre écart de conduite des jeunes.

Le contrat jeune majeur, des modalités

d’accompagnement à repenser

La loi du 5 mars 2007 réaffi rme la res-ponsabilité du conseil général dans le soutien aux jeunes majeurs en diffi culté. Le principal dispositif d’accompagne-ment qui existe à ce jour pour les jeu-nes issus de la protection de l’enfance est le contrat jeune majeur (CJM). Cette mesure d’aide, proposée jusqu’à l’âge de 21 ans et qui nécessite une demande de l’usager ainsi qu’un accord des services de l’Aide sociale à l’enfance, formalise des engagements réciproques. Le béné-fi ciaire est ainsi tenu de s’engager dans un projet structuré visant son insertion sociale et professionnelle. En contrepar-tie, le conseil général lui garantit un suivi éducatif et une aide fi nancière en fonc-tion de ses besoins. Or, le niveau sou-dain d’exigence vis-à-vis de ces jeunes, jusqu’alors bénéfi ciaires d’une mesure de protection, constitue un obstacle pour beaucoup d’entre eux et les exclut

D

L’autonomie : une gageure pour les jeunes issus de la protection de l’enfanceLes jeunes accueillis en protection de l’enfance disposent-ils des conditions adéquates pour aborder le délicat passage à la vie d’adulte entre 18 et 21 ans, âge butoir auquel s’arrêtent les dispositifs de protection ? État des lieux en France.

Ces jeunes placés sont contraints

de faire mieux et plus vite que leurs

pairs non placés. –PIERRINE ROBIN

Page 5: Villages de Joie - Numéro 226

• L’incroyable défi de Stéphane Viseux : mission accomplie !> Pour le centenaire de la Grande Boucle, Stéphane Viseux a parcouru les 6 étapes du 1er Tour de France, soit 2 428 km, en 6 jours et en solitaire ! À Marseille et Nantes, il a fait une halte aux villages SOS. Vendredi 28 juin, après une étape de plus de 450 km, Stéphane Viseux a rejoint Paris, avec une motivation chevillée au corps : son engagement pour SOS Villages d’Enfants.

• Mali : le retour des enfants au village SOS de Mopti> Dimanche 7 juillet : les enfants, les mères SOS et les aides familiales sont retournés au village SOS de Socoura/Mopti. Une cérémonie d’adieu émouvante a été organisée aux villages d’enfants SOS de Sanankoroba et de Kita, qui avaient accueilli les enfants réfugiés depuis le 1er avril 2012 et où de solides liens avaient été tissés entre les enfants et les adultes.À Socoura/Mopti, ils ont trouvé un village SOS rénové grâce au soutien fi nancier de SOS Villages d’Enfants France : toitures, dallages et salle des fêtes.

• Urgence Mali> SOS Villages d’Enfants France appelle ses donateurs à se mobiliser en faveur du programme d’urgence lancé par SOS Villages d’Enfants Mali en faveur de 12 000 personnes réfugiées dans la région de Mopti : assistance alimentaire pour 1 000 familles, suivi nutritionnel de 1 000 enfants de moins de 5 ans et de 1 300 femmes enceintes ou allaitantes, protection des enfants isolés, amélioration des conditions sanitaires, aide au retour…

www.sosve.org

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A C T U A L I T É en bref...

du dispositif. Autre facteur prégnant : du fait des restrictions budgétaires publi-ques, l’accès à ces CJM est de plus en plus diffi cile et pour des durées de plus en plus courtes. Dès lors, comment mieux accompagner ces jeunes adultes ? « Le passage vers l’autonomie doit se préparer dès l’âge de 16 ans et pouvoir se poursuivre au-delà de 21 ans. Le jeune doit être associé à cette démarche et avoir le droit à l’erreur. Cet accompagnement doit par ailleurs s’envisager dans le cadre d’une meilleure articulation entre les dispositifs de protection de l’enfance et ceux de droit commun », insiste Pierrine Robin. Concernant les

modalités d’accompagnement, le rapport de l’Oned conseille de favoriser les expé-riences « d’autonomie accompagnée » durant la prise en charge (studio indépen-dant au sein d’un établissement, apparte-ment partagé…), de développer des outils d’évaluation de l’autonomie des jeunes et de favoriser des départs progressifs avec des possibilités de retours.

Recherche par les pairs : une première

en France

Afi n d’enrichir les réfl exions et les points de vue, Pierrine Robin coordonne depuis septembre 2012 et pour une durée de 15 mois une recherche intitulée « Les jeunes sortant de la protection de

l’enfance font des recherches sur leur monde : une approche par les pairs », portée par l’université de Créteil, les conseils généraux du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, Apprentis d’Auteuil et SOS Villages d’Enfants. Treize jeu-nes ont ainsi été formés aux méthodes d’enquête et d’analyse. Ils participent à toutes les étapes de la recherche, menée auprès d’une trentaine de jeu-nes bénéfi ciant (ou ayant bénéfi cié) comme eux d’une mesure de protection. « Notre démarche consiste à faire alterner leurs regards pour présen-ter les raisons de leur engagement dans le projet et les processus de trans(formations) qui les traversent au cours de l’enquête. Nous pensons que cette recherche peut apporter de nouvelles connaissances puisqu’elle s’appuie sur des grilles d’analyse dif-férentes. La co-construction des outils d’enquête induit une autre façon de poser les questions, mais aussi une autre façon d’y répondre », explique Pierrine Robin. Une recherche inno-vante en France, qui devrait permettre de faire émerger de nouvelles réponses aux besoins de ces jeunes majeurs.

Le passage vers

l’autonomie doit se préparer

dès l’âge de 16 ans et pouvoir

se poursuivre au-delà

de 21 ans. –PIERRINE ROBIN

Page 6: Villages de Joie - Numéro 226

6 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2013 / N° 226 / www.sosve.org

a naissance du village d’enfants SOS de Marly-lez-Valenciennes, en 1963, troisième village SOS créé en France, a coïncidé avec celle de la cité des Floralies.

Dès son ouverture, les enfants et adoles-cents pris en charge se sont ainsi pleine-ment intégrés à la vie scolaire et sociale du quartier. Innovante à l’époque, cette démarche a rapidement prouvé sa per-tinence et a été largement reprise par la suite. En 50 ans, le village SOS a accueilli 300 enfants de 73 fratries. Il héberge actuellement 50 enfants de 4 à 19 ans dans ses 11 maisons, entièrement rénovées en 2011 et 2012.Beaucoup d’anciens fi guraient parmi les 450 participants à la grande fête organisée le 22 juin dernier, pour célébrer dignement ces 50 ans de parcours et de succès éducatifs, aux côtés de Pierre Pascal, président de SOS Villages d’Enfants France, du fondateur de l’association, Gilbert Cotteau, et de Fabien Thiémé, vice-président du conseil général du Nord et maire de Marly-lez-Valenciennes. Ce dernier a souligné que « SOS Villages d’Enfants mérite plus que jamais d’être soutenue ».

Des activités épanouissantes

Les animations présentées à l’occasion de cet anniversaire ont permis aux invités de mieux comprendre la vie du village SOS et des enfants, ainsi que les activités éducatives et sportives, artistiques et culturelles, qui favorisent leur épanouissement : chacun a ainsi pu découvrir l’atelier de contes destiné aux plus jeunes, celui de marionnettes, d’écriture ou de jardinage.Tous se sont retrouvés sous un grand chapiteau pour le spec-

tacle et les prises de parole. C’est un « ancien » enfant du village, Jérémy, aujourd’hui âgé de 26 ans, qui a endossé le cos-tume de Monsieur Loyal. Il a rendu hommage à sa mère SOS Pierrette, s’excusant de n’avoir « pas toujours été facile » : « Je la remercie du fond du cœur, car c’est grâce à elle que

je suis devant vous aujourd’hui ».La troupe des Endormeurs, composée de jeunes du village SOS, a présenté le spectacle Aventures, dont ils ont écrit le scénario. Fruit de longues répétitions, l’épopée du jeune Aïro dans son voyage

vers la lune, avec ses costumes féeriques, a suscité l’enthou-siasme de tous. Didier Wulfranck, le directeur, a souligné la richesse des talents du village, illustrée aussi par la prise de parole des jeunes de l’Espace de consultation des jeunes sur une vidéo.Les musiciens du groupe local Tante Adèle ont entraîné les participants vers la salle du Caillou au son du violon, de la guitare, de l’accordéon, de la trompette et du djembé où une

surprise les attendait : un gâteau géant de 4 étages (faux bien sûr !) complété d’un magnifi que buffet réalisé au village. Un bel anniversaire dont se souviendront long-temps les enfants du village, à commencer par Mélissa, au centre de toutes les atten-tions pour son sixième anniversaire, fêté ce même jour.

Zoom

L

Marly-lez-Valenciennes : 50 ans d’accueil et de succès éducatifsLe village d’enfants SOS de Marly-lez-Valenciennes a fêté son 50e anniversaire le samedi 22 juin dernier. Le premier village SOS intégré au cœur d’un quartier a permis à plus de 300 enfants de grandir avec leurs frères et sœurs. Récit.

SOS Villages d’Enfants

mérite plus que jamais d’être

soutenue. –FABIEN THIÉMÉ

• Pierre Pascal et Gilles Paillard, entourés de la troupe des Endormeurs. •

• Le gâteau d’anniversaire

géant de 4 étages. • • Gilbert Cotteau (à g.), fondateur de SOS Villages

d’Enfants en France, et Jérémy, ancien du village SOS. •

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/ 7Essentiel 2012 / www.sosve.org

L’ESSENTIEL 2012

Nous pensons que le monde n’avancera apaisé que lorsqu’il sera capable d’offrir une vraie

enfance à chacun et nous croyons que la capacité d’épanouissement d’un enfant est liée à ses racines profondes, à la façon dont il aura été aimé, respecté, encouragé.

C’est le sens de l’appel militant lancé à l’occasion de la Journée inter-nationale des droits de l’enfant, où un large public a entonné les paroles de la chanson du groupe Sinsemilia, sur le parvis des droits de l’homme : « On vous souhaite tout le bonheur du monde… ». C’est aussi l’esprit de la démarche initiée à cette occasion, afi n qu’un article en faveur de la fratrie soit inscrit dans la Convention inter-nationale des droits de l’enfant.

Nous nous engageons depuis plus de 50 ans pour que tous les enfants connaissent une vraie enfance et tous les moments qui font une vie d’enfant, en France et dans le monde.

En France, SOS Villages d’Enfants a permis à 196 fratries, dont la situa-tion familiale nécessite le placement, de grandir ensemble dans un cadre de vie familial, dans 13 villages d’en-fants SOS en France métropolitaine. Elle a accueilli 36 jeunes à la Maison Claire Morandat (59) et a accompa-gné 248 jeunes dans leur parcours d’insertion.

Dans le monde, SOS Villages d’En-fants France a apporté un soutien fi nancier dans 22 pays. Ce soutien concerne 44 villages d’enfants SOS et des actions en faveur des popula-tions vulnérables : 45 programmes de renforcement de la famille en prévention de l’abandon, 98 établis-sements scolaires et 23 structures médicales.

Pierre Pascal, Président et Gilles Paillard, Directeur général

Tous les bonheurs du monde

À chacun des acteurs associés à notre mission,

nous disons merci de nous aider à élever chaque enfant vers une vie d’adulte épanouie.

1 000 bénéfi ciaires en France métropolitaine.

30 000 bénéfi ciaires dans le monde.

Sur 100 € reçus de la générosité du public et des conseils généraux,

88,12 € sont allés au profi t des enfants.

SOS Villages d’Enfants a été créée en France en 1956. Reconnue d’utilité publique en 1969.Pour que frères et sœurs partagent la même enfance – www.sosve.org

Membre du Comité de la Charte depuis 1992, notre association accorde une grande

importance à la gestion des ressources qui lui sont confi ées et s’est employée à systématiser son approche de rationalisation des coûts. En 2012, notre association a été heureuse de pouvoir compter sur ses partenaires publics, privés et ses donateurs fi dèles. Elle doit à leur confi ance renouvelée une progression de 1,7 % du montant des sommes collectées, ce qui – dans un contexte de crise – est très remarquable et permet à notre association de poursuivre ses engagements et d’en prendre d’autres pour répondre aux besoins de nombreux enfants.

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COMMENT NOUS AGISSONS • Notre action est menée en partenariat avec les conseils généraux qui ont compétence en matière de protection de l’enfance. Les services de l’Aide sociale à l’enfance soumettent à SOS Villages d’Enfants la situation de fratries dont le placement est envisagé sur la durée. Le conseil général prend en charge les frais de fonctionnement liés à l’accueil des enfants confi és à SOS Villages d’Enfants. Ainsi, le fi nancement des actions de SOS Villages d’Enfants en France est couvert à 90 % par les fonds publics.

• Les appels à don pour l’action en France servent à la construction, aux travaux d’extension ou de rénovation des villages SOS, aux compléments de charges salariales, au soutien scolaire, à l’aide aux jeunes majeurs et à des projets éducatifs à forte valeur ajoutée (séjours à l’étranger, vacances…).

Une communication autour de la fratrie, mode d’accueil spécifi que de SOS Villages d’Enfants :à 17 novembre : plus de 2 000 personnes ont répondu à l’appel à mobilisation lancé à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, parvis des droits de l’homme à Paris, pour vibrer ensemble aux paroles engagées de la chanson « On vous souhaite tout le bonheur du monde… »

à une publication des Cahiers de SOS Villages d’Enfants Spécial Europe : Parce que nous sommes sœurs et frères. Éditée en 5 langues, elle est ouverte par Maria Herczog, membre du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, qui en salue l’initiative. Rubrique Mediathèque/Les Cahiers de SOS Villages d’Enfants sur www.sosve.org

à des célébrations à l’occasion des 40e et 50e anniversaires des villages SOS de Marseille et Neuville-St-Rémy (59).

Une dynamique en faveur de l’épanouissement des enfants et des jeunes autour : à de la scolarité : 52 % en cycle primaire, 54 diplômes préparés, 76 % de réussite

à du Programme d’épanouissement par le sport (PEPS) qui a mobilisé 350 acteurs : adolescents, jeunes, professionnels. Ce programme est conçu comme un outil pédagogique destiné à favoriser les compétences des jeunes : estime de soi, persévérance, esprit d’équipe, organisation, hygiène corporelle…

à des activités éducatives, ludiques ou artistiques : Plus de 200 enfants se sont surpassés pour se produire dans un spectacle de cirque qui a forcé l’admiration des spectateurs.

11 jeunes auteurs du village SOS de Marly-lez-Valenciennes ont laissé libre cours à leur imagination en composant des textes illustrés et produits dans un ouvrage collectif intitulé Aventures, devenu une pièce de théâtre.

L’ESSENTIEL 2012

Tous les moments qui font En France

FAITS MARQUANTS

629 enfants et jeunes accueillis en villages SOS

Âge moyen : 11 ans

Filles : 55 %

• La plus grande chorale de France. •

à(jcce

àoPpl

EN FRANCE ET DANS LE MONDE

AFFECTATION DES DONS

ET PARRAINAGES

Les donateurs ont le choix de l’affec-tation de leurs dons et parrainages, en France ou dans le monde. À l’international, les parrains peuvent choisir le pays et le village SOS qui bénéfi cieront de leur soutien.

CONTRÔLE ET TRANSPARENCE

FINANCIÈRE

• SOS Villages d’Enfants est soumise à des contrôles internes et externes destinés à garantir le bon usage des fonds qui lui sont confi és. Les comptes présentés sont certifi és sans réserve par le cabinet PricewaterhouseCoopers Entreprises.

• Gilles Paillard, directeur général, est administrateur du Comité de la Charte, dont il anime le comité de déontologie.

Essentiel 2012 / www.sosve.org / www.sosve.org

L’ESSENTIEL 2012

Page 9: Villages de Joie - Numéro 226

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COMMENT NOUS AGISSONS • L’activité repose sur le fi nancement privé. Les appels à don servent à la construction de nouvelles structures, à la prise en charge des frais de fonctionnement et aux situations d’urgence.

• Les enfants sont confi és aux villages d’enfants SOS par les services sociaux après enquête. Ils sont accueillis et élevés dans leur culture et leur croyance.

• Les collaborateurs, dans leur très grande majorité, sont des nationaux du pays. Cette implantation locale est un gage d’effi cacité dans la durée et dans l’urgence.

Essentiel 2012 / www.sosve.org

SOS Villages d’Enfants France est présents dans 21 pays

En 2012, SOS Villages d’Enfants France a intensifi é son soutien dans les pays en développement. Cette solidarité internationale repose sur la conviction que la cause des enfants est universelle et ne connaît pas de frontières.Dans le monde, le soutien de SOS Villages d’Enfants France répond aux besoins fondamentaux d’enfants orphelins ou abandonnés. Dans un village d’enfants SOS, ils trouvent sécurité et affection et peuvent connaître tous les moments qui font une vraie vie d’enfant. L’accès aux soins et à la scolarité est offert aux enfants des villages SOS et aux populations des alentours. Au-delà, SOS Villages d’Enfants propose des programmes de renforcement de la famille, en prévention de l’abandon.

FAITS MARQUANTS

À l’international

En 2012, SOS Villages d’Enfants a pris de nouveaux engagements, selon une stratégie de consolidation dans certains pays, avec : à la création de nouveaux villages d’enfants SOS dans des pays où SOS Villages d’Enfants est déjà très active : • Madagascar (Fort Dauphin) ;• Mali (Khouloum/Kayes).

à la prise en charge du fonctionnement de 4 villages d’enfants SOS : • au Vietnam (Mai Dich/Hanoi et Nha Trang) ;• au Niger (Niamey et Tahoua).

Ce soutien représente un véritable engagement dans la durée auprès des enfants et des jeunes qui sont accueillis ou accompagnés.

7 545 enfants et jeunes accueillis en villages SOS

22 000 élèves dans les établissements scolaires et de formation

14 700 bénéfi ciaires des programmes sociaux et de renforcement de la famille

SOS Villages d’Enfants France est membre de SOS Villages d’Enfants International.

1re ONG privée d’aide à l’enfance dans le monde, présente dans 133 pays.

www.sos-childrensvillages.org

• Projection au Burkina Faso. •

Investissements en milliers d’euros et nombre de programmes

Mali 3 298 4 10 1 3 4

Madagascar 2 885 4 13 4 6 9

Arménie 1 404 2 1 1 4

Vietnam 1 115 5 13 4 1 2

Burkina Faso 1 080 2 5 1 2 2

Niger 820 2 4 1 1 2

Togo 588 3 7 2 3 3

Tunisie 511 2 2 1 2

Cameroun 500 1 2 1 1

Haïti (dont Urgence Haïti 327 K€) 428 1 4 1 1 1

SOS Orphelins d’Asie (Tsunami : Inde et Indonésie) 339 2 1 2 2

Inde 326 2 12 2 1 1

Maroc 239 2 2 1 2

Équateur 156 2 2 2

Népal 108 1 4 1 1 1

Honduras 85 1 1

Roumanie 73 2 2 2 2

Côte-d’Ivoire 44 1 2 1 1

Laos 38 2 6 2 1 2

Bosnie 29 1 1 1 1

Somalie 19 1 4 1 1

Rwanda 15 1 3 1 1 1

Urgence Grèce 15

TOTAL 14 115

village d’enfants SOS école structure pour jeunes santé programme de renforcement de la famille

L’intégralité du rapport annuel et du rapport fi nancier est disponible sur demande et consultable sur notre site internet : www.sosve.org

une vraie vie d’enfant

Page 10: Villages de Joie - Numéro 226

10 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2013 / N° 226 / www.sosve.org

ORIGINE DES RESSOURCES PRIVÉES

POLITIQUE DE RÉSERVE ET AFFECTATION PRÉVISIONNELLE DES RESSOURCES

• Engagée sur la durée dans ses actions, SOS Villages d’Enfants a constitué une réserve prudentielle d’une année de fonctionnement sur fonds privés (14,4 M€) pour faire face aux imprévus économiques.

• Des ressources sont réservées pour la réalisation des nombreux projets (constructions, extensions, rénovations…) prévus en France et dans le monde (environ 11 M€).

ACTIF (en K€) 2012 2011

Actif immobilisé

Immobilisations corporelles, incorporelles et fi nancières

28 151 28 053

Actif circulant

Valeurs réalisables (créances) et disponibles (trésorerie)

61 038 57 751

Comptes de régularisation

Charges constatées d’avance

434 442

Travaux en cours (village au Burkina Faso)

1 469 1 469

TOTAL 91 092 87 715

SOS Villages d’Enfants : rigueur et transparence

Source : Compte d’emploi des ressources 2012.

L’ESSENTIEL 2012 • L’intégralité du rapport fi nancier est disponible sur demande et consultable sur notre site internet : www.sosve.org

AFFECTATION DES RESSOURCES

Sur 100 € reçus de la générosité du public et des subventions des conseils généraux

Missions sociales en France et dans le monde en 2012

Frais d’appel et de traitement des fonds, gestion des reçus

fi scaux, gestion des legs et service donateurs

Frais de fonctionnement et provisions

88,12 €6,96 €

4,92 €

En France

35,9 M€

Dans le monde

14,8 M€

FINANCEMENT DE NOS MISSIONS SOCIALES (en millions d’euros = M€)

87,4 %

12,6 %

100 %

Fonds privés

Fonds publics

ORIGINE DES RESSOURCES

40 % Fonds privés

54 % Fonds publics

6 % Autres

Compte d’emploi 2012 des ressources (version simplifi ée)

EMPLOIS 2012 (en milliers d’euros)

Emplois 2012 = Compte de résultat

Affectation par emplois des ressources collectées auprès du public en 2012

RESSOURCES 2012 (en milliers d’euros)

Ressources collectées 2012 = Compte de résultat

Suivi des ressources collectées auprès du public et utilisées en 2012

1 - Missions sociales

- réalisées en France 35 900 4 521

Report des ressources collectées auprès du public non affectées et non utilisées en début d’exercice 27 167

- réalisées à l’étranger via SOS Villages d’Enfants International

14 802 14 7851 - Ressources collectées auprès du public 24 170 24 170

2 - Frais de recherche de fonds 4 163 4 163 2 - Autres fonds privés 0

3 - Frais de fonctionnement 1 416 1 301 3 - Subventions et autres concours publics 31 407

Sous-total 24 769 4 - Autres produits 3 033

I - Total des emplois de l’exercice inscrits au compte de résultat

56 280 I - Total des ressources de l'exercice inscrites au compte de résultat

58 610

II - Dotations aux provisions 808 II - Reprises de provisions 283

III - Engagements à réaliser sur ressources affectées

716 III - Report des ressources affectées non utilisées des exercices antérieurs

903

IV - Variation des fonds dédiés collectés auprès du public

187

IV - Excédent de ressources de l’exercice 1 992 V - Insuffi sance de ressources de l'exercice 0

V - TOTAL GÉNÉRAL 59 796 VI - TOTAL GÉNÉRAL 59 796 24 357

Part des acquisitions d’immobilisations brutes de l’exercice fi nancées par les ressources collectées auprès du public

430 Total des emplois fi nancés par les ressources collectées auprès du public

25 055

Neutralisation des dotations aux amortissements des immobilisations fi nancées à compter de la première application du règlement par les ressources collectées auprès du public

144 Solde des ressources collectées auprès du public non affectées et non utilisées en fi n d’exercice

26 469

Total des emplois fi nancés par les ressources collectées auprès du public

25 055

Évaluation des contributions volontaires en nature

1 910 Évaluation des contributions volontaires en nature

1 910

Dons (9,9 M€)

Souscriptions parrainages (3 M€)

Soutiens réguliers (3,9 M€)

Legs et donations (5,5 M€)

Partenariats entreprises (1,9 M€) 41 %

23 %

8 %

12 %

16 %

24,2 M€

Ph

oto

s E

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20

12

: K

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Essentiel 2012 / www.sosve.org / www.sosve.org

PASSIF (en K€) 2012 2011

Fonds associatifs

Apports, provisions réglementées, réserves

66 894 64 735

Provisions

Pour risques et charges 8 497 8 159

Dettes 14 084 13 332

Comptes de régularisation

Produits constatés d’avance

148 20

Travaux en cours (Ouagadougou)

1 469 1 469

TOTAL 91 092 87 715

Bilan simplifi é au 31 décembre 2012

Page 11: Villages de Joie - Numéro 226

/ 11

InfoEntretien

partenairesInfo partenaires

Schmidt

La mobilisation continue pour rénover le village d’enfants SOS de Neuville

Aux côtés de SOS Villages

d’Enfants depuis 2009, le

réseau Schmidt continue cette

année de soutenir la rénovation du village SOS de Neuville

à chaque vente d’une cuisine de plus de six éléments.

Le programme de rénovation qui a débuté en janvier 2013

devrait s’achever en juin 2014. www.cuisines-schmidt.com •

Fondation d’entreprise Air France

5 ans d’engagement aux côtés de SOS Villages d’Enfants

Le Prix de la Fondation Air France

2013 sera décerné en décembre

à SOS Villages d’Enfants. Partenaire

depuis 2008, la Fondation soutient

cette année la création du programme

d’insertion sociale et professionnelle des jeunes du village

d’enfants SOS d’Antsirabe à Madagascar.

www.corporate.airfrance.com/fr/fondation •

Auchan

Toute la famille part du bon pied pour la rentrée !

À la rentrée de septembre,

dans l’ensemble de ses magasins,

Auchan lance une nouvelle gamme

de chaussettes homme, femme et enfant pour soutenir

SOS Villages d’Enfants. www.auchan.fr •

Vaillant Group France

Un nouveau partenaire pour chauffer les maisons

À travers ses deux marques « Saunier

Duval » et « Vaillant » et grâce à

l’expertise de ses collaborateurs,

Vaillant Group France offre une

quinzaine de chaudières performantes

permettant de remplacer certaines

chaudières vieillissantes des villages

d’enfants SOS de Carros, Marange, Marly et Neuville.

www.saunierduval.fr et www.vaillant.fr •

Herbalife

La nutrition au cœur de la responsabilité À travers la Fondation Herbalife pour la Famille, Herbalife

soutient en France le volet nutritionnel du Programme

d’épanouissement par le sport (PEPS) de SOS Villages

d’Enfants. L’alimentation et le bien se nourrir font partie

intégrante du programme PEPS, c’est aussi l’engagement

de la Fondation et des distributeurs indépendants

Herbalife, mobilisés à travers

toute la France, pour mener

des actions de collecte afi n

de soutenir le projet.

www.herbalifefrance.fr •

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai d’où tu viens…

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié, en décembre dernier, une étude relative aux disparités socioéconomiques et aux apports nutritionnels et alimentaires des enfants et adolescents*. Peggy Pinard, chargée de projet en épidémiologie nutritionnelle à l’Anses, nous apporte son éclairage.

Les conclusions qui ressortent de cette étude semblent

montrer une fois de plus que la qualité et l’équilibre

nutritionnels des enfants et des adolescents sont corrélés

au niveau socioéconomique de la famille. Mais quels sont

les éléments nouveaux ?

L’étude confi rme en effet, en accord avec la littérature, une moindre

consommation de fruits et légumes et une plus grande consom-

mation de boissons sucrées pour les enfants et adolescents de

niveau socioéconomique plus modeste. Et aussi une moins bonne

qualité nutritionnelle de l’alimentation et une diversité alimentaire

moindre. Néanmoins, elle ne met pas en évidence de différences en

termes de consommation de poisson et de produits laitiers, même

si le type de produits laitiers varie selon le niveau socioéconomi-

que. Au contraire, les résultats vont à l’encontre des idées reçues

en montrant que les enfants et adolescents de niveau socioécono-

mique plus modeste consomment moins certains produits sucrés

comme les confi series et les gâteaux. Enfi n, l’Anses montre que

25 % des enfants et adolescents de milieux défavorisés ont une

alimentation de bonne qualité contre 40 % de ceux issus de milieux

plus favorisés. Le niveau socioéconomique n’est cependant pas le

seul facteur jouant sur la qualité de l’alimentation.

Quel est le critère le plus infl uent ?

L’Anses a cherché à déterminer les composantes du niveau

socioéconomique (revenu du foyer, catégorie socioprofession-

nelle, niveau d’études…) les plus associées aux disparités ali-

mentaires. Le niveau d’études des parents apparaît comme

un facteur déterminant de la qualité de l’alimentation. Ainsi, à

revenu équivalent, la qualité nutritionnelle augmente avec le

niveau d’études des parents.

Quels enseignements peut-on tirer de cette étude ?

Compte tenu de la surconsommation de boissons sucrées chez

les enfants et les adolescents – pour plus d’un tiers d’entre eux –,

notamment dans les milieux les plus défavorisés, l’Anses souligne

l’intérêt de poursuivre et d’amplifi er les politiques visant à réduire

les apports en glucides simples ajoutés dans l’alimentation,

notamment ceux liés aux boissons sucrées. Enfi n, considérant le

rôle a priori prépondérant du niveau d’études des parents sur la

qualité de l’alimentation de leurs enfants, les travaux de l’Agence

pointent la nécessité d’approfondir cette analyse pour mieux défi -

nir les leviers d’action.

* Disparités socioéconomiques et apports alimentaires et nutritionnels

des enfants et adolescents, Anses, décembre 2012. www.sosve.org rubrique Nous soutenir

/ 11

Page 12: Villages de Joie - Numéro 226

12 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2013 / N° 226 / www.sosve.org

Enquête

’est aux Pays-Bas, en Finlande, en Islande, en Nor-vège et en Suède qu’enfants et adolescents vivraient le mieux, selon l’étude comparative réalisée par le centre de recherche Innocenti de l’Unicef parue en avril 2013 (1), tandis que les jeunes Américains,

Lituaniens, Lettons et Roumains seraient les plus mal lotis. Les petits Français, eux, se situent au milieu de ce classement. Pour l’établir, cinq dimensions ont été prises en compte : le bien-être matériel, la santé et la sécurité, l’éducation, les comportements et risques et, enfi n, le logement et l’environnement.

Des enfants heureux dans les pays nordiques

Ce que l’étude démontre de plus surprenant, c’est l’absence de rapport direct entre le niveau global de bien-être de l’en-fant et le PIB par habitant. Ainsi, les quatre dernières pla-ces du classement général sont occupées par trois des pays les plus pauvres de l’enquête, mais également par les États-Unis, l’un des plus riches ! De la même façon, la République tchèque devance l’Autriche, la Slovénie précède le Canada et le Portugal est devant les États-Unis.Les Pays-Bas sont le seul pays qui se maintient dans les cinq

premières places pour toutes les dimensions du bien-être des enfants, suivi par les quatre pays nordiques déjà évoqués. Pour chaque pays, l’Unicef a défi ni un taux de privation relatif au bien-être des enfants sur la base de 14 critères spécifi ques. Si au moins deux de ces critères sont absents, l’enfant est considéré en situation de privation. Outre les cinq pays en tête du classement général, seuls l’Irlande et le Luxembourg par-viennent à un taux de privation inférieur à 5 %, le Royaume-Uni les talonnant de près avec 5,5 %. L’étude relève aussi que la Finlande a le taux de réussite scolaire le plus élevé à 15 ans. Selon la plupart des analystes, les extra-ordinaires résultats éducatifs de la Finlande tiennent à ce que le pays a su miser sur la qualité de son système d’éducation des enfants en bas âge.

L’Unicef a publié en avril 2013 une étude comparative exceptionnelle analysant le bien-être des enfants et des adolescents dans 29 des économies les plus avancées du monde. La France n’est pas si bien placée… Enquête.

Le bien-être des enfants dans les pays riches : une réalité contrastée

C L’étude démontre l’absence de rapport

direct entre le niveau global de bien-être

de l’enfant et le PIB par habitant.

Page 13: Villages de Joie - Numéro 226

/ 13

3 questions à…

Nathalie Serruques, responsable de la mission Enfance à Unicef France

La France a des progrès à faire en matière d’éducation

La France, elle, arrive 13e sur 29 dans le classement géné-ral établi sur la moyenne des cinq dimensions et 26 indica-teurs étudiés, derrière les pays du Nord et l’Allemagne mais devant le Royaume-Uni, le Canada et bien avant l’Italie, la Grèce ou les États-Unis. Cependant, il lui reste des progrès à faire, surtout en matière de bien-être scolaire. En effet, si la France obtient le meilleur classement pour son taux de scolarisation des enfants entre 4 et 6 ans, elle n’arrive qu’en 15e position concernant la réussite scolaire à l’âge de 15 ans. Quant au taux de scolarisation dans l’enseignement secon-

daire, la France chute à la 19e place et fait partie des pays ayant le plus d’adolescents de 15 à 19 ans qui ne sont ni à l’école ni en formation ni sur le marché du tra-

vail. Des résultats d’autant plus surprenants que la dépense intérieure d’éducation (DIE), en 2009, s’est élevée à 137,4 milliards d’euros, soit 6,9 % du PIB.

Des adolescents français en diffi culté

On remarque d’autre part que la France se situe au dernier rang du classement pour la communication entre adolescents et parents. Elle se démarque également négativement en matière de comportement et de risques : plus de 20 % des adolescents français déclarent fumer du cannabis (26e position/29).Le taux de pauvreté relative, qui désigne la proportion des enfants âgés de 0 à 17 ans vivant au sein de ménages dont les revenus sont inférieurs à 50 % du revenu médian national, atteint quant à lui le taux de 9,5 %, en constante augmen-tation. L’étude relève que 3 millions d’enfants vivraient en France sous le seuil de pauvreté. Enfi n, en matière de logement, la France est en 16e position, avec en moyenne 1,2 pièce par personne. Le rapport de la Fondation Abbé Pierre signalait 600 000 enfants en situa-tion de mal-logement en France, en 2012. Une précarité qui rejaillit sur leur développement et leur réussite scolaire…

(1) Le bien-être des enfants dans les pays riches - Vue d’ensemble comparative,

Unicef, avril 2013.

« L’équilibre familial rejaillit sur l’enfant »

14 critères de privation

L’Unicef a défi ni 14 critères permettant de calculer le taux

de privation des enfants des 29 pays étudiés : trois repas

par jour ; au moins un repas avec viande poulet, poisson, ou

équivalent végétarien par jour ; fruits et légumes frais tous les

jours ; livres appropriés à l’âge et au niveau de connaissance

(hors livres scolaires) ; équipement de loisirs extérieurs (vélo,

rollers…) ; activité de loisirs régulière (natation, musique…)

; jeux d’intérieur (au moins 1 par enfant) ; ressources

fi nancières pour des voyages et manifestations scolaires ;

endroit calme avec assez d’espace et de lumière pour les

devoirs ; connexion internet ; quelques vêtements neufs ;

deux paires de chaussure de la bonne pointure ; possibilité

d’inviter parfois des amis à la maison pour un repas ou

jouer ; possibilité de célébrer des occasions spéciales

(anniversaires…).

La position de la France dans le classement du bilan Innocenti (voir p.12) montre des performances très inégales. Pourquoi de telles faiblesses ?La position de la France est très en deçà de ce que l’on pour-rait attendre. Par exemple, chaque année, 150 000 enfants sortent du système scolaire, sans aucune qualifi cation. C’est inquiétant… De la même façon, le taux de suicide, la consommation de cannabis sont bien trop élevés, d’autant que le pays fait beaucoup d’efforts, tant au niveau politi-que que sur le plan des investissements fi nanciers. Et c’est justement pour cette raison que la situation interroge ! Ces actions sont-elles mal ciblées ? Et puis, il y a beaucoup de bonnes volontés mais un réel problème, voire une absence d’articulation. Ce sont de vraies questions qu’il faut se poser si l’on veut avancer.

Quels que soient les domaines évalués, les pays nordiques et les Pays-Bas sont quasi toujours en tête. Quelles en sont les raisons ?Ce sont de plus petits pays, avec moins d’enfants, d’où une capacité d’action plus effi cace… Mais aussi on remarque que la place de l’enfant n’y est pas la même. Il est davantage impliqué dans les décisions, consulté, sa participation est importante. Cela le responsabilise. Ces pays sont d’autre part très attentifs à certains aspects de l’équilibre familial qui nous échappent. Par exemple, concernant les familles avec un enfant handicapé, la Norvège a mis en place un système d’aide et d’accompagnement, appelé le dispositif de « répit ». Le répit, ce sont ces quelques heures de repos dont a besoin une famille pour reprendre son souffl e et se régénérer. C’est un exemple évocateur… Nous devrions nous en inspirer, pour les mères isolées par exemple. Car l’équilibre familial rejaillit sur l’enfant, c’est une évidence.

Qu’est-ce qui pourrait, selon vous, permettre d’améliorer la situation ? Depuis quelques mois a été créée une nouvelle instance à laquelle nous croyons beaucoup et qui pourra aider à structurer davantage l’action pour qu’elle soit effi cace. Il s’agit du Commissariat général à la stratégie et la prospec-tive*. Il proposera une mission permanente pour l’enfance. Concernant le domaine de l’éducation, il faudra une réelle prise de conscience de tous – enseignants, chercheurs, Gouvernement… –, qui devrait passer par la formation ini-tiale et continue à l’Éducation nationale. Les enseignants devraient bénéfi cier d’une formation plus poussée pour pouvoir sensibiliser les enfants à certains principes fonda-mentaux qui constituent leurs droits…

* Créé en 2013, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) se substitue au Centre d’analyse stratégique. Lieu d’échanges et de concertation, il apporte son concours au Gouvernement pour la défi nition des orientations et objectifs à moyen et long termes du développement économique, social, culturel et environnemental de la nation.

3 millions d’enfants

vivraient en France sous le seuil de pauvreté.

Page 14: Villages de Joie - Numéro 226

14 / Villages de joie / SEPTEMBRE 2013 / N° 226 / www.sosve.org

Rija, au service des droits de l’homme

encontrer à Paris des jeunes de plus de 70 pays, partager, échanger sur des questions fonda-mentales de société, ce

rêve inaccessible pour la plupart des jeunes malgaches est pourtant devenu réalité pour Rija Ratolo-janahary. À 25 ans tout juste, ce jeune homme, qui a grandi au vil-lage d’enfants SOS de Vontovorona depuis l’âge de 3 ans, était en effet le seul représentant de Madagas-car au forum Labcitoyen 2013. L’événement a réuni 112 jeunes participants de 72 pays, en juillet dernier, sur le thème « Les droits de l’homme au XXIe siècle : s’en-gager pour demain ». Une belle récompense pour un parcours per-

R

Parcours

• Rija, lors de son passage à Paris en juillet dernier. •

Après avoir grandi au village d’enfants SOS de Vontovorona à Madagascar, Rija Ratolojanahary vient de réaliser un rêve en débutant une carrière de journalisme, puis en participant, à Paris, à un forum international sur la défense des droits de l’homme en juillet dernier.

Page 15: Villages de Joie - Numéro 226

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sonnel et scolaire exemplaire et une invitation à poursuivre dans cette voie…

Un parcours exemplaire

« Tous mes souvenirs, toute ma vie jusqu’à maintenant sont liés à SOS Villages d’Enfants. Je garde dans ma mémoire de nom-breux moments de joie : les fêtes de Noël, ma mère SOS “maman Claudine”, qui m’avait permis de me laisser pousser les che-veux avec une frange. J’étais le seul ! », commente Rija. Le jeune garçon se passionne pour le foot-ball, mais aussi pour ses études : il est régulièrement premier de sa classe, obtient son bac puis effec-tue cinq ans d’études au Samis-Esic (école supérieure de l’information et de la communication) du réputé collège Saint-Michel, encadré par des Jésuites. Diplômé en février 2013, Rija est particulièrement attiré par la presse écrite, depuis l’expérience de production d’un journal qu’il a acquise pendant son master 1 : journaliste d’abord, puis « directeur », il apprend à animer un comité de rédaction, à encadrer une vingtaine d’étudiants et à tenir un planning.En avril dernier, Rija est embauché pour contribuer à la version malga-che de la revue La Croix et partici-per à sa refonte éditoriale.

Dix jours consacrés aux droits

de l’homme

La participation de Rija au forum Labcitoyen 2013 ne doit rien à la chance. Les candidats, sélection-nés sur dossier, devaient démontrer

leur intérêt pour les questions des droits de l’homme. Un entretien oral a ensuite permis d’évaluer les capacités d’expression de chacun. C’est ainsi que Rija a pu s’envoler pour Paris, pour 10 jours d’un pro-gramme très riche : conférences, débats et fi lms sur les droits des femmes et des fi lles, la lutte contre les discriminations, la liberté d’ex-pression et les réseaux sociaux, l’abolition de la peine de mort, mais aussi de nombreuses visites : le mémorial de l’abolition de l’es-clavage à Nantes, le mémorial de la Shoah, l’Assemblée nationale… Rija a été sensible aux débats consacrés aux droits des femmes. « Il s’agit d’un vrai défi à rele-ver à Madagascar où ces droits sont reconnus mais pas toujours appliqués, en particulier dans les

campagnes où les pratiques cou-tumières prévalent à ce jour. Les Malgaches considèrent les femmes comme des “fanaka malemy”, soit en traduction littérale, “meuble de maison – mou”. Les femmes n’ont pas suffi samment accès à l’éduca-tion et peu d’entre elles occupent des postes clés dans la société. »

« J’ai toujours été aidé par

les autres »

« C’est une expérience citoyenne inoubliable ! Je souhaite particu-lièrement remercier Me Maria,

présidente de SOS Villages d’En-fants Madagascar et très engagée pour les droits de l’homme, qui m’a soutenu, m’a aidé à prépa-rer ma candidature et m’a mis en relation avec les bonnes per-sonnes », précise Rija, de retour à Madagascar avec des souvenirs plein les yeux, enrichi par ses rencontres et les partages d’expériences.Rija se sent parfois anxieux à l’idée d’être maintenant totalement auto-nome. Pour la première fois, il n’a plus d’encadrement direct par SOS Villages d’Enfants. Mais il sait déjà ce que les éducateurs lui diraient : « Tu as suffi samment de baga-ges maintenant pour affronter la vie ». Rija compte aussi sur l’aide de sa grande sœur Florentine, avec qui il a grandi au village. Elle vient de lui proposer de partager une location :

il peut ainsi entamer cette nouvelle vie plus sereinement.« Je ne sais pas si c’est de la chance, mais j’ai toujours eu le soutien des autres, au village SOS, pendant mes études et maintenant dans mon travail », note Rija.Rija souhaite apporter à son tour sa contribution ; c’est pourquoi il a accepté d’être administrateur de SOS Villages d’Enfants Mada-gascar et il aura à cœur dans son travail éditorial de transmettre les valeurs partagées autour des droits de l’homme.

Tous mes souvenirs, toute ma vie jusqu’à

maintenant sont liés à SOS Villages d’Enfants.

Je garde dans ma mémoire de nombreux

moments de joie.

• Rija, enfant, au village SOS

de Vontovorona. •

Page 16: Villages de Joie - Numéro 226

CONCERT TOUS EN CŒURPOUR SOS VILLAGES D’ENFANTS

AVEC PHILIPPE JAROUSSKY, NOLWENN LEROY, SALVATORE ADAMO, KARINE DESHAYES, CHRISTOPHE MAÉ, MAGALI LÉGER, ENSEMBLE CONTRASTE, ANDRÉ CECCARELLI, PATRICK FIORI,

NATHALIE MANFRINO, PASCAL OBISPO, LOUIS BERTIGNAC…

Une production :

MOXIE

13 septembre, 20 h au Théâtre du ChâteletRetransmission en fin d’année sur France 2

CD en vente dès fin novembre