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VILLES ET GARES NUMÉRIQUES Quelles connexions ? 11 Avril 2013, Maison de la Chimie, Paris

VILLES ET GARES NUMÉRIQUES · Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique ... La ville et la gare de demain devront nécessairement se réinventer pour prendre en

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VILLES ET GARESNUMÉRIQUESQuelles connexions ?11 Avril 2013, Maison de la Chimie, Paris

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Table ronde 1 LES NOUVEAUX SERVICES NUMÉRIQUESFAVORISENT-ILS LES MOBILITÉS ?

François FERRIEUX, Président du Syndicat Mixte de l’Oise. Patrick JEANTET, Directeur Exécutif France de Keolis.Laurent FONTENEAU, Directeur du service mobilité transports etstationnement du Grand Poitiers.Dr. Andreas HAMPRECHT, Head of Business Dévelopment, DB Station andService.

Table ronde 2 À QUOI RESSEMBLERONT LES GARES ET LES VILLESDE DEMAIN, L’INFLUENCE DU NUMÉRIQUE ?

Fabienne KELLER, Sénatrice du Bas-Rhin.Jérôme GRANGE, Directeur de l’Agence de Développement et d’Urbanismedu Grand Amiénois.Bernadette LACLAIS, Députée-Maire de Chambéry. Jean-Yves PETIT, Vice-président Transport du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur

Table ronde 3INTERCONNEXION DES GARES ET DES TERRITOIRES :Y A-T-IL UN RISQUE DE FRACTURE NUMÉRIQUESOCIALE ET TERRITORIALE ?

Dominique AUVERLOT, Directeur du Département Développement Durable duCentre d’Analyse Stratégique, auteur du rapport Le fossé numérique en France.Matthieu CHABANEL, Directeur général adjoint de RFF.Jean-Philippe GROS, Président-Directeur général de ItiView. Hicham AFFANE, Conseil régional d’Île-de-France, Administrateur duSyndicat des Transports d’Île-de-France (STIF), Président de l’ÉtablissementPublic Foncier d’Île-de-France (EPFIF). Jean-Luc RIGAUT, Maire d’Annecy.

Table ronde 4 GARES ET VILLES NUMÉRIQUES : QUELLE GOUVERNANCE, QUELS FINANCEMENTS,QUELS PARTENARIATS ? QUEL RÔLE POUR LESCOLLECTIVITÉS LOCALES ?

Charles-Eric LEMAIGNEN, Président de l’agglomération d’Orléans, Vice-président du GART. Charles MARZIANI, Vice-président Transports du Conseil régional Midi-Pyrénées.Denis ALALOUF, Directeur du développement de Klépierre, Île-de-France.Rachel PICARD, Directrice Générale de Gares & Connexions. André ROSSINOT, Maire de Nancy, ancien Ministre, Président de laCommunauté urbaine du Grand Nancy, Secrétaire général de l’Associationdes Maires des Grandes Villes de France (AMGVF).

CONCLUSIONFleur PELLERIN, Ministre déléguée, chargée des Petites et MoyennesEntreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique

Les gares sont historiquement d’importantes portes d’entrée dans les villes.La révolution numérique, l’omniprésence des réseaux dans la vie quotidienneviennent modifier la place de la gare dans la ville et la nature des connexionsentre la gare et son territoire. La ville et la gare de demain devrontnécessairement se réinventer pour prendre en considération la révolutiondes nouvelles technologies de l’information et de la communication.Cela pose la question de la conduite du changement et de la coopérationentre les territoires, les élus, les opérateurs de transports, les gestionnairesdes gares et d’infrastructures.

• En quoi les nouveaux services numériques sont-ils au cœur desnouvelles mobilités ?

• Quelles actions doit-on mettre en œuvre pour développer ces nouveauxservices pour les citoyens et les usagers des transports, tout en limitantles risques d’une nouvelle fracture numérique territoriale ?

• En termes numériques, à quoi ressembleront les gares et villes dedemain ?

Colloque animé par Emmanuel Kessler, journaliste

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11 Avril 2013,Maison de la Chimie,

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Gouvernance villes et gares

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Emmanuel Kessler, journaliste,animateur de cette journéed’échanges et de débats donne

la parole à Rachel Picard, Directrice gé-nérale de Gares & Connexions.Après quelques mots de bienvenue, Ra-chel Picard insiste sur l’aspect quotidiendu thème traité aujourd’hui puisqu’ils’agit de connecter les mobilités aux ter-ritoires et sur l’opportunité que repré-sente le numérique. Celui-ci permet demoderniser voire d’humaniser desmodes relationnels nouveaux, de créerdes lieux de rencontre afin que la gare dedemain devienne une plateforme decommunauté.

Pour Guillaume Pepy, Président deSNCF, les 3000 gares françaises sont de-venues des lieux de vie, habités et occu-pés, et même de nouveaux centres-villesgrâce au travail des élus. Les projetsd’aménagement urbain passent au-jourd’hui par la gare et son environne-ment qu’on ne peut plus appeler le « dé-laissé ferroviaire ». La multimodalité viseà articuler de façon cohérente les modesdoux aux transports collectifs. Ce pro-grès reste le fruit d’un travail collectif en-trepris depuis 7 ou 8 ans avec le rapportde Fabienne Keller, avec la réflexion deJean-Marie Duthilleul et de l’AREP sur la

fonction de la gare dans la ville, avec lesassociations d’élus dont celle présidéepar André Rossinot et avec les spécia-listes qui participent aux Ateliers de laGare. La gare est alors perçue comme unobjet dynamique, un point de conver-gence entre la mobilité, l’aménagementurbain et le destin de la ville. La gare estdéjà habitée par les pratiques numériquescomme en témoignent les chiffres sui-vants : 2 millions _ de chargements pourl’application des horaires, 500 000 consul-tations mensuelles du site de Gares &Connexions. Le grand public manifesteun enthousiasme énorme pour ces don-nées ouvertes (open data) et participe in-

génieusement à leur développement : lesapplications Instagare et Tranquilien per-mettent de se réapproprier la gare et defaciliter le transport public. Les investis-seurs privés s’intéressent aussi à ces nou-velles pratiques. Un fonds d’investisse-ment créé avec Total et Orange financedes projets liés aux gares : Move Aboutpour l’autopartage de véhicules propres àl’intention des entreprises et des collec-tivités, ez-Wheel pour l’utilisation de laroue électrique pour l’accès des Per-sonnes à Mobilité Réduite (PMR) et pourles chariots, Zilok-Auto pour la locationde voitures entre particuliers. Le mobilecommerce (le m-commerce) est en pleinessor : 4 millions de billets achetés surmobile en 2012, le smartphone devientl’outil de toutes les mobilités. Ces mobi-lités du futur présentent deux caractéris-tiques : la mobilité du porte-à-porte danslaquelle l’opérateur devient l’architectedu système de mobilité et propose à cha-cun l’alternative à l’utilisation de la voi-ture individuelle puis la personnalisationde l’information. La gare deviendra unlieu stratégique, une plateforme de cor-respondance qui conjuguera numériquecollectif et numérique individuel.La gare bénéficie d’un capital affectif sur-prenant car c’est un lieu d’identification,un élément du patrimoine urbain, un sym-

COLLOQUE

VILLES ET GARES NUMÉRIQUES :QUELLES CONNEXIONS ?

Jeudi 11 Avril 2013, Maison de la Chimie, Paris

Emmanuel Kessler

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bole de l’identité de la ville et c’est encela qu’elle possède un potentiel pourl’avenir.

Emmanuel Kessler donne la parole à André Rossinot, Maire de Nancy, ancienMinistre, Président de la Communautéurbaine du Grand Nancy, Secrétaire gé-néral de l’Association des Maires desGrandes Villes de France (AMGVF).Dans une situation difficile et tendue,l’enjeu consiste à mettre de la vie, dusens, de la relation humaine grâce auxtechnologies et aux efforts partagés. Lepremier succès de ces réunions et col-loques demeure la capacité de réfléchiret de travailler ensemble sur des dé-marches concrètes telles que les garespôles d’échanges et ce de la gare centraleà la gare périurbaine saisies dans leurinterconnexion avec les transports pu-blics, l’aménagement des quartiers gareset la gouvernance partagée dans lesvilles. Depuis 2009, ceci a permis d’en-clencher une convergence culturelle ettechnique entre les gares et les villes enréseau. L’élaboration de cette journée estle résultat d’un groupe de travail com-posé de l’AMGVF, des agences d’urba-nisme (Fnau), de Gares & Connexions,de RFF, du Groupement des AutoritésResponsables des Transports (GART),

du Centre d’Études sur les Réseaux, lesTransports, l’Urbanisme (CERTU), del’Union des Transports Publics et ferro-viaires (UTP) et de l’Association des Ré-gions de France (ARF). La philosophiede ce groupe se résume en une phrase :faire rentrer la gare dans la ville et laville dans la gare. Il s’agit de problèmescomplexes et globaux qui ont trait à lamobilité et aux personnes car les terri-toires doivent s’adapter à la demandedes citoyens : entre 60 000 et 65 000 per-sonnes sortent chaque soir du périmètrede la communauté urbaine du GrandNancy. Le débat sur l’intégration de la ré-volution de l’information et du numé-rique doit considérer de nouveauxrisques comme la fracture sociale, le dé-crochage économique, l’accélération duprogrès et de nouveaux défis pour ima-giner la prospective et pour partager unegouvernance souple et améliorée. Lesgares comme les smartphones sont desintégrateurs de flux à la base d’une nou-velle conception de la mobilité : les garesintègrent des flux de personnes, lessmartphones des flux de données. Lesgares et les villes numériques ont unevocation humaniste et pour objectifl’amélioration de la vie du citoyen et lerapprochement des territoires. Un tra-vail minutieux et pédagogique avec les

élus de terrain reste une condition d’ac-ceptation de cette nouvelle démarche decommunication destinée à tous. Grâceaux technologies et aux terminaux, l’usa-ger devient le concepteur et l’acteur desa mobilité. Cette reconnaissance de lagestion humaine et urbaine de nos villesest au rendez-vous avec SNCF et Gares &Connexions pour faire de la gare un lieude vie, de solidarité et du vivre ensemble.

Emmanuel Kessler présente les diffé-rentes tables rondes.

Guillaume Pepy Rachel Picard André Rossinot

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François FERRIEUX, Président du Syndicat Mixte de l’Oise. Patrick JEANTET, Directeur ExécutifFrance de Keolis.Laurent FONTENEAU, Directeur du service mobilité transports etstationnement du Grand Poitiers.Dr. Andreas HAMPRECHT, Head of Business Dévelopment, DB Station and Service.

Emmanuel Kessler interroge Fran-çois Ferrieux sur son expériencequi est une des plus abouties.

Celui-ci rappelle la dimension départe-mentale de son expérience et sa fonctionau sein de l’Agence Française pour l’In-formation Multimodale et la Billettique(AFIMB) où il représente l’ADF. La struc-ture de gouvernance constituée a priorifédère les 13 Autorités Organisatrices deTransports (AOT) concernées par le ter-ritoire du département de l’Oise c’est-à-dire les villes, des intercommunalités, ledépartement et la Région dont la pré-sence a facilité la coopération avecSNCF . L’objectif était de simplifier lesdéplacements des personnes utilisant lestransports collectifs, le covoiturage et levélo. Pour ce faire, il a suffi de respecterla loi relative à la Solidarité et au Re-nouvellement Urbain (SRU) et travaillersur les trois compétences liées à l’inter-modalité : l’information multimodale entemps réel, la coordination des horairesdes différentes AOT, l’intégration tari-faire. L’objectif supplémentaire consis-

tait à optimaliser le service en mettant àla disposition des exploitants des outilsmutualisés comme la géolocalisation desvéhicules. Un observatoire de mobilitépermet une meilleure information sur lesattentes des usagers afin de gagner denouveaux usagers. Le Syndicat Mixtedes Transports Collectifs de l’Oise(SMTCO) et le Système Intégré des Ser-vices à la Mobilité dans l’Oise (SISMO)ont reçu le Trophée de l’Innovation auSalon Européen de la porte de Versailles(2010) et au Congrès de l’UITP à Dubaï(2011).Emmanuel Kessler demande à PatrickJeantet, Directeur Exécutif France deKeolis qui exploite plus de 80 réseaux ur-bains, si le numérique fait maintenantpartie de la stratégie des opérateurs pourrendre plus attractif le transport collectif.Ce dernier distingue trois demandes ma-jeures à l’issue d’enquêtes sur les at-tentes des citoyens :

1. Faire du temps subi un temps choisi,utile et de qualité. Il faut donc déve-lopper les réseaux Wi-Fi et des appli-cations smartphones efficaces.

2. Fournir une information complète entemps réel durant tout le voyage. Ilfaut donc développer les applicationset les systèmes Internet.

3. Communiquer vers l’usager par le biaisde tous les canaux existants. Il fautdonc animer des comptes Twitter etFacebook afin de promouvoir l’inter-action de l’information.

Afin d’éviter l’éparpillement des innova-tions qui occasionne un surcoût impor-tant, il convient de définir des produitscomportant un socle commun maisadaptables à l’environnement local. Lescontraintes budgétaires liées à la chertéde ces systèmes obligent à chercher denouveaux financements. Une solutionserait la valorisation publicitaire desbases de données clients (10 millionsd’usagers).Emmanuel Kessler interroge LaurentFonteneau sur l’expérience de la gestiond’un pôle d’échanges multimodal créé de-puis 2008 et lui demande si le numériqueprocure un retour sur investissement.Gérer un pôle d’échanges multimodal(PEM) revient à gérer la connexion phy-sique entre différents modes de trans-port dans une grande proximité. Cecipose en effet certains problèmes :- La contrainte budgétaire reste très

forte.- L’individualisation des systèmes d’in-

formation tels l’Internet, le smartphoneou l’affichage dynamique.

TABLE RONDE 1

Les nouveaux services numériquesfavorisent-ils les mobilités ?

François Ferrieux

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- La démultiplication de l’information au-delà des limites « territoriales » : le dé-ploiement du système CATI de SNCF àl’intérieur des gares routières.

- La promotion de la mobilité durablecomme le vélo, le covoiturage ou l’au-topartage.

- L’uniformisation des systèmes d’infor-mation multimodale car tous n’ont pasle même niveau d’avancement.

A l’appui d’une remarque du compteTwitter, Emmanuel Kessler indique queles informations sur les retards émanentdes usagers.Pour Laurent Fonteneau, la question sepose en ces termes : est-ce une chanceou un risque ? Poitiers, agglomérationestudiantine par excellence, pourraitcompter de nombreux étudiants déve-loppeurs qui généreraient un systèmesur un centre d’applications grâce à l’ou-verture des données. Ce serait peut-êtreune chance pour la société civile déve-loppée qui ouvrirait des perspectivespour de nouvelles applications, type lo-gique de niche.Patrick Jeantet précise que Rennes Mé-tropole a organisé un concours afin derécompenser l’application la plus ingé-nieuse. Que le passager devienne lecontributeur à sa propre mobilité de-meure une initiative à poursuivre à

condition que cette application évoluedans le temps. Le numérique doit aussitenir compte des 12% de la populationqui rencontrent des difficultés de com-préhension de la langue écrite et requiè-rent donc un contact physique d’où lerôle des Ambassadeurs qui renseignentles usagers du tramway bordelais.

Emmanuel Kessler invite François Fer-rieux à présenter SISMO.Celui-ci veut d’abord mettre en gardecontre l’utilisation incontrôlée des ré-seaux sociaux via le smartphone et si-gnale les risques de désinformationqu’elle peut entraîner. SISMO repose surune conviction : l’intégration de la billet-tique et de l’information en utilisant lesmoyens numériques va booster les trans-ports publics et c’est une réussite. Lescars et les bus ont été équipés gratuite-ment de GPS et de valideurs. Le bouquetde services comprend le site Internetavec toutes les fonctions habituelles (cal-cul d’itinéraire, réseau possible, etc.), lesBornes d’Information Voyageurs (BIV)aux arrêts principaux et dans les gares, lePasse Oise-Mobilité pour les réseaux in-terurbains et urbains (y compris les carsTER), le flashcode à tous les arrêts desbus urbains et des cars du Conseil géné-ral et du Conseil Régional. On notera

surtout que grâce à la fusion décidée en-tre les données du calcul d’itinéraire etdu covoiturage, la feuille de route entreA et B proposée (en transports clas-siques ou en modes doux) contient, surla même page, le contact avec des co-voitureurs entre les zones A et B à lamême date.Relayant une question posée sur le compteTwitter, Emmanuel Kessler demande si lenumérique n’a pas aussi une incidence po-sitive sur l’ensemble de l’exploitation.Patrick Jeantet pense que le numériqueapporte une aide à l’exploitation par unemeilleure régulation donc une qualité deservice plus grande pour l’usager et parune optimisation du coût de l’ensemble.Le fondateur de ParkingMap (aide au sta-tionnement) regrette que le stationne-ment innovant ne soit pas une des préoc-cupations des décideurs.Une représentante de l’AMGVF déclareque ce système existe déjà à Nice.Laurent Fonteneau précise que la miseen cohérence des différents systèmes aun coût parfois prohibitif. En revanche lenumérique permet la découverte d’au-tres modes de déplacement. A proposde l’affichage, il réclame également unemeilleure réciprocité entre les territoiresdes collectivités et ceux de Gares &Connexions.

Patrick Jeantet Laurent Fonteneau Dr. Andreas Hamprecht.

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Patrick Jeantet souligne que la multipli-cité des AOT complexifie la situation.François Ferrieux ajoute que le station-nement appartient à la chaîne de mobi-lité et que cette dernière n’a pas, pourl’instant, de responsable en chef. Il ter-mine en annonçant un nouvel objectif àatteindre : la « mobilité courante » qui ex-clut tout échec dans l’enchaînement desdéplacements.Jean-François Hogu, Fédération Natio-nale des Association d’Usagers desTransports (FNAUT), demande si letemps de l’accessibilité des PMR est prisen compte dans ce système.François Ferrieux répond par la néga-tive et estime que l’application de la loide 2015 fera évoluer la situation.Laurent Fonteneau pense que le numé-

rique participera à cette évolution.Emmanuel Kessler donne la parole auDr. Andreas Hamprecht.Deutsche Bahn (DB) gère 5400 gares,1 million 140 000 trains par an, un chiffred’affaire de 1,1 milliard d’euros prove-nant pour 1/3 des recettes locatives etpour les 2/3 des revenus des trains. Laquestion initiale se rapportait à l’envi-ronnement des gares et à leur aménage-ment. L’objectif de 2020 vise à placer lesgares au centre d’un complexe plus im-portant. La concentration des personnesdans les villes nécessitera des transportsplus intégrés grâce à la révolution nu-mérique qui connectera l’usager à la mo-bilité. Le défi consiste à imaginer le com-portement des voyageurs face à cettenouvelle stratégie. Si l’information voya-

geur en temps théorique ne pose pas deproblème, c’est plus difficile pour l’in-formation en temps réel. La billettiqueentraîne aussi une plus grande com-plexité et les applications comme le sys-tème tactile sont aujourd’hui en cours dedéveloppement. Reste à savoir quandelle sera intégrée dans cette chaîne detransport. La navigation intermodale doitêtre compatible avec la signalétique engare et avec la mise en place d’une lo-gistique plus adaptée comme le posi-tionnement des terminaux de bus àproximité des gares. Le numérique offrede nombreuses opportunités et les usa-gers veulent sélectionner leur moyen detransport selon des critères rationnels. Ilfaut donc leur proposer un éventail desolutions.

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Fabienne KELLER, Sénatrice du Bas-Rhin.Jérôme GRANGE, Directeur de l’Agencede Développement et d’Urbanisme duGrand Amiénois, représentant de laFédération Nationale des Agencesd’Urbanisme (FNAU).Bernadette LACLAIS, Députée-Maire deChambéry. Jean-Yves PETIT, Vice-présidentTransport du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Emmanuel Kessler demande à Fa-bienne Keller si des progrès ontété effectués depuis la remise de

son rapport en 2009.Fabienne Keller constate le prolonge-ment d’une vraie dynamique. L’intermo-dalité existe et s’est développée, la gareest devenue un centre ville voire la placedu village en Île-de-France en offrant unlieu accueillant, apaisé, doté de services.L’aménagement de son environnementavec des logements et des équipementsculturels fait sens dans une démarcheoù le transport collectif doit augmenter.La réflexion gare accompagne au-jourd’hui de façon naturelle la réflexionsur le rail. Reste maintenant à orienterles actions vers le voyageur.Emmanuel Kessler l’interroge à proposde l’impact de la crise économique surles investissements prévus et sur la placedu numérique.Ces projets peuvent être rentabilisés parune valorisation du foncier autour des

gares. Il convient alors d’injecter du ca-pital dans des structures juridiques pourassurer le portage. Quant aux gares elles-mêmes, elles ont recours à l’argent public. L’application principale du nu-mérique concerne l’information multi-modale avec pour objectif la créationd’une centrale d’information transver-sale. Il faut privilégier le cadencement, lafiabilité de l’horaire, la sécurisation duvoyageur au détriment de la vitesse.Emmanuel Kessler pose la question sui-vante à Jérôme Grange : comment lenumérique s’intègre-t-il dans la concep-tion nouvelle de la gare telle qu’on vientde la décrire ?En tant qu’urbaniste, Jérôme Grangeconfie son embarras face à l’émergence

de la ville numérique pour trois raisonsprincipales : le numérique impacteconjointement le fonctionnement et laforme urbaine, il crée des extraterrito-rialités et son modèle économiqueéchappe à nos cadres de compréhensionhabituels. La ville est née de la spéciali-sation professionnelle des individus etdonc du besoin d’échanges. Elle reposedonc sur l’accès à la connaissance et l’ap-prentissage et sur la transaction mar-chande. Ces deux fonctions sont préci-sément les plus impliquées par lenumérique. Le data center, invisible, rem-place simultanément la bibliothèqued’Alexandrie et les souks d’Istanbul.Aborder la ville dans une vision prospective revient à se demander si

TABLE RONDE 2

À quoi ressembleront les gares et les villes de demain,

l’influence du numérique ?

De gauche à droite : Jean-Yves Petit, Fabienne Keller et Jérôme Grange

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l’échange numérique est un prolonge-ment de l’évolution des médias, qui enaugmentant notre aire relationnelle fa-vorisera le contact physique (à l’instar dutéléphone) ou si, au contraire, il engageune rupture puisque la ville fonctionnepar la coprésence des individus dans l’es-pace et le temps. Par exemple, l’e-com-merce provoque la séparation des fonc-tions commerciales : l’information sur leproduit, son essai éventuel, la transac-tion financière et l’enlèvement de l’objet.L’impact sur la ville se dessine déjà au-jourd’hui avec le risque de disparitionpotentielle de surfaces commerciales.Emmanuel Kessler demande à Berna-dette Laclais si la construction du PEMde Chambéry parviendra à réaménagervoire à réunifier la ville.Bernadette Laclais présente Cham-béry : ville moyenne de 59 000 habitantssituée dans une agglomération de 125000 qui subit une double coupure, lavoie ferrée et la rivière (la Leysse). Laconception du PEM est liée à la recon-quête de l’axe principal qui mène auxstations de sports d’hiver. Les vocationstouristique et internationale (proximitéde Modane) de la gare provoquent sonsurdimensionnement relativement à lataille de la ville. L’objectif était de créer

un objet urbain et un lieu d’intermoda-lité qui relie le trafic ferroviaire auxgares routières et au nouveau quartierreconquis sur les friches (8 ha). Unepasserelle piétonne, un parc de station-nement, le raccordement à la voie ra-pide urbaine sont prévus dans le cadrede cette reconstruction. A ce propos,elle précise que ce type d’opérationexige beaucoup de temps (1996 débutdu projet), de persévérance et surtoutune perception de la ville centre commeporte d’entrée sur le territoire par lesautres communes de l’agglomération.L’acquisition anticipée du foncier resteprimordiale afin de mener à terme ceprojet qui s’élève à 100 millions d’eurosdont 6 financés par SNCF. Il s’agit d’unenjeu touristique car avec ses 2,7 mil-lions voyageurs, la gare de Chambéry, laquatrième de Rhône-Alpes, draine toutela région. La dimension numérique duprojet est très importante pour réussirla bonne articulation de l’intermodalité.Pour conclure, elle ajoute que l’offrecommerciale de la gare doit être com-plémentaire et non concurrentielle àcelle proposée en cœur de ville d’oùl’importance des élus locaux.Emmanuel Kessler donne la parole àJean-Yves Petit.

A la suite de ce qui vient d’être dit, ce der-nier soulève quelques objections.- Les petites gares méritent un intérêtplus important. En tant que vitrines, ellespourraient évoluer pour devenir, parexemple, des Maisons de Pays en rem-plissant un rôle multiple et en offrantdifférents services et permettant, ainsi,une ré-humanisation.- En tant que plus gros contributeur pourles gares, la Région doit obtenir une re-présentation plus importante dans lagouvernance.- Le « contrat d’axe » comme celui de laliaison ferroviaire Avignon-Carpentrasdont l’ouverture au service voyageurs estprévue pour décembre 2014 a pour ob-jectif de valoriser l’infrastructure et de ré-aménager les périmètres autour des garesavec de l’habitat mixte. Cette initiativeparticipe à l’essor économique du terri-toire car elle facilite l’accès à l’emploi.- Une meilleure accessibilité permet d’in-

tégrer les gares dans les espaces ur-bains ou ruraux.

- Ces contrats assurent le maintien de lavie et de l’activité, touristique entre au-tres, dans les territoires et suscitent uneréelle implication des collectivitésconcernées.

- Compte tenu de l’ampleur territorialeque couvre un PEM, la Région seraitsusceptible de devenir le coordinateurde l’ensemble.

- La multiplicité des interlocuteurs /« propriétaires » du foncier compli-quent et retardent la mise en œuvre desprojets.

- Quant au numérique, il doit concernertoutes les gares, petites et grandes afinde ne pas provoquer une fracture.

- Il convient d’avoir pour chaque un « ser-vice minimum » en matière d’équipent(salle d’attente, WC, information,…).

- Toutes les couches de la population nesont pas équipées de smartphones.

- Penser les associations SOS Voyageursau sein des grandes gares.

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Fabienne Keller Bernadette Laclais

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Fabienne Keller souligne la prévalencedu foncier et la nécessité de créer desstructures adéquates ainsi que l’apport.Le statut juridique du fonds de com-merce en gare, le contrat d’affectation,appelle une simplification pour faciliterl’installation de magasins. Elle souhaiteque la réduction des surfaces commer-ciales touche principalement la périphé-rie et non le cœur des villes.Emmanuel Kessler invite Jérôme Grangeà présenter la gare numérique.Celui-ci énumère les cinq fonctions de lagare et entrevoit deux scénarios qui s’op-posent selon la perspective dans laquelleon se place : l’approche fonctionnelle oula dimension symbolique. Dans la pre-mière, l’agilité du numérique nomade re-met en question toutes les fonctions de lagare. Le smartphone me permet de m’in-former donc de réduire mon temps d’at-tente, d’acheter un billet, de consultermon journal. Seul demeure le fait demonter dans le train. Ainsi la gare rede-vient un simple embarcadère, éventuel-lement doté d’un drive. La force du numérique permet de satisfaire indivi-duellement des demandes collectives.Dans la seconde hypothèse, la ville a évo-lué et s’est spécialisée dans ses fonctionshabitat et tertiaire, connectée aux datacenters mondiaux et aux entrepôts lo-gistiques périphériques. Seul lieu d’in-tensité fonctionnelle, la gare devient une« hétérotopie » au sens de Michel Fou-cault, un espace concret qui héberge del’imaginaire, un lieu d’échange et de com-plexité sociale. Le numérique la rendplus performante et la conforte commeespace privilégié du faire société. Pourconclure, Jérôme Grange pense que laréalité se situera entre les deux maisavoue ne pas savoir à quel endroit placerle curseur.

Pour Fabienne Keller, la gare doit être unlieu de vie apaisé, un lieu de rencontrequi, avec des commerces à horaire dé-

calé, peut proposer des services, de laprésence humaine et de la sécurité. Jean-Yves Petit indique que l’augmenta-tion de la fréquentation imposera auxgares de diversifier leurs services ens’adaptant aux territoires desservis.Emmanuel Ballu, Directeur régional-ad-joint de la Caisse des Dépôts d’Île-de-France, confirme la présence financièrede la Caisse des Dépôts afin de faciliterle portage pour les collectivités locales etles établissements publics fonciers.Fabienne Keller suggère aussi des prêtsen fonds propres.Alain Renk, Architecte urbaniste, préco-nise l’open innovation et l’intelligencecollective pour construire du concret, dela richesse, de la complexité et pour par-ticiper à l’élaboration des projets.Une représentante du CERTU constateune augmentation de l’e-commerce etune stagnation des déplacements pour lemotif achat ainsi que le développementde showrooms.Un auditeur demande à Fabienne Kellersi le système commercial centre-ville-gare peut concurrencer l’hypermarchépériphérique.Fabienne Keller répond par l’affirmativeet précise qu’en ce qui concerne la gou-vernance, le maire, le président d’agglo-

mération ou la Région soit le pilote duprojet.Jean-Yves Petit abonde en ce sens car ilest important pour les collectivitésd’avancer et d’être le plus efficace pos-sible.Jérôme Grange apporte deux précisions :la ville est avant tout le fruit de logiqueséconomiques et le numérique accélèrele processus de distribution des ri-chesses dans l’espace.Sous forme de boutade, François Fer-rieux prétend que le syndicat mixte destransports départemental est le plus apteà devenir pilote puisque s’y retrouventles différents partenaires.Pour Lionel Favier, Association des Usa-gers des Transports (AUT), le numériquedoit rester un instrument et en cela êtreau service de la définition architecturalede la gare. De la même façon, l’activitécommerciale ne doit pas s’exercer au dé-triment de l’activité ferroviaire.

Fabienne Keller et Jean-Yves Petit en-tendent donner la parole aux usagers etréclament de la présence humaine engare.

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Jérôme Grange Jean-Yves Petit

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Dominique AUVERLOT, Directeur duDépartement Développement Durabledu Centre d’Analyse Stratégique, auteurdu rapport Le fossé numérique enFrance.Matthieu CHABANEL, Directeur généraladjoint de RFF.Jean-Philippe GROS, Président-Direc-teur général de ItiView. Hicham AFFANE, Conseil régional d’Île-de-France, Administrateur du Syndicatdes Transports d’Île-de-France (STIF),Président de l’Établissement Public Fon-cier d’Île-de-France (EPFIF). Jean-Luc RIGAUT, Maire d’Annecy.

Emmanuel Kessler demande à Dominique Auverlot si le déve-loppement très rapide des tech-

nologies autour de l’Internet et son om-niprésence dans la vie quotidienneaggravent la fracture entre les habitants.Dominique Auverlot dresse le constatchiffré suivant :• Aujourd’hui : - 35% de la planète estconnectée à Internet.- il y a 2,5 milliards d’internautes.- plus d’1milliard de personnes sontconnectées à un réseau social.• Demain : 50% de la planète seraconnectée.

• En 2008 : 100 millions de personnesétaient connectées à Facebook.• En 2013 : 1 milliard de personnes sontconnectées à Facebook.Ces chiffres donnent une idée de la rapi-dité de la révolution numérique. Demainnous serons tous connectés avec un ap-pareil non encore identifié à 50 ou 70milliards d’objets connectés à ce réseauet communiquant entre eux. Ceci est unetendance certaine de l’Internet de de-main. Y-a-t-il cependant un risque de frac-ture sociale entre les personnes qui ontaccès à ce réseau et celles qui en sontprivées ? Oui. Dominique Auverlot

TABLE RONDE 3

Interconnexion des gares et des territoires : y a-t-il un risque

de fracture numérique sociale et territoriale ?

De gauche à droite : Jean-Luc Rigaut, Jean-Philippe Gros, Matthieu Chabanel, Dominique Auverlot et Hicham Affane

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distingue quatre types de rupture : la rup-ture générationnelle d’âge, la rupture so-ciale en raison du coût, la rupture géo-graphique en raison de la couverturemobile des territoires, la rupture cultu-relle en raison de l’illettrisme. Dans le do-maine de la mobilité, le numérique doitconcerner l’information en temps réel etle renseignement personnalisé sur l’évo-lution du déplacement. La création d’es-paces numériques en gare contribueraità la réduction du fossé numérique.Emmanuel Kessler interroge MatthieuChabanel sur les types de solution à apporter.Celui-ci revient sur la fracture territorialequi selon lui est réductible en assurant lemaintien d’une mobilité aisée qui s’ap-puierait sur le maillage des territoires réa-lisé par le réseau ferroviaire et en particu-lier par le réseau secondaire. C’est à partirde cette base qu’il faut travailler sur laquestion de la connexion et du numériqueafin de ne pas créer de fracture. RFF offrela possibilité aux transporteurs, à Gares &Connexions et aux opérateurs de s’ap-puyer sur l’infrastructure physique pourpouvoir intégrer la composante numé-rique comme par exemple le déploiementde fibres optiques le long des voies. Il s’agitde construire des synergies entre le nu-mérique et l’infrastructure en mutualisant

les moyens pour diminuer les coûts.Emmanuel Kessler invite Jean-Luc Rigaut à évaluer les risques de fracturessociale, territoriale et numérique en tantqu’élu.Le développement territorial et l’usage so-cial du numérique sont les objets de cesfractures. Dans un système d’économie li-bérale, l’État a abandonné l’aménagementce qui a accentué les clivages entre lesterritoires. A une logique d’aménagementsuccède un mode de gouvernance qui sepréoccupe davantage de péréquations fi-nancières. On peut donc dire que la struc-turation de cette fracture numérique a étéco-fabriquée du fait de nos organisations.Le changement d’échelle ou de maille, dela commune à l’intercommunalité, donneun début de réponse à cette fracture nu-mérique. Aujourd’hui on doit travailler surles organisations locales, du type de l’in-tercommunalité, pour améliorer les soli-darités financières. La réponse à la frac-ture sociale passe par l’éducation,l’apprentissage. Il faut investir dans l’hu-main afin d’éviter la situation dans laquellele numérique devient l’alibi de l’économie.Emmanuel Kessler pose cette question àDominique Auverlot : est-il envisageableque la fracture numérique se résorbed’elle-même par la démocratisation del’outil ?

Cela est techniquement possible dans unavenir proche mais les ruptures socialeset culturelles ne se réduiront qu’à l’aided’une volonté plus forte.Emmanuel Kessler demande à HichamAffane de quelle manière le Grand Parissera un champ d’expérimentation pouréviter les fractures déjà évoquées.La problématique du Grand Paris révolu-tionne notre façon de penser : la gare doits’inscrire dans son environnement. Lesfractures doivent s’appréhender sous deuxapproches : l’aménagement du territoire etla fonction de la gare. Sur le plan de l’amé-nagement du territoire, la gare est au-jourd’hui perçue comme centralité ur-baine. La densité autour des garespermettra la prise en charge financièred’équipements numériques onéreux. Dansle projet du Grand Paris, les 72 gares sontconçues comme des épicentres ce qui ré-duira les risques de fracture. Les fonctionsde la gare sont multiples et diverses : lieude transit, de vie, commercial, culturel, deproduction sociale. Avant de penser auxgares numériques, il convient de s’assurerque les fonctions premières de la garesoient remplies. Même si le modèle des aé-roports n’est pas transposable, il faut sedemander pourquoi il fonctionne mieux.Reste le problème de la domanialité entreRFF et SNCF et celui de la coordination

Jean-Luc Rigaut et Jean-Philippe GrosMatthieu Chabanel

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des acteurs afin d’éviter la création d’îlotsdéconnectés.Dominique Auverlot souligne que cer-taines fonctionnalités de la gare peuventêtre enrichies par l’usage du numériqueet par l’initiative personnelle.Sandrine Garnier de la revue Infrastruc-tures & Mobilité demande si les terri-toires seront égaux dans leur capacité às’approprier les données et commentprotéger les systèmes d’information.Jean-Luc Rigaut répond qu’il faut struc-turer ces données à la bonne échelle afinqu’elles soient collectivement utilisées.Dominique Auverlot estime que plus lesdonnées sont publiques plus elles créentde la valeur ajoutée.Quant à la protection, les dispositifs desécurité doivent rester proportionnels àla confidentialité désirée.Emmanuel Kessler convie Jean-PhilippeGros à présenter l’application Gares 360°développée pour Gares & Connexions.Ce site est un service qui permet de visi-ter les gares et de préparer son voyage envisualisant son trajet. Il propose égale-ment un calcul d’itinéraire et renseigne

sur l’offre multimodale (cars, bus, taxis,etc.) ou sur l’emplacement des com-merces. Le trajet peut être enregistré etensuite visualisé sur smartphone ou ta-blette. Il existe également une fonction-nalité dédiée aux PMR. Les agents deGares & Connexions disposent d’une in-terface afin de signaler tout dysfonction-nement. Cet outil, gratuit pour l’utilisa-teur, est appelé à devenir indispensable etvise aussi à combler le fossé numérique.

Jean-François Hogu reconnaît l’utilité decet outil pour les touristes étrangers etdéplore par ailleurs la disparité des ré-seaux d’opérateurs.Matthieu Chabanel recommande la cen-tralisation des projets de déploiementde très haut débit afin de connecter leséquipements publics.Dominique Auverlot réclame la transpa-rence sur les réseaux en fibre optiquedéjà déployés.

Dominique Auverlot Hicham Affane

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Charles-Eric LEMAIGNEN, Président del’agglomération d’Orléans, Vice-présidentdu GART. Charles MARZIANI, Vice-présidentTransports du Conseil régional Midi-Py-rénées.Denis ALALOUF, Directeur du dévelop-pement de Klépierre, Île-de-France.Rachel PICARD, Directrice générale deGares & Connexions. André ROSSINOT, Maire de Nancy.

Emmanuel Kessler interrogeCharles-Éric Lemaignen sur cequi doit encore progresser en

termes de gouvernance et de finance-ment.D’abord deux remarques préalables :1. Le service numérique en gare a pourbut de faciliter le voyage du client et derendre utile le temps de transport. Cen’est que dans cette mesure qu’il est unepriorité.2. Toutes les innovations numériques ettechnologiques ont entraîné un renché-rissement des coûts.Charles-Eric Lemaignen, rappelle que,pour les élus du GART, les questions degouvernance et de finance sont des sujets

absolument essentiels dès lors que l’onaborde la question des gares. Sachantque les Régions financent 56% du chiffred’affaires de Gare&connexions, il im-porte que ces dernières occupent uneplace plus importante dans la gouver-nance. Par ailleurs, compte-tenu de l’im-portance des gares en termes de lieu devie, d’aménagement urbain et d’intermo-dalité, c’est également les collectivités etorganismes responsables des transportset de l’urbanisme qui les financent (à hau-teur de 70% à Orléans) qu’il faut impli-quer. En résumé, le GART souhaite l’ap-plication du principe « Qui paye décide ».Emmanuel Kessler demande à CharlesMarziani s’il partage cet avis.

TABLE RONDE 4

Gares et villes numériques : quelle gouvernance,

quels financements, quels partenariats ?quel rôle pour les collectivités locales ?

De gauche à droite : Charles-Eric Lemaignen, Charles Marziani, Rachel Picard, André Rossinot et Denis Alalouf

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Ce dernier partage cette approche et rap-pelle la position de l’Association des Ré-gions de France (ARF) sur cette question.Il met en évidence deux enjeux majeurspour les gares de demain. Le premierconcerne l’intermodalité généralisée desgares qui est un formidable levier en ma-tière d’attractivité des transports collectifset pour laquelle il reste beaucoup à faire.Dans sa région, seules 4 gares sont réel-lement « intermodales ». Le deuxième en-jeu implique une meilleure intégration dela gare dans son milieu urbain avec desfonctions diversifiées. En matière de gou-vernance des gares, les Régions sontconsultées mais ne sont pas décideusesquant aux investissements futurs ou à l’or-ganisation des fonctionnalités ferro-viaires. En tant que principaux financeursdes gares (56% des redevances en garesont payées par les Régions), celles-ci re-vendiquent de la coresponsabilité et pro-posent la révision du Décret Gares. Pourles Régions, le patrimoine des gares doitrester dans le domaine ferroviaire et doitrevenir à la Nation. En ce qui concerne lesservices et les aménagements, on peutimaginer des gouvernances diversifiéeset des financements croisés. La valorisa-tion financière de l’environnement de lagare (logements, commerces, parkings,etc.) doit être partie intégrante de l’équi-libre économique de celle-ci. En tant queprincipal payeur de Gares & Connexions,les Régions réclament la création d’unsystème qui permette un autre équilibre fi-nancier et une gouvernance partagée.Emmanuel Kessler propose à AndréRossinot d’intervenir.La responsabilité historique et fonda-mentale demeure celle de la gare dans laville et de la ville dans la gare car lesclients sont les habitants. Le débat Ré-gions - Gares & Connexions échappe auxreprésentants des grandes villes et desagglomérations. Il serait souhaitable queles maires et l’ARF se rencontrent pourdiscuter et travailler ensemble. Pour re-

venir au thème du colloque, André Ros-sinot émet quelques remarques :- L’illettrisme : 10% des travailleurs terri-

toriaux sont concernés par ce pro-blème.

- L’accélération des technologies accroî-tra le fossé numérique.

- L’implantation de Cyber-base en gareserait utile.

- La gouvernance est un état d’esprit et sison débat est ouvert, il est loin d’êtretranché.

- Le débat sur la décentralisation marquela reconnaissance du fait urbain, de laplace et du rôle de la ville et des agglo-mérations dans le fonctionnement dela société.

- Les projets urbains et d’accessibilité àla gare requièrent une franche concer-tation entre les villes et les Régions.

- Le syndicat mixte constitue une boîte àoutils performante.

- Le projet construit sur des enquêtes mé-nages prévaut aujourd’hui.

- La gouvernance exige des modalitésnouvelles car l’adage « Qui paye com-mande » ne répond pas aux besoins dela modernité.

- Il faut privilégier le dialogue et une vi-sion partagée à une vision autoritaristeet hiérarchiste.

Charles-Eric Lemaignen précise que,dans le cadre de projets partagés, il n’ac-cepte pas de participer lourdement à unfinancement et de subir la décision desautres. Au niveau local, il recommande lacréation d’un comité de pilotage respon-sable de la cohérence de ces lieux de vieurbains.Pour Charles Marziani, ce qui importedemeure l’efficacité du système ferro-viaire. Il refuse les décisions unilatéraleset réclame des moyens de codécision cequi ne figure pas dans le décret. Même sice n’est pas l’esprit du Décret Gares, il seréjouit toutefois des discussions fruc-tueuses avec Gares & Connexions surles projets de gares.Emmanuel Kessler invite Rachel Picardà réagir à ces interpellations.La gare est un objet hybride complexe àl’intersection des patrimoines ferro-viaire, urbain, social, foncier, symbo-lique. En cela elle exige le concours detoutes les parties prenantes et l’échangeentre tous les partenaires. Les questions

Charles Marziani et Rachel Picard

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sont posées, les difficultés évaluées. Ils’agit d’organiser cette complexité et des’accorder sur les projets et sur les crois-sances futures en intégrant les dimen-sions temps et les objectifs de chacundes acteurs dans et autour de la gare.Les programmes qui feront consensusseront l’objet de financements partagés.Gares & Connexions souhaite orchestrercette concertation régionale le plus enamont possible et construire des projetsde progrès. La volonté d’avancer permetde trouver des solutions et le principe deréalité guident les ajustements. Pour re-venir au numérique, Rachel Picardconcède que l’information voyageur mul-tiple, délocalisée et en temps réel retientson attention. Le numérique doit fluidi-fier le parcours.André Rossinot plaide pour une inter-connexion entre les réseaux tirés par lesopérateurs d’aménagement du territoireen très haut débit et les gares. L’État etles collectivités doivent décréter ensem-ble que la numérisation du territoire estune priorité nationale.Charles Marziani souhaite le développe-ment du numérique à la fois « en ligne »,c’est-à-dire le long es infrastructures fer-roviaires, et en gare, pour des usagespartagés entre les professionnels du fer-roviaire et le grand public.

Emmanuel Kessler demande à DenisAlalouf si le partenariat de Klépierreavec Gares & Connexions pour la gareSaint-Lazare permet de répondre à laproblématique de la modernisation desgares et quelle est la place du numériquedans cette réflexion.Ce partenariat public-privé qui croisedeux cultures différentes, le commerceet le transport, est une réussite tangible.Il s’agit d’une concession qui s’inscritdans la durée (40 ans). Klépierre a in-vesti 150 millions d’euros dans les com-merces mais aussi dans des espaces pu-blics (parkings, mails) afin de participerà la requalification de la gare. Gares &Connexions a cofinancé à hauteur de 90millions. L’économie de projet s’établiten deux temps : une redevance fixe quicorrespond à la part de risque et une re-devance variable corrélée au profit com-mercial. Klépierre participe aussi à lamaintenance globale du site. Au-jourd’hui, un après l’ouverture des 80commerces, les courbes de croissance etles projections sont remarquables. DenisAlalouf donne quelques chiffres :- 42 millions de surfeurs.- 32 millions sur les mobiles.- 3,2 millions qui achètent.- 400 milliards d’euros = le chiffre d’af-

faire du retail en France.

- dont 100 milliards dans les centres com-merciaux.

- 40 milliards en e-commerce avec uneprogression de 20%.L’étude du comportement du client in-dique que l’essentiel des transactions sefait dans les boutiques qui favorisentl’achat plaisir.Charles-Eric LEMAIGNEN rappelle que15 gares représentent 50% des revenusdes commerces en gare. Il signale en ou-tre que si l’opération Saint-Lazare s’esteffectuée à deux c’est parce qu’elle estparisienne, en province, elle se réaliseraità trois : la collectivité responsable del’urbanisme commercial, le promoteuret Gares & Connexions.Une question Twitter interpelle Denis Ala-louf sur les perspectives d’investissementde Klépierre dans les 2999 autres gares.Denis Alalouf argue de la masse critique,de la dimension temporelle du projet etsurtout de la compatibilité des flux dutransport et du commerce.Fabrice Barbe, Directeur Général desservices de Val de Reuil, témoigne de laqualité du partenariat entre la Région, le département, RFF et Gares &Connexions lors de la rénovation de lagare de Val et attend maintenant l’arrivéedu numérique.

Charles-Eric Lemaignen

Fleur Pellerin

André Rossinot

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François Ferrieux rappelle que c’est tou-jours le contribuable qui finit par payer.Dans un message vidéo, Fleur Pellerin,Ministre déléguée, chargée des Petiteset Moyennes Entreprises, de l’Innova-tion et de l’Économie numérique, pré-sente plusieurs remarques :- La gare est l’incarnation de l’intercon-

nexion d’aujourd’hui.- La gare s’inscrit dans une probléma-

tique plus générale de la mobilité desvilles.

- Les nouvelles technologies facilitent etaméliorent notre vie au quotidien ainsique celle des personnes à mobilité réduite.

- Les gares digitalisées sont les labora-toires numériques dans nos villes.

- Les nouvelles technologies favorisentla fluidité des trajets en transports col-lectifs et l’intermodalité.

- Ces initiatives donnent leur utilité au plantrès haut débit pour améliorer la couver-ture de nos territoires et permettent delutter contre la fracture numérique.

- Le numérique infuse toute la société etentraîne une transformation écono-mique et sociale majeure.

- La gare est symbolique de cette évolutionque nous vivons grâce au numérique.

Pour conclure, Rachel Picard remercieles intervenants et les auditeurs pour laqualité des échanges et présente la Ga-rantie des Gares. Cette expérience per-met d’améliorer la qualité de service surles équipements, d’être plus réactif sur leprocess d’intervention et surtout d’inté-grer l’usager dans la chaîne puisque c’estlui qui signale à l’origine le dysfontion-nement ou l’anomalie.

André Rossinot estime que toutes les col-lectivités territoriales doivent être pré-sentes dans la gouvernance territorialedes gares car il est nécessaire d’être en-semble pour discuter de tous les pro-blèmes évoqués au cours de ce colloque.Il faut partir d’un état des lieux pour pro-gresser collectivement. Le numériquepeut être un support pour faciliter la gou-vernance Villes et Gares avec tous lespartenaires, RFF, SNCF, Gares &Connexions et l’ensemble des collectivi-tés territoriales dans l’état actuel de la ré-partition des compétences.

Dossier coordonné par Pierre Lancien (tél.: 01 40 24 11 32), Fabienne Guigue

Conception graphique : [email protected]édit photos : Mathieu Vigneau - Nicolas Reitzaum

Denis Alalouf

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