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MAGAZINES CULTURELS Ne plus se taire Viol

Viol - Ne Plus Se Taire

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En France, 75 000 femmes sont violées chaque année. En moyenne, une toutes les huit minutes. Un chiffre exorbitant, pourtant loin de refléter la réalité...

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MAGAZINES CULTURELS

Ne plus se taireViol

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Le 25 novembre se déroule la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes. France Télévisions se mobilise pour associer plusieurs de ses chaînes et ses programmes numériques à ce combat.

Il ne s’agit pas pour la télévision publique d’y participer seulement ponctuellement, mais de mettre en place, grâce à Internet, un dispositif au long cours pour contribuer à faire reculer les violences faites aux femmes. Cet enjeu est essentiel pour notre société : en France, une femme est violée toutes les huit minutes et souvent le silence s’abat sur elle.

France Télévisions, à l’aide du genre documentairequi porte haut l’offre alternative que doit affirmer le service public face aux chaînes privées, exerce ainsi ses missions autour d’une question majeure posée à notre société. Dire le viol, en parler, faire reculer la chape de plomb et l’outrageante suspicion pesant sur les victimes à l’aide d’œuvres singulières, est la façon dont la télévision publique participe à cette bataille, comme, en général, aux débats les plus importants de la Cité.

Sur le web est donc proposé Viol, les voix du silence, un web-documentaire accompagné d’un site d’appel à témoignages ambitieux, qui a vocation à perdurer bien au-delà de la Journée contre les violences faites aux femmes. Sur France 5 est diffusé, le 20 novembre, le documentaire Viol, double peine. Enfin, sur France 2 est programmé, le 25 novembre, le documentaire Viol : elles se manifestent.

Ce dispositif est à l’image de ce que peut être un service public fort aux prises avec la société, ses débats, ses combats, et dont l’objectif est de rendre accessibles au plus grand nombre les enjeux d’une question sociale cruciale pour notre pays.

Rémy PflimlinPrésident-directeur général de France Télévisions

ÉDITO

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VIOL, ELLES SE MANIFESTENT45 % DES VIOLS SONT COMMIS DE JOUR

Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable,

LE SILENCE EST LE MEILLEUR ALLIÉ DES VIOLEURS

La première fois

que l’Autre m’a touchée,

j’avais treize ans

et onze mois

LE VIOL EST L’EXPRESSION ULTIME

DE LA DOMINATION MASCULINE

L’égalité reste un mirage.

Et, en bout de chaîne,

les violences faites aux femmes demeurent.

DANS UNE INDIFFÉRENCE INSUPPORTABLE

75 000 FEMMESSONT VIOLÉESCHAQUE ANNÉE

honteuse

LE VIOL DONNE LIEU

À DE POURSUITES JUDICIAIRES

3 %La société véhicule

se protège

bien

une personne

d’être victime :

morale

c’est une faute

l’idée que

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francetélévisions I

Un documentaire réalisé par Andrea Rawlins.Des femmes dénoncent le viol qu’elles ont subi

En France, 75 000 femmes sont violées chaque année. En moyenne, une toutes les huit minutes. Un chiffre exorbitant, pourtant loin de refléter la réalité, car il ne comptabilise ni les mineures, ni celles, majeures, qui n’ont jamais déclaré le viol qu’elles ont subi. On estime en effet que seulement 10 % des victimes portent plainte. Le viol n’est pas un fait divers, c’est un crime effroyablement banal et massif. Un véritable fléau de société.Et pourtant, le viol est tabou. Comme le dit Clémentine Autain, femme politique, violée à 22 ans : « On peut raconter dans un dîner entre amis ou à ses collègues de bureau que l’on a été victime d’un attentat, que l’on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. Cet acte touche à la sexualité et la suspicion n’est jamais loin. Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse. Ne pas pouvoir dire ce que l’on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l’impunité des violeurs. »Il est temps que la honte change de camp. Il est temps que les victimes de viol puissent parler sans risquer les représailles ou la stigmatisation. Ce film est un manifeste contre le viol. A l’instar de leurs aînées qui avaient signé le manifeste pour le droit à l’avortement en 1971 – Manifeste des 343 –, aujourd’hui, des centaines de femmes anonymes et connues ont décidé collectivement de briser le silence sur le viol dont elles ont été victimes. Elles sont peut-être votre sœur, votre mère, votre fille, votre compagne, votre collègue de travail… Pour toutes, le dire publiquement, massivement, est un acte politique. Ensemble, elles ont décidé d’avancer à visage découvert pour interpeller les pouvoirs publics et la société tout entière. Objectif : favoriser l’émergence de la parole pour que la loi soit enfin appliquée. C’est à cette condition sine qua non que notre société fera reculer le viol.Parmi elles, Clémentine Autain (39 ans, femme politique), Isabelle Demongeot (46 ans, ancienne championne de tennis), Frédérique Hébrard (85 ans, écrivain et scénariste), Anne Monteil-Bauer (50 ans, écrivain et plasticienne), Claudine Rohr (52 ans, employée à Pôle Emploi), Laura (15 ans, collégienne). Violées par un inconnu ou par une personne de leur entourage, elles ont accepté d’être les porte-parole de ces centaines de femmes et de revenir, dans ce documentaire, sur le viol qu’elles ont subi.

EN PARTENARIAT AVEC LE NOUVEL OBSERVATEUR Conjointement à la diffusion du film, un manifeste inédit, signé par près de quatre cents femmes victimes de viol témoignant à visage découvert dans Le Nouvel Observateur, qui avait déjà publié le Manifeste des 343 sur l’avortement en 1971. Un événement !

Diffusion : dimanche 25 novembreDans une programmation spéciale de la case Infrarouge, lors de la Journée contre les violences faites aux femmes

DocumentaireAuteure-réalisatrice : Andrea Rawlins-Gaston Coréalisateur : Stéphane CarrelSur une idée de Pascal ManoukianProductrice exécutive : Guylaine Loquet Production : , avec la participation de France 2 et Planète JusticeUnité Documentaires de France 2 : Fabrice Puchault, Barbara Hurel, Anne Roucan

Contact presse France 2 : Emma Meguerditchian 01 56 22 56 [email protected]

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INFRAROUGE

VIOL : ELLES SE MANIFESTENT

Isabelle Demongeot Frédérique Hébrard

Anne Monteil-Bauer

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INFRAROUGE

VIOL : ELLES SE MANIFESTENT

INTERVIEW CROISÉE CLÉMENTINE AUTAIN / ANDREA RAWLINS

Quel a été le déclic qui vous a poussé vous, Clémentine Autain, à écrire un livre sur le viol, Un beau jour… combattre le viol, et vous, Andrea Rawlins, à réaliser un film sur le même sujet ? Andrea Rawlins : Lors de l’affaire DSK, on a constaté une

libération de la parole : le couvercle se soulevait ; dépassant les

histoires personnelles, un débat public voyait enfin le jour. On

savait que le viol était un crime de guerre. Mais, jusque-là, on ne

réalisait guère que, dans notre démocratie où l’égalité se veut

plus qu’un mot, le viol soit aussi massif.

Clémentine Autain : La même chose : l’affaire DSK.

Dans le traitement du sujet, il vous fallait donc échapper à l’aspect fait divers pour montrer la « massivité » du viol. Comment avez-vous pensé votre film ?

A. R. : Avec Pascal Manoukian de l’agence Capa, nous avons

proposé à France 2, qui cherchait un film « sur » le viol, un

documentaire « contre » le viol sous forme de manifeste politique.

Nous connaissions le travail de Clémentine Autain. Nous avons

naturellement pensé à elle pour être la porte-parole et la

marraine de ce film. Pourquoi sous forme de manifeste ? Car

tout un chacun se souvient du Manifeste des 343 de 1971.

Sa force tenait au nombre de femmes, à la notoriété de

certaines d’entre elles, à cette parole collective qui avait fait

basculer le grand public et la loi sur l’avortement. Le viol frappe

75 000 femmes par an ; il doit devenir une affaire politique. Entre

l’avortement et le viol, la comparaison s’arrête là. Il s’agit de

recueillir la parole des victimes pour que l’on prenne enfin la

mesure de la massivité du viol.

Les femmes témoignent donc dans votre film…A. R. : Comment aujourd’hui notre société démocratique, dite

égalitaire, fabrique-t-elle des violeurs ? Pourquoi les viols sont-ils

si nombreux ? C’est très prétentieux de dire ça, mais, pour

comprendre comment la société a permis la Shoah, Primo Levi

a décrit l’horreur des camps. Les femmes, dans mon film, disent

ce qui leur est arrivé. Nombre d’entre elles racontent que,

lorsqu’elles ont enfin trouvé l’énergie d’en parler, on leur a rétorqué

grosso modo : « C’est comme un rhume, ça va passer », le genre

de propos exprimés lors de l’affaire DSK : « Il n’y a pas mort d’homme », c’est seulement « du troussage de domestique »...

Leurs mots à elles étaient banalisés. Certaines ne se remettent

jamais de n’avoir été ni entendues ni prises en charge.

C. A. : Le film participe de ce travail au long cours d’éducation

populaire que l’on doit mettre en œuvre pour libérer la parole.

Pour la première fois, un nombre considérable de femmes

s’inscrivent dans une démarche combattante et racontent

à visage découvert qu’elles ont été violées.

A. R. : Elles ne sont pas juste là pour dire qu’elles ont été

victimes d’un violeur, mais pour que leur vécu devienne

un combat politique. Clémentine rappelle toujours l’importance

de parler et de se montrer.

C. A. : Témoigner déclenche et libère la parole. Il faut que

les femmes parviennent à dire ensemble : « Nous avons été victimes de viol ; je suis l’une d’entre elles. » Et ainsi briser

le silence et l’anonymat. Qu’est-ce qu’un crime où l’on ne voit

pas les victimes ? Est-ce que le viol existe ? Est-ce qu’elles

existent ? C’est primordial de donner à voir des visages

de femmes. De femmes vivantes, qui existent, qui ont envie

de se battre.

A. R. : Plus les femmes violées se rendront visibles, plus elles

seront nombreuses à parler, et plus on prendra conscience

que le viol n’est ni un fait divers ni un chiffre.

Justement, quels sont les chiffres ? A. R. : On estime à 75 000 le nombre de femmes violées

chaque année. L’enquête a été faite sur un échantillon de

15 000 femmes à qui on demandait si elles avaient ou non été

violées, sans prendre en compte les victimes mineures.

Le chiffre de 75 000 est loin de refléter la réalité. Une femme

violée toutes les huit minutes est pourtant déjà un nombre

inquiétant. Avec le Manifeste, on cesse de donner des chiffres

désincarnés. Apparaissent des femmes avec des prénoms

et des noms, des âges, des professions – le viol n’épargne

aucun milieu – et des visages. On montre leur nombre

pour qu’enfin la question du viol en France soit abordée sur

la place publique et considérée comme un sujet de société

plus qu’alarmant.

C. A. : Le silence fait le jeu des violeurs. Ainsi peuvent-ils

continuer en toute impunité. Parler est notre arme pour faire

reculer le viol ; il faut déployer cette parole et, de ce point de vue,

l’affaire DSK a été utile. D’un côté les femmes racontaient leur

histoire, faisant naître une solidarité entre elles ; de l’autre

se déversaient sur Internet des flots de misogynie et de déni

du viol. Cependant, quelque chose a eu lieu. On ne peut gagner

la confrontation politique que si on la mène.

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francetélévisions I

Clémentine Autain : « Le silence fait le jeu des violeurs. »

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INFRAROUGE

VIOL : ELLES SE MANIFESTENT

mais elle correspond à l’image d’Epinal que l’on en a, mis à part

qu’elle s’est déroulée de jour et non de nuit. Hormis ce détail,

on se croirait dans un film ; un homme armé, un inconnu,

m’a violée dans un sous-bois. J’ai porté plainte tout de suite,

il a été retrouvé et condamné. Dans la réalité massive du viol,

la personne est connue de la victime (80 %), ce qui change

absolument tout ; elle n’a pas d’arme et la contrainte s’exerce via

le chantage affectif, professionnel… Le fameux phénomène de la

sidération rend possible le viol, car les femmes ont intériorisé les

codes dominants-dominés. D’un seul coup, une sorte de pilote

automatique se met en route, laissant toute latitude aux hommes

de violer. J’ai la chance de pouvoir parler au nom des autres. Il

ne plane pas sur moi cette suspicion horrible : ne l’a-t-elle pas

un peu cherché, a-t-elle vraiment été violée ? Parce que l’homme

a été condamné, que j’ai été attaquée avec un couteau, la parole

m’est plus facile. Je l’utilise pour défendre tous les cas de viol. Je

parle notamment au nom de toutes celles qui n’y parviennent

pas, au nom de toutes celles qui sont dans des situations

inextricables – parce que le violeur est un parent, un ami, un

mari, un médecin… Je parle aussi pour dire aux femmes qu’il est

possible de s’en sortir. Même si, parfois, le fait de s’en sortir jette

le doute sur la gravité du crime ; et le serpent se mord la queue.

Vous parlez de la suspicion qui met à mal la victime…A. R. : Il y a cette double peine dans le viol. Lorsque les victimes

parlent, elles prennent le risque de n’être pas crues ou d’être

stigmatisées. La société n’est pas toujours prête à entendre.

Comme le raconte Clémentine, une femme peut raconter lors

d’un dîner qu’elle a été cambriolée, qu’elle a été victime

d’un attentat, qu’elle a pris une balle dans le ventre. Mais dire

qu’elle a été violée est impossible.

C. A. : Révéler un viol crée un malaise. On touche à la sexualité,

et la suspicion n’est jamais loin.

A. R. : Dans le milieu professionnel, beaucoup de femmes m’ont

déclaré avoir été violées. Elles gardent le silence de peur que

leur entourage les perçoivent autrement ; plus fragiles…

Les victimes doivent subir aussi la suspicion des policiers.

Quand elles déposent plainte un certain temps après les faits,

leur mémoire souvent vacillante les dessert. On cherche une

mémoire parfaite, précise, impeccable ; c’est impossible après

un tel traumatisme.

Quel message voudriez-vous que les téléspectateurs retiennent de votre documentaire ?C. A. : La force de la parole pour se reconstruire, non seulement

face à la justice, mais pour s’exprimer, dire, verbaliser et tout

INFRAROUGE

« Depuis toujours, le documentaire porte en lui l’engagement, la conscience aiguë du monde qui nous entoure et la volonté de dire. Le documentaire va au-delà d’une télévision du consensus, sa nature n’autorise pas la tiédeur. Les formes fortes, les voix fortes sont une part de son ADN. C’est pourquoi il était évident pour l’Unité Documentaires de France 2 de s’associer à Clémentine Autain, à Andrea Rawlins et à Capa pour Le Viol : elles se manifestent. Prise de parole nécessaire pour tenter de faire reculer un mal qui ronge notre société, car tant que le corps des femmes est menacé – et, au-delà même du viol, les menaces sont nombreuses aujourd’hui –, on sait bien que c’est en fait le corps social lui-même qui est mis en cause. Aussi, nous avons voulu que ce film soit programmé lors d’une diffusion spéciale de la case documentaire Infrarouge, dimanche 25 novembre, Journée contre les violences faites aux femmes. Nous sommes aussi très fiers d’être associés au Nouvel Observateur, qui porte par ailleurs l’appel au témoignage lancé par Clémentine Autain. »

Fabrice Puchault et Anne RoucanUnité Documentaires France 2

Comment avez-vous sélectionné les personnes qui allaient témoigner dans votre film ? A. R. : Il était essentiel de montrer la réalité du viol et,

notamment, le fait que, contrairement aux idées reçues, dans

la majorité des cas, le violeur appartient à l’entourage affectif

ou professionnel de la victime. Les six femmes de mon film

ont entre 15 et 85 ans, elles sont issues d’environnements

socio-professionnels très différents : l’une travaille à

mi-temps à Pôle Emploi, une deuxième est collégienne, une

troisième, écrivaine, a été violée par son compagnon,

polytechnicien... A travers elles se découvre la réalité du viol

dans notre société : les unes victimes d’un inconnu, les autres

de leur père, de leur ami, de leur médecin ou de leur

entraîneur sportif… quelqu’un de leur entourage, dans 80 %

des cas. J’ai choisi six femmes, six porte-parole pour leur

donner le temps de s’exprimer, pour ne pas survoler leur

témoignage. Il n’y a pas non plus de commentaires.

Je voulais leur rendre cette parole, si souvent censurée.

Le documentaire démarre par une galerie de portraits

de femmes. Toutes étaient prêtes à participer à ce film.

C’était formidable. Je les en remercie, car ce sont elles qui

rendent le combat possible.

Pourquoi avoir choisi délibérément de ne mettre aucun garçon, alors qu’un viol sur dix touche un homme ? A. R. : Parce que, dès le départ, j’étais partie sur l’idée du

Manifeste. Pour moi, c’était un combat politique, le Manifeste

contre le sexisme. Evidemment, je me suis posé la question

des hommes. Si le viol d’une femme est un tabou, celui

d’un homme l’est encore plus. Si les femmes arrivent à gagner

ce combat, la deuxième lutte pour gagner cette bataille sera

de faire un film sur le viol des hommes.

Etes-vous pour un durcissement de la loi contre le viol ? C. A. : Penser à durcir la loi pour la rendre encore plus sévère,

encore plus sécuritaire, ne débattre que de ça, c’est bien

français… Certains points juridiques sont à améliorer mais

ce qui est essentiel, c’est la sensibilisation de la société

et la formation aux raisons et aux conséquences du viol.

La priorité consiste à développer les moyens d’une éducation

populaire ; informer, permettre ainsi aux femmes d’aller porter

plainte ; faire de la formation à très grande échelle de tout

le personnel qui peut être amené à rencontrer des victimes ;

donner les moyens à la justice d’instruire le procès sans devoir

attendre cinq ans après le dépôt de plainte.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans les témoignages que vous avez reçus ? A. R. : C’est de réaliser combien le viol est toujours aussi tabou.

Il a fallu un film pour que les langues se délient. Dans ce café

où nous nous trouvons, il y a peut-être une personne sur cinq

qui a subi un viol et qui n’en a jamais parlé ou alors seulement

sous le sceau du secret. Je cherchais des porte-parole,

des égéries. Même si elles ne se sont pas toutes reconstruites,

j’aime leur combativité.

Pourquoi, selon vous, le viol est-il si tabou ?C. A. : Parce qu’il touche à la sexualité, laquelle est taboue dans

notre société. Parce qu’il est l’expression ultime de la domination

masculine, or la question féministe intéresse globalement assez

peu ; on n’a pas forcément envie de gratter. Existe aussi une

intériorisation de la domination ; le phénomène de la domination

produit du silence du côté des femmes et la protection implicite

des violeurs du côté des dominants.

Donc les femmes sont toujours opprimées ? C. A. : On se demande toujours comment un système

d’oppression fonctionne. Pourquoi les gens qui sont dominés,

exploités ne se révoltent pas et comment cela peut-il continuer ?

Il existe des mécanismes qui le permettent. Le propre des

rapports dominants-dominés consiste en l’intériorisation de la

domination chez les dominés et en la capacité de ceux qui

détiennent le pouvoir de s’y maintenir. Puis intervient le mythe :

celui de celle par qui le mal arrive. Cette suspicion est très forte

à l’égard des femmes. Le viol est le seul crime au monde où la

victime se sent coupable ! C’est insensé.

A. R. : Existe, comme le raconte Clémentine, la sidération,

ce mécanisme psychique qui permet de se dédoubler pour

supporter l’horreur, une espèce de coupure. Toutes les

victimes ont vécu au moment du viol cette anesthésie, cette

dissociation entre le corps et l’esprit qui les empêche de

hurler et de se débattre.

C. A. : On se sent humiliée de ne pas avoir dit non, de ne pas

avoir arrêté le violeur. Pour être féministe, disait Christine Delphy,

il faut reconnaître que l’on est victime. Et le reconnaître

est douloureux, car il n’est pas agréable de se voir soi-même

en victime. Néanmoins, c’est un passage obligé pour ne plus

l’être, pour sortir de ce statut.

Votre histoire de viol ne ressemble pas à celle des autres… C. A. : Elle ne rentre pas dans les clous de la majorité des viols,

simplement aller mieux, pour s’en sortir. Parler pour pouvoir vivre

et non survivre après un viol.

A. R. : Il y a un long chemin à parcourir. Le film et le Manifeste

peuvent être un levier supplémentaire. J’aimerais que mon

documentaire parle aux téléspectateurs, à la société toute

entière, à tous ceux qui, souvent sans le savoir, ont dans leur

entourage une personne qui a été violée. Car comprendre ce qui

se joue dans un viol, c’est comprendre l’importance de la parole

et permettre d’aider sa libération sans la censurer par

des clichés sexistes. Le viol, c’est une personne qui,

à un moment donné, n’est plus considérée comme un être

humain. Le viol, c’est une personne qui est considérée comme

un objet par quelqu’un qui passe outre à son refus. Le viol,

c’est quand le non d’une femme ne vaut rien.

francetélévisions I

Page 7: Viol - Ne Plus Se Taire

Je me suis sentie comme un objet

dont on peut faire ce qu’on veut,

un bout de viande ; je me suis sentie

déshumanisée

VIOL,

DOUBLE PEINE

CE VIOL EST EN MOI, C’EST MOI, IL

SERA TOUJOURS EN MOI,

MAIS JE M

E SUIS

RECONSTRUIT

E

depuis que j’ai compris

que

je ne suis pas toute seule,

depuis que j’ai compris

que, des femmes violées,

il y en a énorm

ément

et que voilà,

plus qu’un drame intim

e

Je parle parce que

si je ne le

fais pas,

ça ne se saura

jamais et la ju

stice

ne se remettra

jamais en question

C’est un tabou monumental,

La première choseque les proches disent, c’est : Moi, je veux bien en parler, c’est eux

qui ne veulent pas entendre.

Et on se tait encore, et on se sent

plus seule

59 %

DES VICTIMES DE VIOL

On parle d’alcool,

on parle de violence,

mais on ne parle pas de viol

« SI TU NE VEUX PAS EN PARLER,

JE COMPRENDRAI. »

Ce n’est pas parce qu’on

est marié qu’on doit

Page 8: Viol - Ne Plus Se Taire

Diffusion : mardi 20 novembre à 20 h 40

DocumentaireDurée : 52’ Auteure-réalisatrice : Karine Dusfour Production : Morgane Production, avec la participation de France Télévisions, du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée et de TV5 Monde, avec le soutien du ministère des Droits des femmes Année : 2012Unité Documentaires de France 5 : Caroline Behar, Carole Wheatcroft, Sophie Chegaray

Contact presse : Carole Curt01 56 22 92 [email protected]

Diffusé dans Le Monde en face, à l’occasion de la Journée des violences faites aux femmes, ce film dénonce un crime trop souvent ignoré et trop souvent impuni : le viol. Cinq victimes témoignent de leur combat pour être reconnues en tant que telles et faire condamner leur agresseur. Après la diffusion du documentaire, Carole Gaessler lance le débat avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, et deux autres invités.

Chacune à sa manière, elles racontent, sans hâte, posément, en cherchant parfois le mot adéquat pour décrire l’horreur. Toutes les cinq, elles racontent, sans fausse pudeur mais avec une retenue certaine, comme si elles hésitaient à trop dire, comme si on pouvait encore leur reprocher de le faire. Pas de cris, pas de sanglots, même si par moments les larmes affleurent et finissent par couler sur leurs visages impassibles. Cinq femmes que rien ne destinait au combat sur l’arène publique témoignent de la bataille qu’elles ont décidé de livrer contre la violence sexuelle ordinaire. Celle qui touche 75 000 d’entre elles chaque année en France, soit près de 206 par jour ! Des chiffres alarmants qui traduisent la banalité d’un crime, certes puni par la loi, mais qui demeure paradoxalement un immense tabou dans une société où le sexe est pourtant omniprésent. Alors, se battre pour faire reconnaître l’agression et condamner son ou ses auteurs relève le plus souvent du parcours du combattant, voire d’un véritable chemin de croix. Au bout duquel on peut parfois obtenir cette victoire qui permet enfin de se tourner vers l’avenir. Encore faut-il pouvoir briser la loi du silence. Les femmes de ce film y sont toutes parvenues.

Agée alors de 21 ans, Audrey vient de quitter le cocon familial et d’emménager dans un studio lorsqu’un inconnu s’introduit chez elle et la viole de façon répétée sous la menace d’un couteau. Partie courir dans la forêt près de chez ses parents, Eve a été frappée et agressée à 19 ans par trois hommes qui la contraignent au silence également avec une arme blanche. Au-delà de l’horreur des faits, l’une comme l’autre ont craint pour leur vie. Marion et C., elles, font partie des très nombreuses femmes (huit cas sur dix) qui subissent les violences d’un proche ou d’une connaissance. La première n’a que 16 ans et ignore tout des rapports amoureux lorsque son cousin la viole le jour même de son mariage. Elle mettra plusieurs mois avant de pouvoir en parler à ses parents. C. a été forcée par son propre mari. Après des années de mariage et une énième agression, elle s’est enfin résolue à porter plainte contre lui. Quant à Lisa, 22 ans, enceinte de quatre mois et hospitalisée pour une grossesse à risque, elle a été violée par l’interne qui l’a prise en charge aux urgences. Audrey, Marion et Eve ont obtenu la condamnation de leurs violeurs au prix d’une procédure longue et épuisante. Un « enfer » qui a duré dix ans pour Marion et treize pour Eve. C. attend le procès en appel de son époux pour pouvoir reprendre le cours de sa vie. Pour Lisa, le combat ne fait que commencer.

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LE MONDE EN FACE

VIOL, DOUBLE PEINE

EN PARTENARIAT AVEC MARIE CLAIRE

Après s’être associé, en juin dernier, au Grand Forum Marie Claire sur les violences sexuelles faites aux femmes, France 5 renouvelle, à l’occasion de la diffusion du film Viol, double peine, son partenariat avec Marie Claire, le mensuel qui accompagne et soutient les grands combats des femmes.

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Page 9: Viol - Ne Plus Se Taire

ENTRETIEN AVEC KARINE DUSFOUR, L’AUTEURE DU DOCUMENTAIRE

Pourquoi un documentaire sur le viol ?Karine Dusfour : Au moment de l’affaire du Sofitel de New York,

j’ai été très choquée par les réactions que cela a provoquées

en France, par les propos que j’entendais, par le fait que

personne ne prenait en compte la parole de la victime. On

évacuait le sujet en disant qu’il s’agissait d’une « affaire privée ».

Je ne comprenais pas et j’ai commencé à me renseigner en

lisant des articles et des livres sur la question. J’imaginais que

le viol était quelque chose de très dur, mais j’ai découvert,

depuis, que le traumatisme est beaucoup plus dévastateur que

ce que je croyais. Pis, qu’il s’accompagne d’une double peine

terriblement lourde. Il faut aux victimes une force incroyable

pour se battre. Pour moi, faire ce film était une évidence.

Comment avez-vous choisi vos témoins ? Etait-ce compliqué d’obtenir leur accord ?K. D. : Mon premier réflexe a été de chercher du côté des

associations, et là je suis tombée de haut. En France, il n’en

existe que trois ou quatre sur tout le territoire pour s’occuper

des victimes de viol ! Les gens que j’ai rencontrés hésitaient

à me donner les contacts de femmes qui avaient fait appel

à eux ; surtout en sachant que je tenais à les faire témoigner

à visage découvert. Après tout, leur mission est de les protéger.

Mais, pour moi, il n’était pas question de flouter les visages,

parce que le viol n’est pas une honte ! Je ne voulais pas d’un film

où elles apparaîtraient cachées. Alors, j’ai décidé de passer

par les avocats pour trouver mes témoins. J’ai discuté avec

des dizaines de femmes et je leur ai fait part de mes intentions

de réalisation, mais sans jamais être dans la démarche de les

convaincre. Je souhaitais que cela vienne d’elles. Ç’a été très

compliqué. Certaines ont accepté après des mois de réflexion.

Finalement, et alors que le film était déjà en cours de finalisation,

pour des raisons juridiques [ndlr : le procès en appel aura bientôt lieu], nous avons été contraints de flouter le visage de

l’une d’entre elles ainsi que de modifier son prénom.

Les violences faites aux femmes sont-elles en progression ? Y a-t-il des études sur le sujet ?K. D. : Difficile de faire la part des choses. Les chiffres sont

effectivement en augmentation, mais cela peut s’expliquer en

partie par le fait que les femmes portent plus souvent plainte

après avoir été agressées. En 1978, on estimait à une centaine

le nombre de femmes violées par jour. Sur le papier, ce chiffre a

doublé depuis, mais les premières enquêtes datent de 2000 !

En tant que femme, comment avez-vous vécu le tournage de ce documentaire ?K. D. : Evidemment, elles m’ont bouleversée. Je les trouve

dignes et très courageuses. Il en faut du courage pour tenir,

parfois une dizaine d’années, jusqu’au procès ; tout comme

pour faire face à des policiers, des magistrats ou des médecins

qui ne sont encore que rarement formés à la traumatologie.

Les délais de justice sont excessivement longs. C’est pour ça

qu’on parle de double peine. Ces femmes vivent l’enfer, des

années durant, bien après le viol. J’étais là pour montrer leur

combat. J’ai filmé les entretiens, seule, en face-à-face, et sans

ingénieur du son. Je voulais qu’elles puissent me raconter leur

histoire les yeux dans les yeux.

Votre film est fondé sur des témoignages. Etait-ce un parti pris de réduire au maximum le commentaire ?K. D. : Je trouve au contraire qu’il y en a encore trop. Idéalement,

je me serais passée de commentaire, parce que j’estime que

personne ne peut parler à la place de ces femmes. Au départ,

j’avais envisagé d’être plus pédagogue et de donner la parole à

des spécialistes, des policiers, des magistrats, mais ça brouillait

le message du film. Il a aussi fallu choisir par rapport aux

contraintes imposées par le format. Je ne pouvais pas tout faire.

Le film pose un constat, il faut maintenant envisager les

solutions. Et cela passe par la prévention.

Qu’attendez-vous de ce film ? Quel message voulez-vous faire passer ?K. D. : Dans les années 1980, quand une femme était battue, on

n’appelait pas la police, parce que cela devait rester dans la

sphère privée ; c’est la même chose pour le viol. Aux yeux de la

loi, il s’agit d’un crime, mais pas dans la tête des gens. Je ne

suis pas particulièrement féministe et mon intention n’était pas

de réaliser un film militant, mais d’en appeler à la responsabilité

citoyenne de chacun. J’espère que mon documentaire sera vu

autant par les hommes que par les femmes, qu’il permettra de

libérer la parole, d’en parler plus librement.

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LE MONDE EN FACE

VIOL, DOUBLE PEINEfrancetélévisions I

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Page 11: Viol - Ne Plus Se Taire

Constater75 000 femmes sont violées chaque année. 1 sur 10 porte plainte. Mais 8 sur 10 connaissent leur agresseur. La très grande majorité ne parle pas. Casser les idées reçues, regarder le viol en face en offrant les outils du web pour libérer la parole et l’espace pour les entendre, tels sont les objectifs de cette plateforme unique de témoignages.

GuiderAu travers de cinq chapitres qui composent les étapes du parcours des victimes de viol en France, cinq femmes racontent leur histoire : de l’agression au procès, de la peur de mourir à la reconstruction. Chaque récit est unique, mais pourtant ils se croisent et résonnent. Sidération, honte, culpabilité, difficulté à porter plainte, onde de choc dans la famille, épreuve de la justice… leurs récits tissent une histoire collective. Dans cette partie documentaire interactive, ces cinq femmes montrent l’exemple : parler.

TémoignerDés l’entrée du site il est possible de témoigner. A tout moment des récits du documentaire ou sur l’espace de visualisation des témoignages. Tous les outils du web sont à la disposition de l’internaute : texte, photo, son, vidéo, dessin, etc. En écho aux récits, des dizaines d’autres peuvent donc prendre la parole à leur tour. Etre l’une d’elles et le dire. Revendiquer pourquoi il faut parler.

EditerCet espace n’est ni un tribunal ni un café du commerce.C’est un lieu qui privilégie la pertinence et non le commentaire à chaud. En effet, l’expression est libre, mais elle est protégée. La mise en ligne n’est donc pas instantanée. Une équipe éditoriale est chargée de la lecture et de l’édition des témoignages sur le site afin de s’assurer du respect des règles essentielles de la protection de l’identité et de l’individu.

AmplifierCe site est vivant. Il est pluriel. Il entend donner de la place. Les témoignages reçus et sélectionnés sont intégrés dès l’accueil. Ils sont renouvelés, mis en avant. On peut les parcourir, les lire ou les écouter au gré de la navigation ou en privilégiant un mode d’expression précis : le texte, le son, etc.

AccompagnerLa plateforme est aussi un lieu de conseil, voire d’aide ou d’alerte. Des liens, relais vers les structures associatives, des informations… mais d’autres moyens sont aussi disponibles, comme par exemple la possibilité de communiquer avec un professionnel grâce à un outil de discussion privée. Cet outil est accessible pendant cinq heures par jour.

VIOL, LES VOIX DU SILENCE

Briser le silence en offrant tous les moyens possibles d’expression, c’est l’enjeu de Viol, les voix du silence. A l’heure où seule une femme violée sur dix porte plainte, cet espace web de témoignage libre repose sur trois principes : offrir tous les outils du web (son, dessin, photo, vidéo, texte…) ; être au service du sens et non du commentaire instantané ; proposer un dispositif de suivi éditorial, de conseil et d’assistance.

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VIOL, LES VOIX DU SILENCE

LE DISPOSITIF

Un récit à valeur d’exempleLe parcours de cinq victimes, décomposé en cinq chapitres, est conçu pour inciter à témoigner.

Chaque chapitre aborde une thématique, un point d’étape dans le parcours d’une victime de viol :

1/ L’agression 2/ L’après-coup3/ Parler ou se taire ?4/ La justice5/ La vie après

Ces cinq films sont composés principalement de photographies et ponctués de vidéos. D’une durée de 5 à 6 minutes, ils sont structurés à partir des interviews sonores des victimes. La vidéo, intégrée dans les films, sera là pour servir le récit.

TÉMOIGNEZ !

En regard de la partie documentaire, les témoignages sont visibles à partir de la page d’accueil.

La participation est libre, anonyme et multimédia. Elle est néanmoins encadrée et soumise à l’acceptation d’une charte de participation.Les consultations et les participations se font toujours par le biais d’overlays. Les contenus les plus pertinents pourront être récupérés et insérés dans des modules de la narration principale.

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En ligne à partir du lundi 19 novembreviol-les-voix-du-silence.francetv.fr

Plateforme de témoignages participativeConception multimédia : Laetitia MøllerRéalisation éditoriale : Laetita Møller, Margot LoizillonProduction : Morgane Production, Darjeeling

Contact presse : Maya Dagnino01 56 22 29 [email protected]

EN PARTENARIAT AVEC

Un projet soutenu par le ministère des Droits des femmes

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Contact

Communication presse corporateJessy Daniac01 56 22 67 [email protected]

Edité par la direction de la Communication externe et du Marketing image de France Télévisions – Octobre 2012

Directeur de la publication : Rémy PflimlinRéalisation : Studio France TélévisionsDirecteur délégué : Eric MartinetDirecteur artistique : Philippe BaussantResponsables éditoriales : Amélie De Vriese, Isabelle DucrocqRédaction : Amélie De Vriese, Beatriz LoiseauSecrétaires de rédaction : Françoise Jallot, Bénédicte MielcarekIconographes : Catherine Hertel, Aline SongaGraphisme : Clémence Gevrey

France 2 Infrarouge - Viol : elles se manifestentDimanche 25 novembre France 5Le Monde en face - Viol, double peineMardi 20 novembre à 20 h 40 Nouvelles EcrituresViol, les voix du silenceEn ligne à partir du 19 novembre