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encadre ´e par une formation continue formalise ´e, a facilite ´ l’e ´mancipation professionnelle de l’aide-soignante au tra- vers d’une reconnaissance professionnelle accrue et d’un renforcement des connaissances lie ´es a ` l’enfant malade, socle de la compe ´tence. Avec le recul, nous pensons avoir re ´ussi le maintien, voire une ame ´lioration de la qualite ´ des soins tout en favorisant l’e ´mancipation des aides soignantes. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.256 415 Violences et incivilite´s dans un Sau : que pensent les soignants des actions de pre ´vention mene´es dans le service ? S. Texier, I. Sable ´, F. Gasan, M. Oliviero, F. Lefevre, Y. Paysant Sau/Smur, CHBS de Lorient, France Motscle´s.— Violence ; Sau ; Soignants Introduction.— Les services d’urgence sont des lieux de soins repe ´re ´s comme a ` risque e ´leve ´ de prendre en charge des patients agite ´s. L’e ´mergence depuis quelques anne ´es, d’actes d’incivilite ´ et d’agressions caracte ´rise ´es a ` l’encontre du personnel a conduit notre service a ` se questionner sur des modes possibles de re ´ponse a` cette violence. Un groupe de travail initie ´ il y a trois ans, a propose ´ plusieurs axes de pre ´vention : une formation de l’ensemble du personnel a` la gestion de la violence, le repe ´rage de `s l’accueil d’une situa- tion potentiellement dangereuse avec attribution d’un tri type urgence vitale par l’IOA en cas d’agitation, l’ applica- tion des recommandations consensuelles sur la prise en charge du patient agite ´ avec notamment suppression de la chambre prote ´ge ´e, un syste `me d’alerte par bip permettant la mobilisation du plus grand nombre en cas de danger, et l’installation d’une vide ´osurveillance. Il nous semble impor- tant aujourd’hui de faire un premier point d’e ´tape aupre `s des e ´quipes soignantes. Objectifs.—E ´ valuer l’impact aupre `s des soignants (infirmiers IDE et aides soignants [AS]) des diffe ´rentes mesures mises en place dans notre service pour maı ˆtriser la violence et les incivilite ´s. Me´thodologie.— Questionnaire semi-ouvert anonyme, distri- bue ´ aux 45 IDE et 35 AS du service. Re´sultats.— Parmi les soignants, 64 % ont re ´pondu au ques- tionnaire. Quarante-cinq pour cent ont be ´ne ´ficie ´ de la for- mation gestion de la violence. Tous disent avoir e ´te ´ au moins une fois victime d’agressions verbales, 60 % d’agressions physiques ayant engendre ´ pour sept d’entre eux un arre ˆt de travail et 15 % d’un traumatisme psychique. Quatre-vingt- seize pour cent connaissent le protocole « patient agite ´ », 68 % se disent satisfaits a` tre `s satisfaisants de l’application de ce protocole, deux AS regrettent l’abandon de la chambre prote ´ge ´e. Cinquante-trois pour cent disent mieux appre ´hen- der la violence (95 % parmi les soignants forme ´s), 56 % se sentir en se ´curite ´ (93 % parmi les soignants forme ´s), 73 % avoir une action moins de ´le ´te `re dans la contention physique du patient agite ´. Conclusions.— La gestion et la maı ˆtrise de la violence sont l’affaire de tous dans un service d’urgence. Les re ´ponses sont d’autant meilleures qu’elles sont anticipe ´es. Dans notre expe ´rience, la sensibilisation et la formation de tous les acteurs, la re ´daction de protocoles et un renfort orga- nise ´ en cas de danger a permis de restaurer un climat de se ´curite ´. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.257 A228 Re ´sume ´s

Violences et incivilités dans un Sau : que pensent les soignants des actions de prévention menées dans le service ?

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Page 1: Violences et incivilités dans un Sau : que pensent les soignants des actions de prévention menées dans le service ?

A228 Resumes

encadree par une formation continue formalisee, a facilitel’emancipation professionnelle de l’aide-soignante au tra-vers d’une reconnaissance professionnelle accrue et d’unrenforcement des connaissances liees a l’enfant malade,socle de la competence. Avec le recul, nous pensons avoirreussi le maintien, voire une amelioration de la qualite dessoins tout en favorisant l’emancipation des aides soignantes.

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.256

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Violences et incivilites dans un Sau : que pensent les soignants des actions de prevention menees dans leservice ?S. Texier, I. Sable, F. Gasan, M. Oliviero, F. Lefevre,Y. PaysantSau/Smur, CHBS de Lorient, France

Mots cles. — Violence ; Sau ; SoignantsIntroduction.— Les services d’urgence sont des lieux de soinsreperes comme a risque eleve de prendre en charge despatients agites. L’emergence depuis quelques annees,d’actes d’incivilite et d’agressions caracterisees a l’encontredu personnel a conduit notre service a se questionner sur desmodes possibles de reponse a cette violence. Un groupe detravail initie il y a trois ans, a propose plusieurs axes deprevention : une formation de l’ensemble du personnel a lagestion de la violence, le reperage des l’accueil d’une situa-tion potentiellement dangereuse avec attribution d’un tritype urgence vitale par l’IOA en cas d’agitation, l’ applica-tion des recommandations consensuelles sur la prise encharge du patient agite avec notamment suppression de lachambre protegee, un systeme d’alerte par bip permettant

la mobilisation du plus grand nombre en cas de danger, etl’installation d’une videosurveillance. Il nous semble impor-tant aujourd’hui de faire un premier point d’etape aupres desequipes soignantes.Objectifs.— Evaluer l’impact aupres des soignants (infirmiersIDE et aides soignants [AS]) des differentes mesures mises enplace dans notre service pour maıtriser la violence et lesincivilites.Methodologie.— Questionnaire semi-ouvert anonyme, distri-bue aux 45 IDE et 35 AS du service.Resultats.— Parmi les soignants, 64 % ont repondu au ques-tionnaire. Quarante-cinq pour cent ont beneficie de la for-mation gestion de la violence. Tous disent avoir ete au moinsune fois victime d’agressions verbales, 60 % d’agressionsphysiques ayant engendre pour sept d’entre eux un arretde travail et 15 % d’un traumatisme psychique. Quatre-vingt-seize pour cent connaissent le protocole « patient agite »,68 % se disent satisfaits a tres satisfaisants de l’application dece protocole, deux AS regrettent l’abandon de la chambreprotegee. Cinquante-trois pour cent disent mieux apprehen-der la violence (95 % parmi les soignants formes), 56 % sesentir en securite (93 % parmi les soignants formes), 73 %avoir une action moins deletere dans la contention physiquedu patient agite.Conclusions.— La gestion et la maıtrise de la violence sontl’affaire de tous dans un service d’urgence. Les reponsessont d’autant meilleures qu’elles sont anticipees. Dansnotre experience, la sensibilisation et la formation de tousles acteurs, la redaction de protocoles et un renfort orga-nise en cas de danger a permis de restaurer un climat desecurite.

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.257