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MAIRIE DE DIJON PALAIS DES ÉTATS DE BOURGOGNE CABINET DU MAIRE DIRECTION DE LA COMMUNICATION Lundi 3 novembre 2014 COMMUNIQUÉ DE PRESSE D'ALAIN MILLOT, MAIRE DE DIJON Violences urbaines à Dijon : la mairie aux côtés de ses commerçants Les actes d'intense dégradation urbaine qui ont éclaté en plusieurs endroits dans les rues de Dijon samedi soir jettent le déshonneur sur la mémoire de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste mort sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn, dans des conditions que la justice déterminera. Ces actes, dits gratuits mais qui ont un prix pour notre collectivité et pour notre démocratie, nous les condamnons sans la moindre équivoque. Et je n'ai aucun doute sur le fait que ceux qui les ont commis seront punis, après enquête, comme s’y est engagé le ministre de l'Intérieur. Sans jouer sur le langage, je refuse de considérer que cette manifestation qui prétendait «rendre hommage», donc par essence pacifiste, a dégénéré. C'est bien une violence préméditée qui s'est abattue sur notre ville. L'objectif de la plupart de ceux qui s'étaient donné rendez-vous a été atteint : soit «une émeute d'enfer samedi à 17h rue de la Lib», comme l'indiquait dès la veille un certain nombre de tags qui avaient commencé à défigurer les façades du centre historique. Sans parler d'un message appelant à une «Manifestation en casques», qui a, sans vergogne, circulé sur internet. Une rage de détruire à la vérité injustifiable, et vécue par ceux sur qui elle a directement pesé de façon injuste. Mais dans ce domaine où les menaces ne sont pas systématiquement suivies d'effet, ce n'est pas parce qu'elle est annoncée, théoriquement possible ou prévisible, que la violence est facile à endiguer pour autant. Surtout quand elle explose en pleine ville, à une heure de grand passage et au milieu des commerces, dont certains, au fil de la rue de la Liberté notamment, sur les conseils de la police, avaient à temps baissé leur rideau... Il n'y a que ceux qui n'ont jamais géré ou pu gérer une ville de la taille de Dijon qui peuvent aujourd'hui oser pérorer dans les médias sur un soi-disant «laisser-faire» des autorités locales ! Les autres, ceux qui ont notre respect en politique, savent qu'il vaut mieux être humble, et fort peu récupérateur, quand il s'agit de faire le moindre commentaire, la moindre analyse a posteriori à propos d'un tel

Violences urbaines à Dijon

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Communiqué de presse de la ville de Dijon, concernant les violences urbaines du 1/11/14.

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Page 1: Violences urbaines à Dijon

MAIRIE DE DIJON PALAIS DES ÉTATS DE BOURGOGNE

CABINET DU MAIRE DIRECTION DE LA COMMUNICATION

Lundi 3 novembre 2014

COMMUNIQUÉ DE PRESSE D'ALAIN MILLOT, MAIRE DE DIJON

Violences urbaines à Dijon : la mairie aux côtés de ses commerçants

Les actes d'intense dégradation urbaine qui ont éclaté en plusieurs endroits dans les rues de Dijon samedi soir jettent le déshonneur sur la mémoire de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste mort sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn, dans des conditions que la justice déterminera. Ces actes, dits gratuits mais qui ont un prix pour notre collectivité et pour notre démocratie, nous les condamnons sans la moindre équivoque. Et je n'ai aucun doute sur le fait que ceux qui les ont commis seront punis, après enquête, comme s’y est engagé le ministre de l'Intérieur. Sans jouer sur le langage, je refuse de considérer que cette manifestation qui prétendait «rendre hommage», donc par essence pacifiste, a dégénéré. C'est bien une violence préméditée qui s'est abattue sur notre ville. L'objectif de la plupart de ceux qui s'étaient donné rendez-vous a été atteint : soit «une émeute d'enfer samedi à 17h rue de la Lib», comme l'indiquait dès la veille un certain nombre de tags qui avaient commencé à défigurer les façades du centre historique. Sans parler d'un message appelant à une «Manifestation en casques», qui a, sans vergogne, circulé sur internet. Une rage de détruire à la vérité injustifiable, et vécue par ceux sur qui elle a directement pesé de façon injuste. Mais dans ce domaine où les menaces ne sont pas systématiquement suivies d'effet, ce n'est pas parce qu'elle est annoncée, théoriquement possible ou prévisible, que la violence est facile à endiguer pour autant. Surtout quand elle explose en pleine ville, à une heure de grand passage et au milieu des commerces, dont certains, au fil de la rue de la Liberté notamment, sur les conseils de la police, avaient à temps baissé leur rideau... Il n'y a que ceux qui n'ont jamais géré ou pu gérer une ville de la taille de Dijon qui peuvent aujourd'hui oser pérorer dans les médias sur un soi-disant «laisser-faire» des autorités locales ! Les autres, ceux qui ont notre respect en politique, savent qu'il vaut mieux être humble, et fort peu récupérateur, quand il s'agit de faire le moindre commentaire, la moindre analyse a posteriori à propos d'un tel

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phénomène insurrectionnel... Qui, par exemple, aurait pu imaginer que c'est le siège de notre police municipale, pour qui j'ai une pensée toute particulière, qui constituerait l'une des cibles privilégiées d'un groupuscule de lâches qui s'est radicalisé en moins d'une semaine ? Alors bien sûr, des citoyens ont été choqués et des questions se posent, qui n'ont pas été éludées. Lors d'une conférence de presse qu'elle a organisée au lendemain de ces scènes de «guérilla urbaine», la Préfecture, seule habilitée par la loi à prendre les mesures nécessaires au maintien de l'ordre public, a assumé ses responsabilités et battu en brèche le fantasme de l'ordre de ne pas intervenir qui serait venu d'en haut. Indirectement interpellée par des commerçants et des riverains sous le coup d'un désarroi on ne peut plus légitime, elle s'est expliquée sans détour, s'appuyant sur le principe de la réponse qui doit être proportionnelle aux risques : «Toute intervention des forces de police pose des risques forts de collision avec les passants. Je n'ose imaginer les réactions et les dégâts humains si j'avais donné l'ordre d'intervenir. Et on l'a vu à Nantes et à Toulouse, les interventions n'empêchent pas les dégâts» a pu exposer avec quelques heures de recul le préfet Eric Delzant, qui a fait préciser la difficulté à identifier les manifestants les plus durs au milieu des fumigènes et que c'est au moment où la police s'est montrée décidée à intervenir que ceux qui venaient d'allumer des feux dangereux se sont dispersés, mettant un terme à cet inqualifiable mouvement qui n'aura pas duré plus d'une heure et demie... Pour sa part, la ville de Dijon va déposer plainte contre ces casseurs qui, dans ce temps éclair, ont endommagé du matériel et des bâtiments administratifs. Je salue d'ailleurs le travail efficace et réconfortant des services techniques de la municipalité qui, dès la fin des violences et jusqu'à 2h du matin, ont procédé au nettoyage des dizaines de tags et à la sécurisation des enseignes commerciales dont la vitrine avait été entièrement démolie. Et afin de prendre en compte la détresse potentielle de pas moins d'une cinquantaine de commerces qui ont été, à des degrés variables, directement touchés par ce déferlement de haine, j’ai demandé aux services de se déployer sur le terrain afin d’aller à la rencontre des propriétaires ou des gérants des magasins pour les assurer de notre soutien, être à l’écoute de leurs besoins et les accompagner dans certaines démarches si nécessaire.

Direction de la communication : 03 80 74 70 87