Zone d’Aménagement Concertée

Le projet d’Eco-campus de Neuville-sur-Oise s’inscrit dans un projet de ZAC initié par l’agglo-mération de Cergy Pontoise et la région île de France. Ces deux maîtres d’ouvrage souhaitaient prolonger l’université de Cergy-Pontoise et instal-ler des entreprises du secteur tertiaire pour créer des emplois et offrir des logements aux étudiants et jeunes travailleurs. Le projet participe au dé-senclavement de la ville de Neuville séparée de Cergy par la vallée de L’Oise et dont la taille reste modeste comparée aux autres villes de l’agglomé-ration. (Neuville: 1 450 habitants - Cergy 55 000 habitants). Située à côté de la gare de Neuville la ZAC profite d’une bon raccordement au reste l’agglomération et d’une situation intéressante en surplomb sur la vallée de l’Oise.

Les maîtres d’ouvrage attendent du paysagiste qu’il propose un environnement attractif qui puisse séduire les investisseurs et les convaincre d’investir dans le projet de la ZAC. L’idée étant de vendre un maximum d’espaces constructibles pour dynami-ser l’économie de Neuville.

Le projet

PlanLe projet répond aux attentes des maitres

d’ouvrage tout en proposant une vraie démarche de paysagiste appuyée sur les éléments fonda-teurs du territoire (réseau ferré, belvédère surplom-bant la vallée de l’Oise, forêt...) et en anticipant les besoins et les désirs des futures habitants et utilisateurs de cet espace (place commerçante orientée au sud, promenade forestière, circulation des automobiles, des cyclistes, des piétons …).

Puisque rien existe, il faut démontrer les capaci-tés de développement du site, les rendre visibles. Cette étape de communication passe par l’usage de l’image et la représentation graphique du pro-jet. Celui ci se veut écologique, en lien avec la nature tout en restant fonctionnel, pratique et effi-cace. Une écologie au service du profit qui redore l’image des entreprises... en d’autres termes « un bon coup de green-washing ».

la conception

Les conceptsLe projet, réalisé par l’agence TN+ et dirigé

par Grégoire Bassinet ancien élève de l’école de Blois, se développe sur une surface de 6 hectares pour un budget de 4,5 millions d’euros et a pour but d’organiser les espaces publics de la ZAC de Neuville en raccordant l’université, les bâtiments d’entreprises et les logements avec la gare SNCF de ‘’Neuville. Université’’.

Dans cette partie du projet l’intention est de rattacher la gare au campus et à la ZAC, visuelle-ment et physiquement, même si la réalisation de la passerelle prévue au dessus des lignes ferroviaires n’a pas pu se concrétiser en raison de certaines complications dues au délais imposés par le sncf. Le projet est à l’étude depuis 2 ans et demi mais la sncf demandait au moins 3 ans pour étudier cette ouvrage (en raison des dispositifs de sécurité). Il aurait fallu assembler la passerelle au préalable puis la monter en une nuit pour ne pas arrêter la circulation des trains, en raison de l’obligation de couper les catainers.

le mailLe mail traverse l’ensemble du site et relie les

différents espaces du projet pour leur donner une cohérence. Il offre ainsi un lien entre les éléments disparates du projet tels que l’université, les loge-ments et les bâtiments d’entreprises.

Sa structure, identique sur la totalité de sa lon-gueur, n’en est pas pour autant uniforme puisqu’il est planté de différentes essences d’arbres aux formes et couleurs variées.

A la sortie de la gare SNCF la place commer-çante constitue l’articulation du site qui le relie à l’ensemble du territoire parisien. Elle est égale-ment le lieu de vie de ce nouveau quartier où se concentrent les activités sociales.

la place

Les boisements existants ont été pris en compte et exploités pour créer une continuité végétale sur l’ensemble du projet et apporter à ce dernier des espaces naturels de qualités. Ainsi le projet s’enri-chit de son environnement et inversement le projet, en le prolongeant, enrichit l’environnement.

le belvédèreVéritable opportunité d’ouverture sur le paysage

la situation en surplomb du site à été exploité pour relier visuellement Neuville à la ville de Cergy Pon-toise où se trouve la majeur partie de l’université. Placé à l’extrémité du mail ce panorama constitue le point d’orgue de la promenade.

La gare

les bois

La gestion des eaux - ‘‘Phytorestore’’

Ces zones sont destinées à récupérer les eaux de ruissellement afin de les filtrer et de les épurer avant de les infiltrer dans le sol. Ce système permet de soulager le réseau d’évacuation des eaux et ainsi de diminuer l’impact des surfaces imperméa-bilisées.

L’eau circule dans les bassins de filtration pour être débarrassée de ces impuretés selon un pro-cédé breveté par l’entreprise phytorestore. Ce principe repose sur le pouvoir filtrant du substrat et des propriétés accumulatrices des plantes et des micro-organismes associés pour fixer les métaux lourds et autres impuretés.

Les réseaux sanitaires d’évacuation des eaux existaient déjà. Il eu été plus simple et peut être plus écologique (à coup sur moins onéreux) de s’en servir. Mais le bureau d’étude qui détient le principe de filtration ne cherche apparemment pas à faire évoluer son procédé ou même à l’adapter aux particularités de chaque site. Il se contente de d’appliquer le plus simplement possible son procé-dé breveté, ce que l’agence TN+ à bien sur tenté d’éviter, en vain. Ce différent est un bon exemple des conflits qui peuvent parfois survenir entre en-treprises ayant une conception et une approche très différentes de la démarche de projet. Le pay-sagiste, ayant un regard transversal sur le territoire, est amené à travailler avec de nombreux secteurs d’activités et à faire preuve de pédagogie pour que le plus grands nombre comprenne sa démar-che et ses projets.

. récupération

. filtration

. infiltration

. noues

. bassins de filtration

. jardins d’infiltration

Les Voiries et Réseaux Divers (VRD)‘‘ Bureau d’étude IOSIS’’

Les voiries et réseaux divers ont été confiés au bureau d’étude IOSIS. Ils prennent en compte les réseaux de distribution de l’eau potables et d’éva-cuation des eaux usées, les réseaux électriques et téléphoniques, ainsi que la voirie et l’ensemble de la signalétique associée.

Le passage du projet étude au projet réalisation

Le bureau d’étude paysage fournit un maximum de plans et d’indication aux entreprises de réalisa-tion. Celles-ci à leur tour étudient la faisabilité des ouvrage, les dimensions, matériaux... Ils s’approprient le projet et publient leurs propres plans techniques qui seront ensuite utilisés sur le chantier Ces plans sont à nouveau soumis au BE paysage qui les étu-die attentivement pour vérifier leur conformité avec le projet. Cette étape est importante pour que le bureau d’études et l’entreprise aient bien la même idée du projet et pour que celui-ci soit effective-ment réalisable.

L’éclairage - ‘‘Atelier Coup d’éclat’’

L’atelier coup d’éclat est en charge de l’éclai-rage du projet. Celui-ci a été particulièrement soi-gné et représente une part importante du budget totale du projet.

L’ usage de trois sources de lumière: Rouge, Vert, Bleu permet des effets d’ombres colorées et un re-lief des masses particulier.

Le projet prévoit également une évolution de l’éclairage au cour de la nuit qui met en valeur les points importants du site jusqu’à atteindre le belvé-dère et la vue sur la vallée de l’Oise.

la realisation

- Salle de réunon -centre névralgique du chantier

la salle de réunion vie à un rythme hebdoma-daire. Toute les semaine une réunion rassemble les différents acteurs du chantier: entreprises, maître d’ouvrage, maître d’oeuvre, concepteurs pour sa-voir où en est le chantier, quels sont les problèmes à résoudre, quels sont les objectifs pour la semaine à suivret...

- le planning

Il rassemble l’ensemble des entreprises et coor-donne leur actions. Il permet de savoir quels postes avancent comme prévu, les quels sont en retard et permet de désigner ainsi les entreprises qui doi-vent intervenir et à quel moment. La bonne tenue de ce planning à chaque étape est primordiale pour maintenir les délais et respecter le coût du chantier.

L’exemple de la plantation des arbres est révé-lateur des contraintes que doit prendre en compte un chantier. Les arbres ne pouvant être plantés que durant la période de septembre à avril, ce que les autres corps de métier ne prennent pas forcément en compte.

Il existe également des temps d’arrêt incompres-sibles, par exemple avec le béton. Une fois l’étape du ferraillage terminée le maître d’oeuvre doit ve-nir vérifier sa conformité avant de passer à l’étape suivante, et après l’étape du coulage le matériau à besoin d’un certain temps avant d’obtenir toutes ces caractéristiques physiques, plus une vérification.

- l’approvisionnement -système digestif du chantier

Le maître d’oeuvre gère la bonne mise en oeuvre du chantier à ce titre il est chargé de réceptionner et de contrôler les matériaux.

Poteau

Toile de coco

Bloc de grés

Brique noire

- les entreprises de création -membres du chantier Sur le chantier les entreprises réalisent le projet en

lot séparés:

Lot 1- VRD voiries réseaux divers : ‘‘Cochery ile de France’’ (mandataire) - ‘‘STPEE’’ (co-traitant)

lot 2 – éclairage public, signalétique: ‘‘Entra’’

Lot 3 - plantation espaces verts: ‘‘espace déco’’

lot 4 - assainissement alternatif: ‘‘SNFRE’’

essai de matériaux

gabion

détail de poteau amovible

stockage des arbres

protection de la motte

protection des troncs

sélection de végétaux existants

plantation dans les règles de l’art

Toile fibre cocoComplexe bentonitique

Terre végétale

- le contrôle -oeil attentif du chantier - échantillons et mise en oeuvre des matériaux:

- conformité sur le chantier:

joints allignés mauvais raccords passerelle donnant sur un mur

mauvais raccords fractionnement de l’espace piétonniveau de la bouche d’égout

béton lisse tacheté

béton désactivé

béton balayé

béton sablé

enrobé clair

béton lissebordure béton

enrobé clair

brique noirbloc de grés

Zone de teste des ma-tériaux qui ser-vira d’étalon pour la mise en oeuvre sur le chantier.

Cet aménagement est organisé le long d’un axe monumental sur lequel se répartissent les différents éléments de la composition. Ce projet volontairement gigantesque procède d’une volonté de tis-ser des liens entre le paysage et la ville de manière un peu maladroite, caricatural et autoritaire...

Il existe une prise en compte des éléments du territoire: le belvédère, les plans d’eau, la ville ...

Seulement les réponses mise en place ne sont pas toujours appropriées:

Tour belvédère

Esplanade

Belvédère Passerelle fin de la promenade ...

- l’esplanade n’est qu’un plateau désert abimé par les eaux de ruissellement qui entraînent le sablage par ravinement.

- la place au pied de la tour belvédère ressemble à un décor de théâtre: les échelles sont faussées et l’effet est plus comique que monumental

- le grand escalier est hors d’échelle et sont ascension relève plus de l’exploit sportif que de la promenade.

- L’immense passerelle rouge flamboyant réussit sont effet de sur-prise mais concentre les regards au point de reléguer l’ensemble du paysage au second plan voir de totalement l’évincer.

- Cet axe immense débouche sur des barrières empêchant les deux roues motorisés de passer. Il n’offre aucune vue ni événement particulier ce qui est bien décevant après avoir été attiré presque de force jusqu’à ce lieu sans intérêt.

L’échelle humaine n’a pas été assez pris en compte ce qui entraine de nombreux défauts techniques. Les finitions ne sont pas à la hauteur et brisent totalement l’effet grandiose recherché. C’est un projet dessiné à l’échelle du territoire sans se projeté dans le site.

L’AX

E MA

JEUR

- Les gradins -

Les contours du grand plateau-belvédère sont cernés par un grillage galvanisé vert ce qui dénature totalement l’effet de monumentalité recher-ché. Cet ajout tardif qui, vraisemblablement n’était pas prévu dans le pro-jet initiale, semble avoir été imposé à des fins sécuritaires. On devine ainsi que la forte pente de ce talus n’a pas été dessinée suivant les normes françaises. Une solution rapide et facile a donc été trouvée en posant ce grillage.

Puisque l’axe majeur est un projet monumental et assumé en tant que tel, je propose de briser la pente avec des gradins de moins d’un mètre res-pectant les normes de sécurité et renforçant l’effet massif de cette place tout en proposant un espace accessible et ludique.

Les grillages ainsi enlevés dégagent la vue sur le ciel et les imposantes colonnes, point d’encrage de tous les regards.