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Vivre autrement L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France PRATIQUE PRATIQUE Consommer, épargner, entreprendre, travailler, s'engager Les bonnes adresses pour acheter responsable Les conseils pour créer son entreprise autrement PRATIQUE PRATIQUE Alternatives Economiques Hors-série Pratique Vivre autrement - L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Vivre autrement en Île-de-France, guide Alternatives Economiques et l'Atelier

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Véritable boîte à outils, ce guide pratique regorge d'informations, de conseils et d'adresses pour consommer et entreprendre autrement. De nombreux articles se voient complétés par près de 400 contacts, plus d'une cinquantaine d'encadrés et de zooms.Édité en 2008.

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Vivre autrementL’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

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■ Consommer, épargner, entreprendre, travailler, s'engager

■ Les bonnes adresses pour acheter responsable

■ Les conseils pour créer son entreprise autrement

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Pour consommer et entreprendre autrement en Île-de-France,

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d’accueil et d’orientation dédié à l’économie sociale et solidaire.

L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIREEN UN TOUR DE MAIN

www.atelier-idf.org

L’Atelier est ouvert du mardi au samedi et jeudi en soirée. 8-10 impasse Boutron - 75010 Paris - Tél. : 01 40 38 40 38

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Action financée par la Région Ile-de-France, la Mairie de Paris, la Caisse des Dépôts et Consignations et l’Etat (DRTEFP)

Fondateur, conseiller de la rédaction : Denis ClercRédaction : 28, rue du Sentier, 75002 Paris tél. : 01 44 88 28 90 [email protected] : 5 numéros, 32 Institutions : 39,50

Directeur de la rédaction : Philippe FrémeauxRédacteur en chef : Guillaume DuvalSecrétaire général de la rédaction : Daniel SallesResponsable des Alternatives Economiques Pratique : Naïri NahapétianCoordination de ce numéro : Pascal CanfinOnt également participé à ce numéro : Camille Dorival, Jean-Sébastien Moizan, Laure VerhaegheSecrétariat de rédaction : Charlotte Chartan, Jérémie SieffertRédactrice graphiste : Julie Brignonen

Service de presse : Véronique OrlandiDirecteur du développement, partenariats : Pascal CanfinDirectrice commerciale : Hélène ReithlerAssistante commerciale : Aïssata SeckPublicité, directeur de clientèle : Jérémy MartinetChef de publicité : Nicolas Chabret

Service abonnements : 12, rue du Cap-Vert, 21800 Quétignytél. : 03 80 48 10 25 – fax : 03 80 48 10 [email protected]

Couverture : Julie BrignonenPhoto : L’Atelier/Séb ! GodefroyPhotogravure-impression : Maury Imprimeur, zone industrielle,45330 Malesherbes. Imprimé sur papier 100 % recycléCPPAP 0309 I 84446ISSN 1291-1704Dépôt légal à parutionEdité par la Scop-SA Alternatives EconomiquesDirecteur de la publication : Philippe Frémeaux

© Alternatives Economiques. Toute reproduction, même partielle, des textes, infographies et documents parus dans le présent numéro est soumise à l’autorisation préalable de l’éditeur. Toute copie destinée à un usage collectif doit avoir l’accord du Centre français du droit de copie (CFC) : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70, fax : 01 46 34 67 19.

www.alternatives-economiques.fr

Ce numéro ne peut être vendu.

Vivre autrementL’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

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Consommer, épargner, entreprendre, travailler, s'engager

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Alternatives EconomiquesPratique juin 2008

Vivre autrementL’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

■Consommer, épargner, entreprendre, travailler, s’engager

■Les bonnes adresses pour acheter responsable

■Les conseils pour créer son entreprise autrement

Ce guide, édité à 150 000 exemplaires, peut être commandé gratuitement (hors frais d’envoi) auprès de l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire. Il est également téléchargeable sur le site www.atelier-idf.orgContact : L’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire, 8-10 impasse Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site : www.atelier-idf.org, courriel : [email protected]

� - Alternatives Economiques - Hors-série pratique n° 34 - juin 2008

Union régionale dite FMP, régie par le Livre II du Code de la Mutualité – N°RNM : 775 662 869Fédération Mutualiste Interdépartementale de la Région Parisienne

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Sommaire

Editorial 5

Pour une autre économie 5

Une économie pour vivre autrement en Ile-de-France 6

Economie sociale, économie solidaire. De quoi parle-t-on ? 6

« Une économie alternative et concrète », 8entretien avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, et Francine Bavay, vice-présidente du conseil régional en charge de l’économie sociale et solidaire.

« L’Atelier est un trait d’union », 10entretien avec Jean-Marc Brûlé, président de l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire. Consommer autrement 12

Notre consommation, un projet de société 13

Une alimentation de qualité et de proximité 14

Le commerce équitable 20

S’habiller 23

Se déplacer 26

La santé 29

Le logement 33

La culture et les médias 39

L’éducation populaire 47

Le sport 52

Le tourisme 54

Assurer les personnes et les biens 59

Gérer son argent 60

Les services à la personne 67

Les services aux entreprises et aux collectivités 73

Entreprendre autrement 80

Création, mode d’emploi 81

Bien choisir son statut et ses agréments 81

Se faire accompagner 96

Faire financer son projet 106

Se faire représenter 114

Recruter et manager 117

Se former à l’économie sociale et solidaire 123

Bibliographie 125

Index 127

Mais qu’est-ce qu’ils ont tousà se retrouver dans une banque qui n’est pas comme les autres,qui n’est pas connue partout.C’est un choix ?

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Tous concernés, comme notre banquier. L’avenir est aux valeurs qui ont la vie dure, comme le partage,la solidarité, le sens des responsabilités, le sens de l’engagement. Ce qui explique l’engouement pour lavie associative, la conscience humanitaire, écologique, le désir de « faire quelque chose ». L’époque est auxalternatives économiques durables. Ce qui explique l’efficacité des groupements et coopératives, de« l’entreprendre autrement ». À la croisée des chemins de l’humanisme et de l’efficacité économique, il ya le Crédit Coopératif, banquier n°1 des finances solidaires. À tous ses clients, associations, entreprises, etaussi particuliers qui partagent les mêmes valeurs, il prouve chaque jour que l’on peut être à la fois unbanquier à part entière, et un banquier à part. www.credit-cooperatif.coop

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - �

Editorial

Pour une autre économie

L ’économie sociale et solidaire, qui regroupe les entreprises dont la finalité n’est pas d’abord financière (associations, coopératives, mutuelles et fondations), propose une offre de biens et de services particulièrement riche

en Ile-de-France. Alimentation, logement, santé, services aux personnes, vacances, culture…, une grande partie de nos choix de consommation peuvent relever de cette économie plus humaine et plus responsable. Pourtant, lorsqu’on parle d’économie, ce n’est pas à elle que l’on pense spon-tanément. C’est pour montrer toute sa richesse et sa diversité qu’Alternatives Economiques a réalisé ce guide régional de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France, en partenariat avec l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire, le conseil régional et la mairie de Paris. Dans le premier chapitre, vous trouverez toutes les informations pratiques pour mieux connaître les biens et les services produits par les entreprises qui composent l’économie sociale et solidaire. Mais, parce qu’elle est sociale et solidaire, cette économie ne peut se résumer aux biens qu’elle vend. Les centres d’optique mutualistes sont ouverts à tous sans distinction de revenu. Les centres d’hébergement d’urgence, les associations d’édu-cation populaire ou de services aux personnes handicapées produisent du lien social et répondent à des besoins ignorés par le marché. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics soutiennent leur fonctionnement et leur développement. Si l’économie sociale et solidaire vous attire, pourquoi ne pas y travailler ou monter, avec d’autres, votre entreprise ? Il se crée de plus en plus d’entreprises sociales qui cherchent à articuler performance économique et plus-value sociale et/ou environnementale. Le deuxième chapitre de ce guide vous aidera à choisir le statut le mieux adapté pour mener à bien vos projets. Il vous donnera aussi des pistes de financement ainsi que des adresses utiles pour obtenir tous les conseils nécessaires à la réussite de votre entreprise. Consommateurs, épargnants, élus locaux, créateurs d’entreprise…, ce guide a vocation à vous accompagner dans votre recherche d’une économie ancrée dans son territoire régional. Une économie qui tient compte des enjeux sociaux et environnementaux et qui s’intègre dans une logique de développement durable. ■

Pascal Canfin

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Une économie pour vivre autrement en Ile-de-FranceLes entreprises et les associations de l’économie sociale et solidaire ont comme point commun de ne pas faire de la recherche du profit leur but premier. Ce secteur constitue un axe de plus en plus important de la politique régionale de développement économique.

Economie sociale, économie solidaire. De quoi parle-t-on ?

– L ’économie sociale est née au XIXe siècle de la volonté de guider la pro-duction des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l’intérêt de quelques-uns. Il s’agissait également d’appliquer aux activités économiques les principes démocratiques, comme celui d’« une personne = une voix », lors des assemblées générales d’actionnaires. Face aux dégâts engendrés par le capi-talisme et la révolution industrielle au XIXe siècle, des réformateurs sociaux et des penseurs utopistes cherchent d’autres solutions que la nationalisation des moyens de production. Ils inventent alors une façon collective de produire des biens et des services en créant les coopératives, les mutuelles, puis les associations. L’expression « économie sociale » désigne désormais communé-ment l’ensemble de ces structures, qui sont particulièrement actives dans la protection sociale complémentaire, l’assurance, les banques, l’action sociale, l’éducation populaire, le sport, la culture, l’agriculture…

– L’économie solidaire apparaît quant à elle dans les années 70, dans un contexte de chômage de masse, de montée des exclusions et de recherche d’un nouveau mode de développement. Des activités économiques alternatives voient alors le jour. C’est ainsi qu’apparaissent et se développent notamment le commerce équitable, l’agriculture biologique et les circuits courts du pro-ducteur au consommateur, les systèmes d’échange locaux (SEL), les structures de l’insertion par l’activité économique…

– On parle aujourd’hui d’économie sociale et solidaire pour faire réfé-rence aux entreprises et aux associations dont la finalité est davantage tour-née vers la plus-value sociale ou environnementale que vers la recherche du gain financier. Cette utilité sociale, difficilement évaluable, est au cœur du projet économique des organisations de l’économie sociale et solidaire.

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Introduction ◗

Lorsqu’une entreprise d’insertion remet sur pied une personne en difficulté et la réinsère dans le monde du travail, elle lui apporte un mieux-être, à elle comme à son entourage, et permet à la collectivité d’économiser des allo-cations chômage ou des minima sociaux. Lorsqu’un agriculteur bio diffuse moins de pesticides dans la nature, il contribue à un meilleur environnement pour tous. Il a donc une utilité sociale, même si celle-ci ne se traduit pas, pour lui, par un revenu supplémentaire.L’économie sociale et solidaire se définit par le respect de quelques principes directeurs, dont :– la gestion démocratique : les décisions stratégiques se prennent en assemblée générale selon le principe « une personne = une voix ». Chaque membre a le même poids, quel que soit son apport en capital (pour une coopérative) ou en temps (pour une association) ;– l’utilité collective ou l’utilité sociale du projet : une structure de l’économie sociale est nécessairement au service d’un projet collectif, et non d’un projet conduit par une seule personne dans son intérêt propre. Ce collectif peut être défini par un territoire : les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic, voir page 89), par exemple, sont généralement des outils de développement local.

L’économie sociale et solidaire pèse en Ile-de-France un emploi sur dix, ce qui place la région un peu en dessous de la moyenne nationale (près de 11 %). 600 000 personnes travaillent dans plus de 23 000 entreprises ou associations, aux-quelles s’ajoutent 48 000 associations qui n’ont pas de salariés.On dénombrait, en 2000, près de 65 000 associa-tions, 2 400 coopératives, et plus de 800 mutuelles de santé et d’assurances. Les associations se trou-vent, pour près de la moitié d’entre elles, dans les secteurs du sport, de la culture, du social et de l’éducation. La moitié des coopératives sont des agences des réseaux bancaires (voir page 61). 55 % des mutuelles se situent dans le champ de la santé, les autres dans celui de l’assurance.Près d’une entreprise ou association de l’économie sociale et solidaire sur deux est située à Paris (voir graphique ci-contre), soit une concentration dans la capitale légèrement plus forte que pour le reste de l’économie.Dans l’ensemble, les structures de l’économie sociale et solidaire ont une politique salariale beaucoup moins inégalitaire que le reste des entreprises : alors qu’en bas de l’échelle, les salaires sont équivalents à ceux que l’on trouve dans le secteur privé classique, au niveau de l’encadrement, ils sont inférieurs d’environ 10 %, ce qui traduit une échelle des salaires plus res-

serrée. Ces chiffres, qui constituent les données les plus récentes, sont issus d’une étude publiée en 2004 par l’Insee Ile-de-France en lien avec la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress).En complément de ces données régionales, certaines collectivités locales ont réalisé des études pour mieux connaître la réalité de l’économie sociale et soli-daire sur leur territoire. Ces études peuvent être téléchargées su le site Internet de l’Atelier (www.atelier-idf.org).

Un emploi sur dix en Ile-de-France

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Répartition par département des emplois de l’économie sociale et solidaire

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

◗Introduction

Il peut aussi représenter un groupe social : les mutuelles et les banques coopé-ratives se sont ainsi créées pour répondre aux besoins spécifiques des artisans, des commerçants, des instituteurs, etc. Il peut également s’agir d’un collectif de travail : les salariés des sociétés coopératives de production (Scop, voir page 85) s’unissent pour valoriser ensemble le fruit de leur travail. Ou encore des associations se constituent pour promouvoir un projet, etc. ;– la mixité des ressources : les ressources de ce secteur sont soit privées (coopératives et mutuelles), soit mixtes (associations). Les organismes de l’économie sociale et solidaire sont indépendants des pouvoirs publics, mais ils peuvent être reconnus comme interlocuteurs privilégiés dans la mise en œuvre de politiques d’intérêt général (emploi, santé, développement local, citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.) et avoir droit en conséquence à des subventions, des aides spécifiques à l’emploi ou des avantages fiscaux ;– la non-lucrativité individuelle : ce principe n’interdit pas de faire des profits, mais il en empêche l’appropriation individuelle – par des action-naires, par exemple. Cette règle est absolue dans les associations, où aucun dividende ne peut être versé aux adhérents. Elle est relative dans les coopé-ratives, où les salariés peuvent recevoir individuellement jusqu’à la moitié du bénéfice réalisé.

« Une économie alternative et concrète »Le conseil régional finance les projets et les réseaux de l’économie sociale et solidaire à hauteur de près de 14 millions d’euros par an.

Pourquoi le conseil régional soutient-il l’économie sociale et solidaire ?Jean-Paul Huchon : Tout d’abord, c’est un secteur où les besoins sont immenses. Aide à la personne, commerce équitable, garde d’enfants, amé-lioration du logement, gestion des déchets, contrôle de la pollution sont autant de filières économiques que nous devons soutenir. Ensuite, c’est un secteur à fort potentiel, qui crée des emplois et de la richesse pour l’Ile-de-France. Enfin, il est important de montrer que la valeur humaine peut aussi primer sur la valeur capital.La région Ile-de-France croit en l’efficacité de l’économie sociale et solidaire. Nous voulons que ce secteur se développe et soit encore mieux connu du grand public ainsi que des porteurs de projets. C’est pourquoi je suis très fier que la région soit partenaire de ce guide pratique. Le lecteur y trouvera notamment tous les outils mis en place ces dernières années, comme le fonds d’investisse-ment pour financer de nouveaux projets de « start-up solidaires » [voir page 99]. Avec la création récente de l’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire, la région réaffirme que ce secteur est une voie de développe-ment économique à part entière, à la fois alternative et concrète.

Jean-Paul Huchon,président du conseil régional d’Ile-de-France.

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Francine Bavay,vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France en charge de l’économie sociale et solidaire.

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Introduction ◗

Les entreprises traditionnelles ne répondent-elles pas aussi aux besoins que vous évoquez ?J.-P. H. : La maîtrise de l’économie sociale par ses salariés ou ses membres n’empêche pas l’efficacité économique. Les entreprises sociales et solidaires sont des entreprises commerciales à part entière. Mais qui se distinguent par plus d’attention au long terme, plus de considération pour le développe-ment équitable, plus d’intérêt pour les questions liées à l’environnement… A l’heure où les exigences de rentabilité à court terme des actionnaires malmènent durement les solidarités, il est heureux de savoir qu’un secteur économique démontre que la pérennité des activités économiques doit être durablement protégée. Une autre forme d’économie est donc possible.

Quelle est la place de l’économie sociale et solidaire dans l’ensemble de la politique de développement économique du conseil régional d’Ile-de-France ?Francine Bavay : En 2008, nous consacrerons 13,7 millions d’euros à l’économie sociale et solidaire, soit plus du double de l’engagement pris en 2004, au début de la mandature. Cela représente 14 % du budget de la région consacré au développement économique, alors que ce secteur pèse environ 10 % des emplois. Il y a donc bien un engagement fort de la région pour produire en concertation avec les acteurs du secteur une dynamique de création d’entreprises sociales et solidaires.

Quelles sont les perspectives de créations d’emplois dans l’économie sociale et solidaire ?F. B. : Notre objectif est qu’à terme, 15 % de l’emploi en Ile-de-France relève de l’économie sociale et solidaire. Ce développement se fera sans doute dans des filières identifiées comme prioritaires par le conseil régional et les réseaux d’entreprises du secteur, à savoir les services aux personnes et à l’environne-ment, le commerce équitable, le tourisme solidaire, l’éducation populaire, le logement et l’énergie. Nous sommes également très attentifs à ce que les femmes prennent toute leur place dans la création de ces nouvelles activités.

Quels sont les outils et dispositifs que vous utilisez pour promouvoir cette économie ?F. B. : Nous voulons développer à la fois l’offre et la demande. Développer l’offre passe notamment par un effort particulier en matière de formation initiale et continue, comme la région le fait déjà dans le domaine sanitaire et social. Cela passe aussi par des conventions avec les différents réseaux qui structurent l’économie sociale et solidaire, comme l’union régionale des entreprises d’insertion, l’association France active ou encore l’union régionale des Scop. Avec cette dernière, nous avons une convention qui prévoit la transformation en coopératives de 40 entreprises par an. Nous aidons ces réseaux pour qu’ils créent la situation de confiance permettant aux entrepreneurs de se lancer et de faire perdurer leurs entreprises. Pour

10 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

◗Introduction

développer la demande, nous soutenons des manifestations qui permettent de présenter cette économie au grand public, telles que le Marais solidaire, dans le 3e arrondissement de Paris, ou le salon international du commerce équitable, Equitexpo, qui s’est déroulé à l’Ile-Saint-Denis (93).

Propos recueillis par Pascal Canfin

« L’Atelier est un trait d’union »Créé en 2007, l’Atelier, ou « Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire », est un élément de la politique de soutien à l’économie sociale et solidaire.

A quoi sert le Centre de ressources sur l’économie sociale et solidaire que vous présidez ?L’Atelier est un outil pivot de la dynamique de développement de cette éco-nomie en Ile-de-France. C’est, en quelque sorte, un trait d’union. Entre les réseaux, d’une part, car ils ne se parlent pas encore suffisamment pour organi-ser leur offre d’accompagnement et de financement de manière optimale, et, d’autre part, entre les créateurs d’entreprise et les réseaux. L’Atelier assure une mission de premier accueil de tous les porteurs de projets qui veulent créer une activité dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Après un premier échange, nous dirigeons la personne vers le réseau spécialisé en fonction de la nature de son projet.De plus, l’Atelier fournit des services aux réseaux et aux structures en orga-nisant des rencontres et en gérant la première base de données commune à toute l’économie sociale et solidaire régionale.

On parle de plus en plus de commerce équitable, d’entrepreneurs sociaux, de services à la personne…, et pourtant, la part de ces sec-teurs dans l’ensemble de l’économie ne progresse pas. Comment l’expliquez-vous ?L’économie sociale et solidaire ne suscite pas encore l’enthousiasme. Elle manque encore de force de conviction, de capacité d’entraînement. C’est une des missions de l’Atelier que de générer un sentiment d’appartenance ancré dans l’action et l’innovation, et pas seulement fondé sur les valeurs. Cette économie peut se développer sur des filières qui répondent à de nou-veaux besoins économiques comme les éco-activités (économies d’énergie, traitement des déchets…). Tout est à créer dans ce domaine, l’économie sociale et solidaire peut y jouer un rôle majeur. Encore faut-il trouver les porteurs de projets combatifs et compétents, mais aussi que toutes les composantes de cette économie avancent ensemble, et que les politiques publiques suivent.

Jean-Marc Brûlé,président de l’Atelier et de la commission du développement économique du conseil régional d’Ile-de-France.

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 11

Introduction ◗

Le conseil régional a-t-il encore des marges de progression dans son soutien à l’économie sociale et solidaire ?Le conseil régional a structuré une politique ambitieuse sous l’impulsion de Francine Bavay. Par exemple, 65 % du budget de l’Atelier provient de fonds du conseil régional. Mais l’action de la région peut encore progresser. Notamment en ce qui concerne l’accès à ses marchés publics : les entreprises de l’économie sociale et solidaire en sont encore trop souvent exclues parce que la région n’utilise pas assez les clauses disponibles dans les appels d’offre (voir page 74).

Le fait que les associations reçoivent un soutien public ne constitue-t-il pas une distorsion de concurrence à l’égard du secteur privé clas-sique ?La distorsion de concurrence existe, mais en faveur de l’économie de marché traditionnelle. Les entreprises classiques comptent sur la collectivité pour payer la facture sociale de leur rentabilité financière et les dégâts environnementaux de leur activité. A l’inverse, les structures de l’économie sociale et solidaire intègrent ces coûts dans leur fonctionnement. Ainsi, les entreprises d’insertion s’occupent des personnes les plus éloignées du marché de l’emploi, celles qui ont justement été rejetées par les entreprises classiques. Les régies de quartier travaillent avec les personnes qui habitent souvent les quartiers dits « urbains et populaires », dont les entreprises ne s’occupent pas. Investir dans l’économie sociale et solidaire est une bonne opération financière pour la collectivité, car parallèlement à la production de richesses économiques, elle produit du lien social et évite ainsi des dépenses de réparation.

Propos recueillis par P. C.

Vous avez un projet pour entreprendre autre-ment ? L’Atelier vous accueille, dans le 10e ar-rondissement de Paris, pour vous orienter et simplifier vos démarches, mettre à votre dis-position de la documentation et vous proposer des débats et des ateliers pratiques. Véritable fabrique à projets initiée par le conseil régional d’Ile-de-France, l’Atelier réunit l’ensemble des acteurs impliqués dans l’économie sociale et solidaire (réseaux, collectivités territoriales, entreprises et associations) et multiplie les actions pour faire connaître le secteur, dévelop-per les partenariats, les activités et l’emploi. Ses missions : accompagner les porteurs de projets, appuyer le développement des structures exis-tantes, sensibiliser les Franciliens, soutenir les

collectivités territoriales et développer les liens avec la recherche.Afin d’être au plus près de vos besoins et de vous permettre de pratiquer vos valeurs au quotidien, cet espace est ouvert à des horaires adaptés, y compris le jeudi soir et le samedi en journée. L’Atelier est également présent dans chaque département de la région Ile-de-France à travers ses membres et lors des événements qu’il organise.

Contact : L’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire, 8-10 impasse Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site : www.atelier-idf.org, courriel : [email protected]

L’Atelier, le Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire

12 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

Consommer autrement

Agriculture biologique, commerce équitable, finances solidaires, centres mutualistes…, toutes les alternatives de consommation proposées par l’économie sociale et solidaire au service d’un développement durable.

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 13

Consommerautrement ◗

Notre consommation, un projet de société

C onsommer autrement, c’est faire le choix de biens ou de services pas seulement en fonction de leur prix, de leur qualité technique ou de leur 

marque, mais aussi pour la qualité sociale et environnementale de leur mode de production. Il s’agit de se transformer en « consom’acteur » qui s’interroge sur le modèle économique que ses choix de consommation favorisent.Mais encore faut-il trouver des produits plus « éthiques » et savoir comment les identifier. Aujourd’hui, des filières comme l’agriculture biologique, le com-merce équitable ou les finances solidaires disposent de labels garantissant une plus-value sociale ou environnementale. Mais cela ne concerne qu’un nombre limité de produits. Aucun label ne permet de dire que tel contrat d’assurance ou de service à la personne est plus éthique. C’est pourquoi le statut ou la finalité de l’entreprise qui le produit est un élément important à prendre en compte au moment de faire des choix de consommation.Les entreprises de l’économie sociale et solidaire offrent de nombreux biens et services aux consommateurs, dans les domaines de l’alimentation, du loge-ment, de la santé, des transports, des services à la personne… Ce chapitre les présente en mettant en avant leur spécificité sociale ou environnementale. La plupart s’adressent à tous les consommateurs ; certains sont fournis spé-cifiquement pour des personnes à faibles ressources, ce qui est, en soi, un engagement éthique.

Dans l’économie dite traditionnelle ou classique, un client n’a pas d’autres rela-tions à l’entreprise que le fait d’acheter le bien qu’elle lui propose. Il en va tout autrement dans l’économie sociale et soli-daire, où les clients sont souvent conduits à acquérir une part de propriété de l’en-treprise dont ils utilisent les services. Tout client d’une mutuelle d’assurances est à la fois assuré (il cotise pour une couver-ture de risque) et assureur (il contrôle la structure qui couvre les risques, car son contrat lui donne automatiquement le droit de vote à l’assemblée générale de la mutuelle). Cette organisation traduit la volonté de démocratiser les choix écono-miques et de ne pas laisser les décisions aux mains de quelques-uns, détenteurs des capitaux.

L’usager est une autre façon de considérer le public. Ainsi, le monde associatif dont l’activité est la plus proche des services publics préfère parler d’« usager » plutôt que de client. En effet, ses services sont parfois gratuits pour la personne qui en bénéficie et leur coût est pris en charge par la collectivité. Il est ainsi difficile pour un centre d’hébergement d’urgence de considérer que la personne en grande difficulté qu’il héberge est un client.Un débat anime néanmoins le secteur de l’économie sociale et solidaire entre ceux qui souhaitent mettre l’accent sur l’ori-ginalité de cette relation, qui dépasse largement celle de clients à fournisseurs de services, et ceux qui souhaitent valo-riser davantage la nature économique et commerciale de leur offre.

Client, sociétaire ou usager ?

14 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Une alimentation de qualité et de proximité

P ollution des eaux par  les nitrates,  assèchement des nappes phréa-tiques  lié  à  l’irrigation  massive  en  été…,  le  modèle  intensif  de 

production  agricole  dégrade  sérieusement  l’environnement.  Dès  les années 60,  des  agriculteurs  ont  préféré produire  avec des  rendements moins élevés, mais  sans pesticides ni  engrais  chimiques,  en  respectant le rythme de vie des animaux, etc. Ils suivent les règles de l’agriculture paysanne  et,  notamment,  celles  de  l’agriculture  biologique.  Celle-ci représente  2 %  des  surfaces  agricoles  cultivées  en  France  et  0,8 %  de celles  cultivées  en  Ile-de-France.  La  région  compte  80 exploitations bio certifiées, soit 1,2 % de  l’ensemble des exploitations franciliennes. Depuis 1996, la surface agricole cultivée en biologique en Ile-de-France a été multipliée par 12,5. Près de la moitié des Français consomment au moins occasionnellement des produits biologiques, et l’Ile-de-France constitue le plus grand bas-sin de consommation de ces produits, avec 30 % des volumes.

Comment reconnaître un produit bio ?

Le label le plus répandu est le label AB. Il est la propriété du ministère de l’Agriculture et de la Pêche depuis 1985. Un produit porteur du sigle AB garantit l’origine biologique d’au moins 95 % des ingrédients qui le com-posent. Dans la production agricole, les pesticides de synthèse, qui sont à la fois polluants et peu sélectifs dans leurs attaques, sont remplacés par des procédés plus respectueux de l’environnement : par exemple, la réintro-duction d’un insecte prédateur naturel de parasites précis. Pour l’élevage, le cahier des charges réglemente notamment le traitement vétérinaire afin d’éviter que le bétail ne soit « dopé » aux antibiotiques.Deux autres labels permettent de reconnaître des produits biologiques : Nature & Progrès et Demeter. Ces deux labels historiques, aux cahiers des charges plus contraignants que celui d’AB, sont surtout présents dans les circuits de vente spécialisés comme Biocoop.Cet équilibre va sans doute être profondément modifié, car le Conseil des ministres européens a adopté en  juin 2007 un règlement sur  la production biologique : à compter de 2009, tous les produits bio seront certifiés par un seul et même label, afin d’harmoniser les critères dans tous les Etats membres. Ce règlement sera moins contraignant que les critères français actuels. Par exemple, il autorisera la présence de 0,9 % d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les produits bio au titre de la « contamination accidentelle ». De plus, les Etats membres qui en feront la demande pourront assouplir certaines règles. Afin de 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 15

Consommerautrement ◗

Grâce à La Courgette solidaire, nous avons découvert le panais, le pâtisson et le topi-nambour, que nous n’aurions jamais ache-tés en grande surface ! » Emmanuelle Servière et son mari font partie de l’asso-ciation pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) La Courgette solidaire, créée en 2005 sur la commune des Lilas (93). L’Amap compte aujourd’hui 90 adhé-rents de cette ville et des environs, qui viennent chercher leur panier de fruits et légumes bio tous les mercredis soir dans un petit local prêté par la mairie. Pour 12 euros, ils reçoivent 5 à 7 kg de fruits et légumes. Basé à Dourdan, dans l’Essonne, le maraîcher Daniel Evain fournit quatre Amap en Ile-de-France, ce qui lui assure des perspectives stables et lui a permis d’embaucher deux personnes en CDI. « 150 personnes sont sur liste d’attente pour faire partie de l’Amap ! Nous avons créé, toujours sur Les Lilas, La Tomate solidaire, qui commencera cette année. Nous manquons de maraîchers en Ile-de-France pour répondre à la demande crois-sante », explique Pascale Solignac, une des fondatrices de l’Amap. Elle souligne aussi les avantages du système : « Les adhérents participent à une économie parallèle à la grande distribution qui crée de l’emploi, développe les terres bio en Ile-de-France, privilégie la proximité et leur procure des produits de qualité. » En

projet pour 2008 : garnir les paniers de pain, d’œufs et de volaille.La Courgette solidaire est l’Amap pilote d’Ile-de-France sur les questions de soli-darité. Deux systèmes sont mis en œuvre pour élargir l’accès aux paniers bio : l’abonnement solidaire, dont la moitié du prix est payé par une subvention de la ville, et le panier solidaire intermit-tent, dont 4 euros sont pris en charge par l’association. Les 8 euros restants sont payables avec le chèque service aide ali-mentaire d’urgence. Grâce à La Courgette solidaire, le réseau Amap d’Ile-de-France est accrédité pour recevoir ces chèques, ce qui fait du panier solidaire un système applicable par toutes les Amap de la région. Seul bémol : « Aucun abonne-ment solidaire n’a pu être mis en place en 2007, et les trois paniers solidaires prévus chaque semaine restaient parfois sans acheteur, faute de communication, déplore Pascale Solignac. Cette année, ces systèmes seront développés en étroite relation avec les services sociaux de la ville pour de meilleurs résultats ! »

Laure Verhaeghe

Contact : La Courgette solidaire, 80bis rue de Romainville, 93260 Les Lilas, té l . : 01 48 97 22 97, s i te : www.lacourgettesolidaire.asso.fr, courriel : [email protected]

Aux Lilas, La Courgette est solidairezoom

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16 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

[1] Pour en savoir plus sur cette réglementation : www.fnab.org, rubrique « La réglementation ».

maintenir  les normes françaises,  la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) envisage de créer un label privé plus exigeant que le futur règlement européen [1].U Pour en savoir plus :– Sur le label AB et le bio en France : www.agencebio.org– Nature & Progrès : www.natureetprogres.org– Demeter : www.bio-dynamie.org

où trouver des produits agricoles de qualité près de chez vous ?Un légume sur trois consommé en France est produit à l’étranger. Dans un contexte de crise énergétique et de réchauffement climatique, comment réduire les transports liés à l’alimentation ? Les circuits courts de distribu-tion de produits alimentaires se caractérisent par la proximité géographique et humaine entre le producteur et le consommateur : entre les deux, un nombre limité de kilomètres et d’intermédiaires. Les attentes croisées de producteurs à la recherche de plus d’autonomie et de valeur ajoutée et de consommateurs soucieux de la qualité et de la sécurité alimentaire s’y rencontrent sur fond de lien social retrouvé. Trois sortes de circuits courts existent : la vente directe au consommateur (vente à la ferme, sur les mar-chés, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne – Amap – et cueillettes), la vente directe à la distribution (un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur), la vente sur les marchés de gros (comme Rungis en Ile-de-France). U Contact : le Groupement d’agriculture biologique et biodynamique (GAB) est la référence sur le bio en Ile-de-France. Membre de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), il regroupe les 80 producteurs franciliens agréés en agriculture biologique ou en conversion et œuvre pour le développement de l’agriculture biologique.– GAB Région Ile-de-France : 10 rue des Frères-Lumière, 77100 Meaux, tél. : 01 60 24 71 84, site : www.bioiledefrance.fr

– Les boutiques. Les produits bio sont présents dans tous les supermarchés. Mais des réseaux spécialisés offrent une gamme beaucoup plus importante et sont engagés dans une démarche globale. C’est le cas notamment du principal réseau de distribution spécialisé, Biocoop, constitué en coopérative. Biocoop compte 232 magasins en Ile-de-France. Vous pouvez en trouver à Avon (77), à Saint-Germain-en-Laye (78), à Montgeron (91), etc. Il y en a par ailleurs cinq à Paris. Ces magasins proposent 8 000 références, parmi lesquelles des produits alimentaires équitables. Dans un souci de relocalisation de l’écono-mie et de respect de l’environnement, Biocoop privilégie des produits locaux et de saison. Citon aussi la coopérative Les nouveaux Robinson qui a ouvert des magasins à Montreuil (93), Neuilly-sur-Seine (92) et Boulogne (92).U Contacts :

– La liste des magasins Biocoop est disponible sur www.biocoop.fr, rubrique « Magasins Biocoop ».– Les nouveaux Robinson : site : www.nouveauxrobinson.fr

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 17

Consommerautrement ◗

– Les marchés. Avec souvent moins de choix que dans les magasins spé-cialisés, on peut également trouver des produits bio directement auprès des producteurs. Il existe un marché bio à Paris, le samedi matin, boule-vard des Batignolles, dans le 17e arrondissement. Le 6e arrondissement (boulevard Raspail, le dimanche matin) ou encore le 15e arrondissement (rond-point Saint-Charles, le vendredi matin) accueillent également des marchés bio. De nombreux agriculteurs biologiques participent aussi à des marchés traditionnels. Voir le Guide bio, distribué par le Groupement d’agriculture biologique (GAB) d’Ile-de-France, et sur le site de ce der-nier, rubrique « Grand public », puis « Où et comment acheter bio ? ».U Contacts :– GAB-Région Ile-de-France : 10 rue des Frères-Lumière, 77100 Meaux, tél. : 01 60 24 71 84, site : www.bioiledefrance.fr – La liste des marchés bio de la région se trouve sur www.planetecologie.org, rubrique « Au quotidien », puis « Bio : foires et marchés », « Marchés bio » et « Ile-de-France ».

– Les maraîchers d’insertion. Il est également possible de s’approvi-sionner auprès de maraîchers d’insertion qui produisent des légumes bio. 10 % des 230 maraîchers franciliens sont bio. Le réseau le plus développé est celui des Jardins de Cocagne, jardins maraîchers biologiques à vocation d’insertion sociale et professionnelle. Il compte 90 jardins en France, dont trois se trouvent en Ile-de-France. Les adhérents consommateurs ont un panier par semaine de fruits et légumes de saison labellisés AB, qu’ils vont chercher dans les jardins ou dans des points relais. Le prix du panier (pour quatre personnes) est d’environ 12 euros.

Un pain bio entièrement fabriqué en Ile-de-France ? Le Groupement d’agri-culture biologique (GAB) d’Ile-de-France a monté une filière régionale pour y parvenir. Depuis 2004, 30 agri-culteurs, 2 meuniers et 12 boulangers, tous bio, sont associés pour produire ce pain semi-complet moulu à la meule de pierre et élaboré selon une méthode de panification traditionnelle. « Cette méthode assure au pain de grandes qualités nutritionnelles et gustatives, explique Bastien Fitoussi, responsa-ble de la filière au GAB. La farine de meule procure plus de vitamines et de minéraux que la farine blanche. » En 2007, 61 tonnes ont été produites et distribuées dans des boulangeries et des magasins bio, des cantines scolai-res et des restaurants d’entreprises en Ile-de-France. 2 millions de repas ont

été servis avec ce pain en 2007, dont la moitié en restauration scolaire. Il contribue à l’activité économique de la région et limite les pollutions liées aux transports, sans compter ses apports nutritionnels. Pour le reconnaître, rien de plus simple ! Il se présente sous la forme d’une boule de 400 g dans une barquette en bois octogonale, symbole des huit départements de la région, marquée du logo « Bio d’Ile-de-France » qui garantit son origine 100 % biologi-que et régionale. Son prix varie entre 5,50 et 6 euros le kilo en boulangerie.

L. V.

Contact : GAB-Région Ile-de-France, tél. : 01 60 24 71 84, courriel : [email protected] La liste des points de vente est disponible sur www.bioiledefrance.fr/pro, rubrique « Pain “Bio d’Ile-de-France” ».

Le pain « Bio d’Ile-de-France »zoom

18 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

U Contacts :– Jardins de Cocagne, antenne de Paris : 21 rue du Val-de-Grâce, 75005 Paris, tél. : 01 43 26 37 84.– Le jardin maraîcher : 72 rue Désiré-Clément, BP 308, 78703 Conflans-Sainte-Honorine, tél. : 01 39 72 96 69, courriel : [email protected] Ce maraîcher exploite un deuxième site à Cergy-Pontoise.– Les potagers de Marcoussis : chemin de la Ronce, 91460 Marcoussis, tél. : 01 64 49 52 80, courriel : [email protected] Il possède un point de dépôt à Paris, dans le 11e arrondissement.– Plaine de vie, chantier d’insertion de maraîchage dans le Val-d’Oise : 42 rue du Chemin-Vert, 95460 Ezanville, tél. : 01 39 35 27 36, courriel : [email protected]– Pour en savoir plus sur les Jardins de Cocagne : www.reseaucocagne.asso.fr et sur les jardins d’insertion franciliens en général : www.fnarsidf.asso.fr

– Les Amap, ou « associations pour le maintien d’une agriculture paysanne », réunissent chacune un groupe de 20 à 100 consommateurs qui contractualisent avec un agriculteur, souvent bio et situé en zone périurbaine, la vente directe d’une production financée à l’avance par leur souscription. Le prix et les modalités de distribution sont discutés entre les consommateurs et le producteur. Le plus souvent, la distribution a lieu chaque semaine et comporte de quoi constituer des paniers de légumes ou de fruits de saison. Créé en 2001 en Provence, le réseau est aujourd’hui constitué de presque 300 Amap en France, dont une soixantaine en Ile-de-France. Elles sont une vingtaine à Paris, deux à Vanves (92), une à Montreuil (93), à Cesson (77), à Dourdan (91)…U Contact : réseau des Amap en Ile-de-France, tél. : 01 45 23 42 19, site : www.amap-idf.org

– Le réseau Alterconsos regroupe près de 500 familles franciliennes dans le cadre d’un circuit court avec 22 producteurs normands. Réparties en 15 groupes, elles reçoivent une livraison mensuelle dont elles ont au préalable 

Nées à la fin du XIXe siècle, les coo-pératives agricoles constituent une forme d’organisation très répandue dans le monde rural. En Ile-de-France, elles sont regroupées au sein de la Fédération régionale des coopératives agricoles (FRCA) d’Ile-de-France, qui représente 4 000 agriculteurs adhé-rents et 450 salariés permanents, pour un chiffre d’affaires annuel de 460 mil-lions d’euros. Leur principe repose sur l’association volontaire d’agriculteurs qui se regroupent pour commercialiser ensemble leur production ou acquérir ensemble du matériel (dans les coopé-ratives d’utilisation de matériel agri-cole, ou Cuma).La coopérative appartient aux agricul-teurs qui en sont à la fois les actionnaires

et les fournisseurs. Elle n’est donc pas délocalisable et garantit à ses membres un débouché à leur production. Ces coo-pératives ont été un des éléments de la modernisation de l’agriculture française, mais aussi de la diffusion d’un modèle de production intensif dont on recon-naît maintenant les limites en termes environnementaux. Pour survivre face à la concurrence des grands groupes de l’agroalimentaire, elles sont entrées dans une phase de concentration ; une tren-taine de coopératives géantes assurent aujourd’hui 80 % du chiffre d’affaires total des coopératives.

Contact : FRCA Ile-de-France, 42 rue du Louvre, 75001 Paris, tél. : 06 07 51 27 63, courriel : [email protected]

Les coopératives agricoles

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 19

Consommerautrement ◗

défini le contenu (viande, produits laitiers, légumes…). Tous les produits sont issus de l’agriculture biologique.U Contact : pour faire partie d’un groupe ou monter le vôtre, voir le site des Alterconsos du Val de Bièvre : www.alterconsos.fr, courriel : [email protected]

– Les Paniers du Val de Loire proposent une livraison hebdomadaire de fruits et légumes dans 40 points de dépôt en Ile-de-France. L’association 

Entretien avec Muriel Rochut, d’Iris Ile-de-France, initiative connue également sous le nom de « Territoires responsables » qui cherche à démocratiser l’accès à l’alimen-tation de qualité pour les plus modestes et fait le lien entre les structures de l’éco-nomie sociale et solidaire qui travaillent sur l’insertion et celles qui développent notamment les circuits courts.

Quel est l’objectif de l’initiative Terri-toires responsables, dont le Conseil de l’Europe est à l’origine ?La philosophie de cette initiative est de relier deux problématiques qui ne se croisent pas souvent : la cohésion sociale, et notamment la lutte contre la pauvreté, et la consommation responsable. Nous sommes convaincus que la consomma-tion responsable peut être un outil de cohésion sociale, et pas simplement une mode pour des consommateurs aisés. C’est pourquoi nous faisons travailler ensemble des réseaux européens spé-cialisés dans le commerce équitable, les finances solidaires, les circuits courts, ou encore les entreprises d’insertion, afin de développer des expériences nouvelles de lutte contre l’exclusion et la pauvreté. Par exemple, nous envisageons de créer dans le 14e arrondissement, à l’endroit où le périphérique sera couvert, un res-taurant associatif à vocation d’insertion qui servira majoritairement des produits bio, équitables ou cultivés localement, et ce à des prix abordables. Il s’agira d’un projet intercommunal porté par les acteurs de trois villes : Vanves, Paris et Malakoff. Ce sera à la fois un moyen de créer du lien entre des clients urbains et des producteurs ruraux, et de donner du travail à des personnes en difficulté.

Quand cette initiative a-t-elle com-mencé en Ile-de-France ?En 2006, quatre territoires ont été choi-sis en Europe : la province autonome de Trento en Italie, la région de Timisoara en Roumanie, la ville de Mulhouse et la région Ile-de-France. Dans cette der-nière, en janvier 2007, a été créée, avec le soutien du conseil régional, l’initiative Territoires responsables, une déclinai-son régionale de l’Inter-réseau euro-péen des initiatives éthiques et solidai-res (Iris). Depuis, nous avons recensé une trentaine d’expériences innovantes qui relient consommation responsable et lutte contre la pauvreté, comme les boutiques Alter Mundi (voir page 23) ou encore l’Amap (voir page 18) de Montreuil, Les Pirates de Moyembrie, dont les paniers de fruits et légumes sont cultivés par des salariés d’un chan-tier d’insertion qui travaille notamment avec des prisonniers en fin de peine. Notre objectif est maintenant de mieux faire connaître ces initiatives afin de les démultiplier.Par ailleurs, en avril 2008, nous avons commencé à expérimenter, toujours dans le 14e arrondissement de Paris, la méthode des « indicateurs de bien-être » mise au point par le Conseil de l’Europe. Nous avons réuni des habitants par groupe de 10 pour leur permettre d’exprimer leurs besoins et leur vision idéale de la ville, à la fois pour eux et pour la collectivité.

Propos recueillis par P. C.

Contact : Iris Ile-de-France, 9 place Marcel-Paul, 75014 Paris, tél. : 09 54 64 81 30, site : www.iris-network.eu, courriel : [email protected]

Comment allier cohésion sociale et consommation responsable

20 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

regroupe des fermes familiales, cinq structures d’insertion professionnelle, un établissement et service d’aide par le travail (Esat, anciennement CAT) et un lycée horticole de la région Centre. L’abonnement est annuel.U Contact : Val Bio Centre, Les Paniers du Val de Loire, 7 rue de la Vacquerie, 41000 Blois, tél. : 02 47 30 10 50, site : www.lespaniersduvaldeloire.fr, courriel : [email protected]

Une alimentation de qualité pour tous

3,6 millions de personnes en France ont 7 euros par jour pour se nourrir et se vêtir. Partant de ce constat, l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes) développe sur tout le territoire français des épiceries solidaires, où les produits sont vendus pour 20 % environ de leur prix classique, en s’approvisionnant notamment sur des stocks d’invendus. Ces épiceries permettent à des personnes exclues des circuits de vente traditionnels d’accéder à des denrées de qualité et de pouvoir choisir leur nourriture. L’accès à une épicerie solidaire se fait par l’intermédiaire des services sociaux et des associations partenaires du réseau, en fonction du revenu et de la situation familiale. Les épiceries organisent des activités diverses, de l’atelier de cuisine à l’atelier parents-enfants, et chaque usager des épiceries solidaires doit définir, avec un membre de la structure, un projet destiné à améliorer sa vie quotidienne. Une épicerie accueille en moyenne 100 foyers par an. Elle est pour eux un lieu d’accueil et d’écoute, un outil de réinsertion sociale et professionnelle.L’Ile-de-France compte 64 épiceries solidaires membres de l’Andes, pré-sentes sur tous les départements. Par exemple, l’épicerie Coup de pouce, à La Ferté-sous-Jouarre, fait partie des cinq épiceries solidaires présentes en Seine-et-Marne.U Contact : pour trouver toutes les épiceries solidaires de la région : www.epiceries-solidaires.org, rubrique « Le réseau ».

Le commerce équitable

L e  commerce  équitable  est  né  à  la  fin  des  années 50.  Initié  au Nord  par  des  organisations  non  gouvernementales,  il  garantit  au 

consommateur que les producteurs sont rémunérés selon un prix juste et stable, fixé en fonction des coûts réels de production et non unique-ment  par  les  marchés  mondiaux.  Il  assure  un  partenariat  commercial dans la durée, évite la multiplication des intermédiaires, et permet aux producteurs, organisés collectivement, de bénéficier de prix rémunéra-teurs et de développer des projets économiques et sociaux au bénéfice de la communauté. Enfin, il garantit que l’achat du produit profite à des producteurs marginalisés et qu’il  les aide à acquérir leur indépendance économique.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 21

Consommerautrement ◗

La notoriété du commerce équitable croît d’année en année : le nombre total de foyers qui consomment des produits de commerce équitable en France a augmenté de 1,6 million entre 2005 et 2007, selon les enquêtes de TNS Worldpanel. Dans le monde, le commerce équitable offre des revenus à plus d’un million de producteurs du Sud.U Contact : Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE), 61 rue de la Chapelle, 75018 Paris, tél. : 01 42 09 05 53, site : www.commercequitable.org, courriel : [email protected]

Comment reconnaître un produit issu du commerce équitable ?

Aujourd’hui, il n’existe pas pour le commerce équitable de label public offi-ciel, comme le label AB pour les produits biologiques. Toutefois, un certain nombre de garanties privées permettent de reconnaître les produits issus du commerce équitable.Max Havelaar est le label le plus connu et le plus répandu, notamment dans la grande distribution. L’association Max Havelaar est née en Hollande en 1988. Max Havelaar France labellise depuis 1992 des filières de produits alimentaires équitables (café, banane, jus d’orange, thé, sucre de canne, miel, riz, mangue, cacao, ananas…), mais aussi de coton transformé en linge pour la maison et des cosmétiques.Plusieurs marques et enseignes membres de la PFCE proposent des produits qui peuvent porter le logo de la Plate-forme. Cela signifie que l’association ou l’entreprise qui commercialise le produit a fait l’objet d’une évaluation interne sur la base de la charte de la PFCE. Celle-ci comporte des engagements impé-ratifs, dont une juste rémunération des producteurs.On trouve également d’autres labels généralistes, moins répandus, comme Bio équitable, ESR ou celui de l’ONG Oxfam. Ils sont présents dans les boutiques du réseau Artisans du monde et apportent des garanties équivalentes à celles de Max Havelaar.U Pour en savoir plus : www.maxhavelaarfrance.org, www.bioequitable.typepad.com, www.ecocert.fr

Les boutiques de commerce équitable près de chez vous

Des produits du commerce équitable sont présents dans presque toutes les  grandes surfaces (hors discounters, comme ED ou Leader Price par exemple) via les marques propres des distributeurs ou des marques spécifiques, comme Alter Eco ou Ethiquable (première coopérative de production spécialisée dans le com-merce équitable en termes de chiffre d’affaires). 80 % des produits alimentaires issus du commerce équitable sont distribués en grandes et moyennes surfaces.Mais les réseaux spécialisés proposent beaucoup plus de choix (une gamme plus complète de produits alimentaires, du textile, de l’artisanat, des jouets…) 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

et ils s’intègrent dans une démarche globale de commerce équitable, à la diffé-rence des grands distributeurs aux pratiques commerciales souvent abusives.L’Ile-de-France compte 59 boutiques de commerce équitable, dont 23 appar-tiennent au réseau Artisans du monde. Ce réseau dispose d’un catalogue de plus de 1 000 produits d’artisanat (décoration, habillement, vaisselle, jouets…) et de 120 produits alimentaires provenant de leur centrale d’importation Soli-dar’Monde, située à Vitry-sur-Seine. Ses boutiques sont tenues essentiellement par des bénévoles, qui ne se contentent pas de vendre des produits mais mènent aussi des actions de sensibilisation (voir page 118). De son côté, le réseau de franchises Alter Mundi dispose de trois magasins et d’un bar-restaurant à Paris, ainsi que d’une boutique à Fontainebleau (77). Enfin, la société coopérative Andines importe des produits du commerce équitable depuis 1987. Elle tra-vaille avec 250 groupes de producteurs de 20 pays et dont les produits sont revendus à plus de 450 magasins ou collectivités situés dans toute la France.Certaines boutiques se trouvent dans des quartiers populaires et associent solidarité internationale et solidarité locale. C’est le cas notamment de Terroirs du monde (voir zoom ci-dessous), implantée dans le quartier des Larris à Fon-tenay-sous-Bois (94), et d’Eki, située à Stains (93). D’autres boutiques sont organisées en Scic (voir page 89), comme La Câpre, à Clos-Fontaine (77).

Il ne restait plus qu’une pharmacie, un tabac et une supérette dans le centre commercial des Larris de Fontenay-sous-Bois [94] quand nous y avons ouvert notre boutique de commerce équitable en 2004. Nous avons voulu revitaliser cet espace déserté, explique Nathalie Gautrais, responsable de l’association Terroirs du monde, créée en 2003 par des habitants du quartier des Larris. Nous étions les premiers à implanter une boutique de commerce équitable dans un quartier populaire en Ile-de-France ! Et l’associa-tion tourne bien, preuve que l’achat équitable n’est pas réservé aux classes aisées. » Terroirs du monde vend des produits alimentaires et de l’artisanat issus du commerce équitable et de trois établissements et services d’aide par le travail. « Nos produits de la gamme Ethiquable sont moins chers qu’au magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois, ce qui nous assure une clientèle fidèle. Nous baissons nos marges sur certains produits de l’artisanat pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Notre action est plus tournée vers le social que vers le pro-fit. » L’association, qui compte une vingtaine de bénévoles et deux salariés en emploi tremplin, est également un lieu d’accueil, où l’on vient poser des questions et discuter.

A part la pharmacie, Terroirs du monde est aujourd’hui la boutique la plus ancienne du centre commercial, les autres changeant de propriétaires très régulièrement. La clé de cette longévité ? L’organisation par Terroirs du monde du collectif Equitess, qui regroupe sept associations de Fontenay-sous-Bois et dont le but est de les faire connaître, ainsi que de mutualiser les animations et les savoir-faire. Le collectif compte un grand nombre d’activités qui profitent les unes aux autres : soutien sco-laire, restauration, création/mode… « Le res-taurant de l’association Montevideo a ouvert le 26 novembre dans le centre commercial. Les spécialités sud-américaines qu’il propose attirent une clientèle qui vient voir ici ce que nous vendons, et inversement », explique Natha-lie Gautrais. Terroirs du monde, Niaso Event, Kaloumbo et Nuevo Concepto Latino, toutes membres du collectif, ouvriront une deuxième boutique d’artisanat équitable dans le centre commercial au premier trimestre 2008. L. V.

Contact : Terroirs du monde, Centre commercial des Larris, 94120 Fontenay-sous-Bois, tél. : 01 49 74 97 81, courriel : [email protected]

Terroirs du mondezoom

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 23

Consommerautrement ◗

Pour trouver les boutiques et restaurants proposant des produits du commerce équitable les plus proches de chez vous, rendez-vous sur www.equitecho.org et www.lemarchecitoyen.net, qui proposent des moteurs de recherche par thème et par ville.U Contacts :– Alter Eco : 36 bd de la Bastille, 75012 Paris, tél. : 01 47 42 32 20, site : www.altereco.com, courriel : [email protected]– Alter Mundi boutique : 41 rue du Chemin-Vert, 75011 Paris, tél. : 01 40 21 08 91, site : www.altermundi.com, courriel : [email protected]– Andines : 6 rue Arnold-Géraux, 93450 L’Ile-Saint-Denis, tél. : 01 48 20 48 60, site : www.andines.com, courriel : [email protected]– La Câpre : 2 rue des Ménards, 77370 Clos-Fontaine, tél. : 01 64 01 24 49, courriel : [email protected]– Eki : 28 av. Paul-Vaillant-Couturier, 93240 Stains, tél. : 01 58 34 33 89, site : www.eki-table.org– Ethiquable : 6 rue Sadi-Carnot, 93170 Bagnolet, tél. : 01 49 88 80 50, site : www.ethiquable.com– Fédération Artisans du monde : 53 bd de Strasbourg, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 93 50, site : www.artisansdumonde.org, courriel : [email protected]

S’habiller

D es chaussures  fabriquées par des enfants au Bangladesh, des usines qui  brûlent  avec  leurs  salariés  en  Inde…,  l’industrie  textile  a  très 

largement délocalisé sa production dans des conditions sociales parfois peu reluisantes.  De  plus,  nos  vêtements  ont  un  impact  sur  l’environnement. Ainsi, la culture du coton consomme un quart de l’ensemble des pesticides utilisés dans  le monde, alors qu’elle ne  représente que 3 % de  la  surface cultivée.  C’est  pourquoi  des  marques  alternatives  ont  été  lancées  par  des entrepreneurs soucieux de limiter leur impact environnemental (coton bio, absence  d’encres  chimiques…)  et  de  garantir  le  respect  des  exigences  de santé et de sécurité au travail. En quelques années, près de 40 marques fran-çaises, dont 16 situées en Ile-de-France, sont apparues sur  le marché, sans compter les marques traditionnelles qui intègrent dans leur gamme quelques modèles équitables ou bio. Style « ethnique », tee-shirts « tendance » ou vête-ments pour bébés…, il y en a pour tous les goûts.

Qu’est-ce qu’un vêtement « propre » ?

Quelques notions pour faire la différence entre vêtements bio, écologiques, équitables et recyclés.– Vêtement bio : la matière première doit être produite sans pesticides ni engrais chimiques, en limitant la consommation d’eau et d’énergie. Le coton est le seul textile qui dispose d’un cahier des charges bio officiel. Certains fabricants utilisent le lin, le chanvre, la laine, le caoutchouc produit de manière 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

écologique, mais sans pouvoir apposer le logo « bio » car il n’existe pas de cahier des charges officiel pour ses matières.– Vêtement écologique : en plus de la garantie d’une matière première bio, le vêtement doit se plier à un ensemble de contraintes à chaque étape de sa fabrication (filage, tissage, teinture, confection, finition), telles que l’usage de teintures naturelles, l’absence ou la restriction des produits chimiques, ou encore la limitation de l’impact environnemental lié au transport.– Vêtement équitable : à partir d’une matière première cultivée par des petits producteurs, le vêtement est fabriqué par des groupements d’artisans bénéficiant d’un partenariat durable avec la marque. Les rémunérations à chaque étape assurent un niveau de vie décent aux producteurs. Il faut noter que la conversion au coton bio est souvent difficile pour ces derniers, car les rendements sont plus faibles et leur exploitation n’est reconnue bio qu’au bout de trois ans. En préfinançant les récoltes, les opérateurs du commerce équitable permettent aux producteurs de passer le cap.– Vêtement recyclé : des créateurs réutilisent des matériaux comme le verre, des emballages en plastique recyclable ou encore de vieux tissus pour réaliser de nouveaux vêtements ou accessoires de mode. Ils économisent ainsi des matières premières naturelles.

Les labels pour reconnaître un vêtement bio et équitable

Pour juger de la qualité écologique et équitable d’un vêtement, il faut s’inté-resser à l’ensemble de la filière de fabrication, et pas seulement à la matière première utilisée. Un certain nombre de labels et de certifications apportent leur lot de garanties en fonction du niveau de performance sociale et environ-nementale visé. Les labels répertoriés ci-dessous sont ceux que vous pourrez trouver sur des produits commercialisés en France ou sur Internet. Ils sont classés par ordre décroissant d’exigence écologique et sociale :

Avec l’ambition de faire de Paris la capitale de la mode éthique, l’Ethical Fashion Show rassemble depuis

quatre ans des créateurs du monde entier qui s’engagent à respecter une charte de bonne conduite défendant de bonnes conditions de travail, le respect des savoir-faire traditionnels, la protec-tion de l’environnement, etc.Défilés, tables rondes, rencontres, remise de prix, showrooms…, sur cinq jours, la mode éthique dévoile ses pro-

cédés de fabrication. Tous les styles s’y retrouvent : prêt-à-porter, streetwear, vêtements pour enfants, etc.L’édition 2007 de l’Ethical Fashion Show présentait plus de 90 créateurs venus du monde entier, contre 20 pour la pre-mière édition en 2004, et a accueilli plus de 4 500 personnes.

Contact : Ethical Fashion Show, 4 rue Trousseau, 75011 Paris, tél. : 01 43 48 94 68, site : www.ethicalfashionshow.com, courriel : [email protected]

La mode éthique a son rendez-vous

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 25

Consommerautrement ◗

– Label EKo – Skal : pour en savoir plus, voir www.controlunion.com– Label max Havelaar : pour en savoir plus, voir www.maxhavelaarfrance.org– Label BioRe® : pour en savoir plus, voir www.remei.ch/fr/biore.html– Label Imo– Label Textile biologique – Ecocert : pour en savoir plus, voir www.ecocert.com– Le label Œko tex standard (ou Confiance textile) 100 ou 100 + : pour en savoir plus, voir www.oeko-tex.com– Ecolabel européen textile : pour en savoir plus, voir www.eco-label.com/french

Les marques

Vêtements « ethniques », streetwear ou plus classiques, la mode équitable et bio a multiplié son offre ces dernières années. A vous de choisir parmi un grand nombre de marques dont les points de vente sont mentionnés sur leur site Internet respectif. Toutes sont présentées avec leur style et leur plus-value éthique sur le site www.atelier-idf.org Vous pouvez également les trouver dans les magasins spécialisés en produits équitables et/ou éco-logiques comme les boutiques du réseau Artisans du monde (voir page 23) 

Avez-vous déjà pensé à donner les vête-ments que vous ne mettez plus ? Le Relais, groupement de quinze structures à vocation d’insertion en France, met à votre disposition plus de 1 000 conte-neurs en Ile-de-France pour récupérer ces vêtements qui traînent au fond de vos placards. Il est également possible de les donner grâce au ramassage en porte-à-porte, ou par un don direct au Relais le plus proche de chez vous. Trois structures couvrent la totalité de la région : le Relais nord-est de l’Ile-de-France, le Relais 75 et le Relais Val de Seine. Ils emploient près de 100 personnes dans la collecte, le tri, le recyclage et la vente des 600 tonnes de vêtements récupérées chaque mois dans la région. Chômeurs de longue durée, per-sonnes non qualifiées ou connaissant de graves difficultés sociales, ils ont retrouvé un emploi stable grâce à l’activité des Relais. Les plus beaux vêtements sont revendus dans l’une des six boutiques Relais de la région. 45 % des vêtements sont recyclés en chiffons d’essuyage et en

isolants thermiques et acoustiques pour le bâtiment, 15 % sont détruits.

L. V.

Contacts :– Le Relais nord-est de l’Ile-de-France, pour la Seine-et-Marne, l’Essonne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise : 29 rue de la Terrière, 02200 Soissons, tél. : 03 23 53 43 72, courriel : [email protected] – Le Relais Val de Seine, pour les Yvelines, les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise : ZAC des Cettons, rue Panhard-Levas so r, 78570 Chante loup- l e s -Vignes, tél. : 01 39 74 85 85, courriel : [email protected] – Le Relais 75, pour Paris et la proche banl ieue : 28 av. Edouard-Vai l lant, 93500 Pantin, tél. : 01 41 71 04 39, courriel : [email protected] – Retrouvez les adresses des points de collecte sur le site www.lerelais.org, dans la rubrique du Relais correspondant à votre département.

Donner ses vêtements pour créer des emplois

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

ou les Biocoop (voir page 16). A titre d’exemples, voici quatre marques créées par des entrepreneurs franciliens :– Altheane propose de la lingerie de nuit pour les femmes et des vêtements pour enfants, le tout équitable. Cette marque permet à la fondation Théa, créée en 1987 à Manille, aux Philippines, d’employer plus de 100 femmes issues de milieux défavorisés. Site : www.altheane.com– Bébés en vadrouille est à la fois une marque et une boutique parisienne qui propose tout l’univers du bébé en équitable et/ou bio. Les vêtements et accessoires sont réalisés par des artisans du Laos, du Pérou, du Guatemala et du Togo. Boutique : 47 bd Henri-IV, 75004 Paris, site : www.bbenv.com– Numanu label of love ! travaille avec huit organisations de producteurs et des ateliers de confection en Inde et au Cambodge qui utilisent du coton biologique. Vente exclusive dans la boutique au 8 rue de Turenne, 75004 Paris. Site : www.numanu.com– Nu propose une collection streetwear, avec notamment des jeans et des tee-shirts en coton labellisés Max Havelaar (voir page 21). Site : www.nu-jeans.com 

Se déplacer

A irparif, qui mesure la qualité de l’air en Ile-de-France, souligne que le transport routier est responsable du tiers des émissions de particules 

fines  nocives  pour  la  santé  et  de  CO2  de  la  région.  Le  Conseil  régional et  le syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) ont engagé un plan de modernisation des transports en commun visant à mieux desservir la grande couronne, améliorer la régularité des trains, optimiser la tarification, renou-veller le matériel roulant et mieux prendre en compte les nouveaux modes de transport. Par ailleurs, de nombreuses initiatives de l’économie sociale et solidaire proposent des solutions pour se déplacer autrement. 

Partager sa voiture

Pour partager sa voiture, il existe l’autopartage ou le covoiturage. Deux sys-tèmes différents et complémentaires.

– L’autopartage correspond à  l’utilisation successive d’une même voiture par différents usagers  inscrits auprès d’un opérateur qui gère une flotte de véhicules disponibles 24 heures sur 24 en « libre-service ». Une voiture d’autopartage remplace entre cinq et huit véhicules privés. Un label « Autopartage, label Paris », attribué par la ville de Paris, existe depuis février 2007. Il garantit  le respect par les trois opérateurs qui l’ont reçu d’un certain nombre de critères, dont un taux d’émission de CO2 inférieur à 140 g/km pour les véhicules.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 27

Consommerautrement ◗

U Contacts :– Caisse commune : tél. : 01 43 55 15 95, site : www.caisse-commune.com – Pour en savoir plus sur l’autopartage : le site de la mairie de Paris, www.paris.fr, rubrique « Déplacements », puis « Voitures et deux roues motorisés ».

– Le covoiturage est un mode de déplacement où plusieurs personnes uti-lisent une seule voiture pour faire le même trajet ou presque. Les avantages sont économiques (partage des frais), environnementaux (réduction du trafic et de la pollution), sociaux et solidaires (rencontres, entraide). En France, plusieurs sites de covoiturage existent, gratuits pour la plupart. En faveur de la mobilité durable, le réseau associatif Fondaterra a mis en place le système de covoiturage gratuit « T.écovoiturage », disponible pour plus de 350 000 étu-diants d’Ile-de-France et accessible par Internet ou par téléphone mobile. Ce service s’inscrit dans un projet global, la Plate-forme francilienne de la mobi-lité durable inter-campus, qui concernera à terme toutes les universités de la région. Au programme : parcs à vélos, autopartage et stage d’éco-conduite.U Contacts :– 123 en voiture : www.123envoiture.com– Voitures & Co : www.voitureandco.com– Covoiturage : www.covoiturage.fr– Radio France bleu Ile-de-France : www.radiofrance.fr/chaines/france-bleu, dans la rubrique « Covoiturage ».– T.écovoiturage : http://covoiturage-campus.comDeux sites proposent des services de covoiturage propres au Val-de-Marne :– Covoiturage94 : www.covoiturage94.fr– Covoiturage Ador94 : www.covoiturage.ador94.com, s’adresse à ceux qui travaillent sur le pôle Orly-Rungis.

A bicyclette

La petite reine gagne du terrain en Ile-de-France : + 40 % pour les déplace-ments à vélo dans Paris depuis 2001, + 50 % de pistes cyclables dans la région en dix ans… Selon l’association Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), le vélo représente 3 % des déplacements. Entre 300 mètres et 6 kilomètres de trajet, il est le mode de transport le plus rapide en ville. Et si vous voulez promouvoir le vélo en ville, rejoignez la Vélorution de Paris ! Cette association, dont le modèle se développe dans toutes les grandes villes de France, organise des manifestations mensuelles. Du militant endurci au cycliste ponctuel mais convaincu, les vélorutionnaires réclament des mesures concrètes, telles qu’une augmentation du nombre de pistes cyclables.Pour acheter ou louer un vélo à Paris, voire réparer le vôtre, l’association Cyclo-Pouce vous propose ses services. Elle a conçu des remorques à trois roues, trac-tée par un vélo classique, pour que les personnes à mobilité réduite puissent également visiter la capitale à vélo, et propose des promenades à thèmes pour des groupes ou des particuliers.U Contacts :– Cyclo-Pouce : 38bis quai de la Marne, 75019 Paris, tél. : 01 42 41 76 98, site : http://

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

premiumwanadoo.com/cyclo.pouce, courriel : [email protected]– Mieux se déplacer à bicyclette : 32 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél. : 01 43 20 26 02, site : www.mdb-idf.org, courriel : [email protected]– Fédération française des usagers de la bicyclette (Fubicy) : regroupe 140 associations de cyclistes urbains. Retrouvez-les dans la rubrique « Liens », sur www.fubicy.org – Vélorution : 20 rue Edouard-Pailleron, 75019 Paris, tél. : 01 53 72 89 10, site : www.velorution.org U Cartes :– Toutes les pistes cyclables de la région, avec les parcs à vélos pour se garer, les points de location et de réparation, sont visualisables sur www.iaurif.org, rubrique « Cartes interactives de la région ».– Les itinéraires cyclables de Paris, à télécharger sur le site de la ville de Paris, www.paris.fr, rubrique « Déplacements », puis « Vélo et circulations douces » et « Pistes cyclables et aménagements vélo ».– Carte IGN : 100 circuits en Ile-de-France, avec trois niveaux de difficulté, disponibles dans les points de vente IGN ou sur www.ign.fr Prix : 7,95 euros.

L’accès aux transports pour les plus démunis et les personnes à mobilité réduite

De nombreuses associations ont pour mission de faciliter le déplacement des personnes à mobilité réduite. La Scop (voir page 85) AS Transport minibus propose un service de transport pour tout déplacement dans les Yvelines et la région parisienne. Ses véhicules sont adaptés pour l’accueil et la sécurité de ses clients, et les chauffeurs ont reçu une formation aux premiers secours. Dans le Val-de-Marne, l’association Vilcena compte 20 véhicules qui permettent à plus de 1 250 personnes âgées et/ou à mobilité réduite de se déplacer quoti-diennement. Apar Location est quant à elle une agence de location de voitures adaptées à la conduite et aux transports pour les personnes en situation de handicap dans le département de l’Essonne.Le syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et le Conseil régional d’Ile-de-France financent un dispositif de transport spécialisé de personnes handi-capées appelé PAM. Le dispositif de réservation et de gestion pour assurer un service de transport porte à porte  est confiée au département. Après PAM 75 en 2003, PAM 94 en 2005, PAM 78 en 2006, PAM 93 en 2007et PAM 77 courant 2008, le réseau s’agrandit et achèvera bientôt son déploiement en Ile-de-France. PAM 91 et PAM 92 devraient être mis en service courant 2008.Pour les personnes en situation de difficulté financière, des associations proposent également des facilités de déplacement. Ainsi, sur la communauté d’aggloméra-tion Melun Val de Seine, l’association d’aide à la mobilité pour l’emploi en Seine-et-Marne (AAME 77) met des véhicules à disposition des demandeurs d’emploi pour qu’ils se rendent, par exemple, sur le lieu de leur formation.Pour les jeunes et les bénéficiaires des minima sociaux, entre autres, Promotion d’initiatives jeunes pour l’emploi (Pije) prépare au permis de conduire pour 180 euros, au brevet de sécurité routière (gratuit) et assure un service de trans-port solidaire en Seine-et-Marne pour le coût d’un déplacement en autobus. Par ailleurs, depuis le 31 mars 2007, les bénéficiaires du RMI et les membres de leur famille peuvent emprunter gratuitement les transports en commun en 

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Consommerautrement ◗

Ile-de-France après en avoir fait la demande auprès du conseil régional. Les bénéficiaires des autres minima sociaux ont droit à une réduction de 75 % sur la carte orange.U Contacts :– AAME 77 : 1 quai Victor-Hugo, 77140 Nemours, tél. : 01 60 55 02 09, courriel : [email protected] – Apar Location : 315 square des Champs-Elysées, 91026 Evry Cedex, tél. : 01 60 87 01 82, site : www.apar-location.fr, courriel : [email protected]– AS Transport minibus : 14 rue de Montfort, 78310 Maurepas, tél. : 01 30 51 03 62, site : www.astminibus.fr, courriel : [email protected]– Promotion d’initiatives jeunes pour l’emploi (Pije) : C/o Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence 77, 55 rue Sermonoise, 77380 Combs-la-Ville, tél. : 01 60 60 24 36, courriel : [email protected]– Vilcena : 6 av. Pierre-Brossolette, 94300 Vincennes, tél. : 01 41 74 08 03, site : www.vilcena.com, courriel : [email protected] – Région Ile-de-France : www.iledefrance.fr, rubrique « Transports », puis « Des transports accessibles à tous ». Voir notamment le dispositif PAM qui permet aux personnes handicapées de bénéficier, sur réservation, d’un service de transport de porte à porte.

La santé

D es mutuelles au Samu social, en passant par le planning familial…, les structures de l’économie sociale et solidaire sont fortement présentes 

dans le secteur de la santé, en termes de prévention et d’accès aux soins.

Les mutuelles de santé

Premier mouvement social par son ancienneté, les mutuelles de santé  trouvent leur origine dans les sociétés de secours mutuel nées dès le XIV e siècle. En 1848, 2 000 sociétés regroupaient en France 1,6 million de personnes. Elles prenaient notamment en charge les obsèques et les maladies des ouvriers, et menaient aussi des luttes revendicatives. A partir de la fin de la Première Guerre mondiale, l’Etat développera un système de protection sociale obligatoire qui modifiera le rôle des mutuelles. Lors de la création de la Sécurité sociale, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, elles trouveront, après avoir craint de disparaître, une place complémentaire à la protection sociale obligatoire.Aujourd’hui, 38 millions de personnes sont protégées par une mutuelle de santé. Ce chiffre est donné par la Mutualité française, qui regroupe la quasi-totalité de ces mutuelles dont l’objet est de couvrir les personnes en cas de maladie ou d’accident, en prenant en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire la partie des dépenses de soins non remboursée par la Sécurité sociale.Organismes à but non lucratif, les mutuelles interviennent comme premiers financeurs, après l’assurance maladie, des dépenses de santé. Elles prennent ainsi en charge 12 % des frais liés aux soins hors hôpitaux, ainsi qu’à l’achat de médicaments, lunettes, etc.

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Leur rôle est déterminant dans l’accès aux soins, notamment lorsque les niveaux de remboursement de la Sécurité sociale sont faibles, comme pour l’optique ou les soins dentaires, voire inexistants, comme dans le domaine de la chirurgie dentaire. Et même si elles sont critiques vis-à-vis des dépas-sements d’honoraires des professionnels de santé, les mutuelles les prennent parfois en compte à la demande de leurs adhérents. En proposant le meilleur rapport qualité-prix possible et en menant une politique de prévention très active, elles contribuent aussi à la maîtrise des dépenses de santé.Elles sont en concurrence avec les assureurs commerciaux, mais s’en distin-guent notamment par leur volonté de ne pas sélectionner leurs adhérents uniquement en fonction de leur état de santé. Et la Mutualité française a fait, à de nombreuses reprises, des propositions afin d’assurer à tous un accès aux soins équitable.En pratique, les mutuelles de santé sont spécialisées par métier (par exemple, la mutuelle nationale des sapeurs-pompiers), par tranche d’âge (comme la mutuelle des étudiants, dont le siège social est à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne), par statut (on dénombre une trentaine de mutuelles différentes pour les agents de la fonction publique) ou sont généralistes, comme Releya. Leur liste est disponible sur le site www.mutualite.fr, rubrique « Trouver une mutuelle ». Pour y adhérer, deux voies sont possibles : par voie collective, en passant par son entreprise (le contrat est parfois obligatoire), ou de façon individuelle, pour les retraités, les demandeurs d’emploi, les salariés d’une entreprise sans contrat collectif, etc.Les mutuelles de santé, ce sont également 2 000 services de soins et d’accompa-gnement en France, dont plus de 90 en Ile-de-France. Le groupe FMP Mutua-lité francilienne, créé en 1903, rassemble 230 mutuelles de santé, réparties sur les huit départements de la région. Il couvre plus de 4 millions de Franciliens et constitue le premier organisme social du secteur privé de la région.En Ile-de-France, un grand nombre de ces services de soins sont gérés par l’union régionale : des cabinets médicaux, des centres d’optique et d’audio-prothèse, ou de santé dentaire… Ces établissements sont conventionnés et ne pratiquent donc pas de dépassements d’honoraires. Ouverts à tout le monde et pas seulement aux adhérents mutualistes, ils ne sélectionnent pas leurs clients en refusant, par exemple, les bénéficiaires de la couverture mala-die universelle (CMU). La liste de ces services est disponible directement 

Portés par le Mouvement français pour le planning familial, les centres de plan-ning familial régionaux sont des associa-tions qui informent sur la contraception, orientent vers les médecins, pratiquent des tests de grossesse, assurent un suivi avant et après un avortement, donnent la pilule du lendemain, distribuent des

préservatifs. Ces services sont gratuits pour les mineurs et personnes non cou-vertes par l’assurance maladie.

Contact : retrouvez toutes les coordonnées des centres de planning familial sur le site www.planning-familial.org, tél. : 01 47 00 18 66.

Les centres de planning familial

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 31

Consommerautrement ◗

sur www.mutualite.fr, rubrique « Trouver un service de santé ».U Contacts :– Fédération nationale de la Mutualité française : 255 rue de Vaugirard, 75015 Paris, tél. : 01 40 43 30 30, site : www.mutualite.fr, courriel : [email protected] – Groupe FMP Mutualité francilienne : 24 rue Saint-Victor, 75005 Paris, tél. : 01 40 46 11 11, site : www.fmp.fr, courriel : [email protected]

Les services de santé aux plus démunis

– Pour les personnes sans domicile fixe. Les établissements de santé traditionnels, comme les hôpitaux, sont centrés sur les soins médicaux lourds. Pour les maladies bénignes des sans-abri, des structures se sont développées dans la région à l’initiative du Samu social de Paris : les centres d’hébergement d’urgence avec soins infirmiers et les lits dits « halte soins santé ». Ces derniers sont des hébergements d’urgence ouverts aux per-sonnes sans domicile fixe qui ont besoin d’une prise en charge sanitaire et sociale. Ils assurent des soins médicaux, un service d’hébergement et de restauration, un accompagnement social. Au nombre de quatre à Paris et de trois dans les autres départements d’Ile-de-France, les lits halte soins santé disposent d’un personnel médical et paramédical pour accompagner et soigner jusqu’à 225 personnes. Pour un signalement ou une demande d’hébergement, il faut composer le 115, numéro gratuit.Pour les pathologies nécessitant un hébergement de plus longue durée, il existe neuf appartements de coordination thérapeutiques (ACT) à Paris et quinze dans le reste de la région. Gérés par des associations, ils peuvent accueillir jusqu’à 360 personnes en situation de précarité sociale atteintes d’un cancer et d’autres maladies sévères comme la sclérose en plaques. L’état de santé des personnes accueillies ne requiert pas d’hospitalisation, mais des soins et un suivi médical quotidiens assurés par  l’équipe de l’ACT. Un suivi psychologique et social est également dispensé (écoute, démarches administratives, aide à l’insertion sociale…).A noter également que le foyer post-hospitalier Les Maraîchers, situé à Paris, propose un hébergement pour les personnes sans domicile fixe qui sortent d’une hospitalisation, qui sont autonomes dans leur traitement médical mais dont l’état de santé nécessite un repos et ne permet pas d’entrer en centre d’hébergement d’urgence.

Les conseils généraux proposent de nombreuses offres de soins gratuites, du dépistage à la vaccination, en passant par les centres de protection maternelle et infantile. Par ailleurs, plus de 5,5 millions de personnes bénéficient en France de la couverture maladie universelle (CMU),

de la CMU complémentaire et de l’Aide médicale de l’Etat (AME). Pour en savoir plus : www.cmu.fr ou contactez votre caisse d’assurance maladie (trouvez la caisse d’assurance maladie la plus proche de chez vous sur le site www.ameli.fr, rubrique « Votre caisse »).

Quelques dispositifs publics

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

L’association SOS Habitat et  soins, membre du Groupe SOS (voir page 73), gère des lits halte soins santé et quatre ACT dans la région. Elle a publié le guide Précarité/Cancer, qui recense toutes les structures d’hébergement franciliennes mentionnées ci-dessus.U Contacts :– Samu social de Paris : 35 av. Courteline, 75012 Paris, tél. : 01 41 74 84 59, site : www.samusocial-75.fr Pour rejoindre le Samu social : [email protected] – Pour trouver les antennes du Samu social dans la région Ile-de-France : www.samusocial-75.fr, rubrique « Qui sommes-nous ? », puis « En France et à l’étranger » et « Samu social en France ».– SOS Habitat et soins : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org, courriel : [email protected] Retrouvez le guide en téléchargement dans la rubrique « Guide cancer/Précarité » pour avoir toutes les coordonnées des structures.

– Les centres de santé. Anciennement appelés dispensaires, les centres de santé accueillent, à côté d’une population sans problème financier, les per-sonnes issues de milieux modestes ou défavorisés. Ils procurent des soins, mais n’assurent pas d’hébergement. L’Ile-de-France en compte plus de 300, gérés par des collectivités, des associations, des congrégations. La moitié d’entre eux se trouvent à Paris et en Seine-Saint-Denis. Les consultations y sont souvent sans rendez-vous et sont dispensées par plus de 1 000 médecins généralistes et 4 000 spécialistes (soins dentaires, gynécologiques, dermatologiques…).U Contact : pour avoir les coordonnées du centre de santé le plus proche de chez vous, adressez-vous au service Etudes et statistiques de la direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Ile-de-France, 58-62 rue de la Mouzaïa, 75019 Paris, tél. : 01 44 84 22 22, site : http://ile-de-france.sante.gouv.frMédecins du Monde Paris - Centre d’Accueil de Soins et d’Orientation, 62 bis avenue Parmentier - 75011 Paris - Tél : 01 43 14 81 81 - Fax : 01 47 00 75 53

– Aides et soins aux usagers de drogues. L’association SOS Drogue inter-national, membre du Groupe SOS (voir page 73), est la première association française de lutte contre les toxicomanies et d’aide aux usagers de drogues. Créée en 1984, elle est présente dans quatre régions et compte 13 structures en Ile-de-France, du point écoute (entretien anonyme et gratuit) au centre d’accueil et de soins spécialisés (hébergement et soins). Ces structures sont également ouvertes aux proches des personnes atteintes de toxicomanie. Le Centre 110 Les Halles, anonyme et gratuit, s’adresse spécifiquement aux personnes toxicomanes en situation de précarité : restauration, écoute, consul-

Le Centre régional d’information et de prévention sur le sida (Crips) est une mine d’informations, destinées aux jeunes fran-ciliens, sur le sida, les hépatites, l’édu-cation à la vie affective et sexuelle, les infections sexuellement transmissibles, les

drogues, les dépendances, le mal-être et les conduites à risque.

Contact : Crips Ile-de-France, Tour Montparnasse , 75015 Par i s , té l . : 01 56 80 33 33, site : www.lecrips-idf.net

Le Centre régional d’information et de prévention sur le sida

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 33

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tations médicales et accès aux traitements de substitution sont proposés.U Contacts :– SOS Drogue international : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org, courriel : [email protected] Pour retrouver la liste et les coordonnées des structures de l’association, voir sur le site, rubrique « Nos associations », puis « SOS Drogue international ».– Centre 110 Les Halles : 110 rue Saint-Denis, 75002 Paris, tél. : 01 55 34 76 20, courriel : [email protected]

Le logement

C onstruction  de  HLM,  réhabilitation  d’habitations,  accueil  en  loge-ment d’insertion… L’économie sociale et solidaire offre de nombreux 

services aux personnes à faibles revenus pour mieux se loger.

Les coopératives de HLm et les associations

Les coopératives de HLmSur les 158 organismes HLM d’Ile-de-France, 24 sont des sociétés coopéra-tives. Regroupées au sein de la Fédération nationale des sociétés coopératives de HLM, elles construisent des logements essentiellement mis à la vente, mais aussi à la location. Pour acquérir un logement dans ce cadre, il faut avoir des ressources annuelles inférieures aux plafonds des prêts locatifs intermé-diaires (PLI). Par exemple, celles d’une famille de quatre personnes doivent être inférieures à 63 517 euros en Ile-de-France et à 91 229 euros à Paris et dans les communes limitrophes (voir toutes les données à la rubrique « Pla-fonds », sur le site www.hlm.coop). Une des particularités des coopératives de HLM est l’accompagnement qu’elles proposent tout au long de l’accession à la propriété. Ainsi, lors de divorces, tous les membres des familles sont assurés d’être relogés.U Contact : Fédération nationale des sociétés coopératives de HLM, site : www.hlm.coop, rubrique « L’annuaire » pour trouver les sociétés coopératives de HLM d’Ile-de-France.

Les associations– Emmaüs France est un vaste réseau de structures actives en matière d’insertion, d’action sociale et de logement. En Ile-de-France, SOS Familles soutient des familles en difficulté, souvent surendettées, notamment en faci-litant les négociations avec les propriétaires. L’association Emmaüs propose un accompagnement social lié au logement, mais aussi de l’hébergement dans des logements d’insertion (en attente d’un logement définitif), des résidences sociales (pour personnes non autonomes) et des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (avec un suivi social rapproché).U Contacts :– Fédération SOS Familles : 1 passage Saint-Sébastien, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 67 92,

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

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courriel : [email protected], site : www.emmaus-france.org, rubrique « Contacts ».– Association Emmaüs : 32 rue des Bourdonnais, 75001 Paris, tél. : 01 44 82 77 20, site : www.emmaus.asso.fr, courriel : [email protected]

– Habitat et Humanisme achète et rénove des logements pour des per-sonnes en difficulté. Les familles logées sont accompagnées par un bénévole. Son antenne francilienne organise le logement de 341 familles sur la région. Par exemple, la résidence Saint-Joseph à Versailles (78) compte 22 logements pour personnes isolées, 17 studios pour étudiants boursiers et 3 logements pour familles en difficulté.U Contact : Habitat et Humanisme, 46-48 rue de Lagny, 93100 Montreuil, tél. : 01 55 86 86 86, site : www.habitat-humanisme.org, courriel : [email protected]

Loca’rythm est une agence immobilière asso-ciative à vocation sociale créée en 1995. La différence avec une agence classique ? Elle s’adresse à une population qui ne parvient pas à trouver de logement du fait de ses faibles revenus, travaille avec elle sur la recherche d’une location puis sur son maintien dans le logement loué. Sont concernées les personnes déjà suivies par un service social partenaire de l’association, accueillies dans un centre d’hébergement d’urgence ou en résidence sociale, en situation d’habitat indigne, précaire ou en surpeuplement. Les personnes retenues par Loca’rythm doivent participer à une forma-tion de 30 heures réparties sur deux mois, dans le cadre de l’« Atelier recherche logement ». Objectifs : connaître les droits et devoirs du locataire et du bailleur et monter un dossier pour trouver un logement.

Une fois la location trouvée, l’association assure un suivi qui permet d’anticiper les impayés, de régler les éventuels différends entre propriétaires et loca-taires afin d’éviter les expulsions. « Les bailleurs savent que les ménages que nous leur proposons sont suivis, ce qui permet d’accélérer les dos-siers », explique Cathie Cousin, chargée de mis-sion au sein de l’association. Sur les 58 ménages reçus en 2007, 36 ont pu être relogés.Loca’rythm travaille avec les bailleurs sociaux et gère aussi en propre 87 logements sur le secteur de la vallée de Montmorency, dans le Val-d’Oise, contre 96 en 2006. « Nous avons du mal à trou-ver de nouveaux propriétaires : il existe un contrat avec l’Etat qui accorde des réductions d’impôts pour les travaux dans des logements destinés à la location sociale. Quand ce contrat prend fin, ils récupèrent souvent leur bien pour le louer au prix du marché. » Pour un même deux-pièces, le loyer social s’élève à 290 euros, contre 560 euros au prix du marché. Loca’rythm ne manque pour-tant pas d’arguments pour convaincre : « Les propriétaires qui veulent faire des travaux béné-ficient toujours d’aides de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat. Nous proposons éga-lement une assurance sur les dégradations et sur les impayés, ainsi qu’un suivi social important. » Loca’rythm cherche des propriétaires d’appar-tements à loyer modéré dans le Val-d’Oise qui acceptent d’en confier la gestion. L. V.

Contact : Loca’rythm, 7 rue du Château-de-la-Chasse, 95390 Saint-Prix, tél. : 01 39 59 87 94, site : www.cpcvidf.asso.fr/page/loca_rythm.html, courriel : [email protected]

Loca’rythm, une agence immobilière pas comme les autreszoom

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Consommerautrement ◗

– Le mouvement Pact Arim pour l’amélioration de l’habitat propose des logements à loyer modéré. En 2006, l’Union régionale Pact Ile-de-France a permis l’adaptation de 14 529 logements à des personnes âgées ou handicapées, elle a assuré la gestion de 838 logements et a aidé près de 3 500 ménages dans leurs démarches administratives. L’Ile-de-France compte dix agences Pact Arim.U Contact : Union régionale Pact Ile-de-France, 14 av. Ledru-Rollin, 75012 Paris, tél. : 01 40 01 06 72, site : www.urpactarim-idf.org, courriel : [email protected]

– L’Union nationale pour l’habitat des jeunes (ex-UFJT) regroupe 70 structures et services en Ile-de-France, dont 64 foyers qui offrent 8 000 pla-ces destinées aux 16-30 ans, travailleurs, étudiants ou chômeurs. Elle mène également des actions en faveur de l’insertion, de la sécurité routière…U Contact : Union régionale Ile-de-France, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris,

tél. : 01 42 16 86 66, site : www.ufjtidf.org, courriel : [email protected]

– Habitats solidaires achète, réhabilite, rénove et gère des logements en Ile-de-France. Cette société coopérative d’intérêt collectif (Scic, voir page 89) a pour objectif d’améliorer les conditions d’insertion dans et par l’habitat pour les personnes et les familles exclues de l’accès au logement pour des raisons économiques et sociales. Elle a par exemple réalisé un centre maternel à Bobigny (93) qui comprend 25 places de crèche et un espace d’accueil pour femmes isolées avec enfants.U Contact : Habitats solidaires, 20 rue Clovis-Hugues, 75019 Paris, tél. : 01 45 80 57 16, courriel : [email protected]

– Le Programme autoproduction et développement social (Pades), créé en 1996, gère notamment aux Mureaux (78) 30 chantiers d’autoré-habilitation du logement, dans le quartier de Vigne blanche, et un jardin de développement social dans le quartier des Musiciens. Le jardin compte 40 parcelles individuelles, une parcelle pédagogique et une autre d’insertion. Un animateur et un travailleur social ont animé des ateliers d’apprentissage technique et des réunions thématiques (apprendre à entretenir son domicile, développer les liens sociaux dans le quartier) pour mener à bien ces deux projets. Aujourd’hui, le Pades réalise en partenariat avec le conseil régional un recensement de toutes les activités d’autoproduction en Ile-de-France afin d’accompagner et de soutenir de nouveaux projets.U Contact : Pades, 1 rue du Pré-Saint-Gervais, 93500 Pantin, tél. : 01 57 42 50 53, site : www.padesautoproduction.org, courriel : [email protected]

Les hébergements d’urgence

Les hébergements d’urgence s’adressent à deux publics, les femmes en difficulté, notamment victimes de violences conjugales, et les personnes sans abri. Pour une ou quelques nuits, elles y trouvent un lit, un repas, un accompagnement. Le centre fixe la durée maximale de l’hébergement qui 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

est gratuit, même si une participation symbolique peut être demandée pour les services supplémentaires (laverie, etc.). Ces structures ont vocation à orienter les personnes qu’elles accueillent vers des solutions d’hébergement de plus long terme, mais remplissent difficilement cette fonction en raison de la crise du logement en Ile-de-France. Entre 1999 et 2006, 3 300 places en hébergement d’urgence ont été créées dans la région pour les sans-abri, et plus de 1 000 pour les femmes en dif-ficulté. Le Samu social de Paris (voir page 32) et la Croix-Rouge assurent dans la région la gestion d’une grande partie des centres d’hébergement d’urgence existants.Des structures de  l’économie sociale et solidaire regroupées au sein de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion  sociale (Fnars) gèrent par ailleurs des centres d’hébergement et de réin-sertion sociale (CHRS) financés par l’aide sociale de l’Etat. Au nombre de 140 en Ile-de-France, ils ont vocation à accueillir les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés (économiques, familiales, de logement, de santé…) dans une optique de réinsertion. Cette mission passe d’abord par un hébergement d’une durée plus longue que dans les centres d’hébergement d’urgence, ainsi que par un suivi social, par un accompagnement vers un logement autonome, par des actions concernant la formation professionnelle et l’emploi, ce que ne proposent pas les centres d’hébergement d’urgence.U Contacts :– Les coordonnées des centres de la Croix-Rouge sont sur le site www.croix-rouge.fr, rubrique « Annuaire et contacts », recherche par département.– Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) Ile-de-France, pour connaître les centres sociaux, les lieux d’hébergement, etc., sur la région : Maison des associations de solidarités, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 43 15 80 10, site : www.fnarsidf.asso.fr, courriel : [email protected]

Pour équiper une maison avec du maté-riel écologique, une aide de l’Etat est dis-ponible sous la forme, pour les personnes imposables, d’un crédit d’impôt sur le revenu, ou, pour les personnes non impo-sables, de remboursement. Ces aides vont de 15 % à 50 % du prix du maté-riel installé. Pour les équipements solai-res, le conseil régional subventionne en complément le coût de la main-d’œuvre des installations de particuliers à hau-teur de 50 % du montant hors taxes, avec un plafond de 900 euros pour les capteurs thermiques et de 1 500 euros pour les capteurs photovoltaïques. Les installations de chauffe-eau solaire indi-

viduel, d’un système solaire combiné ou d’une pompe à chaleur géothermale sont également aidés par le Conseil Régio-nal. Par ailleurs, toutes les banques ont aujourd’hui l’obligation de proposer des prêts finançant des travaux d’économie d’énergie, tels que l’isolation des combles ou l’acquisition d’une pompe à chaleur. L’Ademe a établi un classement de ces écoprêts sur le site www.testepourvous.com (rubrique « Crédit »).

Pour en savoir plus : pour les aides régionales, voir sur le site de la région : www.iledefrance.fr, rubrique « Environnement » puis « Développer les énergies nouvelles ».

Des aides publiques pour une maison écologique

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 37

Consommerautrement ◗

– Pour la liste des CHRS d’Ile-de-France, consulter le fichier national des établissements sanitaires et sociaux sur http://finess.sante.gouv.fr, rubrique « Recherche libre » et choisir « CHRS » dans les « Catégories » d’établissements.

Réduire sa consommation d’énergie à domicile

Une partie de l’énergie que nous consommons l’est de manière totalement inutile. Par exemple, laisser son ordinateur en veille ou son chargeur de téléphone portable branché nécessite autant d’électricité qu’un réfrigéra-teur sur une année. Pour vous aider à réduire votre consommation d’énergie à la maison, des entreprises de l’économie sociale et solidaire proposent de nouveaux services. Ainsi, la Scic Pôle énergies renouvelables environ-nement (Peren) a développé un centre de conseils pour réaliser les projets 

Vous habitez en Seine-et-Marne et vous souhaitez installer un panneau solaire, mais vous ne savez pas vers qui vous tourner ? Ecosève, enseigne de la Scic Pôle énergies renouvelables environne-ment (Peren), a été créée en octobre 2007 pour lever ce frein au développement des énergies renouvelables. Son objectif : servir d’intermé-diaire entre la demande et l’offre en énergies renouvelables et en écoconstruction.Dans l’espace d’accueil situé dans le centre commercial de Chelles (Seine-et-Marne), votre projet est d’abord analysé gratuitement par les deux salariés de l’espace info-énergie financé par l’Agence de l’environnement et de la maî-trise de l’énergie (Ademe), indépendamment de toute logique commerciale. Si vous le souhaitez, l’expert d’Ecosève se déplace ensuite chez vous pour 150 euros : il étudie la faisabilité concrète du projet, son amortissement, le coût et les bénéfices des travaux… Il transmet ces données aux 30 entreprises associées d’Ecosève, qui restent en concurrence entre elles pour établir les devis. Industriels, fabricants et artisans, ils sont tous reconnus comme des professionnels

sérieux et expérimentés. Le client reste libre de contacter une entreprise extérieure à la coopérative. « Notre but est de voir les gens s’équiper : quelle que soit l’entreprise choisie, nous remboursons les 150 euros si les travaux sont réalisés. Ecosève touche un pourcentage de la facture finale si l’entreprise sélectionnée appartient à la Scic. Notre projet s’est bâti autour d’une éthique commerciale reconnue et appuyée par le territoire : la région, le départe-ment et la communauté de communes de Marne et Chantereine ont participé financièrement au développement de Peren », indique Vincent Gastaud, le fondateur de la Scic. Ecosève pro-pose également un centre de documentation en libre accès. Pour les entreprises associées, cette coopérative assure une vitrine commerciale, un travail d’information et de présélection des projets qu’elles n’ont ni le temps ni les moyens de mettre en place.Aujourd’hui, deux pompes à chaleur ont été installées et douze dossiers sont à l’étude. « Nous avons une quinzaine de visiteurs par jour. La Scic Peren est conçue pour être fran-chisable, à terme il faudrait que les 11,5 mil-lions de Franciliens puissent accéder facilement aux technologies vertes ! Nous pensons dupli-quer le concept de Peren sur la ville nouvelle de Sénart », explique Vincent Gastaud.

L. V.

Contact : Ecosève, centre commercial Chelles 2, av. du Gendarme-Castermant, 77500 Chelles, tél. : 01 60 20 24 31, site : http://peren.coop, courriel : [email protected]

Des énergies renouvelables pour les particulierszoom

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◗Consommerautrement

d’énergie renouvelable des particuliers (voir zoom ci-dessous). Dans le bâti-ment, des entreprises d’insertion proposent aux particuliers des solutions d’écoconstruction (isolation, matériaux naturels, énergies renouvelables), c’est le cas de l’association Apij Bat, à Saint-Denis (93). La coopérative d’activités et d’emploi (voir page 104) Alter Bâtir regroupe quant à elle depuis 2007 des entrepreneurs spécialisés dans l’écoconstruction.La Scic Enercoop vous permet de son côté d’être livré en électricité exclusivement issue d’énergies renouvelables (soleil, vent, biomasse…). Seul fournisseur d’électricité sous forme de société coopérative, Enercoop s’adresse aux particuliers, aux professionnels et aux collectivités locales partout en France. Depuis  l’ouverture du marché de l’électricité à  la concurrence en 2004, la Scic fournit plus de 1 500 consommateurs. Sur son site, vous trouverez notamment des conseils pour maîtriser votre dépense énergétique ou pour devenir votre propre producteur d’électricité.Enfin, de nombreuses associations proposent de l’éducation à l’environne-ment et mettent en place des actions de sensibilisation à destination du grand public. Par exemple, l’association Nature et Société, à Créteil (94), organise entre autres des croisières pédagogiques sur la Seine et la Marne autour du thème de l’eau.

Un écoproduit est un bien dont la fabrication a un impact moindre sur l’environnement que celui de ses concurrents traditionnels grâce aux matières premières utilisées (absence de produits dérivés du pétrole, par exemple), au processus de production plus économe en ressources ou à la plus grande capacité du produit à être recyclé ou biodégradé dans l’environnement. Pour les reconnaître, il existe de nombreux écolabels, dont les plus répandus sont le label NF-Envi-ronnement et l’Ecolabel européen. On retrouve ces certifications officielles sur des produits aussi variés que les enveloppes postales, les sacs plastique, les composteurs de jardin, les filtres à café ou les peintures murales.D’autres labels privés, souvent initiés par des ONG, comme le label Haute qualité environne-mentale (HQE) pour le bâtiment (voir page 75) ou le label Forest Stewardship Council (FSC) pour le bois, apportent des garanties sur des filières spécifiques. Le label FSC a été créé en 1993 par des entreprises forestières et des ONG environnementales. Il certifie les forêts gérées de manière durable (respect de l’envi-ronnement, de la biodiversité, des droits des populations locales…) et des entreprises de transformation qui utilisent du bois FSC. Le

second label qui distingue les produits issus de forêts gérées durablement est le PEFC (acro-nyme anglais pour Conseil paneuropéen de certification forestière). 85 400 hectares sont labellisés PEFC en Ile-de-France, soit plus de 34 % de la forêt régionale.Les entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire sont également impliquées dans le développement des écoproduits au travers des magasins qui les distribuent comme le réseau Biocoop (voir page 16).

Pour en savoir plus :– www.ecologie.gouv.fr/ecolabels : pour la liste des produits et des fabricants qui bénéficient des deux écolabels officiels.– « Acheter et consommer mieux » : guide pratique de l’Ademe accessible sur www.ademe.fr/particuliers, rubrique « Agir », puis « Je consomme ».– www.greenpeace.fr/foretsanciennes/bois.php3 : pour trouver tous les points de vente de bois FSC en France (sélection par départements).– www.pefc-france.org : vous y trouverez des informations sur la forêt en Ile-de-France dans l’espace destiné aux professionnels, rubrique « En direct des régions », puis « Ile-de-France ».

Comment reconnaître les écoproduits ?

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 39

Consommerautrement ◗

U Contacts :– Alter Bâtir : 16 rue d’Alsace-Lorraine, 75019 Paris, tél. : 01 42 01 89 59, site : http://alterbatir.blogspot.com, courriel : [email protected]– Apij Bat : 7 place Youri-Gagarine, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 29 73 70, courriel : [email protected] – Enercoop : 11 rue des Réglises, 75020 Paris, tél. : 0811 093 099, site : www.enercoop.fr, courriel : [email protected]– Nature et Société : Base régionale de plein air et de loisirs de Créteil, rue Jean-Gabin, 94000 Créteil, tél. : 01 48 98 98 03, site : www.natsoc.asso.fr, courriel : [email protected] Pour aller plus loin :– En Ile-de-France, 29 espaces info-énergie mis en place par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et les collectivités locales vous permettent d’accéder à toutes les informations utiles pour engager des démarches d’économie d’énergie. Leurs coordonnées sont disponibles sur le site http://ile-de-france.ademe.fr, rubrique « Espaces info-énergie ».

La culture et les médias

G estion d’équipements, production d’artistes, organisation de festivals, animation d’une radio ou d’une télé…, l’économie sociale et solidaire 

est très présente dans le secteur culturel, notamment sous la forme associa-tive. Un phénomène logique car la culture repose sur l’initiative individuelle ou collective, tout en étant une activité très largement non lucrative. Dans un univers culturel qui  tend à  se  rapprocher de  la  logique marchande,  la présence forte de l’économie sociale et solidaire est garante du respect de valeurs comme la démocratisation de  la culture ou le  lien entre  insertion professionnelle et activité artistique.C’est pour affirmer ces valeurs que l’Union fédérale d’intervention des struc-tures culturelles (Ufisc) a publié un manifeste pour une autre économie de l’art et de la culture. Dans ce manifeste, les 1 500 structures de développement artistique et culturel regroupées au sein des onze fédérations de production et de diffusion de spectacles qui composent l’Ufisc s’engagent à défendre une gestion désintéressée et indépendante, un fonctionnement coopératif dans et entre les structures, mais aussi à combattre la prédominance des logiques de marché dans l’attribution des ressources dédiées à l’art et à la culture. Face au risque d’homogénéisation, elles s’engagent également à créer des lieux propices pour une offre culturelle et artistique diversifiée, dans le respect des différentes formes d’expression.U Contacts : – Ufisc : 221 rue de Belleville, 75019 Paris, site : www.ufisc.org, courriel : [email protected] Le manifeste est en ligne sur le site.– L’Association régionale d’information et d’action musicale (Ariam) en Ile-de-France : 9 rue La Bruyère, 75009 Paris, tél. : 01 42 85 45 28, site : www.ariam-idf.com Cette association fait le lien entre professionnels et amateurs de musique. La rubrique « Annuaire » de son site permet de trouver toutes les structures musicales de la région.– La Coordination des fédérations et associations de culture et de communication d’Ile-de-France (Cofacrif), site : www.cofacrif.asso.fr, et la Coordination des associations

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

de développement économique culturel et social en Ile-de-France (Cadecsif), site : www.cadecsif.asso.fr Leurs sites permettent d’accéder à ceux de fédérations d’associations culturelles.

La musique

Les festivalsL’Ile-de-France offre toute l’année une vaste palette de festivals. La fédération France festivals en dénombre 13 dans la région, pour 88 sur tout le territoire. Elle en donne la liste sur son site. Parmi eux, le Festival de Saint-Denis (93), du 29 mai au 27 juin 2008, celui du Vexin, entre mai et juillet 2008, ou encore celui d’Ile-de-France dont l’association est portée depuis trente ans par le conseil régional. Le festival d’Ile-de-France se déroule chaque année aux mois de sep-tembre et d’octobre et propose une grande variété de concerts dans des lieux du patrimoine francilien, souvent inaccessibles en dehors de cet événement.Solidays, organisé par l’association Solidarité sida, a lieu tous les ans sur l’hippodrome de Longchamp. Il a trois vocations : sensibiliser les jeunes sur les risques du sida, aider les malades du sida et leur famille et dénoncer les injustices dans l’accès aux traitements. Le festival soutient plus de 120 asso-ciations à travers le monde.De nombreux festivals sont portés par des associations. A titre d’exemple, le festival Ta parole, de Montreuil, organisé par l’association Bolondokhaza, a lieu tous les ans et réunit des artistes de la scène indépendante. L’association diffuse des chansons produites par ces artistes et elle organise des repas-chansons une fois par mois.U Contacts :– Fédération France festivals : Hôtel de Massa, 38 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris, tél. : 01 56 81 01 05, site : www.francefestivals.com, courriel : [email protected]– Festival d’Ile-de-France : www.festival-ile-de-france.com – Solidays : Solidarité sida, 16bis av. Parmentier, 75011 Paris, tél. : 01 53 10 22 22, site : www.solidays.org, courriel : info@solidarité-sida.org– Association Bolondokhaza : 56 rue de la Réunion, 75020 Paris, tél. : 01 40 09 28 45, site : www.festivaltaparole.org, courriel : [email protected]

Les équipementsVoici une liste des acteurs de l’économie sociale et solidaire qui développent et promeuvent une autre économie de la musique.

– Atla : école de musiques actuelles, cette société coopérative d’intérêt col-lectif (Scic) est la première coopérative culturelle de Paris. Dans un espace de 1 500 m2, elle propose formations professionnelles, stages, cours à la carte, éveil musical pour les petits et cours de musique pour les plus grands, des soirées et des concerts…U Contact : Atla, 12 villa de Guelma, 75018 Paris, tél. : 01 44 92 96 36, site : www.atla.fr, courriel : [email protected]

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 41

Consommerautrement ◗

– La Bellevilloise : première coopérative parisienne, fondée en 1877,  La Bellevilloise est aujourd’hui un lieu d’activités artistiques et événemen-tielles. Sur trois étages, cet espace propose des concerts, spectacles, festivals, projections… et un café-restaurant.U Contact : La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, 75020 Paris, tél. : 01 53 27 35 77, site : www.labellevilloise.com, courriel : [email protected]

– FairPlayList : association qui diffuse des compilations musicales pour faire connaître les musiciens de la scène parisienne originaires de différents conti-

Vous êtes tombé nez à nez avec des hommes-singes en cage devant la gare Montparnasse l’année dernière ? C’était de l’art de rue, programmé par la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) De rue et de cirque, qui valorise depuis 2005 les arts de la rue et le cirque contemporain en Ile-de-France.Les arts de rue n’entrent pas dans les lieux dédiés au spectacle : à côté des théâtres officiels et des scènes tradi-tionnelles, ils préfèrent l’espace public, couvert ou ouvert. « En mai 2008, nous avons convié le public dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne autour du thème de l’autre et de la différence », explique Rémy Bovis, gérant de la Scic. Autre

projet pour 2008, la journée « Destina-tion inconnue » emmènera son public dans la grande couronne, autour d’une réflexion sur le rapport Paris-périphérie et urbain-rural.De rue et de cirque ne s’insère pas dans une logique événementielle de festival, sur des temps courts et définis, mais pré-fère un temps de programmation large. « En 2007, nous avons passé quatre semaines dans le quartier Edgar-Quinet, dans le 14e arrondissement de Paris, avec du théâtre invisible, des représen-tations… Grâce à cette inscription dans le temps, le public se familiarise avec l’art de rue et se l’approprie. »Subventionnée à 90 % par la mai-rie de Paris et la région, la Scic compte aujourd’hui 13 compagnies et 17 artistes, avec lesquels elle fixe la programmation. Elle se charge de la communication vers le public et organise tous les ans un « Vil-lage de cirque » qui regroupe des troupes de cirque contemporain. Dans la forme, cette activité est plus classique, avec des représentations programmées, payantes et sous chapiteau. Seule structure per-manente de diffusion des arts de rue et de cirque contemporain en Ile-de-France, son action est reconnue : la mairie de Paris met aujourd’hui à sa disposition l’ancienne gare Masséna, dans le 13e arrondissement, qui servira de laboratoire et d’espace de travail pour les troupes et les artistes de la coopérative. L. V.

Contact : De rue et de cirque, 211 av. Jean-Jaurès, 75019 Paris, tél. : 01 46 22 10 43, site : www.2r2c.coop

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42 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

nents. Elle imagine des critères de commerce équitable pour la filière musicale comme des pochettes de CD en matériaux recyclés et recyclables, une juste rémunération des artistes… Musique, équité et écologie se retrouvent dans sa première compilation, Le son de Ménilmontant.U Contact : FairPlayList, 17 rue Moret, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 72 52, site : www.fairplaylist.org

– mains d’œuvres : cette association concentre dans une ancienne usine 19 studios de musique, une salle d’exposition, une salle de concert, un restaurant, un studio de danse, un gymnase, des salles de conférences et de réunion… Musique, arts visuels et numériques, danse, théâtre, elle accompagne des artistes « émergents » et propose des actions citoyennes reliant l’art à la société.U Contact : Mains d’œuvres, 1 rue Charles-Garnier, 93400 Saint-Ouen, tél. : 01 40 11 25 25, site : www.mainsdoeuvres.org

– Le Plan : salle de concerts à la programmation variée (rock, pop, jazz, reg-gae…), restaurant de cuisine familiale et traditionnelle, cette association est aussi une entreprise d’insertion par l’activité économique.U Contact : Le Plan, 1 rue Rory-Gallagher, 91130 Ris-Orangis, tél. : 01 69 02 09 19, site : www.leplan.com, courriel : [email protected]

Les équipements pour les arts vivants et les arts plastiques

– L’Abricadabra : sur la péniche Antipode arrimée sur le Bassin de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, la compagnie de théâtre Abri-cadabra, sous statut associatif, vous propose des spectacles pour enfants et adultes, des concerts, des cours de théâtre, une buvette avec des produits issus du commerce équitable. Vous pouvez également louer la péniche, équipée son et lumière, avec bar et terrasse.U Contact : Compagnie Abricadabra Théâtre, 69 quai de la Seine, 75019 Paris, tél. : 01 40 03 03 84, site : http://abricadabra.nerim.net, courriel : [email protected]

– Actes if : cette association est un réseau solidaire de 19 lieux culturels franciliens allant du café littéraire (le Bouquin affamé, à Clichy) à l’équipe-ment culturel flottant (Petit bain, à Paris), en passant par le théâtre (L’Atelier du plateau, à Paris).U Contact : Réseau Actes if, 25bis rue de Romainville, 75019 Paris, tél. : 01 44 53 00 44, site : www.actesif.com, courriel : [email protected]

– L’Atelier en commun : cette association est un centre de pratiques artis-tiques indépendant pour les arts plastiques et les arts vivants. Un maximum de 100 artistes peut travailler sur les 1 500 m² en autogestion. Il suffit de prendre 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 43

Consommerautrement ◗

un ticket d’entrée pour la journée, le mois, etc.U Contact : L’Atelier en commun, 100 rue de Charenton, 75012 Paris, tél. : 01 46 28 80 94, site : http://atelierencommun.free.fr

– Un sourire de toi et j’quitte ma mère : plate-forme d’échanges qui assure la promotion des artistes par l’organisation d’expositions et de rencon-tres. Depuis 1992, cette association propose des formations pour les artistes et met à leur disposition des outils d’information et de communication.U Contact : Un sourire de toi et j’quitte ma mère, 4 rue du Buisson-Saint-Louis, 75010 Paris, tél. : 01 42 08 20 01, site : www.unsouriredetoi.com

Le cinéma

– L’Agence du court métrage : association créée en 1983 par un groupe de professionnels du cinéma, elle a pour objet la promotion du court métrage en France. Intermédiaire entre ceux qui font ces films et ceux qui les montrent, elle permet à tout court métrage d’être proposé et éventuellement programmé en salles. Elle comprend aussi un pôle « éducation » qui propose des ateliers de programmation pour des enfants âgés de 8 ans et plus, dans le cadre scolaire ou non, et des formations pour enseignants et animateurs.U Contact : Agence du court métrage, 2 rue de Tocqueville, 75017 Paris, tél. : 01 44 69 26 60, site : www.agencecm.com, courriel : [email protected]

– L’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) : créée en 1992 en réaction à l’uniformisation de la diffusion cinématographique, elle est composée de cinéastes qui soutiennent les films d’autres cinéastes, français ou étrangers. Plus de 340 films, avec ou sans distributeur, ont ainsi bénéficié de l’appui de l’association. Celle-ci se charge d’assurer leur promotion auprès de 150 salles indépendantes, d’y animer des débats sur les films, etc.U Contact : Acid, 14 rue Alexandre-Parodi, 75010 Paris, tél. : 01 44 89 99 48, site : www.lacid.org, courriel : [email protected]

– L’Association française des cinémas d’art et d’essai (Afcae) : réseau de plus de 1 000 cinémas en France, cette association défend depuis 1955 le pluralisme et l’indépendance du cinéma. Elle mène une politique de soutien aux films d’auteurs en permettant leur diffusion et développe des actions de formation auprès du public. Elle organise tous les ans à Cannes les rencontres Art et essai, qui réunissent 400 exploitants autour de neuf films sélectionnés, afin de favoriser leur sortie en salles.U Contact : Afcae, 12 rue Vauvenargues, 75018 Paris, tél. : 01 56 33 13 20, site : www.art-et-essai.org, courriel : [email protected] Retrouvez tous les cinémas d’art et d’essai sur le site, dans la rubrique « Les salles ».

– L’oroleis : cette association se donne pour mission de permettre et de développer la pratique des techniques de l’audiovisuel et de la communica-

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

tion. Elle produit des documentaires à vocation pédagogique, mis à disposition d’associations, par exemple dans le cadre de campagnes de sensibilisation. Elle réunit un millier de jeunes tous les ans lors de son concours vidéo « Regards jeunes sur la cité ». Elle propose aussi des ateliers vidéo et des formations à l’audiovisuel à destination des associations.U Contact : Oroleis de Paris, 23 rue Dagorno, 75012 Paris, tél. : 01 53 02 98 00, site : www.oroleis-paris.org, courriel : [email protected]

– Périphérie : centre de création cinématographique en Seine-Saint-Denis, cette association soutient les réalisateurs, notamment de documentaires, en leur fournissant une aide technique, mais aussi une résidence pendant le montage et la post-production. Elle organise chaque année des Rencontres du cinéma documentaire et anime un pôle d’éducation à l’image (interven-tions dans les établissements scolaires et stages de formation).U Contact : Périphérie, 87bis rue de Paris, 93100 Montreuil, tél. : 01 41 50 01 93, site : www.peripherie.asso.fr, courriel : [email protected]

– Le Festival international du film court de Paris : porté par l’asso-ciation Paris tout court, il réunit chaque année depuis cinq ans des courts  métrages dans une programmation internationale. Autour d’invités, de ren-contres, d’avant-premières, l’édition 2007 s’est déroulée sur huit jours dans quatre salles parisiennes avec plus de 200 courts métrages programmés.U Contact : Paris tout court, 19 rue Moret, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 38 84, site : www.paristoutcourt.org, courriel : [email protected]

– Le Festival international de films de femmes de Créteil et du Val-de-marne : créé il y a trente ans, il propose chaque année plus de 50 films inédits produits par des femmes du monde entier, et organise des compéti-tions, des débats, des expositions…U Contact : Festival international de films de femmes, Maison des Arts, place Salvador-Allende, 94000 Créteil, tél. : 01 49 80 38 98, site : www.filmsdefemmes.com, courriel : [email protected]

Les cafés associatifs et cafés débats

Au printemps 2008, les cafés associatifs de Paris se sont dotés d’une fédéra-tion pour assurer leur pérennité et développer de nouveaux lieux. Les cafés associatifs associent les habitants de leur quartier à leurs projets et couplent activités de loisir et lien social. Le café associatif de la Commune libre d’Aligre (12e), le Barbizon (13e), le Cafézoïde (19e), le Moulin à Café (14e) et le Petit Ney (18e) figurent parmi les premiers adhérents.

U Contacts :  Le Barbizon- Les Amis de Tolbiac,141 rue de Tolbiac 75013 ParisLe Cafézoïde, 92bis quai de la Loire 75019 Paris

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 45

Consommerautrement ◗

La Commune, le café associatif de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre 75012 ParisLe Moulin à Café, association café associatif Pernety, 8 rue Léonie 75014 ParisLe Petit Ney, 10 avenue de la Porte Montmartre, 75018 Paris

L’accès à la culture pour tous

La maîtrise de la lecture et de l’écriture est essentielle pour accéder à la culture. L’illettrisme, qui concerne les personnes ayant été scolarisées mais qui ne maîtrisent pas les connaissances de base, touche 460 000 personnes en Ile-de-France. L’association Ici et là et l’Association de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme (Alcia) sont les deux centres de ressources qui regroupent les structures franciliennes de lutte contre l’illettrisme. Par exemple, le réseau Retravailler propose sur toute la région des formations aux savoirs fondamen-taux tels que « Communiquer en français » et « Optimiser sa communication écrite et/ou orale ».U Contacts :

– Alcia compte deux antennes : 18 rue Saint-Liesne, 77000 Melun et rue Charpy, 94000 Créteil, tél. : 01 64 52 05 03 ; site : www.alcia.eu, courriel : [email protected] L’association prend également en charge le numéro indigo d’Illettrisme info service, à destination des personnes directement ou indirectement concernées par ce problème : 0820 33 34 35.

– Ici et là : Immeuble Le Mazière, rue René-Cassin, 91000 Evry, tél. : 01 69 36 00 60, courriel : [email protected]

– Retravailler Ile-de-France : 34 rue Balard, 75015 Paris, tél. : 01 45 58 23 09, site national : www.retravailler.org, courriel : [email protected]

– Agence nationale de lutte contre l’illettrisme : vous trouverez sur le site Internet de l’Agence, www.anlci.fr, les organismes et les formations de la région, rubrique « En région », puis « Annuaire des services ».

Par ailleurs, des associations concilient aide sociale et diffusion culturelle :

– Accès culture : association qui œuvre depuis 1990 pour une culture accessible aux personnes handicapées. Par différentes méthodes, dont le surtitrage individuel, l’audiodescription, le langage des signes, elle permet aux non-voyants et aux malentendants d’accéder aux pièces et opéras joués dans huit établissements parisiens partenaires.U Contact : Accès culture, 16 rue Beautreillis, 75004 Paris, tél. : 01 53 65 30 74, site : www.accesculture.org

– Fédération nationale des associations de bibliothèques en éta-blissements hospitaliers et à domicile (Fnabeh) : grâce à des bénévoles, elle permet à des personnes malades d’accéder aux livres. Pour les adresses dans les différentes villes qui disposent d’une association, contacter la Fnabeh à Paris au 01 43 45 44 39 ou aller sur le site www.fnabeh.org, rubrique « Liste des associations ».

– Fédurok : cette fédération du secteur des musiques actuelles mène une politique de développement culturel en milieu carcéral. Dans le cadre de la Fête de la musique 2007, elle a organisé une programma-

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

tion musicale dans quinze établissements pénitentiaires, dont quatre en Ile-de-France.U Contact : Fédurok, 11 rue des Olivettes, 44000 Nantes, tél. : 02 40 48 08 85, site : http://fsj.la-fedurok.org, courriel : [email protected]

– Le Plus petit cirque du monde est une école des arts du cirque située dans le quartier des Blagis, à Bagneux (92), depuis 1992. Association ouverte à tous, elle intervient plus spécifiquement auprès de jeunes issus de familles défavorisées pour retrouver et développer un esprit de collaboration, de créa-tion, de respect autour des nombreux ateliers proposés.U Contact : Le Plus petit cirque du monde, Centre régional des arts du cirque, 7 rue Edouard-Branly, 92220 Bagneux, tél. : 01 46 64 93 62, site : www.petitcirque.org, courriel : [email protected]

Les médias associatifs

Les radios associativesL’Ile-de-France compte une vingtaine de radios associatives membres de la Fédération des radios associatives d’Ile-de-France. Ainsi, Aligre FM 93.1, créée en 1981, structure sa programmation autour de trois grands axes : société (éducation, santé, environnement, économie, etc.), culture (littérature, arts, spectacles…) et musique (tous  les genres, avant-garde et créations). Elle émet à Paris et dans une périphérie de 70 kilomètres autour de la capitale. Autre exemple, celui de Fréquence Paris plurielle, radio généraliste, créée en 1992, qui diffuse 24 heures sur 24 sur la bande FM 106.3. Elle compte une centaine d’émissions politiques, sociales, culturelles et musicales et des programmes bilingues pour 14 communautés.U Contacts :

– Fédération des radios associatives d’Ile-de-France : 27bis rue du Progrès,

93100 Montreuil, tél. : 01 48 18 00 18, site : www.fradif.org– Aligre FM 93.1 : 42 rue de Montreuil, 75011 Paris, tél. : 01 40 24 28 28, site : http://aligrefm.free.fr/Aligre/index.php, courriel : [email protected]– Fréquence Paris plurielle : 45 rue d’Aubervilliers, 75018 Paris, tél. : 01 40 05 06 01, site : www.rfpp.net, courriel : [email protected]

Les télévisions associativesTélé Bocal est une chaîne de télévision régionale associative née en 1995. Elle se définit comme une télévision de proximité originale, engagée dans les mouvements sociaux et militants. Elle va partager son canal de diffusion avec les chaînes Demain TV, BDM TV et Cinaps TV. Citons également Métazone TV, télévision associative parisienne, Riv’Nord, média local participatif de Saint-Denis (93), Vidéo sur Marne, qui diffuse tous les trimestres dans des lieux publics de Champigny-sur-Marne (94) une revue audiovisuelle indépendante, et Vidéon, association qui produit des films et des émissions télévisuelles de proximité à Evry (94).

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 47

Consommerautrement ◗

U Contacts :

– Télé bocal : 12 villa Riberolle, 75020 Paris, tél. : 01 43 48 02 08, site : www.telebocal.org, courriel : [email protected]– Métazone TV : site : www.metazonetv.org– Riv’Nord : site : http://rivnord.viabloga.com– Vidéo sur Marne : site : http://videosurmarne.automasites.net– Vidéon : site : www.videontv.org

L’accès au numériqueAvec le développement d’Internet et des nouvelles technologies, une nouvelle fracture sociale a vu le jour : celle du numérique. De nombreux publics n’ont pas accès à une connexion Internet, ce qui les éloigne de tout un éventail de services et d’informations proposés en ligne et introduit une nouvelle inégalité dans le savoir.De nombreuses associations proposent grâce à des animateurs bénévoles un accès libre à Internet, des cours d’initiation et/ou de perfectionnement au traitement de texte, à la navigation sur le Web, à la création de sites. C’est  le cas, par exemple, de l’association Rencontres  informatiques d’Orgerus (78) ou du Club informatique et multimédia d’Epinay-sur-Orge (91). Certaines associations sont également des relais de politiques publiques destinées à lutter contre la fracture numérique. Elles sont alors labellisées Cyberbases (par  la Caisse des dépôts et consignations) ou Espaces culture multimédia (par le ministère de la Culture et de la Com-munication). Il existe 45 cyberbases et 10 espaces culture multimédia en Ile-de-France, comme Le Cube, porté par l’association ART3000 (92). Cet espace de 700 m2 entièrement dédié au numérique est ouvert à tous les publics. Vous y trouverez, entre autres, un espace de huit ordinateurs en accès libre (gratuit avec l’adhésion ou forfait journée de 3 euros). Ini-tiation, rendez-vous personnalisés, conseils y sont également proposés.U Pour retrouver l’ensemble des 433 espaces publics numériques dans la région :– L’Agence régionale des technologies et de la société de l’information (Artesi) Ile-de-France est l’association qui promeut le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur le territoire francilien. Elle a réalisé une carte interactive qui recense tous les espaces publics numériques (EPN) de la région, avec leurs coordonnées. Vous pouvez la retrouver sur le site www.artesi.artesi-idf.com, rubrique « Observatoire », puis « Cartographie des espaces publics numériques en Ile-de-France ». Coordonnées : Artesi Ile-de-France, 55 rue Brillat-Savarin, 75013 Paris, tél. : 01 53 85 92 20.– Rencontres informatiques d’Orgerus : place des Halles, 78910 Orgerus, tél. : 01 34 87 20 31, site : http://rio.orgerus.org– Club informatique et multimédia : rue de Bellevue, 91360 Epinay-sur-Orge, site : www.cime91.asso.fr – Le Cube : 20 cours Saint-Vincent, 92130 Issy-les-Moulineaux, tél. : 01 58 88 30 00, site : www.lesiteducube.com, courriel : [email protected]– Bellinux : www.bellinux.org, une association qui promeut notamment les logiciels libres.

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

L’éducation populaire

C omme tous les mouvements de l’économie sociale, les associations d’édu-cation populaire sont nées au XIXe siècle. Leur conviction commune : 

il  n’y  a  pas  de  progrès  possible  sans  éducation  au  sens  large.  Leurs  actions concernent donc les enfants, en complément de l’enseignement délivré dans le système scolaire, aussi bien que les adultes, dans un souci de démocratisation des savoirs et de la connaissance. Par l’éducation populaire, c’est l’apprentissage de la citoyenneté qui est visé via l’intégration à un groupe, l’écoute et la prise de parole. Si certaines associations oublient parfois leur objectif premier d’édu-cation citoyenne, les valeurs clés demeurent : formation tout au long de la vie, participation, émancipation des personnes, et, plus largement, la transformation sociale. L’éducation populaire n’est pas un secteur d’activité, mais une démar-che. Vous trouverez ci-dessous certaines fédérations régionales de mouvements généralistes, ruraux, de jeunesse ou encore en lien avec l’Education nationale ; des associations d’éducation populaires sont également présentes ailleurs dans ce guide. Ainsi de  l’Union française des centres de vacances (voir page 59), 

Vos enfants n’ont jamais vu de cochon « pour de vrai » ? Henriette se fera un plaisir de leur montrer son groin rose et ses grandes oreilles tombantes. La mascotte de la ferme pédago-gique d’Ecancourt (95) partage la vedette avec un cheval de trait, un âne, une vache, des chèvres, des moutons, des poules… Depuis bientôt trente ans, l’association Ville-Campagne Cergy-Vexin crée un lien entre les ruraux et les citadins franciliens au travers de l’éducation à l’environnement et au monde agricole qu’elle propose dans sa ferme pédagogique. En 2007, elle a accueilli 20 000 enfants, de la maternelle au primaire, pour des demi-journées d’animation autour du milieu agricole, de l’environnement et du développement durable. Le plus souvent à l’initiative de leur instituteur, les petits citadins

découvrent la traite des vaches, la tonte des moutons, la fabrication du pain et du fromage… Cette ferme de sept hectares dispose égale-ment d’un gîte de groupes qui reçoit des classes entières pour une semaine en pension complète afin de construire de vrais projets pédagogiques. « Avec notre rayonnement sur toute l’Ile-de-France, nous sommes complets presque six mois à l’avance ! », se félicite Benjamin Canon, direc-teur de l’association. Visiter la ferme n’est pas réservé aux seuls enfants : en accès libre, elle est devenue un lieu de rendez-vous pour les promeneurs qui s’y attardent avant de se balader dans la forêt de l’Hautil située à proximité. Animations, hébergements et vente des produits de la ferme permettent à l’association d’employer douze per-sonnes, dont cinq animateurs. Aujourd’hui par-tenaire du parc naturel régional du Vexin pour mettre en place des jardins pédagogiques dans quatre écoles, l’association diversifie son acti-vité : interventions à l’extérieur, animations pour adultes, formation d’animateurs… L. V.

Contact : Ville-Campagne Cergy-Vexin, Ferme d’Ecancourt, cour Murier, 95280 Jouy-le-Moutier, tél. : 01 34 21 17 91, site : www.villecampagne.org, courriel : [email protected]

Apprendre à la ferme pédagogique d’Ecancourtzoom

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Consommerautrement ◗

dans les domaines du tourisme et de la formation, ou de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (voir page 35), dans le domaine du logement.

Les mouvements généralistes

– La Ligue de l’enseignement,  créée en 1866,  s’inscrit dans  le mouvement d’éducation populaire. En Ile-de-France, elle  regroupe à elle seule 2 500 associations, qui comptent 60 000 adhérents. Elle comprend, entre autres, l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep), qui représente la moitié de ses associations affiliées, et l’Union française des œuvres  laïques d’éducation physique (Ufolep). Ses activités sont multiples, du sport à l’accompagnement scolaire, en passant par la culture, la défense des droits des citoyens… La fédération du Val-de-Marne est la plus importante au niveau national en nombre de salariés (2 700 en 2007) et d’activité économique (90 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007). Les coordonnées des associations locales sont disponibles auprès des huit fédérations départementales et de la délégation régionale.U Contact : Ligue de l’enseignement région Ile-de-France, 3 rue Récamier, 75007 Paris, tél. : 01 43 58 97 31, courriel : [email protected], site national : www.laligue.org, rubrique « Coordonnées » pour trouver les fédérations départementales.

– Les maisons des jeunes et de la culture (mJC) proposent des activités culturelles et sportives aux jeunes dans une logique d’approfondissement du lien social. On en dénombre 119 en Ile-de-France, réparties sur les huit dépar-tements de la région. Elles sont regroupées au sein de la fédération régionale des maisons des jeunes et de la culture d’Ile-de-France. Vous trouverez sur son site Web toutes les MJC de la région dans la rubrique « Annuaire des MJC ».U Contact : Fédération régionale des MJC d’Ile-de-France, 54 bd des Batignolles, 75017 Paris, tél. : 01 43 87 66 83, site : www.mjc-idf.asso.fr, courriel : [email protected], site national : www.ffmjc.org

– Les 171 centres sociaux et socioculturels d’Ile-de-France sont des lieux d’accueil ouverts à tous et agréés par les caisses d’allocations familiales (CAF). Ils proposent une aide aux familles (groupes de parole, jeux de société, aide sociale), aux jeunes et aux personnes âgées, ainsi que des animations de quartier.U Contact : Fédération des centres sociaux et socioculturels de France, 10 rue Montcalm, BP 379, 75869 Paris Cedex 18, tél. : 0825 826 244, site national : www.centres-sociaux.asso.fr Pour retrouver tous les centres de la région : rubrique « Notre réseau », puis « Les fédérations locales ».

– La fédération régionale Léo Lagrange compte 55 structures en Ile-de-France. Elle mène une action éducative et d’insertion pour tous les publics, qui passe par l’animation et la formation, grâce à ses neuf instituts de formation.U Contact : Etablissement régional Léo Lagrange Ile-de-France, 153 av. Jean-Lolive,

50 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

93695 Pantin Cedex, tél. : 01 48 10 65 64, site national : www.leolagrange-fnll.org, rubrique « Associations », puis « Annuaire géographique ».

L’éducation populaire en milieu rural– Le mouvement des foyers ruraux est axé sur la valorisation des territoires. Cela passe par la mise en place d’expositions, la protection de l’environnement, la mise en valeur du patrimoine local, la gestion de struc-tures d’hébergement touristique, etc., qui peuvent donner lieu à la création d’activités d’insertion pour personnes en difficulté (voir page 90). Le mou-vement compte trois fédérations départementales en Ile-de-France, dans les Yvelines, le Val-d’Oise et en Seine-et-Marne, où la fédération compte plus de 50 foyers ruraux regroupant des activités sportives et socioculturelles.U Contact : Fédération des foyers ruraux d’Ile-de-France, Urif Ile-de-France, 18 rue Pasteur, 77370 Nangis, tél. : 01 64 08 03 34, courriel : [email protected], site national : www.mouvement-rural.org, rubrique « Sur le terrain ».

– Le mouvement rural de jeunesse chrétienne (mRJC), anciennement JAC (pour Jeunesse agricole catholique), a été créé en 1929. C’est l’un des deux mouvements chrétiens (avec les Scouts) de l’éducation populaire. Il pro-pose des actions dans les domaines de l’éducation (formations, débats locaux), de l’emploi (ateliers itinérants en milieu rural) et de l’agriculture (aides et réunions de jeunes et futurs agriculteurs). Coordonnées des 20 équipes locales auprès de la délégation régionale.U Contact : MRJC, Maison de la zone verte, 4 rue de l’Eglise, 91150 Châlo-Saint-Mars, tél. : 01 64 95 40 71, site national : www.mrjc.org, rubrique « Qui sommes-nous ? », puis « Contacts ».

Les mouvements de jeunesse– Jeunesse au plein air (JPA) : réseau laïque qui gère de nombreux centres de vacances. La fédération s’adresse aussi aux enseignants pour que son action se fasse en complémentarité de l’éducation scolaire.U Contact : JPA, 21 rue d’Artois, 75008 Paris, tél. : 01 44 95 81 20, site : www.jpa.asso.fr, courriel : [email protected]

Commerce équitable, solidarité internationale, développement durable, droits de l’homme… Si ces mots restent pour vous des concepts flous, l’éducation au développement et à la solidarité internationale est là pour les clari-fier ! Inscrite au programme de l’enseignement scolaire depuis 1981, elle vise à mieux faire connaître les mécanismes qui génèrent les inégalités dans le monde et les alternatives pour y remédier. Le réseau associatif Ritimo

regroupe dans la région six centres de docu-mentation et dix relais qui vous proposent des informations, des animations et des formations sur ces thèmes.

Contact : Ritimo, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris, courriel : [email protected], site : www.ritimo.org Pour retrouver les coordonnées des centres de documentation et des relais régionaux, voir rubrique « Ritimo dans votre région ».

L’éducation à la solidarité internationale

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 51

Consommerautrement ◗

– Les éclaireuses et éclaireurs de France (EEDF) : mouvement de scoutisme laïque qui propose des activités de groupes aux 6-25 ans pour leur donner le sens de la collectivité et des responsabilités. Il compte cinq groupes locaux en Ile-de-France, dont les coordonnées se trouvent sur le site national, www.eedf.asso.fr, rubrique « Coordonnées ».U Contact : siège national d’EEDF, 12 place Georges-Pompidou, 93160 Noisy-le-Grand, tél. : 01 48 15 17 66.

– Les éclaireuses et éclaireurs unionistes de France : ce mouvement pro-testant de scoutisme est ouvert à tous, de 8 à 19 ans. L’Ile-de-France compte une trentaine de groupes, encadrés par des responsables bénévoles. U Contact : retrouver leurs coordonnées sur le site www.eeudf.org, rubrique « Trouver un groupe local près de chez vous ».

– Les éclaireuses et éclaireurs israélites de France : ce mouvement israélite du scoutisme français est ouvert aux jeunes de 8 à 17 ans. Encadrés par des animateurs bénévoles, ils participent aux veillées et aux camps organisés autour d’activités ludiques et formatrices. U Contact : pour retrouver les coordonnées des 25 groupes locaux en Ile-de-France, www.eeif.org, rubrique « Les groupes locaux ».

– Les Scouts et guides de France veulent développer chez les jeunes le sens de l’initiative et du partage, à travers des activités de groupes pour les 6-21 ans, dans le respect des valeurs chrétiennes. U Contact : pour retrouver les coordonnées de l’équipe la plus proche de chez vous sur le site national, www.scoutsetguides.fr, rubrique « Contacts ».

– Les Scouts musulmans de France s’adressent à des jeunes musulmans de 8 à 21 ans pour des activités de plein air et l’apprentissage de la vie en groupe.U Contact : Scouts musulmans de France, 12 place Georges-Pompidou, 93160 Noisy-le-Grand, tél. : 01 45 92 95 86, site : www.scouts-mf.org, courriel : [email protected]

Elaborées en 1998 pour créer un espace de citoyenneté adapté aux mineurs, les Juniors associations réunissent des jeunes de 13 à 17 ans qui ont un projet et l’envie d’agir ensemble. Une fois leur projet validé par le réseau national des Juniors associations, constitué par des réseaux d’éducation popu-laire, les jeunes sont aidés par des accom-pagnateurs pour le mener de bout en bout : élaboration, gestion comptable, actions, appels à des financeurs… Devenus majeurs, les jeunes prennent souvent le goût de l’en-gagement : certains continuent leur action

en transformant leur Junior association en association loi 1901 ; d’autres aident de plus jeunes à reprendre le flambeau. Au total, plus de 550 Juniors associations sont actuellement en activité dans toute la France, dont une cinquantaine en Ile-de-France.

Contact : Réseau national des Juniors associations, 3 rue Récamier, 75007 Paris, tél. : 01 43 58 98 70, site : www.juniorassociation.org, courriel : [email protected] Pour trouver le contact de votre département, voir sur le site, rubrique « Les relais départementaux ».

Les Juniors associations, un outil démocratique et citoyen

52 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Les mouvements en lien avec l’Education nationale

– L’Association régionale des œuvres éducatives et de vacances de l’Education nationale (Aroeven) propose des séjours de vacances et de loisirs éducatifs. Elle intervient aussi dans le milieu scolaire pour l’amélioration des conditions de vie des élèves et la mise en place d’animations culturelles, la formation des enseignants et l’organisation de voyages scolaires. Elle compte trois structures en Ile-de-France.U Contacts : 16bis av. Marc-Sangnier, 75014 Paris, tél. : 01 45 39 25 35, courriel : [email protected] ; 6 rue Paul-Demange, 92360 Meudon, tél. : 01 45 07 98 10, site : www.ac-versailles.fr/aroeven, courriel : [email protected] ; à Créteil : courriel : [email protected] Site national : www.vacances-aroeven.fr

– L’office central de la coopération à l’école (oCCE) est un réseau de soli-darité pédagogique qui fédère 50 000 coopératives scolaires et foyers coopératifs en France. Ils accueillent 4 millions d’enfants, de la maternelle au post-bac.U Contact : OCCE, 101bis rue du Ranelagh, 75016 Paris, tél. : 01 44 14 93 30, site : www.occe.coop/federation/index.htm, courriel : [email protected]

– Les Pupilles de l’enseignement public (PEP), fondées en 1915 pour venir en aide aux orphelins de la guerre, s’occupent aujourd’hui des enfants en difficulté via l’accompagnement scolaire, l’organisation de vacances, etc. Les contacts avec la cinquantaine d’établissements en région se font par le biais des huit associations départementales.U Contact : Union régionale des PEP Ile-de-France, Ecole Pasteur, rue du Général-de-Gaulle, 77010 Melun, tél. : 01 64 52 74 60, site national : www.lespep.org, courriel : [email protected]

Le sport

Q ue serait le sport sans l’économie sociale et solidaire ? Derrière la vitrine du sport professionnel, qui a quitté ces dernières années 

le statut associatif, l’intégralité du sport amateur relève de l’économie sociale et solidaire. En Ile-de-France, il représente plus de 7 000 asso-ciations,  soit  11 %  des  associations.  2,2 millions  de  Franciliens  sont licenciés dans une association ou un club sportif, soit près de 20 % de la  population  d’Ile-de-France.  La  région  compte  85 ligues  sportives, avec  une  offre  aussi  variée  qu’originale :  la  course  d’orientation,  le parachutisme et le football américain côtoient le tennis, la natation, le basket-ball… Ces ligues fédèrent plus de 1 000 clubs régionaux orga-nisés sous forme associative.U Contact : Comité régional olympique et sportif (Cros) Ile-de-France, 86 av. Lénine, 94250 Gentilly, tél. : 01 49 85 84 90, site : www.infosports.org, courriel : [email protected] La rubrique « Ligues » du site Internet offre une vue d’ensemble de toutes les activités sportives en Ile-de-France.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 53

Consommerautrement ◗

Le sport à l’écoleL’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) est une fédé-ration sportive scolaire qui regroupe 856 000 adhérents sur l’ensemble de la France. Présente dans les huit départements de la région, son action touche exclusivement les enfants à l’école primaire. Par la pratique sportive, elle a pour ambition de former des sportifs capables de participer à la vie de la cité.

Accompagnement scolaire et cours de tennis : une recette efficace pour inté-grer 18 jeunes des Mureaux (78) en difficulté scolaire et issus de familles défavorisées. En décembre 2006, le président du Tennis club des Mureaux, Ronan Lelandais, se rapproche de la Fédération française de tennis avec une idée en tête : il veut allier ce sport à du suivi scolaire pour sortir des jeu-nes de l’échec scolaire et du désœu-vrement. Heureuse coïncidence : le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) développait alors le programme national « Soyez sport », en réponse aux émeutes de 2005 dans les banlieues. Un soutien financier et humain est accordé à des projets sportifs pérennes qui s’appuient sur les valeurs sociales et éducatives du sport pour aider à l’insertion des jeunes de quar-tiers défavorisés. Le club des Mureaux fait partie des 61 clubs labellisés « Soyez sport » d’Ile-de-France.Dans le cadre de ce programme natio-nal, l’Etat a attribué 350 000 euros d’aides financières et 330 postes, dont celui d’Anne-Aurélie Taisne pour le club des Mureaux. Diplômée en sciences

et techniques des activités physiques et sportives (Staps) et salariée par la Ligue de tennis des Yvelines, elle donne les cours de tennis et assure le suivi scolaire des 18 jeunes. La mai-rie des Mureaux a mis un minibus à disposition du club pour aller cher-cher les élèves à la sortie du collège Paul-Verlaine et de l’école primaire Jules-Ferry. Après un an de fonction-nement, Anne-Aurélie Taisne fait le bilan : « Les enseignants ont remarqué de nets progrès au niveau scolaire. Les jeunes issus de familles étrangères ont toujours des lacunes en français, mais ils ont trouvé un rythme de travail. Au niveau social, le comportement des jeunes s’est vraiment amélioré. Les parents apprécient notre action, sérieuse et rigoureuse. »

L. V.

Contacts : Tennis club des Mureaux, tél. : 01 34 74 08 25, site : http://les-mureaux-tennis.fr Pour connaître les autres initiatives « Soyez sport » en Ile-de-France : Coordination nationale du sport, tél. : 01 40 78 29 97, courriel : [email protected]

« Soyez sport » au Tennis club des mureauxzoom

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54 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

U Contacts : retrouver les contacts départementaux sur le site national de l’Usep, www.usep.org, rubrique « Nous contacter ».

Sport et citoyenneté

L’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep) considère le sport comme un acte citoyen et éducatif qui favorise l’insertion et recrée du lien social. En Ile-de-France, l’Ufolep regroupe une centaine d’associations pour 35 000 licenciés, propose des formations professionnelles et met en place des actions en direction d’un public défavorisé. Par exemple, une formation aux premiers secours a été dispensée à des femmes en situation de grande précarité dans les Yvelines dans le cadre d’un programme pour le retour à l’emploi.U Contact : Ufolep Ile-de-France, 3 rue Récamier, 75341 Paris Cedex 07, tél. : 01 43 58 97 71, site national : www.ufolep.org Pour trouver votre délégué départemental, voir sur le site, rubrique « Espace délégations », puis « Départements ».

Sport et handicapPour les personnes handicapées, 120 associations et clubs de sport accueillent 3 000 licenciés en Ile-de-France.

La France compte 45 parcs naturels régionaux (PNR), soit 12 % de la superficie du pays, dont 4 se trouvent en Ile-de-France. Créés à l’initiative de la région,

les parcs naturels régionaux du Vexin (Val-d’Oise et Yvelines), du Gâtinais français (Essonne et Seine-et-Marne), d’Oise-Pays de France (Val-d’Oise et Oise) et de la Haute vallée de Che-vreuse (Yvelines) seront vraisemblable-ment rejoints par un cinquième parc, celui de la Brie et des deux Morins, aujourd’hui à l’étude. Les parcs ont pour objectifs de protéger leur patri-moine naturel et culturel, de veiller à la cohérence de l’aménagement du territoire qui les compose, de contri-buer à son développement social, éco-nomique et culturel, et d’accueillir et d’informer le public. A ce titre, ils accueillent régulièrement des clas-ses vertes organisées par des réseaux d’éducation populaire (voir page 48) et la Fédération nationale des PNR tra-vaille en partenariat avec des réseaux comme celui des Scop (voir page 85)

pour développer sur leur territoire des initiatives de l’économie sociale et solidaire.Les parcs délivrent également leur marque à des produits locaux fabriqués dans le respect de l’environnement. La liste des produits et des services se trouve sur le site de chaque parc et sur celui de la Fédération nationale des PNR, www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr, rubrique « Découvrir les produits du terroir ».

Contacts :– PNR du Gâtinais français : tél. : 01 64 98 73 93, site : www.parc-gatinais-francais.fr– PNR d’Oise-Pays de France : tél. : 03 44 63 65 65, site : www.parc-oise-paysdefrance.fr– PNR du Vexin : tél. : 01 34 48 66 10, site : www.pnr-vexin-francais.fr– PNR de la Haute vallée de Chevreuse : tél. : 01 30 52 09 09, site : www.parc-naturel-chevreuse.fr – Fédération française des parcs naturels régionaux : tél. : 01 44 90 86 20, site : www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr

Les parcs naturels régionaux

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 55

Consommerautrement ◗

U Contacts : – Fédération française Handisport, Comité régional Ile-de-France : 44 rue Louis-Lumière, 75020 Paris, tél. : 01 40 31 45 07, site : www.handisport-iledefrance.org – Fédération sportive des sourds de France : 84 rue de Turenne, 75003 Paris, tél. : 01 42 72 30 75.– Fédération française du sport adapté : 9 rue Jean-Daudin, 75015 Paris, tél. : 01 42 73 90 00, site : www.ffsa.asso.fr

Le tourisme

L ’Ile-de-France est la première destination touristique du pays et le tourisme représente 10 % du produit intérieur brut (PIB) régional. 

Les réseaux de l’économie sociale et solidaire sont présents sur ce sec-teur, avec une offre touristique large et originale : auberges de jeunesse, fermes bio, campings adaptés aux personnes handicapées…

Visiter l’Ile-de-France autrement

En villeL’Ile-de-France possède 16 des 25 sites culturels les plus fréquentés en France, dont 15 à Paris. Tour Eiffel, Notre-Dame, musée du Louvre… Vous voulez voir autre chose ? Des associations d’habitants vous proposent de découvrir leur ville, leur quartier, leurs bonnes adresses autrement, à pied, à vélo, en roller.U Contacts :– Ça se visite : pour découvrir à pied Belleville, Ménilmontant, le canal Saint-Martin, etc. 1 rue Robert-Houdin, 75011 Paris, tél. : 01 48 06 27 41, site : www.ca-se-visite.fr, courriel : [email protected]– Paris rando vélo : pour des balades à vélo le vendredi soir. Site : www.parisrandovelo.com, courriel : [email protected]– Paris Go : pour des visites de Paris en groupe et à pied, chaleureuses et conviviales. Tél. : 01 53 30 74 40, site : www.parisgo.fr, courriel : [email protected]– Rando Paris : visites de Paris à pied organisées par le comité départemental de la Fédération française de randonnée. 35 rue Piat, 75020 Paris, tél. : 01 46 36 95 70, site : www.rando-paris.org, courriel : [email protected]– Parisien d’un jour, parisien toujours : propose la découverte d’un quartier, d’une bonne adresse avec des bénévoles… 37 rue Robert-et-Sonia-Delaunay, 75011 Paris, tél. : 06 80 53 91 69, site : www.parisgreeter.org– Escapade nature : pour des balades originales à vélo, à Paris et en Ile-de-France. Site : http://escapadenature.free.fr, courriel : [email protected]– La Fédération régionale des randonnées pédestres regroupe 320 associations franciliennes et huit délégations départementales qui proposent de nombreuses randonnées pour découvrir la région. 67 rue Vergniaud, Boîte n° 2, Hall I, 75013 Paris, tél. : 01 48 01 81 51, site : http://ffrandonnee-idf.fr (vous y retrouverez les coordonnées des délégations départementales), courriel : [email protected]

A la campagneSéjourner à la campagne avec le souci de réduire son impact sur l’envi-

56 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

ronnement est l’objectif du touriste vert. Il existe plusieurs labels cor-respondant à des réseaux. Le label Bienvenue à la ferme, développé par les chambres d’agriculture, est affiché par cinq exploitations de Seine-et-Marne, proposant des formules qui vont de la gastronomie à l’hébergement, en passant par les activités de loisirs. Le label Accueil paysan est celui d’une fédération qui regroupe 700 adhérents en France, mais aucun ne se trouve en Ile-de-France. Tout en continuant leur activité agricole, souvent bio, ils accueillent toute l’année des touristes en gîte, en camping ou pour partager un repas.Le parc naturel régional du Vexin compte six gîtes Panda, des lieux d’ac-cueil membres du réseau Gîtes de France labellisés par le Fonds mondial pour la nature (WWF) pour leur souci de faire connaître leur environne-ment naturel aux visiteurs. Par ailleurs, deux hôtels (Le Méridien à Paris et le Radisson à Boulogne-Billancourt) et trois campings (deux en Seine-et-Marne et un dans l’Essonne), possèdent le label Clef verte, qui garantit une gestion plus économe des ressources naturelles.Enfin, le label Pavillon bleu a été attribué à une base de loisirs à Souppes-sur-Loing (77) en 2007 ; il distingue des communes et des ports de plaisance menant une politique en faveur de l’environnement.U La liste complète des adresses est disponible sur les sites des différents réseaux :– Accueil paysan : www.accueil-paysan.com, rubrique « Trouver un lieu d’accueil ».– Bienvenue à la ferme : www.bienvenue-a-la-ferme.com, rubrique « Découvrir nos sites relais régionaux ».– Clef verte : www.laclefverte.org, rubrique « Touristes ».– Gîtes Panda : www.wwf.fr, rubrique « Séjours gîtes Panda ».

Visiter le monde autrement

Depuis une dizaine d’années, des associations développent une autre forme de tourisme : le tourisme solidaire ou équitable. Il s’agit de voyages en petits groupes dans des pays du Sud, essentiellement en Afrique, selon trois grands principes : l’offre touristique est conçue avec les populations locales, l’argent reste au maximum dans le pays d’accueil, et une partie des bénéfices réalisés par l’association est reversée aux villages pour financer des projets de dévelop-pement de type puits, dispensaires, etc.Ce tourisme est encore embryonnaire : 6 000 Français sont partis dans ce cadre en 2007. Il existe plusieurs associations spécialisées dans le tou-risme solidaire en Ile-de-France, dont les principales sont regroupées au sein de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), créée notamment à l’initiative de l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat). L’Ates compte vingt associations de voyages, dont quatre sont situées en Ile-de-France. Vous trouverez la liste complète de ces associations et de nombreuses informations sur le site de l’Ates : www.tourismesolidaire.org U Contacts :– Taddart : 79 rue Rébeval, 75019 Paris, tél. : 01 42 02 79 85, site : www.taddart.com

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 57

Consommerautrement ◗

– Association Djibouti espace nomade : 25 av. du Château, 94300 Vincennes, tél. : 01 48 51 71 56, courriel : [email protected]– Ecotours : 33 rue Etienne-Chevalier, 95100 Argenteuil, tél. : 01 39 61 23 00, site : www.ecotours.fr, courriel : [email protected]– Voyages développement solidarité : 106 rue du Bac, 75007 Paris, tél. : 01 45 49 74 47, site : www.vds.asso.fr, courriel : [email protected]– Voir aussi les propositions de vacances solidaires sur le site www.echoway.org, ainsi que sur www.actualitesolidarite.com, rubrique « Pensez aux achats solidaires ».

Le tourisme à vocation sociale

Le tourisme socialNé avec les congés payés en 1936, le tourisme social a pour but de démo-cratiser l’accès aux vacances. Des associations se sont alors constituées pour monter des centres de vacances ou des maisons familiales, souvent en partenariat avec les collectivités locales. Ces acteurs associatifs sont notam-ment regroupés en France au sein de l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat), et au niveau international dans le cadre du Bureau international du tourisme social. Soumis à une forte concurrence des opérateurs à but lucratif, les réseaux du tourisme social tentent de conserver leur spécificité : ainsi, les prix pratiqués varient en fonction du revenu pour permettre à chacun de partir en vacances et assurer des formes de mixité sociale.L’Ile-de-France compte 36 équipements de tourisme social et familial et 

Treize voyages est une association de tou-risme spécialisée dans les séjours pour per-sonnes handicapées psychiques et mentales. Que la demande vienne d’un particulier, d’un hôpital ou d’un foyer d’hébergement spécialisé, Treize voyages conçoit et réa-lise des vacances adaptées aux handicaps et aux moyens de ses clients. Cette association sélectionne des prestataires chez qui ses clients peuvent se rendre seuls ou avec leurs propres accompagnateurs. Les prestataires ne sont pas spécialisés dans l’accueil de per-sonnes handicapées : « Nous ne voulons pas envoyer nos clients dans des ghettos pour personnes handicapées, mais leur offrir une ouverture et favoriser leur intégration par le tourisme », explique Eve Tiszai, directrice de l’association. Treize voyages propose éga-lement des séjours d’un week-end à deux semaines avec un accompagnateur profes-sionnel issu du secteur médicosocial. Les personnes souffrant d’un handicap physique peuvent aussi s’adresser à Treize voyages,

même si le cœur de métier de l’association est le handicap psychique et mental.Treize voyages est une entreprise d’insertion : elle forme huit salariés en équivalent temps plein victimes d’exclusion sociale et profes-sionnelle. « L’activité commerciale participe à la reconstruction de la personne, ce qui est indispensable pour une réinsertion socio-professionnelle réussie », analyse Eve Tiszai. En 2007, 1 000 personnes ont bénéficié des services de l’association.Une boutique a été ouverte à Paris en 2005 : « Nous voulions que les personnes handica-pées aient elles aussi leur agence pour intégrer le handicap dans la vie de la cité », explique Eve Tiszai. Pour un voyage accompagné d’une semaine en groupe, il faut compter autour de 700 euros. L. V.

Contact : Treize voyages (siège) : tél. : 01 46 86 44 45, site : http://treizevoyages.org ; boutique : 180 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, tél. : 01 44 64 02 65.

Treize voyageszoom

58 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

59 associations membres de l’Unat qui proposent des centres d’accueil pour les jeunes, des excursions et des visites de la capitale et de la région, des centres de vacances pour enfants et adolescents en France et à l’étran-ger, des villages de vacances pour les familles, des voyages et des séjours pour les personnes handicapées. La liste de ces associations est disponible sur le site Internet de l’Unat d’Ile-de-France.Si le tourisme social ne dispose pas de label officiel, il s’est doté d’agré-ments, comme le classement « Loisirs de France » pour les villages de vacances. Il est donc souhaitable de passer par des associations membres de réseaux comme l’Unat. Les opérateurs les plus connus sont Relaisoleil, ValVVF, Renouveau vacances, VTF, Vacanciel, LVT, l’UCPA ou encore la Fédération unie des auberges de jeunesse.U Contact : Unat Ile-de-France, 8 rue César-Franck, 75015 Paris, tél. : 01 42 73 38 14, site : www.unat-idf.asso.fr, courriel : [email protected]

Le tourisme pour personnes handicapées180 000 personnes sont concernées par une situation de handicap en Ile-de-France. 16 associations de tourisme s’adressant aux personnes dans une telle situation sont membres de l’Unat Ile-de-France. Vous en trouverez la liste sur son site, rubrique « Les associations de l’Unat Ile-de-France », puis « Les associations par secteurs d’activités ». Le label Tourisme et handicaps, décerné par l’association du même nom, garantit pour les touristes un accueil adapté à leur handicap, qu’il soit moteur, mental, auditif ou visuel. Fin 2007, 191 sites de la région étaient labellisés. Leur liste est disponible sur le site du comité régional du tourisme Ile-de-France, rubrique « Infor-mations personnes handicapées ».L’association Mobile en ville a quant à elle pour vocation de rendre la ville accessible aux personnes à mobilité réduite, et à tous ceux qui se déplacent en rollers, en patinette… Elle a cartographié les rues de Paris et d’autres munici-palités de la région avec un code couleurs qui donne leur niveau d’accessibilité. L’association propose aussi des balades dont le parcours est pensé pour les personnes à mobilité réduite.Membre de l’Unat, l’association Art, culture, tourisme internationaux des sourds (Actis) veut, de son côté, rendre accessible le domaine de la culture aux personnes malentendantes. L’art et le tourisme sont ses deux domaines d’activité : elle permet à des artistes sourds d’exposer leurs œuvres et organise des voyages adaptés aux personnes sourdes et malentendantes. Elle propose également une large gamme de formations, d’aides et d’informations.Enfin, l’Union française des centres de vacances et de loisirs (UFCV) propose des séjours de vacances pour les 4-17 ans, y compris pour ceux souffrant de handicaps.U Contacts :– Unat Ile-de-France : 8 rue César-Franck, 75015 Paris, tél. : 01 42 73 38 14, site : www.unat-idf.asso.fr, courriel : [email protected]– Tourisme et handicaps : 43 rue Marx-Dormoy, 75018 Paris, tél. : 01 44 11 10 41, site : www.tourisme-handicaps.org, courriel : [email protected] Voir, sur

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 59

Consommerautrement ◗

le site, la rubrique « Référencement des sites labellisés ».– Comité régional du tourisme Ile-de-France : 11 rue du Faubourg Poissonnière, 75009 Paris, tél. : 01 73 00 77 00, site : www.pidf.com – Actis : 77 rue Dunois, 75013 Paris, tél. : 01 45 86 31 75, site : www.actis-paris.fr, courriel : [email protected]– Mobile en ville : 1 rue de l’Internationale, BP 59, 91002 Evry Cedex, tél. : 06 82 91 72 16, site : www.mobile-en-ville.asso.fr, courriel : [email protected]– UFCV Ile-de-France : 10 quai de la Charente, 75019 Paris, tél. : 01 44 72 14 14, site national : www.ufcv.fr, rubrique « Ma région ».

Les vacances pour tousChaque année, un Français sur trois ne part pas en vacances : certaines asso-ciations proposent des vacances pour les personnes qui n’ont financièrement pas les moyens de partir. Pour le Secours populaire français, l’accès aux vacances, à la culture, aux sports et aux loisirs est un besoin essentiel qui permet aux personnes et aux familles défavorisées de sortir de l’exclusion. A travers de nombreuses actions et propositions, il élargit l’accès aux vacances : accueil dans des familles, des centres aérés ou de vacances, propositions de bourses et de partenariats… Enfants, adultes, personnes âgées et handicapées, tout le monde peut en bénéficier. Chaque année après le 15 août, la Journée des oubliés des vacances permet d’offrir une journée de vacances aux enfants qui ne sont pas partis pendant l’été. En 2006, près de 330 000 enfants en ont bénéficié grâce aux dons et aux bénévoles, dont 3 000 petits Franci-liens. Le Secours populaire a une fédération dans chaque département d’Ile-de-France, vous trouverez leur liste sur son site, rubrique « Où nous trouver ? ».U Contacts :– Secours populaire français : 9-11 rue Froissart, 75140 Paris Cedex 03, tél. : 01 44 78 21 00, site : www.secourspopulaire.fr, courriel : [email protected] associations qui proposent des vacances :– Secours catholique : 106 rue du Bac, 75007 Paris, tél. : 01 45 49 73 00, site : www.secours-catholique.asso.fr, courriel : [email protected] Pour trouver votre délégation départementale, voir sur le site, rubrique « Nous contacter ».– Vacances ouvertes : 1 rue de Metz, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 92 92, site : www.vacances-ouvertes.asso.fr, courriel : [email protected]– ATD Quart Monde : 33 rue Bergère, 75009 Paris, tél. : 01 42 46 81 95, site : www.atd-quartmonde.asso.fr – Vacances et familles : 7 place Franz-Liszt, 75010 Paris, tél. : 01 42 85 39 52, site : www.vacancesetfamilles.asso.fr, courriel : [email protected]

Assurer les personnes et les biens

L es plus anciennes mutuelles d’assurances se sont constituées dans les années 30 à l’initiative de groupes socioprofessionnels, tels que 

60 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

les  instituteurs dans  le cas de  la Maif, qui souhaitaient garantir collec-tivement  leurs  risques  individuels  et  répondre  à de nouveaux besoins, comme l’assurance de leur véhicule.

– La macif :  avec  plus  de  4,7 millions  de  sociétaires  (clients), 8 000 salariés et 4,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2007, la Macif est un poids  lourd dans  le monde de  l’assurance. Créée en 1960 par un groupe de commerçants et de dirigeants de petites et moyennes entreprises, rejoints ensuite par les syndicats de salariés et par des représentants des coopératives, des mutuelles de santé et des associations,  la Macif est aujourd’hui  le premier assureur automobile français. Au-delà de l’assurance des biens, elle a développé des produits d’assurance-vie, via sa filiale Mutavie, et de santé et de prévoyance (Macif Mutualité), ainsi que des offres de gestion de l’épargne (Macif Gestion) et de crédit aux particuliers, pour acquérir une automobile ou financer des travaux à son domicile, par exemple. Elle est également fortement impliquée dans la gestion de l’épargne salariale des comités d’entreprise, à qui elle propose des fonds éthiques. A noter : elle a développé un site Internet en  langue des signes pour  les personnes malentendantes, www.macifsourds.comLa Macif est organisée en onze régions autonomes : Paris, les Yvelines, les Hauts-de-Seine,  la Seine-Saint-Denis et  le Val-de-Marne  sont regroupés dans  la région Macif Ile-de-France,  l’Essonne et  la Seine-et-Marne dans la région Macif Gâtinais-Champagne, et  le Val-d’Oise dans  la  région Macif Val de Seine-Picardie. La  liste des 95 agences d’Ile-de-France est accessible via le site www.macif.fr (rubrique « Votre région »).U Contacts :– Macif Ile-de-France : tél. : 01 55 56 57 58.– Macif Gâtinais-Champagne : tél. : 0820 800 600.– Macif Val de Seine-Picardie : tél. : 0820 060 061.

– La maif : au début des années 30, une poignée d’instituteurs de Niort qui accèdent à l’automobile jugent exorbitants les tarifs pratiqués par les assureurs. Ils lancent un appel à leurs collègues et, trois ans plus tard, en 1934, créent la Maaif, qui devient Maif en 1969. L’histoire de cette mutuelle reflète la capacité des membres d’un groupe social à s’organiser pour produire le service dont ils ont besoin, en l’occurrence l’assurance des risques liés à l’automobile. Aujourd’hui, la Maif est ouverte à tout le monde. Elle compte environ 2,6 mil-lions de sociétaires, dont près de 700 000 non liés à l’Education nationale via sa filiale Filia Maif. Elle a diversifié ses produits et propose de l’assurance-vie, de l’assurance-décès, des crédits pour acquérir une automobile… Originalité pour le client, des entretiens individuels sont menés avec les nouveaux adhé-rents qui le désirent afin de souligner les valeurs de solidarité et de respect de la personne. Malgré sa taille, la Maif a conservé un fonctionnement mutualiste 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 61

Consommerautrement ◗

démocratique, dans lequel 750 sociétaires élus par tous les sociétaires parti-cipent à l’assemblée générale et se prononcent sur la politique menée par le conseil d’administration.U Contacts : les adresses des délégations départementales sont accessibles depuis le site de la Maif, www.maif.fr, rubrique « Contactez-nous ».

– La matmut : avec près de 2,7 millions de sociétaires en France et 4 500 salariés, la Mutuelle des travailleurs mutualistes, plus connue sous le nom de Matmut, est la troisième grande mutuelle d’assurances. Créée en 1961 à Rouen par des responsables mutualistes engagés dans le domaine de la santé, elle assure les biens (automobiles, habitations…) et les personnes (responsabilité civile…), propose des produits d’épargne et des produits de type prévoyance, assurance dépendance, etc. en partenariat avec la Mutualité française (voir page 31). La Matmut compte 110 bureaux en Ile-de-France, dont la liste est disponible sur www.matmut.fr

Gérer son argent

L es banques coopératives gèrent 40 % de l’argent placé par les Français. Leur capital est détenu par les sociétaires, c’est-à-dire leurs clients. En 

ce qui  concerne  les  services  classiques,  leurs prestations  sont  similaires  à celles des autres banques. Dans la gestion des fonds et les règles d’attribu-tion des prêts, il y a peu de différences car elles sont soumises aux mêmes règles. De plus,  les clients des banques coopératives attendent d’elles  les mêmes prestations que celles des autres banques. Pour autant, ces banques 

Jusqu’à récemment, le microcrédit était réservé au financement de projets professionnels, et notamment à la création de très petites entre-prises. Depuis 2005, le microcrédit social per-met à des personnes exclues de l’accès au crédit bancaire d’emprunter pour acquérir un appareil électroménager, acheter un véhicule afin de se rendre sur son lieu de travail, suivre une formation, etc.Une personne qui souhaite avoir accès à un microcrédit social doit impérativement s’adres-ser à une association qui va l’aider à monter un dossier et veillera à prévenir les situations de surendettement. Les prêts sont ensuite attri-bués par les banques partenaires du Fonds de cohésion sociale, fonds d’Etat géré par la Caisse des dépôts et consignations. Ils sont d’une

durée maximale de 36 mois et d’un montant variant de 300 euros à 3 000 euros. Ils béné-ficient d’une garantie publique à 50 % assurée par le Fonds de cohésion sociale.Si le microcrédit social peut rendre service à court terme, il ne peut être une solution suf-fisante pour les 5 millions de personnes qui souffrent de l’exclusion bancaire. Cette exclu-sion doit être limitée par la reconnaissance effective d’un droit à ouvrir un compte, comme le demandent notamment les organisations de consommateurs et les ONG qui suivent ces personnes au quotidien.

Pour tout savoir sur le Fonds de cohésion sociale et connaître les réseaux d’accompagnement : numéro national d’information : 02 38 79 97 37.

Le microcrédit social

62 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

ont  des  spécificités.  Le  Crédit  coopératif,  le  Crédit  mutuel  et  la  Caisse d’épargne sont sans doute les banques les plus engagées dans le soutien à l’économie sociale et solidaire. Le Crédit coopératif et la société financière qui lui est adossée, la NEF, sont les banques pionnières dans le champ des placements  éthiques  et  des  finances  solidaires.  Au  final,  même  si  leurs choix de gestion échappent de moins en moins aux marchés financiers, les banques coopératives restent ancrées dans leur territoire de par leur organi-sation en caisses locales ou régionales. Si vous devenez client d’une banque coopérative, vous serez sociétaire de la caisse de votre territoire.

Les grandes banques coopératives

– Les Banques populaires : créées en 1878, elles ont adopté le statut coopératif en 1917. Elles comptent 7 millions de clients en France et restent encore aujourd’hui le premier réseau de soutien à la création de petites entreprises et d’entreprises artisanales. 20 Banques populaires régionales ou interrégionales sont réunies au sein de la Fédération nationale des Banques populaires. En Ile-de-France, deux Banques populaires régionales se partagent le territoire.U Contacts :– Banque populaire Rives de Paris : 76-78 av. de France, 75204 Paris Cedex 13, tél. : 0826 828 828, site : www.rivesparis.banquepopulaire.fr Liste des agences disponible sur le site.– Banque populaire Bred, Bred direct courrier, 94018 Créteil Cedex, tél. : 0892 892 211, site : www.bred.fr Liste des agences disponible sur le site.

– La Caisse d’épargne : créées en 1818, les caisses locales d’épargne ont été organisées sous forme coopérative depuis la réforme de 1999. Aujourd’hui, les 440 sociétés locales d’épargne possèdent 28 Caisses d’épargne de niveau régional ou infrarégional, qui détiennent elles-mêmes la Caisse nationale de Caisses d’épargne (CNCE).En Ile-de-France, le réseau compte 3,7 millions de clients pour un total de 26 millions en France. Le groupe figure parmi les trois premiers acteurs sur plusieurs marchés, dont celui de l’épargne, du crédit aux particuliers et de l’immobilier. Les Caisses d’épargne ont opéré en 2006 un rapprochement avec les Banques populaires pour créer Natixis, banque de financement et d’investissement cotée en Bourse.U Contacts :

– Caisse d’épargne Ile-de-France : 19 rue du Louvre, CS 60012, 75036 Paris Cedex 01, tél. : 01 40 41 30 31.

– Site national : www.caisse-epargne.fr (toutes les agences à la rubrique « Agences »).

– Le Crédit agricole : la première caisse locale du Crédit agricole a vu le jour en 1885. Sa spécificité était de faire une avance sur récoltes aux agriculteurs pour leur permettre d’investir. En 1920, les caisses locales se sont réunies sous la Caisse nationale du Crédit agricole. On en compte aujourd’hui plus de 2 573 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 63

Consommerautrement ◗

qui détiennent l’essentiel du capital de 39 caisses régionales. Ces dernières sont des banques coopératives. L’unité du groupe est garantie par Crédit agricole SA, coté en Bourse depuis 2001. Le Crédit agricole est aujourd’hui le premier groupe bancaire français et l’un des premiers en Europe.Le Crédit agricole Ile-de-France couvre, avec 42 caisses  locales pour plus de 1,5 million de clients,  tous  les départements de  la région à l’exception de la Seine-et-Marne, qui dépend de l’agence régionale Crédit agricole Brie-Picardie.U Contacts :

– Crédit agricole Ile-de-France : 26 quai de la Rapée, 75012 Paris, tél. : 01 44 73 22 22, site : www.paris-enligne.credit-agricole.fr

– Crédit agricole Brie-Picardie : 500 rue Saint-Fuscien, 80095 Amiens Cedex 3, tél. : 03 22 53 33 33, site : www.briepicardie-enligne.credit-agricole.fr

– Le Crédit coopératif est l’héritier d’une banque que des coopérateurs ont créée à Paris au XIXe siècle pour leurs propres entreprises. Banque coopé-rative aujourd’hui membre du groupe Banque populaire, le Crédit coopératif compte 279 000 clients, dont des entreprises de l’économie sociale (asso-ciations, entreprises d’insertion et coopératives) de tous les secteurs, ainsi que les particuliers qui en sont proches. C’est un pionnier des placements éthiques et solidaires (voir pages 64 et 65). Il dispose de 15 agences en Ile-de-France, réparties sur les 8 départements de la région.U Contact : www.credit-cooperatif.coop (toutes les agences à la rubrique « Nos agences »).

– Le Crédit mutuel est le fruit d’une histoire qui a débuté en Allema-gne, au XIXe siècle, avec le mouvement de Friedrich Wilhelm Raiffeisen qui voulait sortir  la paysannerie des pratiques usuraires de l’époque. Aujourd’hui, le Crédit mutuel est organisé en 1 940 caisses locales, fédé-rées dans 18 groupes régionaux, eux-mêmes réunis au sein d’une Caisse centrale du Crédit mutuel. Les caisses locales sont des coopératives qui rassemblent les clients sociétaires de la banque. Le Crédit mutuel compte aujourd’hui près de 14,5 millions de clients, après le rachat du CIC en 1998. Il est la deuxième banque de détail en France. Le Crédit mutuel Ile-de-France fait partie du Groupe Crédit mutuel Centre Est Europe, qui compte 3 300 caisses et agences, pour 7,7 millions de clients.U Contacts :– Crédit mutuel Ile-de-France : 1 rue de la Tour-des-Dames, 75009 Paris, tél. : 01 55 31 70 70, toutes les agences sur : www.creditmutuel.fr/cmidf/fr/ – Site national : www.creditmutuel.com, toutes les agences à la rubrique « Nos implantations ».

L’épargne solidaire et les placements éthiques

Depuis le début des années 80, des pratiques qui permettent de donner du sens à son épargne se sont développées. Il s’agit des finances solidaires 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

et des placements éthiques, qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne sont pas réservés aux gros épargnants. Afin de sensibiliser le grand public à ces pratiques, la troisième Semaine de l’épargne solidaire en Ile-de-France se déroulera du 18 au 25 octobre 2008. Organisée par l’association Finansol en partenariat avec le conseil régional, elle a été l’occasion de débats, de visites d’entreprises et d’une campagne de com-munication à destination du grand public.U Plus de détails sur : www.finansol.org/EspaceEvenements/DetailIDF.asp

L’épargne solidaireLes produits financiers solidaires se distinguent des produits bancaires classiques par la destination finale de l’argent placé : l’épargne sert à sou-tenir des projets d’entreprises à forte plus-value sociale ou environnemen-tale, comme dans l’insertion des personnes en difficulté ou le commerce équitable. Par exemple, si vous souhaitez permettre aux plus démunis de créer leur entreprise grâce à votre épargne, vous pouvez soutenir finan-cièrement l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie, voir page 111) en ouvrant notamment un livret bancaire Cod’Adie, géré par le Crédit coopératif. Avec ce livret, vous choisissez le pourcentage du don, de 50 % à 100 % de vos intérêts annuels.Il existe deux grands types de produits financiers solidaires : les produits de partage, où l’épargnant donne au moins 25 % des intérêts perçus, et les pro-duits d’investissements solidaires, où une partie du capital de l’épargnant est mise à disposition de réseaux qui aident les entreprises solidaires. Fin 2006, plus de 270 000 personnes ont choisi d’épargner de façon solidaire en France, pour 1,27 milliard d’euros au total.

– Comment reconnaître un produit financier solidaire ? Le label Finansol est attribué aux produits qui consacrent soit entre 5 % et 10 % de l’épargne collectée à des activités solidaires, soit au moins 25 % des revenus de cette épargne. Il faut par ailleurs que les souscripteurs soient clairement informés de l’utilisation des fonds. 59 produits bancaires disposent de ce label créé en 1997.

– où trouver des produits financiers solidaires ? Le montant total collecté représentait plus de 1 milliard d’euros fin 2006. Les épargnants souscrivent ces produits financiers directement auprès de leur banque ou d’organismes spécialisés. Les salariés peuvent également passer par les fonds d’épargne salariale solidaires, gérés au niveau de leur entreprise. Il existe quatre fonds d’épargne salariale solidaires labellisés Finansol, dont deux proposés respectivement par Macif gestion et par le Crédit agricole.U Pour en savoir plus :– www.finansol.org : la liste des produits financiers solidaires est disponible à la rubrique « Devenez épargnant solidaire ».– Habitat et Humanisme : site : www.habitat-humanisme.org, rubrique « Epargne solidaire ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 65

Consommerautrement ◗

Les placements éthiquesAutre dispositif pour donner du sens à son argent : les placements éthiques. 16,6 milliards d’euros ont été placés en 2006 dans des entreprises cotées en Bourse par des sociétés de gestion qui veulent respecter des principes sociaux et environnementaux dans leurs choix d’investissements. Ces dernières s’inter-disent d’acheter des actions d’entreprises de secteurs tels que l’armement et privilégient les investissements dans celles qui ont les meilleures pratiques sociales ou environnementales (pas de recours au travail des enfants, réhabili-tation des sols pollués, etc.). Toutes les banques proposent à leurs clients des placements de ce type.U Pour en savoir plus : la liste intégrale des placements éthiques est disponible sur www.novethic.fr, le site du centre de ressources spécialisé dans l’investissement socialement responsable.

– Les comptes-chèques solidaires de la NEF. Ceux qui ne possèdent pas d’épargne peuvent tout de même donner du sens à leur compte courant. Le fait de souscrire, par exemple, un compte-chèques à la NEF, société coopéra-tive de finances solidaires indépendante mais techniquement adossée au Crédit coopératif, permet à cette structure d’augmenter ses prêts, qui ne financent que des entreprises dans le champ du développement durable. La NEF propose un plan d’épargne accessible à tous qui permet de soutenir des initiatives de solidarité internationale. Les souscripteurs peuvent faire don de 25 % à 100 % de leurs intérêts à trois associations qui interviennent dans les pays du Sud.U Contact : pour l’épargne et le prêt aux particuliers, s’adresser au siège social de la NEF : 114 bd du 11-Novembre-1918, 69626 Villeurbanne Cedex, tél. : 0811 90 11 90, site : www.lanef.com, courriel : [email protected]

– La carte et le livret Agir du Crédit coopératif. Si vous souscrivez une carte Agir au Crédit coopératif, 3 euros seront versés à une ONG partenaire que vous aurez choisie. Celle-ci recevra également, à chacun de vos retraits dans un distributeur, 6 centimes d’euro. Le livret Agir fonctionne quant à lui comme un livret traditionnel, rémunéré en 2008 à 4,5 %. La moitié des intérêts annuels sont reversés à une association humanitaire que vous choisissez parmi une liste de bénéficiaires. Vos dons font l’objet d’une réduction d’impôts qui est égale actuellement à 60 % de leur montant.U Contact : sur le site du Crédit coopératif, www.credit-cooperatif.coop, rubrique « Les produits solidaires du Crédit coopératif ».

– Les Cigales. Il est également possible de devenir directement actionnaire d’entreprises solidaires sans passer par un produit bancaire en rejoignant un club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (Cigales). Ces associations rassemblent des particuliers qui mutua-lisent leur épargne afin d’investir dans des entreprises locales ou de soutenir financièrement une association. 25 % du montant de cet investissement est déductible des impôts et, en cas de faillite de l’entreprise, il est possible 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

de déduire 100 % des pertes de votre revenu imposable. L’Ile-de-France est le berceau des Cigales. Les treize cigales de la région se sont regroupés dans l’Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France. Le collectif des Fourmis prêteuses, à Villejuif (94), le Pied à l’étrier, à Paris (75), ou encore Finances démentes, à Mantes-la-Ville (78), font notamment partie de cette association territoriale.U Contact : Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 41 71 00 92, site : www.cigales-idf.asso.fr (liste de toutes les Cigales de la région disponible sur le site).

Les monnaies alternatives

Les systèmes d’échange locaux (SEL)Les systèmes d’échange locaux (SEL) sont des associations au sein desquelles les adhérents échangent des biens et des services, non en euros, mais en une unité de compte choisie par le groupe et qui ne possède aucune valeur en dehors du SEL. L’objectif est de permettre l’accès, de façon égalitaire, aux services échangés et de retisser du lien social. On en compte près de 250 en France, dont 34 en Ile-de-France, présents dans tous les départements de la région. Exemple : les adhérents du SEL de Paname (15e arrondissement) s’échangent des « panames » (unité de compte de l’association) contre des services. Les adhérents sont tenus au courant des services proposés par les autres grâce à un bulletin mensuel et au site Internet du SEL.Les réseaux d’échanges réciproques de savoirs (RERS) sont des associations de particuliers qui souhaitent apprendre et faire apprendre. Contrairement aux SEL, ils ne s’organisent pas autour d’une unité de compte, tout rapport d’argent ou de service étant exclu. Pour en faire partie, il faut avoir une demande et une offre de savoir. Les échanges se font entre individus ou en groupe, sur la base de la réciprocité ouverte : l’offre et la demande de savoir peuvent être décalées dans le temps et se faire avec des personnes différentes. On compte aujourd’hui plus de 600 réseaux, dont 50 en Ile-de-France. Ainsi, à Fontainebleau (77), le RERS Trocsavoirs fête sa première année d’existence, avec de nombreux échanges en cours : flûte, informatique, anglais, réparation de vélos…U Contacts :

– Pour les SEL : www.selidaire.org, rubrique « Annuaire » ; et le site de la Coordination SEL

d’Ile-de-France : http://intersel.apinc.org– Pour les RERS : www.mirers.org, rubrique « RERS région Ile-de-France ».

Le sol, nouvelle monnaie solidaireBientôt une nouvelle monnaie dans votre portefeuille ? Depuis un an, la région Ile-de-France expérimente le sol, qui se présente sous la forme d’une carte élec-tronique semblable aux cartes de fidélité. Imaginée par la Macif, la Maif, le Cré-dit coopératif, le groupe Chèque déjeuner et soutenue par l’Union européenne à travers le projet Equal, cette monnaie valorise la consommation responsable et l’engagement associatif. Faire ses achats dans une boutique de commerce 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 67

Consommerautrement ◗

équitable, demander les services d’une structure de l’économie sociale et soli-daire, s’engager comme bénévole ou être membre d’une association peut vous rapporter des sols. 18 entreprises en Ile-de-France font partie du réseau Sol, et un marché de Noël « Sol » a été organisé en décembre 2007 par le conseil régio-nal. L’Ile-de-France est l’une des cinq régions d’expérimentation de ce dispositif, avec le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace, Rhône-Alpes et la Bretagne.Les sols se déclinent sous trois formes : le « sol coopération », qui s’acquiert lors d’achats dans des structures de l’économie sociale et solidaire, il vaut 10 cen-times d’euro ; le « sol affecté », qui est destiné aux populations bénéficiaires des aides sociales, il est distribué par les collectivités territoriales ; et le « sol engagement », qui récompense l’engagement associatif et se situe en dehors des circuits marchands. Un millier de cartes sont aujourd’hui en circulation dans les cinq régions.U Contacts :– www.sol-reseau.coop : pour trouver les boutiques d’Ile-de-France qui acceptent le sol, voir la rubrique « Le sol en région Ile-de-France ».– www.lemarchecitoyen.net : le Marché citoyen, partenaire du sol, recense aussi les commerçants « solistes ».– Le collectif Richesse, pour un changement de la représentation de la richesse, donne des informations sur le sol sur le site www.caracoleando.org– Coordination régionale Ile-de-France pour le sol : courriel : [email protected]

Les services à la personne

P etits travaux d’entretien, préparation des repas à domicile, accom-pagnement  pour  une  visite  chez  le  médecin,  ménage,  garde 

d’enfants  à  domicile…,  les  services  à  la  personne  sont  en  plein  déve-loppement. Ils emploient déjà 1,8 million de salariés en France. L’Ile-de-France concentre 15 % de l’offre nationale, avec plus de 900 structures disposant d’un agrément  simple  (ménage,  jardinage, bricolage,  soutien scolaire…)  et  autant  disposant  de  l’agrément  qualité  (services  auprès 

U Fourmi verte (Familles rurales, MSA, Groupama) : tél. : 0811 88 66 44, site national : www.fourmi-verte.frU France domicile (Mutualité française, Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles [UNA], Union nationale des centres commu-naux d’action sociale [Unccas]) : tél. : 0826 27 15 15, site national : www.francedomicile.frU Personia (Aide à domicile en milieu

rural [ADMR], AG2R, Crédit mutuel) : tél. : 0810 20 50 08.U Séréna (Groupe Caisse d’épargne, Maif, Macif, Mutuelle générale de l’Education nationale [MGEN]) : cette enseigne dis-pose de quatre numéros dédiés, pour les clients de chacune des quatre structures fondatrices : Macif (tél. : 0820 300 155), Maif (tél. : 0810 699 780), MGEN (tél. : 0820 219 219) ou Groupe Caisse d’épargne (tél. : 0825 303 000).

Les enseignes nationales membres de l’économie sociale

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Pas le temps de jardiner, de bricoler ni de faire le ménage ? Besoin d’une initiation à l’informatique ou de soutien scolaire pour vos enfants ? Services à domicile propose une large gamme de services à la personne pour 20 euros de l’heure environ, déductibles à 50 % des impôts et payables en chèque emploi service universel. Cette société coo-pérative d’intérêt collectif (Scic, voir page 89) couvre le secteur compris entre les vallées de la Seine et de l’Yerres, dans l’Essonne.Née en 2004, Services à domicile compte aujourd’hui 40 intervenants qualifiés dans un des services pro-posés, contribuant ainsi à développer l’emploi local. Elle accorde beaucoup d’importance à améliorer les qualifi-cations de ses salariés via l’accès à la formation continue : « Nous faisons passer le permis de conduire et un CAP hygiène et entretien des locaux à nos intervenants qui en ont besoin. Nous voulons qu’ils se sentent bien dans leur travail et qu’ils apportent satisfaction aux clients », explique Jean-Paul Penel, directeur de la Scic.Satisfaire est le leitmotiv de Services à domicile, qui a investi à hauteur de 100 000 euros dans le matériel néces-saire (tondeuse, taille-haie, matériel d’en-tretien domestique…) pour répondre

aux demandes de ses 400 clients. Après avoir rencontré l’intervenant pour faire connaissance, fixer le détail et le volume horaire des travaux, le client remplit une fiche qualité à chaque passage pour éva-luer le travail fourni et permettre un suivi des prestations. « Notre indice de satis-faction pour 2007 s’élève à 18/20, ce qui récompense et valide notre démarche », se félicite Jean-Paul Penel qui, avant de monter Services à domicile, était au chô-mage et cherchait une bonne idée pour rebondir. La continuité du service est assurée : si l’intervenant habituel d’un client ne peut pas venir, il sera remplacé par un autre salarié de la Scic. Malgré une concurrence grandissante, Services à domicile enregistre une croissance de plus de 10 % de son chiffre d’affaires grâce au bouche à oreille, à la publi-cité locale et à son ancienneté. « Nous sommes sur un secteur porteur, non délocalisable et appuyé par les pouvoirs publics. Nos gages de compétence, de confiance et de proximité plaisent et nous permettent d’avancer », conclut le directeur de la Scic.

L. V.

Contact : Scic Val d’Yerres Val de Seine Services à domicile, 3 résidence Le Vieillet, 91480 Quincy-sous-Sénart, tél. : 01 69 39 26 53, site : www.vysc.net

Trouver des « Services à domicile »zoomL’A

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 69

Consommerautrement ◗

de publics plus vulnérables, enfants de moins de 3 ans, personnes âgées dépendantes et personnes handicapées).L’économie sociale et solidaire est le premier réseau en matière de services à la personne. Plus de 600 structures franciliennes sont des associations, soit un tiers des prestataires référencés par l’Agence nationale des services à la per-sonne (ANSP) en 2007 pour la région. Parmi les associations, les associations intermédiaires (voir page 91) sont des structures d’insertion par l’activité économique dont le service aux particuliers constitue le cœur de métier, notamment dans le bricolage, le jardinage, l’entretien des espaces verts, le ménage et la blanchisserie.Depuis 2006, des enseignes nationales, composées entre autres d’associations spécialisées, de mutuelles et de banques coopératives, proposent une presta-tion complète qui va de la recherche de la personne qui interviendra chez le particulier à l’envoi des justificatifs permettant à ce dernier de bénéficier des exonérations fiscales, en passant par le paiement du salaire, etc.Les prix varient d’une enseigne à l’autre et, bien sûr, d’une prestation à l’autre. A titre d’exemple, pour l’enseigne Fourmi verte, il faut compter entre 4 euros pour la livraison d’un repas et 30 euros de l’heure pour une assistance infor-matique après réduction d’impôts (prix à titre indicatif, devis gratuit après paiement de l’abonnement annuel de 10 euros).En Ile-de-France, Domiance est la première Scop (voir page 85) spécialisée dans les services à la personne. Elle a ouvert ses portes en juillet 2007 dans le 13e arrondissement de Paris et propose trois types de services : maison (ménage, jardinage…), enfance (gardes, soutien scolaire…) et informatique (assistance, dépannage…).U Pour en savoir plus :– Agence nationale des services à la personne (ANSP) : 3 square Desaix, 75015 Paris, tél. : 01 44 49 84 60, site : www.servicesalapersonne.gouv.fr L’ANSP a par ailleurs lancé en mars 2007 le « 32 11 », numéro de renseignement sur les services à la personne (0,12 euro la minute).– La charte des entreprises de l’économie sociale et solidaire de services à la personne est consultable sur le site du Ceges, www.ceges.org, rubrique « Ceges », puis « Documents »,

Trouver des « Services à domicile »

Le chèque emploi service univer-sel (Cesu) est disponible depuis le 1er janvier 2006 pour payer l’ensemble des services à la personne, à domicile comme à l’extérieur (crèches ou gar-deries d’entreprise…). Il remplace les anciens chèques emploi service (CES) et titres emploi service (TES). Les Cesu sont disponibles dans la quasi-totalité des réseaux bancaires ou directement auprès des entreprises si, via leur comité d’entreprise par exemple, ces dernières y contribuent financièrement. On parle

dans ce cas de Cesu préfinancés, dont Chèque domicile, filiale de la coopé-rative Chèque déjeuner, est un des six émetteurs.Le Cesu permet de payer directement l’as-sociation qui va mettre à disposition une personne pour intervenir à domicile. Il est assorti d’aides fiscales, puisqu’il permet de continuer à bénéficier d’une réduction d’impôts de 50 % des sommes engagées.

Pour en savoir plus : www.services alapersonne.gouv.fr

Le chèque emploi service universel (Cesu)

70 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

puis « Charte de l’économie sociale ».– Domiance : tél. : 01 40 87 87 61, site : www.domiance.fr

Les services aux enfantsLes crèches parentales ou collectivesVous cherchez une structure souple pour la garde de vos enfants ? Les crè-ches parentales sont faites pour vous : ces associations accueillent entre 15 et 20 enfants de moins de 4 ans dans un lieu animé par leurs parents et des éducateurs diplômés. Au nombre de 180 en Ile-de-France, elles sont créées et gérées bénévolement par les parents, en collaboration avec des professionnels de la petite enfance, garants de la qualité de l’accueil. Adaptables et souples dans leurs horaires et leurs tarifs, fixés par l’association de parents, les crèches parentales sont rassemblées au sein de l’Association des crèches parentales d’Ile-de-France. A titre d’exemple, la crèche Flocon papillon, située à Arpajon (91), a été créée en 1990. Elle accueille de 7 h 30 à 19 h 00 11 enfants, dont les parents sont tenus d’assurer 3 heures de permanence dans la semaine. Six professionnels y assurent les activités de jeux et d’éveil.Les crèches collectives associatives ne sont quant à elles pas gérées par les parents, mais par une puéricultrice diplômée. Elles accueillent de façon régu-lière les enfants âgés de moins de 3 ans.U Contact : Association des crèches parentales d’Ile-de-France (Acepprif), 120 rue des Grands-Champs, 75020 Paris, tél. : 01 40 09 50 55, site : www.acepprif.org, courriel : [email protected] Pour trouver la liste des crèches parentales et des crèches collectives associatives proches de chez vous, voir sur le site, rubrique « Mode de garde associatif », puis « Recherche d’un mode de garde ».

Les cours particuliersAider les enfants en difficulté à faire leurs devoirs est un service assuré traditionnellement dans un esprit d’éducation populaire par des associa-tions de quartier autonomes ou rattachées à une maison des jeunes et de la  culture (MJC), à la Ligue de l’enseignement ou encore aux Pupilles de l’en-seignement public (voir, respectivement, pages 49 et 52). Ces prestations sont bénévoles et gratuites (ou quasi) pour les bénéficiaires et s’adressent, de fait, à des élèves en difficulté d’adaptation dans le système scolaire.En complément de ce travail associatif, le groupe Chèque déjeuner, la Macif, la Mutualité française et la Matmut ont créé en 2003 Domicours, entreprise spécialisée dans le soutien scolaire à domicile. Contrairement à ses concurrents privés, Domicours salarie les professeurs et l’utilisateur n’est pas l’employeur de l’enseignant, ce qui simplifie la gestion pour le client.U Contact : Domicours délégation Ile-de-France, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des Barbaniers, 92230 Gennevilliers, tél. : 0811 915 915, site national : www.domicours.fr

Les services aux personnes âgées

16 % des Franciliens ont au moins 60 ans. Si l’Ile-de-France est la région la plus jeune de France, ce chiffre est en constante progression en raison de l’al-

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 71

Consommerautrement ◗

longement de l’espérance de vie. L’arrivée à un grand âge de générations plus nombreuses se traduit également par l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes. Selon une publication de l’Observatoire régional de la santé réalisée en 2003, la population des plus de 60 ans devrait augmenter de 60 % d’ici à 2030 en Ile-de-France, pour atteindre 2,8 millions de personnes. Le nombre de personnes âgées dépendantes s’élèvera alors à entre 133 000 et 169 000 personnes, contre 118 000 en 2000.Pour répondre à ces nouveaux besoins et couvrir le risque de dépendance, l’économie sociale et solidaire gère des établissements d’accueil des personnes âgées et des structures d’aide à domicile, qui permettent aux personnes dépen-dantes de rester chez elles.Par ailleurs, pour assurer le lien social auprès des personnes âgées, le béné-volat demeure indispensable. Il permet de signaler les personnes isolées ou dépendantes, notamment en milieu rural. Des bénévoles sont aussi requis pour alimenter les réseaux d’écoute téléphonique de SOS amitié ou d’Allô maltraitance des personnes âgées (Alma).U Contacts :– Alma : antenne de Paris, BP 40340, 75723 Paris Cedex 15, tél. : 01 42 50 11 25, courriel : [email protected] ; numéro national : 0892 68 01 18, site national : www.alma-france.org

– SOS amitié (siège) : 11 rue des Immeubles-Industriels, 75011 Paris, tél. : 01 40 09 15 22, site : www.sos-amitie.comIl existe cinq postes d’écoute dans la région :Paris Boulogne, BP 100, 92105 Boulogne-Billancourt Cedex, tél. : 01 46 21 31 31.Paris Concorde, tél. : 01 42 96 26 26.Paris Est, BP 111, 93172 Bagnolet Cedex, tél. : 01 43 60 31 31.Paris Evry, BP 809, 91001 Evry Cedex, tél. : 01 60 78 16 16.Paris anglophone, BP 43, 92101 Boulogne Cedex, tél. : 01 46 21 46 46.

– L’Aide à domicile en milieu rural (ADmR), créée en 1945, regroupe 37 associations en Ile-de-France. Ce réseau régional assure des services d’aide et de maintien à domicile classiques (ménage, courses, transport…). Il compte également dans la région 10 services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) pour personnes âgées et handicapées, dont un service de 100 lits à Paris.D’autre part, si les services aux personnes âgées représentent l’activité prin-cipale du réseau, l’ADMR s’adresse aussi aux personnes handicapées. Ainsi, dans le Val-de-Marne, 108 personnes handicapées ont reçu en 2005 de l’aide à domicile grâce à elle. Les structures de l’ADMR se caractérisent également par la présence d’un réseau régional de 1 350 salariés et de 200 bénévoles actifs qui accompagnent les personnes âgées aidées, mais aussi animent et gèrent chaque association locale.U Contact : ADMR, site : www.admr.org, pour les adresses des structures membres, voir rubrique « Où trouver l’ADMR ? ».

– La mutualité française (voir page 31) possède des maisons de retraite et propose des services de soins à domicile. Le groupe FMP gère des aides 

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

à domicile auprès des personnes âgées. La liste des établissements (mai-sons et résidences de retraite, centres de gériatrie, établissements de soins spécialisés, services de soins infirmiers à domicile et de prévention…) est disponible sur www.mutualite.com, rubrique « Trouver un service de santé mutualiste ».

– L’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domi-ciles (UNA, ex-Unassad) regroupe 201 structures en Ile-de-France. Il s’agit pour la plupart d’associations, mais on y trouve également des structures  publiques territoriales (centres communaux ou intercommunaux d’action sociale, services municipaux), des organismes mutualistes, des fondations, etc. Par exemple, les centres communaux d’action sociale (CCAS) de Fontaine-bleau, en Seine-et-Marne, ou de Vernouillet, dans les Yvelines, sont membres de l’UNA. Tous les départements d’Ile-de-France, à l’exception de la Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, disposent d’une union départementale qui donne tous les renseignements nécessaires sur les structures adhérentes.U Contact : UNA, fédération régionale, 28 place Saint-Georges, 75009 Paris, tél. : 01 49 27 98 78, site national : www.una.fr, courriel : [email protected] Pour retrouver les coordonnées de tous les services de l’UNA, voir sur le site, rubrique « Où nous trouver ? », puis « Région Ile-de-France ».

Les personnes en difficulté ont besoin de services spécifiques que l’économie tradi-tionnelle ne fournit pas car ils ne sont pas rentables. Les organisations de l’économie sociale et solidaire apportent des réponses à la fois professionnelles et humaines aux situations les plus difficiles. De nombreuses associations caritatives s’occupent depuis longtemps des personnes les plus dému-nies en leur proposant des repas, de l’aide au désendettement, un accès aux soins, des cours d’alphabétisation et de remise à niveau, des solutions de logement et de réinsertion par l’activité économique, etc. Les grandes associations, tels que le Secours populaire ou Emmaüs, ont des relais dans chaque département francilien.Emmaüs est constitué de trois branches complémentaires : la branche action sociale et logement, qui gère par exemple des logements locatifs ; la branche écono-mie solidaire et insertion, qui propose des emplois en insertion dans les communau-tés d’Emmaüs ou les entreprises Le Relais (voir page 25) ; et la branche communau-taire représentée par les 115 communau-

tés, dont 17 se trouvent en Ile-de-France. Ces communautés sont des lieux de vie et de travail pour les personnes en situation de précarité.

Contacts :– Emmaüs : tél. : 01 46 07 51 51, site : www.emmaus-france.org Pour trouver toutes les structures et les communautés d’Emmaüs dans la région, voir sur le site, à la rubrique « Contacts ».– Restos du cœur : tél. (siège national) : 01 53 32 23 23, site : www.restosducoeur.org Pour toutes les adresses, voir sur le site, à la rubrique « Les associations départementales ».– Secours cathol ique : té l . (s iège national) : 01 45 49 73 00, site : www.secours-catholique.asso.fr Pour toutes les adresses, voir sur le site, à la rubrique « Nous contacter », puis « Contacter votre délégation ».– Secours populaire : tél. (siège national) : 01 44 78 21 00, site : www.secourspopulaire.fr Pour trouver une adresse, voir sur le site, à la rubrique « Fédérations ».

Quelques grandes associations caritatives et humanitaires

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 73

Consommerautrement ◗

Les services aux personnes handicapées

La très grande majorité des places d’accueil pour les enfants et les adultes handicapés est proposée par trois types de structures membres de l’économie sociale et solidaire : les associations constituées par les familles des personnes en situation de handicap (comme les UDAPEI)  ; les centres d’accueil gérés par les sociétés mutalistes (comme  la Mutualité française). Pour avoir accès à l’ensemble des contacts régionaux concernant le handicap, la porte d’entrée est le Centre régional pour l’enfance et l’adolescence inadap-tée d’Ile-de-France (Creai). Son site Internet dispose d’une base de données qui permet de trouver tous les établissements spécialisés pour les enfants, les adolescents et les adultes handicapés. On y trouve  également la liste des équipes de prévention ou des foyers d’accueil pour les mères enfants et pour les adolescents en difficulté. L’ORS (observatoire régionale de la santé d’Ile-de-France) a également édité un guide recensant toutes les structures. 

U Contacts :

– Délégation Ancreai d’Ile-de-France : 5 rue Las-Cases, 75007 Paris, tél. : 01 45 51 66 10, site : www.creai-idf.org, courriel : [email protected]

– L’Union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss)

Ile-de-France propose, plus largement, des informations sur l’ensemble des associations et des établissements du secteur sanitaire, social et médicosocial de la région : Maison des associations de solidarité, 16 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 44 93 27 00, site : www.uriopss-idf.asso.fr, courriel : [email protected]

– L’ORS 21/23 rue Miollis, 75015 Paris, tél. : 01 44 42 64 70

Qui peut vous proposer un service complet pour vos manifestations événementielles, de la voiture avec chauffeur à la salle de réception, en passant par le buffet ? Les entreprises d’insertion du Groupe SOS assurent des services pour les entreprises et les collectivités locales, qui présentent tous une forte plus-value sociale et/ou environnementale. Les voitures du ser-vice de location Alterauto sont dotées d’un moteur hybride (électricité/essence) et sont conduites par des personnes en contrat d’insertion. Le service Té-Traiteur éthique propose une restauration bio et équitable pour vos réceptions et peut pré-parer les buffets des manifestations évé-nementielles organisées au sein de l’Usine, l’espace de réception du Groupe SOS.

Celui-ci peut recevoir jusqu’à 1 500 invi-tés et fait travailler une vingtaine de per-sonnes en insertion pour les nombreux services assurés, du vestiaire au parking. L’Usine peut également faire venir du mobilier issu du commerce équitable pour vos réceptions, par le biais de l’entreprise d’insertion Fairplace, également membre du Groupe SOS. Fairplace est une galerie commerciale de 500 m2 dédiée aux pro-fessionnels qui expose une large gamme de meubles et d’objets de décoration issus du commerce équitable. L. V.

Contact : Groupe SOS, 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 01 55 87 55 55, site : www.groupe-sos.org, rubrique « Nos entreprises d’insertion ».

Du chauffeur au service de réception avec le Groupe SoS

74 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Les services aux entreprises et aux collectivités

L es  entreprises  et  les  associations  de  l’économie  sociale  et  solidaire ne  proposent  pas  seulement  des  prestations  aux  particuliers,  elles 

 s’adressent également aux entreprises et aux collectivités.

Les services aux entreprises

Vous avez besoin de conseils pour bien gérer la fin de vie de votre parc d’appareils électriques et électroniques ? Adressez-vous à l’association Elen, spécialisée dans la collecte et la valorisation de ces équipements. Vous organisez une réception pour les 20 ans de votre entreprise ? L’asso-ciation La Table de Cana, qui fédère, en Ile-de-France, deux entreprises d’insertion à Antony et Gennevilliers (92), peut en assurer  la partie traiteur. Vous avez besoin d’une voiture de location avec chauffeur lors-que le PDG de votre groupe vient en déplacement dans la région ? Le groupe SOS est le prestataire qu’il vous faut (voir encadré page 73). Les entreprises de l’économie sociale et solidaire vendent des prestations aux PME locales, mais aussi aux grands groupes, comme France Telecom qui travaille par exemple avec la Scop Acome, spécialisée entre autres 

Le code des marchés publics, qui de manière générale n’accorde aucun privi-lège aux associations, permet aux collec-tivités qui le souhaitent de mettre dans leurs marchés des clauses favorables aux structures d’insertion. En effet, bien que situées dans le secteur concurrentiel, ces dernières ont du mal à avoir accès à la commande publique si le critère du prix n’est pas contrebalancé par des exigences d’insertion de publics en difficulté.L’article 14 permet d’obliger une entre-prise qui gagne un marché public à faire le choix entre trois formules : l’embauche directe d’une personne en insertion, la sous-traitance ou co-traitance avec une entreprise d’inser-tion, ou encore la mise à disposition d’un salarié en insertion par une asso-ciation intermédiaire (AI), une entreprise de travail temporaire d’insertion (ETTI) ou un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq).

L’insertion peut être également un critère d’attribution du marché (article 53 du code des marchés publics). Il s’agit alors pour la collectivité de choisir directement une des trois formules mentionnées ci-dessus. Mais la démarche est plus com-pliquée, et il faut veiller au respect de trois principes : établir un lien entre l’in-sertion et l’objet du marché, être précis sur les exigences d’insertion attendues des entreprises et accorder une pondé-ration raisonnable du critère social par rapport aux autres critères de choix. Enfin, avec l’article 30, une collectivité peut acheter des prestations d’insertion, qui reposent sur un support d’activité, comme le nettoyage et l’entretien des espaces verts, la collecte des déchets ou des travaux dans le bâtiment (plomberie, menuiserie, etc.). Le but poursuivi par la collectivité est alors moins le service rendu que l’insertion professionnelle en elle-même.

Les clauses d’insertion dans les marchés publics

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 75

Consommerautrement ◗

dans  les réseaux de télécommunication (câbles à fibres optiques, de raccordement…).U Contacts :– Association Elen : 11-17 rue de l’Amiral-Hamelin, 75783 Paris Cedex 16, tél. : 01 45 05 70 71, site : www.elen.fr– La Table de Cana : 5bis rue Maurice-Ravel, 92168 Antony Cedex, tél. : 01 55 59 53 41,site : www.tabledecana.com, courriel : [email protected]– Acome : 52 rue du Montparnasse, 75014 Paris, tél. : 01 42 79 14 00, site : www.acome.fr, courriel : [email protected]

Les services aux collectivités

Au travers de leurs marchés publics, de délégation de service public, ou simplement de subventions, les collectivités locales ont recours à de nom-breux prestataires privés pour mener à bien leurs politiques. Petite enfance, gestion des déchets, restauration collective, bâtiment…, les structures de l’économie sociale et solidaire offrent des prestations et remportent des marchés. Mais encore faut-il qu’elles puissent y répondre. C’est l’enjeu, par exemple, de l’introduction de clauses d’insertion (voir encadré page ci-contre), de l’utilisation de l’article 28 du code des marchés publics qui faci-lite l’accès des PME aux marchés d’un montant inférieur à 206 000 euros, ou encore de ce qu’on appelle « l’allotissement » des marchés, c’est-à-dire le fait que la collectivité scinde son marché en plusieurs lots pour éviter que seules les très grandes entreprises capables de répondre à l’intégralité de la prestation puissent remporter l’appel d’offre.

L ’assoc iat ion Haute qualité environnemen-tale (HQE), qui a été créée en 1996, gère

un label attribué aux bâtiments qui respectent une série de critères (éco-nomie de chauffage, recherche de la lumière naturelle, réduction des pollu-tions…) pour diminuer leur impact éco-logique. A la demande des collectivités territoriales, il existe également une certification HQE, délivrée depuis 2005 par l’Association française de normali-sation (Afnor). En Ile-de-France, dans le secteur tertiaire par exemple, le pôle administratif des Mureaux, dans les Yvelines, a été certifié « NF bâtiment tertiaire démarche HQE » en 2005. Les conseils généraux, compétents en matière de rénovation et de construc-tion des collèges, peuvent exiger que les constructions ou rénovations de ces établissements soient réalisées en HQE.

Le conseil général de Seine-et-Marne s’inscrit dans cette démarche : ainsi, à Chessy, un collège pouvant accueillir 600 élèves et répondant aux normes HQE a été achevé en juillet 2007.

Pour en savoir plus : l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies (Arene) Ile-de-France, financée par le conseil régional, sensibilise aux pratiques du développement durable en Ile-de-France. Principal portail régional sur les questions environnementales, cet organisme aide aussi à l’expérimentation de nouvelles pratiques dans des domaines aussi divers que la mobilité, l’énergie, la construction… L’Arene consei l le les collectivités locales et les maîtres d’ouvrage de la région en matière de construction HQE.U Contact : Arene Ile-de-France, 94bis av. de Suffren, 75015 Paris, tél. : 01 53 85 61 75, site : www.areneidf.org

Construire en Haute qualité environnementale

76 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

Il n’existe pas de lieu unique pour connaître la liste des entreprises et des associations susceptibles de répondre aux appels d’offre. Il  faut passer par les réseaux organisés par type de statut, par exemple l’Union régionale des Scop ou l’Union régionale des entreprises d’insertion. Cette dernière a réalisé à la demande du département de Paris une présenta-tion des structures d’insertion à destination des acheteurs publics et des entreprises susceptibles d’avoir recours à de la sous-traitance d’insertion. Ce document est téléchargeable sur www.paris.fr, rubrique « Achats et marchés publics ».

La constructionLes collectivités construisent beaucoup : des établissements scolaires, des crèches, des bibliothèques…, et bien sûr des logements par l’intermédiaire de bailleurs sociaux tels que les offices HML. C’est le secteur d’activité où l’on trouve le plus grand nombre de coopératives et où les collectivités font le plus appel aux entreprises d’insertion via l’introduction de clauses d’inser-tion dans les marchés publics. Ainsi, en Seine-Saint-Denis, le département, l’ANPE et l’Etat ont mis en place en février 2008 le dispositif « Réussir l’emploi dans les projets de renouvellement urbain ». Il doit faciliter le res-pect des clauses d’insertion par les collectivités dans le cadre de leurs plans de rénovation urbaine. Les collectivités sont invitées à créer des postes de chargés de mission, financés à hauteur de 15 000 euros par le conseil général. Ceux-ci servent d’interfaces entre les entreprises qui réalisent les marchés publics et les structures d’insertion par l’activité économique (voir page 90). Quatre collectivités, dont Plaine Commune et Sevran, ont embauché des chargés de mission dont les postes seront prochainement cofinancés par le conseil général. Le département attend de ce dispositif la création de 2 200 emplois.Dès janvier 2009, la Région Ile-de-France renforcera, en partenariat avec les PLIE (Plans locaux pour l’insertion et l’emploi), l’insertion des clauses socia-

L’initiative Ruche, pour « Régie urbaine du cadre de vie, de l’habitat et de l’environ-nement », rassemble 16 structures d’in-sertion par l’activité économique (SIAE) présentes sur la communauté d’agglomé-ration de Plaine Commune. Sa mission : leur permettre d’accéder aux marchés publics et privés. « Ruche assure aux SIAE une meilleure visibilité grâce à un guide qui décrit leurs prestations. Un site Internet est en projet et nous organisons des formations pour apprendre à remplir les appels d’offre », explique Michaël Pozo, chargé du projet. Deux entreprises d’insertion dans la restauration, la Scop

Femmes actives et Té-Traiteur éthique, ont décroché les marchés « Buffet » et « Cocktail » de Plaine Commune. « Même si nos prestations sont plus onéreuses que celles d’entreprises “nor-males”, nous apportons une plus-value sociale ou environnementale qui nous permet d’être compétitifs », affirme Michaël Pozo.

L. V.

Contact : Réalise (le réseau associatif qui porte le projet Ruche), 5 rue Jean-Jaurès, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 21 27 40, courriel : [email protected]

Unir ses forces pour accéder aux marchés publics

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 77

Consommerautrement ◗

les dans les opérations de construction et de rénovation des établissements sociaux, médicaux-sociaux et sanitaires qu’elle finance. En savoir plus : www.iledefrance.fr

La restauration collectiveLes collectivités utilisent les services de traiteurs pour leurs réceptions, buffets… Plaine Commune a ainsi choisi les entreprises d’insertion Té-Traiteur éthique (voir encadré page 73) et Femmes actives pour répondre à ses besoins. Les collectivités passent également des appels d’offre pour alimenter  les cantines scolaires. Des producteurs bio d’Ile-de-France peuvent y répondre, même si la plupart des marchés sont monopolisés par quelques très grandes entreprises privées. Ainsi, le pain « Bio d’Ile-de-France » (voir page 17) a été distribué en 2006 dans cinq lycées et deux collèges de Seine-et-Marne.

Comment entretenir les berges de la Seine en associant les sans domi-cile fixe qui s’y sont installés ? Née en 1994 de cette double préoccupa-tion, l’association Espaces compte aujourd’hui 100 salariés en insertion sur 13 chantiers, une équipe perma-nente de 45 personnes et 400 adhé-rents. Son action se concentre sur le Val de Seine, à cheval sur Paris et les Hauts-de-Seine : nettoyage et gestion écologique des berges, entretien et aménagement des sites, éducation du public à l’environnement… L’association travaille en partenariat avec 12 com-munes : « Nous ne répondons que très exceptionnellement aux marchés publics. Nos chantiers s’inscrivent dans le long terme par le biais de conventions d’objectifs sur trois à cinq ans passées avec les communes », explique Yann Fradin, directeur général d’Espaces. Boulogne-Billancourt, Sèvres, Meudon et Issy-les-Moulineaux, villes parte-naires de l’association dès ses débuts, sont les plus importantes en nombre de chantiers et en financements. Au-delà des contrats aidés (26 %), l’association fonctionne pour 70 % sur les subven-tions des communes, du conseil régio-nal et du conseil général des Hauts-de-Seine, des gestionnaires de domaines dans lesquels elle intervient (SNCF, Port autonome de Paris, Centre des

monuments nationaux…), de l’Agence de l’eau Seine-Normandie… Les pro-jets de chantier sont coconstruits par Espaces et les financeurs concernés en fonction des objectifs et des contraintes de chacun. « Notre avantage est d’être très malléables, nous nous adaptons en permanence aux demandes de nos interlocuteurs pour obtenir et entre-tenir les partenariats », estime Yann Fradin. Dans une logique de coopé-ration quotidienne, des échanges de savoirs se créent entre les partenaires et l’association : la collectivité locale apporte des conseils quant à l’organi-sation et au management des chantiers, Espaces fournit une expertise dans les domaines de l’insertion et de l’environ-nement. « Nous ne sommes pas moins chers qu’une entreprise “normale”, mais nous créons de l’emploi et pro-posons des services complets, allant du nettoyage à l’insertion, en passant par l’information des habitants. Nous sommes les seuls à fonctionner en par-tenariats sur ces domaines d’interven-tion », souligne le directeur général de l’association. L. V.

Contact : Association Espaces, 45bis route des Gardes, 92190 Meudon, té l . : 01 55 64 13 40, site : www.association-espaces.org, courriel : [email protected]

Espaces conjugue insertion et environnementzoom

78 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre i

◗Consommerautrement

U Contacts : – Femmes actives : 59 bd Jules-Guesde, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 42 43 29 99, site : www.femmes-actives.org, courriel : [email protected]– Té-traiteur éthique : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 01 55 87 55 25, site : www.groupe-sos.org (rubrique « Nos entreprises d’insertion), courriel : [email protected]– Pain « Bio d’Ile-de-France » : GAB, tél. : 01 60 24 71 84, courriel : [email protected]

La gestion des déchets et l’entretien d’espaces vertsLes ateliers et  les chantiers d’insertion (voir page 94) œuvrent parti-culièrement dans le domaine des prestations d’entretien des locaux ou de nettoyage des berges de cours d’eau. C’est le cas, par exemple, de l’association Espaces (voir zoom ci-dessous).

La communicationUne dizaine de sociétés coopératives (voir page 85) proposent des services d’imprimerie et d’édition en Ile-de-France, comme Expressions 2 à Paris, coopérative née en 1994 du regroupement de trois petites imprimeries. L’offre de ces Scop est large, de la carte de visite à l’édition, en passant par le calendrier et la brochure. Un certain nombre d’entre elles ont reçu le label Imprim’vert, décerné aux imprimeries qui respectent trois critères de protection de l’environnement : bonne gestion des déchets dangereux, exclusion des produits toxiques et stockage sûr des liquides dangereux. A noter également, trois entreprises d’insertion (voir page 92) assurent des services d’imprimerie, de presse et d’édition dans la région.

Alternacom et Presscode sont deux entreprises d’insertion dans le secteur de la communication au service des pro-fessionnels et des collectivités. Alterna-com est spécialisée dans l’organisation d’événements (congrès, séminaires, relations publiques…), qu’elle imagine, crée et gère. Forte de sa connaissance des secteurs de l’économie sociale et solidaire et du développement durable, cette agence peut vous conseiller dans votre « stratégie de communication éthique ». Elle propose une offre inté-grée pour vos manifestations événe-mentielles de la salle de réception à l’offre de restauration (l’Usine et Té-Traiteur éthique, voir page 73), en pas-sant par la création graphique, l’édition, le multimédia et les relations presse. Pour ces prestations, elle fait appel à une structure spécialisée : Presscode. Cette agence propose une vaste gamme

de services : publication de périodiques, réalisation de sites Internet, création de supports commerciaux… Elle favorise les imprimeurs labellisés Imprim’vert (voir page 77). Ces deux structures sont membres du Groupe SOS, leur actionnariat est entièrement associa-tif et leurs bénéfices sont réinvestis dans le développement de nouvelles activités créatrices d’emplois au sein du groupe.

L. V.

Contacts :– Alternacom : 379 av. du Président-Wilson, 93210 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 01 55 87 55 43, site : www.alterna-com, courriel : [email protected]– Presscode : 70 bd Anatole-France, 93200 La Plaine-Saint-Denis, tél. : 04 96 11 05 80, s i te : www.presscode.fr, courr ie l : [email protected]

Communiquer éthique

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 79

Consommerautrement ◗

Par ailleurs, quatre agences de conseil en communication et de publicité ont  le statut de Scop (voir page 85) en Ile-de-France, dont Oonops, située à Paris. Agence de conseil et de production multimédia, Oonops compte huit salariés-associés spécialisés dans la conception et la réalisa-tion de sites Internet. Ils ont notamment réalisé le site de Domiance (voir page 67) et de Veolia environnement.U Contacts :– Retrouvez les autres coopératives sur le site www.scop-idf.coop, rubrique « L’annuaire régional des Scop » et les entreprises d’insertion sur le site www.cnei.org, rubrique « Entreprises d’insertion », puis « Annuaire ».– Expressions 2 : 10bis rue Bisson, 75020 Paris, tél. : 01 43 58 26 26, site : www.expressions2.com, courriel : [email protected]– Oonops : 31 rue Chanzy, 75011 Paris, tél. : 01 46 59 41 51, site : www.oonops.com, courriel : [email protected]

Envie de partager vos intérêts avec ceux qui en ont le plus besoin et de soutenir des causes humanitaires ?Au Crédit Mutuel, on peut désormais épargner solidaire et préparer ses projets tout en aidant les plus défavorisés, grâce au Livret d’Epargne pour les Autres. Fonctionnant comme un livret d’épargne ordinaire, il offre un rendement de 3,50 % bruts(1) et vous permet de reverser vos intérêts à une ou plusieurs associations à vocation humanitaire.En plus, les intérêts versés aux associations ouvrent droit à la réduction d’impôt de 66 % ou 75 % pour « dons aux œuvres ».

J’inventeraisl’Epargne Solidaire

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(1) Option possible pour le prélèvement libératoire. Nouveauté 2008 : les intérêts reversés à une association bénéfi cient d’un prélè-vement libératoire au taux de 16 % au lieu de 29 %Annonceur : Caisse Fédérale du Crédit Mutuel Centre Est Europe SA, 34 rue du Wacken, Strasbourg - RCS Strasbourg B 588 505 354 pour compte des Caisses de Crédit Mutuel de son ressort (Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne, Champagne, Ile-de-France, Rhône-Alpes)..

INTÉRÊTSPARTAGÉS

AVEC LESASSOCIATIONS

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dans l’insertion par l’activité économique, le commerce

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les métiers d’art…

Contacts : J.Hardy, M.Villain,Tél. : 01 55 93 63 21 / 63 [email protected]@plainecommune.com.frwww.plainecommune.fr

Avec le concours de la Région Ile-de-France

Un territoire de développementde l’Économie Sociale et Solidaire

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Plaine Communesoutient le développementde l’ÉconomieSociale et Solidaire

80 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

Entreprendre autrement

Des conseils pratiques pour créer une association ou une entreprise, bien choisir son statut et bénéficier au mieux des réseaux de financement et d’accompagnement qui soutiennent les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire.

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 81

Entreprendreautrement ◗

Création, mode d’emploi

S candales  financiers,  fermetures  d’entreprises  rentables,  mais  pas  assez au regard des exigences des actionnaires, irresponsabilité sociale et envi-

ronnementale…, quelque chose ne tourne pas rond dans le monde de l’en-treprise capitaliste. Pourtant, le désir d’entreprendre des Français est élevé : 2007 a été une année record pour les créations d’entreprises, au nombre de 321 000, soit 13 % de plus qu’en 2006. En Ile-de-France, 75 000 entreprises (créées ou reprises) ont vu le jour en 2007, soit 23 % du total national.Ne plus avoir de patron, faire fortune et se réaliser, voilà les principales motiva-tions des chefs d’entreprise, des porteurs et porteuses de projets. Mais un nombre croissant d’entre eux se définissent comme des « entrepreneurs sociaux ». Leur volonté ? Mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet en cohérence avec leurs valeurs. Démontrer que l’on peut développer une activité économique à la fois rentable et utile socialement. Concilier économie, social et protection de l’environnement dans une logique de développement durable.Quand on veut entreprendre autrement, vaut-il mieux, en fonction de son projet, créer une association, une entreprise d’insertion, une mutuelle ou une coopérative ? A-t-on droit aux mêmes aides que lorsqu’on crée une entreprise traditionnelle ? Vous trouverez dans ce chapitre des informations pratiques pour mieux connaître les statuts, les réseaux de financement et d’accompa-gnement et les spécificités de l’entrepreneuriat social.

Bien choisir son statut et ses agréments

A ssociation, entreprise d’insertion, coopérative de production, société coopérative  d’intérêt  collectif,  mutuelle…,  le  choix  du  statut  pour 

entreprendre est loin d’être anodin. Par ailleurs, des agréments publics sont parfois nécessaires pour pouvoir monter une entreprise sociale, notamment dans le champ de l’insertion. Quelques conseils.

Les associations

Les associations recouvrent une réalité foisonnante, depuis les petites associa-tions de loisirs qui peuvent réunir une dizaine de personnes, jusqu’aux grandes organisations dans le secteur sanitaire et social comme l’Aide familiale à domi-cile (Afad, en Essonne), qui compte plus de 200 salariés en Ile-de-France. De nombreuses associations ont développé des services qui leur fournissent des ressources financières, tout en restant – c’est leur vocation – à but non lucratif. Elles s’engagent alors dans une véritable démarche entrepreneuriale et créent 

82 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

des emplois. Elles peuvent même réaliser des bénéfices, ce qui est tout à fait légal, mais elles ne peuvent pas les redistribuer à leurs adhérents.Même si le statut associatif est le plus répandu dans l’économie sociale, seule une minorité d’associations emploient des salariés. Selon une étude réalisée en novembre 2007 par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, 16 % seulement des associations françaises ont recours à l’emploi salarié, de façon régulière ou pas. La région compte plus de 64 000 associations, qui regroupaient près de 216 600 postes en 2004, soit près de 6 % des emplois en Ile-de-France. Au niveau national, ce sont 1,9 million de salariés qui tra-vaillent dans le monde associatif, soit 1,05 million  en équivalent temps plein. La place des associations dans l’économie nationale ne cesse de croître : leur poids économique a augmenté de 2,5 % par an entre 1999 et 2005, soit une progression plus rapide que celle du PIB. Dans un contexte où les subventions publiques ont tendance à diminuer, de plus en plus d’associations cherchent à vendre des biens ou des services sur le marché.U Pour en savoir plus sur la vie associative en France et dans la région, voir les travaux de la Fonda, qui regroupe des personnes impliquées à titre professionnel dans la vie associative. Ils sont disponibles sur le site de la Fonda : www.fonda.asso.fr

Les grands principesLe texte juridique de référence sur les associations est la loi du 1er juillet 1901. Une association est un regroupement volontaire d’au moins deux personnes physiques ou morales. La loi de 1901 laisse aux créateurs et membres d’une association la liberté de s’organiser et de modifier le mode d’organisation et de fonctionnement de la structure (vote des statuts en assemblée générale), de choisir son but (à l’exception des motifs illicites bien sûr !), d’employer des salariés, de la déclarer ou pas à la préfecture, etc. L’intérêt de la déclara-tion est d’obtenir le statut de personne morale, ce qui donne la possibilité, par exemple, de recevoir des subventions. Une association se définit par son caractère non lucratif : elle peut faire des bénéfices, mais ces derniers doivent être réinvestis dans le développement de l’activité associative.

Porteur d’un projet associatif ou res-ponsable d’une association, vous avez besoin de conseils sur les plans juridiques, financiers, administratifs, sociaux, etc. ? Les points d’appui à la vie associative, au nombre de douze en Ile-de-France, sont des structures d’ac-cueil qui apportent une aide gratuite aux associations. Réponses à des questions ponctuelles, orientation vers des disposi-tifs et des circuits de financement, mise en relation avec des partenaires…, les interventions sont réalisées par des pro-

fessionnels et sont destinées à améliorer l’administration ainsi que la gestion des associations et de leurs projets. En 2006, 3 500 associations et porteurs de projets ont bénéficié de cet accompagnement.

Laure Verhaeghe

Contact : Le Soutien aux associations en région Ile-de-France (Sarif) regroupe, depuis 2001, les points d’appui franciliens, site : www.sarif.fr, rubrique « Contacts » pour retrouver les coordonnées des points d’appui de la région.

Les points d’appui à la vie associative

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 83

Entreprendreautrement ◗

U Pour retrouver toutes les informations et les actualités liées au statut associatif : www.associations.gouv.fr et www.associationmodeemploi.fr

Bien rédiger ses statutsLa rédaction des statuts associatifs est libre. Mais elle peut être détermi-nante pour l’avenir. Ainsi, il est indispensable de poser dès le départ les « questions qui fâchent », sur les finances ou la répartition du pouvoir. Par exemple, les statuts peuvent prévoir, ou non, des conditions à l’adhésion, la limitation des mandats… Par ailleurs, si le porteur de projets veut vivre de son activité associative tout en conservant une gestion désintéressée, il ne devra être ni président ni membre du bureau. Tout au plus pourra-t-il être administrateur, puisqu’un quart des membres du conseil d’adminis-tration peuvent être salariés. Dès lors, le conseil sera obligé de nommer un président, un secrétaire et un trésorier qui détiendront le pouvoir. Autre précaution : il est important de définir dans les statuts un objet social suffi-samment large pour permettre à l’activité de l’association d’évoluer tout en restant en phase avec le projet initial. Si l’association envisage de produire et de vendre des biens et des services, elle doit le prévoir explicitement dans ses statuts.

Connaître son régime fiscalLa question du régime fiscal se pose très tôt, dès la première facture émise : faut-il facturer la TVA ou non ? Malheureusement, il n’y a pas de réponse  simple… et il faut y penser avant ! La non-lucrativité d’une association se définit tout d’abord par sa gestion désintéressée. Ainsi, pour que l’associa-tion puisse éventuellement bénéficier d’une fiscalité allégée, les dirigeants 

Dans le 13e arrondissement, la Maison des associations de solidarité rassemble, sur 4 500 m2, les principales fédérations d’associations du secteur sanitaire et social d’Ile-de-France et propose des espaces de services pour les associations de la région. Six fédérations sont regrou-pées à ce jour dans cet espace : l’union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss) Ile-de-France, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réin-sertion sociale (Fnars) Ile-de-France, l’union régionale des foyers de jeunes travailleurs (URFJT), le service social d’aide aux émigrants, la Fédération des réseaux de santé des soins palliatifs d’Ile-de-France et l’association Aurore (services d’insertion).

La maison des associations de solida-rité propose un espace « hôtel d’as-sociations » (postes de travail équi-pés loués aux petites associations), un espace de services (conseils dispensés dans de multiples domaines par des professionnels), cinq salles de réunion et un espace événementiel pouvant accueillir jusqu’à 2 500 personnes. Objectif de cette maison inaugurée en février 2007 : développer le monde associatif sanitaire et social autour d’une synergie régionale.

Contact : Maison des associations de solidarité, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 76 70 26 70, site : www.mas-paris.fr, courriel : [email protected]

A Paris, la Maison des associations de solidarité

84 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

associatifs doivent être bénévoles ou ne pas percevoir une rémunération supérieure aux trois quarts du Smic sur l’année. Si ce critère est respecté, l’administration utilise la règle dite « des quatre P » (produit, prix, public, publicité) pour exonérer l’association des impôts commerciaux :– le produit est « d’utilité sociale s’il tend à satisfaire un besoin qui n’est pas pris en compte par le marché ou qui l’est de façon peu satisfaisante faute d’être rentable » (instruction fiscale du 15 septembre 1998) ;– le public visé doit être doté de ressources modestes ou posséder des carac-téristiques qui n’en font pas des clients intéressants pour les structures mar-chandes (éloignement géographique, handicaps, etc.) ;– le prix pratiqué doit faciliter l’accès au public. Ainsi, en cas de prestation de nature similaire à celles du secteur privé, le prix doit être nettement inférieur ;– la publicité ne doit pas être confondue avec les opérations de communi-cation, ouvertes à toute association. Elle a pour objectif spécifique de faire connaître l’activité de l’association, et non de conquérir des parts de marché.Au total, une association n’est pas imposée (impôt sur les sociétés, TVA et taxe professionnelle) si sa gestion est désintéressée, si elle exerce son activité sans concurrence directe pour le secteur lucratif ou si elle le fait dans des conditions différentes de celles des entreprises.Si l’association possède une activité non marchande et une activité mar-chande, il est possible que seule cette dernière soit imposée. Pour cela, il faut que les activités soient dissociables et que le non-marchand demeure prépon-dérant. L’association peut également filialiser son activité marchande.

En 2001, l’association Halage, entreprise d’in-sertion dans le domaine de l’environnement, décide de créer un pôle d’économie sociale et solidaire sur la communauté d’agglomération de Plaine Commune. Elle achète un bâtiment sur l’Ile-Saint-Denis, dont elle partage les locaux avec sept autres structures qui lui paient un loyer inférieur au prix du marché. Le Phares, un hôtel d’activités solidaires, est créé : il regroupe 150 salariés, dont la moitié

est en insertion, et autant de bénévoles. Asso-ciations, coopératives, entreprises d’insertion mettent en commun des salles de réunion, une cantine d’insertion, leur communication et des formations, ce dont elles ne pourraient bénéficier chacune de leur côté. Au-delà, la mutualisation fonctionne aussi pour les réponses aux appels d’offre : Halage et Ini-tiatives environnement, association d’éducation à l’environnement, répondent en commun à l’appel à projet de Plaine Commune pour valoriser la biodiversité des berges de Seine. « Séparément, nous ne pouvions y répondre alors qu’aujourd’hui, Halage assure la partie entretien et Initiatives environnement la par-tie animation », explique Yann Geindreau, directeur de Halage. L. V.

Contact : Le Phares, 6 rue Arnold-Géraux, 93450 l ’ I le-Saint-Denis , té l . (Halage) : 01 48 13 04 31, courriel : [email protected]

Quand des associations mettent leurs moyens en communzooM

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 85

Entreprendreautrement ◗

Les associations dont la gestion est désintéressée mais qui ne répondent pas aux autres critères de non-lucrativité bénéficient d’une exonération d’impôts commerciaux lorsque leurs recettes lucratives encaissées au cours de l’année civile ne dépassent pas 60 000 euros.A savoir également : toute association peut bénéficier d’une exonération d’impôts commerciaux sur les six premières manifestations qu’elle organise chaque année (fêtes, concours, etc.) à condition que cela ait un caractère exceptionnel.U Pour en savoir plus : chaque centre des impôts possède un « correspondant associations » qui, sur demande, envoie un questionnaire permettant de statuer sur la situation fiscale de l’association. La liste des correspondants associations est disponible sur le site www.impot.gouv.fr, rubrique « Contacts », puis « Professionnels : vos correspondants spécialisés » (choisissez votre département et la mention « Correspondants associations » dans le menu déroulant). Les sites des préfectures de département sont des ressources utiles pour trouver les contacts nécessaires à la déclaration de votre association ou si vous souhaitez organiser une manifestation sportive, par exemple.

Les coopératives

Une coopérative est un groupement qui rend service à ses membres. Ainsi, les coopératives agricoles offrent des débouchés aux exploitations qui en font partie, les banques coopératives (voir page 61) offrent des services financiers à leurs clients, qui sont également des sociétaires, etc. Dans le cas des banques coopératives, être sociétaire signifie détenir une part du capital sous forme de part sociale (non cotée en Bourse), qui reçoit un intérêt fixé par le conseil d’administration (CA), dont les membres sont élus lors de l’assemblée générale à laquelle les sociétaires participent. Enfin, il est possible de participer à la gestion de certains magasins en tant que consom-mateur. C’est le cas, par exemple, de certains Biocoop (voir page 16).

Les sociétés coopératives de production (Scop)Les Scop sont présentes dans tous les secteurs économiques. Aujourd’hui, les deux tiers des créations de Scop sont réalisées dans les services : cette tendance reflète la pertinence du statut coopératif pour des activités éco-nomiques requérant peu de capital et beaucoup de matière grise (conseil, formation, communication, etc.). Environ 1 700 entreprises sont organisées sous cette forme en France. Elles emploient plus de 36 300 salariés, pour un chiffre d’affaires global de 3,1 milliards d’euros. L’Ile-de-France compte 281 Scop en 2007, elles regroupent près de 10 000 salariés pour plus de 820 millions d’euros de chiffre d’affaires. Lorsque vous créez une Scop ou une société coopérative d’intérêt collectif (Scic, voir page 89), vous pouvez bénéficier d’une aide de 5 000 euros financée par la région Ile-de-France et attribuée par l’union régionale des Scop. Dans le cas d’une transmission, le montant peut s’élever à 10 000 euros. Cette subvention a concerné une quarantaine de coopératives et plus de 150 emplois depuis 2005, dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, la presse et le conseil en entreprise.

86 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

– L’entreprise appartient à ses salariés. Dans une Scop, les salariés pos-sèdent au moins 51 % du capital, mais tous les salariés n’y sont pas nécessaire-ment associés. En pratique, 45 % des bénéfices sont transformés en « réserves impartageables », propriété de l’entreprise et non des associés, et affectés aux investissements et au développement. 10 % des bénéfices sont versés sous forme de dividendes aux associés et le reste est transformé en participation versée à tous les salariés (associés ou pas).

– La gestion est démocratique. Les salariés-associés, appelés « coopéra-teurs », élisent leur gérant (dans une SARL) ou leur conseil d’administration (dans une SA) en assemblée générale et selon le principe « une personne = une voix », quel que soit le capital détenu par chacun d’entre eux. Au quotidien, comme dans toutes les entreprises, les décisions opérationnelles sont confiées à un comité de direction.

– Les actionnaires ne peuvent pas faire de plus-value. La valeur des parts sociales d’une coopérative est figée à sa valeur d’acquisition. Aucune plus-value n’est possible lors du remboursement des parts quand le salarié quitte l’entreprise. En revanche, si la coopérative fait faillite, la part sociale n’a plus de valeur, comme c’est le cas pour toutes les entreprises.

Quand la Scop Chèque déjeuner voit le jour en 1964, ses fondateurs, des militants syndi-calistes, voulaient répondre aux évolutions des modes de travail, et plus spécifiquement à la nécessité de se nourrir rapidement et correc-tement le midi, tout en créant une entreprise égalitaire. Aujourd’hui, avec 1 455 salariés pré-sents dans dix pays, 16 millions d’utilisateurs et un chiffre d’affaires global de 187 millions d’euros, le pari de la coopérative a été gagné. « La forme coopérative n’a jamais été aussi actuelle, explique Jean-Philippe Poulnot, direc-teur de la recherche et du développement du groupe. Nous poursuivons les mêmes objectifs d’efficacité économique qu’une entreprise normale, mais avec le souci permanent d’être égalitaire et équitable. Ce qui constitue une vraie réponse aux préoccupations des salariés d’aujourd’hui. »Illustrations : 45 % des profits réalisés sont redistribués de façon égalitaire aux 312 socié-taires et l’échelle des salaires est comprise entre un et cinq. Par ailleurs, le budget de formation est quatre fois supérieur à l’obligation légale, la parité est réelle à tous les niveaux hiérarchi-ques, chaque nouveau salarié est accompagné

par un parrain qui lui transmet les valeurs de l’entreprise… 35 filiales gravitent autour de la maison mère Chèque déjeuner, seule à possé-der le statut de Scop. Ces filiales structurent le groupe en trois pôles : le pôle « titres France » (Chèque déjeuner, Chèque Cadhoc, Chèque Domicile Cesu…), le pôle « titres », avec une présence dans neuf pays, et le pôle « services », qui propose des prestations de services aux entreprises, aux collectivités et aux particuliers avec Domicours, par exemple. Toutes sont des entreprises classiques, mais elles profitent des avancées sociales du groupe.Numéro 3 mondial des émetteurs de titres, et deuxième en France, derrière Accor, le groupe s’est implanté en Espagne, en Italie et dans six pays d’Europe centrale et orientale. Depuis la fin 2007, le Maroc bénéficie aussi des chèques déjeuner et des chèques Cadhoc. Par le biais de sa fondation, le groupe soutient notamment la création d’une cinquantaine de structures par an. L. V.

Contact : Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-Mayettes, BP 34, 92234 Gennevilliers Cedex, tél. : 01 41 85 05 05, site : www.cheque-dejeuner.com

Efficace et équitable : le groupe Chèque déjeunerzooM

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 87

Entreprendreautrement ◗

– La fiscalité est plutôt avantageuse. Les Scop sont exonérées de taxe professionnelle pour encourager l’entrepreneuriat des salariés et favoriser le fonctionnement démocratique et participatif de ce type d’entreprises. Elles bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les sociétés. Mais de ce fait, quand une Scop cherche à s’implanter dans une commune, les collec-tivités locales peuvent parfois se montrer réticentes en raison du manque à gagner fiscal, malgré les procédures de compensation prévues à cet effet.

– Le statut du dirigeant est intéressant. Le gérant de Scop, rémunéré au titre de son contrat de travail, de son mandat social, ou des deux, relève du régime général de la Sécurité sociale. A ce titre, il bénéficie de la même pro-tection sociale que l’ensemble des salariés, notamment en termes d’assurance chômage. C’est le seul statut juridique qui apporte cette protection.

U Contact : Union régionale des Scop Ile-de-France, Haute-Normandie, Centre-Orléanais et DOM-TOM, 100 rue Martre, 92110 Clichy-la-Garenne, tél. : 01 40 87 87 00, site : www.societe-cooperative.coop, courriel : [email protected] Pour la liste complète des Scic et Scop d’Ile-de-France, voir sur le site, rubrique « Annuaire ». Les unions régionales des Scop sont incontournables : des chargés de mission y accompagnent les projets, animent des formations, fournissent tous les conseils juridiques nécessaires et permettent d’avoir accès à des outils financiers spécifiques développés par le réseau coopératif Scop Entreprises au niveau national (voir www.scop.coop).

Transmettre son entreprise ou son association en ScopEn Ile-de-France, les chefs d’entreprise de 55 ans et plus sont à la tête de 215 000 sociétés qui représentent un million d’emplois. Ce qui laisse présager de nombreuses transmissions dans les années à venir. Etape délicate, voire fatale dans 20 % des cas, la transmission demande entre six et dix-huit mois de préparation.A qui vendre ? Le futur retraité peut céder sa structure à un membre de sa famille, à un tiers extérieur, mais aussi à ses salariés, notamment dans le cadre coopératif.L’union régionale des Scop d’Ile-de-France propose des matinées d’infor-mation et dispose de chargés de mission spécialisés dans la transmission ou la réanimation d’entreprises en Scop. Ils accompagnent les salariés dans le diagnostic du projet de reprise, l’étude de faisabilité économique et financière, la recherche de financements, la rédaction des statuts et les 

Un quart du commerce de détail fran-çais est assuré par des coopératives de commerçants. C’est le cas, par exemple, des centres Leclerc, des magasins Systè-me U, des opticiens Krys, des hôtels Best Western… Les gérants des magasins s’associent au sein de la coopérative de

commerçants pour bénéficier de services communs, d’une plate-forme d’achat unique, etc.

Contact : Fédération des enseignes du commerce associé, site : www.commerce-associe.fr

Des coopératives de commerçants

88 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

formalités juridiques. Ils disposent aussi d’outils financiers qui viennent en complément de l’apport des salariés dont les capitaux sont souvent faibles. Enfin, l’union régionale dispense des formations pour les salariés qui arrivent dans l’univers coopératif.A savoir, les associations peuvent également être transformées en Scop : quand l’activité économique devient importante notamment, le statut de Scop per-met de conserver les fonds propres de l’association dans la nouvelle structure juridique. La Scop assure la continuité de la structure associative. Fin 2007, l’union régionale des Scop a assuré la plus grosse transformation de ce type jamais réalisée en France. Après un an de travail, l’association d’insertion TPC, qui emploie 187 personnes dans le flaconnage pour la parfumerie de luxe, s’est transformée en Scop pour poursuivre son développement économique.

A 21 ans,  j’ai  revendu ma guitare et mon ampli pour monter mon  imprimerie avec 800 francs ! Aujourd’hui,  celle-ci  compte 22 salariés.  Je  pars  à  la  retraite  en  sep-tembre 2009, mais je n’avais pas envie de la vendre à des repreneurs qui pouvaient démé-nager ou licencier des salariés qui travaillent avec moi depuis parfois plus de quinze ans », explique Gérard Agon, directeur de l’impri-merie Impressions digitales, située à Mon-treuil (93). D’où le choix de la transmission en Scop en décembre 2007.L’entreprise restera ainsi dans les mains de ceux qui la font tourner. Pour Gérard Agon, c’est cela « l’économie durable » : la Scop permet d’éviter les délocalisations et les fermetures d’entreprises, de sécuriser l’outil de travail et l’emploi. Aujourd’hui, seuls 5 des 22 salariés sont sociétaires : « Il faut une 

période de transition, pendant laquelle nous devons tous changer notre culture d’entre-prise, notre fonctionnement. Amélioration de  la communication  interne,  formations, animations autour de ce nouveau statut sont nécessaires pour que tout se déroule bien », estime Gérard Agon. Au plus tard début 2009, l’ensemble du personnel pourra devenir sociétaire.L’union régionale des Scop a conseillé ce chef d’entreprise sur les plans juridique, social et organisationnel, elle a assuré une réunion d’informations à destination des salariés en amont et en aval de la transformation.

L. V.

Contact : Impressions digitales, 216 rue de Rosny, 93100 Montreuil, tél. : 01 49 88 45 70, site : www.impressionsdigitales.fr

Coopérer pour assurer l’avenirzooM

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Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 89

Entreprendreautrement ◗

U Pour en savoir plus : pour télécharger le guide de la transmission en Scop, aller sur le site www.societe-cooperative.coop, rubrique « Créations et reprises en Scop ».

Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic)Diffuser les arts de la rue et du cirque comme De rue et de cirque (voir page 41), fournir de l’électricité « verte » comme Enercoop (voir zoom ci-dessous), ou encore accompagner et héberger les créateurs d’activités sur son territoire,  vendre des produits du commerce équitable, offrir des services à la personne…, voici quelques-uns des projets portés par les treize Scic d’Ile-de-France.Dernière-née dans la famille de l’économie sociale, la Scic est une société (SA ou SARL) dont les salariés sont associés. Selon la loi de 2001 qui l’a instituée, son objet est « la production ou la fourniture de biens et de ser-vices d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Son originalité est de rassembler en tant qu’actionnaires de la même structure les salariés, les bénéficiaires de l’activité (clients, fournisseurs, usagers, etc.) et une troisième catégorie, comme des bénévoles, des collectivités locales, des riverains ou des financeurs.Aucune de ces parties prenantes ne peut avoir la majorité toute seule. Une règle qui oblige au partage du pouvoir. Ce statut est idéal pour réaliser des par-tenariats entre acteurs publics et privés autour de projets à la fois marchands et d’intérêt général. Son utilité sociale est reconnue par un agrément pour cinq ans délivré par le préfet du département du siège social de la Scic.

Fondée en 2005, la Scic Enercoop est le seul fournisseur d’énergie 100 % renouve-lable sur le marché français. Enercoop ne produit pas elle-même l’électricité qu’elle revend mais rassemble 10 producteurs qui lui fournissent l’énergie éolienne, photo-voltaïque et hydraulique nécessaire à ses 1 540 clients. « Nous garantissons  l’équi-valence entre  l’électricité consommée par nos clients, particuliers et professionnels, et celle que nos producteurs  injectent sur le réseau », explique Stéphanie Lacomblez, chargée de communication à Enercoop.Enercoop a utilisé le statut Scic pour asso-cier des partenaires très divers comme Greenpeace, la coopérative Biocoop, la société coopérative de finances solidaires NEF, les Amis de la Terre et le Comité de liaison éner-gies renouvelables (Cler), membres fonda-teurs, mais aussi les particuliers producteurs d’énergie et les clients qui veulent devenir sociétaires. « Nous voulons que les citoyens se réapproprient les questions énergétiques. 

Chez Enercoop, ils déterminent l’avenir de la coopérative », précise Stéphanie Lacomblez.Pour le consommateur qui bascule d’EDF à Enercoop, la facture est de 30 % plus éle-vée qu’avec les tarifs réglementés, soit en moyenne 10 euros de plus par mois. « Mais pour que  la  facture reste  identique, nous apportons des conseils en maîtrise de l’éner-gie. Nos clients sont aussi motivés par  la démarche militante et le statut coopératif de l’entreprise. » Deuxième fournisseur alternatif d’électricité en France derrière Poweo, Enercoop ne dégage pas encore de bénéfices et compte atteindre l’équilibre en 2009, avec 10 000 clients. Ses bénéfices seront alors réinvestis, afin de pro-mouvoir les énergies renouvelables, dans de nouveaux projets de petite et moyenne productions d’électricité verte. L. V.

Contact : Enercoop, 11 rue des Réglises, 75020 Paris, tél. : 0811 093 099, site : www.enercoop.fr, courriel : [email protected]

La Scic Enercoop, premier fournisseur d’électricité vertezooM

90 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Par ailleurs, les Scic bénéficient d’avantages fiscaux : les sommes affectées aux réserves impartageables, pour financer le développement de l’entreprise, ne sont pas assujetties à l’impôt sur les sociétés.U Pour en savoir plus : l’Agence de valorisation des initiatives socio-économiques (Avise) peut fournir une première information au créateur de Scic ou au responsable d’association qui envisage une transformation en Scic. Ensuite, comme pour les coopératives de production, c’est l’union régionale des Scop qui assure l’accompagnement des créateurs. Chaque Scic peut d’ailleurs choisir de devenir membre du réseau Scop entreprises et bénéficier ainsi des outils financiers du réseau. Voir le site national de référence : www.scic.coop– Contact : Avise, 167 rue du Chevaleret, 75013 Paris, tél. : 01 53 25 02 25, site : www.avise.org

Les mutuelles

On ne crée pas une mutuelle d’assurances et de santé tous les jours. Si vous avez des idées, mieux vaut se rapprocher des grandes mutuelles, car celles qui naissent aujourd’hui s’adossent généralement aux structures existantes, comme la Macif, la Maif et la Matmut (voir pages 60 et 61).

L’insertion par l’activité économique

L’insertion par l’activité économique (IAE) a pour finalité de permettre aux personnes les plus exclues du marché du travail (allocataires du RMI, chômeurs de longue durée…) de retrouver un emploi grâce à un parcours 

La dernière mutuelle créée, celle des motards, date de 1983. A la fin des années 70, les motards usagers de la route éprouvent le besoin de se réunir pour défendre leurs intérêts. Ils fondent la Fédération française des motards en colère (FFMC) pour s’opposer à un projet de vignette moto. Après avoir obtenu gain de cause, ils réfléchissent aux diffé-rents problèmes qu’ils rencontrent, dont leur difficulté à se faire assurer. L’idée de créer une mutuelle va alors germer et, en 1983, 40 000 souscripteurs au niveau national réunissent plus de 10 millions de francs (1,5 million d’euros) pour disposer du fonds d’établissement de la mutuelle. Le Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) lui apporte son soutien et invite des mutuelles plus expérimentées (Macif, Maif) à s’engager dans le projet.Les premières années sont difficiles finan-cièrement. Sans salariés, les bénévoles

sont la cheville ouvrière de la nouvelle mutuelle. Le nombre de ses sociétaires stagne autour de 40 000. Au début des années 90, la mutuelle professionnalise son offre en améliorant la connaissance des risques et la qualité des contrats. Elle assure ainsi sa pérennité économique et compte aujourd’hui 200 000 sociétaires.Chaque année, la mutuelle organise des assemblées régionales qui permettent aux sociétaires d’élire leurs représen-tants à l’assemblée générale (un délé-gué pour 1 000 sociétaires). 58 assem-blées régionales seront organisées en 2008. Jean-Sébastien Moizan

Contacts : la Mutuelle des motards compte deux bureaux à Paris et deux délégations en Ile-de-France, une à Epone (78) et l’autre à Montreuil (93). Leurs coordonnées sont disponibles sur www.amdm.fr, rubrique « Contactez-nous ».

La Mutuelle des motards : la dernière-née

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 91

Entreprendreautrement ◗

d’insertion adapté. On compte plus de 350 structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) en Ile-de-France. Les principaux secteurs d’activité dans lesquels elles sont présentes sont le bâtiment, les services à domicile et aux entreprises, l’environnement (entretien d’espaces verts), la récupération et le recyclage. 36 240 salariés en insertion étaient employés en 2002 (derniers chiffres connus), pour plus de 1 160 équivalents temps plein en encadrement.Ces structures ne peuvent fonctionner que grâce à des entrepreneurs sociaux qui décident de monter une entreprise ou une association dont la vocation est autant économique que sociale. Ainsi, l’Atrium, à Sarcelles (95), est une association qui propose aux entreprises, aux collectivités et aux particuliers une gamme de services en bâtiment et espaces verts.Les structures d’insertion bénéficient de financements de l’Etat, afin de compenser le surcoût de l’encadrement des salariés en insertion et leur productivité parfois moindre, ainsi que les dépenses liées à leur accompa-gnement social et professionnel. Ces financements sont la reconnaissance du service d’intérêt général rendu à la collectivité. Pour en bénéficier, les SIAE doivent être conventionnées par l’Etat. La convention, d’une durée maximale de trois ans, détermine les conditions et les modalités de l’aide financière, qui varie selon les structures d’insertion. Certaines conventions peuvent répondre mieux que d’autres au projet d’insertion, selon la nature de l’activité envisagée ou le nombre souhaité de salariés en insertion.La demande de conventionnement est faite auprès de la direction départe-mentale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP). Pour bien choisir votre conventionnement, vous pouvez vous adresser aux têtes de réseaux spécialisés (voir page 102) ou directement à votre DDTEFP. De même, les personnes embauchées en insertion doivent au préalable avoir reçu un agrément de l’ANPE qui ouvre à l’employeur le droit aux exonérations et aux financements prévus par le contrat de travail. Il permet également d’orien-ter vers les SIAE les personnes qui en ont le plus besoin.Pour mener à bien sa mission sociale, le projet économique de la structure d’insertion doit être très solide, car les contraintes sont plus fortes qu’ailleurs. Il faut, par exemple, un encadrant pour trois salariés en insertion dans des métiers comme la restauration et le BTP. Et les aides publiques ne couvrent pas la totalité de ce surcoût. Mais le jeu en vaut la chandelle : à la fin du contrat d’insertion, en Ile-de-France, 40 % des salariés trouvent un emploi dans une entreprise classique ou suivent une formation qualifiante.Pour créer une structure d’insertion, il faut choisir entre plusieurs agréments selon la nature de l’activité ou le type de public en insertion.

Les associations intermédiaires (AI)Créées en 1987, les associations intermédiaires emploient des personnes en insertion pour effectuer des services de proximité (garde d’enfants, entretien, petits travaux, etc.) auprès de particuliers (50 % du chiffre d’affaires), de collectivités (30 %) et d’entreprises (20 %). Et ceci sur un 

92 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

territoire défini par une convention signée avec l’Etat et pour des activités qui ne doivent pas être déjà assurées localement par le secteur privé ou par les collectivités publiques. Les AI sont exonérées des cotisations patronales d’assurances sociales et d’allocations familiales dans la limite de 750 heures rémunérées par an et par salarié. Au niveau national, leur nombre est passé de 1 200 à 750 depuis cinq ans, en raison notamment du développement de nouvelles structures concurrentes de services à la personne. L’Ile-de-France compte 87 associations intermédiaires, fédérées au sein de l’association régionale pour le développement de l’insertion par l’économique (Ardie) et du Coorace. L’association Ardeur (92) compte, par exemple, plus de 500 salariés en insertion qui travaillent dans le secteur des services à la personne et aux entreprises.U Contacts : Ardie, 1 cité Paradis, 75010 Paris, tél. : 01 48 24 00 98, site : http://ardie-idf.org, courriel : [email protected], 17 rue Froment, 75011 Paris, tél. : 01 49 23 70 50, site : www.coorace.org, courriel : [email protected]

Les entreprises d’insertion (EI)Les entreprises d’insertion ne sont pas toujours des entreprises, elles peuvent aussi être des associations. Toutes s’inscrivent dans des marchés concur-rentiels et sont spécialisées dans un secteur professionnel particulier. Les activités économiques sont variées : BTP, environnement et espaces verts,  récupération-recyclage, nettoyage, restauration, déchets électroniques, etc. Les EI sont conventionnées par l’Etat et bénéficient d’un financement de 9 681 euros par poste d’insertion à temps plein. Les 143 entreprises d’inser-tion de la région emploient plus de 3 200 personnes en insertion et 727 enca-drants en équivalent temps plein. 37 % des salariés en insertion ont trouvé un CDD de plus de six mois ou un CDI après être passés par une EI.U Contact : l’union régionale des entreprises d’insertion (Urei) d’Ile-de-France regroupe les entreprises d’insertion et les entreprises de travail temporaire d’insertion : 12 rue de la Lune, 75002 Paris, tél. : 01 42 36 02 35, site : www.urei-idf.org, courriel : [email protected]

Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI)Les 15 entreprises de travail temporaire d’insertion de la région ont employé en 2006 plus de 2 100 personnes en insertion et 36 équivalents temps plein en personnel encadrant. A la différence des associations intermédiaires, qui sont orientées sur les services aux personnes, les ETTI proposent des prestations sur des marchés concurrentiels à destination des sociétés traditionnelles, comme des missions de manutention industrielle ou dans le BTP. Elles permettent aux personnes en insertion de côtoyer directement la vie en entreprise. Les ETTI peuvent bénéficier d’une aide forfaitaire de l’Etat pour les postes des encadrants à hauteur de 51 000 euros, soit un poste d’accompagnement pour 12 postes d’insertion (en équivalent temps plein). 58 % des salariés en insertion dans une ETTI ont trouvé un CDD ou un CDI à la fin de leur contrat d’insertion.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 93

Entreprendreautrement ◗

U Contact : l’union régionale des entreprises d’insertion (Urei) d’Ile-de-France regroupe les entreprises d’insertion et les entreprises de travail temporaire d’insertion : 12 rue de la Lune, 75002 Paris, tél. : 01 42 36 02 35, site : www.urei-idf.org, courriel : [email protected]

Les régies de quartierLes régies de quartier sont des associations loi 1901 dont les salariés sont les habitants du quartier d’implantation. Elles sont dirigées par un conseil d’administration organisé en trois collèges représentant les habi-tants,  la collectivité et les bailleurs sociaux. Concrètement, les régies contractualisent des marchés avec, entre autres, les municipalités et les offices HLM pour que leurs salariés entretiennent, nettoient, rénovent, aménagent et développent des services de proximité pour améliorer leur cadre de vie. En Ile-de-France, on dénombre 29 régies de quartier label-lisées par le Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), qui représentent 1 100 emplois salariés en 2007, et 4 sont en cours de labellisation. En France,  il en existe 130, pour un effectif de près de 8 000 salariés par an.U Contact : Comité national de liaison des régies de quartier, 54 av. Philippe-

Récupérer gratuitement des ordinateurs trop vieux pour les besoins de grandes entrepri-ses mais performants pour des écoles, des associations, des particuliers. Les rénover et assurer un an de garantie à la revente. Tous les ans depuis 1995, l’entreprise d’insertion Actif-DPS assure une deuxième vie à 2 000 ordi-nateurs et les revend à un prix inférieur de moitié au prix du neuf. Grâce à cette activité, cette entreprise a créé 14 emplois en insertion, avec des contrats de deux ans. Les anciens chômeurs ou RMIstes dirigés vers Actif-DPS par les ANPE de l’Essonne bénéficient d’une formation assurée par une quinzaine d’enca-drants, salariés et bénévoles, dont certains

sont des salariés d’IBM à la retraite. L’atelier de rénovation, situé à Lisses (91), a accueilli au total près de 180 personnes en insertion. « Le prix des matériels neufs ne cesse de baisser et nos prix de vente d’occasion doivent suivre. Nous avons dû nous diversifier en développant l’année dernière une branche de services à la personne, secteur également propice à l’inser-tion par l’activité économique. Deux salariés en insertion s’en occupent aujourd’hui et nous allons continuer à recruter », explique Alain Lot, directeur général de la société.Actif-DPS s’adresse aussi aux jeunes en diffi-culté scolaire envoyés par les missions locales de la région. Elle embauche 20 jeunes par an en contrat de professionnalisation sur deux ans, ce qui leur permet de décrocher un diplôme universitaire de « technicien en assistance bureautique et réseaux » (niveau bac +1). Pour ce cursus en alternance, Actif-DPS a noué des accords avec l’IUT de Paris 5, IBM, Areva et la Banque de France, qui accueillent tous les ans les 20 jeunes de la promotion. 90 % d’entre eux trouvent un emploi dans l’informatique après la formation. L. V.

Contact : Actif-DPS, 86 rue Paul-Vaillant-Couturier, BP 38, 92234 Gennevilliers Cedex, tél. : 01 49 05 52 50, site : www.actifdps.com, courriel : [email protected]

L’insertion par l’informatique chez Actif-DPSzooM

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94 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Auguste, 75011 Paris, tél. : 01 48 05 67 58, site : www.cnlrq.org, courriel : [email protected]

Les chantiers d’insertionLes chantiers d’insertion sont portés par des associations comme Horizon, à Meaux (77), qui met en place un chantier de bûcheronnage et d’entretien  d’espaces naturels dans le parc du Pâtis. Parmi leurs domaines d’activité : res-tauration de patrimoine, petit entretien à domicile, collecte et tri de vêtements usagés… Les biens et les services qu’ils produisent peuvent être commercialisés. Les recettes générées ne peuvent dépasser 30 % du budget global de la structure. Dans le parcours d’insertion qui conduit des situations d’exclusion vers l’emploi, les chantiers d’insertion sont la première étape. Ils accompagnent des personnes obligatoirement inscrites à l’ANPE et bénéficiaires des minima sociaux.La Fnars Ile-de-France (voir page 102) rassemble 45 ateliers et chantiers d’in-sertion dans les secteurs du maraîchage, du recyclage, de l’informatique, etc. Elle vient de publier un guide destiné aux associations et porteurs de projets souhaitant créer ou développer un chantier d’insertion (téléchargeable sur www.fnarsidf.asso.fr). Par ailleurs, Chantier-école Ile-de-France, délégation régionale de la Fédération chantier-école, regroupe 27 associations qui assurent des chantiers de formation et d’insertion. Elle appuie la création de chantiers d’insertion, anime un observatoire régional des chantiers, organise des journées de formation… Elle recense en 2007 environ 90 associations qui mettent en œuvre près de 195 chantiers d’insertion en Ile-de-France. Ces derniers regroupent 3 150 salariés en insertion pour 750 salariés d’encadrement. Selon l’observatoire, 41 % des personnes reçues en 2007 dans ces chantiers ont trouvé un emploi à la sortie, dont 21 % en CDI ou en CDD de plus de six mois. Un tiers des personnes restent à la recherche d’un emploi et 10 % poursuivent une formation.U Contacts :

– Chantier-école Ile-de-France : 61 rue de la Chapelle, Hall 4, 75018 Paris, tél. : 01 49 29 02 61, site : www.chantierecole.org, courriel : [email protected]– Fnars Ile-de-France : 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 43 15 80 10, site :

Quelques grandes entreprises s’impli-quent directement dans l’insertion par l’activité économique (IAE), sous des formes variées : prise de participation au capital de structures de l’IAE, présence au conseil d’administration, création de structures propres, etc. En 2002, Sita, entité du groupe Suez, a ainsi créé une entreprise de travail temporaire d’insertion (ETTI), Sita rebond, filiale du groupe à 100 %. De même, Adecco détient des parts dans le capital de huit ETTI, qui représentaient 4 500 salariés en parcours d’insertion et 120 salariés permanents en 2006.

Cette implication fait débat chez les acteurs de l’insertion. Pour certains, elle peut constituer une opportunité supplé-mentaire de débouchés pour les personnes en parcours d’insertion, susceptibles de trouver un emploi dans le groupe auquel appartient la structure d’insertion. Pour d’autres, les structures adossées à un grand groupe font subir une forme de concur-rence déloyale aux structures d’insertion indépendantes qui ne disposent pas des mêmes moyens financiers, techniques et humains. D’autres soupçonnent aussi ces entreprises de s’impliquer dans l’insertion avant tout pour des questions d’image.

Grandes entreprises et insertion

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 95

Entreprendreautrement ◗

www.fnarsidf.asso.fr, courriel : [email protected]

Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification regroupent des employeurs, du même secteur d’activité ou non, organisés en associa-tion loi 1901. Ce partenariat leur permet de faire travailler du personnel en insertion, salarié par le groupement, qu’ils ne pourraient embaucher seuls. Pour le public concerné par le Geiq – jeunes sans qualifications, allocataires du RMI, etc. –, c’est l’occasion d’avoir un emploi stable auprès d’un seul employeur avec des missions dans différentes entreprises. L’objectif est qu’à terme, ces salariés soient embauchés dans une entreprise, membre du Geiq ou non. L’Ile-de-France compte deux groupements, tous deux dans le secteur du BTP : le Geiq Artisanat du bâtiment (75), qui regroupe six entreprises, et le Geiq Vinci Ile-de-France (93), qui regroupe sept entreprises.U Contact : Comité national de coordination et d’évaluation des Geiq (CNCE-Geiq), 5 rue d’Alsace, 75010 Paris, tél. : 01 46 07 33 33, site : www.geiq.net, courriel : [email protected] Pour trouver les coordonnées des Geiq de la région, voir sur le site, rubrique « Les Geiq en France ».

Les entreprises et les collectivités comp-tant plus de 20 salariés ont l’obligationd’embaucher 6 % de personnes en situa-tion de handicap, sous peine de payer une amende soit à l’Agefiph (pour le privé) soit au Fiphh (pour le public). Mais deux formes d’entreprises ont pour mission de n’embaucher que des personnes handicapées (hors enca-drants) pour faciliter leur insertion pro-fessionnelle. Il s’agit des entreprises adaptées (EA) et des établissements et services d’aide par le travail (Esat), comme l’Esat La Vie en herbes, qui pro-duit des plantes médicinales et aroma-tiques biologiques à Marcoussis (91), ou l’Esat Elisa à Combs-la-Ville (77), qui gère un restaurant ouvert le midi aux entreprises comme aux particuliers. Le réseau Gesat rassemble la grande majo-rité de ces entreprises. On compte une quarantaine d’entreprises adaptées et plus de 180 Esat en Ile-de-France. Elles sont souvent créées par des réseaux associatifs spécialisés dans le handicap, comme l’Urapei pour les handicapés

mentaux ou l’APEDV pour les enfants déficients visuels.

Contacts :– Réseau Gesat : 89 rue Veuve-Lacroix, 92000 Nanterre, tél. : 01 46 49 53 15, site : www.reseau-gesat.com, rubrique « Rechercher un établissement », pour la liste des Esat et EA d’Ile-de-France.– Union régionale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales Ile-de-France (Urapei) : 29 rue Edmond-Dubuis, 92000 Nanterre, tél. : 01 47 25 25 12, courriel : [email protected]– Association des parents d’enfants déficients visuels (APEDV) : 17 rue Lepic, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 06 24, site : http://apedv.free.fr – Union nationale des entreprises adaptées : 16 rue Martel, 75010 Paris, tél. : 01 43 22 04 42, site national : www.unea.fr, courriel : [email protected]

Pour trouver votre Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) www.handicap.gouv.fr

Des entreprises au service des personnes handicapées

96 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Se faire accompagner

L e  taux  de  réussite  des  projets  qui  bénéficient  d’un  accompagnement est nettement plus élevé que les autres. Des réseaux assurent en même 

temps une prestation d’accompagnement et de financement. Ils sont classés en fonction de leur intérêt au fur et à mesure du développement d’un projet. Bénéficier d’un regard extérieur avant la création ou après quelques années d’activité ne coûte pas forcément cher, et peut même être gratuit.On distingue l’accompagnement par des consultants, dont l’intervention est totalement ou partiellement prise en charge par des fonds publics, comme dans le cadre des dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) pour les associations par exemple, de l’accompagnement assuré par les fédérations associatives.  Celles-ci apportent une expérience et une connaissance du secteur qui com-plète tout à fait l’accompagnement par un consultant.

Créer son activité

Plusieurs réseaux accompagnent les créateurs d’entreprise ou d’association en les aidant à rédiger leur plan d’affaires, à rechercher des financements, à monter des dossiers de subvention…Il s’agit notamment des points d’appui à la vie associative (voir page 82) et des boutiques de gestion. Les boutiques de gestion conseillent les créateurs et les repreneurs d’activité dans toutes les étapes de leur projet individuel ou collec-tif : formalisation du projet, étude de marché, étude financière, rédaction du plan d’affaires, recherche de financements, de locaux, etc. Les prestations sont gratuites pour les demandeurs d’emploi. Les boutiques de gestion comptent 49 points d’accueil en Ile-de-France, dont vous trouverez les coordonnées sur le site du réseau national, rubrique « Implantations ». De leur côté, les grou-pements de créateurs accompagnent en priorité des jeunes de 16 à 25 ans en leur proposant une formation validée par un diplôme universitaire.U Contacts :– Boutique de gestion Parif (pour les départements 75, 77, 91, 92, 93 et 95) : 18 rue du Faubourg-du-Temple, 75011 Paris, tél. : 01 43 55 09 48, site : www.boutiques-de-gestion.com– Boutique de gestion Adil (pour les départements 75, 78 et 94) : 23-27 rue Dareau, 75004 Paris, tél. : 01 45 80 51 55, site : www.adil-boutiquedegestion.eu

Depuis 2003, le conseil régional sou-tient une convention d’affaires à desti-nation des porteurs de projets appelée « Créarîf ». Si votre projet correspond aux critères de cette convention – créa-tion d’emplois stables, démocratie et soli-darité, ancrage territorial –, vous pouvez bénéficier gratuitement d’un diagnostic-

conseil personnalisé. Sur une journée, les porteurs de projets sont mis en relation avec des partenaires techniques et finan-ciers ciblés afin de constituer un réseau d’aides logistiques et financières.

Pour en savoir plus : www.atelier-idf.org, rubrique « Créarîf ».

Créarîf : une convention d’affaires pour les porteurs de projets

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 97

Entreprendreautrement ◗

– Boutique de gestion Athéna (pour le 78) : 56 rue Nationale, 78200 Mantes-la-Jolie, tél. : 01 34 79 93 70, site : www.boutiques-de-gestion.com – Groupements de créateurs Ile-de-France : Immeuble Le Sextant, 462 rue Benjamin-Delessert, 77550 Moissy-Cramayel, tél. : 01 64 13 40 18, site : www.angc.fr

Entreprendre autrement au fémininSelon une étude commandée par le conseil régional en 2006, l’absence de discrimination entre les hommes et les femmes n’est pas pour demain, même dans l’économie sociale et solidaire ! « Dans les coopératives, les femmes n’accèdent pas aux mêmes postes de responsabilité que les hommes », confirme Madeleine Hersent, coprésidente du Mouvement pour l’économie solidaire et fondatrice de l’Agence pour le développement de l’économie locale (Adel), bureau d’études qui accompagne les projets des entrepreneuses dans l’économie sociale et solidaire. « Vis-à-vis des banques, le déficit de crédibilité inhérent au statut de femme se creuse encore quand elles présentent des projets d’économie sociale et solidaire », ajoute-t-elle.En Ile-de-France, assurer son propre emploi constitue une motivation déci-sive pour plus de la moitié des femmes qui entreprennent. En raison d’un moindre apport personnel, les femmes créent des structures plus petites et moins pérennes que les hommes. Les responsabilités familiales condi-tionnent le lancement de l’entreprise qui se fait avant d’avoir des enfants ou une fois qu’ils sont assez grands pour se débrouiller seuls. Les femmes optent plus souvent pour le statut associatif, mieux connu et maîtrisé, et entreprennent collectivement « pour compenser leurs fragilités individuelles et sociales, telles que de faibles qualifications et ressources financières, explique Madeleine Hersent. Elles s’orientent le plus souvent vers le sec-teur des services de proximité, comme l’association Vie enfance espoir, à Grigny [91], portée par une dizaine de femmes qui assurent entre autres un stand d’information sur le sida et aident les familles du quartier dans leurs démarches administratives. » Problème : « Il est très difficile de trouver des financements pour des formations collectives. Les logiques individualistes qui s’imposent dans les dispositifs publics de soutien ne permettent pas de répondre aux besoins spécifiques des femmes », déplore-t-elle.Quatre dispositifs de soutien spécifique aux femmes existent pourtant : l’Aide à la reprise d’activités des femmes (Araf), les clubs locaux d’épargne pour les femmes qui entreprennent (voir page 108), le Fonds de garantie à l’initiative des femmes de France active (voir page 106) et les centres dépar-tementaux d’information sur les droits des femmes (CIDF).U Contacts :– Pour retrouver les onze CIDF de la région : voir le site www.infofemmes.com, rubrique « Nous contacter ».– Pour demander l’Araf, s’adresser à l’ANPE la plus proche de chez soi.– Association Paris pionnières (qui accompagne les créatrices d’entreprises de services pour les particuliers et les entreprises) : 12 rue d’Uzès, 75002 Paris, tél. : 01 44 88 57 70, site : www.parispionnieres.org, courriel : [email protected]– Agence pour le développement de l’économie locale (Adel) : 113 rue de Charenton, 75012 Paris, tél. : 01 40 04 91 05, site : www.adel.asso.fr, courriel : [email protected]

98 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Qu’est-ce qu’une entreprise sociale ?On parle de plus en plus d’« entrepreneurs sociaux » et d’« entreprise sociale ». Cette dernière ne se définit pas par ses statuts – il n’existe pas de définition de l’entreprise sociale dans le système juridique français – mais 

Les villes, les structures inter-communales, les départements et les régions disposent toutes d’aides pour accompagner les entreprises en création ou en développement. Les structures de l’économie sociale et solidaire peuvent accéder aux dispositifs généralistes (aides à la forma-tion, au conseil, à l’investisse-ment…) proposés notamment par le conseil régional. Mais elles ont également droit à des aides spécifiques en fonction de leur statut ou des secteurs dans les-quels elles interviennent.Pour les associations, au niveau municipal, les maisons des asso-ciations sont des espaces de sou-tien et de conseil qui mettent à disposition de leurs membres des locaux et du matériel tech-nique. La maison des associa-tions du 20e arrondissement de Paris regroupe, par exemple, 230 associations auxquelles elle propose notamment des journées de conseil en fiscalité, droit, relations humaines…Toujours pour les associations, au niveau départemental, le conseil général du Val-de-Marne a mis en place en octobre 2006 un centre de ressources bap-tisé « Proj’aide », à Créteil. Il accompagne et conseille les porteurs de projets associatifs en proposant, par exemple, des entretiens individuels avec des spéc ia l i s tes dans les domaines comptables et juri-diques, encourage le béné-volat par le biais de son point info-bénévolat, propose des formations aux dirigeants béné-voles d’associations (méthodo-

logie de projets, comptabilité associative…). Une soixantaine d’associations en sont membres aujourd’hui.Dans le même esprit, le conseil général de Seine-Saint-Denis a mis en place Via le monde, un centre de ressources des-tiné aux projets de solidarité internationale. Depuis 2005, ce dispositif a soutenu financière-ment près de 200 projets portés par des associations, comme la construction d’un foyer de jeunes au Sénégal, projet monté par dix jeunes de Noisy-le-Grand (93).A Paris, le Carrefour des asso-ciations parisiennes (CAP), anciennement Espace associatif parisien, est le lieu de ressour-ces et de rencontres destiné aux quelque 30 000 associations de la capitale et à tous les porteurs de projets associatifs. Des pro-fessionnels du secteur répon-dent aux demandes d’informa-tions et de formations, dans des domaines tels que la comptabi-lité, les financements ou l’orga-nisation d’une structure associa-tive. 3 200 associations utilisent régulièrement ce service.U Contacts :– Proj’aide : 27 rue Olof-Palme, 94000 Créteil, tél. : 01 49 56 85 37, site : http://projaide.cg94.fr, courriel : [email protected]– V i a l e m o n d e : H a l l D i d e r o t , 2 b i s r u e Pa b l o -Picasso, 93000 Bobigny, tél. : 01 41 60 89 17, site : www.vialemonde93.net, courriel : [email protected]– Carrefour des associations parisiennes : ancienne gare

de Reuilly, 181 av. Daumesnil, 75012 Paris, tél. : 01 55 78 29 30, courriel : [email protected] Pour plus d’informations sur le CAP et sur toutes les aides de la ville de Paris : www.paris.fr, rubrique « Citoyenneté et vie associative », puis « Vie associative ».

Les aides du conseil régionalEn plus des aides économi-ques traditionnelles, le conseil régional d’Ile-de-France pro-pose des aides financières pour contribuer au développement de l’économie sociale et soli-daire, notamment dans les services aux personnes et à l’environnement, le commerce équitable, le logement, l’édu-cation populaire… Voici celles qui s’adressent directement aux entrepreneurs sociaux :– Le soutien aux expérimenta-tions s’adresse aux porteurs de projets innovants, reproduc-tibles sur le territoire régional et apportant une solution aux défis de la région (environ-nement, chômage…). Il peut atteindre 40 000 euros par an.– Le soutien à des actions régio-nales de sensibilisation sur l’économie sociale et solidaire : une subvention d’un montant maximal de 200 000 euros pour les structures qui proposent une communication grand public.– Le soutien dans le cadre des appels à projets thématiques de la région, d’un montant de 25 000 euros annuels maxi-mum, appuie les structures qui créent de nouvelles acti-vités d’utilité sociale ou qui développent un modèle qui a

Les dispositifs des collectivités territoriales

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 99

Entreprendreautrement ◗

par son activité. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) la définit comme « toute activité privée, d’intérêt général, organisée à partir d’une démarche entrepreneuriale et n’ayant pas comme raison principale la maximisation des profits, mais la satisfaction de certains objectifs économiques et sociaux, ainsi que la capacité de mettre 

fait ses preuves.– Un soutien exceptionnel régio-nal, d’un montant maximal de 25 000 euros, peut être alloué aux structures qui connaissent une difficulté passagère.U Contact pour ces quatre aides : Conseil régional d’Ile-de-France, tél. : 01 53 85 67 14. Présentation des aides à télécharger sur www.iledefrance.fr, rubrique « Economie, emploi, recherche », puis « Priorité au développement économique » et « Promouvoir l’économie sociale et solidaire ».

– L’aide régionale aux struc-tures d’insertion par l’écono-mique (Arsie) : les bénéficiaires potentiels sont toutes les struc-tures d’insertion (voir page 91), mais aussi les PME qui créent des emplois pour les personnes en grande difficulté. L’aide au démar-rage de nouvelles structures peut atteindre 30 000 euros. Les subventions concernent aussi l’embauche d’encadrants, l’accompagnement par un expert et l’aide à l’investissement. A noter : la Région rénove actuelle-ment, en co-construction avec les acteurs, sa stratégie régionale en matière d’insertion par l’activité économique.U Pour en savoir plus : Conseil r ég iona l d ’ I l e -de -France , Unité développement, Service filières, mutations économiques et sol idarités, tour Maine-Montparnasse, 75015 Paris, tél. : 01 53 85 67 14.

– Une aide pour les projets de coopération internationale : cette aide s’adresse aux asso-

ciations qui ont des projets de coopération dans des pays en voie de développement ou émergents. 32 associations ont été aidées en 2007 par ce fonds de soutien aux projets de coopération et de solidarité internationale doté de plus de 400 000 euros.U Les documents nécessaires pour bénéficier de ce soutien financier sont téléchargeables sur le site de la région, www.iledefrance.fr, rubrique « International », puis « Rayonnement et solidarité à l’échelle internationale », courriel : [email protected]

– Le fonds régional d’investisse-ment solidaire : les entreprises et les porteurs de projets de l’éco-nomie sociale et solidaire peuvent aujourd’hui bénéficier de ce nou-vel outil financier mis en place par la région pour des interventions allant jusqu’à 60 000 euros. En se portant garants des investis-sements de la Société d’inves-tissement France active (Sifa), la région et le Fonds de cohésion sociale permettent de mobiliser 4 millions d’euros pour les pro-jets franciliens d’économie sociale et solidaire. L’instruction de ces projets est assurée par les fonds territoriaux de France active.De plus, à terme, les entreprises pourront être directement finan-cées par la région, via une prise de participation au capital qui sera réalisée par un fonds d’investisse-ment en cours de création.U Contact : Conseil régional d’Ile-de-France, 33 rue Barbet-de-Jouy, 75007 Paris, tél. : 01 53 85 53 85, site : www.iledefrance.fr

– Cap entreprises : ce pro-gramme s’adresse à tous les dirigeants et futurs dirigeants d’Ile-de-France. Première étape : se rapprocher d’un des 60 cen-tres de diagnostic qui sélection-nent les candidats. Pour les por-teurs de projets, des formations individuelles ou collectives sont dispensées. 75 % des coûts de formation sont pris en charge par la région. Si vous dirigez une structure créée il y a moins de 4 ans et qui rencontre des dif-ficultés, vous pouvez bénéficier de six jours de formation (pris en charge par la région à hauteur de 175 euros par jour) et de trois jours de conseil (pris en charge à hauteur de 650 euros par jour). Le centre de diagnostic assure ensuite un suivi de la structure pendant deux ans.U Contact : Conseil régional d’Ile-de-France, Unité développement, Direction du développement économique et de l’emploi, 35 bd des Invalides, 75007 Paris, tél. : 01 53 85 53 85, site : www.iledefrance.fr Pour télécharger le dossier Cap entreprises, voir sur le site, rubrique « Economie, emploi, recherche », puis « Priorité au développement économique » et « Soutenir les entreprises franciliennes ».

– D’autres dispositifs sont propo-sés par le conseil régional pour certains secteurs et territoires.U Contact : Conseil régional d’Ile-de-France, Service filières, m u t a t i o n s é c o n o m i q u e s et sol idarités, tour Maine-Montparnasse, 75015 Paris, tél. : 01 53 85 67 14.

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

en place, par la production de biens ou de services, des solutions innovantes aux problèmes d’exclusion et de chômage ». Une vision très proche de ce qu’est l’économie sociale et solidaire.L’association internationale Ashoka soutient les projets d’entrepreneurs sociaux dans le monde depuis 1980, et en France depuis 2006. Pour être sélectionné, le projet doit apporter une solution novatrice facilement reproductible à un pro-blème de société (chômage, environnement…). Elle a déjà soutenu neuf entre-preneurs français qui ont reçu une bourse leur permettant de se salarier pendant trois ans. Par exemple, l’association Jeunes entrepreneurs de France (JEF), créée en 2002 par Abdellah Aboulharjan et sélectionnée en 2006 par Ashoka France, développe l’envie et la capacité d’entreprendre chez les jeunes des quartiers sensibles. Elle compte quatre antennes en France, dont trois dans la région Ile-de-France. Ashoka et JEF vont bientôt travailler dans un même lieu, entièrement consacré à l’entrepreneuriat social, baptisé la « Ruche » et situé à Paris. Dès janvier 2009, ce bâtiment éco-conçu de 1 400 m2 accueillera les entrepreneurs sociaux et les organisations de l’économie sociale qui recherchent un lieu de travail, permanent ou ponctuel. Equipements numériques, espaces individuels et collectifs, salles de réunion et de repos, bibliothèque et autres services seront disponibles pour des locations mensuelles variant de 210 à 396 euros.U Contacts :– Ashoka France : site : www.ashoka.asso.fr, courriel : [email protected]– La Ruche : site : www.la-ruche.net, courriel : [email protected]– Jeunes entrepreneurs de France : 4 place de Valois, 75008 Paris, tél. : 09 52 82 75 01, site : www.j-e-f.fr, courriel : [email protected]

Les réseaux thématiquesVous pouvez également être accompagnés par des réseaux plus ciblés. C’est bien entendu le cas des réseaux liés à des statuts spécifiques comme l’union régionale des Scop (voir page 87) ou encore l’union régionale des entreprises d’insertion (voir page 92). Mais aussi des associations spécialisées comme l’Urapei, pour les personnes souffrant de handicaps mentaux, ou l’APEDV pour les enfants défi-cients visuels (voir page 95). Vous trouverez ci-dessous quelques exemples dans les domaines de l’environnement, du commerce équitable, de la lutte contre les exclusions, du secteur sanitaire et social, et de l’éducation populaire.

Environnement– Le Réseau économie sociale et environnement en Ile-de- France (RESE) regroupe, depuis 1998, les structures de l’économie sociale exerçant dans la région une activité dans le domaine de l’environnement. Initié par l’agence régionale de l’énergie et de l’environnement (Arene) en collabo-ration avec la direction régionale de l’environnement (Diren), le RESE est un lieu de ressources, d’échanges, de mise en commun d’outils techniques et de promotion pour ses 118 adhérents. U Contact : Arene, site : www.areneidf.org, rubrique « Economie-emploi », section « Réseau économie sociale et environnement ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 101

Entreprendreautrement ◗

– Le réseau Territoires environnement emploi (TEE) en Ile-de-France, créé en 1999 à l’initiative des ministères de l’Emploi et de l’Environ-nement, est un lieu de ressources au service des métiers de l’environnement et du développement durable. Il œuvre à la promotion des métiers et des formations dans le domaine de l’environnement et a mis en place un observa-toire régional des offres d’emploi dans ce secteur.U Contact : réseau TEE Ile-de-France, 48 rue d’Hauteville, 75010 Paris, tél. : 01 42 46 45 26, site : www.tee-idf.net, courriel : [email protected]

Commerce équitable– L’association Minga, créée en 1999, regroupe une centaine de structures qui participent à la construction et au développement de l’équité dans les échanges commerciaux. 26 d’entre elles sont établies en Ile-de-France, comme l’agence de voyages solidaires Taddart (voir page 56) et l’importateur de produits issus du commerce équitable Andines. Située à Saint-Denis, Minga soutient la mise en place de nouvelles filières de commerce équitable, anime un centre de res-sources, propose une formation à la création d’entreprise en partenariat avec l’organisme de formation Quatre mâts développement, etc.U Contact : Minga, 1 quai du Square, 93200 Saint-Denis, tél. : 01 48 09 92 53, site : www.minga.net Pour plus d’informations sur la formation, voir sur le site, rubrique « Activités ».

– La Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE) est un collectif créé en 1997 qui réunit aujourd’hui 35 entreprises et associations de commerce équitable – importateurs, associations de labellisation, points de vente spécialisés, opérateurs de tourisme… – autour d’une charte qu’elles ont elles-mêmes définie. Cette charte liste les principes à respecter : refus de l’esclavage et du travail des enfants, juste rémunération et relations commerciales durables pour les produc-teurs… Parmi les missions de cette association : la défense et la promotion du commerce équitable en France par des actions de sensibilisation et du lobbying, les études et la recherche via son centre de ressources et son observatoire.U Contact : Plate-forme pour le commerce équitable, 61 rue de la Chapelle, boîte n°4,

Si vous voulez entreprendre dans le commerce équitable, vous pouvez accéder gratuitement à une analyse de la situation du commerce équi-table en Ile-de-France [1], utile pour vos études de marché. Elle a été réalisée par le Picri-commerce équitable, partenariat créé en 2007 par le conseil régional et qui réunit des chercheurs et des pro-fessionnels du secteur. Objectif : promouvoir le commerce équitable en Ile-de-France. En 2008, le Picri animera la publication d’un annuaire des acteurs franciliens du commerce équitable, l’iden-tification des structures d’aide aux porteurs de projets (réalisée par l’Atelier, voir page 11) et

l’organisation d’ateliers sur la communication, les relations avec les collectivités locales, le travail avec les fournisseurs, etc.

U Contact : Picri, c/o Plate-forme pour le commerce équitable, 61 rue de la Chapelle, 75018 Paris, tél. : 01 42 09 05 73, site : www.picri-commerce-equitable.fr, courriel : [email protected]

[1] L’étude Le commerce équitable en Ile-de-France : acteurs et mise en réseau, la liste de ces acteurs et les comptes-rendus des actions sont en ligne sur le site du Picri.

Une étude sur le commerce équitable en Ile-de-France

102 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

75018 Paris, tél. : 01 42 09 05 53, site : www.commercequitable.org, courriel : [email protected]

La lutte contre les exclusionsLes six têtes de réseaux des SIAE de la région sont le chantier-école Ile-de-France (voir page 94), la Fédération des comités et organismes d’aide aux chômeurs par l’emploi (Coorace), le Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ, voir page 93), la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), l’association régionale pour le déve-loppement par l’économique (Ardie, voir page 92) et l’union régionale des entreprises d’insertion (Urei, voir page page 92).

– La Fnars est une fédération qui regroupe des organismes et associations autonomes qui ont en commun de lutter contre l’exclusion par l’hébergement et le logement. Structures locales ou associations nationales, les adhérents sont représentés par la Fnars auprès des pouvoirs publics. La Fnars publie des études, forme et conseille ses adhérents, apporte une assistance technique et favorise les transferts de savoir-faire.U Contact : Fnars Ile-de-France, 10-18 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 43 15 80 10, site : www.fnarsidf.asso.fr, courriel : [email protected]

– La fédération Coorace agit pour l’intégration par l’emploi et rassemble 33 structures d’insertion par l’activité économique d’Ile-de-France. La fédé-ration accompagne ses adhérents dans leurs démarches de certification et développe à leur égard des services et des accompagnements spécifiques.U Contact : Coorace, 17 rue Froment, 75011 Paris, tél. : 01 49 23 70 50, site : www.coorace.org, courriel : [email protected]

Le secteur sanitaire et social– L’Uriopss Ile-de-France regroupe plus de 800 organismes sans but lucratif, engagés dans la solidarité en matière de santé, d’action médicosociale et sociale. Elle représente, informe, conseille et forme ses adhérents.U Contact : Uriopss Ile-de-France, 16 rue des Terres-au-Curé, 75013 Paris, tél. : 01 44 93 27 00, site : www.uriopss-idf.asso.fr, courriel : [email protected]

L’éducation populaire– L’association régionale pour le développement de la vie associa-tive (Ardeva), fondée en 1990, regroupe 29 associations et fédérations asso-ciatives, soit plus de 3 000 associations qui mutualisent leurs expériences et échangent leurs pratiques. Cette structure, présente au conseil économique et social régional et à la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), réalise des études, des colloques et des rencontres comme celle qui a eu lieu en décembre 2007, au centre Georges-Pompidou, autour du thème de l’éducation populaire et de la culture. U Contact : Ardeva, 40bis rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris, tél. : 01 45 65 23 33, site : www.ardeva.org, courriel : [email protected]

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104 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Tester son activité

Les couveuses Les couveuses permettent aux porteurs de projets de tester en grandeur nature leur activité. Elles s’adressent aux porteurs de projets avancés, non immatriculés, à qui elles proposent un suivi individuel régulier, des formations et des rencontres professionnelles. Chaque année, 60 % des entrepreneurs à l’essai créent leur entreprise, 20 % retrouvent un emploi. Première couveuse de France par sa taille et le volume du chiffre d’affaires facturé par les « couvés », le Groupement des entrepreneurs accompagnés individuellement (Geai) anime en Ile-de-France 13 couveuses généralistes et 3 couveuses spécialisées dédiées, respectivement, aux structures d’insertion par l’activité économique, aux initiatives durables,  éthiques, équitables et solidaires, et aux métiers de la création. D’autres  couveuses ont un rayonnement départemental comme Afile 77 à Melun (77) et Rives de Seine à Argenteuil (95).U Contacts : les coordonnées des couveuses d’Ile-de-France sont accessibles depuis le site de l’Union des couveuses : www.uniondescouveuses.com

Les coopératives d’activités et d’emploiUne coopérative d’activités et d’emploi (CAE) accueille des entrepreneurs individuels en leur offrant un statut de salarié, un encadrement et un échange avec d’autres porteurs de projets. Cette dimension collective distingue les CAE des sociétés de portage et des couveuses. L’Ile-de-France compte onze CAE, dont sept généralistes et quatre thématiques, spécialisées dans le bâtiment, les nouvelles technologies ou les services. La plus importante d’entre elles est la Scop Coopaname, qui regroupe cinq coopératives généralistes et plus de 300 entrepreneurs à Paris, Aubervilliers, Nanterre et Créteil. La CAE Port parallèle (75) est spécialisée dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication et regroupe une cinquantaine d’entrepreneurs. Idees est quant à elle tournée vers la mode éthique et le commerce équitable. Les CAE sont regroupées dans le réseau Coopérer pour entreprendre.  U Contacts :– Coopérer pour entreprendre : 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 42 63 47 71, site : www.cooperer.coop, courriel : [email protected] Pour les coordonnées des CAE, voir sur le site, rubrique « Retrouvez les CAE en région ».– Coopaname : 40-44 rue Saint-Blaise, 75020 Paris, tél. : 01 43 71 82 69, site : www.coopaname.coop, courriel : [email protected]

Développer son activité

Les dispositifs locaux d’accompagnementDans chaque département d’Ile-de-France depuis 2003, les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA) proposent aux associations employeuses, Scic, Scop et structures de l’insertion par l’activité économique des diagnostics les aidant à identifier leurs besoins. Objectif : leur permettre de pérenniser et de 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 105

Entreprendreautrement ◗

développer leurs emplois et leur activité. Concrètement, la structure intéressée doit prendre contact avec le DLA de son département qui établit un diagnostic. Celui-ci peut être suivi d’un plan d’accompagnement. Il peut ainsi prévoir de mettre en place une comptabilité analytique, préconiser un rapprochement avec d’autres membres du réseau ou redéfinir une stratégie de diversification des activités. Pour cela, la structure bénéficiera du travail d’un consultant dont la mission, d’une durée de quelques jours, est financée par le DLA.Les DLA sont coordonnés au niveau régional par le centre régional de  ressources et d’animation (C2RA), porté par l’Atelier (voir page 11). Le C2RA assure également le lien avec le niveau national et avec l’ensemble des acteurs locaux, notamment les réseaux associatifs. Financé par l’Etat, la Caisse des dépôts et le Fonds social européen, les conseils généraux et les collectivités locales, ce dispositif est coordonné au niveau national par l’Agence de valori-sation des initiatives socio-économiques (Avise).

Depuis janvier 2007, 20 artistes franciliens ont choisi d’être entrepreneurs-salariés au sein de la coopérative d’activités et d’emploi Coopé-rative de liaison des activités et des ressources artistiques (Clara), à Paris. Fondée par Myriam Faivre, consultante à l’école de musiques actuel-les Atla (voir page 40), la coopérative se pré-sente comme une solution alternative au statut d’intermittent pour les artistes qui cumulent les activités et veulent développer un projet. « Pour accéder au statut d’intermittent, 51 % du revenu mensuel doit être issu de l’inter-mittence, du spectacle vivant. Les artistes qui cumulent un CDD ou un CDI avec leur activité artistique peuvent rarement savoir s’ils béné-ficieront de ce statut. Entrer chez Clara, c’est avoir un seul statut, le CDI, pour de multiples activités, artistiques ou non », explique Myriam Faivre. Beaucoup d’artistes ont un métier ali-mentaire. Clara cherche à réunir leur talent artistique et les compétences acquises dans

le cadre de ce métier pour que leur démarche artistique soit viable. Une plasticienne attachée de presse, un informaticien musicien, une char-gée de gestion qui veut vivre de sa mosaïque…, autant d’activités qui se complètent et s’en-richissent. Subventionnée à hauteur de 90 % en 2007, par la mairie de Paris et la région Ile-de-France notamment, Clara est liée à ses artistes par une convention de partenariat. « Tout se passe comme si chaque artiste avait sa propre entreprise dans notre entreprise, et nous les accompagnons pour qu’ils deviennent de vrais professionnels dans leur domaine. Par  exemple, une formation interne à la comptabi-lité est en développement », explique Myriam Faivre. Aujourd’hui, douze entrepreneurs sont salariés et huit en phase d’accompagnement, étape préalable au contrat de travail qui passe par des rendez-vous individuels (construction du projet, développement marketing, mana-gement…) et des ateliers collectifs. Pour les appels d’offre, les artistes peuvent créer des équipes et y répondre via la structure juridique de Clara. Par l’intégration dans un réseau d’artis-tes aux activités similaires ou complémentaires, l’entrepreneur-salarié n’est plus seul face à son projet, il acquiert un savoir-faire et un recul qui le rendent plus autonome. Il est libre de rester dans la coopérative ou d’en sortir une fois son projet parvenu à maturité. L. V.

Contact : Clara, 11 rue André-Antoine, 75018 Paris, tél. : 01 44 92 96 36, courriel : [email protected]

Une coopérative pour les artisteszooM

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106 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

U Contact : L’Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire, 8-10 impasse Boutron, 75010 Paris, tél. : 01 40 38 40 38, site : www.atelier-idf.org, courriel : [email protected] Pour plus d’informations et retrouver les coordonnées des DLA de la région, voir sur le site, rubrique « C2RA ».

Les pépinières d’entreprisesA la différence des couveuses, qui accueillent les porteurs de projets au moment de leur lancement, les pépinières hébergent des entreprises déjà créées. Leur principale caractéristique est l’offre de locaux et de services communs (secréta-riat, courrier, reprographie, Internet haut débit). Cet hébergement se présente sous forme d’un bail précaire de 23 mois renouvelable. L’entrepreneur bénéficie aussi de conseils, de formations et d’échanges avec d’autres porteurs de projets. L’Ile-de-France compte 52 pépinières d’entreprises.U Contact : toutes les adresses sont sur le site du réseau des pépinières d’entreprises d’Ile-de-France : www.p3mil.com, rubrique « Les pépinières ».

Faire financer son projet

E ntreprendre autrement, c’est d’abord entreprendre. Ce qui nécessite des  financements et un accompagnement professionnel pour mettre 

toutes  les  chances  de  son  côté.  Mais  l’originalité  de  ce  type  de  projets risque de désorienter des sociétés de capital-risque classiques ou des ban-quiers qui connaissent mal des filières comme le commerce équitable ou l’insertion par l’activité économique. C’est pourquoi, même si les outils de financement standards ne sont pas fermés aux entrepreneurs sociaux, des organismes spécifiques se sont créés pour répondre à leur besoins.

Le capital-risque solidaire

Il s’agit d’organismes qui apportent des fonds propres à une structure tout en restant minoritaires au capital. Les interventions peuvent aller de quelques milliers d’euros à 450 000 euros pour les très gros projets.

– L’association France active compte sept fonds territoriaux en Ile-de-France, regroupés dans la coordination régionale Ile-de-France active : Paris 

outil proposé par les sept fonds territo-riaux de France active en Ile-de-France, le contrat d’apport associatif avec droit de reprise est une avance remboursable à taux zéro sur cinq ans (dont deux ans dif-férés) dont le montant est compris entre

5 000 et 30 000 euros. Il a pour objectif de renforcer les ressources permanentes des associations et de faciliter leur accès à l’emprunt bancaire. 48 associations fran-ciliennes en ont bénéficié en 2007, pour un montant total de 700 000 euros.

Le contrat d’apport associatif

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 107

Entreprendreautrement ◗

initiatives entreprises, Afile 77, Essonne active, Hauts-de-Seine initiatives, Garances (93), Val-de-Marne actif et Prisme 95. Ils ont été créés pour  répondre à trois objectifs : aider les structures à élaborer un modèle écono-mique fiable, contribuer à les financer et développer des partenariats bancaires pour des projets d’utilité sociale créateurs d’emplois.Vous trouverez la fiche descriptive de chaque fonds sur le site de France active, rubrique « Nos fonds territoriaux ».U Contact : Ile-de-France active, 27 rue des Clos, 78120 Sonchamp, tél. : 01 69 13 07 29, site : www.franceactive.org, courriel : [email protected]

– Les Cigales, ou « clubs d’investisseurs locaux pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire », rassemblent chacun une dizaine de personnes qui mutualisent une partie de leur épargne afin d’investir dans des projets locaux d’économie sociale et solidaire. On en compte seize en Ile-de-France, dont un en cours de création : le Cigales Duroc, à Paris.

Pour trouver des financements, il faut cou-per son projet en tranches afin de s’adapter aux logiques des différents financeurs. C’est une sorte d’opération de saucissonnage ! », explique Fabrice Boy, responsable du volet insertion de Petit bain. Petit bain est un projet d’équipement culturel et artistique (salle de concert, deux studios de création, un centre de ressources), mais aussi d’inser-tion par l’activité économique, avec comme objectif d’employer 11 équivalents temps pleins en contrat d’insertion pour le restau-rant, le vestiaire, la billetterie… Originalité : cet équipement culturel, dont le coût global s’élève à 1,7 million d’euros, flottera sur la Seine dans le 13e arrondissement de Paris au printemps 2009.En tant qu’association porteuse d’un projet culturel, Petit bain peut bénéficier de finan-cements publics. Ainsi, la mairie de Paris, le conseil régional et l’Etat apportent respecti-vement 25 %, 30 % et 20 % du montant total des équipements culturels. En tant que struc-ture de l’économie sociale et solidaire, Petit bain peut également avoir des financements privés complémentaires. L’emprunt bancaire de 500 000 euros, souscrit auprès du Cré-dit coopératif et de la HSBC, est garanti par France active. Par ailleurs, la structure peut bénéficier de l’Arsie (voir page 99) à hauteur de 15 000 euros et l’union régionale des Scop apportera un soutien de 5 000 euros si Petit

bain, aujourd’hui association, devient une Scic. Enfin, lauréate de Créarîf (voir page 96) en 2006, la structure a reçu une somme de 5 000 euros.Mais l ’argumentaire à déployer pour convaincre les financeurs varie. « Pour rete-nir l’attention des fondations et du mécénat d’entreprises, dont nous espérons un apport de 250 000 euros, nous mettons en avant le projet d’insertion. En revanche, auprès des collectivités, c’est l’aspect culturel qui recueille le plus de soutiens », explique Fabrice Boy. Ces dernières ont appliqué leur grille aux seules dépenses liées à la culture. « Le budget du restaurant n’a pas été inclus dans le calcul des subventions, alors qu’il apportera l’argent et le public nécessaires au développement du volet culturel », déplore Ricardo Esteban, chef de projets. Le statut juridique conditionne aussi les aides disponibles : si Petit bain reste une association, cinq emplois tremplins lui seront attribués. En revanche, si le statut de Scic est adopté, comme le souhaite l’équipe du projet, le conseil régional n’apportera plus qu’un seul emploi aidé. Au final, Petit bain compte atteindre l’équilibre budgétaire en huit à dix ans.

L. V.

Contact : Petit bain, 23 rue Olivier-Métra, 75020 Paris, tél. : 01 43 49 67 12, site : www.petitbain.org, courriel : [email protected]

Petit bain ou comment financer son projetzooM

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L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

En 2006, huit Cigales franciliens ont financé sept projets pour un total de 26 000 euros. Les clubs prennent des participations minoritaires pour une durée de cinq ans. L’investissement moyen s’élève à 2 000 euros, mais plusieurs Cigales peuvent investir dans le même projet afin d’augmenter le montant de la participation. Les Cigales d’Ile-de-France se sont regrou-pés dans une association territoriale, pionnière dans la réalisation d’une bourse aux projets qui facilite la mise en relation entre les clubs et les entreprises.U Contact : Association territoriale des Cigales d’Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 41 71 00 92, site : www.cigales-idf.asso.fr

– Garrigue est une société coopérative de capital-risque solidaire natio-nale créée en 1985 pour prendre des participations minoritaires dans des sociétés à forte plus-value sociale. La quarantaine d’entreprises soutenues en France se situe majoritairement dans des secteurs comme le commerce équitable, les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, etc. Le mon-tant des interventions varie de 8 000 à 30 000 euros en fonds propres ou en compte courant d’associé, pour une durée de cinq à dix ans. Ces soutiens sont obligatoirement associés à des apports des Cigales. Garrigue aide une vingtaine de structures en Ile-de-France, dans les domaines des produits bio, du commerce équitable, de l’environnement et de l’énergie, du déve-loppement local et de la lutte contre l’exclusion. La société coopérative bio Les nouveaux Robinson bénéficie de ce soutien : elle compte aujourd’hui trois magasins (à Boulogne, Neuilly et Montreuil) qui référencent plus de 7 000 produits bio et attirent quotidiennement 1 200 clients.U Contact : Garrigue, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 48 44 74 03, site : www.garrigue.net, courriel : [email protected]

– Les clubs locaux d’épargne pour les femmes qui entrepren-nent (Clefe) consistent à réunir des épargnants autour d’un projet de création d’entreprise mené par une femme. On en compte deux en Ile-de-France. L’épargne est collectée en moyenne au cours d’une année et la cotisation varie de 15 à 140 euros mensuels. Elle a pour but de provoquer un effet de levier afin d’accéder, ensuite, aux prêts bancaires. Une fois l’entreprise financée, celle-ci doit rembourser le Clefe. Entre 2006 et 2007, les deux Clefe de la région ont soutenu quatre entreprises, pour un montant total de 115 000 euros.U Contact : Association Racines (qui a créé les Clefe), 8 rue des Mariniers, 75014 Paris, tél. : 01 45 43 19 99, site : www.racines-clefe.com, courriel : [email protected]

– Esfin-Ides est un groupe spécialisé dans le financement des PME, des entreprises de l’économie sociale et des entreprises à forte responsabilité sociale et environnementale. Il comporte plusieurs structures, dont :U l’Institut de développement de l’économie sociale (Ides), créé en 1983 afin de financer les entreprises du secteur sous forme de capital-risque  développement. Il apporte des fonds propres, surtout dans des opérations de 

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Entreprendreautrement ◗

développement ou de reprise d’entreprise. Depuis sa création, il est intervenu en fonds propres dans 342 entreprises (coopératives et leurs filiales), pour un montant de 47,2 millions d’euros. En 2006, 30 entreprises ont été ainsi soutenues.U Fontanot participations, créé en février 2000. Il s’agit d’un fonds commun de placement à risque (FCPR) géré par Esfin gestion. Dédié exclusivement aux PME, il a pour vocation de prendre des participations au capital d’entreprises en phase de développement ou de transmission. Le montant de l’intervention est très ouvert, généralement supérieur à 200 000 euros, et sa durée est de cinq à sept ans.U Esfin participations s’adresse à des PME dont « le comportement éthique est un des caractères fondateurs ». Les interventions en fonds propres (sous la forme d’actions et d’obligations convertibles) varient de 150 000 à 450 000 euros, pour une durée définie en fonction de la stratégie de l’entreprise.U Contact : Esfin-Ides, 2 place des Vosges, immeuble La-Fayette, 92400 Courbevoie, tél. : 01 55 23 07 05 (Esfin) et 01 55 23 07 02 (Ides), site : www.esfin-ides.com, courriels : [email protected] et [email protected]

Les prêts bancaires

Les banques demeurent les partenaires incontournables des créateurs d’en-treprise ou d’association. Aucun tour de table ne se constitue sans emprunt bancaire. Elles sont toutes susceptibles de financer des entreprises sociales, mais l’expérience des porteurs de projets montre que certaines d’entre elles sont plus accueillantes que d’autres à l’égard de ceux qui veulent entreprendre autrement.

– La Nouvelle économie fraternelle (NEF) est une société coopérative financière créée en 1988. Elle est  spécialisée dans  le  financement d’entreprises ou d’associations portant des projets  respectueux de l’environnement, de la personne et générateurs de développement local (tourisme solidaire, commerce équitable, etc.). Elle attribue une centaine de prêts par an, pour un montant minimum de 10 000 euros. Il s’agit de prêts à moyen terme (de deux à sept ans) ou à long terme (douze ans) pour financer, par exemple, une acquisition immobilière ou un fonds de commerce. Les taux d’intérêt ont tendance à être légèrement supérieurs au marché, mais la NEF reste néanmoins un des premiers banquiers à contacter lorsqu’on porte un projet d’entreprise sociale.A savoir : la NEF a mis en place un système de cautions solidaires qui per-met au créateur de ne pas prendre 100 % du risque à sa charge, mais de le partager avec des personnes de son entourage qui s’engagent à couvrir de 1 000 à 5 000 euros en cas de défaillance de l’entreprise.U Contact : La NEF – Délégation de Paris, pour les prêts professionnels et associatifs : 35 rue de Lyon, 75012 Paris, tél. : 01 44 87 00 04, courriel : [email protected]

110 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

– Le Crédit coopératif est une des banques les plus engagées dans l’éco-nomie sociale et solidaire. Il est membre depuis juin 2003 du réseau des Banques populaires.Le Crédit coopératif se présente comme la banque des associations. Il a, de fait, développé des outils de financement ou de garantie spécifiques au monde asso-ciatif : le dispositif relatif à la loi Dailly (voir encadré ci-dessous), par exemple ; le Fonds de garantie mutuelle des organismes sanitaires et sociaux, qui facilite l’ac-cès au crédit des associations du secteur sanitaire et social ; le Fonds de garantie mutuelle du tourisme-loisirs, en faveur des associations de tourisme social, etc.Par ailleurs, le Crédit coopératif est particulièrement engagé aux côtés des différentes formes de coopératives (de commerçants, d’artisans…), et notam-ment des Scop et des Scic, via de nombreux partenariats avec le réseau national Scop Entreprises. Il est la banque de 80 % des Scop françaises. Pour bénéficier des outils financiers du mouvement Scop, il est d’ailleurs conseillé aux por-teurs de projets de demander leurs prêts au Crédit coopératif. Il dispose de 15 agences en Ile-de-France réparties sur les 8 départements.U Contact : www.credit-cooperatif.coop Pour les coordonnées des agences, voir la rubrique « Nos agences ».

– La Caisse d’épargne. Depuis 1999, les Caisses d’épargne financent des projets d’utilité sociale à travers le dispositif des Projets d’économie locale et sociale (PELS) Ecureuil et solidarité. La Caisse d’épargne est très présente 

En moyenne, environ 35 % des recettes des associations proviennent de leur acti-vité (cotisations, prestations de services comme l’organisation d’une fête locale, etc.). Les 65 % restants viennent essen-tiellement des subventions publiques et du mécénat privé. Les subventions de l’Etat ou des collectivités territoriales arrivent souvent bien après l’engagement de la dépense par l’association. Pour évi-ter de graves problèmes de trésorerie, deux options sont possibles :– le « Dailly sur subventions » : ce dis-positif permet à une association qui s’est vu attribuer une subvention mais qui ne l’a pas encore touchée, de demander une avance à sa banque. Sur la base de la délibération attestant de l’accord de la collectivité qui subventionne, l’associa-tion peut demander à son banquier une « cession Dailly ». La banque devient alors propriétaire de la créance de l’as-sociation et avance le montant de la subvention, moyennant des frais finan-

ciers. Malheureusement, peu de banques jouent le jeu, faute de bien connaître le monde associatif. Le Crédit coopératif et la Caisse d’épargne, eux, sont habitués à utiliser ce type d’outil financier.– le préfinancement des subven-tions : si l’association ne possède pas la lettre d’accord, elle peut utiliser les services d’un organisme peu connu du grand public, Sogama-Crédit associa-tif. Cette entreprise s’appuie sur un fonds de garantie doté par la Caisse des dépôts et consignations. Le montant du préfinancement peut aller de 10 000 à 130 000 euros pour une durée de deux à douze mois par découvert ban-caire autorisé. La garantie que propose Sogama-Crédit associatif est plafonnée à 60 % du découvert autorisé.

Contact : Sogama-Crédit associatif, 75 rue Saint-Lazare, 75009 Paris, tél. : 01 42 80 42 24, site : www.sogama.fr, courriel : [email protected]

Gérer sa trésorerie

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 111

Entreprendreautrement ◗

auprès des associations. Elle leur propose notamment un portail d’informa-tion : www.associatis.com (l’accès aux données est gratuit mais nécessite un enregistrement préalable).U Contacts :– Site national : www.caisse-epargne.fr, toutes les adresses des agences sont à la rubrique « Agences ».– Pour des renseignements sur les PELS : www.groupe.caisse-epargne.com, rubrique « Un groupe engagé », puis « Intérêt général » et« PELS ».

– Le Crédit mutuel est également présent auprès des associations et dispose d’une offre spécifique pour la gestion des comptes et le placement des excé-dents éventuels appelée « Eurocompte association ». Il est aussi très présent à l’international via le Centre international du Crédit mutuel (CICM), dont la vocation est d’aider au développement des banques mutualistes dans les pays du Sud. Il est ainsi très actif, par exemple, au Mali, au Cameroun et au Sénégal, où le CICM finance des projets de microcrédit, en particulier  au profit des agriculteurs.U Contact : Crédit mutuel Ile-de-France, 1 rue de la Tour-des-Dames, 75009 Paris, tél. : 01 55 31 70 70, toutes les adresses des agences sont sur : www.creditmutuel.fr/cmidf/fr, rubrique « Trouver une agence » ; site national : www.creditmutuel.com

Le microcrédit et les prêts d’honneur

– L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) est le principal réseau de microcrédit professionnel en France. Elle aide les personnes exclues du marché du travail à se réinsérer en créant leur entreprise : 95 % des porteurs de projets sont des demandeurs d’emploi, dont 60 % sont allocataires de minima sociaux. Elle prête exclusivement aux personnes qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique et ne finance pas les projets d’association. Son outil d’intervention est un prêt dont le montant est de 3 000 euros en moyenne. Il est accordé au porteur (et non à l’entreprise) pour une durée de deux ans, avec un taux d’intérêts de 5 % environ. Le créateur d’entreprise doit apporter en caution 50 % du montant du prêt. L’Adie, très présente dans les quartiers sensibles d’Ile-de-France, a octroyé 1 335 prêts dans la région en 2007. Le conseil régional accorde une prime à la création et à l’embauche pour les créa-teurs demandeurs d’emploi accompagnés et financés par l’Adie. Les activités de commerce représentent plus de la moitié des prêts et celles de services à la personne près d’un tiers. Il existe neuf antennes en Ile-de-France, présentes dans tous les départements à l’exception des Hauts-de-Seine.U Contacts :– Adie, délégation Ile-de-France : 81bis rue Julien-Lacroix, 75020 Paris. Pour les créateurs, un numéro vert gratuit : 0800 800 566, courriel : [email protected] Pour les coordonnées des neuf antennes de la région, voir sur le site www.adie.org, rubrique « Qui sommes-nous ? », puis « Où nous trouver ? »– Un annuaire des entrepreneurs financés par l’Adie est disponible sur le site www.annuairentrepreneurs-adieidf.org

112 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

– Les plates-formes d’initiatives locales (PFIL) travaillent sur une zone géographique déterminée. Le porteur de projet doit donc s’adresser à celle qui couvre l’agglomération ou le département d’implantation de sa future entreprise. Les PFIL proposent plusieurs prestations : l’accompagnement (diagnostic général du projet, étude de marché, plan de financement, etc.) ; le prêt d’honneur (à taux zéro et sans garantie), qui vient renforcer les fonds propres, d’un montant moyen de 7 300 euros, remboursable trois ans après son déclenchement ; le parrainage par un chef d’entreprise expérimenté. Le réseau assure aussi un suivi de l’entreprise pendant cinq ans.France initiative est un réseau national qui fédère 242 PFIL, dont 19 se  trouvent en Ile-de-France, comme Scientipôle initiative en Essonne, et Melun Val de Seine initiatives en Seine-et-Marne. En 2006, France initiative a financé en Ile-de-France les projets de création ou de reprise d’entreprise de 788 per-sonnes, dont 70 % étaient d’anciens demandeurs d’emploi. Au total, plus de 1 400 emplois ont été créés ou consolidés grâce aux 7,9 millions d’euros engagés en 2006 par France initiative dans la région.U Contact : France initiative, 55 rue des Francs-Bourgeois, 75181 Paris Cedex 04, tél. : 01 40 64 10 20, site : www.france-initiative.fr, courriel : [email protected] Pour retrouver les coordonnées des 19 plates-formes franciliennes, voir sur le site, rubrique « A qui s’adresser ? ».

Les fondations de l’économie sociale

Il existe 2 000 fondations en France, dont certaines relèvent d’entreprises de l’économie sociale. Le mécénat a le vent en poupe et les fondations d’entre-prises deviennent une source de financement de plus en plus importante pour les porteurs de projets. Depuis une loi de 2003, l’entreprise mécène peut en effet déduire de son impôt sur les sociétés 60 % de la valeur de son don, dans la limite de 0,5 % de son chiffre d’affaires.

– La fondation Crédit coopératif, créée en 1983, décerne chaque année les Prix et Trophée de l’initiative en économie sociale. Ils sont ouverts aux associa-tions, aux coopératives, aux mutuelles, aux comités d’entreprise, etc. La fonda-tion reçoit chaque année près de 500 dossiers, elle en a récompensé 36 en 2007. Pour le concours 2008, la date limite de dépôt des dossiers était en mars.U Contact : Fondation Crédit coopératif, 33 rue des Trois-Fontanot, BP 211, 92002 Nanterre Cedex, tél. : 01 47 24 88 36, site : www.credit-cooperatif.coop (rubrique « Fondation Crédit coopératif »), courriel : [email protected]

– La fondation groupe Chèque déjeuner soutient les entreprises et les associations en création ou en développement, notamment dans les domaines des emplois de proximité et de la lutte contre l’illettrisme et pour l’accès à la culture. Elle soutient particulièrement les structures de l’économie sociale. Elle a financé plus de 50 projets en 2007, pour des montants compris entre 2 250 et 7 000 euros.

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 113

Entreprendreautrement ◗

U Contact : Fondation groupe Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des Barbanniers, 92230 Gennevilliers, tél. : 01 41 85 06 06, site : www.fondationgroupecheqdej.com, courriel : [email protected]

– La fondation Macif privilégie les projets économiques qui s’inscrivent dans une démarche d’économie sociale et récompense chaque année 150 projets. Elle intervient au moment du montage du projet et l’ac-compagne dans son développement. Lorsque les projets ont une portée locale, les demandes doivent être adressées à la délégation régionale de la fondation.U Contacts :– Fondation Macif Ile-de-France (pour les départements 75, 78, 92, 93 et 94) : 64 rue René-Boulanger, 75010 Paris, tél. : 01 55 45 35 35, site : www.fondation-macif.org, courriel : [email protected]– Pour le 91 et le 77 : délégation Gâtinais-Champagne, 106 rue de France, 77300 Fontainebleau, tél. : 01 60 72 47 18, courriel : [email protected]– Pour le 95 : délégation Val-de-Seine-Picardie, 9 rue des Domeliers, BP 20351, 60203 Compiègne, tél. : 03 44 40 75 25, courriel : [email protected]

– La fondation Caisse d’épargne pour la solidarité soutient depuis 2003, sous l’égide de la Fondation de France, des projets d’associations des-tinés à lutter contre la dépendance des personnes âgées ou handicapées et contre l’illettrisme, à favoriser l’insertion par l’emploi et à permettre à chacun de satisfaire ses besoins fondamentaux (se loger, se nourrir, se vêtir…). Elle organise chaque année un appel à projets.U Contact : Fondation Caisse d’épargne pour la solidarité, 9 av. René-Coty, 75014 Paris, site : www.caisse-epargne.fr (rubrique « Notre groupe », puis « Un groupe engagé »), courriel : [email protected]

Concept récent en France, le mécénat de compétences consiste en un trans-fert gratuit de compétences réalisé par des salariés d’une entreprise au profit d’un projet d’intérêt général. Concrè-tement, les salariés volontaires conti-nuent d’être rémunérés par l’entreprise mécène, mais sont mis à disposition d’une association. Peu d’entreprises le font encore de façon structurée, mais beaucoup sont ouvertes à son prin-cipe : un tiers des entreprises mécènes pratiquent le mécénat de compéten-ces, selon Admical. Aux entrepreneurs sociaux de le proposer ! L’Association française des volontaires du pro-grès (AFVP) développe ce procédé : dans le cadre de partenariats avec des entreprises et des collectivités terri-

toriales, elle propose à leurs salariés des missions bénévoles de 15 jours au sein de projets de développement déjà en place dans les pays du Sud. SFR, l’Ademe et Vivendi sont partenaires de cette association.

Contacts :– www.entreprise-citoyenne.com : voir, pour de nombreux exemples, la rubrique « Mécénat de compétences ».– www.koeo.net : ce s i te est un intermédiaire entre les associations et les entreprises. Son objectif est de favoriser le mécénat de compétences.– L’Association française des volontaires du progrès : www.afvp.org, rubrique « Partir avec l’AFVP », puis section « Mécénat de compétences ».

Le mécénat de compétences

114 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

U Pour en savoir plus sur les autres fondations :– Fondation de France : 40 av. Hoche, 75008 Paris, tél. : 01 44 21 31 00, site : www.fdf.org et www.enviedagir.fr, courriel : [email protected]– Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical) : 16 rue Girardon, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 20 01, site : www.admical.org– Institut du mécénat de solidarité : 84 rue d’Amsterdam, 75009 Paris, tél. : 01 43 87 52 52, site : www.imsentreprendre.com, courriel : [email protected]

Se faire représenterLes principaux réseaux représentatifs de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) est l’instance représentative de l’ensemble des secteurs de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France. A sa création, en 1969, elle ne regroupait que les coopératives, puis son champ de représentation s’est progressivement étendu aux mutuelles et associations. Plus récemment, l’économie solidaire, les fondations et les employeurs de l’économie sociale et solidaire sont venus la rejoindre. Le conseil d’administration de la Cress Ile-de-France regroupe aujourd’hui 32 membres repartis en 9 collèges. On y trouve les coopératives, les mutuelles de santé, les mutuelles d’assurance, les associations réunies dans la Conférence Permanente des Coordinations Associatives (voir page 116), les fondations de l’économie sociale, les structures membres du CCOMCEN ( Complémentaires de l’Education Nationales), les coopératives agricoles, les syndicats d’employeurs de l’économie sociale (voir page 117), et l’économie solidaire représentée par l’ACPES (voir ci-dessous).

La Cress est l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, et notamment du conseil régional et des services déconcentrés de l’Etat, pour toutes les politiques publiques relatives à l’économie sociale et solidaire. Elle vient notamment de signer un Contrat régional d’engagement professionnel avec le conseil régional pour améliorer la formation et la professionnalisation des acteurs de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France. A côté de ce rôle «politique», elle accompagne des projets de création ou de développement de structures, notamment dans le secteur des services à la personne.

La Cress est actuellement présidée par Jean-Louis Girodot (voir entretien ci-contre), qui est également président du Crédit mutuel d’Ile-de-France. Elle ne dispose pas d’antennes

locales ou départementales. U Contact : Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Ile-de-France, 24 rue Saint-Victor, 75250 Paris Cedex 05, tél. : 01 40 46 12 37, site : www.economie-sociale.coop/cres-ile-de-france, courriel : [email protected]

– Acteurs et collectifs pour l’économie solidaire (ACPES) est un réseau qui existe depuis 2001 et qui regroupe une trentaine d’adhérents appartenant à l’économie solidaire. De la télévision locale Vidéon à l’association de réinser-tion professionnelle Ancre, le but est de créer un réseau de diffusion d’idées et d’expériences. L’ACPES fonctionne via les contributions volontaires de ses adhérents. Membre du Mouvement pour l’économie solidaire, de la Confé-

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 115

Entreprendreautrement ◗

Entretien avec Jean-Louis Girodot, vice-président du conseil économique et social régional, président de la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Ile-de-France (Cress).

Que signifie pour vous « entreprendre autrement » ?« Entreprendre autrement », c’est concevoir l’économie avec une finalité sociale et humaine. Mais c’est aussi agir. Il y a aujourd’hui trois façons d’en-treprendre : dans le secteur public, dans le secteur privé capitaliste et dans l’éco-nomie sociale et solidaire. Cette der-nière intervient dans tous les domaines, de l’agriculture à la culture, en passant par le logement, les services sanitaires et sociaux, les banques, l’assurance, etc. Notre façon d’entreprendre est au service des femmes et des hommes, et non des détenteurs de capitaux. Elle est fondée sur l’initiative, la solidarité et la responsabilité collective. Et elle fonctionne.

Que fait la Cress pour développer cette économie ?La Cress est là pour faire connaître cette forme d’entrepreneuriat au travers de rencontres, de réunions d’information, de colloques, de formations et d’opé-rations de communication. Elle parti-cipe activement à développer l’activité et l’emploi dans l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France à travers son implantation dans l’Atelier [voir page 11], dont elle porte l’un des trois collè-ges du conseil d’administration. Elle est également là pour représenter l’écono-mie sociale et solidaire dans la société civile. Par exemple, plusieurs adminis-trateurs de la Cress siègent au conseil économique et social régional et peu-vent ainsi intervenir sur tous les thèmes qui concernent les Franciliens tels que les transports, le logement, l’Europe…

Nous avons également un rôle de coor-dination entre les différentes familles de l’économie sociale et solidaire que sont les associations, les mutuelles et les coopératives. Dans ce cadre, nous tra-vaillons à renforcer la visibilité et la lisi-bilité de l’économie sociale et solidaire en tant qu’employeur ; nous espérons d’ailleurs que les élections prud’homales de décembre 2008 confirmeront et amplifieront le succès rencontré en 2002 par les listes des employeurs de l’écono-mie sociale.Enfin, en partenariat avec le Centre des jeunes dirigeants et des acteurs de l’économie sociale (CJDES) par exem-ple, nous organisons des formations auprès des nouveaux salariés ou élus qui arrivent dans nos structures pour leur transmettre les valeurs de l’écono-mie sociale et solidaire.

La Cress est-elle l’équivalent pour l’économie sociale et solidaire des chambres de commerce et d’indus-trie (CCI) pour leurs secteurs ?Aujourd’hui, la Cress ne perçoit pas de cotisations versées obligatoirement par les entreprises, comme c’est le cas pour les chambres consulaires telles que les CCI, les chambres de métiers ou celles d’agriculture. Les entreprises de l’écono-mie sociale et solidaire cotisent parfois à ces chambres consulaires, et il serait plus logique que ces cotisations servent à développer cette autre économie, via un financement de la Cress. Cela implique une réforme législative que nous appe-lons de nos vœux et qui est soutenue par un certain nombre de responsables au sein du conseil régional. Cette réforme nous donnerait une audience encore plus forte. Mais déjà aujourd’hui, la Cress est présente, comme les autres chambres, dans les lieux où se discutent les politiques publiques régionales.Nous sommes désormais incontour-nables et il faut compter sur l’écono-mie sociale et solidaire dans la région Capitale.

Propos recueillis par Pascal Canfin

« Des entreprises au service des femmes et des hommes »

D.R

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116 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

rence permanente des coordinations associatives en région Ile-de-France et de la Cress, il représente ses membres auprès des pouvoirs publics et organise des manifestations de promotion de l’économie solidaire. Il propose également des formations intitulées « 24 heures pour l’économie solidaire » pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce secteur.U Contact : ACPES, 4 rue de Valois, 75001 Paris, site : http://acpes.net

– Le Collectif pour l’économie solidaire en Ile-de-France (Cesif) existe depuis septembre 2006. Créé à l’initiative du Mouvement de l’économie solidaire, il regroupe une vingtaine d’adhérents franciliens, comme Minga (voir page 101) ou la régie de quartier du 3e arrondissement de Paris, ayant des domaines de compétences très divers, allant de la culture à l’accompagne-ment aux chômeurs. Ce collectif représente ses membres auprès des pouvoirs publics, et organise des rencontres et des formations pour promouvoir les valeurs et les pratiques de l’économie solidaire. Comme l’ACPES, le Cesif a pour seule ressource financière les contributions de ses adhérents. Le conseil d’administration du Cesif est ouvert à toutes les personnes qui souhaitent s’informer sur l’économie solidaire et rencontrer les membres du collectif.U Contact : Collectif pour l’économie solidaire en Ile-de-France, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, site : www.cesif-solidaire.org, courriel : [email protected]

– Le Centre des jeunes dirigeants et des acteurs de l’économie sociale (CJDES) existe depuis 1985. Ce réseau national possède une antenne régionale en Ile-de-France qui regroupe une centaine de personnes adhérant à titre personnel. Les membres du CJDES appartiennent à l’économie sociale et solidaire comme à l’économie classique, dans une volonté de favoriser le dialogue et la réflexion entre ces deux composantes de l’économie. Le CJDES Ile-de-France organise tous les mois les « jeudis solidaires », qui rassemblent 50 à 100 personnes autour de la présentation d’une structure de l’économie sociale.U Contact : CJDES Ile-de-France, 24 rue du Rocher, 75008 Paris, tél. : 01 55 87 55 54, site : www.cjdes.org, courriel : [email protected]

– La Conférence permanente des coordinations associatives de la région Ile-de-France (CPCARIF), créée en 1999, est une émanation de la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) natio-nale. Elle n’offre pas de services directs aux associations et aux porteurs de projets, mais elle a un rôle de représentation auprès des pouvoirs publics et de concertation entre ses neuf coordinations associatives régionales adhérentes : l’Unat Ile-de-France (voir page 57), l’Uriopss (voir page 102), l’Ardeva (voir page 102), la Cadecsif (voir page 39), la Cofacrif (voir page 39), l’ACPES (voir page 114), la Fonda (voir page 82), le Crosif (voir page 52) et la Ligue de l’en-seignement région Ile-de-France (voir page 49). Elle organise des événements publics pour promouvoir les associations.Depuis le 1er janvier 2008, la CPCARIF instruit, avec le conseil régional, les 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 117

Entreprendreautrement ◗

dossiers déposés par les associations franciliennes pour obtenir des subventions du fonds régional de développement de la vie associative, doté de 450 000 euros en 2008, et, avec la direction régionale de la jeunesse et des sports, les dossiers déposés pour le Fonds de développement de la vie associative. Ces deux fonds à destination des associations ont pour but de financer la formation des dirigeants associatifs bénévoles, ainsi que des expérimentations et des investissements en matière de communication et de professionnalisation des associations.U Contact : CPCARIF, c/o Ardeva, 40bis rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris, tél. :

01 45 65 59 80, site : http://iledefrance.cpca.asso.fr, courriel : [email protected]

Les syndicats d’employeurs

Lors des dernières  élections prud’homales de décembre 2002,  les employeurs de l’économie sociale et solidaire, jusqu’alors représentés par le Medef, se sont organisés en trois syndicats nationaux : l’Union des fédé-rations et syndicats nationaux d’employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social (Unifed), l’Union de syndicats et de grou-pements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (Usgeres) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema). Ces trois syndicats, regroupés au sein de l’Association des employeurs de l’économie sociale (AEES), représenteront leurs listes pour les élections prud’homales de décembre 2008.L’Usgeres regroupe des entreprises de tous les secteurs et métiers de l’écono-mie sociale et solidaire, tels que l’aide à domicile, le sport ou le tourisme. Dans ses rangs, elle compte aussi bien des grandes entreprises (comme la mutuelle de santé MGEN) que des très petites. L’Unifed comprend exclusivement des syndicats d’employeurs de la branche sanitaire et médico-sociale tels que la Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privée ou la Fédéra-tion des centres de lutte contre le cancer.U Contacts :– Unifed Délégation régionale : Fondation Grancher, 119 rue de Lille, 75007 Paris, tél. : 01 40 62 78 30, site : www.unifed.fr, courriel : [email protected]– Usgeres : Centre Daumesnil, 4 place Félix-Eboué, 75583 Paris Cedex 12, tél. : 01 43 41 71 72, site : www.usgeres.fr, courriel : [email protected]– Gema : 9 rue Saint-Pétersbourg, 75008 Paris, tél. : 01 53 04 16 00, site : www.gema.fr

Recruter et manager

D ans l’économie sociale et solidaire, la gestion des ressources humai-nes  comporte  certaines  spécificités,  liées  par  exemple  au  rôle 

important des bénévoles dans les associations et les mutuelles, ou au fait que, dans les Scop, les salariés, quelle que soit leur position hiérarchique dans l’entreprise, pèsent un poids égal au moment de voter en assemblée générale.

118 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Les bénévolesL’économie sociale et solidaire, ce sont des salariés, des créateurs d’entreprise, des clients, mais aussi des bénévoles. Selon France bénévolat [1], organisme public chargé de la promotion du bénévolat, 11 millions de Français sont actifs dans des associations, dont 5 millions peuvent être considérés comme des bénévoles réguliers. Un Francilien sur deux adhère à une ou plusieurs associa-tions. Lionel Prouteau, chercheur au laboratoire d’économie de l’université de Nantes, a observé que la propension à faire du bénévolat croît avec le niveau de formation, du moins jusqu’à bac + 2, et que les comportements se trans-mettent d’une génération à l’autre : il est plus fréquent de devenir bénévole lorsque ses parents ou grands-parents l’ont été.Bien sûr, les associations constituent le cœur de l’engagement bénévole. Mais on peut également être bénévole dans une coopérative ou une mutuelle. Plusieurs milliers de sociétaires (voir page 13) s’engagent ainsi dans leur banque coopérative ou leur mutuelle d’assurances ou de santé comme administrateurs aux niveaux local, régional ou national. Leur mis-sion est de défendre les intérêts de l’ensemble des sociétaires, mais aussi de promouvoir les valeurs de l’économie sociale à l’intérieur de l’entreprise et dans la société en général.L’engagement bénévole nécessite tout autant un état d’esprit que des compétences techniques. Car les activités sont de plus en plus réalisées par des professionnels, y compris dans des secteurs où la place opérationnelle 

5 000 bénévoles pour 125 salariés : Artisans du monde, premier réseau français de com-merce équitable, repose essentiellement sur l’engagement de ses adhérents. Chaque béné-vole est membre d’une des 160 associations locales agréées par la fédération nationale. « Nous fonctionnons en association pour que la propriété et la gestion des boutiques soient collectives. Nous faisons du commerce équi-table dans une structure d’économie sociale », explique Claude Chausson, responsable du sec-teur « Appui à la vie associative locale et régio-nale » à la fédération Artisans du monde.Les bénévoles assurent les tâches liées à la vente des produits (gestion, vente, mise en rayonnage…), animent localement les cam-pagnes militantes que la fédération soutient et met en œuvre des actions d’éducation et de sensibilisation (intervention dans les écoles, travail pédagogique…). « Grâce aux forma-tions dispensées en interne, de plus en plus de bénévoles prennent en charge ce volet de notre action », constate Claude Chausson. L’approche bénévole chez Artisans du monde

est très professionnalisante. De la formation d’accueil dispensée aux nouveaux bénévoles aux formations sur le marketing, la communi-cation, la gestion, etc., les cycles sont décen-tralisés au maximum pour être accessibles au plus grand nombre. Quand il arrive chez Artisans du monde, le bénévole y trouve une activité valorisante qui lui permet de mobiliser et d’acquérir de nombreuses compétences. Certaines boutiques ne tournent qu’avec des bénévoles, d’autres ont créé des emplois salariés. « Les deux statuts sont complémen-taires : les emplois créés le sont grâce à l’exis-tence des bénévoles, qui en retour bénéficient de l’appui technique et de l’accompagnement des salariés. Artisans du monde ne pourrait pas fonctionner sans  l’un de ces deux sta-tuts », estime Claude Chausson.

L. V.

Contact : Fédération Artisans du monde, 53 bd de Strasbourg, 75010 Paris, tél. : 01 56 03 93 50, site www.artisansdumonde.org, courriel : [email protected]

Etre bénévole chez Artisans du mondezooM

[1] Pour en savoir plus : www.francebenevolat.org et www.associations.gouv.fr, rubrique  « Les associations hier et aujourd’hui », section « Le poids économique  et social  des associations ».

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 119

Entreprendreautrement ◗

des bénévoles était autrefois importante, comme auprès des personnes les plus démunies, ou handicapées… De nouvelles formes de cohabitation entre salariés et bénévoles sont donc à réinventer en permanence. Ce qui pose de nouveaux défis aux managers, qui ne peuvent, pour encadrer les bénévoles, avoir recours aux méthodes traditionnelles applicables aux salariés (incitations, sanctions…).

La validation des acquis par l’expérience (VAE) pour les bénévolesDepuis 2002, il est possible de faire reconnaître son expérience bénévole au même titre que son expérience professionnelle. Les compétences et les savoirs peuvent être validés par la délivrance totale ou partielle d’un diplôme. Une personne qui effectue une activité bénévole dans une association depuis au moins trois ans peut entamer une démarche de VAE en s’adressant à un des cinq centres interinstitutionnels de bilan de compétences (CIBC) franciliens. Il l’orientera vers un diplôme et un certificateur. D’une durée de 14 à 15 mois en moyenne, le coût total d’une VAE est estimé à 600 euros environ (en fonction du diplôme envisagé). Certaines aides existent pour les salariés via leur employeur ou l’organisme paritaire collecteur agréé gestionnaire du congé individuel de formation (Opacif) ; les demandeurs d’emploi doivent s’adresser à l’ANPE, qui peut délivrer des chèques VAE financés par le conseil régional.En Ile-de-France, le pôle d’information-conseil VAE, financé par le conseil régional, oriente et informe le grand public depuis 2002. Il se compose d’une cellule régionale et de dix antennes locales présentes sur tous les départements. Les services de ces antennes locales sont gratuits, personnalisés et confidentiels. Depuis 2003, ils ont informé plus de 40 000 personnes.U Contacts :– Toutes les coordonnées des CIBC sur www.cibc.net, rubrique « Notre réseau ».– Toutes les coordonnées des antennes locales d’information-conseil VAE sur www.infovae-idf.com, rubrique « Antennes info conseil en VAE ».

Le volontariat associatifNi bénévole ni salarié, le volontaire associatif est une personne de plus de 16 ans qui se consacre 26 heures par semaine à un projet d’intérêt général dans une association pour une période déterminée. D’une durée maximale de deux ans, la mission doit être utile à l’association mais ne doit pas remplacer 

organisé depuis 2006 par l’Association pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés (Afij), le CJDES (voir page 116) et le Groupe SOS (voir page 73), ce forum rassemble sur deux jours une cinquantaine d’exposants-recruteurs de l’économie sociale et solidaire. En 2007, ils proposaient plus de 2 000 offres d’emploi.

Conférences sur l’emploi, espace dédié à la création d’entreprise, rencontre d’entrepre-neurs sociaux, tout est réuni pour entreprendre et travailler dans le secteur. Inscription en ligne gratuite mais obligatoire.

Contact : www.lemploi-autrement.org/national

Automne 2008 : le forum de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire

120 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

un emploi salarié. Ce statut, institué en 2006, prévoit que le volontaire reçoive une indemnité pouvant aller jusqu’à 627 euros par mois, une formation de préparation à la mission et une couverture vieillesse et maladie. Pour pouvoir accueillir des volontaires, une association doit avoir un agrément pour quatre ans renouvelable délivré par le préfet du département. Une fédération ou une union d’associations doit s’adresser à la direction départementale de la jeunesse et des sports.U Pour en savoir plus : informations pratiques et dossier de demande d’agrément à télécharger sur www.volontariat.gouv.fr

Embaucher des salariés

C’est le droit commun du travail qui s’applique dans l’économie sociale et solidaire. Cependant, certaines structures comme les associations, les Scic et celles qui disposent d’un agrément d’insertion par l’activité économique peuvent bénéficier de contrats de travail particuliers.

– Les emplois tremplins sont accessibles à toutes les structures de l’économie sociale et solidaire. Ce dispositif financé par la région leur permet de recevoir une aide pour des contrats à durée indéterminée. Peuvent être recrutés des jeunes sans emploi âgés de 16 à 26 ans compris, des demandeurs d’emploi de 45 ans et plus, des personnes handicapées, des bénéficiaires des minima sociaux, etc. L’aide à la rémunération peut atteindre 15 000 euros par an pendant six ans, l’aide à la formation, 1 500 euros par salarié. Cette aide est cumulable avec celles des départements et des collectivités locales, mais 10 % au moins du salaire doivent rester à la charge de l’employeur.U Pour plus d’informations : http://emplois-tremplins.iledefrance.fr, tél. : 0810 18 18 18.

Les associationsLes associations ont accès à tous les types de contrats de travail qui relèvent du secteur privé. Mais elles utilisent aussi des aides à l’emploi lorsqu’elles contribuent aux politiques publiques de l’emploi en accueillant des personnes en difficulté d’insertion professionnelle (chômeurs de longue durée, allocataires de minima sociaux…). A savoir : de nouvelles réformes pourraient prochaine-

Vous souhaitez trouver un emploi dans le secteur de l’économie sociale et solidaire ? Le site de l’Atelier (voir page 11), réalisé en partenariat avec l’association Ressour-ces solidaires, recense exclusivement des offres d’emploi dans ce secteur. Ressources solidaires a été créée en 2002, son site propose une recherche par département et des offres détaillées : statut de la struc-

ture (association, coopérative…), niveau de diplôme exigé, nature et durée du contrat, description du poste, salaire… Pour pouvoir postuler aux offres, il faut devenir adhérent, pour trente euros par an. Le bulletin d’adhé-sion est téléchargeable sur le site.

Contacts : www.atelier-idf.org et www.ressources-solidaires.org

Un site Web pour les offres d’emploi de l’économie sociale et solidaire

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 121

Entreprendreautrement ◗

ment modifier les types de contrats actuellement existants.

– Le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) s’adresse exclusive-ment aux employeurs du secteur non marchand. C’est un CDD de droit privé de 6 mois minimum renouvelable deux fois, dans la limite d’une durée totale de 24 mois. La durée hebdomadaire du travail est d’au minimum 20 heures. Les CAE peuvent faire l’objet d’une prise en charge à hauteur de 95 % du Smic.

– Le contrat d’avenir (CA) est notamment destiné aux bénéficiaires du RMI et de l’allocation spécifique de solidarité (ASS). Il s’agit d’un CDD de deux ans, renouvelable pour un an (pour trois ans pour les plus de 50 ans). La durée du travail hebdomadaire est fixée à 26 heures en moyenne annuelle. La première année, l’aide financière est de 75 % de la différence entre le montant payé par l’employeur et le minimum social que recevait l’allocataire. 

on ne dirige pas une entreprise de l’économie sociale et solidaire comme une entreprise classique. Tout d’abord, l’exigence de péda-gogie et de management participatif y est plus élevée qu’ailleurs. En coopérative, par exemple, les salariés sont également associés au capital. Ils ont donc au minimum un droit d’accès aux informations lors des assemblées générales, et, le plus souvent, l’exercice de leurs responsabilités d’associés nécessite qu’ils aient une bonne connaissance de la situation de l’entreprise. Manager une Scop veut-il dire pour autant être en assemblée générale per-manente ? « En coopérative,  l’encadrement n’est pas affaibli, car la direction est validée et  légitimée par  l’ensemble des associés », explique Jean-Philippe Poulnot, responsable du développement du groupe Chèque déjeuner.Par ailleurs, les salariés de l’économie sociale et solidaire sont rarement là par hasard. Ils sont à la fois employés sur un poste régi par un contrat de travail et militants au service d’un projet. Cette situation permet aux salariés de donner du sens à leur activité, mais elle peut également compliquer leur rapport avec la hiérarchie, puisque chacun se sent dépositaire du projet de la structure. Résul-tat : les dirigeants ont souvent recours au « mana-gement par le projet » plutôt qu’à la contrainte ou à l’incitation financière pour motiver leurs équipes. L’incitation financière est de toute façon limitée pour plusieurs raisons. D’une part, l’écart de rémunération entre les hauts et les bas salaires est plus faible que dans les entreprises tradition-

nelles. De ce fait, plus on monte dans l’échelle hiérarchique, moins les salaires correspondent à ce que l’on pourrait gagner à l’extérieur. Ce qui oblige parfois à renoncer à des recrutements de personnes très qualifiées ou expérimentées au profit de cadres qui acceptent de faire une croix sur leurs prétentions salariales.S’ajoutent à cela des spécificités managériales selon les types de statuts. Ainsi, dans le secteur de l’insertion, le manager ne maîtrise pas le nombre de personnes qu’il peut embaucher. C’est la direction départementale du travail et de l’emploi (DDTE) qui va lui attribuer un volume de postes en fonction de ses propres budgets, et non en fonction de la réalité de l’activité de l’entreprise. Autre particularité, en association, la fonction de direction est partagée entre un président bénévole et un directeur salarié. Le président fixe les grandes orientations, le direc-teur manage l’équipe salariée. Cette répartition engendre des risques : le président peut devenir un super technicien et interférer dans les déci-sions opérationnelles ; à l’inverse, le directeur, disposant de plus de temps et d’informations que le président, peut limiter les pouvoirs du conseil d’administration à une chambre d’en-registrement.Autant d’enjeux qui demandent une sensibilité particulière. Il est bon d’en avoir conscience avant de créer son entreprise sociale ou de se présenter à un poste à responsabilité dans une structure de l’économie sociale et solidaire.

P. C.

Manager autrement

122 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Puis de 50 % les deuxième et troisième années.

– Le contrat insertion-revenu minimum d’activité (CI-RMA) est des-tiné aux bénéficiaires de minima sociaux. Il peut prendre la forme d’un CDD, d’un CDI ou d’un contrat de travail temporaire.A noter également, les associations à but non lucratif employant au plus trois salariés peuvent utiliser le chèque-emploi associatif, à condition d’obtenir l’accord du salarié. Il se substitue au bulletin de paye et simplifie les modalités de déclaration et de paiement des cotisations Urssaf, d’assurance chômage, de retraite complémentaire et de prévoyance.

Les structures d’insertionDans les entreprises d’insertion, les salariés en insertion sont recrutés sur un contrat de travail à durée déterminée renouvelable deux fois dans la limite maximale de 24 mois, appelé contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI). Ces embauches doivent être agréées par l’ANPE. Chaque poste de travail pourvu dans le cadre de ces contrats ouvre droit à une aide forfaitaire annuelle de l’Etat de 9 681 euros. Outre ces CDDI, les entreprises d’insertion peuvent avoir recours à des contrats aidés de droit commun. Les postes de directeurs et d’encadrants d’insertion sont des contrats classiques. Dans les associations 

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 123

Entreprendreautrement ◗

intermédiaires, les salariés sont embauchés sur des contrats à durée déterminée dits « contrats d’usage », conclus pour la durée de la mission à réaliser. Ces contrats peuvent s’enchaîner sans limitation de durée.

U Pour en savoir plus :– Toutes les formes de contrats sont détaillées dans des fiches pratiques sur le site du ministère de l’Emploi, www.travail-solidarite.gouv.fr, rubrique « Informations pratiques », puis « Droit du travail » et « Contrats de travail ».– Chèque-emploi associatif : site : www.cea.urssaf.fr, tél. : 0800 1901 00.

124 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France – Chapitre ii

◗Entreprendreautrement

Se former à l’économie sociale et solidaire

L es structures de l’économie sociale et solidaire, comme celles de l’économie classique, recrutent en fonction des compétences  les 

mieux adaptées à leurs besoins. Les formations généralistes sont donc des voies possibles pour accéder à un emploi dans ce secteur, d’autant plus que  l’économie  sociale  et  solidaire  couvre  tous  les domaines de la  vie  économique.  Mais  il  existe  aussi  des  formations  spécialisées, de  plus  en  plus  nombreuses,  qui  dispensent  des  connaissances  et des  savoir-faire  plus  spécifiques  à  l’économie  sociale  et  solidaire. Spécialisées ou non, les formations universitaires complétent des expé-riences de terrain, comme un engagement bénévole, qui permettent de se familiariser à la réalité de ce secteur.En Ile-de-France, une vingtaine de formations spécialisées en économie sociale et solidaire ou intégrant cette thématique dans leurs program-mes sont proposées par des universités, des écoles de commerce, etc., en formation initiale ou continue, du post-bac au master. De plus,  la plupart des fédérations et réseaux proposent des formations spécifiques dans leur domaine d’activité. La liste des formations est disponible sur le site www.atelier-idf.org

Guillaume Hermitte sort diplômé de l’Essec en octobre 2006 et ouvre 15 jours après sa choco-laterie équitable Puerto Cacao. Il a suivi pendant deux ans la chaire Entre-preneuriat social de l’Essec qui lui a permis de béné-

ficier d’un soutien pédagogique et financier pour monter son entreprise. « Pendant  les 18 mois de travail qui ont précédé l’ouverture de la boutique, j’avais des rendez-vous tous les quinze jours avec des professeurs pour la recherche de financements solidaires, pour le marketing… Sans cet appui, mon projet ne se serait pas réalisé aussi rapidement », estime-t-il. Un stage est obligatoire pendant les deux ans du cursus. Guillaume Hermitte part alors au Mexique, où il découvre un concept de chocolaterie équitable. A son

retour en France, il décide de monter une filière avec des petits producteurs biologiques de cacao du Venezuela. Dans le cadre de sa SARL Choc’ethic chocolat Paris, il travaille aujourd’hui avec trois producteurs et pro-pose à ses clients une boutique de chocolats équitables, un salon de thé, des soirées de débats autour d’une dégustation des pro-duits… Puerto Cacao est aussi une entreprise d’insertion qui emploie deux salariés en inser-tion et travaille en partenariat avec la Table de Cana, premier réseau national d’entreprises d’insertion de traiteurs et organisateurs de réceptions. Puerto Cacao a aujourd’hui une année et demie d’existence et connaît des « débuts prometteurs ».

L. V.

Contact : Puerto Cacao, 53 rue de Tocqueville, 75017 Paris, tél. : 01 42 67 28 51, site : www.choc-ethic.fr, courriel : [email protected]

Un entrepreneur formé à l’économie sociale et solidairezooM

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Direction régionale Ile-de-France254, boulevard Saint Germain 75007 Paris01 49 55 68 00

www.caissedesdepots.fr

La Caisse des Dépôtset l’économie sociale et solidaireen Ile-de-France

La Caisse des Dépôts en Ile-de-France, aux côtésdes collectivités et des acteurs franciliens, s’engagepour le financement de l’économie sociale etsolidaire et des très petites entreprises.

Elle abonde des fonds de prêts d’honneur pour finan-cer la création, le développement et la transmissiondes très petites entreprises.

La Caisse des Dépôts contribue au développementdes structures d’utilité sociale par la dotation defonds d’aide au conseil (les Dispositifs locaux d’ac-compagnement). Elle permet leur financement via lesFonds territoriaux de France Active.

Elle s’implique dans le développement de la collectede l’épargne éthique et solidaire et dans celui d’outilsfinanciers répondant aux nouveaux besoins desstructures de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France.

Elle gère également le Fonds de cohésion sociale quigarantit les micro-crédits bancaires accordés auxpersonnes en difficulté.

Insertion ESS:Annonce presse 5/05/08 18:06 Page 1

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La Caisse des Dépôtset l’économie sociale et solidaireen Ile-de-France

La Caisse des Dépôts en Ile-de-France, aux côtésdes collectivités et des acteurs franciliens, s’engagepour le financement de l’économie sociale etsolidaire et des très petites entreprises.

Elle abonde des fonds de prêts d’honneur pour finan-cer la création, le développement et la transmissiondes très petites entreprises.

La Caisse des Dépôts contribue au développementdes structures d’utilité sociale par la dotation defonds d’aide au conseil (les Dispositifs locaux d’ac-compagnement). Elle permet leur financement via lesFonds territoriaux de France Active.

Elle s’implique dans le développement de la collectede l’épargne éthique et solidaire et dans celui d’outilsfinanciers répondant aux nouveaux besoins desstructures de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France.

Elle gère également le Fonds de cohésion sociale quigarantit les micro-crédits bancaires accordés auxpersonnes en difficulté.

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126 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

Les guides pratiques• « L’économie sociale de A à Z », Alter-natives Economiques Pratique n° 22, jan-vier 2006, 9,50 euros. • « L’insertion au service de l’emploi », Alternatives Economiques Pratique n° 30, septembre 2007, 9,50 euros.• « La consommation citoyenne », Alter-natives Economiques Pratique n° 26, 2e éd., novembre 2006, 9,50 euros.• « Le tourisme autrement », Alternatives Economiques Pratique n° 33, mars 2008, 9,50 euros.> Tous les sommaires de ces numéros et les bons de commande sont en ligne sur www.alternatives-economiques.fr/pratiques

• « Commerce bio et équitable : enjeux et dérives », Politis, hors-série n° 47, mai-juin 2008, 4,50 euros.• « Vivre autrement », Politis, hors-série n° 46, septembre 2007, 4,50 euros.• « L’empreinte bio », Politis, hors-série n° 45, mai-juin 2007, 4,50 euros• « Education populaire : un bel avenir ? », Politis, hors-série n° 44, septembre 2006, 4,50 euros.• Guide de l’entrepreneur social, Avise, juin 2004, 23 euros. Sommaire et com-mande en ligne sur www.avise.org

Les ouvrages de réflexion sur l’économie sociale et solidaire• L’économie sociale. Une alternative au capitalisme, par Thierry Jeantet, éd. Econo-mica, 2008, 14 euros.• Comprendre l’économie sociale. Fonde­ments et enjeux, par Jean-François Dra-peri, éd. Dunod, 2007, 25 euros.• L’audace des entrepreneurs sociaux. Concilier efficacité économique et innova­tion sociale, par Virginie Seghers et Sylvain Allemand, éd. Autrement, 2007, 20 euros.• Les dynamiques de l’économie sociale et solidaire, par Jean-Noël Chopart, Guy Neyret et Daniel Rault (dir.), coll. Recherche, éd. La Découverte, 2006, 28,50 euros.

• Les chantiers de l’économie sociale et solidaire, par Alain Amintas, Annie Gouzien et Pascal Perrot (dir.), éd. Presses universi-taires de Rennes, 2005, 20 euros.• Economie sociale et solidaire. S’asso­cier pour entreprendre autrement, par Danièle Demoustier, éd. Syros, 2003, 14 euros.

Les sites• www.alternatives-economiques.fr/com ment-entreprendre-autrement_fr_pub_350.html : en accès libre, l’intégralité du guide n° 14 « Entreprendre autrement » d’Alternatives Economiques Pratique entière-ment mis à jour.• www.associationmodeemploi.fr : un site de référence pour les bénévoles et les salariés du monde associatif.• www.pme.gouv.fr et www.travail.gouv.fr : les sites du ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et du minis-tère de l’Emploi sont deux sources intéres-santes pour connaître tous les dispositifs publics d’aide à la création d’entreprise.• www.ademe.fr : le site de l’Agence de l’en-vironnement et de la maîtrise de l’énergie.• www.finansol.org : le portail des finances solidaires.• www.atelier-idf.org : l’économie sociale et solidaire francilienne à travers son actua-lité, son annuaire et ses images. • www.lemarchecitoyen.net : un portail sur l’offre équitable, bio et solidaire organisée par région.

Livres, revues et sites Internet pour aller plus loin

La boîte à idées de l’écocitoyen en Ile­de­FranceBouger, habiter, travailler, manger, prendre soin de soi, sortir/se détendre : en six thèmes généraux, ce guide vous propose une multitude de bonnes idées et de bonnes adresses pour vivre en parfait écocitoyen en Ile-de-France. • Par Hélène Binet et Emmanuelle Vibert, Dakota éditions, 2007. 12,90 euros en librairie.

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 127

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Réf. Titres Nbre d’ex. Prix unitaire Montant totalHSP 34 L’état du développement durable 10,25 €

HSP 26 La consommation citoyenne 10,25 €HSP 33 Le tourisme autrement 10,25 €

HSP 30 L’insertion au service de l’emploi 10,25 €

HSP 29 Développement durable 10,25 €

HSP 22 L’économie sociale de A à Z 10,25 €

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128 - Alternatives Economiques Pratique - juin 2008

Accès à la culture .......................................... 44Achats publics ............................................... 74Actes if ........................................................... 42Actis .............................................................. 58Accueil paysan .............................................. 55ACPES ........................................................... 114Ademe ............................................... 36, 37, 38Adie ....................................................... 63, 111Afcae ............................................................. 43Agriculture biologique ................................... 14Amap ...................................................... 15, 18ANPE ..................................................... 76, 122APEDV .......................................................... 95Ardeva ......................................................... 102Ardie ............................................................. 92Arene .................................................... 75, 100Artisans du monde ................................ 22, 118Arts plastiques .............................................. 42Arts vivants ................................................... 42Ashoka France ............................................. 100Associations .................................................. 81Associations intermédiaires .......................... 91Ateliers et chantiers d’insertion ............... 77, 94Atelier-Centre de ressources régional de l’économie sociale et solidaire ....... 8, 10, 11, ...................................... 101, 105, 115, 120, 123Autopartage .................................................. 26Avise ..................................................... 90, 105Banques coopératives ................................... 60Banques populaires ....................................... 61Bénévolat .................................................... 117Bicyclette ........................................................ 27Bienvenue à la ferme ....................................... 55Bilan de compétences ................................. 119Biocoop ......................................................... 16Boutiques de gestion .................................... 96BTP ............................................................... 75C2RA ........................................................... 105Cadecsif .......................................................... 39Caisse d’épargne ........................... 62, 110, 113Caisse des dépôts et consignations ......... 61, 96Capital-risque .............................................. 106Centres d’hébergement d’urgence .......... 31, 35Centres d’hébergement et de réinsertion sociale ................................ 36Centres de santé ........................................... 32Centres sociaux et socioculturels .................. 48Cesif .............................................................. 116Chantiers-Ecoles Ile-de-France ..................... 94Charte des entreprises de l’économie sociale et solidaire .................. 69Chèque déjeuner ................................... 86, 112Chèque emploi associatif ............................ 122Chèque emploi service universel .................... 69Centres d’information sur le droit des femmes (CIDF) ..................... 97Cigales .................................................. 65, 107Cinéma .......................................................... 43CJDES ......................................................... 116Clauses d’insertion ........................................ 74

Cofacrif ........................................................... 39Collectif Richesse .......................................... 66Collectivités territoriales .....11, 66, 75, 98, 110, 113Commerce équitable ..... 20, 101, 106, 118, 123Conseil régional d’Ile-de-France .... 8, 10, 19, 26, ............................................................ 36, 40, 98Conseil de l’Europe ....................................... 19Consommation citoyenne ............................. 13Contrats aidés ............................................. 120Coopératives agricoles .................................. 18Coopératives d’activités et d’emploi ............ 104Coopératives de commerçants ...................... 87Coopératives de HLM .................................... 33Coopératives scolaires .................................. 51Coopérer pour entreprendre ........................ 104Coorace ........................................................ 102Cours particuliers .......................................... 70Covoiturage ................................................... 27Couverture maladie universelle ..................... 31Couveuses .................................................. 104CPCARIF ..................................................... 116Crèches ......................................................... 69Crédit agricole ............................................... 62 Crédit coopératif ........................... 62, 110, 112Crédit mutuel ........................................ 63, 111Cress ................................................... 114, 115Cros .............................................................. 52Culture .......................................................... 39Demeter ........................................................ 14Démocratie ...................................................... 7Dispositif local d’accompagnement (DLA) .... 104Eclaireurs de France ...................................... 50Eclaireurs israélites ....................................... 50 Eclaireurs unionistes ..................................... 50Economie sociale et solidaire ......... 6, 8, 10, 13, ........................................................ 39, 107, 115Economies d’énergie ..................................... 36Ecoproduits ................................................... 38Education populaire .............................. 47, 102Emmaüs .................................................. 33, 72Emploi ................................. 7, 9, 117, 119, 122Emplois tremplins ......................................... 120Entreprises adaptées ..................................... 95Entreprises de travail temporaire d’insertion ................................... 92Entreprises d’insertion .................................. 92Entreprise sociale .......................................... 98Environnement ..................... 14, 23, 26, 36, 48, .............................................. 55, 75, 77, 89, 100Epargne solidaire .......................................... 63Epiceries solidaires ....................................... 20Esat ........................................................... 20, 95Espaces info-énergie ..................................... 38Esfin-Ides .................................................... 108Femmes ........................................................ 98Festivals .................................................. 39, 44Finansol .................................................. 63, 64Fiscalité ................................................... 83, 87Fnars Ile-de-France .......................... 36, 94, 102Fonda .............................................................. 82

Index

L’économie sociale et solidaire en Ile-de-France

Alternatives Economiques Pratique - juin 2008 - 129

Fondations .................................................. 112Formation .................................................... 123Fracture numérique ....................................... 46France active ......................................... 99, 106France initiative ........................................... 112Forum de l’emploi ....................................... 119Foyers ruraux ................................................ 49GAB Ile-de-France ................................... 16, 17Geiq .............................................................. 95Gema .......................................................... 117Gesat ............................................................. 95Groupements de créateurs .............................. 96Habitat et Humanisme ................................... 33Habitats solidaires ......................................... 35Handicap ............................... 52, 57, 58, 72, 95Haute qualité environnementale .................... 75Humanitaire .................................................. 72Ile-de-France active ..................................... 106Illettrisme ...................................................... 44Imprimerie .............................................. 77, 88Insertion par l’activité économique (IAE) ........................... 76, 90, 122Jardins de Cocagne ....................................... 17Jeunes entrepreneurs de France ................. 100Jeunesse au plein air ..................................... 50Juniors associations ..................................... 51Labels .......................................... 14, 21, 24, 38Léo Lagrange ................................................ 49Les nouveaux Robinson .......................... 16, 108Ligue de l’enseignement ............................... 47Logement ...................................................... 33Macif ..................................................... 59, 113Maif ............................................................... 60Maison des associations de solidarité ............. 83Maraîchers d’insertion .................................. 17Marchés bio .................................................. 17Marchés publics ...................... 11, 74, 75, 76, 77Matmut ......................................................... 60Max Havelaar ................................................ 21Mécénat ...................................................... 113Microcrédit professionnel ........................... 111Microcrédit social ......................................... 61Minga ............................................................ 101Mode éthique ............................ 23, 24, 25, 104MJC .............................................................. 48MRJC ............................................................ 49Musique ........................................................ 39Mutualité française .................................. 29, 71Mutuelles d’assurances ..................... 13, 59, 90Mutuelles de santé .................................. 29, 90Nature & Progrès .......................................... 14Nature et société ........................................... 38NEF ....................................................... 64, 109OGM .............................................................. 14Pact Arim ...................................................... 34Pades ............................................................ 35 Parcs naturels régionaux ............................... 54Pépinières d’entreprises .............................. 106Personnes âgées ........................................... 70

Placements éthiques ..................................... 64Planning familial ........................................... 30Plate-forme pour le commerce équitable ..... 21, 101Points d’appui à la vie associative ................... 82Prud’hommes ............................................. 115Publicité ........................................................ 78Radios associatives ....................................... 45Régies de quartier ......................................... 93RESE ........................................................... 100RERS ............................................................ 66Restauration collective .................................. 76Restos du cœur ............................................. 72Ritimo ........................................................... 50Salaires ........................................................... 7Samu social .................................................. 31Santé ............................................................. 29Scic ............................................................... 89Scop ........................................................ 85, 87Scouts et guides de France ........................... 50Scouts musulmans ....................................... 51Secours catholique ................................. 59, 72Secours populaire ................................... 58, 72SEL ............................................................... 65Services à la personne ...................... 67, 68, 69Sociétaire ...................................................... 13Sol ................................................................ 66Solidarité internationale ................................ 50Sport ............................................................. 52Stif .................................................................. 26Télévisions associatives ................................ 46Territoires environnement emploi ............... 101Tourisme ....................................................... 54Tourisme social ............................................. 56Tourisme solidaire ......................................... 56Tourisme vert ................................................ 55Tourisme pour personnes handicapées ......... 57Transmission d’entreprise ............................. 87UFCV ............................................................. 58Ufisc .............................................................. 39Ufolep ........................................................... 52UNA ............................................................... 71Unat ............................................................... 57Unifed .......................................................... 117Union nationale pour l’habitat des jeunes ..... 35UrScop ........................ 9, 75, 85, 87, 88, 90, 107Urapeda ......................................................... 72Urapei ............................................................ 95Urei ................................................................ 92Uriopss .................................................. 73, 102Usager .......................................................... 13Usep .............................................................. 52Usgeres ........................................................ 117Utilité sociale .............................................. 7, 89Vacances ....................................................... 58Validation des acquis par l’expérience (VAE) .................................. 119Vélo ............................................................... 27Vêtements ..................................................... 23Volontariat ................................................... 119

La Macif n'est pas tout à fait une entreprise d'assurance comme les autres. Elle le doit à son histoire, à ses principes et à ses règles de fonctionnement.Pour répondre aux nouveaux besoins de ses adhérents (particuliers, professionnels, entreprises, associations, comitésd'entreprise...), la Macif assure l'ensemble de leurs biens et est également présente dans les domaines de la santé,de la prévoyance, du crédit, de l'épargne, de l'assistance,des services à la personne...

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