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Ordre du jour

Orientation

Contributions

Ateliers

Cahier de chants

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Sommaire

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Cher(e) Camarade, Ce VIIème congrès de l’UNL est un moment fort de la vie notre organisation. En effet, ce sera l’occasion de fêter les 15 ans de notre syndicat. Et d’autre part, le moment de faire le bilan des deux dernières années et de se créer des perspectives syndicales. Ce congrès s’ouvre dans une période difficile. Les jeu-nes sont les premières victimes de la crise économique et sociale. Ajouté à cela, est appliquée une politique libérale qui casse tous les acquis sociaux, détruisant un à un les servi-ces publics, mettant à mal toute forme de solidarité. Par cette politique le gouvernement rajoute de la crise à la cri-se, du chômage au chômage… du malaise social au malaise social. Le fossé se creuse jour après jour entre les classes fa-vorisées et les classes populaires. L’école doit ainsi pouvoir jouer pleinement son rôle d’ascenseur social. Notre congrès devra permettre de construire un projet crédible pour l’ave-nir de notre école. Parce que ces combats sont difficiles, nous choisissons l’action collective, dans un cadre indépendant constitué par et pour les lycéens. 15 ans que l’UNL mène ces combats : contre les inégalités, contre les discriminations, contre la précarité… 15 ans que nous recherchons perpétuellement le rapport de force nécessaire à l’application de nos revendica-tions pour transformer l’école afin de transformer la socié-té ! Deux nouvelles années vont s’ouvrir. Deux ans durant lesquels nous devrons continuer à lutter contre la politique de Sarkozy. Deux ans durant lesquels nous devront être à l’offensive contre une école à deux vitesses. Ce congrès, cher(e) Camarade, doit permettre à l’UNL d’être sur les rails de victoires syndicales futures. Je te souhaite un bon congrès ! L’UNL vit ! L’UNL vivra !

Ils ont rendu possible le 7ème Congrès de l’UNL :

EDITO

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Sommaire Histoire de l’UNL : p.3 Programme du congrès : p.4 Bilan d’activité : p. 8 Texte d’orientation : p.12 Feuille de route : p.28 Contributions : p.30 Cahier de chants : p.43 Fiches d’ateliers : p.49

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

Un bref historique

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La création de l’UNL et ses premières victoires L’Union Nationale Lycéenne a été crée en 1994 à Paris au cours du mouvement contre le Contrat d’Inser-tion Professionnelle (CIP). Créée par des élus au Conseil Supérieur de l’éducation afin de former un vaste ré-seau d’élus lycéens, l’UNL s’est rapidement tournée vers le syndicalisme dans le but de défendre au quotidien les intérêts des lycéens.

Suite à la victoire contre le CIP et à son congrès fondateur en 1997 à la Sorbonne, l’UNL a travaillé sur la réforme du lycée engagée par Claude Allègre, alors ministre de l’éducation nationale, au sein de la commission Meirieu. L’UNL a ainsi défendu la mise en place des Conseils de la Vie Lycéenne, de l’Education Civique Juridi-que et Sociale, des TPE en première et terminale, les aides individualisées en seconde…

En 2001, l’UNL appel les régions à prendre en charge le coût des manuels scolaires et des trousseaux pro-fessionnels des élèves. Après des manifs à Strasbourg et dans la région Centre, les lycéens ont dès lors la possi-bilité de ne plus financer à eux seuls les fournitures scolaires essentielles à la bonne tenue de leurs études.

Le choc du 21 avril 2002 et la droite au pouvoir Le 21 avril 2002, dès l’annonce des résultats du premier tour des élections présidentielles, l’UNL, avec plusieurs organisations syndicales et associatives, appelle les jeunes à manifester et à voter pour Jacques Chi-rac au second tour pour faire barrage à l’extrême droite.

Jacques Chirac arrive ainsi en tête des élections au second tour avec plus de 80% des voix. La droite est de nouveau au pouvoir après une cohabitation depuis 1997. Les politiques s’enchaînent et l’UNL se mobilise avec les acteurs du monde éducatifs pour faire face aux réductions budgétaires dans l’éducation nationale, pour lutter contre la réforme Fillon en 2005…

Dans le même temps, l’UNL devient majoritaire en remportant chaque année d’élection la majorité des sièges au Conseil Supérieur de l’éducation. L’Union Nationale Lycéenne se structure et se massifie et permet aux lycéens de s’organiser et de remporter des victoires comme en 2005.

Le tournant du CPE 2006 est un tournant pour l’UNL qui est devenue l’organisation syndicale de tous les lycéens. Chef de file chez les lycéens de l’immense mouvement social contre le Contrat Première Embauche, l’UNL permet à l’en-semble de la population de ne pas en subir les effets.

La démarche syndicale évolue, s’affine et l’UNL met en place des campagnes de plus en plus importan-tes : sur le salariat lycéen en 2007, sur le malaise social des jeunes et la réforme du lycée en 2009.

Dans cette même période l’UNL participe activement aux concertations sur la réforme du lycée lancées par Xavier Darcos en septembre 2008, mais se voit dans l’obligation, au vue des textes proposées, de refuser cette réforme et fait ainsi reculer le ministre le 18 décembre 2008 lorsque plus de 150 000 lycéens descendent dans les rues pour lutter pour une autre réforme.

Cela permet de lancer une vaste consultation nationale dirigée par Richards Descoings de janvier à juin 2009, et nous amène à la rentrée 2009 dont l’histoire reste encore à écrire ensemble ! Ce sera notamment fait à l'occasion du 7ème Congrès, les 3, 4 et 5 avril 2010.

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Samedi 3 avril

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11h Accueil et inscriptions des délégués lycéens

13h30 -14h00 MOT D’ACCEUIL, par Bruno Julliard, Adjoint au Maire de Paris en charge de la jeunesse

Et Henriette Zoughebi, Vice Présidente de la Région Ile de France

14h00-15h00 OUVERTURE DE LA JOURNEE par Antoine Evennou, Président de l’UNL

Interventions de Samuel Gion et Michael Delafosse (à confirmer), co-fondateurs de l’UNL,

Issam Krimi, premier Président de l’UNL

15h00 -17h00 : ATELIERS L’histoire du mouvement lycéen et de l’UNL Chaque atelier est animé par un membre

du Bureau National, avec la participation d’anciens présidents de l’UNL

1 Michaël Delafosse. Période 1994 -1195

2 Issam Krimi. Période 1997 - 1998

3 Benjamin Vételé. 1998- 2000

4 Lucas Jourdain. 2001.2004

5 Constance Blanchard. 2004 - 2005

6 Karl Stoeckel. 2005 – 2006

7 Perrine Corcuff 2000-2001 (à confirmer)

17h00-19h00 TABLE RONDE « Quel apport du mouvement lycéen au mouvement social ? »

Animée par Anne Pernet, Membre du Bureau National avec

Maryse Dumas, Secrétaire Confédérale de la CGT lors du mouvement contre le CPE

Georges Dupon-Lahitte, Président de la FCPE de 1995 à 2005

Frédéric Hocquard, premier Président de la FIDL

Robi Morder, chercheur, Président du GERME

Karl Stoeckel, Président de l’UNL lors du mouvement contre le CPE

Pierre Tartakowksi, Ancien membre du Bureau de l’UNCAL

20h00-23h00 SOIREE DES 15 ANS au CROUS de Paris, Restaurant Bullier

Buffet dinatoire

Exposition sur l’histoire de l’UNL

Film des 15 ans

Adieux des camarades

Sorbonne

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

Lundi 5 avril

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Hôtel de Ville de Paris - Auditorium

9h00 – 9h30 BILAN FINANCIER Par Juliane Charton, Trésorière de l’UNL

9h30 –10h00 BILAN D’ACTIVITE ET PRESENTATION DU TEXTE D’ORIENTATION,

par Anne Pernet, membre du Bureau National

10h00-11h30 DEBATS SUR LES TEXTES Conclusion des débats par Clara Paul Zamour, Secrétaire Générale de l’UNL

11h30-12h30 PAUSE ET VOTES (FEDE PAR FEDE) Sur Bureau National, Texte, Feuille de route, Statuts

12h30-13h30 PRESENTATION ET VOTE SUR LES CONTRIBUTIONS AU TEXTE

13h30-14h00 CONCLUSION DU CONGRES par Antoine Evennou, Président de l’UNL

14h00 PANIERS REPAS ET DEPARTS

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Dimanche 4 avril

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9h00–10h30 OUVERTURE DU CONGRES par Antoine Evennou, Président de l’UNL

Interventions de Bernadette Groison, Secrétaire Générale de la FSU

Jean-Jacques Hazan, Président de la FCPE

Thierry Cadart Secrétaire Général du SGEN-CFDT

Jean-Baptiste Prévost, Président de l’UNEF

Patrick Gonthier, Secrétaire Général de l’UNSA-Education

10h30-10h45 Pause

10h45-11h00 INTERVENTION DE LA LMDE, par Gabriel Szeftel, Président

11h00 – 13h00 TABLE RONDE Quelle lycée pour contrer la reproduction sociale ?

animée par Juliane Charton, Trésorière Nationale, avec

André Antibi, auteur de La Constante Macabre

Thierry Cadart, Secrétaire Général du SGEN-CFDT

Laurent Escure, Secrétaire National du Se-UNSA,

Philippe Meirieu, pédagogue

Roland Hubert, co-Secrétaire Générale du SNES

13h00-14h00 Repas

14h00-15h30 ATELIERS SUR LE LYCEE

ATELIER 4 L’évaluation au lycée,

la constante macabre. Animé par Victor Grezes,

Membre du Bureau National

Avec André Antibi,

auteur de La Constante Macabre

Et Philippe Watrelot,

Président du Crap-Cahiers Pédagogiques

Salle 2, 2ème étage

ATELIER 2 Quel financement pour le Service Public de

l’Education ? Animé par Anne Pernet,

Membre du Bureau National

Avec Jean Jacques Hazan,

Président de la FCPE

Salle 3, 1er étage

ATELIER 3 : Quelle pédagogie pour la réussite de tous ?

Animé par Thomas Bonan,

Membre du Bureau National,

Avec Philippe Meirieu, pédagogue

Salle 5, 1er étage

Hôtel de Ville de Paris - Auditorium

ATELIER 5 Quels droits et quelle démocratie lycéenne pour faire avancer le

lycée ? Animé par Quentin Delorme,

Membre du Bureau National

avec Joël Pehau du Se-UNSA

et Jonathan Favereau,

représentant de l’OBESSU

Salle 7, 2ème étage

ATELIER 1 : La carte solaire, un outil pour la mixité sociale

Animé par Yoro Fall,

Membre du Bureau National

Avec un représentant de la FSU

Et Vincent Philippe, Proviseur du

Lycée Jean Moulin au Blanc Mesnil

AUDITOIRUM

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

Dimanche 4 avril

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15h30-17h30 PLEINIERE : La jeunesse face à la crise Introduite par Clara Paul-Zamour, Secrétaire Générale de l’UNL, avec les interventions de

Hervé Garnier, Secrétaire Confédéral de la CFDT

Mohamed Oussedik, Secrétaire Confédéral de la CGT

Bernadette Groison, Secrétaire Générale de la FSU

Pierre Khalfa, Porte Parole de SUD-Solidaires

Dominique Corona, Secrétaire National de l’UNSA

Jean-Baptiste Prévost, Président l’UNEF

17h30 – 17h45 Pause

17h45-19h30 ATELIERS SUR LA JEUNESSE

ATELIER 4 Améliorer la santé au lycée.

Animé par Yoro Fall,

Membre du Bureau National

Avec Nicolas Souveton

du Bureau National de la LMDE

Salle 2, 2ème étage

ATELIER 2 Les discriminations à l’école

Animé par Thomas Bonan,

Membre du Bureau National

Pierre-Alain Cardona,

de la Fédération Léo Lagrange

Salle 3, 1er étage

ATELIER 3 Le sexisme et les droits des femmes.

Animé par Anne Pernet,

Membre du Bureau National

Avec Caroline de Haas,

du réseau Osez Le Féminisme

Salle 5, 1er étage

ATELIER 1 : Quel statut pour la

jeunesse aujourd’hui ? Animé par Thomas Roller,

Membre du Bureau National

Avec Michel Fize, sociologue,

et Jean-Arnaud Munch, de l’UNEF

AUDITORIUM

ATELIER 5 La laïcité au lycée, outil pour l’émancipation individuelle.

Animé par Juliane Charton,

Trésorière Nationale

Avec Laurent Escure

du Comité National d’Action Laïque

Salle 7, 2ème étage

ATELIER 6 Lutter contre les LGBTphobies : garantir l’égalité des droits.

Animé par Quentin Delorme,

Membre du Bureau National

Avec Natacha Taurisson

Porte-Parole du Collectif Education contre les

LGBTphobies en milieu scolaire

Et Philippe Castel,

Porte-Parole de l’Inter-LGBT

Salle 9, 2ème étage

20h00-00h00 REPAS ET SOIREE FESTIVE

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Bilan d’activité

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Être jeune, se mobiliser, s'engager n'a pas été une chose facile pendant ces deux dernières années notamment parce que l'on est dans un contexte politique et social compliqué. Pour autant les lycéens ont su faire entendre leur voix par l'UNL en s'engageant dans l'organisation, en se reconnaissant dans nos revendications et en se les appropriant. La droite n'a jamais été aussi libérale, aussi destructrice pour nos acquis sociaux mais nous voyons par les différentes mobilisations que les jeunes ne portent pas ce projet de société.

Un contexte politique et social difficile Pendant ces deux années, notre génération a subi de plein fouet une crise sociale sans précédent, couplée à des politiques dogmatiques et irresponsables, oubliant de prendre en compte les besoins des jeunes. Au lieu de construire un service public d'éducation fort, préparant tous les jeunes à un diplôme qui leur servirait de bouclier face à la crise, le gouvernement s'est employé à déconstruire tout ce qui a permis à la France de résister un peu mieux que les autres face à la crise: les services publics et les protections collectives. Pour l'ensemble des lycéens, le constat des conséquences des politiques menées par la droite est sombre: absence de perspectives d'avenir, problème d'emploi des jeunes, dégradation des conditions d'étude... La politique du gouvernement en matière de casse du service public s'est accentué depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et c'est sur de tout les côtés que les restrictions budgétaires sont mises en place:

sante, éducation... Nos services publics qui sont des acquis sociaux qu'il faut protéger n'ont jamais été autant attaqués. Beaucoup de gens ne croient plus aux possibilité de victoire par la rue et dans le début de mandat de Nicolas Sarkozy, une baisse de la mobilisation se fait ressentir pendant les mouvement sociaux. Pour autant, les lycéens ne baissent pas les bras et continuent à se mobiliser et à construire avec les travailleurs le mouvement social dont on a pu voir les résultats sur les journées inter professionnelles qui ont été particulièrement réussies. Se mobiliser face à un gouvernement qui cherche à tout faire passer de force, qui refuse le dialogue n'a pas été une chose facile, et beaucoup d'entre nous auraient pu se démotiver mais ce n'a pas été le cas et c'est en cela qu'il faut se satisfaire de ces dernières années. La politique gouvernementale se durcit et on constate ces dernières années un rapprochement idéologique entre la droite et l'extrême droite: aujourd'hui on a d'un côté la droite extrême et de l'autre l'extrême droite. Cela se traduit par une politique d'immigration durcit, et une intolérance croissante. Par ailleurs, la politique du gouvernement envers les sans papiers n'a fait que se détériorer notamment depuis la création du ministère de l'immigration. C'est donc des expulsions de sans papiers qui se sont multipliés, notamment des lycéens. L'UNL s'est battue contre ces expulsions notamment avec RESF (Réseau d'Éducation Sans Frontière) dont elle fait partie des organisations fondatrices. La tolérance zéro est devenue le credo du gouvernement mais en aucun cas celui des jeunes et c'est ce qu'on a montré ces dernières années. La tolérance et le respect n'ont pas été mis en avant pendant ces deux dernières années, et le gouvernement a travaillé à diviser la société, plus qu'à lutter contre les discriminations, et ce également sur la question des LGBT. L'UNL s'est mobilisée pour l'égalité des droits de tous en participant activement aux marches des fiertés, ou en mettant en place une commission de travail sur les discriminations envers les élèves LGBT. Cette situation sociale de la jeunesse, couplée à la dureté d'un gouvernement qui pendant deux ans n'a eu de cesse de lui détruire toute perspective d'avenir, provoque depuis deux ans une perte de confiance des jeunes en leur possibilité à faire changer les choses. L'abstention des jeunes a explosé

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

2008-2010

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aux européennes et aux régionales. Afin de permettre aux jeunes de prendre toute leur place dans ces échéances, notamment lors des européennes et des régionales, l'UNL a, à chaque fois , porté la voix des lycéens, et leurs revendications principales à l'ensemble des candidats; et a rencontré ceux qui le souhaitaient avant les élections régionales. Pour les partis politiques, l'UNL s'affirme comme l'interlocuteur lycéen fondamental du paysage syndical. Faire entendre nos revendications et notre vision de la société pendant ces élections était un objectif clef pour notre organisation, notamment dans le contexte de crise sociale et économique qui touche l'ensemble de l'Europe. De plus sensibiliser les lycéens aux élections nous paraît essentiel, car notre engagement c'est aussi un engagement citoyen qui doit se traduire par le vote. L'UNL considère qu'aucun réel projet d'éducation ne peut voir le jour dans ses conditions. Nous avons sans cesse réaffirmé la nécessité d'investir dans l'éducation pour que le lycée réponde à ses fonctions et puisse remplir ses missions correctement. Le gouvernement, au contraire, supprime des postes et détériore les conditions d'étude des lycéens.

Un service Public d'Education mis à mal Ces dernières années ont été difficiles pour les lycéens qui ont du se mobiliser à de multiples reprises pour défendre notre système d'éducation. Que ce soit Xavier Darcos ou plus récemment Luc Chatel, ils ont enchaîné las coupes budgétaires dans l'éducation ce qui a engendré plusieurs dizaines de milliers de suppressions de postes sur les dernières années. Ces suppressions de postes ont eu des retombées directes sur les lycéens qui ont vu leur conditions d'étude se détériorer avec des classes surchargées, des cours qui ne sont plus dédoublés... De plus, la mixité sociale, qui n'était pas acquise a été mise a mal par la suppression de la carte scolaire qui entraîne des inégalités entre les lycées et donc des inégalités scolaires. L'UNL s'est mobilisée

pour refuser la mise en place d'un système scolaire à deux vitesses, et pour réclamer l'égalité de tous face à leur éducation. Ces dernières années, un des sujets préféré du ministère a été celui de la sécurité et de la violence scolaire. Or, la politique gouvernementale a engendré cette violence par la suppression de postes de surveillants, qui sont le mieux placer pour gérer les conflits. L'UNL a bien fait savoir qu'elle n'accepterait pas que les lycées deviennent des prisons avec des détecteurs de métaux et des fouilles! Ce que nous avons défendu, c'est une formation de qualité pour tous: c'est pourquoi l'UNL s'est opposée au Bac Pro 3 ans, qui dévalorise complètement ce diplôme, ainsi qu'à la suppression de la première d'adaptation, qui empêche le passage en filière technologique après le BEP et qui ne tient pas en compte du droit à l'erreur en matière d'orientation. De plus, en s'opposant fortement à la réforme des lycée de Xavier Darcos l'UNL a défendu sa vision du lycée, un lycée qu'il faut réformer mais en prenant en compte les besoins et les attentes des premiers concernés: les lycéens. Et ce fut une victoire! Par ailleurs, en détruisant la formation des enseignants, le gouvernement a mis en place une situation dans laquelle les enseignants ne sauront pas avant d'arriver devant les classes comment transmettre des connaissances et des compétences, et les lycéens en payeront les conséquences, avec une formation de moins bonne qualité, plus de décrochage, et donc plus de lycéens laissés sur le carreau. Nous voulons remettre la pédagogie au cœur de l'éducation mais le gouvernement avec cette réforme de la formation des enseignants va a contre sens et encore une fois ne répond pas aux besoins des lycéens.

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Bilan d’activité

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Une UNL offensive Pendant ces deux années, le gouvernement a mené sa politique de destruction du service public d'éducation avec fermeté. L'UNL s'est renforcée, et n'a pas flanché dans sa volonté d'organiser le milieu lycéen, et de le défendre. Dans une période où les libéraux semblent avancer en permanence, et parvenir à imposer leur projet de détricotage des protections collectives, nous avons réussi à obtenir des victoires. Des victoires nationales, avec le retrait de la réforme du lycée début 2009; une première victoire du mouvement social face à Sarkozy et à son gouvernement, qui a été celle des lycéens, celle de l'UNL. Mais aussi des victoires locales, en appuyant, dans tous les lycées les plus touchés, la revendication de l'arrêt des suppressions de postes, et en obtenant parfois des améliorations des DHG, dans certains établissements. C'est le travail constant du syndicat d'irrigation du milieu, et de conscientisation la plus large possible de la masse des lycéens qui a permis à l'UNL d'être la porte parole, le relais de ces mobilisations. Des campagnes de rentrée de qualité en 2009 et en 2010, centrée sur les enjeux syndicaux de l'année, sont parmi les outils clés de la réussite du syndicat: les lycéens connaissent l'UNL et savent ce qu'elle raconte. Les syndicats lycéens ont la chance d'être les seules forces du mouvement social qui ont la possibilité de toucher la quasi totalité des jeunes: l'écrasante majorité de la population passe par le lycée, et il est essentiel que l'UNL garde cette capacité à irriguer le milieu lycéen. Une UNL offensive, ce n'est pas pour autant une UNL déconnectée de la masse des lycéens, portant la voix d'une minorité mobilisée. « La radicalité, c'est la

masse », nous ne pouvons nous dire offensif et efficace que parce que nous savons que notre orientation et que nos combats sont ceux qui touchent en premier lieu les lycéens.

Une UNL en phase avec son milieu. Sur le fond, nous avons porté pendant deux ans les aspirations de la masse des lycéens. Pour permettre l'insertion sociale de tous, il faut de bonnes conditions d'étude partout: pas de classes à 40, pas de violence dans les lycéens, pas de taux d'encadrement démesurément bas, des infirmières scolaires disponibles, ou des COPSY plus accessibles. La revendication de moyens financiers et humains pour permettre une deuxième vague de démocratisation, émerge comme centrale parce que le droit à une éducation de qualité pour tous n'a eu de cesse d'être remis en cause par la droite, par le biais du le démantèlement progressif de tout ce qui fait l'égalité entre les lycées et entre les lycéens sur le territoire. A ces attaques, l'UNL s'est opposé, a proposé des contres projets forts, et des revendications syndicales précises, notamment sur le nombre d'élève maximum par classe (27), ou sur la présence des COPSY aux lycée, (1 pour 500 élèves a minima). Porte parole légitime sur le fond, l'UNL a été légitimée dans les urnes: le bilan de ces deux années est marqué par le retour de l'UNL comme seule organisation lycéenne au Conseil Supérieur de l'Education, qui détermine la représentativité des forces lycéennes. Nos trois candidats obtiennent une majorité écrasante, deux fois plus de voix pour notre élu classé troisième que pour le candidat ayant obtenu le quatrième score : les élus lycéens ont légitimé notre action syndicale, et notre choix de résister à la fois dans la rue, par la mobilisation, et dans les conseils. Au CVL, pour peser sur la gestion quotidienne de nos lycées, aux CAVL, pour faire évoluer les arbitrage budgétaires dans les académies, au CNVL, où nous étions majoritaire pour faire passer des messages au ministre. Notre travail au CSE est celui de représenter les intérêts des lycéens, nous nous sommes opposés au Bac Pro 3 ans, qui déqualifiait la formation professionnelle et fermait les possibilités de réorientation, à la réforme du lycée, qui pour nous ne peut se faire dans un contexte d'économies budgétaires, ou à la mise en place des épreuves de bac pro en contrôle continu. Être majoritaire au CSE fait de l' UNL l'interlocuteur lycéen légitime et représentatif: nous sommes, pour le ministère, la voix des lycéens.

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2008-2010

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De plus, en étant implanté dans l'ensemble de la démocratie lycéenne, du local au national, notre organisation est d'autant plus légitime et peut d'autant plus irriguer le milieu lycéen. Cette légitimité de l' UNL ne peut se construire qu'avec une organisation puissante, qui se donne les moyens de représenter tous les lycéens. Pour toucher tous les lycéens et être présents dans les mobilisations comme dans les conseils, il nous faut être une organisation de masse, qui donne sa place à chacun.

L'UNL : une organisation de masse, indépendante et démocratique. Pendant ces deux années, nous avons travaillé à la construction d'un rapport de force solide et durable face à la droite. En devenant la référence lycéenne, l'UNL a porté haut et fort ses revendications et cela n'est possible que parce que l'on est une organisation de masse. - En renforçant notre outil syndical, avec des fédérations fortes, une présence dans tous les lycées, qui nous permet l'efficacité que nous avons. Nous avons pensé que pour être en phase avec notre milieu, nous ne pouvons nous contenter d'être un petit groupe de militants très mobilisés, mais au contraire, nous avons le devoir d'aller chercher tous les lycéens, et de leur donner une place dans l'organisation. Le but étant que l'UNL représente la masse des lycéens mais aussi que la masse des lycéens se sente représentés par l'UNL. - En construisant l'unité syndicale, par exemple

avec la votation lycéenne qui est à l'initiative de l'UNL: nous avons rassemblé la jeunesse de gauche autour d'une campagne forte, nous avons établi un cadre de discussion collective pérenne, entre les forces politiques et syndicales qui pèsent dans le milieu lycéens. L'UNL s'est imposée comme l'organisation de jeunesse qui rassemble au lycée, et a permit cette unité, ce travail en commun qui est nécessaire à la construction d'un mouvement social. Dans un contexte de division chez les enseignants, nous avons travaillé à l'unité du milieu lycéen, tout en gardant notre poids et notre caractère de première force lycéenne, à l'initiative, sur tous les sujets. L'UNL est une organisation indépendante mais ne doit pas pour autant travailler toute seule et c'est pour cela que ces dernières années, l'UNL a beaucoup travaillé avec ses partenaires naturels que sont les autres organisations syndicales de l'éducation. Cela nous a permit de s'imposer sur le paysage syndical et de devenir la référence lycéenne. L'UNL a considérablement progressé en ce qui concerne le dialogue entre les fédérations et le bureau national: en terme d'information, avec la L2i toutes les semaines pour tous les adhérents, en terme de construction collective de la ligne et de la stratégie de l'organisation, avec la systématisation de débats d'orientations et de contributions lors des Conseils nationaux, en terme de participation de tous à la construction du syndicat, avec la mise en place de dispos militants qui ont permis à de nombreux camarades d'aller construire le syndicat ailleurs que dans leur fédération. Le Bureau National a su se rapprocher des fédérations et ne pas être une instance bureaucrate qui gère tout en interne et ce notamment grâce suivis de fédérations. Le dialogue au sein de l'organisation s'est fortement amélioré pendant ces deux dernières années. L'UNL ressort donc forte de ces deux dernières années, en s'imposant comme l'organisation de référence chez les lycéens mais aussi par les victoires obtenues. L'organisation s'est massifié et a renoué des liens avec l'ensemble de ses partenaires. L'UNL a su ne pas devenir une corporation de lycéen mais bien l'organisation de transformation sociale des lycéens. Aujourd'hui être engagé dans l'UNL c'est croire en un projet de société, croire à des valeurs sociales de l'éducation et surtout prendre part au débat, partager ses convictions et en ça, c'est une vrai victoire pour notre organisation.

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Texte d’orientation

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Proposition de texte

MENER L’OFFEN-SIVE CONTRE UNE ECOLE A DEUX VITESSES

Notre génération subit un véritable bizutage social. La crise économique et sociale qui fait tant parler d’elle frappe avant tout les plus faibles, et au pre-mier rang desquels les jeunes. Le chômage augmente deux fois plus vite chez les 18-25 ans que dans le res-te de la population. Nous savons que l’avenir profes-sionnel qui nous attend est caractérisé par l’instabili-té et la précarité. Nous savons aussi que sans forma-tion, il sera encore plus difficile de s’assurer un reve-nu décent. Nous savons bien que sans revenus, sans reconnaissance, et sans temps libre, les perspectives d’émancipation sont alors bien sombres.

Nous n’aspirons pas à vivre pour travailler, mais au-jourd’hui nous espérons à peine réussir à travailler pour vivre décemment. Alors que ce contexte appelle à davantage de protections collectives et de solidari-tés, l’exclusion et les inégalités ne cessent de pro-gresser. Et nous n’avons pas besoin de penser à l’in-certitude de l’avenir pour nous en rendre compte : chaque jour, dans nos lycées, nous voyons la progres-sion d’une société à deux vitesses dans laquelle les origines sociales et économiques comptent plus que les aspirations et les choix de chacun. « Pour notre avenir, nous n’avons pas d’actions, nous n’avons que notre éducation ». Certains ont des « parachutes dorés » quand ils ont fait l’erreur de perdre des Milliards qui n’étaient pas les leurs, et à d’autres on refuse un simple parachute de secours quand ils ont fait l’erreur de naitre dans la mauvaise famille, au mauvais moment. Chaque année, ce sont 150 000 jeunes qui quittent le système scolaire sans aucune qualification.

La politique de Nicolas Sarkozy est sans honte à notre égard. Ce gouvernement met la jeunesse dans une situation impossible dans laquelle nous avons le choix quotidien entre l’affrontement et la résignation. Le coût de la crise est porté par ceux qui n’ont rien, alors que des privilégiés s’accaparent encore les ri-chesses de la société. Les biens et les services publics qui appartiennent en principe à toutes et tous, au premier rang desquels les connaissances et l’Educa-

tion Nationale, sont pourtant passés à la moulinette du dogme aveugle et irresponsable de la marchandisa-tion.

En recherchant sa rentabilité, c’est la viabilité du système qu’on assassine. Depuis 2002, ce sont 67 000 postes qui ont été supprimés dans l’Education Natio-nale. Nous sommes loin des 80% de titulaires d’un Baccalauréat, et seule une minorité peut espérer poursuivre des études supérieures. Et ce n’est pas avec une formation « sur le tas » des enseignants que nous pouvons espérer plus de réussite du système sco-laire.

Si nous pensions encore qu’il pouvait s’agir d’une er-reur, ce serait facile d’argumenter qu’il existe assez de connaissances pour les partager et assez de volon-tés humaines et de moyens financiers pour assurer à tous une éducation de qualité. Si nous pensions que l’égalité était un idéal accepté de tous, nous ne se-rions pas aussi révoltés par un projet de société qui fait la part belle aux injustices, aux inégalités et à la conservation des privilèges.

Tous les lycéens sont largement capables de faire ce constat, et pourtant la plupart d’entre nous n’avons même pas la possibilité de nous exprimer par le vote. Donc nous militons au sein de l’Union Nationale Ly-céenne, nous nous organisons, nous sommes solidai-res. Nous ouvrons la porte à tous les lycéens qui veu-lent que leur établissement soit un lieu de vie plus qu’un simple lieu d’études. Nous élisons nos propres représentants et nous débattons de la meilleure voie à suivre pour améliorer l’école.

Nous nous dotons ainsi d’un outil pour changer l’é-cole et changer la société : une orientation offensive pour défendre les lycéens et conquérir des droits pour tous. C’est bien parce que nous pensons qu’en pre-nant part au mouvement social les lycéens construi-sent un rempart contre les injustices et les inégalités que nous défendons le droit pour chacun d’accéder et de réussir au sein du Service Public d’Education.

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I - Pour protéger les jeunes, une solution : le service public d’éducation.

La jeunesse est un âge précaire de la vie, et les politiques libérales ne cessent de l'attaquer. Le constat est déplorable : six jeunes sur dix débutent leur carrière professionnelle par un contrat de travail temporaire, et près d’un tiers de ces contrats sont des missions d’intérim.

Le chômage des jeunes est problématique pour l'ensemble de la société parce que les jeunes qui ne travaillent pas ne pourront pas payer la retraite de tous et qu'une population jeune qui ne travaille pas est un frein au développement de l'ensemble du pays. Mais surtout, lorsqu’on débute son parcours professionnel en enchainant les contrats précaires, c’est un handicap qui nous suit tout au long de notre vie.

Malgré cela, il n'existe aucune protection sociale, aucun statut pour la jeunesse. Au contraire, nombreuses sont les tentatives des libéraux de l’utiliser comme une main d’œuvre jetable, comme avec le CPE par exemple, qui accentue l’instabilité sociale de notre génération. C'est donc parce que la jeunesse est une population fragile, qu'il faut la protéger, et qu'elle a besoin d'un statut social particulier.

Pour les lycéens, c'est le Service Public d'Education qui joue ce premier rôle d'offre d’une formation qualifiante pour tous, rempart face au chômage et à la précarité. Le Service Public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas : lorsqu’on considère qu’un « service » est en fait un droit, que ce soit le droit à un accès à la santé, ou le droit à une formation de qualité pour tous, on le place en dehors de la sphère marchande, et il devient un bien Public. Se former, s’insérer dans la société, disposer d’un bouclier face à la crise sociale est un droit pour tous les jeunes, c’est pourquoi nous affirmons l’importance d’un service public d’éducation comme un pour garantie essentielle de l’égalité.

Les retraites ? Une affaire de jeunes ! Alors que la France n'a jamais été aussi riche, le gouvernement se cache derrière des arguments techniques pour justifier ses choix idéologiques qui vont toujours dans le même sens. Les solidarités reposent de moins en moins sur la répartition des richesses et les capacités contributives de chacun, et c’est de plus en plus aux individus de se débrouiller eux-mêmes avec leurs propres moyens. C’est exactement cela que veut faire ce gouvernement avec les retraites, et notre génération sera la pre-mière à en payer les frais. Nous réaffirmons donc notre droit à l'avenir et en particulier à un même droit à la retraite que nos parents. Aussi, nous défendons un système de retraites par répartition face à ceux qui défendent un système indivi-dualiste (par capitalisation ou par points), et nous refusons l'augmentation de la durée de cotisation et de l'âge légal de départ à la retraite. Repousser « l’âge légal », c’est juste exclure plus de salariés d’une re-traite à taux plein. De plus, il nous apparaît nécessaire que les évolutions de la société soient prises en compte. Si les jeunes sont appelés à poursuivre des études de plus en plus longues, cela veut dire que nous commençons à tra-vailler plus tard. C'est pourquoi nous demandons la prise en compte des années d'études et de la période d'insertion des jeunes dans le calcul des retraites afin que le choix de la poursuite d'études après le Bac ne pénalise pas le droit à la retraite des lycéens d'aujourd'hui. L'UNL sera donc au rendez-vous sur le combat des retraites au côté des confédérations syndicales, afin d'en faire un débat qui inclut aussi les premiers concernés : les lycéens d'aujourd'hui qui sont les salariés de de-main et les retraités d’après-demain.

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A) Garantir l’égalité sur le territoire

Sectoriser pour choisir sa filière

L’absence d’une politique d’investissement massif dans l’éducation, et le choix de la droite de saignées budgétaires répétées n’est pas un choix gestionnaire ou technique qui permettrait une progression générale en tirant quelques-uns vers le haut, mais bel et bien un choix politique d’un système à deux vitesses qui associe élitisme et sélection sociale. S’abstenir de financer le service public pour assurer l’égalité, c’est choisir la construction d’un système à deux vitesses, où ceux qui le peuvent payent pour as-surer la qualité de leur formation et ceux qui ne peu-vent pas payer sont laissés sur le bord du chemin. Cependant, investir massivement dans l’éducation ne suffit pas. La répartition des moyens est un enjeu ma-jeur, que l’on parle de l’offre de formation sur le ter-ritoire ou de la distribution des moyens et des effec-tifs. Ainsi, la carte scolaire, aujourd'hui détruite par la droite doit être un outil pour construire et garantir l'égalité. Concernant l’égalité d’accès à l’éducation sur tout le territoire, on doit permettre à l’intégralité des diplômes du secondaire d’être proposée dans cha-que bassin de formation. La sectorisation, en cohérence avec cette offre de formation, doit être conservée et repensée. Le « libre choix »pour chaque jeune du lycée dans lequel il va étudier, est en réalité la liberté pour chaque lycée de choisir ceux qui vont y étudier, en d’autres termes, une forme de sélection que nous refusons formelle-ment. Un système de ce type implique un fonctionne-ment des transports scolaires efficace, mais aussi la gratuité de ceux-ci : la barrière financière ne doit en aucun cas représenter un frein au choix d’une forma-tion.

L’excellence ne doit pas rester un luxe ! Pour les territoires comprenant plus de difficultés so-ciales, les ZEP sont un outil indispensable pour assurer l'accès du plus grand nombre à une formation de qua-lité. Dans la mesure où chaque lycée doit recevoir selon ses besoins, il est primordial d'accorder plus de moyens financiers et humains aux établissements prio-ritaires. Les ZEP ne sont pas un idéal en soi, puisqu'el-

les ne font que mettre un pansement sur la plaie des inégalités sur le territoire, mais elles permettent à court terme d'améliorer la vie et les conditions d’étu-des des lycéens, et donc sont à défendre dans une période d'attaques incessantes des libéraux. Dans cet-te optique, il faut également multiplier le nombre de lycées polyvalents qui dispensent des formations dans les trois voies et dans de nombreuses filières. De même, les internats permettent aux lycéens, dans le cas de cursus véritablement rares, de suivre la for-mation de leur choix, c'est pourquoi il est nécessaire de les multiplier, en ayant des garanties et un cadrage national des conditions de vie des lycéens, mais aussi des capacité d’accueil de ces internats, notamment sur le plan de l’égalité –fille-garçon. La mixité des internats est un de nos combats pour l’égalité d’accès à la formation. Pour autant, si la garantie de l’égalité d’accès à la formation est un enjeu clé, l’égalité sociale entre les lycéens en formation est également au cœur de la protection de tous les jeunes: la mission de l’Etat est aussi de permettre aux lycéens d’étudier dans de bon-nes conditions, pour garantir un droit à la réussite pour tous.

B) Avancer vers l’égalité sociale

Les inégalités sociales croissantes dans la société sont le reflet des politiques du gouvernement, qui donnent toujours plus aux plus riches et laissent de côté les plus fragiles socialement pour une société à deux vi-tesses. L’école est le prisme de la société. Si elle ne peut pas tout, et encore moins quand on ne lui donne rien, elle doit s’assurer de l’égalité des droits entre les lycéens, quelle que soit leur origine sociale.

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Permettre à tous d’étudier dans de

bonnes conditions ; un pas vers

une insertion sociale réussie.

Parce que se former est un droit, La collectivité doit s’engager à prendre en charge le cout global de la scolarité. Nous défendons donc la gratuité du matériel scolaire ; celle des manuels scolaires, des trousseaux professionnels, et des ouvrages étudiés en classe, d’abord, mais aussi celle des fournitures scolaires, qui représentent une charge considérable pour les famil-les lors de la rentrée scolaire. En outre, le cout de la formation ne se réduit pas à ce qui relève de l’enseignement purement académique. La culture est un élément majeur de la construction personnelle et sociale des lycéens, et il faut donc en faciliter l'accès par des politiques publiques, notam-ment en améliorant en renforçant les Maisons de Jeu-nes et de la Culture, pour que chaque lycéen ait accès à des activités extrascolaires à bas prix. A l'intérieur des lycées, l'UNSS, association nationale du sport sco-laire, offre à tous des activités sportives abordables. Leur rôle doit donc être renforcé, des moyens supplé-mentaires donnés, notamment en dégageant des heu-res sur les professeurs d'EPS pour qu'ils puissent ani-mer ces activités. Par ailleurs, la formation du lycéen implique un véri-table droit aux vacances et à la mobilité, pour cela, un voyage scolaire au minimum sur les trois années au lycée est plus que nécessaire pour tous, tout comme la démocratisation des séjours de deux et trois mois à l’étranger lors de l’année de seconde.

Permettre à tous les lycéens de

vivre dans de bonnes conditions ;

favoriser la poursuite d’études du

plus grand nombre

Le bouleversement du système d’aides sociales, par la hausse des montants des bourses et par l’instauration d’une progressivité linéaire de celles-ci, notamment au vue de la forte augmentation du nombre de famil-les concernées, est une mesure nécessaire pour répon-dre à l’urgence sociale. Les bourses permettent d’évi-ter le salariat lycéen, et de prendre en charge des frais courants qui sont directement liés à la scolarité des jeunes : un logement et une nourriture adaptés en sont des exemples majeurs. Par ailleurs, il faut faire en sorte que tous les lycéens en formation professionnelle soient rémunérés pour leur travail: le fait que les stages de plus de 8 semai-nes soient rémunérés est une véritable victoire. Mal-heureusement, les stages en secondaires dépassent rarement 6 semaines. C'est pourquoi il faut d'une part rémunérer tous les stages quelle que soit leur durée sur la base du SMIC. Il faut que toutes les conventions de stages soient fai-tes sur un même modèle car il existe des inégalités suivant les académies. Les chefs de travaux doivent donc se réunir avec les professionnels et les partenai-res sociaux pour endiguer ce problème d’urgence : rémunérer les stages c’est refuser que les conditions financières soient une barrière d’accès à une forma-tion qualifiante.

Zoom sur les relations filles-garçons Une meuf en jupe n’est pas une salope ! Un mec qui fait son coq dans la cour n’est pas un beau-gosse ! L'égalité femme-homme, même inscrite dans les lois, est loin d'être effective dans la réalité. Nous vivons dans une société patriarcale marquée par les inégalités et une domination masculine qui empêche l'éman-cipation de 50% de la population ! Pire encore, il y a de nombreux reculs : accès plus difficile aux IVG, et à la contraception, inégalités de représentation dans le milieu politique, inégalités face aux salaires et à l’emploi, inégalités de répartition des tâches domestiques, violences conjugales. Autant de combats qu'il reste à mener ! Mais avant tout, c’est au sein même de l’Education Nationale qu’il faut faire ce travail. Vitrine de la socié-té, elle doit être un lieu privilégié de sensibilisation aux questions de genre, notamment afin de combattre mêmes les réflexes les plus inconscients. Aussi il faut d’urgence mettre fin aux inégalités d’accès, d’orien-tation, et de réussite : pourquoi les garçons sont-ils orientés vers la S et les filles vers la L ?! Pourquoi la « hiérarchie » des filières recoupe-t-elle comme par hasard la composition filles-garçons des classes ?!

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Vivre dans de bonnes conditions, c’est aussi ne pas avoir à faire de choix entre manger et se soigner, c’est pourquoi l’accès à la santé doit être un droit. L'accès à la contraception gratuite et libre, à des psy-chologues, à des « chèques santé » pour prendre en charge les soins et des actions de préventions santé au sein des établissements scolaires sont autant de mesu-res nécessaires. Dans la même optique, nous considérons que la res-tauration scolaire est un service pour les lycéens. Il faut qu'il soit géré publiquement par la création d'un service public de la restauration scolaire, permettant l'unification du tarif sur le territoire, le prix avec un plafonnement à 4€ et dégressif en fonction des reve-nus de la famille, jusqu'à la gratuité pour les bour-siers. La qualité de la nourriture est responsable de la santé des lycéens et donc de leurs bonnes conditions de vie. L’accès à la cantine doit être un droit garanti pour tous. De plus, il est nécessaire de s’engager pour une meil-leure intégration des élèves en situation de handicap. Ces derniers doivent pouvoir accéder à la même édu-cation que les autres. Ainsi, une augmentation des moyens accordés aux lycéens en situation de handicap et notamment à leur encadrement est nécessaire. Les Assistants de Vie Scolaires (AVS) doivent voir leur nombre augmenter par établissements, et les moyens techniques (ascenseur, voie d’accès aux fauteuils rou-lants…) doivent se développer afin de donner aux élè-ves les mêmes chances de réussite qu’aux autres élè-ves. Un travail d’information et de retournement des stigmates sociaux doit se développer afin que les ly-céens ne soient ni jugés, ni discriminés et qu’ils aient les mêmes conditions d’études permettant leur réussi-te scolaire.

C) Donner à chacun le choix de son parcours de formation Deux visions de l’orientation s’opposent. Celle d’un gouvernement libéral, qui organise un tri sélectif pour permettre la reproduction des élites, et justi-fiant par le mérite un système profondément inégali-taire, et celle que nous portons : la défense d’un Ser-vice Public d’Orientation doté de moyens suffisants pour permettre l’information et l’accompagnement de tous.

Le passage du collège au lycée est un enjeu crucial pour rétablir l'égalité. La préparation à plus d’autono-mie de travail doit se faire notamment par la mise en place des Projets Interdisciplinaires pour l’Autonomie, qui consisteraient en 2h de méthodologie au premier trimestre, puis en un travail type TPE. Par ailleurs, nous considérons que le conseil de classe ne doit en aucun cas trancher sur les choix d’orientation de l’é-lève, mais plutôt donner un avis sur son passage. A ce titre, le Brevet des collèges ne doit pas être obligatoi-re si les notes permettent le passage en seconde. En revanche, l’obtention du Brevet doit donner droit au passage car aujourd’hui ce diplôme est davantage utilisé comme une gare de triage au rabais, en pous-sant des élèves vers des voies dévalorisées ou les rete-nant au collège jusqu’à la fin de la scolarité obligatoi-re. Encore une fois, on sanctionne un échec collectif par une punition individuelle car c’est de la responsa-bilité des collèges que d’amener jusqu’à une forma-tion de fin de secondaire. Nous considérons que les voies professionnelles et technologiques ne sont pas des parcours d’études des-tinés aux élèves en difficulté, mais bien des forma-tions à part entière, qui diversifient les possibilités d’accès au Baccalauréat, et constituent un pilier de la démocratisation de l’école. A la fin de la classe de troisième, c’est donc bien un choix qui doit être fait par l’élève, et pas un tri par un conseil de classe alors relégué à une position gestionnaire, plus que pédago-gique. L’UNL considère que des choix d’orientation ne peu-vent être demandés à des jeunes avant la fin de leurs 4 années de collège. La politique de la droite qui cherche à avancer le moment de ces choix, constitue un véritable tri sélectif. L’UNL dénonce notamment l’apprentissage à 14 ans, ou la mise en place de la troisième Découverte Professionnelle, autant de remi-ses en cause d’un collège unique essentiel pour assu-rer à tous un socle commun de formation fort. Pour une orientation qui réponde aux besoins des ly-céens, il faut se donner les moyens de l'information et du suivi de tous, notamment en recrutant plus de Conseillers d’Orientation-Psychologues, 1 COPSY pour 500 élèves. Par ailleurs, 2 journées d'immersion par trimestre de la 4ème à la terminale dans les classes supérieures selon les choix de l'élève sont utiles pour la connaissance directe des études supérieures. Cha-que lycéen doit au minimum avoir deux rendez-vous par année de lycée afin de construire progressivement son parcours de manière avertie.

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Pour un droit à l’erreur

Le droit à l'erreur pour tous les lycéens est la garantie de l'égalité, le redoublement est ainsi un élément de la construction de la réussite scolaire. Les enseigne-ments doivent être décloisonnés pour permettre les passerelles entre les filières et les voies. Nous refu-sons de faire de ces passerelles autant de gares de triage qui permettraient la réorientation par le bas, et défendons la mise ne place d’un véritable tronc com-mun en première et en terminale. La remise en place de la première d'adaptation et la démocratisation de l'accès à celle-ci est également un élément pour le droit à l'erreur des lycéens. La réforme du bac professionnel en trois ans ne donne plus l'accès à un diplôme au bout de deux ans, et ne garantit plus une transition facilitée vers l’emploi. Il faut laisser le droit aux lycéens de suivre 4 ans de for-mation pour arriver jusqu'au bac, accédant ainsi à une qualification de qualité. La suppression du BEP a, de ce point de vue, été la sanction individuelle d'un échec collectif. Il faut don-ner le droit aux lycéens d'accéder à un diplôme au bout de deux années, en particulier pour tous ceux qui entrent sur le marché du travail sans diplôme. Le sas de réorientation qui constitue l'année d'après le BEP, c'est à dire la Première d'adaptation, est un véritable atout pour les lycéens qui peuvent alors se diriger vers un bac technologique. Dans cette perspective, la filiè-re professionnelle doit s’appuyer sur un tronc commun fort et une reconnaissance nationale des diplômes grâ-ce à une évaluation nationale au baccalauréat.

La tendance actuelle à faire passer en contrôle en cours de formation toutes les épreuves de spécialisa-tion est une dérive grave. Nous sommes favorables au fait de limiter l’effet « bachotage » du Bac en répar-tissant la charge sur l’année, mais ça n’est pas un pré-texte pour faire passer un Bac « A la Carte » qui dé-pend alors entièrement de l’enseignant ou de la stra-tégie du lycée dans son bassin de formation.

Pour un droit à la poursuite

d’études

La démocratisation de l’école est en panne. En massi-fiant les effectifs, l’école publique est parvenue à amener jusqu’aux études supérieures des enfants dont rien ne les prédisposait à ce parcours. Mais les inégali-tés persistent aujourd’hui et tout le monde n’a pas la même chance.

C’est pourquoi nous considérons qu’amener un maxi-mum de jeunes à poursuivre leurs études est non seu-lement avantageux pour l’ensemble de la société puis-que cela élève le niveau global de connaissances et de qualifications, mais que c’est en plus un droit fonda-mental à l’éducation qui doit être garanti par le servi-ce public. Contre tous les libéraux qui veulent sélec-tionner à l’entrée des parcours plutôt que sanctionner la réussite à la fin des parcours, il faut réaffirmer que le Baccalauréat est un diplôme du supérieur qui donne droit à poursuivre sa formation.

Pour une société qui protège chaque jeune face au chômage et à la préca-rité, il faut donner à tous une forma-tion qualifiante. C'est l'État, le Servi-ce Public qui doit prendre en charge la formation de tous et se donner les moyens d'aller vers une hausse du ni-veau global de qualification de la jeu-nesse. Personne ne doit être laissé de côté avant un niveau Bac car une per-sonne éduquée s'insère mieux profes-sionnellement et socialement. Pour donner à tous un rempart face à la crise, allons vers la garantie d’une formation pour tous jusqu'à 18 ans.

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II - Changer l’école

pour changer la société

A) Une révolution pédagogique au service de la réussite de tous

Changer les méthodes

d’enseignement

Au collège comme au lycée, les élèves sont spectateurs de leur éducation au lieu d’en être des acteurs à part entière. Habitués malgré eux à "ingurgiter " un certain nombre de connaissances brutes, ils n’ont pas la capacité d’avoir une vision globale de leurs apprentissages et d’en mesurer les bénéfices concrets. Nous pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire que les élèves puissent sortir du lycée en ayant acquis des réflexes sur le plan des méthodes de travail, passage obligatoire vers une autonomie indispensable dans l’enseignement supérieur comme dans la vie professionnelle. De plus, les méthodes d’apprentissage actuelles renforcent les inégalités scolaires. La réussite des élèves est en effet étroitement liée au capital économique et culturel des familles. C’est ainsi qu’actuellement, les enfants de cadres sont le plus souvent dans des filières générales et obtiennent plus facilement leur baccalauréat, et de même, les enfants d'enseignants ont 7 fois plus de chances d'obtenir le baccalauréat que des enfants venant de milieu sociaux défavorisés. Les classes de plus en plus surchargées, les options qui disparaissent dans nos lycées, les conditions de travail des enseignants et des lycéens qui se dégradent jour après jour ne permettent pas de changer radicalement les méthodes de transmission des connaissances et des compétences. C’est pourquoi, quand nous parlons de révolution pédagogique, nous attachons autant d’importance à l’enjeu des humains qu’à celui du budget et du cadre matériel des études.

Il faut en finir avec la pédagogie du « face à face » et avancer vers une pédagogie du « côte à côte» en limitant à 25 le nombre d’élevés par classe et entre 10 et 15 le nombre d’élèves dans les classes dédoublement et en heures « d’aide individualisée ». C'est-à-dire passer d’un modèle traditionnel centré sur les savoirs à un modèle centré sur les apprentissages individuels afin d’assurer l’interactivité du cours, en diminuant notamment le nombre de cours trop magistraux. Enfin, il est nécessaire de faire que le contenu même de la formation, des méthodes d’apprentissage constituent une préparation à l’enseignement supérieur. Le travail de recherche en autonomie doit pour cela être développé, par la mise en place de

projets type TPE plus nombreux et plus réguliers. Ces travaux permettent à la fois d’être acteur de son apprentissage, et servent efficacement la construction d’un parcours d’études.

L’interdisciplinarité est au centre des enjeux d’une réforme en profondeur de notre système éducatif. En effet,

le cloisonnement des cours et de leur programme ne favorise pas l’autonomie de travail des lycéens et la mobilisation des

connaissances et des compétences hors du cadre scolaire. Afin d’assurer cette interdisciplinarité, nous considérons qu’il est impératif de multiplier les projets type TPE (notamment en ECJS) et de remettre en place les TPE en terminale.

Repenser les programmes

La refonte en profondeur des programmes scolaires est une condition nécessaire au décloisonnement des matières. L’enjeu est ainsi de pouvoir assurer à chaque élève une acquisition importante de connaissances et de compétences tout en garantissant un lien entre les matières. Cette refonte doit se faire de façon pertinente, en fonction de nos aspirations utile à l’ensemble de la communauté éducative. Trop souvent bâclés en dépit de la compréhension des élèves, on remarque aujourd’hui que les programmes ne sont pas adaptés au calendrier scolaire, et favorisent ainsi l’effet de « bachotage », renforçant les inégalités déjà importantes devant l’enseignement.

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Le monde n’est pas une somme de

disciplines, pourquoi l’école le

serait-elle ?

L’interdisciplinarité est au centre des enjeux d’une réforme en profondeur de notre système éducatif. En effet, le cloisonnement des cours et de leur programme ne favorise pas l’autonomie de travail des lycéens et la mobilisation des connaissances et des compétences hors du cadre scolaire. Afin d’assurer cette interdisciplinarité, nous considérons qu’il est impératif de multiplier les projets type TPE (notamment en ECJS) et de remettre en place les TPE en terminale.

La refonte en profondeur des programmes scolaires est une condition nécessaire au décloisonnement des matières. L’enjeu est ainsi de pouvoir assurer à chaque élève une acquisition importante de connaissances et de compétences tout en garantissant un lien entre les matières. Cette refonte doit se faire de façon pertinente, en fonction de nos aspirations utile à l’ensemble de la communauté éducative. Trop souvent bâclés en dépit de la compréhension des élèves, on remarque aujourd’hui que les programmes ne sont pas adaptés au calendrier scolaire, et favorisent ainsi l’effet de « bachotage », renforçant les inégalités déjà importantes devant l’enseignement.

Une évaluation ratée c’est un

enseignement raté

Il y a deux façons de concevoir l’évaluation. Soit on considère qu’il faut délivrer un enseignement de manière adaptée à celui qui apprend, c'est-à-dire une pédagogie centrée sur l’élève. Alors, l’évaluation est une manière d’attester du fait que les connaissances sont maitrisées et qu’on sait les mobiliser, les expliquer et les réutiliser. Soit on considère que l’enseignant n’est là que pour délivrer un savoir absolu, et que l’élève est là pour noter et apprendre par cœur sans (se) poser de questions. Alors l’évaluation est une sanction forcément chiffrée de notre capacité à ingurgiter un grand nombre de données. Et forcément, ceux qui partent avec une longueur d’avance ont toutes les chances d’arriver les premiers sur la ligne d’arrivée. Mettre fin à la reproduction sociale accentuée par les

différences de capitaux économique, social et culturel entre les familles, c’est permettre à tous de réussir. Les méthodes actuelles d’évaluation des lycéens sont inadaptées à la réalité sociale et favorise l’échec scolaire. En effet, la dissertation (méthode la plus discriminante) nécessite un certain nombre de connaissances que tous les lycéens ne possèdent pas. Ainsi dans une dissertation, on répond davantage à ce que veut lire le correcteur qu’à la question posée. Ainsi, le baccalauréat apparait comme un examen inégalitaire car il sélectionne autant sur le plan social que sur le plan éducatif. De plus, aucun lien de confiance entre les élèves et l’enseignant n’existe car les défaillances du système créée un sentiment de sanction. Les élèves les plus en difficulté ne sont pas incités ou récompensés de leur progression, ils se font enfoncer dans l’échec à répétition. C’est pourquoi, il nous semble essentiel qu’un nouveau système d’évaluation voit le jour, basé sur la confiance et la progression de l’élève tout au long de ses années scolaires. Ceci impliquera une formation pédagogique supplémentaire au cours de la formation des enseignants, et des formes d’évaluation de la progression de l’élève et de l’efficacité de l’enseignement qui ne se basent pas uniquement sur un système de notation graduée.

Enseigner est un métier qui

s’apprend !

Cette formation est, elle aussi, une condition sine qua non à une transformation pédagogique ambitieuse. En effet, la « mastérisation » mise sur pied par le gouvernement Fillon en 2009 ne correspond en aucun cas aux attentes éducatives des lycéens. Les enseignants doivent recevoir une formation pluridisciplinaire et professionnelle. Il nous apparait évident qu’enseigner est un métier qui s’apprend, et pas uniquement sur les bancs de l’université.

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Un étudiant enseignant doit impérativement avoir eu une expérience professionnelle en classe, doit avoir des formations sur la gestion d’une classe notamment sur le plan psychologique, doit avoir des formations théoriques et pratiques des différents modes de trans-mission des connaissances et des compétences notam-ment afin de réussir à gérer la difficulté scolaire tout au long de l’année. Il ne peut pas uniquement être bon dans sa discipline, et lâché face à une classe sans suivi, sans évaluation et sans formation théorique. A l’heure actuelle, nous sommes trop souvent des consommateurs d’un savoir que l’on veut bien nous transmettre, mais en aucun cas des acteurs de notre propre éducation. Le fossé se creuse alors entre les élèves en difficulté qui sont en capacité de prendre des cours de soutien à domicile par les « boîtes à bac » afin de combler les lacunes accumulées, et ceux qui sont en difficulté mais qui n’ont aucun moyen, notam-ment financier, de résoudre leurs difficultés : on assis-te donc à l’avènement d’un système éducatif à deux

vitesses. Avec un tel cons-tat, il nous appa-rait essentiel de mettre les moyens finan-ciers, humains et pédagogiques dans l’Aide Sco-laire. C’est pour la mise en place d’un Système d’Aide Scolaire nous semble une idée bien plus pertinente qu’un accompagnement individualisé qui va creuser le fos-sé entre les ly-céens qui ont des facilités scolaires et ceux qui sont en voie d’échec scolaire, voire de décrochage sco-laire.

La réussite de tous est une condition de l’émancipa-tion de chacun notamment en permettant à chaque lycéen de devenir acteur de son éducation. Néan-moins, il est nécessaire que le lycéen soit un acteur à part entière du lycée afin de devenir un acteur à part entière de la société : un lycée démocratique pour une société démocratique.

B) Pour une Ecole de la République

Elargir le socle commun de

connaissances

Si nous voulons que notre société soit démocratique, comment l’Ecole peut-elle ne pas l’être ? Des lycéens formés, informés ce sont de futurs citoyens mieux ar-més pour remplir leur rôle. La forte abstention des jeunes aux différents scrutins électoraux est une mar-que du manque de réponses des politiques aux problè-mes rencontrés par les jeunes, mais aussi une faibles-se des politiques éducatives qui ne transmettent pas assez le sens et l’utilité de l’implication des jeunes dans les processus démocratiques. En premier lieu, concernant l’Education Civique Juri-dique et Sociale, cet enseignement doit être repensé et complété. Aujourd’hui il ne remplit pas son rôle parce qu’il manque l’équation magique une matière = une classe = un prof = une note au Bac. Cette situa-tion est inacceptable si l’on considère que l’école doit apporter une formation globale et non juste un ap-prentissage à un métier. Il faut que l’ECJS aide à se construire une analyse po-litique de la société, en passant notamment par une lecture critique des médias et une compréhension de ses droits. Que ce soit dans cette matière ou dans une autre d’ailleurs, il faut par exemple que tout jeune sorti du système éducatif aie des notions de droit du travail et d’économie, une compréhension des phéno-mènes sociaux, soit capable d’avoir une conversation courante dans au moins deux langues étrangères, et maitrise le fonctionnement des institutions de la Ré-publique afin de mieux comprendre la société et subir un peu moins les déterminismes sociaux. Nous ne pouvons pas attendre une rénovation totale de l’école pour qu’enfin un enseignement apporte cette formation intellectuelle. Il faut, en attendant, provoquer le changement, notamment si les lycéens doivent être amenés à s’exprimer par le vote, en dou-blant les heures de l’ECJS et en la rendant obligatoire comme épreuve du Bac, et que son contenu soit mai-trisé par l’ensemble des enseignants formés à cette fin.

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Redonner du sens à la démocratie

lycéenne

La nécessaire association entre le concret et l’abs-trait, entre la pratique et le théorique apparait com-me le moteur le plus pertinent d’un apprentissage progressif de la citoyenneté. Partir de la démocratie lycéenne pour arriver au concept même de démocra-tie, partir de la presse lycéenne pour arriver à la pres-se nationale et à la liberté d’expression aurait un dou-ble enjeu pédagogique. Le premier étant de partir du concret avec afin de favoriser la compréhension des sujets. Le deuxième, étant de donner à chaque lycéen les outils nécessaires à la pleine application de leurs droits au sein du lycée et de faire vivre davantage la représentation des élèves. En effet, chaque lycéen doit pouvoir s’approprier le système de la démocratie lycéenne. Ceci doit notam-ment passer par une réelle information prise en char-ge par les lycées, mais à destination de tous les collé-giens de troisième via un guide de la démocratie ly-céenne accessible aux principaux intéressés, qui per-mette d’en comprendre les enjeux. Dans ce sens, nous considérons aussi nécessaire de banaliser une « journée citoyenne » pour permettre à tous les ly-céens de voter pour leurs représentants (délégués de classe, élus CVL, élus CA, élus CSE).

La démocratie lycéenne doit devenir un véritable pou-voir de proposition et de gestion des établissements scolaires. Pouvoir de proposition de projets pédagogi-ques, de projets culturels, de projets de voyages etc. et de gestion dans l’organisation des rythmes scolai-res, de la cantine etc. Afin que ce pouvoir soit effec-tif, il est essentiel de rendre décisionnels les Conseils de la Vie Lycéenne (CVL) ainsi que de permettre aux Conseils Académiques de la Vie Lycéenne (CAVL) et au Conseil National de la Vie Lycéenne (CNVL) d’impulser des projets et des campagnes autonomes des élus (guides, brochures, campagnes d’interpellations…). Les élus de la vie lycéenne doivent être en capacité d’assurer leur mandat de manière efficace. Les inter-CVL doivent ainsi se réunir une fois tous les trimestres et les élus CAVL doivent avoir la possibilité de se ren-dre dans les lycées de leur académie sans se confron-ter aux différentes administrations. L’UNL demande donc la mise en place d’un Statut d’Élu Lycéen qui permette un accès facilité aux autres établissements et aux salles de cours, et plus largement à toutes les institutions auxquelles il peut avoir à faire appel dans le cadre de son mandat, ainsi que de pouvoir justifier automatiquement d’une absence nécessitée par l’exercice de son mandat. Faire du lycée un lieu de sociabilité, un lieu où il y a création de lien social, permettrait à chaque lycéen de devenir un acteur de son lycée et offrirait un ter-reau fertile à l’émancipation de tous les jeunes.

Liberté, Egalité, fraternité… Laïcité ! La laïcité est un des fondements de l'école républicaine. En effet, celle-ci permet la liberté de conscien-ce. La religion est un choix : chaque personne est libre de croire ou ne pas croire. Aussi, un élève est libre de ses croyances tant qu'elles restent dans la sphère privée, et ne provoquent pas de conflit avec l'Autre. Une école laïque est une école qui permet à chacun, quelles que soient ses croyances ou non croyance, de recevoir une formation de qualité fondée uniquement sur des éléments rationnels et donc admissibles de tous. La laïcité est condition de l'émancipation collective, qui permet l'émancipation de chacun. Aucune religion ne doit exercer un prosélytisme à l'école, ce qui ne veut pas dire que la Laïcité est contre les religions, elle est contre la domination d'une ou plusieurs religions en particulier : elle consti-tue simplement le respect de tous et de toutes croyances, et garantie un enseignement objectif. Nous réaffirmons donc la nécessité du respect de la laïcité, par le refus notamment du financement des établissements privés confessionnels. Contre Nicolas Sarkozy qui affirme que « l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé », nous opposons que rien ne remplacera une école laïque.

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C) Faire du lycée un lieu de vie plus qu’un lieu d’études, le meilleur moyen de combattre l’échec scolaire et le repli sur soi

Un lycée qui donne envie d’y être en dehors des cours

La vie Lycéenne doit devenir un outil de l’insertion sociale de chaque lycéen. En effet, permettre à tous les lycéens de ne pas être exclus du lycée, c’est leur permettre de ne pas être exclus de la société. C’est pourquoi, il nous semble essentiel de pouvoir utiliser la Vie Lycéenne pour créer un lien de solidarité entre chaque élève et un lieu de sociabilité pour le lycée qui soient une garantie du vivre ensemble. Le lycée ne peut pas être un simple lieu d’étude, il doit aussi de-venir un véritable lieu de vie. Dans ce sens, les Maisons Des Lycéens (MDL) doivent être utilisées comme véritables lieux d’échanges, de constructions de projets communs et de prise d’auto-nomie des jeunes. Pour ce faire, il est essentiel qu’el-les soient généralisées à l’ensemble des établisse-ments scolaires afin de remplacer les Foyer Socio-éducatifs (FSE). Les MDL doivent être des outils au service de l’autonomie des lycéens. En effet, elles devront être gérées uniquement par et pour les ly-céens, afin de leur donner autant de responsabilités que d’espaces d’expression. Le lycée ne peut être agréable à vivre que si les ly-céens y ont une véritable place, et sont autant de mo-teurs de la vie lycéenne. Plutôt que de pénaliser les quelques demi-journées d’absence d’un lycéen enga-gé, la prise de responsabilités, notamment associati-ve, au sein du lycée doit être encouragée. Les lycéens doivent être informés de leur droit de créer des asso-ciations, clubs, ou toute autre structure permettant d’organiser des activités et de faire émerger des pro-jets. Dans cette optique, les possibilités humaines et matérielles de l’établissement doivent être mises à leur service. Par ailleurs, la mise en place de perma-nences syndicales lycéennes, ou encore l’obtention de

locaux, doivent être permis afin de donner aux ly-céens les moyens de s’organiser et de se défendre quel que soit leur établissement. La presse lycéenne doit également se démocratiser. En effet, le travail d’écriture et la liberté d’expres-sion des lycéens permettent une prise d’autonomie. La mise en place d’un journal dans un lycée permet de faire vivre le lycée, de créer les débats et de créer un véritable lieu de vie. De plus, dans ce cadre, la Vie Lycéenne devient un véritable outil de l’émancipation de chacun.

Lutter sans relâche contre les discriminations !

La Vie Lycéenne doit garantir le vivre ensemble dans chaque établissement. Elle doit permettre d’éviter l’exclusion sociale d’une partie des lycéens. Aujourd-’hui, force est de constater que l’exclusion de ly-céens, particulièrement en fonction de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leur couleur de peau, de leur handicap etc. sont fréquentes. Ainsi la lutte contre toute forme de discrimination doit se faire de manière exponentielle au sein des éta-blissements. Les Interventions en Milieu Scolaire (IMS) doivent être plus fréquentes afin d’interpeller les ly-céens sur ces questions et de leur faire prendre cons-cience des enjeux qui en découlent, et ne doivent pouvoir être refusées par les administrations.

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Enfin, toutes les politiques à l’égard de la jeunesse ces dernières années vont dans un même sens : « responsabiliser » individuellement les jeunes. Face à cela, il est urgent de compenser cette vision libérale de la société en donnant une responsabilité collective aux jeunes : un droit civique qui protège les individus des excès, notamment en matière de justice, auxquels ils peuvent être soumis. L’émancipation de tous a pour objectif de donner leur place et une reconnaissance aux jeunes afin qu’ils puissent peser dans les débats qui se posent à eux. C’est pourquoi, nous considérons qu’il faut abaisser le droit de vote à 16 ans afin de porter notre voix dans les débats publics.

Aucun argument en défaveur de l’abaissement du droit de vote ne tient la route. Les jeunes ont plus d’une fois fait la preuve de leur capacité à participer activement aux grands débats politiques, notamment en étant à la pointe du mouvement contre le CPE en 2006 ou en se mobilisant régulièrement pour leur édu-cation. Les jeunes ne sont pas plus influençables que la moyenne : ils le sont tout autant que le reste de la population. La revendication du droit de vote a 16 ans à en plus le mérite de poser le rôle de la formation citoyenne délivrée à l’école, comme avec l’ECJS par exemple.

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Texte d’orientation

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III - Agir en

syndicalistes

Nous nous engageons pour un syndicalisme de trans-formation sociale : contre l’individualisme et le repli sur soi, nous militons pour prouver l’efficacité de l’ac-tion collective et de la solidarité comme outils pour changer la société dans laquelle nous vivons. Nous sommes une organisation de jeunesse, non pas parce que nous cherchons un clivage générationnel mais parce que notre syndicalisme ne se limite pas à la défense de nos intérêts. Nous animons la révolte permanente contre l’ordre établi, et les difficultés que rencontrent les jeunes aujourd’hui appellent à une amélioration immédiate de nos conditions de vie et d’études sans laquelle la contagion de la résigna-tion gagnerait même les esprits de celles et ceux qui n’hésitent pas à porter l’étendard du mouvement so-cial. Nous portons une orientation radicale de transforma-tion de la société qui ne se contente pas d’appeler à la révolte mais qui s’appuie sur la masse et cherche au quotidien la conquête de nouveaux droits pour les lycéens. Chaque pas dans le sens de notre orientation syndicale développée dans les deux parties précéden-tes est une victoire des forces progressistes contre tous les immobilismes des conservateurs. Chaque pas vers l’égalité et la justice sociale dans l’école de la République est un acquis qu’il faut conserver avec vigilance vis à vis des libéraux qui, eux, voudraient que seule une poignée de privilégiés aie accès à l’épa-nouissement et aux richesses de ce monde.

Chacune de nos actions est donc guidée par cet impé-ratif revendicatif : s’organiser pour améliorer le rap-port de force en faveur des jeunes et du mouvement social pour qu’il débouche directement sur des victoi-res.

Transformer la société

Défendre chaque lycéen

Construire un outil pour nous organiser entre nous, nous défendre concrètement et gagner des droits pour

tous, c’est transformer la société par l’action syndica-le. Si la charpente de l’UNL est dans ses comités de lycée et ses fédérations, c’est parce que nous militons au plus près des lycéens pour leur montrer que la réussite et l’émancipation individuelle découlent directement de l’action collective. Chaque lycéen bien défendu lors d’un conseil de classe ou d’un conseil de discipli-ne, chaque réorientation arrachée à ceux qui vou-draient trier les lycéens contre leur avis, chaque in-formation sur nos droits fondamentaux qui parvient jusqu’à un délégué, c’est la preuve au quotidien de notre pertinence. C’est pourquoi l’UNL fonde sa légitimité sur sa repré-sentativité et sa capacité à faire fructifier les ré-flexions des lycéens en des priorités syndicales. Au-tant nous considérons que les élections nationales sont une tribune importante mais limitée pour le syndicat, autant nous considérons qu’il n’y a pas d’élu plus in-dispensable aux intérêts des lycéens que celui qui se trouve à leurs côtés et les représentent directement. Mais nous sommes conscients et vigilants : se faire entendre, c’est faire des propositions crédibles et in-novantes, mais c’est aussi être en capacité de peser, de s’opposer, et d’utiliser tous les moyens pour arri-ver à nos fins.

Nous pensons que l’UNL est l’avenir du syndicalisme pour le plus grand nombre de lycéens parce qu’elle fait connaitre les raisons de la colère quand elle des-cend dans la rue grâce à une orientation syndicale qui parle à chaque lycéen directement.

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Rendre concret le principe de

solidarité

Porter la voix lycéenne, c’est être à l’écoute des at-tentes et des aspirations dans nos lycées, et se donner les moyens de changer le vécu quotidien des jeunes. Etre utile aux lycéens, c’est répondre à ces atten-tes, soit en tirant des revendications collectives de la défense de chacun, soit en organisant nous-mêmes les liens qui prouvent que la solidarité est plus forte que le chacun pour soi. Militer, c’est bien montrer que les individus peuvent s’émanciper quand ils se battent pour une collectivité d’intérêts la plus large possible. Nous voulons mettre les moyens du syndicat à disposi-tion des lycéens pour organiser entre nous cette convergence d’intérêts. Nous voulons étendre le prin-cipe des sites comme Réussite Bac car cela démontre que la mutualisation des connaissances profite à tous alors que la concurrence est injuste et inégalitaire. Nous voulons que le fait d’être syndiqué et de cotiser, c'est-à-dire de faire le choix d’une mise en commun des moyens, ait une contrepartie directe et concrète pour les lycéens. Grâce au développement des parte-nariats au niveau national nous voulons que les ly-céens soient incités à adhérer massivement. Nous pen-sons qu’en étant un exemple de solidarité concrète, l’UNL peut amener plus encore de lycéens à partager nos convictions et ne pas nous résigner à syndiquer uniquement les militants les plus convaincus. Nous voulons que chaque lycéen soit un syndicaliste poten-tiel parce que l’UNL est une organisation de défense et de formation des lycéens avant tout autre chose.

Gagner des droits pour tous

Il n’existe pas de droits acquis à tout jamais mais que des droits conquis, et nous voulons donc conquérir des droits pour tous les lycéens. Nombreux sont celles et ceux qui n’ont pas intérêt à ce que les lycéens puis-sent s’exprimer par eux-mêmes et qui remettent en cause le droit de réunion, le droit d’affichage et de publication, le droit de manifester ou même de choisir ses représentants. Informer tous les lycéens sur leurs droits c’est garantir qu’ils trouvent un ancrage le plus profond possible et ne puissent être remis en cause sans révolte. De la même manière, tout nouveau droit est une avancée bonne à prendre.

C’est pourquoi nous revendiquons de nouveaux droits : droit à l’erreur, droit syndical reconnu, droit de vote, droit à une formation d’excellence pour tous,

droit à l’autonomie ! Nous refusons que seules quel-ques personnes bénéficient de situations meilleures que la majorité. Face à l’élitisme qui exclut, à la rè-gle du cas par cas qui n’engendre que des injustices, ou à la sélection qui relègue aux moyens restants, nous revendiquons une amélioration par le haut de la situation de tous. Les lois ne sont pas que des mots : elles apportent des garanties nouvelles.

B) Construire le rapport de force

Rassembler c’est gagner

Quand il s’agit d’obtenir des garanties nouvelles de l’intérêt des jeunes, il n’y a pas de cadeau. En effet pour changer nos lycées, nous pouvons trouver de nombreux alliés dans l’Education Nationale tant la révolte est profonde face au Gouvernement Sarkozy et son idéologie de casse systématique des services pu-blics et des solidarités collectives. Mais la garantie de la victoire, c’est avant tout d’avoir pour boussole la majorité des lycéens et pour repère l’orientation de l’UNL. Animés par des idéaux forts, nous devons les soumettre à la réalité quotidienne et matérielle des lycéens. Pour augmenter la force de frappe de l’UNL, nous voulons que nos revendications soient connues et comprises par tous. Revendiquer c’est donc mettre des mots sur quelque chose d’évi-dent aux yeux de tous lycéens, et le faire aboutir.

Nous ne sommes ni une avant-garde éclairée qui avan-cerait seule face à tous, ni un regroupement mouve-mentiste qui profiterait de la moindre agitation pour se lancer dans des batailles perdues d’avance : nous sommes un syndicat par et pour l’ensemble des ly-céens qui se bat au quotidien pour changer l’école afin de permettre à tous de s’émanciper et de s’insé-rer dans une société plus juste.

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Donner une place à chacun

Si nous savons pouvoir regrouper tous les lycéens au sein d’une même organisation, c’est parce que nous animons une organisation démocratique qui laisse une place à chacun. En organisant des cadres, des règles et des instances collectives, nous garantissons que les décisions soient prises par le plus grand nombre. De-puis 15 ans, la confrontation d’idées et d’opinions produit une richesse intellectuelle qui n’a pas son pa-reil dans son milieu. La base de la construction du syndicat réside dans un militantisme quotidien, à la fois pour informer la mas-se des lycéens et pour être en phase avec notre mi-lieu. Chaque adhérent de l’UNL est relais d’informa-tion pour les lycéens, chaque militant de l’UNL est un interlocuteur pour tous. Sans sa présence au quotidien dans les lycées, l’UNL ne pourrait prétendre à changer l’école et la société : le syndicalisme ne se construit pas nationalement, par une agitation sur des réseaux sociaux sur internet, mais partout en France par une action militante puissante. Notre Union a une force de frappe nationale, mais elle est avant tout lycéenne, et les victoires obtenues dans chaque lycée, dans chaque département, sont aussi des victoires de l’organisation collec-tive des jeunes. Par la pratique du débat, du vote, de la lecture et la rédac-tion d’expressions libres, nous donnons la possibilité aux ly-céens de faire vivre les principes démo-cratiques. La démo-cratie au sein de l’UNL, c’est non seu-lement un idéal sur lequel nous ne pou-vons transiger, c’est un gage de notre capacité à inté-grer tous les lycéens. Par le débat nous voulons convaincre ou être convaincus, nous cherchons à enri-chir plus encore notre réflexion et à faire en sorte que chaque adhérent se retrouve dans l’orientation de l’UNL. C’est pour cela que nous souhaitons que la rédaction des textes d’orientation se fasse de la manière la plus collective possible, que les feuilles de routes soient débattues à chaque Conseil National, et que les Bu-reaux nationaux ou fédéraux rendent régulièrement

des comptes aux adhérents et organisent le débat sur les actions passées, présentes et futures.

Une Union Lycéenne avant tout

De notre organisation démocratique découlé forcé-ment l’indépendance syndicale de l’organisation. Il faut être vigilant à ce que toutes les décisions soient prises dans un cadre collectif et que l’indépendance syndicale ne soit pas qu’un principe de façade, mais qu’elle soit vérifiable dans les faits. Si certains se-raient tentés d’exploiter cette force de frappe excep-tionnelle qu’est le mouvement lycéen organisé dans la durée, avec plus ou moins de bonnes intentions, nous devons réaffirmer que le syndicalisme lycéen n’a de pertinence qu’entre les propres mains des lycéens. Capables de réfléchir, de décider, et d’agir par nous-mêmes, nous voulons une UNL transparente afin de démontrer par la preuve l’autonomie intellectuelle de la jeunesse. Partout nous continuerons d’affirmer avec force que notre syndicat n’est pas un terrain de jeu d’une quelconque formation politique, religieuse, ou philosophique, mais bien un outil de transformation sociale aux mains des lycéens.

Transiger sur ces principes c’est être voué au mieux à l’inutilité, au pire à l’échec et à la disparition. Il ne suffit pas de contenter de brandir le plus haut possi-ble le drapeau de l’indé-pendance et de la démocra-tie ou d’en inscrire les mots sur son fronton, il ne suffit pas de lever un poing contestataire, il faut savoir dans quelle direction orien-ter nos étendards progres-sistes.

Car, en dernier ressort, ce sont les lycéens eux-mêmes, par l’adhésion, le vote et l’activisme, qui sont seuls juges de la pertinence de notre orientation syn-dicale. Qu’elle plaise ou qu’elle déplaise à l’exté-rieur, elle repose sur l’auto-organisation d’une jeu-nesse révoltée et solidaire, pour laquelle les perspec-tives d’avenir sont pourtant de plus en plus sombres.

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CONCLUSION :

Ne rien lâcher

L’UNL est en premier lieu un outil de l’organisation col-lective de la défense des lycéens. Lutter contre les DHG, et la répartition des moyens en pesant dans les CA, et dans les CAVL, se battre pour la garantie de la mixité sociale des établissements, et contre toute forme de sé-lection ou de ségrégation sociale à l’entrée du lycée, mo-biliser les lycéens pour défendre l’égalité d’accès au ser-vice public, voilà l’activité qui nous attend pendant les deux ans qui viennent. Nous devrons démontrer notre force, notre capacité à ne laisser passer aucune destruction du bouclier social pour les jeunes que représente le service public d’éducation. Nous devons être les porte-paroles d’une génération, pre-mière victime de la crise, qui arrive peu à peu sur un marché du travail sinistré, pour lequel elle représente une main d’œuvre fragile donc jetable. Nous sommes les premiers à avoir fait reculer le gouver-nement, sur la réforme du lycée, en 2008. Des mobilisa-tions lycéennes massives, portées par un syndicat fort constituent un rempart, permettant d’éviter que le gou-vernement puisse mener à bien son projet de construc-tion d’une école à deux vitesses. Organisation majoritai-re chez les lycéens, nous ne pouvons-nous permettre d’ê-tre en retard sur une offensive, absent pour la défense d’un lycéen, ou oublieux d’un de nos champs d’interven-tion.

Arracher des victoires et des

avancées pour les lycéens

Sauver ce qui peut l’être, et obtenir des retraits de pro-jets de la droite comme sur la loi Fillon en 2005, le CPE en 2006, ou sur la réforme du lycée en 2008, ne peut se faire qu’en étant en permanence à l’offensive. Le gouvernement termine son cycle de réformes des ly-cées. Il a installé dans toutes les voies une situation favo-rable à la suppression de moyens financiers et humains. Nous serons à l’offensive sur les conditions d’étude de tous, et sur la sauvegarde de la possibilité pour tous les lycéens d’avoir un droit à prendre leur place dans la so-ciété. Ce n’est qu’en portant un projet de transformation socia-le , en revendiquant une deuxième vague de démocrati-sation de l’enseignement secondaire, et en irriguant en permanence le milieu lycéen de nos revendications pour changer l’école, que nous pourrons nous donner les moyens de mener des combats victorieux. Il n’y a pas de petites victoires, il n’y a que des avancées pour les droits des lycéens. Notre rôle n’est pas de mobi-liser pour mobiliser, sans prise en compte de l’efficacité et du débouché à donner aux mobilisations, notre rôle est de porter la voix de la masse des lycéens , de déterminer une stratégie de conquêtes, et de construire un rapport de force face au gouvernement.

« Tout est à nous, rien est à eux »

Se syndiquer à l’Union Nationale Lycéenne et prendre part à cette stratégie de conquêtes en portant cette orientation, c’est donc : > Réaffirmer que le service public d’éducation joue un rôle central dans la protection nécessaire des jeu-nes face à la crise, et qu’il est donc inacceptable que l’école continue d’être un facteur de reproduction sociale > Changer l’école pour changer la société en refusant la hiérarchisation sociale des filières et des forma-tions que veulent les libéraux et les conservateurs, et donc remettre les lycéens et non les matières au centre du système éducatif > Se battre au quotidien pour que l’UNL soit un outil qui permette aux lycéens de peser plus dans les déci-sions qui vont affecter leur avenir, et donc tout faire pour améliorer le statut lycéen et les conditions de vie et d’études.

Nous sommes lycéens, nous sommes des acteurs du mouvement social, et nos convictions sont an-crées à gauche. Nous nous battons pour une société juste et démocratique, et l’UNL est notre outil pour conquérir une école au service de ce projet de société. Un syndicalisme fort d’une orientation progressiste aux mains des seuls lycéens est donc indispensable afin de porter toujours plus haut la Voix Lycéenne !

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Feuille de route

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Par notre texte d’orientation, nous nous donnons une boussole à la foi politique et stratégique forte. Cependant, il est impératif de déterminer des outils de construction efficaces, de réfléchir à comment nous donner les moyens de nos ambitions.

Notre engagement est guidé par une seule volon-

té : se battre pour arracher aux libéraux des avancées allant dans le sens d’un lycée de l’égalité, et mettre un coup d’arrêt aux politiques de coupes budgétaires du gouvernement qui entretiennent la reproduction sociale.

Avec cette feuille de route, nous nous fixons

des objectifs clairs et précis de progression pour le syndicalisme lycéen, afin de combattre plus dure-ment la droite au gouvernement.

L’UNL EN ORDRE DE BATAILLE POUR ORGANISER ET DEFENDRE LA MASSE DES LYCEENS. Pour transformer la société : Une seule solution, la massification ! L’enjeu majeur des deux prochaines années est essen-tiellement de continuer dans l’approfondissement de notre travail d’irrigation du milieu : chaque lycéen doit savoir ce qu’est l’UNL, et avoir une idée de ses revendications principales. Il ne peut plus y avoir de villes sans militants de l’UNL, l’objectif : 100 départe-ments, 100 fédérations. Pour résister efficacement face aux attaques des libé-raux, nous devons être en capacité de lancer des dy-namiques de mobilisation : être à l’initiative, c’est avoir un temps d’avance sur le fond, mais aussi être en capacité de diffuser nos mots d’ordre dans les ly-cées. Nous sommes convaincus que chaque lycéen adhérent de l’UNL même s’il n’est pas militant, est, d’une part, un plus dans la construction du rapport de force qui nous oppose à la droite, d’autre part, une tête de diffusion de nos mots d’ordre dans les lycées, et un interlocuteur local pour les responsables fédéraux. Il est donc essentiel de ne négliger aucun de nos contacts, et de se fixer des objectifs de structuration des élus dans chaque lycée : 20% de chaque CVL des lycées dans lesquels nous sommes forts doivent être à l’UNL. Être les informateurs et les porte-paroles de tous les lycéens. Si nous voulons être reconnus par tous comme le syn-dicat qui organise la mobilisation face aux attaques des libéraux, nous devons être les premiers à informer

les lycéens. Il sera nécessaire pour nous de systématiser les textos envoyés à nos contacts dans toute la France avec les mots d’ordre des mobilisations, les dispos militants pendant les vacances ; de continuer à centraliser les fichiers de contacts de chaque fédération, afin d’en-voyer notre newsletter au plus de lycéens possible ; en bref, de faire en sorte que l’UNL soit l’outil d’in-formation de tous les lycéens. Il nous faut répondre aux trois défis suivants ; montrer que le syndicat porte les aspirations et les refus des lycéens, montrer que le syndicat est utile aux lycéens, recruter pour être forts dans les conseils l’an pro-chain ; pour cela, deux campagnes majeures sont à mettre en place.

♦ La première, qui sortira en même temps qu’un « guide de l’entrée au lycée », sera diffusée vers les élèves de troisième et de quatrième, tous les ans en Mai et en Juin : l’objectif : montrer aux collégiens que le syn-dicat sera au lycée l’outil le plus efficace pour se défendre et s’organiser.

♦ La seconde, qui sortira à la rentrée, sera une campagne de rentrée pré-électorale. Cette campagne devra être la fois forte sur le fond et efficace pour expliquer aux lycéens que les élections sont un des enjeux clés de l’année. Nous ne pouvons subir dans les lycées le mê-me phénomène de démobilisation que dans l’ensemble de la société : il faut montrer aux lycéens que les élus UNL servent de rempart face aux politiques des libéraux en se battant dans les lycées.

Des fédérations militantes, piliers de la construc-tion du syndicat. L’efficacité de notre outil syndical, notre capacité à défendre tous les lycéens passe par le renforcement de nos fédérations. Renforcement de leur construc-tion, mais aussi de leur poids dans la construction col-lective de la ligne du syndicat, comme nous l’avons fait ces derniers mois. Le travail du Bureau National est celui d’impulser une dynamique de travail et de construction dans l’organi-sation : l’envoi de la l2i toutes les semaines doit continuer, et nous devons nous obliger à publier une VL tous les deux mois. La participation des fédérations à ces deux outils d’information de tous les adhérents est indispensable, et doit être systématisée. Le Bu-reau National doit former et informer les camarades des fédérations, qui discutent leur activité régulière-ment avec leur suivi, et doivent pouvoir alimenter sur le fond les membres du bureau national.

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Le travail de fond doit être impulsé dans l’ensemble des fédérations : un militant n’est pas une machine à differ des tracts, et faire réfléchir les militants, c’est les faire progresser. Une publication régulière est nécessaire dans les fédé-rations qui peuvent le faire. Par ailleurs, il faudra tra-vailler dès cet été à des campagnes de rentrée avec un encart « local », par académie, incluant des sujets qui touchent directement les lycéens de chaque aca-démie. Ces éléments sont importants pour continuer à nous démarquer comme l’organisation lycéenne en phase avec son milieu, qui comprend et porte les re-vendications importantes pour les lycéens.

L’UNL : UN OUTIL AU SERVICE DE CHA-QUE LYCEEN.

Être utile au quotidien à chaque lycéen. Le rouleau compresseur qu’est la droite crée chez les lycéens un sentiment croissant d’impuissance, et ne rend pas évidente la capacité du syndicat à être un outil efficace. De notre capacité à être utile aux lycéens dépend la perception que ceux-ci auront du syndicat : si l’UNL me défend au quotidien je la considère comme l’outil pertinent pour défendre l’ensemble des lycéens. Pour être en capacité de défendre les lycéens au quo-tidien ; deux choses sont importantes :

♦ Nous devons renforcer notre capacité à dé-fendre les lycéens, et à connaitre leurs droits : une série de « fiches pratiques » sur les droits lycéens seront éditées pour per-mettre à tous les camarades de savoir gérer un conseil de discipline abusif, une exclu-sion pour blocage, ou une impossibilité d’or-ganiser une AG.

♦ Pour être disponible pour chaque lycéen, nous mettrons en place dès la rentrée un « numéro vert des droits lycéens », celui du SN aux droits qui pourra conseiller les ly-céens, ou les renvoyer vers les RF locaux.

♦ Nous devons parallèlement renforcer notre poids dans les conseils. Tous nos camarades doivent être candidats au CA, au CVL, puis s’organiser pour être présent au CAVL, et au CNVL. C’est en étant majoritaire dans tous les CAVL que nous pourrons peser sur le plus de décisions au niveau local, et que nous serons majoritaires au CSE. Par ailleurs, cela nous permettra d’organiser un week-end de formation des élus, dans le plus d’académies

possibles, mais aussi de faire voter des dé-clarations à chaque séance pour faire passer des messages forts au gouvernement. Toutes nos publications (guide de l’élu, guide du délégué) seront remises à jour et prêtes pour la rentrée : les élus devront identifier l’UNL comme leur interlocuteur principal.

Nous devons démontrer par la preuve l’utilité de la démocratie lycéenne. Être présents et efficaces dans les conseils, et en faire un outil du rapport de force en notre faveur. L’UNL, une organisation aux mains de tous les ly-céens. Une organisation de masse ne peut être efficace si elle n’est pas démocratique, et ce pour deux raisons :

La construction de la ligne de l’organisation ly-céenne majoritaire doit être collective pour être de meilleure qualité, et pour être en phase avec la masse des lycéens.

Un militant qui participe à la construction d’une orientation est un camarade plus efficace, qui a pris la peine de réfléchir aux enjeux et aux priorités syndicales de la période, et qui sera donc d’autant plus en capacité de convaincre.

Chaque conseil national doit être l’occasion de

débattre de la ligne à tenir dans les mois suivants, lors d’une discussion sur l’orientation, préparée par un texte du bureau national, ainsi que sur des contribu-tions déposées par les fédérations.

Une orientation forte, déterminée collective-

ment par et pour les lycéens, est la garantie de notre indépendance. L’UNL n’est pas le terrain de jeu des politiques. Notre syndicalisme est un syndicalisme de transformation sociale, nous voulons changer l’école pour changer la société, donc nous avons une ré-flexion politique au sens large. Cependant, nous n’a-vons la prétention de porte la voix des lycéens que parce que nous nous savons autonomes et en capacité de préserver cette indépendance, garantie de la perti-nence de notre action.

Nous sommes lycéens, nous sommes des acteurs du mouvement social, et nos convictions sont ancrées à gauche. Nous nous battons pour une société juste et démocratique, et l’UNL est notre outil pour conqué-rir une école au service de ce projet de société. Un syndicalisme fort d’une orientation progressiste aux mains des seuls lycéens est donc indispensable afin de porter toujours plus haut la Voix Lycéenne !

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L’enseignement des sciences sociales doit être un pi-lier de notre système éducatif. En effet, chaque ly-céen doit détenir un socle commun de connaissance leur donnant les outils nécessaire à la compréhension de la société dans laquelle ils vivent et dans laquelle ils vivront. Plus que plusieurs matières distinctes, c’est un bloc de matières que forment les SHS, et des passerelles doivent être créées entre chaque discipline. On ne lit pas Montaigne sans le replacer dans son contexte his-torique, on ne comprend pas les grands enjeux écono-miques sans avoir une vision géographique du monde… Ces enseignements doivent également donner lieux au débat, trop souvent absent des salles de classes où les cours magistraux sont encore beaucoup trop fré-quents. Toutes ces matières doivent permettre une compréhension générale de la société par les lycéens, futurs citoyens, et prochains à rentrer sur le marché du travail. Les SHS dans leur ensemble souffrent d’un premier handicap : elles sont proposées dans des filières géné-

rales (ES et L) défavorisées, la filière S restant consi-dérée comme élitiste et offrant plus de débouchées. De plus, les récentes annonces du gouvernement al-lant à leur encontre (suppression de l’Histoire-Géographie en Terminale S, réforme du programme de SES, même si le combat syndical de la communauté éducative à permis de le conserver presque tel quel) montrent bien le désintérêt du gouvernement pour les SHS. Ce démantèlement progressif est bel et bien vo-lontaire : les SHS ont pour but d’ouvrir les jeunes à la société, de lui en faire comprendre ses rouages. S’y attaquer, c’est une manière de plus pour la droite de faire fermer les yeux à la jeunesse sur les injustices sociales que créaient ses politiques libérales, de la manipuler et de s’approprier son électorat. L'UNL demande donc la défense et le développement des sciences humaines et sociales, afin que l'école ne se résume pas en un simple empilement de discipline et continue d'exercer son premier rôle : un rôle édu-catif, qui a pour but premier de permettre l’émanci-pation intellectuelle et l'intégration sociale de tous.

La Mixité social est l’idée selon laquelle chacun puisse se reconnaître dans la société. C’est le fait que cha-cun puisse s’émanciper dans un cadre collectif et de ne pas développer une société de chacun pour soi mais une société chacun pour tous. L’école se doit d’être un vecteur de mixité social. Pour cela il faut une structure d’où l’existence de la carte scolaire. Mais aujourd’hui, on voit qu’il existe des lycées « d’élites » et des lycées « ghettos » il n’y a donc pas de réunion d’élèves de milieux différents, et on ne peut donc peut améliorer les rapports sociaux. Car pour « vivre ensemble » il faut être « ensemble ». La carte scolaire est un outil administratif de sectori-sation qui attribue à chaque élève un établissement publique en fonction de son lieu d’habitation ce que devrait permettre que tous obtienne une éducation de

qualité. Elle permet de garantir l’égalité ce qui est un pilier pour notre école Républicaine. Cependant cette carte scolaire arrive à ces limites car elle peut créée des ghettos scolaires et favorisé des zones déjà favorisées . Le ministre de l’éducation na-tionale veut voir sa disparition. Mais la supprimé ferait que des élèves issus de milieux favorisés délaisseront des établissements au profits d’autres plus « prestigieux » et les élèves d’un milieu défavorisé iront là ou ils pourront obtenir une place, ce qui ac-centue les inégalités sociales et scolaire en créant une école à deux vitesse. Cela accroisserait aussi la reproduction sociale, les familles les plus aisés pourraient garantir une éduca-tion de qualité dans des lycées « réputés » voir un en-seignement privée. Et les autres familles ne pour-

Contribution présentée par la fédération de Paris :

Face àFace àFace àFace à une jeunesse stigmatiséeune jeunesse stigmatiséeune jeunesse stigmatiséeune jeunesse stigmatisée : l’enseignement des sciences: l’enseignement des sciences: l’enseignement des sciences: l’enseignement des sciences humaines et sociales est une priorité.humaines et sociales est une priorité.humaines et sociales est une priorité.humaines et sociales est une priorité.

Contribution présentée par la fédération des Yvelines :

Une nouvelle carte scolaire. Une nouvelle carte scolaire. Une nouvelle carte scolaire. Une nouvelle carte scolaire.

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raient pas forcément avoir les moyens pour garantir cela. Il faut donc redéfinir une carte scolaire efficace, une véritable carte scolaire assurant la mixité sociale, le droit à la réussite et la capacité a tous une éducation de qualité. Pour cela il faut que sa sectorisation soit définie par les bassins de formation et les districts en coopération avec les régions, les académies et les vil-les, en prenant tous les éléments en compte : niveau

de vie, niveau sociale et culturel, localisation géogra-phique. La sectorisation doit être faite en fonction des populations, l’Etat se doit donc d’être présent à cha-que échelons de sa construction. Pour que cette carte scolaire soit efficace elle doit aller de paire avec une politique de logement pour que dans chaque commune il y est 20% de logement sociaux.

Contribution présentée par la fédération de l’Indre et Loire :

L’Ecole, dont la première mission est la casse de la reproduction sociale, et qui doit donner à tous une formation complète et égale, doit permettre à chaque lycéen de voyager au cours de sa scolarité. Partir à l’étranger, ou partir en France, est toujours bénéfique pour l’apprentissage d’une matière. En effet, au cours de ces voyages, l’élève apprend à se gérer de façon plus autonome (il est acteur de son émancipation), il gagne en lisibilité car il est à la rencontre de nouvel-les cultures, de nouveaux espaces. C’est également un apport culturel, et de connaissances important ; en-fin, l’intérêt pour la matière en est renforcé parce que le lycéen perçoit un nouvel aspect de la matière et voit la concrétisation de ce qu’on lui a enseigné. Dans la pratique, les lycéens doivent pouvoir faire au minimum un voyage à l'étranger intégralement finan-cé par la Région et/ou l'État - dans le cycle lycée. Ain-si chaque élève pourra s'ouvrir à une culture différen-te, et ce quels que soient les revenus de ses pa-rents. Il nous paraît également nécessaire que les échanges scolaires entre établissements de différents pays soient encouragés, favorisés, facilités par : ♦ un accès plus aisé aux nouvelles technologies de

communication (type Skype), technologies maîtri-sées aujourd'hui par de nombreux lycéens.

♦ la création d'un binôme d'un élève de 2nde avec un élève d'une autre nationalité ; binôme qui se pro-longera tout le long du cursus au lycée. Ces deux membres devront pouvoir se rencontrer au moins une fois par an, afin qu'ils ne soient pas découra-gés, démotivés par la distance, par le manque de réalité d'une conversation virtuelle ou par la cor-vée que représente une correspondance régulière, rendue plus attrayante par la perspective d'une rencontre en direct.

♦ la mise en place de partenariats avec plusieurs éta-blissements de différents pays, pour offrir aux élè-

ves un maximum de choix et donc augmenter leur motivation.

Ces échanges scolaires doivent être préparés dès la formation des professeurs (et pas seulement des pro-fesseurs de langues). Leur cursus doit comporter au moins une année à l'étranger dans différents pays. Cela permettra aux futurs professeurs d'établir des contacts avec leurs futurs collègues étrangers, et cela ne sera que plus motivant pour lancer des échanges à la fois constructifs et passionnants pour les élèves. Au niveau extrascolaire, il faut encourager l'éman-cipation des jeunes en exigeant des Régions qu'elles créent un fond destiné à financer un voyage à l'étran-ger aux lycéens qui en font la demande, lycéens qui devront associer à leur candidature un projet de dos-sier sur le sujet de leur choix. Ce dossier, préparé pendant l'immersion dans la culture étrangère, devra être rendu au retour. L'expérience, qui pourra être mentionnée sur le CV, aura donc été particulièrement instructive. En terme de développement personnel, et collectif, il serait intéressant de sensibiliser les lycéens à la situa-tion des populations de pays moins développés, afin qu’ils se sentent plus impliqués dans le monde qui les entoure. Ainsi, des classes, ou des lycéens (en groupe ou seuls) pourraient mener de A à Z un projet humani-taire (par exemple la construction d’une Ecole dans un village où les habitants n’ont aucune possibilité d’instruction). Cette initiative, aidée financièrement et matériellement par l’Etat et les Régions, se solde-raient par un voyage dans le pays concerné afin que les lycéens puissent constater sur le terrain des résul-tats de leur travail. C’est pourquoi nous devons porter dans nos académies les projets de mobilité, informer le plus largement sur leur existence. Nous demandons aussi qu’au cours de

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l’apprentissage du métier de professeur il soit dispen-sé des formations sur le thème de la mobilité (comment faire, quelles ressources, etc.), et que les COPSY (Conseillers d’Orientation PSYcholoques) y soient également initiés afin que chacun puisse s’y

référer et puisse être accompagné dans l’élaboration d’un projet individuel ou collectif. Demander le droit à la mobilité, c’est agir en faveur d’une société qui bouge !

Il est important que soit défendu par et pour tout le monde un accès à la culture plus simple. Cela comporte plusieurs points. 1. Un emploi du temps plus adapté. Pour qu'un lycéen puisse se cultiver de façon autono-me, en dehors du cadre du lycée, il ne faut pas qu'il y passe sa vie. Il est donc nécessaire de retirer les heu-res du mercredi après-midi et du samedi matin qui réduisent de beaucoup le temps où il est possible pour le lycéen de découvrir une autre culture que la cultu-re banalisée qu'on lui présente au lycée. De plus, la fin des cours à 18h ne permet pas à un lycéen de faire d'autres activités que travail personnel qu'on lui de-mande. Evidemment, le ré aménagement de l'emploi du temps ne doit pas s'arrêter là (ne permettent pas une bonne concentration en cours de commencer à 8h le matin et à 14h l'après-midi), mais il ne sera pas possible tant que des moyens, humains ou financiers, seront impu-tés au service public d'éducation. 2. Un accès plus simple à l'intérieur du lycée. La meilleure manière d'intéresser les lycéens à la culture est que ce soit les lycéens qui agissent pour la leur rendre accessible. Qui mieux que les lycéens savent ce qui intéresse un lycéen ?

Il faut donc d'abord faciliter et soutenir les actions des lycéens dans ce sens. Il est également nécessaire d'évoquer le cas des CDI, élément majeur d'accès à la culture dans les lycées et qui pourtant offrent bien peu en matière d'informa-tion et de documentation. Pour remédier à cela il faut évidemment donner les moyens aux lycéens d'enrichir le contenu de leur CDI. Il faut également donner la possibilité aux documentalistes d'accorder plus de confiance aux lycéens et plus d'intérêt à leurs avis afin de travailler en collaboration dans le but de mettre en place un CDI intéressant et utile. En somme, les lycéens doivent être acteurs de la cons-truction de leur propre culture, et pour cela il faut leur en donner la possibilité. 3. Un accès simple pour tous. Un des problèmes principaux en matière d'accessibili-té à la culture sont les inégalités sociales que cette accessibilité révèle. En effet, les lycéens qui ont accès à la culture sont les lycéens qui ont les moyens et les informations. Il est donc important de généraliser à l'échelle natio-nale ce qui existe dans quelques régions, c'est-à-dire des « chèques culture » ou des cartes à crédit qui per-mettent à tous les lycéens de pouvoir acheter des li-vres, aller au théâtre, au cinéma... gratuitement ou à coût réduit.

Contribution présentée par la fédération de la Savoie :

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Malgré certains remous, les Libéraux, le Gouverne-ment et le Medef restent globalement unis. Ensemble, ils attaquent tous les fondements solidaires de la Ré-publique et des Services Publics (au premier rang des-quels l'Education et la Poste...). Mais également les lois sociales avec par exemple la remise en cause de l'IVG... Enfin, l'État est à l'origine de la politique pa-tronale de précarisation du Travail au service du Capi-tal (projet de reforme des retraites, CPE...). Nous ne sommes pas les seuls à nous opposer à cette politique réactionnaire. Nombreuses sont les organisa-tions syndicales lycéennes, étudiantes, salariales, po-litiques, ou encore associations, qui font le même constat que nous. Bien-sur, elles n'ont pas forcement la même manière d'aborder la Lutte, voire même l'ob-jectif de cette Lutte, mais pour la majorité d'entre-elles, la volonté de "Changer la Société" est comme pour nous leur mot d'ordre. Nous sommes un syndicat lycéen fort, mais ne pouvons pas ignorer les autres syndicats lycéens, nous devons

travailler à l'union de nos forces et de nos voix lorsque cela est nécessaire. De même, pour un autre projet de société, c'est avec les syndicats de salariés, qui por-tent la voix du Salariat, que nous devons combattre. Enfin, si nous sommes apartisans, nous avons néan-moins la volonté de travailler à un rapport de force de l'ensemble de la Gauche dans notre combat Syndical. L'idée d'un Front similaire au FLE, mais dans une for-me plus démocratique, nous semble une idée très in-téressante. C'est pourquoi lors du rendez-vous des retraites, l'UNL devra travailler avec tous les syndicats et partis politi-ques qui voudront combattre cette politique qui vise uniquement à détruire nos acquis sociaux. Plus géné-ralement nous devons au quotidien coopérer avec ces différentes organisations puisque nous avons un com-bat commun : lutter contre la politique libérale du gouvernement Sarkozy. C'est en luttant tous ensemble que l'on pourra créer un mouvement de masse. Nous nous sommes de tous temps battus pour obtenir des droits, aujourd'hui, soyons unis pour les défendre.

Contribution présentée par la fédération de l’Allier :

Contre le gouvernement : faisons Front !Contre le gouvernement : faisons Front !Contre le gouvernement : faisons Front !Contre le gouvernement : faisons Front !

Contribution présentée par la fédération de l’Isère :

De nos jours, dans l'enseignement secondaire public plus de 160 000 élèves sont internes, soit plus de 3,8 % des élèves. Dans les lycées, l'internat concerne 7,3 % des élèves de lycée général et technologique et 12,6 % des élèves de lycée professionnel. Des chiffres donc non négligeables, mais malheureusement trop souvent laissés de côté et oubliés. En effet, l'Internat en Fran-ce est un véritable problème. A l'origine présenté comme «un atout déterminant pour la réussite scolai-re et l'intégration sociale de nombreux enfants et ado-lescents » (d'après le Ministère de l'Education nationa-le), ce dispositif est en réalité une véritable contrain-te pour la plupart des lycéens. On dénombre de multiples défaillances dans la vie quotidienne au sein des internats, qui se traduisent en plusieurs points :

♦ Les internats à capacités d'accueil masculines sont fortement plus répandus aujourd'hui que ceux à accueil féminin. --> Inégalité flagrante.

♦ Conditions de vie lycéenne dégradées ; accès à internet rare, horaires extrêment rigides, non adaptés aux besoins des lycéens, possibilité

restreintes de pratiquer des activités extra sco-laire, et donc de sortir du cadre scolaire impo-sé au quotidien …

♦ De nombreux internes externés dans des éta-blissements souvent éloignés du lycée où ils sont scolarisés, et très mal desservis

♦ Conditions de travail souvent défavorables par rapport aux lycéens non-internes ; heures d'études obligatoires en salles surbondées et bruyantes, perte de temps de travail au profit de règles trop strictes (horaires d'ouverture de l'internat par exemple)

♦ Restrictions de budget et donc de personnel pour assurer l'étude et la surveillance

♦ Blocs sanitaires très impersonnels et en trop faible nombre --> Oui pour la vie en collectivi-té, mais non pour une négligence de l'intimité de chacun !

♦ Mixité très faible et non encouragée �

accentuation des exclusions et discriminations S'ajoute à cela le fait que pour de nombreux internes, le départ est pour le moins déstabilisant : changement

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d'établissement, de réseau social, parfois de ville, éloignement de la famille et des proches, adaptation à la vie en collectivité et préoccupations personnelles s'y rattachant ... Ces nombreux facteurs suffisent par-fois à placer certains jeunes en situation de difficultés scolaire et/ou sociale, qui n'a nullement besoin d'être accentuée par une pression supplémentaire. Pour réduire cette inégalité et défavorisation que connaissent les élèves internes, l'UNL propose certai-nes mesures :

♦ Instauration massive d'internats mixtes (car un lycéen se développe et s'épanouit dans la mixi-té), augmentations des places disponibles sur l'ensemble de la France

♦ Mise à disposition d'au moins un accès internet dans chaque internat

♦ Adaptation des horaires de façon plus souple et plus adaptée aux besoins lycéens (exemple : dîner à 19h plutôt qu'à 18h25)

♦ Donner la possibilité aux internes de pratiquer des activités extras scolaires au même titre que les autres lycéens

♦ Heure d'étude imposée, mais pas en salle ! Mise à disposition d'un lieu de travail individuel à toute heure de la journée

♦ Sanitaires individuels, par chambre ♦ Mise en place de soirées à thèmes mixtes (en

faisant peut être participer plusieurs inter-nats), juste avant les vacances par exemple pour sortir un peu de l'ambiance scolaire que les élèves côtoient nuits et jours toute la se-maine

♦ Embauche massive de surveillants et personnel adapté (infirmières, psychologues ...)

Il y a donc encore beaucoup à faire pour améliorer les conditions de vie et d'études des lycéens internes, extrêmement dégradées actuellement.

Contribution présentée par la fédération de l’Hérault :

Aujourd’hui de nombreuses inégalités existent encore entre les hommes et les femmes. En effet, on voit qu’au niveau des salaires il y a des inégalités puisque les femmes touchent environ 20% de moins que les hommes à poste égal. En plus du travail, à la maison ce sont elles qui effectuent 80% des tâches ménagè-res. Des chiffres frappants sont à garder en tête : une femme meurt tous les deux jours et demis sous les coups de conjoint ; une femme se fait violer en France toutes les 10 minutes. Au lycée, les inégalités sont également présentes. On oriente plus facilement une fille vers la filière littérai-re et un garçon vers la filière scientifique. On voit ici une « hiérarchisation » des filières plutôt choquante à notre époque. Les droits des femmes sont remis en cause. De nom-breux centres d’IVG ont été supprimés, leur accès ain-si qu’à celui de la contraception est de plus en plus difficile. Par exemple, la pilule du surlendemain coûte 30€. Elle est donc loin d’être accessible à tous. En plus du prix exorbitant pour des adolescents, il n’est pas non plus évident de pouvoir se rendre dans une pharmacie pour s’en procurer lorsque l’on a pas accès

aux moyens de transports. Cependant, la politique actuelle ne répond pas aux besoins des plus en diffi-cultés, préférant toujours la répression à la préven-tion et les politiques budgétaires à des politiques so-ciales et justes. L’école ne joue pas son rôle dans la sensibilisation et la prévention. Une journée devrait être banalisée dans tous les lycées pour permettre de sensibiliser les ly-céens aux questions de santé, de contraception et de leur faire prendre conscience des inégalités entre les hommes et les femmes. Par exemple, la « prev’ box » mise en place par la LMDE devrait être présentée dans les lycées. Elle per-met aux lycéens de bénéficier de forfaits de préven-tion innovants et d’être protégés toute l’année. En effet, elle protège les jeunes au niveau de leur santé en prenant en charge le remboursement des vaccins et de rappels, un pack arrêt tabac, un suivi chez un psychologue ou chez un nutritionniste mais aussi au niveau de la contraception en fournissant des préser-vatifs, des pilules du lendemain ou des test de gros-sesse. C’est grâce à tous ces outils de prévention que l’on peut améliorer les conditions de vie des lycéens, et à terme de chacun.

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Annexe 1 : Une formation qualifiante versus une formation émancipant ; la réussite Alors que les attaques idéologiques pour une Ecole de la compétence continuent. L’UNL se doit de réagir et de mettre un coup d’arrêt à ces politiques en imposant une vision de l’Ecole du savoir et de l’émancipation. En effet, l’Ecole ne doit pas préparer les jeunes à travailler toute leur vie, l’Ecole doit être le lieu de l’émancipation, c'est-à-dire le lieu où chacun-ne doit aller pour développer sa propre réflexion, où chacun-ne peut apprendre ce qu’il-elle lui plait, où chacun-ne peut se libérer des normes pré-formatées. Les élèves se protègeront contre la crise par les diplômes bien sur mais c’est à travers leur propre réflexion qu’ils pourront se construire ailleurs que par le travail. C’est dans ce sens que l’UNL doit se battre pour une alloca-tion d’autonomie de la jeunesse, afin de permettre à cha-cun chacune de poursuivre ses études pendant le temps et dans la filière qu’ils-elles souhaitent. L’Ecole que nous voulons n’est pas basé sur le méri-te, la réussite, pour nous la seule réussite de l’Ecole est qu’elle conduise au développement des particularismes de chacun-ne afin d’atteindre une société qui reconnaisse cha-que être humain au même niveau ; quelque soit son métier. Cela passe par la revalorisation par le salaire de tous les métiers, par la lutte contre toutes les inégalités de la socié-té ainsi que par le droit à l’émancipation en permettant à chacun-ne de récupérer sa scolarité à partir de n’importe quel moment sans aucune sélection. Annexe 2 : L’Union Nationale Lycéenne, un syndicat qui re-présente des jeunes et des idées L’UNL ne peut se contenter des préoccupations édu-catives. En plus de la lutte contre le racisme, l’homo pho-bie, l’intégrisme, le sexisme ; l’UNL doit prendre position quand aux débats qui secouent la jeunesse. Alors que l’heure est à la solidarité entre les peu-ples, l’UNL doit, comme les lycéen-ne-s, ne plus accepter les guerres qui sont des méthodes d’un autre temps. Notre syndicat se doit pacifiste, il doit donc par exemple lutter contre l’OTAN, la guerre en Afghanistan ou encore celle de Palestine. Alors que la répression s’abat sur les jeunes, l’UNL doit ouvrir le débat sur la légalisation du canabis. En effet, l’UNL constate que l’interdiction de la consommation du canabis n’amène pas à une prise de conscience des dangers de ce produit mais à une répression grandissante.. L’heure n’est plus à l’interdiction non respecté mais plutôt à la prise de conscience des dangers de ce produit et permettre de garantir la liberté de consommer. Annexe 3 : Des combats à mener Conseil de discipline : L’UNL ne peut plus accepter les renvois définitifs. En effet, ils ne résolvent en rien les problèmes. L’UNL doit demander que des solutions qui ne sont pas sécuritaires comme le pro-pose le gouvernement mais bien éducatives comme de nou-velles méthodes d’accompagnement et d’aide des élèves en difficultés de comportement soient mises en place. Corrigé de bac : L’UNL demande pour plus d’égalité et pour contrer les sites

payants que le ministère de l’EN mette a disposition de tou-te-s les élèves les corrigés de tous les examens de bac (général, technique, pro…). Des luttes à impulser ou à suivre : L’UNL ne peut que constater que le racisme est en-core présent au XXIème siècle. Elle le combattra en respec-tant toutes les origines communautaires, en refusant les débats sur quelconque identité nationale et toutes lois stig-matisantes. Alors que les rassemblements d’intégristes se multi-plient contre le droit à l’avortement, que des centres LGBT sont attaqués, l’UNL ne peu être qu’à l’initiative de contre rassemblements (lors de rassemblements d’intégristes reli-gieux), de débats, de mobilisations contre l’ordre morale. A travail égal, salaire égal. L’UNL, le syndicat des lycéen-ne-s doit porter haut et fort cette revendication, il doit se battre pour l’égalité des sexes encore trop peu res-pecter aujourd’hui. Nous devons être à l’initiative de débats dans nos lycées autour de la condition des femmes dans la société et dans les lycées même... Nous devons avoir nos organes de décisions paritaires et féminiser tous nos textes ainsi que ce texte d’orientation. Alors que la vidéosurveillance, les dossiers pour fi-cher la population se multiplient, l’UNL doit s’opposer à ces méthodes sécuritaires dignes des plus grandes dictatures. Elle doit s’opposer à la société de fichage, de surveillance et des dérives sécuritaires. De plus l’UNL doit défendre la libre circulation des personnes et demander la régularisation de l’ensemble des sans papiers. La lutte anti fasciste est aujourd’hui plus que d’ac-tualité, alors que les groupes identitaires, nationalistes se multiplient l’UNL doit s’y opposer le plus fermement possi-ble car ces groupes répandent la xénophobie, n’hésitent pas à s’attaquer à des militant-e-s du mouvement social… Annexe 4 : Refus de l’idéologie de la réforme Chatel Le gouvernement relance la réforme du lycée que nous avions combattue l'an dernier. Celle-ci va augmenter les inégalités entre les lycées. En effet, les établissements se verront attribuer une autonomie pédagogique, l'éducation ne sera donc pas la même partout ; on peut même se poser des questions sur l’avenir du bac à caractère national et universel, d’autant plus que le gouvernement est entrain de faire passer le bac professionnel au contrôle continu ! De plus, la décision des matières en groupes à effectif modéré ne sera plus national, chaque établissement choisira où il met ses « demi-groupes » (si un lycée choisit par exemple de se concenter sur des effectifs faibles pour les « 2h personna-lisés », il ne poura plus faire de demi groupe en langue étrangère ou en ECJS par exemple… Enfin, les « 2h person-nalisées » ne seront pas les mêmes partout. Dans les meil-leurs lycées, ce sera de l'approfondissement mais dans les autres, ce sera de la réorientation… Avec la suppression de la carte scolaire, ça sera d’un côté les lycées d’élites où il y aura sélection qui prépareront aux grandes écoles et de l’autre ça sera des lycées « ghettos » qui ne nous permet-tront uniquement d’avoir un travail précaire toute notre vie… Nous ne pouvons pas l’accepter, l’UNL dans son ensem-ble doit refuser et combattre ce projet.

Contribution présentée par la fédération de la Loire Atlantique :

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L’UNL propose que les stagiaires soient rémunérés à hauteur de 50% du SMIC et que cette rémunération augmente en fonction de la durée du stage et de la qualification de l’élève. Nous proposons aussi que le stage soit rémunéré des la fin du premier mois de stage. Tous les stagiaires des lycées professionnels et tech-nologiques, en BTS et IUT ayant déjà un, diplôme doi-vent être indemnisé. Les stagiaires doivent bénéficiés des mêmes droits et devoirs qu’un CDD vis-à-vis des vacances et des jour-nées de RTT. Nous exigeons de la part du gouvernement et des en-treprises que les stagiaires bénéficient des mêmes droits concernant la restauration et les indemnisations de transport. Les conventions de stage doivent être validées par l’envoi d’un CV et la rencontre avec le tuteur du sta-giaire ou les responsables.

Tout stage ne permettant pas d’obtenir une note qui soit prise en compte dans l’obtention d’un diplôme ou de la validation de celui-ci ne doit être toléré à l’ex-ception des seuls stages dits de découvertes au collè-ge et lycée. Les stages représentent la précarité des jeunes dans l’emploi et les nouvelles formes d’exploitation L’UNL ne peut pas tolérer que les élèves soient utili-sés comme un employé normal afin de faire des pro-fits ! Nous souhaitons que les élèves travaillent, puis-sent apprendre et évolués dans les bonnes conditions. Nous pensons que les stages professionnels sont une bonne voie d’insertion et d’apprentissage de la vie active. Les stages deviennent la filière de recrutement des entreprises, permettant pendant plusieurs mois de mettre des futurs diplômés ou des jeunes diplômés en concurrence, en ne les payant que 30% du SMIC par mois, sans remboursement des frais de transports ni accès aux chèques-restaurant ou aux restaurants d’en-treprises.

Contribution présentée par la fédération du Var :

Contribution présentée par la fédération de la Creuse :

La filière professionnel souffre de très nombreuse dif-ficultés. Tout d'abord, elle est, pour les collégiens, souvent illisible et stéréotypée comme un filière « poubelle », où sont souvent orientés les élèves en difficultés scolaires et sans véritable projet d'orienta-tion. Le taux de réussite y est plus bas que les autres baccalauréats, et elle est de surcroît également tou-chée par les réductions de moyens dans l'éducation nationale. L'année dernière , le gouvernement a encore renforcé le malaise de cette filière en faisant passer la forma-tion de 4 à 3 ans, ceci sans changer les programmes, sans améliorations pédagogiques, en supprimant tou-jours des moyens etc. alors que l'aide y est plus que jamais nécessaire. Au cours de la séance plénière du CSE du Jeudi 11 Mars, le Ministère de l'Education Nationale a présenté des décrets relatifs au bac pro qui prévoient le passa-ge de toutes les épreuves (sauf 3) en CCF (contrôle en cours de formations), sans épreuve terminale.

Cette mesure fait abstraction au droit à l'anonymat et à la partialité des copies car l'évaluation repose sur les établissements. Le diplôme ne sera ainsi pas re-connu de la même façon d'un lycée à l'autre, ce qui provoquera très probablement une tendance à la sur-notation pour son « prestige ». Ces décrets vont ainsi purement à l'encontre de la démocratisation et de l'égalité dans l'enseignement : supprimer les épreuves nationales de bac pro c'est encore dévaloriser ce bac qui n'est déjà pas considéré au même niveau que les autres, et donc briser l'égalité entre les lycéens des filières professionnelle et les autres alors même que ce sont souvent les exclus du système scolaire qui ont subit leur orientation. Le gouvernement persiste visi-blement dans sa volonté d'ériger un système à 2 vites-ses par une politique comptable, renforçant toujours plus les difficultés tant des enseignants que des élè-ves. Néanmoins ces décrets apparaissent comme un aveux du Gouvernement qui est confronté aux conséquences de sa propre politique, notamment par la surcharge

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Contributions

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des programmes créée par le réforme du bac pro en 3 ans. L'UNL réaffirme donc son refus de la réforme du Bac Pro en 3 ans ainsi que de l'évaluation de (presque) toutes les matières en CCF. Une réforme de filière professionnel est nécessaire et urgente mais doit per-mettre la revalorisation de la voie et l'amélioration des conditions d'étude des lycéens. Pour cela, nous demandons une revalorisation des enseignements gé-

néraux : les lycéens du professionnel doivent avoir accès à des options (langues vivantes, options artisti-ques etc.) et à des cours de philosophie. De plus, nous rappelons la nécessité d'un cadrage pédagogique des stages et de leur rémunération, et qu'ils soient acces-sibles de manière égalitaire. Enfin, des passerelles doivent être développées entre les filière profession-nelles et avec la voie générale pour faciliter et pro-mouvoir la réorientation et que tous aient accès à la formation de leur choix.

Contribution présentée par le Bureau National

L’année prochaine sera marquée par le renouvelle-ment des instances de la Démocratie Lycéenne. Cette année sera donc placée sous le signe du CSE pour no-tre organisation. Actuellement, nous sommes la seule force représentée au CSE, avec 3 élus sur 3, mais c’est bien notre légitimité qui est remise en cause tous les deux ans. Il faut donc d’une part, prendre conscience de cet enjeu, et de l’autre, mettre toutes nos forces militantes pour faire gagner l’UNL à nouveau. La DL est composée des Conseils de Vie Lycéenne pré-sents dans tous les lycées, ensuite des Conseils Acadé-miques de Vie Lycéenne, un Conseil National de vie Lycéenne, puis le Conseil Supérieur de l’Education. Tous les lycéens votent pour les CVL, puis les élus au CVL votent au CAVL, et enfin, les élus CAVL votent au CNVL et au CSE, d’où l’importance que ces élections soient menées à tous les étages. La DL est un outil pour notre syndicat, pour le rapport de force et donc pour les lycéens. Certains voudraient dépolitiser ces élections, qui sont en fait un réel baro-mètre des rapports de force entre organisations ly-céennes. Les élections au CVL, CAVL et CNVL permet-tent d’améliorer le quotidien des lycéens. Mais l’é-preuve du CSE mesure la pertinence de l’organisation, parce que 3 élus sur 3 UNL c’est la légitimité du syndi-cat par rapport au milieu. La DL prouve la nécessité d’une organisation syndica-le lycéenne qui est au service du rapport de force du mouvement social. Il faut bien garder en tête qu’au CSE, on vote contre les attaques libérales du gouver-

nement. Et parce que le syndicalisme de transforma-tion sociale c’est un pied dans la rue, un dans les ur-nes, le CSE est un outil du rapport de force. Dès cet été, le Bureau National s’engage à construire un projet solide pour ces élections, qui seront au cen-tre de notre année syndicale et militante. Et dès la rentrée les camarades, il faudra monter des listes UNL dans chaque lycée, et faire des élections aux CVL un moment militant fort. Ensuite, nous de-vrons assurer un maximum d’élus CAVL, (en gardant en tête qu’il faut 3 élus de lycée général et technolo-gique et 1 élu de lycée professionnel) pour être majo-ritaire au CNVL, et surtout pour facilité la campagne CSE. Campagne qui sera massive, car ces élections seront le moyen de faire connaître de tous les lycéens le pro-jet de l’UNL, il faudra bien expliquer, que voter pour l’UNL c’est mettre un carton rouge au gouvernement, c’est porter un projet alternatif pour l’école et pour la société et c’est faire avancer les droits lycéens au quotidien. Chaque élu au CAVL devra prendre conscience du poids de son vote au CSE parce que c’est bien une par-ticipation massive à ces élections qui fera l’UNL ultra majoritaire de ce scrutin. Chaque élu CAVL connaîtra le projet de l’UNL c’est de notre responsabilité. Et soyons en convaincus, chacun choisira le bulletin UNL pour transformer la société.

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2010-2012

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L’UNL considère que la construction européenne est une chance et souhaite y participer activement. L'Eu-rope évolue, géographiquement, socialement, écono-miquement et culturellement et le désir d'une Europe forte dans tous ces domaines se fait lui aussi, parallè-lement, de plus en plus fort : des partis européens se créent et les syndicats se regroupent en confédéra-tions européennes. L’UNL pense que l’école a une place centrale dans le processus de construction de l’Europe. En effet c'est en fonction de la qualité de l'enseignement que se décidera non seulement une part de notre avenir per-sonnel mais aussi une part de l'avenir de l'Europe et des pays qui la constituent. À travers son combat syndical, notre organisation mili-te donc pour le développement d’un esprit européen chez les lycéens, mais aussi plus largement le monde éducatif, et ce à travers la pédagogie, le développe-ment des voyages scolaires, un renforcement de la pratique des langues étrangères ou encore de plus nombreuses sections bilingues. L'évolution de notre Education Nationale en vue d'« harmoniser » nos différents systèmes éducatifs laisse penser que ces transformations mèneront à terme nos systèmes d'éducations particuliers vers une Education Européenne (Objectif affiché de la Commission Euro-péenne). Il semble donc très important que nous n'at-tendions pas de subir n'importe quelle évolution de notre système scolaire sans rien faire mais que nous soyons présents en tant que véritables acteurs de transformations qui permettront une éducation de

qualité dans l'ensemble de l'Europe. Le second volet d’action consistera en la participation à un mouvement syndical lycéen à l’échelle européen-ne. C’est en effet par l’échange et par une action col-lective au niveau de l’Europe que nous préparerons la défense de nos intérêts communs. Le projet éducatif européen qu'il nous faut proposer doit s'appuyer sur la comparaison des différents systèmes de nos pays en cherchant à reprendre les points positifs de chacun dans l'optique permanente du renforcement du service public pour la réussite de tous. À travers l’OBESSU (Organising Bureau of European School Student Unions), qui regroupe les différents syndicats lycéens européens, l’UNL tisse déjà des liens qui permettent la découverte d’autres cultures et donnent une portée élargie à notre réflexion. L’UNL va pleinement s’enga-ger dans cette organisation pour en faire une véritable fédération syndicale européenne. Il faut maintenant aller plus loin, notamment en tra-çant les contours d’un véritable projet politique et social pour la construction de l’Europe de l’éducation, projet que doit porter l’OBESSU. Il est donc à nous aujourd’hui, en cette période de crise plus que ja-mais, de proposer un système éducatif voulu juste et égalitaire par l'ensemble des lycéens et s'engager avec l'aide d'autres syndicats européens contre les discrimi-nations de quelque forme que ce soit, pour un accès égal de tous à l'éducation et une démocratisation des instances au sein des lycées et ce, partout en Europe. Nous devons construire ensemble une vraie Europe de l’éducation.

Contribution présentée par le Bureau National

Contribution présentée par le Bureau National L'emploi des jeunes, un enjeu pour notre sociétéL'emploi des jeunes, un enjeu pour notre sociétéL'emploi des jeunes, un enjeu pour notre sociétéL'emploi des jeunes, un enjeu pour notre société

Aujourd'hui, force est de constater que les jeunes ont de plus en plus de difficultés à trouver un emploi qui ne soit pas précaire. L'emploi des jeunes ne doit pas être une arrivée brutale sur le marché du travail mais bien découler à la suite d'une formation efficace qui mène à une véritable insertion professionnelle, effi-cace. Le chiffre du chômage des jeunes est inaccepta-ble et met en avant un problème qui est profond: ce-lui du lien entre formation et emploi mais aussi le fait que notre société n'a pas confiance en sa jeunes-se.

L'emploi des jeunes représente l'aboutissement de la scolarité, des études. Pour régler le problème de l'em-ploi des jeunes, il faut avant tout avoir un système scolaire efficace qui mène tous les élèves à une quali-fication qui permette l'accès à un emploi. En tant qu'organisation syndicale, il faut que nous por-tions des revendications claires quant aux moyens que peut apporter l'école pour aider à l'insertion des jeu-nes dans le monde du travail. Pour atteindre ces objectifs, il faut que notre système

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Contributions

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scolaire assure la réussite de tous les élèves, qu'on ne laisse aucun élève sortir du système scolaire sans qua-lification car un jeune qui sort sans rien, c'est un jeu-ne démuni face au marché du travail. Il faut donc que notre organisation porte cette reven-dication dans les deux années à venir et cela se tra-duit par l'obligation de scolarité jusqu'à 18 ans, car c'est de la responsabilité du Service Public d'Éducation d'assurer la réussite de tous et de rehausser le niveau global de qualification. Il faut arriver à ce que 100 pour cent d'une classe d'âge soit qualifiée et que 80 pour cent arrive au baccalauréat. Il faut exiger que nous passions à une nouvelle vague de démocratisa-tion de l'enseignement, celle de l'enseignement supé-rieur et c'est dès le lycée que cela se prépare avec notamment un Service Public d'Orientation qui oriente les élèves vers un secteur qui les intéresse. De plus, l'échec scolaire est un engrenage qui entraine les élè-ves à s'éloigner de l'école et c'est pour cela qu'il faut mettre en place un véritable Système d'aide scolaire pour ne laisser personne dans l'échec. Le bouclier face à la crise reste le diplôme, et c'est pour cela que dans le contexte actuel notre généra-tion doit être une génération qualifiée et cet objectif

ne sera atteint qu'en mettant des moyens dans l'édu-cation. Il est également essentiel que les jeunes, une fois sor-tis du système scolaire, n'aient pas à enchaîner les CDD avant d'avoir peut être la chance de trouver un CDI. Comment peut-on inciter les jeunes à faire des études, à être diplômé si ils voient qu'après ils se re-trouvent en situation de précarité? Permettre aux jeu-nes qui sortent du système scolaire de décrocher un emploi stable doit être une priorité. Enfin, on ne peut pas accepter que dans notre société toute une tranche d'âge n'arrive pas à trouver un em-ploi et pour autant, le gouvernement veut rallonger l'âge de départ à la retraite alors que l'on constate des chiffres de chômages record notamment chez les jeu-nes. Il est nécessaire de rééquilibrer l'âge du travail pour permettre à tous de trouver sa place. Être jeune, ne doit pas être un fardeau! Il est donc urgent de répondre à ce problème d'emploi des jeu-nes, de façon concrète, pour permettre à notre géné-ration et à celles qui vont suivre de croire en l'avenir.

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Statuts

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Statuts de l’Union Nationale Lycéenne (UNL)

Dispositions générales

Article 1 : Sous la dénomination « Union Nationale Lycéenne » a été fondée une association régie par la loi du 1er juillet 1901. L’UNL fédère les associations UNL auxquelles elle a apporté son agrément. Article 2 : L’Union Nationale Lycéenne rassemble tous les lycéens, quelles que soient leurs idées philosophiques, politiques ou leurs croyances, qui souhaitent défendre leurs intérêts com-muns pour l’émergence d’une société juste et démocrati-que. Article 3 : L’orientation et l’action syndicale de l’UNL sont fondées sur les principes suivants : L’UNL affirme que la société doit permettre une élévation globale du niveau de qualification et l’accès le plus large au savoir et à la réussite. De même, elle doit permettre à toute personne de réunir les conditions de son épanouissement individuel à travers l’accès à la culture, aux loisirs, à un niveau de vie élevé, à un bon niveau d’enseignement, et à une vie professionnelle satisfaisante. L’UNL considère que cette réussite collective et cet épanouissement individuel sont les missions essentielles du système éducatif. L’UNL affirme que chacun doit avoir la possibilité de maî-triser son destin et de participer à la construction de la so-ciété dans laquelle il vit, grâce à des structures démocrati-ques avancées permettant l’exercice de la citoyenneté dans toutes les sphères de la société. Elle considère donc que le système éducatif doit :

Assurer la formation des citoyens dans cette perspecti-ve

Tenir compte de cette exigence en son sein et permet-tre à tous ses acteurs de participer aux décisions les concernant.

Enfin l’UNL constate que le mouvement lycéen a vocation à s’affirmer comme une composante à part entière du mouve-ment social, et qu’à ce titre il demande à être uni et organi-sé. Par ailleurs, les lycéens, en tant que jeunes citoyens et jeunes travailleurs intellectuels, aspirent à être représen-tés, et pour ce faire, revendiquent leur droit à se syndiquer. L’UNL affirme que seule la voie du syndicalisme est apte à satisfaire ces deux exigences et à favoriser leur prise en compte. L’Union Nationale Lycéenne s’inscrit dans la tradition et les valeurs du syndicalisme progressiste de transformation so-ciale. Son action vise à changer la société à travers l’école. Sans perdre de vue cet objectif, l’UNL doit centrer son com-bat sur l’environnement auquel les lycéens sont le plus di-rectement confrontés : le lycée. Article 4 : L’UNL porte les aspirations des lycéens et les représente. Pour ce faire, elle jouit d’une indépendance totale à l’égard des gouvernements et de tous les groupements extérieurs, qu’ils soient philosophiques, politique, religieux ou de tout ordre. Les statuts de l’UNL qui déterminent son fonctionne-ment et le cadre de son action, garantissent cette indépen-

dance. L’indépendance de l’UNL est donc un principe intangible en matière de désignation de ses dirigeants et de choix de ses orientations syndicales. Article 5 : Le président et le Bureau National sont les garants de l’au-tonomie d’action, d’expression et de décision de l’UNL. Le président est chargé d’assurer la mission de l’UNL en respectant cette exigence. Avec le Bureau National, il veille au bon fonctionnement de l’UNL. Article 6 : Les libertés d’expression, de discussion et d’opinion sont pleines et entières à l’UNL. Article 7 : Les moyens de l’UNL se composent : des cotisations versées par ses adhérents et sympathisants des subventions provenant des pouvoirs publics (obtenues au titre d’organisation lycéenne représentative) des subventions provenant d’associations loi de 1901 et de collectivités territoriales des recettes diverses de ses activités. Article 8 : Le siège social de l’Union Nationale Lycéenne est fixé à Pa-ris. Il peut être déplacé après vote du Bureau National. Article 9 : Peut adhérer à l’UNL tout collégien, tout lycéen de toute filière ; CPGE et BTS compris. Les établissements français à l’étranger rentrent également dans le champ d’action de l’UNL. Afin d’assurer la continuité du fonctionnement des fédéra-tions et des instances, l’adhésion à l’UNL peut se prolonger jusqu’à un an après la sortie du cycle lycéen, ou jusqu’à la sortie d’un cycle d’enseignement lycéen post-bac de 2 ans (CPGE ou BTS). Tout membre des instances ne respectant pas les conditions ci-dessous est considéré comme démissionnaire. Son rempla-cement est assuré par l’instance qui l’a élu. Article 10 : L’adhésion à l’UNL est libre et individuelle. Toute demande d’adhésion est transmise par l’intermédiaire du responsable fédéral au bureau national qui peut la refuser si aucun lien n’est prouvé entre l’adhésion et le lieu d’études. Tout nouvel adhérent se voit délivrer une carte par le res-ponsable fédéral. Le Bureau National, en communiquant à l’adhérent et au Responsable Fédéral le numéro de carte, entérine l’adhésion. Tout adhérent qui n’est pas à jour de sa cotisation est consi-déré comme démissionnaire dans un délai de 3 mois. Le Bu-reau National peut toutefois, après l’audition de l’intéressé, offrir un délai supplémentaire. Chaque fédération se doit de centraliser les talons nationaux des cartes tous les deux mois. Article 12 : Toute demande d’exclusion d’un adhérent doit être exami-née par le bureau national qui tranche à la majorité des ¾. Si le Bureau National ne parvient pas à arrêter sa décision,

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Statuts

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la demande est transmise au Conseil National qui tranche à la majorité. Article 13 : Dans un souci d’indépendance, un responsable de l’UNL ne peut avoir au même moment d’autres responsabilités exécu-tives au sein d’autres organisations à but politique ou asso-ciatif. Article 14 : Toute personne souhaitant participer financièrement à l’ac-tion de l’UNL, qu’elle remplisse ou non les conditions de l’article 9, est réputée sympathisante. Elle peut participer aux réunions de travail mais n’a aucun pouvoir de décision au sein de l’UNL. Toutefois, elle sera informée régulière-ment de travail de l’UNL et pourra être conviée aux ré-unions ouvertes.

Les instances locales

Article 15 : Les comités locaux sont la structure d’action privilégiée de l’UNL. Tout adhérent appartient de fait au comité de son établissement (d’origine pour les élèves qui ont quitté le lycée). L’organisation du travail est soumise au vote du Bureau Fé-déral. A la fin de chaque mandat le Bureau Fédéral doit transmettre aux adhérents de la fédération et au BN un rap-port d’activité détaillé. Article 16 : Dès que sa constitution est prononcée, la fédération choisit en son sein un bureau comprenant au moins un responsable et un trésorier. Les membres de ce bureau sont élus au scru-tin de liste majoritaire à un tour. Le vote se déroule sur des listes indiquant au moins les noms du responsable et du tré-sorier. La présence de tous les adhérents n’est pas obligatoi-re. Chaque adhérent reçoit une convocation précisant les lieux, dates, conditions de scrutin et de candidature. Il doit, pour pouvoir participer au scrutin, être en possession d’une carte de l’année scolaire en cours, centralisée par le Bureau National. Un président de séance peut être élu par les participants au début de l’assemblée générale élective. Il veille au bon dé-roulement des débats et à la bonne tenue des opérations de vote. Les résultats du vote, consignés dans un Procès Verbal, sont transmis au Bureau National qui les enregistre. Article 17 : Le bureau fédéral est élu pour un mandat d’un an. En cas de démission partielle ou totale du bureau fédéral, il est procé-dé à une nouvelle élection, afin de remplacer le ou les per-sonnes démissionnaires. En cas de démission du RF le Bureau Fédéral est renouvelé dans son intégralité. Article 18 : En réunion fédérale, le vote est personnel et secret dès qu’un des présents le souhaite. Il est obligatoirement secret pour la désignation des personnes. Article 19 : Lorsqu’une inactivité manifeste est constatée dans une fé-dération, le Bureau National peut voter à la majorité des ¾

sa mise sous tutelle. Il peut selon les mêmes modalités sta-tuer sur une éventuelle dissolution du Bureau Fédéral et nommer un référent chargé d’organiser une Assemblée Gé-nérale élective dans les plus brefs délais afin d’assurer la continuité dans l’action de la fédération. Article 20 : Tout adhérent peut proposer, avec l’appui de 50% des adhé-rents de sa fédération, la dissolution d’une instance locale auprès du Bureau National. Ce dernier examine les motifs de la demande, tranche à la majorité des ¾, et convoque une assemblée générale élective le cas échéant. Le BN apporte alors une justification écrite. Article 21 : Les fédérations de l’UNL adoptent les statuts de type asso-ciatif ayant l’agrément du Bureau National. Les fédérations, piliers de la construction et du développe-ment de l’UNL, relayent l’activité nationale décidée par les adhérents réunis en congrès ou convention, ou par le Conseil National. Elles doivent régulièrement rendre compte de leur activité devant le Conseil National et le Bureau National. Les fédérations disposent par ailleurs d’une liberté d’action, dans le respect des conditions énoncées précédemment. Elles organisent, en cohérence avec l’action syndicale déci-dée par les instances nationales, leurs propres activités et mènent à bien leurs propres initiatives (campagnes, ac-tions…). Article 22 : Le Bureau National doit être informé au préalable de toutes les manifestations menées dans les fédérations par tout re-présentant mandaté de l’UNL. Il peut, après vote, refuser l’association de l’UNL à des manifestations ne répondant pas aux objectifs de l’UNL. Article 23 : Inter Fédération (IF) Sur demande d’au moins deux fédérations d’une même ré-gion administrative et/ou d’une même Académie peut être créée une Inter Fédération (IF). Cette structure permet de créer des liens privilégiés entre deux fédérations (ou plus) étant sous la même tutelle régionale. L’Inter Fédération ne peut avoir de statut légal, cependant sa constitution doit être entérinée par le Bureau National. Une fois constituée, l’Inter Fédération dont le bureau est composé de deux membres de chaque fédération (dont le responsable fédéral, membre de droit, et un autre représen-tant de la fédération, élu en assemblée générale de la fédé-ration concernée), élit un responsable régional lors d’une assemblée Inter Fédérale (AIF) à laquelle doit être présent au moins un membre du BN. Le responsable Inter Fédéral siège au Conseil National sans avoir le droit de vote. Comme la fédération, l’Inter Fédération bénéficie d’une autonomie d’action ; comme la fédération, elle doit néan-moins toujours avertir préalablement le Bureau National de son action. Elle ne peut posséder de réserves financières propres n’é-tant pas légalement reconnue.

Le Congrès National et la Convention Nationale

Article 24 :

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

Statuts

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Le congrès se réunit tous les deux ans. Entre deux congrès, se tient une Convention Nationale dont le thème est déter-miné par le Conseil National. Tous les adhérents sont appe-lés à y participer. Un renouvellement total ou partiel du Bureau National, sur proposition de ce dernier, est possible : dans ce cas, on pro-cède à l’élection par des délégués élus par les fédérations (selon un barème fixé par le Bureau Nationale). Aucun texte d’orientation n’est présenté lors des conventions. Elles peu-vent se dérouler autour d’un texte thématique ayant reçu l’approbation du Conseil National et visant à approfondir un point précis de l’orientation. Elles peuvent aussi être l’occa-sion de débats pouvant aboutir à des contributions à rajou-ter au texte d’orientation, ou à des amendements à ce der-nier, votées par des délégués élus par les fédérations (selon un barème déterminé par le Bureau National). Sur proposition du Bureau National, le conseil national peut convoquer un congrès extraordinaire dont les modalités sont identiques à la procédure régulière, décrites à l’article 24. Article 25 : A chaque Congrès, le Bureau National sortant est dans l’obli-gation de proposer un candidat au poste de Président et un Texte d’Orientation. Article 26 : Le Congrès est composé de délégués élus par les fédéra-tions. Les membres du Bureau National sortant sont délé-gués de droit. Le BN désigne en son sein une commission de validation des cartes pour tout Congrès. Le nombre de délégués élus par une fédération dépend du nombre de votants, selon un barè-me fixé par le BN. Toutes les autres formalités sont définies par le BN. Les mo-dalités de congrès doivent être envoyées à tous les Respon-sables fédéraux au moins un mois avant la date prévue pour la tenue du Congrès.

Le Bureau National [BN] et le Secrétariat du Bureau National [SBN]

Article 27 : Le congrès procède à un seul vote à bulletin secret pour l’adoption conjointe du texte d’orientation et de la liste de candidats au bureau national qui le présente, comportant un candidat identifié à la présidence. Si plusieurs textes sont présentés, la répartition des sièges au BN s’effectue à la proportionnelle des scores obtenus lors du vote du congrès entre les textes ayant obtenu plus de 15% des voix. Le can-didat à la présidence de la liste arrivée en tête est alors élu. Le bureau national élit par ailleurs en son sein un Secréta-riat du Bureau National (SBN). Il se compose en plus du Pré-sident qui en est membre de droit, d’un Secrétaire Général et d’un Trésorier. Il peut également comporter un Vice-

président, un Secrétaire Général Adjoint et un Trésorier adjoint. Le SBN coordonne l’action du Bureau National et assure la gestion de l’activité quotidienne de l’UNL. Chaque membre du SBN doit régulièrement rendre compte de ses activités au BN et au Conseil National. Article 29 : Si le Président est mineur, il désigne, en accord avec le BN un tuteur légal au sein du SBN qui doit donc comporter au moins une personne majeure. Article 30 : Entre deux Congrès ou Convention Nationale, le Conseil Na-tional peut décider sur les propositions du BN, de modifier la composition du Bureau National. Le nouveau Bureau Natio-nal termine alors le mandat de celui qu’il remplace, jus-qu’au prochain Congrès ou Convention Nationale.

Le Conseil National

Article 31 : Le Conseil National est l’instance de décision entre deux Congrès. Il vote les textes proposés par ses membres. Il se prononce sur les sujets que le BN inscrit à son ordre du jour. Article 32 : Le CN est composé d’une part des Responsables Fédéraux et les Responsables d’Inter Fédération, d’autre part des mem-bres du BN. Lorsqu’un RF est également membre du BN, il siège au CN à ce dernier titre ; sa fédération délègue un autre membre pour la représenter. Article 33 : Le Conseil National se réunit au moins deux fois par an. Il se réunit sur convocation du BN sur un ordre du jour précis. Le BN peut prévoir l’invitation d’adhérents supplémentaires qui ne seront toutefois pas admis à participer aux votes du CN.

Révision des statuts

Article 34 : La révision des statuts est indissociable d’une procédure de Congrès. Une commission spéciale, désignée par le BN en son sein, procède à un examen des modifications statutaires à apporter. Le BN peut inviter des Responsables Fédéraux à y participer. Les propositions de révisions sont faites par cette Commission et envoyées à tous les adhérents pour discussion. Les propositions de révisions sont votées par les délégués au Congrès. Il peut être ajouté aux présents statuts des an-nexes, visant soit à préciser des points précis et des procé-dures, soit constituant des statuts fédéraux types.

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

Cahier de chants

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En rangs serrés l’ennemi nous attaque Autour de notre drapeau groupons-nous. Que nous importe la mort menaçante

Pour notre cause soyons prêts à souffrir Mais le genre humain courbé sous la honte

Ne doit avoir qu’un seul étendard, Un seul mot d’ordre Travail et Justice,

Fraternité de tous les ouvriers.

REFRAIN

O frères, aux armes, pour notre lutte, Pour la victoire de tous les travailleurs. Les profiteurs vautrés dans la richesse

Privent de pain l’ouvrier affamé. Ceux qui sont morts pour nos grandes idées

N’ont pas en vain combattu et péri. Contre les richards et les ploutocrates. Contre les rois, contre les trônes pourris, Nous lancerons la vengeance puissante Et nous serons à tout jamais victorieux.

La VarsovienneLa VarsovienneLa VarsovienneLa Varsovienne

SolidaritéSolidaritéSolidaritéSolidarité (Paroles françaises de Jean Baumgarten)

Nous engraissons le capital et ses usines Enchaînés du matin au soir à la machin’ Pour notre peine, des salaires de famin’

Mais l’Union nous rendra forts.

REFRAIN Solidarité mes frères, (ter) Car l’Union nous rendra forts.

Mais si un jour nous arrêtons tous nos machins. Mais si un jour nous occupons tous nos usin’s, Puissants patrons vous ferez alors triste min’

Car l’Union nous rendra forts.

REFRAIN

En combattant pour elle, la classe ouvriér’ Apportera un ordre nouveau sur la terr’

Au coude à coude restons unis. prolétair’s, C’est l’Union qui nous rend forts.

REFRAIN

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LA VOIX LYCEENNE / Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril !

2010-2012

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L’appel du KomintermL’appel du KomintermL’appel du KomintermL’appel du Kominterm

Quittez les machines, Dehors, prolétaires, Marchez et marchez,

Formez-vous pour la lutte Drapeau déployé

Et les armes chargées Au pas cadencé.

Pour l’assaut, avancez, Il faut gagner le monde,

Prolétaires, debout.

Le sang de nos frères Réclame vengeance, Plus rien n’arrêtera La colère des masses, A Londres, à Paris,

Budapest et Berlin, Prenez le pouvoir, Bataillons ouvriers,

Prenez votre revanche,

Bataillons ouvriers. Les meilleurs des nôtres Son morts dans la lutte Frappés, assommés,

Enchaînés dans les bagnes. Nous ne craignons pas Les tortures et la mort, En avant, prolétaires,

Soyons prêts, soyons forts, En avant, prolétaires,

Soyons prêts, soyons forts.

Bella ciaoBella ciaoBella ciaoBella ciao

Una mattina mi son svegliata O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao

Una mattina mi son svegliata Eo ho trovato l'invasor

O partigiano porta mi via

O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao O partigiano porta mi via Che mi sento di morir

E se io muoio da partigiano

O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao E se io muoio da partigiano

Tu mi devi seppellir

Mi seppellirai lassu in montagna O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao

Mi seppellirai lassu in montagna Sotto l'ombra di un bel fior

Cosi le genti che passeranno

O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao Cosi le genti che passeranno

Mi diranno che bel fior

E questo é il fiore del partigiano O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao

E questo é il fiore del partigiano Morto per la libertà

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Congrès de l’UNL ! - 3, 4 et 5 avril ! / LA VOIX LYCEENNE

Cahier de chants

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Nous sommes la jeune Garde Nous sommes les gars de l'avenir

Élevés dans la souffrance Oui nous saurons vaincre ou mourir Nous travaillons pour la bonne cause

Pour délivrer le genre humain Tant pis si notre sang arrose Les pavés sur notre chemin !

REFRAIN

Prenez garde, prenez garde

Vous les sabreurs les bourgeois les gavés V'la la jeun' Garde, v'la la jeune Garde

Qui descend sur le pavé C'est la lutte finale qui commence

C'est la revanche de tous les meurt-de-faim C'est la révolution qui s'avance

C'est la bataille contre les coquins Prenez garde, prenez garde

V'la la jeun' Garde

Enfants de la misère,

Nous sommes de force des révoltés Nous vengerons nos pères

Que des brigands ont exploités. Nous ne voulons plus de famine, A qui travaille il faut du pain.

Demain nous prendrons les usines, Nous sommes des hommes et non des chiens.

REFRAIN

Nous n'voulons plus de guerre Car nous aimons l'humanité.

Tous les hommes sont nos frères, Nous clamons la fraternité. La République universelle.

Empereurs et rois, tous au tombeau. Tant pis si la lutte est cruelle.

Après la pluie, le temps est beau.

La Jeune GardeLa Jeune GardeLa Jeune GardeLa Jeune Garde

Le temps des cerisesLe temps des cerisesLe temps des cerisesLe temps des cerises

Quand nous chanterons le temps des cerises Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur

Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant

Des pendants d'oreilles... Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sous la feuille en gouttes de sang... Mais il est bien court le temps des cerises Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !

Quand vous en serez au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d'amour

Évitez les belles ! Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai pas sans souffrir un jour...

Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des chagrins d'amour !

J'aimerai toujours le temps des cerises

C'est de ce temps-là que je garde au cœur Une plaie ouverte !

Et Dame Fortune, en m'étant offerte Ne pourra jamais calmer ma douleur... J'aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur !

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Le chant des partisansLe chant des partisansLe chant des partisansLe chant des partisans

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?

Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.

Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.

Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite…

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos

frères. La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la mi-

sère.

Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves. Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on

crève…

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les rou-tes. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écou-te… Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.

Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

L'internationaleL'internationaleL'internationaleL'internationale

Debout les damnés de la terre Debout les forçats de la faim La raison tonne en son cratère

C’est l’éruption de la fin Du passé, faisons table rase Foule esclave debout debout Le monde va changer de base

Nous ne sommes rien soyons tout

REFRAIN

C’est la lutte finale

Groupons-nous et demain L’internationale

Sera le genre humain

Il n’est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu ni César ni tribun

Producteurs sauvons-nous nous-mêmes! Décrétons le salut commun

Pour que le voleur rende gorge Pour tirer l’esprit du cachot

Soufflons nous-mêmes notre forge Battons le fer quand il est chaud

L'état comprime la loi triche L'impôt saigne le malheureux

Nul devoir ne s'impose aux riches Le droit du pauvre est un mot creux

C'est t'assez languir en tutelle

L'égalité veut d'autres lois Pas de droits sans devoirs dit-elle Egaux pas de devoirs sans droit

Les rois nous saoulaient de fumées Paix entre nous guerre aux tyrans Appliquons la grève aux armées

Crosse en l'air et rompons les rangs S'ils s'obstinent ces cannibales

Á faire de nous des héros ils sauront bientôt que nos balles

Seront nos propres généraux

Ouvriers paysans, nous sommes Le grand Parti des travailleurs

La terre n’appartient qu’aux hommes L’oisif ira loger ailleurs

Combien de nos chairs se repaissent Mais si les corbeaux les vautours Un de ces matins disparaissent

Le soleil brillera toujours

Hideux dans leur apothéose Les rois de la mine et du rail Ont-ils jamais fait autre chose

Que dévaliser le travail ? Dans les coffres-forts de la banque

Ce qu'il a créé s'est fondu En réclamant qu'on le lui rende Le Peuple ne veut que son dû

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Cahier de chants

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Par le froid et la famine Dans les villes et dans les champs A l’appel du grand Lénine (bis)

Se levaient les partisans.

Pour reprendre le rivage Le dernier rempart des blancs Par les monts et par les plaines S’avançaient les partisans. (bis) Notre paix, c’est leur conquête Car en mil neuf cent dix-sept Sous les neig’s et les tempêtes Ils sauvèrent les Soviets. (bis) Ecrasant les armées blanches

Et chassant les atamans Ils finirent leur campagne

Sur les bords de l’Océan. (bis)

Les partisansLes partisansLes partisansLes partisans

Hymne du MLFHymne du MLFHymne du MLFHymne du MLF

Nous, qui sommes sans passé, les femmes, Nous qui n'avons pas d'histoire,

Depuis la nuit des temps, les femmes, Nous sommes le continent noir.

Refrain :

Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves

Debout ! debout !

Asservies, humiliées, les femmes, Achetées, vendues, violées,

Dans toutes les maisons, les femmes, Hors du monde reléguées.

Refrain

Seule dans notre malheur, les femmes,

L'une de l'autre ignorée, Ils nous ont divisées, les femmes,

Et de nos sœurs séparées.

Refrain

Reconnaissons-nous, les femmes, Parlons-nous, regardons-nous,

Ensemble on nous opprime, les femmes, Ensemble révoltons-nous.

Refrain

Le temps de la colère, les femmes,

Notre temps est arrivé, Connaissons notre force, les femmes,

Découvrons-nous des milliers.

Le chiffon rougeLe chiffon rougeLe chiffon rougeLe chiffon rouge

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge Une fleur couleur de sang

Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge Lève-toi car il est temps

Allons droit devant vers la lumière

En levant le poing et en serrant les dents

Nous réveillerons la terre entière Et demain, nos matins chanteront

Compagnon de colère, compagnon de combat

Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptais pas Tu vas pouvoir enfin le porter Le chiffon rouge de la liberté

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Car le monde sera ce que tu le feras Plein d'amour de justice et de joie

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge

Une fleur couleur de sang Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge

Lève-toi car il est temps

Tu crevais de faim dans ta misère Tu vendais tes bras pour un morceau de pain

Mais ne crains plus rien, le jour se lève Il fera bon vivre demain

Compagnon de colère, compagnon de combat

Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptais pas Tu vas pouvoir enfin le porter Le chiffon rouge de la liberté

Car le monde sera ce que tu le feras Plein d'amour de justice et de joie

Pour la défense des retraitesPour la défense des retraitesPour la défense des retraitesPour la défense des retraites sur l'air de «sur l'air de «sur l'air de «sur l'air de « je ne veux pas travaillerje ne veux pas travaillerje ne veux pas travaillerje ne veux pas travailler »»»»

Je ne veux pas travailler

Des tas et des tas d'années

Je veux pouvoir étudier,

Sans m'inquiéter.

Je ne veux pas travailler

Pour enrichir les patrons,

Mais je veux bien cotiser:

Répartition!

Je ne veux pas travailler

Jusqu'à mes soixante-dix ans.

La retraite à soixante ans

C'est pas du luxe.

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Ateliers Lycée

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Atelier n°1 : Quel financement pour le Service Public ?

Les politiques libérales du gouvernement menacent le service public notamment par la baisse des moyens qui lui sont alloués. Cette tendance n’épargne pas l’éducation, outre les 60 000 suppressions de postes depuis 5 ans, on voit égale-ment la part de PIB dépensée pour l’éducation baisser de 7 à 6 %. Ces attaques budgétaires détruisent le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ! Il faut ainsi se poser la question du financement du Service Public d’Éducation : comment ? Pour-quoi ?

D’abord, il semble important de réaffirmer le caractère public de l’éducation. En effet, c’est bien parce qu’un

peuple éduqué est un peuple qui progresse, et qu’il est de la responsabilité de la collectivité de prendre en charge le coût de l’éducation et de donner à chacun une formation qualifiante.

Dans ce cadre, l’école privée ne peut être financée ni par l’Etat, ni par les collectivités territoriales, car elle

concurrence le service public. Aussi, le financement du service public d’éducation par les fonds publics est la seule façon de casser la reproduction sociale en donnant à tous les moyens de l’insertion sociale et professionnelle. Ajouté à cela, les saignées budgétaires sont un frein conséquent à la viabilité et à l’efficacité du Service Public.

Il faut ainsi porter des revendications fortes en matières de répartition et d’utilisation des moyens du budget

concernant les usagés. Effectivement, c’est cette part du budget qui détermine en partie les conditions de vie et d’études des lycéens dans leur établissement.

Le service public d’éducation ne concerne, en effet, pas seulement des enseignements disciplinaires, mais aussi :

l’accueil des usagés, la restauration scolaire, les internats, le Cdi, la vie et la démocratie lycéenne… Ainsi, nous devons nous assurer que les lycéens étudient dans de bonnes conditions, favorables à leur réussite et à leur émancipation, en in-vestissant massivement dans l’école de la république.

De plus, les bourses sociales doivent être une large part de l’investissement public, pour donner à tous les moyens

d’étudier décemment. Actuellement, les bourses ne sont absolument pas d’un montant suffisant et ne sont accessibles qu’à peu de lycéens. Il faut demander au gouvernement des mesures d’urgences en matière d’aides sociales, en revalorisant les bourses et en baissant les plafonds d’attributions.

Le budget du service public d’éducation est géré par le Conseil d’Administration pour chaque lycée, défini sa ré-

partition. Il est important que les élus lycéens aux côtés des autres élus (parents et professeurs) fassent en sorte que leur établissement accorde des moyens suffisant aux projets pédagogiques, voyages et sorties scolaires, ainsi qu’à la vie et à la démocratie lycéenne…

Aller plus loin : http://www.alternatives-economiques.fr/ecole---y-a-comme-un-malaise_fr_art_633_47506.html

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Atelier n°2 : La carte scolaire, un outil de la mixité sociale et scolaire

La carte scolaire a été crée en 1963 pour sectoriser le territoire afin d'affecter les élèves dans les écoles, les col-lèges et les lycées. Initialement faite pour répondre à une politique de démocratisation de l'enseignement, elle a évoluée au cours du temps pour devenir un outil de la mixité sociale au sein des établissements.

Mais elle a atteint ses limites, et ne répond plus à tous les problèmes de mixité sociale et scolaire notamment avec

une sectorisation plus ou moins réussie selon la politique locale et ses contournements habituels. Néanmoins, elle était encore le seul vecteur d’égalité au sein de l’École de la République. Mais encore une fois, le

gouvernement a orchestrée sa suppression sur le dogme perpétuel des économies budgétaires. Mais alors, deux questions s'imposent : - Pourquoi une mixité sociale et scolaire au sein des lycées ? - Comment la carte scolaire pourrait-elle assurer cette mixité sociale au sein des lycées ?

POURQUOI UNE MIXITE SOCIALE AU SEIN DES LYCEE ?

Faire en sorte que les lycéens, quelles que soient leurs origines sociale et culturelle, reçoivent une éducation de qua-lité est essentiel. Il faut aujourd'hui dans notre pays que l'on reçoive la même éducation quelque soit notre origine sociale et ce pour garantir l'égalité de droit d’accès à l’éducation.

Gommer les inégalités entre les lycées et casser l'élitisme dit « Républicain » qui n’est qu’une façade à la reproduc-

tion des élites. Force est de constater que les stratégies familiales sont diverses. Certaines, qui ont un capital socioculturel élevé (enseignants, cadres supérieurs…), connaissent les possibilités de contournement de la carte scolaire et vont, pour une grande partie, en profiter. A l’inverse, les enfants issus de familles défavorisées vont aller, en grande majorité, dans leur lycée de secteur. Le fossé des inégalités se creuse de telle manière qu’il y a création de lycées «d’élites » et de lycées « ghettos ». (cf : rapport de la cours des comptes : « L’articulation entre les dispositifs de la politique de la ville et de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles » - septembre 2009 – réf : PA 56207)

Rendre à l'école son rôle d'ascenseur social. L’École telle qu’on la connaît ne permet plus la mobilité sociale. En effet, le constat est flagrant : un « fils d’ouvrier » à 46% de chances de devenir à son tour « ouvrier » alors qu’il n’a que 10% de chances de devenir « Cadre » (cf : INSEE – Tables de mobilité). Ainsi, la mixité scolaire permet qu'au sein des éta-blissements tous les élèves, et notamment ceux les plus en difficultés, soient tirés vers le haut. Il est donc nécessaire que notre système éducatif permette à tous d’être sur un pied d'égalité quant à l'éducation reçue dans nos établissements, tant au départ, qu’à l’arrivée.

COMMENT CETTE CARTE SCOLAIRE POURRAIT-ELLE ASSURER CETTE MIXITE AU SEIN DES LYCEES ?

Une offre de formation plus efficace et plus égalitaire. Il faut redéfinir les secteurs en coopération et concertation avec tous les acteurs régionaux et locaux et ce, pour essayer d'aller vers la meilleure égalité possible entre les districts et les bassins de formation. Le choix d’un autre établissement ne doit plus être possible et il devra même être inutile. Un ly-cée ne doit pas avoir plus ou moins d’offre de formations qu’un autre.

Des compléments essentiels à la restructuration de la carte scolaire. Il est nécessaire de donner plus de moyens aux établissements en difficulté pour que ces derniers puissent mettre en place un meilleur taux d'encadrement et donc facili-ter la réussite de tous. Tous les établissements doivent être attractifs et recevoir des élèves provenant de milieux sociaux différents. L’investissement dans les ZEP (zones d’éducation prioritaires) et dans les RAR (réseaux ambitions réussites) est plus que nécessaire.

Vouloir une véritable sectorisation de notre territoire, c’est vouloir une École Républicaine égalitaire. Une école qui rassemble, qui mélange, est une école où l'on réussi, où l’on crée les liens de solidarités qui s’affaiblissent petit à petit dans notre société, où l'on réduit les violences scolaires... L'Ecole doit se fixer de nouveaux objectifs : 80% d'une classe d'âge au bac, 100% des élèves qui réussissent. La restructuration doit être durable pour une massification et une démocrati-sation de l'enseignement.

Aller plus loin : « L’avenir de nos enfants en question(s) : Faut-il supprimer la carte scolaire ? » Face à Face entre Alain Madelin

(ancien Ministre) et Gérard Aschieri (ancien secrétaire général de la FSU) – édition Magnard

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Ateliers Lycée

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Atelier n°3 : Quelle pédagogie pour la réussite de tous ? Aujourd’hui, nous constatons que l’Ecole ne parvient pas à réduire la reproduction sociale. En effet, selon des en-quêtes sociologiques (INSEE), 46% des fils d’ouvriers sont devenus ouvriers, et 52% des fils de cadres devenaient eux-mêmes cadres.

Or, le Service Public d’Education (S.P.E.) doit être un outil de l’émancipation de chacun et il se doit, également, de combattre la reproduction sociale, vectrice d’une société où les individus sont figés dans une « classe » et ne peuvent en sortir que très difficilement. C’est donc pourquoi, nous devons porter le SPE comme moyen de garantir l’égalité des droits. Les individus ne doivent pas être voués à un avenir prédéfinies par leur naissance.

La pédagogie est une composante de ce modèle de société puisqu’elle est une manière d’enseigner par laquelle le

professeur se met « à la portée de l’élève ». Elle doit amener et permettre chaque élève à se dépasser, à aller toujours plus loin dans ses capacités.

COMMENT GARANTIR L’ÉGALITÉ DES DROITS FACE À LA RÉUSSITE?

elle donne à chacun des méthodes pour « apprendre à apprendre » elle garanti l’égalité entre tous (faire passer les connaissance à tous, et non seulement à ceux qui comprennent) enfin, elle s’intègre à la formation citoyenne puisqu’elle est également une « mise en valeur d’actions ».

Tout d’abord, les méthodes dites de pédagogie active, veulent faire de l’élève l’acteur de son propre savoir. Ainsi, le professeur doit susciter l’intérêt chez l’élève parce que sans motivation, les connaissances ne peuvent être complète-ment intégrées. Il est nécessaire que l’élève soit en situation d’action dans le processus d’apprentissage pour qu’il puisse assimiler pleinement la leçon (la pratique).

Ce n’est qua dans un second temps que le professeur devient « nécessaire » : il va apporter les connaissances (la théorie). Il explique avec le vocabulaire arithmétique ce que les élèves ont découvert par eux-mêmes. C’est cela que l’on appelle la pédagogie active. C’est aussi là une difficulté particulière en ce qui concerne des savoirs plus abstraits.

COMMENT INTÉRESSER ET MONTRER SONT INTÉRÊT À L’ÉLÈVE ?

Il n’existe pas de solution « miracle ». Cependant il est envisageable de considérer quelques solutions: passer d’une pédagogie du face à face, à celle du côte à côte revendiquer de petits groupes travail demander à ce que les différentes matières soient enseignées en lien les unes avec les autres (pluridisciplinaire)

Par ailleurs, la pédagogie est également un ensemble de méthodes d’apprentissage. Comment prendre des notes ? Comment préparer un exercice ? Comment organiser son temps de travail à la maison et pendant un devoir? Il faut ainsi apprendre à trouver son intérêt par soi-même.

L’un des principaux éléments de la réussite de ce projet est l’implication de l’ensemble des adultes du lycée au processus d’apprentissage. Il faut que les personnels d’encadrement ne fassent pas de punition-sanction, mais des punition-explication (faire comprendre quelles sont les limites qui ont été franchies).

Il est indispensable que les infirmiers, psychologues, et autres personnels puissent répondre au lycéen de façon précise. Ceci est une ambition vers laquelle nous devons tendre et tout d’abord en étant incarnée par le fonctionnement du groupe-classe. En effet, le projet d’intégration par l’Ecole, la formation citoyenne qui doit être dispensée, ne peuvent se faire que si l’exemple est donné. Le système démocratique français, ne se comprend que s’il l’élève le vit : le professeur doit « mettre en action » cette valeur en favorisant autant que faire se peut un fonctionnement démocratique au sein de la classe. Là est le troisième aspect de la démocratie : la mise en action de valeurs. Les différentes questions pédagogiques permettent chacune à leur façon de répondre à une mission du Service Public d’Education pour une société toujours plus démocratique et socialement juste. Mais toutes ces propositions ne peuvent fonctionner que si les personnels y sont formés, et que les moyens (humains et financiers) sont mis au service de tous - c’est-à-dire dans le Service Public. Aller plus loin :

Philippe Meirieu : « Apprendre... oui, mais comment » Paris, ESF éditeur, 1ère édition 1987, 21ème édition 2009 Henri Vieille-Grosjean : « Le soutien scolaire. Enjeux et inégalités » Editions Jets d’encre. St-Maur-des-fossés. 2009 Marie Duru-Bellat et Denis Meuret : « Les sentiments de justice à et sur l’école » De Boeck Dialogue entre Xavier Darcos et Philippe Meirieu : « Deux voix pour une école » Paris, Desclée de Brouwer, 2003

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Atelier n°4 : L’Évaluation : une Constante Macabre ?

« Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule, mais d'élever la foule vers l'éli-te. » Gustave le Bon

Que signifie évaluer ? Évaluer c’est interpréter, vérifier ce qui a été appris, retenu, compris, analyser une progression…

La note en revanche est l’expression d’un jugement, une sorte de mesure qui exprime une appréciation qui n’est pas en rapport avec une certaine forme d’évaluation. A l’origine, le but de l’évaluation était d’effectuer une rétroaction. Elle de-vait servir à se situer par rapport à un objectif pour mieux l’atteindre.

QU’EN EST-IL DE L’ÉVALUATION AUJOURD’HUI ? L’évaluation telle qu’elle est organisée aujourd’hui n’est pas au service de l’apprentissage, elle n’est pas là pour faire

progresser les élèves mais bien pour les sanctionner. Tout d’abord, le poids des notes est beaucoup trop important. On observe une dérive massive de « la note pour la no-

te ». Il faut impérativement noter, rendre des comptes, sans même se demander pourquoi et cela devient une corvée, tant pour les profs que pour les élèves. Les jeunes sont alors confrontés à la peur de l’examen et la pression inutile qui leur est imposée par la notation est un facteur important d’échec scolaire.

De plus, cette pression continuelle est amplifiée par le fait que l’évaluation n’est pas assez explicite. En effet, dans

beaucoup trop de cas, les élèves ne savent pas vraiment ce qu’on attend d’eux et ne peuvent donc pas atteindre les objec-tifs attendus.

Nous considérons que l’évaluation, dans sa forme actuelle, est un réel facteur de discrimination. Ceci est flagrant lors-qu’il s’agit d’épreuves telles que les dissertations, qui se basent essentiellement sur le capital social et culturel des élèves, sans jamais prendre en compte ni l’évolution, ni les compétences de ces derniers.

On facilite alors le chemin des plus favorisés en laissant de côté ceux qui n’ont pas eu le droit de bénéficier des mêmes

atouts dès leur plus jeune âge. Les différences de capital socioculturel entre les familles favorisent la reproduction des élites au sein de notre société. En effet, un lycéen qui peut accéder facilement aux ressources culturelles car on les lui met a disposition aura plus de facilité à réussir une dissertation de philosophie que le lycéen qui n’a pas accès à ces ressources.

Enfin, il est clair que le système d’évaluation que nous connaissons est injuste. Cet état d’esprit qui impose une souf-

france inutile aux jeunes est qualifié par A. Antibi de Constante Macabre. Les professeurs se sentent obligés inconsciem-ment de mettre une certaine proportion de bonnes, moyennes et mauvaises notes pour être crédibles, quel que soit le ni-veau de la classe. Ainsi, ce phénomène met à mal la cohésion de notre système éducatif.

COMMENT ÉVALUER ET FAVORISER LA RÉUSSITE DE TOUS ? D’une part, le développement du travail par compétences est primordial (ex : comme pour les TPE, on ne note pas

seulement une production mais aussi une démarche). Il est aussi nécessaire de se poser la question des alternatives à la note chiffrée (sur 20). Dans ce cadre l’autoévaluation, ou toute autre forme au service de l’apprentissage, pourrait s’avérer être un levier de la démocratisation de l’enseignement secondaire.

D’autre part, il nous semble pertinent d’y insérer l’Evaluation Par Contrat de Confiance (EPCC) : l’élève reçoit en amont le contrôle et une liste très précise des éléments de la leçon à réviser (cours, exercices, documents…) sur lesquels portera 4/5ème environ du contrôle. Une séance de « questions/réponses » est organisée pour aider les élèves à éclaircir certains points du cours mal compris, et le sujet du contrôle fait appel à des éléments précis du cours que l’élève a eu à revoir.

Enfin, il faut ajouter l’évaluation de la progression. En effet, l’élève n’est noté que sur un « test ». Ses connaissan-ces et ses compétences sont ainsi mis à l’épreuve sur un seul contrôle (effet couperet). Mais il existe bien des situations où l’élève peut échouer lors d’une évaluation pour des raisons « x » ou »y » (fatigue, problèmes personnels, maladie, non com-préhension de certaine notion…).

C’est pourquoi, il nous semble légitime que chaque élève ayant échoué ait un droit à l’erreur. Pour ce faire, ce

dernier recommencerait le contrôle auquel il a « échoué » et sa progression serait évaluée. Si des lacunes persistent il faut immédiatement les régler avec l’élèves afin qu’il ne rentre pas dans un cercle vicieux de l’échec scolaire puis du décrocha-ge scolaire.

Aller plus loin :

André Antibi : « La constante Macabre » et « les notes : la fin du cauchemar », (Math’Adore) Charles Hadji : « L’évaluation, règles du jeu », (ESF éditeur)

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Ateliers Lycée

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Atelier n°5 : « Quels Droits et quelle Démocratie Lycéenne pour faire avancer le lycée ? »

La Démocratie Lycéenne (DL) permet aux élèves d’être représentés auprès de l’organisation administrative de l’E-

ducation Nationale. En parallèle, les organisations lycéennes, comme l’UNL, se batte pour défendre les droits des lycéens et construire un projet ambitieux pour le lycée. Ces deux volets de l’engagement lycéen sont complémentaires.

Ils portent des ambitions différentes mais permettent l’un comme l’autre aux lycéens de s’exprimer sur les sujets

qui le concernent au premier plan. Cependant, ce système n’est pas parfais. C’est pourquoi, l’UNL demande une réforme en profondeur de la Démocratie Lycéenne afin de la rendre plus efficace.

QU’EST-CE QUE LA DÉMOCRATIE LYCÉENNE ?

La représentation des lycées par leurs élus a été acquise relativement récemment. C’est en 1968 qu’ont été ins-taurés les délégués de class, puis les CAVL ont été créés en 1991, le CNVL en 1995 et les CVL sont généralisés à partir de 2000. Enfin, trois lycéens siègent au Conseil Supérieur de l’Education (CSE).

Grace aux instances de la démocratie lycéenne, les lycéens peuvent agir et proposer à différents échelles, aussi

bien dans les lycées qu’au plan académique et national. Les élus lycéens sont les représentants institutionnels de leurs ca-marades auprès des représentants de l’Etat sur tous les sujets qui concernent le lycée. Il s’agit de travailler pour la vie ly-céenne, mais aussi pour la pédagogie, les rythmes scolaires, les réformes, etc. La DL est donc fondamentale pour les ly-céens et leurs conditions d’études.

Plusieurs instances, où sont représentés les lycéens, existent : CSE, CNVL, CAVL, CVL, CA, conseil de discipline,

commission permanente... Les lycéens sont également représentés au Conseil d’Education à la Santé et à la Citoyenneté, Commission d’Hygiène et de Sécurité, Observatoire National de la Presse Lycéenne…

DROITS ET SYNDICALISME LYCÉEN

De façon générale, les droits lycéens garantissent aux élèves la possibilité de se réunir, de s’exprimer, de publier, d’afficher, mais ils peuvent encore évoluer. D’autres droits émergent comme répondant aux besoins de l’émancipation des jeunes. L’instruction obligatoire jusqu’à 18 ans et le droit de vote à 16 sont des pistes que l’UNL a proposées. Les Maisons des lycéens, par exemple, doivent se développer dans tous les établissements.

La DL ne peut être pleinement efficace sans les organisations lycéennes comme l’UNL. En effet, l’UNL est un des

principaux acteurs des débats qui concernent le lycée. De plus, en s’investissant dans la DL, notre organisation permet aux lycéens d’être représentés par des élus formés qui possède une vision globale des problématiques lycéennes. Le syndicalis-me lycéen offre une indispensable continuité dans les débats de fond qui structurent la vie des lycéens, afin de construire un vrai projet pour le lycée. Grâce à de grandes campagnes militantes nationales (contre les discriminations par exemple) ou par des actions locales, nous sommes les véritables défenseurs des droits des lycéens.

De même, nous sommes les seuls à pouvoir nous positionner sur le long terme vis-à-vis des réformes qui touchent l’Education Nationale. Cette force et cette représentativité qui rend les organisations lycéennes efficaces posent évidem-ment cette question : à quand la reconnaissance du droit syndical pour les lycéens ?!

Le syndicalisme lycéen, les droits lycéens, la démocratie lycéenne sont les garants de la liberté d’expression et de l’engagement des jeunes. L’UNL affirme que ces principes ne sauraient être respectés si rien n’est fait pour les faciliter : la question des moyens est ici encore une clef du problème. C’est pourquoi, nous demandons que l’élection au CSE se fasse au suffrage universel direct des lycéens, que les organisations lycéennes soient reconnues dans l’ensemble des instances et que le droit syndical soit accordé aux lycéens.

Cependant le manque d’information, d’ambition, de créativité, le conservatisme, le dogmatisme de certains for-

ment également des freins à l’obtention pour les lycéens de droits nouveaux. Cette question est fondamentale dans la for-mation des futurs citoyens de notre pays.

Aller plus loin :

Damien Durand : « Délégué Flash 2010 » CRDP Grenoble RESF, droits des lycéens sans-papiers www.educationsansfrontieres.org Observatoire des pratiques de presse lycéenne : http://www.obs-presse-lyceenne.org

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Ateliers Jeunesse

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Atelier n°1 : Le statut de la jeunesse dans la société

Aujourd'hui, force est de constater que trop peu de jeunes ont la possibilité d'accéder à des responsabilités, que notre société laisse les jeunes en marge. Or les jeunes sont des citoyens à part entière qui doivent pouvoir peser dans les débats qui structurent la vie de notre société.

Donner un statut c’est donner une place réelle dans la cité, c’est accorder une reconnaissance à une partie de la

population. Le statut des jeunes ne peut se construire qu’autour de leur prise d’autonomie. L’autonomie des jeunes est double. D’une part l’autonomie intellectuelle et d’autre part l’autonomie financière.

Sur le plan de l’autonomie intellectuelle le constat est flagrant au lycée. A l’heure actuelle la formation citoyenne

est très faible ce qui ne permet pas toujours la réflexion personnelle et collective au sein de l’établissement scolaire. Ceci laisse de côté une partie des lycéens qui n’ont pas la possibilité d’avoir des débats au sein de leur famille par exemple.

C’est ainsi que les cours d'ECJS doivent prendre toute leur place. Pour cela il est nécessaire d’instaurer un vérita-

ble programme d’ECJS partant de ce qui se passe au lycée (démocratie lycéenne, presse lycéenne…) pour arriver à ce qui se passe dans la société (la démocratie, la république…) avec une épreuve au baccalauréat du type TPE. De plus, l’accès à la culture doit être amplement développé pour ne pas laisser au ban des oubliés les élèves des classes les plus défavorisés.

Sur le plan de l’autonomie financière, le constat est simple : les lycéens dépendent (majoritairement) de leurs

parents, et les étudiants, en voie d’émancipation matérielle vis-à-vis de leur famille, n’arrivent pas toujours à s’en sortir avec les systèmes d’aides sociales et se voient donc dans l’obligation de se salarier et de mener des études en parallèles.

Leur réussite scolaire est alors mise en péril. D’autant plus que les jeunes sont les premières victimes de la crise

économique et sociale avec une hausse du chômage deux fois plus importante que pour le reste de la population. L'égalité des droits est inexistante ou presque et aucune politique publique n’est mise en place pour améliorer la situation présente.

C’est pourquoi, il nous apparait essentiel qu’un statut lycéen encadre la prise en charge du coût global de la scola-

rité de chacun (livres, fournitures scolaires, transports scolaires…) afin que chaque élève puisse être dans les conditions les plus optimales pour réussir son parcours. De plus, nous considérons que les jeunes de 16 – 18 ans sont en capacités de met-tre leur voix dans les débats politiques de notre pays.

Les multiples mouvements lycéens, l’auto-organisation des jeunes comme à l’UNL sont autant d’exemples qui nous

poussent à demander l’abaissement du droit de vote à l’âge de 16ans. De plus, cela permettrai un rééquilibrage du corps électoral garantissant le bon fonctionnement de notre démocratie.

Il faut que notre société prenne en compte les jeunes, et les y intègre en leur confiant des responsabilités. Etre

jeune ne doit pas être un fardeau mais bien une chance, la chance de croire en l'avenir, la chance de pouvoir participer à l'avenir.

Aller plus loin :

Michel Fize : « Livre noir de la jeunesse », Presses de la Renaissance Michel Fize : « Antimanuel d’adolescence », les éditions de l’homme Michel Fize : « L’adolescence pour les Nuls » Cécile Van De Velde : « L'autonomie des jeunes adultes, une affaire d'état ? Des politiques publiques aux cultures

familiales en Europe » Cécile Van de Velde : « Devenir adulte: sociologie comparée de la jeunesse en Europe », Presses universitaires de

France

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Atelier n°2 : École sans racisme

L’Ecole est un pilier de la société. Elle se doit ainsi de faire passer les valeurs de la République, particulièrement celle de l’égalité. Ainsi, toutes formes de discriminations sont à combattre. Ce combat est vaste : discriminations physiques (handicap physique et/ou mental), discriminations vis à vis de l’âge au quotidien, discriminations de genre (sexisme), dis-criminations ethniques et d’autres encore.

Les discriminations sont toujours fortes dans notre société bien que certain prétendent le contraire. En effet, on constate, par exemple, que l’orientation sexuelle est toujours source de violences envers les personnes considérées comme « déviantes » mais également violences envers soi-même (un suicide sur deux chez les jeunes est du à l’orientation sexuel-le).

C’est pourquoi, nous nous devons d’interpeller l’ensemble des citoyens vis à vis de ces problèmes, leur en faire

prendre conscience et pouvoir créer le rapport de force nécessaire à l’évolution des mœurs. Si le jeune n’avait pas senti peser sur lui les regards, les moqueries, n’aurait-il pas mieux vécu sa différence ?

C’est ainsi que le combat doit être mener sur tous les fronts, sur toutes les discriminations : celles qui sont basées

sur la couleur de peau, sur l’accent, sur le sexe, sur le point de vue religieux, politique, philosophique… Dans ce cadre, force est de constater que le racisme est encore trop important dans nos établissements. En effet, les violences envers les élèves d’origines étrangères sont nombreuses. Souvent liées à la couleur de peau, à l’accent ou à un signe distinctif, les violences sont, le plus souvent, le fait de groupes plus ou moins organisés. Les cimetières juifs ou musulmans, par exemple, profanés par des croix gammées, mais aussi les préjugés très cou-rants, sont autant d’exemples qui montrent l’ampleur du phénomène. En ce sens, la progression du front national aux élections régionales de mars 2010 marque une fois encore les relents extrémistes en période de crise. La faute est toujours simple à rejeter sur l’autre, l’étranger, celui qui n’est pas comme les autres… Cette montée du FN est en partie du au débat immonde lancé par Éric Besson sur l’identité nationale en novembre 2009 ainsi qu’à la politique mené par Sarkozy et son gouvernement d’expulsion de sans papiers depuis 2007.

Ainsi la lutte contre les dérives d’extrêmes droites, racistes, xénophobes… est plus que d’actualité. Les interven-tions en milieu scolaire doivent se multiplier afin de faire prendre conscience aux jeunes des enjeux et des conséquences de ces pensées. L’éducation au respect de l’autre apparait plus que jamais nécessaire pour garantir la cohésion de notre modèle de société. De plus, l’éducation est un droit. Chaque lycéen, étudiant est libre d’étudier en France. Contrairement au fait avéré par la constitution de la 5ème République, le gouvernement a mis en place une politique de quota qui expulse chaque an-née des milliers de lycéens, étudiants et travailleurs sans papiers. Ils sont ici pour étudier, pour travailler, certaines fois depuis plusieurs années, ils doivent donc avoir le droit de rester. Le combat de l’UNL au côté d’organisations comme RESF ou Léo Lagrange parait essentiel pour lutter contre le racis-me à l’école, contre les expulsions de lycéens sans papiers, contre l’extrême droite…

D’autant plus que les discriminations sont aussi source d’échec scolaire. L’élève exclu de groupe ne trouve pas sa place à l’école et ne réussi souvent pas sur le plan scolaire. Lutter contre le racisme, c’est lutter pour l’émergence d’une école sans discriminations. C’est à dire lutter pour une Ecole qui se donne l’ambition de l’égalité, de la solidarité et qui donne à chacun le droit à la réussite. L’information et la formation des lycéens et du personnel éducatif ainsi que l’appren-tissage de la citoyenneté est indispensable pour l’émergence d’une société plus juste, plus ouverte et plus solidaire. Aller plus loin :

Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) : http://www.educationsansfrontieres.org/ Alain Serres, Mouloud Aounit, Chérifa Benabdessadok et Laurent Canat : « Le grand livre contre le racisme. » Edi-

tions Rue du Monde, Paris, 1999 Michel Prum : « Exclure au nom de la race », Editions Syllepses Film de Tony Kaye : « American History X », sortie en 1999

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Ateliers Jeunesse

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Atelier n°3 : Le sexisme à l’école

Le sexisme est une discrimination universelle, qui est ancrée dans les mentalités depuis la nuit des temps, et qui touche toutes les classes sociales. Parallèlement il concerne la majorité de la population puisque 52% des êtres humains sont des femmes.

L’égalité homme-femme n’est pas encore une réalité, et si un certain nombre de lois ont fait changer les mentali-

tés et les faits, on ne peut pas aujourd’hui s’en satisfaire. En effet les attaques sont continuelles envers les droits des fem-mes.

Les inégalités sont criantes dans la société, et les chiffres le prouvent. De 20 à 25% d’écart de salaires à poste à

responsabilités égales, 18,5 % des femmes députées, 13 % des femmes maires, 80% des tâches ménagères sont assumées par les femmes, et seuls 3% des hommes prennent des congés paternité. De plus, on sait que les femmes sont victimes de vio-lences quotidiennes, verbales comme physiques. Effectivement, se sont 48000 femmes qui sont violées par an en France, ce qui revient à une femme violée toutes les 10 minutes, et une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Aussi, le droit à disposer de son corps est aujourd’hui menacé avec la fermeture de centres d’IVG dans toute la France. Toutes ces réalités doivent nous convaincre qu’il faut continuer à se battre contre le sexisme, pour une société plus juste.

Le lycée n’est pas un lieu qui fait exception au sexisme, et si la mixité des établissements scolaires a fait progres-

ser les mentalités, on remarque encore trop souvent des comportements sexistes. L’orientation au lycée est un enjeu ma-jeur de l’égalité homme-femme. L’on observe en effet que les garçons sont plus facilement dirigés vers des filières scienti-fiques, plus valorisées par la société, et les filles vers des filières littéraires, qui la confortent dans la construction de sa personnalité « féminine ». Il faut donc que l’orientation soit réellement un choix pour tous, et cela passe par la revalorisa-tion des filières d’une part, et d’autre part, par la formation et la mise en valeur de la lycéenne à l’égal du lycéen, dans la participation orale particulièrement.

Par ailleurs, la question de la laïcité porte celle du droit des femmes. En effet, le voile consacre la femme comme

objet sexuel et non comme une individualité à part entière, politique, sociale et capable, au même titre que les hommes, d’évoluer et de progresser dans l’espace public. Cet outil de la domination masculine a traversé les religions, les âges, les régions du monde. La société patriarcale a utilisé le voile pour marquer les femmes, les inférioriser et les laisser à l’écart, et pire, a parfois réussi à les convaincre qu’elles le faisaient de leur plein gré.

Ainsi, notre syndicat se doit d’être de tous les combats progressistes dans notre société et notamment le combat

féministe. Nous devons nous donner les moyens de porter le féminisme au quotidien, en déconstruisant les mécanismes de domination masculine. Il est essentiel aujourd’hui de défendre au quotidien le droit à l’avortement, le planning familial, un projet de loi contre les violences faites aux femmes, l’égalité salariale, la laïcité. Il nous apparait ainsi nécessaire que cha-que lycéen(ne) ai libre accès à la contraception et que parallèlement un investissement massif soit fait afin d’augmenter le nombre d’infirmières et de médecins scolaires.

Aller plus loin : Osez le féminisme : http://www.osezlefeminisme.fr/

Pierre Bourdieu, « La Domination masculine », Seuil, 1998 Film de Patrick Jean : « La domination masculine », sortie en novembre 2009 Simone de Beauvoir, « le Deuxième sexe », 1949 Vingt sept femmes auteurs, sociologues, engagées, historienne … : « Le féminisme et ses enjeux »

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Atelier n°4 : AMELIORER LA SANTE

Le lycée est une étape clé du passage entre l'adolescence et l'adulte. C'est le moment où l'on change, ou notre corps change. Cette période est souvent sujette à de nombreuses interrogations. C'est pourquoi la question de la santé et du bien être des jeunes est plus qu'éminente. C’est pourquoi il est nécessaire de s’intéresser à la nature de ces besoins et aux solutions à envisager. Les besoins des jeunes sont multiples, mais vitaux : L'Hygiène. En effet, nombreux sont les lycéens qui se plaignent d'un manque d'hygiène dans leurs toilettes, ou dans leurs cantines, alors que de nombreux lycéens s'y rendre. Ce problème peut être d'autant plus grave que cela peut être vecteur de maladies. Equilibre du repas. Plusieurs lycée n'offre pas de repas équilibrés à leurs lycéens, parfois même resservent les même repas à plusieurs reprises durant une même semaine. Outre le fait que cela peut être dangereux pour la santé d'un élève, la can-tine est un lieu de socialisation pour les lycéens, de l'apprentissage du goût, des fruits des légumes, un lieu où l'on apprend à manger équilibré. L'Ecole doit fournir un repas sain et équilibré à tous les lycéens. Accès aux soins. Des frais médicaux trop lourds rendent l'accès, à la santé et aux soins, inégal. Beaucoup de lycéens ne rencontrent jamais de médecin, de dentistes, par manque de moyens. Ecoute active. Beaucoup de lycéens souffrent de ne pas pouvoir parler, s'exprimer sur leurs malaises, rencontrer de psy-chologues. Trouver des solutions aux besoins des jeunes, c’est permettre à tous d’être dans des conditions de santé décente et favora-bles à leur réussite. C’est pourquoi nous demandons : Une infirmière formée ainsi que d'un psychologue, à plein temps pour permettre à tout les lycéens d'accéder facilement à la Santé et privilégier ainsi leur bien être, dans tous les établissements. Leur rôle étant d’être à l'écoute de tous les jeu-nes et de répondre aux difficultés auxquelles ils doivent faire face.

• Prise en charge des coûts de santé à travers des chèques Santé. Pour que l'argent ne soit plus un critère discriminant d'accès aux soins.

• Création d’un Service Public de la Restauration Scolaire dont le prix serait harmonisé : prix maximum raisonnable et des tarifs dégressifs selon les revenus des parents. Le système de restauration scolaire fait partie intégrante de l’école. Cette mesure serait tout à fait légitime, pour la santé, le bien être de tous mais surtout pour garantir l’accès égal à l’édu-cation.

Lancer, dans chaque région, des campagnes de prévention sur les risques que peuvent rencontrer les jeunes au quoti-dien : conduites à risque, alcool, tabac, drogue, IST….

En effet, trop peu de moyens sont engagés dans les établissements en matière de prévention, de disponibilité de per-sonnel, et d'accompagnement des élèves en difficultés. Investir dans la santé, c'est faire le choix d’une jeunesse qui a tous les outils en main pour pouvoir s’émanciper au sein de notre société.

Aller plus loin :

Prenez une Prév’box pour vous protéger : http://www.lmde.com/

LMDE : Enquête Nationale sur la Santé des Étudiants

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Atelier Jeunesse

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Atelier n°5 : La laïcité au lycée, outil pour l’émancipation individuelle

« La laïcité a souffert du fait qu’elle semblait acquise, comme l’est l’école publique. » Henri Pena Ruiz Depuis plusieurs années, la droite multiplie les attaques contre la laïcité, pilier non seulement de l'école mais aussi de l'égalité républicaine.

Tout d'abord, l'ensemble des mesures relatives à l'éducation visent clairement à favoriser les établissements privés au détriment de ceux du public : postes au concours en augmentation pour les CAFEP (privé) de 132% pour la rentrée 2010 et en baisse de 0.5% pour le secteur Public, 10 milliards d'euros publics accordés aux établissements privés…

L'état se désengage peu à peu de l'école publique pour justifier le recours au privé (souvent confessionnel). Ces

politique sont d'ailleurs illustrées très concrètement par la loi Carle, votée en Septembre 2009, qui oblige les mairies à fi-nancer des écoles privées d'autres communes si leurs résidents ont choisi d'y scolariser leurs enfants. On assiste ainsi à une parité de financement des établissements élémentaire privés et publics. Ces politiques budgétaires sont renforcées par les dérives de N. Sarkozy qui, dans son discours de Latran, énonçait une politique de « laïcité positive », tout en affirmant que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ». Par l'expression « laïcité positive », Sarkozy affirmait son attachement aux « racines chrétiennes » de la France et remettait en cause le fait que la loi de 1905 (séparation de l'Église et de l'État) était un texte de « liberté et de tolérance ». Cette notion de « laïcité positive » n'est donc en réalité qu'un affaiblissement de la laïcité.

Preuve en est de la nomination dans le 1er gouvernement de N. Sarkozy de Christine Boutin, conseillère au Vati-can. De même, B. Kouchner, ministre des affaires étrangères, a signé fin 2008 un accord entre la France et le Vatican dans le domaine de l'enseignement supérieur. Cet accord permet au Vatican de donner l'autorisation à des établissements privés du territoire français de délivrer des diplômes d'état.

Enfin, la création du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) et plus généralement la volonté de l'État français

d'organiser la religion musulmane, participent encore au renforcement des liens entre l'État et les religions. Les mesures du gouvernement marquent une vision de la société conçue comme une addition de communautés reli-gieuses, dans le moule desquelles chaque individu doit se fondre.

Cette politique relève d'une volonté d'opposer les citoyens en différentes catégories, différentes communautés : jeunes contre vieux, salariés du privé contre fonctionnaires, etc. Ainsi que les individus de différentes religions.

Un exemple des plus récents est l'organisation du débat sur l'Identité Nationale, qui a été conçu par le gouverne-ment pour stigmatiser les étrangers et les français musulmans et qui a permis l'expression de dérives d'extrême droite. A l'opposé, nous défendons une vision de la société qui permet l'émancipation de chacun et le vivre ensemble. L'outil principal en est la laïcité. En effet, la laïcité permet l'égal traitement de toutes les croyances et convictions. Elle n'est pas contre les religions, mais, en refusant qu'une ou plusieurs religions acquièrent une place prépondérante dans l'espace pu-blic, elle permet de garantir à chaque individu une liberté dans le choix de ses convictions.

La laïcité est ainsi un des fondements de l'école républicaine, ouverte à tous, quelques soient leurs origines, convictions religieuses ou philosophiques. Elle permet aux lycéens de dépasser leurs origines communautaires pour se pré-parer au vivre ensemble, en favorisant l'apprentissage de valeurs communes et l'enrichissement mutuel par la reconnaissan-ce des différences. Pour permettre le respect et la pérennité de la laïcité, l'État doit tout d'abord arrêter sa politique de restrictions budgétaires drastiques dans l'Education Nationale. De plus, il doit investir réellement dans le système éducatif public par l'embauche de personnels d'enseignement et d'encadrement, et avec l'apport de suffisamment de moyens financiers.

Par ailleurs, nous réclamons l'abrogation de la loi Carle et au delà, l’arrêt du financement public d'établissements privés et confessionnels.

Enfin, nous rappelons la nécessité d'une vraie distinction entre État et Religions à savoir l'arrêt de politiques spéci-

fiques à chaque religion : CFCM, « racines chrétiennes » de la France etc. Aller plus loin :

Pétition pour l’école publique : www.appelpourlecolepublique.fr Henry Pena Ruiz : « La Laïcité pour l'égalité » Fayard, Mille et une nuits (2001) Henry Pena Ruiz : « Qu'est-ce que la laïcité ? » Gallimard, collection Folio actuel (2003)

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Atelier n°6 : « Lutter au quotidien contre les phobies LGBT afin de ga-rantir l’égalité des droits.»

Les LGBT phobies (acronyme de « Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transsexuels ») sont un problème majeur dans les lycées. Le phénomène est toujours important et la lutte contre ces phobies est plus que jamais nécessaire pour une vérita-ble égalité des droits au lycée et dans la société.

Il est notamment important de préciser, bien que la question LGBT soit largement plus vaste, que l'homo-sexualité n'est plus un délit en France seulement depuis 1982.

Malgré une rencontre infructueuse entre le ministre de l'éducation nationale, l'Inter LGBT, l'association CONTACT et SOS Homophobie il est important de remarquer que deux circulaires du ministère citent la lutte contre l'homophobie comme les 10 priorités de la rentrée 2008-2009, 2009-2010.

Malgré tout, le constat est frappant : un jeune sur deux tente de suicider en raison de son orientation sexuelle. Les lycéens LGBT sont de plus en plus victimes d’agressions, d’insultes, de menaces quotidiennes. Il n’est en effet pas rare d’entendre « pédé », « tapette »… dans les cours de recréation. Le ministère a beau avoir mis en place une ligne AZUR et lancé une campagne de prévention, les moyens sont encore trop faibles afin de faire véritablement évoluer les mœurs sur ce sujet.

En effet, aucun personnel de l'éducation n’est formé à la lutte contre les phobies LGBT et à l'écoute des élèves en difficulté. Les élèves n’osent pas en parler lorsque qu'ils sont en difficulté à leurs CPE ou professeurs.

C’est pourquoi nous jugeons nécessaire qu’il y ai des créations de postes de psychologues dans chaque lycée ainsi qu’une équipe d'aide d'urgence dans chaque académie afin d'aider le plus rapidement un ou une jeune en souffrance.

De plus, comme pour toutes les autres discriminations, des Interventions en Milieu Scolaires doivent être bien plus fréquentes afin de sensibiliser les jeunes sur cette question, et les campagnes de préventions doivent s’étendre aux collè-ges.

C’est dans ce sens que l’UNL s’engage au sein du « Collectif Éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire », de « l’Inter LGBT », que nous participons à la marche des fiertés chaque année et que nous défendons les lycéens LGBT victimes de discriminations.

Il est essentiel de faire évoluer les mœurs, encore trop conservatrices, de notre société. Assurer l’égalité des droits entre l’ensemble des élèves, l’ensemble des citoyens c’est la garantie de l’émancipation et de l’insertion sociale de tous.

Aller plus loin : Collectif d’organisation avec le concours de l’UNL : « Le respect c’est mutuel-le » Inter LGBT : http://www.inter-lgbt.org/

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