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Vladimir Cuells / Catalogue 2011

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catalogue 2011 de Vladimir Cruells

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Vladimir Cruells

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Je suis né au Chili en 1971. A mes deux ans, ma mère, artiste communiste, m’a pris sous son bras et m’a embarqué sur un bateau pour fuir. A mes trois ans, après un bref passage par l’Espagne, je me retrouve aux « Ruffins » à Montreuil. Les années passent, et nous, nous passons d’un quartier populaire à un autre. Ma formation sera celle du « quartier », celle de ces identités multiples qui tentent de s’organiser pour changer le monde.

Mes premières œuvres seront des graffitis réclamant la libération de Nelson Mandela. Et puis, les rencontres m’amènent à travailler la peinture et la gravure. C’est au contact de l’engagement politique que je vais peu à peu créer des installations. Un autre monde est possible et le monde est à moi : de Gaza à Porto Alegre, de Stockholm à Santiago, de Rio à La Havane, ma création divague et revient chargée d’histoires. Mon travail est contemporain d’un monde d’inégalités, d’injustices, de rages, d’aberrations, de rires ironiques pour conjurer le mauvais sort et, dans l’interstice, d’espoirs et de joies.

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« Swing, Swung, Swung »Installation, performance et vidéo ( 2’23 ) — 2010

Dans cette installation, comme dans de nombreuses pièces, l’artiste utilise un objet familier de l’enfance et le transforme en une arme de combat, propre à percer un mur. Cette installation-performance en trois temps (une balançoire devant un mur entaillé par les coups répétitifs de la buttée, une performance au cours de laquelle le mur a été percé à coups de massue, un dispositif vidéo permettant de visualiser le public se balançant et traversant le mur grâce à la balançoire) revisite à sa manière les thèmes fétiches de l’artiste : un état de fait cynique, la lutte et l’utopie en acte, demain en germe.

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Une mini-boule à facettes placée dans un panneau de sortie se met en mouvement en même temps qu’un morceau de techno du groupe de Detroit « Underground Resistance ». Le titre de la pièce, « The Final Frontier », leur est d’ailleurs emprunté. Quel sens donner à cette fête impromptue ?

A quoi nous ramène cette image d’une « grosse teuf » dans un panneau incitant à la sortie ? Quelle sortie pourrait-on donc fêter de la sorte ? Une sortie de territoire ? Une reconduite à la frontière, une de plus ? Le contexte dans lequel naît la pièce n’est évidemment pas innocent et la question du traitement néo-colonial de l’immigration affleure une fois de plus dans l’oeuvre de Vladimir Cruells.

Mais par la référence à Underground Resistance, l’artiste nous suggère aussi, dans cette histoire contemporaine sombre, de tendre l’oreille et d’interroger les zones d’ombres: au bout du bout de la chaine des relégations affichées, reste la création. Là-bas, au loin, à cette frontière ultime, il y a ces migrants, petits-enfants de migrants qui écrivent une histoire de la résistance souterraine.

« The Final Frontier »Installation et captation ( 2’55 ) — 2010

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Dans la pénombre d’une lumière réagissant aux cris, une série de cinq photos dévoile son objet commun: trois enfants mimant des manifestants derrière une barrière Vauban à leur échelle. Dans un contexte de répression et de fantasme sécuritaire croissant, l’image ne ferait qu’à moitié sourire si la joie et la jubilation de ses enfants ne nous ramenaient pas à une irrépressible envie d’enjamber les interdits et de défier l’autorité. Clin d’oeil amusé à Philippe Pareno et à sa manifestation d’enfants, cette installation met le spectateur en position de retrouver de la voix aux côtés des « Sans-voix ».

« Résister à l’irresistible »Installation, performance et captation ( 2’37 ) — 2010

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« Barrières»Installation et photos (120 x 50 cm) — 2010

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Conçue pour l’appel à projet RISK à l’occasion de l’inauguration du Beaubourg-Metz, « Animal Social Club » se compose d’une série de photographies représentant des animaux en plastique pour enfant se murmurant des paroles secrètes à l’oreille et d’une vidéo où ces mêmes animaux se mettent à retrouver le mouvement dans un étrange ballet. C’est à un complot que l’on assiste, un complot animalier pour se révolter contre la puissance dominante : l’homme et son idéal prométhéen, au temps des catastrophes.

« Animal Social Club »Photos, installation (100 x 250 cm) et vidéo (1’39) — 2010

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En 2010, la figure de Mohammed Ali fait son apparition dans l’oeuvre de Vladimir Cruells à travers deux projets. L’un, in situ, répond à une commande de la ville de Fontenay-sous-Bois de s’emparer d’un mur en béton au coeur d’un quartier populaire. Au fur et à mesure des jours, parfois en réaction à l’actualité, l’artiste y colle les photos ou images de (super) héros populaires: Spiderman, Robin des Bois, Wonderwoman, Emiliano Zapata, Billie Holiday, le sous-commandant Marcos, catcheurs et catcheuses en action, Totoro, Mf Doom, enfants de Palestine et des favelas de Rio, Nelson Mandela, Maradonna, Louise Bourgeois et Mohammed Ali.

L’autre création est une installation murale composée de magnets sur lesquels sont imprimées des photos d’hommes anonymes. Leur point commun ? Ils s’appellent tous Mohammed Ali et leur photo est recensée sur internet. Chaque image est imprimée à sa taille réelle, telle qu’elle a été glanée sur la toile.

A travers ces deux oeuvres, Vladimir Cruells nous ballade parmi ces figures mythiques, qui ont fait son parcours et dont Mohammed Ali devient l’emblème. Avec elles, il trace le sillon d’une mémoire dissidente et active. Hommage à ces figures multiples qui révolutionnent nos vies et rendent prégnante la création d’une fabulation collective : « Float like a butterfly, sting like a bee! ».

« Ali Family »Carton d’invitation — 2010

« Mohammed Google Ali »Magnets tous formats (175 pièces) — 2010

« Float like a Butterfly... »Collage mural (1500 x 350 cm) — 2010

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Hommage aux deux stars, Pina Bausch et Michael Jackson mortes à quelques jours d’intervalle. Culture pop vs élégance et humour aristocratique ? Science-fiction, revenants, frayeur adolescente du samedi soir vs robes longues, finesse des lignes, Ophélie, sens du tragique ? Pourtant quoi de plus pop que les histoires de « je t’aime moi non plus », les danses à la queue leu leu, les gestes répétés à l’unisson et en cadence, façon macarena, les filles aux talons hauts qui se cassent, la cigarette au bec, le public qui ovationne ? Dans Pina Jackson, Dominique Mercy danse sur Thriller, ou plutôt le corps de Dominique produit la musique, la note, le beat, plus de doute, c’est un danseur pop, il rayonne en animal de scène, et la musique de Michael Jackson, quant à elle, se teinte d’évanescence, aimante de petites bulles, se race, champagne !

« Pina Jackson »Installation (vidéo, 3’14) — 2010

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Derrière une vitre, quelqu’un est cou-ché sur un lit. Il respire. Autour, les détails d’un décor signalent l’hôpital. Un pot de fleurs. Une table avec un plateau-repas. Perfusion et goutte à goutte. D’autres objets se devinent en ombres chinoises. Quelque chose pèse. Une attente. Alors vous parlez à voix basse. Qui sait s’il dort en paix ? Car peu à peu la chambre s’anime. Un tigre apparaît, va et vient, prêt à bon-dir. Des enfants s’agitent. La chambre devient cage, manège, boite à musi-que, tir aux pigeons. Le personnage reste de marbre. Les enfants sont pro-jetés contre les parois. Des cris, des voix déchirent l’espace. Arrêt/marche. Accélération/décélération. Retour au calme. Cycle. Le personnage reste de marbre.

Le mannequin qui respire par l’ar-tifice de l’électricité est le fils de la belle endormie du cabinet du docteur Spitzner, qui enchanta les surréalis-tes. Un fils monstrueux, car chacun a reconnu l’homme de Sabra et Cha-tila. Vladimir Cruells, une fois encore, après « Les pantalons », construit une énigme. Ces visions émanent-elles du dormeur ? Dans ce cas, elles seraient son cauchemar, son remords, son châtiment. Les revenants autour de Macbeth, l’œil de Caïn. Sont-elles les visions d’horreur déclenchées par ce personnage chez le spectateur ? Pes-tilence autour du cadavre, irradiations de la bombe ?

Tout se joue dans la relation homme/machine. Homme entre la vie et la mort, mort-vivant, maintenu « artifi-ciellement », grâce à la machine. Ma-chine fabriquée par un système bien vivant, qui fabrique aussi ce paysage sous surveillance, massacres, enfer-mement, cris. Tout un chacun –même adversaire de l’euthanasie- se deman-de jusqu’à quand va tourner la petite machine. « Surtout ne le réveillez pas » pose la question à une autre échelle : la grosse machine de mort à l’oeuvre en Palestine, jusqu’à quand ?

« Surtout ne le réveillez pas »Photos, installation (300 x 250 cm) et captation — 2008

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Mf Doom, Mad Mike et le sous-commandant M (Le musée). Méfaits du colonialisme. Notamment les inévitables masques africains coupés de leurs histoires, de leur force de vie et d’action. « D’objets pouvoirs », « d’objets actifs », ils se sont transformés en objets morts–décontextualisés.

Que dire du musée de Vladimir Cruells ? D’abord on hésite : détournement d’objets, dédoublement d’objets… les matériaux sont divers, les formes aussi. Portraits, Visages… ils nous regardent.

Ils ont un gardien qui ne ressemble pas à ceux qu’on a l’habitude de trouver dans les musées. Il fait partie de leur monde, sa fonction n’est pas d’éviter le vol ou la détérioration volontaire mais de prendre garde à ce qu’ils ne meurent pas… ce sont des masques.

« Max à la Galeru »Installation (150 pièces) — 2010

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L’installation-monde du Sale Boulot réalisée au Générateur à Gentilly en 2008 creuse l’idée des « mondes multiples ». Oeuvre mécanisée et monumentale, cette installation interroge le monde contemporain et les rapports politiques et sociaux contre et avec lesquels nous créons au quotidien.

Emportés dans une transe créatrice, les hommes se muent en animaux, les animaux prennent en charge leur destin ( et le nôtre ), les jouets d’enfants sont utilisés et détournés. Stigmates d’un monde souterrain auquel nous rattacher, ces objets foisonnent, prennent vie et entrainent le spectateur dans une déambulation jubilatoire, voyage au coeur d’un pays à inventer et d’une histoire à écrire.

« Le Sale Boulot »Installation mécanique (600m2, 40 moteurs) et captation — 2006-2008

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« Mon travail est sale ! Il est entaché, comme les histoires que je manipule ;il est fait parfois très vite, comme on fait, en définitive, un ‘sale boulot’. »

— Vladimir Cruells

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« Vladimir Cruells se considère autodidacte. Lors de son adolescence à Montreuil, très influencé par les contre-cultures notamment le hip-hop, Cruells entame une activité de graffiti. Il se souvient avoir exposer de manière précoce, encore adolescent. À l’aube des années 2000, il traversera diverses expériences artistiques avant de s’orienter vers la réalisation d’installations de grande échelle dans des lieux trouvés pour l’occasion. Vladimir Cruells a conçu des œuvres pour des hangars à l’occasion de festivals (Festival de l’Oh, Val-de-Marne, 2002 / Nuit Blanche Off, Ménilmontant, Paris 2002), ou encore lors de rencontres politiques (Forum Social Européen, Ivry-sur-Seine, 2003).

Marqué par les cultures de la rue, les débats sociaux et politiques, Vladimir Cruells développe depuis une production plastique qu’il fait résonner de problématiques et de sujets aussi divers que les comportements de masse (tourisme, consommation), la Palestine et “les événements” en banlieue de 2005.Vladimir Cruells aime multiplier ses outils de production : sculptures, installations, mécanismes, gravures, etc. Qu’il s’agisse de moteurs nécessaires à la mise en mouvement ou encore de matériaux premiers, une grande part de ses outils est le fruit d’une activité de récupération et de recyclage ; voire de détournement. L’œuvre dans son ensemble déploie ainsi un sens

de l’évocation plus ou moins explicite. Une barrière métallique habituellement utilisée pour l’aménagement provisoire urbain fait l’objet de discrètes modifications pour devenir un objet à l’équilibre précaire et recouvre ainsi une dimension métaphorique. »

— Julien Fronsacq

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Vladimir Cruells54, rue André Tessier - 94120 Fontenay-sous-Bois

[email protected] tél. 06 81 71 82 47

www.vladimircruells.com

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TextesMirabelle Cruells -Thouvenot ( « Je suis né au Chili » — p. 3, 4, 10, 12, 18, 32, 38 ).Sandra Iché ( « Pina Jackson » — p. 22 ).René Gaudy ( « Le cabinet du Dr. Cruells » — p. 24 ).Fabrizio Terranova & Graziella Vella (« How to stop an exploding man, épisode 3 » — p. 28 ).

Crédits vidéo« Swing Swung Swung » — montage : Bruno Tracq, musique : Fan Club Orchestra.« Animal Social Club » — montage : Bruno Tracq, musique : Mstislav Rostropovitch.« Pina Jackson » — montage : Bruno Tracq, captation : Nadir Bouassria.« The Final Frontier » & « Résister à l’irresistible » — captation : Claudia Imbert.« Surtout ne le réveillez pas » — captation : Andrès Montalvan, montage captation : Lorca Renoux.« Le Sale Boulot » — captation : Nadir Bouassria & Annick Hurst, montage captation : Annick Hurst.

Crédits photos Claudia Imbert (p. 1, 7 ,9, 13, 15), A. Salah (p. 8), Tomagnetik (p. 37, 38), Patrick Mourral (p. 41, 42, 43, 44),Vladimir Cruells (p. 10, 11, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 28, 29, 31, 33, 34, 35, 39).

Ah ! si j’avais leurs élytres ...Jean Rouch, Pina Bausch, Mickael Jackson, La Chose, Angela Davis, Sous-Commandant M,Mstislav Rostropovitch, Billie Holiday, Underground Resistance, tous les Mohammed Ali…

Remerciements Eliane Raymond, Mirabelle Cruells-Thouvenot, Clémence Courbot, Evelyne & Philippe Chat, Fabrizio Terranova,Bruno Tracq, Thomas Perissino, Fabienne Auzolle, Claudia Imbert, Sandra Iché, Emiliano, Sanja, Anas, René Gaudy,A.Salah, Patrick Mourral, Tomagnetik, Noëmie Nicolas, Julien Fronsacq, Groupe Laps, Nadir Bouassria, Tarik Chaouach,Andrès Montalvan, Lorca Renoux, Patrick Deby, les enfants de l’école Edouard Vaillant et de l’école Pasteur B.Mr Jean-François Voguet, les services techniques et la direction de la communication de la ville de Fontenay-sous-Bois.

Conception graphique Bruno Tracq, Thomas Perissino, Vladimir Cruells, Fabrizio Terranova.

Graphisme Weird,Cut + Thomas Perissino.

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Ce catalogue a été réalisé à l’occasion de l’exposition « The Final Frontier »à la Maison du Citoyen et de la Vie Associative du 1er au 12 mars 2010.

Toutes les oeuvres présentées dans cet ouvrage ont été réaliséesà l’occasion de la résidence d’artiste soutenue par Fontenay - en - Scènes en 2010,à l’exception du « Sale Boulot » présentée en octobre 2008 au Générateurà Gentilly, avec le soutien de la DRAC Ile - de - France.

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