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L’étude de l’IFDC « Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel » indique que, sur la base de la consommation actuelle, les ressources mondiales en phosphate naturel seront encore disponibles dans un avenir prévisible. Ce rapport, rédigé par le géologue Steven J. Van Kauwenbergh, scientifique principal et chef de l’Initiative pour la recherche et les ressources en phosphate à l’IFDC, contient des informations spécifiques concernant les quantités restantes de phosphate naturel dans les gisements localisés à travers le monde. Pourquoi cette question est-elle si importante ? Le phosphate naturel est la principale source de phosphore - un des trois éléments (avec l’azote et le potassium) qui sont essentiels pour la croissance des plantes. « Rien ne remplace le phosphore dans l’agriculture, ou même dans la vie », affirme Van Kauwenbergh. « Le phosphate naturel est une ressource finie. A un moment donné, les disponibilités en phosphate de la terre peuvent s’épuiser. » Il y eut d’intenses spéculations concernant la baisse de la quantité et de la qualité des réserves de phosphate dans le monde. De nombreuses sources avancent même que la production de phosphate naturel « atteindra son niveau maximal » en 2033-2034 pour diminuer ensuite avec l’épuisement des réserves. Cependant, selon les recherches menées par l’IFDC, rien n’indique que la production de phosphate atteindrait un niveau maximal dans les 20 à 25 prochaines années ni même dans le siècle à venir. Si les taux actuels d’utilisation se maintiennent, les ressources et les réserves de phosphate naturel dans le monde devraient rester longtemps encore facilement utilisables. Puisque le phosphate naturel est une ressource non renouvelable, il faut un effort à l’échelle mondiale pour développer des technologies d’extraction et de traitement du phosphate naturel plus efficaces et utiliser les engrais phosphatés, les autres produits à base de phosphate et les déchets contenant des phosphates avec la plus grande efficience possible tout en gardant les éléments nutritifs inutilisés hors des bassins versants et des océans. Ces mesures permettront de réduire la quantité globale de phosphate naturel utilisée, même si la demande augmente avec le temps. (La suite à la page 4) IFDC Un réseau mondial est nécessaire pour jauger les gisements de phosphate naturel Actualité des travaux et progrès de l’IFDC ARTICLES DE FOND Le Projet PReFER démarre au Rwanda Des membres du Conseil consultatif du VFRC/IFDC participent à la remise du Prix mondial de l’alimentation 2010 La Conférence sur la gouvernance mondiale au Maroc se concentre sur la sécurité alimentaire mondiale Volume 35, No. 4 ISSN 0149-4521 www.ifdc.org Des ressources suffisantes en phosphate naturel sont disponibles pour des années encore

Vol. 35, No. 4 (French)

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Vol. 35, No. 4 (French)

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Page 1: Vol. 35, No. 4 (French)

L’étude de l’IFDC « Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel » indique que, sur la base de la consommation actuelle, les ressources mondiales en phosphate naturel seront encore disponibles dans un avenir prévisible. Ce rapport, rédigé par le géologue Steven J. Van Kauwenbergh, scientifique principal et chef de l’Initiative pour la recherche et les ressources en phosphate à l’IFDC, contient des informations spécifiques concernant les quantités restantes de phosphate naturel dans les gisements localisés à travers le monde.

Pourquoi cette question est-elle si importante ? Le phosphate naturel est la principale source de phosphore - un des trois éléments (avec l’azote et le potassium) qui sont essentiels pour la croissance des plantes. « Rien ne remplace le phosphore dans l’agriculture, ou même dans la vie », affirme Van Kauwenbergh. « Le phosphate naturel est une ressource finie. A un moment donné, les disponibilités en phosphate de la terre peuvent s’épuiser. »

Il y eut d’intenses spéculations concernant la baisse de la quantité et de la qualité des réserves de phosphate dans le monde. De nombreuses sources avancent même que la production de phosphate naturel « atteindra son niveau maximal » en 2033-2034

pour diminuer ensuite avec l’épuisement des réserves. Cependant, selon les recherches menées par l’IFDC, rien n’indique que la production de phosphate atteindrait un niveau maximal dans les 20 à 25 prochaines années ni même dans le siècle à venir. Si les taux actuels d’utilisation se maintiennent, les ressources et les réserves de phosphate naturel dans le monde devraient rester longtemps encore facilement utilisables.

Puisque le phosphate naturel est une ressource non renouvelable, il faut un effort à l’échelle mondiale pour développer des technologies d’extraction et de traitement du phosphate naturel plus efficaces et utiliser les engrais phosphatés, les autres produits à base de phosphate et les déchets contenant des phosphates avec la plus grande efficience possible tout en gardant les éléments nutritifs inutilisés hors des bassins versants et des océans. Ces mesures permettront de réduire la quantité globale de phosphate naturel utilisée, même si la demande augmente avec le temps.

(La suite à la page 4)

IFDC

Un réseau mondial est nécessaire pour jauger les gisements de phosphate naturel

Actualité des travaux et progrès de l’IFDC

ARTICLES DE FOND

Le Projet PReFER démarre au Rwanda

Des membres du Conseil consultatif du VFRC/IFDC participent à la remise du Prix mondial de l’alimentation 2010

La Conférence sur la gouvernance mondiale au Maroc se concentre sur la sécurité alimentaire mondiale

Volume 35, No. 4ISSN 0149-4521www.ifdc.org

Des ressources suffisantes en phosphate naturel sont disponibles pour des années encore

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IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit. Une version électronique est accessible sur le site www.ifdc.org.

L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration international composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par diverses organisations d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et des gouvernements nationaux.

L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole.

DIRECTEUR DE LA REDACTIONScott Mall

REDACTRICE EN CHEFLisa Thigpen

CONTRIBUTIONS deKetline Adodo, Daniya Baisubanova, Clyde Beaver, Courtney Greene, Ishrat Jahan et Jyldyz Niyazalieva

PHOTOGRAPHES Daniya Baisubanova, Heather Gasaway, Jean-Pierre Kisamareet Tom Thompson

CONCEPTION Heather Gasaway

COORDINATION DE PRODUCTION Donna Venable

DISTRIBUTIONJane Goss

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE l’IFDCM. Peter McPherson (Etats-Unis), Président du ConseilGerard J. Doornbos (Pays Bas), Vice-présidentMargaret Catley-Carlson (Canada)Soumaïla Cisse (Mali)John B. Hardman (Etats-Unis)Osamu Ito (Japon)Agnès M. Kalibata (Rwanda)Patrick J. Murphy (Etats-Unis)Mortimer Hugh Neufville (Etats-Unis)Rhoda Peace Paix Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

PRÉSIDENT - DIRECTEUR GENERAL DE l’IFDCAmit H. Roy - membre de plein droit

SECCRETAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE DE l’IFDCVincent McAlister - membre de plein droit

IFDC

Divisions de l’IFDC : Eurasie (EAD) Afrique de l’Est et Afrique australe (ESAFD) Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest (NWAFD) Recherche et

Développement (RDD) Sigles : PPE (placement profond de l’engrais) kg (kilogramme) PPU (placement profond de l’urée) USAID (Agence des Etats-

Unis pour le développement international) VFRC (centre virtuel de recherche sur les engrais)

Un système d’engrais révolutionne la riziculture au Bangladesh

Nouveaux projets de la Division EADAccélérer l’amélioration de la productivité de l’agriculture (AAPI) Le projet Accélérer l’amélioration de la productivité de l’agriculture – Accelerating Agriculture Productivity Improvement (AAPI) est une intervention de cinq ans qui a été conçue pour renforcer et réorienter les systèmes de production agricole au Bangladesh. Les buts du projet sont d’améliorer la sécurité alimentaire et d’accélérer la croissance des revenus dans les zones rurales en augmentant la productivité agricole sur une base durable. L’AAPI met l’accent sur la diffusion de technologies et le développement de systèmes d’appui pour assurer la durabilité. La principale technologie est celle du placement profond d’engrais (PPE), qui est appropriée pour la production du riz. Dans une moindre mesure, l’AAPI appuiera la diffusion d’une technologie de gestion de l’utilisation de l’eau connue sous le nom : Alternate Wetting and Drying (AWD). La stratégie du projet inclut une collaboration étroite avec les principales parties prenantes dont le Ministère de l’Agriculture et le Département de la vulgarisation agricole du Bangladesh. Le projet lancé le 1er octobre 2010 est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).

Projet de suivi du développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan Le projet de développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan - Kyrgyzstan Agro-Input Enterprise Development II (KAED II) 2008-2010 a démontré comment une réponse à la crise alimentaire de 2008 axée sur le marché et le secteur privé pouvait apporter un appui efficace et rentable aux agriculteurs avec les incitations nécessaires et la base pour une production et des revenus accrus. Dans le cadre du KAED II, l’USAID a fourni une aide d’urgence en finançant des variétés améliorées de semences, des aliments du bétail et des engrais qui ont été distribués par le secteur privé, à des prix subventionnés. Le projet de suivi aidera 20 000 producteurs à cultiver des variétés améliorées de blé et 80 000 autres à adopter de meilleures pratiques d’agriculture et d’élevage. L’USAID finance ce projet qui sera mis en oeuvre de 2010 à 2012.

Projet de développement économique local du Kirghizistan (KLDP) Comme un composant du projet de suivi du développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan, le Projet de développement économique local du Kirghizistan - Kyrgyzstan Local Economic Development Project (KLDP) stimulera une croissance agroéconomique rapide, diversifiée et durable, à l’échelle locale, par des avancées dans l’environnement des investissements et des affaires au Kirghizistan. Le projet augmentera les finances municipales et l’investissement de capitaux et améliorera la compétitivité des secteurs ayant le plus fort potentiel économique, spécifiquement l’agriculture et l’agroalimentaire. Il permettra d’améliorer l’éducation des travailleurs, de diffuser les meilleures pratiques et de mettre en oeuvre les réformes économiques et administratives à l’échelle nationale. Le KLDP est financé par l’USAID.

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Un système d’engrais révolutionne la riziculture au Bangladesh

EAD

[Cet article a paru la première fois dans le numéro d’octobre 2010 du magazine FRONTLINES de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Les informations ont été fournies par Ishrat Jahan, représentant résident de l’IFDC et chef d’équipe au Bangladesh, et édité par Mark Visocky, directeur adjoint du bureau de l’USAID/Dhaka.]

VILLAGE de KASHIPUR, Bangladesh - Jahangir Howlader s’en souvient comme d’hier. En 2007, le cyclone Sidr balaya la région rizicole du sud du Bangladesh, dévastant ses cultures et celles de sa famille, voisins et amis. Ses jardins potagers furent emportés, de grands arbres utilisés pour le bois de construction furent déracinés et sa maison gravement endommagée.

« Après le cyclone Sidr, quand je vis qu’il ne me restait plus aucune culture dans mon champ, je pensais que ma vie était finie », dit Howlader. Le riz joue un rôle central dans la sécurité alimentaire et comme source de revenu pour les petits agriculteurs du Bangladesh.

Paradoxalement, la dévastation provoquée par ce cyclone a ouvert les yeux et l’esprit de Howlader sur une façon nouvelle et plus rentable de pratiquer la riziculture.

Howlader reçut la visite d’une équipe de vulgarisateurs de l’IFDC, venus promouvoir une méthode de fertilisation : le placement profond de l’urée (PPU). L’USAID, l’IFDC et des agriculteurs bangladais transmettent cette technologie aux petits riziculteurs dans le cadre de la nouvelle initiative Feed the Future de l’USAID, qui appelle à une action collective mondiale pour le développement agricole et la sécurité alimentaire. Le but est d’atteindre deux millions d’agriculteurs bangladais dans cinq ans et d’augmenter les rendements de riz de 67 pour cent.

Suivant cette méthode, les agriculteurs placent une mini briquette appelée Guti, près des racines des plants de riz, au lieu d’épandre l’urée à la volée à la surface du sol, qui est la méthode conventionnelle. Le Guti, qui est de la taille d’une boule de naphtaline, libère lentement l’azote tout au long de la saison de croissance du riz.

Cette technologie permet une meilleure absorption et une meilleure efficience des engrais tout en réduisant le ruissellement. Elle permet également de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Une seule application de briquettes de Guti est nécessaire, en comparaison de trois applications d’engrais avec la méthode conventionnelle.

Après avoir écouté les vulgarisateurs, Howlader décida d’essayer la méthode de PPU. A sa surprise, ses rendements agricoles augmentèrent de 25 pour cent - et il épargna de l’argent sur les engrais qui sont des produits coûteux.

Depuis, Howlader s’applique à répandre la bonne nouvelle concernant les engrais Guti parmi ses voisins. Il a accueilli une journée agricole pour promouvoir la technologie auprès des agriculteurs et des conseillers agricoles locaux. La plupart des agriculteurs de sa région emploient maintenant le PPU dans leurs propres champs et obtiennent de meilleurs rendements. Ils préservent également l’environnement des effets néfastes de la pollution et des gaz à effet de serre. Ils ont aussi permis au gouvernement d’économiser, à ce jour, 1,4 million de dollars US sur les subventions d’engrais.

En deux ans, ce projet appuyé par l’USAID a touché plus de 400 000 agriculteurs. Avec l’utilisation des briquettes de PPU, l’économie d’engrais peut atteindre 40 pour cent, et les rendements augmenter jusqu’à qu’une tonne par hectare, entraînant des bénéfices additionnels d’au moins 200 dollars US par hectare.

Ce qui se présentait comme une situation désespérée après le cyclone Sidr a permis à Howlader de renaître à la vie. Il est devenu « un leader agricole » dans sa propre communauté, enthousiaste à partager ses connaissances avec d’autres, particulièrement les femmes pour qu’elles puissent devenir socialement indépendantes. Sa ferme a maintenant un parc d’élevage et un étang de pisciculture : des investissements rendus possibles par le revenu accru obtenu grâce à un produit de la taille d’une boule de naphtaline.

« Je ne peux pas donner de l’argent à d’autres, mais je peux leur donner de bons conseils pour les aider à augmenter leur production. Ces conseils profiteront à d’autres agriculteurs maintenant et à l’avenir. Peut-être qu’ils se souviendront de moi et de mon nom en les mettant en pratique », a dit Howlader.

Photo : Jahangir Howlader, un agriculteur bangladais exprime sa gratitude envers l’USAID et l’IFDC pour l’avoir aidé à refaire sa vie après le cyclone Sidr.

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Exemple de succès IFDC/USAID : De nouvelles technologies augmentent les profits

« L’USAID et l’IFDC m’ont aidé à doubler mon revenu ! Je cultive maintenant un maïs de très grande qualité », a déclaré Sabira Jumabaeva, un agriculteur qui a bénéficié de l’appui du Projet de développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan - Kyrgyzstan Agro-Input Enterprise Development II (KAED II) de l’USAID mis en oeuvre par l’IFDC.

Jumabaeva gère une exploitation familiale au sud du Kirghizistan. Elle cultive des pommes de terre et du maïs primeurs sur 0,7 hectare. Elle cultivait auparavant des variétés locales de maïs qui donnaient de faibles rendements - environ trois à quatre tonnes.

A cause des troubles qu’a connus la ville d’Osh en juin 2010, beaucoup d’agriculteurs au Kirghizistan du Sud n’ont pas eu accès aux intrants agricoles. Jumabaeva fait partie des nombreux agriculteurs qui ont été choisis pour recevoir l’appui du projet KAED II. La société suisse de semences Pioneer Switzerland a fait don de 20 tonnes de semences de maïs hybride de haute qualité (évaluées à USA 104 000 dollars US) par l’intermédiaire de Global Development Alliance et le Groupe Eurasie du Kirghizistan. Seize tonnes de semences ont été distribuées au nord du Kirghizistan et quatre tonnes au sud du Kirghizistan.

La semence de maïs hybride convenait pour la culture après la récolte de blé (fin juin). C’est la première fois que cette nouvelle technologie a été employée au Kirghizistan. La semence hybride a permis aux producteurs d’augmenter l’efficience de l’utilisation du sol en moissonnant deux cultures en une saison, d’améliorer l’approvisionnement en aliments pour le bétail et d’accroître les revenus agricoles.

Le projet a utilisé des points de vente du secteur privé pour la distribution ; et les semences étaient livrées gratuitement aux bénéficiaires dans un délai d’une semaine. Environ 2 000 agriculteurs au nord et 800 agriculteurs au sud ont tiré profit de cette intervention. De plus le projet a confectionné et distribué des dépliants publicitaires, conduit des séminaires, produit et

diffusé un documentaire vidéo de dix minutes pour montrer aux agriculteurs comment appliquer correctement les techniques de culture adaptées aux variétés de maïs hybride à haut rendement. Les semences et la nouvelle technologie ont permis d’augmenter les rendements agricoles et d’améliorer les retours économiques.

Jumabaeva est heureuse des résultats obtenus dans son champ. « Cette année j’ai récolté 15 tonnes de maïs. C’est le plus grand rendement jamais obtenu dans mon champ. » Elle prévoit d’acheter des engrais composés modernes pour la campagne du printemps. « Je réalise maintenant que l’utilisation d’intrants agricoles de qualité est cruciale pour obtenir de hauts rendements. Cette expérience m’a aidé à comprendre l’importance des semences de qualité et des nouvelles techniques culturales. »

Sabira Jumabaeva a récolté 15 tonnes de maïs dans son champ cette année grâce une nouvelle technologie de semences.

Des ressources suffisantes en phosphate naturel L’IFDC conduit des recherches en vue d’augmenter l’efficience des engrais phosphatés et des engrais azotés. La plupart des engrais phosphatés ont été conçus pour être utilisés sous des climats tempérés, et leur efficience diminue sous les climats tropicaux et subtropicaux. L’IFDC cherche des méthodes d’application directe des phosphates naturels aux cultures ou avec un traitement minimal. Cela permettrait d’augmenter la quantité de phosphate absorbée par les cultures tout en réduisant la quantité de phosphate naturel perdue pendant le traitement et la quantité d’éléments nutritifs qui se perd dans l’environnement.

Un composant essentiel de ce rapport est la recommandation qu’un réseau international et pluridisciplinaire soit établi pour mettre à jour régulièrement une base de données nouvelle et améliorée concernant les gisements de phosphate dans le monde. Cette étude de l’IFDC fait une estimation préliminaire des réserves et des ressources mondiales sur la base des informations les plus

exactes généralement disponibles. Selon Van Kauwenbergh, pour une évaluation plus détaillée et plus précise il faut un effort de collaboration de la part de multiples acteurs : les producteurs de phosphate naturel, les organismes gouvernementaux, les organisations internationales, le milieu universitaire et d’autres parties prenantes.

Des exemplaires de l’étude « Ressources et réserves mondiales de phosphate naturel » peuvent être commandées à partir du site Web de l’IFDC (www.ifdc.org). Cliquez sur Média/information, puis Publications, puis Publications for sale et ensuite Technical Bulletins. C’est le bulletin technique 75.

(Suite de la Page 1)

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Le Rwanda est un pays très peuplé dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale. L’agriculture représente 40 pour cent du produit intérieur brut du Rwanda et emploie 80 pour cent de sa main-d’oeuvre. Par conséquent, la performance du secteur agricole a un puissant impact sur l’économie globale du pays.

L’utilisation accrue des engrais organiques et inorganiques et d’autres intrants de production est nécessaire pour accroître les rendements agricoles et maintenir la sécurité alimentaire au Rwanda. Cependant, l’utilisation de l’engrais pour augmenter les rendements agricoles est encore à ses débuts.

Le gouvernement rwandais a obtenu l’appui de l’IFDC pour le passage de l’approvisionnement par le secteur public à la distribution des engrais par le secteur privé. La privatisation du système d’importation et de distribution des engrais du Rwanda – Privatization of Rwanda’s Fertilizer Import and Distribution System – (PReFER) est un projet de cinq ans (2010-2015) financé par l’USAID et mis en œuvre par l’IFDC.

« L’USAID et l’IFDC apportent un appui technique et commercial par le biais des programmes de formation de PReFER pour développer et professionnaliser les importateurs et les distributeurs d’engrais au Rwanda. Ceci créera un environnement favorable aux investissements privés dans le secteur, en collaboration avec le gouvernement », a expliqué Martin Drevon, chef de partie de PReFER. Drevon a travaillé pendant plus de douze ans comme directeur commercial pour l’Afrique de la société d’engrais Yara.

Un système d’approvisionnement et de distribution des engrais conforme au marché s’accorde avec la stratégie de développement adoptée par le gouvernement rwandais. L’IFDC identifie les politiques susceptibles de soutenir la participation du secteur privé au marché des engrais et contribue au développement d’un système d’approvisionnement durable. Cet effort peut stimuler la demande d’engrais et faire avancer les objectifs du projet par l’intensification de l’agriculture et le développement du marché des produits agricoles. Une activité importante est le développement d’un centre d’incubation d’entreprises d’engrais – Fertilizer Business Incubation Center (FBIC), qui offrira un soutien aux entreprises privées naissantes engagées dans l’approvisionnement en engrais et servira de guichet unique d’information pour toutes les parties prenantes du secteur d’engrais.

PReFER développera un partenariat avec le Projet de développement des distributeurs d’intrants agricoles – Rwanda Agro-Dealer Development (RADD) project financé par l’AGRA et le Programme régional d’intrants agricoles de COMESA – COMESA Regional Agro-Inputs Program (COMRAP) financé par l’EU. Le RADD et le COMRAP développent un réseau de distributeurs privés d’intrants agricoles. Le projet travaillera également en étroite collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage du Rwanda et le projet CATALIST (financé par DGIS).

PReFER aide le Rwanda à privatiser son secteur d’engrais ESAFD

Amélioration de la production de charbon de bois

Le charbon de bois est une source majeure d’énergie pour la cuisine au Burundi, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda.

Les méthodes traditionnelles de production de charbon de bois sont inefficientes sur le plan énergétique de fait de la perte d’une grande partie du bois consommé et des dommages causés à l’environnement. Par des sessions de formation pratique, le projet CATALIST/SEW introduit des fours améliorés qui augmentent la quantité de charbon produite tout en consommant moins de bois. Ceci cause moins de pollution et augmente le revenu des producteurs de charbon de bois.

Le projet Production d’énergie durable par le reboisement et l’agroforesterie dans l’Albertine Rift (SEW) est mis en œuvre par l’IFDC. Le SEW aide à réduire la concurrence pour la terre entre la production énergétique et la production agricole. Le projet réalise une production énergétique durable basée sur le reboisement et la professionnalisation du secteur de production énergétique.

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NWAFD

Les agriculteurs nigérians dans la région du gouvernement local d’Ikara recueillent les fruits du système un maïs-deux niébés, une innovation qui génère d’importants retours financiers tout en améliorant la fertilité du sol. Suivant ce système cultural, des rangs alternés de maïs (cycle végétatif de 110 jours) et de niébé (cycle végétatif de 60 jours) sont plantés au même moment. Après la récolte de la première culture de niébé, autour du mois d’août, une autre variété de niébé de 75 jours est plantée dans les mêmes rangées que la première. Quand le maïs est récolté à la fin du mois d’août, la partie qui portait le maïs est alors plantée en niébé. L’année suivante, le procédé est répété, mais les rangées de culture sont inversées de sorte que le maïs puisse bénéficier de la fertilité du sol améliorée grâce à l’azote fixé par le niébé. L’azote est l’un de trois éléments (avec le phosphore et le potassium) qui sont essentiels pour la croissance végétale. Ces éléments « sont extraits » du sol par les cultures ; et la culture du niébé et d’autres légumineuses est une méthode naturelle pour remplacer l’azote dans le sol. Selon le socio-économiste Mamman Kwagyang Saleh, les agriculteurs ont beaucoup à gagner financièrement en faisant deux cultures de niébé. « A la récolte en octobre, le prix du maïs est autour de 16 nairas ($0,11) le kilogramme. Ce prix peut atteindre au maximum 32 nairas le kilogramme. Tandis que le prix du niébé commence à 60 nairas le kilogramme à la récolte en décembre et peut atteindre 135 nairas ($0,89) le kilogramme à la saison de pointe, entre juillet et août », explique Saleh.

Révérend Sabastiane Canon, pasteur de l’Église Anglicane dans le village de Barangwaje, se rappelle : « En 2008, j’étais le premier à cultiver le maïs à Kakuba, le village voisin. Quand je suis arrivé à Barangwaje, on pouvait voir que le sol ici n’était pas bon pour le maïs. Maintenant, nos agriculteurs appliquent la nouvelle technique qui associe une culture de maïs et deux cultures de niébé ; et les résultats sont visibles - les sols sont mieux nourris et les gens vivent mieux. Je suis bien placé pour en témoigner, parce que quand les choses vont mal, je suis habituellement le premier à le savoir ! »

Selon Dr. Constant Dangbegnon, coordonnateur scientifique, « Chaque PI sert de plate-forme pour diagnostiquer les problèmes, explorer les possibilités et examiner des solutions dans le contexte de toute la chaîne de valeur. Un des résultats les plus intéressants du projet est que les agriculteurs sont mieux organisés et mettent ensemble leurs moyens et leurs idées pour résoudre des problèmes. C’est une manière d’assurer des progrès durables. » « Le système un maïs-deux niébés est une technique d’intensification qui optimise l’utilisation des terres et maximise la production agricole tout en augmentant les revenus des agriculteurs », dit Dr. Bitrus Tarfa, coordonnateur de la PI maïs-légumineuse. « Après deux ans d’essai en champ, ce système a été sélectionné comme l’une des meilleures options pour résoudre les problèmes liés à la baisse de la fertilité des sols et améliorer les moyens d’existence des petits agriculteurs dans la zone agro-écologique de NGS. Maintenant, nous voulons que le gouvernement local apporte sa contribution en assurant le paiement du transport des engrais afin de réduire le coût pour les agriculteurs. »

Les agriculteurs nigérians voient leurs revenus doubler avec le système cultural un maïs-deux niébés

L’IFDC participe au projet Approche multilatérale liant les options techniques, les politiques et l’accès au marché pour une productivité des sols améliorée. L’IFDC joue le rôle de chef du groupe de travail dans la zone de la savane guinéenne du Nord (NGS). Le projet met en oeuvre l’approche de Recherche agronomique intégrée pour le développement – Integrated Agricultural Research for Development (IAR4D) utilisant quatre plates-formes d’innovation (PI) pour le riz, les légumes, l’élevage et le maïs-légumineuse. Les projets décrits dans les deux articles suivants entrent dans le cadre du projet NGS. Le système maïs - double niébé a été introduit par la PI maïs-légumineuse, tandis que l’initiative tomate est menée par l’IP légumineuse.

Un agriculteur nigérian du village de Bakula explique le système un maïs-deux niébés à des agriculteurs en visite.

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La tomate pluviale et des techniques culturales améliorées augmentent les revenus des agriculteurs nigérians En dépit de son importance dans le régime alimentaire des populations du Nigeria et de sa demande croissante, la tomate n’a pas encore atteint son potentiel en termes de production ou de commercialisation. Cependant, depuis ces deux dernières années, une véritable révolution est en cours au nord du Nigeria avec le développement de la culture de la tomate pluviale associée à des pratiques de gestion agricole intensive et améliorée. Le résultat est que les rendements et les revenus grimpent à la grande joie des producteurs de tomate.

« Les tomates sont habituellement cultivées pendant la saison sèche, quand les nuits sont plus fraîches, en raison de la faible teneur en humidité de l’air », explique Dr. Abdoulaye Mando, chef du Programme Gestion des ressources naturelles à la Division de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest de l’IFDC. « Pendant la saison des pluies, la chaleur est piégée par l’humidité et la température du sol reste élevée, ce qui est insupportable pour la plupart des variétés de tomate existantes. L’introduction de variétés résistantes à la chaleur, pouvant être cultivées pendant la saison des pluies est une étape importante dans le développement du secteur de la tomate, parce qu’elle rend possible deux récoltes par an. »

« Les tomates sont plantées en mars et récoltées entre juin et juillet. En juillet - août, les tomates sont rares – ce sont les tomates séchées qui sont principalement vendues parce que les prix de la tomate fraîche sont exorbitants », a déclaré Rilwanu Yahaya, coordonnateur de l’IP de légume. « Les retombées économiques de la tomate pluviale sont vraiment stupéfiantes - un panier (30-35 kilogrammes) qui se vend à la récolte entre 500 et 1 000 nairas (USA $6,58) peut atteindre 6 000 à 7 000 nairas (USA $46) en août - septembre ! Le principal défi est d’éviter la surabondance qui peut faire tomber les prix jusqu’à 200 nairas le panier. »

La PI légume cherche également à augmenter l’efficience de l’utilisation de l’eau et des éléments nutritifs pour optimiser la productivité et augmenter les bénéfices. La rareté de l’eau et la difficulté d’accès aux intrants tels que les engrais et les pesticides, sont les principaux facteurs qui limitent la croissance et la productivité de la tomate dans la région.

« Le système d’irrigation goutte à goutte permet à un cultivateur de tirer le maximum de bénéfice de chaque gallon d’eau utilisé sur la culture », dit Yahaya. « L’eau est apportée à proximité des racines de chaque plante et non répandue sur toute la surface du champ comme avec le système d’irrigation par inondation. Le système permet une application précise, uniforme et en temps utile de l’eau ; ce qui limite le gaspillage. Il permet également d’économiser en temps et en travail parce que l’agriculteur n’a pas à s’immobiliser pour arroser sa culture. De plus, l’incidence des maladies foliaires est réduite parce que les feuilles et les tiges restent plus sèches. »

Dr. Constant Dangbegnon, le coordonnateur scientifique du projet, explique que « La technique du placement profond de l’urée (PPU) fait partie du paquet d’innovations visant à maximiser les rendements par unité de terrain. Au lieu de répandre l’urée prillée à la volée sur les cultures, des briquettes d’urée sont placées près des racines des plantes pour augmenter l’efficience de l’utilisation de l’azote et limiter les pertes dans l’atmosphère. Les agriculteurs obtiennent d’importantes augmentations de rendement en

utilisant moins d’engrais et avec moins de dommages pour l’environnement. »

La technique du PPU qui est adoptée à grande échelle dans les systèmes de riziculture irriguée au Bangladesh (voir l’article à la page 3), a été initialement mise au point pour stimuler la productivité du riz. Avec l’appui de l’IFDC et du Fonds International pour le Développement Agricole, le PPU a été récemment introduit dans sept pays africains dont le Nigeria.

Nuhu Muhammed Tukur, un agriculteur du village de Kudan, est émerveillé des résultats de ces pratiques améliorées. « Avant, nous cultivions les tomates à l’aveuglette. Avec la PI légume, nous participons aux essais et nous pouvons choisir les meilleures variétés pour notre climat et pour nos sols », dit Tukur.

« En 2007, sur mon champ de 0,25 hectare, les tomates récoltées pouvaient remplir 150 paniers, pesant chacun 80 à 90 kilogrammes. En 2008, mes tomates remplissaient 400 paniers, et 450 paniers en 2009. En 2007, seulement cinq des soixante-cinq membres de notre groupement d’agriculteurs participaient au projet ; aujourd’hui, ils sont cinquante-deux à y participer. »

Pour l’agriculteur Mahazi Yahaya, le problème reste le marché. « Nous devons transporter nos tomates sur 900 kilomètres jusqu’à Lagos ! Nous avons besoin de marchés à proximité de nos champs et d’une stratégie commerciale pour réduire le pouvoir des intermédiaires qui contrôlent les prix. »

Professeur Alphonse Emechebe, coordonnateur des sites pilotes d’apprentissage conclut : « Les résultats de la PI légume ont dépassé mes attentes. La tomate pluviale qui vient combler le déficit d’approvisionnement, associée à l’irrigation goutte à goutte et la technique du PPU permettent de maximiser les retours sur investissement, offre de nouvelles sources de revenu et ouvre la route vers la prospérité dans la région. »

Les tomates abondent avec les pratiques améliorées introduites par la plate-forme d’innovation légume.

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TRAINING

Une formation incluant un voyage d’étude organisée par l’IFDC relient des professionnels de l’agriculture dans le monde

Les participants de onze pays étaient au siège de l’IFDC à Muscle Shoals, Alabama, pour discuter des défis auxquels les pays en voie de développement et les pays en transition sont confrontés dans le domaine de la commercialisation des engrais sur des marchés ouverts, libéralisés et compétitifs. Une formation internationale incluant un voyage d’étude sur le thème : « Conception et mise en œuvre de stratégies de commercialisation des intrants agricoles » s’est tenue du 4 au 15 octobre.

Au cours des trois dernières années, les marchés d’intrants agricoles ont été considérablement affectés par les marchés financiers mondiaux, les problèmes de sécurité alimentaire, les changements de systèmes agricoles pour satisfaire les besoins des nouveaux marchés de biocarburants et les changements de régime alimentaire. Un participant Luiz Chiapetta, président d’Empresa Agrícola Chiapetta (Entreprise agricole Empresa) au Brésil, a indiqué la raison de sa participation au programme. « Avec le coût croissant des engrais, ce programme de formation était une excellente occasion pour moi et pour d’autres engagés dans l’agriculture de renforcer nos connaissances relatives aux stratégies de commercialisation des engrais », a-t-il déclaré.

Les participants ont rendu visite à des fournisseurs d’intrants agricoles, des distributeurs et des services de gestion logistique en Alabama et à St Louis dans le Missouri, et des décideurs publics et des associations nationales à Washington, D.C. Le programme

s’est concentré sur le développement des techniques et des compétences pratiques nécessaires à l’analyse des chaînes de valeur et le développement de stratégies de commercialisation adaptées aux besoins du client.

Le voyage d’étude comprenait la visite de Isbell Farms à Cherokee en Alabama. C’est une ferme de production de coton, de maïs et de soja hautement mécanisée qui fonctionne avec le système de culture sans labour ou avec un travail réduit du sol. Cette visite a permis aux participants à la formation de s’informer de la gestion commerciale et de la planification stratégique de l’entreprise.

« L’atelier était très instructif », dit Mahenye Muya, directeur général de Suba Agro-Trading and Engineering Company en Tanzanie. « Nous avons profité de ce réseau pour acquérir des connaissances sur les stratégies de commercialisation et envisager le futur sur le plan technologique et environnemental. »

« Le succès du programme de formation était dû non seulement à la diversité des entreprises mais aussi et surtout au large éventail de professions et de pays représentés par les participants qui ont tous partagés ouvertement leurs expériences respectives avec un formidable esprit d’apprentissage », dit Paul Makepeace, spécialiste en commercialisation à l’IFDC, qui était l’un des encadreurs de la visite d’étude.

Des participants et des encadreurs visitant Isbell Farms à Cherokee en Alabama, Etats-Unis.

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Le Président de l’IFDC s’adresse aux étudiants de Georgia TechDr. Amit Roy, président - directeur général de l’IFDC, a donné une conférence sur le thème « Une nouvelle génération d’engrais - nécessaire et essentielle pour nourrir le monde » à l’école de génie chimique et biomoléculaire de l’Institut de technologie de la Georgie (ChBE) le 27 octobre.

Roy a parlé de l’histoire et de l’importance des engrais (en particulier en Afrique) et des recherches que l’IFDC mène pour améliorer l’efficience des principaux éléments

nutritifs. « Selon les prévisions, la population mondiale pourrait passer de 6,8 milliards en 2010 à environ 9,2 milliards en 2050. Par conséquent, la production alimentaire doit doubler pour alimenter le surplus de population » expliqua Roy aux étudiants.

Pour la série de séminaires ChBE de printemps 2010 d’éminents conférenciers ont été invités dans leurs domaines respectifs. Roy détient un doctorat et une maîtrise en génie chimique de Georgia Tech.

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« Livraison directe à l’agriculteur : Atteindre les petits agriculteurs dans le monde » était le thème du symposium international de dialogue Borlaug tenu à Des Moines, Iowa, Etats-Unis, du 13 au 15 octobre 2010.

Ce symposium a réuni plus de 1 000 décideurs publics et d’autres experts du monde entier pour discuter des questions liées à la production et à l’approvisionnement alimentaires dans le monde.

Les co-récipiendaires du Prix mondial de l’alimentation 2010, David Beckmann, directeur de Bread for the World, et Jo Luck, directeur de Heifer International, ont été récompensés lors de cet événement pour leurs contributions marquantes à la mise en place de leurs organisations non gouvernementales respectives. Les récipiendaires partagent ainsi un prix de 250 000 dollars US.

Institué en 1986 par feu le Prix Nobel, Dr. Norman E. Borlaug, ce prix honore des personnalités exceptionnelles qui ont apporté des contributions essentielles à l’amélioration de la qualité, de la quantité ou de la disponibilité des produits alimentaires dans le monde.

Dr. Borlaug fut membre du Conseil d’administration de l’IFDC pendant 10 ans. Selon Dr. Amit Roy Président - directeur général de l’IFDC, il fut « un ardent défenseur de l’expansion des activités de l’IFDC dans le monde en voie de développement ».

Parmi les intervenants figuraient : Dr. Rajiv Shah, administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ; Howard Buffett, président de Howard G. Buffett Foundation ; Jeff Raikes, président-directeur général de la Fondation Bill et Melinda Gates ; et Tom Vilsack, secrétaire à l’agriculture des Etats-Unis.

D’autres personnalités participèrent également parmi lesquels : un membre du Conseil d’administration de l’IFDC, Dr. Vo Tong-Xuan, vice-président pour les affaires académiques de l’Université Tan Tao au Vietnam ; et des membres du Conseil consultatif du Centre virtuel de recherche sur les engrais de l’IFDC : Marco Ferroni, directeur exécutif de la Fondation Syngenta pour l’agriculture durable ; Dr. Ruth Oniang’o, fondateur de African Journal of Food, Agriculture, Nutrition and Développement (AJFAND) ; et Ajay Vashee,

président de la Fédération internationale des producteurs agricoles.

L’événement a également servi de plate-forme pour l’annonce de L’initiative conjointe de recherche agricole 2011 lancée par l’USAID et le département de l’Agriculture des Etats-Unis – le Norman Borlaug Commemorative Research Institute - qui fait partie du programme Feed the Future de l’USAID visant la réduction de la faim et la sécurité alimentaire dans le monde.

Dans ses remarques, Secrétaire Vilsack a souligné : « Nous devons être moins réticents à partager nos connaissances, notre expérience et notre technologie pour que d’autres puissent devenir autosuffisants », faisant référence à l’expertise agricole des pays industrialisés. « Quand [des pays en voie de développement] deviennent autosuffisants, alors ils peuvent faire du commerce. Et quand ils peuvent faire du commerce, ils peuvent développer des relations. Et quand ces relations sont développées, ils sont capables de devenir des amis, et le monde devient ainsi un endroit meilleur et plus sûr pour nous tous. »

Les lauréats du Prix mondial de l’alimentation récompensés au symposium de dialogue Borlaug

Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations Unies et le Président actuel de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, s’adresse au symposium de dialogue Borlaug 2010. Photo courtoisie du Prix mondial de l’alimentation.

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Des leaders mondiaux se réunissent pour discuter des progrès relatifs aux MDG

Quand les Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies (OMD) ont été définis en 2000, peu de personnes pouvaient imaginer qu’au cours de cette décennie, le monde entier serait aux prises avec une série de catastrophes naturelles, l’escalation des prix du pétrole et des produits de base et une crise financière mondiale sans précédent. Dans le sillage de ces événements, de nombreux pays ont lutté pour respecter leurs engagements financiers en vue d’atteindre les huit OMD.

Au sommet sur les OMD de septembre 2010, ce fut une question cruciale. Selon Associated Press, le Président français Nicolas Sarkozy a été le premier à répondre à l’appel du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour des ressources financières supplémentaires afin de lutter contre la pauvreté, la faim et la mort précoce dans le monde. Sarkozy s’est engagé à augmenter de 20 pour cent, au cours des trois prochaines années, la contribution annuelle de la France qui est de 10 milliards de dollars US.

Au début de cette année, une initiative de partenariat entre les Etats-Unis, le Canada, la Corée du Sud, l’Espagne et la Fondation Bill et Melinda Gates a été annoncée, avec des promesses atteignant 813 millions de dollars consacrés à des fonds mondiaux pour l’intensification agricole dans le monde en voie de développement.

Selon le New York Times, l’Organisation des Nations Unies encourage tout progrès qui puisse être fait dans les cinq prochaines années. Cependant, les experts préviennent que des réalisations spectaculaires pourraient occulter le fait que plusieurs des pays les plus pauvres du monde non seulement font peu de progrès mais encore reculent.

Bien que beaucoup de pays n’ont guère avancé, d’autres ont fait des progrès remarquables. Selon un rapport récent de l’Overseas Development Institute, le Ghana avait réussi à réduire la faim de 75 pour cent en 2004. L’Ethiopie a réduit la faim de 60 pour cent à 16 pour cent, ce qui est sans précédent dans son histoire. Ces deux pays montrent que même face aux grands défis du monde, les nations résolues peuvent utiliser l’aide internationale pour atteindre les OMD.

Patrick Murphy, un membre du Conseil d’administration de l’IFDC qui représentait l’Organisation à ce sommet, a souligné l’importance des investissements dans l’agriculture pour réaliser le premier OMD. Il a centré ses entretiens avec quelques leaders mondiaux sur le rôle central des engrais dans l’amélioration des conditions de vie de millions d’agriculteurs grâce à des rendements et des revenus accrus.

« Les progrès dans la réalisation des OMD peuvent sembler lents à l’échelle mondiale », dit Dr. Amit Roy, président - directeur général de l’IFDC. « Cependant, nous observons des avancées remarquables tous les jours par le biais de nos programmes de développement économique et agricole. » Roy a cité en exemple les succès enregistrés dans la réduction de la faim et de la pauvreté au Bangladesh, au Kirghizistan, au Rwanda et dans d’autres pays africains.

Dr. Balu Bumb, ancien économiste de politique à l’IFDC a ajouté : « Les projets agricoles de l’IFDC ont permis des progrès durables dans le domaine des OMD. En Afrique, la participation des pays que nous servons a été réelle et sincère. Nous avons réalisé des progrès aussi bien dans le domaine des politiques que dans les exploitations des agriculteurs. »

La clé du succès en ce qui concerne les OMD sera le niveau de l’engagement financier des pays industrialisés et des pays en voie de développement. L’O.N.U. a exhorté les pays à dépenser 70 cents sur chaque 100 dollars généré par le PIB national, en aide internationale, jusqu’à la date butoir de 2015 en vue d’atteindre les OMD.

Avant le sommet, une annexe à la résolution originale avait été rédigée pour ratification par l’Assemblée générale des Nations Unies. L’annexe stipulait : « Nous reconnaissons que l’Afrique nécessite plus d’attention, particulièrement ces pays qui sont les plus en retard sur la voie du développement… Des progrès ont été enregistrés dans quelques pays africains, mais la situation dans d’autres demeure une grave préoccupation, particulièrement du fait le continent est parmi les plus gravement atteints par la crise économique et financière. »

L’article 70 du document a réitéré l’engagement mondial pour le développement des chaînes de valeur agricoles, l’accroissement de la productivité agricole par le transfert de technologies viables, l’appui à la recherche et aux réformes de politique et à l’amélioration de l’accès aux intrants agricoles et au crédit nécessaire pour les acheter. Les programmes de l’IFDC sont justement axés sur ces domaines.

L’O.N.U. reconnaît que même si l’objectif de réduire la pauvreté extrême de moitié était atteint dans les cinq prochaines années, presque un milliard de personnes vivraient toujours avec moins de $1,25 par jour. « C’est pourquoi il est impératif que nous réalisions autant de progrès possibles aujourd’hui, avec les ressources que nous avons », a déclaré Roy. « Puisque même après avoir atteint les OMD, il restera encore un autre milliard de personnes qui auront besoin d’aide. »

Patrick Murphy (au centre), membre du Conseil d’administration de l’IFDC qui a représenté l’Organisation au sommet sur les OMD, inspecte ici une batteuse portable à l’essai, dans le cadre du projet CATALIST de l’IFDC en l’Afrique de l’Est. A sa droite se trouve Bruce Smith, chef de partie adjoint de CATALIST.

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L’Institut français des relations internationales (IFRI), un centre indépendant pour la coopération, la recherche et l’élaboration de politiques mondiales a accueilli sa troisième Conférence annuelle sur la gouvernance mondiale (World Policy Conférence) à Marrakech, Maroc, fin octobre.

La conférence, qui était centrée sur la sécurité mondiale sous ses diverses formes, a rassemblé des personnalités politiques et des cadres d’entreprise de premier plan pour discuter des questions relatives à la gouvernance mondiale. La Conférence de cette année eut lieu avant le sommet du G20 de novembre, dans la perspective d’orienter les discussions du G20 vers des actions qui cadrent avec les priorités de la conférence.

La conférence a accueilli 150 participants de haut niveau, tous invités en raison de leur compétence et de leur influence sur la sécurité du monde. « Une des conséquences de la mondialisation est une interdépendance croissante. Toute guerre - en particulier au Moyen-Orient et en Asie de l’Ouest ou de l’Est - ou tout nouveau choc économique ou financier majeur aurait immédiatement des répercussions mondiales catastrophiques », a déclaré Thierry de Montbrial, président et fondateur de l’IFRI. « Le système international dans son ensemble ne réalisera pas des bénéfices durables de la mondialisation à moins que les grands Etats, en étroite collaboration avec les autres principaux partenaires, n’aient la volonté d’assurer la stabilité structurelle du système tout entier », a-t-il ajouté.

Les participants comprenaient des dirigeants internationaux tels que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies ; Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne ; Hüseyin Diriöz, conseiller en chef du secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ; Joaquin Almunia, vice-président de la Commission Européenne ; Michael Chertoff, ancien secrétaire du Département des Etats-Unis de la sécurité intérieure ; Mary Robinson, premier président féminin de l’Irlande (1990-97) ; et Dr. Amit Roy, président-directeur général de l’IFDC.

Des directeurs généraux de grandes sociétés telles que Total et Lafarge étaient également présents ainsi que des hauts cadres de géants industriels entre autres: Microsoft, Dupont, Rusal et l’Office Chérifien des Phosphates.

La conférence était axée sur six domaines majeurs de la sécurité mondiale :

• Lesrelationsàmoyenetàlongtermeentrelestendancesdémographiques, le changement climatique et les défis de santé publique.

• Lagouvernancefinancièreetmonétairemondiale.• Lagouvernanceducyberespace,spécifiquementla

cybercriminalité et la guerre numérique.• Lespréoccupationsconcernantl’institutionnalisationduG20etla

nécessité de réexaminer les réformes récentes des Nations Unies.• Lamultipolaritémondiale,aveclespointsdevueduBrésil,

de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud et de la Turquie sur les moyens de lier les politiques régionales à la gouvernance mondiale.

• L’étatgénéralactueldesaffairesinternationales.

Reconnaissant que la sécurité alimentaire est aussi critique que la normalisation des affaires diplomatiques, militaires et financières, la conférence a tenu un atelier de haut niveau pour mettre en exergue une réalité essentielle. « Vous ne pouvez pas construire la paix, ou la sécurité quelle qu’elle soit avec des estomacs vides, » a souligné Roy, faisant écho aux sentiments de feu le Prix Nobel Dr. Norman Borlaug, qui a conduit « les révolutions vertes » en Amérique latine et en Asie au cours des années 1960 et 1970.

« Il est bien établi que la production agricole accrue, en particulier dans les pays en voie de développement, relève les normes diététiques, augmente les revenus et améliore les conditions de vie », a ajouté Roy. « Tous ces facteurs concourent à des économies nationales plus fortes et sont directement liés aux réductions des agitations sociales et des conflits régionaux. En d’autres termes, l’accès à la nourriture favorise la paix. »

Selon Roy, utiliser une stratégie d’intensification agricole pour assurer la sécurité nationale, régionale et internationale est la solution de gouvernance la plus rentable. « Construire des nations avec cette approche équivaut tout simplement à une gérance intelligente de la planète et de ses populations. » L’USAID et le gouvernement des Pays-Bas, comme ceux de beaucoup d’autres pays, ont conscience de cette réalité et continuent d’investir fortement dans la construction des nations par des programmes de développement basés sur l’agriculture.

Selon l’IFRI, la stabilité structurelle du système international exige un sens plus aigu de la solidarité mondiale, soit sous la forme de plus de développement durable ou par le biais d’une plus grande réactivité face aux crises imprévues. La nouvelle gouvernance mondiale doit réconcilier deux critères souvent contradictoires – l’efficacité et la légitimité.

De Montbrial conclut que cela nécessitera une action décisive et coordonnée de la part des décideurs publics et des chefs d’entreprise du monde. Mais c’est une tâche qui peut certainement être réalisé.

La sécurité mondiale est au centre de la Conférence annuelle sur la gouvernance mondiale 2010Dr. Amit Roy présente les points de vue de l’IFDC sur la sécurité alimentaire

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s’exprime à la séance d’ouverture de la Conférence annuelle sur la gouvernance mondiale, organisée par L’Institut français des relations internationales, à Marrakech, au Maroc Photo Eskinder Debebe / Nations Unies.

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Système d’aide à la décision pour le transfert d’agro-technologie – Decision Support System for Agro-Technology Transfer (DSSAT) version 4,5 – Evaluation de la production agricole, de la gestion des éléments nutritifs, des risques climatiques et de la durabilité environnementale à l’aide de modèles de simulation

Technologie de production des engrais azotés, granulation d’engrais et options de production de NPK (avec IFA)

Politiques et stratégies de commercialisation des engrais en Afrique

Chaîne de valeur des engrais - gestion du système d’approvisionnement et couverture des besoins des agriculteurs

Technologie de production des engrais phosphatés (avec l’IFA) Mettre les agriculteurs en relation avec les marchés

Evaluer les options de production d’engrais locaux en Afrique

9-19 mai

20-24 juin (dates à confirmer)

4-8 juillet

22-26 août

17-21 octobre (dates à confirmer)

21-25 novembre

5-9 décembre

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Bangkok, Thaïlande

Berlin, Allemagne

Accra, Ghana

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$2 500

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Calendrier international de formation 2011 Programme de formation Dates Location Frais de participation (US Dollars)

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